Transcript
Page 1: Back To The Garage #DIY

BACK!TO! THE!

GARAGE!Un web doc de SABINE BLANC & FLO LAVAL!

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!« Tout le monde fait du DIY sans le savoir. Mais, même sʼil nʼa rien de révolutionnaire, ce mouvement, ou plutôt cet acronyme, D.I.Y., traduit bien un phénomène de société. »! !!

Eric Donfu, sociologue à la Sorbonne !

DIY.! DO IT YOURSELF.! FAIS-LE TOI-MÊME !!

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Un documentaire sur lʼhistoire du DIY.!

Un webdoc collaboratif.!Apprendre, jouer et faire ensemble.!

Des contenus périphériques web!et 2nd écran smartphone.!

Le #murDIY participatif via Twitter!!

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RESUME & CONCEPT!

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Partie 1 : Résumé du projet et concept du webdoc!

Le garage est le lieu de la bidouille par excellence. Nos grands-parents y réparaient leur première voiture, Steve Wozniak et Steve Jobs Apple y ont monté les premiers Apple. Universel, intergénérationnel, cet espace parle à tous.!

Cʼest dans lʼun de ces garages que démarre lʼaventure de notre webdoc  : le Garage Moderne à Bordeaux. Au cœur dʼun vieux et immense hangar aux allures de cathédrale de la récup, ce garage associatif propose à tout le monde de venir réparer sa voiture ou tout autre moyen de transport. Cʼest un lieu dʼéchange, de partage où lʼon peut aussi venir prendre un verre et organiser des activités culturelles.!

Le webdoc Back to the garage propose une plongée dans lʼunivers du DIY (« Do It Yourself », « faites-le vous-même ») en se plaçant du point de vue dʼun internaute qui a un projet de construction/bidouille en tête et qui vient parcourir le webdoc afin dʼy trouver des idées et des réponses concrètes pour parvenir à son objectif de création personnelle.!

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Partie 1 : Résumé du projet et concept du webdoc!

Ces deux entrées possibles dans le webdocumentaire offrent tout au long de leur consultation des ponts entre les deux lectures :!1 : Chaque personnage qui nous raconte le DIY propose ses propres tutoriels tout au long du film linéaire. Les tutoriaux peuvent ainsi être consultés comme un dictionnaire pour ceux qui ne comprendraient pas les termes techniques utilisés dans les propos. !

2  : Tous les tutoriels réalisés par les personnages du film linéaire sont regroupés dans la boite à outils. Depuis les tutoriels, il est possible de revenir sur les chapitres du film où lʼon fait le portrait de ces personnages.!

Béatrice Aspart, la directrice et fondatrice du lieu, est en pleine réparation. Elle propose à lʼinternaute qui vient dʼarriver sur le web doc de rentrer dans lʼaventure par deux chemins possibles :!

Une plongée dans lʼhistoire du DIY,!depuis un demi-siècle, ses origines variées, ses espoirs, ses dérives…!

Découvrir la boite à outils du garage,!où chacun peut venir y chercher des tutoriaux en tous genres (mécanique, électronique, artisanat, etc.) ou des liens vers des sites de tutoriels.!

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1-1 Un Whole Earth Catalog 2.0!!

Le Whole Earth Catalog est une parution mythique qui a préfiguré les pratiques actuelles de la bidouille nées grâce à lʼessor dʼInternet. Il a été lancé en 1968 par Stewart Brand, un Américain touche-à-tout dont le parcours illustre ce que le journaliste américain Fred Turner a appelé le passage « de la contre-culture à la cyberculture », pour reprendre le titre de son ouvrage. !Concrètement, cet ouvrage est un fourre-tout participatif qui propose des outils aussi bien matériels quʼintellectuels pour changer la société, comme des «  catalogues dʼoutils mécaniques  », des «  périodiques dédiés à la vie communautaire  », des « dômes géodésiques » ou encore des « canoës ». !!Cʼest une sorte de Whole Earth catalog 2.0 que le web doc proposera aux internautes. Selon leurs parcours et leurs envies, les internautes pourront venir consulter, jouer, collaborer, au sein du webdoc.!

