MINISTERE DES RESSOURCES HALIEUTIQUES ET DE LA PECHE
Lettre de Politique BLEUE
ANNEXE Situation de référence
2014
Sommaire
1 PLACE ET CONTENU DE CE DOCUMENT ........................................................................................................... 5
2 SITUATION GENERALE DU SECTEUR ............................................................................................................... 6
2.1 La pêche, l’aquaculture, et les accès aux ressources 6 2.2 Production des principales pêcheries 6 2.3 La Production halieutique répartie par catégorie de régime 8 2.4 Contribution du secteur à la création de richesse, et situation sur le plan financier 8 2.5 Situation des espaces marines préservées 9 2.6 Situation et Evolution du financement publique du secteur 11 2.7 Situation des petits pêcheurs 12
3 SITUATION DES PECHERIES EN DECLIN ...........................................................................................................13
3.1 Crevettes côtières 13 3.2 Holothuries 16 3.3 Langoustes côtières 17 3.4 Requins et raies 18
4 SITUATION DES PECHERIES STABLES ..............................................................................................................20
4.1 Céphalopodes (Poulpes et calmar) 20 4.2 Crabes de mangroves 22
5 SITUATION DES PECHERIES A DEVELOPPER ......................................................................................................23
5.1 Thonidés 23 5.2 Poissons démersaux 26
6 SITUATION DE L’AQUACULTURE ..................................................................................................................28
6.1 Aquaculture continentale 28 6.2 Aquaculture marine Erreur ! Signet non défini.
7 L’ADMINISTRATION EN CHARGE DE LA POLITIQUE DES PECHES ......................................... ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.
7.1 Les fonctions assurées par le Ministère Erreur ! Signet non défini. 7.2 Situation des moyens humains du ministère Erreur ! Signet non défini. 7.3 Les moyens matériels : Erreur ! Signet non défini.
8 LES INSTITUTIONS, LES ORGANISATIONS DU PRIVE ET LES PTF .......................................... ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.
8.1 Le Centre de surveillance des pêches Erreur ! Signet non défini. 8.2 L’Observatoire Economique pour la Pêche et l’Aquaculture (OEPA) Erreur ! Signet non défini. 8.3 L’Agence Malgache de la Pêche et de l’Aquaculture Erreur ! Signet non défini. 8.4 L’Autorité Sanitaire Halieutique (ASH) Erreur ! Signet non défini. 8.5 Le Centre d’Etudes et de Développement de la Pêche (CEDP, ex-PNRC) Erreur ! Signet non défini. 8.6 L’Unité Statistique Thonière d’Antsiranana Erreur ! Signet non défini. 8.7 L’Agence Portuaire Maritime et Fluviale Erreur ! Signet non défini. 8.8 Les institutions de formation Erreur ! Signet non défini. 8.9 Les organisations du secteur privé Erreur ! Signet non défini. 8.10 Les principaux partenaires techniques et financiers Erreur ! Signet non défini.
9 SITUATION DES PERMIS DE COLLECTE ET DES LICENCES DE PECHE ...................................... ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.
9.1 Délivrance des permis de collecte Erreur ! Signet non défini. 9.2 Délivrance licences de pêche thon et espèce assimilée Erreur ! Signet non défini.
10 LA SITUATION SUR LA GOUVERNANCE ....................................................................... ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.
11 LES PRINCIPAUX TEXTES REGLEMENTAIRES USUELS DU SECTEUR ....................................... ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.
12 LES SYSTEMES DE STATISTIQUES ET D’INFORMATIONS DE VEILLE ....................................... ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.
Acronymes
Ar Ariary
AOLS Association des Opérateurs de Langouste du Sud
BANACREM BAse de données NAtionales sur la pêche Crevettières Malgache
BEPC Brevet d’Etudes du Premier Cycle
AFD Agence Française pour le Développement
AMPA Agence Malgache de la Pêche et de l’Aquaculture
AMPC Aires Marines Protégées et côtières
APDRA Association Pisciculture et Développement Rural
AROPA Projet d’Appui aux Renforcements des Organisations Professionnelles et aux Services Agricoles
ASH Autorité Sanitaire Halieutique
CAADP Comprehensive Africa Agriculture Development Programm
CAAPRH Cellule d’Appui Aux Projets sur les Ressources Halieutiques (actuellement UDPA)
CC Changement Climatique
CCFD Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement
CCNGP Conseil Consultatif National pour la Gestion des Pêcheries
CDA Centre de Développement de l’Aquaculture
CDCC Centre de Développement de la Culture de Crevette (actuellement CDA)
CDPHM Centre de Distribution des Produits Halieutiques de Mahajanga
CEDP Centre d’Etude et de Développement de la Pêche
CI Conservation International
CIRAD Centre de Coopération Internationale en recherche agronomique pour le Développement
CITES Convention sur le commerce international des espèces de faune
et de flore sauvages menacées d'extinction
COAP Code de gestion des Aires Protégées
CSA Centre de Services Agricoles
CSP Centre de Surveillance des Pêches
CTOI Commission des Thons de l’Océan Indien
DAF Direction Administrative et Financière
DGRPH Direction Générale des Ressources Halieutiques et de la Pêche
DRH Direction des Resssources Humaines
DSP Direction Suivi et Planification
EASTA Ecole d’Application des Sciences Techniques Agricoles
ESSA Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques
ECD Employé de Courte Durée
EMO Employé de Main d’œuvre
FAO Food and Agriculture Organization
FDHA Fonds de Développement Halieutique et Aquacole
FFEM Fond Français pour l’Environnement Mondial
FOFIFA Centre National de la recherche appliquée au développement rural
FRDA Fonds Régionaux de Développement Agricole
GAPCM Groupement des Aquaculteurs et Pêcheurs de Crevettes de Madagascar
GEXPROMER Groupement des Exportateurs de Produits de Mer de Madagascar
IRD Institut de Recherche pour le Développement
IHSM Institut Halieutique et des Sciences Marines
MAE Ministère des Affaires Etrangères
MRHP Ministère des Ressources Halieutiques et de la Pêche
OEPA Observatoire Economique de la Pêche et de l’Aquaculture
OFCF Overseas Fishery Cooperation Foundation
ONETH Organisation Nationale des Exploitations des Trépangs et Holothuries
OP Organisation Professionnelle
PACP Projet d’Appui Aux Communautés des Pêcheurs de Toliary
PAN Pêche Artisanale Nationale
PATIMA Projet d’Aquaculture de Tilapia de Mahajanga
PIN Pêche Industrielle Nationale
PGRC Programme de Gestion des Risques et des Catastrophes
PME Petite et Moyenne Entreprise
PNB Produit National Brut
PND Plan National de Développement
PNRC Projet National de Recherche Crevettière
PNUD Programme des Nations Unies pour le Développement
PTF Partenaire Technique et Financier
PTN Pêche Traditionnelle Nationale
TT Tranoben’nyTantsaha (Chambre d’Agriculture)
OEAP Observatoire Economique de la Pêche et de l’Aquaculture
UDPA Unité de Développement de la Pêche et de l’Aquaculture
UE Union Européenne
USTA Unité Statistique Thonière d’Antsiranana
WCS Wildelife Conservation Society
WWF World Wildlife Fund
ZCBS Zones Crevettières Biologiquement Sensibles
1 PLACE ET CONTENU DE CE DOCUMENT
Le Ministère des Ressources Halieutiques et de la Pêche (MRHP) a pour mission de concevoir, de
mettre en œuvre et de coordonner la politique de l’Etat Malagasy visant au développement durable de
deux sous secteurs: (i) la pêche , constituée de filières halieutiques exploitées sous trois différents types
de pêche, à savoir, la pêche industrielle, la pêche artisanale, et la petite pêche (traditionnelle) ; (ii) et
l’aquaculture qui se présente sous deux formes, la mariculture et l’aquaculture en eau douce. La
politique BLEU, établie 2015, développe les orientations stratégiques du secteur pour les dix ans à
venir. Elle est alignée sur (i) la vision politique de l’Etat, définie par la Politique Générale du
Gouvernement et mise en œuvre à travers le Programme National de Développement (PND 2015), et
(ii) aux principaux défis du cadre CAADP. La pertinence de la politique BLEU et sa dynamique sera
évaluée en 2019, dans cinq ans, sur la base de la situation 2014, consignée par ce document,
dénommée « situation de référence »,
Ce document, situation de référence de 2014, annexée à la politique BLEU, a pour objet de décrire la
situation globale du secteur, et, en tant que telle, n’a pas vocation à être exhaustive. Elle donne les
grandes tendances et les indicateurs marquants de manière à pouvoir comparer les changements
engendrés par la politique BLEU entre la période initiale et sa période d’évaluation. Ce document a été
établi sur la base d’une compilation documentaire, à travers les statistiques du secteur, les documents
officiels des institutions rattachées, les études et analyses sous sectorielles disponibles, et les stratégies
en validité (entres autres, la stratégie de bonne gouvernance, la stratégie pour le développement de la
pêche thonière …). Elle développe, sous forme quantitative lorsque l’information est disponible, et
surtout de manière qualitative, la situation actuelle, en termes de productions, de pêcheries,
d’institutions, d’acteurs, et de dispositifs de gestion. Elle servira de ligne de référence lors de
l’évaluation de la mise en œuvre de la politique BLEU en vue de sa mise à jour.
