Promenade du Moulin Ruiné et du Bois Brûlé, 3e D.I. U.S., juillet 1918 - 1
DOSSIER DE PROMENADE COMMENTÉE
Promenade du Moulin Ruiné et du Bois Brûlé, 3e D.I. U.S., juillet 1918
Clés :
Période : du 15 au 20 Juillet 1918;
Lieux : Moulins (02650)
Belligérants : Allemands, Américains, Français;
Latitude : 49.062141
Longitude : 3.53395
Titre : Promenade du Moulin Ruiné et du Bois
Brûlé, 3e D.I. U.S., juillet 1918
Thèmes : La 3e D.I. U.S. est confrontée à
l'attaque allemande du 15 juillet 1918.
Distances : - 7/8 km, assez forte montée au début
de l'itinéraire.
ATTENTION POUR CETTE PROMENADE
IL FAUT UNE BOUSSOLE !! La 3
e D.I. U.S., est une "grosse"division, comme le sont les divisions américaines en 1917 et 1918 (4
régiments, organisés en 2 brigades) (18815 fusils, 72 canons de 75, 36 de 155), alors qu'à la même époque
les Allemands et les Français, qui ont abandonné la structure "quaternaire", ont des divisions à 3 régiments
d'infanterie.
La 3e D.I. U.S. se compose de la 5
e Brigade qui comprend le 4
e et le 7
e R.I. U.S., et de la 6
e Brigade qui
comprend le 30e et le 38e R.I. U.S.. La 3e Division américaine est commandée par le général Dickmans
La répartition des forces de la 3e D.I. U.S. avant l'attaque. Notre promenade a lieu dans les lignes du 38
e
R.I.U.S., à la limite et en liaison avec la 125e D.I..
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0 – Départ de la promenade du
Moulin Ruiné et du Bois Brûlé
Après avoir quitté le parking à côté de la
mairie de Mézy-Moulins et du monument
au 38e R.I. U.S., sur la N3, empruntons
l'itinéraire suivant :
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En longeant la lisière du bois, pendant 750 mètres, vers le
Sud, (vous n'avez pas oublié votre boussole !) vous
découvrez, à votre gauche l'amorce d'un chemin, arrêtez-
vous pour étudier le paysage , à l'ouest, au-delà des vignes.
Nous sommes à 190 mètres d'altitude, le Surmelin, en bas,
est à 64 mètres.
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La voie ferrée, et son talus, parallèles à la Marne,
vont offrir aux combattants américains des avant-
postes, une ligne d'appui que les Allemands, déjà
fortement éprouvés par le bombardement de contre
préparation, n'arriveront pas à totalement enfoncer.
On peut s'étonner que la préparation d'artillerie
allemande n'ait pas totalement écrasé, comme dans
d'autres secteurs de l'attaque du 15 juillet, les 2 ou 3
kilomètres immédiatement au sud de la Marne ? Ne
voulaient-ils pas trop écraser, trop "labourer", la voie
ferrée afin de la remettre en état rapidement ? Ont-ils
sous-estimé les capacités de résistance des
Américains ?
La 1re
position de résistance (aussi appelée "ligne de
l'Aqueduc", dans les documents américains, même
quand elle s'en éloigne) est affaiblie par la vallée du
Surmelin qui traverse la position et qui offre une
voie d'infiltration pratique pour l'adversaire si les
défenses sur les hauteurs sont aveuglées.
C'est pourquoi les Allemands ont prévu, le 15 juillet,
des tirs d'obus fumigènes sur les coteaux de la vallée
comme on peut le voir sur cette copie de carte
d'allemande.
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1 – Comment expliquer la différence dans la réussite ??
Comment expliquer, que devant nous, vers l'Ouest et le Nord, les allemands on échoué dans leur tentative de
prise de possession de la rive Sud de la Marne, alors que dans notre dos, à l'Est et vers le Sud, la percée est
réussie ??
Parmi les explications possibles le relief et la position de l'Artillerie du 38e C.A. peut nous donner une
indication. En effet dans les Souvenirs du Général de Mondésir qui commande ce C.A. on peut lire :
" Dés le début de juillet, nous nous aperçûmes que nos tirs d'artillerie sur les bois au nord de la Marne,
amenaient de fréquentes explosions de petits dépôts de munitions, ce qui nous permit de conclure à des
préparatifs sérieux de la part de l'ennemi en vue d'une installation importante d'artillerie dans ces bois, et
cela ne pouvait être que dans le but de tenter un franchissement de la rivière. D'autre part, le calme du côté
allemand était inusité, preuve qu'ils cherchaient la surprise. Nos coups de main nous avaient rapporté des
prisonniers dont les interrogatoires confirmaient nos déductions.
