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mars 2016
« Ressources en eau non conventionnelles : une alternative d’adaptation
aux changements climatiques »
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2
Les XIVième Rencontres internationales ont été organisées du 25 novembre au 2 décembre
2015 sur le thème « Ressources en eau non conventionnelles : une alternative d’adaptation aux
changements climatiques». Ce thème a été exposé et débattu lors de la journée d’études organisée conjointement par l’AIGR
(Association des Ingénieurs du Génie Rural du Maroc), l’ANAFIDE (Association nationale des
aménagements fonciers, de l’irrigation, du drainage et le l’environnement),
et l’Association ÉCHANGES MÉDITERRANÉENS.
Cette manifestation, qui s’est tenue à Agadir le Jeudi 26 Novembre 2015 a été une opportunité
de débattre le recours aux ressources en eau non conventionnelles dans le cadre de la gestion
intégrée des ressources en eau, compte tenu de la spécificité géo-climatique méditerranéenne.
Le programme comprenait, en plus de la journée d’étude, des visites techniques du 27 novembre
au 28 Novembre et un voyage d’études dans la région du 29 Novembre au 2 Décembre 2015.
Les remerciements de l'association Échanges Med sont adressés plus particulièrement
aux responsables du Comité d’organisation et en premier à Si Mohamed Daoudi qui a
porté sur ses épaules l’organisation, la coordination entre les associations, les contacts
multiples pour que ces Journées et Rencontres se déroulent dans les meilleures
conditions.
Elles sont également adressées, - aux institutions qui ont bien voulu accueillir les participants lors des visites : l'ORMVASM
(Office Régional de Mise en Valeur Agricole du Souss Massa) qui a offert le repas de
conclusion de la journée d’études dans son club à tous les participants, l’Agence de bassin
du Souss-Massa-Draa ABHSMD, la société AMANSOUSS qui avait préparé une visite du
projet en Partenariat Public Privé de Guerdane, la RAMSA (Régie autonome multi-services
d’Agadir) et la RADEEMA (Régie autonome de distribution d’eau et d’électricité de
Marrakech) qui ont organisé les visites de leur STEP (station d’épuration des eaux usées),
le Parc national du Souss Massa, les Directions Provinciales de l’Agriculture de Tiznit et
de Taroudant qui ont accueilli pour le repas de midi les participants lors des visites
techniques, l’ONEP (Office National de l’eau potable) qui a permis la visite de la STEP de
Tiznit, les Directions Provinciales des Eaux et Forêts et de l’Agriculture d’Essaouira qui
ont organisé de passionnantes visites de terrains
- ainsi qu’à tous ceux, techniciens, agriculteurs, coopérateurs, éleveurs qui ont pris sur leur
temps pour partager leur expérience.
Les listes des participants et des rapporteurs figurent en fin de cahier.
Les documents originaux de présentation des intervenants peuvent être consultés sur :
- simple clic, sur les références correspondantes figurant, le cas échéant, dans les
comptes rendus de chaque intervention
- sur le site web de l’association à l’adresse : L’association/ Séminaires et autres
événements: http://aem.portail-gref.org/gene/main.php?base=13
3
Table des matières
MARS 2016 ............................................................................................................................................................. 1
TABLE DES MATIERES ....................................................................................................................................... 3
III – RÉSUMÉS DES INTERVENTIONS ET DES DISCUSSIONS .......................................................... 7
III -1 - RESSOURCES EN EAUX NON CONVENTIONNELLES, UNE ALTERNATIVE A L’IMPACT DES CHANGEMENTS
CLIMATIQUES EN TUNISIE .......................................................................................................................................... 8
III-2 - L'APTITUDE DES EAUX DE LA STATION D'EPURATION D'ANNABA A L'IRRIGATION ............................... 20
III-3 - LE PLAN DIRECTEUR NATIONAL DE REUTILISATION DES USEES TRAITEES POUR L'IRRIGATION AU MAROC
...................................................................................................................................................................................... 26 III-4-REUTILISATION DES EAUX USEES EPUREES DE LA STEP DU GRAND-AGADIR. .......................................... 29
III-5 - LES FORETS ET L'EAU : LE DIALOGUE INTERNATIONAL. ............................................................................ 35
À PROPOS DE LA JOURNEE INTERNATIONALE DES FORETS ...................................................................................... 39
III-6 - LA FORET ALGERIENNE DANS LE DISPOSITIF D'AUTOSUFFISANCE ALIMENTAIRE DU PAYS ................... 40
III-7 – L’EAU RENOUVELABLE : DESSALER AVEC L’ENERGIE SOLAIRE. .................................................................... 44
III-8 – COLLECTE DES EAUX PLUVIALES : RECHARGE DE LA NAPPE DANS LE BASSIN DU SOUSS MOUSSA .......... 46
III-9 – MOISSONNER LE BROUILLARD : DES CAPTEURS DE BROUILLARD POUR COLLECTER DE L'EAU A SIDI IFNI PAR
L’ASSOCIATION DAR SI HMAD. ................................................................................................................................. 50
IV - VISITES TECHNIQUES DES 27 NOVEMBRE AU 1ER DECEMBRE 2015 .................................... 53
IV.I.1-VISITE DE LA STATION D’EPURATION DE LA REGIE AUTONOME MULTISERVICE DES SERVICES D’AGADIR
(RAMSA). ................................................................................................................................................................... 53
IV.I.2-VISITE DU « GOLF DE L’OCEAN » .................................................................................................................. 55
IV.I.3-VISITE DE LA COOPERATIVE LAITIERE D'EL GUERDANE.............................................................................. 55
IV.I.4-VISITE DE TAROUDANT ................................................................................................................................. 56
IV.I.4BIS-VISITE DE L'OASIS DE TIOUTE .............................................................................................................. 57
IV.II.-1 - VISITE DU PARC NATIONAL DU SOUSS - MASSA ET DE LA VALLEE DE L'OUED MASSA ...................... 58
IV.II.-2 - VISITE DE LA STATION D’EPURATION STEP DE TIZNIT. ................................................................... 60
IV.III - D'AGADIR A ESSAOUIRA: COMPLEXE TOURISTIQUE DE TAGHAZOUT BAY - BANANERAIES DE TAMRI -
COOPERATIVE AJDDIGUE A TIDZI ............................................................................................................................. 62
IV.IV.1 - PRESENTATION DU PROGRAMME DE STABILISATION DES DUNES D'ESSAOUIRA .................................. 65
IV.IV.2 - RENCONTRE AVEC LE DIRECTEUR PROVINCIAL DE L'AGRICULTURE D'ESSAOUIRA ............................... 67
IV.IV.3 - VISITE D'UNE EXPLOITATION DE VALORISATION DU CHEVREAU DE L'ARGANIER ................................ 70
IV-V – 1- VISITE DU DOMAINE VITICOLE DU VAL D'ARGAN PRES D’ESSAOUIRA. ................................................. 71
IV-V – 2- VISITE DE LA STATION D’EPURATION DES EAUX USEES DE MARRAKECH. ............................................. 72
IV.V.3 - POURSUITE DE LA JOURNEE ........................................................................................................................ 74
V - ANNEXES ...................................................................................................................................................... 75
V-1 - LISTE DES SIGLES ............................................................................................................................................. 75
V-2 - LISTE DES PARTICIPANTS A LA JOURNEE D’ETUDE - AGADIR – 26 NOVEMBRE 2015 ................................ 76
Nota : après relecture attentive du texte il est possible que des erreurs ou oublis
subsistent, merci de bien vouloir les signaler pour corrections à :
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I - PROGRAMME des XIVème Rencontres internationales.
1. Journée d’études et visites techniques (4 nuitées à Agadir)
Mercredi 25 Novembre 2015: Arrivée à Agadir, accueil des participants
et installation à l’hôtel Beach Club Agadir.
Jeudi 26 Novembre 2015 : o Journée d’études sur le thème retenu à la salle de conférence de l’Hôtel
Beach Club. Les inscriptions non reçues auparavant s’effectuent entre 8 et 9 h,
o 9 h à 14 h : Exposés avec une pause-café à 11 h,
Visite de la Médina Coco-Polizzi d’Agadir pour les épouses,
o 15 h : déjeuner au Club de l’Office Régional de Mise en Valeur Agricole du
Souss Massa,
o Après 16 h : Libre,
o 18h30 Assemblée Générale de l’Association Échanges Méditerranéens,
o Diner marocain à l’hôtel.
Vendredi 27 Novembre 2015 : 8h30 : Départ de l’Hôtel pour les visites,
9h30 : Visite de la station d’épuration des eaux usées d’Agadir et du projet
de réutilisation des eaux usées traitées à usages golfs et espaces verts,
Visite du golf de l’Océan, utilisateur,
12h30 : Visite de la coopérative El Guerdane et de sa maison familiale rurale,
14h30 : Déjeuner à Taroudant,
16h30 : Visite de la ville de Taroudant ou de la palmeraie de Tioute et de la
coopérative agricole féminine Taitmatine (huile d’argan) à Tioute.
Diner à l’hôtel.
Samedi 28 novembre : o 9 h : Départ de l’hôtel pour les visites,
o 10 h : visite du parc national de Souss-Massa, de l’embouchure et de la
vallée de l’oued Massa.
o 14h30 : déjeuner à Tiznit,
o 16 h : Visite de la station d’épuration des eaux usées de l’Office National de
l’Eau Potable et du projet de réutilisation des eaux usées traitées de Tiznit
avec le Directeur Provincial de l’Agriculture et le Président de l’association
des usagers ou visite du mechouar et des souks de Tiznit,
o Diner à l’hôtel
« Ressources en eau non conventionnelles : une alternative
d’adaptation aux changements climatiques »
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2. Voyage d’études (2 nuitées à Essaouira et une nuitée
Marrakech)
Dimanche 29 Novembre : o 9 h : Départ de l’hôtel pour les visites,
o 9h15 : arrêt à Agadir Oufella (Kasbah) pour une vue panoramique d’Agadir,
o Arrêt au golf de Taghazout et exposition du projet de développement
immobilier,
o Arrêt à la plantation de bananes de Tamri,
o Visite de la coopérative féminine Ajddigue (huile d’argan) de Tidzi,
o 14 h : Essaouira, déjeuner au restaurant bord de plage de l’hôtel,
o Installation à l’hôtel ESSAOUIRA & SPA et après midi libre,
o Diner libre ou partagé dans la médina.
Lundi 30 Novembre : o 10 h : Départ de l’hôtel pour les visites,
o Présentation du programme de stabilisation des dunes,
o 11h30 : Réunion avec le Directeur Provincial de l’Agriculture d’Essaouira,
o 12h30 : Visite d’une exploitation de valorisation du chevreau de l’arganier à
Sidi Kouaki et déjeuner sur les lieux.
o Retour à Essaouira et fin d’après midi libre,
o 20 h Diner à l’hôtel
Mardi 1er Décembre : o 8 h : Départ de l’hôtel pour les visites,
o 8h30 : visite du vignoble et de la cave du Val d’Argan à Ounagha,
o 11h30 : visite de la Station d’épuration de Marrakech et présentation du
projet de réutilisation des eaux usées pour l’irrigation des golfs de Marrakech,
o 12h30 : installation à l’hôtel MARRAKECH ATLAS IDRISSIDES et temps
libre ou visite de la vallée de l’Ourika et des cascades de Sidi Fadma,
o 20 h : diner à l’hôtel et soirée de départ.
Mercredi 2 Décembre : o Départ de l’hôtel en minibus pour l’aéroport.
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Échanges méditerranéens pour l'eau, la forêt, l’énergie
et le développement durable des territoires
Journée d’étude du 26novembre 2015
II– OUVERTURE DU COLLOQUE
Mohamed DAOUDI, 1er Vice-Président, organisateur marocain des XIVième Rencontres d’Échanges Méditerranéens
Jean JAUJAY, Président d’Échanges Méditerranéens,
Discours inaugural
Chers collègues, chers amis, mesdames, messieurs,
C’est avec un vif plaisir que j’ouvre par ces quelques mots les journées d’études et de
visites techniques des XIVème Rencontres internationales de l’association Echanges
méditerranéens.
Ces journées qui portent sur le thème « ressources en eau non conventionnelles : une
alternative à l’adaptation au changement climatique » ont été préparées
conjointement avec l’AIGR (Association des ingénieurs du Génie rural), l’ANAFIDE
(Association nationale des aménagements fonciers de l’irrigation, du drainage et de
l’environnement), et la Vice-présidence marocaine de notre association sous la
coordination de notre ami Mohamed Daoudi, lui-même membre actif de ces
différentes associations.
La concomitance de notre manifestation avec un renouveau de la gouvernance de
l’ANAFIDE et la forte implication des ministères marocains dans la COP 21 ont
empêché leurs présidents d’être présents pour cette introduction.
Cependant, je ne peux que me féliciter de la qualité de l’organisation qui nous est
proposée et du cadre retenu pour cette journée studieuse et tiens à remercier
chaleureusement en notre nom à tous, le coordinateur Mohamed Daoudi.
Le thème retenu me parait particulièrement pertinent dans cette belle région du
Souss-Massa-Draa qui a été pionnière dans la régulation collective et volontaire des
prélèvements de la ressource eau rare et menacée et d’actualité compte tenu des
travaux en cours dans les journées préparatoires de la COP 21, pour faire inscrire
l’eau et la sécurité alimentaire comme des thèmes forts et prioritaires pour l’avenir
de notre planète commune.
Nous aurons le plaisir aujourd’hui d’écouter des interventions venant de différents
pays Algérie, France, Maroc et Tunisie et horizons économistes, forestiers,
hydrauliciens, ONG... et je vous incite de profiter des pauses prévues pour prendre
contacts, discuter, échanger.
Demain, des visites de terrains, d’installations et d’utilisateurs sont organisées
suivant le programme distribué et je souhaite remercier les institutions qui ont
accepté de nous recevoir pour présenter leurs réalisations et toutes celles qui ont
contribué à la restauration des participants.
Nous vous souhaitons une belle journée d’échanges méditerranéens
7
III – RÉSUMÉS DES INTERVENTIONS ET DES DISCUSSIONS
Première session (9H-11H)
Thème 1 –
Animateur-Modérateur : Jean-Yves OLLIVIER.
1 - Ressources en eaux non conventionnelles, une alternative à l’impact des changements
climatiques en Tunisie, par Ridha GABOUJ.
2 - L'aptitude des eaux de la station d'épuration d'Annaba à l'irrigation par Derradji
ZOUINI.
3 - Le plan directeur de réutilisation des usées traitées pour l'irrigation au Maroc par
Mahmoud BADISS.
4 - La réutilisation des eaux usées à partir de la Station d’épuration des eaux usées
d'Agadir exploitée par la Régie Autonome Multi Service d’Agadir (RAMSA) par El Hachem
IBARIOUEN.
Deuxième session (11H30-14H)
Thème 2 –
Animateur-Modérateur : Abdessalem NRHIRA
5-Les forêts et l'eau : le dialogue international par Alain CHAUDRON – Association
Internationale Forêts Méditerranéennes - AIFM
6- La forêt algérienne dans le dispositif d'autosuffisance alimentaire du pays par Hocine
AOUADI
7 - Présentation de la technologie de dessalement solaire OSMOSUN par Marc VERGNET
8 - La recharge de la nappe dans le bassin du Souss par Abdessadek NRHIRA
9 - Des capteurs de brouillard pour collecter de l'eau à Sidi Ifni par Association Dar Si
Ahmad -Maroc.
discussion générale et synthèse du président de séance.
.
8
III -1 - Ressources en eaux non conventionnelles, une alternative
à l’impact des changements climatiques en Tunisie
Présentation de Ridha GABOUJ - Directeur Général du Génie Rural et de
l’Exploitation des Eaux -Ministère de l’Agriculture, des Ressources Hydrauliques et de
la Pêche - 30 Rue Alain Savary – 1002 Tunis.
Notes prises par Michel GUINAUDEAU
Le diaporama très détaillé est disponible sur le site d’Échanges Méditerranéens ou par simple clic :
diaporama.
A - Quelques données précisant la pauvreté hydrique de la
Tunisie :
Des ressources annuelles en eau par habitant très réduites :
Par rapport aux 1.500 m3 par an et par habitant, chiffre considéré comme
le seuil de pauvreté en eau, le ratio tunisien va passer du tiers en 2014 à
moins du quart en 2030, traduisant l’extrême pauvreté du pays en eau.
variabilité interannuelle des précipitations :
Une grande Extrêmes annuels des ressources pluviales en milliards de m3: Année 1969-70 : 90
Année 1993-94 : 11 Année moyenne : 36
9
Ci-contre sont indiqués les
débouchés en année moyenne
interannuelle des 36 milliards
de m3 de ressources pluviales.
Seule, une petite fraction
(13%) est mobilisable, soit
4,88 millions de m3.
Un climat semi-aride à aride, caractérisé par un régime pluviométrique
irrégulier aussi bien à l’échelle spatiale que temporelle.
Une variabilité bioclimatique assez prononcée du nord au sud (1500 mm
à l’extrême nord et 50 mm au sud).
Des facteurs climatiques très contrastés (sécheresse, pluies
torrentielles,…).
