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Page 1: ATELIERS DE SIONDécoupe de mousses industrielles.De toutes ... · ATELIERS DE SIONOpération de cartonnage,découpe de formes qui serviront à confectionner des boîtes d’archives

2 GRAND ANGLE Jeudi 15 juillet 2010jfa -jpr -yx

CARTE BLANCHE

PIERRE MAYORAZ

Un chiffe d’affaires annuel de 6,5 mil-lions de francs, des salaires pour 4millions, 289 collaborateurs, les Ate-liers Saint-Hubert jouent un rôle nonnégligeable dans l’économie du can-ton au-delà de leur évidente impor-tance sociale. Là où beaucoup se-raient tentés de ne voir qu’une exten-sion des services sociaux travaille enfait une véritable entreprise soumiseaux mêmes obligations que sesconcurrentes sur le plan de la concur-rence et de l’adéquation de ses pro-duits au marché. Directeur des ate-liers, Yvan Rebord explique: «Nous de-vons nous adapter constamment à lademande.Ainsi, il y a quelques années,la révision et le contrôle de compteurs

électriques nous rapportaient 2 mil-lions de chiffre d’affaires par an. De-puis, la donne a changé avec le prix deces appareils qui coûtent désormaismoins cher neufs qu’un passage cheznous. Nous avons donc dû trouverd’autres sources de revenus.»

Baromètre de la crise. Les ateliers setrouvent aux premières loges des scé-narios de crise et reprise. «Nous sentonsbien les à-coups conjoncturels. Survientune reprise et nos clients reviennent im-médiatement. Il faut dire que nous tra-

vaillons dans des branches sensibles à laconjoncture comme l’horlogerie ou lamécanique», précise Yvan Rebord.Comme la plupart des autres entrepri-ses du canton, les ateliers ont réaliséune année 2008 record et subi un fortrecul en 2009, compensé en partie parl’arrivée de nouveaux clients. Yvan Re-bord: «Comme une autre société, nousprospectons tous les marchés possibles,notamment hors canton. Nous ne cher-chons pas à concurrencer la Chine et sescapacités de production infinies. En re-vanche, nous avons une belle carte àjouer dans des marchés de niche trop pe-tits pour intéresser de grands industrielset pour lesquels nous offrons des prixcompétitifs.»

D’excellente qualitéProduits réalisés par des person-

nes au bénéfice de l’AI ne rime pasavec qualité médiocre aux AteliersSaint-Hubert. L’entreprise travailleavec de grands noms de l’horlogerieou de la cosmétique qui exigent lemeilleur. Et s’ils poursuivent leur col-laboration avec les ateliers, c’estqu’ils obtiennent ce qu’ils désirent. Ilen va de même pour les contrôlespointus effectués sur certains appa-reils de mesure. Cette qualité indus-trielle se retrouve aussi dans les servi-ces. Les ateliers jouissent d’une ex-cellente réputation sur le plan de laconfidentialité qui leur a permis dedécrocher des mandats dans la saisieet la copie de données à la caisse decompensation notamment.

Emplois variés. Le travail aux ate-liers permet de compléter la rente AI,mais aussi de trouver une place dans lemonde du travail, chose peut-être au-tant si ce n’est plus importante. «Pourque nous puissions offrir ces perspecti-

ves au plus grand nombre possible,nous devons trouver des mandats dansdes domaines qui correspondent auxpersonnes que nous accueillons. Enmême temps, nous devons veiller à nepas faire de déficit,donc trouver les per-sonnes aptes à répondre aux besoins dela clientèle. Même si les collectivités fi-nancent l’entourage de nos travail-leurs, à savoir le personnel nécessaire etles adaptations des postes de travail,cetéquilibre, cette autonomie sur le planinstitutionnel constitue la plus grandedifficulté de notre travail. Nous finan-çons notre fonctionnement à hauteurde 65%. Le reste provient d’un contratde prestations avec l’Etat du Valais oud’aides comme celle de le Loterie ro-mande», explique Yvan Rebord.