Sur les fronts voisins, les prisonniers parlaient le même langage. Le G. Q. G. sut ainsi pertinemment que
l'ennemi voulait tenter à bref délai, le passage de vive force de la Marne.
A partir du 8 juillet, et pendant trois jours (les 8, 9 et 13), je fis exécuter, suivant un programme bien étudié,
des tirs nombreux à ypérite dans les bois de la rive droite et sur certains ravins. Je fis lancer 30.000 obus de
75 et 1.000 de 105, chargés en ypérite. Nous sûmes plus tard par des prisonniers que ces tirs avaient causé
de graves pertes à l'ennemi, et lorsque j'eus passé la Marne et visité les abords de la position allemande, je
constatai moi- même que j'avais empêché de sortir des bois tout un équipage de pont léger dont j'admirai la
finesse et l'élégance. J'avais donc réussi, grâce à ces tirs préventifs, à amener un vraie gêne dans les
préparatifs de notre adversaire.
…… Des déserteurs alsaciens firent savoir la veille que l'attaque était commandée pour la nuit du 14 au 15;
l'heure même fut indiquée, minuit 10, heure française.
Je l'appris de l'armée à 18 heures, le 14. Nous étions parfaitement parés. J'avertis tous les corps de troupe et
tous les états-majors.
Depuis longtemps, j'avais organisé les tirs de mon artillerie tant pour notre défense en quelque sorte
courante, qu'en prévision d'une attaque éventuelle. Mes ordres furent exécutés à la lettre aussi bien par les
canonniers américains que par les français. D'ailleurs, mon commandant de l'artillerie, le colonel Vincent,
était excellent.
Dès le 30 juin, dans mes instructions, je lui prescrivais ceci :
" Même en plein jour, en cas d'attaque, on doit s'attendre à des brouillards artificiels et opaques, masquant
tous les objectifs sur la rivière. Les tirs doivent donc pouvoir s'exécuter dans l'obscurité. ". Les réglages
étaient faits naturellement de jour, à l'avance. Ainsi, j'étais paré pour une attaque de nuit.
…………..
Conformément aux ordres de l'armée, tout fut disposé pour entamer les tirs prévus comme contre-
préparation, vingt minutes avant l'heure H des Allemands, c'est-à-dire à 11 h. 50. Je n'avais plus rien à faire
qu'à attendre.
………….
Soudain, un bruit de tonnerre éclata et le ciel s'emplit de lueurs fulgurantes. C'était mon canon. Vingt
minutes après, nouveau tonnerre un peu plus lointain et nouvel embrasement du ciel à l'horizon. C'était le
canon allemand qui commençait son oeuvre. "
Ce texte, sans ambiguïté, insiste sur le rôle important que joue l'artillerie alliée dans la désorganisation
allemande. Mais l'artillerie utilisée est très largement une artillerie à tir tendu, compte tenu de la distance
entre les batteries et les objectifs allemands à atteindre.
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Or, l'Artillerie Alliée risque d'être contre battue si elle est trop proche du bois de Barbillon, elle doit donc
être au Sud-Est, de Château-Thierry. Elle va être très efficace sur le Bois de Barbillon et toute la vallée de la
Marne, jusqu'à Jaulgonne, car les trajectoires tendues n'ont aucun relief pour leur faire écran au Nord de
Fossoy et de Crézancy.
Par contre, l'énorme massif, sur lequel nous sommes, qui part de Varennes et se dirige au Sud vers Condé-
en Brie, forme un écran que les trajectoires d'artillerie doivent écrêter, les obus iront se pendre dans la forêt
de Ris, feront des dégâts, mais les troupes et les matériels, dans la vallée, entre Barzy et Sauvigny, subiront
nettement moins de pertes que les troupes plus à l'Ouest. Elles seront donc plus performantes dans leur
assaut du 15 juillet, ce qui explique leur succès initial.
2 - Où est passé la 6e Compagnie du 5
e Grenadiers ?
Voici ce que les Allemands, de la 6e Cie, voient lorsqu'ils débouchent du Bois Brûlé
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Où est passé la 6e Compagnie du 5
e Grenadiers ?
