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Page 1: ActuSoins Magazine Mars-Avril 2012

Dossier élection présiDentielle

Les candidats face aux

infirmiersLeurs programmes

détaiLLés et comparés

prAtiQUes

OxygénOthérapie en urgenceQueL matérieL pour QueLLes indications ?

Vie proFessionnelle

saLaire, hOraires, avantages... Que peut-on négocier ?

Toute l’actualité infirmièreMARS - AvRil 2012

Toute l’actualité infirmièreMAGAZiNE GRATUiT n°3

Page 2: ActuSoins Magazine Mars-Avril 2012

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edito

éLection présidentieLLes : et Les infirmiers ?

À quelques semaines du premier tour de l’élection pré-sidentielle, nous avons choisi de consacrer un dossier spécial à cette échéance majeure dans ce nouveau

numéro d’ActuSoins Magazine.

En effet, si tous les candidats se sont déjà positionnés face aux grands défis de santé, aucun d’entre eux n’avait jusqu’à présent évoqué spécifiquement la profession infirmière.

Nous avons donc interrogé chaque équipe de campagne afin d’obtenir des réponses précises à nos questions.

Difficile, parfois, de sortir des clichés faciles, du « métier formidable », qui mérite « une meilleure reconnaissance » … Mises à part quelques propositions concrètes, beaucoup de candidats se contentent de déclarations consensuelles.

Et pourtant. Avec quelque 500 000 professionnels en exercice, les IDE représentent une part du corps électoral non négligeable. Silencieuse, peu représentée dans les cercles d’influence, notre profession peine toujours à se faire entendre.

04A lA uneProfession infirmière : Interview exclusive de Xavier Bertrand

PrAtiquesAdministrer de l’oxygène

en urgence : Quel matériel ?Immersion dans un service

de médecine hyperbare

06 12

Vie ProfessionnelleResponsabilité civile professionnelle : Faut-il s’assurer ? Sachons négocier nos salaires

29lecture

Les infirmiers face à la violence

20Vos droitsDélégation de soins aux aides-soignants : Quelle responsabilité ?

se former Stomathérapie :

une expertise infirmièreNouveaux étudiants en soins

infirmiers : la réforme incomprise 38AgendA

AVenirPollution hospitalière : une politique de santé à revoir ?

36soignAnts d’AilleursHelena, infirmière en République Tchèque

18

34

PortrAitVirginie, infirmière

au Club Med

dossier ÉLeCTIoNS PRÉSIDeNTIeLLeS : les candidats face aux infirmiers

Thomas DuvernoyRédacteur en chef

30

21

Actusoins 3 Numéro 3 mars - avril 2012

ABONNEZ-vOUS GRATUiTEMENT EN PAGE 39

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Actusoins 4 Numéro 3 mars - avril 2012

Actusoins à la une

« Il fAut AmélIorEr lEs CoNdItIoNs dE trANsPort Et dE loGEmENt dEs INfIrmIErs »

xavier Bertrand :

© Juliette Robert

Xavier Bertrand interrogé par l’équipe d’ActuSoins

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uneActusoins à la une

Comment faire face à la pénurie d'infirmiers ? Faut-il revaloriser le métier auprès des étudiants ? si oui, comment ? Sur les infirmiers et les infirmières j'aurai l'occasion de m'ex-primer prochainement. Car aujourd'hui on a besoin de près de 30 000 infirmiers par an. Sur les 27 ou 28 000 étudiants inscrits aujourd'hui dans les écoles, combien seront vraiment infirmiers ? Vingt-deux ou vingt-trois mille. C'est insuffisant.

Mais il ne s''agit pas de se dire « il en faut, il en faut ». Dans les années qui viennent, si l'on ne veut pas être confronté à une pénurie, il faut valoriser davantage la profession. Il faudra prendre en compte les difficultés pour se loger, les difficultés de transports notamment dans certains très grands ensembles. Je pense à Paris, mais je ne pense pas qu'à Paris. Le prix du logement, les problèmes de transport quand on a des horaires atypiques, cela n'est pas facile à vivre, il faut donc le prendre en considération. Car il ne suffit pas seule-ment de dire « j'en veux plus ».

Il ne faut pas seulement offrir les conditions de travail et de rémunération, il faut aussi améliorer les conditions de loge-ment et de transport des infirmiers. Par ailleurs, je sais que la durée de travail dans la carrière ne va souvent pas jusqu'au bout. Il faudra aussi tenir compte de ce problème.

ProPoS rECuEILLIS PAr LeiLa minano, LorS D'uN

ENtrEtIEN fILMé PENDANt L'INAugurAtIoN Du SErVICE

DE rADIothérAPIE Du CENtrE hoSPItALIEr DE

VILLEfrANChE-Sur-SAôNE.

a l’occasion d’un déplacement à

Lyon, une équipe d’actusoins a

interrogé le ministre de la santé sur

les grandes problématiques

infirmières.

Actusoins 5 Numéro 3 mars - avril 2012

la réforme des 35 h n'a pas fait du bien à l'hôpital, elle n'a pas fait du bien aux infirmiers.

actusoins : Beaucoup d'infirmiers évoquent un malaise et un manque de reconnaissance. Que leur répondez-vous ? Xavier Bertrand : Vous êtes sûre que c'est la vérité ? Vous êtes sûre que vous exprimez le point de vue de tous les infir-miers ? Ça sert à quoi de dire que tout va mal, si cela n'est pas vrai? Je ne dis pas que tout va bien mais le LMD, une évolution sans pareil, ce choix qu'on a proposé et qui a été suivi par une majorité d'infirmiers, n'est-il pas une marque de reconnaissance ? oui, je le crois.

D'autre part, dans un établissement il n'y a pas que la direction, il y a pas que les Ph, il y a aussi l'ensemble des infirmiers et même les aides-soignantes. Savez-vous que depuis 10 ans l'ensemble de ces personnels a augmenté de 100 000 ? C'est aussi ça la réalité. Je sais bien qu'il y a des endroits où la charge de travail est importante... Mais entre parenthèses, à cause de quoi ? Les 35 heures à l'hôpi-tal! Cette réforme n'a pas fait du bien à l'hôpital, elle n'a pas fait du bien aux infirmiers. Ce que l'on essaye de faire aujourd'hui, c'est remettre l'hôpital sur la bonne voie.

Depuis sa création, l'ordre infirmier a suscité de nombreuses polémiques. une partie des soignants ne semble pas prête à cotiser. Faut-il donc le remettre en cause ? L'ordre infirmier c'est moi qui l'ai poussé à l'origine. Mais à un moment donné, je ne suis pas sûr qu'on ait fait les choix qui étaient dans l'esprit de la loi. La cotisation symbolique c'est moi qui l’avais proposé, mais ce n'est pas le choix qui a été fait.

Maintenant, cet ordre est important mais il ne s'agit pas d'obli-ger les infirmiers qui sont dans les établissements, à rentrer de force. Il faut que ce soit aussi une démarche volontaire. Mais ce serait vraiment dommage que ce qui était une bonne idée au départ, une idée à laquelle je crois beaucoup pour la reconnaissance des infirmiers et des infirmières, n'aille pas jusqu'au bout et ne vive pas. Moi, je souhaite qu'elle vive.

La première génération de licenciés en soins infirmiers sortira en 2012. Quel avenir pour eux et les futurs diplômés. Faut-il créer de nouveaux masters ? Vous connaissez le rapport hénart (rapport du député Laurent hénart « relatif aux métiers en santé de niveau intermédiaire » qui préconise la création de nouveaux métiers de santé pour faire face à la pénurie dans les années à venir, ndlr). Moi je pense que ce rapport offre une bonne direction à suivre.

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pratiques

Actusoins 6 Numéro 3 mars - avril 2012

Actusoins pratiques

Quel matériel ?L’intérêt de l’oxygénothérapie fait l’objet d’un large consensus et son utilisation dans le cadre de l’urgence par les infirmier(e)s est rendue possible par l’article r4311-14 du code de la santé publique.

administrer de L’Oxygène en urgence :

L’oxygénothérapie, des indications larges en urgenceDepuis juin 1997, l’oxygène est considéré comme un médi-cament, vendu par des établissements pharmaceutiques. Mais, même s’il bénéficie d’une autorisation de mise sur le marché (AMM), il n’est inscrit sur aucune liste et ne nécessite donc pas de prescription médicale, notam-ment dans le cadre de l’urgence.

En effet, les indications de l’oxygène en cas d’urgence sont larges car le rapport bénéfices / risques de son utili-sation permet une administration systématique en cas de détresse vitale, y compris par des secouristes.

La bouteille d’oxygèneBien que l’on trouve une prise murale délivrant de l’oxygène dans presque toutes les chambres hospitalières, la bouteille d’oxygène est la seule source d’oxygène que vous trouverez aussi bien dans tous les services (sur le chariot d’urgence) qu’en préhospitalier. Il est possible de l’utiliser aussi bien pour alimenter un respirateur que pour les dispositifs d’in-sufflation ou d’inhalation que nous reverrons ensuite.

Pour calculer l’autonomie de la bouteille, il faut connaître :• la  consommation  en  oxygène :  le  débit  administré  au patient ;• la  quantité  d’oxygène  disponible  dans  la  bouteille,  qui dépend de la pression restant dans la bouteille et du volume de la bouteille.

Ainsi :Quantité d’oxygène (litre) : pression (bar) x volume de la bouteille (litre)

Autonomie (min) : quantité d’oxygène (litre) / débit (litre/min)Prévoyez 10 % de marge de sécurité dans vos calculs, cela vous évitera bien des désagréments !

Quelques règles de sécurité sont à connaître et à observer :• ne jamais graisser ni lubrifier une bouteille ;

• ne pas manipuler la bouteille ou les dispositifs d’adminis-tration d’oxygène avec les mains sales ;

• ne  pas  mettre  en  contact  l’oxygène  avec  des  matières inflammables, ne pas fumer, ne pas approcher d’une flamme

Les dispositifs d’administration de l’oxygène ou interface avec le patientAfin de choisir le dispositif d’administration de l’oxygène, nous devons revoir deux points importants :

En premier, la notion de fIo2 : fraction Inspirée en oxygène. Il s’agit du pourcentage d’oxygène dans l’air qui va être admi-nistré au patient. Il est compris entre 21% (ou 0.21), qui repré-sente l’air sans adjonction d’oxygène, et 100 % (ou 1) qui est de l’oxygène pur.

Bien entendu, la fIo2 souhaitée dépendra des besoins en oxygène du patient. Notons que dans le cadre de l’ur-gence, et pendant les courtes durées liées à ce cadre, il n’est pas délétère d’administrer de l’oxygène, quelque soient les pathologies du patient. L’hypoxie prime.

En second, la différence entre inhalation et insufflation. L’in-halation consiste à enrichir en oxygène l’air administré à un patient qui ventile seul. C’est une technique passive. L’insuf-flation, technique active, consiste à faire entrer mécanique-ment de l’air dans les poumons d’un patient en détresse vitale et qui ne respire plus seul.

BavuLe BAVu ou ballon Autoremplisseur à Valve unidirection-nelle, est schématiquement constitué d’un masque facial, d’un ballon en plastique semi-rigide et éventuellement d’une réserve en oxygène qui permet d’augmenter la fIo2.

les indications de l’oxygène en cas d’urgence sont larges car le rapport bénéfices / risques de son utilisation permet une administration

en cas de détresse vitale.

Page 7: ActuSoins Magazine Mars-Avril 2012

Actusoins pratiques

Quel matériel ?

Actusoins 7 Numéro 3 mars - avril 2012

Lorsqu’on place le masque facial hermétiquement sur le visage du patient (je vous conseille vivement de vous entrai-ner régulièrement), on appuie sur le ballon ce qui envoie l’air enrichi en oxygène dans les poumons du patient.

Bien qu’il s’agisse d’un matériel permettant l’insufflation, on peut l’utiliser pour inhalation en plaçant le masque sur le visage sans appuyer sur le ballon.

masque à haute concentration (mhC) ou « masque avec réserve »Le Masque à haute Concentration est un masque avec une réserve en oxygène, permettant l’enrichissement en oxygène jusqu’à fIo2 1 et évitant la réinhalation des gaz expirés.

