1Biodiversité
1 résumé 5
2 Biodiversité et déveloPPement : des oBJeCtiFs ConCiliaBles 10
2.1 Biodiversité:définition 11
2.2 Biodiversité:enjeuxdedéveloppementenétatd’urgence 13
2.3 Biodiversitéetchangementclimatique 14
2.4 Biodiversitéetcroissanceéconomique 15
2.4.1 Agriculture 15
2.4.2 Transport,énergie,mineeturbanisation 16
2.4.3 Eau 16
2.4.4 Santé 16
2.4.5 Tourisme 16
2.4.6 Autressecteursproductifs 16
2.5 Biodiversitéetgenre 16
2.6 Outilsetmesuresdeprotectiondelabiodiversité 17
2.6.1 Éducationàl’environnement 17
2.6.2 Lesnormesetrèglementsenvironnementaux 17
2.6.3 Actionsdédiéesàlabiodiversité 18
2.6.4 Aménagementduterritoireetorganisationdel’espace 20
2.6.5 Larégulationdesprélèvementsetlaprotectiondesespèces 20
2.6.6 Lesmesuresincitatives 21
3 moBilisation internationale Pour la Biodiversité 22
3.1 Lesystèmemultilatéral 23
3.1.1 Lesconventions 23
3.1.2 LeplanstratégiquedeNagoyaetlesciblesd’Aïchi 24
3.1.3 LeFondspourl’environnementmondial(FEM) 25
3.1.4 LeProgrammedesNationsuniespourl’environnement(PNUE) 26
3.1.5 LaPlate-formeintergouvernementalescientifiqueetpolitiquesurlabiodiversitéetlesservicesécosystémiques(PIBSE-IPBES) 26
3.2 StratégieetexpériencedugroupedelaBanquemondiale 27
3.3 Politiqueetengagementsdel’Europe 28
3.4 Engagementsdesbilatéraux 28
3.5 PolitiqueetengagementsdelaFrancepourlabiodiversitédansledéveloppement 29
3.5.1 LaStratégienationalepourlabiodiversité2011-2020 29
3.5.2 LesOutre-merfrançais 29
3.5.3 LeFondsFrançaispourl’EnvironnementMondial(FFEM) 31
Som
mai
re
CIT 2013 -20162
4 enseiGnements des interventions Passées de l’aFd 32
4.1 Cartographiedesprojets 33
4.2 Engagementsfinanciers 33
4.3 Méthodedecomptabilisationdesengagementsbiodiversitédel’AFD 35
5 Cadre d’intervention transversal Biodiversite 2013-2016 37
5.1 Cadrelogique 38
5.2 Engagementsfinanciers 39
5.3 Objectif1:Protéger,restaurer,géreretvaloriserdurablementlesécosystèmes 39
S/O 1.1.Étendreetaméliorerlaprotectiondesécosystèmes,lesrestaurer,avecetaubénéficedespopulationslocales 40
S/O 1.2.Valoriserlabiodiversitéaubénéficedespopulationslocalesparledéveloppementdesfilièresdurables 42
S/O 1.3.Financerdurablementlaprotectiondelabiodiversité 45
S/O 1.4.Renforcerlespolitiquesetinstitutionspubliquesetprivéeschargéesdelaprotectiondelabiodiversité 46
5.4 Objectif2:Intégrerlaconservationdesécosystèmesdanslespolitiquesdedéveloppement,danstoutesleursdimensionssectorielles 49
S/O 2.1.Renforcerlapriseencomptedelabiodiversitédanslesprojetsetprogrammessoutenus parl’AFD 49
S/O 2.2.Faciliterlesinvestissementsprivésaméliorantlaconservationdelabiodiversité 53
S/O 2.3Fairepartagerlescoûtsdelaconservationdelabiodiversitéentrelesacteurséconomiques 53
5.5 Objectif3:Renforcerlespartenariatsentreacteursfrançaisetacteursdespaysd’interventiondel’AFDpourunemeilleuregouvernancemondialedelabiodiversité 53
O/S 3.1.RenforcerlescapacitésdesacteursduSuddelabiodiversité 54
O/S 3.2Renforcerlespartenariatsaveclesacteursinternationauxinfluents 54
S/0 3.3.Accompagnerl’internationalisationdesacteursfrançaisdelabiodiversité 56
6 deClinaison GeoGraPHiQue 58
6.1 Paysétrangers 59
6.2 LesOutre-merfrançais 61
7 ProduCtion de ConnaissanCes 63
7.1 Connaîtrelesfonctionsetlavaleurdelabiodiversitéetdesservicesenvironnementauxpourmieuxdécider 64
7.2 Comprendrelesfacteursd’efficacitéenvironnementaledespolitiquesetactionsmenéesparlesdiversacteursdespaysd’interventiondel’AFD 64
7.3 Apprendredesprojetsfinancésparl’AFDpourlaqualitéetlechangementd’échelle 65
8 moBilisation interne, redevaBilite et suivi du Cit 66
8.1 Mobilisationinterne 67
8.1.1 Ressourceshumaines 67
8.1.2 Formation 67
8.1.3 Notesopérationnellesdecadrage 67
8.2 Redevabilitéetsuividel’exécutionduCIT 68
Som
maire
3Biodiversité
9 anneXes 70
TABLEDESILLUSTRATIONS
encadrés
Encadré1:Article6delaCDB.Mesuresgénéralesenvuedelaconservationetdel’utilisationdurable 24
Encadré2:Accèsauxressourcesgénétiquesetpartagedesavantagesliésàleurutilisation 25
Encadré3:Stratégiepourlabiodiversitédel’Allemagne 29
Encadré4:Stratégienationalepourlabiodiversité2010-2020etactioninternationale 30
Encadré5:ParcnationaldesQuirimbasauMozambique 40
Encadré6:Unefeuillederoutepourlesairesprotégéesd’Afrique:prioriserpourmieuxconserver 41
Encadré7:RestaurationdesservicesécosystémiquesetadaptationauchangementclimatiquedanslePacifiqueSud 41
Encadré8:ParcmarindeMohéliauxComores 42
Encadré9:RestaurationdeszoneshumidesduLiaoningenChine 42
Encadré10:SecteurforestierdanslespaysduBassinduCongo:20ansd’interventiondel’AFD 43
Encadré11:DéveloppementrégionalduSud-OuestforestierdelaRCA(PDRSO) 44
Encadré12:GestiondurabledesforêtsenMéditerranée 44
Encadré13:FondationpourlesairesprotégéesetlabiodiversitédeMadagascar(FAPBM) 45
Encadré14:BarragesdurablesenColombie:l’engagementd’EPM 45
Encadré15:Compensationdesdommagesauxécosystèmesetàlabiodiversité 46
Encadré16:LafondationpourleTri-NationaldelaSangha(FTNS) 46
Encadré17:PrêtbudgétairebiodiversitéauMexique 47
Encadré18:DonnéessatellitairespourlesuividucouvertforestierenAfriquecentrale 48
Encadré19:Suividel’impactdespratiquespastoralessurlabiodiversitédanslespayssahéliens,lecasduNiger 52
Encadré20:UICNetaccord-cadreFrance-UICN2009-2016 54
Encadré21:Financerlespetitsinvestissementspourlabiodiversité:leCriticalEcosystemPartnershipFund(CEPF)etVerdeVentures 55
Encadré22:FISONG«Biodiversitéetdéveloppement» 57
Figures
Figure1:Servicesrendusparlabiodiversité 11
Figure2:Engagementsbiodiversitédel’AFDde2000à2012parproduitfinancier 34
Figure3:Engagementsbiodiversitédel’AFDparzonegéographiquesurlapériode2010-2012 34
Figure4:Engagementsbiodiversitédel’AFDparpondérationsurlapériode2010-2012 36
Figure5:CadrelogiqueduCITBiodiversité 38
Figure6:Engagementsbiodiversitédel’AFDprévusparzonegéographiquepour2013-2016 59
tableaux
Tableau1:Lescatégoriesd’airesprotégéesdel’UICN 18
Tableau2:Comptabilisationdesprojetsbiodiversité 35
Tableau3:L’indicateuragrégeablederésultat 68 Som
mai
re
CIT 2013 -20164
Lerisqued’undramatiqueappauvrissementdeladiversitébiologiqueestélevé,
accompagnédeladégradationd’ungrandnombredeservicesécosystémiques,
silaperturbationdesécosystèmesatteintcertainsseuilsoupointsdebascule-
ment.Lespopulationspauvresserontlespremièresàsubirlesconséquencesde
telschangementsetlesplusaffectées,maisauboutducompte,cesonttoutes
lescouchesdelasociétéettouteslescommunautésquiensouffriront.
Lesmesures,quiserontadoptéesaucoursde laprochaineoudesdeuxprochainesdécen-
nies,etladirectionquiseraprisedanslecadredelaConventionsurladiversitébiologique
détermineront si les conditions environnementales relativement stables, sur lesquelles se
sontappuyéeslescivilisationshumainesdepuis10000ans,perdurerontau-delàdecesiècle.
Sinous laissonspassercetteoccasion,denombreuxécosystèmesde laplanèteévolueront
versdenouveauxétatssansprécédentetdontlacapacitéàrépondreauxbesoinsdesgéné-
rationsactuellesetfuturesesttrèsincertaine.
Lespopulationssauvagesdevertébrésontenmoyennechutéd’untiers(-31%)àl’échelle
mondialeentre1970et2006,lesdéclinslesplussévèresontétéconstatésdanslesécosys-
tèmestropicaux(-59%)etlesécosystèmesd’eaudouce(-41%).
Perspectives mondiales de la biodiversité n°3 (2010) http://www.cbd.int/gbo3/
CIT 2013 -20166
Malgrélacomplexitéinhérenteàladiversitédesêtresvivantsetdesécosystèmesqu’ilsconsti-tuentetladifficultéàquantifierlepatrimoine
qu’estlabiodiversité,laConventionsurladiversitébiolo-gique témoigned’uneprisedeconscienceplanétairedela dégradation actuelle, rapide et déjà souvent irréver-sible,delabiodiversitémondiale.Celafragilisetoutesleséconomies, augmente leur vulnérabilité au changementclimatique et obère des développements futurs. La 11econférencedespartiesàcetteconventiontenueàHydera-baden2012s’estconcluesurdesengagementsfinanciersprécisauxquelleslaFrancesouscritpleinement.L’AgenceFrançaisedeDéveloppement(AFD)ycontribueradanslecadredesesmandats.
Lesrégionsd’interventiondel’AFD,ycomprislesOutre-mer français, hébergent une biodiversité remarquable,importante localement et régionalement mais aussi àl’échelle planétaire. Contribuer à la préserver relève desesmandats«Bienspublicsmondiaux»et«Développe-ment».
Ladiversité,lasantéetlaplaceréservéeauxécosystèmesserontdéterminantesdestrajectoiresdedéveloppementdetouscespaysetzones.Pourêtredurableetinclusive,la croissance économique qu’ils connaissent, et dont ilsont besoin, doit mobiliser l’ensemble des services querendent les écosystèmes : 1 productions agricoles,pastorales, halieutiques et forestières, pharmacopée ;
2 stabilisationetrégulationduclimatcommeducycledel’eau,protectioncontrelescatastrophesnaturellesouatténuationdeleurseffets,neutralisationdespolluants…;
3 bien-êtreetidentitéculturelle.
Ces services rendus par les écosystèmes sont particuliè-rement importants pour les régions les plus pauvres delaplanète.Laviequotidiennedes3milliardsd’humainsvivant avec moins de 2 USD par jour est directementaffectée par une dégradation des ressources naturellesvivantesdontilstirentunepartsubstantielledeleursreve-nus.Souventdétentricesdeconnaissancestraditionnellesetdedroitshistoriquessurcesressourcesnaturelles,ces
populations peuvent jouer un rôle important dans leurconservation et leur mise en valeur selon des modesdurables,dèslorsqu’ilpeutleurêtredonnédesopportu-nitésdedéveloppementetdesresponsabilités.
En outre, dans les géographies d’intervention de l’AFD,changementclimatiqueetbiodiversité sontétroitementcorrélés. Le changement climatique fragilise les écosys-tèmes en induisant des évolutions rapides de la végéta-tion,allantjusqu’àladésertification.Celles-ciperturbentles relationsalimentairesoureproductivesentre la floreetlafaunequirésultentdelentescoévolutions,touchantainsi la production agricole. Le changement climatiqueprovoque une acidification des océans qui modifie denombreuses chaines alimentaires marines, base de l’ali-mentation de populations riveraines. La destruction decertainsécosystèmes,notammentlesforêtstropicales,estunesourceimportantedegazàeffetdeserre.Laréduc-tiondessurfacesboiséesoudeszoneshumidesaccentueles effets du réchauffement climatique. A contrario, desécosystèmessains,capablesd’évoluer,facilitentl’adapta-tionauchangementclimatique.Celavautpourseseffetsprogressifssurlatempérature,lerégimedespluiesetdescoursd’eauet leniveaude lamer.Celavautégalementsur larésilienceauxcatastrophes,tellesquesécheresses,inondations,cyclones.
La forte croissance économique et démographique queconnaissentlesgéographiesd’interventiondel’AFDvadepairavecdefortespressionssurlesressourcesnaturelles.Ainsi l’équipementen infrastructures, l’industrialisation,l’urbanisationetl’extensiondesterrescultivéespeuventprovoquer des pertes irréversibles de services écosys-témiques par destruction, dégradation, fragmentation,pollutionouartificialisation.Souventcespertespeuventêtreévitéesougrandementréduites.Lesévaluerpermetde prendre les mesures adéquates et si nécessaire decompenserlespertesinévitables.
Lesactivitésquireposentsurlaproductiondebiomasse(filières agricoles, forestières, animales, énergétiques,cosmétiques et pharmaceutiques, textiles, etc.) sont
Résumé1
7Biodiversité
particulièrement dépendantesd’un bon fonctionnementde la biosphère (eau, sol, air,équilibres ravageurs préda-teurs). Elles sont au cœur decetteproblématique.Conduitesde façon non durable, ellescontribuent à la dégradationdes écosystèmes. Inversement,
adoptant des itinéraires techniques écologiquementintensifs,reposantsuruneoptimisationdesfonctionsdephotosynthèse et de fixation de l’azote atmosphériqueetdes interactionspositivesentre lesplantes,ycomprislesarbres,delaparcellecultivéeaupaysageagraire,ellescontribueront à la protection, voire à la production debiodiversité.
Enconséquence,fairedelaconservationdesécosystèmesunedimensionobligéedesstratégiesdedéveloppement,despolitiquessectoriellesetdesprogrammesd’investis-sement apparait une nécessité pour la protection de labiodiversité elle-même, pour la lutte contre le change-mentclimatiqueetseseffetsetpourundéveloppementdurable,inclusifetsolidaire.
Les engagements financiers de l’AFD en faveur de labiodiversité, tousproduits financiers confondus, se sontdéveloppésprogressivementaucoursdesdeuxdernièresdécenniespouratteindreenviron100millionsd’eurosparanàpartirde2010.Auxsoutiensapportésinitialementàlamiseenœuvredepolitiquesd’exploitationdurabledesforêtstropicales(plansd’aménagementforestierdansleBassinduCongonotamment)etdelagestiondespêche-ries(Afriquede l’Ouest,Madagascar),àpartirde2003,sesontajoutésdesappuisàl’extensionetàl’améliorationde la gestion des aires protégées (Madagascar, Mozam-bique,Maroc,Kenya,Afriquecentrale).Labiodiversitéaparailleursétéprogressivementpriseencomptecommepréoccupationtransversaledans lesautressecteursd’in-tervention de l’AFD (énergie, transport, agriculture,gestiondel’eau),aumêmetitrequeleclimat.Desparte-nariatsontétéétablisaucoursdecettepériodeavecdesorganisations de conservation de la nature, des centresd’expertise scientifique et des relations noués avecd’autresinstitutionsfinancièresdanscesecteur.
Leprésentcadred’interventiontransversaltirelesleçonsdecetteexpérienceetproposeàlafoisuneévolutionetunecroissancedesengagementsdel’AFD.Ilconstituelacontributiondel’AFDauvoletinternationaldelaStraté-gienationalefrançaisepourlabiodiversitéetsacontribu-tion aux engagements internationaux pris par la FrancedanslecadredelaConventionsurladiversitébiologique.
Les interventions de l’AFD auront pour finalité de fairede la conservation et de la mise en valeur durable des
écosystèmesunmoteurd’unecroissance inclusiveetunfacteurdedéveloppementdurable.
les actions, projets et programmes financés par l’aFd auront pour objectifs :
1 De protéger, restaurer, gérer et valoriser les écosys-tèmesetdepartageréquitablement lesbénéficesdeleurmiseenvaleur;
2 D’intégrer la conservation des écosystèmes danstouteslespolitiquesdedéveloppementsectorielles;
3 De renforcer les partenariats entre acteurs françaisde la biodiversité, acteurs internationaux et acteursnationaux, publics, privés, scientifiques et associatifsdespaysd’interventiondel’AFD.
Sur la période 2013-2016, le volume annuel moyen desengagements financiers pondérés de l’AFD sera porté àunminimumde160M€,contre80M€surlapériodederéférencede2006à2010retenueparlaCOP11d’Hyde-rabad.
Lesengagementsfinanciersdel’AFDserontrépartisentrel’objectif 1 (75 % soit 120 M€), l’objectif 2 (21 % soit34M€)etl’objectif3(4%soit6M€).Comptetenudespartenariats différenciés avec les pays d’intervention del’AFDtelquedéfiniparleCICIDdejuillet2013,cesenga-gements bénéficieront en priorité à l’Afrique subsaha-rienneetàlaMéditerranée.
À travers le premier objectif, il s’agit de poursuivreet d’accroître les activités de l’AFD dédiées à la conser-vation, la gestion, la restauration et la valorisation desressources, des écosystèmes et des services écosysté-miquesquiendépendent.Autitredecetobjectif, l’AFDsoutiendra des actions dédiées à la gestion des espacesnaturelsprotégés,àl’exploitationdurabledesressourcesnaturellesbiologiques(forêt,pêche,chasse)età lavalo-risationdesressourcesbiologiques(écotourisme,filièresdecueillette).
Une attention particulière sera portée aux dynamiquesinstitutionnelles, sociales et techniques spécifiques àchaqueterritoireouressource.Ellesdoiventêtreportéespar les acteurs de territoires, populations y résidant, entirantunepartiedeleursressourcesetyayantdesdroitshistoriques ainsi que le cas échéant les acteurs écono-miques.Surlelongterme,sécuriserlaconservationd’unmilieu naturel, améliorer le bien-être des populationsqui en dépendent et renforcer leurs capacités à gérerensemble leur territoire sont indissociables. En outre, lepartagedesfruitsd’unevalorisationdurabledel’écosys-tème, par l’écotourisme, la mise en marché de produitsde cueillette, la pêche, la foresterie, la chasse, doit êtreaucœurdetouteactiondeprotectiondesécosystèmes.C’est pourquoi, une gestion écologique d’une ressource
L’AFD œuvre pour
faire de la conservation
et de la mise en valeur
des écosystèmes un
moteur d’une croissance
inclusive et un facteur
de développement
durable.
CIT 2013 -20168
Sur 2013-2016,
le volume annuel
moyen des engage-
ments financiers
de l’AFD sera
au minimum de
160 millions
d’euros.
biologique et de l’écosystème qui la produit doit êtreconstruite par et pour les ayant droits et les usagers duterritoire concerné, en prenant en compte leurs aspira-tions légitimes en termes de bien-être économique etde reconnaissance sociale, politique et culturelle et lesaspectsdeviabilitééconomiqueetinstitutionnelle.
Cesactionsdevrontconcourirà:
a��Étendreetaméliorerlaprotectiondesécosystèmes, lesrestaurer,avecetaubénéficedespopulationslocales;
a��Valoriser la biodiversité au bénéfice des populationslocalesparledéveloppementdesfilièresdurables;
a��Structurerdesmécanismesdefinancementdurabledesinstitutionsdeprotectiondelabiodiversité;
a��Renforcerlespolitiquesetlescapacitésdesinstitutionschargéesdelaprotectiondelabiodiversité.
Dans son dialogue avec ses partenaires, l’AFD veillera àconcentrerses interventionssur lesécosystèmeslesplusrichesenbiodiversité,lesplusmenacésetcontribuantleplusàlaluttecontrelapauvretéetàdesdynamiquesdedéveloppementdurable.
À travers le deuxième objectif,l’AFDprendraencomptela protection de la biodiversité dans le développementdes secteurs ayant l’impact potentiel le plus importantsur la biodiversité. En effet, l’érosion de la biodiversitéprovientautantdel’insuffisancedessurfacessousstatutd’airesprotégéesquedespressionsqu’exercenttouteslesactivités humaines dès lors qu’elles se développent sansqueleurimpactpotentielsurlabiodiversitésoitapprécié.Intégrerlaprotectiondelabiodiversitédanslespolitiques
sectorielles (économique,sociale, territoriale, etc.)permetd’éviter lesoptionsles plus destructrices, deréduirelesimpactset,lecaséchéant, de compenser lesdommagesinévitablesetderestaurer les écosystèmesdégradés.
En outre, il convient d’ap-précierlesopportunitésquelabiodiversitéoffrepourundéveloppement durable decertains secteurs : biodi-
versité cultivée, biodiversité des paysages transformés,protectiondesbassinsversantsetdesnappesphréatiques,biodiversitéintra-urbaine,entreprisesvalorisantlabiodi-versité, etc. Le groupe AFD intégrera ces principes danstoutes ses interventions, notamment celles relatives à
l’agriculture,à l’énergie,auxtransports,auxminesetaudéveloppementurbain.
les actions prévues permettront de :
a��Renforcerlapriseencomptedelabiodiversitédanslesdifférentes phases d’instruction et de mise en œuvredes projets soutenus par l’AFD, en partenariat avec lesmaîtrisesd’ouvragedecesprojets;
a��Faciliterlesinvestissementsprivésintégrantdesobjectifsdeconservationoud’améliorationdelabiodiversité;
a��Mettre en place des mécanismes de rémunération desservicesécosystémiquesparlesentreprisesquienbéné-ficient.
Àcetitre, leGroupede l’AFDveilleraàcequ’aucundesprojets qu’il finance, quels qu’en soient les porteurs,ne provoque de perte nette sur la biodiversité d’habi-tats critiques. Les habitats critiques sont définis comme
1 les espaces à haute valeur en terme de biodiversité;2 les espaces ayant une importance particulière pour
les espèces endémiques ou à périmètre restreint ; 3 les sites critiques pour la survie d’espèces migratrices ;
4 lesespacesquiaccueillentunnombresignificatifd’in-dividusd’espècesgrégaires; 5 lesespacesprésentantdesassemblagesuniquesd’espècesoucontenantdesespècesquisontassociéesselondesprocessusd’évolutionclésouencorequiremplissentdesservicesécosystémiquesclés;
6 etlesterritoiresprésentantunebiodiversitéd’impor-tancesociale,économiqueouculturellesignificativepourlescommunautéslocales.Lesforêtsprimairesouforêtsàhautevaleurdeconservationsontconsidéréescommedeshabitatscritiques.
À travers le troisième objectif, l’AFDentendprendrepartà la mobilisation internationale pour la protection de labiodiversitédanssesgéographiesd’intervention,notam-mentl’Afriquesubsaharienne,pardesactionsvisantà:
a��RenforcerlescapacitésdesacteursduSudsurlesenjeuxde négociation et les politiques de protection de labiodiversité,qu’ils’agissedesacteurspublics,associatifs,scientifiquesouprivés;
a��Développerlespartenariatsopérationnelsavecquelquesgrandes organisations internationales de conservationdelanature,UICNetONGpourleurscapacitésd’inno-vation,demobilisationderessources,departaged’expé-rienceetdefacilitationdesdialoguesmulti-acteurs,aveclesGouvernementsetlesentreprises;
a��Accompagner l’internationalisation de l’expertisefrançaise en matière de biodiversité, de façon à fairebénéficier les partenaires de l’AFD des compétencesdéveloppées en France métropolitaine et dans les
1R
ésu
mé
9Biodiversité
Outre-mer par des entités publiques, des collectivitésterritoriales,desbureauxd’études,desentreprises,deséquipesscientifiquesetdesassociationsdeconservationde la nature et de solidarité internationale dans tousles champs institutionnels, scientifiques, techniques etd’éducationàl’environnement.
Au travers des activités de recherche et d’évaluation,conduites en partenariat avec les experts extérieurs àl’AFDetpartagéesavecl’ensembledesespartenaires, laproductiondeconnaissancesaurapourobjectifs:
a��De mieux connaître les fonctions et la valeur de labiodiversité et des services environnementaux par destravaux portant sur la mesure de l’impact de la pertedebiodiversité, l’évaluationéconomiquedesbénéficesgénérésparlapréservationdelabiodiversité,l’apprécia-tiondelavaleursocialedelabiodiversitéenparticulierpourlespopulationslespluspauvres;
a��De comprendre les conditions d’efficacité environ-nementale des politiques publiques par des travauxportant sur les mécanismes de financements durablesdelaconservationdelabiodiversité,l’économieinstitu-tionnelledelabiodiversité;
a��D’améliorer la qualité et le changement d’échelle desprojetssoutenusparl’AFDàtravers 1 desévaluationsrétrospectives(pastoralisme,agro-écologie,PGES,airesprotégées marines et littorales, développement parti-cipatif,…) et 2 des travaux de recherche (incitationséconomiques pro-biodiversité, finance verte, complé-mentarité des AP publics, communautaires et privés…environnementale).
Cette production de connaissances pourra faire l’objetd’unecommunicationlarge;l’organisationdeséminaireset l’utilisation des lignes éditoriales de l’AFD à cet effetconstituent des objectifs directs de l’activité de produc-tionintellectuelle.
PouratteindrelesobjectifsdeCadred’interventiontrans-versal,lamobilisationinternedel’AFDseradéveloppée,encomplémentdelaproductiondeconnaissancesévoquéesci-dessusetdesactivitésprévuesautitredel’objectif2,àtravers 1 uneoffredeformationportantsurlesobjectifs1et2duCIT, 2 unecommunautéélectroniqueinterne« biodiversité », 3 la production de notes de cadragesectorielles opérationnelles (forêts, ressources marines,airesprotégées)et 4 ladésignationdecorrespondants« biodiversité » dans certaines structures (Stratégie,
Relationsextérieures,Recherche,Evaluation,Appuienvi-ronnementaletsocial,Départementsgéographiques).
LamiseenœuvreduCITBiodiversitéserasuivieparuncomité interne. Un rapport annuel fera l’objet d’uneprésentationauxinstancesdel’AFD.Ilprésenteranotam-mentunbilan:
a��Desengagements financiersnouveauxetdesdécaisse-mentsréaliséspargéographieetproduitsfinanciers;
a��Une synthèse des indicateurs fournis par les projetsdédiés en cours, sous une forme agrégée (les surfacesfaisant l’objet d’une protection de la biodiversité) etsousuneformeanalytiquedétaillée;
a��Une synthèse de la prise en compte des objectifs deconservation de la biodiversité dans l’ensemble desinterventionsdugroupeAFD.
Ce rapport annuel fera l’objet d’une présentation auxpartiesprenantesetd’unecommunicationpublique.Uneévaluationexterneseraproposéeen2017.
11Biodiversité
2La Convention sur la diversité biologique (CDB)signée à Rio en 1992 définit la biodiversité comme« la variabilité des organismes vivants de toute origine y compris, entre autres, les écosystèmes terrestres, marins et autres écosystèmes aquatiques et les complexes écolo-giques dont ils font partie ; cela comprend la diversité au sein des espèces et entre espèces ainsi que celle des écosystèmes ».Labiodiversitécomprendla diversité des gènes, des espèces et des écosystèmes, ainsi que leurs interactions.
L’annexe 7décritsommairementlesgrandsbiomes.
AuregarddesmandatsdugroupeAFD,l’approchelapluspertinente en matière de biodiversité est une approchepar les écosystèmes, les territoires et les paysages, concepts qui permettent de traiter de manière intégréela diversité des êtres et de leurs interactions, y comprisavecl’homme.
Lesapportsdesécosystèmesenbienset servicesnéces-saires aux activités humaines sont dénommés servicesrendus par les écosystèmes, services écosystémiques ouencore services environnementaux (AFD 20111, TEEB2010,MEA2005).
le Millenium Ecosystem Assessment a proposé une classification des services écosystémiques en quatre catégories :
a��les services d’approvisionnement : cesontlesservicesàl’originedelaproductiondel’ensembledesressourcesnaturellesdirectementutilesà l’êtrehumaintellesqueles denrées agricoles, le poisson, les fibres, le bois, laviandedechasse,l’eaulapharmacopée,etc.;
a��les services de régulation : ce sont les propriétés destabilisationetderégulationqu’ontlesécosystèmeset
1 Laurans et al., 2011.
Biodiversité & développement :des objectifs conciliables
2.1 Biodiversité : définition
FiGure 1 serviCes rendus Par la Biodiversité
Diversité des services
DIVERSITÉ GÉNÉTIQUE DIVERSITÉ DES ESPÈCES DIVERSITÉ DES ÉCOSYSTÈMES
Alimentation
Production Régulation Support Culturel
AgriculturePêche, Élevage,
Chasse, CueilletteEau potable
SantéPharmacopée
Qualité eau et airMaladie à vecteurs
ÉconomieAgriculture
Bois et autres fibresMolécules naturelles
Tourisme…
Atténuation et adaptationStock de carbone
Résilience
ImmatérielReligions
PhilosophiesArts
DÉVELOPPEMENTDURABLE
BIEN PUBLIC MONDIAL
La biodiversité est un capital pour le développement durable des PED. Elle contribue à la résilience des écosystèmes notamment vis-à-vis du CC.
Les PED concentrent et conservent la biodiversité mondiale.
CIT 2013 -201612
2
la biosphère en général sur le climat (séquestration ducarboneetc.),lapurificationetlarégulationdel’eauetde l’air, laprotectioncontre lescatastrophesnaturellesoul’atténuationdeleurseffets,lerecyclagedesdéchetset la neutralisation des polluants, la pollinisation, laprotectiondesculturesparlesprédateursdesravageursdanslecadredechainestrophiquescomplexes,etc.;
a les services culturels : ce sont les apports spirituels,religieux,éducatifs,récréatifsetesthétiquesdesécosys-tèmesaubien-êtreetàl’identitédessociétéshumaines.
a��les services support : aussi appelés fonctions, ils sontnécessairesà laproductiondesservicesdeproduction,de régulation, et culturels par leur contribution à laconstitutionetlaretenuedessols,auxcyclesdesnutri-ments,del’eau,ducarboneetdel’oxygène,àlaproduc-tionprimairedematièrevivanteetd’habitats,etc.
les écosystèmes fournissent des services :
1 directementauxpopulationslocalesquiprélèventdesressourcesnaturelles,
2 aux populations environnantes, qui bénéficient deservicesderégulation(deseauxparexemple),
3 à la population mondiale, via la mondialisation deséchangesdematièrespremières,leseffetssurleclimatpar la captation du carbone et la préservation despatrimoines.
Aumêmetitrequeleclimatoulaluttecontrelespandé-mies, la biodiversité est un bien public mondial (BPM),c’estàdireune ressource,bienou service,bénéficiantàtousetdontladégradationaffectel’ensembledel’huma-nité.
Silesécosystèmessontpourbeaucoupgéréslocalement,à travers des règles coutumières et des droits formelset régis par la règle de souveraineté nationale sur lesressourcesnaturelles, la régulationdesusagesautraversderèglesetpratiqueslocales(OSTROM,2008)peuttrou-verseslimitesdanslafaiblecapacitédecesacteurslocauxàfairefaceàlaglobalisationouàlapertedecontrôlelocalde l’exploitationdes ressourcesbiologiques.Cette situa-tion justifie des normes collectives nationales et inter-nationales.Lacohérenceetl’articulationentrecesrèglesetéchellesestdoncnécessaire, alorsque les tensionsetdynamiques d’accaparement et d’exclusion sont impor-tantes.Lerenforcementdesinstitutionsindispensablesàlagestiondesressourcescommunes,ycompriscellesquidoiventréunirlesconnaissancesnécessairesàlaprisededécision,estindispensable.Pourêtreéviter,la«tragédiedescommuns»demandeuncapitalsocialfort.
Lacomplexitéinhérenteàlabiodiversitérendimpossiblel’adoptiond’unitédecompteunique.Si latonned’équi-valent CO2 facilite la compréhension des enjeux clima-tiquesetpermetd’opérerdesarbitragesens’émancipantdel’échellegéographique,iln’existepasd’outiluniqueetsimpledemesuredelabiodiversité.Ilestenconséquencedifficile de disposer de critères d’évaluation, de suivi etquantification de l’érosion de la biodiversité et de sesimpacts, et par conséquent d’efficience. Cela rend plusdifficilelamobilisationfinancièreinternationale.
Nous avons une connaissance limitée de la biodiver-sité. Aujourd’hui, environ 1,8 million d’espèces ont étédécrites, tandis qu’on estime le nombre total d’espècesexistantesde10à30millions.Cecijustifiel’applicationduprincipedeprécautionetànenégligeraucunecatégoriedebiodiversité,mêmecelleparaissantplus«ordinaire»(micro-organismes, plantes et insectes courants etc.).La reconnaissance des limites de notre compréhensiondes écosystèmes a fait émerger les principes de gestiondynamique des écosystèmes, qui appelle à dépasser uneapproche fondée sur la protection des « îlots de biodi-versité » que constituent les aires protégées pour assu-rer une gestion dynamique d’un réseau interconnectéd’écosystèmes–oumaillageécologique–auxdifférenteséchelles territoriales ainsi qu’à considérer tout territoiretransformé, exploité par l’homme comme espace debiodiversité, dans lequel elle doit être protégée, restau-rée,reconstituéeetmêmeproduite(bocage,boisement,enherbement,etc.).
Labiodiversitéobéitàdeseffetsdeseuiletd’irréversibi-lité. Ils sont causés par l’accumulation, dans le temps etdans l’espace, des effets négatifs sur un écosystème. Ilssontlerésultatd’undépassementd’unecertaine«capa-citédecharge»del’écosystème,amenantàlapertedesacapacitéderécupérationsurletrèslongterme,àl’échellede plusieurs générations humaines. Des programmes derecherchetententdemieuxidentifiercesseuilsetmieuxcomprendreleseffetsencascadeconduisantàl’effondre-mentdesécosystèmesetdeleurproductivité.