Elle est commandée par le lieutenant Oberg. Comme ses collègues il a reçu pour mission de s'avancer vers
le sud sans trop se préoccuper des liaisons à droite et à gauche. Après avoir franchi la Marne, il s'avance,
comme les autres compagnies des 2e et 3
e Bataillons.
Quand les Américains contre-attaquent et que les deux bataillons s'établissent en arc de cercle, il n'est pas
touché par les ordres et continue sa progression vers le sud en suivant, tant bien que mal le barrage roulant,
et en combattant plusieurs fois des groupes U.S. sur les hauteurs est du Surmelin.
Au cours de sa progression il aperçoit sur les pentes opposées de la rivière de fortes colonnes allemandes
avançant également vers le sud. Alors, tout va bien ! (Ces colonnes allemandes aperçues par le Lieutenant
Oberg étaient, en réalité, des colonnes de prisonniers pris par les Américains et envoyé vers l'arrière. Cette
erreur, le Lieutenant Oberg ne fut pas le seul à la commettre notre aviation de reconnaissance, elle aussi les
a aperçues et les signale comme "de fortes colonnes allemandes s'avancent pour attaquer le Bois de la
Jutte.")
Toutefois, il envoie, plusieurs fois des estafettes en arrière et sur ses côtés afin de recevoir des informations
et des ordres, aucune ne revient. Les blessés sont renvoyés en arrière, les tués inhumés sommairement.
La petite troupe voit fondre ses effectifs.
Après avoir laissé Paroy sur sa droite, la 6e Compagnie aperçoit de fortes troupes américaines qui se
déploient, alors la compagnie s'organise défensivement sur un mouvement de terrain approprié et maintient
sa position malgré plusieurs attaques U.S.. Les pertes continuent, les munitions s'épuisent, des quatre
mitrailleuses légères, du départ, il n'en reste que deux, les deux autres sont hors service.
Avec soulagement, le Lieutenant Oberg et sa troupe voit la nuit venir et vers 22 heures, aussitôt après avoir
tiré quelques rafales de mitrailleuses, la 6e Compagnie parvient, discrètement, à s'éloigner vers l'arrière et
parvient à rejoindre les ligne de la 36e D.I. Allemande.
Aucune estafette n'était parvenue jusqu'à l'état-major.
De cette compagnie il ne reviendra que le lieutenant, 6 sous-officiers et 17 hommes.
ATTENTION, à partir de maintenant
sortez votre boussole !
Nous allons encore monter pendant environ 400
mètres en progressant à l'Est.
Restez sur ce chemin sans tourner à gauche trop
tôt.
Si vous perdez votre chemin revenez sur vos pas,
on peut se perdre très facilement dans ce vaste
massif forestier
Si vous êtes sur le bon chemin vous verrez cette borne
de limite de communes, photo de gauche.
Sur la photo du bas, voici l'endroit où il faut tourner à
gauche. Notez la position des arbres et la présence du
panneau rouge.
Si vous ne trouvez pas ce carrefour, revenez sur vos pas
et sortez de la forêt.
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Maintenant vous allez marcher au nord, pendant un bon kilomètre
Vous allez découvrir sur votre droite cet arbre avec ces panneau, vous êtes arrivé au Moulin Ruiné
3 – Les premiers combats pour le
"Moulin Ruiné"
Cet ancien moulin à vent était probablement déjà en ruine à la
fin du 19e siècle car sur les cartes militaires de l'époque il
apparaît déjà comme abandonné. On parle, sur certains
document, de Signal du Moulin Ruiné, parce qu'il a servi très
probablement de relais de télégraphe Chappe.
Il est notable que cette ruine est encore debout un siècle plus
tard et qu'il a subi, en plus, des outrages du temps ceux des
Artilleries allemande et alliée !!
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Le 15 juillet 1918, dans la nuit, sur la droite de la 3e D.I.U.S., la Compagnie E du 38
e R.I.U.S., fit échouer
une tentative de la 36e D.I. Allemande de traverser la Marne sur son front. Cette division avait beaucoup
souffert de la contre-préparation alliée, néanmoins elle réussit à traverser en force la Marne, à droite, dans le
secteur voisin, celui de la 125e D.I. et d'avancer rapidement vers le sud et le sud-ouest de Varennes.
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Vers 4 heures du matin, le 5e Grenadiers Allemand
avançait le long de la route et au pied de la colline à
l'est de Moulins, sur les arrières de la Compagnie E
du 38e R.I.U.S., la Compagnie F du 38
e R.I.U.S.
avança pour les intercepter vers 4h30 et après
plusieurs contre-attaques réussit en tenant le flanc de
la colline à l'est de Moulins.