Pour l’utiliser, il faut gonfler la réserve en oxygène avant de placer le masque sur le visage du patient.

MATéRiEl d’AdMiNiSTRATiON déBiT (l/MiN) FiO2 iNhAlATiON iNSUFFlATiON

Sonde nasale 1 à 60.24 à 0.2624 à 26%

oui non

lunettes 1 à 60.22 à 0.2422 à 24%

oui non

Masque Facial simple 6 à 100.4 à 0.640 à 60%

oui non

Masque haute Concentration 6 à 100.7 à 170 à 100%

oui non

BAvU sans réservoir 8 à 100.4 à 0.640 à 60%

possible Possible mais préférer avec réservoir

BAvU avec réservoir 10 à 150.9 à 190 à 100%

possible oui

masque facial simpleLe Masque facial simple est un masque sans réserve, permettant l’inhalation mais il ne permet pas d’atteindre une fIo2 supérieure à 0.6

Lunettes sonde nasaleLes lunettes à oxygène et la sonde nasale permettent égale-ment l’inhalation, avec des fIo2 plus médiocres.

Ils ont l’avantage de permettre au patient une vie sociale minimale et de s’alimenter. Leur place est limitée dans le cadre de l’urgence en raison de leur trop faible fIo2.

DeBorah FraDin - anisP

INfIrMIèrE ANESthéSIStE – INfIrMIèrE SAPEur PoMPIEr

Page 8: ActuSoins Magazine Mars-Avril 2012

L’hôpital sainte marguerite de

marseille abrite l’un des 27 centres

de médecine hyperbare du pays.

souvent méconnue, cette spécialité

soigne pourtant bien des maux.

immersiondans un service de médecine hyperBare

© Malika Surbled

L’environnement dans lequel se pratique l’oxygénothérapie hyperbare comporte un risque important, d’incendie et d’explosion, lié à la différence

de pression et à l’utilisation d’oxygène pur.

Un caisson pèse de 6 à 12 tonnes et mesure – en volume – de 22 m3 à 31 m3

soigner autrementCaissons subaquatiques équipés de hublots, gigantesque pupitre de commande avec surveillance audio/vidéo : à première vue, rien ne laisse supposer que derrière ce décor digne d’un bon roman de Jules Vernes, se cache un service hospitalier de pointe. Ici, les patients vont et viennent toutes les 2 heures pour se faire soigner.

Plaies chroniques, brûlures, pieds diabétiques, ostéomyé-lites, embolies gazeuses, accidents de décompression lors de plongées sous-marine, intoxications au monoxyde de carbone font partie des pathologies traitées par l’oxygéno-thérapie hyperbare. Cette thérapeutique qui consiste en l’administration d’oxygène au moyen d’un masque facial, se déroule dans une chambre – un caisson – dont la pression est supérieure à la pression atmosphérique. Elle fait ses preuves au quotidien et est reconnue par la haute autorité de santé.

Atteinte d’une plaie chronique au niveau de la malléole gauche, Annette est une patiente régulière du service.

L’échec du traitement par des soins traditionnels a conduit son médecin à l’adresser ici. Après 50 séances quotidiennes d’oxygénothérapie, elle en ressort plus que satisfaite. « Au début, j’avais un peu d’appréhension car je ne connaissais pas et cela ne me semblait pas très médical. Puis, à mesure des séances, j’ai vu le résultat. C’est tout simplement mira-culeux », estime la vieille dame.

Assise à ses côtés dans le premier caisson du service - une chambre avec 8 sièges, réservée aux malades valides -, une jeune femme s’installe. orientée en médecine hyperbare suite à une surdité brusque, elle est escortée par Corinne, l’une des 3 infirmières de l’équipe soignante du jour. « Nous restons systématiquement auprès des patients pendant leur première séance. Pour les séances suivantes, nous évaluons au cas par cas s’ils ont besoin de nous à l’intérieur ».

Soumis aux mêmes règles de sécurité et au même traite-ment que les patients, les infirmiers hyperbaristes ont tous suivi une formation spécifique pour pouvoir accompagner, soigner et surveiller ces malades atypiques. Et lorsqu’ils pénètrent dans un caisson, ils « plongent » eux-aussi, en respectant les phases de mise en pression – correspondant à une profondeur de 15 mètres – et de décompression.

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La polyvalence infirmièreDerrière le long pupitre de surveillance, Denis, ancien infir-mier militaire reconverti depuis peu au civil, ne quitte pas des yeux son tableau de bord. Depuis le début de la journée, il surveille et commande les paramètres des caissons ainsi que les paramètres vitaux des patients traités dans les deux chambres occupées du centre. L’une d’elles, équipée de deux brancards, de seringues électriques et d’un scope, est destinée aux personnes alitées qui descendent des services ou qui nécessitent une surveillance plus assidue.

Le troisième caisson est vide. réservé aux urgences qui représentent 20 % de l’activité, il peut servir à tout moment. Les infirmiers doivent pouvoir faire preuve de réactivité, quelques soient les circonstances. « En été, il y a les acci-dents de plongée. En hiver, les intoxications au monoxyde de carbone. En général, les patients sont stabilisés par le SMUR ou les marins pompiers puis sont amenés direc-tement. Ils ne passent pas par la case urgences. Nous pouvons être amenés à les techniquer dans le caisson pres-surisé avec du matériel de réanimation en première inten-tion », explique Denis.

Le fameux caisson présente en effet tout de la chambre de réanimation et constitue à lui seul un véritable chariot d’urgences. Le matériel est approprié. « Par exemple, les seringues électriques et le respirateur sont construits spécialement pour nos services. Un matériel classique ne supporterait pas de telles pressions » explique Kamel Yahiaoui , cadre de santé du service.

Alors que les premières séances s’achèvent dans les deux caissons « chroniques », Denis continue sa surveillance. Les patients suivants s’affairent en salle d’attente et roland, infir-mier, les accueille avec bienveillance. L’un d’entre eux sera

vu par le binôme infirmier / médecin avant son traitement. Son pansement doit être ré-évalué. « Nous assurons un suivi des patients en consultation per-thérapeutique toutes les 5 séances. Pour les pansements, des photos sont prises pour connaître l’évolution des plaies. Nous nous réunissons lors d’un staff médical hebdomadaire pour décider de l’ef-ficacité et de la poursuite de la prise en charge » explique Kamel Yahiaoui. Et Denis de préciser « Il faut toujours s’inter-roger sur le bénéfice qu’apporte la thérapeutique par rapport à ce que l’on fait endurer aux patients ».

maLika surBLeD

dans un service de médecine hyperBare

© Malika Surbled

Le pupitre permet d’avoir une vision large et de surveiller les 3 chambres en même temps. Denis peut facilement communiquer avec ses patients

grâce au circuit audio / vidéo

Nous pouvons être amenés à techniquer les patients dans le caisson pressurisé avec du matériel de réanimation en première intention

Actusoins 9 Numéro 3 mars - avril 2012

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Actusoins 10 Numéro 3 mars - avril 2012

© Malika Surbled

Ce patient a eu un accident de la route. Le traitement par oxygénothérapie hyperbare va lui permettre d’accélérer la cicatrisation de ses plaies.

Le fOnctiOnnement du service

Le service de médecine subaquatique et hyperbare de l’hôpital Sainte Marguerite est ouvert de 7h30

à 18 heures, 7 jours / 7.

Parmi le personnel : 7 infirmiers et 1 technicien hyperbare. Ils sont régulièrement d’astreinte la nuit pour répondre aux

urgences éventuelles.

Comme en plongée, et pour éviter tout accident, patients, infirmiers ou médecins doivent respecter des périodes

de 4 à 6 heures entre 2 séances.

se fOrmer à L’hyperBarie

La certification hyperbare est obligatoire pour tout infirmier souhaitant exercer en médecine subaquatique et hyperbare.

Il existe plusieurs organismes habilités à dispenser la formation pour les infirmiers : Institut National de Plongée Professionnelle, GRASM et Institut de management des activités hyperbares à Marseille, Institut méditerranéen de sciences médicales appliquées à l’hyperbarie à Ajaccio, Santexcel à Loos (Nord), école du Val de Grâce à Paris.

L’infirmier a accès à la mention C du certificat d’aptitude à l’hyperbarie (agrément pour le personnel médical). Puis la formation se divise par classe : une classe 1 qui permet de se soumettre à une pression relative maximale de 3 000 hectopascals (équivalence à 20 mètres de profondeur), la classe 2 : 5 000 hectopascals soit moins de 60 mètres, et la classe 3 : plus de 5000 hectopascals. La plupart des services – notamment ceux qui possèdent des caissons de réa – demandent aux infirmiers d’être titulaire du certificat de classe 2. La formation dure 2 semaines et nécessite un certificat d’aptitude médicale.

La vOie miLitaire :

Dans la marine, les infirmiers peuvent également se spécialiser dans le domaine de l’hyperbarie. Ils passent pour cela un niveau équivalent au certificat d’aptitude à l’hyperbarie médicale, et deviennent infirmiers sécurité plongée. A l’issue de cet enseignement et d’une formation de plongeur de bord, ils peuvent évoluer vers un poste d’infirmier plongeur hyperbariste.

Une fonction sans équivalence dans le civil puisque aucun métier ne correspond à cette activité. L’infirmier plongeur hyperbariste peut notamment servir sur un navire ou être affecté à un groupe de plongeurs démineurs.

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Actusoins 11 Numéro 3 mars - avril 2012

un anticancéreux inverse rapidement aLzheimer chez des sOurisun médicament contre le cancer a rapidement restauré les fonctions cérébrales normales de souris de laboratoire atteintes de l'équivalent d'Alzheimer, une avancée pouvant déboucher sur un traitement pour cette maladie incurable et dévastatrice, révèle une étude publiée dans la revue américaine Science.

Brèves

vers une nOuveLLe cLasse d’antaLgiQues puissants ?

Une start-up française innove avec la mise au point d'une nouvelle classe d’antalgiques, utilisant les endorphines produites naturellement par le système nerveux humain.

Lors d’une stimulation nociceptive, les neurones sécrètent des enképhalines, endorphines permettant l’inhibition du message douloureux. Problème : la demi-vie de ces molécules est extrêmement courte.

« L'idée très simple » du PL37, la molécule mis au point par la start-up française Pharmaleads, est d’empêcher la dégradation de ces endorphines, « ce qui va augmenter la concentration des enképhalines dans le corps avec un effet puissant, un temps de vie très long et une réponse de type morphinique » selon le Pr roques, cofondateur du laboratoire.

D’après deux études de phase 1, le PL37 ne présenterait pas les effets indésirables classiques des morphiniques, comme la sédation, la dépression respiratoire ou la constipation.

Les chercheurs ont l'espoir d'une commercialisation à l’horizon 2017, et ciblent particulièrement les douleurs neuropathiques, souvent mal soulagées par les antalgiques classiques.

aux etats unis, L’hépatite c

tue pLus que Le sidaLe virus de l'Hépatite C a causé plus de morts aux

Etats-Unis en 2007 que le Sida, selon les autorités sanitaires américaines.

Plus de 15 000 personnes sont décédées cette année-là d'une

hépatite C contre 12 734 qui ont succombé des suites d'une

infection au VIh, révèle une étude des Centres pour le contrôle et la prévention des maladies aux

Etats-unis (CDC) parue dans les Annales de médecine interne.

Environ 1,5 % de la population américaine est actuellement

porteuse du virus de l'hépatite C, qui est devenu l'une des

premières causes de maladie chronique du foie aux Etats-

unis, et la première cause de transplantation hépatique dans

ce pays.

un nOuveau pOrtaiL de e-Learning dédié aux infirmiers

Se remémorer des soins infirmiers peu ou pas pratiqués, remettre au goût du jour ses

pratiques de soins, c’est désormais possible avec Pratique Infirmière, nouveau portail de

e-learning édité par Elsevier Masson.

De la glycémie capillaire à la mise en place d’une aiguille de hubert sur une chambre implantable en passant

par l’ablation de redons, plus de 100 techniques de soins sont ainsi analysées, en associant texte, images, vidéo

et quizz de connaissance.

un essai gratuit permet de tester la plateforme avec 3 pratiques de soins en libre accès :

www.pratique-infirmiere.com

Page 12: ActuSoins Magazine Mars-Avril 2012

Qui couvre quoi ? Se tromper dans un dosage, suivre une prescription erro-née, confondre un patient avec un autre, ne pas répondre à une sonnette, intervertir des seringues ou des perfusions, perdre un dentier... tout infirmier, aussi compétent soit-il peut un jour commettre une faute professionnelle ayant des conséquences plus ou moins dramatiques.