Ce document développe trois grands volets : (i) la situation générale, incluant les productions par
pêcheries, les dépenses publiques et le financement du secteur, la contribution du secteur à l’économie
Malgache, et la situation des acteurs, petits pêcheurs inclus ; (ii) la situation par pêcherie et par filière
aquacole; (iii) la situation de la gouvernance
Pour les pêches maritimes, il est à distinguer trois catégories selon leurs potentiels : menacée, stable,
ou à développer :
˗ On considère qu’une pêcherie est en déclin ou menacée lorsque i) les mesures de gestion au
préalable ne sont pas efficaces se traduisant par la diminution progressive de la ressource ou
par un déséquilibre entre les efforts de pêche effectués et la disponibilité de la ressource (cas
de la crevette côtière, de la langouste côtière, ii) et l’exploitation se fait de manière abusive par
les exploitants opérateurs (cas des holothuries par la pêche des géniteurs par des opérateurs
ne respectant pas les textes réglementaires ou cas des requins où le renouvellement du stock
est très lent et dont l’exploitation n’est pas contrôlée) ;
˗ La pêcherie stable peut être définie comme une pêcherie dont l’exploitation de la ressource
pourrait encore être maîtrisée de façon rationnelle si des mesures de gestion seront prises
(fermeture, fixation taille, gel de l’effort de pêche, diversification d’activité, gestion de l’espace,
gestion et/ou préservation de l’écosystème marin, Système d’Aire Protégée Marine et Côtière,
…).
˗ Les pêcheries à développer réunissent les facteurs suivantes : i) le stock est encore disponible
et largement supérieur par rapport au niveau d’exploitation, ii) le marché reste favorable, iii) et
le secteur privé montre un intéressement à la gestion rationnelle de la pêcherie concernée.
Pour l’aquaculture, la situation est établie pour les deux grandes catégories: i) l’aquaculture
continentale qui regroupe essentiellement les piscicultures en étang, en étang-barrage et la rizi-
pisciculture ii) et l’aquaculture marine.
2 SITUATION GENERALE DU SECTEUR
2.1 La pêche, l’aquaculture, et les accès aux ressources
Le premier texte, encore en vigueur, régissant la gestion de la pêche et l’aquaculture est l’Ordonnance
n°93-022 du 04 Mai 1993 portant réglementation de la pêche et de l’aquaculture. L’article 2 qui donne
la définition de l’aquaculture et des établissements d’aquaculture. La pêche est définie par l’article 2 de
ce texte comme, « l’ensemble des activités tendant à la capture, par tous moyens et pour toutes fins
que ce soient, des ressources biologiques vivant en milieu aquatique ».
Le projet ILO, lors de recensement des activités au niveau communal, fait ressortir que l’accès libre aux
ressources halieutiques est la règle générale pour les petits pêcheurs. Les réglementations existent
mais leur application n’est pas effective. Bien qu’établi en 2002, le constat général de ce recensement
reste valable, selon les observations sur le terrain.
Tableau 1 Règles d'accès aux ressources halieutiques, sur la base de recensement au niveau
communal par le projet ILO.
Mers Lacs Rivières
Accès réglementé pour tous (incluant la gestion communautaire) 15% 10% 21%
Accès ouvert aux habitants de la commune 10% 9% 11%
Accès libre 75% 81% 68%
Total 100% 100% 100%
Source Recensements des communes, Programme Ilo, (2002)
2.2 Production des principales pêcheries
Les principales pêcheries décrites sont celles retenues dans les références stratégiques du secteur à
savoir :
˗ Les pêcheries prioritaires établies dans la stratégie nationale de bonne gouvernance de la
pêche maritime, à savoir les crevettes côtières, les holothuries, les langoustes côtières, les
requins et raies, les céphalopodes (poulpes et calmars) et les crabes de mangroves
˗ Les pêcheries aux thons et des poissons démersaux ayant établies des documents de stratégies
et de schéma d’aménagement
˗ Les filières prioritaires décrites dans la stratégie nationale d’aquaculture, corrigée des
évolutions récentes des filières d’intéressements et d’investissements du secteur privé.
Pour une production totale de 123.000 tonnes en 2012, sur un potentiel estimé à 300.000 tonnes, le
secteur dispose encore de beaucoup de potentialités. IL faudrait relativiser cette observation par le fait
que, certaines pêcheries sont déjà menacées.
La pêcherie la plus menacée est la crevette :
˗ Pour la crevette côtière en pêche industrielle, sa production est passée de 5.312 tonnes à 3.781
tonnes en 2012 avec un minimum constaté de 2.922 tonnes en 2008, en comparaison à une
production de 9.000 tonnes avant 2003. Cette déclinaison de l’exploitation de la PIN est
similaire avec la PAN qui est passée de 572 tonnes en 2005 à 131 tonnes seulement en 2009 ;
année de dernière mise en activité de la flotte artisanale crevettière, et la PTN avec 3.450
tonnes en 2005 et 1195 tonnes en 2012
˗ L’Aquaculture de crevette est en déclinaison également (6.404 tonnes en 2005, maximum de
8.000 tonnes en 2008 et 4.952 tonnes en 2012), à cause de la cherté des aliments importés, de
la diminution drastique du prix de la crevette d’aquaculture sur le marché international avec
l’affluence du Penaeus vanameii des pays asiatiques et tout dernièrement de la présence de la
maladie de points noirs ou white spot. Ces différentes problématiques ont conduit certaines
fermes à arrêter définitivement leur exploitation.
Par contre, quelques ressources (marquées en vert) sont encore à développer, à savoir : (i)les prises
accessoires des PIN sur les poissons pélagiques et démersaux (minimum en 2009 avec 1.565 tonnes et
maximum en 2012 avec 4.162 tonnes), (ii) les poissons pêchés par la PAN (67 tonnes en 2009 et 827
tonnes en 2012), (iii) les poissons capturés par la PTN (maximum en 2012 avec 43.292 tonnes), (iv)
l’aquaculture d’algue (production stagnante à 1.400 tonnes), (v) la pisciculture en étang (avec une
production maximale de 2.850 tonnes en 2010 et seulement à 848 tonnes en 2012 et (vi) la
rizipisciculture avec sa production annuelle sans cesse en croissance pour atteindre les 2.750 tonnes en
2012.
Tableau 2 : évolution des productions aquatiques à Madagascar de 2005 à 2012 (en tonne) 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 Moyenne Moyenne
2005-2012 2010-2012
Production maritime 72 458 58 253 44 535 41 657 30 224 44 661 59 242 96 833 55 983 66 912
Pêche industrielle 18 780 19 062 17 225 14 990 9 721 19 787 26 612 31 690 19 733 26 030
- Crevettes 5 312 5 442 4 679 2 922 3 512 3 250 4 332 3 781 4 154 3 788
- Poissons (captures
accessoires1, démersaux,
pélagiques)
3 468 3 620 2 546 2 068 1 565 2 537 3 235 4 163 2 900 3 312
- Total thons (*) 10 000 10 000 10 000 10 000 4 644 14 000 19 045 23 746 12 679 18 930
Dont UE (cf. NB) 14 720 2 490 16 642 9 572 14 323 9 916 10 281 8 083 10 753 9 427
Pêche artisanale 639 547 459 348 218 196 167 833 426 399
- Crevettes 572 490 401 311 131 6 319 6
- Poissons 67 57 58 37 87 196 167 827 187 397
Pêche traditionnelle 53 039 38 644 26 851 26 319 20 285 24 679 32 464 64 310 35 824 40 484
- Crevettes (*) 3 450 3 450 3 450 3 450 3 450 286 1 746 1 195 2 560 1 076
- Poissons 38 790 4 799 3 044 5 955 3 353 8 052 17 907 43 292 15 649 23 084
- Autres 10 799 30 395 20 357 16914 13 482 16 341 12 811 19 823 17 615 16 325
Aquaculture marine 6 404 6 776 8 457 8 000 3 260 2 000 6 878 6352 6 016 5 077
- Aquaculture crevette 6 404 6 776 8 457 8 000 3 260 2 000 6 878 4 952 5 841 4 610
- Aquaculture algues Négligeable 1 400 1 400 1 400
Production eau douce 6 035 3 954 5 511 9 568 6 409 13 963 15 981 20 002 10 178 16 649
Pêche continentale 3 385 1 204 3 421 6 938 3 581 8 463 12 677 16 404 7 009 12 515
Pisciculture en étangs 1 050 1 100 0 540 528 2 850 804 848 965 1 501
1 Auparavant avant 2003, l’administration en charge des pêches a encouragé le débarquement des prises accessoires des crevettiers. Il est mentionné dans les arrêtés fixant la répartition des licences que chaque navire doit débarquer 1 kg de poisson pour 1 kg de crevette capturée.
Rizi-Pisciculture 1 600 1 650 2 090 2 090 2 300 2 650 2 500 2 750 2 204 2 633
Production totale 87 052 71 191 60 682 61 461 42 831 60 624 82 101 123 187 73 641 88 637
En rouge : pêcherie menacée, en déclin. En vert : pêcherie à développer.
Source : adapté et actualisé de ministère des ressources halieutiques et de la pêche ; NB : captures des navires
(senneurs et palangriers) de l’UE calculées au travers des données des États membres de l’UE sous couvert de
la Commission européenne2 ; (*) les données en grisé sont des estimations des autorités malgaches (In :
Oceanic Développement et al., 2011), données compilées par COFREPECHE, MRAG, NFDS et POSEIDON, 2014.
Évaluation rétrospective et prospective du protocole de l'accord de partenariat dans le secteur de la pêche
entre l'Union européenne et la République de Madagascar. Contrat cadre MARE/2011/01.
2.3 La Production halieutique répartie par catégorie de régime
Plus de la moitié, environ 60%, de la
production halieutique est fournie par les
petits pêcheurs et aquaculteurs.
Toutefois, les mesures de gestion3 au
niveau du secteur (textes,
réglementation, outils de suivis et de
contrôle, …) concernent essentiellement
les volets industriels et semi industriels.
Ce premier constat de déphasage des
outils de gestion avec les réalités des
acteurs sera l’une des pierres fondatrices
de la nouvelle politique BLEUE, axée vers
plus de professionnalisation des acteurs
et une modernisation des outils du secteur. Graphique 3 : répartition de la production halieutique
Source : compilation des données statistiques du ministère.
2.4 Contribution du secteur à la création de richesse, et situation sur le plan financier
Pour 2014, sur la base d’une dépense publique totale estimée de 8,5 millions d’euros (ministère :
investissement et solde, projet et agence publique), le secteur a créé plus de 50 fois de richesse4, soit
420 millions d’euros. La pêche traditionnelle contribue pour moitié à cette création de richesse.
