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ANALYSE DE SECTEUR : L’EDITION
2014-‐2015
Anais BADOLIAN
Aithana CANAROR
Malky KALUBOWILAGE
Victorien PANISSIE
GMO 1 – Groupe G
Professeur pilote : Mr. Simonin
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ABSTRACT
Le marché de l’édition, étant en maturité constante, endure de nos jours des
changements favorables comme défavorables ainsi que des évolutions en lien avec la société.
Effectivement, l’arrivée de nouvelles technologies créée des mutations au sein du secteur du
livre, mettant à l’œuvre les maisons d’éditions. Ces dernières doivent alors s’y adapter et
changer parfois leurs politiques en renforçant leur notoriété sur le net, c’est surtout le cas pour
les petites enseignes. Par conséquent, l’étude de cas en fin de dossier portera sur ZELLIGE,
une petite maison d’édition ouvert sur le monde de la francophonie et, Gallimard, une des plus
grandes maisons d’éditions.
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SOMMAIRE
I. Le secteur de l’édition : un secteur en maturité……………………………………..…. 5
A. Un marché ancré dans l’histoire …………………………………………………..….5
a. Le grand siècle de l’édition b. la continuité du grand siècle c. Le début de l’âge d’or du numérique
B. Un marché en repli…………………………………………………………………………..….7
a. Chiffres clés b. Les facteurs de ce recul
II. L’évolution du marché face aux multiples changements …………………………..…12
A. Les déséquilibres connus par le marché de l’édition………………………... 12
a. L’édition s’érode du fait des changements des sociétés contemporaines
b. Des évolutions en relation avec le quotidien des personnes
c. L’effet de ciseaux d. Des éditeurs misant sur le net e. L’innovation apparait-‐elle comme un élément qui
sauve l’édition ?
B. Des premiers supports au livre numériques ……………………..…………….. 20
a. L’écriture et ses supports b. Du Volumen au Codex c. La nouvelle révolution du livre d. Les supports électroniques e. Une page se tournerait-‐elle ?
III. Etude de cas : ZELLIGE ET GALLIMARD ……………………………………………………… 27
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A. ZELLIGE : un éditeur ouvert sur le monde ………………………………………...27
B. GALLIMARD : un siècle de littérature……………………………………………….. 28
C. Des acteurs aux enjeux différents subissant une même transition…… 29
SOURCES ………………………………………………………………………………………………………..31
INTRODUCTION
Notre analyse de secteur se portera sur le marché de l’édition. Effectivement, ce
marché coïncide avec le secteur de notre stage se déroulant dans une petite maison d’édition :
ZELLIGE.
Aujourd’hui, en France, le livre est considéré comme étant la première industrie
culturelle et aurait une valeur de 3,9 milliards d'euros en 2013. Cependant, ce marché connait
de plus en plus de difficultés.
Effectivement, durant ces dernières années, ce secteur a connu de nombreux
changements que ce soit au niveau commercial qu’au niveau culturel. Plus particulièrement,
nous pouvons constater un réel repli de ce marché qui semble timide face aux nouvelles
technologies prenant petit à petit la vedette.
De ce fait, l’édition se doit de s’y adapter et ainsi être en corrélation avec l’évolution
de notre société actuelle. Ainsi, certains éditeurs y sont fortement touchés, notamment les
petites maisons d’éditions. Notre monde actuel se reflétant à travers le net, les éditeurs sont
alors contraints de créer une nouvelle communication à travers internet.
Nous pouvons nous demander alors quelles sont ces multiples changements.
Comment ce secteur s’adapte à ces fluctuations ?
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Pour cela, notre dossier portera dans un premier temps, sur une présentation du marché
en passant par son histoire. Puis, dans un deuxième temps, nous présenterons les différents
changements et déséquilibres connus par ce secteur. Pour terminer, nous étudierons deux
maisons d’éditions différentes par leur taille mais subissant les mêmes mutations : ZELLIGE
et GALLIMARD.
I Le secteur de l’édition : un secteur en maturité
A. Un marché ancré dans l’histoire
L’édition est l’un des secteurs les plus évolutifs qui soit. Ce dernier connaît depuis le
19ème siècle une évolution constante. Afin de comprendre ce qu’est l’édition en 2014 il est
nécessaire de remonter aux origines du secteur.
a. Le grand siècle de l’édition
Au 19ème siècle, trois changements majeurs vont modifier en profondeur le visage
même de la société française. Les lois Ferry voient le jour en 1881 dans un premier temps,
l’année suivante l’éducation et l’enseignement public laïc deviennent obligatoires. Cela va
avoir pour effet d’accroitre considérablement le nombre de lecteurs. En conjuguant ce
phénomène avec une explosion du nombre d’ouvrages publiés, (nous passons de 5400 œuvres
en 1811 à 14.000 en 1911) et l’héritage laissé par la révolution industrielle, nous pouvons voir
la naissance du secteur de l’édition dans l’hexagone. La plupart des maisons d’édition de
l’époque étaient à l’origine des librairies. Celles-ci telles Hachette ou Flammarion prennent
l’initiative de combler des lacunes de production éditoriale en éditant elles-mêmes les
ouvrages commercialisés. Parfois une revue de presse, est à l’origine d'une maison d'édition,
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c'est le cas avec La Nouvelle revue française créée en 1911 qui aboutira à l’une des plus
grandes maisons d’édition française : Gallimard.
b. La continuité du grand siècle
Statistiquement au début des années 2000, près de 1200 éditeurs ont étés recensés dans
le supplément de Livres Hebdo, Guide 200. Edition et diffusion francophones. Neuf nouveaux
livres sont édités toutes les heures en France, en 2010 cela représente 79 300 ouvrages sur
l’année, dont environ 50% de nouveautés (le reste étant de la réédition). En 2011 l’édition
française a proposé au lecteur plus de 622 440 références. Nous pouvons donc considérer que
ce secteur ne subit pas lourdement les modifications des habitudes des français avec la
popularisation de la télévision, de la radio et plus récemment d’Internet.
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c. Le début de l’âge d’or du numérique ?
Les fréquentes évolutions numériques associées à des enjeux environnementaux ont
amorcé un changement profond dans le monde de l’édition. Le livre en tant qu’objet perd peu
à peu du terrain pour laisser place à son successeur: le livre numérique. Les avantages de ce
nouveau support de lecture offrent des économies sur la production des ouvrages car il n’y a
plus de frais sur les matières premières, la distribution et le stockage. Les tablettes de lecture,
appelées liseuses, permettent à son utilisateur d’avoir la totalité de sa bibliothèque entre les
mains, lui offrant un gain de poids et d’espace. Les avantages sont donc marqués autant pour
le consommateur que pour l’éditeur.
L’édition n’est pas l’unique secteur à subir ces changements, la presse connaît également une
période de transition majeure. Le papier perd peu à peu du terrain, mais le marché du livre a
su rendre son support indispensable à travers des types d’ouvrages bien spécifiques mettant en
avant la beauté de l’objet, c’est le cas du beau livre.
B. Un marché en repli
a. Les chiffres clés
Pour la troisième année consécutive, le marché de l’édition est en repli.
Aussi, cette partie consistera à étudier les mutations de ces cinq dernières années sur le
marché du livre en France. Pour cela, notre analyse se structurera essentiellement autour de
chiffres et d'éléments concrets tirés d’articles dans des journaux.
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En France, le livre est considéré comme étant la première industrie culturelle et aurait une
valeur de 3,9 milliards d'euros en 2013. Ainsi, il représenterait un peu plus de la moitié du
marché des biens culturels. Selon la SNE (syndicat national de l’édition) le revenu net des
éditeurs représenterait 2,68 milliards d'euros en 2013. Il faut souligner que ces chiffres ont
diminué. En effet, le revenu net des éditeurs a diminué de (-1,2 %) et le nombre de livres
vendus a également diminué (-3,2 %) plus précisément 427 millions de volumes se sont
vendus en France en 2013.