Sur le plan juridique, les répercussions peuvent être lourdes. Contrairement aux infirmiers libéraux et aux étudiants, les infirmiers salariés n’ont pas l’obligation de souscrire une assurance privée de responsabilité civile profession-nelle. Dans le public, les soignants sont sous le régime de la responsabilité administrative. C’est l’établissement qui

couvre son agent des condamnations civiles prononcées à son encontre et qui indemnise les victimes. « L’hôpital couvre 90 % des problèmes » explique Cédric Lussiez, direc-teur de la communication de la fédération hospitalière de france. « L’important est de maintenir ce dispositif actuel qui permet d’apporter une certaine sérénité dans l’exercice professionnel. Néanmoins, il nous semble important que les soignants puissent, s’ils le souhaitent, souscrire une assu-rance complémentaire pour les cas que nous ne couvrons pas » souligne Cédric Lussiez.

L’établissement prend en charge les fautes de service (faute involontaire et dans l’exercice de ses fonctions) mais se décharge totalement en cas de faute personnelle détachable

Actusoins 12 Numéro 3 mars - avril 2012

des erreurs médicales de plus en plus médiatisées, des soignants mieux sensibilisés à leurs responsabilités : en france, le nombre d’assurances souscrites pour les infirmières salariées ne cesse de croître.

respOnsaBiLité civiLe prOfessiOnneLLe :

faut-iL s’assurer ?

Page 13: ActuSoins Magazine Mars-Avril 2012

vie profe

Pour une rCP : les syndicats et les assureurs s’entendent30 dossiers traités pour 70 000 assurés. C’est le chiffre annoncé par un assureur sur son activité réelle auprès d’infirmiers et d’infirmières. Statistiquement, un soignant

aurait donc une probabilité de 0,04 % de devoir faire appel à un assureur dans sa pratique professionnelle.

Pourtant toutes les personnes interrogées sont en faveur d’une telle garantie. Avec

quelques réserves néanmoins. « Les salariés de la fonction publique hospitalière n’ont pas à prendre le kit complet proposé par les assureurs, mais juste l’option de protection juridique en cas de procédure au pénal. Pour les infirmiers du privé, nous conseillons un contrat d’assurance plus large » précise Nathalie Depoire, présidente de la Coordina-tion Nationale Infirmière.

Cédric Lussiez, de la fhf, recommande également aux soignants très exposés aux risques de prendre cette option. « Cela concerne principalement les infirmiers et infirmières qui travaillent en chirurgie, en réanimation, au SMUR ou en obstétrique » précise-t-il.

Même son de cloche du côté des experts judiciaires. « C’est indispensable, cela devrait être obligatoire » déclare Joséphine Cossart, infirmière experte près la Cour d’Ap-pel de Paris. « De toute façon, quoi qu’il arrive dans une procédure, l’hôpital va aussi vouloir démontrer que ce n’est pas lui le responsable, mais son infirmière » ironise-t-elle. « Il n’est pas rare qu’il y ait des conflits d’intérêts assez forts entre l’hôpital et son agent. La plupart du temps, quand on creuse les dossiers, on découvre qu’en plus de la faute de l’infirmière, il y a un dysfonctionnement de l’hôpi-tal. L’avocat de l’établissement va omettre de le soulever » ajoute le juriste germain Decroix.

maLika surBLeD

(faute volontaire, qui relève de l’exercice illégal ou semblant trop grossière). En cas de recours au pénal, c’est l’infirmière qui est attaquée personnellement. Les victimes demandent des sanctions plus que des réparations : l’hôpital n’intervient pas.

Selon germain Decroix, juriste au sein de la MACSf, c’est à ce moment qu’interviennent les assurances privées. « Par exemple, récemment on a eu le cas d’une infirmière atta-quée au pénal pour avoir dispensé par téléphone un conseil simple à une maman au sujet de son enfant qui semblait souffrir d’une gastro-entérite. Le lendemain, l’enfant est décédé. L’infirmière n’avait pas décelé les signes de gravité. Nous avons accompagné cette infirmière jusqu’au juge-ment. Sans assurance, elle aurait eu à se débrouiller seule pour trouver un avocat et payer ses honoraires » explique le juriste.

Les soignants sont généralement bien couverts par ce type de contrat. Mais en cas d’exercice illégal de la médecine, souvent commis involontairement dans le cadre d’un glis-sement de tâches, l’assureur n’est pas tenu d’accompagner son client. « La loi ne nous autorise pas à défendre quelqu’un qui est dans l’exercice illé-gal. Néanmoins, tant que ce jugement n’a pas été rendu – celui-ci arrive toujours en fin de procédure – nous accom-pagnons nos assurés. Dans le cas précédent par exemple, l’infirmière avait effectué une régulation médicale téléphonique. A priori, nous n’avions pas à la défendre, mais tant que le jugement n’avait pas déter-miné cette illégalité, nous l’avons accompagnée » se défend germain Decroix. .

Actusoins vie professionnelle

Actusoins 13 Numéro 3 mars - avril 2012

pOur aLLer pLus LOin - Les assureurs généraux (qui couvrent l’assurance habitation, voiture, responsabilité civile) peuvent dans certains cas proposer aussi une assurance RCP.

- Le coût d’une assurance est de l’ordre de 25 euros / an pour une assurance simple et peut aller jusqu’à 75 euros pour couvrir un spectre plus large.

il n’est pas rare qu’il y ait des conflits d’intérêts assez

forts entre l’hôpital et son agent

respOnsaBiLité civiLe prOfessiOnneLLe :

faut-iL s’assurer ?

Page 14: ActuSoins Magazine Mars-Avril 2012

Actusoins 14 Numéro 3 mars - avril 2012

Actusoins vie professionnelle

Qui ne tente rien n’a rien. s’il n’est pas facile de se lancer dans la négociation lors d’un entretien d’embauche, l’initiative peut s’avérer (très) payante pour les infirmières, dans le privé comme dans le public.

sachons négociernOs saLaires !

Tractations dans le privéNégocier son salaire. tentant, mais aujourd’hui cela reste surtout possible dans le privé à but lucratif, secteur qui dispose des marges de manœuvres les plus larges.

un dirigeant de clinique de la capitale témoigne: « Aujourd’hui, la mentalité des soignants a évolué. Ils ont davantage conscience qu’ils peuvent négocier ». Ce phéno-mène a été renforcé par la reconnaissance à bac + 3 du diplôme et par la mise en avant des problèmes de respon-sabilité pénale.

Dans le privé, il y a de plus en plus systématiquement discussion sur le salaire. Les grilles des conventions collectives ne sont pas respectées pour les infirmières. « Pour fidéliser les professionnels, on est obligé de monter les enchères et cela peut aller jusqu’à 400 euros au-delà du tarif conventionnel prévu. Auparavant il était ainsi courant

au sein des établissements de trouver des niveaux de rémunération différents entre infirmiers selon la capacité de chacun à se vendre. »

Actuellement, pour se soustraire à la menace d’action aux prud’hommes pour discrimination salariale, la tendance est plutôt à l’octroi de primes spécifiques infirmières appli-cables à tout professionnel recruté « en sus du salaire conventionnel lié à son ancienneté ou de primes attachées à des compétences particulières et recherchées (réanima-tion, salle de réveil, endoscopie...). »

Et votre expérience se vendra d’autant mieux si le marché de l’emploi infirmier est tendu dans la zone géographique choisie, comme en Ile-de-France (particulièrement en grande banlieue) ou en Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Autre argument pour faire pencher la balance en votre faveur : votre spécialisation. toujours d’après notre dirigeant : « Les IBODE, très recherchées, sont très bien placées pour discu-ter et les tarifs s’envolent. Quant aux vacataires, souvent nécessaires pour assurer le fonctionnement continu des blocs opératoires et assurer les astreintes, ils se montrent souvent encore plus gourmands, il y a eu sur ce secteur une vraie inflation ces dernières années! Certains groupes ont même fini par mettre en place des filières de recrute-ment d’infirmières étrangères formées à leur arrivée au bloc opératoire pour réduire leurs coûts de fonctionnement ».

Jouer sur la reprise de l’ancienneté Dans le privé à but non lucratif relevant de la fédération des établissements hospitaliers et d’aide à la personne (fehap),

Aujourd’hui, la mentalité des soignants a évolué. ils ont davantage conscience qu’ils peuvent négocier.

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Actusoins vie professionnelle

Actusoins 15 Numéro 3 mars - avril 2012

les possibilités sont déjà moindres. « Même si beaucoup de personnes tentent le coup, nous appliquons le strict respect des grilles. Il y a deux ans, nous étions à moins 50 % au niveau de l’effectif infirmier et même durant cette période, je n’ai jamais négocié les salaires. Je ne veux pas d’une dynamique inconfortable qui pourrait créer des tensions entre les professionnels », affirme ainsi Mme Niklaus, directrice des soins à la Clinique Médicale de la Porte Verte, à Versailles. « Mais, au vue de ce que nous raconte certains candidats, je sais que cela peut se faire ailleurs », ajoute-t-elle.

Ailleurs, ce qui se joue c’est surtout la reprise de l’ancien-neté. « Nous n’avons aucune latitude sur la rémunération », explique Philippe Marcel, Drh de l’Association hospitalière de franche-Comté. Mais, à demi-mot, il reconnaît la possi-bilité de jouer sur l’ancienneté. Selon la convention collec-tive 51, la reprise est de 75 % pour un salarié venant d’un autre établissement de la fehap, moins pour les autres. « On peut négocier mais c’est très rare », tient toutefois à préciser Philippe Marcel qui ne veut surtout pas provoquer de sentiment d’injustice.

Disparité dans le public Dans la fonction publique, les salaires sont également verrouillés par les grilles. « Les conditions d’embauches sala-riales sont régies par des textes que nous appliquons. Nous sommes tenus au respect de la réglementation », confirme Christine Borreani, responsable de la cellule de recrutement pour l’Assistance publique-hôpitaux de Marseille (AP-hM). Même discours au Chru de Lille : « Il n’y a aucune négo-ciation ni sur les salaires, ni sur la reprise de l’ancienneté qui est déterminée par le service carrière », précise Martine Moura, directrice des soins. Et pour d’éventuels avantages en nature, comme une place en crèche ? « Non plus. C’est une commission qui priorise les demandes de places en crèche », répond Martine Moura.

Dans ce centre très demandé par les professionnels pour les opportunités d’évolution de carrière qu’il offre, il n’y a donc rien à négocier. Mais dans certains établissements, moins bien situés, un autre son de cloche se fait entendre.

Dans l’ombre du Chru de Lille, à sept kilomètres de la métropole du Nord Pas-de-Calais, l’hôpital de Seclin peine à recruter. « Bien évidemment, nous respectons les grilles de la fonction publique hospitalière. Mais nous pouvons jouer sur les échelons, notamment pour certains spécialistes comme les IADE ou les puéricultrices. On peut éventuel-lement les embaucher à un échelon supérieur. Idem pour l’ancienneté, on s’arrange pour passer à 100 % », confie José goëtinck, directeur adjoint à la direction des soins.

Encore mieux, l’hôpital s’enorgueillit d’avantages en nature comme des places en crèche ou une mise à disposition de studio à loyer modique le temps de s’installer. Mais en contrepartie, et contrairement à ce qui se pratique dans certains établissements de taille plus importante, aucune négociation sur les horaires n’est possible.

JuDiTh korBer

Page 16: ActuSoins Magazine Mars-Avril 2012

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Page 17: ActuSoins Magazine Mars-Avril 2012

des fiches réfLexe face à La vioLenceLa fédération hospitalière de France vient de publier une série de fiches techniques destinées notamment destinées aux professionnels de santé victimes de violences et à leur encadrement.

Chaque fiche comporte la définition de la violence subie, les modalités de prise en charge de la victime, les procédures à mettre en œuvre, les suites et le suivi de la démarche, ainsi qu’un bref rappel du cadre juridique.