Enfin, lavaleuréconomiquedesbiensetservicesrendusparlesécosystèmes,n’estpasoupeucomptabiliséedansla croissance économique. Au niveau mondial, la contri-butiondesservicesécologiques,nonreflétéedanslePIB,seraitde17à58billionsd’eurosparan(dont5à8billionsen contribution directe des ressources biologiques). Cesécosystèmes produisent environ un tiers de l’ensembledesmatièrespremièresdel’économiemondiale2.Sil’im-portance de la biodiversité dans la croissance est peureconnue, la rentabilité économique d’investissements
2 UNEP / Material accounting group, 2011.
13Biodiversité
Biodiversité & développement : des objectifs conciliables
dans la conservation l’est tout aussi peu. Pourtant, lesairesprotégéescontribuentannuellementpour5billionsdedollarsà l’économiemondiale(TEEB,2010).Deplus,la transformation de paysages agraires ouverts (haieslarges et étagées, agroforesterie, parcs arborés) a des
effetséconomiquesdirectssurlaproductivitéagricole.Unmillièmeenvirondecettesommeseulementestmobiliséeactuellementpourlagestiondesécosystèmes,alorsqu’ilfaudraitaumoinsuncentièmepourenassurerlabonnegestion.
70%despopulationslespluspauvresdelaplanèteviventdans des zones rurales et dépendent directement de labiodiversité pour leur survie et leur bien-être. Dans leSahelparexemple,lesarbresfournissentplusde70%desbesoinsenénergiedespopulations.
Pourtant la capacité des écosystèmes à fournir desservices, liés à l’approvisionnement (en aliments, enressources naturelles, en eau douce ou en ressourcesmédicinalesparexemple),desservicesliésàlarégulation(climat,sols,préventiondel’érosionoupollinisation),ouencore des services culturels (récréation, production deconnaissances) est aujourd’hui menacée : 60 % de cesservicesécosystémiquesétaientdégradésen2005d’aprèsl’évaluationdesécosystèmespourleMillénaire3.
Pendant les cinquante dernières années, l’humanité atransformé la biosphère comme jamais elle ne l’avaitfait pendant l’histoire humaine, avec un prélèvementmoyenactuelde25à35%delaproductionnettetotaledes écosystèmes terrestres4. Durant cette période, lesconsommations mondiales de poisson, de viande, decéréales et de bois ont été multipliées en moyenne par2,445,soitunecroissanceunpeuplusrapidequecelledelapopulationmondiale,passéedanslemêmetempsde3milliardsà6,9milliards6.
Aurythmeactuel,deuxtiersdesespècesaurontdisparuen2100.
Cette érosion de la biodiversité est due à une augmen-tation des pressions que sont :
a��la dégradation des milieux naturels et le changement d’usage des sols(ex: laforêtdisparaîtàunrythmedel’ordrede0,5%paran(9,8millionsd’hectaresparan),soit plus d’un cinquième de la superficie de la Francemétropolitaine);
a��l’augmentation des pollutions chimiques et organiques (ex:leseffetsconsidérablessurlesespècesanimalesetsur la santé humaine des polluants organiques persis-tants(POP)7, l’effondrementdespopulationsd’abeillesquimenacelapollinisationdenombreusesplantesculti-vées);
a la surexploitation des ressources naturelles (ex : si57%desstockshalieutiquessontpleinementexploités,30%desstocksdanslemondesontaujourd’huisurex-ploités8);
a l’introduction, volontaire ou accidentelle, d’espèces invasives(ex:l’introductiondespestesvégétalesetderavageursnotammentdanslesmilieuxinsulaires,facteurdedégradationdesmilieux,accruepar l’intensification
3 L’évaluation des écosystèmes pour le Millénaire ou Millenium Ecosystem Assessment (MEA) est un rapport pu-blié en 2005 par l’ONU qui regroupe le travail de plus d’un millier d’experts scientifiques qui ont établi un bilan de la santé des écosystèmes dans le monde, une typologie des services rendus par les écosystèmes et ont produit des recommandations pour une gestion durable des écosystèmes. http://www.unep.org/maweb/fr/Synthesis.aspx
4 Haberl et al., 2006.
5 MEA.
6 WRII, Banque mondiale, 2009.
7 Les polluants organiques persistants sont des substances organiques (i) persistantes (la substance se dégrade « lentement »), (ii) bioaccumulables (la substance « s’accumule » au sein des êtres vivants), (iii) toxiques (l’expo-sition à la substance est susceptible de provoquer des effets nocifs) et (iv) mobiles sur de grandes distances
(mesure de concentrations élevées loin des points de rejet (en Arctique par exemple)).Les POP sont régis par la Convention de Stockholm et le Proto-cole d’Aarhus ou Protocole POP de la Convention sur la pollution atmosphé-rique transfrontalière à longue distance.
8 FAO, Situation mondiale des pêches et de l’aquaculture, 2012.
2.2 Biodiversité : enjeux de développement en état d’urgence
CIT 2013 -201614
2
Reliées par les cycles du carbone et de l’eau, les dyna-miques de la biodiversité et du climat ont des relationsinterdépendantesenéquilibrefragilenourriauxéchelleslocalesetmondiales.Ainsi, leclimatestà l’originede ladiversitébiologiqueactuelletandisquecettebiodiversitéparticipeàlarégulationduclimat.
LadiversitédesécosystèmesactuelsestengrandepartieliéeauclimatetauxchangementsquelaTerreaconnusaucoursdesonhistoire,ycomprislesprécédentseffon-drementsdebiodiversité,etquiontpermisauxespècesanimales et végétales de tisser des liens et d’évoluerensemble pour s’adapter aux milieux dans lesquels ellesvivent.Àl’inverse,ladiversitédesespècesvégétalesetlarépartition des différents types de paysages influencentdirectement le climat au niveau local via l’évapotranspi-rationetlahauteurdelavégétationnotamment.Deplus,labiodiversitéagitégalementsurlarégulationduclimatmondialàtravers,parexemple,lesplantesquiabsorbentdu dioxyde de carbone et produisent, maintiennent etstabilisentl’oxygèneatmosphérique.
Lechangementclimatiqueet l’érosionde labiodiversitéontdeseffetsquis’aggraventmutuellement.
Le changement climatique auquel sont associées lesévolutionsdetempérature,deprécipitationetdepHdes
eaux agit sur l’érosion de la biodiversité de différentesmanières:
aespècesinvasives;
a�modificationdescyclesdeviedelafauneetdelaflore(périodesdemigration,dereproduction,defloraison,deponte,chaînetrophique,etc.);
a�modification des habitats en raison des migrationsdes espèces végétales qui suivent les isothermes et lesisohyètesquileurconviennent;
a�rupture des relations complexes, symbiotiques oucommensales, encore largement sous estimées, entredesespècesanimalesetvégétalesayantétabliaucoursd’une coévolution longue des liens obligatoires néces-saires à leur reproduction ou survie (pollinisation decertainesplantespar les insectes,équilibre ravageurs/prédateurs,etc.);
a�acidificationdesocéans.
In fine, certaines espèces n’arriveront pas à s’adapter auchangementclimatiqueet risquentdoncsimplementdedisparaître, en entraînant d’autres vers l’extinction. Si lechangement climatique n’est évidemment pas le seulresponsable,ilestreconnucommeleprincipalagentdanslescinquanteprochainesannées(MEA,2005).
ducommerceinternational,l’introductiond’alguesetdebivalvestransportésparlesnavires);
a��la désertification, du fait des activités humaines(déboisement,surpâturage,labour)etduréchauffementclimatique;
a le changement climatique.
La perte en biodiversité a un coût économique évaluéà 14 billions9 d’euros d’ici 2050, d’après le rapport The Economics of Ecosystems and Biodiversity(TEEB201010).80%de cette perte de biodiversité affectent directement lasubsistance et la vie quotidienne des 3,2 milliards d’hu-mainsvivantavecmoinsde2$parjour.Lecapitalnaturelreprésente en effet un tiers de la richesse nationale despayspauvres.Parexemple,presquelamoitiédelarichessetotale11 du Mozambique repose sur les ressources natu-relles.
Silareconnaissancedelavaleuréconomiquedelabiodi-versité peut constituer un argument en faveur de lamise en œuvre de politiques visant à une améliorationdesagestionetdesaprotection,ellenesuffitpaspourcomprendre 1 le fonctionnement des écosystèmes etleurs rôles clés dans la production de services, et 2 lacontributiondeladiversitébiologiqueà larésiliencedesécosystèmes,c’est-à-direàlacapacitédesécosystèmesàmaintenirdansletempslafournituredeservicesdansdessituationsdechocsetdedégradation,quellesquesoientlescausesdecesdégradations.
Une stratégie en faveur de la biodiversité ne peut pas,par conséquent, se limiter à l’élaboration de politiquesenvironnementales et de protection de la biodiversitémaisdoitproposerégalementdesmesuresdanslespoli-tiques sectorielles telles que l’agriculture, la pêche, laforêt,l’énergie,lesindustriesextractives,lestransports,letourismeetlasanté.
9 Billion = mille milliards. 10 The Economics of Ecosystems and Bio-diversity, http://www.teebweb.org/
11 Ollivier et al., 2009, AFD.
2.3 Biodiversité et changement climatique
15Biodiversité
Biodiversité & développement : des objectifs conciliables
Inversement, les changements de la diversité biologiqueontdeseffetssurleclimatparlahauteurdelavégétation,les échanges d’eau et de chaleur entre la végétation etl’atmosphère,l’albédo,etc.
La combinaison de ces facteurs est donc susceptibled’accélérer le changement climatique déjà observable.Cette double dynamique nécessite une approche inté-gréedelabiodiversitédanslesstratégiesd’adaptationetd’atténuationduchangementclimatique.
au total :
1 lechangementclimatiquefragiliselesécosystèmesparleschangementsrapidesdelavégétation,larupturedeliensentreespècesanimalesetvégétalesrésultantdelentescoévolutionsetl’acidificationdesocéans;
2 ladestructiondesécosystèmesémetdesgazàeffetdeserre :déforestationetdégradationdesforêts,chan-
gementd’usagedessols,déstructurationsdessolsetdespaysagescultivéspardemauvaisespratiquesagri-coles;
3 préserver les écosystèmes et aider à leur évolution(reboisement, agroforesterie) facilitera l’adaptationau changement climatique par la protection contreles effets du réchauffement (vent, pluie, sécheresse,montée des océans) et en maintenant les capacitésd’adaptation des écosystèmes eux-mêmes et leurrésilience.
DèslorsquelespopulationslesplusvulnérablesdesPEDsontcellesquisontleplusexposéesauxconséquencesduchangement climatique et dont la vie repose le plus surle capital naturel, on conçoit que biodiversité, climat etdéveloppementdoiventêtreconsidéréssimultanément.
Toutes les activités humaines notamment dans lespériodes de forte croissance économique et démogra-phique, contexte des pays d’interventions de l’AFD,peuventcauserdesdommagesimportantsetirréversiblessurlabiodiversité.
Onpeutdistinguerdeuxgrandstypesd’activités:
a�lesactivitéséconomiquesprovoquantladestructiondesmilieux naturels ou générant des pollutions (de l’eau,de l’air, du sol), conduisant à la dégradation, la frag-mentation, la destruction d’habitats ou d’écosystèmes.Il fautéconomiser l’espaceetmoinspolluer.Àcetitre,lapréservationde labiodiversitédoitêtre intégréeauxpolitiquesetprogrammessectoriels.
a�les activités économiques qui utilisent des ressourcesbiologiques comme base de leur production : agricul-ture, industries papetières et du bois, cosmétique etpharmaceutique, industries textiles, etc. Si ces activitéssont conduites de façon non durable, le risque est lasurexploitation des écosystèmes, voire leur disparition.Ilfautpromouvoirdesprocessusplusefficientsdetrans-formation,favoriser l’approvisionnementderessourcesbiologiquesproduitesdefaçondurableetdegénérerdenouvellesressourcesbiologiques.
Cesdeuxpointsméritentd’êtreregardésplusspécifique-mentsurlessecteursquisuivent:lesinfrastructuresd’eaupotable et agricole, l’assainissement, l’urbanisation, les
infrastructures de transport et d’énergie, l’industrialisa-tion,l’exploitationdesminesetcarrières,letourismeetc.
2.4.1 i agriculture
Danscesecteur,quiregroupelesproductionsvégétalesetanimales,lesenjeuxsontpourlaplanètedepermettreà9milliardsdeterriensdesenourrirsuffisammentetmieuxsansaccroitreleurempreinteécologiquealimentaire.Celaimpliquedeproduireplussansétendrelessurfacesculti-vées au détriment des services écosystémiques et sansexternalités environnementales négatives, mais aussi deperdremoinsauchampetaprèslesrécoltes,degaspillermoinsdanslatransformationalimentaireet,pourcertains,dechangerdecomportementsalimentaires.
Enoutre,lechangementclimatiquesurlesdynamiquesetlaproductivitédesécosystèmestransformésetgérésparl’homme(sols,prairies,hydrosystèmes,…)etsurlasantédes plantes et des animaux, notamment du fait du rôled’insectespollinisateursetvecteursdemaladiesourava-geursettrèssensiblesauclimat,esttrèsimportant.
Cela rend indispensable le développement de pratiquesagricoles s’appuyant sur la biodiversité, de la parcellecultivée au paysage agricole qui doit être une mosaïquedemilieux(diversitégénétique,auseind’uneespèce,ouassociations d’espèces, bocages, agroforesterie), cette
2.4 Biodiversité et croissance économique
CIT 2013 -201616
2
Dans la plupart des pays d’intervention de l’AFD, les
femmesontunetrèsgrandeproximitéaveclanaturequia
pourellesunegrandeimportanceéconomique.
Dufaitde leursresponsabilitésdans l’alimentationde la
famille(cueillettedecondiments,racines,céréales,fruits
sauvagesmaisaussichasse,pêcheetpetitélevage),dans
diversité du vivant jouant alors le rôle d’assurancecontre ces risques, et favorisant souplesse et réactivitéen réponse aux chocs. La restauration, voire l’inventionde pratiques agricoles plus productives fondées sur ladiversitédesplantescultivéesougéréesparl’homme,doitêtreconsidérée.
Simultanément,lessystèmesdecertificationsenvironne-mentales crédibles des produits agricoles, tels que ceuxdéfinisenpartenariatsentredesONGdeconservationdela nature et des industriels, doivent être promus auprèsdesconsommateurscommedesproducteursde façonàinciterà l’adoptionrapidedesmeilleurespratiquesenvi-ronnementalesetsociales.
2.4.2 i transport, énergie, mine et urbanisation
L’artificialisation et la fragmentation d’habitats natu-rels, du fait de l’expansion urbaine, du développementd’infrastructures de transport, d’activités extractives,notammentdecombustiblesfossiles,desaménagementshydroélectriques,del’emprisedeslignesélectriquesetdelaproductiondebiomasse-énergie(bois,biocarburants),delagestiondesnuisances,pollutionseteffluentsliésauxtransports et aux concentrations urbaines, nécessitentl’applicationdesprincipesd’évitement,deréductionetdecompensationdesdommagesinévitablesàlabiodiversité,avecuneffort constantd’améliorationdescadres régle-mentairesnationauxetdeleurmiseenœuvre.
2.4.3 i eau
Lesprélèvementsd’eaudanslemilieunaturel(pourl’agri-culture,l’industrie,laconsommation,lesloisirs),laprotec-tiondesmilieuxhumides,letraitementdeseauxrejetéesdans les milieux naturels et la prévention des pollutionsdiffuses ou ponctuelles nécessitent des approches degestion intégrée de la demande en eau au niveau desbassinsversantsetleuraménagementsenmobilisantdesespacesnaturelsforestiersetprairiaux,laprotectioneffi-cacedespérimètresdecaptage.
2.4.4 i santé
Laqualitédesécosystèmesjouesurlaqualitédel’airetdel’eau, lesrisquesd’émergencedevecteursdemaladieetdepathogènesetladiversitéetlaqualitédesaliments.Lapharmacopéenaturellejoueunrôletrèsimportantpourde nombreuses populations des pays d’intervention del’AFDetpourl’industriepharmaceutiqueetconstitueunréservoir d’innovation pour le secteur pharmaceutique.Parconséquent,unepolitiquedesantédelongtermedoitintégrerunepréservationdel’environnementengénéraletdelabiodiversitéenparticulier.
2.4.5 i tourisme
L’aménagement des sites pour l’hébergement et lesactivités et l’approvisionnement des services d’accueil,de restauration, d’artisanat en matières premières d’ori-ginesbiologiquespeuventavoirdesconséquencessur labiodiversité. Ces impacts peuvent être atténués par desapproches d’écoconception, de gestion de site, de miseaux normes environnementales, d’approvisionnementcertifiéd’originedurable,etc.L’écotourismepeutcontri-bueràlaconservationd’espacesnaturelsprotégésdèslorsque son intégration aux objectifs de conservation et dedéveloppementduterritoireconcernéestbienencadrée.
2.4.6 i autres secteurs productifs
L’approvisionnement des industries et services enmatièrespremièresd’originebiologiqueconstitueunedesmenacesprincipalessurlecapitalnaturel.Cepeutêtreuneopportunitésidesseuilsdeprélèvementssontrespectés.La certification des produits doit être associée à l’usageéconome des ressources. L’origine légale du bois pouraccéderaumarchéeuropéen(dispositifFLEGT)démontrequedesdémarchesdetraçabilitésontapplicablesàgrandeéchelle.
12 Le 31 juillet 2013, le Comité interministériel de la coopération internationale et du développement (CICID) a pris la décision d’adopter une nouvelle stratégie « Genre et développement » pour la période 2013-2017 (décision n°5). À l’AFD, un Cadre d’in-tervention transversal « Genre » est en cours de préparation.
2.5 Biodiversité et genre12
17Biodiversité
Biodiversité & développement : des objectifs conciliables
l’habillement(teinture,fibresvégétales,soies),dansl’ha-bitat, dans la santé (herboristerie), la cosmétique et lasavonnerie (karité), dans l’approvisionnement en boisde feu et en eau, elles valorisent de très nombreusesressources naturelles renouvelables par des activités decueillette, pour l’autoconsommation mais aussi la ventesur des marchés de proximité. Par ailleurs, les espacescultivésquisontsouslaresponsabilitédirectedesfemmessont souvent les lieux de plus grande diversité cultivée(jardindecase)dontlaproductivitéestremarquable.
Ces activités sont d’autant plus importantes que lesfemmes ont moins accès à des facteurs de productioncomme la terre ou à des emplois salariés et qu’ellesdoiventcomptersurcesseulesactivitéspoursurvivre.
Mêmesi,leplussouventleurexploitationdesressourcesnaturelles préserve leurs équilibres, elles peuvent êtrecontraintesd’exercerdefortepression(bois,fourrages).
Unedégradationdel’écosystèmedanslequelellesvivent(eaupolluée,forêtdégradée)peutenconséquenceavoir
desimpactstrèsimportantssurleurvie,leursantéetleurplacedanslasociété:pertederevenus,augmentationdutemps alloué à certaines tâches comme l’approvisionne-mentenboisoueneau.Celaadesimpactsdirectssurlasantédesmèresetdesenfants(lafatigue,letempspassé),etlascolarisationdesfillestenuesd’aiderleursmères.
Dépendantes des ressources naturelles, les femmes sontaussidétentricesdeconnaissancessouventprécisessurlabiodiversitésurlesquellesdesvalorisationssontpossibles.
Ainsi dans des approches de protection de la biodiver-sité,ondoitnécessairementassocierlesfemmesàtoutesles phases d’analyse, conception et mise en œuvre desprojetsdefaçonàcequ’ellesenbénéficientpleinementetqu’ellesconcourentàleursuccès.
À ce titre, la place des femmes dans les instances degestion des biens communs (foncier, ressources natu-relles) et leurs responsabilités dans les instances partici-patives (gestion de l’eau) doit faire l’objet d’attentionsparticulières.
2.6.1 i éducation à l’environnement
Lacapacitédessociétésàmaîtriserlesmodificationsenvi-ronnementales qu’elles génèrent dépend très largementd’une bonne perception et compréhension par tous descausesetdesconséquencesdeladégradationenvironne-mentale.Lasensibilisationetl’éducationauxcausesdeladégradationetlapertedeproductivitédesmilieuxnatu-rels ainsi qu’aux solutions possibles, est donc essentiellepouraborderlesquestionsd’érosiondelabiodiversitéauxéchelleslocalesounationales.
2.6.2 i les normes et règlements environnementaux
Ils concernent en particulier les normes chimiques etorganiquessurlaqualitédeseauxetrésidusrejetésdanslesmilieuxnaturels, lesmaximatolérablesenmatièredequalitédel’environnement(polluantsdel’air,nitratesetphosphates, pollutions organiques, perturbateurs endo-criniens, etc.), l’inscription dans le droit de la responsa-bilité environnementale des acteurs et l’obligation delimiterlesimpacts(étudesd’impactsenvironnementaux,mesuresd’évitement,d’atténuationetdecompensation
desdommagesinévitablesàlabiodiversité).Ledroitenvi-ronnementalsouffresouventdanslespaysd’interventionde l’AFD d’un développement incomplet, d’un défautd’actualisation,etsurtoutd’unrespecttrèsinsuffisantliéà lafaiblesseconcomitantedesadministrationschargéesdel’environnement,descapacitésdesjuges,delapénalitéenvironnementaleetl’absencedesonneursd’alerteparmilesacteursdelasociétécivileetlesmilieuxscientifiques.
À ce titre, l’AFD soutiendra le renforcement des capaci-téspubliquesdelasociétécivileetdel’expertiseenviron-nementale, naturaliste et écotoxicologique ainsi que lasensibilisationdesacteursprivés.L’AFDveilleraaurespectdesprincipesdelaConventiond’Aarhusparlesmaîtrisesd’ouvrage.Cesprincipes,quesontl’accèsàl’information,laparticipationdupublicauprocessusdécisionneletl’ac-cèsàlajusticeenmatièred’environnement,résultentduPrincipe 10 de la Déclaration de Rio, en vertu duquel :« La meilleure façon de traiter les questions d’environ-nementestd’assurerlaparticipationdetouslescitoyensconcernés, au niveau qui convient. Au niveau national,chaqueindividudoitavoirdûmentaccèsauxinformationsrelatives à l’environnement que détiennent les autoritéspubliques,ycomprisauxinformationsrelativesauxsubs-tancesetactivitésdangereusesdansleurscollectivités,et
2.6 Outils et mesures de protection de la biodiversité
CIT 2013 -201618
2
avoir la possibilité de participer aux processus de prisede décision. Les États doivent faciliter et encourager lasensibilisationetlaparticipationdupublicenmettantlesinformationsàladispositiondecelui-ci.Unaccèseffectifàdesactionsjudiciairesetadministratives,notammentdesréparationsetdesrecours,doitêtreassuré».
2.6.3 i actions dédiées à la biodiversité
a) aires protégées
Lesairesprotégées(AP),ainsiquelesbiosphères,consti-tuent un outil très efficace de conservation des écosys-tèmes critiques. Les six catégories d’aires protégéesdéfinies par l’UICN permettent d’adapter le niveau deprotection à la nature de l’écosystème et des activitéshumainesquis’ydéroulent.
Parallèlement, les réserves de biosphère sont des sitesdésignés par les gouvernements nationaux et recon-nuspar l’UNESCOdans lecadredesonProgrammesurl’Homme et la biosphère (MAB) pour promouvoir un
développement durable basé sur les efforts combinésdescommunautéslocalesetdumondescientifique13.Cesréservesontpourobjectifdeconcilierconservationdeladiversiténaturelleetculturelleetdéveloppementécono-miqueetsocial.
Les aires protégées recouvrent actuellement 12,7 % desterritoiresémergésdelaplanètesoit17millionsdekilo-mètres carrés et seulement 1,6 % des mers et océanssoit 6 millions de kilomètres carrés14. Elles doivent êtreégalementdesoutilsdedéveloppementlocal,combinantprotection et gestion durable des ressources, activitésgénératrices de revenus et valorisation des patrimoinesculturels locaux. Elles contribuent à l’amélioration dela gouvernance locale et nationale car elles nécessitentla négociation et la mise en application de compromisdurable entre les dynamiques sociales, économiques etenvironnementalessurunmêmeterritoire.Les«réservesintégrales », dans lesquelles aucune activité n’est auto-risée, représentent moins de 1 % des surfaces en airesprotégées. Les enjeux majeurs, tels que définis dans lacible11d’Aïchi,concernent l’extensionduréseaud’airesprotégées marines et côtières afin de couvrir 10 % des
13 On dénombre actuellement 621 réserves de biosphères réparties dans 117 pays, dont 12 sites transfrontaliers.14 https://cmsdata.iucn.org/downloads/protected_planet_report.pdf
taBleau 1 : les CatéGories d’aires ProtéGées de l’uiCn
nom Caractéristiques et objectifs de gestion
Ia Réservenaturelleintégrale Aireprotégéegéréeprincipalementàdesfinsscientifiquesoudeprotectiondesressourcessauvages
Ib Zonedenaturesauvage Aireprotégéegéréeprincipalementàdesfinsdeprotectiondesressourcessauvages
II Parcnational Aireprotégéegéréeprincipalementdanslebutdeprotégerlesécosystèmesetàdesfinsrécréatives
III Monumentnaturel Aireprotégéegéréeprincipalementdanslebutdepréserverdesélé-mentsnaturelsspécifiques
IV Airedegestiondeshabitats Aireprotégéegéréeprincipalementàdesfinsdeconservation,avecinterventionauniveaudelagestion
V Paysageterrestre Aireprotégéegéréeprincipalementdanslebutd’assurerlaconservationdepaysagesterrestresoumarinsetàdesfinsrécréatives
VI Aireprotégéederessources Aireprotégéegéréeprincipalementàdesfinsd’utilisationdurabledesécosystèmesnaturels
oudesespèces
oumarinprotégé
naturellesgérées
Catégorie iuCn
19Biodiversité
Biodiversité & développement : des objectifs conciliables
mers à l’horizon 2020 (et celui, terrestre, à 17 % desterres), l’améliorationde l’efficacitéde lagestiondecesespaces, le renforcement des retombées économiquesdecesespaces,etl’améliorationdesdispositifsdefinan-cement de ces espaces naturels (crédits budgétaires etrecettes propres, durabilité, efficience). Ces enjeux sontparticulièrement cruciaux pour l’Afrique subsaharienne,etsecombinentàuneréflexionactuellesurlesconditionsde l’efficacité de l’aide dans ce secteur, favorisant desmécanismesdesoutienàlongterme.
b) Conservation, gestion et exploitation durable des forêts
Laconservationdestroisgrandsbassins forestiers tropi-caux (Amazonie, Bassin du Congo et Asie du Sud-Est)et la réduction drastique des taux de déforestation àl’horizon2020représententl’undesenjeuxmajeurspourlaconservationdelabiodiversitémondiale.Ilconvientdecombinerlaluttecontrelecommerceillégaldeboisetladéforestation, la mise en place d’aires protégées fores-tièresetdecorridorsécologiques,lapriseencomptedesdéterminants de la déforestation (agriculture, industriesminières,etc.)etlagénéralisationdeméthodesd’exploi-tationsdurablesdesforêtsexploitables..
Laquestiondelagouvernanceforestière,desonfinance-ment, de la fiscalité et de la mobilisation des ressourcespubliques et privées pour ces activités, de même que lepartage juste et équitable des produits au niveau local,sontessentielles.Lesquestionsdedroitd’accès,detrans-parencedescontratsetconcessions,etdereconnaissancedes pratiques et droits locaux sont également primor-diales pour établir des solutions durables. L’exploitationdesproduitsforestiersnonligneuxreprésenteégalementdes opportunités non négligeables pour le développe-mentlocal.Lalégalitéetlacertificationdesproduitsfores-tiers sont un outil de gestion durable, qui conditionnedorénavant l’accès à certains marchés. Aux côtés de cesdémarches,lamiseenplaced’unmarchévolontaireplusfluidesurlecarboneforestier,demêmequelamobilisa-tioneffectivedefinancementpourladéforestationévitéereprésententdeuxfacteursquipourraients’avérerdéter-minantpourstopperladéforestationd’ici2020.
c) Conservation et gestion durable des ressources halieutiques
95 % des 110 millions de pêcheurs de la planète viventdanslesPED.Lepoissonetlesproduitsdelapêchefonttoujourspartiedesdenréesalimentairesdebaselesplus
échangées dans le monde. Ils représentent, en valeur,environ10%dutotaldesexportationsagricoleset1%du commerce mondial de produits15. Au plan global, onestimequ’environ30%desstockshalieutiquessontsurex-ploités (cette part ayant connu une nette augmentationpendantlesannées1970et1980notamment),avecunealtération des chaînes trophiques se traduisant notam-ment par une forte diminution des espèces consomma-trices secondaires. Le développement non contrôlé del’aquacultureenalternativeàlapêchepeutêtreàl’origined’unusageintensifd’espacesfragilesetd’unesurexploita-tiondecertainsstocksdepoissons«fourrage».Moinsde2%deszonesmarines(contreplusde12%dessurfacesterrestres) sont sous statut protégé et 4 % des zoneslittorales sont protégées au niveau mondial (Nouvelle-Zélande:70%;Méditerranée:moinsde2%).Relevercesdéfisimpliquentdemettreenœuvre:
1 des politiques d’aménagements durables des pêche-ries fondées sur des données scientifiques sur lesdynamiques des différents stocks et le partage desressources, aux échelles pertinentes selon les stocks(locale,nationale,sous-régionaleetinternationale);
2 la certification environnementale des pêcheries (viaMSC16 par exemple) comme de l’aquaculture (ASC17parexemple);
3 ledéveloppementdesairesmarinesprotégées.
d) Conservation et gestion durable de la ressource faunique et des chasses
Cette « ressource oubliée »18 est la principale sourcejournalièredeprotéinespourprèsd’undemi-milliarddepersonnesà travers lemondeetnotammentenAfriqueforestièreetdesavane.Cetteressourceestsoumiseàtroispressions de nature différente. D’abord, la destructiondes habitats naturels, principalement par la déforesta-tion.Ensuite,lemanquederégulationdesprélèvements,notamment en Afrique subsaharienne où la police de lachasse et les contrats d’amodiations, lorsqu’ils existent,ne sont pas suffisamment financés. Enfin, le commerceillégal d’espèces sauvages est le fait de réseaux mafieuxinternationaux disposant de ramifications dans les paysdedestination, lespaysdetransitcommelespaysd’ori-ginedesanimaux.Legrandbraconnagequimetendangerdesespècesafricainesnotamment(éléphants,rhinocéros,gorille,guépard,etc.)nécessiteunemobilisationinterna-tionale pour agir sur les commanditaires. Dans les paysd’origine, l’engagement politique, y compris au niveausous-régional,doitêtresoutenu.
15 FAO, 2012.16 Marine Stewardship Council.
17 Aquaculture Stewardship Council. 18 P. Chardonnet, 1996.
CIT 2013 -201620
2
e) intensification agro-écologique des territoires cultivés
L’évolution de nombreux systèmes agraires ou despaysages productifs vers des formes dans lesquelles labiodiversité augmenterait très significativement estsouhaitablepourlaproductivitédel’agriculture,laréduc-tiondesadépendanceauxintrantschimiquesetsonadap-tationauxchangementsclimatiques.Reboiserlesespacescultivés(haies,forêtsgaleries,agroforesterie)enaugmen-tant la diversité des arbres et arbustes présents, permetune augmentation de la production de biomasse et unebiodiversitéanimale(insectes,oiseauxetrongeurs)favo-rableàlapollinisationetàlaprotectiondescultures.
2.6.4 i aménagement du territoire et organisation de l’espace
La planification des usages des ressources naturelles etla contractualisation entre les acteurs des territoires deleursdroitsetobligationsdepréservation/restauration/production des services écosystémiques constituent desconditionssinequanondemaintiendelabiodiversité.Àtoutes les échelles spatiales pertinentes (massif monta-gneux, massif forestier, zone humide, bassin versant). Ils’agit d’inscrire les transformations nécessaires au déve-loppement (urbanisation, industrialisation, agriculture,foresterie,transports,aménagementshydrauliques;etc.)dansunprojetdeterritoiredanslequellesrisquesd’arti-ficialisationdesmilieux,defragmentationdescontinuitésbiologiques, de pollution, etc. sont identifiés afin de leséviter,delesréduireetsinécessairelescompenseretdanslequeltoutes lesopportunitésdeprotection,créationetrestaurationdelabiodiversitésontpleinementexploitées.
Cela implique la mobilisation des acteurs locaux via desinstances de gouvernance existantes (village, commune,département, région) ou ad hoc (intercommunalités debassin, de massif, parcs naturels, etc.). La définition, lanégociation et la mise en place des chartes locales, desrèglements locaux, des accords locaux, etc. demandentle plus souvent un accompagnement scientifique et unrenforcement des capacités des collectivités locales àengagerdetellesdémarchesdecontractualisationpuisàlamettreenœuvredansladurée.
Pourdesraisonshistoriquesliéesenparticulieràlacoexis-tence de la coutume et d’un droit moderne hérité despériodescoloniales,dansbeaucoupdepaysd’interventiondel’AFD,lescollectivitésterritorialesnedisposentpasde
compétencespleinesetdecapacitéssuffisantesenmatièredeplanificationdel’usagedessolsetdesressourcesnatu-rellesdeleurressortetdegestiondesdroitsfonciersdeleurscommunautés.Uneclarificationdesresponsabilitésentrel’État,lescollectivitésetcommunautésetlesacteursprivés sur les différents « domaines fonciers » publics,communsetprivésapparait souventcommeunecondi-tionnécessaireàlaconstructiond’unprojetcommundeterritoire, notamment vis-à-vis des communautés ayantdesdroitshistoriquessursesespaces.C’estundesobjec-tifs des lignes directrices sur le foncier adoptées par leComitédelasécuritéalimentaireen201219.
Danslespaysd’interventiondel’AFD,quiconnaissenttrèssouvent de fortes dynamiques d’urbanisation, d’équipe-menteninfrastructures,d’industrialisationetd’extensiondes terres cultivées, la planification spatiale revêt uneimportancetouteparticulière.
La protection des espaces naturels les plus vulnérables(littoral, montagne, zones humides, massifs forestiers)nécessite à la fois 1 un zonage précis et respecté desespaces transformés (villes, industries, zones commer-ciales, infrastructures, cultures), 2 des aménagementsprenant en compte les services écosystémiques et 3 le respect des continuités écologiques par des « tramesvertes », des « trames bleues », des « réseaux écolo-giques»,des«infrastructuresvertes».
2.6.5 i la régulation des prélèvements et la protection des espèces
Lalimitationdesprélèvementsparledroitoulescontrats(quota,saisonsoucyclespluriannuelsdeprélèvement)estleplusancieninstrumentderégulationdesimpactsetdegestiondesstocksderessourcessauvages.Pourlesespècesmenacées,lespayschoisissentd’eninterdiresoittouslesprélèvements, soit d’en limiter la quantité. Ces instru-mentssontpeurespectésdufaitd’undroitinadapté,desfaiblessesdelapolicedelanatureetd’unedemandeextrê-mementforte(ivoire,cornederhinocéros).Lessolutionsdoiventcombiner 1 unevalorisationetuneprotectionlocalesraisonnables, 2 lerenforcementdescapacitésdegestion (plan et permis de chasse, quota de pêche, pland’aménagementforestier,etc.), 3 unrenforcementdescapacitésdelapolicedelanature(interpellation,saisie),
4 unecoopérationrégionaleetinternationale(conven-tion de Washington sur le commerce international desespècesmenacéesouCITES,organisationsrégionalesdegestiondespêchesetc.).