La GFK (Gesellschatt fur konsumforschung) se charge d'évaluer le marché du livre à partir
des ventes en sortie de caisse de leur panel. Ce dernier, aurait également diminué (-2.7 %) en
2013 celui-ci est de 3,9 milliards d'euros contre 4,13 milliards d'euros en 2012.
Autres chiffres soulignant les indicateurs de l'édition: selon la SNC (syndicat national de
l'édition) la production de titres auraient augmenté de 10,6 % :
De manière plus précise le chiffre d'affaires en 2012 était de 2771 millions d'euros et en 2013
de 3687 millions d'euros soit une baisse de 3 %. Les ventes d'exemplaires ont également
diminué en 2012 avec 440 901 milliers et 2013 avec 426 825 milliers soit une baisse de 3,2
%. Aussi, la production en exemplaires à aussi baisser 630 913 en 2012 et 572 033 en 2013
soit une diminution de 9,3 %.
Les libraires jouent également un rôle clé dans le secteur de l'édition mais demeure le secteur
le plus fragile dans le domaine du livre. En effet, son plus grand concurrent est internet plus
précisément « Amazone ».
La GFK a représenté ce constat :
La validation des ventes selon les circuits dans la librairie 1er niveau est de 28,3 % dans la
librairie du second niveau elle représente 27,4 % la GSS est de 27,6 pour cent et la GSA est
de 16,7 %.
De plus, depuis ces dernières années l’édition scolaire aurait fortement diminué. Le secteur
qui détient le monopole du marché est la littérature générale.
D'après le classement de la SNE :
• La littérature générale aurait rapporté 675,2 millions d'euros de chiffre d'affaires.
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• La jeunesse 342,4 millions d'euros.
• Les livres pratiques 341,6 millions d'euros.
• Les sciences humaines 243,3 millions d'euros.
• La bande dessinée 242,7 millions d'euros.
La crise qui pèse sur le marché de l'édition est devenue de plus en plus considérable. En effet,
le secteur a connu une baisse de son chiffre d'affaire et doit faire face à son plus gros
concurrent qui est le numérique. Aujourd’hui, le numérique détient 4,1 % du chiffre d'affaire.
Selon la GFK, le marché aurait reculé de 1,7 % en 2012 à 4,13 milliards.
L’année 2012 n’est pas réjouissante pour le marché de l’édition. En effet, le marché recule
pour la troisième fois d’affilé.
b. Quels sont les facteurs de ce recul ?
Les spécialistes de l'institut GFK insiste sur le changement du taux de TVA. Au 1er janvier
2012, le taux est passé de 5,5 % à 7 % et cela a perturbé le marché. Les facteurs qui ont
permis au marché de combattre ce dysfonctionnement sont essentiellement les ventes de best-
seller comme "Les cinquante nuances de Grey" ou encore "La vérité sur l'affaire Quebert".
Par ailleurs, avec l’arrivée d’E-books le numérique est de plus en plus redouté par les éditeurs.
Les librairies sont également victime du numérique. C’est pourquoi, des nouveaux moyens
existent afin de soutenir les librairies indépendantes. Aussi, avec l'accélération des ventes
numérique cela a eu un effet immédiat sur les réseaux de distributions et notamment sur
l'ensemble de l'écosystème.
Chaque année à la veille du Salon du Livre de Paris, l'observatoire de l'économie du livre et
de la lecture de la DGMIC publie les chiffres du secteur du livre.
Ces chiffres sont rassemblés sur quatre pages :
• La première page comprend, la production et les ventes effectuées.
• La seconde page présente l'exportation.
• La troisième page nous révèle les différents secteurs éditoriaux, les traductions,
l'emploi et les droits d'auteurs
• La dernière page nous présente les prix et les bibliothèques.
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En 2012, le livre le plus vendu était « L’appel de l’ange » de Guillaume Musso, 496900
exemplaires ont été vendus chez Pocket. Le livre le moins vendus était «La couleur des
sentiments» de Kathryn Stockett publié dans les éditions "Actes Sud" avec 153000
exemplaires vendus.
Les différents secteurs éditoriaux se présentent en 13 catégories : plusieurs constats
apparaissent.
• Les livres scolaires représentent 12 % du chiffre d’affaire et 9 %d'exemplaires ont été
vendus
• Les livres parascolaires, pédagogique représentent 4 % du chiffre d’affaire et 6 %
d'exemplaires ont été vendus.
• Les sciences et techniques, médecine, gestion représentent 3 % du chiffre d’affaire
avec 1 % d'exemplaires vendus.
• Les sciences humaines et sociales représentent en tout 10 % du chiffre d’affaire avec 5
% d'exemplaires vendus.
• Les livres sur la religion représentent 0,9 % du chiffre d’affaire avec 0,8 %
d'exemplaires vendus.
• Estotérisme représente 0,3 % du chiffre d’affaire pour 0,6 % d'exemplaires vendus.
• Les dictionnaires en tout genre représentent 2 % du chiffre d’affaire pour 2 %
d'exemplaires vendus.
• Les romans représentent à eux seul 26 % du chiffre d’affaire pour 26 % d'exemplaires
vendus.
. Les livres sur le théâtre ou la poésie représentent 0,3 % du chiffre d’affaire pour 0.5 %
d'exemplaires vendus.
. Les documents, actualités, essais représentent 4 % du chiffre d’affaire pour 3 %
d'exemplaires vendus.
• Les livres de jeunesse représentent 14 pour cent du CA pour 21 pour cent
d'exemplaires vendus
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• Les bandes dessinées représentent 6 % du chiffre d’affaire pour 6 % d'exemplaires
vendus.
• Les mangas, comics représentent 2 % du chiffre d’affaire pour 3 % d'exemplaires
vendus.
• Les livres beaux-arts représentent 3 % du chiffre d’affaire pour 2 % d'exemplaires
vendus.
• Les livres de loisirs représentent 13 % du chiffre d’affaire pour 12 % d'exemplaires
vendus.
• Les cartes géographiques représentent 2 % du chiffre d’affaire pour 3 % d'exemplaires
vendus.
D'après ces données officielles effectuées par la SNE nous pouvons remarquer que les romans
et les livres sur les loisirs, régionalisme et vie pratique constituent à eux deux 1 quart du
chiffre d'affaire.
D’autre part en 2012-2013, les langues les plus traduites dans la production commercialisée
en France reste l'anglais en première position avec 6.653 titres. Puis, vient en seconde position
le japonais avec 1.191 titres. La langue la moins traduite est le coréen avec 87 titres. Aussi,
l'emploi dans l'édition et la librairie a diminué de 1,3 %. En effet, en éditions livres il y a 13
613 salariés pour 13 792 salariés et dans le commerce de détail de livres en magasin
spécialisé, il y a 12.647 salariés pour 12.467 salarié en 2012.
Les prix ont augmenté toutes catégories confondues soit 2,9 % de plus qu'avant. Plus
généralement, les prix concernant la littérature générale ont augmenté de 3%, ceux des livres
scolaires ont augmenté de 1,9 % les livres de jeunesse et les livres pratiques ont augmenté de
3,7 %.
Les prêts dans les bibliothèques municipales représentent 283,3 millions de prêts et dans les
bibliothèques universitaires 12,3 millions de volumes. Concernant les achats effectués par les
bibliothèques 8500 volumes ont été achetés par les bibliothèques municipales et 12,3 millions
de volumes ont été acheté par les bibliothèques universitaires.
Enfin, les pratiques de lecture : 70 % des Français de 15 ans et plus ont lu au moins 1 livre au
cours des 12 derniers mois.