Entre 2009 et 2010, l'observatoire national des violences en milieu hospitalier (oNVh) a recensé 5 090 signalements de violence dans les structures de soins, soit près de deux fois plus qu'en 2005. une augmentation à relativiser toutefois, cette hausse pouvant être liée « à un seuil de tolérance abaissé » ou à « une plus grande facilité pour les établissements de signaler les faits survenus au sein de leurs structures ».

Brèves

infirmières de BLOc OpératOire : un pas de pLus vers L’excLusivité d’actes

Alors que le calendrier de masterisation des trois spécialités s'accélère, les infirmières de bloc opératoire poursuivent le travail de réingénierie de leur formation. Avec à la clé,

l'obtention d'une exclusivité d'actes auparavant réservés aux médecins et chirurgiens.

Dans un courrier adressé au président de la fédération des Spécialités Médicales (fSM) dont ActuSoins a obtenu copie, le cabinet de Xavier Bertrand sollicite l'avis

des médecins spécialistes concernés par la délégation d'actes supplémentaires soumis à l'exclusivité d'exercice des IBoDE.

Chaque chirurgien pourrait alors, « s’il le souhaite, et en toute légalité, en prescrire l’exécution à un infirmier de bloc opératoire diplômé d’Etat. »

Parmi les gestes et techniques susceptibles de faire l'objet d'une délégation des chirurgiens, on retrouve notamment l’installation chirurgicale, la pose et la fixation

de drainage ou la fermeture sous-cutanée et cutanée de l'incision opératoire.

une « jOurnée de carence » pOur Les fOnctiOnnaires

Une circulaire interministérielle qui détaille ce dispositif a été présentée aux syndicats

de la fonction publique.

Cette journée de carence, annoncée mi-novembre par le gouvernement, dans un souci d'économies et entrée

en vigueur le 1er janvier, est une première pour les 5,3 millions de fonctionnaires. Ils n’y étaient pas

soumis jusque-là, contrairement aux salariés du privé pour lesquels trois jours de carence existent.

Pour l'intersyndicale, « cette disposition va pénaliser durement les agents » qui subiront de fait, une baisse de

salaires comme s'ils étaient « coupables d'être malades ». Les syndicats y voient « une nouvelle atteinte au statut

des fonctionnaires ».

Page 18: ActuSoins Magazine Mars-Avril 2012

Virginie,

Virginie serey est infirmière au Club med. Entre deux saisons, dans un froid hivernal auquel elle n’est plus vraiment habituée, elle a accepté de témoigner de cette fonction particulière, ne correspondant pas forcément aux clichés.

infirmière au cLuB med

© Malika Surbled

Page 19: ActuSoins Magazine Mars-Avril 2012

portraitActusoins portrait

Des responsabilités avant touttous ceux qui pensent qu’être infirmière au Club Med, c’est la planque au soleil peuvent revoir leur jugement. C’est en tout cas ce qu’explique Virginie lorsqu’elle parle de son activité. « Nous nous reposons peu, nous travaillons six jours sur sept et nous devons être disponible 24 heures sur 24 », sourit-elle.

Son rôle d’infirmière consiste principalement à gérer les soins courants des clients et du personnel à l’infirme-rie, à faire de la prévention, à installer des trousses de secours dans son village d’attache et à répondre à chaque appel d’urgence de jour comme de nuit. « Ce qui est difficile, c’est qu’il n’y a pas de médecin sur place, donc nous devons assumer des responsabilités de décision qui n’existent pas en milieu hospitalier ».

Les soins peuvent aller de la brûlure bénigne, au coma éthy-lique, en passant par toutes les blessures liées au sport ou encore les troubles digestifs. « Il faut être polyvalent et savoir comment réagir en toute circonstance », déclare Virginie.

A 29 ans, elle estime que « le club » lui a appris beau-coup. Pas qu’en terme médical. « Nous sommes G.O * à part entière, il faut participer à la vie du village ». Ainsi, Virginie, d’une nature pourtant assez réservée, avoue s’être un peu émancipée en se dessinant une vie à laquelle elle ne s’était pas préparée. Meneuse de revue pour les spectacles quotidiens, anima-trice, hôtesse d’aéroport pour les nouveaux arrivants, danseuse, elle s’est ouverte à des métiers qu’elle ne connaissait pas et qu’elle n’aurait jamais pu pratiquer par ailleurs. « A Paris, j’avais le mauvais sentiment de tomber dans une routine de métro-boulot-dodo. Là au moins, j’ai été servie », déclare-elle en riant.

Le coté festif associé au contact humain lui plaît particu-lièrement, même s’il faut parfois prendre un peu sur soi. « Le mot d’ordre au club est de sourire constamment, de dire bonjour à longueur de journée et de prendre l’apéro tous les soirs. Parfois, notre seule envie est de s’isoler et d’avoir un peu d’intimité. D’ailleurs maintenant, quand je rentre

à Paris et que mes amis me proposent de sortir en disco-thèque, je ne peux plus ! », avoue-elle, comme marquée par une overdose de festivité.

une inter-saison qui fait du bienSi Virginie a choisi un prestataire de vacances pour travailler, c’est parce qu’elle voulait voyager et pratiquer son anglais. « Je ne me sentais pas faire de l’humanitaire directement, même si c’était mon idée première. En Club, au moins, j’étais encadrée. C’était rassurant pour moi ».

En posant une disponibilité de son poste de soins intensifs de cardiologie il y a trois ans, elle ne pensait pas se retrou-ver dans une telle situation. « C’est en lisant sur un forum le témoignage d’une infirmière qui y était depuis 20 ans, que j’ai eu l’idée d’exercer au club. Je ne savais même pas que ce genre de poste existait ». Alors, elle s’est lancée.

Il y a quelques semaines, Virginie était d’ailleurs encore en Martinique. Elle y a passé un an. Auparavant, c’était la turquie. Sur ses jours de repos, elle a pu voir du pays, comme elle le souhaitait. Elle a aussi entretenu des relations privilégiées avec ses collègues locaux.

Seul inconvénient soulevé, le manque d’information. « Pendant ces périodes, je me suis sentie hors du temps, comme dans un monde parallèle où j’étais complètement coupée du monde réel ». Et c’est parce qu’elle s’est estimée décon-

nectée de cette réalité que Virginie a décidé de ponctuer ses départs par des retours à la « vraie vie ».

Aujourd’hui, en attendant sa prochaine affectation, elle effec-tue des vacations dans un hôpital parisien, et vit chez sa mère, faute de logement. Cela lui permet aussi de retrou-ver une relation suivie avec des patients et de re-pratiquer des gestes techniques. « J’avoue que j’avais un peu peur de ne plus savoir piquer », explique Virginie. Quand elle évoque son avenir, Virginie est hésitante. Elle ne se voit pas fonctionner éternellement de la sorte. Mais quoiqu’il arrive, elle vivra toujours au rythme de ses envies. Carpe diem.

maLika surBLeD

* G.O : Gentils Organisateurs

A Paris, j’avais le mauvaissentiment de tomber dans une routine de métro-boulot-dodo. là au moins, j’ai été servie.

Actusoins 19 Numéro 3 mars - avril 2012

Page 20: ActuSoins Magazine Mars-Avril 2012

Actusoins 20 Numéro 3 mars - avril 2012

Actusoins vos droits

Quand je délègue un soin à une aide-soignante, quelle est ma responsabilité ?

La « collaboration » est le terme retenu par la réglementation (article r. 4311-4 du code de la santé publique) pour carac-tériser le lien d’autorité entre l’infirmier et les auxiliaires de soins qui lui apportent leur concours. Il n’est pas rare d’observer des professionnels dénommer cette relation d’agissement « par délégation ».

La responsabilité de l’infirmier au titre de son rôle de contrôle de la qualification et de la compétence de son collaborateurLe rôle d’encadrement se manifeste par le fait qu’il incombe à l’infirmier qui attribue les tâches de vérifier au préa-lable que l’auxiliaire de soins dispose de la qualification requise et de la compétence pour accomplir celles-ci. Dès lors, l’infirmier peut faire l’objet d’une mise en cause et, le cas échéant, d’une sanction lorsqu’il sollicite un auxi-liaire de soins pour accomplir un acte en dehors du champ du rôle propre et, ainsi, le conduit à dépasser son champ réglementaire de fonctions.

L’infirmier ne peut donc pas être légalement condamné lorsque le dépassement de compétences a été réalisé à son insu, l’aide-soignant répondant alors seul de son initiative.

La responsabilité de l’infirmier au titre de son devoir de contrôle des actes du collaborateurLe rôle d’encadrement qui incombe à l’infirmier se mani-feste également par son obligation de contrôle des actes effectués par les auxiliaires de soins placés sous sa respon-sabilité. Cette exigence n’implique pas nécessairement la présence permanente de l’infirmier, ce qui dénaturerait le principe de la collaboration. Il s’agit d’organiser la possibili-té pour l’auxiliaire de soins de bénéficier d’une assistance.

Il ressort de décisions de justice que l’infirmier qui n’assure pas les fonctions de contrôle des actes effectués com-met une faute susceptible d’être sanctionnée. L’infirmier peut attester de la réalité du contrôle des actes de ses col-laborateurs par la production de preuves relatant ses dé-marches d’encadrement.

oLivier DuPuy

olivier Dupuy est docteur en droit. Juriste spécialiste des questions de droit de la santé, il est notamment l’auteur de l’infirmier - règles

d’exercice professionnel, paru aux éditions Heures de Francehttp

mutuaLisation du risQue médicaL : une nOuveLLe cOtisatiOn pOur Les LiBéraux depuis le 1er janvier 2012, un fonds de garantie destiné à prendre en charge les dommages médicaux trop importants pour être couverts par les assurances des médecins se met en place. il sera alimenté par l’ensemble des professionnels libéraux.

L’ensemble des professions libérales inscrites dans le code de la santé publique devra s’acquitter d’une cotisa-tion annuelle obligatoire de 15 à 25 euros, dont le montant sera fixé par décret en fonction du niveau de revenus et de risque des professions. Environ 300 000 professionnels de santé devront donc cotiser, dont près de 64 000 infirmiers libé-raux alors que les spécialités médicales à haut risque (gynéco-logues obstétriciens, anesthésistes et chirurgiens) concernent moins de 10 000 professionnels. Logique ?

Pas pour Elisabeth Maylié, vice-présidente de l’onsil (orga-nisation nationale des syndicats d’infirmiers libéraux), qui proteste : « les infirmiers, qui ne posent pas de diagnos-tic, risquent de payer pour une catégorie de médecins en difficulté ».

Philippe tisserand, président de la fNI (fédération Nationale des Infirmiers), nuance : « on ne peut pas écarter le risque d’un dédommagement aussi important. Sur le principe, la mutualisation est souhaitable mais il ne faut pas que ce soit une solidarité à sens unique ».

sTéPhane DesmiCheLLe

Page 21: ActuSoins Magazine Mars-Avril 2012

Les candidats à L’éLection présidentieLLe face à La prOfessiOn infirmièreLa rédaction d’ActuSoins a interrogé les principaux candidats à l’élection présidentielle sur les grandes problématiques infirmières.

revalorisations salariales, universitarisation des études, coopération entre professionnels de santé, ordre infirmier… Nous avons recueilli pour vous les principales propositions des partis en lice.

dossIEr sPéCIAl

© Jiémel

Page 22: ActuSoins Magazine Mars-Avril 2012

s’AdAPtEr Aux éVolutIoNs futurEs du métIEr

françOis BayrOu :

L’hôpital est malade. Les candidats aux présidentielles ne s’y sont pas trompés.

françois Bayrou entend bien prendre en compte les évolutions importantes à venir

dans la profession infirmière.