B - Depuis l’indépendance, une politique de gestion de l’offre :
B1 – Stratégie et programmes :
Stratégie décennale de mobilisation des ressources en eau : 1ère Stratégie
1990-2000
Programme complémentaire de mobilisation des ressources en eau : 2ème
Stratégie 2001-2011 : Construction de grands barrages, barrages, lacs
collinaires, forages, etc …
Stratégie de Conservation des Eaux et du Sol : Aménagement des Bassins
versants pour réduire l’érosion des terres agricoles et limiter l’envasement des
barrages.
B2 – Recharge artificielles de nappes :
Au cours de l’année 2014, la recharge artificielle des nappes a touché 50 sites
répartis sur 24 nappes.
Le volume rechargé est de 38,4 millions de m3, Le tableau suivant ventile ce
volume selon l’origine des eaux de recharges.
Ce volume doit être porté à 60 millions de m3 en 2020.
10
B3 – Collecte des eaux pluviales :
25% de la population rurale dans le sud possède des systèmes (85.500 unités) de
collecte des eaux pluviales pour usage comme eau potable.
B4 – Interconnexion des barrages et transfert d’eau :
Le renforcement des interconnexions entre les infrastructures hydrauliques a pour
objectifs la sécurisation et la résilience aux changements climatiques.
B5 – Mobilisation des ressources en eau en 214 :
11
B6 – Qualité des ressources en eau :
Outre leur rareté, les ressources en eau posent des problèmes de qualité.
B7 – Demande en eau :
Répartition entre
usages :
Desserte en eau potable :
Le taux de desserte global
est de 97%, soit 100% en
milieu urbain depuis les années
90 et 94% en milieu rural
(50% par la SONEDE, 44%
par les services du Génie
Rural).
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Irrigation :
La superficie irriguée a évolué
d’une manière continue
proportionnellement au taux
de mobilisation des ressources
en eau.
Superficie irriguée en 2014 : Environ 425.000
hectares, répartis comme suit :
- Nord (barrages) : 51%
- Centre (nappes renouvelables) : 39%
- Sud (nappes fossiles) : 10%
C – Problématique actuelle et menaces :
Menaces sur la durabilité des ressources en eau :
- Rareté des ressources en eau et accroissement de la demande
- Surexploitation des ressources en eaux souterraines
- Pollution des ressources eau (cours d’eau, nappes,….)
- Envasement des retenues des barrages, des lacs collinaires,
- Salinité relativement élevée des ressources en eau;
- Gaspillage et pertes d’eau, surtout au niveau du secteur irrigué
- Impact des changements climatiques.
- Sensibilité des régions envers le principe de transfert
Menaces sur la durabilité des infrastructures mises en place :
- Gestion des infrastructures
- Recouvrement des coûts, surtout en milieu rural
- Manque de sécurisation des systèmes existants
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D – Politique actuelle : Gestion de la demande :
Pour pallier à ces difficultés, une nouvelle approche basée sur la gestion de la
demande a été instaurée depuis les années 90 et qui vient pour consolider la
stratégie nationale de mobilisation et de conservation des ressources en eau
lancée entre 1990-2011.
La gestion de la demande s’articule autour des axes suivants :
- la gestion intégrée des ressources en eau en valorisant les apports des
années pluvieuses dans le but de diminuer les effets de sécheresse
- l’économie de l’eau et la maîtrise de la demande dans tous les secteurs
utilisateurs de l’eau
- le développement des ressources non conventionnelles en continuant
l’utilisation des eaux usées traitées dans l’agriculture et le recours au
dessalement de l’eau
- la promotion de la gestion participative par les Groupements de
Développement Agricoles (GDAs)
- la protection des ressources en eau contre la pollution et contre la
surexploitation des nappes
D1 – Dessalement des eaux :
Situation actuelle :
Stations de dessalement de la SONEDE :
Stations de dessalement privées (hôteliers, industriels) : Le nombre de
stations est estimé à 27 stations et la capacité cumulée à 20 000 m3/j.
Programme d’amélioration de la qualité
de l’eau dans le Sud tunisien :
Caractéristiques de ce programme :
- 18 stations de dessalement
- Capacité totale de 76.000 m3/j
- Alimentation de 740.000 habitants
14
Ce programme sera réalisé en deux phases :
1ère phase, concernant les groupements alimentés en eaux de salinité
supérieure à 2 g/l :
10 stations de dessalement d’une capacité totale de 36.200 m3/j
(dont 6 pour 24.000 m3/j sur le point d’être achevées)
340.000 habitants desservis
2ème phase, concernant les groupements alimentés en eaux de salinité
entre 1,5 et 2 g/l :
8 stations de dessalement d’une capacité totale de 32.500 m3/j
(dont 6 pour 24.000 m3/j sur le point d’être achevées)
400.000 habitants desservis
Données techniques de quelques projets de dessalement :
- Projet de dessalement d’eau de mer à Jerba : Objectif : Répondre aux besoins en eau de Jerba à l’horizon 2025
Capacité : 50.000 m3/j par osmose inverse
Coût : 170 millions de dinars.
Financement : KFW
En cours d’exécution
- Projet de dessalement d’eau de mer de Zaarat :
Objectif : Répondre aux besoins en eau de Gabès et Médenine à
l’horizon 2025
Capacité : 50.000 m3/j par osmose inverse
Coût : 190 millions de dinars.
Mode contractuel de réalisation : Fonction des résultats de l’étude
Financement : Manifestation d’intérêt de la part de KFW
Etude de faisabilité en cours
- Projet de dessalement d’eau de mer de Sfax :
Objectif : Répondre aux besoins en eau de la ville de Sfax à
l’horizon 2025
Capacité : 150.000 m3/j en 3 unités de 50.000 m3/j
Coût : 650 millions de dinars pour 2 tranches (100.000 m3/j)
Mode contractuel de réalisation : Non encore défini
Fonction des résultats de l’étude
En cours d’étude sous un financement de la JICA
15
D2 – Programme national d’économie d’eau :
Objectif : Economiser environ 30% des ressources
en eau à l’horizon 2030 :
Plan d’action :
- Mise en place des systèmes d’économie d’eau
et des techniques modernes d’irrigation à la
parcelle
- Audit obligatoire des grands consommateurs
dans tous les secteurs (agricole, industriel et
touristique).
- Programme annuel de réhabilitation de
modernisation des PPI anciens
- Développement de l’entretien préventif des
réseaux.
- Développement d’un programme de recherche
de fuites, de régulation et de comptage dans
les réseaux d’eau potable et d’irrigation.
- Tarification adéquate qui incite à l’économie
d’eau et la valorisation des ressources en eau
Evolution du taux d’équipement en matériels d’économie d’eau d’irrigation :
16
Tarification de l’eau :
Réforme de la tarification en tant qu’instrument de recouvrement des
coûts, mais surtout comme outil de gestion et d’aide à la décision pour la
politique agricole, à la mise en valeur des terres aménagées, et à la
rationalisation de l’exploitation de l’eau d’irrigation.
Migration de la tarification monôme vers la tarification binôme qui permet de
garantir l’entretien et la maintenance des infrastructures mises en place et
d’encourager la mise en valeur des PPI.
Tarification de l’eau d’irrigation :
Le coût de revient du m3 d’eau est de 0.370 DT pour l’exploitation et la
maintenance et de 0.515 DT avec renouvellement.
Le tarif actuel, inchangé depuis 2002, ne couvre que 30% des frais
d’exploitation et d’entretien, et 21% du coût avec renouvellement.
Evolution du tarif du m3 d’eau d’irrigation (DT par m3) :
Tarification de l’eau potable :
- Services d’eau potable gérés par le Génie Rural :
Coût de revient moyen : 0,7 D T/m3 pour l’exploitation et la maintenance, mais
sans renouvellement.
Tarif actuel : Entre 0,2 et 1,25 DT/m3, (moyenne : 0,63 DT/m3)
Taux de recouvrement des frais d’exploitation et d’entretien : 67%
- Services d’eau potable gérés par la SONEDE :
Coût de revient moyen : 0,82 DT/m3
Tarif moyen : 0,698 DT/m3
Tarification progressive pour
inciter à l’économie d’eau :
Tarif très faible pour les 20
premiers m3 et le milieu rural
(0,17 DT/m3)
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D3 – Réutilisation des eaux usées :
Traitement des eaux usées :
L’utilisation des eaux usées traitées dans le secteur agricole, entre dans le
cadre de la Stratégie Nationale de préservation des ressources en eaux
conventionnelles et la recherche de ressources alternatives, dont les objectifs
sont les suivants :
- la protection des milieux récepteurs
- l’économie en eau
- l’atténuation de l’impact du déficit en eau, particulièrement dans les
zones à ressources limitées
Potentiel de réutilisation :
En 2014, 237 millions de m3 d’eaux usées sont par
les 110 stations d’épuration de l’ONAS.
L’essentiel (90%) de ces eaux usées sont
domestiques, les eaux industrielles ne
représentant qu’un faible volume.
Le traitement va en majorité jusqu’au niveau
secondaire, 2 STEP allant au niveau tertiaire.
Plus de 50% du volume des eaux usées traitées le
sont dans la région de Tunis.
29 STEP traitent de l'ordre de 143 millions de m3
d'eaux usées, disponibles pour l’usage agricole.
Le volume réutilisé est variable selon les années.
Programme de réutilisation des eaux usées traitées :
Actuellement, 30% des eaux usées traitées (65 millions de m3) sont réutilisées
pour l’irrigation de 9.590 hectares.
- Périmètres agricoles irrigués : 8.100 ha (2% de la superficie irrigable du
pays)
- Terrains de golf : 1.040 ha
- Espaces verts : 450 ha
Une étude stratégique a été réalisée sur le transfert d’eaux usées traitées au
centre du pays pour l'irrigation ou la recharge des nappes souterraines
surexploitées.
Problématique de réutilisation des eaux usées traitées :
- Concentration géographique des STEP : 50% sur le littoral
- Instabilité de la qualité de l’eau fournie par l’ONAS
- Insuffisance des capacités de stockage au niveau des périmètres d’irrigation
18
- Faible taux d’intensification et d’exploitation, malgré le tarif préférentiel de
20 millimes de DT par m3
D4 – Gestion technico-financière des services d’eaux locaux :
GDA-GH et SAEP :
- Nombre de services :
Systèmes d’Alimentation en Eau Potable (SAEP) 1.700
Groupements de Développement Agricole – Groupements
Hydrauliques (GDA-GH)
1.327
- Nombre d’habitant desservis : 1,6 million
- Consommation spécifique : 55 l/hab/j
- Coût moyen : 0,7 DT/m3
- Tarif appliqué : 0,2 à 1,2 DT/m3
- Frais d’exploitation et d’entretien et financement :
- Qualités de
fonctionnement :
GDA-GH d’irrigation (PPI) :
- Nombre de GDA/PPI (Petit Périmètre d’Irrigation) : 1.253
- Superficie des PPI gérés par les GDA : 200.000 ha
- Consommation en eau par hectare équipé :
PPI du Nord : 1.650 m3/ha/an
PMH du centre : 1.870 m3/ha/an
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Oasis (Kebili-Gabes-Tozeur) : 1.3850 m3/ha/an
Oasis (Gafsa): 7.400m3/ha/an
- Indicateurs de la gestion technico-financière des GDA-GH/PPI :
Discussion
En réponses aux questions, l’intervenant précise :
que les eaux usées rejetées par l’industrie peuvent poser de sérieux problèmes pour le bon
fonctionnement des STEP, comme pour la réutilisation des eaux usées traitées ou
l’épandage des boues d’épuration, du fait de la présence de micropolluants non désirables.
La solution consiste à appliquer la réglementation sur la police des réseaux de collecte, en
exigeant de l’industriel une modification des procédés de fabrication et/ou un
prétraitement spécifique avant rejet dans le réseau d’assainissement.
Malheureusement, très souvent, l’industriel résiste en mettant en jeu le maintien de
l’entreprise et des emplois.
que les infrastructures hydrauliques des GDA (Groupements de Développement Agricole),
qu’elles soient pour la desserte en eau potable ou pour l’irrigation, peuvent être gérées et
entretenues en régie, directement par le GDA, ou par interventions rémunérées
d’opérateurs privés ou de l’administration. Mais cette dernière déplore des montants
d’impayés de la part des GDA.
Une stratégie de pérennisation des systèmes hydrauliques par le GDA est en cours,
incluant une révision du cadre juridique des GDA, une meilleure coordination entre acteurs
concernés, la professionnalisation de la gestion, etc...
A moyen et long termes, il faudra développer d'autres alternatives par l'implication du
secteur privé.
que le passage d’une tarification monôme à une tarification binôme, a l’avantage d’inciter
les agriculteurs à irriguer, et de réduire ainsi les superficies non exploitées bien
qu’équipées et irrigables.
20
III-2 - L'aptitude des eaux de la station d'épuration d'Annaba à
l'irrigation
Présentation du Professeur Derradji ZOUINI - Laboratoire de Recherches
Géologiques / Gestion des eaux (LRG)-Faculté des sciences de la terre - Université
Badji Mokhtar, BP 12, Annaba, Algérie
Notes prises par Michel GUINAUDEAU
Le diaporama très détaillé est disponible sur le site d’Échanges Méditerranéens ou par simple clic :
diaporama.
L’assainissement en Algérie
Les différents débouchés pour la
réutilisation des eaux usées :
Remplissage de réserves d’eau pour la
lutte contre les incendies
Nettoiement de la voirie des villes
Fourniture d’eau l’industrie : Par
exemple, la STEP de Jijel fournit 15.000
m3 par an à une tannerie
Arrosage de parcs, golfs et autres
espaces verts
Irrigation agricole
Potentiel et objectifs de réutilisation des
eaux usées en Algérie : Actuellement, l’épuration des eaux usées en Algérie
dispose de 134 stations d’épuration (STEP et
lagunes) en fonctionnement représentant une
capacité installée estimée à :
- 12 millions EQH (Equivalent Habitant)
- 800 millions de m3 par an.
Devant le déficit hydrique accru que connait le pays
à l’ouest et au sud, la réutilisation des eaux usées
épurées, notamment à des fins agricoles, est
devenue l’un des axes principaux de la stratégie du
secteur des ressources en eau en Algérie
- Les estimations, selon l’Office
National d’Assainissement (ONA), des
capacités de réutilisation des eaux usées
traitées dans l’irrigation agricole ont été
portées de 45 millions de m3 en 2012 à
quelques 325 millions de m3 en 2014, à
l’échelle nationale.
- L’Office National d’Irrigation et de
Drainage (ONID) s'est lancé dans un vaste
programme qui consiste à réutiliser les eaux
usées épurées en aménageant des périmètres
à l'aval de chaque station d'épuration et
lagune;
- Un plan d’action associant l’ONA et
ONID est en cours d’étude pour explorer les
opportunités de mobilisation des eaux
traitées dans l’irrigation de grandes
surfaces, dans cinq grands bassins
hydrographiques du pays.
L’ONA en chiffres
Nombre de communes gérées par l’ONA : 998
Nombre de salariés : 12 000
Longeur du réseau géré par l’ONA : 45 697 km
Nombre de STEP en exploitation par l’ONA : 124
Capacités installées des 122 STEP :
8 718 834 Equivalents habitants
Volume mensuel (Octobre 2015) des eaux épurées : 16,46
Millions de m3
Débit moyen journalier des eaux usées épurées :
531 134 m3/j
Taux d’utilisation des capacités des installations : 40%
Nombre de Station de relevages gérés par l’ONA : 429
Stations de relevage et de drainage
21
Situation actuelle de la réutilisation agricole des eaux usées en
Algérie :
Les quantités d’eaux traitées et réellement réutilisées dans l’irrigation agricole, ont
atteint en 2013 un volume de 19 millions de m3 pour l’irrigation de 12.000 hectares.
L'ONID a commencé par la réalisation et l'aménagement de deux périmètres, à
titre expérimental :
- en exploitation, le périmètre de Hennaya (Wilaya de Tlemcen) sur 912
hectares, alimenté par des eaux usées épurées de la STEP de Ain-El-Hout
de Tlemcen
- en cours de réalisation, le périmètre de Mléta (Wilaya d’Oran) sur 600
hectares, alimenté par des eaux usées épurées de la STEP d’El-Kerma
d’Oran, avec une extension de 5.160 hectares,
En zone aride, à Ouargla, le projet WaWaRIA (Réutilisation des eaux usées pour
l’irrigation en Algérie) expérimente un traitement tertiaire plus poussé, par
technique membranaire, des eaux épurées par la STEP, en vue de tester, à l’échelle
industrielle, la faisabilité d’une irrigation de cultures maraîchères.
Ce projet de la coopération algéro-néerlandaise est suivi techniquement, pour la
partie algérienne, par les représentants de l’ONA et de l’Institut National de la
Recherche Agronomique d’Algérie (INRAA) et pour la partie néerlandaise, par
Institut ALTERRA (Université de Wageningen) et les fournisseurs des unités de
traitement par membranes et des systèmes automatisés d’irrigation.
Caractéristiques de la STEP d’Annaba :
La nouvelle station d’épuration des eaux usées est
située sur la Commune d’El-Bouni, à 8 km à l'est de la
ville d’Annaba.