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Un constat apparaît d'une part nous avons le marché de l'édition et de l'autre celui du
numérique.
Ce sera d’ailleurs, Alain KOUCK, président de l'éditeur Editis qui présentera son point de vue
lors de l'émission "buzz Média Orange-Le Figaro".
En effet, Editis est le deuxième groupe d'éditions en France connu pour ses nombreux livres
de poches ou encore pour les livres scolaires avec les éditions « Nathan » ou encore « Robert
». Lors de la Foire du livre à Frankfort il y a eu une polémique entre « Hachette » et l’acteur
Amazone.
Aussi, Amazone voulait forcer « Hachette » à baisser les prix de ses livres pour les écouler sur
leurs « kindle ». Le numérique bouscule et déséquilibre le métier de l'édition.
De plus, un débat apparaît sur le prix des livres, Amazone trouve que le prix des livres serait
trop excessif. Au contraire Alain KOUCK insiste pour prouver le contraire. Notamment avec
l’arrivée des livres de poche ou les prix varient entre 5 et 8 euros. Amazone détient 65 % du
marché de l’e-commerce de livres et cela représente 10 % du chiffre d’affaire d’Etisis et grâce
à internet l’édition les marchés de l’édition deviennent mondiaux. Face à ces différentes
mutations l’édition doit faire aux différences qui l’opposent à internet. Ainsi, tous les Etats
devraient appliquer les mêmes taux de TVA et d’imposition. Reprenons l’exemple d’Etisis, ce
dernier est une filiale du groupe Planeta si Planeta avait le même taux d’imposition que
Amazone, il détiendrait des marges supérieures. Les éditeurs devraient également innover
pour ne pas laisser Amazone recréer des monopoles. Par exemple, les éditeurs pourraient
intégrer de l’audiovisuel dans les livres de jeunesse.
D’autre part, des questions comme la disparition du papier sont également abordées cependant
les consommateurs restent aussi attacher à l’aspect traditionnel du livre. C’est pourquoi, Editis
gère un catalogue de 75000 titres
II L’évolution du marché face aux multiples changements
A. Les déséquilibres connus par le marché de l’édition
a. L’édition s’érode du fait des changements des sociétés contemporaines
Touché par de nombreux déséquilibres, l’édition s’effrite de plus en plus depuis maintenant 3
ans. En 2013, d’après l'institut d'études GFK (Gesellschaft für Konsumforschung), le 4ème
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plus grand institut d’études de marché du monde, le marché du livre a enregistré un repli
comme dit précédemment
Le bilan annuel de GFK est établi sur les résultats des panels mensuels des ventes des
détaillants et les données des distributeurs, pour prendre en compte le poids de l'édition
scolaire.
Malgré ce repli, le marché ne cède pas forcément à la morosité. Effectivement, l'année
dernière, seuls les jeux vidéo sont restés stables et n’ont pas vus leurs ventes baissées, au
détriment de tous les autres secteurs culturels. Et, le secteur du livre affiche une belle
résistance par rapport aux autres secteurs.
Par contre, les éditeurs ont dû faire face à deux chocs en 2013.
Le premier a été la faillite de deux réseaux de distribution, Virgin et Chapitre, qui leur a coûté
1 point de croissance.
Quant aux grands groupes, pour qui le poids du scolaire pèse dans les résultats, une réforme
des manuels scolaires ne leur a pas rendu la tâche facile.
De ce fait, le groupe Hachette par exemple, numéro un de l'édition en France et numéro trois
mondial de l'édition généraliste, a vu son chiffre d'affaires s'établir à 2,066 milliards d'euros,
en d’autre termes une baisse de 0,5 % en données brutes.
b. Des évolutions en relation avec le quotidien des personnes
Tout d’abord, nous pouvons constater que la lecture est une activité bien à part entière.
En effet, il faut avoir du temps, se concentrer sans être dérangé. Elle apparaît comme une
activité à rebours de toutes les autres activités culturelles.
Malheureusement, de nos jours, cette pratique a tendance a diminué, pour deux raisons
particulières :
- Le temps libre diminue et par conséquent, le temps de lecture diminue petit à petit.
D’après GFK, le temps de lecture chute d’années en années : 5 h 20 par semaine en 2013,
contre 5 h 48 en 2011, et 5 h 27 en 2012. Cette réduction du temps de lecture se reflète à
travers l’évolution des sociétés contemporaines.
- De plus, les éditeurs remarquent que le nombre d’acheteurs de livres baissent.
Effectivement, les personnes achetant plus de quinze livres par an se font de plus en plus
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rares: 7 % en 2013, contre 10 % en 2011. Les acheteurs « moyens » diminuent aussi : de 28%
à 25%, renforçant la part des petits acheteurs de 44 % à 47 %. Quant à la part des personnes
qui n'achètent pas de livres, elle ne cesse de s’élever (de 18 % à 22 %).
Ces deux causes alimentent le fait que les lecteurs, disposant de moins en moins de temps,
maximise leur temps de lecture en se jetant plus principalement vers les livres numériques qui
peuvent être lus n’importe où, que ce soit sur le trajet pour se rendre au travail ou chez soi
tranquillement, à travers son écran d’ordinateur par exemple.
En effet, le livre numérique est apparu en 2010. Le livre numérique, livre électronique
ou e-book, est un livre édité et diffusé en version numérique, disponible sous forme de fichier,
qui peut être téléchargé et stocké pour être lu soit sur un écran tel que celui d'un ordinateur
personnel, d'une liseuse ou d'une tablette tactile, soit sur une plage braille, soit sur un
dispositif de lecture de livres audio. Aujourd’hui, sa progression ne cesse de continuer.
Nous pouvons constater une évolution importante du taux d’équipement des lecteurs de livres
numériques :
• 6,2 millions de tablettes (contre 3,6 M en 2012) et 350 000 liseuses ont été
vendues en France en 2013.
• 37% des libraires font de la vente en ligne sur leur site internet.
• 200 000 références numériques sont disponibles en France.
• Le chiffre d’affaires total des e-books a dépassé les 44 millions d’euros en
2013 (contre 21 millions en 2012), ce qui représente 1,1% du marché global du livre contre
20% du marché aux Etats-Unis. Si l’on restreint le périmètre d’analyse à la littérature
générale, le numérique représente alors 4 à 5% des ventes totales avec pour certains titres, des
pics compris entre 10 et 15% d’après GFK.
• 5 millions d’e-books payants ont été téléchargés en 2013.
• 15% des français sont des lecteurs de livres numériques.
• Les plus intéressés par ce format seraient les 50 ans et plus puisque 30%
d’entre eux déclarent envisager de lire un livre numérique.
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Pour le monde du livre, la révolution numérique est d'abord celle de l'e-commerce, qui
a bouleversé les circuits de distribution traditionnels.
En 2009, la filière du livre, en France, s'inquiétait de l'irruption du numérique et s'interrogeait
sur les conséquences que cela pourrait engendrer. Le développement de l'e-commerce,
l'apparition de la version électronique du bon vieux livre papier : l'e-book, en plein essor aux
Etats-Unis, nourrissaient les craintes des éditeurs et des libraires sur le maintien de leur
modèle économique, ainsi que sur la création et le fonds éditorial.
Il y a plusieurs constats.
Le premier constat, c'est le développement de l'e-commerce qui a créé l'onde de choc
initiale. L’acteur dominant étant Amazon, il ne divulgue plus aucune donnée. Mais les
professionnels estiment que, en 2013, la part des ventes sur Internet de livres imprimés a
avoisiné 12 % (contre 3,2 % en 2005).
Chaque année, l'e-commerce prendrait un point de marché. Au détriment notamment de la
librairie traditionnelle. Les librairies dotées d'un fonds éditorial riche résistent beaucoup
mieux.
