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Page 1: - A partir de là, chacun joue

10 Mardi 7 janvier 1997 Journal de Genève et Gazette de Lausanne,GENEVE

'Critiquerla police

Apeut coûtermer

La scène se déroule auxPâquis pendant les Fêtes .de Genève. Quatre gen-darmes coursent un Afri-cain suspect d'arrachage

de sacs et l'encerclent fort effica-cement Le fuyard est projeté ausol d'un coup de pied, puis tenufermement la face contre le ma-cadam tandis qu'on lui tord lesbras dans le dos... Deux pas-sants s'émeuvent de la violenceemployée envers un homme qui,d'après leurs observationsconjointes, a certes fui mais n'apas résisté une fois cerné. Ils nese connaissent pas. L'un est phy-sicien, l'autre sociologue.Ils font part de leur sentiment

aux gendarmes, qui prennentmal cette intervention de l'intelli-gentia dans leur combat quoti-dien, d'autant plus mal sans dou-te que les badauds ne tardent pasà s'attrouper. Des propos bien'sentis - mais non injurieux - sontéchangés, puis on se disperse.Le sociologue prend des notes,contacte même la ligue desdroits de l'homme, puis se résoutà passer l'aventure par pertes etprofits. '

Pas la police: fin octobre, lesdeux hommes voient arriver descontraventions pour scandale surla voie publique et refus d'obtem-pérer. Coût total, émolumentcompris: 310 francs par person-ne ... Ils forment aussitôt opposi-tion. «Nous n'avons causé aucunscandale, s'émeut le sociologue.L'un des policiers n'arrêtait pasde hurler-et j'aile sentiment.den'avoir moi-même pas haussé leton: j'él:â'i~rtrop estomaqué pourcela.» «Je suis resté calme et polipendant toute la discussion», as-sure de son côté le physiciendans la lettre par laquelle ilconteste sa contravention. «Lespoliciers étaient surexcités, com-mente un témoin. Ils exigeaient àla fois que les deux hommes cir-culent et qu'ils déclinent leuridentité, ce qui rendait un peudifficile d'obtempérer. ..»

Une question de limiteDébut janvier, les deux verbali-

sés attendent toujours d'êtreconvoqués devant le Tribunal depolice. Contacté, le service depresse de la police ne souhaitepas alimenter la controverse.Une contravention a été dresséesur la base d'un rapport de policequi la justifie, elle est contestée,c'est aux juges de trancher, nousa-t-on répondu en substance.Le comportement des policiers

n'est en effet pas en cause dansun dossier qui ne vise que ceuxqui ont contesté leur action. Res-te, pour les juges, une questiondélicate: où est la limite entrel'obstruction et la critique d'unepolice démocratique?

s.A.

-Lesbandits manchots du casino de Genèvemenacent le nouveau dub du Jazz'InInstallé au Noga-Hilton depuis trois mois, le dub de jazz risque déjà de fermer ses portes. Il est en effet pris en tenaille entre une sociétéde Nessim Gaon et la Ville de Genève qui négocient pour l'extension du grand casino et le développement des machines à sous.

Les bandits manchots oula musique. C'est à cettealternative qu'est con-fronté le Iazz'In. lnstalléà l'Hôtel Noga-Hilton, ce

nouveau club de jazz se bat com-me un beau diable pour ne pasmettre la clé sous le paillasson.Ce ne sont pas des problèmes derentabilité qui le poussent à cetteextrémité, mais bien plutôt laconvoitise de la Ville de Genèvequi lorgne de longue date versses locaux pour y étendre son ca-sino.En octobre dernier pourtant,

les amateurs de swing avaient dequoi se réjouir. Coup sur coup,ils apprenaient la naissance dedeux repaires: le Capone's club àThônex et le Iazz'In. Ce dernier

présentait les meilleurs atouts.L'enthousiasme de leurs promo-teurs, les frères Frank-Olivier etCédric Hay, des tarifs pas prohi-bitifs et surtout une programma-tion intéressante.Mais les premières fausses

notes sont vite apparues.«Quelques semaines après l'ou- ,verture, le magistrat de la VilleAndré Hediger m'a montré leprojet de bail qu'il allait signerpour obtenir la location de notrelocal, raconte Frank-Olivier Hay.Je me suis vite rendu compte quenous nous étions fait arnaquer»Mais par qui? C'est là la particula-rité de cette histoire où tout lemonde se renvoie la balle.En été dernier, les frères Hay

négociaient avec le directeur du

Noga-Hilton, Eric Kuhne, pourobtenir la location du futurJazz'In. Une convention était si-gnée au mois de juillet Maisd'autres tractations, menées enparallèle et depuis de longs mois,avaient aussi lieu. Elles réunis-saient, d'une part, la SAdu GrandCasino (SAGC) de Nessim Gaonet, d'autre part, la Ville de Genè-ve, par le biais de la Société d'ex-ploitation du casino de Genève(SEGCA), présidée par AndréHediger. Objectif pour la Ville:obtenir de nouveaux locaux ausous-sol de l'hôtel pour y agran-dir son casino et y doubler lenombre de bandits manchots. Lelocal du Iazz'In faisait partie dupaquetA partir de là, chacun joue

