Parcours structural et intelligence territoriale
Gérard Beaudet, urbanisteProfesseur titulaire, Institut d’urbanisme
Une culture du projet
Une culture du projet au sens architectural et urbanistique
Une culture projective
le substrat géographique est un espace isotrope qualitativement différencié par une mécanique des forces
Une culture du projet
l’établissement est produit par la projection sur l’espace géographique de structures sociales et économiques qui agissent en l’occurrence comme des forces
les technologies spatialisées (télégraphe, chemin de fer, électricité, téléphone, télévision, automobile, avion, internet, etc.) banalisent la contrainte géographique et favorisent l’émergence d’un espace isotrope
le projet architectural et urbain réalise la mise
en forme des forces
L’expansion en « tache d’huile », une représentation usuelle de la croissance urbaine
Source: Saint, Andrew (dir.) (1999) London Suburbs, English Heritage.
The City
Westminster
L’observation empirique de l’établissement montre toutefois que ce dernier n’est pas constitué par le déploiement isotrope sur un substrat indifférencié de formes concrètes répondant à une fonction première, utilitaire
Le concept d’archipel (C. Veltz, L’économie d’archipels; J.M. Leniaud, Les archipels du passé, etc.) semble davantage approprié pour rendre compte de différenciations au demeurant croissantes et ce, malgré les prétentions des chantres de la technologie et des défenseurs de la globalisation
Une conception contredite par les faits observables empiriquement
Plus spécifiquement, la géographie structurale permet de poser le problème des modalités d’articulation d’un espace projeté – par les urbanistes et les aménagistes – et d’un espace émergeant en reconnaissant la lourdeur de la contrainte morphogénétique en regard des intentions aménagistes
structures spatiales de surface
substrat géographique
structures profondes émergente
s
segmentation spatiale
Source: Desmarais http://www.erudit.org/documentation/eruditPolitiqueUtilisation.pdf
ém
erg
en
ce
Morphodynamique de l’établissement: l’apport de la géographie structuturale
Niveau de surface/valorisation économique/dynamique d’occupationformes empiriques
Niveau intermédiaire/valorisation géopolitique/dynamique d’appropriationforme abstraite
Niveau profond/valorisation anthropologique/dynamique d’investissement
L’espace profane émerge de la création d’un centre organisateur sacré (le vacuum) qui est engendré par des processus d’ordre mythico-rituel. Le vacuum introduit une discontinuité et une différenciation du substrat géographique en domaines qualitativement différenciés. Des trajectoires de mobilité (focalisantes et diffusantes) articulent des dynamiques d’appropriation en fonction desquelles se réalisent les occupations.
G. Desmarais et G. Ritchot (2000) La géographie structurale, L’Harnmattan.G. Ritchot (1999) Québec, forme d’établissement; étude de géographie régionale structurale, L’Harmattan.
La contrainte structurale
La morphogenèse des agglomérations répond d’un mécanisme de régulation interne. La structure morphologique abstraite est « le produit involontaire d’interactions multiples entre des acteurs très nombreux » (Pumain, 1998 : 353).
Sa reconnaissance « conduit à admettre le primat d’un ″déjà là″ qui conditionne la pérennité de l’établissement, mais n’entretient qu’un rapport distancié avec les formes architecturales où il était habituel de l’assigner » (Le Couédic, 1999 : 70).
Cette structure se caractérise par la stabilité relative d’une « architecture identifiable parce que persistante » (Pumain, 1998 : 353) et par son potentiel de contrainte à l’égard des interactions sociales et des interventions à des échelles méso et micro.
En d’autres termes, la morphogenèse
mobilise et dynamise les forces à l’œuvre dans l’espace géographique.
Cette contrainte serait le résultat d’une stabilité structurale qui caractérise tous les systèmes complexes. Ceux-ci possèdent en effet « des propriétés macroscopiques globales émergentes provenant d’interactions collectives coopératives-compétitives. Ils sont singuliers, en grande partie contingents (non concrètement déterministes, i.e. présentant une sensitivité à des variations infinitésimales de leurs conditions initiales et de leurs paramètres de contrôle). Ils sont historiques et résultent de processus d’évolution et d’adaptation. Ce sont des systèmes hors équilibre possédant une régulation interne leur permettant de demeurer à l’intérieur de leur domaine de viabilité »
Petitot, J. (1997) « Vers une physique de l’esprit : les sciences humaines comme sciences de la nature », Visio, Vol. 2, N° 2, p. 27-41.
La villeDes positions sur un échiquier que se disputent des acteurs
Des cases d’emblée dotées de valeurs positionnelles en vertu d’un processus de segmentation spatiale
L’exemple de Londresde la création d’une tension fondatrice au
renouveau métropolitain actuel
Inscrire dans le temps long ou s’inscrire dans
le temps long ?Événementiel
ConjoncturelStructurel
Histoire urbaine
Urbanisme
Morphogenèse
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StructuralMacro structure abstraite
Formes construites observables empiriquement
STRUCTURE
Une forme de formes
Un rapport fonctionnel
(location location location)
Un rapport topologique
Form
follo
ws
fun
ctio
n
Gilles Ritchot Le Québec, Québec, Montréal, Rome, l’Occident
Gaëtan Desmarais Paris et autres villes de France
Isabelle Marcos Lisbonne
Gérard Beaudet Montréal, le Québec, le Québec touristique, Ottawa-
Gatineau, LondresSerge Gagnon
La ruralité québécoise, Le Québec touristique, Ottawa-Gatineau
Rémi Guertin Québec, les premiers chemin de fer
Isabelle Laterreur Le projet urbain, Drummondville
Karl Dorais Kinkaid Ottawa-Gatineau
Samuel Rousseau Trois-Rivières
Quelques applications