19 http://www.fao.org/nr/tenure/voluntary-guidelines/fr/
21Biodiversité
Biodiversité & développement : des objectifs conciliables
2.6.6 i les mesures incitatives
Des mesures économiques, fiscales ou sociales, peuventinciter les acteurs à des pratiques plus vertueuses enmatière de biodiversité et décourager les pratiquesdestructrices. Il s’agit de mettre en place des mesuresadéquatesderémunérationouavantagespourlemaintiende ces services (séquestration carbone, bassins versants,conservationpatrimoniale,etc.),defiscalitédesprélève-mentsderessource,deservitudesenvironnementales,etc.Comptetenudufaibledéveloppementdecesdémarches
dans certains PED, une des étapes à engager dans unpremier temps (cible d’Aïchi n°3) est l’identification dessubventionsetmesuresincitativesdirectementnéfastesàlabiodiversité(parexemple:obligationdedéboisementcomplet pour être reconnu usager d’un terrain agricole,subventionàl’exploitationdecertainesflottesdepêche).Plusieurspaysd’Amériquelatinesontdesprécurseursenlamatière.Ilsontmisenplacedessystèmesdepaiementàdespetitspropriétairesforestierspourservicesenviron-nementauxoudeconservation,desoutienpublicsàdesdémarchesdecertificationenvironnementale,etc.
23Biodiversité
3 3.1.1 i les conventions
La protection de la biodiversité mondiale repose sur sixconventions mondiales et de nombreuses conventionsrégionalesetmultilatérales:
a�la Convention sur la diversité biologique (CdB) : entréeenapplicationle29décembre1993,elleatroisobjectifs:laconservationdelabiodiversité,l’utilisationdurabledesressourcesdelabiodiversitéetlepartagedesbénéficesliésàl’exploitationdesressourcesgénétiques.Cetteconventionstructurel’ensembledelanégociationmondialedelabiodiversité.LaStratégienationalepourlabiodiversitédelaFrances’eninspiretrèsdirectement.
a�la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’ex-tinction (Cites) ou Convention de Washington dontle but est de s’assurer que le commerce internationald’espècessauvagesnemettepasendangerleursurvie.Signéele3mars1973,laCITESprotègeplusde30.000espècessauvages.
a la Convention sur la conservation des espèces migra-trices appartenant à la faune sauvage (Cms) ouConvention de Bonn : elle assure la conservation desespèces migratrices, qu’elles soient terrestres, marinesouaériennes.Elleveilleégalementàprotégerleurhabi-tat. Cette convention a été adoptée le 1er novembre1983.
a�le traité international sur les ressources phytogéné-tiques pour l’alimentation et l’agriculture (1983)viseà mettre en place un système mondial permettant dedévelopper la recherche sur les plantes. Il cherche àgarantirunmoded’exploitationdurabledesressourcesetlasécuritéalimentaire.
a�la Convention de ramsarouConventionsurleszoneshumides, d’importance internationale, adoptée le 2février1971àRamsar(Iran),estlapremièreconventionportantsurunécosystèmeparticulier.
a�la Convention du patrimoine mondial (WHC),adop-tée en 1972, elle met en œuvre l’identification puis lapréservationdel’héritagecultureletnaturelmondial.
a�l’initiative internationale sur les récifs coralliens (iCri) : c’est un partenariat entre les gouvernements,les organisations internationales et les organisations
non gouvernementales. Il œuvre à la préservation desrécifs coralliens et des écosystèmes qui y sont asso-ciés,enmettantnotammentenplaceleChapitre17del’Agenda21.
Des conventions thématiques et régionales complè-tent ce dispositif. Ainsi la gestion des espèces, notam-ment lorsqu’ellessontmigratrices, justifiedescadresdecoopérationinternationaux,c’est lecaspourlesoiseauxmigrateurs (AEWA, ACAP), les mammifères marins– Commission baleinière internationale (CBI), AccordsurlaconservationdescétacésdelamerNoire,delamerMéditerranéeetdelazoneAtlantiqueadjacente(ACCO-BAMS)–, laconservationdelaviesauvageetdumilieunatureldel’Europe(ConventiondeBerne).
DesconventionspermettentderenforcerlacoopérationrégionaleetnotammentmettreenœuvrelesprogrammesdetravaildelaConventionsurladiversitébiologiquepardesprotocolesdédiésauxairesprotégéesetauxespèces,c’estlecasenEurope(conventionalpine,conventiondeBerne), dans les mers régionales (convention de Barce-loneenMéditerranée,deCarthagènedans lesCaraïbes,de Nairobi dans l’Océan Indien et de Nouméa dansl’Océanpacifique).
LesorganesdelaCDBsont:
a la Conférence des Parties (CoP) organe directeurde laConventionquiseréunit tous lesdeuxans(COP11 en 2012 à Hyderabad, COP 10 en 2010 à Nagoya,COP9àBonnen2008…).193sur197payssontpartiesàlaconvention,168l’ayantratifiée.LaCOP12setiendraen2014enCoréeduSud.
a�un organe subsidiaire chargé de fournir des avis scientifiques, techniques et technologiques (osastt-sBstta) qui s’est réuni 16 fois jusqu’à ce jour et aproduituntotalde176recommandationsà laCOP.La17eréunionsetiendraenoctobre2013,àMontréalauCanada,siègedelaConvention.
a�un organe subsidiaire chargé de l’examen de l’applica-tion de la Convention (Gtea-WGri).
Les pays membres établissent des rapports nationauxdontlaconsolidationpermetlaproductiondes« Perspec-tives mondiales de la biodiversité/global biodiversity outlook (GBO)».175paysontsoumisleurrapportnationalN°4.LerapportnationalN°5devraêtresoumisd’iciàfin-mars2014etserviraàlapublicationduGBO4.
Mobilisation internationale pour la biodiversité
3.1 Le système multilatéral
CIT 2013 -201624
3
3.1.2 i le plan stratégique de nagoya et les cibles d’aïchi
PourlamiseenœuvredelaCDB,en2010àNagoya,aétéadopté un plan stratégique pour la diversité biologique2011-2020 et 20 cibles prioritaires, dite cibles d’Aïchi(annexe 4).Lescinqobjectifsstratégiquessont:
a�s’attaquerauxcausessous-jacentesdelapertedebiodi-versité,en intégrantcesproblèmesauxpréoccupationsdesgouvernements;
a�réduirelespressionsdirectesexercéessurlabiodiversitéetencouragersonutilisationdurable;
a�améliorer l’état de la biodiversité en sauvegardant lesécosystèmes,lesespècesetladiversitégénétique;
a�accroîtrelesavantagespourtousdelabiodiversitéetdesécosystèmes;
a�renforcerlamiseenœuvregrâceàlaplanificationparti-cipative, à la gestion des connaissanceset au renforce-mentdescapacités.
Lacible20et lastratégiedemobilisationdesressourcesadoptéeaussiàNagoyaengagentchaquePartieàlaCDBàchiffrerprécisémentsesoffresetsesbesoinsenfinance-mentsinternationaux.Ellesdemandentunediversificationetuneaugmentationdesmoyensallouésàlaprotectiondelabiodiversité.34agencesdonatricesbilatéralesetmulti-latérales ont décidé de prendre en compte le plan dansleurspriorités respectivesdecoopérationaudéveloppe-ment.UnPland’actionpluriannuelpour laCoopérationSud-Sudsurlabiodiversitéauservicedudéveloppement,adoptéparles131membresduGroupedes77etlaChine,aétéaccueillieparlaconventioncomme«outilimportantauservicedelanouvellevision».
La11eConférencedesPartiesàHyderabad(octobre2012)a ainsi notamment adopté l’objectif d’un doublement du flux des financements internationaux en faveur de la biodiversité dans les pays en développement
d’ici 2015, parrapportàlamoyennedesfluxannuelssurlapériode2006-2010,etauminimumlemaintiendeceniveaujusqu’en2020,notammentgrâceàl’établissementparlespaysbénéficiaires,deprioritésrelativesàlabiodi-versitédanslesplansdedéveloppement.S’ilviseaussilesfluxprivésetinstrumentsinnovantsdefinancement,cetobjectif, pour lequel la France s’est engagée, concernenotammentlapartdel’aidepubliqueaudéveloppementconsacréeàlabiodiversité.
Cetengagementenfaveurdespaysendéveloppementestcomplétéparlesdispositionssuivantes:
a�l’objectifde100%etaumoins75%despartiesquiontinclus la biodiversité dans leurs priorités nationales ouplansdedéveloppementàl’horizon2015;
a�l’objectif de 100 % et au moins 75 % des parties qui,ayant des ressources financières adéquates ont déclaréleursdépensesnationales,leursbesoinsdefinancement,leslacunesetlesprioritésd’ici2015;
a�l’objectif de 100 % et au moins 75 % des parties qui,ayantdesressourcesfinancièresadéquates,ontpréparédesplansfinanciersnationauxpour labiodiversitéd’ici2015,et30%decespartiesontévaluélesvaleursdelabiodiversité.
La CDB est complétée par deux protocoles importantspourlespaysd’interventiondel’AFD:
a�le Protocole de Carthagène sur la prévention desrisques biotechnologiques, dont le but est de garantirlasécuritédelamanipulation,dutransportetdel’utili-sationdesorganismesvivantsmodifiés(OVM)issusdesbiotechnologiesmodernes,quipeuventavoirdeseffetsnocifs sur la diversité biologique, en prenant aussi encomptelesrisquessurlasantéhumaine.Ilaétéadoptéle29janvier2000etestentréenvigueurle11septembre2003. Depuis 2010, lui est adjoint un Protocole dit de«Nagoya–KualaLumpur»surlesdommagesetrépara-tions(nonentréenvigueur).
Encadré 1 : artiCle 6 de la CdB. mesures Générales en vue de la Conservation et de l’utilisation duraBle
Chacune des Parties contractantes, en fonction des conditions et moyens qui lui sont propres :
a)élaboredesstratégies,plansoupro-grammesnationauxtendantàassurerlaconservationetl’utilisationdurabledeladiversitébiologiqueouadapteàcette
finsesstratégies,plansouprogrammesexistantsquitiendrontcompte,entreautres,desmesuresénoncéesdanslaprésenteConventionquilaconcernent;
b)intègre,danstoutelamesurepossibleetcommeilconvient,laconservationetl’utilisationdurabledeladiversité
biologiquedanssesplans,programmesetpolitiquessectorielsouintersectorielspertinents.
25Biodiversité
Mobilisation internationale pour la biodiversité
a le Protocole de nagoyasurl’accèsauxressourcesgéné-tiques et le partage juste et équitable des avantagesdécoulantdeleurutilisation(APA)visantàpartagerlesavantagesissusdel’utilisationdesressourcesgénétiquesetdessavoirstraditionnelsassociésd’unemanièrejusteet équitable, notamment grâce à un accès satisfaisantauxressourcesgénétiquesetàuntransfertappropriédestechnologiespertinentes,comptetenudetouslesdroitssurcesressourcesettechnologies.
ÀlasuitedelaConférence«Labiodiversitéetlacoopé-ration européenne au développement » tenue à Parisen novembre 2006, le Secrétariat de la CDB a établi
l’initiative « Biodiversité pour le développement ». Elleest soutenue par la France, le Japon et l’Allemagne. Sonobjectif est d’améliorer l’intégration des trois objectifsde laConventiondans lesprocessusdedéveloppement,conformémentàl’article6bdelaconvention.
3.1.3 i le Fonds pour l’environnement mondial (Fem)
La majorité des fonds alloués à la mise en œuvre de laconventionproviennentdel’APDmultilatérale(1milliardUSD par an FEM, FED, banques régionales de dévelop-pement et agences des Nations unies comme PNUE et
Encadré 2 : aCCès auX ressourCes GénétiQues et PartaGe des avantaGes liés À leur utilisation
LespaysmembresdelaCDBontadoptéen2010leProtocoledeNagoyasurl’accèsauxressourcesgénétiquesetauxconnaissancestraditionnellesassociées.Lepartagejusteetéquitabledesavan-tagesissusdeleurutilisation,dit«pro-tocoleAPA»constitueuneopportunitédevalorisationdelabiodiversitébénéfi-ciantd’unemeilleuresécuritéjuridiqueparoppositionàla«biopiraterie».Sespartiess’engagentàmettreenœuvreuncadrelégislatifetréglementairepours’assurerquelespartiesprenantesquiutilisentdesressourcesgénétiquesetdesconnaissancestraditionnellessurleurterritoirerespectentlesdispositionssurl’accèsetlepartagedesavantagesdespaysfournisseursdecesressources.
Lespaysquiréglemententl’accèsauxressourcesgénétiquesouauxconnais-sancestraditionnellesassociéesetlepartagedesavantagessurleurterritoiredoiventcréerdesconditionsprévi-siblespourl’accèsetl’utilisationdesressourcesgénétiques;clarifiantlesrèglesdepartagejusteetéquitabledesavantagestirésdel’étudedesressourcesgénétiquesoudesconnaissancestradi-tionnellesassociéesetdelacommer-cialisationdeproduitsissusd’activitésderechercheetdéveloppementsurlescomposésgénétiquesoubiochimiques
decesressourcesousurlesconnais-sancesassociées,entrel’utilisateuretlefournisseurdesressourcesoudesconnaissancestraditionnellesainsivalorisées.
LespaysconcernésontpusignerleProtocoledeNagoyaausiègedel’ONUàNewYorkentrele2février2011etle1erfévrier2012.Ilentreraenvigueur90joursaprèsquelecinquantièmepaysl’auraratifié.Àcejour,leprotocoleaétésignépar92pays(dont35enAfrique)etratifiépar18.LesecrétariatdelaCDBpoursuitl’objectifd’uneentréeenvigueuren2015.Cetteévolutiondesrèglescontraignantl’utilisationderessourcesgénétiquesauraunimpactdirectsurlesfilièrescosmétiques,phar-maceutiques,biotechnologiques,horti-colesetagro-alimentaires,ainsiquesurlesactivitésderechercheportantsurlesressourcesgénétiquesquidevrontainsisemettreenconformitéaveccesrèglesd’icil’entréeenvigueurduprotocole.
Ceprocessusconstitueuneopportu-nitépourlespaysendéveloppementetleurscommunautéslocalesdevaloriserleursressourcesgénétiquesetlessavoirstraditionnelsquileurssontassociés,àdifférenteséchelles.Lepartageéquitabledesavantages
tirésdelavalorisationdesressourcesgénétiquespeuteneffetsetraduireparlacréationdenouvellesressourcesfinancièrespourlesbudgetsnationaux(taxesliéesauxautorisationsd’accèsàlaressourceouauxlicencessurlesbrevetsdéveloppéssurcesressources)etlescommunautéslocales(abondementdefondsdedéveloppementlocauxparlesentreprisesdépendantesderessourcescollectéeslocalementouutilisantunsavoirtraditionneldescommunautés,créationd’emploislocaux,etc.).Ilpeutégalementêtrefacteurdedéveloppe-mentnationaloulocalparuntransfertennaturedenouvellestechnologiesoudecapacitéstechniquesenmatièrederechercheetdéveloppementsurlafauneoulafloredespaysconcernés;ouencoreparledéveloppementdenouvellesfilièresautourd’innovationsréaliséessurl’utilisationdecesres-sourcesgénétiques.Lesfondsdégagésparlemécanismedevraientêtreaffectésàlapréservationdelabiodiversité.
L’AFDpourrafinancerlerenforcementdescapacitésnationalesetlocalesenmatièred’APAsurdesrégionsprioritaires(Afrique,Méditerranée,Outre-merfrançais)oudesressourcesgénétiquesforestièresoumarines.
CIT 2013 -201626
3
PNUD)oubilatérale(1,5milliardUSDparan,lesprinci-paux bailleurs étant le Japon, l’Allemagne, le Royaume-Uni, la France et les pays Scandinaves). Les fondationsprivées américaines représentent également une sourceimportante de financement (0,6 à 0,8 milliard USD paran).
LasixièmereconstitutionduFondspourl’environnementmondial(FEM6)quicouvriralapériodedu1/7/2014au1/7/2018devraitprendreencompteseptsecteursstraté-giques 1 labiodiversité, 2 l’atténuationduchangementclimatique, 3 les eaux internationales, 4 la dégrada-tiondesterres, 5 lesproduitschimiques, 6 lagestiondurabledesforêtset 7 uneapprocheintégréedel’envi-ronnementpourundéveloppementdurable.
S’agissant de la biodiversité, le FEM, qui est le méca-nismefinancierdelaCDB,devracontribueràmettreenœuvreleplanstratégiquedeNagoya(COP10),lesenga-gements financiers d’Hyderabad (COP 11) et aider à lamise en œuvre des protocoles de Cartagena et Nagoya.DesexpertsontestimélesbesoinsdefinancementpourleFEM6entre5et29milliardsd’USD.Àcestade,lesecré-tariatproposederetenirquatreobjectifspourl’allocationdesressourcesduFEMsur labiodiversité : 1 améliorerla durabilité des systèmes d’aires protégées, 2 réduirelespressionssurlabiodiversité, 3 faireunusagedurablede la biodiversité, 4 intégrer la conservation et l’usagedurabledelabiodiversitédanslaproductiondepaysagesterrestresetmarinset lessecteurs.Cesobjectifsconver-gentavecceuxproposésdansleprésentCadred’interven-tiondel’AFD.
3.1.4 i le Programme des nations unies pour l’environnement (Pnue)
Créé en 1972, le PNUE est la plus haute autorité envi-ronnementaleauseindusystèmedesNationsunies.SonsiègeestàNairobi.Ilapourmandatd’évaluerlescondi-tionsetlestendancesenvironnementales,dedévelopperdesinstrumentsenvironnementauxnationauxetinterna-tionaux,derenforcerlesinstitutionsdel’environnement,defaciliter le transfertdeconnaissancesetdetechnolo-gies,defaciliterlespartenariatsauseindelasociétécivileet du secteur privé. L’assemblée générale des Nationsunies, par décision du 21 décembre 2012, renforce lerôleduProgrammedesNationsuniespour l’environne-mentetentérinel’adhésionuniverselledel’ensembledesÉtatsmembresdel’ONUauConseild’administrationduPNUE. Le PNUE héberge le secrétariat de nombreusesconventions, dont celui de la CITES, de la CDB et de la
CMS, ainsi qu’un nombre grandissant d’accords liés auxsubstances chimiques dont la Convention de Stockholm(polluantsorganiquespersistants,POP),laconventiondeRotterdam(Procéduredeconsentementinforméaupréa-lablepourlesmouvementstransfrontièresdesubstancesdangereuses, PIC) et la Convention de Bâle (mouve-mentstransfrontièresdedéchetsdangereux).LePNUEadéveloppé laBasededonnéesdes ressourcesmondiales(Global Resource Information Database) et un Centrede surveillance de la conservation de la nature (UNEP-WCMC). Le PNUE est responsable d’un certain nombredeplansd’actionpourlapréservationdel’environnementmarin dans plusieurs régions du monde (Convention deBarcelone,deCarthagène,deNairobietdeNouméa).
3.1.5 i la Plate-forme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodi-versité et les services écosystémiques (PiBse-iPBes)
L’IPBES (Plate-forme intergouvernementale scientifiqueet politique sur la biodiversité et les services écosysté-miques) a été formellement mise en place, lors d’uneassemblée plénière qui s’est tenue à Panama du 16 au21avril2012,sousl’égideduPNUE.Sapremièresessionplénière s’est tenue du 21 au 26 janvier 2013, à Bonn,siège de son Secrétariat. L’IPBES fournit un mécanismequi a vocation d’être reconnu tant par les communau-tés scientifiques et politiques pour examiner, analyser,synthétiser et évaluer de façon critique l’information etles connaissances pertinentes produites dans le mondequellequesoitleurorigine.L’IPBESviseàrenforcerl’uti-lisationdelasciencedanslaprisededécisionsàtouslesniveaux,à identifier lesbesoinsprioritairesderechercheetàrenforcerlescapacitésdanssondomainedecompé-tence. L’IPBES vise également à répondre aux besoinsdes accords multilatéraux sur l’environnement traitantdelabiodiversité.109payssontmembresdel’IPBES.Ungroupemultidisciplinairede25experts,dont5d’Afriqueaétéconstituéparlesgroupesrégionaux,afindepréparer,surunplanscientifique,lestravauxdelaplénière.
27Biodiversité
Mobilisation internationale pour la biodiversité
Entre1988et2009, laBanqueafinancé624projetsquisoutiennentpartiellementoumajoritairement laconser-vation de la biodiversité dans 132 pays et 60 projetsmulti-pays.DurantcettepériodelegroupedelaBanqueaengagé2MdsUSDdeprêts,1,4MdUSDdedons(FEM)etmobilisé2,9MdsUSDdecofinancement,soitunporte-feuillede6,5MdsUSD.
Plus spécifiquement, en Afrique subsaharienne et pourlabiodiversité,aucoursdeladécenniepassée,laBanquea financé 124 projets pour 1 milliard d’USD, avec uneconcentration sur les aires protégées et la gestion despaysages.L’analysedeceportefeuille20conduitlaBanqueàdesrecommandationsquel’AFDpeutaisémentreprendreàsoncompte:
a�la gestion des aires protégées doit être renforcée pouratteindrelesobjectifsdeconservation;
a�lorsque des frontières politiques partagent des écosys-tèmes,lesapprochestransfrontalièressontpositives;
a�la planification / la gestion des paysages et des terri-toires permettent d’étendre la protection de la biodi-versité au-delà des aires protégées, dans les paysagesproductifs;
a�le financement de la biodiversité doit être structuré àlong terme, au-delà des recettes budgétaires, l’écotou-risme est une option, mais également des mécanismesinnovants,comme la financecarboneet les fondationsdeconservation;
a�laconservationdelabiodiversitédoitêtreintégréeauxstratégiesdedéveloppement.
Enconséquence,laBanquesepropose:
a�d’incorporer la biodiversité dans son portefeuille àtravers l’application de bonnes pratiques et politiquesenvironnementalesdanslaplanificationetlapréparationdesesprojets;
a�d’accorderuneattentionplusgrandeàlaformulationetausuivideprojetsquidémontrentcommentlabiodiver-sitépeutêtreunmoteurdecroissanceverteetd’amélio-rationdesconditionsdevie,àtraversunemiseenvaleuretunerémunérationdesservicesenvironnementauxetuneopportunitédepartagedesbénéfices;
a�d’accroître son engagement sur des approches deconservation au niveau des paysages qui comprennentdes systèmes de production « biodiversity-friendly »,concomitamment avec la conservation des habitatsnaturelsintactsdanslesairesprotégées;
a�detravailleraveclespaysclientsetlesecteurprivépours’assurerquelesbonnespratiquesenvironnementalesetlespaiementspourcompensationdepertedebiodiver-sitésoientbienprisencompte;
a�de promouvoir le financement de la conservation etdelabiodiversitépardesinnovationsfinancières,tellesquelesschémasdecompensationconsolidésauniveaunational,lesobligationsvertes,l’écotourisme;
a�d’assister les gouvernements et les initiatives inter-nationales qui visent à mettre en place des approchesinnovantesetdespartenariats contre lesprélèvementsillicites de faune sauvage, de poissons et de bois, quiatteignent des niveaux catastrophiques dans certaineszones;
a�d’assister les gouvernements et les initiatives interna-tionalesvisantlapromotionetledéveloppementd’unecomptabilité du capital naturel, en particulier dans lecadre du partenariat WAVES (Wealth Accounting andValuationofEcosystemServices).
3.2 Stratégie et expérience du groupe de la Banque mondiale
20 http://documents.worldbank.org/curated/en/2012/10/16795968/toward-africas-green-future
CIT 2013 -201628
3
L’Union européenne (UE) s’est dotée d’une stratégiebiodiversitépour2020àtraversuneCommunicationdelaCommissiondu3juin2011,intitulée:« La biodiversité, notre assurance-vie et notre capital naturel. Stratégie de l’UE à l’horizon 2020 ».
Cette stratégie vise à enrayer la perte de biodiversité etladégradationdesécosystèmesdansl’Unioneuropéenne(UE)d’icià2020,endéfinissantsixobjectifsprioritaires:
1 conserveretrégénérerlanature,
2 préserveretaméliorerlesécosystèmesetleursservices,
3 assurerladurabilitédel’agricultureetdelaforesterie,
4 garantir une utilisation durable des ressources depêche,
5 luttercontrelesespècesexotiquesenvahissantes,6 gérer la crise de la biodiversité au niveau mondial.
LeConseilde l’UEaadopté lastratégieetdemandéà laCommissiond’établiruncadrecommundemiseenœuvreenliaisonétroiteaveclesÉtatsmembres,pourpréciserlesmodalitésdemiseenœuvredesobjectifs21.
Parailleurs,lepland’actionFLEGTpubliéen200322pour« Forest Law Enforcement, Governance and Trade »,
traduisiblepar« application des réglementations fores-tières, gouvernance et commerce »,visenotammentà:
a�développeruneoffredeboisgarantieissued’unerécoltelégaledanslespaysproducteurssignatairesd’accordsdepartenariatvolontaires(APV)quiétablissentunsystèmede vérification doublé d’un système d’autorisations àl’export;
a�lutter contre le commerce de bois d’origine illégal surl’ensembledumarchéeuropéen.
En2008,leConseileuropéenaégalementsouscritàl’ob-jectifdemettrefinàladiminutionducouvertforestierdelaplanèted’ici2030etderéduireladéforestationtropi-cale brute d’au moins 50 % d’ici 2020 par rapport auxniveauxactuels23(5décembre2008).
DanslespaysACP,2%delaprogrammationdu10eFEDest affectée à la biodiversité (contre 0,8 à 1 % dans lesAPD nationales24). Le FED est un des trois principauxbailleursmultilatérauxsurlabiodiversité.
Surlabasedesdocumentsofficielsdisponibles,unerevueeffectuéeen201025conclutque12des23paysduCADde l’OCDEmentionnent labiodiversitédans lecadredeleurspolitiquesd’aideaudéveloppement,souventdanslecadredestratégieenvironnementtrèsaxéesurleclimat.Seulsquatrepays (Autriche,France,AllemagneetÉtats-Unis)sontconsidéréscommeayantunestratégiedédiée.Pour trois pays (Royaume-Uni, Portugal, Grèce) aucunementionn’estfaitedelabiodiversité.
L’Allemagne est, avec la France, le seul pays européen às’être doté d’une stratégie bilatérale sur la biodiversité.Elle s’est engagée lors de la COP 9 de la CDB à Bonn àconsacrer 500 M€ par an à sa mise en œuvre. Comptetenu également du partenariat entre l’AFD et KFW enmatière de biodiversité (projets forestiers dans les paysduBassinduCongo,FondationspourlesairesprotégéesàMadagascar,enMauritanie…),l’encadréci-dessousdonneles cinq axes de cette stratégie26, structurés sur ceuxadoptésàNagoya.
3.3 Politique et engagements de l’Europe
3.4 Engagements des bilatéraux
21 Un groupe de travail biodiversité et développement a été mis en place dans ce but en 2013.
22 Application des réglementations forestières, gouvernance et échanges commerciaux (FLEGT) - Proposition relative à un plan d’action de l’Union européenne /* COM/2003/0251 et règlement 2173/2005 du Conseil
concernant la mise en place d’un régime d’autorisation FLEGT.
23 Proposition n°16 : http://www.consilium.europa.eu/uedocs/cmsU-pload/104508.pdf
24 Cf. “The Little Pink Book on Bio-diversity Finance” Global Canopy Programme, Londres 2010.
25 Whither biodiversity in development? The integration of biodiversity in international and national poverty reduction policy, Dilys Roe; IIED, BIODIVERSITY 11 (1&2).
26 http://www.bmz.de/en/publica-tions/type_of_publication/special_publications/Biodiversity.pdf
29Biodiversité
Mobilisation internationale pour la biodiversité
3.5.1 i la stratégie nationale pour la biodiversité 2011-202027
LaStratégienationalepour labiodiversité (SNB)28est laconcrétisationdel’engagementfrançaisautitredelaCDB.ElleconstituelevoletbiodiversitédelaStratégienationalededéveloppementdurable(SNDD).Elleestplacéesousletimbre du Premier ministre. La Stratégie nationale pourlabiodiversité(SNB)2011-2020,adoptéele19mai2011,a mis en place un cadre cohérent qui permet à tous lesacteurs publics et privés français, aux différents niveauxterritoriauxetdanstouslessecteursd’activités(eau,sols,mer,climat,énergie,agriculture,forêt,urbanisme,infras-tructures, écotourisme, industrie, commerce, éducation,recherche,santé,etc.),decontribueràlapréservationdelabiodiversitésurunebasevolontaire.Uncomiténationalen assure le suivi. Un observatoire national de la biodi-versité publie régulièrement des indicateurs permettant
d’avoirunaperçudel’étatdelabiodiversité,desniveauxdepression,etdesréponsespolitiquesapportées.LaSNBengagelesautorités,etinvitelesterritoiresetlesacteursprivésà lefaire,survingtobjectifstransposant lesciblesd’Aïchi(cf. annexe 4).Lesobjectifs16et17ontuneimpor-tanceparticulièrepourl’AFD.
3.5.2 i les outre-mer français29
LesOutre-mer français sont situésdans lesdeuxhémis-phères,dansquatreocéans(Atlantique,Pacifique,IndienetAustral),dansdesrégionsbioclimatiquestrèscontras-tées (depuis les zones subarctiques à antarctiques, enpassant par les zones tropicales et équatoriales). Ladiversité des écosystèmes, le nombre total d’espèceset le nombre d’espèces endémiques y sont très élevés.10%desrécifscoralliensmondiauxsontainsisituésdans
3.5 Politique et engagements de la France pour la biodiversité dans le développement
27 http://www.developpement-durable.gouv.fr/Strategie-nationale-pour-la,22931.html28 http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/SNB_03-08-2012.pdf29 http://www.uicn.fr/
Encadré 3 : stratéGie Pour la Biodiversité de l’allemaGne
A s’attaquer aux causes sous-jacentes de la perte de biodiversité, en intégrant ces problèmes aux préoccu-pations des gouvernements :commu-nication,éducationetsensibilisationdupublic,TEEB,Evaluationenvironne-mentale.
B réduire les pressions directes exer-cées sur la biodiversité et encourager son utilisation durable : intégrationdelabiodiversitédanslessecteursdedéveloppement,gestiondurabledesforêts,FLEGT,certificationdesforêts,agro-biodiversitécommefacteurd’uneagriculturedurable;gestiondurable
desterresdansleszonesarides,gestiondurabledespêcheriesetdel’aqua-culture,coopérationaveclesecteurprivé:production,commercialisationetcommercebiologique.
C améliorer l’état de la biodiversité en sauvegardant les écosystèmes, les espèces et la diversité génétique : airesprotégées,corridorsécologiques,airesmarinesetcôtièresprotégées,réservedebiosphèreetsitesdupatrimoinemondial,airesdeconservationcom-munautaires,financementdesairesprotégées;luttercontrelestraficsinternationauxetlebraconnage.
D accroître les avantages pour tous
de la biodiversité et des écosystèmes :
REDD+,partageetaccèsauxavantages
(ABS-APA),adaptationàpartirdeséco-
systèmes,restaurationdesécosystèmes
dégradés.
E renforcer la mise en œuvre grâce
à la planification participative, à
la gestion des connaissances et au
renforcement des capacités : stratégies
nationalesetplansd’actionbiodiversité,
coopérationSud-Sudsurlabiodiversité,
capacitésdemiseenœuvreAPA,Acadé-
mieinternationaledelaconservation.
CIT 2013 -201630
3
leseauxfrançaises.AinsilafloreetlafaunedeNouvelle-Calédoniereprésententunendémismeéquivalentàceluide toute l’Europe continentale (pour une taille équiva-lenteàlarégionPicardie);laGuyanefrançaiseestundesplus grands blocs au monde de forêt humide primaire ;Mayotte possède une des rares doubles barrières decorail ; laPolynésiefrançaiseregroupeuncinquièmedesatollsdelaplanète.
Les collectivités des Outre-mer mettent en œuvre unelarge panoplie de mesures pour protéger ce patrimoineexceptionnel. Le réseau des parcs nationaux (terrestresetmarins)etdesparcsnaturelsrégionauxesttrèsdéve-loppé en Outre-mer (Guyane, Martinique, Guadeloupe,LaRéunion,IlesEparses).Cesparcsoffrentdesopportu-nitésdecoopérationtransfrontalièrenotammentpourlaconstitutiondevastesespacesprotégéesmarins.Ainsi leparcnaturelmarindeMayotte, lepremierd’Outre-mer,s’étendsurprèsde70000km²dontun lagonàdoublebarrière de corail, qui compte près de 200 km de récifscoralliens.
En outre, 45 réserves naturelles ont été mises en placepar l’État, les collectivités ou les gouvernements locaux(Grand-Cul de Sac Marin en Guadeloupe, presqu’île de
la Caravelle en Martinique pour n’en citer que deux et,récemment,Terresaustrales,GrandMatouryenGuyane,îlotM’bouziàMayotte…).Prèsde10000hadeterrainssont intégrés au domaine du Conservatoire de l’espacelittoraletdesrivageslacustres.Desarrêtésdeprotectionde nombreuses espèces de faune et de flore (tortues,coraux, oiseaux, plantes, mammifères, mollusques, etbiend’autres)sontappliqués.LeConservatoirebotaniquenational(CBN)deMascarin,assurelaconnaissanceetlaconservation de la flore. 482 zones naturelles d’intérêtécologique,floristiqueetfaunistiquemajeursontdélimi-tées(enprojetàMayotteetSaint-PierreetMiquelon).
DanslecadredelaSNB,l’Étatfrançaisetlescollectivitésélaborentdesplansd’actionsprioritairesautourdequatreaxesprincipaux(i)conservationdesespècesetdesécosys-tèmes,(ii)mobilisationdesacteurs,(iii)intégrationdelabiodiversité dans les politiques sectorielles (iv) connais-sance.
Comptetenudesesmandats,l’AFDpeutcontribueràcesplansd’actionssousrégionauxviadesappuisauxcollecti-vités localesetaurenforcementde lacoopération inter-nationaleentrelesOutre-merfrançaisetlespaysdeleurvoisinage,notammentdansledomainemarin.
Encadré 4 : stratéGie nationale Pour la Biodiversité 2010-2020 et aCtion internationale
Orientation stratégique E : assurer la cohérence des politiques et l’effica-cité de l’action
«Agirentenantcomptedespréoccu-pationsdeceuxquisontprochesouplusloin,etavecquinousinteragissonsparfoissanslesavoir:larégionvoisine,lepaysvoisin,unpaysàl’autreboutdumonde.Lastratégieaaussipourobjectifdedéveloppercettesolidaritéécolo-giqueetdegarantirlasolidaritéentreÉtatsgrâceaurenforcementdel’actioninternationale».