Elle est dimensionnée pour épurer les eaux provenant
- en 1ère phase, des localités d’Annaba, d’El-Bouni,
de Boukhadra, de Sidi-Salem, de Boucedra et
du couloir de Kherraza à Oued-Ennil
- en 2ème phase, des localités d’El-Hadjar et de
Sidi-Amar
Sa capacité de traitement est de :
- 580.000 EQH (équivalents habitants) à l’horizon
2025, 674.000 EQH à l’horizon 2035
- environ 84.000m3 par jour pour le volume
entrant moyen
- 2, 45 m3/s pour le débit de pointe admissible.
22
La station d'épuration d’Annaba s'étend sur une superficie de 15 hectares, mettant à
profit le terrain disponible pour un procédé d'épuration à boues activées à faible
charge, avec un traitement tertiaire de l'eau épurée.
Projets de réutilisation des eaux épurées par la STEP d’Annaba :
La STEP d’Annaba jouera un grand rôle dans la préservation des ressources
hydriques, par la réutilisation agricole des eaux épurées, avec l’irrigation
prévue d’un périmètre de 9.400 hectares
La réutilisation par l’industrie, avec l’alimentation, à raison de 35.000 m3 par
jour, du complexe sidérurgique d’ARCELOR MITAL, n'est encore prévue, tant
que ne sera pas réalisé un équipement adéquat permettant de rendre les eaux
usées traitées porteuses de sel compatibles avec le système de refroidissement
de l’usine.
Réglementation algérienne de la réutilisation agricole des eaux
usées :
Textes réglementaires :
Sont placées en fin du texte les annexes de l’Arrêté interministériel du 8 safar
1433, correspondant au 2 janvier 2012, qui a fixé :
- les spécifications des eaux usées épurées utilisables pour l’irrigation
- la liste des cultures pouvant être irriguées avec des eaux usées épurées
Règles d’usage :
L'utilisation d’eaux usées épurées pour l'irrigation est conditionnée par le respect
des dispositions de l’arrêté précédent, et notamment :
un traitement spécifique de ces eaux pour les rendre conformes aux normes
algériennes en la matière (cf. Annexe correspondante de l’Arrêté mentionné
ci-dessus)
l’application stricte des dispositions du cahier des charges fixant :
- le plan de culture à respecter
- le choix des équipements d'irrigation à installer
- la méthode d'irrigation à entreprendre
l’affichage obligatoire sur la non-potabilité de cette eau
Conclusion :
Le potentiel algérien de la réutilisation des eaux usées épurées à des fins
agricoles évoluera d’une manière significative d’environ 17 millions de m3 en
2011 à environ 200 millions de m3 en 2014.
Un projet d’élaboration de normes algériennes et d’un guide technique pour les
23
bonnes pratiques de la réutilisation des eaux usées pour des fins agricoles est
en cours d’approbation par l’Institut Algérien de Normalisation (IANOR).
La protection et la préservation des sols nécessitent la réalisation des
travaux d'assainissement et de drainage pour lutter notamment contre la
submersion prolongée des terres agricoles, leur salification, la remontée du
niveau des nappes phréatiques sur les terres cultivées, et l'érosion des sols.
La gestion intégrée des eaux usées épurées en Algérie, désormais
institutionnellement reconnue comme un modèle de partenariat public privée,
est la meilleure approche pour une mise en valeur et une gestion efficace et
durable des eaux usées épurées, face à des demandes en eau toujours
croissantes.
Discussion
En réponses aux questions, l’intervenant précise :
qu’en Algérie, les stations d’épuration des eaux usées utilisent des filères
classiques, à l’exception de la STEP de Ouargla équipée d’un traitement tertiaire
par membranes, pour les besoins d’un programme spécifique de recherches et
d’expérimentations, évoqué dans l’intervention
que l’utilisation d’eaux usées traitées pour l’irrigation d’agrumes, prévue dans le
projet à l’aval de la STEP d’Annaba, relève encore du domaine de la recherche,
notamment en ce qui concerne les méthodes d’irrigation à la parcelle.
Comme le soulignent plusieurs participants, l’acceptabilité du consommateur est
un point crucial. A ce sujet, est rappelé le fait qu’en France certaines marques,
Bonduelle par exemple, mettent en avant le non-épandage de boues d’épuration
sur les champs de légumes collectés.
que reste à mieux cerner l’impact sur les sols et leurs évolutions d’une irrigation
avec des eaux usées traitées
que figureront dans les Actes, les textes, mentionnés dans l’intervention,
réglementant, d’une part les normes exigées des eaux usées traitées réutilisées
en irrigation, d’autre part les cultures pouvant être ainsi irriguées
Annexes :
26
III-3 - Le plan directeur national de réutilisation des usées
traitées pour l'irrigation au Maroc
Présentation de Mahmoud BADISS, ingénieur – Service de planification
des ressources hydroagricoles – Ministère de l’Agriculture et des Pêches Maritimes.
Notes prises par André BARBAROUX Exposé très bien structuré, clair et qui fait parfaitement le tour de la question tant aujourd’hui qu’à
moyen terme (horizon 2030) et qui peut être consulté ou téléchargé par simple clic Power Point. Seul regret, le temps consacré au débat n’a pas permis d’échanger en détail sur les questions de définition
des terres agricoles, même si la totalité des zones sont prises en compte, et de prise en compte du
rapport entre la qualité des eaux traitées et l’agriculture ou les types d’agriculture.
Quoi qu’il en soit, le Maroc dispose avec ce plan directeur d’un outil particulièrement performant.
Après avoir rappelé les objectifs du Plan Directeur et missions de l’étude, le
présentateur a listé les principaux résultats (situation actuelle, potentiel de
réutilisation, équipements existants, territoires concernés), les actions à conduire
accompagnées d’une boite à outils et les contraintes et défis à relever tout au long du
programme.
Les objectifs du Plan apparaissent clairs, pertinents et opérationnels : - Promouvoir la réutilisation pour l’irrigation ;
- Valoriser les ressources croissantes en eaux non conventionnelles ;
- Participer à leur dépollution ;
- Atténuer la pression sur les ressources conventionnelles et développer l’agriculture péri
urbaine ce qui évite un transport lointain et couteux de l’eau ainsi traitée.
Les objectifs de l’étude pour la mise en œuvre du Plan ne le sont pas moins : - Evaluation de la situation existante en termes de réutilisation et recensement des
études et expériences réalisées ou en cours pour dégager les contraintes et
obstacles (1);
- Evaluer les potentiels tant en eaux réutilisables qu’en terres irrigables (2);
- Elaborer une boîte à outils pour la promotion de la reuse (manuel de sensibilisation,
DAO-type, convention type, systèmes de suivi-évaluation des projets de reuse). (3);
- Tracer le plan d’action pour la mise en œuvre (4).
27
1- Quelle est la situation actuelle d’utilisation des eaux usées vers
l’agriculture et les contraintes ? Trois types d’utilisation sont répertoriés : utilisation des eaux brutes ; mélange
eaux brutes – eaux conventionnelles ; usage mixte ou plutôt opportuniste suivant
la période.
2- Quels sont les potentiels en eau réutilisables et en terres agricoles ? Une estimation raisonnable fait croitre de manière régulière le volume retraité
de 488 Mm3 en 2015 à 649Mm3 en 2030, avec ventilation des volumes
potentiellement retraitables selon les zones géographiques, tout naturellement le
nord du pays et avec une dominante pour Rabat et Casablanca, où est produit le
gros de la production d’eaux usées, ce qui n’a rien d’étonnant. De même est
effectué un inventaire des unités de retraitement (STEPS).
Parallèlement, est effectuée une évaluation des superficies potentiellement
irrigables par les eaux retraitées par tous moyens disponibles et permettant une
approche globale (l’étude ne descend pas à la parcelle ou aux petits périmètres ni
aux natures de cultures) : cartes 50 000eme et pédologiques si elles existent,
satellites.
Avec dans le même temps, localisation des centres de productions d’eaux usées
et des zones de besoin (en tenant compte des ressources existantes en eaux
conventionnelles).
Il en ressort que 30% du potentiel d’eau usée est utilisable pour l’irrigation et
60% du potentiel en terres répertorié est desservable à l’horizon 2030 dont 40%
de nouveaux périmètres.
Logiquement, l’étude se soucie du coût du recyclage. C’est le coût total qui est
pris en compte (investissement + fonctionnement) et conclue naturellement que
celui-ci est supérieur à la ressource conventionnelle (sans donner toutefois
quelque chiffre que ce soit ce qui est regrettable). Ce différentiel n’étonnera
pas toutefois car les eaux usées doivent faire l’objet d’un traitement quasi
industriel où tous les coûts sont internalisés alors que les eaux conventionnelles
outre qu’elles sont souvent analysées comme « un don de la nature » ont amorti
souvent depuis longtemps leurs investissements de mise à disposition et enfin
risquent de connaitre (surtout les eaux souterraines) un tarissement progressif
dont le coût (reconversion) doit être pris en compte.
28
3- Guide de sensibilisation et de mise en avant des bonnes pratiques Un guide de sensibilisation et de bonnes pratiques est présenté comme élément
important de l’étude. A destination de tous les acteurs du processus de
réutilisation des eaux, il répond aux questions tant sur la qualité, les parcours
productifs que sur la possibilité de maitriser cette ressource.
4- Plan d’action, suivi, évaluation, contraintes et obstacles Les actions sont organisées selon quatre tranches : tranche d’accompagnement
des projets déjà engagés, tranche prioritaire à lancer pour supprimer tous les
centres dont les eaux usées sont utilisées brutes, tranche de promotion des eaux
recyclées qui correspond au plan d’investissement 2015 – 2030 et tranche
complémentaire (notamment récupération des eaux usées des émissaires marins).
L’étude aborde la question du rôle des différents acteurs : opérateurs publics et
privés, institutions publiques et collectivités locales, bénéficiaires (communes et
usagers notamment). Elle liste par ailleurs les éléments à faire figurer dans
une convention pour s’assurer du bon déroulement de l’opération. Elle détermine,
enfin, l’organisation du suivi et l’évaluation des travaux et des résultats.
Pour terminer, l’étude récapitule les contraintes et obstacles à ne pas négliger :
normes inadaptées, sensibilité du milieu, règles de tarification, qualité de
l’organisation des acteurs etc. et analyse les facteurs de surcoûts éventuels.
29
III-4-Réutilisation des eaux usées épurées de la STEP du Grand-
Agadir.
Présentation d’EL HACHEM IBARIOUEN, Chef de la Division Qualité et
Environnement à la RAMSA (« Régie Autonome Multi-Services d’Agadir ».).
Notes prises par Alain LE JAN
A noter que la réutilisation des eaux usées épurées dans le Grand-Agadir a été au cœur
des visites techniques qui ont complété le colloque. Le diaporama très détaillé est disponible sur le site d’Échanges Méditerranéens ou par simple clic :
diaporama.
Présentation des activités de la RAMSA
La Régie Autonome assure la gestion des services publics de distribution d’eau
(depuis 1982) et de gestion de l’assainissement liquide (depuis 1993) dans le Grand-
Agadir, qui présente une population de 900 000 habitants environ.
Pour la distribution d’eau, le nombre de clients desservis atteint 220 000 abonnés
avec un volume d’eau vendu de 34 millions de m3.
Pour l’assainissement liquide, 2 100 km de réseaux de collecte et deux émissaires
en mer après traitement des eaux usées de 700 mètres au sud d’Agadir et de 2 500
mètres au nord ont été réalisés.
30
Le Plan Directeur d’Assainissement Liquide du Grand-Agadir a été établi en 1991
et mis à jour pour la dernière fois en 2006. La réutilisation des eaux usées épurées pour
l’arrosage des espaces verts et pour l’irrigation agricole faisait partie des objectifs dès
l’origine. La première tranche du Plan est réalisée depuis 2007 et la seconde tranche sera
achevée en 2019. Le financement est couvert pour les deux tiers par autofinancement et
subvention nationale, pour un tiers par prêts bancaires (Consortium de banques
marocaines, AFD et BEI).
La réutilisation des eaux usées épurées dans le Grand Agadir, l’expérience de la
RAMSA
- Le contexte est très exigeant. Les ressources en eau se raréfient dans la région du
Souss-Massa. La région constitue le premier pôle touristique du pays (35% des recettes
en devises). La région d’Agadir contribue par ailleurs à plus de 80% des exportations
nationales de primeurs, 50% pour les agrumes. C’est ainsi que la nappe phréatique du
Souss-Massa subit un déstockage continu (le niveau piézométrique baisse de 2 à 3 mètres
par an). Le Plan Directeur d‘Aménagement Intégré des Ressources en Eau (PDAIRE) pour
le bassin préconise de recourir aux ressources non conventionnelles : réutilisation des eaux
usées épurées et dessalement d’eau de mer.
La réutilisation des eaux usées épurées est recommandée depuis longtemps par le Conseil
supérieur de l’eau et du climat du Maroc. Elle s’inscrit dans la stratégie de gestion
intégrée des ressources en eau et contribue de manière non négligeable à la réduction du
déficit hydrique de la région du Souss-Massa, notamment en zone périurbaine. Elle
permet aussi de générer une économie importante d’éléments nutritifs fertilisants (1 000
m3 apportent 56 kg d’azote-N, 13 kg de phosphore-P2O5 et 30 kg de potasse-K2O).
31
- La station d’épuration de M’ZAR, au sud de l’agglomération du Grand-Agadir, répond à
ces orientations [les participants au colloque ont pu en faire une visite complète le
lendemain, dont il est rendu compte. Cette station réalise un traitement par décantation
anaérobie (capacité 75 000 m3/j) suivie d'une infiltration-percolation sur sable (capacité
30 000 m3/j) et d’une épuration tertiaire par rayons ultra-violets (capacité 30 000 m3).
- Les excellentes performances présentées ci-dessus avaient été préparées par une
expérimentation conduite depuis 1990 sur une station-pilote (750 m3/j), ainsi que par
plusieurs études.
32
Une étude complémentaire détaillée a été lancée en 2011 pour définir les différents
secteurs d’irrigation et leurs contraintes d’approvisionnement (gravitaire, bas service, haut
service), les espaces verts (golfs et autres) et les besoins en eau d’irrigation (en volume
global et en pointe).Cette étude est achevée actuellement.
On trouvera dans le diaporama mis en ligne sur le site d’Echanges Méditerranéens le
détail des quatre phases de cette dernière étude, dont une traite le volet économique.
Les conséquences des innovations liées à la réutilisation des eaux pour les personnels de la
RAMSA ont en particulier été anticipées : définition des profils de fonction et de
compétence nécessaires, définition des besoins et des plans de formation des personnels,
identification des recrutements à prévoir.
Les résultats de cette dernière étude ont montré que les besoins moyens en eau actuels
et futurs des golfs et espaces verts avoisinent 28 000 m3/j. Les modules d’épuration
secondaire et tertiaire de la station de M’ZAR (30 000 m3/j) permettent de satisfaire la
demande en eau de l’ensemble des golfs, et dans l’immédiat les infrastructures en place
permettent de satisfaire les besoins moyens de la zone gravitaire, ce qui allège d’autant
l’utilisation de la ressource souterraine.
Ainsi, le Golf de l’océan prélevait auparavant dans la nappe, devenue trop saumâtre. Il
est desservi depuis 2010 par des eaux épurées de la station, avec un débit moyen de
3 000 m3/j. [Ce golf était inclus le lendemain dans les visites techniques organisées dans
le cadre de cette journée]. La RAMSA a aussi réalisé les infrastructures nécessaires aux
raccordements du Golf des dunes et du Golf du soleil. L’espace vert de la Commune
Urbaine d’Inezgane est alimenté en eau épurée et une étude est en cours pour répondre à
la demande d’une association d’éleveurs de la zone.
- Les travaux de la station de traitement des eaux usées, à ANZA, au nord d’Agadir,
sont achevés. Elle sera mise en service vers la fin de l’année courante. Le traitement par
boues activées en cours de réalisation à l’extrême nord d’Agadir pour traiter les eaux
33
usées du centre d’AOURIR et ceux de la nouvelle station touristique de Taghazout, visera
aussi la réutilisation des eaux pour l’arrosage des espaces verts, golfs et aussi pour
l’irrigation agricole.[les participants ont eu l’occasion de faire une halte sur ce site dans le
cadre des visites des XIV° Rencontres internationales d’Echanges Méditerranéens].
Les enseignements dégagés par la RAMSA pour la réutilisation des eaux usées
épurées
A l’échelle du Grand Agadir, le potentiel actuel en eaux épurées permet de couvrir les
besoins en arrosage des espaces verts et des golfs.
Les simulations financières ont permis de calculer les tarifs d’alimentation en eau épurée
équilibrant les charges d’exploitation : 2,30 DH/m3, soit environ 0,20 €/m3. Avec un tarif
de vente des eaux épurées de 3 DH/m3, le montant global des investissements nécessaires
peut être amorti sur une période de 21 ans.
Et, chaque année, plus de 11 millions de m3 d’eau ne seraient plus prélevés dans la nappe.
Deux scénarios pour la gestion et l’exploitation des ouvrages de distributions des
eaux épurées
Dans le premier scénario, la RAMSA anticipe et prend en charge la réalisation des
investissements nécessaires sur la base d’une garantie d’achat des eaux épurées donnée
par les utilisateurs (Communes, Promoteurs de Golfs,…).
