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Programme LIFE-Nature « Conservation de l’Avifaune patrimoniale des Corbières Orientales »
Action A1. Evaluation des populations de passereaux nicheurs et
de leurs tendances d’évolution entre 19995/1996 et 2008/2009
Fabien GILOT (Groupe Ornithologique du Roussillon) & Christophe SAVON (LPO Aude)
Novembre 2008
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Action A1 – Evaluation des populations de passereaux nicheurs et de leurs tendances d’évolution entre 1995/1996 et 2008/2009 - 2 -
Table des matières 1 Rappel du Contexte _____________________________________________________ 2
2 Méthodologie (rappel) ___________________________________________________ 2
2.1 Avifaune _______________________________________________________________ 2
2.2 Végétation______________________________________________________________ 2
2.3 Traitement statistique des données _________________________________________ 2
3 Résultats ______________________________________________________________ 5
3.1 Evolution de la végétation _________________________________________________ 5
3.2 Evolution globale de l’avifaune_____________________________________________ 5
3.3 Traitement statistique des données ________________________________________ 12
4 Conclusion et discussion ________________________________________________ 20
1 Rappel du Contexte Suite aux nombreux biais ayant émaillé les campagnes de terrain 2006 et 2007, le GOR a décidé de refaire certains des points d’écoute réalisés initialement par B. Colin en 1995-1996. Nous présentons ici les premiers résultats de la campagne 2008 en sachant qu’un deuxième lot d’une cinquantaine de points sera réalisé au printemps 2009 pour finaliser cette étude.
2 Méthodologie (rappel)
2.1 Avifaune La méthode utilisée est celle des Indices Ponctuels d’Abondance. Il s’agit donc de points d’écoute d’une durée de 20mn réalisés à l’aube, période d’activité vocale maximale de la part des passereaux chanteurs. Afin de limiter au maximum les biais d’échantillonnage, nous avons réalisé les points d’écoute au plus près des dates de relevés de Colin en 1995-96. En effet, il apparaît que la date de relevé constitue un des biais les plus importants de ce type d’étude puisque chaque espèce a une période de chant assez limitée dans le temps. Cette contrainte supplémentaire a limité le nombre de points d’écoute qui ont pu être réalisés au printemps 2008 mais permet une comparaison beaucoup plus significative. Ce sont donc 65 points d’écoute qui ont été réalisés entre le 25/04 et le 01/07/2008 en 12 matinées (soit 22 heures d’écoute) (carte 1).
2.2 Végétation Afin d’avoir une vision fine de la structure de végétation présente sur chaque point d’écoute, nous avons procédé à une quantification du recouvrement horizontal de chaque strate (strates 0-0,25m ; 0,25-0,5m ; 0,5-1m ; 1-2m ; 2-4m ; 4-8m ; 8-16m).
2.3 Traitement statistique des données Afin de comparer statistiquement l’évolution des passereaux, le test de comparaison de moyenne semble le plus approprié. Dans un premier temps, des statistiques descriptives simples seront calculées. Ainsi, la moyenne et l’écart type sont les variables mathématiques
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les plus utilisées. Les statistiques descriptives étudiées orienteront ainsi nos tests de comparaison. Différents tests statistiques existent afin de comparer les moyennes entre deux échantillons. La plupart de ces tests sont construits à partir d’hypothèses sur les distributions des variables étudiées. Dans la plupart des situations, la distribution est de type gaussienne (loi Normale). Ainsi, nous utiliserons des tests de comparaison paramétriques. Lorsque que la distribution des variables est inconnue, nous préfèrerons les tests non paramétriques. Ainsi, avant toute comparaison, un test de Normalité doit être opéré sur les données statistiques. Le test paramétrique généralement utilisé est le test t de Student. Le test non paramétrique utilisé est le test de Mann-Whitney. Les tests statistiques ont été réalisés à l’aide du logiciel Minitab. A partir de l’évolution des populations de passereaux, nous pouvons pousser les traitements statistiques en étudiant la corrélation entre cette évolution du peuplement avien et l’évolution de la végétation. Cette corrélation peut être étudiée simplement par un test de corrélation de Pearson. Si ce test s’avère significatif pour une strate de végétation précise, il suffira d’étudier l’évolution de cette strate par un test de comparaison de moyenne. Si ce test est positif, il sera possible d’affirmer que l’évolution de la strate étudiée a influé directement sur l’évolution quantitative d’une ou plusieurs espèces d’oiseaux.
