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LE JOURNAL DE L’ACADÉMIE DE CRÉTEIL n° Spécial décembre 2013 Partenariat École Entreprise La formation professionnelle : une voie de réussite et d’excellence De la découverte des métiers à la formation d’adultes, des projets innovants pour valoriser la formation professionnelle Dossier thématique

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Le journaL de L’académie de créteiL

n° Spécial décembre 2013

Partenariat école

EntrepriseLa formation

professionnelle : une voie de réussite

et d’excellenceDe la découverte des métiers

à la formation d’adultes, des projets innovants pour valoriser

la formation professionnelle

Dossier thématique

éditorialpar Florence robineRectrice de l’académie de Créteil

La formation professionnelle : une voie de réussite et d’excellenceDans le prolongement de la récente création du conseil national éducation

économie (C.N.E.E.), le numéro spécial que vous tenez entre les mains traduit l’importance que revêt pour notre académie la qualité de la relation entre le monde de la formation et celui de l’économie. La tenue récente sur notre territoire de la « semaine école – entreprise » très riche en initiatives de toutes natures montre combien tous les acteurs sont convaincus de l’importance de ce travail en commun.

L’Éducation nationale souhaite s’inscrire dans une étroite collaboration avec son environnement économique pour moderniser ses formations et mieux anticiper les évolutions technologiques et organisationnelles qui impactent et impacteront les emplois d’aujourd’hui et de demain :

- c’est l’intérêt des jeunes et de leur famille, de bénéficier de formations qualifiantes qui débouchent sur des emplois pérennes et les préparent aux mutations à venir ;

- c’est l’intérêt des salariés et des demandeurs d’emploi de développer leur employabilité sur un marché du travail toujours plus exigeant ;

- c’est l’intérêt des entreprises et des organisations qui ont besoin pour développer leurs activités, de salariés compétents et capables de s’adapter aux indispensables évolutions ;

- c’est l’intérêt de notre pays de disposer de femmes et d’hommes, citoyens responsables mais aussi acteurs du redressement économique et doués d’initiatives pour bâtir une société de la connaissance et de l’innovation.

Si les relations entre la sphère de la formation et la sphère socio-économique sont anciennes, force est de constater qu’elles n’ont pas toujours été fructueuses et constructives car trop souvent marquées par l’incompréhension et les préventions réciproques qu’il est de notre devoir de dépasser.

C’est ainsi que l’école de la République prendra toute sa place et, fidèle à sa mission, contribuera à satisfaire les besoins individuels et collectifs en matière de formation professionnelle.

Pour ce faire, nous devrons inscrire notre réflexion et notre action dans une logique de parcours tout au long de la vie qu’il faudra sécuriser grâce à un accompagnement multiforme et individualisé (information, conseil, orientation, formation, validation des acquis, etc...) dans des organisations plus souples (mixité, modularisation, etc...) aussi adaptées que possible, dans le temps et dans l’espace.

Les différents témoignages de cette revue montrent à la fois le savoir-faire de notre académie en la matière mais aussi notre volonté et notre capacité ainsi que celles de nos partenaires de se mettre au service de tous les publics, pour chacun et pour tous, pour une formation professionnelle de qualité. Celle-ci, souvent décriée, méprisée ou ignorée, est pourtant la condition indispensable à la qualification et à l’insertion professionnelle de tous afin « que personne ne reste sur le bord du chemin ».

Je suis convaincue que nous parviendrons à atteindre cet objectif grâce à notre capital d’expériences, de savoir-faire et de motivation.

Je vous souhaite une bonne lecture ainsi que d’excellentes fêtes de fin d’année.

retrouvez Regards croisés sur l’éducation en ligne sur www.ac-creteil.fr

Directeur de la publication : Florence Robine, rectrice de l’académie de Créteil, chancelière des universités. Interviews, reportages et photographies : Patricia Thoraval, service communication, Délégation à la formation professionnelle initiale et continue. Rédaction : Patricia Thoraval, Alain Tonnelier,

Daniel Toutan, Anne-Marie Vaupotich. Responsable éditoriale : Patricia Thoraval. Conception et réalisation graphiques : Mouse Design by Pascal Blua. Impression : Impression Directe. Crédits photos : Dafpic - DR.

ISSN : 2118-4143.

P3 Découverte Des métiers et orientation

P3 • L’école vers l’entreprise- Rallye inter-entreprises : visite d’une classe à la RATP

- L’action des ingénieurs pour l’école (IPE) : visite de la centrale thermique d’EDF à Vitry-sur-Seine

P5 • L’entreprise vers l’école : présentation, tutorat, parrainage

- L’action des conseillers de l’enseignement technologique (CET) - AFDET

- Le Tour des France des métiers de la métallurgie – UIMM

- Les Mini entreprises en Seine-et-Marne

P9 • Les professeurs en entreprise- Croissance responsable : les professeurs en stage d’immersion

P10 L’entrePrise Partenaire De L’aLternance

P10 • Développement de la filière audiovisuelle : Radio France et le lycée Suger

P11 • Apprentissage : APOGEI 94 et le CFA académique

P12 • Contrat de professionnalisation - formation des demandeurs d’emploi : La Poste et le réseau des Greta

P13 Formation continue Des aDuLtes - Compétences clés : Elior Restauration et nos Greta

- Validation des Acquis : l’ANFH et le CAVA

P15 certiFication - La construction des référentiels (le CAP Glacier)

P16 La semaine écoLe entrePrise - Actions des établissements

- Convention 100 000 entrepreneurs

- Medef 94 : les professionnels parlent de leurs métiers

P20 ressources

SoMMairE

3I n° Spécial I décembre 2013 I  Partenariat Ecole Entreprise 

découvErtE dES MétiErS Et oriEntation Découverte

l’école vers l’entreprise

le parcours de découverte des métiers et des formations

Les questions d’orientation au collège , et plus particulièrement en fin de 3ème , 2ème et Terminale sont déterminantes pour l’avenir des jeunes. Le choix de la voie professionnelle est encore trop souvent un choix par défaut, sans réelle motivation de la part de l’adolescent. Pour transformer cette orientation en un choix construit et déterminé, un grand nombre de démarches et de dispositifs sont proposés pour faire découvrir les métiers et les formations, par de nombreux acteurs qui œuvrent avec conviction auprès des élèves et des établissements scolaires.Parmi eux, les ingénieurs pour l’école, et les conseillers de l’enseignement technologique, proposent des conférences, des visites en entreprises, et toutes sortes de dispositifs originaux pour informer sur les métiers pour permettre aux élèves une meilleure connaissance des voies possibles et une ouverture sur le monde économique.

le club des partenairesLe club des partenaires, fédération de partenaires du monde socio-économique développe des actions autour de la découverte professionnelle afin d’améliorer l’information des équipes éducatives et des élèves sur le monde professionnel.

Actuellement 69 partenaires proposent près de 350 offres : visites, stages, interventions de professionnels en classes, participation à des forums, concours, kits pédagogiques...

Durant l’année scolaire 2012/2013, plus de 3 500 actions ont été réalisées dans l’académie qui ont concerné plus de 35 000 élèves.

Le site internet www.clubdespartenaires.fr répertorie l’ensemble de ces actions pédagogiques.

Le club des partenaires, par son ouverture sur le monde de l’entreprise permet de renforcer les connaissances sur le monde du travail et la représentation des métiers pour guider les jeunes dans l’élaboration de leur projet personnel et professionnel.

introduction Sous la conduite du Dafpic (délégué académique à la formation professionnelle initiale et continue) , la cellule académique relations École / Entreprise (CAREE) coordonne les acteurs du développement partenarial : elle regroupe le CSAIO (service académique de l’information et de l’orientation), les conseillers à l’enseignement technologique (CET), les ingénieurs pour l’école (IPE), les conseillers en formation continue (CFC), la MAPIE (mission académique pour l’innovation pédagogique), et le club des partenaires.Tous participent à la conception, à la mise en place, au suivi et au développement d’actions innovantes dans une perspective de formation professionnelle tout au long de la vie.

5 Catalogue 2013-2014

RC : Mme Yasmina Tall, vous êtes principale du Collège Poincaré à la Courneuve. Qu’est ce qui vous a amené à participer à ce rallye inter-entreprises ?

Mme Yasmina Tall La participation à cette opération constitue un des volets du PDMF (parcours de découverte des métiers et formations) du collège. Le choix a été fait de proposer ce projet en priorité aux élèves de 4ème puis de 3ème afin d’enrichir leurs connaissances sur la diversité des métiers possibles et sur le tissu économique local.

L’objectif principal est de mobiliser les élèves de 4ème sur leur projet d’orientation avant l’année de décision en 3ème.

L’organisation des visites en petits groupes, accompagnés d’un professeur a permis aux élèves, non seulement de se rendre compte qu’il existait une diversité et une richesse d’entreprises sur ce territoire, mais aussi des possibilités étendues d’exercice d’un même métier.

En effet, les personnels qui ont accueilli nos

collégiens ont pris longuement le temps de leur expliquer les études nécessaires, leur parcours scolaire, les horaires, les rémunérations, les possibilités d’évolution, les avantages et les inconvénients de leur métier.

Cette initiative a également permis de favoriser des rencontres et des échanges constructifs entre les acteurs de l’entreprise et ceux de la communauté éducative.

/rallye inter-entreprises : visite d’une classe à la ratP

5 Collège Poincaré à La Courneuve

4 Partenariat Ecole Entreprise I décembre 2013 I n° Spécial I

RC : Madame Laure Bonneau, vous êtes enseignante en EPS et professeure principale en classe de 4ème. Vous avez emmené certains de vos élèves en visite à la RATP. Pourquoi avez-vous eu envie de vous investir dans cette opération ?

J’ai souhaité participer à cette opération, car il me semble important d’aider les élèves à découvrir les métiers et les possibilités de carrière professionnelle. Tous n’ont pas encore fait de choix, et cette phase d’orientation est difficile pour eux. Ils ont une représentation des métiers assez limitée, et je pense que c’est une bonne occasion de faire découvrir des voies auxquelles ils n’auraient pas pensé.

J’ai pu accompagner un petit groupe de seulement 4 élèves de 4ème dans un dépôt centre de Bus de la RATP. Avec une petite dizaine d’élèves venant d’autres établissements, nous avons été accueillis par un responsable de l’entreprise qui se prête régulièrement à cet exercice. Il a présenté les différents métiers : conducteur, mécaniciens, personnels chargés de l’entretien, chauffeurs. Nous avons également visité les ateliers et échangé avec les chauffeurs. Les élèves étaient intimidés. Cette visite était très intéressante et enrichissante pour moi et pour les élèves.

J’ai par ailleurs également pu faire participer d’autres élèves à une conférence donnée par un collaborateur d’Air France, suivie d’une visite à l’aéroport Charles de Gaulle et au salon du Bourget.

J’ai cependant un regret : il serait plus profitable de pouvoir faire bénéficier chaque élève de plusieurs visites, pour qu’ils puissent avoir un panorama plus large des possibles. Tous les élèves qui s’étaient inscrits n’ont pas

pu aller visiter cette entreprise, et d’autres qui auraient voulu voir des entreprises du bâtiment n’ont pas pu le faire non plus. Mais le manque de temps, de moyens (il faut pouvoir affréter un car pour les déplacements) nous limite le champ de l’exploration.

RC : Anestrajh Anantharajah , vous êtes élève de 3ème. L’an dernier, vous avez participé à la visite à la RATP avec Mme Bonneau. Que vous a t-elle apportée ? Étiez-vous satisfait ?

J’ai visité la RATP l’an dernier avec mon professeur principal et quelques autres élèves de ma classe. En fait, initialement je voulais devenir athlète de haut niveau, mais j’étais assez indécis et je n’avais pas forcément le niveau pour réaliser ce projet.

Je me suis inscrit aux portes ouvertes de cette entreprise. D’autres élèves auraient aussi voulu y aller, mais tous n’ont pas été retenus pour la visite.

J’ai été intéressé par le métier de conducteur de bus, nous avons parlé avec un chauffeur qui nous a parlé de ce qu’il faisait. Ça m’a donné l’envie de peut être m’orienter vers un lycée professionnel pour préparer le diplôme qui me permettra de devenir chauffeur.

Je vais devoir choisir dans les mois qui viennent.

R C : Bruno Rouyer et Thierry Borne, vous êtes tous deux ingénieurs pour l’école. Quelle est exactement votre mission ?

Bruno Rouyer : cadre chez EDF

Pour l’entreprise, le détachement d’un salarié est un investissement qui vise à faire connaître ses différents domaines d’activité, ses métiers et ses besoins en recrutement. Toutefois, dans la mesure où l’IPE est mis à disposition de l’Éducation nationale, une part importante de son activité n’a aucun lien avec son entreprise d’origine. Le recrutement dans les filières de l’énergie passe par une information très en amont, dès le collège, pouvant déboucher sur une orientation des élèves vers les voies professionnelles ou générales en fonction des métiers visés : Lycée STI 2D, lycée pro (techniques) ou généralistes (commerciaux).

La convention de partenariat entre EDF et l’académie de Créteil vise notamment l’information des acteurs du monde éducatif sur les évolutions du secteur de l’énergie. Les métiers d’EDF sont méconnus, et se rendre dans les unités pour y rencontrer des professionnels peut susciter des vocations chez les élèves, sachant que l’essentiel du recrutement concerne des métiers techniques.

Dans ce cadre, j’ai organisé différentes actions de découverte de l’entreprise l’an dernier, dont une conférence sur la transition énergétique présidée par l’ancien recteur Marois et animée par M. François Buttet, délégué régional du groupe EDF en Ile de France, à laquelle ont participé une cinquantaine de personnes de l’académie .