«Nous devons nous comportercomme une entreprise innovatrice etdynamique, à l’image de ce que l’onvoit dans l’économie en général»,ajoute Jean-Marcel Papilloud, direc-teur adjoint. Les ateliers versent dessalaires compris en général entre 4,5et 9,5 francs de l’heure. «Ils peuventaller jusqu’à 20 francs dans certainscas», souligne Jean-Marcel Papilloud,qui précise: «Le salaire correspond àla capacité réelle des travailleurs,comme dans n’importe quelle entre-prise. Il n’est pas tenu compte de lagravité du handicap. Nous travaillonsen complément de l’AI qui considère,elle, ce paramètre.»

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àPierreMayorazRESPONSABLEDE LA RUBRIQUEÉCONOMIQUE

QUELQUES CHIFFRES

Les foyerset ateliersen bref� 1974: fondation� 4 sites: Sion, Granges,

Martigny, Monthey� 6,5 millions se francs de

chiffre d’affaires annuel� 4 millions de salaires� 289 collaborateurs� 65 cadres� 4,5 à 9,5 francs de salaire

horaire� 3 foyers� 37 places d’hébergement

L’économie commeRÉINSERTION�Avec près de 300 collaborateurs au bénéfice d’une rente AI, les

«Nous devonsnous adapterconstammentà la demande»YVAN REBORDDIRECTEUR DES ATELIERSSAINT-HUBERT

ATELIERS DE SION Découpe de mousses industrielles. De toutes lesformes, elles servent à la protection de différents produits.

ATELIERS DE SION Opération de cartonnage, découpe de formesqui serviront à confectionner des boîtes d’archives.

ATELIERS DE SION Des sacs très en vogue qui donnent une deuxièmevie à des bâches plastiques récupérées.

Yvan Rebord: «Nous devons nous comporter come une entreprise innovatriceet dynamique, à l’image de ce que l’on voit dans l’économie en général».

CONFIDENCES

CHRISTINE SAVIOZ

Alors qu'elle revient de plusieurs mois pas-sés à New York – la Ville par excellence –, le topmodel valaisan Alizée Gaillard adore la nature.Et plus encore les balades en forêt. «Comme j'aivécu presque toute ma vie dans le val d’Hérens,c’est un endroit que j'affectionne beaucoup et j'yreviens toujours pendant les vacances», souli-gne la jeune femme.

Ses endroits favoris dans la région héren-sarde sont nombreux. Mais comme Alizée Gail-lard entretient sa forme, elle choisit des lieuxdestinés à l'activité physique.

Telles les via ferrata de la vallée, dont celled’Evolène. «C’est ma préférée car elle est moinsfacile que celle de Nax, et lorsqu'on est au som-met, on a une super vue plongeante sur Evolène.La dernière fois que je l'ai faite, c'était l'étépassé.»

Cet été, Alizée y emmènera son amoureux,le skieur de l'extrême Dominique Perret. «Ilveut absolument découvrir cette via ferratadont je lui ai beaucoup parlé, car il ne la connaîtpas.»

Pourtant, la Valaisanne avoue avoir le ver-tige. «Quand j’entame la montée, j'ai vraimenttrès peur, puis j'arrive à surmonter ma crainte.Et ça devient alors un parcours de santé.» Alizéen'est pas du genre à faire une balade facile, àplat, à travers champs. Elle aime la difficulté etadore relever des défis, prendre des risques.«Pas trop de risques quand même! Je suis raison-nable, mais je n'aime pas quand c’est trop lisse.Et puis j'ai remarqué qu’avec l'âge, on devient deplus en plus trouillard. La peur augmente d'an-née en année. Plus on avance, plus on prendconscience du danger et ça nous freine.» Et Dieu

sait si Alizée Gaillard déteste les bar-rages.

L'un de ses parcours féticheslors de ses séjours en Valais est labalade de Bramois à Euseigne.«Ça prend quand même quelquesheures; on s'arrête en route pourpique-niquer, mais j'adore cetterandonnée. C’est calme et enmême temps, c’est un petit chal-lenge…»

Enfin, entre deux défis, la jeunefemme se reposera à l'alpage de Méribéoù ses parents gardent leurs vaches durantla période estivale. «C’est très serein là-haut,car il y a peu de monde. Les seulespersonnes que l'on voit sont celles quiviennent acheter du fromage.»