Le webdoc est alors participatif et collaboratif : le projet veut impliquer les internautes bidouilleurs, leur apporter des outils, tutoriaux et des ressources à même de les aider dans leurs travaux.!Il offre aussi la possibilité aux bidouilleurs de se rencontrer et de faire émerger des projets communs. !Le webdoc est ouvert, il ne cherche pas à remplacer les initiatives déjà existantes sur le web (communautés DIY, plateformes de tutoriels). Il propose des interactions et des partenariats avec tous les acteurs du DIY qui seront intéressés.!!

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Partie 1 : Résumé du projet et concept du webdoc!

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LE GARAGE!

Une histoire du DIY!

film linéaire!

Lʼinternaute!

Lʼinternaute a la possibilité de découvrir de façon classique le monde du DIY à travers un documentaire linéaire de 52 minutes. !

1-2 Architecture : une découverte à trois étages!

CONSULTER!

Partie 1 : Résumé du projet et concept du webdoc!

1/6!

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LE GARAGE!

Une histoire du DIY!

film linéaire!

La boite à outils!

les tutoriaux du Garage!

Lʼinternaute!

Au cours du visionnage du film linéaire, lʼinternaute peut plonger dans la boîte à outils pour approfondir sa connaissance dʼun outil présenté, avant de revenir dans le documentaire. Ou explorer plus avant encore de façon active…!

1-2 Architecture : une découverte à trois étages!

CONSULTER!

Partie 1 : Résumé du projet et concept du webdoc!

2/6!

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LE GARAGE!

Une histoire du DIY!

film linéaire!

La boite à outils!

les tutoriaux du Garage!

Lʼétabli wiki!documentation, plans, etc.!

Lʼinternaute! Lʼinternaute bidouilleur!

Le webdoc est une ressource pertinente pour tous les bidouilleurs qui ont un projet.!Lʼétabli wiki propose de la documentation, des plans téléchargeables, etc.!Le projet est aussi participatif : tout le monde peut venir ajouter des documents ressources et des tutoriaux.!

1-2 Architecture : une découverte à trois étages!

CONSULTER!

Partie 1 : Résumé du projet et concept du webdoc!

3/6!

2nd écran!Apparition sur

smartphone des éléments de tuto pour réaliser les objets présentés

dans le doc.!

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LE GARAGE!

Une histoire du DIY!

film linéaire!

La boite à outils!

les tutoriaux du Garage!

Lʼétabli wiki documentation, plans, etc.!

Lʼinternaute! Lʼinternaute bidouilleur!

Pour pousser encore davantage la cohérence, lʼétabli se fera aussi espace web collaboratif où les bidouilleurs se retrouvent pour réaliser des projets ensemble. !

DIT, Do It Together !

1-2 Architecture : une découverte à trois étages!

CONSULTER!

Partie 1 : Résumé du projet et concept du webdoc!

4/6!

COLLABORER!

2nd écran!Apparition sur

smartphone des éléments de tuto pour réaliser les objets présentés

dans le doc.!

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LE GARAGE!

Une histoire du DIY!

film linéaire!

La boite à outils!

les tutoriaux du Garage!

Lʼétabli wiki!Do It Together!

Lʼinternaute! Lʼinternaute bidouilleur!

Les tutoriaux et les envies créatives des bidouilleurs donnent lieu à des possibilités de gamification au sein du webdoc.!è Quels sont les outils et tutoriaux quʼil faut ajouter à son « panier » pour réussir un objet de bidouille ?!è Depuis Twitter chacun peut rajouter ses idées et pratiques DIY. Le #murDIY permet de publier les tweets directement sur le mur dʼexpression libre du webdoc.!