Dans un second scénario, les investissements sont réalisés en partenariat par l’ensemble
des demandeurs et intervenants, la quote-part de chacun étant définie en fonction des
besoins en irrigation.
La prise en compte des risques sanitaires de l’utilisation des eaux usées épurées
Trois risques ont été identifiés dans la réutilisation des eaux épurées. Le risque que la
population utilise ces eaux pour d’autres usages que l’irrigation ; le risque de contamination
microbiologique pour les jardiniers ou autres usagers dans le cas d’irrigation par aspersion
; le risque de développement de moustiques ou d’autres vecteurs de maladie en cas de
stagnation des eaux d’arrosage.
Afin de s’en protéger, les canalisations d’eau épurée sont hermétiques et marquées, en
distinguant le réseau des eaux usées épurées du réseau de distribution d’eau potable et en
plaçant le réseau d’eaux usées épurées en dessous du réseau d’eau potable. Par ailleurs,
le personnel chargé de l’irrigation est formé aux pratiques d’hygiène : vêtements adaptés,
lavage systématique des mains, vaccination,…. De même, des campagnes d’information et
de sensibilisation sont lancées pour intégrer le projet dans les pratiques des communes
usagères et de la population concernée.
Les performances constatées et les contraintes
La qualité des eaux usées traitées correspond à la catégorie « A », conformément aux
normes de l’Organisation Mondiale de la Santé.
Ces eaux sont riches en éléments nutritifs fertilisants (comme indiqué plus haut, 1 000
m3 apportent 56 kg d’azote-N, 13 kg de phosphore-P2O5 et 30 kg de potasse-K2O). Les
rendements obtenus sont supérieurs à ceux obtenus avec de l’eau potable ou de l’eau de
34
puits enrichies par des éléments nutritifs. Il n’y a pas de contamination des cultures par
des germes pathogènes.
A noter cependant que les eaux usées traitées sont occasionnellement chargées en sels
solubles, parfois au-delà des normes. Cela est dû au rejet d’eaux industrielles sans
traitement préalable dans le réseau d’assainissement (cas des unités de conserves de
poissons rejetant des saumures). Il faut ainsi veiller à ce que la concentration en sels des
eaux usées épurées réponde aux normes de réutilisation, particulièrement la conductivité
électrique dont la valeur limite est 3000 µS/cm). Le dépassement de cette valeur peut
s’accompagner de conséquences négatives sur la production végétale (phyto-toxicité,
perturbation nutritionnelle, stress hydrique,…) ou sur les propriétés physico-chimiques des
sols (sodicité entrainant une détérioration de la structure du sol).
CONCLUSION
Au terme de son exposé, EL HACHEM IBARIOUEN - chef de la Division Qualité et
Environnement à la RAMSA - donne la clé de la réussite pour la réutilisation des eaux
usées épurées pour le Grand-Agadir.
Une synergie est indispensable entre les différents acteurs : Etat, Agence du Bassin
Souss Massa , Communes et autres collectivités locales, industriels et promoteurs des
golfs, Office National de l’Electricité et de l’Eau Potable, RAMSA, Office Régional de
Mise en Valeur Agricole du Souss-Massa,… Seule une approche participative pour mettre
en place un plan d’action intégré permet de mutualiser les moyens et les ressources et de
partager une vision écologiquement durable. Cinq axes sont donnés pour atteindre la
réussite.
- Mise en place par l’Etat de mesures d’incitation à la réutilisation des eaux
épurées et à la rationalisation de l’exploitation des ressources en eaux souterraines
et superficielles.
- Définition du cadre institutionnel et tarifaire devant réglementer la réutilisation
des eaux épurées.
- Mise en place des stations de traitement des effluents industriels, selon les
normes et recommandations.
- Mise en place d’un cadre réglementaire et institutionnel pour les boues, et
élaboration des normes selon les usages et les destinations.
- Développement d’un programme de recherche sur la réutilisation des eaux usées
épurées et sur la valorisation des boues.
On pourra trouver sur le site (aem.portail-gref.org) le diaporama de cette présentation
complète, comprenant plus d’informations techniques et financières.
Peu de questions ont été posées, chacun se réservant dans l’attente des visites prévues à
la station d’épuration de M’Zar et au Golf de l’océan, premier utilisateur des eaux usées
épurées dans la région d’Agadir.
Les moyens d’associer les éleveurs à la réutilisation des eaux ont cependant suscité un
premier échange : cela ne pose pas de difficulté particulière dans le contexte périurbain
qui impose déjà que les éleveurs s’organisent.
Interrogé, le représentant de la RAMSA a par ailleurs précisé qu’aucun des deux
scénarios qu’il avait présentés pour la gestion des ouvrages de distribution n’avait encore
été choisi.
35
III-5 - Les forêts et l'eau : le dialogue international.
Présentation d’Alain CHAUDRON – IGPEF, [email protected] ,
trésorier de l’Association internationale forêts méditerranéennes (AIFM).
Notes prises par Dominique OLIVIER
Dans sa présentation de 19 vues, accessible par le lien qui précède, Alain CHAUDRON a
fait le point sur les organismes internationaux et les programmes traitant de l’important
sujet des interactions entre les forêts et l’eau (et en particulier du rôle des forêts pour
la disponibilité des ressources en eau).
L’exposé a distingué ce qui se fait dans le bassin méditerranéen et dans le reste du
monde.
1 – dans le bassin méditerranéen : 5 organismes ou projets mentionnés
L’EFI et EFIMED
EFI (European forest institute /
Institut européen de la forêt) (cliquer ci-
contre) est un organisme international
paneuropéen de recherche et de support
à la décision, dont le siège est en
Finlande (Joensuu). Il regroupe 25 Etats
membres et 115 membres associés ou
affiliés dans 34 pays La France a signé en 2003 la convention constitutive
en langue anglaise, mais n’a pu ratifier qu’en 2013 sa
version également authentique en langue française
Sont membres associés pour la France : Agro
ParisTech, CTBA, ECOFOR, INRA, IRSTEA et ONF.
EFI dispose de 5 bureaux régionaux dont EFIMED basé à Barcelone
(www.efimed.efi.int )
EFI publie notamment 3 collections de rapports et une « newsletter » EFI News
Parmi les rapports, Alain CHAUDRON signale, dans la série
« What science can tell us », la publication :
L’eau pour les forêts et les hommes en région
méditerranéenne : un équilibre à trouver (Birot et
all.) (accessible en cliquant sur l’image ci-contre).
36
rapport qui fournit de très nombreuses données.
Alain CHAUDRON en a en particulier extrait la carte ci-dessous, qui montre que, au
Sud de la Méditerranée, tous les bassins versants sont en « stress hydrique (moins de
1.000 m3/hab./an)
Le Plan Bleu (PB)
Le PB est un des centres régionaux de la mise en application de la convention de
Barcelone pour la protection de la mer Méditerranée contre la pollution, signée
en 1976 dans le cadre du Plan d'action pour la Méditerranée (PAM), lui-même
adopté en 1975 par 16 pays méditerranéens et la Communauté Européenne ;
Le PAM a été élargi en 1995 pour viser plus largement le développement durable
des zones côtières de la Méditerranée (PAM Phase II) ;
Le Plan Bleu, dont le secrétariat est basé à Sophia Antipolis, est un centre
d’observation, d’analyse et de prospective. Il vise à éclairer les enjeux de
l’environnement et du développement en Méditerranée, et pour cela étudie les
réponses propres à y conduire un développement plus durable.
Il publie de nombreux guides, rapports et notes, en particulier sur la gestion des
ressources en eau : Alain CHAUDRON signale par exemple la note d’Aout 2015
sur « le management intégré des forêts et de l’eau »
Quelques chiffres sont à retenir de la présentation faite par le Plan Bleu en
novembre 2015 à une réunion tenue en Suisse par la Commission européenne des
forêts et la FAO: Au niveau mondial, en 2025, 1,8 milliards d’habitants vivront dans des régions à rareté absolue de
disponibilité d’eau douce (moins de 500 m3/hab./an)
Les bassins versants forestiers fournissent 75% de l’eau douce disponible
Au niveau des régions du pourtour méditerranéen :
ces régions représentent 7% de la population mondiale mais 3% des ressources en eau mondiales ;
37 d’ici à 2050, la population des pays de la rive Nord restera stable à 200 millions d’habitants, alors
que celle du Sud croîtra de 290 à 400 millions, actuellement, 23 millions d’habitants n’ont pas
accès à l’eau potable
La 4 ème semaine forestière méditerranéenne
Les semaines forestières
méditerranéennes (SFM) sont organisées dans
le cadre d’un accord de partenariat de
collaboration sur les forêts méditerranéennes
(PCFM) signé en 2010 par la FAO (Comité
« silva mediterranea ») avec une quinzaine
d’organismes français, européens ou
internationaux (voir site de l’AIFM).
La 4 ème semaine forestière
méditerranéenne (SFM- cliquer ci-contre))
s’est déroulée à Barcelone du 17 au 20 Mars
2015 (cf compte rendu dans le N° 37 de
Echanges Med actualités).
Une session, co-organisée par le Plan
Bleu et EFIMED, y était consacrée au thème :
« Eau et forêt : une gestion intégrée cruciale
face aux changements globaux en
Méditerranée »
Un projet du Fonds Français pour l’environnement mondial (FFEM)
Dans le cadre du FFEM, la France finance un projet intitulé :
« Optimiser la production de biens et services par les écosystèmes boisés
méditerranéens dans un contexte de changements globaux»
http://planbleu.org/fr/activites/foret/optimiser-la-production-de-biens-et-
services-par-les-ecosystemes-boises
La maîtrise d’ouvrage de ce projet est assurée conjointement par le Plan Bleu et
la FAO (voir comité ci-dessus)
5 sites pilotes ont été choisis pour ce projet, dont un en Algérie, le Parc
national de Chréa qui a fait l’objet d’un rapport publié en Juin 2015; le
« rapport exécutif » pour ce site est accessible par ce lien
3 « services écosystémiques » ont été retenus pour l’évaluation des services
fournis par la forêt, dont la « purification de l’eau » : on retiendra que,
pour ce dernier service, les bénéfices estimés sont évalués à 64,4 €/ha/an. http://planbleu.org/fr/publications/evaluation-economique-des-services-rendus-par-
les-ecosystemes-un-outil-pour-le
SYLVAMED (voir le site http://www.sylvamed.eu/)
Sylva MED (2010-2013) est un projet européen de coopération territoriale,
faisant partie du programme transnational MED qui a pour objet de faciliter une
intégration innovante des biens et services environnementaux offerts par la forêt
dans les politiques régionales
Il vise à démontrer que les « Paiements pour les services environnementaux »
(PES) ou « Les instruments fondés sur le Marché » (MBI) sont envisageables et
38
durables à la fois sur le plan environnemental et économique dans les zones
rurales des pays méditerranéens.
Une dizaine de sites pilotes ont été retenus (aucun dans le Maghreb)
L’AIFM : association internationale forêts méditerranéennes (voir site
http://www.aifm.org)
L’AIFM est une organisation non gouvernementale créée en 1996. Elle a pour but
de faciliter les échanges de connaissances et d'expériences dans le secteur
forestier méditerranéen de manière neutre et pluridisciplinaire.
Elle met en œuvre des programmes de coopération décentralisée
Le réseau comprend des gestionnaires, des chercheurs, des environnementalistes,
des élus…
L’ambition de l’AIFM, qui n’est pas un groupe de pression porteur d’intérêts
particuliers, est de représenter « la société civile » au sens large, dans une
zone géographique donnée…
L’AIFM participe à divers projets évoqués ci-dessus.
2 – dans le reste du monde : les travaux de la FAO
l’action de la FAO sur le thème « Eau et forêts »
ce thème est depuis l’origine une préoccupation importante de la FAO
deux exemples de publication illustrent cet intérêt : la publication « Les forêts et l’eau » (N° 155 de la collection « Etude FAO : forêts » 2009
le numéro 229/2007 de la revue « unasylva » consacré au sujet « les forêts et l’eau »
comme indiqué plus haut, la FAO a créé un comité «silva mediterranea » et
participe à des très nombreux projets ;
parmi les évènements qu’elle organise ou co-organise, Alain CHAUDRON insiste
particulièrement sur les « Congrès forestiers mondiaux » (CFM /WFC) ;
Du 7 au 11 Septembre 2015, s’est tenu le 14 ème CFM à Durban (Afrique du
Sud), et un « évènement spécial/special event » y était dédié spécifiquement au
sujet « Les forêts et l’eau »
Alain CHAUDRON a détaillé le « Programme Forêts et eau (Forests & water
agenda »» de la FAO, initié en 2002 par la « Déclaration de Shiga » et jalonné,
jusqu’au CFM de Durban, par diverses étapes, notamment la création d’une
« task force » en 2010 et un rapport de synthèse « Impulsion et action
internationales » en 2013.
A Durban, le « Dialogue international forêts & eau » des 8 et 9 septembre a
abouti à un rapport final (voir http://www.fao.org/forestry/44018-070bfc15ad79c1d91523033f7ecdaf2ac.pdf
(note : possibilité de remplacer cette URL par une URL comprimée : http://goo.gl/BzubgV)
et surtout cet évènement a donné lieu au lancement d’un « Plan d’action à 5 ans
2015-2020 » dont Alain CHAUDRON a montré l’introduction. (voir http://www.fao.org/forestry/43810-05bc28890480b481d4310a3c5fe8a1003.pdf
ou
http://goo.gl/8A60U1 )
L’objectif de ce Plan d’action est du domaine de la connaissance : bien
comprendre les interactions ; il est fondé sur le volontariat et cible les
organismes universitaires et scientifiques le Plan Bleu y a souscrit.
39
les « Forums mondiaux de l’eau » et le Conseil mondial de l’eau »
tous les 3 ans le Conseil mondial de l’eau, organisation internationale basée à
Marseille, (voir http://www.worldwatercouncil.org/fr/), organise un « Forum
mondial de l’eau »
le sujet des interactions entre forêts et eau y a souvent été abordé, en
particulier dans le cadre des travaux sur la gestion intégrée des bassins
versants ;
par exemple, le programme « Forêts et eau » de la FAO mentionné plus haut
résulte de la « Déclaration de Shiga » approuvée dans le contexte du 3 ème
Forum mondial de l‘eau en 2002
Alain CHAUDRON mentionne rapidement l’Office international de l’eau (OIEau),
le siège de cet organisme international est à Paris (voir http://www.oieau.fr/ ),
l’OIEau gère notamment une base de données et de documents très importante,
diffusés notamment à travers un outil « Aqu@veille »
par ailleurs l’OIEau assure le secrétariat du Réseau international des organismes
de bassin (RIOB) et en assure l’animation.
3 – le débat après la présentation un intervenant tunisien a souligné le rôle fondamental de la forêt dans la lutte contre
l’érosion.
Une question de fond a été soulevée : la forêt consomme de l’eau; il semble que
certains pays procèdent à l’arrachage de forêts d’eucalyptus. Quel est le bilan réel
sur les ressources en eau ?
Alain CHAUDRON répond qu’il est exact qu’il y a une controverse scientifique sur le sujet,
et c’est précisément pour cela qu’il faut approfondir les recherches sur le sujet (voir
notamment le Plan d’action 5 ans de la FAO)
À propos de la Journée internationale des forêts
L'Assemblée générale des Nations Unies a proclamé le 21 mars
«Journée internationale des forêts». Cette journée est l’occasion
de célébrer les différents types de forêts et de mettre en
avant leur grande importance. Chaque année, ce jour-là, les
pays sont encouragés à engager des efforts au niveau local,
national et international afin d'organiser des activités autour des
forêts et des arbres, comme par exemple des campagnes de
plantation d'arbres. Cliquez ici pour accéder au texte intégral de
la résolution de l'ONU. Le thème des journées internationales
des forêts est décidé par le Partenariat de collaboration sur les
forêts.
La journée internationale des forêts, le 21 mars
2016 aura pour thème ; « les forêts et l’eau à
l’honneur » (celebrating forests and water). Accès site Webb correspondant en cliquant sur image ci-contre
40
III-6 - La forêt algérienne dans le dispositif d'autosuffisance
alimentaire du pays
Intervention présentée par Hocine AOUADI-Conservateur général des forêts (Algérie), préparée avec Meyriem AOUADI, Université de Metz (France)
Notes prises par Dominique OLIVIER
La présentation de Hocine AOUADI (cf. diaporama) a pour objectif de montrer
pourquoi et comment sont liés les sujets des ressources hydrauliques, de la gestion des
forêts et de l’autosuffisance alimentaire. Elle s’appuie notamment sur une comparaison
entre les 3 pays du Maghreb : Algérie, Maroc et Tunisie.
Hocine AOUADI analyse la situation actuelle au regard des politiques de gestion des
forêts et de développement rural menées en Algérie., et émet des recommandations
pour l’avenir.
Est accessible aussi, sur le site web de l’association par le lien proposé ci-après le
texte intégral de la présentation d’Hocine AOUADI, qui fournit de très nombreuses
données, descriptives et historique, et auquel nous renvoyons le lecteur.