Il faut noter également le Pôle de formation en maintenance nucléaire de Montereau-Fault-Yonne : un partenariat de plus de 15 ans, visant à maintenir et développer une formation initiale et continue de haute qualité aux métiers de la maintenance nucléaire qui comprend 5 centres nationaux de production électrique (CPNE) du

/l’action des ingénieurs pour l’école (iPE) : visite de la centrale thermique d’EdF à vitry-sur-Seine

l’expertise de salariés au service de l’éducation

nationale : les ingénieurs pour l’école (iPE) – EdF : un exemple concret de partenariat étroit depuis plus de 15 ans.Les ingénieurs pour l’école sont des salariés de grandes entreprises détachés auprès de l’Éducation nationale avec pour principale mission la mise en relation de l’école et des entreprises. Leur mission est de faire découvrir la réalité des métiers et du monde économique aux élèves en vue de leur orientation professionnelle. L’association des ingénieurs pour l’école se veut une entreprise citoyenne qui s’occupe de l’éducation des jeunes et de leur formation. Le but poursuivi : rapprocher deux mondes qui s’ignorent et lever les idées reçues et a priori, faire connaître les métiers et leurs réalités.

rallye-inter-entreprises : l’ancrage territorial de la découverte des métiers

Dans le cadre de la recherche de cohésion et de rencontre entre les jeunes et les entreprises, Plaine Commune Promotion et la communauté d’agglomération ont créé en 2001 le dispositif : Le Rallye-inter-entreprises. L’objectif est d’apporter aux jeunes une meilleure connaissance du tissu économique local grâce aux visites d’entreprises du territoire. Ils sont ainsi initiés aux attentes et exigences du monde de l’entreprise, la variété des secteurs et des parcours de formation possibles.En février 2013, une très forte mobilisation des établissements scolaires et des entreprises de Seine Saint Denis a permis à plus de 2 300 jeunes la découverte d’entreprises et des métiers du territoire, une façon bien concrète de se trouver une vocation professionnelle.

5 Centrale thermique de Vitry-sur-Seine

5I n° Spécial I décembre 2013 I  Partenariat Ecole Entreprise 

côté d’EDF et des établissements de formation (lycées André Malraux et Gustave Eiffel, IUT de Sénart, Greta MTI 77). Le Pôle accueille 160 stagiaires par année scolaire- 2500 stagiaires depuis 10 ans, avec 100 % de réussite aux diplômes et 100 % d’insertion professionnelle dans la filière nucléaire.

Thierry Borne : cadre chez Air FranceMa mission c’est de promouvoir les métiers de l’aéronautique, de la logistique et du transport aérien, de l’entretien aéroportuaire, mais aussi les métiers connexes concernant la gestion (comptabilité, contrôle de gestion et audit) ou le commercial.

Des partenariats ont été mis en place avec de nombreuses entreprises, associations, fédérations qui participent à la mission d’information. L’objectif, c’est de développer le goût d’entreprendre, mieux faire connaître l’entreprise dans le milieu scolaire.

Nous organisons également des visites dans d’autres entreprises que la nôtre : Peugeot à Saint Ouen, TCR à Roissy, Aéroports de Paris à Roissy, Véolia à Villepinte, Dassault-Falcon au Bourget, EDF : dans les centres de production thermique ou nucléaire, EDF: dans les centres de distribution de l’électricité, ou dans les centres de relation clientèle pour rester dans le cadre du partenariat évoqué ici à titre d’exemple. Ces visites ont pour but d’expliquer aux enseignants et aux élèves la réalité du «terrain».

B.R. : Ces visites durent une demi-journée Lorsque les unités d’EDF ne sont pas accessibles par les transports en commun, l’entreprise finance fréquemment le transport en cars des élèves ; Pour les visites qui ne concernant pas EDF, nous essayons de trouver des solutions de transport via les directions des services départementaux.

En amont, j’interviens dans les classes pour « contextualiser » la visite, faire découvrir l’ensemble de l’activité et des métiers du groupe EDF.

Le choix de l’établissement s’effectue le plus souvent via les IEN (inspecteurs de l’éducation nationale) – Frédéric Laigle, Jean Christophe Pontier ou Philippe Maillot.

Quelques intervenants d’entreprises sont

également sollicités pour aller dans les lycées ou les forums pour parler de leur métier.

L’an dernier, les unités d’EDF les plus visitées ont été celles du Centre de production de Nogent (200 élèves) et le centre de production thermique de Vitry (7 visites entre sept 2012 et mai 2013), sachant que les visites au profit des établissements scolaires ne se limitent pas à celles pilotées par l’Ingénieur pour l’école. Près de 275 élèves ont découvert la centrale de Vitry, ses métiers, l’importance de la production thermique pour les habitants de l’île de France et les formations qui y mènent. J’organise les visites en étroite collaboration avec Catherine de Simon, responsable de communication.

RC : Mesdames Catherine de Simon et Josiane Pinardi-Landon, vous êtes respectivement responsable de communication et responsable RH du Centre de Production Thermique de Vitry sur Seine. Quel est l’objectif de votre entreprise en proposant ces visites aux élèves ? Qu’attendez-vous comme retombées pour votre entreprise?

CdS : La transparence et l’accès à l’information liés à la production d’électricité sont des clefs pour l’acceptation durable de nos installations et pour l’avenir de nos métiers. Des conférences, des présentations des différents métiers et des visites de nos installations sont organisées tout au long de l’année pour partager les savoirs et les compétences auprès d’un public avide de connaissances. C’est également un moyen de gérer le vivier des recrutements.

RC : Quels sont les métiers, et filières que vous présentez ? Avez-vous des difficultés de

recrutement sur ces métiers ? Visez-vous plus spécifiquement une classe ? Un niveau d’études ou une «population» donnée d’élèves dans ces visites ?

J PL : Ce sont surtout les métiers techniques vers lesquels les jeunes ne se tournent pas facilement : électricité, automatismes, mécanique, chaudronnerie.

Nous cherchons donc à sensibiliser principalement des collégiens dans le cadre de la découverte de l’énergie, des lycéens et des étudiants en BTS ou DUT techniques (Bac+2), mais aussi des étudiants de l’enseignement supérieur.

Ces échanges permettent aux visiteurs de se faire une idée concrète des activités et des métiers, ils démontrent également que les filières présentées requièrent

des professionnels qualifiés et qu’elles sont porteuses d’opportunités d’emploi

R.C. Ces métiers sont le plus souvent très « masculins ». Cherchez-vous au travers de ces visites à faire venir des jeunes filles sur ces filières ?

J PL : Oui, d’ailleurs de plus en plus de jeunes filles intègrent les filières techniques.

Comment vos collaborateurs perçoivent-ils ces visites ? Qui de votre entreprise y participe ? Comment se déroulent-elles ?

CdS : Pour répondre précisément aux attentes pédagogiques de chaque groupe, le travail de préparation est important pour proposer un circuit de visite en adéquation avec le cursus des élèves ou étudiants concernés. Le chargé de visite est choisi en fonction du public concerné, car le visiteur attend un contact privilégié avec ce dernier qui lui fera partager son métier et sa passion, c’est donc une occasion de valoriser le salarié dans son activité au quotidien. Les salariés concernés sont très impliqués dans ces actions.

R C : Depuis combien de temps avez vous mis en place ces dispositifs ? Quels retours avez-vous des élèves, des équipes éducatives ?

CdS : En ce qui nous concerne, localement depuis 3 ans date de notre arrivée sur le site. Les retours des visites sont très positifs et soulignent la grande disponibilité des interlocuteurs du site. La découverte de la centrale par les jeunes leur permet de comprendre le rôle essentiel de ce moyen de production flexible et réactif.

5 Les élèves en visite à la centrale thermique

l’entreprise vers l’école : présentation, tutorat, parrainage/l’action des conseillers de l’Enseignement technologique (cEt) . aFdEt

M Christian Cilia – Conseiller de l’enseignement technologique

J’ai été nommé à cette fonction par le recteur, en raison de mon parcours professionnel et de mon réseau relationnel. Je suis président de l’AFDET 93 et président des CET 93 et 77 et mon expertise en tant qu’ancien commercial et libraire, puis ayant exercé dans le sanitaire et social est reconnue. Ma mission consiste à apporter mon concours aux actions d’information

Partenariat avec l’aFdEt et les cEtL’association française pour le développement de l’enseignement technique, vieille de plus de 100 ans (créée en 1901) a été fondée par 8 ministres persuadés de la nécessité de former les jeunes à l’enseignement professionnel. L’AFDET nationale comprend 46 sections, et 1 600 adhérents.

6 Partenariat Ecole Entreprise I décembre 2013 I n° Spécial I

sur les métiers en faveur des collégiens et lycéens. Mon action s’inscrit dans le parcours de découverte des métiers et des formations proposées aux élèves, afin de leur permettre l’élaboration de leur projet d’orientation scolaire et professionnelle.

J’interviens dans des sessions de 4 heures pour l’information et l’orientation sur les métiers en tension, dans les départements 77 et 93, dans les classes de collèges en 3ème, et en lycée pour aider à l’orientation vers les sections professionnelles. J’interviens également dans les différentes Segpa et prépa professionnelles de la 6ème à la 3ème.

Je me déplace dans un établissement scolaire pour apporter aux élèves une information sous un mode ludique. Avec mon association, nous avons conçu une bande dessinée, qui montre les différents métiers dont je parle. Je me sers également de DVD des branches professionnelles présentant les métiers métiers exposés. Je fais environ 10 interventions par an auprès de plus de 500 élèves.

A la demande des inspecteurs en charge des spécialités présentées et après un premier contact avec l’équipe pédagogique, je travaille avec les enseignants, qui peuvent préparer mon intervention et travailler sur les métiers présentés : aérien, restauration, ingénieurs, métallurgie, santé, moteurs et cycles, énergie, propreté, logistique…

L’important pour moi , est de casser les préjugés et représentations erronées de ces métiers qui n’attirent pas toujours, et de les valoriser. L’objectif est également de faire penser à des options auxquelles les élèves n’ont peut être pas pensé.

Je me sers de fiches techniques, mais surtout de cette BD éditée par l’AFDET, créée par l’école de création de la BD et des élèves de l’école d’imprimerie.

Je travaille en étroite collaboration avec des entreprises qui ont des besoins en recrutement ou pour lesquels les métiers ont une image peu valorisée : par exemple, je présente les métiers des cycles et motocycles, qui offrent d’importants débouchés à l’étranger, et pour lesquels la pratique de l’anglais est valorisant. Ça, les élèves ne le savent pas toujours.

Quand je parle de ces métiers, et des formations qui peuvent y mener, ça ouvre des horizons nouveaux !

R C : Les caravanes de Pro Pulsion Tour se sont arrêtées la semaine dernière dans deux établissements de la région melunaise. Pouvez- vous nous parler de cette initiative originale ?

Gilbert Gotmann– UIMM

Pour l’ultime étape de son tour de France, initié en octobre 2011 par l’UIMM (Union des Industries et Métiers de la Métallurgie), en partenariat avec le Ministère de l’Éducation nationale, le Pro Pulsion

Tour a arrêté ses caravanes à Melun pour aller à la rencontre des collégiens les 28 et 29 novembre dans deux établissements de l’agglomération, avant de consacrer la journée du samedi 30 novembre à l’accueil du grand public, à la Cartonnerie de Dammarie-les-Lys.

L’objectif est clair : sensibiliser et intéresser la population (scolaires, parents d’élèves, enseignants et demandeurs d’emploi) aux réalités du monde de l’Industrie et à ses

métiers, au travers d’une expérience ludique et pédagogique unique.

R C : En quoi consistent exactement ces caravanes ?

G.G. : Deux caravanes spécialement aménagées permettent d’intéresser les jeunes et leurs enseignants à la réalité de l’Industrie et aux perspectives professionnelles qu’elle offre, en leur faisant vivre une expérience innovante autour des métiers de l’industrie, au travers d’exemples concrets et d’une expérience originale s’articulant autour de 2 animations : - La découverte d’une Cité industrielle sur des écrans tactiles.- Le jeu «Drive for Success» qui permet de découvrir en s’amusant les métiers des industries technologiques.

Ces animations sont complétées dans les établissements scolaires, par un temps d’échange avec des professionnels de l’Industrie et de la formation industrielle (professionnels d’entreprises et du Centre de Formation d’Apprentis de l’Industrie CFAI) et pour la journée grand public d’un mini forum où sont présents des professionnels de l’orientation (CIO, Éducation nationale), de la formation (CFAI, CFI...), et des entreprises partenaires.

R C : la tournée se terminait à Melun, pouvez-vous déjà faire un bilan de ces animations ?

G.G: Depuis le début de l’opération, la tournée a visité 112 villes, 141 établissements scolaires et se sont ainsi près de 23 000 élèves accompagnés de plus de 700 enseignants qui ont participé à cette expérience !

Enfin, il faut souligner que le Pro Pulsion Tour fait partie de la campagne de communication mise en place par la Branche de la Métallurgie pour faire connaître l’Industrie et ses métiers. Elle concrétise la mobilisation de l’UIMM et de son réseau territorial au service des besoins en compétences des entreprises industrielles. En effet, malgré un contexte difficile et une érosion continue de l’emploi industriel depuis plusieurs années, ces besoins sont estimés entre 80 000 et 100 000 personnes par an entre 2012 et 2020, d’après les études menées par l’Observatoire

Paritaire, Prospectif et Analytique des Métiers et des Qualifications de la Métallurgie et se caractérisent par une élévation du niveau de qualification.

R C : Monsieur Pierre Rossignol Sujobert, vous êtes principal du Collège le Grand Parc à Cesson. Vous êtes l’un des deux établissements Seine-et-Marnais , avec le collège Jacques Amyot de Melun, qui ont eu le privilège d’accueillir la caravane la semaine dernière. Qu’est ce qui vous a poussé à participer à cette aventure ?