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Carte 1 : Localisation des points d’écoute réalisés au cours de l’année 2008.
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3 Résultats
3.1 Evolution de la végétation Les résultats du suivi de la végétation sur les points d’écoute sont présentés dans les figures 1 et 2. Ils démontrent que la cinétique de fermeture des milieux observée sur la zone de projet est particulièrement rapide. En effet, les strates buissonnantes ont connu un accroissement important sur ce pas de temps étudié. Néanmoins, il est intéressant d’observer que l’embuissonnement des garrigues n’est pas homogène. En effet, les strates intermédiaires se ferment plus rapidement que les strates « extrêmes ». La strate 1-2 mètres a ainsi doublé en l’espace de 12 années.
3.2 Evolution globale de l’avifaune 49 espèces d’oiseaux ont été contactées au cours de l’année 2008. Cette diversité est sensiblement identique à celle relevée au cours du suivi 1995 – 1996. Entre ces deux relevés, 4 espèces ont disparus (Alouette des champs, Huppe fasciée, Pie-grièche méridionale, Fauvette grisette). De nouvelles espèces sont apparues comme le Busard cendré, l’Hirondelle de rochers, la Mésange à longue queue et la Mésange bleue. L’abondance totale est de 1115 oiseaux contactés en 2008 contre 1019 en 1995 – 1996 pour les 65 points d’écoute étudiés. Aux vues des figures 3, 4 et 5, il est intéressant de noter l’augmentation de plusieurs espèces des milieux buissonnants (Fauvettes passerinette et mélanocéphale) et arborés (Fauvettes à tête noire et orphée, Bruant fou). Ces résultats sont largement conformes à nos attentes. De même, la diminution de plusieurs espèces de pelouses sèches (Alouettes des champs et calandrelle, Pie-grièche méridionale, Traquet oreillard, Pipit rousseline) et des garrigues basses (Fauvette pitchou, Bruant proyer, Tarier pâtre) est « logique ». La Fauvette pitchou est également en diminution sur les 65 points d’écoute réalisés. En parallèle, l’augmentation des Moineaux domestique et soulcie, de la Mésange charbonnière et du Serin cini semble symptomatique de l’anthropisation des milieux naturels des Corbières et du Fenouillèdes. La diminution observée pour plusieurs espèces des milieux buissonnants (Merle noir, Rossignol philomèle, Coucou gris, Accenteur mouchet), arborés (Tourterelle des bois, Roitelet triple bandeau) ou anthropisés (Huppe fasciée) est plus surprenante. De même, l’augmentation ou la stabilité de plusieurs espèces de milieux ouverts (Linotte mélodieuse, Perdrix rouge, Bruant ortolan, Cochevis de Thékla) ou semi-ouverts (Alouette lulu), si elle est confirmée, semble indiquer que la fermeture des milieux n’agit pas de façon identique sur l’ensemble des espèces. Ainsi, l’influence des paramètres démographiques des espèces à l’échelle de la région semble influer largement sur l’évolution (augmentation, stabilité ou diminution) des passereaux des Corbières. Par exemple, la diminution du Rossignol philomèle ou l’augmentation de l’Alouette lulu à l’échelle française ou européenne semble avoir un « poids supérieur » à l’évolution de leur habitat local.
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Enfin, pour quelques espèces (Linotte mélodieuse, Merle noir et Huppe fasciée), les tendances observées dans les corbières, variant à l’opposé des tendances à plus large échelle, sont difficilement explicables dans l’état actuel des connaissances. Il est possible que la variable climatique locale joue également un rôle différent selon les espèces, en avantageant les espèces thermophiles (Linotte mélodieuse) au détriment des espèces à affinité plus nordique ou atlantique.