1. Eau, forêts et autosuffisance alimentaire : des problématiques liées
L’institut National d’Etudes de Stratégie globale (INESG) défini a défini en 1988
comme suit les conditions de l’autosuffisance alimentaire: maitrise de la croissance démographique,
utilisation maximale du potentiel naturel de production,
assimilation et application des nouvelles techniques de production,
lutte contre la désertification,
amélioration des zones arides et semi-arides,
développement de l’élevage sur les nouvelles bases scientifiques,
utilisation maximale des ressources hydrauliques,
lutte contre plusieurs formes de gaspillage,
adoption d’un modèle de consommation conforme aux conditions
populaires et aux nouvelles données des sciences médicales,
mobilisation de l’environnement technique et financier des activités
concourant à la production des biens alimentaires.
Une stratégie pour l’autosuffisance alimentaire passe donc par trois axes de
développement prioritaires communs aux secteurs de l’agriculture, de
l’hydraulique et des forêts :
extension et intensification de l’agriculture,
41
conservation et développement des surfaces
boisées,
augmentation des capacités hydrauliques.
2. Les situations comparées dans le Maghreb et, en Algérie, entre les wilayas
Le tableau suivant présente une comparaison de quelques indicateurs pour les 3
pays : Algérie, Maroc et Tunisie
42
Avec un taux de boisement inférieur à 2%, l’Algérie est classée à la 239ème place
sur un total de 261 Etats (au titre de la CDB - Convention sur la Diversité
Biologique, 1992), avec un taux proche de 8% le Maroc occupe la 207ème place et
la Tunisie, avec 4%, se retrouve à la 224ème place.
Comparés aux autres Etats, les pays du Maghreb sont peu boisés, ce qui fait
peser sur eux la menace de la désertification et les risques de déficit en eau.
Au point de vue de la richesse floristique spécifique, le Maroc possède une flore
avec plus de 4 millions d’espèces, l’Algérie 3,2 millions et la Tunisie un peu
moins.
En matière de sécurité alimentaire, la Tunisie se classe à la 52è place, le Maroc
à la 59è et l’Algérie à la 73ème place sur 105 pays (in « The Economist
Intelligence Unit 2010 »).
l’Algérie importe les 2/3 de ses besoins en céréales, ce qui la place à
la 3ème place des pays importateurs après la Chine et l’Egypte.
L’analyse comparative montre un retard de l’Algérie en matière de développement
agricole, forestier et hydraulique.
Si l’on analyse la situation au sein de l’Algérie (plus de 2.380.000 km2)
Le nord du pays occupe 12% du territoire et regroupe plus de 90% de la
population : c’est une région sylvestre dans laquelle se concentrent les eaux
renouvelables et les meilleures terres productives, dont trois millions d’hectares
appartiennent à l’Etat,
une région steppique centrale occupe 14% du territoire,
enfin, le sud désertique représente près de 75% du territoire.
On trouvera dans le texte complet de l’exposé un tableau donnant le taux de
boisement par wilaya.
La situation algérienne est préoccupante :
Le ratio de SAU par habitant, déjà le plus faible du Maghreb avec 0,22 ha./hab.
devrait décroître en 2025 à 0,13 ha./ hab.
En 2002, l’Algérie a failli acheter de l’eau potable.
En 2004, la télévision nationale a montré les dattes issues d’un palmier de Blida
(à 50 km d’Alger) qui ont mûri correctement ; cette situation est habituellement
utilisée par les écologues pour indiquer les limites du désert.
Dans les Aurès, le cèdre de l’Atlas dépérit depuis quelques années et dans les
zones atlasiques d’adret, le pin d’Alep subit le même sort.
Dans le nord du pays, le chêne liège est de plus en plus envahi par les résineux
et les xérophytes.
Des signes inquiétants laissent planer le doute quant à la pérennité de la forêt.
Les observations de terrain montrent l’absence de résultat dans les programmes
de la Direction générale des Forêts (déstabilisée par la tutelle) et l’absence de
régénération naturelle en raison de la récurrence des feux de forêt et du
surpâturage libre.
3. Comment en est-on arrivé là ?
Hocine AOUADI a pointé dans son exposé de multiples facteurs pouvant
expliquer la situation actuelle : Le statut juridique de la propriété foncière et la fiscalité foncière ont été et
restent un obstacle majeur pour un développement agricole répondant aux besoins
de la population ; le parcellaire est extrêmement morcelé, et la continuité de
43
l’exploitation difficile. Le cadastre initié par les Français (5 millions d’hectares)
n’a jamais été poursuivi. Les meilleures terres sont grignotées par l’étalement
urbain.
Les politiques agricoles ont souffert de nombreux handicaps :
changements de cap fréquents,
choix inadaptés (par exemple : peu d’irrigation, pas de cultures
fourragères, semences importées de mauvaise qualité),
défaillances dans le traitement et la conservation des récoltes,
accompagnement insuffisant en matière de formation et de
sensibilisation.
L’agriculture algérienne, qui a pâti à l’indépendance de mesures de taxation à
l’entrée de ses produits en France et en CEE, n’est pas compétitive par rapport à
divers pays concurrents, et n’est pas intégrée dans les échanges internationaux
(L’Algérie n’est pas membre de l’OMC).
Le Plan national de reboisement (PNR 2000-2020) a été mal étudié, mal mis en
œuvre et dévié de ses objectifs en étant transformé en plan national de
développement agricole et rural.
4. Quelques éléments positifs sont à signaler : en particulier, dans le cadre de la
Politique européenne de voisinage (PEV) de l’Union européenne, des Plans de
développement locaux (PDL) sont en cours de mise en œuvre, avec une démarche
participative, décentralisée et pluriannuelle. Mais là encore, le nombre de PDL en
Algérie est très inférieur à celui des PDL lancés au Maroc…
5. Débat et conclusions
Le débat a porté sur deux points : Le financement du développement agricole ?
Il est exact que celui-ci n’a jamais profité de la rente pétrolière à la hauteur des
besoins.
Hocine AOUADI mentionne les sources de financement que peuvent représenter les
aides de l’UE (cf les PDL visé ci-dessus et la PEV) ou des USA, dans le cadre des
programmes de l’US AID.
La question du statut juridique du foncier : André BARBAROUX signale que c’est un
problème important dans la plupart des pays en développement : une cartographie des
terres agricoles est indispensable, mais il faut veiller à ce qu’elle soit pertinente,
effectivement bien utilisée et mise à jour.
En conclusion, Hocine AOUADI cite un Hadith du Prophète qui justifie le
reboisement.
Celui-ci sera indispensable pour lutter contre les effets du changement
climatique. Il se prend à rêver d’une « bande verte » au Maghreb, en faisant
référence aux témoignages des premiers grands voyageurs arabes au Maghreb,
qui mentionnent qu’à l’époque la couverture forestière y était continue.
44
III-7 – L’eau renouvelable : dessaler avec l’énergie solaire.
Présentation par Jean JAUJAY, en l’absence de Marc VERGNET,
Notes prises par Jean-Yves OLLIVIER
Le diaporama de la Société MASCARA est disponible sur le site d’Échanges Méditerranéens ou par
simple clic : diaporama.
Le projet présenté à pour caractéristiques principales :
- De dessaler avec de l’énergie solaire sans batteries de stockage.
- De produire de l’eau potable sans émission de CO2
OSMOSUN-40 - 40m3/jour
L’innovation majeure repose sur un nouveau principe de gestion simultanée et intelligente
de tous les paramètres en fonction de la puissance solaire.
Les consommations énergétiques constatées sont parmi les plus basses au monde
(< 2,5 kWh/m3).
45
Les avantages de cet équipement sont les suivants :
- Equipement 100% photovoltaïque
- Faible consommation d’énergie
- Impact environnemental réduit : rejet de sel de 40 à 45g/l
- Equipement solide et durable : surface des capteurs solaires de 4 à
10m2/m3/jour. Une durée de vie de 20 ans, une exploitation et une maintenance
facile.
- Livrable dans un conteneur de 20 ou 40 pieds
La comparaison économique avec des équipements classiques est intéressante :
le temps de retour sur investissement est inférieur à 5 ans.
La gamme comprend trois types d’équipement :
OSMOSUN 40 (40m3/jour) : projet à Abu Dhabi
OSMOSUN 80 (80m3/jour) : projet à Bora Bora
OSMOSUN 300 (300m3/jour) et en 2016 OSMOSUN 1000 : projets à Bali,Maroc,
Californie, Bangladesh
Le présentateur propose pour toute question précise de s’adresser à :
46
III-8 – Collecte des eaux pluviales : recharge de la nappe dans le
bassin du Souss Moussa
Présentation d’Abdessadek NRHIRA, Chef de de division à l’ Agence
de bassin hydraulique Souss-Massa-Dra
Notes prises par Jean-Yves OLLIVIER
Le diaporama très détaillé est disponible sur le site d’Échanges Méditerranéens ou par simple clic :
diaporama.
Le bassin du Souss Massa Draa est constitué de 13 provinces et préfectures sur une
superficie de 130 540 km2 et représente une population de 3,45 millions d’habitants.
Les 3 principales activités sont l’agriculture, le tourisme et la pêche. Le climat est
aride et semi-aride.
Les ressources naturelles en eau au Maroc sont parmi les plus faibles du monde :
800m3/hab/an, inférieur au seuil de pénurie hydrique défini à 1000m3/hab/an.
Les ressources du Souss Massa sont très inférieures, avec moins de 400m3/hab/an,
aux ressources moyennes du Maroc.
Elles sont caractérisées :
par des apports irréguliers, épisodiques et violents.
par une répartition inégale des ressources entre amont et aval.
La demande en eau est galopante et conflictuelle.
Dans le passé, les ressources en eaux souterraines ont permis de satisfaire la
demande, mais ces réserves sont surexploitées, avec pour conséquences :
Une baisse continue du niveau des nappes, dont certaines sont
indispensables pour l’agriculture ou l’eau potable.
Un risque d’intrusion marine.
Des risques technico-économiques.
Des risques sociaux.
47
L’objectif est de reconstituer les stocks en rechargeant les nappes souterraines,
compte tenu des évaluations du potentiel renouvelables figurant sur la carte ci-
dessous :
Le dispositif actuel comprend :
Les Barrages : Aoulouz sur le Souss 108Mm3.
Imi EL KHENG sur le Talekjount 12Mm3.
Les lâchers de barrages pour maitriser les débits.
Dix seuils déversant dans le lit du Souss pour étaler les eaux lâchées des barrages
49
Suivi des lâchers
Le suivi des lâchers est assuré par des mesures de débit le long de l’oued et un réseau
de piézomètres pour contrôler le niveau de la nappe. Le diagramme ci-dessous montre
que certains seuils permettent un coefficient d’infiltration de plus de 50%.
Discussion
Q : Quel est le bilan des lâchers exécutés ? R : En 30 ans, 120 Mm3/an ont été lâchés, une centaine ont été infiltrés. Des
remontées de la nappe sont constatées
Q : Pourquoi la création d’oueds secondaires n’a-t-elle pas été retenue ? R : Compte tenu de la largeur du Souss (jusqu’à 2Km), il n’est pas apparu judicieux de
créer des cours d’eau secondaires
Q : Quelles sont les mesures portant sur la demande en eau qui ont été prises ? R : La micro-irrigation a été développée.
Q : Y a-t-il des projets de réalimentation de nappes par de l’eau usée ? R : Oui, mais il y a des problèmes de colmatages
0%
20%
40%
60%
Aoulouz-Lemdad
Lemdad-Taroudant
Taroudant-O.Teima
O.Teima-Ait Melloul
Ait Melloul-Amsseb
Coeficientd'infiltration (%) 29% 56% 7% 5% 3%
50
III-9 – Moissonner le brouillard : des capteurs de brouillard pour
collecter de l'eau à Sidi Ifni par l’association Dar Si Hmad.
Présentation de DERHEM AISSA, Président de
l’association Dar Si Hmad
Notes prises par Yves Le Bars
Le diaporama très détaillé est disponible sur le site d’Échanges Méditerranéens ou par simple clic :
L’idée de capter l’eau contenue dans les brouillards a souvent été évoquée, mais les
réalisations concrètes sont moins connues. En voici une, un projet pilote porté par
l’association Dar Si Hmad. Elle a repris le legs de Si-Hmad Derhem, homme
d’affaire prospère qui a, tout au long de sa vie, fait preuve d’une solidarité avec les
Ait Baamrane de l’Anti Atlas, dont il était originaire. A côté du projet
« brouillard », elle organise une école ethnographique (150 étudiants dans les 4
dernières années) et a établi des liens solides avec des universités (Marrakech, Munich,
du Colorado...) pour intégrer des résultats de thèses et autres recherches comme
contribution au développement et au maintien sur place des habitants.
1- Paysage de l’Anti Atlas
Un projet intégré La présentation qui nous est faite nous fait découvrir à la fois les solutions techniques
adoptées mais aussi leur insertion dans une démarche de développement des
communautés de 5 villages dans la commune rurale de Tnine Amellou, région d'Ifni, à
1225 m d'altitude.
La population résidente est de 400 personnes permanentes, des femmes et des enfants
surtout, mais 552 durant l’été. Elle vit de quelques cultures d’orge et de l’élevage, les
pluies sont rares, et il y a beaucoup d'émigration, vers l’Europe et vers les villes du
Maghreb.
La question de l’eau est clé, avec une participation des femmes, gardiennes
traditionnelles de l’eau. En saison sèche, les nappes phréatiques sont basses, les
51
femmes doivent aller aux puits avant que le soleil ne se lève, et parcourent jusqu’à 5km
pour tirer parti d’un petit débit...
Nous allons voir les solutions techniques adoptées, mais leur maintenance suppose que
les femmes sachent utiliser le téléphone portable pour commander les réparations, elles
sont conduites par le projet à accepter de parler à une machine - autrement on ne
parle pas à un homme ! La gestion de l’eau n’est pas loin de l’ethnographie… Une école
de l’eau est organisée, pour que tous apprennent ce qu’elle est, et comment bien
l’utiliser…
2- L’école de l’eau
Les villages exploitent donc la mer de brouillard épais à Boutmezguida créée par la
convergence de trois composantes :
la présence de l’anti-cyclone des Açores
le Gulf Stream, le courant froid des Iles Canaries
et la présence d’une barrière naturelle, l’Anti-Atlas où Dar Si Hmad a construit
les unités de moissonnage
Cela vaut pour toute la zone montagneuse Ouest du Maroc, où des plantes ne vivent que
du brouillard. Sur la côte le brouillard est trop fin...
3- Les brouillards sur les montagnes
Les solutions techniques originales
Des filets ont été créés en Amérique latine, en polypropylène avec gouttière de collecte
rigide ; mais attention le vent peut les déchirer : maintenant des filets peuvent
résister à des vents de 120 km/h.
La production est ici autour de 10 litre/m2/jour, mais c’est une moyenne en juillet et
en août on ne récolte rien, mais en juin, on peut atteindre 50l/m2/j.
On espère arriver à des filets en aluminium qui pourraient être plus grands et plus
résistants, jusqu’à 50 m2. Des recherches sont conduites avec des universités. C’est
l’ONG canadienne FogQuest qui a systématisé le procédé. Le choix des sites
d’implantation est délicat, se décide selon les vents et la topographie…
52
Actuellement 20 unités de 30 m2 sont installées (cf. la photo n° 4) soit 600 m2 avec
une capacité de collecte moyenne de 6m3/jour.
Photo 4, les filets
Le site de collecte est distant des villages, donc : réservoirs (5 avec une capacité de
467 m3) et canalisations (7200 m linéaire aujourd’hui)
Réservoirs brise-charge : 5 d’une capacité totale de 60m3
Les villages ont un système électrique par l’énergie solaire
Discussion
Question sur les vents très forts ?
- Ils peuvent venir de deux côtés, de l'Atlantique ou du Sahara. En tenir compte dans les
projets.
Question sur le changement climatique ?
- Les pluies de 2014 ont rempli les puits et les citernes que chaque maison a. Mais les
aléas sont forts : il faut donc associer les deux sources. En même temps à une citerne d'eau
de collecte des pluies. Associer les deux donc... De plus l’eau de brouillard est de qualité,
mais très peu minéralisée : il est bon de la mélanger avec l'eau de puit.
Question sur l’assainissement des eaux.
- L’association porte aussi un programme Wash, eau et hygiène, avec des ateliers mobiles
d’éducation, en insistant sur la valeur de cette eau singulière issue du brouillard !
Question sur la situation des Canaries.
- Chez eux quand il y a de l'eau il n'y en a pas ici et inversement. Mais dans les deux cas il
y a des forêts dans ces secteurs de brouillards, et ici des reboisements sont prévus.
Question sur la diffusion du projet.
- Des documents techniques existent, et la chaine 2 marocaine en a fait une émission !
Documentation : www.darsihm²ad.org
www.FogQuest.org
Dar Si Hmad, rapport d’activité 2014 - Power Point « Moissonner le Brouillard », dont les
photos jointes sont extraites ; ce document est disponible par simple clic.
53
Échanges méditerranéens pour l'eau, la forêt, l’énergie
et le développement durable des territoires
IV - Visites techniques des 27 novembre au 1er décembre 2015
IV.I. - Vendredi 27 novembre
Départ à 8h00 à bord de 2 minibus et de 4 véhicules personnels.
Soleil, température un peu fraiche mais vivifiante. Ce beau temps durera toute la journée.