P.R.S : J’ai été sollicité par l’inspectrice de l’information orientation , Madame Patricia Bloch (IEN IO), qui m’a proposé l’intervention de l’UIMM,

et je l’ai acceptée immédiatement. En effet, les élèves de nos établissements très favorisés, font très majoritairement des vœux d’orientation vers la Seconde générale ou technologique, même s’ils n’ont pas de projet professionnel défini. La pression sociale est forte, les familles ont encore une image assez négative des lycées professionnels et des métiers industriels et trop rares sont ceux qui choisissent cette voie par goût. Or, je pense que notre devoir est de confronter les élèves au monde professionnel, et de les informer sur toutes les voies de formation (dont même les intitulés ne sont pas attractifs), surtout quand elles peuvent offrir des perspectives d’embauche importantes.

Le parcours de découverte des métiers et des formations) permet aux équipes pédagogiques de s’investir dans ce projet, qui résulte d’une politique plus large de l’établissement. Nous

/le tour de France des métiers de la métallurgie – uiMM

5 Bande dessinée de l’AFDET

5 Les élèves devant la caravane Pro Pulsion Tour

7I n° Spécial I décembre 2013 I  Partenariat Ecole Entreprise 

/les Mini entreprises en Seine-et-Marne

avons donc des partenariats avec le CIRFA de Melun (forces armées), ou la fédération du bâtiment pour faire découvrir aux élèves toute la palette de métiers de ces branches.

Amener les adolescents par le biais du « serious game », et l’utilisation des technologies numériques à construire une ville industrielle, tabler sur leur goût pour les jeux vidéo pour leur faire découvrir les métiers de l’industrie, c’était une opportunité pour les élèves et leurs familles de casser leurs préjugés. Ensuite, la rencontre avec les professionnels qui sont intervenus à

l’issue du jeu, et qui ont présenté les métiers de l’aéronautique (Safran est implanté dans le secteur) a permis également de dépasser l’image passéiste de la branche. Ils ont découvert qu’on peut choisir la voie professionnelle et poursuivre en études supérieures, voire intégrer une grande école, et que la voie générale n’était pas le seul chemin. Ils ont pu prendre conscience des attentes des professionnels, et voir que les entreprises industrielles ont également besoin de comptables, d’administratifs, de vendeur et que les formations tertiaires pouvaient leur offrir des opportunités de carrière intéressantes.

R C : quels sont les élèves qui ont pu profiter de cette manifestation ?

P.R.S : L’ensemble des élèves de 3ème et de 4ème, soit environ 200 élèves, dont 160 environ directement concernés par la construction d’un projet professionnel. Ils ont ainsi eu une information qui leur permet un choix plus large et positif, et non une orientation par défaut. Mais la présence de la caravane, à l’américaine, dans la cour a également intéressé les plus jeunes, et

suscité leur curiosité et initié tout un travail sur l’orientation avec les enseignants.

L’implication des professeurs est également déterminante pour le succès de l’opération, qui a créé le « buzz » dans l’établissement. Des affiches étaient également présentes depuis début novembre pour annoncer l’évènement.

R C : Que va-t-il se passer après cet évènement ?

P.R.S : les élèves vont pouvoir poursuivre et approfondir leurs connaissances en consultant les fiches d’information et les brochures au kiosque Onisep en CDI. Les enseignants de toutes disciplines vont également exploiter les questionnaires remplis et travailler avec les élèves sur leurs choix et perspectives d’orientation.

Mon souhait à présent, c’est que cette information redescende au niveau des familles, que cela suscite l’échange et les discussions autour de l’orientation des enfants. Si l’opération a pu déclencher une ouverture d’esprit, une ouverture sur l’extérieur et permettre aux élèves d’être acteurs dans leurs décisions, ce sera une réussite.

5 Le serious game

les mini-entreprises en Seine-et-Marne : associer l’école et l’entreprise à l’émergence de l’esprit d’entreprise.L’association Entreprendre pour Apprendre (EPA) Ile de France (créée en 2006) promeut la création de mini-entreprises-EPA dans les collèges, lycées et CFA d’Ile-de-France ainsi que de Start Up-EPA dans les établissements de l’enseignement supérieur. Il s’agit d’entreprises réelles mais à but pédagogique. Un accord-cadre a été signé au niveau national avec le Ministère de l’Éducation nationale le 4 mai 2012 pour une durée de 5 ans. Les objectifs poursuivis par cette initiative originale sont de permettre aux jeunes scolaires (de la 4ème aux étudiants post-bac) de découvrir l’entreprise et son fonctionnement à travers une expérience concrète de production d’un bien ou d’un service, d’appréhender la démarche de projet facilitant la prise d’initiative et le goût d’entreprendre, et développer les aptitudes et compétences telles que s’informer, analyser, organiser, décider, réaliser, travailler en équipe...Le concours de l’EPA réside notamment dans la fourniture du guide et des supports pédagogiques(CD-ROM), le suivi de la mini-entreprise, l’organisation des championnats et la formation des enseignants au démarrage du projet.

R.C. Annexe du lycée Simone Signoret de Vaux-le-Pénil, Villepatour accueille des élèves en situation de handicap et propose une pédagogie adaptée et un cursus scolaire individualisé, au sein de classes à petits effectifs.

Avec son projet de places assises en supermarché, la mini-entreprise REPOSE TOI, a remporté en 2013 le « prix coup de cœur du jury » (catégorie Post 3ème) au salon départemental et surtout le « 1er prix de l’innovation » au niveau Régional.

RC : Salim, vous étiez PDG de la mini-entreprise, et avez donc participé au projet. En quoi consistait -il ?

Salim : Avec une douzaine d’élèves de 3ème et de CAP, nous avons imaginé ce service d’accompagnement et la mise en place de « points repos » dans les magasins notamment pour les personnes handicapées. Nous sommes très fiers d’avoir su défendre le dossier devant un jury

de professionnels et d’avoir remporté des trophées. Mais ce qui m’importe le plus, c’est le caractère utile de l’aventure : nous avons réussi à concrétiser, à installer ces coins repos au Carré Sénart et ils sont utilisés et appréciés.

RC : vous êtes actuellement élève en 1ère bac PRO MRCU, et en stage chez Carrefour Sénart, que vous a apporté ce projet ?

Salim : Cette expérience m’a aidé à progresser dans ma personnalité, car au départ j’étais très timide et j’ai pris beaucoup plus confiance en moi ; aujourd’hui j’arrive à mieux s’exprimer.

Monsieur Coutant , parrain de « repose toi » : J’ai accompagné cette mini-entreprise pendant 2 ans, et je suis heureux par cette action, d’aider les jeunes à s’insérer sur le plan professionnel et également d’œuvrer en faveur

5 Le salon de la mini-entreprise

5 M Coutant, parrain, Salim, M Ghys, professeur

8 Partenariat Ecole Entreprise I décembre 2013 I n° Spécial I

du handicap. Sénart, qui s’est emparé du concept de « Repose-toi » a déjà installé des bancs dans le magasin. Il est indispensable de valoriser le coin repos et qu’il montre à la fois vis-à-vis de la clientèle l’intérêt que leur porte le magasin, et également de mettre en évidence tout le travail effectué par des jeunes handicapés du lycée de Villepatour. Ce qui m’a frappé pendant ces deux années, c’est la volonté des jeunes d’aboutir, de se consacrer à fond au projet. Ils ont également gagné en maturité, dans la façon de se présenter et de parler de leur projet. Et ils ont réussi à convaincre aussi bien le Directeur du carré Sénart que les jurys !

RC : Avec la conception d’un « accroche béquille », la mini-entreprise NOVANI du collège Erik Satie à Mitry-Mory a remporté en 2013 le prix de l’Originalité catégorie collège au salon départemental, puis au salon régional : le 1er prix de la mobilité (toutes catégories confondues) et le 1er prix « Entreprendre Autrement » catégorie collège.

Madame Osset, en tant que principale du collège, quelles sont les raisons pour lesquelles vous encouragez cette année encore la création d’une mini-entreprise ?

Mme Osset : La mini-entreprise a pour les élèves un effet de mobilisation sur les apprentissages, de valorisation et de responsabilisation; on constate une véritable prise de confiance en eux-mêmes. Je tiens à souligner le fort investissement des professeurs, M. Glaziou et M. Boutouba, l’accompagnement de l’association EPA et de Nicole (marraine de la mini-entreprise).

RC : Amira, avec vos camarades de 3ème, Kenza, Beija, Killian, Ronan, Florent, Nassima, Tricia, Chloé, Inès, et aidés par votre marraine et votre professeur, M. Glaziou vous avez créé votre mini-entreprise « Teaminiday » , pourquoi ?

Amira, PDG : C’est le projet d’un jour, une seule journée pour récolter des fonds pour aider une association de personnes qui sont en difficultés, et qui ont besoin de gens qui sont là.

Nicole, marraine de la mini-entreprise : Le projet s’est construit autour des valeurs partagées exprimées par le groupe : respect, entraide, dynamisme, confiance, sérieux.

Accompagner une mini-entreprise, comme je le fais pour la 3ème année, me permet de partager mon expérience de la vie au travail et d’être au

contact des jeunes ; si je leur apporte sûrement quelque chose, je reçois surtout beaucoup, car ils ont plein d’idées.

M. Glaziou, professeur : « C’est la 5ème année qu’on se lance dans un projet de mini-entreprise ; on s’aperçoit que chaque année est tout aussi enrichissante du fait du projet qui change, qui évolue ou qui varie ; mais surtout aussi du fait des élèves, qui ne se comportent plus en tant qu’élèves mais en personnes plus responsables et un peu plus matures.

RC : Deux mois seulement après la création de « Teaminiday », cette expérience a-t-elle déjà changé quelque chose en vous ?

Les mini-entrepreneurs : La mini-entreprise c’est quelque chose de très bien, qui nous prépare vraiment au monde professionnel ; c’est intéressant, on a appris plein de choses .

Avant je n’avais pas du tout l’esprit d’équipe et c’est entrain de changer. J’apprends à travailler avec les autres et j’espère que ça va durer. On va parler tout au long de l’année à beaucoup de personnes et ça va nous aider à mieux parler plus tard ».

RC : Mme GALEAZZI, en tant qu’Inspectrice d’académie à la DSDEN 77, quel regard portez-vous sur ce concept de mini-entreprises dans votre département ?

Mme Galeazzi : Je trouve l’initiative particulièrement intéressante et originale et apporte mon soutien renouvelé aux établissements qui proposent aux équipes pédagogiques et aux élèves de se lancer dans l’expérience. Je dois également souligner l’appui du Conseil général à ce dispositif, sans qui le dispositif ne serait pas autant développé dans notre département.

R.C. : Monsieur Gérard Eude, vous êtes vice-président du Conseil général chargé du développement économique et des grands projet d’aménagement, et président de Seine et Marne Développement. Vous accompagnez la création de mini-entreprises dans les établissements scolaires de votre département. Pouvez-vous nous dire vos motivations ?

GE : Dans le cadre de son projet éducatif départemental, le Collège du 21 ème siècle, le Département de Seine-et-Marne impulse, encourage et soutient les actions contribuant à une meilleure information des collégiens sur les métiers et les filières d’orientation.

Dans cet esprit, le Département et son agence de développement économique, Seine-et-Marne Développement, ont considéré que l’approche très concrète proposée par le dispositif des mini-entreprises était tout à fait pertinente. En

accord avec la DASEN, nous avons donc sensibilisé et mobilisé les équipes éducatives pour inciter la mise en place du dispositif au sein des collèges du département.

RC : quel soutien effectif apportez-vous à ce projet ?

G E : Pour permettre la création et le suivi des nouvelles mini-entreprises, Seine-et-Marne Développement soutient financièrement l’association « Entreprendre pour Apprendre Ile-de-France ». Ainsi, depuis 2009 leur nombre est ainsi passé de 7 à 40 en 2013, ce qui représente un tiers des mini-entreprises d’Ile de France. Fort de ce succès et de l’engouement suscité par ce dispositif au sein des établissements, et de l’implication des partenaires, le Département et Seine-et-Marne Développement organisent depuis 2010 le « salon départemental de la mini-entreprise en Seine-et-Marne »,

C’est au cours de ce salon que sont décernés les prix départementaux aux mini-entreprises les plus méritantes. L’objectif du salon est de mettre en avant le travail réalisé sur l’année, et de préparer les élèves au championnat régional en les faisant participer à un salon professionnel. C’est ainsi que depuis 4 ans, plusieurs mini-entreprises de notre département ont remporté divers prix au championnat régional, dont le lauréat a représenté l’Ile de France au Championnat National. L’an dernier, le salon a accueilli 139 mini-entrepreneurs et 60 enseignants accompagnateurs (29 Mini-Entreprises) ; 470 élèves visiteurs et 46 enseignants accompagnateurs.

5 Les créateurs de Teaminiday

5 Les lauréats du concours départemental

5 L’espace « Repose-toi » à Carré Sénart

9I n° Spécial I décembre 2013 I  Partenariat Ecole Entreprise 

les professeurs en entreprise

R C. : Quels sont les objectifs poursuivis par votre Fondation en proposant des stages d’immersion aux enseignants ?

Monsieur Christian Poyau , Président de la Fondation Croissance Responsable

Mme Béatrice Taupin – Responsable des stages au sein de la Fondation

C’est en travaillant sur l’ascenseur social avec des élèves et leurs professeurs dans le cadre d’un groupe de travail de la Fondation que nous avons eu l’idée de stages en entreprise pour les professeurs qu’il nous semblait important de sensibiliser au monde économique environnant.