1-2 Architecture : une découverte à trois étages!

Partie 1 : Résumé du projet et concept du webdoc!

5/6!

CONSULTER! JOUER!COLLABORER!

Le Panier à tutoriaux des bidouilleurs!

Le #murDIY Twitter!

2nd écran!Apparition sur

smartphone des éléments de tuto pour réaliser les objets présentés

dans le doc.!

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LE GARAGE!

Une histoire du DIY!

film linéaire!

La boite à outils!

les tutoriaux du Garage!

Lʼétabli wiki!Do It Together!

Lʼinternaute! Lʼinternaute bidouilleur!

1-2 Architecture : une découverte à trois étages!

Partie 1 : Résumé du projet et concept du webdoc!

CONSULTER! JOUER!COLLABORER!

Le Panier à tutoriaux des bidouilleurs!

HORS DU GARAGE!

Partenariats avec plateformes et

projets DIY!

Le projet est ouvert et collabore avec des projets DIY partenaires déjà existants sur le web (plateformes de tutoriels, communautés DIY… ).!

6/6!

2nd écran!Apparition sur

smartphone des éléments de tuto pour réaliser les objets présentés

dans le doc.!Le #murDIY

Twitter!

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NOTES DES AUTEURS DU PROJET!

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Réalisations :

* Cybermilitants (doc 52’, TV5 Monde, 2013) * Au Pays des Lions de la Teranga (doc 52’, TV5 Monde, 2011) * Rencontres Africaines des histoires d’Hommes et de football (web doc, TV5 Monde, Orange Sport TV, 2010) * Entre Vents et Marais (doc 52’, Région Aquitaine, 2011)

Partie 2 : Notes dʼintention et de réalisation!2.1. Notes d’intention

FLO LAVAL!

DIY, trois lettres qui font lien entre mes souvenirs dʼenfance, auprès de mon grand-père et de son établis, et mes rencontres dʼaujourdʼhui au cœur des hackerspaces et des fab lab dʼEurope et dʼAfrique. Les travaux des jeunes bidouilleurs et hackers de ma génération mʼont très vite fasciné. Pour eux, créer, transformer, détourner les objets sont des actes politiques, des réponses concrètes aux dérives du monde capitaliste. Filmer leur action, raconter leur démarche, cʼest pour moi un moyen de participer à la vie en collectivité quʼils nous proposent.!Mon grand-père avait aussi cette démarche. Son souvenir me rappelle que ce qui mʼattire le plus dans lʼémergence du DIY, cʼest que ce nʼest justement pas nouveau. Le DIY perpétue un désir transgénérationnel de repenser notre monde et notre rapport aux objets. Raconter le parcours de ces passionnés à la pointe du DIY me renvoie à mes propres questionnements. Raconter leur chemin personnel cʼest un peu aller à la rencontre du mien.!

SABINE BLANC !

Quand jʼétais petite, le bricolage nʼétait guère sexy. Maintenant il sʼappelle le DIY et cʼest devenu un véritable phénomène de mode. On exalte de nouveau la capacité à faire soi-même ou mieux encore à faire avec les autres, de pair à pair, à « mettre les mains dans le cambouis » pour reprendre le cliché consacré. Quitte à oublier quʼil sʼinscrit dans une longue tradition, souvent politique. !

Voilà plusieurs années que je documente et réfléchis à lʼenjeu de ces nouvelles pratiques, en tant que journaliste. Jʼai déploré parfois les raccourcis et le manque de réflexion de fond sur les nouveaux enjeux du DIY dans un monde qui traverse une triple crise économique, écologique et spirituelle : comment faire sens de nouveau, dans notre rapport aux objets et à la technique ? !

Le questionnement a fini par dépasser mon travail de journaliste pour devenir celle dʼune citoyenne repolitisée au sens étymologique du terme, « polis », la cité en grec. Les promesses seront-elles tenues pour nos enfants ? !