IV.I.1-Visite de la station d’épuration de la régie autonome
multiservice des Services d’Agadir (RAMSA).
Par Jean-Claude COQUET et Dominique OLIVIER
- Arrivée vers 8h30. Regroupement devant les panneaux présentant le schéma
général de l’assainissement du Grand Agadir et la station d’épuration que nous
visitons.
- Avant toute chose l’ensemble du groupe observe une minute de silence en
hommage aux victimes des attentats du 13 novembre à Paris et une minute de
recueillement avec prière pour celles de l’attentat du 24 novembre à Tunis.
L’épuration des eaux du Grand Agadir avait été présentée la veille par M. EL HACHEM
IBAROUEN), qui conduisait la visite. (lien avec le compte-rendu del’exposé).
- Présentation de la station d’épuration par son responsable. Elle comporte 2
sites principaux: - l’un, en amont, sur la rive droite de l’oued Souss, destiné au traitement
primaire des eaux usées (dégrillage, dessablage, dégraissage, pompage);
- l’autre, en aval, à 3km environ, destiné au traitement secondaire (décantation
anaérobique sur filtres à sable et lits de séchage des boues, ces dernières étant
ensuite mises en décharge) puis au traitement tertiaire d’une partie des eaux
par UV , avec stockage de ces eaux dans des réservoirs.
54
Réponses à de nombreuses questions: - la station se situe à une certaine hauteur à plusieurs kilomètres de la ville. Pas
de problèmes d’odeur;
- elle traite 800 000 équivalents-habitant, y compris les rejets des conserveries
de poissons;
- elle dispose de 20 personnes et d’un laboratoire;
- après le traitement secondaire les eaux sont rejetées en mer (émissaire de
700 mètres de longueur) sauf une partie bénéficiant du traitement tertiaire et
destinée à un golf. Encore aucun usage agricole.
Visite en minibus et voitures personnelles de la station:
- arrêt près des 8+1 bassins de décantation
(capacité 75 000 m3 par jour ; 2,5 jours de
temps de séjour),
- arrêt au niveau de l’ombrière sous laquelle
sèchent les boues et à proximité de l’aire
bétonnée sur laquelle elles sont ensuite
stockées. Aucune odeur.
- arrêt aux filtres à sable du traitement
secondaire. Chaque filtre comporte, de haut
en bas, 2 mètres de sable, 0,5 mètre de
gravier et des drains. 10 000 m3 sont
filtrés chaque jour pour une capacité de
30 000m3/j . Cycle de 5 jours : 3 jours
d’alimentation suivis de 2 jours de repos
(vitesse de filtration lente : 1 m par jour).
- arrêt à l’usine de traitement anti
bactériologique par UV construite en 2010.
Elle comporte 6 réacteurs d’une capacité de
5000 m3 /jour, soit 30 000 m3/jour au
total. Actuellement, faute de demande,
seuls 3000 m3/ jour sont traités,
correspondant aux besoins d’un seul terrain
de golf sur les 9 prévus. Un seul réacteur
fonctionne.
Fin de la visite à 10h30. Route vers le “Golf de l’Océan” où l’on arrive à 11h00.
55
IV.I.2-Visite du « Golf de l’Océan »
Par Jean-Claude COQUET et Dominique OLIVIER
Pas de visite sur le terrain, mais un
exposé et des échanges en terrasse
sur la mise en œuvre et l’exploitation
du projet de réutilisation des eaux
usées.
Vue d’ensemble depuis la terrasse du
club house. On voit évoluer de
nombreux golfeurs.
Ce golf est le seul utilisateur actuel de l’eau usée bénéficiant du traitement tertiaire
de la station d’épuration d’Agadir.
Son directeur technique, M. Mohamed WAFIR,
- précise qu’avant la REUT, l’arrosage du golf était assuré par 7 forages,
alimentant 80 km de canalisations en polyéthylène. La surexploitation de la
nappe à proximité du rivage a entraîné une progression de la langue salée et une
salinisation de l’eau pompée, incomptable avec l’arrosage des parcours et des
greens .
- expose que l’eau fournie par la RAMSA lui pose de graves problèmes: elle est
trop chargée en éléments chimiques, lesquels bloquent les buses des arroseurs
très perfectionnés installés (système Aremberg d’origine US) et obstruent les
canalisations. Traitement par injections d’acides qui représentent un travail et
un coût très importants. Malgré beaucoup de tentatives d’adaptation qui se
poursuivent, il n’y a pas d’autre solution pour le moment. Le responsable de la
station d’épuration d’Agadir qui livre cette eau usée retraitée reconnait que sa
qualité pose problème pour l’usage qu’il en est fait.
Après un thé bien apprécié, départ à 11h30. Route vers la coopérative laitière d’El
Guerdane, où l’on arrive vers 12h30.
IV.I.3-Visite de la coopérative laitière d'El Guerdane
Par Jean-Claude COQUET
Présentation à l’extérieur suivie d’une visite.
56
Cette coopérative est destinée à la collecte du lait de vaches de 250 producteurs et à
leur approvisionnement en intrants. Elle est membre de la COPAG, énorme groupe
coopératif qui lui achète le lait, le conditionne et le transforme dans une grosse unité
située à une vingtaine de kilomètres, à Taroudant. L’usine de Taroudant traite la
production de 73 coopératives de collecte dont une vingtaine de la taille de celle d’El
Guerdane.
La coopérative d’El Guerdane a débuté en 1994 avec 12 producteurs et 600 litres/jour.
Aujourd’hui elle fonctionne avec 250 producteurs et 50 tonnes/jour. Ils vendent leur
lait à la COPAG un peu plus de 4 dirhams le litre. 10 centimes vont au fonctionnement
de leur coopérative.
Elle comporte:
- un centre de collecte avec bacs de déversement, au niveau des quels est effectué un
premier contrôle, et 3 réfrigérateurs,
- un très vaste magasin d’approvisionnement avec des produits très divers, dont
beaucoup d’aliments du bétail,
- une épicerie destinée aux adhérents,
- une maison familiale et rurale comportant une école avec salles de classe, cuisine,
réfectoire, dortoir et une salle multiusage( informatique,…), M. EL HABIB TALEB, le
directeur nous fait visiter l’ensemble. Le tout est impeccable.
Fin de la visite à 13h30. Départ vers Taroudant pour le déjeuner.
IV.I.4-Visite de Taroudant
Par Jean-Claude COQUET
Visite rapide de la ville après le déjeuner. Taroudant a de très beaux remparts.
Nos pas nous conduisent vers l’hôtel SALAM qui dispose d’un cadre et d’une décoration
de style local magnifiques.
Mais cet établissement souffre d’un grave problème de fréquentation, de management
et par conséquence d’entretien.
Retour à Agadir vers 19h00.
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IV.I.4bis-Visite de l'oasis de Tioute
Par Alain JACOTOT
En début d'après-midi, une partie du groupe prend la direction de Tioute, oasis située
à une trentaine de km de Taroudannt, au pied des montagnes de l’Anti-Atlas.
Cette oasis, ou poussent en abondance arganier, caroubier et dattier est peuplée
d'environ 3500 habitants répartis en sept douars. Elle est dominée par une ancienne
Kasbah du XVIème siècle (époque Saâdienne), en ruines mais dont une partie a été
aménagée en restaurant dans les années 90. De ce point haut, la vue sur la vallée de
l'oued Souss et ses cultures, sur les collines couvertes d'arganiers ainsi que sur la
palmeraie mérite un arrêt ! Au pied de la Kasbah se dresse le petit mausolée de Sidi
Abdel Kader.
Le groupe visite alors la palmeraie, accompagné par un paysan. Celle-ci, couvrant
environ 1000 ha, abriterait près de 20000 palmiers dattiers. Ses terres riches et
irriguées permettent la culture de nombreuses cultures fourragères et légumières, ainsi
que blé, orge, maïs... Si l'activité agricole paraît intense -au vu des nombreux paysans
rencontrés- la palmeraie proprement dite semble un peu dégradée...
C'est une source naturelle au pied des premiers contreforts de l’Anti-Atlas qui alimente
depuis des siècles l'oasis. Un grand bassin de retenue d'eau permet une répartition
précise de l'eau à travers de canalisations et séguias, l'acheminant au cœur de la
palmeraie et des terres à irriguer.
Cette source alimentait autrefois 16 petits moulins qui broyaient les céréales produites
dans la palmeraie : un seul reste en activité actuellement, que le groupe a pu visiter et
voir fonctionner.
Après la visite de la palmeraie, le groupe fait une halte rapide à la coopérative agricole
féminine Taitmatine et visite, en compagnie d'un responsable, les installations. Une
trentaine de femmes procèdent au cassage des noix d'argan pour récupérer les
amandes desquelles on pourra extraire l'huile d'Argan principalement utilisée dans l'art
culinaire et la cosmétique. Un petit magasin de vente permet à ceux qui le souhaitent
de s'approvisionner...
En fin d'après-midi, le groupe reprend la route pour regagner Agadir.
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IV.II - Samedi 28 novembre 2015
IV.II.-1 - Visite du Parc National du Souss - Massa et de la vallée
de l'oued Massa
Par Alain JACOTOT
A une vingtaine de km au sud d'Agadir, et après avoir traversé l'oued Souss, le groupe
pénètre dans le parc national par l'entrée de Rokein où nous sommes accueillis puis
guidés par Monsieur Abdallah EL HEMAID, adjoint au directeur.
Ce parc a été créé en 1991. Il constitue l'un des dix parcs nationaux du Maroc.
Situé le long de la côte atlantique, entre les villes d'Agadir au nord et de Tiznit au
sud, il couvre une superficie totale de 33800 ha, dont 12350 ha en zone de protection
des ressources naturelles et 21450 ha en zone à utilisation traditionnelle, avec une
occupation humaine répartie dans huit douars.
Les principaux écosystèmes rencontrés dans le parc sont au nombre de cinq :
– des zones humides,
– au nombre de deux : l'embouchure de l'oued
Souss (à 10 km au sud d'Agadir) et l'embouchure de
l'oued Massa (au cœur du parc, à 45 km au sud
d'Agadir), localisées sur une grande voie migratoire
des oiseaux entre l'Afrique et l'Europe où les
conditions de nidification, d'escale et d'hivernage
de milliers d'oiseaux sont très favorables.
Ces deux zones ont une importance internationale et sont sur la liste RAMSAR*1*
depuis 2005.
– des falaises côtières, qui peuvent par endroits atteindre 40 m de hauteur :
elles procurent des conditions favorables à la nidification de nombreuses espèces
d'oiseaux, parmi lesquelles l'Ibis chauve (Geronticus eremita).
1 * La convention de RAMSAR (du nom de la ville iranienne où elle a été signée) - couramment
appelée convention sur les zones humides- est un traité international signé en 1971 pour la
conservation et l'utilisation durable des zones humides, qui vise à enrayer leur dégradation ou
disparition en reconnaissant leurs fonctions écologiques ainsi que leur valeurs économique,
culturelle, scientifique et récréatrice
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A cet égard, l'Ibis chauve fait l'objet d'un programme de suivi de la
dynamique de la population de l'espèce.
Devenu très rare dans le monde, cet oiseau est présent dans quatre colonies
au Maroc (dont trois dans le parc concentrent la quasi-totalité des individus existants
sur la planète).
Les efforts du parc se traduisent dans les chiffres. On recensait :
– en 1994, 225 oiseaux dont 60 couples nicheurs,
– en 2011, 500 oiseaux dont 105 couples nicheurs,
– en 2014, 524 oiseaux dont 115 couples nicheurs.
Cependant, les conditions climatiques annuelles entrainent des variations
importantes du nombre de poussins et la survie de l'espèce reste problématique.
– des steppes à euphorbes, qui constituent un habitat favorable à de
nombreux reptiles.
– des steppes côtières, au sol sablonneux et à la végétation naturelle très diversifiée.
– L'arganeraie qui, comme dans une bonne partie du sud-ouest du Maroc (où
elle couvre 800000 ha, entre la mer et 1500 m d'altitude) a une importance
écologique remarquable (maintien du sol, lutte contre l'érosion éolienne et
hydrique, limitation des effets de la désertification...) ainsi qu'une grande
importance socio-économique (bois pour chauffage et cuisson, feuille fourragère,
fruit dont on extrait l'huile d'argan à usages alimentaire et cosmétique).
Les principales actions du parc visent à :
– la sensibilisation et l'éducation à l'environnement,
– la formation et la recherche scientifique,
– la conservation et la protection des écosystèmes,
– la contribution au développement socio-économique local.
Une partie du parc étant habitée, la préservation des espaces naturels et des espèces
végétales et animales ne peut être menée que dans le respect des populations et de
leurs coutumes, ce qui, comme pour beaucoup d'autres parcs dans le monde, n'est pas
forcément aisé et suppose des actions et une pédagogie adaptées.
60
Dans une partie importante du nord du parc, clôturée, différentes espèces de la faune
saharienne menacées d'extinction ont été réintroduites et se reproduisent. Cela
concerne en particulier :
– l'Addax (Addax nasomaculatus), antilope qui vit dans les déserts sableux :
cette espèce a disparu du Maroc en 1956 et ses effectifs sauvages sont très
réduits, dans le sud du Sahara. Elle est classée en danger d'extinction par
l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature – UICN.
– l'Oryx algazelle (Oryx dammah), qui est la plus grande des antilopes du
Sahara et qui a disparu du Maroc en 1973 : elle est classée en danger
critique d'extinction par l'UICN.
– la Gazelle Dorcas (Gazella dorcas) qui entre dans la catégorie des espèces
menacées par l'UICN.
– L'Autruche à cou rouge (Struthio camelus camelus) - différente des
autruches du sud de l'Afrique - déclarée en danger par l'UICN.
La population de ces espèces est volontairement limitée, à 500 animaux pour les Oryx
et les Addax par exemple, eu raison des ressources alimentaires disponibles et dans le
souci de préserver l'écosystème dans lequel elles évoluent. Au-delà, des opérations de
transferts sont menées vers d'autres parcs dans le monde où vers des zoos.
Après les excellentes explications données par Monsieur Abdallah EL HEMAID, le
groupe a pu traverser en voiture la zone de Rokein et y admirer en particulier
Autruches, Addax et Gazelles dorcas.
Puis un arrêt à Sidi R'bat a donné à chacun l'occasion d'admirer l'embouchure de
l'oued Massa (avec une petite population de Spatules blanches) et les falaises côtières
avec leurs habitations troglodytes occupées temporairement par des pêcheurs ( et aussi
par des surfeurs...).
Après un thé à l'auberge « La dune » à Sidi R'bat, le groupe a poursuivi son chemin
et a pu longer les bords de l'oued Massa, avec ses cultures irriguées (cultures
fourragères et légumes essentiellement), avant de rejoindre la route de Tiznit au
travers d'une steppe particulièrement aride.
Déjeuner à Tiznit.
IV.II.-2 - Visite de la station d’épuration STEP de TIZNIT.
Par Dominique OLIVIER
Visite effectuée, l’après-midi, avec
M. El Hassan KHALDI de la Direction Provinciale
de l’Agriculture,, responsable de la STEP)
M. Harroud HOUCIN, président de l’association
des utilisateurs d’eau à usage agricole – AUEA
Un responsable régional de l’Office national de
l’électricité et de l’eau (ONEE) qui exploite la STEP)
61
Filière de traitement : conception et dimensionnement
Capacité totale de 75.000 équivalents-habitants
Lagunage naturel de 39 ha, mis en service en 2006.
Premier étage primaire : - 4 bassins anaérobie en parallèle : 960 m2, 3.845 m3, 4m de
profondeur chacun
- 3,1 jours de temps de séjour (TS)
Puis 4 bassins à « anaérobiose facultative »
17.000 m2 au total, 1,75 m de profondeur, 24 jours
TS
Enfin 3 bassins de maturation en série, pour abattre la pollution
microbiologique - un de 28.000 m3 et deux de 13.500 m3, profondeur 1,20m,
- temps de séjour ; 6,2 jours dans le premier bassin, 3 jours dans
chacun des deux autres
débit journalier traité : actuellement entre 4.000 et 4.500 m3/j
traitement tertiaire pour la REUT : - le traitement tertiaire a pour principal objectif d’abatte le teneur
en matières en suspension (MeS) pour éviter le colmatage dans les
réseaux d’irrigation
- deux stations de traitement/pompage doivent à terme alimenter
deux périmètres d’irrigation ; chaque station comprend 2 pompes
dont 1 en secours, 4 filtres à sable sous pression (en bidons
métalliques) et 8 filtres membranaires à disques
la réutilisation en irrigation prévue : - deux périmètres, 340 ha en tout ; en première tranche 284 ha
- Irrigation en goutte à goutte, sur plantes fourragères et arbres
fruitiers (dattes, oliviers, caroubiers)
- Le réseau a été financé par l’Etat et rétrocédé à l’AUEA (environ
400 adhérents)
- Il est prévu une convention entre l’AUEA, l’ONEE, la communauté
urbaine et deux communes rurales, par laquelle l’AUEA souscrira
un débit maximum de 57 l/s au départ (75 l/s dans le futur)
- L’eau traitée viendra en complément de forages existants ; les
irrigants bénéficieront d’une forte incitation financière pour utiliser
l’eau de la STEP ;
- A signaler que la pluviométrie est de 130 mm/an à TIZNIT, et que
les débits d’irrigation sont calculés sur la base de 25 m3/ha/j (2,5
mm/j )
L’attente actuelle : - Tous les équipements que nous avons vus sont prêts à être mis en
service depuis un an, mais le traitement tertiaire ne fonctionne pas
en l’attente de l’autorisation administrative de l’Agence du bassin
Souss–Massa, elle-même en attente du décret qui précisera les
conditions pour la réutilisation des eaux usées en agriculture.