Objectif 16 : développer la solidarité nationale et internationale entre les territoires
Pourrépondreauxenjeuxdepréserva-tiondelabiodiversitémondiale,lasoli-daritéinternationaledoitêtrerenforcéeenassurantuneintégrationplusfortede
labiodiversitédanslapolitiqued’aideaudéveloppementdelaFrance,enrendantpossibleetensoutenantl’actiondescollectivitésterritoriales,desstructuresderecherche,desassociationsoudesentreprisesenfaveurdelabiodiversitémondiale,encomplétantlapanoplied’outils,deméthodes,d’approchesetdemoyens–notammentinnovants–pourl’interventionfrançaise.
Objectif 17 : renforcer la diplomatie environnementale et la gouvernance internationale dans le domaine de la biodiversité
Ilrépondàlanécessitéderenforcerlacohérenceenvironnementaledel’actionextérieuredelaFrance,detrouverlesmoyensd’améliorerl’efficacitédel’actionenfaveurdelabiodiversité,no-tammentenagissantsurlespolitiques
sectoriellesconduitesparlaFrance
àl’étrangertellesquelespolitiques
commerciale,agricole,forestière,
éducative,culturelle,etc.Ilsupposede
mobilisertouslesacteurs,publicset
privés…Ils’agit,àtraversl’implication
del’ensembledespartenairesconcer-
nés–missionsofficielles,collectivités
territoriales,entreprises,associations
etstructuresderecherche–,chacun
àsonniveaudenégociationet/oude
miseenœuvre,deviser,d’unepart,à
renforcerlacohérenceetl’efficacitéde
l’actiondesdifférentesconventionsen
matièredebiodiversité,leurarticula-
tionetcomplémentaritéet,d’autre
part,àdavantageetmieuxintégrerles
problématiquesdebiodiversitédansles
enceintesquilesmettentenjeuouen
traitentindirectement.
31Biodiversité
Mobilisation internationale pour la biodiversité
3.5.3 i le Fonds Français pour l’environnement mondial (FFem)30
Le Gouvernement français a décidé en 1994 de créer leFonds Français pour l’Environnement Mondial (FFEM),outiladditionneldel’aideextérieurefrançaise.Ilrechercheles synergiesavec lesautres instrumentsdecoopérationetdedéveloppementou intervenantsenfaveurde l’en-vironnement, tant français qu’internationaux (le FEMnotamment),publicsouprivés.Dotéde354M€depuissa création, le FFEM dispose de 95 M€ pour la période2011-2014.
Au 31 décembre 2012, près de 50 % des ressources duFFEMavaientétéaffectéesàlabiodiversité,avecunporte-feuillede119projetsetunmontanttotald’engagementsde 126 M€. 65 % de ces projets concernaient l’Afriquesubsaharienne, 26 % l’Amérique latine ou les Caraïbes,6%l’AsieetlePacifiqueet3%l’Europedel’Est31.
Dans l’exercice 2013-2014, les engagements seront, aminima, de 35 % sur la biodiversité et de 35 % sur lechangementclimatique, lesautres thématiques (déserti-fication,eauxinternationales,polluantschimiques)béné-ficiantde20%.Cinqthématiquesdeconcentrationontétéidentifiées,danslesquelleslaconservationetlavalo-risationdelabiodiversitéoccupentuneplacetrèsimpor-tante: 1 l’agriculturedurable, 2 lesterritoiresurbainsdurables, 3 lesmécanismesdefinancementdelabiodi-versité, 4 l’énergiedurableenAfriqueet 5 lagestionintégréedeszoneslittoralesetmarines.
Les synergies et complémentarités entre les interven-tionsdel’AFDetcellesduFFEMontétéetresteronttrèsimportantes.Entre2009et2012,14projetsfinancésparle FFEM ont été cofinancés par l’AFD. Le montant totaldecesprojetss’élèveà176,1M€,avecuneparticipationde19,4M€pour leFFEMetde119M€pour l’AFD.Cesprojetsconcernent:
alaforêt(montanttotalde119M€);
alesparcsnaturelsterrestres(21,1M€);
alesfilièresécocertifiées(15,1M€);
alemilieumarin(20,9M€).
Il s’agit essentiellement de programmes régionaux. Untableaurépertoriantcesprojetsestdisponibleenannexe 8.
L’AFDacontribuéà la formulationdesprioritésdupland’action2013-2014etseral’undesapporteursdeprojetsauFFEM,notammentenmatièredebiodiversité.
30 http://www.ffem.fr/....FFEM_CPS_2013_2014_fr.pdf
31 http://www.ffem.fr/....Plaquette biodiversite-FR-BD.pdf
33Biodiversité
4 Unecartographieaétéréaliséedel’ensembledesprojetsfinancésparl’AFDentre1996et2008etcontribuantaumaintien de la biodiversité (projets d’aires protégées,forêts, pêche et aquaculture, protection des bassinsversants, environnement urbain et gestion des connais-sances). Par ailleurs, des évaluations rétrospectivestransversales ont également été réalisées sur le secteurforestier dans les pays du Bassin du Congo (2012), lesappuisà lapêchecôtièredel’Ouestafricain, l’appuiauxparcsnationauxauMaroc.
Onpeutretenirdecesbilansquedesaxesd’interventionsesontprogressivementprécisésdepuislafindesannées1990,avec:
a�uneentréeparlagestiondurableetlaprotectiond’éco-systèmes, avec les « projets dédiés » dans les secteursde laforêt,de lapêcheetdesairesprotégées, interve-nant sur des territoires spécifiques, essentiellement enAfrique.L’expérienceainsiacquiseaétéétendueau-delàdel’Afrique,tandisquesediversifiaientlespartenariats
(grandesONG,fondationsprivées,grandesinitiatives),les géographies d’intervention et les outils d’interven-tion(projets,programmes,fondsfiduciairesdeconser-vation, lignes de crédit), à portée locale, nationale, ourégionale;
a�un appui aux politiques publiques dans des pays où lalégitimité était acquise par des projets « dédiés ». Cetappuisemetenplacevialerenforcementdecapacités,l’aidebudgétaire,ouencoredesmécanismesinternatio-nauxdutypedéforestationévitée(REDD+);
a�la mise en place d’une démarche systématique demaîtrisedesrisques,spécifiqueàlabiodiversitéàpartirdudébutdesannées2000àdesfinsdenondestruction,de gestion, voire, pour certains projets, de compensa-tiondesdommagesàlabiodiversité;
a�la participation de l’AFD au débat sur les instrumentsinternationaux,auxcôtésdesministèrescompétentsetdesautresacteursfrançais.
Lesengagementsannuelsdel’AFDenfaveurdelabiodi-versité sont passés de quelques millions d’euros à la findes années 1990 à près de 90 millions d’euros par an àpartirde2008.Labiodiversitéest financéeà l’AFDà50%pardesprêtssurlapériode1996-2008: l’intégrationde labiodiversitédansdesprojetsdegestiondebassinsversants ou d’environnement urbain favorise le déve-loppement des prêts, tout autant que l’élargissementdu mandat géographique de l’AFD aux pays émergents.Dèslafindesannées1990,lessecteursdesforêtsetdelapêchereprésententlespremiersterrainsd’applicationdesprincipesd’unegestiondurablederessourcesnaturellesrenouvelables, à travers le financementdeplansd’amé-nagement forestier (Bassin du Congo) et de la gestiondurabledespêcheries(Afriquedel’Ouest,Madagascar).
Àpartirde2003,lespremiersprojetsd’appuiàdesairesprotégées sont financés grâce à des prêts souverains(MarocetKenya),dessubventions(Mozambique)etdesaccordsdeconversiondedette.En2006,lemontantetlenombredesprojetsconnaitunefortecroissance.
Les financements, d’abord concentrés sur les secteursdédiés(airesprotégées,forêtetpêche)àlabiodiversité,ontprogressivementprisdel’importancedanslesautressecteurs d’intervention de l’AFD (énergie, agriculture,gestionde l’eau),devenantunepréoccupationtransver-sale, au même titre que le climat. Parallèlement, l’AFDaccompagnelaréflexionautourdelavaleuréconomiquedesécosystèmesetducapitalnaturel.
Enseignements des interventions passées de l’AFD
4.1 Cartographie des projets
4.2 Engagements financiers
CIT 2013 -201634
4
enGaGements Biodiversité de l’aFd de 2000 À 2012 Par Produit FinanCier
140
Millions d'euros
120
160
100
80
60
40
20
0 Année
Subvention
Prêt
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
FiGure 2
FiGure 3
enGaGements Biodiversité de l’aFd Par zone GéoGraPHiQue sur la Période 2010-2012
21 %Afrique
subsaharienne27 %
Amérique Latineet Caraïbes
32 %Asie
1 %Multi-pays étrangers
3 %Asie
1 %Outre-Mer
1 %Amérique Latine et Caraïbes
Engagements totaux (340 M€) Engagements en subvention (74 M€)
18 %Méditerranéeet Moyen-Orient
5 %Multi-pays étrangers
3 %Outre-Mer
87 %Afrique
subsaharienne
1 %Méditerranée et
Moyen-Orient
Jusqu’en2010,l’AFDn’estpasprésentedansledomainede la biodiversité dans les Outre-mer français du faitd’autres institutions publiques compétentes et d’une
difficulté à faire émerger des projets des collectivitésterritorialesfinançablesparl’AFD.
35Biodiversité
Enseignements des interventions passées de l’AFD
Les règles de comptabilisation des contributions natio-nalesà labiodiversité internationale sontenvoied’êtrehomogénéiséesdanslecadredelaCDB,afindepallierauxinsuffisancesdesmarqueursdeRio.Notammentlacomp-tabilisation à 100 % des engagements non dédiés à labiodiversitémaisycontribuantpositivement(marqueur1 Rio Biodiversité) est discutable. L’EU applique depuis2009unepondérationde40%àcesengagements.
AutitredelaredevabilitédesengagementsdelaFranceàlaConventionpourladiversitébiologique,unenormalisa-tiondeleurcomptabilitéestindispensable.
Lorsdel’instructiondesprojets, leschefsdeprojetAFDnotentlacontributiondesprojetsauxmarqueursdeRio«Biodiversité»:0-absencedecontributionsignificative,1- contribution significativemais secondaire,2-objectifprincipal. La comptabilité des engagements Biodiver-sitédel’AFDproposées’appuiesurcesmarqueurs.Pourles projets marqués 2, l’ensemble du financement estretenu.Pour lesprojetsmarqués1,unepondérationestappliquée.
Les performances environnementales, et notammentcelles favorables à la biodiversité, sont un sous-objectifsouhaité et explicite de projets sectoriels ou transver-saux. Cette performance demande un effort spécifiquedel’AFDetdelacontrepartiequireposesouventsurunesubventiondel’Étatfrançais.Cetteincidencepartielleetpositive sur labiodiversitéestcomptabiliséequ’elle soitexplicite (un ou plusieurs sous-objectifs dans le cadrelogiquedel’engagementmentionnentlabiodiversité)ounonexplicite(pasdementiondanslecadrelogiquemaiseffetspositifs sur labiodiversité trèsprobables).Mais lacontributionn’estpriseencomptequ’àdueconcurrencede l’incidence positive, soit de 5 à 99 %. Pour facilitercette comptabilisation, une grille de pondération desprojets marqué 1 est proposée. Trois catégories (5, 30,80%)ontétéretenues.
Letableau 2résumelesrèglesretenues.
4.3 Méthode de comptabilisation des engagements biodiversité de l’AFD
TablEau 2 : ComPtaBilisation des ProJets Biodiversité
type d’activité
Projetsmarqueur2(Rio–Biodiversité)
Projetsmarqueur1(Rio–Biodiversité)
Projetsmarqueur1(Rio–Biodiversité)
Projetsmarqueur1(Rio–Biodiversité)
PersonnelAFD(ETP)
Communication
Productionconnaissances
Contenu (exemples)
a�Aireprotégée(marineouterrestre)
a��AppuiauxONGd’environnement
a�Trust-fundBiodiversité
a�AidebudgétaireBiodiversité
a�Gestiondurabledesforêts
a�GestiondurabledespêcheriesREDD
a�Agroécologie
a�Pastoralisme-transhumance
a�Filièresbio-équitable
a�Assainissementdeseauxusées,GIRE
a�Développementurbainavecvoletbiodiversitéurbaine
a�Traitementdurabledesdéchets,réductiondel’impactdéchet
a�Lignedecréditenvironnement(horsclimat)
a�ValeurdesETPdédiésàlabiodiversité
a�Activitéprésentantunvoletbiodiversité
a�Étudedédiéeàlabiodiversité
Part du financement retenu
80 %
30 %
5 %
100 %
50 %
100 %
100 %
1
2
2
3
3
3
1
objectif du Cit
CIT 2013 -201636
4
Pour les années 2010, 2011 et 2012, les engagementspondérés de l’AFD dans le secteur de la biodiversitésesontaccrus,passantde117à81puisà141M€,et lemontant mengagement total biodiversité. Ces donnéesvarientgrandementd’uneannéesur l’autredufaitd’unnombredeprojetsetdevolumesd’engagementsfaibles.
CetteméthodedecomptabilisationseraaffinéependantlapériodeduprésentCIT.Lapossibilitédefournirunbilan
écologique net des actions de l’AFD, notion complexe,pourraitfairel’objetdetravauxautitredelaproductiondeconnaissances.
Les engagements financiers de l’AFD seront présentéscomptetenudecettepondération.
FiGure 4
enGaGements Biodiversité de l’aFd Par Pondération sur la Période 2010-2012
160
140
120
100
80
60
40
20
02010 2011 2012
100 %
80 %
30 %
5 %
Millions d'euros
CIT 2013 -201638
5L’AFD,danslecadredesesmandatsgéographiquesdiffé-
renciés et en fonction des ressources dont elle dispose,
contribueàlamiseenœuvreduvoletinternationaldela
StratégienationalepourlabiodiversitédelaFrance.
Son action contribue au plan stratégique 2020 de la
ConventiondeRiosurladiversitébiologique,àl’atteinte
des20ciblesd’Aïchi.Ellecontribueégalementà lamise
enœuvreparlaFrancedesengagementsetaccordspris
au titre des conventions thématiques et régionales en
matièredebiodiversité.
Lacroissancedesonactivitécontribueraaudoublement
desfluxfinanciersdetouteorigineetduNordauSudd’ici
2015,telquedécidéparla11eConférencedesPartiesde
laCDBàHyderabaden2012.
Afind’«améliorer lacohérenceetderenforcer lesprin-
cipestransversauxdelapolitiquededéveloppement»et
«soulignantlesliensétroitentredéveloppementetbiodi-
versité»,legouvernementademandéàl’AFDdefinaliser
leprésentCITlorsduCICIDdu31juillet2013(décision
n°6).
Lesinterventionsdel’AFDaurontpourfinalitécommune
defairedelaconservationetdelamiseenvaleurdurable
desécosystèmesunmoteurd’unecroissanceinclusiveet
unfacteurdedéveloppementdurabledanslespaysd’in-
terventiondel’AFDetlesOutre-merfrançais.Cefaisant,
l’AFDcontribueraàl’engagementdelaFrancepourstop-
perl’érosiondelabiodiversitémondiale,enfonctionde
partenariatsdifférenciésselonseszonesd’intervention.
Les actions, projets et programmes financés par l’AFD
devrontavoirlesobjectifssuivants:
1 protéger,restaurer,géreretvaloriserlesécosystèmeset les servicesquiendépendentetpartageréquita-blementlesbénéficesdeleurmiseenvaleur;
2 intégrerlaconservationdesécosystèmesetlesservicesquiendépendentdans lespolitiquesdedéveloppe-mentetdanstoutesleursdimensionssectorielles;
3 renforcerlespartenariatsentreacteursfrançaisetdespays d’intervention de l’AFD pour une gouvernancemondiale de la biodiversité et des services écosysté-miques.
Cadre d’intervention transversal biodiversité 2013-2016
5.1 Cadre logique
FiGure 5 Cadre loGiQue du Cit Biodiversité
FAIRE DE LA CONSERVATION ET DE LA MISE EN VALEUR DURABLE DES ÉCOSYSTÈMES UN FACTEUR DE DÉVELOPPEMENT DURABLE DANS LES PED ET LES OUTRE-MER FRANÇAIS
1. Protéger, restaurer, gérer les écosystèmes et partager les bénéfices
2. Intégrer la biodiversité dans les politiques de développement
3. Renforcer les partena-riats entre France et PED pour la biodiversité
1.1. Étendre et améliorer la protection des écosystèmes
2.1. Intégrer la protection de la biodiversité dans les politiques et projets de tous les secteurs
3.1. Renforcer les liens entre PED et France sur la scène internationale
1.2. Valoriser la biodiversité par le développement des filières durables 2.2. Faciliter les
investissements privés conservant la biodiversité
3.2. Partenariats avec les grands acteurs internationaux 1.3. Financer durablement la
protection de la biodiversité2.3. Faire partager les coûts de la conservation de la biodiversité entre les acteurs économiques
3.3. Internationalisation des acteurs français de la biodiversité
1.4. Renforcer les politiques et les institutions pour la biodiversité
39Biodiversité
Sur la période 2013-2016, le volume annuel moyen desengagements financiers pondérés de l’AFD sera porté àunminimumde160M€,contre80M€surlapériodederéférencede2006à2010retenueparlaCOP11d’Hyde-rabad.Lesengagementsfinanciersdel’AFDserontrépar-tisentreobjectif1(75%soit120M€),objectif2(21%
soit34M€)etobjectif3(4%soit6M€).Comptetenudespartenariatsdifférenciésaveclespaysd’interventionde l’AFD tel que défini par le CICID de juillet 2013, cesengagementsbénéficierontenprioritéàl’Afriquesubsa-harienneetàlaMéditerranée.
La protection, la restauration, la gestion et la mise envaleur d’un écosystème requièrent des solutions insti-tutionnelles, socialeset techniques spécifiquesàchaqueterritoire. Elles doivent être portées par les acteurs deterritoires,populationsyrésidant,entirantunepartiedeleurs ressources et y ayant des droits historiques. Sur lelongterme,sécuriserlaconservationd’unmilieunaturel,améliorerlebien-êtredespopulationsquiendépendentet renforcer leurs capacités à gérer ensemble leur terri-toire sont indissociables. En outre, le partage des fruitsd’une valorisation durable de l’écosystème, par l’éco-tourisme,lamiseenmarchédeproduitsdecueillette,lapêche,laforesterie,lachasse,doitêtreaucœurdetouteactiondeprotectiondesécosystèmes.
C’est pourquoi, une gestion écologique d’une ressourcebiologique et de l’écosystème qui la produit doit êtreconstruiteparetpour lesayantdroitset lesusagersduterritoire concerné, en prenant en compte leurs aspira-tionslégitimesentermesdebien-êtreéconomiqueetdereconnaissancesociale,politiqueetculturelle.
Au titre de cet objectif l’AFD soutiendra des actions
dédiéesàlagestiondesespacesnaturelsprotégés,àl’ex-
ploitation durable des ressources naturelles biologiques
(forêt, pêche, chasse) et la valorisation des ressources
biologiques(écotourisme,filièresdecueillette).
Ces actions devront concourir à quatre sous objectifs (S/O) :
a�S/O 1.1. étendre et améliorer la protection des écosystèmes, les restaurer, avec et au bénéfice des populations locales ;
a�S/O 1.2. valoriser la biodiversité au bénéfice des populations locales par le développement des filières durables ;
a�S/O 1.3. Financer durablement la protection de la biodiversité ;
a�S/O 1.4. renforcer les politiques et institutions publiques et privées chargées de la protection de la biodiversité.
5.2 Engagements financiers
5.3 Objectif 1 : Protéger, restaurer, gérer et valoriser durablement les écosystèmes
32 Cf. Cadre d’intervention transversal « Genre » en préparation.
La figure 5 résume les objectifs du cadre logique qui est
donnéenannexe5.Chaqueobjectifestdétailléci-après.
D’une manière générale l’ensemble des interventions
soutenues par l’AFD devront avoir des impacts en
termes32:
a�deluttecontrelapauvreté,d’inclusiondespopulations
lesplusvulnérablesdanslesdynamiquesdedéveloppe-
mentéconomique,social,culturelet institutionnel,par
leurparticipationauxprisesdedécisionslesconcernant
etlapriseencomptedeleursdroits,deleursintérêtsetdeleurssouhaits;
a�d’amélioration du statut et de la qualité de la vie desfemmesetdesfilles,deluttecontrelesinégalitésentreles hommes et les femmes, de sécurité des droits desfemmes sur les ressources naturelles, de partage desbénéfices qui en sont tirés, de la reconnaissance et delamiseenvaleurde leursconnaissancesenmatièredebiodiversité,derenforcementdeleurcompétencesetdeleursresponsabilités.
Cadre d’intervention transversal biodiversité 2013-2016
CIT 2013 -201640
5
Dans son dialogue avec ses partenaires, l’AFD veillera àconcentrersesinterventionssurlesécosystèmeslesplusrichesenbiodiversité,lesplusmenacésetcontribuantleplusàlaluttecontrelapauvretéetàdesdynamiquesdedéveloppementdurable.
Autitredel’objectif1,lesengagementsannuelss’élève-rontenmoyenneà120M€surlapériode2013-2016.
S/O 1.1. i étendre et améliorer la protection des écosystèmes, les restaurer, avec et au bénéfice des populations locales
La mise en place d’une aire protégée (AP) ou la restau-ration des services écosystémiques d’un paysage est unprojet de territoire qui doit faire l’objet d’un consente-ment des communautés humaines concernées. L’asso-ciationdecescommunautésàlaconceptionduprojetdeconservationouderestaurationses limites,sesobjectifsetsavalorisationtouristiqueetscientifiqueestunfacteurclé de réussite. L’accompagnement des communautésdansl’évolutiondeleurspratiques(agricoles,forestières,halieutiques, de cueillette et de chasse), lorsque celles–ci mettent en danger l’écosystème, doit faire l’objet demesures adéquates techniquement et de soutien finan-ciersdansladurée.
L’AFD soutiendra 1 l’extension des espaces marins etterrestresrelevantdustatutd’airesprotégéespermettant
leurprotectionouleurrestauration, 2 l’améliorationdelagestiondesairesprotégéesmarinesetterrestresexis-tantesparlerenforcementdeleurgouvernance,deleurgestionetdescompétencesde leursagents, 3 lavalo-risationéconomiquedelaconservationdelabiodiversitédanscesairesprotégées,pardesprélèvementsréguléssurdesbasesscientifiques, 4 l’améliorationduniveaudeviedes personnes vivants dans l’emprise de l’aire protégéeoudansleurspériphéries, 5 lesuivid’évaluationscienti-fiquedel’étatdesécosystèmesprotégéesourestaurésetdelavalorisationdesservicesqu’ilsrendent.
Les coopérations transfrontalières ou sous-régionalesseront soutenues, pour l’intérêt de la continuité desécosystèmes et pour le renforcement de capacités quepermettentleséchangesentrepairsdedifférentspays.
L’AFD pourra soutenir des aires protégées, selon desstatuts ad hoc, dans l’ensemble de ses pays d’interven-tion,danstousécosystèmesterrestresetmarins.
Priorité sera donnée 1 au développement des airesprotégées dont les effets seront déterminants pour laconservation de sites critiques et le développement despopulationsconcernéeset 2 àlaconsolidationdesairesprotégéessoutenuesdanslepassé.
Des exemples de projets sont donnés dans les encadrésci-dessousàtitreindicatif.Ils’agitdeprojetsencoursquipourraient bénéficier d’une nouvelle phase de finance-
Encadré 5 : ParC national des QuirimBas au mozamBiQue
LeParcnationaldesQuirimbas(PNQ),d’unesuperficiede7500km2(PNQ)entrepartiemarineetterrestre,estsituédansl’unedesprovinceslespluspauvresduMozambique.Ilaétécrééen2002,avecl’appuiduWWF,avecpourobjectifexplicited’instillerunedynamiquededéveloppementgrâceàlapréservationdesécosystèmesetdesressourcesnaturelles.
L’AFDetleFFEMsontlesprincipauxpartenairesfinanciersduParc(7,5M€et1,7M€).La1èrephase(2004-2009)apermislamiseenplacedemécanismesdecogestion,uneréductiondrastiquedel’exploitationillégaledesressourceshalieutiquesetforestières,unaccrois-sementdesrendementsagricolesetde
lapêche,etuneaugmentationdesbéné-ficesliésàl’écotourisme.
Dansuncontextedepressionscrois-santes,entermesdefragmentationetdedestructiondeshabitatsetdesurexploitationdesressourcesnaturellesenparticuliersurlapartieterrestre(pressiondespopulationslocalessurlesressourcesforestièresethydrauliques,pressiondesbraconnierssurlesgrandsmammifèresenparticuliersurlespopu-lationsd’éléphants),la2ndephase(2010-2014)vise 1 l’améliorationdescondi-tionssocio-économiqueslocalesparlaconservationdesressourcesnaturelles,contribuantàlaluttecontrel’insécuritéalimentaire, 2 lastructurationduParcenmatièredegouvernanceetde
gestion, 3 lacréationdesbasesdelapérennitéfinancièreduParc(revenusdutourisme,créditscarbone)enprenantencomptelanécessitédel’adaptationauchangementclimatique..
Leprojetfinance 1 lerenforcementdescomitéslocauxdegestiondesressourcesnaturelles, 2 lesactivitésdeprotectionetdecontrôlesurlapartiemarineetterrestre, 3 ladiffusiondepratiquesd’exploitationdurable(agri-culturedeconservation,pêche,miseenplacedesanctuairesmarins), 4 lagestiondesconflitsentreagriculteursetéléphants, 5 ledéveloppementdel’écotourismeparlamiseenconcessiondenouveauxsitesetl’appuiàl’écotou-rismecommunautaire.
41Biodiversité
Cadre d’intervention transversal biodiversité 2013-2016
Encadré 6 : une Feuille de route Pour les aires ProtéGées d’aFriQue :Prioriser Pour mieuX Conserver
LeFFEM(enAfriquedel’Ouest)etl’AFD(enAfriquedel’Ouestetducentre)appuientl’UICN(bureaurégionalpourcettezone)dansunprocessusd’évaluationdel’efficacitédelagestiondesairesprotégéesafricainesdepuis2007.Celaapermislaréalisationdetrèsnombreusesévaluationsderéseaux(systèmesnationauxourégionauxdesparcs)oudesites,maiségalementlaconduitedeplusieursétudesthématiques(14àcejour)portantsurlesprioritésidentifiéesaucoursdesévaluations.Pourallerplusloin,L’UICN,aveclaCommissionmondialedesairesprotégées,aorganiséunerencontre,enoctobre2011auBurkinaFaso,aveclesacteursclefsdelaconservationenAfriquepouressayerdeproposerdespistesd’actionsconcrètesrépondantauxchallengesiden-tifiés.Partantdesnombreusespistesidentifiées,untravaildepriorisationaconduitàélaborerunefeuillederoutepourlesairesprotégéesd’Afriquequicibletroisaxesmajeurs:labonnegouvernancedesairesprotégéesetdeleurspériphéries,laperformancedelagestiondecesterritoiresetenfinladurabilitédeleurconservation.Déclinéeenneufdirections,cettefeuillederouteoffreunebasesolidepourconstruireunestratégiedurablepourorienterlesactionsdeconservationetsertnotammentdesupportàlacollaborationentrel’UICNetl’AFDpourlaconservationdelabiodiversitéenAfriquedanslecadredel’accorddepartenariatFrance-UICNpour2013-2016.
Encadré 7 : restauration des serviCes éCosystémiQues et adaPtation au CHanGement ClimatiQue dans le PaCiFiQue sud
LesîlesduPacifiqueSudsontparti-culièrementvulnérablesauxeffetsduchangementclimatiqueetauxpres-sionsanthropiques,quientrainentunedégradationdesmilieuxnaturelsetunepertedebiodiversité.Danscecontexteinsulairetrèsspécifique,lerenforce-mentdelarésiliencedessociétésetdesécosystèmesfaceauxchangementsclimatiquesconstitueunenjeumajeur.
S’appuyantsurlesacquisdel’initiativepourlaprotectionetlagestiondurabledesrécifscoralliensdanslePacifiqueSudfinancéeparl’AFDetleFFEM,(CRISP),unprojetcofinancéparl’AFD(4,5M€),leFFEM(2M€),l’UnionEuropéenne,lescollectivitéslocalesultra-marines,etdesopérateursprivés,estmisenœuvresurdessitespilotesdeFidji,NouvelleCalédonie,PolynésieFrançaiseetVanuatu.Ilviselamiseenœuvredeprogrammesd’actionsetl’améliorationdescapacitésrégionales,
entermesdepréservationdelabiodi-versitéetd’adaptationauchangementclimatique,vialadiffusiondeprotocolesdegestionintégréedeszonescôtières(GIZC)etdepaiementpourservicesenvironnementaux(PSE).Ilaégalementpourobjectifdecontribueràlasécuritéalimentaire,dansuncontextedepres-sioncroissantesurlesmilieux.
Ceprojetcontribueàlapromotiond’uneapprocheintégrée«delamon-tagneaurécif»,ayantpourambitiondelierlagestiondesbassinsversants,laprotectiondulittoraletdesrécifscoralliens.Cetteapprocheestnécessairesurleplanécologiqueetfavoriseunevisionpartagéeauniveaudessociétés,parunrenforcementdudialogueetdescapacitésdescommunautéslocalesenmatièredegestiondesrisques.Parailleurs,leprojetparticipeàlamiseenplacedemécanismeséconomiquesetfinancierscontribuantàlapérennitédes
servicesécosystémiques.Ilparticipeaumaintiendespêches,del’agriculture,del’écotourisme,ainsiqu’àlapréservationdelabiodiversitéetdespaysages,faceauxeffetsduchangementclimatique.
Ceprojetdontlamaîtrised’ouvrageestassuréeparleSecrétariatgénéralpourlaCommunautéduPacifique,permetde 1 renforcerl’intégrationdescollectivitésd’Outre-merdansleurenvironnementrégional, 2 valoriserl’expertisefrançaiseetdévelopperlespartenariatsscientifiquesettechniques,
3 renforcerlavisibilitédelacoopéra-tionfrançaiseauseindesorganismesrégionauxspécialiséssurlechangementclimatiqueetlabiodiversité, 4 assurerladisséminationetlaréplicationdesmodèlesdéveloppésdansd’autressitesduPacifique.
CIT 2013 -201642
5
S/O 1.2. i valoriser la biodiversité au bénéfice des populations locales par le déve-loppement des filières durables
Laconservationdelabiodiversitépeutallerdepairavec
une mise en valeur des ressources naturelles dès lors
qu’elle peut être ajustée à leur rythme de renouvelle-
ment et qu’elle préserve les équilibres des écosystèmes
concernés.
L’AFDappuiera:
ades politiques forestières, nationales ou régionales,
permettant la protection des écosystèmes forestiers,
le renouvellement des espèces exploitables, la viabi-
lité économique des entreprises et un juste partage des
produitsdel’exploitationforestièreentrel’ensembledes
acteurs, notamment les communautés locales via une
fiscalitéforestièreappropriée.Danslesbassinsforestiers,
Encadré 8 : ParC marin de moHéli auX Comores
Crééen2001pardécretduchefdel’Étatdel’UniondesComores,leParcmarindeMohéli(PMM)couvrantunesuperficiede404km²d’écosystèmesmarinsetterrestresestlapremièreetseuleaireprotégéedesComoresàcejour.Ilapourobjectifsde
1 assurerlaconservationdelabiodiversitémarineetcôtière,deshabitatsetdesespècesmenacées; 2 assureruneutilisationdurable des ressources halieutiques ; et 3 favoriser le développement de l’écotourisme et d’autres activités génératrices derevenus.Dixansaprèssacréation,certainsacquisduPMMsontincontestables(appropriationvillageoiseetsensibilisationàlapréservationdel’environnementetdesressourcesnaturelles,reconnaissanceduParcauniveaurégional(OcéanIndien),protec-tiondestortuesvertesetconnaissancescientifique...).Enrevanche,lesressourcesfinancièrespropresduParcrestenttrèsfaibles,l’obligeantàfonctionnersurdesaidesextérieuresquirestentaléatoiresetamènentàunfonctionnementendentsdescie.L’AFDaccompagneralesautoritéscomoriennes 1 danslagestionduPMMetdesonbassinversant 2 danslamiseenœuvreduPland’aménagementetdegestionréaliséen2009, 3 dans l’accroissementde lacapacitéd’autofinancementduParc(ressourcesrégaliennes, fonds fiduciaires, développement de l’écotourisme et activités alternatives génératrices de revenus -agriculture,pêchedurableetaquaculture).
Encadré 9 : restauration des zones Humides du liaoninG en CHine
LaChinefaitpartiedes17paysdemégadiversitébiologiqueaumonde.Ellecouvreseptzonesclimatiques,unetrèsgrandevariétéd’habitatsetcompte66millionsd’hectaresdezoneshumides,soit10%deszoneshumidesdumondeet8%duterritoirechinois.Lesimpactsenvironnementauximpor-tantsdudéveloppementdelaChineontsuscitédepuisquelquesdécenniesunepolitiqueactivedepréservationdeszoneshumides.LeprogrammeconcernelarestaurationdedeuxzoneshumidesmajeuresdanslaprovinceduLiaoningdansleNord-EstdelaChine.Celles-ciassurentlacontinuitédelavoiemigratoiredesoiseauxd’Asiedel’Est,etconstituentd’importantesressources
économiques(roseaux,ressourceshalieutiques,écotourisme).
Lesactivitésduprojetcomportentlarestaurationdelaplusgranderoselièredumonde(réhabilitationd’infras-tructureshydrauliques,remédiation,dépollution)permettantderétablirsesfonctionshydrologiques,écologiquesetbiologiques,laconservationetlarestaurationdessitesdenidificationetdereposdesoiseauxmigrateurs,lavalorisationéconomiquedesressourcesetdessites(écotourisme,pêcheetaquaculture,exploitationdurabledesroseauxpourl’industriepapetière),l’éducationenvironnementaleetlagestionconcertéeduterritoire.Danslecadredelagestionduterritoire,un
monitoringécologiqueseradéveloppé.
Unprêtsouverainauxconditionsdemarchéde50M€permetàlaRépu-bliquepopulairedeChinedefinancerunprogrammequipourraitmobiliserdesexpertsfrançais(scientifiques,institutionnels,entreprises,bureauxd’études,compagniesd’aménagementetagencesdebassin),notammentdanslesdomainesdel’ingénierieetdelarestaurationécologique,delagestionetdumonitoring,del’imageriesatelli-taire,del’ingénieriehydraulique,deladépollution,dutraitementdeseaux,delamuséologieetdel’écotourisme.