Toutefois, le secteur est financièrement déficitaire avec des redevances percues de 4,5 millions d’euros.
La fiscalisation progressive de l’ensemble du secteur est inévitable à terme.
Tableau 4 : Valeur ajoutée créée par le secteur, situation budgétaire
Richesse
(Valeur Ajoutée)
2 Croisées par les instituts de recherche de l’UE en charge de leur validation (cf. le mode de validation des captures en Chapitre 5) 3 CF le nombre de textes réglementaires spécifiques à la pêche traditionnelle à la page 60 4 Évaluation du secteur de la pêche et des couts de gestion. Lala Ranaivomanana. Février 2015. Valeur ajoutée calculée sur la base de la production nationale et du prix réelle du marché, soustrait d’une estimation à dire d’expert des consommations intermédiaires.
La moitié de la
richesse est crée par
les petits producteurs
Les dépenses publiques
apportent 50 fois de
valeur ajoutée sur le
plan économique
millions euros
Capture et
Production
Peche industrielle 8,5 2%
Peche artisanale 0,0 0%
Peche traditionnelle 197,4 47%
Aquaculture Industrielle 95,3 23%
Aquaculture Petite Echelle 5,1 1%
Commercialisation,
Transformation
Marché international 14,0 3%
Marché national éloigné 63,6 15%
Marché local 36,6 9%
total Valeur Ajoutée 420,5
Dépenses publiques 8,3
Redevances percues 4,5
Source Compilation des résultats de l’étude Évaluation du secteur de la pêche et des couts de gestion. Lala
Ranaivomanana (Étude sur financement SmartFish). Février 2015
2.5 Situation des espaces marines préservées
Aires marines protégées (APMC)
Depuis la déclaration de Durban de 2003, le Code des Aires Protégées de Madagascar (COAP) a permis
de mettre en place des 11 Aires Marines Protégées, de catégorie 5 ou 6, indiquées par la carte
suivante :
Liste des APMC 2014 (source rebioma)
Nosy Hara Baie de Courrier
Ankarea
Ankivonjy Nosy Tanihely
Kirindy Mitea (Nord, Centre, Sud)
Velondriake
Soriake
Ranobe Bay
Nosy Ve
Nosy Ve Androka
Masoala – Ifaho
Masoala - Ambodilaitry
Les sites prioritaires pour les futures implantations des AMPC est définie par la carte suivante
Les sites potentiels pour les futures AMPC
1164 Ambaro -Mitsio-Nosy Be
1165 Ambodivahibe-lharana-Anakao
1166 Antongil 1 Bay
1167 Baly Bay marine surrounding area
1168 Belo Ts iribihina- Morondava
1169 Cap Est
1170 Complexe Bancs
1171 Estuaire Mananjary
1172 Estuaire Mangoro Sud
1173 Lokaro Sainte luce
1174 Mariarano -Betsako-Belobaka
1175 Masoarivo-Amboalimena
1176 Morombe
1177 Nosy Barhe in-Maintirano
1178 Reserve de Biosphere Sahamalaza
1179 Sa lary
1180 Sandravinany
1181 Sainte Marie-F ou lpointe
1218 Extension APMC Kirindy Mitea
1238 Ankafobe
1270 APMC Nosy lranja - Ankazoberavina - Baie de russe
1285 Makay
2.6 Situation et Evolution du financement publique du secteur
Le budget alloué au ministère est gérée selon deux modalités : une partie par le ministère en tant
qu’investissement publique, et une autre partie gérée par l’AMPA, représentant 76% des redevances
perçues sur le secteur.
Globalement, le budget alloué au secteur en 2014 représente moins de 0,25% du budget de l’Etat.
L’allocation budgétaire totale du ministère
Tableau 5 : Allocation budgétaire du MRHP (en milliards d’ariary) et taux par rapport au budget de l’Etat
2007 2008 2009 2010 2011
Allocation AMPA 4,7 5,9 5,6 4,4 7,9
Investissement MPRH 22,7 24,9 0 1,7 1,6
Interne 1 1,5
Externe 21,7 23,4
TOTAL BUDGET MRHP 27,4 30,8 5,6 6,1 9,5
TOTAL BUDGET DE L'ETAT 2201,1 2824 2054,4 2423 2646
% BUDGET MRHP/ETAT 1,24% 1,09% 0,27% 0,25% 0,36%
Source : MPRH, MFB, AMPA
Avant la crise de 2009, le budget total alloué au MRHP est de l’ordre de 1% du budget total de l’Etat. En
diminuant durant progressivement chaque année, ce taux n’est plus que de l’ordre de 0,25% en 2014.
L’allocation budgétaire redistribuée à travers l’AMPA
Les bénéficiaires de l’allocation de l’AMPA, décidées par son Conseil d’Administration (moitié public et
moitié privé) varient d’une année à une autre, selon les priorités.
Tableau 6 : Allocation budgétaire de l’AMPA et répartition par entité utilisateur (en milliers d’ariary) ALLOCATIONS BUDGETAIRES (milliers d’ariary)
RUBRIQUES 2006 2007 2008 2009 2010 2011
REALISE REALISE REALISE REALISE REALISE ALLOUE
ADMINISTRATION
ASH 1 200 000 1 500 000 1 740 000 1 152 000 1 000 000 1 500 000
CSP 2 476 172 2 167 116 3 705 097 2 560 000 1 500 000 2 500 000
CAAPRH (UDPA actuellement) 304 740 885 930 988 491 1 100 000
Services régionaux 371 478
S/T ADMINISTRATION 3 676 172 4 343 333 5 445 097 4 597 930 3 488 491 5 100 000
CREVETTE
CDCC 200 000 109 000 79 000 115 000 120 000 72 400
PNRC 50 000 160 000 154 000 102 400 176 000 260 000
Observatoire 69 195 80 805 80 620 98 150
PGRC 92 584 120 000 135 000 92 160 100 000 159 500
S/T CREVETTE 342 584 389 000 437 195 390 365 476 620 590 050
AUTRES QUE CREVETTE
THON - USTA 88 460 95 025 50 774
POISSON - IHSM/PCC 100 000 100 000 100 000
CRABE - 257 800
LANGOUSTE - 117 000
POULPE - IHSM/BV 200 000
HOLOTHURIE - IHSM/BV/TMD/MHSA 200 000
S/T AUTRES QUE CREVETTE 188 460 195 025 925 574
DEVELOPPEMENT
Projets d'Association 46 730 49 788,00 1 000 000
MICROFINANCE
PACP 378 906 321 028 274 774
TOTAL 4 018 756 4 732 333 5 929 022 5 605 449 4 481 164 7 890 398
Source : AMPA
L’allocation exceptionnelle 2011 de 7,890 milliards d’ariary, a été attribuée en contrepartie des déficits
budgétaires des deux années antérieures. Les organismes rattachés tels que le CSP et l’ASH sont les
premiers utilisateurs du budget de l’AMPA avec plus de 50% du budget total, sur la base des indications
des textes réglementaires (surveillance des ressources et assurance de la qualité des produits
exportés).
Pour le budget d’investissement, il est de l’ordre de plus de 20 milliards d’ariary par an. Ce budget a été
remis à 0 en 2009 vu l’insuffisance de budget de l’Etat et qui a priorisé d’autres secteurs comme
l’agriculture.
Le financement de petits projets des producteurs individuels RUBRIQUES
ariary
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 TOTAL
2006 à 2014
PACP/VOLAMAHASOA 378 906 321 029 699 935
Organismes exernes et
Projets avec Micro Finance
100 000 352 882 500 000 850 000 1 075 000 1 274 774 600 000 4 752 656
TOTAL 478 906 352 882 821 029 850 000 1 075 000 1 274 774 600 000 5 452 591
Source : AMPA
Recommandations clés, issues de la politique Bleue
Le budget requis par le MRHP par le biais de l’AMPA devrait se situer dans les 10 milliards
d’ariary. La répartition par projet ou organisme de cette somme doit être débattue en table ronde
avec les concernés directement.
Pour le budget de l’investissement, il devrait se situer à 50 milliards d’ariary (central et
décentralisé). Ainsi, avec un total d’allocation budgétaire de 60 milliards d’ariary, le MRHP
pourrait espérer un taux budgétaire de 2% si on suppose que le budget total de l’Etat s’élève à
3.000 milliards d’ariary.
2.7 Situation des petits pêcheurs
Les petits pêcheurs contribuent pour moitié à la création de la richesse (valeur ajoutée) du secteur, et
pour 60% de la production halieutique totale Malgache, et ce avec des embarcations monoxyles dont
moins de 1% utilisent un moteur.
On recense5 85 000 pêcheurs, maritime et continentale, dans 58 000 ménages gérés à 94% par des
hommes. Ils sont situés dans 2500 villages de pécheurs de 600 000 personnes, dont 280 000 (45%)
sont membres de ménage de pêcheur. Ces villages, dont le tiers sont à proximité de mangroves, et les
trois quart (environ 1 850) possèdent des sites de débarquements (plage):
• sont situés par ordre de grande importance dans les régions de diana (essentiellement les pêcheurs
de crevettte), de boeny, d’atsimo andrefana, d’analanjirofo, et de la sava
• sont répartis à 40% sur du maritime exclusif, à 34% en eau douce exclusif, et à 25% en mixte.
5 Enquête Cadre Nationale, 2012
On dénombre 72 000 des pêcheurs, soit 83 %, qui en font leurs activités principales. Leurs niveaux
d’éducation sont faibles avec 30 % d’illettré, et 50% de niveau primaire, et moins de 12% de niveau
secondaire.
Les petits pêcheurs possèdent 49 000 pirogues dont plus de 92% sont en monoxyle et 7% en planche,
propulsées à 69% par pagaie, et à 30% par voile.
On dénombre 6 400 fabricants de pirogue, et 11 000 mareyeurs dans ces zones.