© Soazig de la Moissonniere visual press agency

le gros défaut du système

actuel est que chacun évolue

de façon parallèle, sans

consultation ou partenariat.

un métier en plein boom Pour geneviève Darrieusecq, médecin de formation, maire de Mont-de-Marsan, et conseillère santé du candidat. « Nous sommes en pleine restructuration du système de soins, et le métier d’infirmier va évoluer de façon importante dans les années à venir. Il aura un rôle considérable à jouer, notamment dans la prise en charge des pathologies chroniques et des personnes âgées », détaille-t-elle. A ses yeux, l’infirmier va à terme devenir « le bras droit du médecin ». geneviève Darrieusecq est d’avis que les tâches doivent être revues : « la toilette des personnes est du ressort des aide-soignants », cite-t-elle comme exemple. La formation va donc évoluer, « dans le sens d’une plus grande spécialisa-tion. Et pourquoi pas imaginer une masterisation » de la forma-tion universitaire, dans la continuité de la licence déjà en route ?

miser sur une plus grande coopération entre soignantsg. Darrieussecq insiste sur la nécessité d’une meilleure collaboration entre personnels de santé. « Le gros défaut du système actuel est que chacun évolue de façon parallèle, sans consultation ou partenariat. L’enjeu va être de créer des réseaux de prise en charge plus cohérents », avance la conseillère santé de françois Bayrou. Il faut déterminer « qui fait quoi, qui alerte qui, qui prend en charge quoi ? », pour que les aide-soignants, les médecins, le personnel médico-social communiquent entre eux.

La loi hPsT : pas que du mauvaisDes avancées, il y en a eu, avec la loi hôpital, Patient, Santé, territoire de roselyne Bachelot (hPSt). « Tout n’a pas été mauvais dans cette loi. Au moins, elle a permis la création des Agences Régionales de Santé (ARS), ce qui a rendu possible de régionaliser et d’organiser les soins au niveau de la région, s’adaptant aux particularités régionales des besoins et des situations. » « En revanche, au niveau hospitalier, le

pouvoir plus important concédé aux directeurs d’hôpital a pu encore tendre les relations entre personnels soignants et administration », analyse-t-elle. un travail partenarial entre les acteurs de la santé est donc essentiel.

un ordre nécessaireEtre infirmier, c’est jouer un rôle central au sein du système de soin… un rôle qui doit être représenté par une institution. Pour f. Bayrou, l’ordre infirmier est un « organe de conseil en même temps qu’un garant de l’éthique et de la déonto-logie, et permet de réguler la profession. » Aux yeux de g. Darrieusecq, il faut « vivre l’existence de façon positive, pas de façon contraignante. » Les médecins sont inscrits à l’ordre des médecins, ce devrait être le cas aussi pour les infirmiers, même si les infirmiers salariés se sentent moins concernés et décrient le prix trop élevé de la cotisation annuelle.

vers une revalorisation des salaires ?Pour geneviève Darrieusecq, il n’y a pas de problème de reconnaissance sociale. « Les infirmiers sont réellement perçus par les patients comme une profession indispen-sable. » L’attractivité de la profession sera renforcée par les nouvelles tâches que les infirmiers auront à prendre en charge. « S’il y a plus de responsabilités, c’est normal que les rémunérations en prennent compte. Mais cela ne signifie pas pour autant plus de dépenses : le travail en réseau évite-ra les redondances et sera plus efficace, y compris économi-quement, pour l’assurance maladie », précise la conseillère, dans la perspective de ne pas creuser davantage le déficit de la Sécurité sociale.

DeLPhine Bauer

Actusoins 22 Numéro 3 mars - avril 2012

dossier spécial présidentielles

Page 23: ActuSoins Magazine Mars-Avril 2012

dossier spécial présidentielles

Actusoins 23 Numéro 3 mars - avril 2012

PArtI soCIAlIstE « doNNEr Plus dE PréroGAtIVEs Aux INfIrmIErs »

françOis hOLLande :

un dialogue sur l’ordre infirmier Jean-Marie Le guen rappelle que le PS n'avait pas approuvé la création d’un ordre Infirmier « Aujourd’hui nous pouvons constater que beaucoup de professionnels ne sont pas satis-faits et se plaignent notamment de l’obligation qui leur est faite d’y cotiser : nous supprimerons cette obligation et enta-merons un dialogue sur l’avenir de cet ordre ».

une mission infirmière étendue dans la pratique des soins et la promotion de la santé une extension de mission pour les infirmières est jugée nécessaire par le candidat PS. « A la fois parce qu’elle est légitime dans l’évolution des pratiques de soins, et utile dans un contexte où l’accès aux soins de premiers recours pour tous n’est plus assuré. Les infirmiers sont essentiels à la qualité et à la sécurité des soins, donc à la cohésion sociale de notre pays. C’est pourquoi il faut leur donner plus de prérogatives notamment dans la pratique de certains actes médicaux comme dans la promotion de la santé et l’éducation thérapeutique ». Comparant la france aux autres pays européens, Jean-Marie Le guen constate que « nous sommes très en retard sur ce point, seules une vingtaine d’expérimentations sur des transferts de tâches et de compétences ont été conduites alors qu’elles sont autorisées depuis 2004 ».

A la question de savoir si les salaires des infirmières doivent être augmentés, Jean-Marie Le guen constate que « les salaires de la fonction publique hospitalière sont ceux qui ont le moins augmenté ces dernières années.

Lors de l’annonce de son programme en matière de santé, françois Hollande avait promis de revenir sur la loi Bachelot, « qui a transformé l’hôpital en entreprise » mais

était resté vague sur la question infirmière.

Jean-marie Le guen, chargé des questions de santé pour le candidat du ps détaille ses propositions.

Il y a donc une équité à rétablir dans ce domaine ». Mais ne fait aucune proposition chiffrée avançant « qu’il faudra procéder à cette revalorisation dans les cadres existants. Le dialogue devra se faire avec la CNAM dans une logique conventionnelle pour les libéraux et par la négociation avec la fonction publique hospitalière et les organismes privés pour les salariés ».

« Logique globale d’évolution des carrières »Pour valoriser la profession et y amener de nouveaux candi-dats, françois hollande veut « concevoir une logique globale d’évolution des carrières qui passe par la requalification des actes infirmiers, la formation, la reconnaissance du statut et la rémunération. Ce sont là les aspects essentiels qui sont de nature à inciter ou à décourager les candidats à cette profession. Dans un second temps on peut également réflé-chir à la mise en place de politiques spécifiques facilitant les transports ou l’accès au logement par exemple. »

Le candidat socialiste souhaite aussi renforcer l’universitari-sation des cursus infirmiers : « Nous accordons une attention particulière à cette question. La masterisation des cursus est une très bonne chose et il faudra la mettre en place réel-lement et efficacement. Cela dit il faut se concentrer dans un premier temps sur les fondamentaux. Avant d’en créer de nouvelles, Il faudra reconnaître et valoriser les spécialités existantes. Ensuite, la création de nouveaux métiers devra se faire dans une logique globale d’évolution des carrières et de réponse aux besoins en santé de la population. On pour-rait par exemple réfléchir à la création d’un métier d’infirmier clinicien », explique Jean-Marie Le guen.

DaviD Breger

Concevoir une logique globale d’évolution des carrières qui passe par la requalification des actes infirmiers, la formation, la reconnaissance du statut et la rémunération.

© Aude Guerrucci

Page 24: ActuSoins Magazine Mars-Avril 2012

il est évident que

c’est une profession qui souffre,

et c’est cette souffrance à

laquelle il faut s’attaquer.

La candidate d’europe ecologie - Les verts souhaite mettre l’infirmier au centre d’un système de santé qui manquera bientôt de médecins.

une valorisation de la profession qui va « au-delà de la question d’argent » mais devrait être accompagnée d’une valorisation salariale.

« uN débAt doIt êtrE INstAuré sur lEs mIssIoNs dE l’INfIrmIèrE »

eva jOLy :

« Un rôle fondamental de par leur proximité avec les usagers mais aussi avec les autres corps médicaux », pour Europe Ecologie Les Verts et sa candidate aux élections présiden-tielles Eva Joly, les infirmiers « occupent une place majeure dans notre système de santé » pour qui « l’essentiel est d’as-surer une juste représentation […] au sein du Haut conseil des professions paramédicales et de toute autres instances où ils sont nécessaires », sans évoquer la suppression de l’ordre professionnel décrié par une partie des infirmiers.

La formation continue financée par les labos pharmaceutiquesCôté universarisation, Eva Joly préfère mettre en garde : « La forme ne doit pas prendre le pas sur le contenu. » Et d’ajouter : « L’idée n’est pas d’adapter la formation à des exigences de formes, mais de s’assurer que celle-ci délivre aux futurs infirmiers le savoir dont ils auront besoin. » La candidate veut élargir la question de la formation au-delà de la question de la formation initiale, relevant « l’importance de la formation continue ». « En effet, poursuit-elle, il est fondamental de mettre en place une réelle formation professionnelle conti-nue pour que chaque infirmière soit à la pointe de la connais-sance. Pour la financer, nous proposons de multiplier par trois la taxe incombant à l’industrie pharmaceutique. » Pour Eva Joly et son équipe de campagne, l’infirmier serait un rouage indispen-sable vers un accompagnement à la fois médical et psycholo-gique des malades puisque « qu’une grande partie des patholo-gies auxquelles les professionnels de la santé doivent faire face sont liées à des situations sociales complexes ».

De nouvelles compétences pour les infirmiers« Il me semble donc qu’il faut aller vers un accompagne-ment global des patients, un accompagnement qui ne soit pas seulement médical, qui ne soit pas purement tech-nique. Aussi, il m’apparaît fondamental de renforcer les liens avec les professionnels de l’accompagnement social. » La candidate se dit prête à lancer un débat sur les missions

de l’infirmière d’où « doit résulter un transfert de certaines compétences des médecins et des pharmaciens vers les infirmières. » Car face aux déserts médicaux, au manque de médecins, EELV souhaite « favoriser les coopérations au sein des maisons de santé ou de réseaux pluridiscipli-naires ». « L’objectif étant triple, il s’agit de mieux couvrir le territoire, d’améliorer la qualité des soins et d’améliorer les conditions de travail », explique la candidate.

une orientation « myope »Cette mise en avant du rôle des infirmières s’accompagne-rait « bien évidemment [d’] une revalorisation de leur rému-nération », promet l’écologiste. une question « de recon-naissance », plus que « d’argent », selon Eva Joly. « Il faut prendre en compte la pénibilité du métier, il faut prendre en compte l’ensemble des missions de l’infirmière. » Pour rendre la profession plus attrayante auprès des jeunes, la candidate voudrait s’attaquer à leur « myopie », en matière d’orientation. « Comment pourrait-on choisir alors que l’on a pas toutes les cartes en main ? » s’interroge la candidate. « Mais au-delà de la seule orientation, il faut que les études supérieures ne soient plus des filières à sens unique : il faut permettre des passerelles avec d’autres cursus. » Avant de nuancer : « Je ne dirai pas que le métier d’infirmière est peu attrayant. En revanche il est évident que c’est une profes-sion qui souffre, et c’est cette souffrance à laquelle il faut s’attaquer. »

ariane PuCCini

© Xavier Cantat

Actusoins 24 Numéro 3 mars - avril 2012

dossier spécial présidentielles

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dossier spécial présidentielles

Actusoins 25 Numéro 3 mars - avril 2012

« rEVAlorIsEr lEs ProfEssIoNs PArAmédICAlEs dANs lEur défINItIoN. »

marine Le pen :

avenir de l’ordre infirmier : « un faux débat »Pour le fN, l’affaire est entendue : « Les IDE doivent avoir un ordre au même titre que les autres professions. » Et la responsable santé de compléter : « Cette structure est nécessaire pour le respect des IDE, de leur profession et de leur regard sur leur pratique. »

Si l’universitarisation est susceptible d’amener une « meil-leure reconnaissance salariale », Marine Le Pen semble ne pas vouloir « prolonger outre mesure le cursus universitaire d’une profession qui, sauf exception, est par essence même tournée vers la pratique de terrain. »

Si le principe de masterisation reste « intéressant », il doit « faciliter une évolution de carrière mais non la limiter au démarrage », notamment par une arrivée trop tardive sur le marché du travail. A contrario le fN souhaite créer certaines orientations nouvelles et « remettre à l’honneur » les infir-mières scolaires.