Publications :

* Hackers, bâtisseurs depuis 1959, Owni éditions * Web doc en cours sur les hackers dans la cité arabe * Demain, des usines dans nos salons (Le Monde Diplomatique) * Les fab labs en route vers le Grand Soir (Owni.fr) * L’impression 3D vend son âme (Owni.fr) * Le “Do it yourself” se boboïse (Owni.fr)

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Partie 2 : Notes dʼintention et de réalisation!

2.2. Notes de réalisation!2.2.1 - Filmer à hauteur des mains

Le verbe «  faire » est au centre de toute la réflexion sur les intentions de réalisation du film. Par «  faire », nous entendons bien évidemment ici constituer, fabriquer, créer. «  Faire soi-même » nous ramène à l’action première, celle de « faire » avec le premier de nos outils  : nous-même, notre corps, nos mains. Nous touchons alors à la dimension quasi charnelle du DIY. De l’enfant qui joue au hacker qui bidouille, il y a toujours une relation entre des esprits et des objets. Cette relation se fait par le corps, et en premier lieu par les mains. Nous voici alors au cœur de ce qui motive nos intentions de mise en scène  : filmer le rapport entre l’homme et les objets qu’il crée par l’intermédiaire des outils à disposition. Le premier d’entre eux étant le corps, les mains. Cette relation intense, nous souhaitons la retranscrire en filmant à hauteur des mains et des machines. C’est de leur point de vue que nous découvrons notre sujet. Les mains en action, en relation directe avec les outils, les machines, la matière. Leurs mouvements, leurs chorégraphies dictent le rythme du film et nous guident dans les univers de chacun de leur propriétaire. Elles sont ainsi les portes d’entrée vers les personnages qui nous feront pénétrer le monde du DIY. 2.2.2 - Autant d’univers que de personnages

Le hack, la bidouille, la récup, sont dans l’ADN du DIY. Les objets sont bricolés, transformés, détournés, de leur fonction initiale et de la catégorie d’usage qui leur était impartie

initialement. C’est dans cet état d’esprit que nous voulons appréhender les protagonistes de notre film.

Ces derniers ne rentrent pas dans des cases prédéfinies, étroites. Nous voulons mettre en avant leurs univers originaux, hors des catégories de caractère trop simplistes. Pour reprendre une expression du sociologue Michel de Certeau, nous appréhendons nos personnages comme des « braconniers » qui ne se laissent pas enfermer sur un territoire donné. Par leur démarche singulière, ils vont piocher dans plusieurs cases afin de se constituer un univers qui leur est propre. Ainsi, pour chacun de nos personnages, nous nous attacherons toujours à nous rapprocher au plus près de son monde. Sa caractérisation ne s’arrête pas à l’usage d’une certaine machine, à la création d’un type d’objet ou de telle tendance donnée du DIY. Il y a son environnement singulier, ses lieux, ses rêves multiples, décalés, peut-être même parfois en contradiction avec sa vision du DIY. Un détail inattendu de son quotidien peut constituer une formidable accroche pour réaliser portrait tout en nuances du personnage. C’est ici que nous viendrons poser notre regard, notre caméra. Si les plans sont resserrés pour filmer les mains, ils sont ici plus larges afin de découvrir les hommes en lien avec leurs univers. D’un regard, d’une composition de cadre, nous découvrons alors toute la richesse de leur environnement. Il y a les éléments prédominants, le personnage et ses machines. Mais il y a aussi les petits détails plus discrets, surprenants, contradictoires, peut-être incohérents ou anachroniques, qui apportent subtilité, nuance, richesse aux portraits de nos personnages.