Carte : Répartition spatiale (par district) des petits
pêcheurs.
(Taille du rond, proportionnelle au nombre de
pêcheur/pisciculteur)
Source : Enquête Cadre Nationale, 2012
3 SITUATION DES PECHERIES EN DECLIN
3.1 Crevettes côtières
Description
Plus d’une dizaine de crevettes pénéides sont présentes à Madagascar (Rafalimanana, 2003). Les zones
chalutables sont réparties en trois groupes (Crosnier, 1965 ; Marcille, 1978) dont les baies, la frange
côtière et les fonds sableux du pré-continent. En pratique, les chalutiers crevettiers opèrent dans une
bande qui s’étend des isobathes 2 à 30 m, c’est-à-dire dans les baies et dans la frange côtière. Les zones
ont été définies initialement en vue de travaux d’analyse statistique (Chabanne et Plante, 1971) à partir
de dix-neuf zones de pêches identifiées sur la côte ouest. Par la suite, le zonage a connu d’autres
modifications avec une extension encore plus sud (Andriambahatra, 1983) et une partition de la côte
Est. En 2000, les 14 zones ont été regroupées en quatre grands bassins d’exploitation : A, B et C pour la
côte Ouest et D pour celle de l’Est.
Recommandations clés, issues de la politique Bleue
Développer de nouvelles recherches pour tout segment de cette pêcherie
Refaire une étude sur l’évaluation de stock dans chaque zone actuelle en se basant sur un système
statistique amélioré et mis à jour
Restructurer la PTN et la réglementer (zonage, carte pêcheur, marquage engin, …)
Considérer chaque segment de pêcherie PIN et PTN pour chaque mesure d’aménagement
Tenir compte de la variation environnementale et du changement climatique
Tenir un atelier de concertation internationale pour la prise de décision sur les mesures
d’aménagement
Situation actuelle
Plusieurs auteurs ont déjà travaillé sur l’estimation du potentiel en crevettes pénéides de la pêcherie
industrielle à Madagascar depuis Marcille (1972). Les estimations du potentiel présentées du tableau ci-
après ont été faites sur les pêcheries industrielles alors qu’il existe trois types d’acteurs qui exploitent
en même temps les crevettes.
Tableau 7 : Potentiel de crevette par zone
Anciennes zones Nouvelles zones Potentiel (tonnes
I A 1 600
II + III + IV B 1 500
V à X C 4 680
XI à XIV D 450
Total 8 230
Source : Marcille (1972) ; Le Reste (1973) ; Ralison et Razafindralambo (1984) ; Andrianaivojaona et al (1990) ; Dintheer
et al, (1996, 1998). Rafalimanana (2000).
A travers ce tableau, le potentiel malgache en crevette côtière est estimé à plus de 8.000 tonnes. Cette
potentialité a été pleinement exploitée avant 2003 puis la production n’a pas cessé de diminuer. Le
ministère en charge de la pêche et de l’aquaculture en collaboration avec le GAPCM6 a mené toujours
des réflexions à travers des ateliers pour l’aménagement de cette pêcherie (presque tous les trois ans),
mais la diminution drastique de la production n’a pas été toujours prévisible par tous les acteurs.
Tableau 8: Production par segment de pêcherie PIN, PAN et PTN (en tonnes)
ANNEE PIN PAN PTN (*) TOTAL
2005 5312 572 3450 9334
2006 5442 490 3450 9382
2007 4679 401 3450 8530
2008 2922 311 3450 6683
2009 3512 131 3450 7093
2010 3250 0 1470 (**) 4 720
2011 4292 0 1 511 (**) 5 803
6 Groupement des Aquaculteurs et Pêcheurs de Crevettes de Madagascar
2012 3781 0 3 433 (***) 7 214
* Production estimée par MPRH
** Production Zone A PTN uniquement (Tonne) 1470T (2010) ,1 511T (2011)
*** Production Zone B PTN (2012) : 2 563T et Zone A : 870T (2012)
Source: La pêche traditionnelle cevettière dans la zone nord de Madagascar : Evolution de 2009 à 2012
(RANDRIAMIARISOA, CEDP/Mahajanga, 2013). In « Journée de réflexion pour le redressement de la pêche
crevettière ». CDA, Antsahabingo – Mahajanga le 22 février 2013 . Documents de présentation. MPRH/GAPCM.
pp:9-32.
La situation actuelle de la pêcherie crevettière est présentée comme suit :
Tableau 9 : Situation de la pêcherie crevettière
FORCES FAIBLESSES
. Présence depuis 1997 Programme national de
recherche crevettière (PNRC) ou CEDP (actuellement)
. Présence de l’OEPA depuis 2000
. Plusieurs mesures d’aménagement prises de commun
accord entre le gouvernement et les exploitants :
- Présence du Groupement des Aquaculteurs et
Pêcheurs de Crevettes de Madagascar (GAPCM)
depuis 1994 pour faciliter un dialogue constructif
entre armateurs et gouvernement
- Existence d’une base de données historiques de
production PIN de 1996 à ce jour (BANACREM)
. Sécurisation des investissements (licence de 20 ans)
- Article 13 du Décret 2000-415 du 16 juin 2000
portant définition du système d’octroi de licences de
pêche crevettière
- Article 31 du Décret 2007-957 du 31 Octobre 2007
portant définition des conditions d’exercice de la
pêche des crevettes côtières
. Pêcherie crevettière malgache a des rendements très
élevés par rapport à d’autres pêcheries (Gabon ou
Guyane par exemple) Fait parti des produits
pourvoyeurs de devise de Madagascar)
. Stratégie Nationale de Bonne Gouvernance des
Pêches Maritimes à Madagascar- Juin 2012
PTN:
. Difficulté d’application de la réglementation sur la
délimitation des normes des engins utilisés
. La plupart des engins de captures utilisés sont des engins
passifs non sélectifs
. Pas d’activités alternatives pendant la période de fermeture
. Pas de culture d’épargne
. Problèmes de qualité organoleptique de la production
. PTN mal organisé et pas de délimitation de la zone de pêche
. Droit d’accès libre aux ressources selon la déclaration
d’Abudja en 2010 (non encore ratifiée par M/car)
PIN:
. Les engins de pêche (chalut) des crevettiers sont peu sélectifs
pour les captures accessoires
. Destruction de l’habitat par l’effet répétitif des chaluts
. Disparition progressive de la PIN dans la zone A au profit de la
PTN mal organisée
COMMUN:
. Effets palpables de la variation environnementale et du CC
. Navigation libre dans tous les océans (code maritime)
OPPORTUNITES MENACES . Fait parti des produits pourvoyeurs de devise de
Madagascar
. Centres de recherche internationaux intéressés (IRD,
CIRAD, OFCF, …)
. Effectif des PTN s’adonnant à la pêche crevettière en nette
augmentation sans cesse
La pêcherie crevettière malgache connaît plusieurs problèmes d’exploitation. Les points suivants
doivent être élucidés pour aménager cette pêcherie :
• Réactivation des travaux de modélisation biologique et bioéconomique (pour appuyer l’élaboration
de scénarios de gestion) en intégrant le segment de la pêche traditionnelle
• Relance des activités de recherche, en veillant à ce que celles-ci soient davantage tournées vers les
besoins de la gestion que ce ne fut le cas dans les années 2000 (dans un souci d’améliorer la
construction des avis scientifiques), à ce que la profession soit davantage impliquée dans les
opérations de collecte et validation des données, et à ce qu’un effort particulier soit fait en matière
de vulgarisation scientifique et de communication des résultats
• Amélioration du système de suivi statistique tous segments confondus
• Relance du dialogue pluri-acteurs via la tenue d’un nouvel atelier d’aménagement (dernier organisé
en 2005), le cas échéant relayé par la tenue d’une session extraordinaire du CCNGP
• Mise en place de mesures d’urgence dans la pêche traditionnelle telles que la fixation d’un maillage
minimal pour les sennes de plage et l’interdiction formelle de certains engins ou techniques de
pêches dans des zones sensibles du point de vue bioécologique (en relation avec le décret 2058-
2009 relatif à la création de zones crevettières biologiquement sensibles), combinée avec un
renforcement du dispositif de contrôle et de surveillance dans ces zones sensibles
• Contribution aux efforts en matière de protection des zones de nourricerie et de pré-grossissement,
en particulier dans les zones de mangroves
• Évaluation du zonage actuel de la pêche industrielle au regard de sa cohérence du point de vue de
la durabilité des ressources et des conflits d’usage en zone côtière.
3.2 Holothuries
Description
Les holothuries communément appelées concombre de mer, chenille de mer, limace de mer, bêche de
mer, trépangs sont des animaux benthiques.
Auparavant, on parlait plutôt de collecte de trépang car elle se pratiquait à pied le long des plages ou
dans les mers peu profondes lors de la marée basse. Au fur et à mesure où la demande du marché
asiatique a commencé à apprécier cette ressource, la pêche est devenue organisée par des pêcheurs
traditionnels à bord d’une pirogue monoxyle ou par la prise accessoire des chalutiers crevettiers (avant
les holothuries capturées par ces chalutiers étaient rejetées en mer). Vers le début de l’année 2000,
l’apparition de l’ONETH7 a été justifiée pour faire face aux exploitants illicites. Mais cette nouvelle
organisation s’est affaiblie très vite en dépit de la présence de nouveaux exploitants qui se sont permis
de travailler en cachette avec quelques détenteurs de permis de collecte. Quelques années plus tard
avec l’instabilité politique à Madagascar, ces exploitants illégaux se sont devenus des exploitants
réglementaires face à la délivrance de nouveaux permis de collecte depuis 2005.