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Strates : 1= 0-0.25m 2= 0.25-0.5m 3= 0.5-1m 4= 1-2m 5= 2-4m 6= 4-8m 7= 8-16m
Recouvrement par strate
0,0 20,0 40,0 60,0 80,0
1
2
3
4
5
6
7
Str
ates
Pourcentages recouvrement (%)
1995-19962008
Figure 1 : Suivi de la végétation sur les points d’écoute
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0 20 40 60 80 100 120
Pourcentages de variation
1
2
3
4
5
6
7
Stra
tes
Pourcentage d'augmentation par strate Figure 2 : Pourcentage d’augmentation des différentes strates
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0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200
Accenteur mouchet
Alouette calandrelle
Alouette des champs
Alouette lulu
Bruant fou
Bruant ortolan
Bruant proyer
Bruant zizi
Busard cendré
Chardonneret
Cochevis Thékla
Coucou gris
Etourneau sp
Fauvette à lunettes
Fauvette à tête noire
Fauvette grisette
Fauvette mélanocéphale
Fauvette orphée
Fauvette passerinette
Fauvette pitchou
Geai
Grand Corbeau
Grimpereau des jardins
Grive draine
Guêpier
Hirondelle de rochers
Huppe fasciée
Hypolaïs polyglotte
Linotte
Merle noir
Mésange à longue queue
Mésange bleue
Mésange charbonnière
Moineau domestique
Moineau soulcie
Monticole bleu
Monticole de roche
Perdrix rouge
Pie-grièche à tête rousse
Pie-grièche méridionale
Pinson des arbres
Pipit rousseline
Pouillot Bonelli
Roitelet triple bandeau
Rossignol
Rougegorge
Rougequeue noir
Serin
Tarier pâtre
Tourterelle des bois
Traquet oreillard
Troglodyte
Verdier
1995 2008
Figure 3 : Comparaison du nombre de contacts par espèce entre 1995/1996 et 2008
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0 50 100 150 200
Cochevis ThéklaChardonneret
Pinson des arbresBruant ortolan
Fauvette passerinettePerdrix rouge
Pie-grièche à tête rousseFauvette mélanocéphale
LinotteFauvette orphée
Bruant fouSerin
Mésange charbonnièreAlouette lulu
Moineau domestiqueMoineau soulcie
Fauvette à tête noire
20081995/1996
Figure 4 : Espèces stables ou en augmentation entre 1995/1996 et 2008
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0 10 20 30 40 50 60 70 80 90
Alouette des champsHuppe fasciée
Pie-grièche méridionaleAlouette calandrelle
Tarier pâtreCoucou gris
Bruant proyerAccenteur mouchetFauvette à lunettes
Pipit rousselineTraquet oreillard
Merle noirRoitelet triple bandeau
Fauvette pitchouRossignol
Tourterelle des bois
20081995/1996
Figure 5 : Espèces en diminution entre 1995/1996 et 2008
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3.3 Traitement statistique des données Le traitement statistique a été effectué sur les espèces du LIFE CONSAVICOR mais également sur le Traquet oreillard, récemment considéré « En danger » selon les critères UICN français et la Pie-grièche à tête rousse considéré comme « Quasi Menacée » selon ces même critères. Les statistiques descriptives des espèces sont présentées dans le tableau suivant :
Espèces Moyenne 1996 Moyenne 2008 Ecart type 1996
Ecart type 2008
Pipit rousseline 1,389 0,833 0,838 0,737 Fauvette pitchou 1,700 1,225 1,400 1,194 Alouette lulu 0,500 1,071 0,650 0,730 Cochevis de Thékla
1,438 1,219 1,216 0,751
Bruant ortolan 1,000 0,778 0,970 0,878 Traquet oreillard 1,240 0,680 1,091 0,690 Pie-grièche à tête rousse
0,625 0,750 0,719 0,683
Tableau 1 : Statistiques descriptives de l’évolution des passereaux patrimoniaux de 1996 à 2008.