Nous souhaitions profiter de notre réseau d’entreprises partenaires * pour permettre au monde éducatif et à celui de l’entreprise de mieux se connaître, de faire tomber les idées fausses ou les appréhensions qui peuvent exister des deux côtés, et ouvrir les portes de l’entreprise aux enseignants et conseillers d’orientation.

L’objectif est que ces derniers puissent en appréhender concrètement le fonctionnement et l’organisation, les métiers, repérer certains parcours professionnels… L’idée est aussi de favoriser, chaque fois que possible, la poursuite de partenariats entre l’enseignant, l’établissement scolaire et l’entreprise, afin de favoriser par exemple la recherche de stages pour les jeunes.

Plus de 100 entreprises, dont Air France, Aon, ATF Gaia, Axelliance, Babyloan, Bernard Controls, BNP PARIBAS, Challancin, Coface, Companeo, Danone, Econocom, Eficium, GDF Suez (CHP), Gigaset Communications France, Huggy, Infhotep, Maplaceencrèche, Muzeo, Nestlé France, NILE, Open, PMP, PMU, Serviclean, SPP Propreté, Safran, Occurrence, Scotto & Associés…

R.C. : La première expérimentation s’est déroulée au cours de l’année scolaire passée. Quel bilan pouvez-vous en tirer ?

B.T : en effet, l’expérience menée pour la première année en 2012-2013 s’est révélée très enrichissante pour les deux « mondes ». Nous avons pu accueillir l’an dernier 3 sessions, plus de 100 enseignants au total, dont une soixantaine venant de l’académie de Créteil, grâce à l’action très soutenue de Mme Anne Marie Hazard-Tourillon , IA IPR (inspectrice d’académie- inspectrice pédagogique régionale) Nous avons d’ailleurs organisé un retour d’expérience solennel, qui a eu lieu sous la coupole de l’académie française au mois de mai 2013, où tous les bénéficiaires du projet ont été invités à témoigner. Cet événement présidé par le chancelier Louis de Broglie, qui a félicité l’académie de Créteil pour son engagement dans l’esprit d’entreprise, a été le point d’orgue du dispositif.

Nous renouvelons donc le projet cette année, avec près d’une centaine d’enseignants des trois académies d’Ile-de-France (Créteil, Paris et Versailles) partenaires du dispositif, qui vont partir à la découverte du monde de l’entreprise. Soixante professeurs de l’académie de Créteil sont inscrits à la session d’automne.

R.C : Mme Anne Marie Tourillon, pouvez vous nous dire concrètement comment se passent ces stages et ce qu’ils apportent aux participants ?

AMT : Le programme a été conçu par la Fondation en 3 temps successifs et non consécutifs : une demi-journée collective de sensibilisation à l’environnement économique, à l’organisation des entreprises et à l’emploi, puis trois jours d’immersion en entreprise organisés « sur mesure » avec chaque entreprise. Cette immersion se déroule dans un délai de deux à trois mois après la demi-journée de sensibilisation. Au programme, rencontres avec les salariés de différents services (Production, Commercial, Ressources Humaines, Direction, Communication…), découverte des métiers, participation aux réunions, etc. Enfin, une demi-journée en groupe dédiée au retour d’expérience. Pour cette première édition, l’académie de Créteil a été en pointe du dispositif, avec plus de 60 enseignants partis en stage.

C’est un apprentissage réciproque enrichissant

pour les deux parties. En effet, au-delà de la première surprise de découvrir un enseignant dans un autre cadre que l’école, les salariés sont également ravis de pouvoir échanger avec lui sur son métier et d’en comprendre les difficultés et les richesses. Nous avons collecté les bilans réalisés par les participants pour analyser les effets de cette immersion.

R.C. : Monsieur Thomas Goussu, vous êtes professeur d’histoire-géographie en Seine-et-Marne, et avez fait ce stage l’an dernier. Quelle a été votre motivation pour vous inscrire dans ce dispositif ?

THG : Avant tout la curiosité, vertu que j’appelle de tous mes vœux auprès de mes élèves. Je suis très souvent professeur principal, et à ce titre, il m’a paru intéressant de pouvoir parler à mes élèves des métiers avec une meilleure vision de l’entreprise. Je voulais également en savoir plus également sur la formation continue.

RC : Vous avez fait ce stage chez Safran à Villaroche, en Seine-et-Marne. C’était votre choix ?

THG : non, nous ne choisissons pas l’entreprise

d’accueil, c’est la limite de l’exercice, même si je comprends que ce ne doit pas être facile à organiser, tant du point de vue de la logistique que des choix des entreprises. Mais pour moi, ce choix a été plutôt réussi : le secteur d’activité de l’aéronautique est un de mes centres d’intérêt, et la découverte de l’unité qui produit des moteurs d’avion a participé de la réussite du stage.

RC : comment se sont passés ces trois jours dans cette entreprise ?

THG : C’est une expérience intéressante, même si elle reste très lacunaire. C’est très court et très long à la fois, c’est un stage d’observation, on passe de services en services, on rencontre beaucoup de professionnels différents, et même

si on ne fait rien de concret, c’est plutôt fatigant. Safran, c’est une très grosse entreprise, on la survole, mais en même temps, on n’a pas vocation à approfondir trop, il faudrait beaucoup plus de temps !

Je suis passé au service des ressources humaines, j’ai visité le site de production au sens large, de l’ingénierie à la conception, les ateliers, la logistique, la maintenance, le SAV. Tout le parcours était très bien organisé par l’entreprise,

Depuis 2012, la Fondation Croissance Responsable/Institut de France, en

partenariat avec les académies d’Ile-de-France et avec le concours de l’inspection générale de l’éducation nationale (CERPEP), a mis en place un dispositif innovant afin de rapprocher les mondes de l’Ecole et de l’Entreprise.

En effet, depuis 2010, les enseignants, toutes disciplines confondues, doivent préparer les élèves à la découverte des métiers, dans le cadre du « parcours de découverte des métiers et des formations » (PDMF), devenu en 2013 « Parcours d’information, d’orientation et de découverte du monde économique et professionnel » (PIODMEP). Pour aider les enseignants à mieux accomplir cette nouvelle mission, des stages de 3 jours en entreprise sont proposés aux professeurs de lycées et collèges, en particulier aux professeurs de 3ème en charge de l’option « découverte professionnelle option 3 heures » (DP3) et aux professeurs principaux de seconde. Ces stages s’adressent également aux conseillers d’orientation psychologues.

5 Cérémonie à l’Institut

5 Safran Villaroche

/croissance responsable : les professeurs en stage d’immersion

10 Partenariat Ecole Entreprise I décembre 2013 I n° Spécial I

l’EntrEPriSE PartEnairE dE l’altErnancE Formation

Pascal Stoller : chef de travaux – lycée Suger à Saint-Denis

Le lycée Suger à Saint-Denis est labellisé Lycée des métiers de l’image et du son depuis 2010. Il propose des formations de tous niveaux : un CAP photo, un Bac professionnel Secrétariat de l’audiovisuel et un Bac Professionnel Photo (72 lycéens), un Bac option cinéma (95 élèves) un BTS audiovisuel –créé en 2001 avec 4 options : «Métiers du Son», «Montage et Post-production», « Métiers de l’image» et « Gestion de la production » ( 96 étudiants) , une Licence professionnelle techniques journalistiques pour les nouveaux médias, ainsi que des formations professionnalisantes pour adultes au Greta MTI 93 qui propose des modules (son, image et montage).

Je suis en relation constante avec Mme Isabelle Delaude, rédactrice en chef chez Radio France, pour développer et faire vivre ce partenariat, signé en 2009 et renouvelé pour 3 ans l’an dernier.

Isabelle Delaude : Rédactrice en chef Radio France

En effet, ce partenariat est né d’une volonté de Jean Luc Hees de donner un « coup de main », et rendre service aux habitants d’un territoire réputé défavorisé, la Seine-Saint-Denis. L’objectif était de tisser des liens, de construire des passerelles entre les professionnels de notre maison, les enseignants et les jeunes du lycée Suger, spécialisé dans la filière audio-visuelle. Apporter un plus à l’enseignement par le partage d’expérience, des cursus et des savoir-faire.

Ce partenariat prend diverses formes, de l’intervention de professionnels devant des élèves, à l’accueil de stagiaires ou l’opération « radio en direct », pendant

laquelle chaque année, nous implantons nos studios au lycée pour des émissions de radio.

Nous veillons à faire bénéficier tous les niveaux de formation de notre expertise, pas seulement les BTS. Par exemple, chaque année, nous préparons avec les élèves de Bac professionnel ARCU (accueil relation clients et usagers) la cérémonie « le sportif de l’année » : ils sont associés au montage de l’opération et le jour de l’événement, ils assurent l’accueil, et font un petit reportage évalué par les professionnels, qui pourra être diffusé sur les sites de Radio France. Pour la licence professionnelle « journalisme pour les nouveaux médias » une promotion est parrainée par Patrick Cohen, qui a reçu 15 étudiants à France inter pour une matinale.

Un autre axe permet à des techniciens et professionnels de Radio France de venir au lycée pour faire des interventions devant des élèves : C’est ainsi que le réalisateur Thierry Binisti est venu présenter son film « Une bouteille à la mer » en avant première au lycée avec une projection suivie d’un débat et de questions réponses.

Chaque année également, un grand événementiel est organisé par une des directions de Radio France au lycée qui se transforme alors en plateau technique audiovisuel pour une ou plusieurs journées : France Culture « 24 heures

très intéressant, j’ai pu avoir une vision large de l’entreprise.

J’ai été accueilli par des personnels très disponibles, qui m’ont parlé avec enthousiasme de leur métier. La réussite du stage tient aussi au fait que c’est une entreprise fière d’elle-même, et qui est attractive.

RC : Qu’est ce qui vous a marqué particulièrement au cours de cette expérience ?

THG : Ce sont les échanges avec les collaborateurs qui ont été le plus intéressants, ces espaces de discussion, et les parcours souvent étonnants des personnes rencontrées. Il y a une telle diversité de métiers et de nombreuses filières de formation permettent d’entrer chez Safran. J’ai croisé des gens qui n’avaient qu’un BEP, et d’autres qui sortaient des grandes écoles, et il

y a également beaucoup de promotion interne. L’entreprise favorise la formation continue et la mobilité interne.

RC : En conclusion, que retenez-vous de votre passage chez Safran ?

THG : Je suis globalement satisfait, et en même temps un peu frustré. Il faudrait pouvoir multiplier ce type d’expérience pour avoir une vision plus large. Pour ma part, je ne découvrais pas totalement l’entreprise, j’avais fait des jobs d’été en tant qu’étudiant, mais le plus souvent, les enseignants sortent de l’école pour y rentrer , et le monde de l’entreprise leur est assez étranger. On n’est pas conseiller d’orientation, on n’est pas formé pour parler des métiers ni d’orientation. Grâce à ce stage, du point de vue pédagogique, je me sens à présent un peu moins démuni vis-à-

vis de ma mission d’information sur les métiers auprès des élèves.

RC : Madame Lucie Dumoulin vous êtes chargée de mission à la MAPIE (mission académique pour l’innovation pédagogique) et avez été stagiaire chez HARVEST à Bagnolet (93) . Qu’avez-vous particulièrement retiré de cette expérience ?

LD : Ce stage était très intéressant. J’ai été frappée par la façon dont tous les collaborateurs sont valorisés par le directeur lors d’une réunion, dans un grand respect mutuel. Je pense que ce type de relations, qui n’est pas une pratique habituelle à l’école, pourrait être transposé dans les classes car il donnerait confiance aux élèves, construirait l’estime de soi et serait plus propice à leur réussite Je m’y attache à présent dans ma pratique pédagogique.

développement de la filière audiovisuelle : radio France et le lycée Suger

5 Un studio recréé au lycée

11I n° Spécial I décembre 2013 I  Partenariat Ecole Entreprise 

en Seine -Saint-Denis », avec des intervenants politiques, artistiques ou économiques.

Autre exemple, France Info, qui s’est installé au lycée pour la « semaine de la presse à l’école » au cours de laquelle l’édito de chacun des reportages sur les différents sujets : santé, sport, société…a été confié aux élèves.

Le partenariat permet également chaque année à une trentaine de lycéens ou étudiants d’être accueillis en stage de près de 10 semaines dans une vingtaine de services de Radio France, qui compte 4 500 collaborateurs dans plus de 100 métiers : musiciens avec l’orchestre, techniciens de maintenance, d’entretien, services communication, juridique ou financiers, métiers de l’accueil, administration… Nous proposons donc des stages aux élèves de toutes sections, du bac pro à la licence professionnelle, qui seront suivis par un tuteur attentif à leurs questions.

Nous veillons à ce que ce partenariat profite à tous, qu’il ouvre des portes qui ne se seraient

pas ouvertes, et que chacun puisse y trouver un enrichissement professionnel, et de les aider à se constituer un réseau, qu’ils n’ont pas forcément de par leur environnement familial et social.

La filière de l’audiovisuel et du multimédia, qui recrute ses étudiants sur la France entière, a pu se développer également grâce aux nombreux et puissants partenaires, tel que le pôle audiovisuel – cinéma multimédia du Nord parisien, L’école Louis Lumière, la FEMIS (Fondation européenne des métiers de l’image et du son), l’école nationale supérieure des métiers de l’image et du son, et Radio France. Ce partenariat né en 2009, renouvelé l’an dernier pour 3 nouvelles années, s’est consolidé depuis cette date avec des axes de travail variés, permettant aux lycéens et étudiants du lycée de côtoyer des professionnels de l’image et du son tout au long de leur formation.

apprentissage : aPoGEi 94 et le cFa académique

5 Les élèves de Bac Pro ARCU au forum de l’image

R.C : Madame Catherine Loheac, vous êtes directrice du Centre de Formation d’Apprentis académique. Les jeunes apprentis sont des salariés, quels sont

vos partenaires et comment travaillez-vous avec les entreprises qui les emploient ?