Recommandations clés, issues de la politique Bleue
Arrêter la délivrance de nouvelles autorisations de collecte avant la disponibilité des données de
capture réelles pour pouvoir fixer les efforts de pêche à déployer
Réviser les textes réglementaires relatifs à cette ressource
Prévoir des mesures de gestion (fixation de la taille à la capture, fixation de la taille séchée,
période de fermeture, interdiction d’utilisation des bouteilles de plongée, suspendre la pêche par
les segments PIN et PAN
Reconstituer le stock pendant une certaine période (fermeture de pêche pendant 5 ans à l’instar
de ce qui a été fait aux Comores)
Situation actuelle
La production a connu une augmentation exponentielle au cours des trois dernières décennies. Elle est
passée de 14,5 tonnes en 1979, à 118 tonnes en 1988, à 390 tonnes 2000 puis 890 tonnes en 2011.
Cette forte augmentation de production a été due à l’entrée en activité des pêcheurs industriels
utilisant des milliers de bouteilles de plongée, méthode de pêche prohibée par les textes en vigueur.
Une unité, équipée d’un bateau mère et de plusieurs dizaines de vedettes munies de moteur hors bord,
emploie près d’une centaine d’équipage. Toutes les zones côtières Ouest de l’Ile ont été explorées.
Tableau 10 : Production de trépangs de 2002 à 2012
7 Organisation Nationale des Exploitations des Trépangs et Holothuries
Année 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
Poids (t) 830 850 850 820 850 470 470 302 199 890 699
Source: MPRH, 2013.
Aucune évaluation de stock de cette ressource n’a été effectuée.
Si on considère qu’il faut 8 kg de trépang frais pour avoir 1 kg de trépang séché, la production maximale
reconvertit en poids vif est de l’ordre de 7.000 tonnes. Cet indice de conversion est de l’ordre de 2,5/1
pour l’Holothuria Scabra, soit donc une estimation de 2.500 tonnes si tout le stock est composé de
cette espèce.
Tableau 11 : Situation de la pêcherie d’holothurie
FORCES FAIBLESSES . Interdiction d’utilisation des bouteilles pour la
pêche en plongée
. Organisation Nationale des Exploitations des
Trépangs et Holothuries (ONETH) à redynamiser
(validation des études faites par ONETH)
. Disponibilité des résultats de recherche sur le
grossissement
. Présence d’une écloserie et d’une ferme
d’élevage de Holothuria scabra depuis 1997 à
Toliara
. Maîtrise de la technique de reproduction
l’holothuriculture par l’IHSM
. Gel du nombre de permis non respecté et effort de pêche non
maîtrisé
. Manque d’informations sur la biologie et l’écologie des espèces
de concombres de mer exploitées, les impacts sociaux et
économiques
- Indice de conversion trépang séché/trépang frais non mis à jour
- L’Arrêté n°525/75 du Ministère de l’Aménagement du Territoire
et du Ministère du Développement Rural du 05/02/75, interdit
de pêcher, de faire pêcher, de traiter en vue d’une conservation
quelconque, et de commercialiser les holothuries ou trépangs
qui mesurent moins de 11cm pour les individus à l’état frais et
moins de 8cm pour les individus à l’état sec. Randriamiarisoa et
Razafindrajery (2007) ont proposé une taille d’au moins 15cm
pour avoir 8cm séché chez Holothuria scabra
- Pas d’analyses des données pertinentes pour la gestion des
pêcheries au niveau national et à l’échelon régional
. Difficulté sur la surveillance et contrôle
. Pas de centre de traitement spécialisé des Holothuries
(uniquement traitement traditionnel) donc valeur marchande
faible
OPPORTUNITES MENACES . Prix sur le marché international toujours
intéressant
. Plusieurs espèces présentes à Madagascar
. Pêche de géniteurs en profondeur
. Pêche non contrôlée pour toute forme de pêcherie
. Possibilité de collecte durant la marée basse (capture des
juvéniles)
3.3 Langoustes côtières
Description
La pêche aux langoustes se pratiquait avant les années 90 surtout dans le littoral de la Région d’Anosy
(entre Ilanivato au sud Ouest et Manantenina au Nord de Taolagnaro). Plus tard, la pêche s’est
également développée dans les Régions de Vatovavy fitovinany (Manakara) et Atsimo Atsinanana
(Farafangana – Vangaindrano).
Recommandations clés, issues de la politique Bleue
Analyser la performance des opérateurs et appliquer un système de redevance basée sur le
volume de capture (QUOTA)
Geler la délivrance de nouvelles autorisations de collecte
Evaluer le stock pour les deux zones (Taolagnaro et Sud-est)
Réviser les mesures de gestion (fixation de la taille LCT, période de fermeture, …)
Situation actuelle
La production moyenne annuelle se situe autour de 350 tonnes et depuis 1984, cette ressource est
supposée surexploitée même si Giudicelli l’a estimé à une potentialité de 1 000 tonnes.
La production au cours des dix dernières années (2000 à 2009) en poids vif, accuse une augmentation
régulière jusqu’en 2006 selon le tableau ci-après, puis elle a affiché une baisse d’environ 30 % l’année
suivante. La production de 2012 ne représente que moins de la moitié de celle de 2006.
Tableau 12 : Evolution de la production en tonnes de langouste de 2000 à 2012.
Année 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
Quantité (T) 329 359 400 450 450 500 550 380 450 432 367 354 240
Source: MPRH 2013.
Des séries de mesures d’aménagement ont été réalisées par la FAO et les dernières dataient de 2003
avec la participation des acteurs des deux zones (Taolagnaro et Manakara). Les pêcheurs avancent
également selon leur analyse personnelle, que le tsunami de novembre 2004 avait comme impact
direct à l’écosystème des langoustes par la fissure de leur lieu de refuge. Les acteurs de cette filière
avancent que les productions des deux années après le passage du tsunami ont justifié cette raison.
Tableau 13 : Situation de la pêcherie de langouste
FORCES FAIBLESSES . Collecte assez bien organisée grâce à l’attribution
de zones de collecte à chaque société ou personne
autorisée
. Création de l’Association des Opérateurs de
Langouste du Sud en 1995 (AOLS) puis GOLDs par la
suite pour face à la concurrence anarchique,
notamment sur les prix d’achat des langoustes aux
pêcheurs
. Création de l’URL (Unité de Recherche
Langoustière) en 2012
. Pas de mesures de gestion fiables
. Effort de pêche des pêcheurs traditionnels non maîtrisé
. Introduction de nouveaux exploitants asiatiques étrangers (se
permettant de travailler avec les pêcheurs traditionnels
locaux)
. Méconnaissance de l’état de stock (Guidicelli, 1984)
. Méthode de pêche passive non sélective avec le casier
. Le « Vahy » ou liane utilisé pour confectionner le casier est en
voie de disparition
. La moule (Mytilus edulis) l’appât traditionnellement utilisé
devient de plus en plus rare
. Les sorties en mer sont limitées à environ 12 jours/mois, à
cause de l’état de la mer et l’instabilité de la pirogue.
. Présence de plusieurs intermédiaires dans la filière (mareyeur,
rabatteur, sous collecteur, collecteur, …)
. Données statistiques souvent confuses
OPPORTUNITES MENACES . Le marché extérieur reste très demandeur pour les
langoustes rouges, en général, les vertes sur les
marchés asiatiques
. Valeur marchande des produits très élevée (produit
très prisé pendant les festivités de fin d’année)
. Présence d’autres zones potentiellement non
exploitées (SAVA, Sainte Marie, SOFIA Analalava ) et
difficultés de pêche par rapport à l’état de la mer
. Ruée de nouveaux exploitants
. Exploitation très poussée à l’endroit de la pêche en apnée
(utilisation de masque, tuba et harpon)
. Changement climatique
. Tsunami ayant des conséquences sur la fissure des coraux
selon les pêcheurs (à vérifier) pour toutes pêcheries
3.4 Requins et raies
Description
Avant 1990, les requins étaient exploités par les pêcheurs traditionnels de la côte Nord Ouest de
Madagascar. En effet, la chair était transformée sous forme de salée séchée avant leur expédition
surtout vers les Iles Comores. Parfois, ils font également l’objet d’une capture accidentelle occasionnée
par la pêche à la crevette et la pêche palangrière étrangère de Madagascar. Depuis 2000, la pêche aux
requins est devenue excessive par les palangriers et les pêcheurs de poissons démersaux. Les pêcheurs
se sont devenus intéressés à la vente des ailerons pour être par la suite exportés vers les pays
asiatiques et non plus la commercialisation de leur chair. Les seules données disponibles sont celles de
la pêche traditionnelle qui sont basées sur les quantités d’aileron exportées avec lesquelles une
estimation de poids vif a été effectué par Randriamiarisoa en 2008 (*) : Valeur estimée à 5 %
d'ailerons, (UE, 2004).
Tableau 14 : Estimation de capture de requin basée sur la quantité d’aileron exportée.
Ailerons séchés
exportés (kg)
Poids ailerons frais
convertis (kg)
Estimation des requins entiers frais
débarqués (*) (kg)
1995 19 000 47 500 950 000
1996 11 300 28 250 565 000
1997 1 300 3 250 65 000
1998 24 500 61 250 1 225 000
1999 10 500 26 250 525 000
2000 14 200 35 500 710 000
2001 14 961 37 402 748 050
L’on note également, que les palangriers qui opèrent dans les eaux sous juridiction malgache font une
forte pression sur cette ressource.
Recommandations clés, issues de la politique Bleue
Continuer et renforcer l’embarquement des observateurs sur les navires étrangers pour collecter
les données de la capture accidentelle de requin
Valider et mettre en œuvre le Plan d’Action National requin et si besoin le mettre à jour
Améliorer le système statistique
Réviser les mesures de gestion ciblant le requin (maillage des engins, …)
Situation actuelle
La potentialité en raies et requins de Madagascar reste non disponible jusqu’à présent. Aucune étude y
afférente n’a été réalisée.
A Madagascar, parmi les trentaines d’espèces inventoriées, 11 sont déjà inscrites dans les annexes de la
liste de CITES :
• espèces vulnérables (VU, 1994) : Rhincodon typus, Nebrius ferrigineus, Stegostoma fasciatum et
Negaprion acutidens ;
• par manque des données (DD, 2001) sur leur population, Alopias vulpinus et Sphyrna mokarran et ;
• espèces menacées (LR/nt, 1994) : Carcharhinus leucas, C. melanopterus, C. plumbeus, Sphyrna
lewini, Triaenodon obesus.