Cette nouvelle concurrence, porte une responsabilité dans la défaillance des magasins Virgin
et a contribué à la mise en cessation de paiements, le 2 décembre, de la chaîne Chapitre,
même si ses difficultés tiennent aussi à d'autres éléments. Pour les éditeurs, chaque fermeture
d'un commerce physique s'accompagne d'une perte de ventes, Internet ne compensant que
partiellement.
L'arrivée du livre en format numérique, n'a pas été la révolution annoncée : malgré l'explosion
des tablettes (6 millions vendues cette année), l'e-book occupe une place encore marginale
dans le paysage. Il représente à peine 3 % du chiffre d'affaires de l'édition en France, contre
22 % aux Etats-Unis, freiné par son prix élevé et une offre trop réduite.
Le deuxième constat : le numérique permet, certes, une meilleure exposition du fonds
éditorial (des œuvres publiées depuis plus d'un an), mais celle-ci profite plus aux lecteurs
qu'aux éditeurs. Contrairement à ce que ces derniers espéraient, internet n'a pas permis un
réveil des ventes des titres anciens du catalogue, en baisse depuis des années.
Ce qui permet à Amazon ou au site de la FNAC de revendiquer une offre exhaustive,
correspondant à la quasi-totalité des catalogues des maisons d'édition hexagonales, soit plus
de 800.000 titres. De ce point de vue, l'offre des nombreux libraires traditionnels présents sur
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le Web n'a rien à envier à celle des poids lourds du Net. Les uns et les autres s'efforcent de
faire vivre le fonds grâce à des animations (célébration d'une thématique ou d'un auteur).
Certains, comme Amazon, conseillent aussi des ouvrages en fonction des affinités des
lecteurs.
De son côté, la librairie n'a pas la place de stocker autant de références qu'une librairie
virtuelle. Les titres du fonds tournant peu, elle se concentre sur ceux qu'elle juge
indispensables.
Internet est ainsi devenu le canal de distribution qui vend le plus de titres différents. Ce que
démontre l'étude menée par GfK pour le SLF (Syndicat de la Libraire Française) en début
d'année. À la FNAC, ou dans une chaîne comme Decitre, le poids relatif du catalogue est
même plus important sur le Web qu'en librairie physique. Et, à en croire Amazon, les ventes
de titres de plus d'un an, représenteraient 70 % de ses ventes.
Pour autant, le numérique n'a pas permis la redynamisation espérée par les éditeurs des ventes
des titres du fonds.
Et ce, pour plusieurs raisons :
- D’abord, les meilleures ventes sur Internet sont les mêmes que celles réalisées dans
les librairies traditionnelles. Ce sont des best-sellers ou des nouveautés en général repérées,
puis portées par la librairie. Par ailleurs, les achats d'œuvres du catalogue se dispersent sur des
milliers de titres. Rares sont donc ceux qui concentrent un intérêt massif, sauf événement
(anniversaire, célébration …).
- Enfin, sur Internet, le livre neuf est en concurrence avec le livre d'occasion, moins
cher. Et, sur ces ventes de deuxième main, les éditeurs ne perçoivent rien.
Pour sa part, l'e-book a jusqu'à présent plutôt favorisé les nouveautés et les titres en résonance
avec l'actualité. Ou des classiques dans le domaine public et téléchargeables gratuitement sur
une liseuse ou une tablette, qui, par définition, ne rapportent rien à l'éditeur. Quant à la
diversité éditoriale, même si elle reste une préoccupation au vu des évolutions en cours (c’est
à dire des fragilisations de la librairie physique, recul des tirages par ouvrage etc …), elle n'a
pas, à ce stade, été touchée, les éditeurs publiant toujours autant.
L'apparition de l'Homo numericus est peut-être, enfin, la principale source d'inquiétude pour
le futur. Avec 36 heures en moyenne passées chaque semaine devant la télévision et
l'ordinateur, selon une étude du Credoc parue en 2012, ce dernier consacre de moins en moins
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de temps à la lecture. Le marché du livre pourrait achever l'année en baisse de 2 % à 3 %.
Toutes les études montrent que, ces dernières années, les « gros » lecteurs cèdent la place à de
petits lecteurs qui lisent moins de cinq livres par an. Une tendance qui préfigure un
changement de modèle économique et culturel pour le monde du livre.
En plus des livres numériques, les lecteurs vont également se tourner vers les « best-sellers »,
dont la publicité est extrêmement présente, et, en vue de consacrer leur peu de temps de
lecture à un livre d’actualité et dont tout le monde parle.
c. L’effet de ciseaux
Les éditeurs constatent un effet de ciseaux entre les titres qui marchent et le reste d'une
production abondante qui ne fait pas le poids au niveau des ventes.
En 2013, le poids économique des best-sellers s'est fortement renforcé. Si Hachette Livre a
conservé sa position de leader, c'est grâce au succès en littérature générale de la trilogie
Cinquante nuances de Grey, d'Inferno de Dan Brown, et d'Astérix chez les Pictes. Ces titres
occupent les premières places des ventes.
Le top 10 a totalisé 6,2 millions de volumes vendus en 2013, contre 4,3 millions en 2012 et
5,7 millions en 2011. Sur les 600 000 références disponibles en librairie, les 2 000 premiers
titres font le quart du marché, selon les données de GFK.
En 2013, les éditions JC Lattès, dirigées par Isabelle et Laurent Laffont, ont eu un chiffre
d'affaires équivalent à celui de Fayard, Grasset et Stock réunis, les trois autres maisons de
littérature d'Hachette.
En revanche, les groupes Editis (Robert Laffont, Nathan, Plon …) et Madrigall (Gallimard et
Flammarion) ont souffert en 2013. Le premier n'a pu compter que sur les bonnes ventes de
Guillaume Musso, le second a pâti d'une absence de titres porteurs.
Des petits éditeurs ont aussi su tirer leur épingle du jeu, grâce à leurs best-sellers. Dominique
Gautier des éditions du Dilettante place deux auteurs dans le top 20 de L'Express, avec Anna
Gavalda pour Billie et Romain Puértolas.
Ce sont les ventes moyennes qui souffrent le plus. Les romans qui se vendaient à 30 000
exemplaires il y a quinze ans font moitié moins aujourd'hui, de ce fait aujourd'hui les éditeurs
qui s'appuient notamment sur les réseaux sociaux.
d. Des éditeurs misant sur le net
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Internet a permis en un certain sens de faire renaître les petits et moyens éditeurs, en
raccourcissant les délais, en facilitant les échanges de manuscrit et les contacts avec les
éditeurs et agents étrangers, donc en d’autres termes en rendant leur travail plus visible. Ainsi,
qu’à augmenter leur notoriété sur le net.
Parmi ces éditeurs, on trouve de toutes sortes de maisons d’éditions. De toutes petites
structures: Les éditions Moires, Mauconduit, du Trésor, Dehors, Le Tripode, La Grande
Ourse, Charleston, Daphnis et Chloé. Ou d'autres qui sont à peine plus grosses : Guillaume
Allary éditions, Le Bruit du temps, Ring, Thierry Marchaisse, Pierre-Guillaume de Roux, Rue
de Sèvres, Kero.
D’une part, quelques-unes fonctionnent en réseau, comme Monsieur Toussaint Louverture, Le
Nouvel Attila, Plein Jour. Et d’autre part, plusieurs font reposer leur modèle économique sur
la publication de livres et de revues : les Editions du Sous-sol, La Tengo Edition, Inculte, ou
Books Editions, qui ont aussi accueilli Les Moutons noirs comme collection
Sur le marché de l’édition, un des phénomènes les plus remarquables sur la période
récente est le boom de la petite édition. Jamais, depuis environ trois ans, autant de petites
maisons ne se sont créées, c’est le signe d'un renouveau de l'offre éditoriale. Cette tendance
est plus riche de promesses littéraires que l’auto-édition.