-Le site de Compesières fait l'objetd'une mise au concours

l'étonnement André Hediger:«Nous ne savions pas que leIazz'In avait signé quelque cho-se.» Eric Kuhne: «Quand j'ai si-gné avec le Iazz'In, il n'était pasquestion pour la SEGCA demettre la main sur ce local. Je nesavais pas qu'elle négociait aveclaSAGC.»

Le risque de tout J1E!rdreDifficile de croire, dans les

deux cas, que la communicationait pu passer aussi mal. Toujoursest-il que la SAGC a tenté de rési-lier la convention qui la liait auIazz'In. «Nous avons fait recours,explique Cédric Hay. LeTribunaldes baux et loyers a momentané-ment interdit à la société de Nes-

En première ligne du réaménagement du centre historique de la commune de Bardonnex, la vieille fermesera transformée en école. Les architectes choisiront-ils de la rénover ou, plus radicalement, de la raser?

Amoureux des vieilles

'pierres, attention! Si vousaimez le site de Compe-sières, son château, son

église, son cimetière et sa vieilleferme désaffectée, profitez de lafin de l'hiver pour en admirer lescontours et pour vous faafilerdans ses méandres enneigés; Lacommune de Bardonnex a en ef- ,.fet lancé officiellement hier unconcours d'architecture pour ré-aménager le cœur civique, sco-laire et culturel de la commune.En première ligne: la ferme, dansle prolongement immédiat duchâteau, dépourvue de sa voca-tion agricole depuis dix ans. Elleabritera, après transformation oudémolition, des salles de coursafin de désengorger l'école pri-maire actuelle, située dans le sitede Compesières, et qui, avec ses8 classes, devient trop étriquéepour recevoir un nombre crois-sant d'élèves.Les 12 architectes, qui ont déjà

été' choisis par les organisateursdu concours - le lauréat sera dé-signé le 20 mai prochain - de-vront, préalablement à toute es-quisse, répondre à la questionsuivante: faut-il transformer oudémolir la vieille bâtisse? La Mai-rie de Bardonnex avait requisl'année dernière l'avis de la Com-mission des monuments et dessites (CMNS), le centre de Com-pesières étant inscrit au patrimoi-ne national. La CMNS ne s'étaitpas opposée à la solution radica-le, estimant que l'ouvrage n'avaitpas un intérêt architectural ouhistorique qui justifiât une res-tauration à tout prix.

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Qu'adviendra-t-i1 de la vieille ferme située à proximité du châteaude Compesières?

La présence de cette ferme -certaines parties datent du XVllesiècle mais des transformationsl'ont un peu dévalorisée - auxabords du château du XVe siècleest assez iconoclaste, il est vrai.Tout comme la proximité de

DANIEL WlNITREGG

l'école 1900 et de l'église, agran-die il y a 150ans. L'enchevêtre-ment des siècles offre à l'œil unensemble dépourvu d'une gran-de pureté architecturale maisnon de charme. Cette «anarchie»de style pourrait se prolonger par

l'érection d'un bâtiment contem-porain en lieu et place de la fer-me, comme ne l'exclut pas le pré-sident du jury, Denis Dubois-Fer-rière. De même qu'il n'est pas ex-clu, souligne Jean-François Ma-but, adjoint au maire de Bardon-nex, de conserverles.zieux murspour préserver le cadre actuel.En plus de l'affiéiî~ieirient de

la ferme, celui de son environne-ment immédiat est égalementmis au concours. Ainsi la liaisonentre les deux écoles, la créationdélicate d'un parking ou encorela transformation de bâtimentsagricoles pour y loger la paroisse- qui est propriétaire d'une partiedu domaine - reviendra aussi aulauréat, avec le devoir de préser-ver «le message historique du si-te» et de mettre le château en va-leur.