En effet, ces espèces sont parmi les plus vulnérables de la pêcherie traditionnelle à Madagascar
(Randriamiarisoa et al, 2005c).
Tableau 15 : Situation de la pêcherie de requin et raies
FORCES FAIBLESSES . Plusieurs ONGs s’adonnent à l’interdiction de la
pêche de cette ressource
. Diminution du taux de prise accidentelle (15% à 5%)
.
. Difficultés d’avoir les statistiques exactes sur les chairs, les
ailerons, …
. Pas de mesures d’aménagement par rapport aux engins
utilisés (maille, nombre de lignes secondaires, …)
. Espèces exploitées non identifiées
OPPORTUNITES MENACES . Forte implication de la CTOI à la préservation de
cette ressource
. Augmentation de la demande au niveau international
. Pêche au thon étrangère
. Mesures prises au niveau régional pour
l’exploitation de cette ressource
. PAN sur le requin formulé avec consultation des
acteurs, à valider et à mettre en œuvre
. Nombre de filets maillants Jarifa et ZZ non contrôlé
4 SITUATION DES PECHERIES STABLES
4.1 Céphalopodes (Poulpes et calmar)
Description
La pêche aux céphalopodes se pratique surtout dans la partie Sud Ouest de Madagascar par les
pêcheurs traditionnels à pied durant les périodes de basse mer. La pêche est pratiquée en majorité par
les femmes et les enfants avec seulement les harpons comme matériel de pêche. Les céphalopodes
sont aussi accessoirement capturés par les chalutiers crevettiers (Rafalimanana, 2005).
Recommandations clés, issues de la politique Bleue
Evaluer le stock de céphalopodes par zone (Sud ouest et Sainte Marie) à Madagascar
Mener des simulations sur le nombre de permis de collecte délivrer et la production de
céphalopodes pour fixer le RME
Situation actuelle
En termes de valeur, les céphalopodes figurent parmi les trois premiers produits halieutiques
d’exportation de Madagascar, après les crevettes et les langoustes. Mais en tonnage exporté, ils
tiennent la deuxième place (Rafalimanana, 2005). La production de céphalopodes de Madagascar
stagne autour de 1.500 tonnes par an. Aucune évaluation de stock précise n’est disponible pour cette
ressource. Selon le niveau de l’exploitation actuelle, il semble que le potentiel de production se situe
aux environs de 1 500 tonnes.
A Madagascar, les statistiques sur les captures de céphalopodes ne sont pas disponibles ; elles sont
masquées sous la rubrique « autres » des statistiques de production de la pêche traditionnelle.
Comme l’essentiel de la production est destiné à l’exportation, on peut admettre que l’évolution du
tonnage exporté (tableau ci-dessous) reflète globalement l’évolution de la production de
céphalopodes. Ici également, il ne fait pas mention de groupe d’espèces (poulpes, calmars ou seiches)
mais tous englobés sous la rubrique « céphalopodes ».
Tableau 16: Tonnage exporté de céphalopodes, de 1995 à 2004
Année 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004
Quantité (tonnes) 335 498 450 652 757 1 114 1 093 1 753 992 1 667
Source : Rapports annuels Direction Pêche, C.O.S. 2005.
Le volume des exportations enregistrées a atteint 1 753 tonnes en 2002. Nous n’avons pas d’explication
concernant la baisse des exportations en 2003. En 2004, l’exportation a de nouveau repris et atteint
1 667 tonnes. Le tonnage exporté est en nette augmentation de 1995 à ce jour.
Sur la base de la moyenne des tonnages exportés et enregistrés en 2004/2005, l’IIe Maurice vient en
tête sur le marché des céphalopodes malagasy, suivi de la France et l’Ile de La Réunion. Une partie des
céphalopodes malagasy ont été également dirigés vers l’Italie, la Hollande, l’Espagne, la Grèce, l’Afrique
du Sud et le Japon.
A partir de 2006, les données statistiques sur les calmars et les poulpes sont séparées. Il a été constaté
que le tonnage de 2002 de 1700 tonnes n’a plus été atteint jusqu’en 2012.
Tableau 17: Exportation de calmar et de poulpe de 2006 à 2012. (tonne)
Année 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
Calmar 84,3 67,09 76,43 107,3 56,6 71,4 58,9
Poulpe 1152,7 1265,8 1131,24 1273,6 1204,4 1515,4 1378,7
Total 1237 1332,89 1207,67 1380,9 1261,1 1586,9 1437,7
Source : MPRH, 2013.
En 2005, une première réflexion sur les mesures d’aménagement de cette pêcherie a été faite.
L’objectif général était d’avoir une meilleure « optimalisation » de l’exploitation de la pêcherie
céphalopodière et en particulier le poulpe. On vise à améliorer la productivité de la ressource en
assurant une reproduction ininterrompue et en protégeant les juvéniles, sans oublier le respect de
l’environnement. Les résultats de la recherche doivent aider les gestionnaires de la ressource à définir
un système de régulation. La réglementation d’aménagement doit aussi avoir un coût d’application
économiquement justifiable et moyennant un degré de coercition socialement et économiquement
acceptable.
Les mesures à retenir sont :
• Proposer une période de fermeture pour que les juvéniles puissent s’accroître
• Fermer temporairement pour toutes les zones du sud ouest une période de 1,5 mois (15 décembre
au 31 janvier de l’année suivante)
• Fermer temporairement de 1,5 mois à partir du 1er juin au 15 juillet pour la zone de Sainte Marie
et du nord est de Madagascar en tenant compte du Code de conduite pour une pêche responsable
• Ne pas tenir compte de cette période de fermeture pour les calmars et les seiches
• Tenir compte de la taille minimale à la capture de 350 grammes
• Ces propositions d’aménagement sont entérinées par l’arrêté 16376/2005 portant réglementation
de la pêche aux poulpes du 21 octobre 2005
Tableau 18 : Situation de la pêcherie de céphalopodes
FORCES FAIBLESSES . Pêcherie stable due aux mesures d’aménagement
prises
. Espèce à croissance très rapide
.
. Aucune évaluation de stock
. Statistique peu fiable
. Qualité des produits dues à la blessure causée par la pêche
avec le harpon
OPPORTUNITES MENACES . Marché stable au niveau de l’Océan Indien et
encore ouvert en Europe
. Dégradation progressive des récifs coralliens
4.2 Crabes de mangroves
Description
Les lieux de production se trouvent dans les zones de mangroves localisées sur le littoral Ouest de
Madagascar entre le cap St Sébastien au Nord et le Cap St Vincent au Sud, plus particulièrement sur la
façade Ouest de Madagascar, notamment la région de Boeny qui tient la première place, suivies par les
régions de Menabe et de Sofia (Maromandia) et à celles-ci s’ajoutent les zones de production
secondaires : baie d’Ambaro, Maintirano, Besalampy, Farafangana.
Recommandations clés, issues de la politique Bleue
Renforcer les contrôles par le CSP
Renforcer le contrôle dans la délivrance de visa de conformité par les directions régionales
Geler la délivrance de nouveau permis de collecte
Préparer et élaborer les cadres réglementaires : révision de la taille minimale de capture, fixation
des périodes fermetures pour les pontes, l’interdiction de grossissement de crabes,
l’augmentation des redevances de collecte (CCNGP) et réflexion sur la possibilité de création et de
vente de géniteur par le CDA
Diversifier les ressources à exploiter
Annuler toutes nouvelles autorisations délivrées en 2014 sur la base du principe de précaution
fondé sur une surexploitation de la zone de Boeny et mise en appel d’offres des permis de collecte
à délivrer pour ces opérateurs avec une fixation de leur quota autorisé par zone.
Situation actuelle
Le potentiel reste mal connu. La superficie des mangroves est d’environ 300 000 ha (Kiener, 1963 ; Le
Bigre, 1990) et représente 20% des mangroves africaines et possède la plus importante surface de ces
forêts dans l’océan Indien occidental. Sur la base de ce chiffre et en supposant une production
théorique de 25 kg/ha/an, la PME8 est estimée se situer aux alentours de 7 500 t (Ralison, 1980).
Tableau 19 : Production de crabes de 2004 à 2012 (en tonne)
1988* 1989* 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
Production 200 202 1 500 1 525 1 600 1370 1 370 2580 2 019 3 786 2 824
*: Vente locale uniquement
Source : Le Reste et al (1976), Roullot (1988), Rafalimanana (1990) et MPRH 2013.
Comparée au potentiel avancé de 7.500 tonnes, la production moyenne maximale de 3.000 tonnes
nous permet de dire que cette ressource est encore stable. Néanmoins, face à la forte demande des
pays asiatiques et notamment la Chine en crabe entier vivant des mesures doivent être prises.
Tableau 20 : Situation de la pêcherie de Crabe
FORCES FAIBLESSES . De nouvelles mesures de gestion instaurées par
l’Administration
- 2014, première année d’application de la période
de fermeture de la pêche et de la collecte
- Diminution de la perte post capture jusqu’à 14%
. Potentiel mal connu
. Lieu de collecte le plus souvent éloigné de la ville (mortalité
élevée jusqu’à 25% en cours de transport)
. Faible application des textes réglementaires et des mesures
de gestion
. Les études biostatistiques sur le crabe Scylla serrata sont
menées rarement à Madagascar et ceci tous les 15 ans
(1974/75, 1989/90 et 2005/06)
OPPORTUNITES MENACES
8 Prise Maximale équilibrée
Pour les pêcheurs, une nette augmentation au fil du temps du
prix: de 40 Ariary le kilo aux années 90, il est passé à 1000
Ariary dix ans après. Actuellement, un kilo de crabes sans boue
s’achète entre 8000 à 12000 Ariary selon la taille.