C. L : Investir dans l’avenir, en répondant aux besoins des entreprises, et favoriser l’insertion professionnelle des jeunes, telle est la mission du CFA académique.

Le CFA aide les entreprises dans la mise en place des formations, notamment via la recherche de solutions adaptées (Passerelle vers l’apprentissage, financement), et aide au recrutement via les stages de Découverte de l’Apprentissage et des Métiers.

Nous travaillons en étroite collaboration avec les structures d’orientation et d’information (CIO, Missions locales, Pôle Emploi..), pour répondre dans les délais les meilleurs aux demandes des entreprises.

Pour illustrer mon propos, je souhaiterais mettre en lumière une action toujours en cours à ce jour, mise en place à la demande de l’entreprise APOGEI 94. Cette entreprise, structure d’accueil de personnes handicapées dont l’encadrement et l’accompagnement nécessitent du personnel formé, m’a contactée en octobre 2012. La directrice, Mme Liger souhaitait embaucher des apprenti(e)s pour les former au métier d’aide médico-psychologique.

Nous avons réussi le tour de force d’ouvrir l’UFA ( implantée au lycée Gabriel Péri à Champigny-sur-Marne 94) en deux mois, grâce au travail remarquable des nos équipes (notamment Mme Nicole Eustache – développeuse et Mme Korkzine – coordonnatrice) et des conseillers du Pôle Emploi, qui ont identifié et sélectionné 8 jeunes femmes désireuses de travailler dans ce domaine. Le diplôme préparé en 18 mois (595 heures de formation en centre à raison d’une journée par semaine) est le DEAMP – diplôme d’état d’aide médico-psychologique, titre de niveau V - (CAP). Les qualités exigées pour exercer ce métier sont un fort attrait pour l’aide à la personne, des qualités humaines et relationnelles et le sens du service.

R.C. : Madame Claudine Liger, vous êtes Directrice de l’association APOGEI 94. Quels étaient vos besoins l’an dernier lorsque vous avez sollicité le CFA ?

C.L : L’APOGEI 94 est une association loi 1901 qui comporte 28 établissements spécialisés dans le Val-de-Marne : Établissement et Service d’Aide par le Travail (ESAT) qui est un établissement médico-social de travail protégé, un foyer d’hébergement qui loge les personnes travaillant dans l’ESAT, un Institut médico-éducatif qui accueille des enfants autistes et polyhandicapés, une MAS, maison d’accueil spécialisée, qui s’occupe de personnes lourdement handicapées de toute nature et un foyer d’accueil de jour médicalisé pour adultes autistes.

L’ensemble de ces structures nécessite l’emploi de personnels qualifiés pouvant s’occuper des patients, et une permanence dans les équipes d’encadrement. Faire le choix de l’apprentissage est un choix réfléchi, conçu comme un outil de gestion des emplois et des compétences de mon association. De plus, je suis convaincue que l’alternance entre la théorie et la pratique, pour tout le secteur paramédical, c’est LA méthode à développer. On a besoin du terrain pour comprendre le métier et les situations rencontrées. Embaucher des apprenti(e)s permet de former des professionnel(le)s, en vue de préparer l’avenir, et en plus, la Région propose des mesures incitatives.

le centre de Formation d’apprentis (c.F.a.) Situé sur l’académie de Créteil, le Centre de Formation d’Apprentis (C.F.A.) public académique regroupe plus de 50 Unités de Formation par Apprentissage (U.F.A.) créées au sein de lycées (le plus souvent labellisés Lycées des métiers) spécialisés dans une filière professionnelle: tertiaire, industrielle, bâtiment, hôtellerie – restauration ou sanitaire et social. Les formations proposées en alternance vont du C.A.P. au Master, et permettent aux jeunes apprentis de bénéficier du statut de salarié, d’acquérir une expérience professionnelle pendant toute la durée du contrat, et de préparer un diplôme délivré par l’Education nationale , reconnu par les professionnels.Ces UFA assurent la formation des apprenti(e)s grâce à des ressources humaines qualifiées, des plateaux techniques performants, mais aussi grâce à un partenariat développé avec les entreprises du territoire. Les ressources financières permettant la mise en œuvre de ces UFA proviennent de la taxe d’apprentissage versée par les entreprises d’une part et les subventions attribuées par le Conseil Régional Ile de France d’autre part.

12 Partenariat Ecole Entreprise I décembre 2013 I n° Spécial I

R.C : Quel est le profil des personnes que vous recherchiez ? et pourquoi avoir choisi le CFA Académique ?

S’occuper des personnes vulnérables est une vocation avant d’être un métier. Je suis infirmière de formation, on choisit ces métiers difficiles si on en a envie. C’est un métier noble où on donne beaucoup. Je recherchais donc avant tout des personnes qui souhaitaient s’occuper des autres.

Je connaissais Madame Lohéac qui avait formé une de mes Assistantes médico-psychologiques (AMP), et puis, j’ai également fait le choix du secteur public. Le CFA académique est un centre de formation performant, on y trouve de la rigueur, une ossature solide. C’est important d’avoir confiance dans le centre de formation. Et certains modules sont proposés qu’on ne trouve pas ailleurs ; par exemple, on fait faire les lits aux AMP, c’est très important, car on peut apprendre beaucoup de choses sur les résidents et aider à une meilleure prise en charge. Si c’est une femme de chambre qui fait le lit, elle ne va pas faire attention à une goutte de sang, un vomissement …, qui peuvent révéler une pathologie particulière, ou ne pas se rendre compte que le matelas anti-escarre est dégonflé, et ne fait plus son office. Rien n’est laissé au hasard.

Pour la mise en place de l’UFA à Champigny, tout est allé très vite, le délai de début janvier était impératif, les personnels du CFA ont été remarquables,

et le suivi est très efficace. Je suis très satisfaite de la formation. A ce jour, les 8 apprenties sont toujours en cours de contrat, elles fonctionnent bien entre elles, et assurent les remplacements des AMP permanentes en cas de congé ou d’absence.

R C : vous envisagez d’embaucher certaines d’entre elles à l’issue de leur formation ?

C.L : Non, pas tout de suite, je préfère qu’elles aillent faire d’autres expériences dans d’autres structures avant de revenir postuler dans un de mes établissements. Elles ont à se familiariser avec d’autres cultures, d’autres environnements. Mais, comme je vous l’ai dit, c’est une stratégie de GPEC (gestion prévisionnelle des emplois et des compétences) et elles savent qu’elles pourront postuler chez moi dans 2 ou 3 ans.

On a aussi un rôle à jouer pour favoriser l’insertion professionnelle des jeunes, surtout dans le Val-de-Marne. L’objectif est également de fluidifier l’emploi dans ce secteur difficile où on a besoin de professionnels qualifiés et formés. J’envisage donc de reconduire l’opération avec le CFA en septembre prochain, avec une nouvelle promotion d’apprenti(e)s.

Pascal Picault – directeur de Formaposte Ile-de-France

Depuis 3 ans, La Poste nous a confié la mise en place des

formations de facteurs, mais étant un CFA hors les murs, nous faisons appel à des sous-traitants, comme le réseau des Greta, opérateur historique de formation des facteurs. La convention signée a pris en effet la suite du dispositif de formation des facteurs qui existait depuis près de 10 ans (contrats de qualification / CCP facteurs).

Les directions départementales de La Poste déterminent leurs besoins, en terme d’effectif et de répartition, et nous travaillons en étroite collaboration avec le Pôle Emploi pour le recrutement des futurs stagiaires. A l’issue de la formation, et sous réserve de la réussite à la certification préparée, les salariés en contrat de professionnalisation peuvent se voir proposer un CDI . Les besoins en recrutement du groupe La Poste sont très importants, et nous mettons en place chaque année 3 sessions de formation : janvier, mai et octobre. Depuis 2011, nous avons ainsi recruté près de 720 stagiaires qui ont été formés par les Greta, avec un taux de réussite au titre professionnel avoisinant les 82 %. Environ 470 des lauréats ont intégré la Poste en CDI à l’issue de ce parcours. Ce dispositif est parallèle à la formation en apprentissage (CAP DOSC) mis en place par la Poste et l’Éducation nationale pour les moins de 26 ans.

Je tiens à souligner que le travail avec notre partenaire Éducation nationale s’inscrit dans un même souci de formation tout au long de la vie et de l’insertion des personnes sans emploi. Nous partageons des valeurs identiques de service public. Ce partenariat est très important pour nous et se déroule dans de très bonnes conditions, nous poursuivrons en 2014 avec la mise en place de nouvelles sessions de formation avec le réseau des Greta.

Patricia Thoraval , Conseillère en formation continue – chef de projet pour Formaposte

Partenaire historique de la Poste, le réseau des Greta a su s’adapter à la demande et aux besoins de notre client, qui a souhaité modifier en 2011 les conditions de formation des futurs facteurs, et proposé une nouvelle certification et une nouvelle organisation.

Nos équipes de conseillers en formation, en lien avec le Formaposte ont développé une nouvelle ingénierie pédagogique, et assuré la mise en œuvre du dispositif dans les Greta des trois académies d’Ile-de-France, avec un pilotage assuré par la délégation académique à la formation professionnelle initiale et continue de l’académie de Créteil.

Nous avons confié le portage de la convention au Greta MTE 94, qui assure la coordination opérationnelle auprès des Greta opérateurs dans les départements 94, 91, 77 et 75 : le Greta de Massy, le Greta Tertiaire Centre de Paris et les Greta MTE 94 et MTE77; Pour les départements 78,92 et 93, c’est la CCI qui assure les formations.

Pendant six mois, cette formation en alternance permet aux candidats âgés de 22 à 55 ans de développer des compétences en communication, en démarche commerciale, en conduite et livraison, en acheminement, en distribution. Les salariés sont en poste dans un bureau de poste, et accompagnés par un tuteur tout au long de leur formation.

Ce dispositif complexe fait donc intervenir plusieurs partenaires qui s’entendent et se

concertent pour offrir aux demandeurs d’emploi une réelle chance de retrouver un emploi et leur assurer une insertion professionnelle durable.

Formation des adultes demandeurs d’emploi –

insertion professionnelle.Depuis plus de 10 ans, le groupe La Poste, qui vise à offrir un service

public de qualité aux usagers, a collaboré avec l’Éducation nationale pour que soit mis en place le diplôme « agent de distribution et de livraison de plis, colis et services » qui permet d’accéder au métier de facteur. Fruit d’une collaboration fructueuse entre le réseau des GRETA d’Île-de-France, Formaposte (le CFA des métiers de la poste), l’Université du courrier, l’AFPA et la Chambre de commerce et d’industrie de Versailles, le dispositif de formation mis en place s’adresse aux adultes demandeurs d’emploi qui pourront préparer ce titre en alternance, sous contrat de professionnalisation, ainsi qu’aux jeunes en emploi d’avenir.

contrat de professionnalisation - formation des demandeurs d’emploi : la Poste et le réseau des Greta

13I n° Spécial I décembre 2013 I  Partenariat Ecole Entreprise 

/compétences clés : les salariés d’Elior restauration formés par les Greta

R.C : Monsieur Olivier Cortyl , vous êtes directeur du développement des ressources humaines chez Elior Restauration. Vous venez de signer un accord avec le ministère de l’éducation nationale dans le cadre de la lutte contre l’illettrisme. Quels en sont les objectifs ?

OC : Nous avons constaté en effet que de nombreuses personnes recrutées, principalement sur des postes de plongeur ou d’employés de restauration n’ont pas toutes les bases de français ou de mathématiques. Elior a donc décidé de s’investir dans la lutte contre l’illettrisme et pour l’alphabétisation. Il est de notre responsabilité de garantir leur employabilité et de les accompagner dans leur carrière.

Cet accord cadre vient sceller le partenariat monté depuis 5 ans avec le réseau des Greta. Il vise au développement des compétences écrites et orales de nos collaborateurs, dans l’optique d’un épanouissement personnel et professionnel.

RC : Quel dispositif de formation avez-vous mis en place ?

OC : Nous avons choisi de miser sur le réseau des Greta, dont l’expertise et le maillage local correspondaient tout à fait à nos attentes. Il s’agit de formations sur mesure, dispensées en petits groupes. Elles sont centrées sur les savoirs de base essentiels que sont la lecture et l’écriture ainsi que sur le calcul.

Grâce au savoir faire pédagogique des formateurs des Greta, chacun évolue à son rythme au sein d’une session, à l’oral, à l’écrit et/ ou en maths. Les salariés inscrits dans le dispositif suivent un cours hebdomadaire de 3 heures pendant une année. Les managers sont impliqués dans cette démarche puisqu’ils aménagent le temps de travail de leurs collaborateurs pour qu’ils soient libres lors des sessions de formation.

RC : Quels sont les objectifs de ces formations ?

OC : Il s’agit pour chacun de gagner en autonomie que cela soit dans la vie professionnelle ou privée. Parmi eux, certains sont venus pour apprendre la langue, d’autres avaient un bon niveau de pratique orale, mais n’avaient jamais appris à lire ou à écrire. Ces personnes se retrouvent fréquemment ensuite dans un parcours professionnalisant à l’interne.

Plus de 200 personnes, majoritairement des femmes, ont bénéficié de ce dispositif depuis sa création.

R C : Comment repérez-vous les personnes qui pourraient bénéficier du dispositif ?

OC : Le dispositif a d’abord été testé dans une seule région, l’Ile-de-France, puis a été déployé dans toute la France. Avec les années, les salariés connaissent son existence, et attendent parfois l’ouverture des sessions (en septembre) d’une année sur l’autre pour s’y inscrire.