À chaque période de mutation économique et de changement de modèle correspond une
nouvelle vague de création. Au début des années 2000, des éditeurs comme Sabine
Wespieser, Héloïse d’Ormesson ou encore Au Diable Vauvert. se sont lancés, bénéficiant des
atouts liés à Internet.
Ces nouveaux éditeurs ont pour caractéristique de publier peu en soignant leur ligne
éditoriale. Et, face à la montée en puissance du numérique, ils misent sur une image du livre
étant comme un « objet de désir ».
Pour exister, ces petits éditeurs développent une double stratégie. Ils privilégient le lien avec
les libraires au détriment de la relation avec la presse, en suivant avec attention leur diffusion.
Malgré le fait que leur poids économique demeure très faible, à leur échelle, ils réalisent
parfois de belles performances. Dominique Bordes, responsable de Monsieur Toussaint
Louverture, a dépassé 50 000 exemplaires, avec Karoo, d'un auteur serbo-américain défunt,
19
Steve Tesich. « Je n'aurai fait un best-seller que lorsque j'aurai atteint 100 000 exemplaires
vendus », précise-t-il.
Un des modèles de ces performances est Oliver Gallmeister, dont les éditions centrées sur les
écrivains de nature et le polar américain ont pris leur envol. Sa maison d’édition, fondée en
2005, a percé après le succès de Sukkwan Island, de David Vann, prix Médicis étranger 2010
qui a dépassé plus de 130 000 exemplaires.
Par conséquent, le secteur peut se féliciter de quelques signaux positifs comme par exemple,
le fait que l'édition continue de faire rêver et d'attirer des vocations, comme en témoigne
l'essor de la « petite édition ». Ce développement est donc, appuyé, sur l'utilisation d'Internet
et des réseaux sociaux.
e. L’innovation apparaît-elle comme un élément qui « sauve » l’édition ?
En dépit des idées reçues, c'est aujourd'hui nous pouvons penser que l’innovation
sauve une industrie ancienne. Dans un marché du livre en repli depuis plus de trois ans, les
ventes en ligne ont progressé de 6% en 2013. L'Internet a démultiplié l'offre accessible aux
consommateurs, tout en réduisant les coûts.
Autrefois un réseau de librairies permettait aux lecteurs de s'informer sur quelques dizaines de
nouveautés par an et de commander des livres dans des délais d'une semaine à dix jours.
Aujourd'hui le lecteur peut avoir accès nuit et jour à un gigantesque catalogue avec plus d’une
centaine de milliers de livres dans des délais extrêmement rapides allant de 24 heures à 72
heures.
En effet, internet, une technologie innovatrice, permet de mieux servir la demande culturelle.
La preuve par Amazon qui a été sacrée en 2013 comme étant la marque préférée des Français.
Malgré le fait que les offres en ligne rendent un service important aux consommateurs,
certains parlent de « concurrence déloyale ».
La conception classique de la concurrence est celle de la liberté de faire mieux que son voisin
en respectant les règles (contrats et propriété) : est libre qui veut entrer sur un marché pour
fournir un produit ou un service nouveau. C'est ainsi que les offreurs en ligne ont pénétré sur
ce marché.
20
Malgré tout, l'adaptation dont ont fait preuve beaucoup de librairies montre que ce canal de
distribution peut proposer des services que les acteurs en ligne ne peuvent offrir comme la
relation personnelle avec le client ou encore les conseils de lecture etc …
Mais les grandes surfaces culturelles telles que Fnac ou Leclerc, pouvant réduire les coûts
grâce à des volumes importants et de ce fait limiter l'impact du contrôle des prix, semblent
souffrir de ce manque de service et enregistrent la plus forte baisse de ventes de livres en 2013
avec -5,5%.
B. Des premiers supports au livre numérique
a. L’écriture et ses supports
Les premiers écrits ont souvent servis de livre de comptabilité ou d’inventaire. Par la suite,
l’homme va utiliser ce moyen de communication pour raconter des faits, des histoires.
L’écriture naît il y a 6000 ans, dans deux régions voisines du monde, la Mésopotamie et
l’Egypte de manière différenciée. Ainsi, les Sumériens (peuple de Mésopotamie) utilisaient
des pictogrammes, qui leur servaient de rédaction de livre de comptabilité, ou leur
permettaient de dénombrer les sacs de grains, les têtes de bétail. En Egypte, l’écriture va
naître avec les hiéroglyphes qui comportent des retransmissions de langue parlée mais
abordent aussi de nombreux aspects de la civilisation égyptienne : actes administratifs,
éducation…
Caractères pictographiques Hiéroglyphes
Ainsi l’écriture, va devenir un véritable besoin en tant que moyen de communication, dans les
échanges commerciaux, l’organisation d’une société hiérarchisée, pour calculer, pour
mesurer.
21
Les civilisations ayant des cultures différentes, adoptent l’usage de matières, de formes et de
techniques qui leur sont propres, et construisent leur tradition écrite autour d’un support
privilégié : argile en Mésopotamie, papyrus en Égypte, bambou en Chine... L’écriture
s’adapte à des supports variés, qui se différencie selon les civilisations.
Qui dit écriture dit donc support. Partout, l’invention de l’écriture précédera l’invention du
livre.
Le livre va naître ainsi d'une succession de découvertes et d'innovations techniques après
l'apparition de l'écriture.
b. Du Volumen au Codex
La première révolution du livre, s’illustre du passage du Volumen au Codex. Le Codex
apparaîtra à Rome vers le IIème siècle avant J.-C et remplacera le Volumen (rouleau de
papyrus).
Le Codex a été conçu à l’image des assemblages de tablettes de bois et de cire d’usage
courant à l'époque pour les brouillons et les textes provisoires. Par la suite, les tablettes de
bois seront remplacées par des feuilles de parchemins pliés en cahiers, ce qui déterminera le
format du livre. Ces cahiers sont cousus ensemble et ajustés d’une reliure, prenant l’aspect qui
nous est aujourd’hui encore familier.
D’un maniement plus facile que le rouleau de papyrus, d’un espace d’écriture plus grand et
moins encombrant (il voyage plus facilement), le codex présente en outre l’avantage de
supporter l’écriture au recto et au verso, tout cela lui permettra d’assurer son succès.
Quant au Volumen, sa forme disparait. En effet c’était un papyrus beaucoup plus fragile,
friable que le Codex. Avec le Volumen le lecteur ne pouvait pas lire et écrire en même temps,
avec le Codex qui est beaucoup plus compact, il peut écrire, prendre des notes ou tenir deux
livres en même temps pour faire des comparaisons. L'apparition du livre avec le Codex, a
permis la création de "glose" c'est à dire de commentaire écrit directement sur le livre, et les
numéros de page qui vont permettent de se repérer dans le texte et le découpage du livre
(l'index, la table des matières…). La façon d'aborder un texte a changé avec la modification
de la forme matérielle du livre.
Ce nouveau support va se diffuser progressivement dans des foyers de civilisations.
22
Cette évolution que connait le livre, du Volumen au Codex en passant par l’imprimé des
livres grâce à la création de l’imprimante par Gutenberg, change l’organisation des
connaissances, en effet la forme de l'œuvre impact sur la façon dont on perçoit le contenu du
livre.
On peut ainsi différencier chronologiquement : L’invention du tracé sur une surfaces, signes
(ex : sur les parois des grottes préhistoriques), l’invention de l’écriture, qui est un système de
signes organisé, et l’invention du livre, assemblage d’éléments à surface plane couverte d’un
texte écrit.
c. La nouvelle révolution du livre
Le Principal changement intervenu dans l’édition, est l’apparition du livre numérique.