. Surexploitation des zones à proximité des grandes villes (ex
Mahajanga, Morondava, Maromandia, Ambilobe)
. Concurrence du surimi
. Présence de plusieurs intermédiaires entre le pêcheur et
l’exportateur
5 SITUATION DES PECHERIES A DEVELOPPER
5.1 Thonidés
Description
Avec une ZEE9 de près de 1 140 000 km2 Madagascar dispose d’un large potentiel en termes de
ressources halieutiques, et en particulier en ressources thonières estimées à 52.000 tonnes par an
(ANDRIANAIVOJAONA et al., 1992). Ce potentiel thonier est aujourd’hui valorisé au sein de l’économie
nationale principalement par les activités des flottes étrangères dans les eaux malgaches. La pêche
industrielle a ainsi rapporté 4 à 6 milliards d'Ariary de redevances annuelles entre 2008 et 2012, et les
recettes liées à l’exportation de produits thoniers (e.g. conserves) étaient de 120 milliards d'Ariary en
2012 (source ASH), en augmentation de 57% par rapport à 2011.L’économie locale bénéficie aussi des
escales des navires étrangers durant la saison de pêche dans le canal du Mozambique en particulier
pour des activités de carénage, d’avitaillement, le débarquement ou le transbordement de leur
capture, les rotations d’équipages, etc.
Les ressources thonières sont également importantes pour les communautés locales, en termes
économiques, sociaux et de sécurité alimentaire. Cependant, peu de données sont disponibles sur la
pêche traditionnelle, et son importance reste difficile à estimer.
La gestion des pêcheries thonières à Madagascar n’est pas encore bien définie et aucun terme de
référence clair, attribuant les différentes responsabilités à chaque entité du MRHP n’est rédigé.
Néanmoins, à l’heure actuelle, elle est assurée par le MRHP et ses différentes structures, i.e. le Service
de gestion de la pêche thonière de la DPRH, l’USTA et le CSP. Sur le plan régional, Madagascar est une
Partie contractante de la CTOI depuis 1996. Cette organisation est en charge de la gestion des stocks de
thonidés et d’espèces apparentées dans l’océan Indien. Par ailleurs, Madagascar participe aussi aux
différents projets régionaux qui ont été mis en œuvre dans l’océan Indien, i.e.SWIOFP, WIOFISH,
SmartFish, ASCLME, etc
Recommandations clés, issues de la politique Bleue
Mettre en œuvre la stratégie de gestion de la pêche thonière
Situation actuelle
Les dernières évaluations des stocks sont effectuées par la CTOI. Seul le germon est aujourd’hui en
situation de surpêche, avec une trajectoire qui pourrait mener à une surexploitation. Les autres stocks
ne sont actuellement, ni considérés en surpêche, ni exploités à un niveau au dessus de celui qui
dépasserait la PME, sauf l'espadon qui pourrait être en surpêche dans la zone sud de Madagascar. Le
seul stock de thons océaniques dont la production pourrait être augmentée est celui du listao.
Cependant, il est important de noter qu’une augmentation de l'effort sur cette ressource entraînerait
certainement une augmentation des prises d'albacores et de patudos, ce qui pourrait mettre ces stocks
en situation de surpêche et nécessiter des Mesures de gestion et de conservation additionnelles en
termes de prises accessoires compliquées à mettre en œuvre et à contrôler. Cela serait vrai en
particulier si cette augmentation venait d’une augmentation de l’effort des senneurs.
9 Zone Economique Exclusive
Tableau 21 : Situation des stocks dans l'océan Indien
Stock Indicateurs Effort 2013
Germon
Thunnus alalunga
Capture 2012
Capture moy. 2008-2012
PME (80% CI)
F2010/FPME (80% CI)
SB2010/SBPME (80% CI)
SB2010/SB1950 (80% CI)
33 960 t
37 082 t
33,300 t (31,100–35,600)
1.33 (0.9–1.76)
1.05 (0.54–1.56)
0.29 (n.a.)
Saturation de
l’exploitation de
l’Espèce
Patudo
Thunnus obesus
Capture 2012
Capture moy. 2008-2012
PME (1000 t)
F2012/FPME
SB2012/SBPME
SB2012/SB0
115,793 t
107,603 t
132 t (98.5–207 t)
0.42 (0.21–0.80)
1.44 (0.87–2.22)
0.40 (0.27–0.54)
Moyennement
exploité
Listao
Katsuwonus pelamis
Capture 2012
Capture moy. 2008-2012
PME (1000 t)
F2011/FPME
SB2011/SBPME
SB2011/SB0
314,537 t
400,980 t
478 t (359–598 t)
0.80 (0.68–0.92)
1.20 (1.01–1.40)
0.45 (0.25–0.65)
Moyennement
exploité
Albacore
Thunnus albacares
Capture 2012
Capture moy. 2008-2012
PME (1000 t)
F2010/FPME
SB2010/SBPME
SB2010/SB0
368,663 t
317,505 t
344 t (290–453 t)
0.69 (0.59–0.90)
1.24 (0.91–1.40)
0.38 (0.28–0.38)
Moyennement
exploité
Source : Rapport de la seizième Session du Comité scientifique de la CTOI, IOTC-2013-SC16-R
Les prises des navires battant pavillon malgache déclarées à la CTOI (tableau suivant) sont négligeables
par rapport à l’ensemble des prises de l’océan Océan. Les espèces hautement migratrices comme les
thons ne peuvent être gérées que par l'ensemble des pays qui les exploitent, et dans l’océan Indien cela
doit être réalisé dans le contexte de la CTOI. Dans sa politique de gestion des ressources océaniques,
Madagascar ne devrait pas tenter de réduire les prises de ces espèces.
Tableau 22 : Statistiques Malagasy thonières déclarées à la CTOI en 2011 (tonnes)
2011 (t)
Thons océaniques 1 726
Espadon 87
Voilier de l’Indo-Pacifique 844
Thons néritiques 2 160
Thazards non-identifiés 8 692
Thazards 3 861
Requins 5 671
Tableau 23 : Analyse FFOM de la Pêche thonière industrielle étrangère opérant à Madagascar
FORCES FAIBLESSES Protocoles d’accord:
. Protocole est un texte reconnu sur
une base juridique
. Continuité de l’Etat dans
l’application des protocoles
Protocoles d’accord :
. Prépondérance des décisions politiques aux décisions techniques et/ou
scientifiques au cours des négociations
. Manque d’uniformisation des protocoles (zone de pêche, embarquement
observateur, espèces cibles…)
. Harmonisation des protocoles
étrangers depuis 2003 sauf ceux de
l’UE
. Allègement des procédures
administratives
. Versement effectif des redevances
dans les comptes de l’Etat
. Présence de l’AMPA pour le
recouvrement des redevances
. Existence d’un service s’occupant de
la pêche thonière auprès du
ministère en charge de la pêche
. CSP, ASH (représentés dans les sites
clés) et USTA (à Antsiranana)
fonctionnels
Activités connexes:
. Collaboration interministérielle
. Présence de la SECREN pour le
carénage et l’entretien des navires
. PFOI fonctionnelle pour la
transformation et conservation
Environnement:
. Collaboration internationale CSP
avec les partenaires de la COI
. Existence de plusieurs ONG
travaillant sur la pêche maritime
et/ou l’environnement marin (WWF,
WCS, CI, BV, etc.)
. Possibilités de financement par des
partenaires/projets de certains
aménagements de la pêcherie
. Existence de deux ports
(Antsiranana et Ehoala) pouvant
accueillir les navires de la PIE et
d’autres portspouvant accueillir les
navires de la PIN (Antsiranana,
Ehoala, Mahajanga, Toamasina…)
. Ministère en charge des pêches
indépendant
. Dynamisme des acteurs œuvrant
autour des activités thonières
(consignataires, sel, sucre,etc.)
. Existence de plusieurs outils au sein
du MRHP (CSP, ASH, USTA,
Observatoire Economique, AMPA,
etc.)
. Pouvoir de négociation faible de l’Etat
. Redevances faibles comparées à la valeur des prises
. Mise en application difficile de certaines dispositions du protocole standard
. Retard dans la délivrance des licences de pêche
. Manque de synergie et de communication entre les pays riverains (termes
minimum licences)
. Pêche expérimentale mal définie et répétition de la même recherche sur
plusieurs années
. Signataire du protocole inconnu
Cadre réglementaire et institutionnel :
. Obsolescence et manque de textes régissant la pêcherie
. Textes réglementaires élaborés avec confusion (arrêté au lieu de décret)
. Différences entre redevance des navires hors UE et navires UE
. Gestion non transparente des certaines recettes issues de la pêche thonière
. Détermination des amendes non concertée et pas transparente
. Inexistence de mécanisme de financement pérenne pour les activités de
gestion
. Déclaration et traitement insuffisants des données statistiques
. Bases de données multiples
. Manque de participation à la CTOI
. Lacune dans l’application des résolutions de la CTOI
Sanitaire :
. Seul l’Institut Pasteur de Madagascar peut faire les différentes analyses
. L’ASH joue seulement le rôle de police pour l’application des textes relatifs à
l’aspect sanitaire
. Plusieurs textes contradictoires (nationaux et internationaux) sur le taux
acceptable de métaux lourds
Protection de l’environnement:
. Absence de textes réglementaires sur les rejets en mer et sur les captures
accidentelles
. Captures de requins et tortues menacés
. Manque d’études sur les prises accessoires et rejets
Autres:
. Insuffisance d’infrastructures normalisées
. Coût important des produits recommandés par les armateurs
. Manque d’infrastructure à la SECREN et non certification ISO
. Manque de formation spécifique dans le domaine de la pêche thonière
(ichtyologie, dynamique de population, sanitaire, surveillance des côtes, …)
. Manque de connexion aérienne pour changement d’équipages à bord du
navire et envoi documents urgents
. Pas de vol direct de l’étranger à destination d’Antsiranana (cas spécifique
surtout pour le coût des carburants élevé)
. Contraintes importantes pour les navires portant des armes (piraterie)
. Débarquements du poisson insuffisants pour PFOI et manque de partenariat
avec la PIE
. Ressources humaines insuffisantes (administration, marins avec STCW,
spécialiste en froid...)