Sur la crête, à l'est du Signal Moulin Ruiné, les
Allemands poussèrent vers le Sud. A 5h15 la
Compagne B du 38e R.I.U.S. ordonna de ce tenir prêt
pour une action immédiat dans le secteur de Paroy.
L'ennemi fut observé débouchant du bois au Nord-
Est de Paroy et la Compagnie B, avec des éléments
de la Compagnie D, prirent position au sud de
Launay, où elles furent dans un combat de tirs. A
5h55, le 1er
Bataillon ordonna aux Compagnies B et
D d'occuper la ligne de l'Aqueduc (comprendre la 1re
position). Vers 7 heures, ces compagnies
traversèrent Paroy et pendant la matinée contre-
attaquèrent le 175e R.I. Allemand vers le Signal du
Moulin Ruiné, en avançant à quelques distances vers
l'Est et dégageant cette partie du secteur de la 3e
D.I.U.S..
Le 3/38R.I.U.S., qui avait été mis en alerte, tôt dans la matinée, occupa la ligne du Bois au Nord et au Nord-
Est de Connigis. Pendant la matinée, le bataillon fut engagé et repoussa une troupe ennemi qui avait pénétré
dans le ravin à l'Est de Launay.
Sortie nord du bois, vers Varennes,
nous voyons également un peu vers
l'Est
4 – L'action en masse
du bombardement
aérien en 1918
De cet endroit sur notre gauche, nous voyons que la vallée de la Marne est très encaissée et nous avons vu
que l'Artillerie Alliée pouvait difficilement atteindre le fond de la vallée de la Marne et détruire les
passerelles, lorsque le relief offrait un écran protecteur. L'aviation va devoir prendre la relève de l'artillerie.
L'aviation de bombardement alliée va jouer un rôle primordial et la chasse allemande, elle va, essayer de
protéger les passerelles, les ponts et les bacs que les pionniers du Génie Allemand construisent et réparent
sans cesse au fur et à mesure de leur destruction.
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La proximité des terrains d'aviation des belligérants présentés sur cette carte nous donne une idée de
l'ampleur des combats aériens
Vous trouverez en annexe de ce dossier promenade un mini-dossier extrait de "L'Aviation Française de
Bombardement", édité chez Paul Hartmann, en 1939 et qui présente les combats aériens dans la Poche de
Château-Thierry vers le 15 juillet 1918.
N'oublions pas également que l'aviation est très largement utilisée par les deux belligérants comme "appui
feux" contre l'infanterie adverse, par des bombardements locaux mais surtout par des mitraillages sur
l'infanterie adverse lorsqu'elle est à découvert, ce qui est très fréquent dans cette guerre de mouvement. Les
chiffres des coups de mitrailleuses tirés lors des sorties aériennes, donnés dans le mini-dossier annexé,
donne une bonne idée de l'importance de cet "appui feux".
5 – Le jour est levé, on voit les Allemands dans la plaine …
A 10h37, l'aile droite de la 36e D.I. Allemande a été repoussée jusqu'à la ligne : Signal du Moulin Ruiné –
limite ouest de Varennes – direction nord-ouest jusqu' la Marne. L'ennemi ordonna à ses réserves d'avancer
vers l'ouest, depuis Reuilly-Sauvigny et d'attaquer la vallée du Surmelin.
A la 10e D.I. Allemande le 6
e Grenadier traversa la Marne des deux côtés de Mézy, sur le front de la
Compagnie G du 38e R.I. U.S. et de la Compagnie C du 30
e R.I. U.S.. La rive sud a été atteinte à 2h40 du
matin et à 3h30 l'ennemi tenait la voie en remblai à l'est de la gare de Mézy sous un feu puissant de front et
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de flanc. A 4h15, cette force fut contre-attaquée par les Compagnies G et H du 38e R.I. U.S. et repoussées
de l'autre côté de la rivière, le restant du régiment atteint la rive nord à 5h. A l'ouest de Mézy, des
Allemands pénétrèrent aussi loin que la voie ferrée, mais le village fut tenu jusqu'à plus tard dans la matinée
par une section de la Compagnie C du 30e R.I. U.S. et 2 mitrailleuses de la Compagnie de Mitrailleuse du
30e R.I. U.S.