Au quotidien, les managers peuvent identifier des difficultés, par ex. face à la lecture d’une règle de sécurité. Ils discutent alors avec ce salarié et parlent de ces formations. Chaque inscription se fait sur la base du volontariat.

RC : Quel bilan tirez-vous de ces actions ? Quel est le bénéfice pour votre entreprise comme pour le salarié ?

OC : Le bilan est très positif ! il en ressort un attachement plus grand à l’entreprise après les sessions de formation. Au sein des équipes, ces personnes s’intègrent mieux. Ces formations ont développé l’entraide, le partage entre collègues. Elles permettent à chacun de gagner en confiance et en autonomie. Nous sommes toujours touchés par les témoignages poignants et sincères de ceux qui racontent ce que leur ont apporté ces formations. Ce dispositif est un tremplin, certains vont même passer un diplôme reconnu par l’Etat (comme le DILF ou le DELF). Quelle émotion de savoir qu’ils décrochent alors le 1er diplôme de leur vie !

RC : Laurent Gheleyns, vous êtes conseiller en formation continue dans le réseau des Greta. Vous travaillez au Cafoc, centre académique de formation continue. En tant que chef de projet, vous avez conçu le dispositif pouvant répondre à la demande d’Elior et assuré avec le Ministère de l’Éducation nationale l’animation opérationnelle de son déploiement national.

LG : A la demande d’ELRES, nous avons mis en place un dispositif individualisé qui repose sur un recensement des demandes de formation auprès d’un interlocuteur unique. Chaque salarié bénéficie d’un positionnement permettant de cibler le Greta de proximité qui dispense les formations du niveau adapté aux besoins du salarié ou qui peut l’intégrer au sein d’un atelier permanent. Le recours à la FOAD sur la plate-forme « e Greta » est aussi mobilisé quand l’emploi du temps du collaborateur ne lui permet pas de se libérer sur les plages proposées.

Cette ingénierie a permis d’accueillir 238 salariés en formation depuis 2008.

Le dispositif prévoit de valider les parcours par une certification à court, moyen ou long terme en sélectionnant la certification adaptée aux besoins et au niveau atteint par le stagiaire à l’issue de son parcours de 80 heures (DELF ou DILF* - DCL français professionnel **). Ainsi, à ce jour, 103 personnes ont obtenu un diplôme sur 112 présentées, soit un taux de réussite de 92 %.

Il faut souligner la forte implication des managers dont certains ont inscrit des collaborateurs en formation sur plusieurs années consécutives ce qui leur a permis de franchir successivement trois paliers du cadre européen commun de référence pour les langues , gagnant ainsi en autonomie dans la vie quotidienne et professionnelle.

Le nouvel accord cadre signé entre le Ministère de l’Éducation nationale et ELRES en septembre élargit également le champ du partenariat. Nous réfléchissons avec ELRES à la mise en œuvre de formations sur les savoir-faire « métiers » de l’entreprise comme l’hygiène et la sécurité alimentaire ou sur de nouveaux métiers, comme celui d’animateur péri scolaire, valorisant ainsi l’offre de formation de notre réseau.

* Diplôme initial de langue française – diplôme élémentaire de langue française**Diplôme de compétences en langue , décliné sur le CECRL : cadre européen commun de référence pour les langues

ForMation continuE dES adultES Formation

5 Remise des diplômes DILF et DELF aux salariés d’Elior Restauration – octobre 2013

Le partenariat Ecole / formation tout au long de la vie – Entreprises, c’est aussi la réponse aux

problématiques de formation des salariés. Le réseau des Greta, réseau de formation des adultes de l’éducation nationale, offre une réponse de proximité, avec la garantie pour l’entreprise, d’un traitement identique sur la totalité du territoire national. C’est ainsi que le groupe ELRES / ELIOR a fait appel à notre réseau pour la mise en place d’un dispositif de formation et d’alphabétisation dans le cadre de la lutte contre l’illettrisme, dont la déclinaison opérationnelle et le développement ont été confiés à l’académie de Créteil.

14 Partenariat Ecole Entreprise I décembre 2013 I n° Spécial I

/validation des acquis : l’anFH et le cava*

RC : Fanny Gaignon, vous êtes directrice des Ressources Humaines à l’ANFH, association nationale pour la formation permanente du personnel hospitalier. Pouvez-vous nous parler du dispositif de VAE collective que vous

avez mis en place avec le CAVA ?

FG : C’est un long processus qui s’est mis en place progressivement à partir de 2011. A l’époque, nous avons procédé à une réorganisation des emplois, et notamment ceux des conseillers, qui devaient évoluer vers de nouveaux emplois.

Une partie d’entre eux avaient bénéficié d’un parcours de formation au CNAM, qui avait abouti pour eux à une certification « maison ». Cependant, pour les conseillers en gestion

de fonds, qui sont les plus nombreux, et qui représentent le cœur du métier de l’ANFH, un parcours similaire n’était pas envisageable, d’autant plus qu’ils souhaitaient obtenir une certification reconnue. Ayant travaillé dans une entreprise précédente avec un des conseillers VAE du Cava de Créteil, Gérard Galland, j’ai eu l’idée de lancer la VAE à l’ANFH. Cependant, je voulais d’abord identifier la ou les certifications qui pouvaient être proposées, et j’ai donc souhaité faire réaliser au préalable une étude de faisabilité. Elle portait sur un échantillon d’une dizaine de personnes, représentatives du niveau moyen des conseillers en région (il y a de grandes disparités dans l’exercice de ce métier, selon le niveau d’autonomie des agents).

RC : Christine Dufrenne, vous êtes Coordonnatrice académique pour la VAE au CAVA de Créteil, qui est en tête des académies pour le nombre de candidats présentés, dont la moitié environ sont des salariés. Comment s’est déroulée cette première étape de faisabilité ?

CD : Il s’agissait d’abord d’identifier les diplômes ou certifications qui pouvaient être visés par ces personnels. Après une étude individualisée sur un échantillon d’agents issus des académies de Dijon et de Créteil, nous avons constaté que les compétences développées par ces agents pouvaient correspondre à plusieurs référentiels : Bac pro secrétariat, BTS assistant comptabilité

et gestion , BTS assistant de gestion PME PMI, et même pour ceux qui avaient développé le plus d’autonomie, une licence professionnelle.

RC : Mme Gaignon, les conclusions correspondaient - elles à ce que vous attendiez ?

FG : Non, à vrai dire, je pensais qu’il n’y aurait qu’une ou deux certifications identifiées. Finalement les niveaux étaient plus étendus que prévus : du Bac à Bac + 3. Les conseillers ont également réagi différemment, certains ont été confortés dans leurs attentes, d’autres déçus par le niveau proposé.

RC : et que c’est il passé ensuite ?

FG : Un an s’était écoulé depuis l’idée initiale. Je ne voulais pas précipiter les choses, et surtout j’ai souhaité donner un caractère solennel au lancement officiel de cette opération, et nous avons organisé une grande réunion d’information à Paris. Il était en effet important de bien expliquer la démarche et les objectifs visés par le projet, pour que les personnels qui allaient s’y engager ne soient pas déçus dans leurs attentes. L’obtention d’un diplôme n’allait entraîner pour eux, ni une évolution en terme de rémunération, ni en terme d’emploi. Ce qui était visé, c’était la reconnaissance des compétences pour ces conseillers qui avaient le plus souvent une grande ancienneté. Eventuellement cela pouvait leur permettre d’accéder au niveau senior en interne.

Le fait d’avoir posé ce cadre qui valorisait beaucoup les personnes n’a finalement généré aucune frustration, mais au contraire une grande fierté personnelle. Cela a représenté pour beaucoup d’entre eux un défi, un enjeu personnel Après la réunion plénière, à laquelle une cinquantaine de personnes avaient participé, 40 d’entre eux avaient souhaité rencontrer le CAVA, et finalement une quinzaine de collaborateurs se sont effectivement engagés. Nous avons également organisé des ateliers avec des témoins qui avaient fait une VAE, pour expliquer plus concrètement encore le dispositif et convaincre les hésitants.

RC : Donc finalement, vous avez pu accompagner cette quinzaine de volontaires vers la certification identifiée ?

CD : en effet, le dispositif de VAE collective concernait des personnes dans tout la France. L’avantage de notre réseau de CAVA/DAVA est de disposer sur l’ensemble du territoire d’une méthodologie identique, répondant à un cahier des charges cadré par une circulaire nationale, gage pour le client d’un traitement homogène pour l’ensemble de ses salariés. L’accompagnement consiste en une alternance d’entretiens collectifs et individuels, la personne rédige son dossier et passe devant un jury qui délivre tout ou partie du diplôme visé. La première dizaine de salariés vient de terminer son parcours, avec un taux de réussite de 80%,

FG : C’est une belle réussite. La directrice générale a fait une communication écrite pour féliciter les heureux lauréats et proposer à des nouveaux volontaires de s’engager à leur tour dans la démarche. Nous avons ouvert le dispositif à tous les emplois, et nous avons eu des demandes spontanées. Une seconde « vague » de salariés vient donc de démarrer.

RC : Et quels sont les effets concrets pour ceux qui ont réussi ?

FG : Les salariés ont une meilleure confiance en eux, une prise de recul par rapport à leur pratique professionnelle, et la fierté d’avoir valorisé leur longue expérience, et enfin, une reconnaissance familiale et professionnelle. Les supérieurs hiérarchiques soulignent également une professionnalisation accrue et une plus grande capacité d’analyse au jour le jour.

RC : Et pour vous qui avez mis en place ce dispositif, y a-t-il des précautions à prendre pour que ça marche ?

Il n’y a qu’une personne pour laquelle les effets n’ont pas été positifs, car elle visait un BTS, alors qu’elle n’avait en réalité pas l’autonomie suffisante dans ses activités. Il faut aussi pouvoir accompagner à l’interne, et pour cette dame, qui est en province, je n’ai pas pu être aussi présente que je l’aurais voulu. Il faut que les N+ 1 soient également présents, en trouvant la juste distance : c’est une démarche individuelle de la personne, mais ce n’est pas facile pour le manager, il faut encourager, sans trop s’immiscer.

Notre accompagnement est d’ordre financier, avec une prise totale de l’accompagnement, une mise à disposition d’outils pour faciliter la rédaction du livret, mais ça reste un travail individuel.

* Centre académique de validation des acquis

la vaE « Toute personne engagée dans la vie active est en droit de faire valider les acquis de son expérience, notamment professionnelle, en vue de l’acquisition d’un diplôme, ... » ARTICLE

L.900-1 Du CODE Du TRAvAIL.

Depuis 2002, l’éducation nationale est le certificateur qui délivre le plus grand nombre de diplômes du CAP au BTS en vAE. C’est ainsi que, depuis cette date, les trois académies franciliennes – Créteil, Paris, versailles - conduisent ensemble 20% des candidats (inscrits en métropole) vers le diplôme, avec un taux de réussite supérieur à la moyenne nationale.Les entreprises soucieuses de sécuriser les parcours de leurs salariés, et garantir leur employabilité par l’obtention d’un diplôme reconnu, peuvent faire appel à ce dispositif, qui est un des outils de la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences.

15I n° Spécial I décembre 2013 I  Partenariat Ecole Entreprise 

cErtiFicationCertification

/la construction des référentiels (le caP Glacier)RC : Madame Christine Dufrenne, vous êtes en charge des certifications à la DAFPIC. Comment se construisent les référentiels des diplômes ?

CD : La construction ou la modification d’un diplôme professionnel de l’Education nationale ne peut se faire sans la participation active des professionnels, d’ailleurs souvent à l’origine de la demande.

Le secrétariat général des CPC lance tout d’abord une étude d’opportunité , qui étudie entre autre les emplois et les débouchés dans le monde du travail . Si l’étude est concluante, la première étape revient aux professionnels qui listent les activités (tâches, conditions de réalisation et résultats attendus) que pourrait exercer tout titulaire du diplôme en question : c’est le référentiel des activités professionnelles (RAP).

A partir de ce RAP, le référentiel des compétences (savo i rs , savo i r- fa i re , compétences comportementales) nécessaires à l’exercice des activités est élaboré. Enfin, le référentiel de certification réorganise ces compétences pour définir les unités d’examen qui seront évaluables par un jury.

Les épreuves sont conçues dans le cadre de situations d’évaluation faisant référence aux activités réellement pratiquées.

Dans le cadre de la Validation des Acquis de l’Expérience, le livret d’explicitation est d’ailleurs également conçu dans ce sens

R C : Madame Irène Duchesne, vous participez au groupe de travail visant à définir le référentiel de compétences du CAP Glacier fabricant. Vous travaillez donc avec les professionnels concernés par la rénovation de ce CAP. Pouvez-vous nous dire comment ?

ID : L’arrêté de création du diplôme CAP Glacier fabricant date du 16/12/1992 avec une

première session en 1994. Depuis cette date, ce diplôme a été rénové dans le cadre de la rénovation des programmes d’enseignement général et l’introduction de la PSE (prévention santé environnement). Néanmoins, la 17ème

CPC (Tourisme, hôtellerie, restauration) et en particulier la Confédération Nationale des Glaciers de France a souhaité une rénovation du CAP Glacier, seul diplôme de la profession, compte tenu des avancées technologiques et techniques du métier de glacier fabricant.

Le CAP Glacier fabricant est souvent obtenu en complément d’un autre CAP, notamment CAP pâtissier, boulanger ou cuisiner. Il concerne un nombre restreint de candidats compte tenu du caractère saisonnier de ce métier.

La DGESCO ayant répondu favorablement, a constitué un groupe de travail comprenant des inspecteurs en charge des diverses spécialités ou disciplines constituant le diplôme, des enseignants intervenant dans ses enseignements, des chefs de travaux, et bien évidemment des professionnels exerçant le métier de Glacier fabricant. J’ai été conviée en tant qu’inspectrice sciences biologiques et sciences sociales appliquées.