Coopération entre professionnels : le risque des « chaises musicales »Pour Joëlle Melin, « cette coopération se fait de façon quoti-dienne et naturelle à partir du moment où elle entre dans le champ de compétence des diplômes respectifs. »

Nul besoin, donc, de « substituer les tâches entre profession-nels de santé, sans reconnaissance officielle en contrepartie de compétences reconnues. »

Marine LE PEN veut donc « recentrer tous les métiers sur leur cœur d’existence, plutôt que laisser se mettre en p lace un jeu de chaises musicales aboutissant à la perte des savoirs faire. »

Joëlle melin, conseillère santé de marine Le pen, revient sur les propositions du front national spécifiquement dédiées aux infirmiers.

revaloriser les honoraires des libéraux, valoriser la péni-bilité et les aléasPour le front National, la revalorisation des IDEL passe par une vaste révision de la gestion de la Sécurité Social, et se ferait « après évaluation du coût réel de chaque acte. »une rémunération plus juste qui passera aussi par la prise en compte de la pénibilité et l’ancienneté, même en libéral.

une revalorisation, qui permettrait de supprimer « les dérives comportementales, que les caisses se font beau jeu de pister ». En milieu hospitalier, « outre les conditions légales d’embauche (CDI dès que possible) la revalorisation se fera en fonction des aléas, imprévus et de la pénibilité qui ne sont plus justement honorés. »

réduire la lourdeur administrative, agir contre l’insécurité à l’hôpitalPour Marine Le Pen, le « malaise infirmier » actuel est notam-ment en relation avec « la lourdeur administrative,qui sera bien sûr réduite au maximum, mais toujours dans le respect de la sécurité du patient et de la rigueur comptable. »

Le front National compte aussi s’attaquer à « la pression et la déshumanisation en milieu hospitalier », ainsi qu’à « l’in-sécurité » : « les agressions à personnes soignantes seront reconnues d’une particulière gravité et les professions para-médicales revaloriser dans leur définition. »

esTeLLe DeBray

Recentrer tous les métiers sur leur cœur d’existence, plutôt que laisser se mettre en place un jeu de chaises musicales.

© Front National - DR

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il faut intégrer au salaire de

base certaines primes

négociées lors des luttes

sociales.

Actusoins 26 Numéro 3 mars - avril 2012

dossier spécial présidentielles

pour la santé comme pour le reste, Jean-Luc mélenchon veut une « révolution » qui donne la priorité au service public. il préconise ainsi le « remboursement à 100 % des dépenses de santé ».

mais le candidat du front de gauche va plus loin. il veut totalement transformer l’offre de soin et le fonctionnement de l’hôpital.

rEVAlorIsEr lA ProfEssIoN INfIrmIèrE

jean-Luc méLenchOn :

La fin de la loi hPsTIl propose en effet d’abroger la loi hôpital Patients Santé terri-toires (loi hPSt) adoptée en juillet 2009. « Ce sera un grand chantier » admet sa conseillère santé Catherine Jouanneau, membre de collectifs d’usagers pour la défense de l’hôpital public. C’est un euphémisme : la loi hPSt régie l’organisa-tion des hôpitaux, la gestion du personnel, la coopération entre établissements de santé publics et privés. Elle a aussi créé les Agences régionales de santé.

« Cette loi ne se traduit pas du tout par une meilleure offre de soin. Ce qui est recherché, ce sont les suppressions de postes. Quant au partenariat public-privé, il se traduit souvent par la disparition pure et simple du service public » dénonce-t-elle. Le front de gauche propose à la place une nouvelle organisation avec « un hôpital public en tête de pont » qui fonctionnerait en complémentarité avec « des centres de santé publics intermédiaires qui regrouperaient des méde-cins généralistes, des infirmiers et d’autres professions para-médicales » explique la conseillère.

supprimer l’ordre infirmierLe front de gauche souhaite aussi supprimer l’ordre infir-mier. « 90 % des infirmiers refusent d’y cotiser et sans le soutien du ministre de la Santé auprès des créanciers, cet ordre aurait déjà disparu. Nous pensons que l’ONI a été mis en place pour contourner les syndicats » estime Catherine Jouanneau.

valoriser la profession infirmièreLe front de gauche est favorable à la coopération entre professionnels de santé, officialisée par la loi hPSt, mais sans apporter de détails concrets. D’une manière générale, Jean-Luc Mélenchon veut revaloriser la profession. Côté formation, « il faut renouer avec des études rémunérées » explique sa conseillère.

La masterisation est vue comme positive car « le Master ouvre les portes de l’Université et de la recherche ». Mais pour le front de gauche, la réforme LMD a été « un jeu de dupes » car « cela s’est traduit par la perte de la retraite à 55 ans et il n’y a pas eu de revalorisation salariale » (il y a en réalité eu des hausses de salaire négociées en 2010, ndlr).

hausses de salaires et embauche des précairesLe front de gauche promet une augmentation générale des salaires : il veut ainsi faire passer le Smic à 1 700 € Bruts. une revalorisation dont bénéficieraient les infirmiers. « Il faut inté-grer au salaire de base certaines primes négociées lors des luttes sociales, et prendre en compte la pénibilité du travail : les vacations de nuit, l’alternance des matins et des après-midis » explique Catherine Jouanneau. Le front de gauche promet aussi la titularisation des précaires de la fonction publique, y compris hospitalière. Pour financer ce vaste service public, le front de gauche est clair : il veut augmen-ter la dépense publique, jugée indispensable en période de crise. opposé au dogme de la rigueur, il veut « rétablir la souveraineté du peuple » face aux marchés financiers.

améLie Cano

© Marie-Lan Nguyen W.Commons

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pour l'ump, la revalorisation de la profession passe par davantage de spécialisation, de missions et de

responsabilités confiées aux infirmiers.

un chemin déjà emprunté par le gouvernement sortant et dont philippe Juvin, porte-parole santé de la campagne de nicolas sarkozy,

salue le bilan.

Plus dE mIssIoNs Et dE rEsPoNsAbIlItés Pour lEs INfIrmIErs

nicOLas sarkOzy :

Le LmD : « une avancée majeure de la majorité présidentielle » Pour l'uMP, le LMD « constitue une juste valorisation de l'activité et de l'engagement professionnel » des infirmiers. Selon le parti de Nicolas Sarkozy, cette réforme « très atten-due » a permis « une généralisation des stages, gage d'une meilleure préparation au métier ». Par ailleurs, Philippe Juvin, se félicite de l'accès des infirmiers à la formation continue annuelle grâce à la réforme du DPC. L'uMP salue également la réforme de l'accès volontaire à la catégorie A de la fonction publique qui est « une preuve de l'importance accordée par le président de la République aux responsabilités et aux compétences des infirmiers dans notre système de soins ». Selon l'uMP, cette réforme a permis « des revalorisations salariales, l'équivalent d'un treizième mois ».

Pour la création de passerelles et de nouvelles spécialités infirmières L'uMP se dit favorable à « la création de nouvelles spéciali-tés infirmières ». En effet, s'interroge Philippe Juvin, « quoi de commun dans la pratique de tous les jours entre un infir-mier de dialogue, de PMI, de réanimation ou de consulta-tion ? ». En outre, l'organisation de droite défend la création de passerelles entre les différentes professions paramé-dicales mais aussi entre les professions paramédicales et médicales.

Plus de missions et plus de possibilités d'évolutionSelon le porte-parole santé de Nicolas Sarkozy, « de nombreux efforts de formation ont été accomplis à destina-tion des infirmiers, cela doit entrainer une augmentation des responsabilités et des missions qui leurs sont attribuées ».

D'après Philippe Juvin, la création de métiers nouveaux va « renforcer les possibilités d'évolutions professionnelles ». D'ailleurs, l'inscription des études d'infirmiers dans le cadre universitaire, a déjà eu pour conséquence « de créer les caches nécessaires à ces réorientations et passerelles ».

Donner sa chance à l'ordre infirmier Pour l'uMP, « l'existence de l'ONI peut être enrichissante ». toutefois, le parti de la majorité estime que pour que « l'ordre soit efficace il faut le soutien des infirmiers ». Pour cette raison, il souhaite que le conseil national de l'ordre « abou-tisse dans sa démarche de restructuration et de modification de ses orientations économiques ».

Travailler plus, pour gagner plusSelon Philippe Juvin, « la revalorisation salariale a un sens si elle s'accompagne de nouvelles responsabilités et donc d'un développement des activités de la profession ». Quand aux infirmières libérales, « il faut absolument revaloriser les actes en fonction du service rendu au patient, et de la pénibilité de ces actes », selon le porte-parole. Pour lui, « l'ouverture aux infirmiers des nouvelles perspec-tives de carrière est aussi une façon de proposer des revalo-risations de revenus ». Selon l'uMP, c'est l'accomplissement de nouvelles missions et de nouvelles responsabilités qui rendra plus attractif la profession pour les étudiants.

LeiLa minano

© UMP - CC

Quoi de commun dans la pratique de tous les jours entre un infirmier de dialogue, de PMi, de réanimation ou de consultation ?

Actusoins 27 Numéro 3 mars - avril 2012

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candidats à La présidentieLLe et prOfessiOn infirmière : lEs ProPosItIoNs, thèmE PAr thèmE

Actusoins 28 Numéro 3 mars - avril 2012

dossier spécial présidentielles

REvAlORiSATiON SAlARiAlE ?

UNivERSiTARiSATiON dES éTUdES

COOPéRATiON ENTRE PROFESSiONNElS ORdRE iNFiRMiER

COMMENT RENdRE lA PROFESSiON PlUS ATTRAyANTE ?

Favorable. « Si les infirmiers ont de plus en plus de responsabilités, il faudra bien revoir les salaires à la hausse »

Favorable : « Pourquoi ne pas imaginer des masters en sciences infirmières ? »

« Il devrait exister des écoles qui permettent la formation des aide-soignants jusqu'aux médecins, dans l’idée d’une complémentarité des compétences ».

Favorable. « Il faut un espace de régulation et d’échange à la profession ».

Par une revalorisation des tâches.

Oui. Après discussions avec la CNAm et la fonction publique hospitalière.

Favorable. « Reconnaitre et valoriser les spécialités existantes avant d’en créer de nouvelles ».

Favorable. « donner plus de prérogatives aux infirmiers, comme dans la promotion de la santé et l’éducation thérapeutique ».

Maintien, mais ouverture d’un dialogue sur son avenir et suppression de l’obligation de cotisation.

Par « la requalification des actes infirmiers, la formation, la reconnaissance du statut et la rémunération ».

Oui, en prenant en compte ces nouvelles responsabilités ainsi que la pénibilité du travail.

prend ses distances avec la masterisation : « L’idée n’est pas d’adapter la formation à des exigences de formes, mais de s’assurer que celle-ci délivre aux futurs infirmiers le savoir dont ils auront besoin. »

oui, l’infirmier prendra en charge des compétences des médecins et des pharmaciens, à la suite d’un débat sur la mission de l’infirmier.

N’évoque pas la suppression de l’ordre infirmiers mais évoque la représentation au sein de Haut conseil des professions paramédicales.

En favorisant les passerelles entre les différents cursus, pour permettre aux jeunes de découvrir les formations.

indispensable en libéral, après « évaluation du coût réel de chaque acte ». En milieu hospitalier, « la revalorisation se fera en fonction des aléas, imprévus et de la pénibilité qui ne sont plus justement honorés. »

Il n’est pas « nécessaire de prolonger outre mesure le cursus universitaire d’une profession qui, sauf exception, est par essence même tournée vers la pratique de terrain »

Recentrer tous les métiers sur leur cœur d’existence, plutôt que laisser se mettre en place un jeu de chaises musicales aboutissant à la perte des savoirs faire »

Favorable : « Cette structure est nécessaire pour le respect des infirmières, de leur profession et de leur regard sur leur pratique. »

réduire la lourdeur administrative, relever le numerus clausus, punir plus sévèrement les « agressions à personnes soignantes ».

« Il faut intégrer les primes au salaire de base et prendre en compte la pénibilité du travail »

Favorable. « La recherche permet de promouvoir la profession et d’en explorer les possibilités »

Favorable. le front de gauche n’avance pas de propositions concrètes.

« Nous sommes favorables à son abrogation pure et simple. Les infirmiers n’ont pas besoin d’un ordre mais de moyens pour accomplir leurs missions »

« Il faut que la période de formation soit rémunérée »

Elle n'a de sens que si elle s'accompagne de nouvelles responsabilités. Pour les libérales, l'umP est favorable à la rémunération en fonction de l'acte et de sa pénibilité.