Le 47e R.I. Allemand en réserve de la 10
e D.I. Allemande, reçut l'ordre de suivre les régiments qui attaquent
et de traverser la rivière sur un pont qui avait été construit à la pointe Est de l'île qui est devant de Mont-
Saint-Père, en face de la Compagnie C du 30e R.I. U.S.. Après un léger retard dû a l'achèvement de la
construction du pont, à 4h le 1/47 traversa la Marne. Les pertes infligées par des éléments de la Compagnie
C du 30e R.I. U.S., furent si lourde que l'avance du bataillon fut stoppée à environ 200 mètres au Sud de la
rivière et les survivants retraitèrent vers la rive Nord.
Compte tenu du délai pour achever le pont le 3/47 reçut l'ordre de traverser par bac à l'ouest de Mézy. En
quittant les abords Est de Mont–Saint-Père il fut pris sous un feu d'artillerie et de si puissants tirs de
mitrailleuses depuis le pont en ruine de Mézy qu'il ne put atteindre les bacs, le bataillon se dispersa dans les
bois au nord de Chartèves.
Le 2/47 reçut l'ordre de suivre le 1/47 au travers du pont à Mont-Saint-Père. En voyant que le 1/47 avait été
repoussé par la Compagnie C du 30e R.I. U.S., le 2/47 s'arrêta à la limite sud de Mont-Saint-Père et envoya
sa compagnie de mitrailleuses sur la rivière pour appuyer le 1/47.
Le mouvement du 47e R.I. Allemand vers Mézy fut contrarié également par les mitrailleuses du 30
e R.I.
U.S. installées à Mézy ainsi que par un détachement composé d'une section de mortiers Stoke et une section
de la Compagnie C du 30e R.I. U.S., dans le voisinage de la gare. Ces troupes avaient retraitées depuis Mézy
vers 8h et prisent position le long de la voie, entre la gare et la route conduisant vers le Sud, elles furent
renforcées vers 10h30, par des éléments de la Compagnie G du 38e R.I. U.S.. Cette force combinée tint la
position aux lisières sud de Mézy jusque vers 16h30, empêchant les hommes du 47e R.I. Allemands de
pousser vers l'Est.
Le 2/47 R.I. Allemand parvint à atteindre la voie ferrée vers 12h15 en tournant sa compagnie de gauche face
à Mézy.
6 – Le début de l'après-midi du 15 juillet
Sur la droite de la 3e D.I. U.S., les actions du 38
e R.I. U.S. menaçaient le flanc droit de la 36
e D.I.
Allemande. A 14h50, la 36e D.I. Allemande plaça les 3 bataillons de 175
e R.I. Allemand en ligne de front et
demanda un renforcement. Le 372e R.I. Allemand de la 10
e D. de Landwehr reçut l'ordre de traverser la
Marne à Passy-sur-Marne et à pousser en direction de la vallée du Surmelin.
Plus tard dans l'après-midi la 36e D.I. Allemande poursuivit ces attaques dans le flanc droit de la 3
e D.I. U.S.
avec trois régiments en ligne, mais à la fin de la journée, elle avait été incapable de prendre les pentes à
l'ouest des hauteurs au Sud de Varennes ou de repousser les Américains au-delà du Surmelin.
Pendant l'après-midi les compagnies de l'avant du 38e R.I. U.S. restèrent sur leurs positions d'origine le long
de la voie ferrée et sur la colline du Signal du Moulin Ruiné, tandis que le 3/38e R.I. U.S. tint sa position sur
la ligne des bois. La Compagnie M, sur l'extrême droite du bataillon, organisa une ligne de résistance, face à
l'Est en direction de la ferme des Etangs et repoussa une attaque lorsque les Français perdirent la ferme dans
l'après-midi. La compagnie suivante, à gauche, la Compagnie L, fut aussi engagée par les Allemands qui
entraient dans le ravin à l'Est de Launay.
A 14h15, le 1/38 R.I. U.S. reçut l'ordre de faire retraiter une des compagnies du secteur du Signal du Moulin
Ruiné et de la placer sur la rive ouest du Surmelin au nord de Crézancy, face à l'Est. La compagnie D et prit
cette position et la tint jusque vers 20h.
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A 14h20 le 2/38 R.I. U.S. reçut l'ordre
de retraité sur la ligne de l'Aqueduc et
de placer deux compagnies le long du
Surmelin face à l'Est. Le repli fut fait
simultanément, en deux groupes vers
16h30, la Compagnie H suivi par la
Compagnie G, glissèrent vers le Sud le
long du Surmelin et établirent leurs
positions vers Paroy. La Compagnie E
se retira sur les pentes à l'Est de
Moulins et prit position avec les
Compagnies B et F sur la 1re
position
(Aqueduct Line) et l'Est de Moulins.