- La convention évoquée est donc bloquée ; les agriculteurs utilisent
de fait directement les eaux usées sans traitement tertiaire
telles qu’elles sont rejetées vers l’océan par un fossé.
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IV. III - Dimanche 29 novembre 2015 / matinée
IV.III - D'Agadir à Essaouira: complexe touristique de Taghazout
Bay - Bananeraies de Tamri - Coopérative Ajddigue à Tidzi
Par Alain JACOTOT
En début de matinée, après un court arrêt à la Kasbah d'Agadir – détruite par le
tremblement de terre de 1960 – d'où on peut profiter d'une vue étendue sur la ville
d'Agadir et ses ports de pêche et de commerce, le groupe prend la route d'Essaouira.
A une vingtaine de km d'Agadir, arrêt à l'hôtel du golf, au coeur du complexe
touristique de Taghazout Bay en cours d'aménagement. Il s'agit là d'un immense projet
d'aménagement hôtelier, touristique et résidentiel haut de gamme qui couvrira 615 ha,
avec 4,5 km de plage. Huit unités hôtelières, un village vacances, une médina (zone
commerciale) sont en cours de réalisation. Ce complexe touristique devrait bénéficier
de la proximité relative de l'aéroport international d'Agadir et attirer une clientèle
aisée et/ou sportive (sont prévues des « académies » de golf, tennis, surf et
football... et de nombreuses installations de « bien-être »).
Les gros aménagements (routes-la route Agadir/Essaouira contournera le complexe
touristique-, infrastructures …) sont en voie d'achèvement. L'hôtel du golf a ouvert en
2014, les hôtels du front de mer seront opérationnels en 2017 et la réalisation du
programme résidentiel devrait prendre une dizaine d'années à partir de 2016. Le défi
de l'eau (approvisionnement en eau et traitement des eaux usagées) n'est pas l'un des
moindres qu'il convient de relever dans cette opération.
Ainsi cette côte sauvage, paradis des surfeurs, bordée de collines plantées d'arganiers
et à proximité du village de pêcheurs de Taghazout, aura bientôt entièrement disparu
pour laisser place à une zone dédiée au tourisme de luxe. On peut s'en réjouir
(dynamisme du Maroc, activité économique, emploi...) ou le déplorer (bétonisation de la
côte, privatisation du bord de mer...) : à chacun ses réflexions et sa vision !
63
Poursuivant sa route vers Essaouira, le groupe fait ensuite halte à Tamri pour pénétrer
dans la vaste bananeraie qui borde l'oued Aït-Ameur. Il s'agit-là de la plus grande
plantation de bananes de plein champ du Maroc, sise sur les terres alluviales de l'oued
et irriguée par ses eaux. Elle bénéficie par ailleurs d'une humidité atmosphérique liée à
la proximité de l'océan tout en étant relativement protégée de ses vents par les
collines qui l'entourent. Elle est exploitée par de nombreux petits paysans et produit
des bananes petites, sucrées et réputées pour leur saveur... ce que les membres du
groupe peuvent confirmer après les avoir dégustées.
Avant d'atteindre Essaouira, le groupe marque un nouvel arrêt à Tidzi, commune rurale
située à environ 25 km de cette ville, afin de visiter la coopérative féminine Ajddigue
où nous sommes reçus et guidés par sa directrice, Madame Zahra KNABO.
Depuis toujours, les femmes berbères ont exploité le fruit de l'arganier afin d'en
extraire l'huile. Mais traditionnellement, elles n'étaient pas autorisées à travailler hors
de chez elles.
L'arganier (Argania spinoza) est un arbre endémique des zones arides et semi-arides du
sud-ouest marocain (de Safi au nord jusqu'à la frange saharienne du sud). Ses racines
profondes lui permettent de résister à de grandes sécheresses. Blé et seigle sont
souvent cultivés à l'abri de son feuillage.
Toutes les parties de l'arbre sont utilisables : bois et coques des noix comme
combustible ou compost, feuilles et fruits comme fourrage pour les chèvres, huile
extraite des amandes pour la cuisson ou la médecine.
Mais, plus important, l'arganier est un rempart contre l'avancée du désert dans la
région.
En 1996 sont nées les premières coopératives de femmes au Maroc et le secteur de
l'argan est devenu d'un grand intérêt pour son huile précieuse mais aussi pour son
importance socio-économique.
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En 1997, dix-sept femmes du village de Tidzi ont décidé d'organiser leur propre
activité commerciale et ont créé la première coopérative de la région d'Essaouira :
Ajddigue, avec comme objectifs : – la valorisation du savoir-faire des femmes
– l'amélioration des conditions de vie des femmes rurales
– la valorisation de l'huile d'argan
– l'intégration de la femme rurale dans le développement local de sa commune.
Depuis sa création, la coopérative a bénéficié à plus de cent femmes, qui en sont
membres, et qui produisent, emballent et commercialisent ensemble l'huile d'argan
Après avoir visité les ateliers où plusieurs femmes travaillent, la Directrice de la
coopérative propose une dégustation très sympathique d'huile, de miel (autre production
importante de la région) et d'amlou (sorte de pâte à tartiner à base d'huile et
d'amandes), tous produits que les membres du groupe n'hésiterons pas à acheter pour
prolonger cette très intéressante et instructive visite.
Arrivée à Essaouira en début d'après-midi.
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IV.IV - Lundi 30 novembre 2015
IV.IV.1 - Présentation du programme de stabilisation des dunes
d'Essaouira
Par Alain JACOTOT
Le groupe prend d'abord la route de Marrakech et s'arrête à une dizaine de kilomètres
d'Essaouira au niveau d'un point de vue qui permet d'admirer l'ensemble de
l'agglomération (vieille ville et faubourgs récents) ainsi que la végétation environnante
et la ligne de côte avec les iles Purpuraires.
Monsieur Abderrahim AATTOURI, responsable au sein de l'administration des forêts
d'Essaouira, présente alors le programme de stabilisation des dunes et sa genèse.
Lors de la construction de la ville vers 1760, celle-ci était alors bordée coté terre
d'une forêt de 14000 ha de genévrier rouge (Juniperus phoenicia), elle-même prolongée
par 300000 ha de massifs forestier de thuya et arganier.
Mais cette forêt initiale de genévrier a été presque entièrement détruite, les gros
arbres transformés en poutres pour la construction, les plus modestes en bois de
chauffage et accessoirement les plus jeunes en « fourrage » pour les troupeaux.
Et en 1900, il n'y avait quasiment plus de forêt dans un rayon de 10 à 15 km autour
de la ville. Le sable abondant, provenant de la côte rocheuse calcaire et poussé par des
vents forts et fréquents qui soufflent à Essaouira ( ville des vents et des goélands...)
près de 300 jours/an, avait constitué des dunes que rien ne pouvait plus alors arrêter .
Les routes conduisant à Safi ou à Marrakech étaient coupées, certaines maisons
ensevelies, etc...
C'est en 1914 que le garde des eaux et forêts DUPUY fut débarqué à Essaouira et
commença les premiers travaux de stabilisation. Ceux-ci s'amplifièrent à partir de
1918 et sont toujours d'actualité, même si la ville a désormais retrouvé une ceinture
forestière de qualité.
Le système de fixation utilisé, lui-même inspiré des méthodes mises au point sur
certains littoraux français, est désormais bien maitrisé (mais il faut revenir
régulièrement au niveau des dunes littorales) et consiste :
– dans un premier temps à fixer le sable mécaniquement de septembre à
novembre, au moyen de piquets, de cordons palissés et de branches de genévrier;
66
– dans un deuxième temps, après les premières pluies d'automne/hiver (il faut un
minimum de 50 mm de précipitations), à planter diverses espèces ligneuses ou
arbustives capables de résister (plus ou moins...) au sable, au vent, à la sécheresse et
de pousser vite.
Aux acacias et eucalyptus on préfère
désormais les tamaris, mais aussi le
Lycium européen, arbrisseau très
épineux de 1 à 3 m de hauteur qui
constitue des haies difficilement
franchissables par les animaux (et
également les humains...).
Les plants proviennent des pépinières gérées par les services des eaux et forêts (entre
600000 et 1 million de plants seraient produits /an dans la région, y compris arganier
et thuya).
L'encadrement technique est fait par les spécialistes des eaux et forêts, mais les
travaux eux-mêmes sont effectués par des ouvriers d'entreprises, les autorités
marocaines ayant fixé des tarifs (à titre d'exemple, le coût du transport de matériaux
par dromadaire est fixé à 20 centimes/kg -un dromadaire peut porter plus de 60 kg-
et la plantation à 12000 dirhams/ha).
Le groupe, toujours accompagné de Monsieur AATTOURI, se rend alors sur le littoral à
proximité des plages centrales d'Essaouira, afin de voir concrètement des
aménagements récemment effectués.
Actuellement, une douzaine de kilomètres de dunes littorales fait l'objet de travaux
réguliers de stabilisation. Il faut en effet revenir régulièrement : outre les situations
de reprise imparfaite des plants, le sable a naturellement tendance à monter sur les
obstacles dressés sur sa route. Par ailleurs, la fréquentation à des fins touristiques
des dunes, voire leur fréquentation par des troupes d'herbivores, peut se traduire par
des dégradations.
Étendues sur près de 12000 ha, les dunes et « sables mouvants » d'Essaouira
constituent un périmètre forestier qui protège la ville. C'est aussi une réserve naturelle
protégée.
Mais cette réserve est à nouveau sérieusement menacée par les développements
immobiliers et touristiques pour lesquels la rentabilité économique l'emporte sur
l'approche écologique. L'urbanisation rapide, les coupes anarchiques, et encore la
pression rurale redeviennent des facteurs dévastateurs : la forêt régresse à nouveau...
Les travaux conduits avec ténacité par les services en charge des dunes et de la forêt,
et l'intérêt que les autorités marocaines portent à ces questions sont néanmoins des
facteurs d'optimisme relatif, même si notre guide a pu avoir cette formule « Au
Maroc, personne ne plante, tout le monde coupe ».
Après cette intéressante et instructive visite, une partie du groupe s'est rendue à un
rendez-vous organisé avec le Directeur provincial de l'agriculture d'Essaouira.
67
IV.IV - Lundi 30 novembre 2015 (suite)
IV.IV.2 - Rencontre avec le Directeur Provincial de l'Agriculture
d'Essaouira
Par Alain JACOTOT
Une partie du groupe se rend dans les locaux de la Direction Provinciale de
l'Agriculture. Elle est accueillie par le Directeur, Monsieur Ahmed NAJID.
Celui-ci fait une présentation rapide de la province d'Essaouira avec deux zones
distinctes :
– le Chiadma au nord, plutot arabophone, dont les activités agricoles dominantes
sont l'olivier et l'élevage (bovins lait),
– le Haha au sud, région plus montagneuse et plutot berbérophone où l'arganier
tient une grande place (136000 ha) ainsi que l'élevage des chevreaux et l'apiculture.
Il détaille ensuite le Plan agricole provincial, élaboré dans le cadre du Plan
Maroc Vert, après une large concertation et qui a commencé d'être mis en oeuvre à
partir de 2012.
Pour chacune des deux zones pré-citées, quatre axes prioritaires ont été retenus :
1- Dans la zone Chiadma :
– développement de la culture de l'olivier : les conditions agro-pédo-
climatiques ainsi que les conditions économiques peuvent permettre une augmentation
des surfaces et des quantités d'huile produites. Il a été prévu la plantation de 4000
ha d'oliviers, dont 3000 sont déjà plantés. La modernisation des unités de trituration
est également prioritaire de même que la construction d'une nouvelle unité permettant
de traiter 60 t/j. Actuellement, cette région comprend 22 à 23000 ha d'oliviers et
produit 13 à 14000 t d'huile. Elle dispose également de la première AOP au Maroc. La
production d'huile bio s'y développe également.
– amélioration de la filière ovine : l'amélioration génétique, l'aménagement
des parcours, l'augmentation des points d'eau et une meilleure organisation des
éleveurs sont les actions principales visées.
– développement de la filière bovins/lait : une centrale laitière s'est
engagée dans la collecte et la commercialisation du lait. Elle s'appuie sur un réseau de
coopératives dont le nombre est passé de quatre à dix en quelques années, la collecte
de lait passant de 400 l/j à 15000 l/j. La formation des agriculteurs, tant au plan
technique qu'au plan organisationnel est le principal levier pour progresser.
– développement des produits aromatiques ou médicinaux : différentes expériences pilotes ont été menées sur quelques communes, en particulier
avec le fenouil (augmentation des surfaces cultivées, recherche d'une plus grande
68
valorisation des produits par tri, ensachage et extraction des huiles de fenouil sur le
deuxième choix).
2 – Dans la zone Haha :
– organisation de la filière de l'huile d'argan : cette filière est très importante pour les femmes rurales grâce au développement des coopératives féminines
dans toutes les zones de production. Il y a quelques années, il y avait une trentaine de
coopératives et on envisageait d'aller jusqu'à 50. En fait, il y en a aujourd'hui 60 et
une quinzaine d'autres sont en cours de finalisation. C'est ainsi plus de 3000 femmes
rurales qui sortent de chez elles et disposent de quelques revenus.
Les coopératives assurent de bonnes conditions de travail : locaux aménagés, matériels
de trituration ou autres de bonne qualité...
Un guide de bonnes pratiques a été élaboré et une démarche qualité a abouti à une IGP
huile d'argan contrôlée et reconnue.
Il existe un GIE pour la commercialisation et en 2016 une grande unité agrégative pour
la commercialisation devrait voir le jour.
Des efforts de valorisation des sous-produits (savons, aliments du bétail...) sont
également recherchés.
– développement de l'apiculture : cette zone est très riche en plantes
mellifères. La production de miel peut être augmentée et améliorée, d'abord par une
meilleure formation et organisation (coopératives) des apiculteurs, mais aussi par une
modernisation des outils de travail (ruches, matériels d'extraction...) ou des techniques
(choix des reines, insémination artificielle des reines...).
– valorisation du chevreau de l'arganier : de tous temps, l'élevage caprin
s'est déroulé en association avec l'exploitation de l'arganier. Et les chevreaux qui
pâturent sous les arbres profitent des tannins du végétal qui donnent un goût
particulier à la viande (travaux de l'IAV Hassan II à Rabat entre autres). Les éleveurs
ont été incités à s'organiser en associations, et à mieux se former. Un projet
d'abattoir qui permettrait la mise en marché d'une viande de qualité est en cours. De
même, des travaux sont conduits pour déboucher sur une AOP ou un label, et pour
améliorer la communication auprès des consommateurs.
– développement de la culture du caroubier : cet arbre traditionnel dans cette région a de nombreuses vertus alimentaires ou médicinales. Une extension des
superficies plantées, la densification des plantations, leur rajeunissement par greffage
sur les plantes existantes de variétés améliorées sont différents moyens mis en oeuvre.
A terme, il est envisagé la construction d'une unité de traitement des graines de
caroube.
3 - Des actions transversales,
qui sont également nécessaires dans les deux zones, en particulier pour augmenter les
disponibilités en eau et favoriser l'augmentation des surfaces irriguées (un projet de
1200 ha en goutte à goutte existe) ou la reconversion vers le goutte à goutte (450 ha
69
prévus) ainsi que l'aménagement de petits périmètres traditionnels. Actuellement, pour
la seule zone Haba, 3000 ha sont irrigués pour une SAU de 280000 ha.
L'hydraulique pastorale doit également être améliorée par aménagement des mares
traditionnelles ou création de nouveaux points d'eau.
A la suite de cette présentation à la fois précise et concise, un échange avec les
participants à cette rencontre permet à Monsieur Ahmed NAJID de compléter ses
propos ou de les préciser :
– le Plan Maroc Vert a été un élément déclencheur très important qui a poussé
les administrations concernées et les agriculteurs à imaginer ensemble les voies de
l'avenir. La Banque Mondiale est un partenaire important de ce plan pour sa réalisation
financière.
– la population agricole de la province d'Essaouira est importante : il y a 52000
exploitations, sur lesquelles travaillent et vivent en moyenne six personnes par
exploitation. Et 90% des ruraux font de l'agriculture.
– si l'huile d'argan est principalement utilisée dans l'alimentation et la cosmétique,
des projets existent pour développer la valorisation des sous-produits en coproduits de
l'arganier, en particulier à des fins d'alimentation animale et prioritairement des
caprins. C'est ainsi que deux petites unités de valorisation de la pulpe et des tourteaux
vont être réalisées.
– le caroubier, utilisé entre autres dans l'industrie pharmaceutique et celle du
chocolat, est une plante d'ores et déjà rémunératrice, plus que l'olivier : dans cette
région, l'olive rapporte entre 4 et 6 dirhams/kg et la graine de caroube entre 4 et 10.