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Partie 2 : Notes dʼintention et de réalisation!2.2. Notes de réalisation!2.3 - Au rythme de la joyeuse bidouille!Les espoirs et les utopies qui sont nés du DIY influenceront le rythme du film. Cʼest lʼaction, lʼesprit positif des personnages, lʼénergie des machines, qui dictent le tempo du documentaire.!Les grandes séquences du film seront accompagnées, ponctuées, par des transitions dynamiques, entraînantes, parfois inspirées des montages de vidéo clip. Elles pourront représenter des moments de détente après une séquence intense, une respiration après une explication technique, une pause dʼévasion après des échanges riches en sens.!La découverte des lieux et des univers se fera au rythme des machines qui le composent. Le montage rapide, elliptique, de leurs actions permettra la naissance de véritables mélodies originales. Bien entendu, ce procédé sera utilisé avec modération, sans desservir la compréhension et la structure du documentaire.!

2.4 - De la matière sortira le sens!Enfin, cet esprit bricolage trouvera toute sa symbolique dans la mise en images des titres, des textes et des séquences dʼimages animées qui apparaitront tout au long du documentaire. Le DIY (re)donne du sens aux objets, aux matières. Ainsi, cʼest de ces mêmes objets et matières que nous découvrons le chemin quʼemprunte le documentaire. !De lʼactionnement dʼune perceuse ou dʼun fer à souder apparaîtra alors le titre dʼun chapitre du film. Des mouvements

de la pointe dʼune imprimante 3D, nous découvrons lʼanimation dʼun graphique ou dʼune frise chronologique. Une scie découpe un objet et nous découvrons dans sa tranche un nom de lieu. Sur un établi, des objets sʼaniment en stop motion jusquʼà fusionner en un nouvel élément, fruit dʼune technique DIY, etc.!

Empruntant à lʼunivers du réalisateur Michel Gondry, ces animations sont autant le fruit dʼun travail de post-production que dʼéléments de bidouille et de bricolage dʼune mise en scène improvisée devant la caméra. Ce mélange du réel au virtuel illustrera alors à quel point la philosophie DIY se développe autant devant un ordinateur que dans les établis.!!

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TRAME LINEAIRE DU WEBDOC!

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Partie 3 : Trame linéaire du webdoc & ses personnages!3.0. Introduction!Dans un hangar vide et sombre, il y a au milieu de la pièce une boite rectangulaire. Nous pouvons entendre à lʼintérieur le bruit dʼun mécanisme.Voix off  : «  Dans cette boite, il y aurait, selon certains experts, la révolution de demain. Pas un gadget à la mode, pas un produit dernière tendance. Non. Il y aurait la vision dʼune nouvelle société capable de dépasser les règles du capitalisme et de la société de consommation. »Alors que nous nous rapprochons de cette boite, le bruit à lʼintérieur devient de plus en plus prégnant. Son rythme sʼaccélère. Le bruit évoque une créature métallique.Voix off  : « Les grandes évolutions de lʼhumanité ont souvent été accompagnées par des innovations techniques. Quʼelles en aient été les causes où les conséquences est un vaste débat,   il nʼen demeure pas moins quʼelles en furent les symboles : la maîtrise du feu à la Préhistoire, lʼimprimerie à la Renaissance, lʼélectricité et la révolution industrielle, Internet et la société de lʼinformation, etc. »La caméra sʼest désormais tellement avancée de la boite que lʼon ne voit désormais plus que cette dernière à lʼécran. Des mains se posent sur la boite et la soulèvent. Nous découvrons alors une imprimante 3D en pleine action.À chaque exemple de révolutions apparaissent sur la boite des mots-clefs et des dessins qui illustrent ces révolutions.!

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Partie 3 : Trame linéaire du webdoc & ses personnages!3.0. Introduction!