Défense de la réforme lMD qui a permis une meilleure reconnaissance de la profession, la mise en place de la formation continue, et qui augmente les possibilités d'évolution.

plus de coopération au travers la promotion du travail dans les équipes de soins.

Favorable à son maintien mais aussi à la restructuration entamée par le Conseil national.

En augmentant les possibilités d'évolutions, en donnant davantage de responsabilités aux infirmiers. En mettant en avant la « fierté qu'il y a de soigner et à montrer aux jeunes la beauté du métier ».

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lecturesActusoins lectures

Actusoins 29 Numéro 3 mars - avril 2012

face à la violenceLes infirmiers

La grande majorité des soignants a été ou sera confrontée à une situation de violence. plusieurs ouvrages sont consacrés à l’analyse de ce phénomène. nous avons lu pour vous « Les soignants face à la violence » paru aux éditions Lamarre.

Entre 2009 et 2010, l'observatoire national des violences en milieu hospitalier a recensé 5 090 signa-lements de violence dans les structures de soins, soit

près de deux fois plus qu'en 2005. un phénomène que l’on retrouve chez nos voisins européen, ainsi qu’en Australie, où 85 % des infirmières ont été victimes d’une agression physique ou verbale dans l’exercice de leur métier.

fort de ce constat, Bernard E. gbezo, docteur en psycholo-gie sociale et formateur, s’est efforcé de mettre à disposition des infirmiers un ouvrage pratique et clair, décryptant les ressorts de la violence et les outils pour y répondre.

organisé en trois parties, ce livre s’attache tout d’abord à analyser le phénomène de violence dans la relation soignant-soigné, puis les stratégies de prévention, avant de décrire les modes d’intervention en « situation de crise ».

un grand nombre de cas concrets ou de mises en situation illustrent les propos de l’auteur, accompagnés de fiches réflexe. S’il est illusoire de plaquer ces méthodes face à n’importe quel type de violence, certains concepts simples

On aimeL’utilisation de concepts simples, dans un vocabulaire accessibleL’illustration par de nombreux cas concrets.

On regretteLe peu de pages consacrées aux spécificités de l’exercice à domicile.

à mettre en œuvre retiennent l’attention, comme la tech-nique de « communication non-violente », susceptible de désamorcer une situation tendue en contrôlant notamment « l’irrésistible envie d’argumenter » face à l’agressivité d’un patient ou d’un proche.

Cet ouvrage à un mérite : il évite au maximum la théorisation à outrance et l’emploi systématique d’un vocabulaire jargon-nant bien éloigné des réalités de terrain, écueil classique de genre de publication.

esTeLLe DeBray

relations soignants-soignés : Prévenir et dépasser les conflits - masson

Claude Curchod

L’auteur, infirmier et consultant, traite la gestion des conflits au travers d'exemples précis, de dialogues

vécus, assortis de 70 fiches pratiques.

a Lire sur Le même thème

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se former

Actusoins 30 Numéro 3 mars - avril 2012

Actusoins se former

stomathérapie :une expertise infirmièreun certificat clinique permet aux infirmières de se spécialiser et d'acquérir une expertise dans l'appareillage des patients stomisés.

Michelle guyot-Pomathios, infirmière stomathé-rapeute et présidente de l’Association fran-çaise d’Entérostoma-thérapeutes (AfEt), ne

pèse pas ses mots lorsqu’elle évoque la prise en charge générale des patients stomisés : « Lorsque personne ne s’en occupe correctement et sérieusement, c’est la grande misère ». Elle est même en colère. « Il faut dire qu’avec environ 3 heures de cours théorique en IFSI, une infirmière ne peut pas vraiment être compétente dans ce domaine, sauf si elle a eu la chance de faire un stage ou de travailler dans un centre de stoma-thérapie ». Lacunes concer-nant le matériel, absence d’éducation aux malades et mauvaise prise en charge de l’aspect relationnel sont les principales constatations professionnelles de Michelle guyot-Pomathios. « Cela ne relève pas de la mauvaise volonté, mais de la méconnais-sance du sujet » souligne-t-elle.

Interrogée sur ce thème, Sarah, infirmière en hAD, a le même sentiment. « Lorsqu’il s’agit d’un changement simple de colostomie, le soin semble évident. Par contre, lorsque l’appareillage est compliqué, sur une poche d’iléostomie qui ne tient pas et qu’il faut vidanger par exemple, je fais avec les moyens du bord et je me sens vite démunie. Le patient aussi ».

En france, depuis l’accréditation, de plus en plus d’établis-sements choisissent de disposer d’une infirmière stoma-thérapeute. Celle-ci est en général titulaire du certificat clinique en stomathérapie. Souvent détachée à temps partiel ou à temps plein selon les besoins, elle exerce une fonction transversale. Sa mission est d’assurer des soins de qualité en termes d’information, d’éducation thérapeutique, de soins techniques et relationnels auprès des malades. « Elle est aussi présente pour épauler et former ses collè-gues », précise Michelle guyot Pomathios.

Les infirmières hospitalières ne sont pas les seules concernées par la formation. « Les sorties de plus en plus précoces des patients hospitalisés ne permettent pas une bonne éducation au sein même de la structure. Nous allons avoir davantage besoin d’infirmières expertes en libéral ainsi qu’en soins de suite » explique Michelle guyot Pomathios.

en France, quatre écoles accréditéesLe certificat clinique en stomathérapie, bien que non homolo-gué par l’Etat, l’est par le W.C.E.t (World Council of Enteros-

tomal therapists), associa-tion mondiale des infirmiers entérostoma-thérapeutes. En france, 4 écoles (Bordeaux, Paris, Nîmes, Lyon) sont accréditées pour dispenser la formation. Celle-ci se déroule sur 44 jours à raison

de 3 fois 3 semaines. outre les soins aux personnes stomi-sées, le contenu permet d’acquérir des compétences pour les soins aux patients présentant des difficultés de cicatrisation, souffrant de troubles de la continence fécale ou urinaire, ou ayant subi une mastectomie.

Pour intégrer la formation, il faut justifier de 3 ans d’expé-rience professionnelle. Il faut aussi porter un projet et obtenir une prise en charge financière. Il existe des sessions d’initia-tion, moins longues et moins coûteuses, pour celles et ceux qui souhaitent simplement approfondir leurs connaissances.

maLika surBLeD

Association Française d’Entérostoma-Thérapeutes : www.afet.asso.fr

En France, depuis l’accréditation, de plus en plus d’établissements

choisissent de disposer d’une infirmière stomathérapeute.

© CC Ethicalcannibal

en Bas : « CoLoStoMY BEAr »,

outIL PéDAgogIQuE Pour LES ENfANtS

PortEurS D'uNE StoMIE DIgEStIVE

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nouveaux étudiants en soins infirmiers :La réfOrme incOmprisedepuis la réforme, les nouveaux étudiants en soins infirmiers sont souvent vivement critiqués par une partie de la communauté infirmière. selon les dires, ils seraient moins compétents et alertes qu’avant. La tension monte entre les anciens et les nouveaux.

Actusoins se former

une intégration difficile dans les services« Largués, boulets, incapables… ». À en croire certains commentaires sur la page facebook d’Actusoins, les nouveaux étudiants en soins infirmiers représenteraient un lourd fardeau dans les services.

« Quand on arrive en stage, on nous attend un peu de pied ferme. Certains professionnels nous regardent d’un mauvais œil et nous reprochent de ne pas être de vrais profes-sionnels. Selon eux, nous ne mériterions pas notre futur diplôme » regrette et confirme Jonathan Nagode, ancien président de la fNESI.

Idées reçues ou opinions fondées sur l’expérience ? Les étudiants « nouvelle génération » sont en tout cas bien souvent malmenés malgré eux. Pourtant, ce sont eux qui sortiront pour la première fois en 2012 avec une réelle recon-naissance – un grade licence, correspondant au bac + 3 tant réclamé par le passé par la profession – et une opportunité de poursuivre leurs études comme dans n’importe quelle autre filière.

Du côté pratique, ce qui déplait, en général, c’est l’absence de MSP, de note de fin de stage ou d’expérience tout simplement. En effet, les étudiants ont moins de stages, et pas – ou peu – de techniques enseignées à l’IfSI.

Quant au côté théorique, il y a moins de pathologies étudiées. « Depuis 1992, nous sortions des infirmiers poly-valents, certes. Maintenant, la consigne, c’est de sortir des infirmiers réflectifs » explique Jane-Laure Danan, vice-prési-dente du CIEfEC. « Des infirmiers qui réfléchissent sur leur pratique, capables de se former non seulement par le biais des connaissances, mais aussi des compétences. Des infir-miers qui puissent admettre qu’ils ne connaissent pas tout sur tout et qui pourront résoudre les problématiques par leurs propres moyens » ajoute-t-elle.

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Actusoins 32 Numéro 3 mars - avril 2012

Actusoins se former

tout dans tes bras. La quasi-totalité des formateurs savaient que tout était théâtralisé. Jusqu'au patient, qui vantait les mérites de l'étudiante ».

Même raisonnement pour les notes de stage, remplacées par un portfolio qui évalue dix compétences et qui rend possible un meilleur suivi dans le temps. « Il permet aux professionnels de voir le parcours de l’étudiant mais aussi son niveau d’acquisition. C’est l’occasion d’une vision plus concrète » reprend Jonathan Nagode.

Quant aux stages, certes moins nombreux, ils sont plus longs. Les étudiants font un seul stage par semestre qui dure entre 5 et 15 semaines. « On connaît mieux

nos patients et l’on a l’occasion de naviguer sur les services adjacents. Par exemple, un stagiaire en chirurgie pourra faire une semaine au bloc et en salle de réveil. »

Pour veiller à répondre aux attentes des professionnels et des étudiants, un comité de suivi de la réforme se réunit régulièrement au ministère de la santé. tous les représen-tants disent unanimement qu’il y a encore des points à améliorer – notamment en terme de tutorat et de disponi-bilité dans les services –, pour que les professionnels d’au-jourd’hui et de demain soient à même de travailler main dans la main.

maLika surBLeD

L’universitarisation, nécessaire à ce changement de programme, suscite aussi de vifs émois. « Il faut que la formation reste professionnelle, plutôt que strictement universitaire » s’inquiète Michelle dans un commentaire d’article.

Des résistances au changementPour Jane-Laure Danan, les critiques de la profession relèvent simplement d’une « résistance au change-ment ». « Il s’agit d’un conflit psychosocial entre les nouvelles et les anciennes géné-rations. Chaque fois qu’il y a une réforme, les professionnels esti-ment que c’était mieux avant. Pourtant ce sont bien eux qui ont demandé cette réforme. »

Elle illustre sa théorie par l’exemple de la MSP. « Nous – les formateurs et directeurs, ndlr – avons de manière unanime entendu nos collègues des services de soins nous dire que les MSP prenaient trop de temps, qu’elles étaient inutiles et qu’il faudrait un autre dispositif. Dès lors que nous avons mis en place ce nouveau dispositif, il y a des mécontente-ments », ajoute Jane-Laure Danan.

Le bon de la réformePlus de MSP ? « Tant mieux », selon Jonathan Catinaud, chargé de la mission communication de la fNESI, en réponse à une internaute qui estime que le D.E « n’est plus ce qu’il était ». « La MSP représentait le seul jour où tu préparais ton chariot, où tu le désinfectais pour aller faire la toilette de M.X alors que les autres jours tu prenais

les étudiants « nouvelle génération » sont bien souvent

malmenés malgré eux.

ils l’ont dit :Lou

Je suis élève de 3' année nouvelle réforme et nous sommes tous une « promo test » ... on subit la mise en place malhabile d'une nouvelle réforme qui, exactement comme l'ancienne, a des défauts et des qualités !

Marcopoulos

Stop ! Avançons ensemble car nous allons partager de nombreuses années en commun et on ne demandera pas à nos collègues de quelles réforme ils sortent pour bosser avec.

Romain

Aux IDE anciennes réformes : n’oubliez pas que la majeure partie de ce que l’on apprend, c’est en stage et que par conséquent, c’est l’encadrement qui fait aussi l’étudiant ! Il est également du rôle propre de l’IDE de se mettre à jour !