43Biodiversité
Cadre d’intervention transversal biodiversité 2013-2016
l’AFDcontribueraàappuyer,encoordinationavecleFFEM,desapprochesconciliantpréservationdel’environnementetde labiodiversitéetdéveloppementéconomique,parla combinaison de la mise en conservation des écosys-tèmes les plus fragiles et la généralisation d’un moded’exploitation durable assurant le renouvellement de laressource forestière, avec l’appui d’une expertises scien-tifique adéquate, en concertation étroite avec les ONGspécialisées.Àceteffet,l’AFDsoutiendralagénéralisationde plans d’aménagement forestier durables, la certifica-tionécologiqueetsocialedesfilièresetdesexploitationsforestières(parexempleFSC), l’améliorationdesperfor-mances économiques, énergétiques, environnementalesetsocialesdesentreprisesdetransformation,lerenforce-mentdescapacitésdesautoritésnationalesàassurerunebonnegouvernancedelafilièreetàappliquerlesmeilleursstandardsinternationaux,notammentFLEGT.
Suivant les recommandations de l’évaluation de 20 ansd’interventiondel’AFDdanslesecteurforestierduBassinduCongo(encadré10),l’AFDveilleraàcequelesprojetsqu’ellefinancepermettent:
� •��D’élargirlepérimètredesacteursmettantenœuvredesPAF,notammentlespetitsopérateursnationauxetlesgrandsgroupesinternationaux;
•��Desimplifieretd’adapterlesPlansd’aménagementforestierauxdifférentstypesdeforêts;
•��De redéfinir les responsabilités entre les acteursvis-à-vis des services environnementaux et sociauxfournisparlesforêts.
•��Derenforcerlagouvernancedusecteuràtravers 1 lamiseenplaced’instrumentsdecouvertsforestier,
2 des appuis institutionnels 3 la facilitation dudialogue sectoriel aux niveaux national et régionalet 4 lacoordinationentrelesbailleursdefonds.
L’AFDs’assureraquelesaménagementsforestiers,notam-mentà travers lacréationdepistesneconduisentpasàouvrirdesaxesdepénétrationconduisantà la fragmen-tation des massifs forestiers mais prévoit au contraire lafermetureetlareconstitutionducouvertforestiersurcesemprisesaprèslaphased’exploitation.
Enfin,l’AFDveilleraàcequelesPAFneconduisentpasàl’exploitation de forêts primaires ou anciennes ou habi-tats critiques.Àceteffet, lesméthodeset critèresd’ap-préciationdel’intérêtenvironnementaldesforêtsserontprécisésavecl’appuidepartenairesscientifiquesinterna-tionaux.
ades politiques d’aménagement des pêcheries, natio-nalesourégionales,fondéessurdesdonnéesscientifiquessurladynamiquedesstocks,unegestionàlongtermeetunpartagedesavantagesentrelesacteursdelafilière.Àceteffet,l’AFDsoutiendralespolitiquesdespêchesayantpourobjectiflemaintienoulareconstitutiondesstocks,
Encadré 10 : seCteur Forestier dans les Pays du Bassin du ConGo : 20 ans d’intervention de l’aFd
L’évaluationexternedesprojetsfores-tiersappuyésparl’AFD,depuisvingtans,dansleBassinduCongomontre:
1 unepertinencedesinterventionsauregarddel’objectifvisantàfaireévoluerlesmodesd’exploitationverslagestiondurable,àtraversunpartenariatentrelesÉtatsetlesconcessionnairesprivés,notammenteuropéens,surlelongterme,etayantpermislepassagesousaménagementforestierd’environ20millionsd’hectaresdansleBassinduCongo,dontplusde5millionsbénéficientd’unrégimedecertificationauxstandardsinternationaux; 2 unedifficultéàsoutenirlesecteurinformeletlocal, 3 lanécessitéderenforcerles
capacitésdusecteurpublic,delasociétécivile,etlesdynamiquesdedéveloppe-mentlocalet, 4 desrésultatsvariablessurlaconservationdelabiodiver-sité,faunistiqueetautre.L’évaluationrecommandenotamment:Surleplansectoriel,lavaleurdesservicesenviron-nementauxetsociauxdelaforêtgagne-raientàêtremieuxprisencompte.Lepérimètredupland’aménagementfo-restierpourraits’étendreàd’autresac-teursquelesgrandesconcessions.Afind’êtremieuxassimiléeparlesacteurslocaux,lagestiondurabledesforêtspourraitêtreintégréedansunevisionintersectorielle,notammentenlienavecleclimat.L’AFDdoitcontinueràfaciliter
lespartenariats(public-privéouencoreONG-concessionnaires)etàaideràleurconcertationpourcomprendrelesblocagesdanslagestiondesforêtsetyfaireface.Àl’international,l’AFDdoitsemaintenirdanslesinstancesrégionalespourfaireofficedeleviersurlesorientationsetlesinstrumentsàadopter.Enfin,l’AFDdevracontinuerderenforcerlescapacitésinstitutionnellesdusecteurpublic,notammentcellesdescollectivitésdécentraliséesquisontmaîtresd’ouvragedudéveloppementsocio-économiquedeleurterritoire.
CIT 2013 -201644
5
Encadré 11 : déveloPPement réGional du sud-ouest Forestier de la rCa (Pdrso)
LemassifforestierduSud-OuestdelaRCAconstituelaprincipaleforêtdensehumidenationale(3,8millionsd’hectares).Depuisunedizained’années,laFrancesoutientlamiseenœuvredepratiquesdegestiondurable.Aujourd’hui,l’ensembledumassif–ex-ceptétroispermisd’exploitationetd’aménagement(PEA)nonencoreattribués–estexploitéselondesplansd’aménagement.UneAgencedegestiondurabledesressourcesforestières(AGDRF)aétécrééeafindesoutenirlesopérateursprivésdanscettedémarche.Lagestiondurabledelaressourceforestièreengendredesrecettesfiscalesimportantespourl’État(10%desrecettesfiscalesdel’Étatdont60%desrecettesd’exportation)maisaussipourlescommunesconcernées.
Cependant,lesdépensesdescommunesrestenttrèsinférieuresauxrecettesfiscalesverséesparlesopérateursforestiers.Or,cesrecettessontprévisiblesetpérennesetlesbesoinsdespopulationssonttrèsimportants.Cettesituationapourcausel’incapacitédescommunesàélaborerdesplansdedéveloppementcommunauxetdesbudgetsd’investissementcorrespondants.Leprojet,financéparl’AFD,lesaideraàacquérircescapacités.
Encadré 12 : Gestion duraBle des Forêts en méditerranée
LaMéditerranéeestunhotspotdebio-diversiténotammentpourladiversitébiologiquedesesécosystèmesforestiers(VelaetBelhouhou,2007).Ilsontuneplacecentraledansl’économierurale,agricoleetpastoraleetassurentdesfonctionsdepréservationdessols,dedisponibilitéetdequalitédesressourceseneau.
Cesécosystèmessontconfrontés 1 auchangementclimatiqueet 2 auxtransformationsrapidedesterritoiresruraux(intensificationagricole,urba-
nisation).L’AFDestdevenueen2011partenaireduPartenariatCollaboratifpourlesForêtsMéditerranéennes.AuMaroc,depuisdixans,l’AFDcontribueaumaintienetàlameilleuregestiondescédraiesdelarégiond’Ifrane.En2011,elleaappuyélaDirectionGénéraledesForêtsTurquesenmatièred’adaptationdesespratiquesettechnologiesfaceauchangementclimatique(incendie,risquessanitaires)danslagestiondesforêts,autraversd’unpartenariatentrel’OfficeNationaldesForêtsetlaDirec-
tionGénéraledesForêtsTurques.
Danslesannéesàvenir,l’AFDpourraitpoursuivresesappuisauMarocetenTurquieetengagerdenouveauxparte-nariats(Liban,Tunisienotamment).Desapprochesparticipativesetintégréesauxéchellesterritoriales,lavalorisationdesproduitsautresquelebois(plantesmédicinales,miels,fruits,liège)lesservicesécosystémiquesetlafilièrebois-énergie.
lacréationdevaleurajoutéeparl’équipementdesacteurs
à terre, la certification environnementale des pêcheries
(par exemple MSC) et le renforcement des institutions
publiques ou professionnelles indispensables à l’ajuste-
mentpermanentdel’effortdepêcheetauxrespectsdes
mesuresarrêtées.
ala structuration de filières de valorisation durable
de plantes sauvages (médicinales, cosmétiques, aroma-
tiques,horticolesetalimentaires)aubénéficedespopu-
lations locales reposant sur des prélèvements raisonnés
sansimpactnégatifet/oulamiseenculture,danslecadre
d’accords entre les acteurs privés, les communautés et
leurs groupements et les organisations internationales
indépendantes en mesure de garantir que ces accords
permettentunjustepartagedesavantagestirésdecette
exploitation pour les communautés gérant ces écosys-
tèmesetuneexploitationdurable(cf. encadré 2surl’APA).
al’évolution des pratiques agricoles, de la parcelle aupaysage cultivé, vers des modes plus écologiquementintensifs,économesenénergiefossile,utilisantauxmieuxles ressources naturelles renouvelables (énergie solaire,carbone et azote de l’air) et les interactions entre lesêtresvivantsdans lesespacescultivéspourcontrôler lesravageurset lesespècesnonutiles,afinderendre l’agri-culture plus résiliente aux changements climatiques etmoinsdépendantesdesintrantschimiques.Legroupedel’AFDveilleraàcequ’aucunprojetagricolequ’il finance,quelsqu’ensoient lesporteurs,necontribueà ladégra-dationdesforêtsnià ladéforestation,maisaucontrairepromeuve la conservation et la restauration des zonesforestièresetdescorridorsécologiques.Lesprogrammesd’extension et/ou de réhabilitation de grandes planta-tionsdeculturespérennesetdesylviculturesmono-spéci-fiques appliqueront une politique exemplaire de « zérodéforestation».
45Biodiversité
Cadre d’intervention transversal biodiversité 2013-2016
Encadré 13 : Fondation Pour les aires ProtéGées et la Biodiversité de madaGasCar (FaPBm)
Madagascarfigureparmiles17paysdumondequalifiésde«méga-divers»etdehotspotdelabiodiversitémondiale,avecunefauneetunefloreuniquesaumondequisontaujourd’huimenacéesparlespressionsanthropiquesetlechangementclimatique.Legouverne-mentmalgaches’estengagé,en2003,àtriplerlasuperficiedesesairesproté-géespourcouvrir6millionsd’hectares,soit12%delasuperficiedesonterri-toire.Denouvellesairesprotégéesontétécréées,quiintègrentlasociétécivileetlescommunautéslocalesdansleursinstancesdegouvernance.
LaFAPBMaétécrééeen2005,avecl’appuideConservationInternationaletduWWFainsiquel’appuifinancierdelaFrance(AFD,FFEM,C2D)quienestaujourd’huileprincipalcontributeur/investisseuravec16,3M€,soit45%ducapital.CeFondsfiduciairecontri-bueauxcoûtsrécurrentsdusystèmedesairesprotégéesmalgachesetàl’améliorationdesconditionsdeviedespopulationslesplusdépendantesdesressourcesnaturelles.Unedouzained’airesprotégéesterrestresetmarinesbénéficientd’actionsdeprotectiondelabiodiversité(contrôle,surveillance,suivi
écologique)etd’activitéssocio-écono-miques(agriculturedeconservation,écotourisme,éducationenvironnemen-tale,investissementssociaux)enfaveurdescommunautéslocalesàl’intérieuretenpériphériedesairesprotégées.
LaFAPBMestparticulièrementactiveauseinduConsortiumafricaindesfondsenvironnementauxdontlacréationaétéappuyéeparl’AFD,leFFEMetlaKfW.
S/O 1.3. i Financer durablement la protection de la biodiversité
Danslespaysd’interventiondel’AFD,lefinancementdelaprotectiondelabiodiversité,c’est-à-direceluidesinstitu-tionschargéesdelagestiondesairesprotégées,lorsqu’iln’estassuréquepardesallocationsbudgétairesannuelles,peut être soumis à des variations importantes. Afin degarantirlacontinuitédesservicesdeconservation,d’évi-terladéperditiondesressourceshumainesformées,ilestindispensabledemettreenplacedesdispositifsdefinan-cementpermettantqu’unepartieaumoinsdesressourcesnécessairessoientdisponiblessurdelonguespériodes.EnsoutenantdespartenariatsentrelesÉtats,lesecteurprivéet lesorganisationsdelasociétécivile,auxniveauxlocaletinternational,l’AFDcontribueraainsiàlastructuration:
a�de fondations internationales dédiées à la protectiond’une aire protégée, de l’ensemble des aires proté-
gées d’un pays ou d’un ensemble d’aires protégées deplusieurspays;
a�de paiement pour services rendus par la conservation d’un écosystème,telsquelaprotectiondelaqualitédesressourceseneaupotableparlemaintienoularecons-titution d’un couvert végétal, la protection contre lesinondations, l’érosion, l’envasement ou l’ensablementderetenuesd’eau,d’infrastructures,dezonesurbaines,dezonesagricoles;
a�de fonds de compensation des pertes de biodiversité parlesprojetséconomiquesdontilapparaîtraitmalgréla recherche des meilleures options pour « éviter etréduire » les pertes de biodiversité, que leur dévelop-pement ne peut se faire sans certaine destruction decertains écosystèmes et qui doivent compenser cettepertepar laprotectionou larestaurationdeterritoiresdevaleurbiologiqueaumoinséquivalente.
Encadré 14 : BarraGes duraBles en ColomBie : l’enGaGement d’ePm
EmpresasPublicasdeMedellin(EPM)estuneentreprisepubliquecolombiennedel’énergie,del’eau,del’assainissementetdestélécommunications.EPMetAFDontengagéunecoopérationfinancièreettechnique.Undesaxesdelacoopérationtechniqueportesurlagestionintégréedesbassinsversantsdanslecadredesaménagementshydroélectriquescar,malgréunreliefetunehydrographieconstituantunfortpotentielhydroélectrique,EPMestconfrontéeàdesproblématiquesenvironnementalesfortes(pollutiondiffuseagricole,fragmentationdesforêts,érosiondessols,etc.).Ils’agitderenforcerlagestionsocialeetenvironne-mentaledesbassinsversants,etleurgouvernanceterritoriale.L’élaborationdelastratégiebiodiversitéd’EPM,ledéveloppementdesonprojetREDD+pourluttercontreladéforestationsontégalementprévus.
CIT 2013 -201646
5
Encadré 15 : ComPensation des dommaGes auX éCosystèmes et À la Biodiversité
Unecausemajeuredelaperteaccéléréedebiodiversitéestliéeàladestructionetlafragmentationdeshabitatsdufaitdelaconstructiond’infrastructures(mines,énergie,transports,etc.),dudéveloppementurbainetdel’expansiondesplantationsagro-industrielles.L’ap-plicationdesprincipesdecompensationpourdommagesauxécosystèmesetàlabiodiversitéimpliquelamiseenœuvred’unestratégiehiérarchiséed’évite-ment,deréductionetdecompensation.Lesmeilleurespratiquesinternationalesenlamatièreexigentunecompensa-tionpourlesimpactsrésiduelssurlabiodiversitédusauxprojetsdedévelop-pement.Ceprincipedoitsetraduireparl’absencedepertenettedebiodiversité(nonetloss)etparlamiseenplacedeprojetd’offset.
L’AFDetleFFEMenvisagentconjointe-
mentdefinancerunprojetdepromo-tiondesmécanismesdecompensationenAfriquevisantàatteindreunobjectifde«zéropertenette»debiodiversité,enlienavecWildlifeConservationSocietyetForestTrends,membresdelaplateformeBusinessBiodiversityOffsetProgram(BBOP).LeprojetdevraitconcernerleMozambique,l’Ouganda,laGuinéeetMadagascar,etsoutenirlesactivitéssuivantes:
a�Appuiinstitutionnelpourintroduiredansleslégislationsetlesréglemen-tationsnationales,lesprincipesetlesmécanismesdecompensationetdezéropertenette,notammentdanslesétudesd’impactsetdansl’octroidespermisenvironnementaux.
a�Formationdupersonneldel’admi-nistrationenchargedel’élaboration,dusuivietdel’applicationdela
réglementationenvironnementale,desentreprises,desbureauxd’études,desinvestisseurs,desorganismesdeconservationetdescommunautéslocales,impliquésdansdesprojetspilotes.
a�Appuiàlaconceptionetlamiseenplacedeprojetspilotesdecompen-sationauprèsdesdéveloppeurs,desconsultants,desorganismesdefinancement.
a�Développementdemécanismesfinan-ciersdelacompensation,enparticulierenlienaveclesFondsfiduciairesdeconservation,afindesécuriserdesfinancementsdurablespourlabiodi-versité.
a�Diffusiondesleçonstiréesd’expé-riencesafricainesdecompensation,pourassurerl’adoptionetl’applicationeffectivedesmeilleurespratiques.
Encadré 16 : la Fondation Pour le tri-national de la sanGHa (Ftns)
LeTri-nationaldelaSangha(TNS)regroupelestroisparcsnationauxcontigusdeLobekeauCameroun,DzangaSanghaenRépu-bliqueCentrafricaineetNouabale-NdokienRépubliqueduCongo.Ilcouvreunesuperficiede44000km².LeTNSconstitueundesdernierssanctuairesdegrandsmammifèresforestiersenAfriquecentrale.Ilabriteunécosystèmequijoueunrôleprimordialpourlestroispaysenraisondesservicesenvironnementauxqu’ilrendauxpopulationslocalesetautochtones.LeTNSaétéinscritaupatrimoinemondialdel’humanitédel’UNESCOen2012.
LaFondationpourleTri-nationaldelaSangha(FTNS)aétécrééeen2007,lesONGWWFetWCSyayantjouéunrôleimportant.Cefondsfiduciairedeconservation,précurseurenAfriquecentrale,estuniqueaumondeparsoncaractèretri-national. Ilestégalementoriginalpar lacompositiondesoncapital :unepartieestapportéepar lasociétéprivéeallemandeKrombacher(àtraverslaRegenwaldStiftung,fondationabritéeparWWF-Allemagne)auxcôtésdelaKfWetdel’AFD.
LaFTNSapermislacréationd’uneBrigadeTri-nationaledeLutteanti-braconnage.
S/O 1.4. i renforcer les politiques et institu-tions publiques et privées chargées de la protection de la biodiversité
Danstouslespaysd’interventiondel’AFD,lescapacitésàcomprendreetagirpourlabiodiversitédesacteurspublics(lesadministrations,lescollectivitésterritoriales,lesinstitutionsdeformationetderecherche,lesagencesetentitéspubliquesdédiéesàlagestiondurabledes
ressourcesnaturelles),maisaussidesassociationsprofes-
sionnellesetdessociétéscivilesdoiventêtrerenforcées.
Àceteffet,l’AFDsoutiendrasouslaformedecomposante
ouvoletdeprojetsoudepartenariattechnique:
a�laformulationdesstratégiesnationalessous-sectorielles
ycomprissouslaformedematricesdepolitiquesecto-
rielleadosséesàdesaidesbudgétaires(cf. encadré 17);
47Biodiversité
Cadre d’intervention transversal biodiversité 2013-2016
Encadré 17 : Prêt BudGétaire Biodiversité au meXiQue
LeMexiqueestlequatrièmepays«méga-divers»aumondeetcomprendenviron12%delabiodiversitémon-diale.Malgréunevolontépolitiqueforteenfaveurdelaprotectiondel’envi-ronnement,denombreuxécosystèmessesonttransformésetdégradéscesdernièresannées,entraînantdespertesimportantesdebiodiversité.LaCom-missionnationaledesairesnaturellesprotégées(CONANP)estenchargedel’administrationdes174airesprotégéesmexicaines,quicouvrentprèsde13%duterritoirenational.
Leprogrammebiodiversitédel’AFDviseàrenforcerlaconservationdes
écosystèmesetdeleurbiodiversitéauMexique,àtraverslesairesnaturellesprotégéesetlapromotiondenouveauxinstrumentsdegestiondurableduterritoire.Ceprogrammeestconstituédetroisvoletscomplémentaires:
a�unprêtbudgétairenonaffectéaumi-nistèredesFinances,de60M€,adosséàunematricedepolitiquespubliquesdanslesecteurdelabiodiversité,précisantlesobjectifsprioritairesdelaCONANPàmoyenterme;
a�unprogrammedecoopérationtechnique,pourréaliserdesétudesetéchangesd’expériences,sur(i)lapromotiondenouvellesmodalitésde
conservationduterritoires’inspirant
dumodèlefrançaisdesParcsnaturels
régionauxet(ii)ledéveloppement,au
traversdemarquesetlabels,d’alterna-
tivesdeproductiondurablesdansles
airesprotégées;
a�unprojetpilotefinancéparleFonds
Françaispourl’EnvironnementMon-
dialdedéveloppementdenouveaux
schémasdegouvernancelocaledu-
rable,afind’assurerunegestioninté-
gréedesterritoiresetleurconnectivité
biologique,surlecorridorbiologique
Ameca-Manantlán(ÉtatdeJalisco).
a�des programmes de renforcement de capacités, deformation,d’interventionsurleterrain(enparticulierenAfrique centrale) des administrations régaliennes char-géesdelapoliceforestièreet/oudesairesprotégées;
a�lamiseenplacedessystèmesd’informationsurl’étatdesressourcesnaturellesoud’observatoiresindépendants;
a�lesdispositifsdesurveillanceetdecontrôlede la léga-litédesprélèvementsetdel’exploitationdesressourcesnaturelles, notamment forestières, cynégétiques ethalieutiques,etc.
Parmilesdispositifsd’aideàladécision,l’AFDsoutiendraen particulier : 1 les stratégies REDD+, 2 l’usage desimagessatellitaireset 3 lacomptabilitédelabiodiversité.
1 stratégie et projets pilotes de réduction des émissions liées à la déforestation et à la dégradation des forêts et de leur rôle dans la conservation de la biodiversité (redd+)
D’aprèsplusieursrapports,laréductionet/oulapréven-tiondeladéforestationserait,auniveaumondial,l’optiond’atténuation la plus importante et la plus immédiate àcourtterme.
LeprincipedeREDD+–dontl’acronymesignifie«Réduc-tiondesémissionsliéesàladéforestationetàladégrada-tion des forêts (REDD) et rôle de la conservation, de lagestiondurabledesforêtsetdurenforcementdesstocksde carbone forestiers dans les pays en développement(+)»–estderémunérerlespaysd’interventiondel’AFD
via des contributions provenant des pays industrialisés(parlebiaisd’unmarchéoud’unfonds),pourdesactionsde déforestation évitée, de réduction de la dégradationforestièreouderestaurationdesécosystèmesforestiers.
Si REDD+ constitue une opportunité de financementadditionnel pour les pays d’intervention de l’AFD, lesbénéfices socioéconomiques et environnementauxdevraient également être promus et suivis. Pour cela,REDD+nécessitededévelopperuneapprocheterritorialeintégrée dans laquelle les questions de gouvernance, dufoncier,desdroitsde la sociétécivileetdespopulationsautochtonesetdecohérencedepolitiquespubliquessontprimordiales.
L’AFD a appuyé le travail d’élaboration des stratégiesnationalesREDD+,àtraversleForestCarbonPartnershipFund(FCPF)etlesnégociationsclimat.
L’AFD continuera à renforcer les capacités nationalesnécessaires à REDD+ notamment, via la mise à disposi-tion d’images satellites (cf. infra) et la promotion d’uneapprocheREDD+danslesprojetsdedéveloppementlocalnotamment (PNDP au Cameroun, PDRSO en RCA parexemple).
Au-delà de l’élaboration de stratégies, du renforcementdes capacités de suivi et des projets pilotes localisés(phase1dumécanismeREDD+),l’AFDprogresseraverslaformulationdeprogrammesintégrésàplusgrandeéchelle(phase2),notammentdansleBassinduCongo.L’aména-gementduterritoireetl’approchedescausesdeladéfo-restationsonteneffetnécessairesaumoinsàl’échellede
CIT 2013 -201648
5
Encadré 18 : données satellitaires Pour le suivi du Couvert Forestier en aFriQue Centrale
L’AFDfinanceunprogrammedemiseà
dispositiondespaysd’Afriquecentrale
(Gabon,Cameroun,Centrafrique,RDC,
Congo,Guinéeéquatoriale)d’images
SPOTdehauterésolution,grâceàun
partenariatdéveloppéavecAstrium.Ces
donnéessatellitaires–sur2millionsde
km²–sontmisesàdispositiondetout
acteursouhaitanttravaillersurREDD+
dansleBassinduCongo.Danslecadre
deceprojet,d’unmontanttotalde
8,5M€pourlapériode2011-2015,il
estainsiprévu 1 lamiseàdisposition
desdonnéesd’archivesSPOTpourles
années1990,2000et2010ainsiquedes
nouvellesdonnéesacquisesentre2011
et2015; 2 laréalisationd’unportail
webpermettantletéléchargementdes
donnéessatellitespourl’ensembledes
bénéficiairesduprojet; 3 laréalisation
descartesforestièresàpartirdesimages
d’archivespourlatotalitédelasurface
deforêttropicalehumidedeRCAetd’unepartieduCamerounauxannées1990,2000et2010;et 4 l’appuiàlamiseenplace,danslesinstitutionsspécialiséesentélédétectiondespaysd’Afriquecentrale,deschaînesdetraite-mentdesdonnéessatellitespermettantd’assurerlesuividucouvertforestier.
Lamaîtrised’ouvrageduprojetestconfiéeàl’IGNFranceInternational,l’IGN,leCNESetl’IRD.
provincesoudebiomes/paysagespourassureruneactionefficace, limitant les risques de déplacement de la défo-restation.
2 l’utilisation des données satellitaires pour le suivi des ressources naturelles terrestres et marines et le contrôle de leur état et de leur exploitation
Les données satellitaires sont des outils de gouvernancedesressourcesnaturellesd’unegrandeefficacité.
Le suivi satellitaire du couvert forestier est un outilindispensable pour la mise en œuvre du mécanismede réduction des émissions liées à la déforestation et ladégradationdelaforêt(REDD+).Lesimagessatellitairessontnécessairespourdéfinirlesscénariosderéférenceàpartirdesquelslesréductionsd’émissionserontcalculées.Ellescontribuentégalementàestimerl’émissiondeCO2évitéeen fonctionde l’évolutionducouvert forestieretà effectuer le suivi de la déforestation afin d’adapter aumieuxlespolitiquesenvironnementales.
Lesimagessatellitairespeuventégalementêtreutilesàlasurveillanceetàlarépressiondelapêcheillégale«INN»(Illicite, Non déclarée, Non réglementée). Elles peuventpermettre un suivi des dynamiques biologiques dans lesespacesmarins.
D’unefaçongénérale,lesimagessatellitairespermettentaux entités publiques de connaitre les ressources natu-relles,d’enplanifierl’usageetlaprotectionetd’ensuivrelesévolutionsàmoindrecoûtssurdegrandsespaces.
Les observations satellitaires à haute définition peuventêtreutiliséespourunsuividesengagementsprispardesexploitants industriels ou agricoles pour le respect desécosystèmesetpourl’enregistrementdesdroitsfonciers.
Dansbeaucoupdepaysd’interventiondel’AFD,lescapa-citésnationalesd’emploidecetoutildoiventêtrerenfor-cées,desinstitutionsetdesservicesdemiseàdispositiondesimagesetdetraitementdoiventêtrestructurés.L’AFDpoursuivraetélargirasonappuienlamatière:
a�pardesprojetsdédiésàlagestiondesforêtsduBassinduCongo(cf. encadré);
a�pardesprojetsdédiésàlasurveillancedesespacesmari-timesetdeleursressources;
a�par des composantes ou volets de projets de dévelop-pement agricole, territorial ou industriel, permettantla cartographie aux différentes échelles nécessaires del’usagedessolsetlerespectdesdécisionsd’affectationarrêtées : État, collectivités territoriales, plantationsindustrielles,mines…
3 la comptabilité de la biodiversité
Le système de comptabilité nationale ne prend pas encomptel’épuisementdesressourcesnaturellesetladégra-dation de l’environnement. Les comptes de l’environne-ment, comptes satellites, viennent ainsi le compléter enintégrant les statistiques environnementales aux statis-tiques économiques. Les comptes de l’environnementpermettentainsid’apprécierlacontributiondel’environ-nementàl’économieetl’impactdel’économiesurl’envi-ronnement.Toutefois, ilsneprennentquepartiellementencomptelesservicesrendusparlesécosystèmes.
Les comptes des écosystèmes permettront ainsi deprolonger les comptes de l’environnement pour fournirune vision plus précise de l’état des écosystèmes et despressionsqu’ilssubissent.Parexemple,silescomptesdel’eaupermettentunetarificationefficacedelaressource
49Biodiversité
Cadre d’intervention transversal biodiversité 2013-2016
eneau, l’approchepar lesécosystèmespermettrad’affi-
nerlagestiondecetteressource.
Lamiseenœuvredesystèmesdecomptabilitéenvironne-
mentalepermetdeprendreencomptelavaleurducapital
natureldanslesstratégiesetpolitiquesdedéveloppement
etdanslesdécisionsd’investissement.
Cela implique 1 le développement des méthodologies
pourlacomptabilitédesécosystèmesauseinduSystème
de comptabilité environnementale et 2 leur mise en
œuvre.
Àceteffet, l’AFDparticipeà l’initiativeWAVES (WealthAccountingandValuationofEcosystemServices),lancéelors de la 10e COP de la CDB à Nagoya. Cette initiativeprévoitnotamment lamiseenœuvrede lacomptabilitéde l’environnement dans cinq pays pilotes (Botswana,Madagascar,Philippines,CostaRicaetColombie).L’AFDpoursuivra son appui à cette initiative conjointe desbailleursdefonds(WAVESbénéficied’unfondsfiduciaireadministré par la Banque mondiale) et accompagneradenouveauxpayscandidatsdanslamiseenœuvredelacomptabilitéducapitalnaturel.
L’érosiondelabiodiversitéetlapertedeservicesrendusparlesécosystèmesprovientautantdel’insuffisancedessurface sous statut d’aires protégées que des pressionsqu’exercent sur les milieux naturels toutes les activitéshumainesdès lorsqu’ellessedéveloppentsansque leurimpactpotentielsurlabiodiversitésoitapprécié.
Intégrer la protection de la biodiversité dans les poli-tiquessectorielles(économique,sociale,territoriale,etc.)doitpermettred’éviterlesoptionslesplusdestructrices,de réduire les impactspour labiosphère,decompensersystématiquementlesdommagesinévitablesetderestau-rer lesécosystèmesdégradés.CesontdesprincipesquelegroupeAFDdoit intégrerpleinementdanstoutessesinterventions,notammentcellesrelativesàl’agriculture,àl’énergie,auxtransports,auxminesetaudéveloppementurbain.
Enoutre,ilconvientd’appréciertouslesavantagesetlesopportunitésquelabiodiversitéoffreaudéveloppementde certains secteurs : biodiversité cultivée, biodiversitédespaysagestransformés,protectiondesbassinsversantset des nappes phréatiques, biodiversité intra-urbaine,entreprises valorisant la biodiversité, etc. On peut envi-sagerdeprotégeret restaurermaisaussidecréeretdeproduireunebiodiversiténouvelleetd’en faciliter l’ins-tallationdansdespaysageshistoriquementtransformés.
D’une manière générale, l’intégration d’objectifs deconservation,derestaurationetdelimitationdespertesdelabiodiversitédoitêtreenvisagéedanslesprojetsquefinancent le groupe de l’AFD chaque fois que cela estnécessaire.
Cet objectif est décliné en trois sous objectifs :
a�S/O 2.1. renforcer la prise en compte de la biodiversité dans le cycle des projets soutenus par l’aFd ;
a S/O 2.2.Faciliter les investissements privés améliorant la conservation de la biodiversité ;
a�S/O 2.3. Faire partager les coûts de la conserva-tion de la biodiversité entre les acteurs écono-miques pour rémunérer les services de conser-vation et restauration de la biodiversité.
L’engagement moyen annuel de l’AFD sur l’objectif 2devraitêtrede34M€paranenmoyenneetenmontantpondéréselonlaméthodeproposéeau4.2.
S/O 2.1. i renforcer la prise en compte de la biodiversité dans les projets et programmes soutenus par l’aFd
1 Listed’exclusionetbiodiversité
Lalisted’exclusiondugroupedel’AFDindiquelestypesde projets que le groupe se refuse de financer du faitde critères d’ordre éthiques, réglementaires (grandesconventions internationales), environnementaux,sociaux,etc.Adoptéeen2009,elleinterditnotammentàl’AFDdefinancerdesprojetsfavorisant:
a�La production ou commerce de tout produit illégalou activité illégale au regard des législations du pays
5.4 Objectif 2 : Intégrer la conservation des écosystèmes dans les politiques de développement, dans toutes leurs dimensions sectorielles
CIT 2013 -201650
5
d’accueiletdelaFranceoudesrèglementations,conven-tionset/ouaccordsinternationaux;
a�Lecommerced’animaux,devégétauxoudetousproduitsnaturelsnerespectantpaslesdispositionslaCITES;
a�L’activitédepêcheutilisantunfiletdérivantdeplusde2,5kmdelong;
a�Touteopérationentraînantounécessitantladestructiond’unhabitatcritique,ettoutprojetforestiernemettantpas en œuvre un plan d’aménagement et de gestiondurable;
a�Toute opération engendrant une modification irréver-sible ou le déplacement significatif d’un élément depatrimoineculturelcritique.
Lesprojetsfinancésparlegroupedel’AFDnedevrontpasprovoquerdepertenettesurlabiodiversitédeshabitatscritiquestelsquedéfinisdanslalisted’exclusiondel’AFD:« Le terme d’habitat critique englobe les habitats natu-rels et modifiés qui méritent une attention particulière.Ce terme inclut 1 les espaces à haute valeur en termedebiodiversitételquedéfiniparlescritèresdeclassifica-tiondeI’UICN,dontnotammentleshabitatsnécessairesàlasurvied’espècesendangerdéfiniesparlalisterougede I’IUCN sur les espèces menacées ou par toute légis-lation nationale ; 2 les espaces ayant une importanceparticulièrepourlesespècesendémiquesouàpérimètrerestreint ; 3 les sites critiques pour la survie d’espècesmigratrices ; 4 les espaces qui accueillent un nombresignificatifd’individusd’espècesgrégaires; 5 lesespacesprésentantdesassemblagesuniquesd’espècesouconte-nant des espèces qui sont associées selon des processusd’évolution clés ou encore qui remplissent des servicesécosystémiquesclés; 4 etlesterritoiresprésentantunebiodiversitéd’importancesociale,économiqueoucultu-rellesignificativepourlescommunautéslocales.Lesforêtsprimaires ou forêts à haute valeur de conservation sontconsidéréescommehabitatcritique».
2 intégration de la biodiversité dans les cadres d’inter-vention de l’aFd
L’intégrationdeladimensionécosystèmeetbiodiversitédanslesdocumentsstratégiquesseraréaliséelorsdel’éla-borationdescadresd’interventionsectoriels(CIS)etdescadres d’intervention régionaux et pays (CIR et CIP) del’AFDaufuretàmesuredeleuractualisation.
3 analyse ex-ante des projets financés par le groupe de l’aFd
LegroupeAFDmetenœuvredesprincipesetinstrumentsderesponsabilitéenvironnementaleetsocialequis’appli-quent en particulier à la biodiversité (fiche d’évaluationsocialeetenvironnementalesurlabased’évaluationd’im-pact environnemental et social, classement des projetsetmiseenplaced’unplandegestionsocialeetenviron-nementale pour les projets ayant le plus d’impact). Desmargesd’améliorationontcependantétéidentifiées33.