Anca GilAnca Col
4
3
2
1
0
Boîtes à moustaches de Anca Col et Anca Gil(les moyennes sont indiquées par des cercles pleins)
Figure 6 : Boîte à moustaches de comparaison de moyennes pour le Pipit rousseline
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Syun GilSyun Col
6
5
4
3
2
1
0
Boîtes à moustaches de Syun Col et Syun Gil(les moyennes sont indiquées par des cercles pleins)
Figure 7 : Boîte à moustaches de comparaison de moyennes pour la Fauvette pitchou
Luar GilLuar Col
2
1
0
Boîtes à moustaches de Luar Col et Luar Gil(les moyennes sont indiquées par des cercles pleins)
Figure 8 : Boîte à moustaches de comparaison de moyennes pour l’Alouette lulu
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Gale GilGale Col
4
3
2
1
0
Boîtes à moustaches de Gale Col et Gale Gil(les moyennes sont indiquées par des cercles pleins)
Figure 9 : Boîte à moustaches de comparaison de moyennes pour le Cochevis de Thékla
Emho GilEmho Col
4
3
2
1
0
Boîtes à moustaches de Emho Col et Emho Gil(les moyennes sont indiquées par des cercles pleins)
Figure 10 : Boîte à moustaches de comparaison de moyennes pour le Bruant ortolan
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Oehi GilOehi Col
4
3
2
1
0
Boîtes à moustaches de Oehi Col et Oehi Gil(les moyennes sont indiquées par des cercles pleins)
Figure 11 : Boîte à moustaches de comparaison de moyennes pour le Traquet oreillard
Lase GilLase Col
2
1
0
Boîtes à moustaches de Lase Col et Lase Gil(les moyennes sont indiquées par des cercles pleins)
Figure 12 : Boîte à moustaches de comparaison de moyennes pour la Pie-grièche à tête rousse
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Espèces Hypothèses testées
Valeur de P Significativité
H0 : Moy 1996 = Moy 2008 H1 : Moy 1996 ≠ Moy 2008
0,0039 Test significatif donc H1 validée
Pipit rousseline
H0 : Moy 1996 < Moy 2008 H1 : Moy 1996 > Moy 2008
0,002 Test significatif donc H1 validée
Diminution significative
Fauvette pitchou H0 : Moy 1996 = Moy 2008 H1 : Moy 1996 ≠ Moy 2008
0,083 Test non significatif donc H0 validée
ns*
H0 : Moy 1996 = Moy 2008 H1 : Moy 1996 ≠ Moy 2008
0,038 Test significatif donc H1 validée
Alouette lulu
H0 : Moy 1996 > Moy 2008 H1 : Moy 1996 < Moy 2008
0,019 Test significatif donc H1 validée
Augmentation significative
Cochevis de Thékla
H0 : Moy 1996 = Moy 2008 H1 : Moy 1996 ≠ Moy 2008
0,39 Test non significatif donc H0 validée
ns*
Bruant ortolan H0 : Moy 1996 = Moy 2008 H1 : Moy 1996 ≠ Moy 2008
0,48 Test non significatif donc H0 validée
ns*
H0 : Moy 1996 = Moy 2008 H1 : Moy 1996 ≠ Moy 2008
0,036 Test significatif donc H1 validée
Traquet oreillard
H0 : Moy 1996 < Moy 2008 H1 : Moy 1996 > Moy 2008
0,018 Test significatif donc H1 validée
Diminution significative
Pie-grièche à tête rousse
H0 : Moy 1996 = Moy 2008 H1 : Moy 1996 ≠ Moy 2008
0,52 Test non significatif donc H0 validée
ns*
* ns = évolution non significative Tableau 2 : Résultats des tests de comparaison de moyennes et significativité des l’évolution des espèces D’après ce dernier tableau, seuls le pipit rousseline et le Traquet oreillard ont connu une chute significative de leurs effectifs entre 1995 et 2008. La Fauvette pitchou est à la limite de la
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significativité statistique mais les statistiques descriptives démontrent également une chute de ses effectifs moins importante que pour les deux espèces précédentes. L’Alouette lulu semble bien portante avec une augmentation de ses affectifs sur ce pas de temps étudié d’une dizaine d’années. Quant aux Cochevis de Thékla et au Bruant ortolan, leurs effectifs n’ont pas connu de variations significatives. A partir de ce tableau, nous allons maintenant évaluer la corrélation entre les espèces qui ont évolué de façon significative et la strate de végétation. Cette corrélation est étudiée par le biais d’un test de corrélation de Pearson. Espèces Strate Valeur de P Significativité
0-25 0,180 Test non significatif : pas de corrélation 25-50 0,000 Test significatif : corrélation 50-100 0,000 Test significatif : corrélation 100-200 0,000 Test significatif : corrélation 200-400 0,001 Test significatif : corrélation 400-800 0,022 Test significatif : corrélation
Pipit rousseline 1995 - 1996
800-1600 0,244 Test non significatif : pas de corrélation 0-25 0,703 Test non significatif : pas de corrélation 25-50 0,005 Test significatif : corrélation 50-100 0,002 Test significatif : corrélation 100-200 0,003 Test significatif : corrélation 200-400 0,003 Test significatif : corrélation 400-800 0,057 Test significatif : corrélation
Pipit rousseline 2008
800-1600 0,288 Test non significatif : pas de corrélation 0-25 0,527 Test non significatif : pas de corrélation 25-50 0,023 Test significatif : corrélation 50-100 0,016 Test significatif : corrélation 100-200 0,005 Test significatif : corrélation 200-400 0,044 Test significatif : corrélation 400-800 0,126 Test non significatif : pas de corrélation
Traquet oreillard
1995-1996
800-1600 0,423 Test non significatif : pas de corrélation 0-25 0,872 Test non significatif : pas de corrélation 25-50 0,248 Test non significatif : pas de corrélation 50-100 0,019 Test significatif : corrélation 100-200 0,003 Test significatif : corrélation 200-400 0,033 Test significatif : corrélation 400-800 0,161 Test non significatif : pas de corrélation
Traquet oreillard
2008
800-1600 0,417 Test non significatif : pas de corrélation Tableau 3 : Evaluation de la significativité statistique de corrélation entre espèces et strates de végétation. D’après ce tableau, il est intéressant d’observer que le Pipit rousseline sur les deux années étudiées est corrélé à la strate de végétation 50-100. Le Traquet oreillard est quant à lui corrélé plus significativement à la strate 100-200. A partir de ces données, il suffit d’évaluer la tendance d’évolution de ces deux strates en effectuant un test de comparaison de moyenne.