– la création et plus encore le regroupement de coopératives sont des éléments
essentiels du développement de l'agriculture marocaine et de ses paysans. A cet égard,
la coopérative COOPAG dans la région du Souss-Massa est probablement le meilleur
modèle au Maroc. Mais il est toujours difficile de réussir une telle agrégation …
– à propos de la certification de l'huile d'argan, il est précisé que les deux
principaux organismes certificateurs qui opèrent sont Ecocert et Normacert.
– comment se passe la « cohabitation » entre l'arganier et la chèvre ? La forêt
d'arganier est gérée par les eaux et forêts, mais la population a un droit de jouissance
du fruit.
Les éleveurs partagent les parcours de manière coutumière. Chaque douar dispose de
deux zones : la zone domaniale « privatisée » dite « agdan », et la zone collective où
tout le monde peut venir dite « moucher ». Au 17 mai, les troupeaux doivent sortir de
la zone « agdan » pour aller sur la zone « moucher », et ce jusqu'à fin août : c'est
pour le ramassage des fruits et la régénération des arbres. C'est cette gestion
coutumière qui explique une meilleure sauvegarde de l'arganeraie d'Essaouira. Mais pour
les forestiers, la chèvre reste l'ennemi numéro un...
Après ces échanges que seul le temps disponible a limités, le groupe adresse ses vifs
remerciements au Directeur Provincial de l'Agriculture et l'invite à nous suivre sur le
terrain où il doit poursuivre ses visites auprès d'un éleveur de chèvres et producteur de
chevreaux de l'arganier.
70
IV.IV - Lundi 30 novembre 2015 (suite)
IV.IV.3 - Visite d'une exploitation de valorisation du chevreau de
l'arganier
Par Alain JACOTOT
Accompagné par le Directeur Provincial de
l'Agriculture d'Essaouira, le groupe se dirige au sud
de cette ville par la route d'Agadir puis gagne la
petite localité de Sidi Kouaki, en bord de mer, avec
une belle plage fréquentée entre autres par les
amateurs de surf, à une vingtaine de km
d'Essaouira.
Encore quelques km et le groupe s'arrête en pleine
nature, dans un large espace planté d arganiers,
avec vue sur l'océan.
Nous sommes accueillis par un éleveur entouré de
plusieurs bergers qui gardent un troupeau d'une
centaine de bêtes au moins, essentiellement des
caprins mais aussi quelques ovins.
Notre hôte est l'un des éleveurs de chevreaux de
l'arganier de la zone de Haha qui compte un
effectif de 320000 têtes détenues par près de
50000 éleveurs pour une production totale moyenne
de 2300 tonnes de viande par an.
Cet éleveur est par ailleurs membre d'une association d'éleveurs de chevreaux de
l'arganier dont il assume les fonctions de trésorier
Pendant que les bergers font en sorte de maintenir le troupeau rassemblé près du
groupe – à la grande satisfaction des photographes – de nombreux échanges ont lieu
avec l'éleveur et le DPA au sujet de l'élevage de chevreau de l'arganier et des axes de
développement mis en œuvre (dont il a déjà été rendu compte à l'occasion de la
rencontre précédente avec le DPA).
Au sujet de la qualité de cette viande, les marocains semblent d'accord pour dire
qu'elle dispose d'une qualité et d'un goût distincts par rapport à la viande caprine des
autres régions, ce qui a conduit à envisager une demande de labélisation dès 2005.
Mais des réserves relatives au rôle du chevreau dans la dégradation des forêts ont été
exprimées par certains... ce qui n'est pas l'avis des éleveurs pour qui le cheptel
cohabite avec la forêt depuis des générations sans que cela nuise à la forêt...
A noter que pendant notre discussion avec l'éleveur, une équipe de télévision marocaine
est venue faire un reportage sur cet élevage.
Après de nombreux échanges entre les présents, le groupe est reparti pour rejoindre,
par une piste caillouteuse à travers de belles collines, la ferme de notre hôte, où un
71
délicieux repas marocains (tagine, couscous, lait et beurre de chèvre, thé à la
menthe...) l'attendait, préparé par sa famille.
Ce moment très convivial, dans une ferme traditionnelle, restera surement pour chacun
un moment fort des XIVème Rencontres d'Echanges Med.
En fin de journée, retour sur Essaouira.
IV.V - Mardi 1er décembre 2015
IV-V – 1- Visite du domaine viticole du Val d'Argan près
d’Essaouira.
Par Jean-Yves OLLIVIER
Le domaine du Val d’Argan est situé à 30 kilomètres d’Essaouira.
Le domaine, créé en 1994, comprend 52 hectares de vigne sur une propriété de
80hectares. Le propriétaire, Charles Mélia, est aussi propriétaire d’un domaine
viticole en France, classé en Châteauneuf du Pape, à Courthéson
Le Domaine du Val d’Argan est constitué de cépages
de la vallée du Rhône :
Clairette, Roussane, Grenache Blanc, Uni blanc,
Viognier, Bourboulenc pour les cépages blancs
Mourvèdre, Grenache, Syrah, Muscat, Marseillan
pour les cépages rouges
Le domaine bénéficie d’un climat particulier,
subissant à la fois le vent de la mer et celui du
désert. Le domaine est équipé d’une irrigation goutte
à goutte.
72
Les conditions climatiques permettent de supprimer
tous les traitements phytosanitaires : le vignoble a
ainsi obtenu la certification de conformité au
règlement européen qui régit l’agriculture biologique.
Le domaine emploie 50 permanents et 50 personnes
supplémentaires pour les vendanges : le personnel
permanent intervient aussi dans le domaine de
Châteauneuf du Pape, en particulier au moment des
vendanges.
Les vendanges débutent fin juillet. Les rendements
obtenus sont d’environ 30hl/ha.
Une gamme de 12 vins (rouge-blanc- rosé) est
commercialisée : 200 à 230 000 bouteilles sont
écoulées au Maroc, principalement à Essaouira et
Marrakech, dans les hôtels, restaurants et magasins
du groupe Carrefour, et en vente directe au
domaine.
Les tarifs sont compris entre 6,5 et 34 € la
bouteille (prix vente au domaine)
Une extension du vignoble est envisagée ainsi qu’un
développement de la commercialisation en Côte
d’Ivoire.
IV-V – 2- Visite de la station d’épuration des eaux usées de
Marrakech.
Par Dominique OLIVIER
La STEP a été construite en deux phases (2006-
2008 puis 2008-2011 (ingénierie initiale
DEGREMONT, extension WATERLEAU). Elle a une
capacité de traitement maximale de 180.000 m3/j
et a été dimensionnée pour 1, 3 Millions
équivalents-habitants
Elle est exploitée par la Régie autonome des eaux
et de l’électricité de MARRAKECH (RADEEMA), qui
emploie ici 45 personnes, plus 20 pour la seule
réutilisation des eaux usées
La STEP traite actuellement 118.000 m3/j ; 98
% des eaux usées de MARRAKECH sont épurées
73
Filière de traitement :
Primaire : 3 bassins de décantation en parallèle (temps de séjour 2 heures),
avec désodorisation
Secondaire (traitement biologique) : boues activées avec
nitrification/dénitrification, à aération par fines bulles, en 4 canaux en
parallèle de 64.000m3 au total
Tertiaire : conçu pour 90.000 m3/j en vue de la réutilisation par les golfs :
Traitement physico-chimique, puis filtre à sable rapide, traitement aux
UV et chloration finale
Traitement des boues du secondaire :
floculation /décantation ((22 jours de temps de séjour puis digestion
anaérobie en digesteurs fermés (4 digesteurs/ 6.000 m3) et récupération
du biogaz,
ce biogaz alimente 4 générateurs de 800 kW : la station assure ainsi
45% de son approvisionnement énergétique ;
les boues digérées sont ensuite déshydratées dans des filtres à bande :
la production finale de boues est de 150 T/j à 22% de matière sèche, qui
partent actuellement dans une décharge très éloignée ;
en 2017 est prévue la mise en œuvre de la valorisation agricole des boues.
La REUT par les golfs
5 stations de pompage spécifiques alimentent 8 golfs, avec bassins de
stockage intermédiaires
En 2014, le volume de REUT a été de 5 millions de m3 (si on estime à 40 à
43 Mm3 le volume annuel des eaux usées entrant dans la STEP, cela
indiquerait qu’un huitième des eaux usées traitées sont ainsi réutilisées)
La RADEEMA facture l’eau usée traitée aux golfs
Apparemment, contrairement à ce que nous avons vu à AGADIR, aucun golf ne
signale de problème de qualité à l’usage de cette eau pour l’arrosage des
parcours et greens.
Une visite rapide des installations dans les petits car permet de prendre la
mesure de l’étendue du site et des équipements et de questionner l’ingénieur qui
nous accompagne.
NB : On peut trouver sur INTERNET un mémoire détaillé de fin d’études de Mlle
Khaoula EL HORRE portant sur la problématique environnementale de Marrakech :
http://saidi.ma/memoires/elhorre.pdf
74
IV.V.3 - poursuite de la journée
Le groupe se sépare en deux ceux qui se rendent directement à l’hôtel pour se
restaurer, se reposer et visiter la ville.
Et ceux qui répondent à
la suggestion de nos amis
DAOUDI et NRHIRA de
poursuivre nos
découvertes jusqu’aux
cascades de Sidi Fatma.
Après un beau trajet
remontant l’oued Ourika,
nous nous sommes arrêtés
à la fin de la route et du
goudron dans un site
enchanteur. Le visiteur a
le choix de prendre un
tajine et un thé au bord
de la rivière les pieds
dans l’eau installé dans
des divans confortable ou
de grimper à travers les
échoppes de souvenir
jusqu’aux sources et
cascades.
Nous nous sommes ensuite tous retrouvés au restaurant de l’hôtel pour le dernier diner
agrémenté d’une animation par notre grand chansonnier André BARBAROUX. Une
nouvelle fois, il nous a fait profiter de ses talents d’animateur, de parolier et de
chanteur et remercié ainsi au nom du groupe les dames qui ont contribué à l’organisation
des Rencontres.
75
Échanges méditerranéens pour l'eau, la forêt, l’énergie
et le développement durable des territoires
V - ANNEXES
V-1 - Liste des sigles
Abréviations Intitulés complets
ABHSMD Agence de Bassin Hydraulique du Souss-Massa-Draa
AMENSOUSS
Société Anonyme (groupement Omnium Nord-Africain - Caisse de Dépôts et de
Gestion- Compagnie Nationale d’ Aménagement du Bas Rhône Languedoc-InfraMan)
qui a la charge de réaliser et de gérer les infrastructures d’irrigation
du périmètre d’El Guerdane pendant une durée de 30 ans.
ANDZOA Agence nationale pour le développement des zones oasiennes et de
l’arganier
CRDA Commissariat Régional de Développement Agricole en Tunisie
(au nombre total de 24)
DPA Direction Provinciale de l’Agriculture au Maroc (au nombre total de 40)
ENFI / AMSR Ecole Nationale Forestière d’Ingénieurs-Salé/Association Marocaine des
Sciences Régionales
MAPM/DIAEA Ministère de l’Agriculture et de la Pêche Maritime /
Direction de l’Irrigation et de l’Aménagement de l’Espace Agricole
ONA Office national d’assainissement - Algérie
ONEP Office national de l’eau potable -Maroc
ORMVA/SM Office Régional de Mise en Valeur Agricole du Souss Massa
RAMSA Régie Autonome Multi Service d’Agadir
RADEEMA Régie Autonome de Distribution d’Eau et d’Électricité de Marrakech
STEP Station d’épuration des eaux usées
76
V-2 - Liste des participants à la journée d’étude - AGADIR – 26 novembre 2015
Nom et prénom بمنلاو مسالا
ORGANISME منسؤالاا
Fonction منسملا
e-mail مسنرتببالا منربلا
ABOUATAUAH ATAB
(Maroc)
Phyto Consulting Ingénieur [email protected]
ABOURRIG FATIMA
(Maroc)
Agence de bassin hydraulique Souss-
Massa/Draa (ABHSMD)
Ingénieur [email protected]
AOUADI HOCINE
(Algérie)
ECHANGES MED – Administrateur Conservateur général des
forêts - Algérie
BADISS MAHMOUD
(Maroc)
Ministère de l’Agriculture et des Pêches
maritimes du Maroc
Ingénieur SPSRHA [email protected]
BARBAROUX ANDRÉ
(France)
ECHANGES MED -
Vice-président FRANCE
Inspecteur Général de
l’Agriculture honoraire [email protected]
BAYOULI AMOR
(Tunisie)
HYDRO AGRO CONSEILS
Membre ECHANGES MED – Consultant,
(Ingénieur civil du GREF)
BELBAHLOUL ALI
(Maroc)
Direction Provinciale de l’Agriculture
d’Essaouira Ingénieur [email protected]
BOUGHAMMOURA ALI
(Tunisie)
Ministère de l’Agriculture de Tunisie Chef de division hydraulique
(Ingénieur civil du GREF) mailto:[email protected]
77
CHAUDRON ALAIN
(France)
ECHANGES MED – Administrateur
& Association internationale Forêts
Méditerranéennes - Trésorier
Ingénieur général honoraire [email protected]
COQUET JEAN-CLAUDE
(France)
ECHANGES MED - Membre Ingénieur général honoraire [email protected]
DAOUDI MOHAMED
(Maroc)
Bureau d’Etudes et de Conseils DMIC &
ECHANGES MED-
PREMIER VICE-PRESIDENT
Directeur Bureau-DMIC [email protected]
DERHEM AISSA
(Maroc)
ASSOCIATION « Dar Si Hmad » pour
le développement, l'éducation et la
culture",
Président [email protected]
DLIOU AHMED
(Maroc)
ALBRA/MAROCCITRE Directeur [email protected]
EL ARABI ELMAHDI
(Maroc)
Office Régional de mise en valeur
agricole du Souss Massa (ORMVASM)
Ingénieur [email protected]
FAIEZ MSALLEM
(Tunisie)
Commissariat Régional au Développement
Agricole (CRDA MANOUBA-Tunisie)
Directeur Général [email protected]
FATHALLAH MOHAMED
(Tunisie)
Société Nationale d’Exploitation et de
Distribution des Eaux (SONEDE)
Directeur d’étude [email protected]
GABOUJ RIDHA
(Tunisie)
Ministère de l’Agriculture de Tunisie
Administrateur ECHANGES MED –
Directeur général du Génie
Rural et de l’Exploitation des
Eaux
GHEZAL ISMAIL
(Tunisie)
Groupement interprofessionnel Directeur [email protected]
78
GUERIN PHILIPPE
(France)
ECHANGES MED - Membre Ingénieur général honoraire [email protected]
GUINAUDEAU MICHEL
(France)
ECAHNGES MED - Membre Ingénieur général honoraire [email protected]
HAAG JUSTINE
(Maroc)
Agence de bassin hydraulique Souss-
Massa/Dâaa (ABHSMD)
Conseiller technique [email protected]
HOUARI MUSTAPHA
(Maroc)
Régie autonome multi-services
d’AGADIR (RAMSA)
Chef de service [email protected]
IBARIOUEN EL HACHEM
(Maroc)
Régie autonome multi-services
d’AGADIR (RAMSA)
Chef de division qualité et
environnement [email protected]
JACOTOT ALAIN
(France)
ECHANGES MED - Secrétaire général Ingénieur général honoraire [email protected]
JAUJAY JEAN
(France)
ECHANGES MED – PRESIDENT Ingénieur général honoraire [email protected]
KENNY LAHCEN
(Maroc)
Association Agrotechnologies du Souss
Massa- Drâa (AGROTECH)
Directeur [email protected]
KHATTARI ABDELLATIF
(Maroc)
Ecole Nationale Forestière d’Ingénieurs
(ENFI Salé) & Association Marocaine
des Sciences Régionales (AMSR)
Professeur [email protected]
LE BARS YVES
(France)
ECHANGES MED - Membre Ingénieur général honoraire [email protected]
LE JAN ALAIN
(France)
ECHANGES MED - Administrateur Ingénieur général honoraire [email protected]
79
MAKROUM M.JALAL
(Maroc)
Société AMENSOUSS (Guerdane) D.G.A [email protected]
NRHIRA ABDESSADEK
(Maroc)
Agence de Bassin Hydraulique Souss-
Massa/Drâa (ABHSMD)
Membre ECHANGES MED –
Chef de division d’évaluation
et de planification des
ressources en eau
OLIVIER DOMINIQUE
(France)
ECHANGES MED - Membre Ingénieur GREF [email protected]
OLLIVIER JEAN YVES
(France)
ECHANGES MED-Administrateur Ingénieur général honoraire [email protected]
WAFIR MOHAMED
(Maroc)
Hôtel Sahara / Golf de l’océan - Agadir Directeur technique [email protected]
ZOUINI DERADJI
(Algérie)
Université d’ANNABA
& ECHANGES MED –
Vice-président ALGERIE
Professeur Université Badji
Mokhtar à ANNABA
(hydrogéologie)
Outre les hôtes qui nous ont accompagnés dans les visites et qui sont cités dans les comptes rendus, ont participé également :
Ahmed FERRAK, Chef de département de Guelmine, de l’ANDZOA ;
Raymond LOUSSERT, Coordonnateur Général – Association pour la lutte contre l’érosion, la sécheresse et la désertification au Maroc.