Voix off : « Ceci est une imprimante 3D. Une imprimante 3D peut imprimer des objets à partir de plans numériques simples. Un nouveau gadget ? Réfléchissez-y une minute  : demain une telle machine pourrait bien imprimer nʼimporte quel objet, un accessoire de téléphone, des lunettes ou bien même une voiture ! Non ceci nʼest ni de la science-fiction, ni un rêve dʼadolescent geek… »La caméra recule, nous découvrons alors de nouveau le hangar. Mais cette fois-ci ce dernier nʼest plus vide. Il y a des dizaines de personnes de tous âges qui sʼactivent autour dʼateliers de bricolage. On y devine aussi bien des activités dʼartisanat, de déco, dʼinformatique. Une joyeuse effervescence dans laquelle tous sʼactivent.Voix off  : «  Ici, lʼimprimante 3D nʼest déjà pas un gadget, mais plutôt le symbole dʼune nouvelle ère, celle de la fabrication numérique personnelle.  Ici, vous êtes dans un fab lab. Un fab lab est un espace ouvert à tous, on y pratique lʼapprentissage de pair à pair, on y échange, on  partage ses travaux, ses bidouilles. Aux Etats-Unis, en Europe, en Afrique, un peu partout comment à pousser ces laboratoires joyeux. Se réapproprier les moyens de production : Karl Marx en rêvait, ici chacun y travaille à sa manière. Il nʼy a pas de hiérarchie. Il y a juste trois lettres pour un acronyme : DIY. Do It Yourself ! »!

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Partie 3 : Trame linéaire du webdoc & ses personnages!3.1. Aux origines du DIY!

Les origines du DIY sont multiples. Si lʼon part du principe que nous parlons dʼun état dʼesprit qui valorise la débrouille, lʼautonomie, la curiosité, lʼindépendance aussi bien intellectuelle que matérielle, alors il est vieux comme lʼhumanité.!

Le terme  « hacker » est apparu pour la première fois au sens où nous lʼentendons maintenant au sein du TRMC, le club de modèles réduits ferroviaires du prestigieux MIT aux Etats-Unis dans les années 60. Des gamins de vingt ans à la curiosité sans bornes vont donner naissance à lʼinformatique moderne en détournant de leur usage initial les ordinateurs de lʼépoque, dʼimmenses bahuts destinés à la recherche scientifique et militaire. !

Les mouvements de la contre-culture et de contestation de la société de consommation des années 60-70 vont aussi contribuer à son essor, en le politisant, comme lʼa raconté Fred Turner dans From counterculture to cyberculture. !

Le fameux Whole Earth Catalog  de Stewart Brand est un catalogue fourre-tout participatif qui propose des outils aussi bien matériels quʼintellectuels pour changer la société, qui sʼadresse à la communauté de ceux que Fred Turner appelle les « néo-communalistes ». !

Contrairement à dʼautres courants de la contre-culture, ils voient dans la technologie un outil dʼempowerment. Ils feront ensuite partie des pionniers de lʼinformatique personnelle, dans la

Silicon Valley : après le hack du logiciel, le software, cʼest au tour du matériel, le hardware, dʼêtre passé à la moulinette de la créativité des informaticiens. Cʼest la figure du maker,   liée à la culture américaine : cette idée que la nation américaine sʼest forgée à la force de sa créativité, donnant naissance à de grandes entreprises. !

Dès sa naissance, le mouvement punk exalte aussi lʼesprit DIY. Personne ne doit dicter au punk son destin ou sa manière de vivre. Il veut se débrouiller par lui-même, dans un but non lucratif, loin de la société de consommation. Lʼesprit DIY a aussi infusé dans de nombreux autres mouvements de la contre-culture comme lʼanarchie, lʼautogestion, le situationnisme.!

Personnes, lieux, objets, événements :

* Steven Levy, auteur de Hackers, heroes of the computer revolution, ouvrage de référence, reviendra sur les débuts du hacking au MIT.

* Fred Turner retracera l’histoire de Stewart Brand et la communauté du Whole Earth Catalog.

* Le Homebrew Computer Club, le club d’informatique qui a vu naitre les premiers PC, Altair 8800, l’Apple I et II

* Nous reviendrons sur la façon dont les punks ont développé l’auto-production musicale.

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Partie 3 : Trame linéaire du webdoc & ses personnages!