Le livre numérique représente une avancée majeure dans le domaine des technologies de
l’information et de la communication. Mais la dématérialisation des supports de lecture «
traditionnels » a aussi des conséquences importantes pour les différents acteurs de la chaîne
du livre. Aujourd’hui on retrouve les livres numériques un peu partout dans des lieux
culturels, tels que les bibliothèques, à commencer par la Bibliothèque Nationale de France,
qui a installé des livres électroniques sur ses étagères.
Le livre électronique n’apparait plus aujourd’hui comme un objet de science-fiction, un
gadget réservé à quelques amateurs curieux de technologie. C’est une véritable révolution
dans le monde du livre car cela a changé le comportement des lecteurs. Grâce à Internet, le
lecteur peut maintenant compter sur son écran d’ordinateur ou son écran de téléphone portable
pour lire.
Le développement des livres numériques s'appuie sur des commodités telles que l’interactivité
entre les auteurs du livre et les lecteurs, mais aussi l’universalité de la lecture, car en effet
grâce à internet on assiste à une diffusion des connaissances à grande échelle.
Le progrès technique, a permis au livre numérique d’offrir par rapport au livre imprimé, une
meilleure consultation de la lecture, et des plus confortables. Cela est dû en partie au fait que
la conception et l’écriture ont été pensées en fonction des usages et des pratiques de lecture.
Cette nouvelle conception favorise l’étendue de la lecture, la comparaison des textes. Ainsi, le
lecteur se crée une image mentale à la fois intuitive et complète de la matière, et lui donne
l’impression d’être d’avantage immergé dans l’univers du livre, plutôt que confronté à la
23
bidimensionnalité de la page. En ce qui concerne le rapport du livre avec le lecteur ce n’est
plus le même. En effet, internet change le processus de lecture. Le lecteur va transformer au
cours de ses manipulations le contenu du livre et lui donner un autre visage, l’édition n’étant
plus enfermée dans le cadre imposé par la page matérielle. Ainsi le lecteur est plus libre et
peut intervenir au cœur du livre.
Malgré le fait que le livre électronique reflète l’avancée technologique d’aujourd’hui, il n’est
pas sans dire que son concept est le même que celui du livre traditionnel. En effet on retrouve
encore le concept du parchemin (le fait de faire défiler un texte mais sur un écran). Le concept
est donc le même, mais la présentation matérielle a changé.
La lecture sur Internet comporte des inconvénients. En effet l’accès devient de moins en
moins gratuit, il y a donc une restriction de l’accessibilité aux livres numériques. Avec le livre
on aura tendance à lire de manière linéaire (début, milieu, fin), alors qu’avec internet au aura
une lecture plus fragmentée, ce qui peut provoquer de l’hypolecture. En effet, l’'hypertexte va
produire de l'hypolecture, c'est à dire une lecture assez superficielle, de qualité inférieure à
celle du texte imprimé. Le numérique, change ainsi notre façon de lire.
Par ailleurs, d’autres problèmes subsistent en ce qui concerne les livres numériques à savoir
l’archivage des textes, les droits d’auteurs, et le piratage de certains livres.
En effet sur Internet il est très difficile de pouvoir conserver ou archiver des textes, car le
texte numérique est beaucoup plus mouvant et un site peu changer chaque jour son contenu.
De plus, le droit d’auteur ou copyright, reste difficile à s’appliquer sur les documents
électroniques, bien que la législation actuelle protège l’œuvre dans toutes ses formes qu’elle
soit écrite, visuelle, sonore… Cependant le texte électronique est malléable, ouvert aux
réécritures multiples.
Pour tout livre il faut un auteur, dans le cadre du livre numérique, certaines fonctions de
l’auteur différent de celle d’un auteur ordinaire. En effet, l’auteur d’un livre électronique doit
faire preuve de nombreux talents. Il est à la fois écrivain, graphiste, programmeur. Une
parfaite maîtrise des outils informatiques lui est recommandée, afin de permettre une lecture
structurée et cohérente. Il est difficile de trouver une seule personne qui corresponde à cette
description. C’est pourquoi, la création d’un livre numérique, en raison de son caractère
multidimensionnel, fait appel à des groupes d’auteur, formés de spécialistes dans les
différentes branches requises.
24
Cette nouvelle révolution du livre électronique, n’a pas encore atteint la maturité comme
nouveau média. Le poids des habitudes culturelles et celui des contraintes économiques
entraînent un certain attentisme dans le monde de l'édition.
Ainsi, le livre numérique ferme l'époque de l'invention de l’imprimé par Gutenberg qui été la
plus grande révolution du livre en ce qui concerne notre rapport à l’écrit et aux textes, ce qui a
permis de renouveler notre accès à la connaissance et bouleverser notre vision du monde.
L'ère du numérique dans laquelle nous sommes entrés n'effacera pas d'un coup ces siècles de
culture du livre, mais elle produira des effets aussi profond.
Aujourd’hui, il existe une variété de supports qui permettent la lecture de livre numérique.
d. Les supports électroniques
Le livre électronique s’installe désormais sur plusieurs terminaux électroniques, à savoir les
ordinateurs, les téléphones portables, et les liseuses. Cela permet une meilleure maniabilité et
accessibilité, en effet, on peut maintenant voyager léger en emportant plusieurs livres avec
nous grâce à une liseuse par exemple.
Ainsi, ces différents appareils technologiques qui permettent de télécharger des livres
numériques, se livrent une véritable concurrence.
En effet si nous prenions Kindle, la liseuse lancée fin 2007 par Amazon, aux Etats-Unis elle
est aussi légère qu’un livre de poche et parfaite pour la lecture. Elle peut contenir environ
deux cents titres à un prix faible de 8 euros et dont certains titres peuvent être gratuits. Le
Kindle s'est immédiatement retrouvé en rupture de stock devant une demande grandissante.
Amazone, décide donc de lancer d’autres modèles de Kindle (la Kindle 2, la Kindle
paperwhite), avec des capacités de stockage de livre beaucoup plus grande, et une excellente
lecture des livres. Ainsi l’année dernière, Amazon United Kingdom vendait plus de livres
numériques que de livres papier.
Ces liseuses sont en concurrence avec d’autres modèles qui permettent le téléchargement de
livres numériques c’est le cas des ordinateurs portables, comme les Asus, qui assure une
lecture de qualité. Enfin à cette concurrence vient s’ajouter les téléphones portables qui
permettent d’installer des applications afin de télécharger des livres. On peut ainsi citer
l’ibooks qui est une application créée par Apple, que l’on peut installer sur l’iPhone ou l’iPad.
Ces nouveautés d’applications de lecture séduisent un public de plus en plus large.
25
e. Une page se tourne ?
Comme on a pu le constater, l’apparition des E-book (livres numériques) a bouleversé le
marché de l’édition. Ainsi d’ici 2015, les e-book devraient représenter un tiers des ventes du
secteur grand public. Par ailleurs lors de la Foire de Francfort (la plus grande foire du monde
dans le domaine du livre), 40% des professionnels de l’édition interrogés pensent que la vente
de livres électroniques détrônera dans quelques années la vente de livres classiques.
Cependant, pour certains il semble inconcevable que le livre « traditionnel » puisse un jour
disparaître. Ainsi beaucoup de personnes, à commencé par les éditeurs, les libraires craignent
que l’apparition du livre numérique et son développement fulgurant n’entrainent la fin du
livre papier.
Cette dématérialisation du livre présente des avantages comme on a pu le constater en ce qui
concerne le confort du lecteur, et l’aspect pratique (exemple les liseuses).
Ainsi l’E-book est ce qui fonctionne le mieux sur le marché de l’édition.