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Les statistiques descriptives des deux strates de végétation sont présentées dans le tableau ci dessous.
Strates de végétation
Moyenne 1996 Moyenne 2008 Ecart type 1996
Ecart type 2008
50-100 29,50 52,42 23,25 23,47 100-200 17,81 37,87 20,31 24,71 Tableau 4 : Statistiques descriptives de l’évolution des strates de végétation 50-100 et 100-200.
50-100 250-100 1
100
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
Boîtes à moustaches de 50-100 1 et 50-100 2(les moy ennes sont indiquées par des cercles pleins)
Figure 13 : Boîte à moustaches de comparaison de moyennes pour la strate 50-100.
100-200100-200
100
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
Boîtes à moustaches de 100-200 et 100-200(les moyennes sont indiquées par des cercles pleins)
Figure 14 : Boîte à moustaches de comparaison pour la strate 100-200.
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Strates Hypothèses testées
Valeur de P Significativité
H0 : Moy 1996 = Moy 2008 H1 : Moy 1996 ≠ Moy 2008
0,000 Test significatif donc H1 validée
50 – 100
H0 : Moy 1996 < Moy 2008 H1 : Moy 1996 > Moy 2008
0,000 Test significatif donc H1 validée
Augmentation significative
H0 : Moy 1996 = Moy 2008 H1 : Moy 1996 ≠ Moy 2008
0,000 Test significatif donc H1 validée
100 - 200
H0 : Moy 1996 < Moy 2008 H1 : Moy 1996 > Moy 2008
0,000 Test significatif donc H1 validée
Augmentation significative
Tableau 5 : Résultats des tests de comparaison de moyennes pour les strates de végétation 50-100 et 100-200. Pour les deux strates étudiées, l’augmentation est significative sur les deux années étudiées. Ainsi, l’évolution du Pipit rousseline et du Traquet oreillard sont étroitement et inversement corrélées à l’évolution des strates 50-100 et 100-200. En effet, l’augmentation de la strate de végétation 50-100 a conduit à une régression de la population du Pipit rousseline. Egalement, l’augmentation de la strate 100-200 a conduit à une régression de la population de Traquet oreillard.
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4 Conclusion et discussion Il est bon de rappeler d’emblée que ces résultats sont traités sur une partie des points d’écoute et qu’ils seront peaufinés en fonction des données de l’année 2009. L’interprétation qui en est faite est donc à prendre avec précaution dans l’attente des résultats définitifs. Cependant, les premiers résultats démontrent clairement l’impact de la fermeture des milieux sur certaines espèces de milieux ouverts. Ainsi, le Pipit rousseline et le Traquet oreillard ont connu une nette diminution de leurs effectifs sur les dix dernières années. La fermeture des milieux et plus précisément l’évolution des strates végétatives intermédiaires (50-100 et 100-200) sont les causes principales de cette régression. Contre toute attente, les effectifs de Cochevis de Thékla et le Bruant ortolan semblent stables statistiquement. L’Alouette lulu semble bien se porter car ses effectifs sont en croissance sur ces dix dernières années. Ces premiers résultats confirment la rapidité de l’évolution des populations de passereaux notamment pour le Pipit rousseline, le Traquet oreillard et la Pie-grièche méridionale suite à la fermeture généralisée des milieux. La présence de nombreuses espèces patrimoniales dans ce cortège des milieux ouverts est inquiétante et confirme la nécessité de mettre en place rapidement des mesures de gestion appropriées pour limiter cette érosion de l’avifaune des garrigues des Corbières.