L’améliorationdesprocéduresinternesderesponsabilitéenvironnementaleenmatièredebiodiversitérequiertunedémarchebaséedansunpremiertempssurl’évaluation,conformémentà lanormedeperformancen°6delaSFI(PS6),delafaçondontlescritèresd’évitement,deréduc-tionetdecompensationdesdommagesàlabiodiversitésontrenseignéset,sibesoin, ladéfinitiondepistespouraméliorerl’étudedesimpactsdesprojets.
Durant la période couverte par le présent CIT, l’AFDréalisera une évaluation de la façon dont les procéduresactuelles et les documents d’évaluation des impacts desprojetsrenseignentlespointssuivants:
a�l’évaluationdelasensibilitédesmilieuxetécosystèmessurlesquelssontdéveloppéslesprojetsetleurcapacitéàintégrerleprojet(analysedelabiodiversitépartaxonsencomplémentd’analysefonctionnelledecesmilieux);
a�l’évaluationdesservicesécosystémiquesliésauxmilieuxetécosystèmesaffectésparleprojetenutilisantleréfé-rentiel méthodologique en cours de développementdanslecadreduprojetEFESE(Évaluationfrançaisedesécosystèmes et des services écosystémiques) conduitactuellementparleMEDDE;
a�ladéfinitiondesmesuresd’évitement,deréductionetàdéfautdecompensationdesatteintesauxécosystèmes,àlabiodiversitéetauxservicesécosystémiques34;
a�danslederniercas,ladéfinitiondemesuresdecompen-sation(pertenulleetgainsnetspourlabiodiversité);
a�les conditions de mise en œuvre optimales de cesmesures (définition de politiques en matière de biodi-versité,cartographiedeszonessensibles,formationdesagents,partenariatsàmettreenœuvre,coûts…);
a�laquestiondelaprotectiondesdroitsdepropriétéintel-lectuelle sur les ressources génétiques et du partageéquitabledesavantagesetbénéficestirésdelabiodiver-sitéparleprojetentrelesdifférentespartiesprenantesetayantdroits.
Surlabasedecetteévaluation,denouvellesexigencesen
33 Cf. BBOP, Alvarez I., 2012 Biodiversity Offsets – Review of Offset Practices and AFD Strategy, AFD.
34 Idem.
51Biodiversité
Cadre d’intervention transversal biodiversité 2013-2016
lamatièreserontéventuellementproposéesauxinstancesdel’AFDpourlapréparationdesprojetsetdeleurinstruc-tionparl’AFD,dansl’espritdelaPS6.
Àtitred’exemple,laproductiond’unréférentield’évalua-tiondesservicesécosystémiquesàl’attentiondebureauxd’étudeetdescontrepartiesdel’AFDseraituneaméliora-tionintéressante.Infine,ils’agitderenforcerl’intégrationdesmesuresetactionsdéfiniesàl’issuedecesévaluationsdansladocumentationjuridique(clausesE&Sspécifiques,plansd’actionsE&SpourPROPARCO)desengagements.
Dans le cadrede lamiseenœuvrede sonPland’actionresponsabilitésocialeopérationnelle,l’AFDrenforcerasonsuividesPlansdegestionenvironnementaleetsocialeetdesprocessusdeconsultationdespersonnesaffectéesparlesprojets,etdesPartiesprenantes.
Undispositifdesuividelamiseenœuvredecesmesuresseramisenplaceavecdesindicateursdemesuredesrésul-tatsnotammentà la suitede lamiseenœuvredeplansde gestion sociale et environnementale et en particulierdanslecasdecompensationdedommagesrésiduelsàlabiodiversité.
Par ailleurs, des démarches pilotes portant sur un ouplusieurs projets sectoriels (infrastructures, mines…)serontlancéesavecunobjectifdepertenulledebiodiver-sité (dans le cas d’habitats naturels) et de gains nets debiodiversité(danslecasd’habitatscritiques).
4 second avis développement durable
Lors de l’instruction des projets financés par l’AFD, lacontribution des projets au développement durablefait l’objetd’unavis indépendant,assurépar laSecondeOpinion, en complément de son avis réglementaire. Ilportesurcinqdimensionsdudéveloppementdurable: 1
développementéconomique, 2 luttecontrelapauvreté,3 luttecontrelesinégalités, 4 préservationdelabiodi-
versitéet 5 luttecontrelechangementclimatique.
CesecondavisDéveloppementdurableannexéàlanoteprésentéeauxinstancesdedécisiondel’AFDestformulédèslapremièreétapeducycled’instructiond’unprojetdel’AFD.Ilpeutconduireàcompléterlesdispositionsrecom-mandéesparl’analyseenvironnementaleetsociale.
Pour la finalité 4 : préservation de la biodiversité, gestion des milieux et des ressources naturelles, on considère :
a�lagestion/protectiondeladiversitébiologique/géné-tique(espèces),deladiversitédeshabitats(écosystèmes/ milieux naturels) et de la fonctionnalité des milieux(miseenréseaudesespacesnaturels,agricoles…).
a�la lutte contre les pollutions de l’eau et des sols (pourl’air,voir finalité 5).
a�lagestionrationnelledesressourcesnaturelles(eau,sols,matériaux)etdesdéchets.
a�lapréservationdespaysages.
Chaqueprojetferal’objetd’unenotationde0à5(pasdecontributionàtrèsfortecontributionpositive).
Laconsolidationdelanotationdesprojetssurcettefina-lité donnera une image de l’action du groupe pour labiodiversité.
5 mise en œuvre des meilleures options pour « éviter, réduire et compenser », restaurer et produire de la biodiversité dans les différents secteurs
D’unefaçongénérale,danslecadredudialoguequel’AFDentretientavecsespartenairesetcontreparties,auniveausectoriel commeauniveaudes stratégiesdedéveloppe-ment,legroupedel’AFDsuscitera,facilitera,nourriralesréflexions sur l’intégration de la protection des écosys-tèmes, dans le cadre de l’instruction des projets, de lapréparation de cadres d’intervention pluriannuels ou laproductiondeconnaissancesurlesdynamiquesdedéve-loppement.
Chaque fois que cela sera opportun, l’AFD soutiendrades démarches de formulation et de mise en œuvre decontractualisation sur l’aménagement, la mise en valeurdu territoire concerné par ses interventions, entre lesacteurs locaux et les autorités en vue d’en conser-ver ou restaurer la biodiversité, quelles qu’en soientles appellations (« chartes territoriales », « contrat debassinversant»,«contratdegestionintégréedeszonescôtières»,«contratdegestionlocale»,«pland’usageetd’occupationdessols»).
Par ailleurs, les interventions dans les secteurs pouvantavoir le plus fort impact sur la biodiversité devront êtreconçues et mises en œuvre avec une préoccupation«biodiversité»quiferal’objetd’analyse,d’indicateursetd’activitésspécifiques,quisontdonnéesci-dessousàtitreindicatif.
en matière de développement agricole et de dévelop-pement rural34, l’aFd soutiendra :
a�au plan agronomique : intensification écologique limi-tant lapressionsur lesespacesnaturels,pratiquesagri-colesetd’élevagefavorisantlabiodiversitédesespècescultivées et domestiques, la diversité des écosystèmes,labiodiversitédespaysages(agroforesterie,haiesvives)cultivés, la biodiversité des sols et par conséquent leur
35 Voir le CIS « Sécurité alimentaire en Afrique subsaharienne 2013-2016 ».
CIT 2013 -201652
5
capacitéàstockerlecarboneetl’eauetleurfertilitéetlaprotectiondessavoir-fairelocaux;
a�au plan social : renforcementdescapacitésdescommu-nautés rurales à définir et à faire appliquer des plansd’usagedessolsdeleursterritoiresdenatureàenconser-ver les fonctions écosystémiques, de façon à éviter lasurexploitationdescommunsetàgéreréquitablementlesdroitsd’usagessur lefoncieret lesressourcesnatu-relles.
LegroupeAFDveilleraàcequ’aucunprojetagricolequ’ilfinance, quels qu’en soient les porteurs, ne contribue àla dégradation des forêts ni à la déforestation, mais aucontraire promeuve la conservation et la restaurationdes zones forestières et des corridors écologiques. Lesprogrammes d’extension et/ou de réhabilitation degrandes plantations de cultures pérennes et de sylvicul-turesmono-spécifiquesappliquerontunepolitiqueexem-plairede«zérodéforestation».
en matière d’énergie, d’eau potable, de transport, l’aFd veillera à :
a�lapréservationdesespacesnaturelspouvantaméliorerla durée de vie des infrastructures et leur efficacité :couvertforestierdesbassinsversantsdesretenuesetdeszones de captage, pentes dominant les infrastructuresde transport, zones humides, couloirs migratoires desespèces animales, continuité des corridors biologiques,etc.
a�llimiter l’emprise des infrastructures sur des zonesrichesenbiodiversité,etlecaséchéantàcompensercesemprisesdemanièressuffisantes,ensurfaceetenqualité
en matière d’industries, l’AFDveilleraàceque l’impactdirect des implantations industrielles fasse l’objet demesuresdecompensationsuffisantesetqueletraitementdeseffluentsn’aitpasd’impactnégatifsurlesressourceseneau36etlesbassinsversants.
en matière d’urbanisation, une attention particulièresera portée à la géographie de l’expansion urbaine defaçonàpréserver lesécosystèmesutiles,dont laprotec-tion pourra être assurée par leur fonction récréative. Lemaintienet/oulacréationd’unebiodiversitédansletissuurbainserasoutenu.Laprotectiondeszonesdecaptagede l’eau potable pourra être utilisée comme espace deconservation.
En matière d’aménagement des bassins hydrauliques,quels qu’en soient les usages (énergie, agriculture, eaupotable, navigabilité), les fonctions écologiques deszoneshumides,descoursd’eauetdesplansd’eauserontétudiées, de façon à les conserver, les restaurer ou à encompenser la perte, en mettant en œuvre des principesdegestionintégréesdesressourceseneau,decirculationetd’accèsde la faunedansetautourdescoursd’eauetdepréservationdesécosystèmeshumides,ycomprissurlesberges.
36 Voir le CIS « Eau et assainissement 2012-2015 ».
Encadré 19 : suivi de l’imPaCt des PratiQues Pastorales sur la Biodiversité dans les Pays saHéliens, le Cas du niGer
DanstoutleSahel,lestechniquesmo-dernesenagrostologiepermettentdedécrirequantitativementetqualitati-vementlesparcoursàpartirdesimagessatellitairescorréléesàdesrelevésdeterrain.Menéessurdespasdetempsré-guliers,lesdynamiquesdesespacespas-torauxsontmesuréesetilestpossibledelescroiseravecdesmodificationsanthropiquesinduitesparlesprojets.Parallèlement,desméthodologiesspécifiquespourmesurerlesimpactsdenouvellespratiquessurlavégétationsontmisesaupointquipourraient
préparerlesorganisationspastoralesàaccéderauxdifférentsmarchésdelafinancecarbone.
AuNiger,dansleDépartementdeZinder,l’AFDafinancéunprojetdesécurisationdessystèmespastoraux(7M€,2006-2011)reposantsurdesinfrastructures(pointsd’eau,couloirsdepassages,zonesdepacage,marchés)ancréesdansleschémad’aménagementdesterritoires(plansdedéveloppementcommunaux)etgéréespardescomitésrassemblantl’ensembledesusagers,permanentsetdepassage.Lesuivi
environnementalaétéconfiéauCNSEE
(Centrenationalpourlesuiviécologique
etenvironnemental)quiapermisde
quantifierlesnouveauxespacesouverts
grâceàdenouveauxpointsd’accèsà
l’eauetdesuivrel’évolutionducouvert
végétalsoumisàunemeilleureintégra-
tiondespratiquesd’élevageetagricoles.
Cetteapprocheestrépliquéedans
d’autresrégionsduNigersurfinance-
mentdel’AFD(Tillabéry)oud’autres
partenairesfinanciers(Maradi,Tahoua,
DossopourlaCTB).
53Biodiversité
Cadre d’intervention transversal biodiversité 2013-2016
Dans la cadre de la mise en œuvre de son Plan d’actionresponsabilité sociale opérationnelle, à valider, l’AFDprévoit des actions de renforcement des capacités desmaitrises d’ouvrage à gérer des projets complexes inté-grantnotammentdesobjectifsenvironnementaux.
L’AFD apportera une attention à la prise en compte del’éducation à la conservation de la biodiversité dans lesprogrammesdeformation(primaire,techniqueousupé-rieure)qu’ellesoutient.Laformationaux«métiersdelabiodiversité»(gestionnairesetguidesderéserves,fores-tiersetpêcheurs,naturalistes-évaluateurs)pourradonnerlieuàdesprojetsdédiés.
S/O2.2. i Faciliter les investissements privés améliorant la conservation de la biodiversité
La conservation de la biodiversité doit être prise encomptepar lesacteurséconomiquesdans leurs investis-sements, qu’il faille en limiter les éventuels impacts ouquecesinvestissementsportentsurlavalorisationécono-mique d’une ressource naturelle. L’AFD pourra soutenirdes investissements privés ayant des objectifs avérés etdes effets probants de conservation de la biodiversitéet de partage des avantages avec les ayants droits, avecl’ensemble de ses outils financiers mobilisables par lesecteurprivé.
il pourra également être envisagé :
a�L’octroiauxbanqueslocalesdelignesdecréditconces-sionnelaffectéesàlamiseàniveauenvironnementaldesentrepriseset/oupour le financementde leursprojetsdemiseenvaleurde labiodiversité(écotourisme,éco-filières, filièresoffrantdesalternativesauxpopulationsdont les modes de vie doivent évoluer pour que lesressourcessoientpréservées,etc.).Lesconditionsd’éligi-bilitédesprojetsetlarépercussiondelaconcessionnalitéauxentreprisesferontl’objetdedispositionsadéquates.
a�La participation à des Fonds d’Investissements écores-
ponsablestelsqu’ilenaétédéveloppéspourl’Amériquelatine, surdesobjectifs telsqueceuxévoquéspour leslignesdecrédit.L’AFDpourraitintervenirencombinantfacilitéd’assistancetechniqueenappuiauxpromoteursetcapital-risque.
S/O2.3 i Faire partager les coûts de la conser-vation de la biodiversité entre les acteurs économiques
Lefinancementàlongtermedesactionsdeprotectiondela biodiversité ne peut reposer sur les seules allocationsbudgétairesoulesdroitsd’entréedanslesparcsetréservesqui,d’ailleurs,àde très raresexceptionsnepeuventpascouvrir la totalitédesdépensesdesurveillanceetentre-tiendesinfrastructures.L’AFDpourraaideràstructurerouélargirdesdispositifsinnovantsdanslesquelslesactivitésbénéficiaires des services rendus par les écosystèmes oules activités inévitablement responsables de dommagesaux écosystèmes contribueront financièrement à leurprotection.Àtitreindicatif,onpeutciter:
a�le paiement via les sociétés de gestion des grandsouvrages hydrauliques (électricité, eau potable, irriga-tion) des services rendus par le maintien d’un couvertvégétallimitantl’érosion,régulantlesfluxhydrauliquesetcontribuantàlaqualitédel’eau;
a�l’abondementrécurrentdefondsdecompensationdespertes causées à la biodiversité par les investissementsprivés(mines,hydrocarbures).
Enoutre,dèslorsquel’atténuationdesémissionsdegazàeffetdeserreoul’adaptationdeséconomiesauxeffetsduchangementclimatique,peuventgrandementbénéfi-cierdelaprotectiondesécosystèmes,lamobilisationdesfinancements«climat»surdesprojetsàdouble impact«Climat»et«Biodiversité»serarecherché.LemécanismeREDD+yinvites’agissantdesécosystèmesforestiers.Celapeutconcernerd’autresécosystèmes.L’AFDpourraconsi-dérerdesactionspilotesàcetégard.
Lamobilisationlocaleouglobaleenfaveurdelabiodiver-
sitéreposenécessairementsurungrandnombrededispo-
sitifsinstitutionnelsetnormatifsdontunegrandepartest
d’application volontaire. L’ensemble de ces mécanismes
doiventreposéssurdesbasesscientifiquestrèsdiverses.
Danslecadredesesmandatsl’AFDcontribueraàrenforcerlescapacitésdesacteursprivés,associatifs,institutionnels,scientifiquesparlamobilisationdel’expertisefrançaise.
5.5 Objectif 3 : Renforcer les partenariats entre acteurs français et acteurs des pays d’intervention de l’AFD pour une meilleure gouvernance mondiale de la biodiversité
CIT 2013 -201654
5
Encadré 20 : uiCn et aCCord-Cadre FranCe-uiCn 2009-2016
Fondéele5octobre1948àlasuited’uneconférenceinternationaletenueàFontainebleau;sonnométaitàl’origineInternationalUnionfortheProtectionofNature(IUPN),elleaétérebaptiséesoussonnomactuelen1956.L’UICNréunitplusieursÉtatsetagencesgouver-nementales,plusde1000ONGetplusde11000expertsetdescientifiquesdeplusde160pays.Elleemploieplusd’unmillierdepersonnes.Elleaaidéplusde75paysàprépareretappliquerdesstratégiesenmatièredeconservationetdediversitébiologique.L’UICNestégalementl’organismeconsultatifré-férentauprèsduComitédupatrimoine
mondialpourl’étudedel’inscriptiondessitesnaturelsàlalistedupatrimoinemondial,ainsiquel’évaluationdel’étatdeconservationdecessites.
Sacommissiondelasauvegardedesespèces(CSS)tientàjourlaListerougedel’UICNdesespècesmenacées™.SaCommissionmondialedesairesproté-gées(WCPA)adéfinilessixcatégoriesd’airesprotégéeetappuieunréseaumondialdesairesmarinesetterrestresprotégées.
Crééen1992,leComitéfrançaisdel’UICNregroupe2ministères,13organismespublics,41organisationsnongouvernementalesetplusde
250experts.Ilassocieégalementlescollectivitéslocalesetlesentreprises.LeComitéfrançaisdel’UICNentendré-pondreauxenjeuxdelabiodiversitéenFranceetvaloriserl’expertisefrançaiseàl’international.
L’UICNs’estdotéd’un«BusinessandBiodiversityProgramme»depuisdenombreusesannéesautraversduquelelledialogueaveclesentreprisesetleursassociationsnotammentdanslessec-teursdesminesetdesindustriesextrac-tives,dutourisme,desagro-industriesetdesbiocarburants,del’aquaculture.L’UICNacontribuéaudéveloppementdeCommissiondesgrandsbarrages.
Ceci conduit à retenir trois sous-objectifs pour ce Cit :
O/S 3.1. renforcer les capacités des acteurs du sud pour la biodiversité ;
O/S 3.2. renforcer les partenariats avec les acteurs de la gouvernance internationale de la biodiversité ;
S/0 3.3. accompagner l’internationalisation de l’exper-tise française de la biodiversité.
Les moyens transversaux utilisés à ce jour reposent surplusieurs petites subventions et sur un engagementhistoriquefinancierplusimportantavecdeuxpartenaires(ConservationInternational,prèsde4M€/ansur2009-2012 et l’UICN, environ 1,2 M€/an sur 2009-2012). Ilest proposé sur la période 2013-2016 une mobilisationd’un même montant pour des partenariats d’action,mieux distribués sur l’ensemble des partenaires, bénéfi-ciantnotammentauxONGetpartenairesfrançaisetauxmaîtrisesd’ouvragelocalesetdébouchantsuruneaffec-tationauminimumà50%danslespaysprioritaires.Autotal,celareprésenteunmontantestiméde6M€paran.
O/S 3.1. i renforcer les capacités des acteurs du sud de la biodiversité
Lerenforcementdescapacitésdesacteurs-clésdudéve-loppementauSud,quipeuventêtreselon lescas, l’État,lescollectivitéslocales,lesecteurprivéoulasociétécivile,etparticulièrementdanslespaysafricains,lorsdesnégo-
ciations de politiques en faveur de la biodiversité doitêtre un objectif transversal de toutes les interventionsde l’AFD, que celles-ci concernent l’appui aux politiques(REDD, comptabilité de la biodiversité), les formationsuniversitairesoudesformationsdanslecadredesprojetsdeterrain.
L’activité de production de connaissances (recherche,évaluation, capitalisation) de l’AFD, dès lors qu’elle estlargement conduite en partenariat avec des experts duSudetqu’elleestpartagéeaveceux,contribueégalementàcetteformation.LesobjectifsdecetteactivitéfigurentaupointVI.
O/S 3.2 i renforcer les partenariats avec les acteurs internationaux influents
Avec un double objectif de s’appuyer sur la capacité demobilisation et l’expertise des grandes organisationsinternationales et de faciliter leur engagement sur lesthématiquesetprioritésgéographiquedelaFrance,l’AFDveilleraàfavoriserdescollaborationsaveccelles-ci.
Aveclesgrandesorganisationsinternationalesdeconser-vationdelanature(ONG,UICN),lespartenariatsserontajustés, tenant compte des ressources disponibles et del’évaluationquienserafaite.
AvecdesorganisationstellesqueWWF,WCSetCI,sansexclusive, des cofinancements pourront être envisagés,notamment sur des opérations sous-régionales pour
55Biodiversité
Cadre d’intervention transversal biodiversité 2013-2016
Enfin,l’UICNtravaillesurledévelop-pementdespetitesentreprisessurlesquestionsdebiodiversité.
LeProgrammedel’UICN2013-2016eststructurésurtroisaxes: 1 valoriseretconserverlanature,ensoulignantàlafoislesvaleurstangiblesetintangiblesdelanature; 2 gouvernanceefficaceetéquitabledel’utilisationdelanature,«relationsentrel’hommeetlanature»,lesdroitsetlesresponsabilitésetl’économiepolitiquedelanature; 3 dessolutionsbaséessurlanaturepourreleverlesdéfismondiauxduclimat,del’alimentationetdudéveloppement:contributiondelanatureàlarésolu-tiondesproblèmesdedéveloppementdurable,notammentchangementclima-tique,sécuritéalimentaireetdéveloppe-mentéconomiqueetsocial.
Depuis2005laFranceestundesdixpartenairescadredel’UICNautraversd’un«l’AccordCadreFrance-UICN»quiassocieMAEE,MEDDE,MOMetAFD(depuis2009).Cetaccordcadreafaitl’objetd’uneévaluationindépendanteen2012.Parmilesacquis,enAfrique,lepartenariataétélemoteurd’unefeuillederoutepourlerenforcementduréseaudesairesprotégéesquioffreaujourd’huiunebasecommunepossibleàdenombreuxpartenaires(gouvernements,ONG,bailleursdefonds(FEM,UE,KfW,AFD).Pourl’Outre-mer,l’accordcadreacontribuéàunestratégieeuropéennepourenfaveurlabiodiversitéetàunoutildefinancementpérenne(BEST,VoluntaryschemeforBiodiversityandEcosystemServicesinTerritoriesoftheEUOutermostRegionsandOverseasCountriesandTerritories).L’évaluation
recommandeplusdesynergieentre
lesactivitésdel’ACFrance-UICNetla
coopérationbilatérale(FFEMetAFD,
notamment).
Latroisièmephaseduprogramme2013-
2016,porterasurtroisprogrammes:1 lerenforcementduréseaudesaires
protégéesenAfrique(dontlecanevas
estdonnéparlaFeuillederoutepour
lesairesprotégéesd’Afrique(encadré
6); 2 lapréservationdesocéansetla
valorisationdeleursressourcesdansla
zonedesolidaritéprioritaire(ZSP)et
l’Outre-mer; 3 lagouvernancedela
biodiversité.Lebudgettotalsurquatre
ansestestiméà7,525M€.L’AFDpour-
raitycontribueràhauteurde5,2M€.
Encadré 21 : FinanCer les Petits investissements Pour la Biodiversité : le CritiCal eCosystem PartnersHiP Fund (CePF) et verde ventures
les hotspots,ou«pointschaudsdelabiodiversité»,sontconsidéréscommeleszoneslesplusrichesmaisaussilesplusmenacéesdelaplanète.Prèsdelamoitiédesespècesdeplantesouencore35%desespècesdevertébréssontendémiquesdeshotspots.Ces«écorégions»,aunombrede34,sontirremplaçablesetcommetellessontprioritairespourlaconservationdelabiodiversité.LeterritoiredelaFrancerecoupeungrandnombredehotspots(Méditerranée,OcéanIndien,Nouvelle-Calédonie,Caraïbes,Polynésie).
Crééen2000,renouveléen2007,le«CriticalEcosystemPartnershipFund»(CEPF)estunfondsmulti-bailleursdédiéàlaprotection,pardesacteursdelasociétécivile,desécosys-tèmesmenacésdansceshotspots.LeFondsfinancedesprojetsd’ONGopé-
rantdansleshotspotspourlaconserva-tionoulagestiondurabledelabiodiver-sité.L’ONGConservationInternational(CI),fondateuretcofinancierdecefonds,enestaussilegestionnaire.LeCEPFfournitunsoutienfinancieretuneassistancetechniqueàdesorganisationsdelasociétécivile(lesmontantsdesdonsaccordésvarientde3000US$à400000US$,avecunemoyennede150000US$).Àcejour,leCEPFasoutenuplusde1650organisationsdelasociétécivile(petitescoopérativesagricoles,associationscommunautaires,parte-nairesdusecteurprivéetorganisationsnongouvernementalesinternationales),dans19des34hotspotsdebiodiversité.Enamontdel’investissementdansunhotspot,un«profild’écosystème»estpréparéetdiscutélocalementavectouteslespartiesprenantes,identifiantlesobjectifssouhaitésainsiquelastra-
tégied’investissementdanslehotspotconsidéré.Unconseildereprésentantsdechaqueinstitutionpartenairedirigelesfonds.Ilestprésidéaujourd’huiparJean-MichelSeverino.Leconseildesgrandsdonateursestl’instancedegou-vernancedufonds,ilapprouvenotam-mentlesnouvelleszonesd’interventionetlesstratégiesd’investissement.
L’AFD,avecunecontributionensubven-tionàhauteurde19,5millionsd’eurosestdepuis2007partenaireduCEPF,auxcôtésdeConservationInternatio-nal,duFondspourl’environnementmondial,dugouvernementjaponais,delafondationJohnD.etCatherineT.MacArthur,etdelaBanquemondialeetplusrécemmentdel’Unioneuropéenne.Ensejoignantàcetteinitiative,laFrancepoursuivaittroisobjectifs: 1 améliorerlaconservationetlagestiondurablede
CIT 2013 -201656
5
lesquelscesONGdisposentd’avantagescomparatifsainsiqued’unecapacitéàmobiliserd’autresfinancements.
Avec l’UICN, l’accordcadreFrance-Union internationalepour la conservation de la nature (UICN) qui couvre lapériode du présent CIT, sera l’occasion de renforcer lesliensopérationnelsentre l’AFDetcetteorganisation,surdesaxesconcrets.L’UICNproduitaussidesconnaissancesnotamment sur l’état des écosystèmes (liste rouge desespèces et des écosystèmes, …) ce qui peut permettre àl’AFDd’agiraumieuxsurlabiodiversité.
Des contributions à quelques initiatives multi-donateursayantfaitlapreuvedeleurutilitéetdeleurefficacitépourlespaysendéveloppement(comptabilitéenvironnemen-tal:WAVES,stratégieREDD+:FCPF)serontreconduites.Laparticipationàdenouvellescoalitions (GlobalOceanPartnership…)seraexaminée.
S/0 3.3. i accompagner l’internationalisation des acteurs français de la biodiversité
LaFrancedisposeavecnotammentleCIRAD,l’IRD,l’ONF,l’IFREMER, l’IGN, d’institutions publiques ayant uneexpertise reconnuesurdifférentsaspectsde labiodiver-sitéparlesacteursdespaysd’interventiondel’AFD.Cetteexpertisereposesurleursactivitésinternationalesetleurs
activitéssurleterritoirefrançaistropicaldesOutre-mer.Ilenestdemêmedecertainsbureauxd’étudesetd’entre-prisesimplantéesenAfrique(filièresboisetpêchenotam-ment).
Cependant, d’autres acteurs français, bien que leur acti-vité soit aujourd’hui principalement française ou euro-péenne, pourraient être très utilement mobilisés par lespartenairesdel’AFD.L’AFDycontribueraencomplémentdel’actiondesservicesdecoopérationetd’actioncultu-relle et du réseau des correspondants environnementdu ministère des Affaires étrangères, qui soutiennent lapromotion de l’expertise française environnementale àl’international.
il s’agit notamment :
1 D’institutions publiques françaises chargées de laconservation de la biodiversité sur le territoire français,dont l’économie institutionnelle, les relationsavec l’Étatetlescollectivitéslocales,offrentdesmodèlesdegouver-nance, de fiscalité environnementale et d’expériencesdecontractualisationentreacteurs locauxsurdesobjec-tifs de conservation et de développement. Ce sont parexemple : lesParcsnationauxetrégionaux, leConserva-toiredulittoral,l’ATEN,lafondationpourlarecherchesurlabiodiversité,lesadministrationscentralesetdéconcen-tréesdesministèreschargésdel’écologieetdelaforêt.
labiodiversitéauseind’écosystèmescritiquesetdehotspotssélectionnés,etplusspécialementdanslespaysdesaZonedesolidaritéprioritaire(ZSP);
2 renforcerlescapacitésetl’impli-cationdelasociétécivileetdesONGlocales,notammentfrancophones,dansledomainedelagestiondelabiodiver-sitéetiii)étendrelesfinancementsduCEPFàd’autreshotspotsdansdespaysoùl’AFDintervient,avecquatreprioritésgéographiques:Polynésie-Micronésie,Caraïbes,Méditerranée,Nouvelle-Calédonie.
Uneévaluationdelacontributiondel’AFDauCEPFseraréaliséepardesexpertsindépendantsen2013(pilotageetfinancementparRCH/EVA,appeld’offresencours,démarrageprévumi-2013).Elleseconcentreraplusparticulièrementsurlesfinancements
duCEPFallouésaucoursdesdernièresannéesàdesONGdansdeshotspotssituésdansleszonesd’interventiondel’AFD,notamment:Madagascar,paysdelapéninsuleIndochinoise,Afriquedel’Ouest(forêtsdeGuinée).
verde ventures :
Depuisdixans,leprogrammeVerdeVentures(VV)del’ONGConservationInternational(CI)finance,sousformedeprêts,despetitesetmoyennesentreprisesprivées,desgroupementsdeproducteursetdescoopérativesagricoles,dontl’activitéaunimpactpositifsurlabiodiversité(agriculturebiologique,agroforesterie,écotourismeouexploitationforestièredurable).
Fin2012,VVainvestiplusde23MUSD,contribuantainsiàlaprotectiondeprèsde513.000hectares,abritant
483espècesendanger(surlalisterougedel’UICN)etimpactantainsi58000personnes,danslemondeentier(dontunepartminoritairemaiscroissanteenAfrique).Lespremiersrésultatsdel’interventiondeVVsontpositifsetontconfirmél’existenced’unedemandenoncouverteparlesinstitutionsfinan-cièresclassiques.Lacréationd’unfondsd’investissementindépendantdeCI,lefondsVerdeVentures2,estenprépara-tiondepuis2012etpourraitpermettred’augmenterlevolumeetlenombred’investissementsdeVerdeVentures.
L’AFDsoutientleprogrammeVVetl’expansiondesesactivitésenAfriquedepuis2009autraversd’unprêtàCIde3,5MUSD.
57Biodiversité
Cadre d’intervention transversal biodiversité 2013-2016
Encadré 22 : FisonG « Biodiversité et déveloPPement »
LaFacilitéd’innovationsectoriellepourlesONG(FISONG)estunoutildefinancementpermettantdevaloriserlessavoir-fairespécifiquesetlacapacitéd’innovationdesONG.
Unappelàprojetsthématiqueaétélancéen2012surlathématique«Biodi-versitéetdéveloppement:partagedesbénéficesdelabiodiversitéauprofitdescommunautésvillageoises».
Eneffet,lamajeurepartiedesmoyensdesubsistanceetdedéveloppementdeshabitantsdespaysduSudreposesurlaproductivitédesécosystèmesagricoles,forestiers,pastorauxetmarins.Mais,unepressioncroissanteestexercéesurlesressourcesnaturelles,entraînantleurdégradationvoiredestructionmas-
siveetaffectantainsiprioritairementlespopulationslespluspauvres.Lagestioncommunautairedesressourcesnaturellespeutcontribueràrenforcerlaprotectionetl’utilisationdurabledesécosystèmestoutenaméliorantleretourdesbénéficessocio-économiquesauxpopulationslocales.Ladistributiondesbénéficesdelabiodiversitéconsti-tueainsiunoutildedéveloppementlocal,maiselleseheurtesouventàdesdifficultéspolitiques,techniques,écono-miquesetculturelles.
LesONGontainsiétésollicitéespourprésenterleurspropositionsenréponseàcetteproblématique.Àl’issued’uncomitédesélection,troisprojetsontétésélectionnés,pourunmontanttotaldefinancementdel’AFDde2,5M€:
•leprojetde«Corridorssocio-éco-logiquesdanslasteppeMassaïetlaValléeduRiftaunorddelaTanzanie»portéparlaFondationIGF;
•leprojetde«Partenariatpourlages-tiondurabledelabiodiversitésahélo-sahariennedelaRéserveNaturelleNationaledeTermitetTin-ToummaauNiger»,portéparl’ONGNoéConservation;
•leprojet«Biodiversité,développe-mentetgouvernance:versunmodèlepourlesnouvellesairesprotégéesmarinesdeMadagascar»,portéparl’ONGfrançaiseGRETassociéeàl’ONGinternationaleWCSetl’ONGmalgacheFanamby.
2 De sociétés d’expertise et d’entreprises peu interna-tionalisées,maisquipourraientmettreleurscompétencesà la disposition des partenaires des pays émergeants,dans les domaines de : la restauration des zones dégra-dées, (zones humides), la dépollution et le traitementdeseffluents, l’évaluationenvironnementaleexantedesinfrastructuresetgrandsprojets.
3 Descollectivitéslocales,dufaitdeleurscompétencesen matière d’aménagement du territoire, d’usage dessols et d’environnement, sont porteuses d’expériencede négociation entre acteurs et d’application de règlesd’usagedeleursterritoires.
4 D’associationsdeconservationdelanaturecrééessurdes enjeux français mais dont l’expertise pourrait êtreélargie par des partenariats avec des acteurs du Sud quibénéficieraientdeleurexpériencemilitante,deplaidoyeretd’éducationàl’environnement.
Sur l’Outre-mer, le tissu associatif est important (exper-tise,actionsdeterrain,éducation).En2012,l’AFDasignéunpartenariatavecFranceNatureEnvironnement(fédé-rationdel’ensembledesassociationsfrançaisesdeprotec-tiondelanature)poursoutenirleuractivitéetlessyner-giesaveccellesdel’AFD.