(oûtélevéJouissant d'un complexe de

grande valeur sur ses terres grâ-ce aux hasards de l'histoire, Bar-donnex entend consacrer d'im-portants moyens à cette rénova-tion. Entre 6 et 8 millions sontprévus à cet effet Or, avec unbudget de fonctionnement de 3,5millions de francs et un budgetd'investissement d'un million parannée, la commune disposed'une capacité financière parmiles plus faibles de Genève. Mais,comme le souligne M, Mabut,«notre situation financière estsaine et l'on espère une participa-tion du canton, voire de la Confé-dération».

Alexandra Deruaz

.-Sixkilomètres de câble doivent être poséspour approvisionner Reuters en électricité

La campagne a ses charmesmais aussi ses inconvé-nients. Le chantier du nou-veau centre de l'agence de

presse Reuters sur la communede Collonge-Bellerive en est unexemple, D'ici mi-1998, date ap-proximative du début de ladeuxième partie des travaux deconstruction, une tranchée de sixkilomètres devra être réaliséejusqu'à Chêne-Bourg pour y ins-taller un câble électrique bran-ché à 18 000 volts. Ce filin relierale poste de transformation des

Services industriels de Chêneaux nouveaux bâtiments de Reu-ters, soit une distance de six kilo-mètres, et permettra d'augmen-ter considérablement l'approvi-sionnement en énergie dans larégion. Le coût de l'opérationn'est pas encore connu, l'étudedu projet n'ayant pas encore dé-marré.«Cette arrivée de courant sup-

plémentaire n'est pas destinéeaux habitants de la commune quin'en ont pas la nécessité maisuniquement au centre Reuters»,

précise jean-Iacques Couchepin,chef de l'information aux Ser-vices industriels. Il faut préciserqu'avant son déclassement, iln'était pas prévu de faire de cesterrains une zone industrielle.Son approvisionnement en éner-gie doit donc de toute façon êtreadapté à ses besoins futurs. D'au-tant plus que la zone artisanalesituée juste à côté de Reuters estdestinée également à se dévelop-per par la suite et donc à consom-mer davantage de courant

Anton Vos

sim Gaon de signer un bail avecla vm-.

La situation est pour le mo-ment bloquée. André Hedigercompte bien obtenir ce local pourses bandits manchots. Mais lesmagistrats de la Ville ne sont pasunanimes. «Nous pourrions ima-giner une solution qui permetteau Iazz'In de rester et de fournirainsi une animation musicale aucasino», glisse Pierre Muller.Toujours est-il qu'une solutiondoit être trouvée, La Ville doit eneffet se mettre d'accord avec lasociété de Nessim Gaon. Aurisque de fournir un prétexte àl'Etat qui a déjà, en automne der-nier, menacé la Ville de lui retirerson droit d'exploiter le casino.

Christian Bernet

A FAIT son marché de Riveet bu son café avec des culti-vateurs.Au bar, se tenait aussi un

agent de ville.Ce qui autorisa l'un des

maraîchers à lui servir unesalade:- On devrait vous mettre à

l'AI, ça nous coûterait moinscher.Il y avait aussi un avocat,

N G., qui offrait gratuite:ment ses conseils.Comme ses auditeurs

s'étonnaient, il les rassura:- Je ne suis pas obligé de

vous mentir, vous n'êtes pasdes clients ...

Courses en montagneProgramme 1997l:a section genevoise du Clubalpin suisse (CAS) vient de sortirson nouveau carnet de coursespour 1997. Avec l'alpinisme, lavarappe, le ski alpin, le ski derandonnée, le ski de fond, la ran-donnée pédestre et les raquettesà neige, ce sont au total plus de300 courses qui sont program-mées toute l'année. Il faut ajouterà cette liste des sorties plus ins-tructives sur des thèmes tels quela géologie, la botanique ou lamycologie. Pour les renseigne-ments ou pour se procurer le car-net, téléphoner au 321 65 48 lemardi entre 9 et 13 heures ou levendredi entre 15et 19 heures.(AVs)

InformatiqueIomega s'installe à Genève

la société informatique américai-ne Iomega a déplacé de Fribourg-en-Brisgau à Genève son quartiergénéral pour l'Europe, l'Afriqueet le Moyen-Orient. Elle indiquevouloir recruter 40 à 50 per-sonnes sur le marché local du tra-vail. la Promotion économiquegenevoise a facilité l'implanta-tion de la société. Iomega s'estinstallé en 1992 enAllemagne,son principal marché européen.la taille de Fribourg-en-Brisgauet l'environnement économiquelocal se sont cependant révélésdifficiles. C'est pourquoi la socié-té a décidé de son transfert àGenève, où elle occupe deslocaux provisoires. lorsque sonimplantation sera terminée, elleemploiera une centaine dé per-sonnes à Genève. (ATS)

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