OPPORTUNITÉS MENACES . Bonnes ressources pour les
senneurs et palangriers
. Gestion des ressources thonières (et
espèces apparentées) assurée par la
CTOI
. Stocks de thonidés néritiques et de
thazards peu exploitées et gérables
à l’échelle régionale sous
contrôle/recommandation de la
CTOI
. Existence d’une Aire marine
protégée sur la Côte ouest
. Demande en hausse pour les
produits thoniers, en particulier
poissons de palangre et de canne
. Situation socio-politique
. Pirateries dans le domaine de la pêche
. Menace sur la biodiversité et l’écosystème
. Embargo sur les produits halieutiques
. Demande en baisse pour les produits de senneurs, en particulier capturés sous
DCP
Tableau 24 : Analyse FFOM de la Pêche thonière nationale malgache
FORCES FAIBLESSES . Ministère en charge des pêches comme
ministère indépendant
Pêche industrielle et Pêche artisanale nationales
. Mise en conformité selon les normes
exigées par les pays importateurs
. Disponibilité de la main d’œuvre
. Proximité des zones de pêche
. Existence de plusieurs ports
(Antsiranana, Ehoala, Mahajanga,
Toamasina, etc.) pour devenir des ports
d’attaches et/ou d’opérations
. Dynamisme des acteurs œuvrant autour
des activités thonières (consignataires,
sel, sucre, …)
. Existence de plusieurs outils au sein du
MRHP (CSP, ASH, USTA, Observatoire
Économique, AMPA, …)
Pêche traditionnelle
. Éparpillée sur toutes les côtes
. Faible effort de pêche (loin des grandes
villes côtières)
. Cible majoritairement les espèces
néritiques
. Participe à l’apport protéinique de la
population de Madagascar (lutte contre
la sécurité alimentaire)
. Existence de données basées sur une
enquête cadre récente (Projet BAD)
. Coûts d'opération faibles
Pêche industrielle et Pêche artisanalenationales
. Manque de statistiques
. Insuffisance de budget d’investissement pour les nationaux pour la pêche
au thon
. Absence de cadre incitatif (revue des taxes, impôts, licences…)
. Appâts importés
. Coupure fréquente de l’électricité impliquant un surcoût des sociétés par
l’utilisation de groupe électrogène
. Des laboratoires existent mais sont seulement utilisés par quelques
sociétés
. Conflits concernant les zones de pêche entre PIN et PTN
. Pas d’infrastructures communes (froid, traitement, stockage, …)
. Manque de marchés locaux, régionaux et internationaux
. Manque d’infrastructure et liaison pour exportation
. Commercialisation limitée pour les pêcheurs artisanaux (ex Tazara)
. Coût exorbitant du gazole et du fret avion
. Saisonnalité de la pêche
Pêche traditionnelle
. Manque total de statistiques
. Matériels de pêche (filet, palangre, …) non disponibles sur place
. Matériels de pêche des dons non-conforme aux règlements en vigueur
. Embarcation non motorisée à faible rayon d'action
. Pas de texte réglementaire sur la sécurité en mer
. Surexploitation des zones de pêche à proximité des grandes villes
. Mauvaise conservation des produits sans glace (présence d'histamines)
. Production payée tardivement par les collecteurs
. Absence de carte d’identification spécifique pour pêcheurs
. Absence d’identification des navires
. Absence de DCP côtiers ancrés
. Pas d’étude sur les prises accessoires et les rejets
OPPORTUNITÉS MENACES . Possibilités de financement de certains
partenaires pour quelques
aménagements de la pêcherie (ex
SmartFish, SWIOFP, …)
. Développement de marchés à
l'exportation
. Demande croissance pour les produits
thonières, en particulier poisson de
palangre et de canne
. Situation socio-politique
. Menace sur la biodiversité et l’écosystème
. Embargo sur les produits halieutiques à l'exportation (barrières non-
tarifaires : métaux lourds)
. Changement d’activité de la population littorale due à la sécheresse (terre
vers la mer)
. Disparition progressive du bois de Farafatse car aucun texte réglementaire
de la part du ministère en charge de l’environnement(durée de vie
moyenne d’une pirogue)
. Moyens de communication limités
5.2 Poissons démersaux
Description
La pêche démersale malgache est exploitée à la fois par les pêcheurs traditionnels que pour les
pêcheurs industriels de fond. La ressource commence à être surexploitée pour les zones de pêche
ciblées par les pêcheurs traditionnels. Généralement, ces pêcheurs utilisent des engins non sélectifs
comme le filet maillant ou la senne de plage.
Pour la pêcherie industrielle, Madagascar par le biais du Ministère en charge des pêches a conclu un
accord de prospection sur la côte ouest, avec l’OFCF en 2003 pour une période de un an, pour voir la
fluctuation de la capture, dans le temps et selon la nature du fond (rocheux, ou sablonneux ou vaseux
ou vaso-sablonneux), de poissons démersaux pouvant être exploités par ce segment de pêcherie. Les
résultats étaient concluants et le projet OFCF s’est projeté par la suite sur la côte est de Madagascar
pour une même durée que la première prospection. Pour ces deux projets presque similaires, les
principales activités menées sont :
• Etudes et prospection des pêcheries des espèces de fond non exploitées
• Transfert de technologie de la pêche
• Appui de l’établissement sur la gestion des ressources par le système de suivi
• Appui de la commercialisation pour le développement de la pêche par petit bateau
En avril 2013, le MRHP a pu élaborer son plan d’aménagement de la pêcherie aux poissons démersaux
de Madagascar. Cinq objectifs ont été fixés i) exploitation durable des ressources halieutiques
exploitées, ii) préservation des écosystèmes et diminution des impacts des activités humaines sur
l’environnement, iii) amélioration des conditions de travail et de vie des communautés de pêcheurs, et
iv) amélioration de la gouvernance de la pêcherie des poissons démersaux.
Les prises des navires battant pavillon malgache déclarées à la CTOI (tableau suivant) sont négligeables
par rapport à l’ensemble des prises de l’océan Océan. Les espèces hautement migratrices comme les
thons ne peuvent être gérées que par l'ensemble des pays qui les exploitent, et dans l’océan Indien cela
doit être réalisé dans le contexte de la CTOI. Dans sa politique de gestion des ressources océaniques,
Madagascar ne devrait pas tenter de réduire les prises de ces espèces.
Recommandations clés, issues de la politique Bleue
Mettre en œuvre le plan d’aménagement de la pêcherie aux poissons démersaux
Rechercher un financement conséquent pour sa mise en œuvre
Mener des études d’évaluation de stock
Elaborer des catalogues des espèces de poissons démersaux
Elargir le plan d’aménagement de la pêcherie aux poissons démersaux dans d’autres régions à
façade littorale
Situation actuelle
Aucune évaluation de stock n’a été effectuée par le ministère. Il est seulement noté que les poissons
démersaux existent à Madagascar et des espèces nobles commencent à être exportées.
Tableau 25: Capture de poisson à Madagascar par la PIN
Année 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
Qté
(Tonnes)
2 127 2 200 2 270 2 300 195 167 205 397 89 110 500 136
Il est très difficile de distinguer la capture de la pêche industrielle pour les poissons démersaux et
pélagiques. De 2001 à 2204, les quantités enregistrées de 2 127 à 2 300t, de 2001 à 2004, ont été
constituées essentiellement par celles réalisées de la Pêcherie de Boeny basée à Mahajanga qui a utilisé
des chalutiers à poissons. Le ministère de tutelle a dû arrêter l’activité en 2005 à la suite des dégâts
identifiés sur le fond marin par l’emploi du chalutage à perche. Les données de 2005 à 2012 sont celles
produites par la Société Réfrigépêche basée à Toamasina. Ces produits ne sont pas seulement des
démersaux mais mélangés avec des pélagiques.
6 SITUATION DE L’AQUACULTURE
6.1 Aquaculture continentale
En 2010, la pisciculture en eau douce a produit près de 5500 tonnes de poissons d’une valeur estimée à 38.500.000.000Ariary (20 millions USD environ), tous consommés localement. Cette quantité représente près de 6,16% de la consommation nationale de poissons produits localement
Description
L’aquaculture continentale s’est surtout développée en 1988 sur les hautes terres centrales par le
projet FAO/MAG/88/005/94 (axe Fianarantsoa – Antsirabe) ce qui a permis à l’élaboration du manuel
sur l’élevage de la carpe commune. Par la suite plusieurs projets se sont intéressés à développer cette
filière notamment :
Le Projet PATIMA (2011 – 2014) Région Boeny pour la pisciculture de tilapia monosexe.
Le Projet de Développement Rural à travers la Vulgarisation de l’Aquaculture de Tilapia dans la Région
de Boeny ou PATIMA a démarré en avril 2011pour se terminer au mois de septembre 2014. Les
principaux résultats issus de ce projet sont :
• Des techniques de production d’alevins adaptées aux conditions de la Région sont mises au
point par :
• La méthode de construction de bassins de production d’alevins appropriés ;
• La production d’alevins à faible coût par l’utilisation d’engrais ;
• La technique d’élevage intermédiaire c’est-à-dire la phase de grossissement des alevins
avant leur triage ;
• La méthode de tri à vue des poissons mâles (sexage sans traitement hormonal) avec une
précision de 92 – 94% ;
• La technique d’élevage des géniteurs de Nilo Jica et tilapias indigènes des pisciculteurs
modèles ;
• L’élucidation du comportement reproductif du Nilo Jica et des tilapias indigènes dans les
bassins des fermes ;
• La méthode de manipulation des poissons ;
• Et la technique de productions d’alevins de carpe.
• Des techniques d’aquaculture adaptées aux conditions de la Région sont mises au point par :