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avenir

Actusoins 34 Numéro 3 mars - avril 2012

Actusoins avenir

pOLLutiOn hOspitaLière : une politiQue

Quand l’hôpital est lui-même à l’origine de risques sanitaires Inextricablement liés, la santé et l’environnement font l’ob-jet de débats et d’articles scientifiques approfondis. Il est ainsi prouvé que la pollution tue deux millions de personnes dans le monde chaque année.

Ce qui est moins médiatisé, c’est l’impact du secteur hospitalier sur l’environnement. Aussi bienfaisant soit-t-il, l’hôpital pollue. Bilan énergétique neuf fois plus élevé que les recommanda-tions du grenelle 2 de l’environnement - 450 kWh / m2 / an contre 50 kWh / m2 / an –, consommation excessive d’eau, mauvaise gestion des déchets dont certaines filières de tri n’existent même pas - aucune récupération des bocaux de verre médicamenteux par exemple –, la palme revient sûre-ment à la pollution de l’eau car le traitement des effluents liquides et des excréta humains n’est pas légiféré.

Conséquence : on retrouve des résidus médicamenteux, issus de chimiothérapies ou d’antibiothérapies, dans l’eau potable. « C’est totalement incohérent. Les vétérinaires ont l’obligation de traiter leurs eaux de chimio, mais pas les hôpitaux ! » regrette amèrement olivier toma, président du C2DS (Comité pour le développement durable en santé). Même constat alarmant pour la qualité de l’air dans les bâti-ments. « Depuis 30 ans, on construit les hôpitaux avec des matériaux toxiques. Il ne faut pas s’étonner de l’augmenta-tion croissante de l’asthme parmi le personnel hospitalier ! ». Autre signal d’alerte : l’utilisation inappropriée des phtalates et de l’oxyde d’éthylène. Les phtalates sont des perturba-teurs endocriniens et sont entre autres utilisés comme plas-tifiants dans les dispositifs médicaux comme les tubulures et les masques à oxygène. L’oxyde d’éthylène, pourtant reconnu comme cancérogène, mutagène et repro-toxique sert à la stérilisation de l’instrumentalisation, des implants et des prothèses.

vers des hôpitaux plus écologiquesSinon éradiquées, ces nuisances peuvent en partie être maîtri-sées. Conscients de l’impact sanitaire des activités de soins sur le plan environnemental et économique, de plus en plus d’établissements hospitaliers s’inscrivent dans une démarche de développement durable.

C’est le cas par exemple du Chu d’Amiens, qui a opté pour un recyclage des outils métalliques à usage unique à la sortie du bloc opératoire. Au lieu de jeter le matériel dans la filière d’éli-mination des DASrI, celui-ci est récupéré, stérilisé, broyé et revendu àune filière d’inox. « On a réduit les déchets en récu-pérant et en valorisant une tonne et demie d’instrumentation. Même si cette initiative a un coût, économiquement nous ne sommes pas à perte. Il faut savoir qu’une tonne de déchets à éliminer en DASRI revient à 800 euros environ » explique francis Dourlens, cadre supérieur de santé, à l’initiative de ce projet.

A Paris, l’AP-hP, engagée depuis 2008 dans le management durable, a aussi plusieurs actions en cours, notamment en terme d’achats éco-responsables, de tri des déchets, et de chasse au gaspillage. Pour Jean-rémy Bitaud, directeur du projet management durable de l’AP-hP, le développement durable se joue à tous les niveaux « La direction a des responsabilités car c’est elle qui prend les décisions. Mais les actions individuelles ont également un sens. Chacun peut apporter une contribution modeste. Par exemple, en ce qui concerne la consommation énergétique, on peut éteindre les lumières et les ordinateurs lorsque l’on quitte son bureau. En terme de déchet et de matériel jeté car périmé, on peut veiller à mieux contrôler les stocks » explique-t-il.

de santé à revoir ?gros générateurs de pollution, les établissements de santé en france

ne respectent pas tous la législation. si les mentalités et les comportements ont évolué au cours des dix dernières années, il reste un travail considérable

à effectuer.

depuis 30 ans, on construit les hôpitaux avec des matériaux toxiques. il ne faut pas s’étonner de l’augmentation croissante de l’asthme parmi le personnel hospitalier !

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vers une « rénovation énergétique » ?Selon olivier toma, c’est plutôt la politique de santé qui est à revoir. « On a vite atteint les limites de la bonne atti-tude et cela ne résout pas tous les problèmes. Les hôpitaux ne sont pas fautifs. Ils sont même bien intentionnés. Seule-ment, ils ne peuvent rien décider sans l’aval du ministère de la santé ».

Seule solution à son sens : rénover les établissements de santé avec des matériaux non polluants, travailler de pair avec les nouvelles technologies pour par exemple récupérer l’eau de pluie et développer les énergies renouvelables.

Alors que le coût des travaux pour restaurer l’ensemble des hôpitaux français est estimé à 30 milliards d’euros, olivier

toma milite pour la création d’un fond de rénovation éner-gétique. La logique est plutôt cohérente. « En général, les bâtiments ont été construits dans les années 70. Pas de double vitrage, pas d’isolation : ils sont énergivores et l’élec-tricité coûte de plus en plus cher. En investissant dans des travaux de mise aux normes, on mise sur le long terme en réduisant non seulement nos émissions de gaz à effet de serre, mais aussi notre facture énergétique. C’est rentable et écologique », conclut olivier toma.

maLika surBLeD

Actusoins 35 Numéro 3 mars - avril 2012

Page 36: ActuSoins Magazine Mars-Avril 2012

Actusoins 36 Numéro 3 mars - avril 2012

Les derniers étages de l’imposant hôpital militaire de prague, Helena dvorakova les connait par cœur. c’est ici que se trouve le service de soins intensifs, où elle exerce « avec plaisir et passion ».

heLena, infirmière

en républiQue tchèQue

L’hôpital, un des plus modernes de la capitale tchèque lui a laissé la chance de pouvoir y approfondir sa spécia-lité : la stimulation basale, une approche des soins

qu’elle est la première infirmière du pays à pratiquer.

Cette jeune trentenaire est originaire de Moravie, au sud-est du pays. Après le bac, nécessaire pour suivre une formation d’infirmière et 3 ans d’école, elle s’est formée à cette discipline à Vienne, en Autriche. « Ce sont des méthodes de soins, qui n’étaient pas enseignées dans mon pays, mais qui m’intéres-saient fortement », précise-t-elle.

La stimulation basale, d’abord développée à l’intention des enfants polyhandicapés a aussi été adoptée dans les soins infir-miers, à destination des personnes atteintes de déficiences céré-brales et physiques. « Il s’agit de leur faire prendre conscience de leur environnement et de leur propre corps par des stimu-lations simples des sens dans la vie quotidienne », explique helena. Elle réalise ainsi des exercices quotidiens avec ses patients, mais regrette de n’avoir pas plus de temps à consacrer à des soins plus longs : « Il n’y a pas d’argent pour cela ».

helena travaille selon un rythme propre aux professionnels de santé : 3 jours et 40 heures par semaine, pour environ 1000 euros par mois. C’est un salaire moyen pour une infirmière à Prague, mais ce chiffre est souvent plus bas dans les villes de province : autour de 700 euros. « Les conditions de travail y sont souvent plus dures et les équipements plus vétustes ». Car l’hôpital militaire, dont la qualité des soins a été reconnue par la JCI (Joint Commission International), fait un peu figure d’exception. Comme dans beaucoup de pays d’Europe de l’Est, le secteur public de la santé est en crise.

La république tchèque compte 80 000 infirmières pour un pays de 10,5 millions d’habitants. Même si en 2007, avec 8,5 infirmières pour 1000 habitants elle détenait le ratio le plus élevé des pays de l’Est, le pays a récemment vu de nombreux départs des professionnels de santé. En 2009, il manquait 1000 infirmières aux hôpitaux tchèques.Le gouvernement, qui compte réformer le système de santé, vit en ce moment un bras de fer avec les médecins, qui menacent de démissionner si leurs salaires ne sont pas revus à la hausse. Ainsi, un quart des médecins tchèques pourraient quitter les hôpitaux début mars. La situation inquiète aussi fortement les représentants de la profession infirmière. « Beaucoup de mes amis partent à l’étranger » confie helena : « les jeunes infirmières diplô-mées, qui ont une bonne pratique des langues étrangères préfèrent ainsi s’expatrier ou se tourner vers les cliniques privées, comme par exemple celles de chirurgie plastique, qui recrutent à salaire plus élevé. Dans le même temps, de plus en plus d’infirmières ukrainiennes, slovaques ou roumaines viennent travailler dans nos hôpitaux ».

helena Dvorakova, jeune femme très active ne quittera pas son pays. « J’ai beaucoup à faire : je participe à des sémi-naires et des ateliers pour apprendre la stimulation basale à des collègue ou aux familles de patients. Car si je suis devenue infirmière c’est avant tout pour être au contact des gens et tenter de les aider ».

DaviD Breger

les jeunes infirmières diplômées, qui ont une bonne pratique des langues étrangères préfèrent s’expatrier ou se tourner vers les cliniques privées

© D.Breger

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Actusoins 37 Numéro 3 mars - avril 2012

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Actusoins 38 Numéro 3 mars - avril 2012

Actusoins agenda

cOngrès natiOnaL infirmier des sOins à La persOnne Âgée 25 - 27 mArs 2012

Pour sa 11e édition, le Congrès National Infirmier des Soins à la Personne Âgée abordera notamment le burn out des professionnels, les répercussions des contentions physiques ou la prise en charge pratiques des pathologies fréquentes du sujet âgé.

Lieu : Paris, Palais des Congrès.

Informations et inscriptions : www.cnpg2012.com

urgences 201230 - 31 mAI Et 1Er juIN 2012

Le 6e congrès de la société française de médecine d’urgence (SfMu) laisse une large place aux ateliers pratiques et aux conférences infirmières. De la prise en charge des polytraumatisés aux urgences à la ventilation au masque, en passant par la gestion des patients de psychiatrie ou l’utilisation du MEoPA, un large panel de cas seront évoqués.

Lieu : Paris, Palais des Congrès.Informations et inscriptions : http://www.urgences-lecongres.org

quinzièmes rencOntres des infirmières en OncOLOgie17 mArs 2012

Chaque année environ 800 personnes participent à cette journée d’échanges et de partage du savoir infirmier, dont l’objectif est de « favoriser le développement de la qualité de la prise en charge de la personne atteinte de cancer ».

Lieu : Paris, maison de la Chimie.Informations et inscriptions : www.assoafic.org

jOurnées natiOnaLes du grOupement infirmier pOur La fOrmatiOn en endOscOpie (GIfE)15 Et 16 mArs 2012

L’association qui regroupe les infirmier(e)s exerçant en endoscopie organise ses journées de formation 2012, axées cette année sur l’hépato – gastroentérologie et l’oncologie digestive.

Lieu : Issy les Moulineaux, Jardins de l’Innovation d’orange. Informations et inscriptions : www.colloqueticsante.fr

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Directeur de la publication Kamel Boudjedra  •  numéro de commission paritaire : 0613 W 90939 issn 2256-6260 Dépôt légal : à parution  •  rédacteur en chef : Thomas Duvernoy ([email protected])  •  ont collaboré à ce numéro : Leila Minano, Déborah fradin, Malika Surbled, Judith Korber, Delphine Bauer, David Breger, Ariane Puccini, Estelle Debray, Amélie Cano  •  Photo de couverture : © uli Langenegger maquette - intégration : Epok - www.epok-design.fr impression : Imprimerie de Champagne - Rue de l'Etoile de Langres - ZI Les Franchises - 52200 LANGRES  •  routage : ArS

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5e cOngrès eurOpéen du tOucher-massage4 Et 5 juIN 2012

En 2012, nous vous invitons à revenir avec nous sur ces 30 années d’études, d’applications et de témoignages, à travers le thème de la présence par le toucher. C’est Lyon qui nous accueille pour ce 5e opus, dans le cadre magnifique de la Cité des congrès, entre les rives du rhône et le parc de la tête-d’or.

Lieu : Lyon, Cité des congrès.Informations et inscriptions : www.assoafic.org

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Actusoins 42 Numéro 3 mars - avril 2012

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