La construction du référentiel arrive à son terme. Il sera présenté en janvier 2014 à la CPC, qui l’étudiera en dehors de la présence du groupe de travail. S’il est validé , il sera ensuite mis en forme par la DGESCO, publié au BO et mis en œuvre à la rentrée de septembre 2014.

les référentiels de diplôme : une co-construction éducation

nationale et Branches professionnelles.Les CPC (commissions professionnelles consultatives) du ministère de l’Éducation nationale sont des instances où siègent employeurs, salariés, pouvoirs publics et personnalités qualifiées. Elles formulent des avis sur la création, l’actualisation ou la suppression des diplômes professionnels, du CAP au BTS.Les 14 CPC regroupées en spécialités métiers, se prononcent sur :- les besoins en diplômes compte tenu de l’évolution des métiers - les contenus des diplômes professionnels - la place des diplômes de l’Éducation nationale au sein de l’ensemble des certifications professionnelles.Le rôle qu’elles assurent auprès du ministre permet l’inscription de droit des diplômes professionnels au répertoire national des certifications professionnelles (RNCP).

16 Partenariat Ecole Entreprise I décembre 2013 I n° Spécial I

la SEMainE écolE - EntrEPriSE école - Entreprise

/actions des établissementsL’édition de cette année vient d’avoir lieu, du 18 novembre au 22 novembre derniers.

Pour notre académie, elle a été l’occasion de sensibiliser les collégiens et lycéens au monde de l’entreprise avec plus de 70 initiatives identifiées : Visites d’entreprises, forums, démonstrations, conférences, rencontres, mise en œuvre de partenariats, mini-entreprise, … qui sont reprises dans les pages qui suivent.

Deux manifestations ayant réuni plus de 150 personnes, honorées de la présence de la rectrice, ont pris place dans le cadre de cette semaine École- Entreprise :

la Signature de la convention de partenariat entre l’académie de Créteil et l’association 100 000 entrepreneurs ainsi qu’une rencontre – débat avec les branches professionnelles.

la semaine école / entrepriseLa semaine École-Entreprise est née de la volonté de rapprocher le monde éducatif de celui de l’entreprise afin de préparer l’intégration des jeunes

dans le monde du travail. Organisée et réalisée par les élèves, les enseignants, les parents et les partenaires professionnels, cette semaine a pour objectif de permettre aux collégiens et lycéens de partir à la découverte de l’entreprise , de s’informer et d’avoir une vision plus claire des possibilités d’orientation. Elle est organisée depuis l’année 2000, et fait l’objet d’un accord cadre signé en 2004, visant à renforcer les échanges et les liens de partenariat dans les académies. Il institue un comité national de pilotage qui réunit le ministère chargé de l’éducation nationale, le Medef, le centre des jeunes dirigeants d’entreprise et l’association jeunesse et entreprises.

FocuS MétiEr ÉCOLOGIE INDUSTRIELLE au Lycée JP Timbaud d’Aubervilliers

Présentation au public du démantèlement de véhicule automobile et de matériel informatique, tri des déchets, valorisation et matières de seconde vie. Le plateau technique a été animé toute la semaine par des élèves et des adultes en formation.

GESTION : Lien «Entreprise – Enseignement gestion, administration, économie, droit au Lycée Flora Tristan de Montereau-Fault-Yonne.

Interventions en classe de représentants d’entreprises ou d’associations, en collaboration avec l’association ACESS, intervention d’une responsable de TPE, d’un représentant de l’association Initiatives 77 , du directeur général des services de la communauté de communes des deux fleuves (CC2F), visite de l’entreprise SILEC et de la CC2F.

BâTIMENT: Projet autour des métiers du bâtiment et rencontre d’entreprises

Les élèves de 3ème SEGPA du collège J. Jaurès de Saint-Ouen, qui travailleront toute l’année avec leur professeur d’atelier « habitat », reportage par un professeur des écoles et un vidéaste pour rendre compte de la diversité des métiers du bâtiment.

Rencontres, visites et Partenariats avec « passerelle 93 », la Fédération du Bâtiment et des entreprises locales en lien avec le chantier des docks sur la ville de Saint-Ouen et la rénovation du collège.

Rencontre avec les professionnels du secteur logistique (Bac Pro «Logistique» et CAP «Agent d’entreposage et de messagerie») : lycée Pauline Roland de Chevilly- Larue, sur le thème de l’accueil des jeunes en entreprise. Animation d’une table ronde, avec Jean-Philippe Guillaume, rédacteur en chef de la revue professionnelle Supply Chain Magazine.

ÉCHANGES ET RENCONTRES « élèves / professionnels-entreprises », sous forme d’intervention ou de table ronde

Collèges : Pablo Picasso / Montfermeil - Jean-Jaurès / Montreuil - Saint Exupéry / Noisy-le-Grand - Claude Monet / Bussy-St-Georges - Georges Brassens / Santeny - Jean de Beaumont / Villemonble - Jean de Beaumont / Villemonble - Jacques Offenbach / St-Mandé

Lycée professionnel : Le Champ de Claye / Claye Souilly

5 Visite des élèves - centre d’appel d’EDF à Noisy-le-Grand

5 Visite des élèves - d’ERDF à Champigny-sur-Marne

17I n° Spécial I décembre 2013 I  Partenariat Ecole Entreprise 

5 Visite des élèves – unité Moteurs –Air France à Orly

convEntionS / PartEnariatS Cette semaine « école/entreprise » a été l’occasion de signatures de partenariats académiques ou d’établissements notamment :

- avec l’association « 100 000 Entrepreneurs » au lycée Robert Schumann de Charenton (cf article page 18),

- avec la Banque de France en présence de la rectrice et de représentants du lycée Samuel de Champlain de Noisiel,

- l’UITS (Union des Industries de Traitement de Surface) dans le cadre du Salon du MIDEST à Villepinte avec le Lycée Condorcet de Montreuil,

- avec le Club d’Entreprises de la Plaine Centrale (CECAP), par Lycée Léon BLUM de Créteil

- avec le MIN de Rungis, à l’initiative de l’association Rencontres Entreprises Enseignants (R2E), partenariat avec le Lycée G. Apollinaire de Rungis.

ForuMS dES MétiErS / ForuMS oriEntationNombreuses présentations de métiers avec la participation de professionnels et d’entreprises dans les établissements.

Lycées : François Couperin / Fontainebleau - René CASSIN / Le Raincy

Collèges : Lucie Aubrac / Champigny - Jules Valès / Choisy le roi - Les Closeaux / Rungis -Danielle Casanova / Vitry-sur-Seine - Rosa Luxemburg / Aubervilliers - Pierre Brossolette / Bondy - Victor HUGO / Aulnay /s Bois - René Cassin / Noisy-le-sec - Camille Saint Saëns / Lizy-sur-Ourcq - Le Champivet / Crouy-sur-Ourcq - Saint Louis et La Pyramide / Lieusaint- Madame de Sévigné / Gagny - Louise Michel / Farmoutiers - Blanche de Castille / La Chapelle la Reine - Léonard de Vinci / Chanteloup les Vignes.

Organisation de forums avec beaucoup d’investissement des élèves dans la recherche d’intervenants, l’organisation, l’accueil, la communication avec réalisation des affiches du

forum etc.. : Collège des Roseaux de Rungis, les élèves de DP3 ont contribué à l’organisation du Forum avec la ville.

Participation à des salons locaux d’information et de présentation de filières de formation, Lycée Gaston Bachelard / ChellesLycée Auguste Perdonnet / Chelles

rEncontrES étaBliSSEMEntS / EntrEPriSES Rencontre enseignants-parents-entreprises sous le signe de la convivialité au Lycée Paul Bert de Maisons-Alfort : invitation de l’ensemble du réseau d’entreprises partenaires de l’établissement à l’occasion de la sortie du Beaujolais nouveau le jeudi 21 novembre, en présence du président de la CCI, du député-maire des représentants élus du CA, et de chefs d’établissements de lycées professionnels. Belle soirée de remerciements, de promotion, et d’élargissement du réseau partenaire pour la formation en alternance !

Témoignages et échanges au Lycée La Source de Nogent-sur-Marne : Témoignages lors d’une rencontre conviviale des tuteurs d’entreprises et responsables qui reçoivent les élèves de tertiaire en PFMP avec l’équipe pédagogique élargie, l’inspection, les membres du Conseil d’Administration, pour mieux connaître les professionnelles et faire connaître nos attentes et besoins en terme de formation.

viSitES En EntrEPriSE De nombreux établissements ont bénéficié grâce aux partenariats et au travail réalisé avec les Ingénieurs Pour l’Ecole, de visites d’entreprises telles que Veolia Transport, Air France Maintenance, Air France Fret, EDF, Lacoste, PSA, PME de proximité, Leclerc, Coca-Cola.

Collèges : Didier Daurat / Le Bourget - Paul Langevin / Alfortville - Jean Jaures-segpa / St Ouen

Lycées : Alfred Coste / Bobigny - Denis Papin / La Courneuve - JP.Timbaud / Aubervilliers - Voillaume / Aulnay /s bois - Marcel Pagnol / Bondy - Aristide Briand / Blanc-Mesnil - Alfred Nobel / Clichy-sous-Bois - Lycée d’Application Enna de Saint-Denis - Le Parc / Tremblay en France - Hélène Boucher / Tremblay-en-France - Gustave Eiffel / Cachan - Gabriel Péri / Champigny-sur-Marne - Léon Blum / Créteil- Gourdou-Leseurre / Saint Maur - Adolphe Chérioux / Vitry-sur-Seine- G. Clemenceau / Champagne S/ Seine - Clément Ader / Tournan-en-Brie - Louis Lumière / Chelles – Léonard de Vinci / Melun - Flora Tristan / Montereau-Fault-Yonne

conFérEncES / rEncontrES : EnSEiGnantS – EntrEPriSESMEDEF Est Parisien: « les branches profession-nelles parlent de leurs métiers » cf article page 19.

BIOTECH « Biotechnologie » : Préparation d’une journée de rencontre en janvier 2014 pour renforcer les liens entre les entreprises locales et les enseignants de biotechnologies qui se déroulera sur le site de Biocitech à Romainville. Biocitech intervient également dans le cadre de la fête de la science avec des classes de STL au lycée Liberté de Romainville.

Fondation Croissance Responsable –Institut de France : « Les enseignants en entreprises ». Plus de 60 enseignants de l’académie de Créteil ont été accueillis en entreprise courant novembre 2013 (cf. article page 9).

création d’unE« Mini-EntrEPriSE » Lancement d’une la mini-entreprise au Collège JJ Rousseau à Othis -77 – partenariat Rotary Club et l’association Entreprendre pour apprendre (cf article page 7).

18 Partenariat Ecole Entreprise I décembre 2013 I n° Spécial I

/Signature d’une convention de partenariat entre l’académie de créteil et l’association 100 000 entrepreneurs, au lycée robert Schuman à charenton-le-Pont - 94 - (20 novembre 2013)Après l’accueil très professionnel réalisé par les élèves préparant le Bac professionnel Accueil Relation Clients et Services (ARCU), et une enquête micro-trottoir faite par les élèves de première et Terminale L, Manuel LOPES, le proviseur, a introduit la cérémonie en soulignant combien l’ouverture de l’école au monde économique était importante. Fort des 95% de réussite aux bacs professionnels ARCU et Commerce-vente à la session dernière, et de la longue liste de candidatures en attente pour intégrer ces sections dans son établissement, il a rappelé que la voie professionnelle était aussi une voie d’excellence, qu’elle ouvrait de larges portes à l’insertion professionnelle réussie ou à la poursuite d’études supérieures.

Mme Béatrice Viannay-Galvany, déléguée générale de 100 000 entrepreneurs a rappelé les objectifs et la philosophie de l’association.

«Écouter un entrepreneur raconter son aventure donne aux jeunes (13 à 25 ans) des perspectives professionnelles, éveille en eux l’envie de s’exprimer par le travail et de «prendre leur vie en main». Il s’agit donc de semer dans la tête des jeunes générations l’idée qu’entreprendre peut être une source d’opportunités et d’épanouissement. L’idée force de l’association est de transmettre la culture d’entreprendre aux jeunes en organisant des témoignages bénévoles d’entrepreneurs dans les établissements scolaires, de la 4ème à l’enseignement supérieur.

L’intervention d’une durée de 2 heures suit une méthode très rodée, à l’identique dans les 9 régions où l’association est présente : Ile-de-France, Rhône Alpes, Haute Normandie, Basse Normandie, Provence-Alpes-Côte- Cote d’Azur, Nord Pas de Calais, Aquitaine, Limousin, Pays de Loire. à laquelle les intervenants sont formés. Une équipe dédiée de coordonnateurs au sein de l’association, coordonne les interventions et met en relations les entrepreneurs et les enseignants».

Jacques Chéritel , délégué académique à la formation professionnelle initiale et continue s’est adressé au public, mais surtout aux jeunes élèves qui participaient à cette manifestation.

«C’est un moment très important que la signature de cette convention pendant la semaine «École Entreprise». L’école doit encore faire beaucoup d’efforts pour se rapprocher de son environnement.

Le temps consacré par les intervenants , professionnels expérimentés, vous est précieux, car au travers de leur témoignage singulier, il y a un peu de l’universalité d’un parcours personnel et professionnel qui doit vous aider à vous construire. On peut réussir sa vie sans avoir fait d’études longues. L’objectif est que vous vous trouviez un emploi qui corresponde à vos envies, vos aptitudes et qui vous permette de vous réaliser et de vivre dignement de votre travail.