Le détachement de la Compagnie C et
la section de mortiers Stokes du 30e
R.I. U.S., retraita avec la Compagnie
G du 38e R.I. U.S..
Vers midi la 73e D.I., qui venait d'être affectée au 38
e C.A., reçut l'ordre de contre-attaquer depuis l'arrière
de la 3e D.I.U.S., dans la direction du Nord-Est, au travers du Surmelin, afin de bloquer l'avance de
l'ennemi. Cette contre attaque fut faite à 19h30, mais rencontra une attaque allemande et fit très peu de
progrès. Néanmoins les troupes françaises reprirent la ferme des Etangs et la liaison fut établi avec la
Compagnie M du 38e R. U.S.
7 – La nuit du 15 au 16 juillet
Le 2/47R.I. Allemand réussit à implanter un avant poste dans le bois au Nord de Crézancy. Le 3/47 traversa
la Marne vers 19h et occupa le village de Mézy dans la soirée. Vers 21h le 1/38 R.I. U.S., moins les
Compagnies A et C reçut l'ordre de prendre position sur la ligne sur la ligne du Bois. La Compagnie D se
déplaça vers la ferme du Souvrien rapidement après. La Compagnie B resta sur la colline à l'Ouest du Signal
du Moulin Ruiné jusqu'au matin du 16 juillet, d'où elle partit pour une position sur la ligne du Bois dans le
secteur de Connigis.
A 23h le 2/38 R.I. U.S. reçut l'ordre de se déplacer vers une position en réserve. Conformément à l'ordre les
Compagnie G et H prirent position dans les bois au sud-ouest de Saint-Eugène, la Compagnie F se retira du
flanc ouest de la colline du Signal du Moulin Ruiné à 4h30 du matin, le 16, et la Compagnie E décrocha à
13h.
A 0h, le 16 juillet, la ligne de front du 38e R.I. U.S. était tenue par le 3/3 R.I. U.S. à l'Est de Launay et par
les Compagnies P, E et F, sur la colline à l'Est de Moulins.
Le 16, à 9h30, le 38e C.A. ordonna à la 3
e D.I. U.S. de repousser ses avant-postes vers leur position initiale
sur la Marne et de réoccuper sa position précédente, face au Nord, devant Fossoy et Crézancy, afin de
bloquer la vallée du Surmelin, sur le front de Crézancy et Paroy d'organiser solidement la rive gauche du
Surmelin, face à l'Est, en poussant aussi loin que possible des avant-postes sur la rive droite du ruisseau.
Dans ce secteur du 38e R.I. U.S., les Compagnies B E et F retirées du secteur du Moulin Ruiné pendant la
journée du 16, et la ligne entière du 3/38e R.I. U.S., devinrent le front. Deux compagnies françaises du 346
e
R.I. installées dans le Bois de la Jute furent rattachées au 38e R.I. U.S. afin de maintenir la liaison sur la
droite avec les Français. L'ennemi ne fit plus d'attaque organisée, bien qu'il pénétra dans Moulins et dans le
secteur de Paroy et il s'arrêta sur la ligne du 3/38e R.I. U.S..
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Sur la carte allemande de la page précédente nous avons en bleu sombre les limites d'attaque du "10 L"
Corps d'Armée Allemand avec ses 10e et 36
e D.I. Allemandes qui ont traversé la Marne le 15 juillet 1918.
Les limites du 38e C.A. sont à l'Ouest Château-Thierry (exclue) et à l'Est la vallée du Surmelin. C'est la 3
e
D.I. U.S. qui fait face à la plaine au nord de Crézancy.
En bleu ciel nous avons l'aqueduc de la Dhuis, qui offrira un intérêt défensif surtout sur la vallée du
Surmelin.
En violet, les voies ferrées, l'importante ligne de Paris vers l'Est, via Château-Thierry, via Épernay, (relié à
Reims), et via Châlons-sur-Marne, et la voie unique, à écartement normal qui arrive au Nord de Château-
Thierry en provenance de la voie ferrée qui passe par Fère-en-Tardenois, rattrape la Vesle et la voie Reims-
Soissons et de là Soissons-Laon. A partir de Mézy cette voie unique part plein Sud vers Montmirail,
Sézanne, Troyes. Cette ligne ferroviaire est indispensable pour ravitailler les Armées Allemandes qui vont
exploiter la percée du front en cas de succès à l'Est et à l'Ouest de Reims.