En effet sur le marché des liseuses, on peut retrouver la Kindle d’Amazon ou encore la Sony
reader, ce sont des liseuses qui réalisent de très bonnes ventes et qui sont souvent en rupture
de stock.
L’augmentation des ventes de livre numérique peut s’expliquer par rapport à un prix très
attrayant. En effet le lecteur peut avoir accès à une qualité de lecture avec un prix du livre
moins cher que celui qui serait exposé en rayon. Par exemple le prix d’un livre vendu 20
euros sur les étagères d’une librairie atteindra souvent les 15 euros pour un format E-book,
soit 25% moins cher que le papier. C’est une aubaine pour le lecteur. Les prix des livres
numériques sont entre 20% et 30% moins chers que leurs équivalents « papier ».
La fabrication d’un ouvrage numérisé à encore un coût, ainsi le nombre de titres numériques
vendus n’est pas encore suffisant pour l’amortir. Cependant l’arrivée des livres numériques
présentent des aspects financiers positifs. En effet en 2012, la vente des livres s’élève à 3.1
milliards de livres vendus, ainsi l’augmentation des e-books a réussi à compenser les pertes
des livres imprimés.
Depuis 2009, les ventes d’e-book ne cesse d’augmenter et atteint 12 millions de
téléchargement en 2012 et on plus que doublé la première moitié de l’année 2013. Ainsi en
2013 la part des ventes d’E-book représente un peu plus de 3% du marché, ce qui reste faible,
mais en progression constante.
26
En ce qui concerne l’implantation du livre numérique dans le monde, il connait un réel succès
d’abord aux Etats-Unis, où les Américains ont très vite adopté ce nouveau concept, qui est en
passe de devenir une consommation courante. Cependant en France, la vente de livre
numérique n’est pas aussi importante.
Contrairement aux Etats-Unis et à certains pays Européen (Angleterre, Allemagne, Espagne)
en France le marché du livre numérique met du temps à se développer et ne constitue qu’une
partie infime du chiffre d’affaires de l’édition.
Depuis la création du premier livre électronique français le Cybook, créé par la société Cytale
en 2000, les ventes des livres numériques ne décollent pas vraiment en France. En effet, en
2012, la part des e-book représente une faible part dans les ventes totales de livre seulement
2% en France, contre 7% au Royaume-Uni et 20% aux Etats-Unis. De plus les Français ont
dépensé en 2012 que 21 millions d’euros dans des e-books, soit 0.6% du chiffre d’affaires du
secteur. Les Français restent assez réticents sur cette nouvelle forme de lecture. L’arrivée des
livres numériques en France, sont dû à l’augmentation considérable de la vente des
smartphones, des tablettes et des liseuses (qui sont uniquement dédiées à la lecture,
contrairement aux tablettes multi-usages et multi-médias). En ce qui concerne les liseuses,
l’arrivée en France en 2011, du Kindle d’Amazon (déjà commercialisé aux Etats-Unis depuis
2007) a entraîné dans son sillage d’autres offres, comme le Kobo associé à la Fnac ou encore
le Cybook du fabricant français Bookeen.
Ce refus d’une grande partie des Français de vouloir passer au livre numérique, est du au fait
que l’Hexagone compte plus de 3500 librairies, et 600 grandes surfaces culturelles, dès lors la
nécessité d’aller acheter un livre en ligne parce qu’on ne le trouve pas en librairie ne se pose
pas. Par ailleurs, à travers le livre papier, il y a un aspect culturel auquel les français sont très
attachés. En effet c’est le bien culturel préférés des Français selon une étude menée par GFK,
il y a aussi de nombreuses politiques de soutien auprès de livres, des librairies qui ont été mis
en place, et permettent ainsi de maintenir une grande diversité éditoriale.
Ainsi, depuis l’apparition de l’écriture, de nombreuses modifications des supports de lecture
on été fait. Nous sommes donc passés au début du premier millénaire, du rouleau de papyrus
(le Volumen) à la forme codex (un livre fait de cahiers superposés), puis du support papier au
numérique, qui représente une évolution technologique et culturelle. Aujourd’hui le livre
papier pourrait souffrir de la concurrence des livres numériques. Cependant le livre
traditionnel, reste le support le plus utilisé et lu.
27
III ETUDE DE CAS : ZELLIGE ET GALLIMARD
A. Zellige un éditeur ouvert sur le monde
Créée en 2001, Zellige est une maison d’édition axée sur la francophonie,
n’employant qu’un unique salarié, possède un chiffre d’affaires d’environ 120 000 euros.
Cette société fondée par Roger Tavernier, qui fût anciennement Directeur International de
Gallimard, propose un catalogue d’ouvrages très diversifié allant du roman à l’album, pour
une moyenne de six nouveaux ouvrages par an, de cent à cinq-milles exemplaires vendus à
travers le monde. Les ouvrages commercialisés par la maison d’édition sont répartis en quatre
collections se différenciant par la zone géoculturelle concernée.
• La collection Idrisi centrée sur le bassin méditerranéen (Algérie, Tunisie,
Maroc et Liban).
• Une gamme entière intitulée Ayiti est consacrée à Haïti et sa littérature
extrêmement riche.
• Vent du Nord est dédiée aux écrivains belges.
• La collection Francophonie quant à elle regroupe une centaine d’écrivains en
connexion avec la langue française.
Ces collections basées sur la notion de territoires, ont pour objectif d’explorer les
champs littéraires, culturels, historiques et sociologiques de chacune des régions du monde
évoquées dans le catalogue. Le nom Zellige, pouvant être traduit par mosaïque en arabe
28
affirme cette volonté́ d’entretenir un échange continuel en étant constamment ouvert aux
différentes cultures. Cette focalisation autour de la francophonie et de cultures bien
spécifiques offre différents avantages non-négligeables à Zellige.
Dans un premier temps la maison d’édition se retrouve avec un quasi-monopole sur le
marché français de la littérature haïtienne et arabe francophone. Dans un second temps la
majeure partie de la clientèle n’est pas uniquement située en France, la partie internationale de
cette dernière prend en effet une part bien plus importante. Pour mieux comprendre il faut
savoir que Zellige est en partenariat avec différentes librairies situées à Bruxelles, Port-au-
Prince ou encore Tunis. Ces partenariats permettent de créer une diffusion simultanée d’un
même ouvrage dans différents pays. Les ouvrages sont bien sûr présents dans des magasins de
grande distribution comme la Fnac ou les pôles « culturels » de Leclerc mais une grande
partie des ventes est basée sur des commandes effectuées par des libraires ou maisons
d’éditions étrangères non-francophones.
L’objectif de la société est donc de publier des auteurs francophones à une échelle nationale
et internationale, tout en proposant un prix adapté au pouvoir d’achat local lorsque c’est
nécessaire.
Ainsi il est possible de retrouver tout autour du globe, de nombreux collaborateurs -
distributeurs, maisons d’éditions et libraires- de Zellige. La collaboration peut tout aussi être
aussi bien être sous la forme d’une simple commande d’ouvrages que celle d’une cession de
droits d’une œuvre.
Les objectifs de cette jeune maison d’édition française sont dans un premier temps
d’élargir le rayonnement culturel de son catalogue et également de voir l’une des œuvres
adaptée au cinéma. Son atout majeur est également son point faible. En France, la
spécialisation de l’éditeur autour de cultures étrangères spécifiquement centrées sur la langue
française lui permet de fidéliser un lectorat particulier mais néanmoins restreint au territoire
national. La pluralité culturelle des collections permet également de viser une clientèle
étrangère.