Quelques jours de répit enValais pour le top model avant des'envoler pour Bali avec son com-pagnon et de retourner à New Yorkpour son travail de mannequin dèsseptembre. Une femme comblée.

LES SECRETS DE... ALIZÉE GAILLARD

Alizée aime entretenir sa forme en gravis-sant l’une ou l’au-tre via ferrata.Ici celle de Nax.

LE NOUVELLISTE

HOFMANN

Alizée avoue avoir le vertige.«J'ai remarqué qu’avecl'âge, on devient de plusen plus peureux»

Photos CHRISTIAN HOFMANN

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Il se tiendra pour la troisième année consécutive sur les alpages d’Anzère à plus de 2000mètres d’altitude du 30 juillet au 1er août 2010.

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Le Nouvelliste Jeudi 15 juillet 2010 GRAND ANGLE 3

moyen, le social comme butAteliers Saint-Hubert S.A. travaillent comme une véritable entreprise qui fournit des produits de qualité.

JEAN-FRANÇOIS ALBELDA

«Certainespersonnesemployéeschez nous ap-préhendentles vacances.Il est aussi fré-quent de voirdes gens at-

tendre à 6h30 devant les ate-liers alors qu’ils commencentnormalement à 7h30.» Desexemples cités par le directeuradjoint Jean-Marcel Papilloud etqui témoignent de l’attachementréel des employés pour leur en-treprise. Cet enthousiasme n’estpas étonnant dans la mesure oùles Ateliers Saint-Hubert consi-dèrent «l’économie comme unmoyen et le social comme unbut», comme le rappelle le direc-teur Yvan Rebord. Et placent lefacteur humain au centre de leurgestion.

La fondation a en effet commeobjectif de base la «réinsertionsociale des personnes handica-pées au moyen d’un encadre-ment et d’une activité profes-sionnelle en ateliers». A noterqu’elle met encore à dispositiondes employés qui le souhaitenttrois structures d’hébergementà Sierre, Sion et Martigny. Unrôle social déterminant si l’onconsidère le fait qu’en 2009, sur

près de mille bénéficiaires de l’AIen Valais, un tiers travaillait dansles ateliers de Saint-Hubert. Dé-sireuse également d’éviter touteffet de ghetto, la fondation apris le parti de ne pas cloison-ner sa prise en charge à un seultype de handicap. Le personnelest constitué à parts égales depersonnes souffrant de handi-caps physiques, psychiques oumentaux.

Que ce soient au sein de ses ate-liers – de Sion, Martigny, Grangesou Monthey – ou de ses foyers, laFondation Saint-Hubert axe sonaction sur la valorisation des rô-les sociaux. En diversifiant aumaximum les activités, en amé-nageant des places et des horai-res de travail où chacun peuttrouver sa place, elle entend favo-riser et développer les compéten-ces de ses employés. «Le faitd’avoir une journée rythmée, departiciper à la confection de pro-duits de qualité, tout ça donneaccès à une reconnaissance so-ciale nécessaire», plaide Jean-Marcel Papilloud.

«60% de nos employés ont plusde dix ans d’activité au sein denos ateliers. Beaucoup font leurcarrière complète à Saint-Hu-bert», note encore Yvan Rebord.Un chiffre qui montre, une foisencore, la confiance qui lie lafondation à ses employés.

Un rôle de valorisation et d’intégration essentiel

ATELIERS DE GRANGES Confection de pièces métalliques destinéesà de grandes entreprises comme Bobst ou Tornos.

ATELIERS DE GRANGES Des pièces de toutes les taillessont fabriquées. Le stock est impressionnant.

ATELIERS DE GRANGES Entre high tech et machines plus anciennes,chacun trouve sa place dans la chaîne de production.

Avec 2400 mètres carrés de surface sur un niveau, les ateliers de Granges offrent une disposition idéale à la production industrielle.

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