L’Éducation nationale est là pour vous aider. Vous méritez d’avoir un métier intéressant. Vous devrez changer plusieurs fois d’emploi dans votre vie. L’éducation doit vous préparer à ces évolutions en vous donnant les moyens de vous adapter. L’énergie, le talent sont en vous. Vous devez prendre votre vie en main. On ne peut que vous aider à vous construire, à prendre confiance en vous pour devenir des citoyens responsables mais aussi des agents économiques performants.

Nous souhaitons que l’académie de Créteil poursuive son rapprochement avec l’entreprise, pour pouvoir continuer de s’enorgueillir de ses réalisations en matière de formation professionnelle tout au long de la vie.

TÉMOIGNAGES

Mme Mathias, professeur de mathématiques au collège La Guinette de Villecresnes, qui a accueilli l’an dernier un entrepreneur, M. Pierre Blanc, gérant d’Athling Management , cabinet conseil dans le secteur financier auprès des TPE et PME, ont ensuite parlé de leur expérience.

Mme Mathias : J’avais deux raisons pour me lancer dans cette opération : en tant que professeure principale, je me sentais démunie par rapport à ma mission d’information sur les métiers en vue de l’orientation. D’autre part, la pression sociale est forte pour les élèves de s’orienter vers la voie générale, par défaut de connaissance des métiers et des débouchés. Mon objectif était de faire découvrir aux élèves une autre voie possible que la 2nde Générale.

J’ai été sidérée par les effets de cette intervention :

2 heures c’est très court, mais les élèves étaient très attentifs, réactifs, y compris ceux qui sont habituellement plutôt « loin » de la classe. Le fait de valoriser l’esprit d’entreprendre, d’entendre qu’ils ne sont pas « nuls », pas en situation d’échec, et que tout est possible, c’est ça qui est le plus extraordinaire !

Pierre Blanc, entrepreneur :Le monde de l’entreprise, c’est quelque chose d’abstrait, surtout dans les métiers de service. Ce qui est important, c’est le partage, le témoignage. Je suis toujours très agréablement surpris par les questions que me posent les élèves, ça me fait également progresser.

Le contact préalable avec le professeur est très important, il permet d’amener les élèves à aller sur le site et regarder la vidéo de présentation, pour lister plus facilement les questions. J’ai été très touché par le retour fait par les élèves de la classe de Mme Mathias sous la forme d’un book avec un témoignage rédigé par chacun des élèves, à côté de sa photo. Tous y ont participé et les commentaires sont touchants, émouvants. Les élèves se sont beaucoup investis, ils ont préparé ce book sur leur temps personnel, ils se sont organisés pour le rédiger, rassembler tous les écrits, les logos, les signatures… bref ils ont mis en pratique l’esprit d’entreprendre !

Océane, élève en Première bac professionnel Commerce vente :

« Grâce à cette intervention, on reprend confiance en nous. On nous dit souvent qu’on est nuls, mais là, on comprend que l’avenir nous est ouvert, et qu’on peut réussir ! »

5 Signature de la convention - Mme Viannay-Galvany - M. Chéritel

Association d’intérêt général, 100 000 entrepreneurs fondée et dirigée par Philippe Hayat en 2007, veut sensibiliser les jeunes à l’esprit d’entreprendre, c’est à dire porter un projet que l’on a choisi, mobiliser ses efforts pour le mener à bien, et donner ainsi un sens à son action. Il s’agit, par exemple, de créer ou diriger une entreprise, développer une association, lancer un nouveau produit, conquérir un nouveau marché, conduire une action au sein d’un groupe, mener un projet au sein de la fonction publique. EN 2013, 45 000 jeunes ont été sensibilisés au travers de 1.500 interventions. Dans l’académie de Créteil, 3.100 jeunes ont participé à ces rencontres, en augmentation régulière depuis 2011 (32% collèges, 47% lycées, 19% enseignement supérieur et 2 % CFA).

5 Océane et sa professeure

19I n° Spécial I décembre 2013 I  Partenariat Ecole Entreprise 

/Medef 94 : les professionnels parlent de leurs métiers

Jeudi 28 novembre avait lieu la première conférence multi-sectorielle co-organisée par la DAFPIC et le MEDEF de l’Est Parisien, qui mettait en scène les principaux secteurs d’activité en Val-de-Marne.

En moins de 2 heures et sous forme de mini-conférences, sept fédérations et des représentants d’entreprises de ces secteurs ont successivement présenté leurs métiers/leur entreprise et les profils qu’ils recrutent; décrit les caractéristiques et l’évolution de leur activité et échangé avec les participants sur les opportunités ouvertes par leur secteur et leurs métiers.

Pascal Dassonville, directeur territorial de ERDF (Électricité Réseau Distribution France) accueillait cette manifestation sur le « campus des métiers » à Champigny-sur-Marne (94). 85 personnes ont répondu présent à cette manifestation qui s’adressait aux acteurs de l’Education nationale impliqués dans l’orientation ou la formation des jeunes et des adultes : chefs d’établissements, chefs de travaux, enseignants, responsables de CIO, conseillers principaux d’éducation, inspecteurs de l’Education nationale, conseillers à l’enseignement technologique, Ingénieurs pour l’école, conseillers en formation continue…

Montrant par leur présence toute l’importance qu’ils accordent au rapprochement école-entreprise, Mme la rectrice Florence Robine, et le président du MEDEF Val-de-Marne, Charles Sevegrand, ont souligné la responsabilité partagée des deux mondes d’œuvrer ensemble pour faire de la voie professionnelle une voie d’excellence.

« Briser la glace » : Si tel était l’objectif, on peut dire qu’il a été doublement atteint, au sens propre (un chauffage en panne dans un hangar immense !) comme au figuré – eu égard aux nombreux échanges entre les professionnels et les représentants de l’Education nationale - autour du cocktail de fin de manifestation.

Les échanges de cartes de visite augurent de collaborations futures sur le champ de la formation professionnelle : propreté, aérien, énergie et logistique, pour ne parler que d’eux, constituent des terrains privilégiés de rapprochement entre système éducatif et entreprise.

TOUR D’HORIzON DES SECTEURS ET DES MÉTIERS EN TENSION

SECTEUR DU BâTIMENT (Fédération Française du Bâtiment – grand Paris) : 4 familles de métiers (structure et gros œuvre, enveloppe extérieure, équipement technique-

énergie et aménagement-finition) constituent l’ossature du secteur dont les matériaux et techniques évoluent au rythme des exigences énergétiques.

Ce secteur, qui offre pourtant des salaires attractifs, recherche de manière structurelle des professionnels dans toutes les composantes de ses métiers : maçons, électriciens, ouvriers VRD, charpentiers, constructeurs de routes, monteurs de réseaux, peintres, métreurs, responsables QSE, etc

DOMAINE DU SPORT (Comité départemental olympique et sportif (CDOS) 94) : L’ambition de cette branche méconnue est de faire du sport un élément central d’un projet de société. L’institution revendique en effet une contribution sociétale

du sport (éducation, bien-être et santé, lien social, citoyenneté, bénévolat, développement durable…), son rôle économique (emplois, équipements

et matériels, aménagement du territoire, tourisme, médiatisation…), et son apport identitaire (haut niveau, grandes manifestations, innovations technologiques, Francophonie…).

Une large gamme de métiers, allant de l’animation sportive à l’encadrement dans les fédérations, offrent de belles opportunités de carrière tant dans la fonction publique que dans le secteur associatif ou privé.

SECTEUR DE LA CHIMIE (Union des Industries chimiques UIC – Ile-de-France) : La chimie apporte sa contribution aux autres industries (agroalimentaire, pharmacie, plastiques), aux ménages (produits d’entretien). Il faut souligner les

efforts du secteur consentis dans le cadre de la prévention des risques et de son empreinte environnementale.

La chimie joue aussi un rôle-clé dans l’innovation française (252 brevets déposés en 2012)

Elle recherche des opérateurs (niveau bac pro), des techniciens (niveaux BTS, DUT et licence 1 et 2) et des ingénieurs et chercheurs (niveau master, école d’ingénieur et doctorat).

ÉNERGIE ÉLECTRIqUE : ERDF est présente sur toute la chaîne d’activité du secteur : production, transport, distribution et fourniture d’électricité. ERDF propose des postes dans les domaines techniques, mais aussi dans la relation-client,

l’accueil, la logistique et le management, du CAP au bac+5. Paradoxalement, l’entreprise peine à recruter, les jeunes pensant souvent qu’ils n’ont aucune chance d’être embauchés dans cette grande entreprise.

L’entreprise est très investie dans la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) avec une attention particulière à la féminisation de ses techniciens, à l’accueil des personnes en situation de handicap et développe de nombreuses actions en faveur des publics éloignés de l’emploi.

Un système de tutorat accompagne systématiquement les nouveaux collaborateurs pour faciliter leur intégration.

SECTEUR DE LA LOGISTIqUE, (AFILOG, fédération de la branche, et la société STAF- premier transporteur frigorifique d’Ile-de-France) : Les métiers, encore peu connus et variés ne

nécessitent pour la plupart aucun niveau minimum. Mais on assiste à un professionnalisation de plus en plus grande sous l’impulsion des nouvelles technologies : magasiniers, responsables d’entrepôt, agents de transit, logisticiens sont tous en tension.

Un des atouts du secteur est que la promotion interne y est très rapide : en effet, nombre de responsables ont débuté et appris le métier « sur le tas ».

SECTEUR DE LA PROPRETÉ (FEP, fédération des entreprises de la propreté – ne parlez plus du nettoyage SVP ! ) – souffre depuis toujours de la dévalorisation de

son image. D’où des difficultés à recruter. Et pourtant l’élargissement de la gamme de ses clients (secteur hospitalier et para-médical, industries, etc.) et des « prestations associées » (petite maintenance, intendance, espaces verts) ont fortement impacté les techniques et conditions d’exercice des métiers de la filière, sous la pression notamment des exigences du développement durable et de l’externalisation.

SECTEUR DE L’AÉRIEN (AIREMPLOI et AIR France) : les métiers bénéficient d’une aura, incarnée par les pilotes et les personnels de cabine qui attirent les jeunes. Mais au-delà de ce cliché, ce sont une multitude de métiers méconnus qui entourent les plates-formes aéroportuaires et qui sont en tension : catering ,

personnels de piste ou d’accueil, entretien des aéronefs, etc.

Afin de toucher sa cible majeure, à savoir les jeunes en cours d’orientation, AIREMPLOI multiplie les actions d’information et les partenariats : 44 conférences sur les métiers de l’aérien ont été montées en 2012 sur la région Ile-de-France.

Les contraintes du secteur doivent être intégrées par les candidat(e)s : nécessité de travailler de jour comme de nuit en horaires décalés, y compris dimanches et jours fériés, exigence d’un casier judiciaire vierge, enfin impératif d’être motorisé : ce sont des conditions sine qua non d’exercice de ces métiers.

5 Mme la rectrice entourée des professionnels

Ressources

/Sites institutionnels n Site du ministère de l’éducation nationale www.education.gouv.fr

www.education.gouv.fr%2Fcid24356%2Fles-parcours-de-decouverte-des-metiers-et-des-formations.html

www.education.gouv.fr/pid24459/les-partenaires.html

www.education.gouv.fr/cid56498/semaine-ecole-entreprise.html

www.eduscol.education.fr

n Académie de Créteil www.ac-creteil.frOutre des informations générales et des articles d’actualité, le site comporte un onglet : partenariat

Club des partenaires www.clubdespartenaires.fr

Conseillers à l’enseignement technologique www.cet77.org et www.cet93.orgCourriels : [email protected]; [email protected]; [email protected]

Ingénieurs pour l’école : Bruno Rouyer (77) ; Thierry Borne (93), Daniel Toutan (94) : 01 57 02 67 ou 6905

Centre de formation des apprentis académique http://cfaacademique.ac-creteil.fr/

Formation des adultes – réseau des Greta www.forpro-creteil.org

Validation des acquis www.infovae-idf.com et www.vae-iledefrance.fr ‎

/Partenariats territoriauxLes sites des DSDEN peuvent également être consultés :www.ia77.ac-creteil.fr (Seine-et-Marne),www.dsden93.ac-creteil.fr (Seine-Saint-Denis),www.ia94.ac-creteil.fr (Val-de-Marne).

Conseil général du Val-de-Marne www.cg94.fr

Conseil général de Seine-Saint-Denis www.seine-saint-denis.fr

Conseil général de Seine-et-Marne www.seine-et-marne.fr

Seine-et-Marne développement www.seine-et-marne-invest.com

/Quelques partenariats du monde économiqueAfdet : association française pour le développement de l’enseignement technologique www.afdet.orgwww.afdet93.org/afdet93 courriel : [email protected]

Fondation Croissance responsable - Institut de France : www.institut-de-france.fr/ institutions/prix-amp-fondations/fondations/fondation-croissance-responsable

Entreprendre pour apprendre www.entreprendre-pour-apprendre.fr

100 000 entrepreneurs www.100000entrepreneurs.com

AFILOG l’association de référence pour construire la logistique de demain www.afilog.org

Air France www.airfrance.fr

Air Emploi www.airemploi.org

Association «elles bougent» www.ellesbougent.com

Comité Départemental Olympique et Sportif du Val-de-Marne www.cdos94.org

Électricité de France france.edf.com

Électricité Réseau Distribution France www.erdfdistribution.fr

Fédération Française du Bâtiment - Grand Paris www.grandparis.ffbatiment.fr

Fédération des entreprises de propreté www.proprete-services-associes.com

Medef de l’Est parisien www.medef-estpar.org

Union des Industries Chimiques www.uic.fr

Union des Industries et Métiers de la Métallurgie www.uimm.fr

dES rESSourcES Pour la ForMation ProFESSionnEllE Et lES PartEnariatS