D’une manière générale, les ONG françaises pourraientêtreplusengagéesenfaveurdelabiodiversité.Entre2009
et2013suruntotalde323projetsprésentéspardesONGfrançaiseauguichetdelaDivisiondespartenariatsaveclesONG(DPO),seuls6projetsportaientsurlaBiodiversité.
Une première Facilité d’innovation sectorielle pour lesONG(FISONG)aétéproposéeparl’AFDenpartenariatavec Coordination Sud en 2012 dans le domaine de labiodiversité.Unequarantainedeprojetsontétéreçus,cequitémoigned’unintérêtréel.
Afin de renforcer cette dynamique, l’AFD facilitera ledialogue entre les associations de conservation de lanature françaises et les organisations de solidarité inter-nationaleavecpourobjectifuneprogressiondelapriseencomptedelaBiodiversitédanslesprojetsfaisantl’objetdedemandedefinancementàlaDPO,soitpourdesprojetsdédiésàlabiodiversitésoitintégrantlapréservationdelabiodiversitédemanièretransversale.
Dans le respect des procédures de marchés publics desespartenaires,l’AFDveilleraàcequelesacteursfrançaissoientbieninformésdesappelsd’offres.
Elle utilisera la diversité des outils financiers dontelle dispose pour faciliter les partenariats entre ONG(FISONG)etcollectivités locales françaisesetduSud, lamise à disposition de l’expertise française dans les paysémergents et la mobilisation de l’expertise scientifiquefrançaise dans les activités de production de connais-sances.
59Biodiversité
6
Dansles pays les plus pauvres,laprotectiondelabiodi-versité est indissociable de la lutte contre la pauvreté.Pour les populations, des écosystèmes sains amélio-rent la sécurité alimentaire, l’accès à l’eau, la gestion
des ressources ainsi que l’accès à l’énergie biomasse. Ilsjouent un rôle très important dans la santé par lapharmacopée traditionnelle. Les produits de cueillette,chasse et pêche contribuent à l’alimentation et aux
L’activitédel’AFDdépenddesressources(ensubventionetenbonificationdetauxd’intérêt)misesàsadispositionparl’Étatfrançaisetdesdemandesquiluisontadresséespar ses partenaires, en commençant par les États de sazoned’intervention,maisaussileurscollectivitéslocales,leursentreprisesetlesorganisationsdelasociétécivile.
Enoutre,lesinterventionsdel’AFDsontencadréesparlesmandats qui lui sont confiés par l’État français en fonc-tionduniveaudedéveloppementdesespaysd’interven-tion(développement,croissanceverteetsolidaire,bienspublicsmondiaux).Ilest,dèslors,difficiledeprévoirdesniveauxd’engagementparpaysetgéographiedemanièretrop précise. Cependant, les projets qui pourraient êtrefinancés au cours de la période couverte par le présentCIT s’inscrivent nécessairement dans la continuité de
dialoguesetdepartenariatsengagésaucoursdesannées
passées, y compris afin de faire évoluer les approches
retenuesjusque-là.
La figure ci-dessousprésenteenvaleurrelative,lesengage-
mentsBiodiversitépondérésparsous-région,àgaucheen
engagements totaux et à droite pour les seules subven-
tions.
Outre la croissance d’ensemble des engagements de
l’AFDenfaveurdelaBiodiversité(pourmémoire160M€
paran),uneffortparticulierdeprospectionsera faitau
bénéfice de l’Afrique subsaharienne. 75 % des subven-
tions au bénéfice de la conservation de la biodiversité
irontauxpaysprioritaires(notammentAfriquedel’Ouest
etcentrale,MadagascaretHaïti).
Déclinaison géographique
FiGure 6 enGaGements Biodiversité de l’aFd Prévus Par zone GéoGraPHiQue Pour 2013-2016
13 %Asie
5 %Asie
50 %Afrique
subsaharienne
3 %Multi-pays étrangers
5 %Multi-pays étrangers
5 %Outre-Mer
Engagements totaux Engagements en subvention
15 %Méditerranéeet Moyen-Orient
5 %Méditerranéeet Moyen-Orient
12 %Amérique Latine et Caraïbes
5 %Amérique Latine et Caraïbes
75 %Afrique
subsaharienne
7 %Outre-Mer
6.1 Pays étrangers
CIT 2013 -201660
6
revenus. L’élevage extensif dépend entièrement de ladiversité et de la qualité de la végétation. La santé desécosystèmes permet la résilience face aux évènementsclimatiques extrêmes. Les institutions coutumières degestiondesressourcesnaturellesenrégulaientl’exploita-tion,prévenaientetgéraientlesconflitsd’usage.Lesévolu-tionsdémographiquesetsocio-politiqueslesontsouventfragilisées,sansquedenouvelles institutionsrégulatrices(collectivitésterritoriales,parcsetréserves,servicesfores-tiersoudesurveillancedespêches)disposentdelalégiti-mitéperçusetderessourcessuffisantesetstablespouragir.Danscespays, lacommunauté internationale(ycomprisl’AFD)asoutenudepuislesannées1970,desexpériencestentantdecombiner«développementéconomique»et« préservation du capital naturel » à travers des projetsde « gestion de terroir », de « développement local »,de«gestiondesespacespastoraux»,d’«aménagementforestier»,d’«aménagementdespêcheries»etd’«appuiàlacréationetàlagestiondesairesprotégées»aubéné-fice d’un développement local durable, appuyées par lacommunautédebailleursinternationaux.
DufaitdelagrandemodestiedesbudgetsmobilisablesparcesÉtatssurdesobjectifsdeconservationdesressources,du fait de l’obligation vitale que représente pour leurspopulations, les prélèvements sur les ressources natu-relles(boisd’œuvreetdefeu),dufaitaussidelafaiblessedeleurgouvernance(privatisationdescommuns,acquisi-tionsdeterresàgrandeéchelle),ellessontdansdessitua-tions très critiques (Haïti, Madagascar, Laos), d’autantqueleréchauffementclimatiqueetlaréductiondespluieslestouchentplusfortement(touslespaysduSahel).Dansces pays, la (re)construction des gouvernances locales,desinstitutionspubliques,lamiseenplacedemodesdefinancementdurables,partiellementnondépendantdesbudgets nationaux, doivent être des priorités. Les inter-ventions de l’AFD y sont essentiellement financées sursubventions.
À titre indicatif, dans ces pays, les projets pourraient concerner notamment :
a�l’améliorationdelagestiondesairesprotégéesexistanteset lamiseenplacedemodedefinancementdurableàtravers des fondations (Afrique de l’Ouest, Madagas-car),ycomprislesairesmarines(OcéanIndien);
a�la restauration du couvert forestier (y comprismangroves), par plantation et régénération, et sonexploitationdurableparlescollectivitésoucommunau-téslocales,notammentpourunapprovisionnementdesbassinsdeconsommationsurbainsenénergierenouve-lable(Sahel,Madagascar);
a�la conservation des ressources pastorales et la préven-tion des conflits entre les usagers des espaces agro-sylvo-pastoraux(Sahel);
a�l’améliorationde laqualitédevieurbaineau traversdel’amélioration de la qualité des cours d’eau, les boise-mentsdetypeespacesvertsouceintureverte(touspays);
larestaurationdesservicesécosystémiquesdansleszonesagricolesparl’intensificationagro-écologiquedesculturespluviales,l’agroforesterie,laprotectionetlarestaurationdes zones humides cultivées (périmètres, bas-fonds),l’aménagementdespaysagescultivées,ycomprisdansleszonesoùl’irrigationestdéveloppée,autraverslamaîtrisedeleurfoncierparlescollectivitéslocalesrurales(Afriquedel’Ouest,Madagascar,Haïti,Afghanistan);
a�la valorisation des produits naturels par des acteurslocauxdanslecadredefilièresvalorisantlacertification(touspays).
Les pays à revenus intermédiaires prioritaires pourla France (Afrique subsaharienne, Afrique au Nord duSahara, Asie du Sud-Est) sont confrontés à un besoinde croissance inclusive, de lutte contre la pauvreté etde conservation d’écosystèmes remarquables (forêt duBassin du Congo, hotspot d’Afrique de l’Est et AustraleetAsieduSud-Est).Lesproblématiquesdegouvernancepeuvent y être tout aussi critiques que dans les payspauvres.Lesecteurprivépeutyêtreunacteurà impactimportant sur la biodiversité (mines et hydrocarbures,bois dans le Bassin du Congo, tourisme en Afrique del’Estetaustrale).L’AFDpeutymobiliserl’ensembledesesinstrumentsfinanciers.
À titre indicatif, dans ces pays, les projets pourraient concerner notamment :
a�l’amélioration de la gestion des aires protégées exis-tantes, l’amélioration de leur impact sur le statut, lesconditions de vie et les pouvoirs des communautéslocales concernées en périphérie où à l’intérieur desairesprotégées(Afrique,AsieduSud-Est);
a�la gestion durable des forêts et la reforestation via lamiseenœuvredesstratégiesderéductiondeladéfores-tationetde ladégradationdesforêts, lerenforcementdelagouvernancesectorielleetdescapacitésdescollec-tivités locales à exercer leurs compétences sur leursressources naturelles de façon à assurer la légalité desfilière et un partage équitable des revenus de l’exploi-tation,lerenforcementdescapacitésdesacteurslocaux(entreprises,communautés)àgérerdurablement leursforêts, la certification environnementale et sociale desfilièresbois,l’augmentationdelavaleurajoutéedanslesfilièresbois(Afriquesubsaharienne,AsieduSud-Est);
a�l’amélioration la qualité de vie urbaine au travers del’amélioration de la qualité des cours d’eau, les boise-ments de type espaces verts ou ceinture verte (touspays);
a�l’amélioration et l’adaptation des services écosysté-
61Biodiversité
Déclinaison géographique
miques dans les zones agricoles par l’intensificationagro-écologique des cultures pluviales, l’agroforeste-rie, la protection et la restauration des zones humidescultivées (périmètres, bas-fonds), l’aménagement despaysagescultivées,ycomprisdansleszonesoùl’irriga-tionestdéveloppée,autraverslamaîtrisedeleurfoncierparlescollectivitéslocalesrurales(touspays);
a�la valorisation des produits naturels par des acteurslocauxdanslecadredefilièresvalorisantlacertification(touspays).
Dans les pays à revenus intermédiaires à croissance rapide ou émergents (Asie, Méditerranée, Amériquelatine et Caraïbes), qui jouent un rôle important dansles Accords Multilatéraux pour l’environnement, l’AFDintervient pour promouvoir une « croissance verte etsolidaire ». Certains de ces pays hébergent des écosys-tèmes remarquables (Amazonie, Insulinde, piémont del’Himalaya…). Ils connaissent souvent de grandes inéga-lités sociales et de très fortes dynamiques d’investisse-ment qui menacent leur capital naturel (déforestation,érosion, désertification). L’AFD mettra son expertise àladispositiondecespayspourpréserver,voirerestaurerdesécosystèmesmenacésparlacroissanceetlapressiondémographique, et encourager une exploitation soute-nable et raisonnée des ressources naturelles pour unecroissanceinclusive.L’AFDmobiliseraautantquepossiblel’expertiseetlesavoir-fairedesacteursfrançaisàceteffet.
L’AFDchercheraégalementàpromouvoirdanscespaysles meilleures pratiques environnementales et socialesdèslorsqueleursentreprisessontdésormaisdesacteursimportantsdanscertainspaysendéveloppementparte-
nairesde l’AFD.Du faitdescapacitésd’endettementdecesÉtats,lesoutilsfinanciersdel’AFDsontlesprêts,éven-tuellementaccompagnésparlafacilitéd’assistancetech-nique37(FEXTE).Dansles«trèsgrandsémergents»,l’AFDinterviendrasanscoûtfinancierpourl’Étatfrançais(horsexpertisetechnique).
À titre indicatif, dans ces pays, les projets pourraient concerner notamment :
a�l’amélioration de la gestion des aires protégées (Mexique);
a�lareforestationetlagestiondurabledesforêtsautitrede l’atténuation des émissions de gaz à effet de serre(Turquie,Maroc,Chine,Inde);
a�la restauration des écosystèmes, notamment les zoneshumides, affectés par des stratégies de croissanceurbaine,industrielleouagricolejusque-làpeusoucieusededurabilitéenvironnementale(Chine);
a�la mise en place de paiements pour services environ-nementaux au bénéfice de la conservation des bassinsversants par exploitants de grandes infrastructureshydrauliques(touspays);
a�l’améliorationdelaqualitédevieurbaineautraversdel’améliorationde laqualitédescoursd’eau,desboise-ments de type espaces verts ou ceinture verte (touspays);
a�la réduction des émissions par l’intensification agro-écologique(touspays);
a�la valorisation des produits naturels par des acteurslocauxdans lecadredefilièresvalorisant leursqualitésenvironnementalesetsociales(touspays).
Ainsiquecelaaétérappelé,lesOutre-merfrançaisrepré-
sentent, par leur diversité et l’étendue de leurs zones
maritimes, un patrimoine vivant d’importance considé-
rablepourlaFranceetlaplanète.
l’aFd peut contribuer à la conservation et à la mise en
valeur de ce patrimoine :
a�enmettantàladispositiondescollectivitésterritoriales
des Outre-mer son expertise et son expérience, en
complémentdecelledesautresacteurs institutionnels
français,pourlaformulationdeleursstratégiesterrito-rialesdeconservationdelabiodiversité;
a�enapportantunappuifinancierauxcollectivitésterrito-rialesdesOutre-merdanslamiseenœuvredecesstra-tégieterritorialespourlabiodiversité;
a�en incitant économiquement le secteur privé ultrama-rin dans ses investissements de gestion durable desressources naturelles (pêcheries, reboisement, écotou-risme,transitionécologiqueetdiversificationde l’agri-culture,etc.);
37 Décision n°24 sur le fond d’expertise technique et d’échanges d’expériences (FEXTE) du CICID du 31 juillet 2013.
6.2 Les Outre-mer français
CIT 2013 -201662
6
a�en intégrant les collectivités ultramarines dans desprogrammes et projets sous-régionaux de conserva-tionde lanature,d’unefaçongénérale,enfacilitant laparticipation des acteurs ultramarins aux dynamiquessous-régionales sur la biodiversité et notamment danslePacifiqueSud,pourlaconservationdeslagonsetdeslittorauxetdanslesud-ouestdel’OcéanIndienpourledéveloppement des aires marines protégées, leur miseen réseau, la conservation des littoraux, la surveillancedespêches,lerenforcementdescapacitésdesexpertsdelabiodiversité.
Soutenirl’actiondesONGdanslesOutre-mern’estpasdans le mandat de l’AFD, cependant, dans le cadre despartenariats qu’elle consolidera avec les organisationsinternationales (UICN, WWF notamment), elle contri-bueraà leursactivitésdanscettegéographiedanstoutelamesuredupossible.
CIT 2013 -201664
l’activité de production de connaissances de l’aFd a pour objet :
a�d’ancrerlesstratégiesopérationnellesdel’Agencedansunedémarched’appelàlaconnaissanceetd’apprentis-sageàpartirdel’expérienceaccumulée;
a�de contribuer à la définition des politiques des parte-nairesendéveloppement;
a�de contribuer, en appui aux tutelles de l’Agence, àl’élaboration et au positionnement international de la
politiqued’aideaudéveloppementdelaFrance;
a�enfin, de contribuer à l’animation de débats et deréseauxinternationauxtraitantdesquestionsd’environ-nementetd’aideaudéveloppement.
Enappuiauxopérations,laproductiondeconnaissancessurlabiodiversitéauratroisobjectifs.
Undesenjeuxsous-jacentsàl’usagedurabledelabiodi-versité est que l’ensemble des acteurs concernés par ledéveloppement (gouvernements, ONG, populations,bailleursdefonds,acteurséconomiques,etc.)aientàleurdisposition lesélémentsdeconnaissancesnécessairesetsuffisants pour faire des choix effectivement durables.Afin d’éclairer ces décisions, la production de connais-sances menée par l’AFD s’attachera ainsi à participer àl’élaboration et à l’affinage de ces connaissances aussibiend’ordrescientifique,économiquequesocial.
il s’agira par exemple de contribuer à :
a�évalueretcaractériserlesimpactsdelapertedebiodi-versité en approfondissant la connaissance de sesfonctionnalités écologiques (caractérisation des seuils
écologiques de non-retour, simulation des effets dechaîneengendrésparlapertedebiodiversité,etc.);
a�développer des travaux de valorisation économiquede la biodiversité, du prix de l’inaction en matière depréservation de la biodiversité ainsi que l’évaluationéconomique des bénéfices générés par la préservationdelabiodiversité;
a�appréhenderlavaleursocialedelabiodiversitéenparti-culierpourlespopulationslespluspauvres.
De la décision à l’action de développement, commentfavoriserl’efficacitéenvironnementale?
il s’agira notamment de:
a�connaître et comprendre les mécanismes de finance-ments durables de la conservation de la biodiversité :connaissanceetoptimisationdesfluxexistants,analyseetdéveloppementdemécanismesinnovantsdefinance-mentafindemieuxrépondreauxbesoins;
a�comprendre l’économie institutionnelle de la biodi-versité, analyser les jeux institutionnels, les stratégies
d’acteurs,lespolitiquespubliquesenvironnementales,lagestiondesconflits,lerôleetlaplacedelaparticipationdespopulations,delaconcertation,delanégociation;
a�formulerdeschoixd’interventionsporteursdesfacteursd’efficacitéidentifiésparuneanalysedesdéfisetpriori-téssectoriellesetgéographiques.
Production de connaissances
7.1 Connaître les fonctions et la valeur de la biodiversité et des services environnementaux pour mieux décider
7.2 Comprendre les facteurs d’efficacité environnementale des politiques et actions menées par les divers acteurs des pays d’intervention de l’AFD
7
65Biodiversité
Ils’agiraainsipourl’AFDde:
a�développersesdémarchesdesuivi–évaluation–capi-talisationdesprojetsqu’ellefinanceafind’alimenterdemanièretransversalelespointsdeproblématiquescitésci-dessus;
a�mettre au point des indicateurs de suivi propres à labiodiversité.
À titre indicatif, pourraient être lancés ou publiés durant la période du Cit les travaux suivants :
a�évaluations rétrospectives et capitalisations des interventions financées par l’aFd :
� �•PastoralismeauTchad(lancée2013).
� �•15 ans d’appui de l’AFD à l’agro-écologie (lancée en2013).
� �•�EvaluationdelacontributionfrançaiseauCEPF(Criti-calEcosystemPartnershipFund)(lancéeen2013).
� �•Évaluationex-postdelamiseenœuvreetdelaperfor-mancedesPGES(plansdegestionenvironnementaleetsociale)(plusieursprojets,programmeenconstruc-tionEVA/AES).
� �•�Évaluationdescomposantes«développementlocaletparticipatif»desprojetsdeconservation(portantsurunéchantillondeprojetsAFDetFFEM).
� �•�Évaluationexpostdesactionsdeconservationviadesairesprotégéesmarineset/oulittorales.
� �•�Propositions d’une liste d’indicateurs d’impact desprojetssur labiodiversitéselonlanaturedesprojets,desimpactsetdesbiomes.
a�recherche :
� �•Des outils pour quel commerce ? Une analyse del’usage des instruments économiques promus enfaveurdelabiodiversité.
� �•Aires protégées publiques, privées et communau-taires:quellecomplémentaritéenvironnementale?
� �•Qu’attendredelastandardisationdesenjeuxdepréser-vationdelabiodiversitéenOutre-mer?L’exempledelacertification.
� �•Des règles globales aux contextes locaux : le poten-tielenvironnementaldel’agro-écologieetlerôledesbailleursdefondsendébat.
� �•Finance verte et biodiversité : quel levier environne-mental?
� �•Faisabilitéd’un«bilanbiodiversité»pour institutionfinancièreintégrantgainsetpertesdebiodiversité.
Cesévaluationsetrecherchesserontconduitesenparte-nariatavecdescentresderecherchesfrançaisetétrangers,desONG,desbureauxd’étudesetlespaysconcernés.
Cette production de connaissances pourra faire l’objetd’unecommunicationlarge;l’organisationdeséminaireset l’utilisation des lignes éditoriales de l’AFD à cet effetconstituent des objectifs directs de l’activité de produc-tionintellectuelle.
7.3 Apprendre des projets financés par l’AFD pour la qualité et le changement d’échelle
Production de connaissances
67Biodiversité
8 8.1.1 i ressources humaines
Lamiseenœuvredececadred’interventiontransversalrequiertunemobilisationlargedeséquipesdel’AFD,dansl’ensembledesdépartements.
des emplois à temps plein y sont et y seront dédiés :
�•�Au sein de la Direction des Opérations, au niveau duDépartement du Développement durable (DivisionAgriculture,DéveloppementruraletBiodiversité)etduDépartementdesAppuis transversaux(DivisionAppuienvironnementaletsocial)
• Au sein de la Direction de la Stratégie, au niveau duDépartement de la Recherche, à la Division de l’Évalua-tionetdelaCapitalisationetàlaDivisiondelaRecherche.
Pourassurerl’intégrationsectorielleenrenforçantlevoletbiodiversitédanslesinstructionsdesprojets,cesexpertsseront intégrés autant que de besoin dans les équipesprojets,danstouteslesgéographies,auxdifférentsstadesducycledesprojets.
Despointsfocaux«Biodiversité»pourrontêtredésignésentantquedebesoinsdansd’autresentitésle justifiant(Directions géographiques, Relations extérieures, Parte-nariataveclesONG).
Unecommunautédetravail«Biodiversité»seraconsti-tuée au sein de l’AFD (espace intranet, abonnement)quipermettrad’étendrel’actiondeformationetsensibi-lisation.
8.1.2 i Formation
Une sensibilisation et une formation des agents nonexperts de la biodiversité engagée depuis plusieursannées,enpartenariatavecleFFEMetleCEFEBetavecl’appuidel’ATENjusque-là,serapoursuivie,àraisonde25agentsaumoinsparan,dontuneproportionsignificativede manager (directeur d’agence, responsables de struc-turesdusiège)pendantlapériodeduCIT.
Cetteformationviseranotammentà 1 donnerdescléssur les problématiques Biodiversité et Développement,
2 faire connaitre aux agents de l’AFD l’expertise fran-çaisemobilisableaubénéficedeleursinterlocuteurset 3 partager l’expérience acquise dans les opérations finan-cés par l’AFD. Elle sera également l’occasion d’un dialo-gueentreacteursfrançaisdusecteuretagentsde l’AFDsur la biodiversité dans le contexte du développement.Elleporterademanièreéquilibréesurlesproblématiquesrelevantdel’axe1(opérationsdédiéesàlaconservation)etdel’axe2(priseencomptedelabiodiversitédanslespolitiquessectorielles).
8.1.3 i notes opérationnelles de cadrage
Sur la base de l’expérience acquise dans des opérationsfinancéesparl’AFDetconformémentauxobjectifsdeceCIT,àl’intentiondesagentsdel’AFDetdesescontrepar-ties, des « notes de cadrage » préciseront les modalitésd’interventiondel’AFDdanstroisdomainespourlesquelsdes problématiques, des outils et des acteurs et parte-nairessontassezspécifiques:
a�la gestion durable des pêcheries et de l’aquaculture(2014);
a�lagestiondurabledesforêts(2014);
a�lagestiondesairesprotégées(2015).
Ces«notesdecadrage»ferontl’objetd’undialogueavecles parties prenantes françaises compétentes avec unpaneld’expertsfrançais.
Mobilisation interne, redevabilité et suivi du CIT
8.1 Mobilisation interne
CIT 2013 -201668
TablEau 3 : indiCateur aGréGeaBle de résultat
définition
unité
type d’opérations concernées
Champs
méthode de calcul
source de données
Périodicité
Périmètre
L’indicateurreprésentelasurfaceconcernéeparunfinancementAFD,pourlaquelle:
a�des espaces avec des modes d’exploitation durablesontmisenœuvre(parcours,mers,forêts,paysageagricole);
a�des aires protégées ontétéfinancées,selonles6catégoriesdel’UICN(Unioninternationalepourlaconservationdelanature):Ia(Réservenaturelleintégrale),Ib(Zonedenaturesauvage),II(Parcnational),III(Monumentnaturel),IV(Airedegestiondeshabitats/espèces),V(Paysageterrestre/marinprotégé),VI(Zonedegestionderessourcesprotégées.
Hectares
type 1 :Projetsportantsurlacréation,l’extension,l’amélioration,lefinancementdurabledesairesprotégées(6catégories);
type 2 : Projetdegestiondurabledeterritoiresterrestresoumarinsnoncultivésnefaisantpasl’objetd’unclassementcommeairesprotégéesmaisdontlesconditionsd’exploitationprévoientexplicitementunobjectifderenouvellementetdeconservationdeladiversitéduvivant(foresterie,pêcherie,parcourspastoraux,bassinsversantsbarragesetdescaptagesfaisantl’objetd’uneprotection);
type 3 : Projetdedéveloppementdeterritoirescultivésoutransformés,danslesquelslesobjectifsdeconservationdelabiodiversité,ycomprislabiodiversitécultivée,sontdesobjectifsexplicites.
Donnéesprojets
L’indicateurestcalculéenfonctiondeshectaresetdestypesdeprojets
type 1 : 100%dessurfacesconcernées
type 2 : 40%dessurfacesdesterritoiresconcernés
type 3 : 20%dessurfacesdesterritoiresconcernés
Contrepartie,maîtrised’œuvre(donnéesprojets)
Annuelle
Concoursenexécutionouachevésdansl’annéeconsidérée
8.2 Redevabilité et suivi de l’exécution du CIT
Unrapportannueldesuivide lamiseenœuvreduCITseraprésentéauxinstancesdel’AFDetprésentépublique-mentàsespartenaires(réunionpubliqueetmiseàdispo-sitionsurlesiteinternetdel’AFD).
Ilcomprendralesélémentssuivants:
a�lalistecommentéedesactionsréaliséesparzonegéogra-phiqueautitredestroisaxesduCIT(volumes,nombresdeprojets,secteurs,proportionentreprojetsdédiésetprojetsintégrés–Marqueur1et2deRio,proportionsentrelesmodesdefinancement)etdelaproductiondeconnaissances;
a�lacomptabilitéannuelledesengagementsetdesverse-ments en faveur de la biodiversité réalisée selon laméthode de pondération évoquée au paragraphe IV
et à l’annexe 6. Celle-ci sera définitivement arrêtée en2014, une évolution du système d’information internede l’AFD permettant une approche plus précise que laméthoderetenuejusque-là.
a�lasynthèsedessecondsavisdéveloppementdurabledel’ensemble des projets financés dans l’année par l’AFDpourcequiconcernelaFinalité4,Biodiversité;
aunesynthèsesurlesrésultatsàpartir:
�•�d’un indicateur agrégeable permettant d’apprécierl’action de l’AFD sur les cibles d’Aïchi (B.5, B.6, B.7,C.11) en matière de superficie des espaces protégés.Cet indicateur porte sur les superficies bénéficiant de programme de conservation, restauration ou gestion durable de la biodiversité.
8
69Biodiversité
Mobilisation interne, redevabilité et suivi du CIT
En complément, sur la base de travaux à conduire en2014,unelisted’indicateursderésultatsseraproposéauxmaitrisesd’ouvragedechacundesprojetsdefaçonàtenircompte de la spécificité de chacun des types de projetset grands biomes mais cependant consolidables. À l’ins-tardelaréflexionquiaétéconduiteenpartenariatavecle Comité scientifique français contre la désertification(CSFD),cesindicateursprendrontencomptelesrésultatsbiophysiques,économiquesetinstitutionnels38.
Uneévaluationduportefeuillebiodiversitédel’AFDpourlapériode2013-2016serapréparéepourdiffusiondébut2017etactualisationduCITsurlaprochainepériode.
38 Cf. indicateurs locaux d’impacts contre la dégradation des terres et la désertification, CSFD 2013 (à paraître, AFD).
71Biodiversité
Annexe 1 :
Liste des acronymes
Annexe 2 :
Lexique
Annexe 3 :
Références bibliographiques
Annexe 4 :
CDB, objectifs de Nagoya et cibles d’Aïchi
Annexe 5 :
Cadre logique
Annexe 6 :
Engagements biodiversité de l’AFD
sur la période 2000-2011
Annexe 7 :
Spécificités des grands biomes
Annexe 8 :
Projets cofinancés FFEM-AFD
sur la période 2009-2012
CIT 2013 -201672
aFd
amP
aP
aPa
aPv
aten
BBoP
Best
Bm
CdB
CC
CePF
Ci
Cir
Cirad
Cis
Cit
Cites
Cms
dFid
e&s
FCPF
Fem
FeXte
FFem
FisonG
FleGt
Fne
FrB
FsC
Ftns
GBo
Gire
HFF
AgenceFrançaisedeDéveloppement
Airesmarinesprotégées
Airesprotégées
Accèsauxressourcesgénétiquesetpartagedesavantagesissusdeleurutilisation
Accord de partenariat volontaire, Voluntary Partnership Agreement (VPA)
Ateliertechniquedesespacesnaturels
Business Biodiversity Offset Program.
Voluntary scheme for Biodiversity and Ecosystem Services in Territories of European Overseas
GroupedelaBanquemondiale
ConventiondesNationsuniespourladiversitébiologique
Changementclimatique
Critical Ecosystem Partnership Fund
ConservationInternational
Cadred’interventionrégional(del’AFD)
Centreinternationalderechercheagricolepourledéveloppement
Cadred’interventionsectoriel(del’AFD)
Cadred’interventiontransversal(del’AFD)
Conventioninternationalesurlecommercedesespècesprotégées
Conventionpourlesespècesmigratrices
Department for International Development
Environnemental et social
Forest Carbon Partnership Fund
Fondspourl’environnementmondial(GEF)
Fondd’expertisetechniqueetd’échangesd’expériences
FondsFrançaispourl’EnvironnementMondial
Facilitéd’innovationsectorielledesONG
Forest Law Enforcement, Governance and Trade
FranceNatureEnvironnement
Fondationpourlarecherchesurlabiodiversité
Forest Stewardship Council
FondationdelaTriNationalSangha
Global Biodiversity Outlook- Perspectives mondiales de la biodiversité
Gestionintégréedesressourceseneau
Directiveeuropéennehabitatfauneflore(21mai1992)
Liste des acronymes
anneXe 1
73Biodiversité
iFremer
iGn
iGP
iPBes
ird
mea
medde
mom
msC
nePad
onF
onG
Ped
Pmm
PnF
PnQ
Pnr
Pnud
Pnue
redd
sFi
snB
sndd
teeB
uiCn
WCs
WWF
WCmC
zsP
Institutfrançaisderecherchepourl’exploitationdelamer
Institutgéographiquenational
Indicationgéographiqueprotégée
Plateformeintergouvernementaleensciencespolitiquessurlabiodiversitéetlesservicesécosysté-
miques(IntergouvernmentalScience-PolicyPlatformonBiodiversityandEcosystemServices)
Institutderecherchepourledéveloppement
Millenium Ecosystem Assessment
Ministèredel’Écologie,duDéveloppementdurableetdel’Énergie
MinistèredesOutre-Mer
MarineStewardshipCouncil
Nouveaupartenariatpourledéveloppementdel’AfriqueNewPartnershipforAfrica’sDevelopment
Officenationaldesforêts
Organisationnongouvernementale
Paysendéveloppement
ParcmarindeMohéli
ParcsnationauxdeFrance
ParcnationaldesQuirimbas
Parcnaturalregional
ProgrammedesNationsuniespourledéveloppement(UNDP)
ProgrammedesNationsuniespourl’environnement(UNEP)
Réductiondesémissionsduesàladéforestationetàladégradationdesforêts
Sociétéfinancièreinternationale(IFC)
Stratégienationaledelabiodiversité
Stratégienationalededéveloppementdurable
The Economics of Ecosystems and Biodiversity
Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN)
World Conservation Society
World Wide Fund for Nature
World Conservation Monitoring Center (UNEP-WCMC)
Zonedesolidaritéprioritaire
CIT 2013 -201674
anneXe 2
biodiversité :
«Lavariabilitédesorganismesvivantsdetouteoriginey
compris,entreautres, lesécosystèmesterrestres,marins
etautresécosystèmesaquatiquesetlescomplexesécolo-
giques dont ils font partie ; cela comprend la diversité
au sein des espèces et entre espèces ainsi que celle des
écosystèmes»(définitiondelaConventiondeRiopourla
diversitébiologique,1992).
Ecosystème :
C’est l’ensemble formé par une association ou commu-
nautéd’êtresvivants(oubiocénose)etsonenvironnement
biologique,géologique,desol,hydrologique,climatique
(le biotope). Les éléments constituant un écosystème
(producteurs, consommateurs primaires, consomma-
teurssecondaires,décomposeurs)développentunréseau
d’échanged’énergieetdematièrepermettantlemaintien
et le développement de la vie, à partir d’eau, de miné-
raux et de l’énergie du soleil. Les écosystèmes évoluent
dans leur composition et leur productivité en fonction
de facteurs internes (dynamiques de populations etc.)
et externes (pressions anthropiques, changements envi-
ronnementauxetc.).Exempled’écosystèmes :uneforêt,
unrécifcorallien,unoasis,uneprairie,uncoursd’eauou
unesavane.Lesrécifscorallienssont lesécosystèmesles
plusmenacésdelaplanète,avecunedégradationenvingt
ansdeplusde30%dessurfaces.Lesforêtsperdent,elles,
environ13000km²paran.