B. Gallimard un siècle de littérature
Les Éditions Gallimard ont été créées en 1911 par Gaston Gallimard, André Gide et
Jean Schlumberger. Depuis le rachat de l'ensemble Flammarion en 2012 (qui représente 27
000 titres et 220 millions d'euros de chiffre d'affaires), la maison Gallimard est le troisième
29
groupe éditorial français et le trente-et-unième groupe éditorial dans le monde. Cet acteur
majeur du marché de l’édition française comptabilise un chiffre d’affaires d’un montant de
421 millions d’euros, grâce en partie à un catalogue d’une qualité exemplaire composé de
trente-six prix Goncourt, trente-huit écrivains ayant reçu le prestigieux prix Nobel de
littérature, et dix écrivains récompensés du prix Pulitzer. En 2011 le groupe était en
possession d’un catalogue de plus de 40 000 ouvrages évoluant sur différents supports de
lecture et décomposés en nombreuses catégories.
La stratégie marketing du groupe se distingue par sa capacité à toucher l’ensemble des
profils de lecteurs présents sur le marché. Pour cela Gallimard propose une très large gamme
de produits allant des grands classiques ou romans de tous genres, en passant par le policier
ou la science-fiction mais aussi des revues et également les « beaux-livres ». Ces derniers
sont généralement des ouvrages grands formats, spécialisés dans les réalisations artistiques,
telles que la peinture ou la photographie. Gallimard ne propose pas uniquement ses œuvres
sur support papier, en effet son catalogue numérique est depuis ces dernières années en pleine
expansion. C’est sur ce point que se définit la première différence entre un acteur majeur du
marché du livre et une petite ou moyenne maison d’édition. La capacité de Gallimard à ce
renouveler aussi bien au niveau de son catalogue extrêmement diversifié qu’au niveau des
plates-formes de lectures est l’un des facteurs de sa réussite. Les moyens du groupe lui
permettent en effet d’innover aussi bien au niveau de sa gamme de produits qu’au niveau
technologique. La numérisation des bibliothèques, la démocratisation des liseuses ou encore
l'arrivée de plateformes dématérialisées, poussent inexorablement les gros éditeurs à se
regrouper et à innover afin de garder leur groupe en bonne santé.
Fort de sa réputation et de son histoire, Gallimard possède une influence médiatique
considérable lui permettant d’avoir une grande visibilité et une place de choix dans la presse.
Ses auteurs et leurs ouvrages ne rencontrent donc pas de grandes difficultés de visibilité. Les
nombreux prix prestigieux assimilés à des œuvres de grande qualité renforce la publicité
organisée autour de Gallimard.
C. Des acteurs aux enjeux différents subissant une même transition
Le monde de l’édition est aujourd’hui un cercle fermé, il est considéré comme presque
suicidaire de faire son entrée sur ce marché où de puissants groupes évoluent et les petites et
moyennes maisons se développent progressivement ou meurent. Les acteurs majeurs comme
Gallimard se développent aussi bien à l’échelle internationale que nationale via la fusion avec
30
d’autres entreprises, proposant une multitude de gammes de produits afin de viser une
clientèle toujours plus importante.
Certaines maisons, comme Zellige, prennent le parti pris de se spécialiser autour de cultures
bien spécifiques. Leurs ouvrages d’une richesse tout aussi importante sont eux dédiés à une
clientèle bien plus restreinte mais à l’identité bien plus précise. Zellige possède un profil
atypique par le fait qu’elle vise plus spécifiquement une clientèle francophone étrangère. La
publicité d’un profil de maison d’édition à l’autre n’est également pas le même. Les géants du
secteur ont la chance de jouir d’une grande visibilité au sein des médias, alors que les jeunes
et petites maisons d’éditions font leur publicité via le bouche-à-oreilles, les salons ou les blogs
littéraires. Mais l’ensemble des éditeurs partagent aujourd’hui un même enjeu, celui de la
révolution digitale.
CONCLUSION
Nous pouvons en conclure que le secteur de l’édition a connu de nombreux bouleversements, depuis les lois Ferry de 1881.
A sa création, le livre n’était qu’un bien matériel utilisé pour la comptabilité, aujourd’hui c’est tout un marché qui s’est développé autour de ce dernier et pour cause, il représente la moitié des biens culturels.
Cependant depuis ces dernières années, nous avons pu constater un recul au niveau des ventes des livres que ce soit dans la littérature (romans, essais…), la presse ou encore, les livres scolaires. Cela s’explique par l’évolution que connait notre société en particulier avec l’apparition des nouvelles technologies et les outils de communication de plus en plus innovants.
Ainsi, la diffusion d’internet dans le monde et l’arrivée des téléphones portables ayant des fonctionnalités comparables à celles d’un ordinateur (exemple : les smartphones), les tablettes ou encore les liseuses permettent de pouvoir accéder à une lecture numérique utilisée par un public de plus en plus large.
Le livre se dématérialise peu à peu et perd cet aspect culturel et historique qui faisait de lui le premier support de communication. Cette nouvelle révolution du numérique qui touche l’édition referme celle de l’imprimante qui avait concrétisé le livre « traditionnel ».
D’un autre point de vue, nous constatons que le livre change de forme, c’est en corrélation le comportement des personnes qui changent aussi. Le livre n’est plus utilisé autant qu’avant, les personnes lisent de moins en moins cela peut s’expliquer par le fait que la connaissance est maintenant accessible par d’autre moyens de communication (télévisions, téléphones portables, ordinateur).
31
Cette analyse de secteur a permis de nous démontrer que l’évolution du marché de l’édition résulte des mutations de notre société, et qu’il y a cependant une volonté du marché de s’adapter face à ces changements.
Etant une véritable industrie culturelle, l’édition ne cède pas à la morosité et continue d’afficher une belle résistance, malgré le fait que l’on puisse penser le contraire.
Il serait pertinent de se demander maintenant, quelle serait la prochaine étape pour ce marché, quelle innovation succèdera au livre numérique.
SOURCES
. Site officiel de Gallimard : (http://www.gallimard.fr/ )
. Site officiel de la maison d’édition Zellige : (http://www.zellige.eu/)
. Site officiel de L’INSEE : (http://www.insee.fr/fr/default.asp)
. Site officiel de la Bibliothèque françois Mitterand : (http://www.bnf.fr)
Journaux :
. Le Monde Economie :
Avec l'achat de Flammarion, Gallimard crée le troisième groupe d'édition français.
(http://www.lemonde.fr/economie/article/2012/06/27/avec-l-achat-de-flammarion-gallimard-cree-le-troisieme-groupe-d-edition-francais_1725205_3234.html
. Le Monde Culture :
Le rachat de Flammarion par Gallimard officialisé :
(http://www.lemonde.fr/culture/article/2012/09/05/le-rachat-de-flammarion-par-gallimard-officialise_1756005_3246.html
. Le Monde :
32
http://www.lemonde.fr/livres/article/2014/03/16/marche-du-livre-le-boom-de-la-petite-edition_4383821_3260.html#bYurGDfi2A1KWcDZ.99
http://www.lemonde.fr/economie/article/2014/04/03/internet-bouc-emissaire-du-marche-du-livre_4395206_3234.html
http://www.lemonde.fr/economie/article/2013/03/21/l-edition-francaise-n-a-pas-fait-sa-revolution-numerique_1851603_3234.html
http://www.lemonde.fr/economie/article/2013/10/09/livre-numerique-la-fracture-europeenne_3492453_3234.html
. Les echos :
http://www.lesechos.fr/13/12/2013/LesEchos/21584-041-ECH_l-edition-francaise-face-aux-defis-du-numerique.htm#Ul1xrDmmGFsY14Tu.99
. Hominidés :
http://www.hominides.com/html/dossiers/ecriture-origine-naissance-premieres-ecritures.php
. Antlantico :
http://www.atlantico.fr/decryptage/ou-en-est-livre-numerique-en-france-helene-vedrine-636910.html