3.2. Les bidouilleurs 2.0!En ce début du XXIème siècle, lʼesprit DIY trouve un second souffle, boosté par le numérique. Ce qui fait la singularité actuelle du DIY, cʼest son rapport au collectif, au collaboratif. Il ne sʼagit pas de bricoler seul dans son garage, mais bien de faire ensemble. Cet esprit est à la fois la motivation et la conséquence du développement dʼInternet. La mise en réseau permet la production et la diffusion du savoir par le collectif et non par une élite ou un groupe isolé. !Le numérique a aussi accru les capacités du bricoleur moderne, entre autres grâce aux machines-outils assistées par ordinateur dont le prix se démocratise : découpe-laser, fraiseuse et lʼoutil emblématique, lʼimprimante 3D. !Les hackers sont les moteurs de cette révolution. Ceux qui bidouillent les objets et techniques à disposition pour en détourner lʼusage et en créer de nouveau. Ils ont joué un rôle fondamental dans le développement et la démocratisation de lʼinformatique, ainsi que de lʼInternet. La communauté des makers, très forte aux Etats-Unis, moins subversive, joue aussi un rôle important.!Leurs créations, aussi bien dans le software et que dans le hardware ont insufflé une nouvelle dynamique à lʼesprit DIY et à ses nouveaux lieux où il sʼexpriment désormais : fab lab, hackerspace, makerspace, etc. !Ils ont donné naissance à un écosystème décrit par Chris Anderson dans son livre Makers, qui se développe surtout dans les pays occidentaux et en particulier aux Etats-Unis. !

Personnes, lieux, objets, événements :!

* Lʼimprimante 3D grand public comme symbole du triomphe de lʼopen source et de lʼopen hardware, avec la RepRap qui a donné lieu à de nombreuses variantes dont la plus célèbre est la MakerBot. !* LʼAnglais Adrian Boywer, un des pères de la RepRap et Bre Pettis qui a créé une entreprise à succès en vendant ses modèles dʼimprimante 3D, et qui a co-créé le hackerspace NYC Resistor. !* Des Hollandais ont développé leur modèle Ultimaker au fab lab dʼUtrecht, le Protospace. !* Massimo Banzi, le créateur dʼArduino, nous montrera comme son microcontrôleur bon marché open source est devenu incontournable, que lʼon fasse un capteur dʼhumidité ou une voiture radiocommandée. !* Etsy est une plate-forme à succès de vente en ligne dʼobjets faits à la main ou anciens, des bijoux aux vêtements en passant par la décoration, son slogan :“une place de marché que nous créons ensemble”.!* Mitch Altman, co-fondateur de Noisebridge, nous racontera comment les hackerspaces ont pris leur envol depuis 2007 ; Neil Gershenfeld, à lʼorigine du concept de fab lab, reviendra sur le développement de ce réseau. !* Lʼessor de la communauté des makers, des Etats-Unis à la Chine, sera évoqué avec Dale Dougherty : les Maker Faire, le magazine Make, le site de vente MakerShed. Un mouvement populaire et aussi un business bien rodé. !* Catarina Mota, vice-présidente de lʼOpen Hardware Association, co-fondatrice dʼopenMaterials et dʼaltLab, le hackerspace de Lisbonne, parlera de la structuration de lʼopen hardware.!* Les grandes enseignes de bricolage traditionnelle, comme Leroy-Merlin,  surfent aussi sur lʼengouement pour le DIY. !