Espèces :
L’espèce(ex : l’homme, l’oursbrun, la truitecommune,
leblé,lepissenlit,lalevuredebière,lebacilledelapeste)
estsouventconsidéréecommel’unitédebasedeladiver-
sitéduvivant(définitionErsntMayr1942):«uneespèce
estunepopulationouunensembledepopulationsdont
les individus peuvent effectivement ou potentiellement
se reproduire entre eux et engendrer une descendance
viable et féconde, dans les conditions naturelles. ». Plus
de1,8milliond’espècesdifférentesontétédécritesparla
science,lesvertébrésenconstituantuneinfimeminorité
(60000,dontseulement5400mammifères),lesmicro-
organismesetarthropodeslamajorité(plusde1,1million
d’insectes),et313000espècesdeplantes(dontenvirons
260000à fleurs).Le rythmed’extinctiondesespècesa
étémultipliépar100à1000depuisl’èreindustrielle,avec
environ un quart des espèces suivies (un échantillon de
60000environs)menacéd’extinction.
ressources génétiques :
LaCDBdéfinit lematérielgénétiquecommelematériel
d’originevégétale,animaleouautre,contenantdesunités
fonctionnelles de l’hérédité. Elle définit les ressources
génétiques comme le matériel ayant une valeur effec-
tiveoupotentielle.LeProtocoledeNagoyarégule l’uti-
lisation des ressources génétiques et définit l’utilisation
comme « les activités de recherche et de développe-
ment sur la composition génétique et/ou biochimique
des ressources génétiques, notamment par l’application
delabiotechnologie(…)».Leprotocolevisedoncl’inté-
rêt potentiel ou avéré pour un usage ou une économie
quereprésente l’informationcodantecontenuedans les
gènesdescellulesdesespècesvivantesouleurcomposi-
tionbiochimique.Cetteinformation(sousformedecode
moléculaire,notamment lefameuxADN)està l’origine
de la formation biologique des protéines, constituant
majeurdesorganismes.Cesinformationssontàl’origine
des substances indispensables ou utiles pour l’alimenta-
tion et l’agro-industrie, la pharmacopée, la dégradation
des déchets organiques et la gestion des polluants, les
processusdebiogénérationdecarburants,lacosmétique
etc. Ces informations génétiques sont historiquement
enaccès libre, largementutiliséespar lesagriculteurset
éleveursdumondeentierpoursélectionner leursvarié-
tés cultivées et élevées, et plus récemment font l’objet
d’appropriation privée (sélections protégées, applica-
tions industrielles), parfois controversées (brevets sur
le vivant), et d’un nouveau cadre international régulant
leuraccèsetlepartagedesavantagestirésdeleurutilisa-
tion(ProtocoledeNagoyadelaConventiondeRiosurla
DiversitéBiologique).
ressources biologiques :
C’est l’ensemble des matières premières issues des
écosystèmes naturels ou cultivés (bois, fibres, poissons,
denrées agricoles, viandes d’élevage et sauvage, plantes
médicinales,moléculesnaturellesetc.), issusdesproces-
susbiologiquesdetransformationdel’énergiesolaireet
desminérauxenmatièreorganique.Onconsidèrequeles
ressourcesbiologiquesreprésententenvaleurmarchande
dansl’économiemondialeentre4et8%duPIBmondial
(3à7000milliardsdedollars).
Lexique
75Biodiversité
anneXe 3
1 Cartographie de portefeuille des projets biodiver-
sitédel’AFD,analysedelapériode1996-2008,AFD,
Division Évaluation et Capitalisation, Ex-Post, n°30,
avril2010.
2 Etudes capital naturel Ghana, Nouvelle Calédonie,
AFD/DTO/ENE – cf. DT 47, étude Eau Maroc 2007
SCP/AFD, études hydraulique pastorale au Tchad
CERNA/IRAM, approche économique SCV Tabarka
2004 AFD, étude filière forêt Gabon par F. Henry,
IIFET 04 sur pêche crevettière à Madagascar/AFD,
approcheéconomiquedesAMP(pptIMPAC2dispo-
nible,papieràparaître/AFD)etAFD/RCH/REC2007
et2009.
3 Ollivier T. et al., Natural Resources, Environment, and
Sustainable Growth in Mozambique,AFD,avril2009.
4 SukdevP.etal.,The Economics of Biodiversity and Ecosys-
tem Services (TEEB),2010.
5 The Millenium Ecosystem Assessment, ONU,2005.
6 Stratégienationalepour labiodiversité,ministèrede
l’Écologie,duDéveloppementdurableetdel’Énergie,
2011.
7 LevrelH.,Quelsindicateurspourlagestiondelabiodi-
versité?,Institutfrançaispourlabiodiversité,2007.
8 Billé R., Pirard R., La conservation de la biodiver-
sité dans le cadre de l’aide au développement, une
synthèsecritique,IDDRI,2007.
9 Évaluationpartenarialedesprojetsd’appuiàlagestion
des parcs nationaux au Maroc, synthèse du rapport
final, AFD, Division Évaluation et Capitalisation,
Ex-Post,n°42,août2011.
10 Impactsdesprojetsdel’AFDmenésdanslesecteurde
lapêcheartisanaleauSénégal,AFD,DivisionÉvalua-
tionetCapitalisation,Ex-Post,n°44,décembre2011.
11 Secteur forestierdans lespaysduBassinduCongo :
20ansd’interventiondel’AFD,Évaluationconjointe,
septembre2011.
12 Rapport sur l’empreinte écologique de l’Afrique :
infrastructures vertes pour la sécurité écologique de
l’Afrique, WWF et Banque africaine de développe-
ment,2012.
13 Agroécologie,unetransitionversdesmodesdevieet
dedéveloppementviables:Parolesd’acteurs,Groupe
detravaildésertification,janvier2013.
14 Étude relative aux initiatives innovantes pour le
financement de la biodiversité et l’identification des
mécanismes à fort potentiel, GRET-CIRAD-CDC
Biodiversité,février2013.
15 Lesmécanismesdefinancementinnovants,ministère
del’Écologie,duDéveloppementdurableetdel’Éner-
gie,Commissariatgénéralaudéveloppementdurable,
collection«RéférenceS»,février2013.
16 Laurans Y., Leménager T., Aoubid S., Les paiements
pour services environnementaux. De la théorie à la
miseenœuvre,quellesperspectivesdans lespaysen
développement?,ASavoir,n°7,AFD,Paris,2011.
17 ChardonnetP.,Faunesauvageafricaine : laressource
oubliée,2tomes,CCEBruxelles,1996,698p.
18 Griffon M., Qu’est-ce que l’agriculture écologique-
ment intensive?,Matièreàdébattre,éditionsQuae,
2013.
19 Chevassus-au-Louis B., La biodiversité c’est mainte-
nant,LaTerreetl’Homme,L’Aube,2013.
20 Haberl H., Krausmann F., Gingrich S., Ecological
Embeddedness of Economy : A Socioecological Perspective
on Humanity’s Economic Activities 1700-2000, Economic
and Political Weekly XLI (47), 4896-4904,2006.
Références bibliographiques
CIT 2013 -201676
but a
S’attaquerauxcausessous-jacentesdelapertedebiodi-
versité, en intégrant ces problèmes aux préoccupations
desgouvernements
Objectif a.1
D’icià2020auplustard,lesindividussontconscientsde
lavaleurde ladiversitébiologiqueetdesmesuresqu’ils
peuventprendrepourlaconserveretl’utiliserdemanière
durable.»
Objectif a.2
«D’icià2020auplustard,lesvaleursdeladiversitébiolo-
giqueontétéintégréesdanslesstratégiesetlesprocessus
de planification nationaux et locaux de développement
et de réduction de la pauvreté, et incorporées dans les
comptes nationaux, selon que de besoin, et dans les
systèmesdenotification.»
Objectif a.3
«D’icià2020auplustard, les incitations,ycompris les
subventions néfastes pour la diversité biologique, sont
éliminées,réduitesprogressivementouréformées,afinde
réduireauminimumoud’éviterlesimpactsdéfavorables,
et des incitations positives en faveur de la conservation
etde l’utilisationdurablede ladiversitébiologiquesont
élaboréesetappliquées,d’unemanièrecompatibleeten
harmonie avec les dispositions de la Convention et les
obligationsinternationalesenvigueur,entenantcompte
desconditionssocioéconomiquesnationales.»
Objectif a.4
«D’icià2020auplustard,lesgouvernements,lesentre-
prisesetlespartiesprenantes,àtouslesniveaux,ontpris
desmesuresouontappliquédesplanspourassurerune
productionetuneconsommationdurables,etontmain-
tenu les incidences de l’utilisation des ressources natu-
rellesdansdeslimitesécologiquessûres.»
but b
Réduirelespressionsdirectesexercéessurlabiodiversité
etencouragersonutilisationdurable;
Objectif b.5
«D’icià2020, lerythmed’appauvrissementdetous les
habitatsnaturels,ycomprislesforêts,estréduitdemoitié
aumoinsetsipossibleramenéàprèsdezéro,etladégra-
dationetlafragmentationdeshabitatssontsensiblement
réduites.»
Objectif b.6
« D’ici à 2020, tous les stocks de poissons et d’inverté-
brés et plantes aquatiques sont gérés et récoltés d’une
manière durable, légale et en appliquant des approches
fondéessurlesécosystèmes,detellesortequelasurpêche
soitévitée,quedesplansetdesmesuresderécupération
soientenplacepourtouteslesespècesépuisées,queles
pêcheries n’aient pas d’impacts négatifs marqués sur
les espèces menacées et les écosystèmes vulnérables, et
quel’impactdelapêchesurlesstocks,lesespècesetles
écosystèmesrestedansdeslimitesécologiquessûres.»
Objectif b.7
«D’icià2020,leszonesconsacréesàl’agriculture,l’aqua-
culture et la sylviculture sont gérées d’une manière
durable, afin d’assurer la conservation de la diversité
biologique.»
Objectif b.8
«D’icià2020,lapollution,notammentcellecauséepar
l’excèsd’élémentsnutritifs,estramenéeàunniveauqui
n’apasd’effetnéfastesurlesfonctionsdesécosystèmes
etladiversitébiologique.»
Objectif b.9
«D’icià2020,lesespècesexotiquesenvahissantesetles
voiesd’introductionsontidentifiéesetclasséesenordre
de priorité, les espèces prioritaires sont contrôlées ou
éradiquées et des mesures sont en place pour gérer les
voies de pénétration, afin d’empêcher l’introduction et
l’établissementdecesespèces.»
Objectif b.10
D’ici à 2015, les nombreuses pressions anthropiques
exercéessurlesrécifscoralliensetlesautresécosystèmes
vulnérablesmarinsetcôtiersaffectésparleschangements
climatiquesoul’acidificationdesocéanssontréduitesau
CDB, Stratégie de Nagoya et cibles d’Aïchi
anneXe 4
77Biodiversité
minimum, afin de préserver leur intégrité et leur fonc-
tionnement.»
but stratégique c
améliorer l’état de la biodiversité en sauvegardant les
écosystèmes,lesespècesetladiversitégénétique
Objectif c.11
« D’ici à 2020, au moins 17 % des zones terrestres et
d’eauxintérieureset10%deszonesmarinesetcôtières,y
comprisleszonesquisontparticulièrementimportantes
pourladiversitébiologiqueetlesservicesfournisparles
écosystèmes,sontconservéesaumoyenderéseauxécolo-
giquementreprésentatifsetbienreliésd’airesprotégées
géréesefficacementetéquitablementetd’autresmesures
deconservationefficacesparzone,etintégréesdansl’en-
sembledupaysageterrestreetmarin.»
Objectif c.12
«D’icià2020, l’extinctiond’espècesmenacéesconnues
estévitéeet leurétatdeconservation,enparticulierde
cellesquitombentleplusendéclin,estamélioréetmain-
tenu.»
Objectif c.13
«D’icià2020,ladiversitégénétiquedesplantescultivées,
des animaux d’élevage et domestiques et des parents
pauvres, y compris celle d’autres espèces qui ont une
valeur socio-économique ou culturelle, est préservée,
etdesstratégiessontélaboréesetmisesenœuvrepour
réduire au minimum l’érosion génétique et sauvegarder
leurdiversitégénétique.»
but stratégique d
Accroîtrelesavantagespourtousdelabiodiversitéetdes
écosystèmes;
Objectif d.14
«D’icià2020,lesécosystèmesquifournissentdesservices
essentiels, en particulier l’eau et contribuent à la santé,
auxmoyensdesubsistanceetaubien-être,sontrestaurés
etsauvegardés,comptetenudesbesoinsdesfemmes,des
communautésautochtonesetlocales,etdespopulations
pauvresetvulnérables.»
Objectif d.15
«D’icià2020,larésiliencedesécosystèmesetlacontribu-
tiondeladiversitébiologiqueauxstocksdecarbonesont
améliorées,grâceauxmesuresdeconservationetrestau-
ration, y compris la restauration d’au moins 15 % des
écosystèmes dégradés, contribuant ainsi à l’atténuation
des changements climatiques et l’adaptation à ceux-ci,
ainsiqu’àlaluttecontreladésertification.»
Objectif d.16
« D’ici à 2015, le Protocole de Nagoya sur l’accès aux
ressourcesgénétiquesetlepartagejusteetéquitabledes
avantagesdécoulantdeleurutilisationestenvigueuret
opérationnel,conformémentàlalégislationnationale.»
but stratégique E
Renforcerlamiseenœuvregrâceàlaplanificationpartici-
pative,àlagestiondesconnaissancesetaurenforcement
descapacités.
Objectif E.17
«D’icià2015,touteslesPartiesontélaboréetadoptéen
tantqu’instrumentdepolitiquegénérale,etcommencéà
mettreenœuvreunestratégieetunpland’actionnatio-
nauxefficaces,participatifsetactualiséspourladiversité
biologique.»
Objectif E.18
«D’icià2020,lesconnaissances,innovationsetpratiques
traditionnellesdescommunautésautochtoneset locales
quiprésententunintérêtpourlaconservationetl’utilisa-
tiondurabledeladiversitébiologique,ainsiqueleurutili-
sationcoutumièredurable,sontrespectées,sousréserve
desdispositionsdelalégislationnationaleetdesobliga-
tionsinternationalesenvigueur,etsontpleinementinté-
gréesetprisesencomptedans lecadrede l’application
de la Convention, avec la participation entière et effec-
tivedescommunautésautochtonesetlocales,àtousles
niveauxpertinents.»
Objectif E.19
« D’ici à 2020, les connaissances, la base scientifique et
les technologies associées à la diversité biologique, ses
valeurs,sonfonctionnement,sonétatetsestendances,et
les conséquencesde sonappauvrissement, sontamélio-
rées,largementpartagéesettransférées,etappliquées.»
Objectif E.20
«D’icià2020auplustard,lamobilisationdesressources
financières nécessaires à la mise en œuvre effective du
Plan stratégique 2011-2020 pour la diversité biologique
de toutes les sources et conformément au mécanisme
consolidé et convenu de la Stratégie de mobilisation
des ressources, aura augmenté considérablement par
rapport aux niveaux actuels. Cet objectif fera l’objet de
modificationsenfonctiondesévaluationsdesbesoinsde
ressourcesquelesPartiesdoiventeffectueretnotifier.»
CIT 2013 -201678
Cadre logique
anneXe 5
axes prioritaires
1.Protéger,restaurer,géreretvaloriserdurablementlesécosystèmes
2.Intégrerlaconservationdesécosystèmesdanslespolitiquesdedéveloppement,danstoutesleursdimensionssectorielles
3.Renforcerlespartenariatsentreacteursfrançaisetacteursdespaysd’interventiondel’AFDpourunemeilleuregouvernancemondialedelabiodiversité
Finalité
Fairedelaconservationetdelamiseenvaleurdurabledesécosystèmesunmoteurdecroissanceinclusiveetunfacteurdedéveloppementdurabledanslespaysd’interventionsdel’AFDetlesOutre-merfrançais
79Biodiversité
objectifs
1.1.Etendreetaméliorerlaprotectiondesécosystèmes,lesrestaurer,avecetaubénéficedespopulationslocales
2.1.Renforcerlapriseencomptedelabiodiversitédanslesprojetsetprogrammessoutenusparl’AFD
3.1.RenforcerlescapacitésdesacteursduSuddelabiodiversité
3.2.Renforcerlespartenariatsaveclesacteursinternationauxinfluents
3.3.Accompagnerl’internationalisationdesacteursfrançaisdelabiodiversité
2.2.Faciliterlesinvestissementsprivésaméliorantlaconservationdelabiodiversité
2.3.Fairepartagerlescoûtsdelaconservationdelabiodiversitéentrelesacteurséconomiques
1.2.Valoriserlabiodiversitéaubénéficedespopulationslocalesparledéveloppementdesfilièresdurables
1.3.Financerdurablementlaprotectiondelabiodiversité
1.4.Renforcerlespolitiquesetinstitutionspubliquesetprivéeschargéesdelaprotectiondelabiodiversité
activités
Airesprotégéesmarinesetterrestres
Intégrationdelabiodiversitéetanalyseex-anteEetSdetouslesprojets
Formation,productiondeconnaissances,améliorationdesinstrumentsdefinancement
IUCNetONGinternationales
Entreprises,recherche,Institutionsfrançaisesspécialisées,associations
Lignesdecréditetfondsd’investissementsécoresponsables
Paiementpourservicesenvironnementaux,fondsdecompensationdespertes
Filièresdevalorisationéconomiquedurable,certification
Paiementpourlesservicesenvironnementaux,fondsfiduciaires,compensation
Comptabilitédelabiodiversité,REDD+imagessatellite
CIT 2013 -201680
Engagements biodiversité de l’AFD sur la période 2000-2012
anneXe 6
Unecartographieduportefeuilledesprojetsdel’Agence
portantsurlabiodiversitéapermislamiseenplaced’une
basededonnéesrassemblantpourlapériode1996-2008
l’ensemble des projets dédiés à la biodiversité ou ayant
une contribution majeure à la biodiversité39. Cet exer-
cice s’est appuyé sur une conception de la biodiversité
centréesur lagestiondurabledesécosystèmeset inclut
notammentl’appuiausecteurdesairesprotégées,de la
forêt, de la pêche et de l’aquaculture, la protection des
bassins versants, l’environnement naturel urbain et l’as-
sainissementdeseauxrejetéesenmilieunaturel.Lecalcul
effectuéincluségalementlesdépensesdeproductionde
connaissances relatives à la biodiversité. Il ne comprend
pas les projets dédiés à l’agriculture, sauf si ceux-ci
comportent des objectifs écologiques explicites. Cette
basededonnéesaétécomplétéepourlesactivités2009,
2010et2011.
Surlapériode2000-2012,l’activitédel’AFDenfaveurde
labiodiversités’élèveà758,9millionsd’euros.Cetteacti-
vitéaétémultipliéepar10surlapériode,passantd’une
dizainedemillionsd’eurosàprèsde100millionsd’euros.
En 2012, l’activité « biodiversité » s’est élevée à 141,2
millionsd’euros.Ellereprésente2,3%desengagements
del’AFDoctroyésen2012.
* Projets FFEM portés par l’AFD. Ils ne sont plus pris en compte à partir de 2010.
** Dont 12 M€ pour compte de tiers.
Les projets Chine « efficacité énergétique » (120 M€) et Laos « développement urbain » 2M€, bien que déclarés en « contribution secondaire biodiversité » ont été retirés de la sommation 2009 biodiversité, faute de motifs techniques suffisants. Le projet d’appui à l’environnement de l’Ile Maurice (APE 120 M€) n’a finalement pas été retenu faute de contribution effective à la biodiversité en 2009.
*** Engagements totaux de l’AFD (pays étrangers, Outre-mer) hors FFEM et hors PROPARCO.
39 Cf. Corbier-Barthaux C., Amouche A., Briand C., Cartographie de portefeuille des projets biodiversité. Analyse sur la période 1996-2008, AFD, Dpt Recherche/Division Évaluation et Capitalisation.
enGaGements Biodiversité de l’aFd (en millions d’euros)
Donsbiodiversité
Prêtsbiodiversité
FFEM*
Totaldesengagementsbiodiversité
TotaldesengagementsAFD***
PartdelabiodiversitédanslesengagementsAFD***
2000 2002 2004 2006 2008 20102001 2003 2005 2007 2009 2011 2012
0,00 5,30 7,40 67,54 25,90 26**13,27 11,30 18,50 33,17 33,62 9,70 38,30
9,00 0,00 0,00 17,40 89,40 91,008,20 9,00 0,00 0,02 49,08 71,60 102,90
2,28 0,94 3,90 5,47 0,502,96 0,87 1,86 0,89 1,49
11,28 6,24 11,30 90,41 115,80 117,0024,43 21,17 20,36 34,08 84,19 81,30 141,20
1257 1724 1644 2790 3810 59061381 1735 2166 3148 5362 6144,2 6168,5
0,9% 0,4% 0,7% 3,2% 3% 2%1,8% 1,2% 0,9% 1% 1,6% 1,3% 2,3%
81Biodiversité
Chaque grand biome présente des caractéristiques
propresdeproductivitéetderésilience.Chaqueterritoire
doitfairel’objetdedispositifsparticulierspourlagestion
durable de ses écosystèmes. Cette gouvernance résulte
de l’histoire naturelle mais aussi de l’histoire humaine.
Comprendre et agir sur les dynamiques de développe-
ment et de conservation des territoires impliquent de
mobiliser des compétences en sciences de la vie et en
sciencesdessociétés.
Ainsi les tenures foncières, les droits d’usage sur des
ressources communes, les règles locales de gestion des
ressources, les modalités de juste partage des usages et
avantages,sont-ellesàlafoisspécifiquesauxécosystèmes
etauxculturesdespopulationsquienvivent. Ilest,par
conséquent,impossibledeproposerdesprincipesdécon-
textualisésdegouvernancedesécosystèmes.Onciteicià
seule findepréciser lecontexted’interventionde l’AFD
quelques spécificités des enjeux, menaces et solutions
pourchacundesgrandsbiomesdelaplanète.
les milieux tropicaux de savane et les forêts sèches
Lesmilieuxintertropicauxaridesàsubhumidesnonfores-
tiers, où l’agriculture et le pastoralisme sont possibles
couvrentplusde60%desterritoiresdespaysendévelop-
pement,etunepartieplus importanteencoredesterri-
toiresdespaysditsprioritairesd’interventiondel’AFD.En
Afrique,c’estsurcesterritoiresquelabiomassedegrande
faune est naturellement la plus importante, tandis que
les densités humaines, selon notamment les conditions
pédoclimatiques,yvarientdequelquesindividusaukm²
àplusde100.
Lesprincipalesproblématiquesdelagestiondelabiodi-
versité, des espaces naturels et des ressources biolo-
giquesdanscesterritoiressontlessuivantes:desrythmes
rapidesdeconversiond’écosystèmesnaturelsenparcelles
agricolesquivontvraisemblablementseconfirmerdans
ladécennieàvenir,desconflitsimportantsentrehumains
et faune sauvage, des valeurs patrimoniales des espaces
naturelsfortesmaisrapidementdégradables,permettant
une exploitation touristique ou cynégétique lucrative
(AfriqueEstetAustrale),ounon(situationtrèsdégradée
enAfriquedel’Ouestetcentrale),avecdescapacitésde
récupérationassezrapide(faune,végétation,sols)quand
lesconditionssontréuniesetlessolspastropdégradés).
Les questions foncières et de reconnaissance des droits
locaux, celle de la décentralisation de la gestion des
ressourcesforestières,cynégétiquesetdecueillette,celle
de la bonne gestion et valorisation locale des réserves
forestières et de production de bois énergie, de la
production cynégétique et des aires protégées, celle de
l’émergence d’une société civile forte et entreprenante
sur ces questions, sont au cœur des problématiques de
gestion durable des ressources biologiques dans cette
zonecrucialeenmatièrede luttecontre lapauvreté.En
Afrique de l’Ouest et centrale, cette zone traverse une
véritablecrisedelabiodiversité,avecdeseffondrements
deproductivitédesécosystèmesetdespertesd’espèces
sauvages sur les trente dernières années. La mobilisa-
tionetmiseenœuvredelaConventiondeRiocontrela
Désertification concerne directement cette zone et ses
ressourcesnaturelles.
les milieux méditerranéens
Dans le bassin méditerranéen, les problématiques de la
gestiondelabiodiversitésontessentiellementliéesàune
combinaisondepressionstoutestrèsfortessurleshabi-
tats et les ressources. Au niveau terrestre, il s’agit avant
tout de pressions d’urbanisation et d’artificialisation
des côtes, de prélèvements en eaux, et d’une situation
très contrastée entre les rives Sud et Nord concernant
les ressources fourragères et forestières (en simplifiant
surpâturageetdéficitdereplantationforestièreauSud,et
dépriseagricoleetincendiesauNord).Lessolutionsrepo-
sentlàessentiellementsurlaGestionintégréedeszones
côtières et la planification spatiale, sur la mise en place
Spécificités des grands biomes
anneXe 7
CIT 2013 -201682
anneXe 7
dezonesdedéfends,surlagestiondesressourcespasto-
ralesetforestières,etsur laprotectiondesécosystèmes
producteursd’eaudouce.Auniveaumarin,lespressions
sont liées aux conséquences d’un transport maritimes
des plus intenses au monde (pollutions, macro-déchets,
dérangement, espèces invasives), aux pollutions tellu-
riques,à lasurexploitationdecertainesespècesdepois-
sons,etàl’impactdesaménagementsetactivitéscôtières
surlesmilieux(destructiondesherbiers,etc.).
Les solutions consistent notamment en une meilleure
mise en œuvre des réglementations environnementales
(lutte contre les dégazages, équipement en STEP, appli-
cationdequotasdepêchefondéssurlesdonnéesscienti-
fiques,respectdesprotectionsdulittoral,applicationdes
pénalités, renforcement de la gouvernance régionale de
laMéditerranée),enlamiseenAiremarineprotégéede
10%delaMéditerranée(côtessédimentairesetlagunes,
canyons,herbiers,montssous-marinsetc.),etlasensibili-
sationsystématiquesdetouslesacteurs.
Plusieurs instruments régionaux existent, tels que le
protocole de Barcelone et ses centres thématiques et
protocoles, le Plan Bleu, de nombreuses AMP, les poli-
tiquesrégionalesdepêche,ainsiquedesacteursœuvrant
àl’échelledubassinsurlessujetsdelabiodiversité(UICN
Malaga, WWF Marseille) et bailleurs (France, Espagne,
Italie ; Fondation Prince Albert II de Monaco, Fonda-
tionMAVA,etc.).Autotal,lasituationdelabiodiversité
terrestreetmarinedanscetespacegéographiquevariede
moyennementdégradéeàextrêmementdégradée.
les forêts tropicales humides
Lestroisprincipauxmassifsforestierstropicauxetéqua-
toriaux (Amazonie, Bassin du Congo, Asie du Sud-Est)
couvrentenviron2,2milliardsd’ha,soit55%ducouvert
forestiermondial.Lesenjeux,tantglobauxquelocauxde
biodiversité,derégulationduclimat,qued’économieet
dedéveloppement,sontindépassablesetfontfaceàdes
pressionsetdynamiquesimportantesetcontrastées.
DansleBassinduCongo,assezpréservéautotal,lespres-
sionssontessentiellementliéesàladéfricheagricoledes
petitesexploitationsplusnombreusesdontlapénétration
est facilitée par le développement des infrastructures, à
l’exploitation forestière non durable, aux prélèvements
non durables de faune, aux défriches pour plantations
agro-industrielles et élevage à grande échelle. Les solu-
tions,dansuncontextedegouvernancepubliquefaibleou
inexistante,doiventmobiliserunecombinaisondesolu-
tions,dont lamiseenplacesystématiquedesméthodes
d’exploitationforestièredurableetàimpactlepluslimité
possible, lerenforcementdesservicesforestiers(terrain,
administration, suivi des concessions…) et de la société
civile,l’appuiaudéveloppementlocaldurabledel’agricul-
turefamiliale,lamiseenplaceetlabonnegestiond’aires
protégées forestières, la gestion durable de la faune
forestière et le renforcement de la police de la nature,
le développement d’outils de suivi locaux, nationaux
et régionaux des couverts forestiers et de leur état. La
mobilisationdelafinancecarbone(marchésvolontaires,
FCPF40,etc.)peutdeveniruneforcemajeurecontribuant
àlamiseenœuvredecessolutions,notammentàtravers
du financement de la déforestation évitée (REDD+), si
sontrésoluesdanslesprochainesannéeslesquestionsde
financement,defiabilitédesscénariietdelacomptabili-
sationcarbone,d’ayantdroitetdegouvernancelocale,et
d’inclusioneffectivedeladimensionbiodiversitédansles
critèresdevérificationetdesuivi.
Sanspouvoirtraitericiendétaillessituationscomplexes
del’Amazonieetdesforêtsdel’AsieduSud-Est,ilfauty
souligner les dimensions plus importantes de défriche-
ment pour l’agriculture intensive, l’élevage ou l’agricul-
turedeplantation,descapacitésinstitutionnellessouvent
plusfortes,etunrecoursactifauxoutilsdeprotectionet
de gestion durables (aires protégées, aires d’extraction,
airesindigènes,certification,planification),ennotantdes
progrès fragiles en Amazonie et une situation se dégra-
danttrèsrapidementenAsieduSud-Est,notammenten
Indonésie.
les milieux d’eau douce et les zones humides
Couvrantenviron500millionsd’haàtraverslemonde,les
zoneshumides jouentunrôlecrucialdans larégulation,
40 Forest Carbon Partnership facility, http://www.forestcarbonpartnership.org/
83Biodiversité
lestockage,l’épurationdelaressourceeneauethéberge
deshabitatsnaturelsextrêmementproductifsetrichesen
espèces.Leursservicessontd’autantpluscruciauxquand
ces zones se situent en zone aride, de savane ou médi-
terranéenne.LeXXesiècleavupourtantcesmilieuxêtre
réduitsdeprèsde30%,notammentenEurope,enAsieet
enAmériqueduNord,dufaitdudrainageetdelaconver-
sionàl’agriculture,entrainantunepertedeservicesenvi-
ronnementauxévaluéàplusde1000€parhadezone
humideperdu.
Les rivièreset fleuves sont,eux, soumisàdesprocessus
derupturedecontinuitéécologiquedufaitdesouvrages
quiy sontconstruits,àdesétiages toujoursplusbasdu
fait des prélèvements et des fonctionnements hydroé-
lectriques,àlapollutiondufaitderejetsnontraités,àla
surexploitation des poissons. Les solutions, préconisées
notamment par la Convention de Ramsar consistent en
laprotectiondessitesprioritaires, lagestionetvalorisa-
tion durable des zones humides, à des approches terri-
toriales intégrées (GIRE, gestion et aménagement de
bassinsversants),unegestionadéquatedesprélèvements
etdesdébitsminimumsdeséquipementssurrivièreset
d’équipements de mécanismes de franchissement pour
lespoissons,desgouvernancesinclusives, la luttecontre
les pressions (pollutions, gestion quantitative de l’eau,
surexploitationd’espèces,artificialisationetdrainage),le
renforcementdescapacitésdesgestionnaireslocauxetle
suivinationaletrégionaldel’étatdeszoneshumides.
les océans et les zones côtières
Lesocéans,quicouvrentlesdeuxtiersdelaplanète,sont
le régulateur essentiel de la machine thermique plané-
taireetduclimatvia leséchangesocéan-atmosphère, la
circulation océanique, et en tant que premier puits de
carbone.Cesontdesgisementsderessourcesminérales,
d’immenses réservoirs d’énergie et de biomasse mais
aussi des points d’accumulation des pollutions et des
déchets.Lesécosystèmesmarinsetcôtierscontribuentà
lasécuritéalimentaireetà lasantéd’environ2milliards
d’humains,enfournissantdesbiensetdesservicesdontla
valeurtotaleannuelleaétéestiméeàprèsde30milliards
dedollars,telsqueletourisme(9,6milliardsdedollars),
lespêches (5,7), laprotectioncôtière (9) labiodiversité
(5,5)etlaséquestrationducarbone.
À cette problématique générale correspondent des
enjeuxgéographisésjustifiantuneapprocherégionaleen
cohérence avec les mandats de l’AFD : la Méditerranée
(pollutions marines, anthropisation du littoral, concur-
rence pour l’espace avec de forts impacts sur la pêche
et le tourisme, qui est une des principales richesses de
larégion), l’Afriquesubsahariennede l’Estetde l’Ouest
(gouvernance, arbitrages entre consommation locale
et exportation, rente halieutique et emploi, valorisa-
tion locale des captures, protection des milieux fragiles
(mangroves,lagunescôtières,érosion,coopérationrégio-
nale), l’Outre-mer(Francetroisièmepuissancemaritime
mondiale, biodiversité exceptionnelle, 10 % des récifs
coralliens,pollutions,anthropisation,surexploitationdes
ressources,protectiondescôtes).
les milieux insulaires
Labiodiversitéinsulaire(sontévoquéesicilespetitesîles
despaysendéveloppementetnonpaslesIlescontinents
oupayscommeMadagascaroul’Indonésie)secaractérise
pardestauxd’endémicitéparfoistrèsélevésetuneforte
expositionàdespollutions,surexploitationsounuisances
diversesexacerbéesparlesconditionsgéographiquesou
économiqueslocales(exigüitéconduisantàdesdégrada-
tionsd’espacessensiblespourlaréalisationdesinfrastruc-
tures et du développement urbain, difficulté à financer
l’assainissementetlagestiondesdéchets…).
Les espèces invasives y ont souvent un fort impact. La
protection des côtes et des risques naturels sont des
fonctions particulièrement importantes des forêts,
mangroves,récifscoralliensdanslesîles.Danscesmilieux
fragiles, encore plus qu’ailleurs, l’accent doit être mis
sur des dispositifs intégrés comme la gestion des zones
côtières incluant les bassins versants. Ces dynamiques
insulaires concernent autant de nombreux États étran-
gersoùintervientl’AFDquelescollectivitésd’Outre-mer
françaises.
CIT 2013 -201684
Projets cofinancés FFEM-AFD sur la période 2009-2012
anneXe 8
n° projet FFem
CZZ145101
années de décision
2009
intitulé du projet
Appuiaufondsd’investissementVerdeVentures
CZZ145401 2009Développementdefilièreséconomiqueséco-certifiéespourl’approvisionnementdumarchédel’aquariophilieàpartirdepost-larvesdepoissonsetcrustacésrécifauxduPacifiqueSud
CZZ154501 2010Appuiàl’éco-certificationdesconcessionsforestièresenAfriquecentrale(ECOFORAF)
CZZ160301 2010ForêtsetadaptationauchangementclimatiqueenAfriquedel’Ouest(ACFAO)
CCN103701 2010Projetde«carbonerural»etderenforcementdecapacitésdanslesprovincesduSichuanetduYunnan
CZZ168601 2012Appuiauxbanquespourlefinancementdelagestiondurabledesforêtstropicaleshumides
CZZ166701 2012ProjetRESCCUE(RestorationofEcosystemServicesagainstClimateChangeUnfavorableEffects)
CZZ175301 2013Contributionàlagestiondurableetàlaconservationdumilieumarindanslazonesud-ouestdel’océanindien:appuisauxinnovationslocalesetauxpartenariats
CMX102101 2012ProtectiondelabiodiversitéetdesforêtsduCorridorAmeca-Manantlan
CZZ175601 2012ProduitsnaturelscertifiéspourpréserverlabiodiversitéetappuyerledéveloppementlocalenAfriqueaustrale
CMZ109601 2010AdaptationauchangementclimatiquedansleparcnationaldesQuirimbas
CZZ175401 2012 SEPDéveloppementdurable
CCF115101 2012 PiloteREDD+intégrédanslarégionforestièredusud-ouest
CKE105002 2011 ProjetdeconservationauNordKenya
85Biodiversité
Financement aFd (en euros) Financement FFem (en euros) montant total (en euros)
2463860 990000 7038846
700000 500000 1200000
90000 1500000 3712500
350000 1640000 3909025
73800000 1000000 75300000
15000000 2700000 18344000
4500000 2000000 12053000
2000000 1200000 8873000
600000 1500000 5477500
1000000 900000 3100000
4000000 1000000 8456566
1500000 1500000 5454000
5000000 1500000 10500000
8000000 1500000 12642000
Pays
Afrique/Régional
PacifiqueSud/Régional
Afrique/Régional
Afrique/Régional
Chine
Afrique/Régional
Pacifique/Régional
Afrique/Régional
Mexique
Afrique/Régional
Mozambique
Afrique/Régional
Centrafrique
Kenya