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Partie 3 : Trame linéaire du webdoc & ses personnages!3.3. Du DIY bobo au DIY de crise!Lʼécosystème du DIY donne, non sans raison, le sentiment dʼêtre un phénomène pour riches occidentaux. Cependant, le DIY ce nʼest pas quʼune mode « bobo ». En période de crise, le « faire par soi-même » sʼavère une démarche salutaire face aux ravages de la crise économique mondiale. Il (re)devient alors ici aussi une démarche politique. !Au cœur dʼun bidonville de pays émergent, comme pour les villes occidentales dévastées par la desindustrialisation, les habitants ne peuvent compter que sur leur propre énergie et ingéniosité. Le DIY est alors un renouveau qui préfigure peut-être la société de demain : une économie locale post-industrielle basée sur la bidouille et le partage. On y redécouvre le travail collaboratif dans des ateliers de récup-bricolage, la recherche dʼautosuffisance alimentaire et la culture du potager. Les citoyens veulent ainsi reprendre en main leur mode de vie,  leur manière de consommer et de nouer des liens sociaux dans un espace post-productiviste.!

Personnes, lieux, objets, événements :!

* Bilal Ghalib, dont lʼassociation Gemsi aide à créer des hackerspaces dans les pays du Maghreb et au Moyen-Orient, du Maroc à lʼIrak. !* Depuis 2009, chaque année, une Maker Faire Africa, est organisée dans un pays dʼAfrique. !* En Chine, cʼest même lʼEtat qui encourage le développement dʼespaces de fabrication numérique personnelle. !* Le réseau des fab lab sʼest étendu jusquʼen Afghanistan ou au Ghana, permettant de trouver des solutions à des problèmes locaux. !* Mais même des lieux naguère symbole de la richesse des pays occidentaux se tournent vers le DIY, à lʼimage de Detroit, qui essaye de redémarrer en mode DIY. !* Dans les Repair café et les Self Garage, les gens réapprennent à mettre le nez sous le capot, au sens propre. !* Pour lutter contre le gaspillage et la malbouffe industrielle, des mouvements sont nés comme les Disco Soupe, où lʼart de récupérer des fruits et légumes dont la grande distribution ne veut plus pour les préparer  en musique avant de les déguster gratuitement. !

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Partie 3 : Trame linéaire du webdoc & ses personnages!3.4. La révolution DIY ?!Certains craignent que le mouvement ne soit récupéré, de même que la micro-informatique et lʼInternet lʼont été, comme lʼont montré les trajectoires dʼApple et lʼexplosion du web marchand. Une fois de plus, lʼimprimante 3D cristallise lʼenjeu : le dernier modèle de la MakerBot, lʼimprimante 3D grand public, nʼest pas entièrement open source. Du coup une partie de sa communauté a vivement critiqué cette volte-face. !Sans compter la réaction des industries basées sur la propriété intellectuelle, qui se sentent menacées par la montée en puissance de cet esprit dʼouverture. Pour reprendre le titre dʼun livre blanc de lʼorganisation américaine de défense des libertés numériques Public Knowledge, “Ce sera formidable sʼils ne foutent pas tout en lʼair : impression 3D, propriété intellectuelle, et la bataille sur la prochaine fantastique technologie disruptive”. !!Ou tout simplement que la communauté du DIY bidouille à la marge, sans pousser davantage le potentiel politique, par choix et laisse de côté la seule question qui vaille au fond : quel sens donnons-nous à ce mouvement ? Quel est lʼintérêt de faire soi-même plein de gadgets ? Retourne-t-on in fine dans une forme de consumérisme à vide (avide) ?!

Personnes, lieux, objets, événements :!!* Makers de Chris Anderson, où la poursuite dʼune vision productiviste : à la recherche de « the next big thing ». !* Avec Michael Weinberg, de Public Knowledge, nous reviendrons sur des exemples récents montrant la crispation autour de lʼimpression 3D avec : les premières demandes de retrait de plan dʼimprimante 3D ou encore le procès intenté par 3D Systems contre Formalabs pour violation de brevet.!* MakerBot, de lʼopen source au propriétaire.!* Mitch Altman sʼest publiquement opposé Make car ils sont financés par DARPA, lʼagence de recherche de la Défense américaine. !

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* [email protected]!06 83 49 70 [email protected] 52 39 74 37!


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