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Somm

Éditorial

page. 7

Dossier thématique Sport et politique

Présentation

aire

Le sport au Québec, un champ de recherche méprisé Gilles] ansan

page 9

Poli tisations et apolitismes sportifs, en France et au Québec, 1930-1960 Jacques Defrance

page 15

I.:affaire Richard/Campbell: un catalyseur de ['affirmation des Canadiens.français

Suzanne Laberge page 30

Les politiciens ct le sport en Mauricie Jean-Marc Paradis

page 45

T.-D. Bouchard: un acteur important de la culture sportive maskoutaine Paul Foisy

page 53

Les valeurs sportives dans le discours politique: le cas du Québec depuis 1960 démontre la nécessité d'une philosophie sportive

Jocelyn East page 62

Force physique, citoyenneté et réformisme modéré au Bas-Canada Jean Harvey

page 77

La boxe au Québec 0822-1922): de l'i llégalité à la légitimité Gilles Janson

page 87

, .

Numéro régulier Chronique d ' h istoire milita ire

Les femmes er la guerre Yt,lfs Tremblay

pag,105

Le récit de [a Grande guerre dans [a littérature canadienne-française/québécoise des années 1919-1999 au Québec

Mourad Djebabla _ 114

La perception de la Prcmi~re Guerre mondiale au Québec de 1914 à aujourd'hui

Flavil!n HéreauIt pagt J 29

Les sources idéologiques du Mouvement des citoyens (1ère partie) José Mariet[/:'!

page /34

Gustave Francq et Louis Laberge : les deux plus grands syndicalistes du XXe siècle au Québec

Louis Fournier _ 148

Débat sur l ' histoire et la mémoire Dire Nous au Québec Jacques Beauchemin

page 15/

La mise à distance comme cautionnement d'une mémoire honteuse sur le Canada français

Joseph Yoon Thériault _ 160

Débat sur fa langue Le français, langue publique, langue commune

Charles CaSlongrmy page 167

Pour un indice de Iangut d'usage public (lLUPJ rigoureux et clair Réplique ft Paul Béland

C hristian Roy page!7!

~ Note de lecture À propos de Critique de l'améri<<lllité. Mémoire et démocratie ail Québec de

Joseph-Yvon Thériaul[ Yuan Lnnorui<

_ 177

À propos de Les Taisoru fortes . Nature et significarian de l'appui à la souveraineté dl( Québec de G illes gagné et Simon Langlois

Pierre DrouiUy _184

Recensions M ichel Seymour, Le pari de ra démesure

Robert l.Ahaise page 191

Yves Brossard et Jonathan Vidal, L'édatement- de la Yougoslavie de Tito (1980-1995) : disintégrarion d'tille fédérarion et guerres inter e.thniques

Andrew Barras _192

Medresh, Israël, Le Man!réal juif emre les deux guerres AnetH, Pierre, Saint~Lall1'ent. La Main de. Mon/réal

Je.an~Philippe Croreo-u _194

Marrineau, Robert, L'histoire à. l'école, matière à. peruer .. Félix BOlwler

page 197

Valcourt, Pierre et Beaudin, François (dir.) , • La liberté vient aussi de Dieu ... _. Témoignnges en l'hOl1neur de Georges-Henri Lévesque

G uiUallme Richer _201

Richard, Béatrice, La mémoire de Dieppe . Radioscopie d'tm mythe Sébastien Vincent-

page 203

Verrette, Michel, L'alphabétüation ait Québec 1660~1900. En marche vers la modemiré culturelle

Jean-Philippe CroteQa page 206

Réplique à la recension de Philippe Quesnel sur Le livre noir du Canada anglais Josiane Laval/ü

page 2/0

Pa rutions récente s

Josiane Lavallée et l ean-Philippe Croteall page2J3

,

La mI se à d is t a n ce co mm e ca uti o n ne m e nt cj ' un e m é m o i re h o nt e u se sur le Ca I1 a da fra n ç a is

JOSEPH YVON T HÉRIAULT

Sociologue CIRCEMIUniversité d'Octawa

la simple référence au Canada français faÎt t iquer la plupart des incel· lectuels québécois, particulièrement les souverain istes. O n a beau moucheter son fleuret en insistant sur l'anachronisme qui consiste à se référer à J'iden­t ité québécoise ou à "ident ité du Québec français pour parler h istoriquemen t de la réfé rence nationale canadie nne-française - celle qui se déploie de l'Acte d'union à la Révolut ion tranqui lle - il Y aura toujours quelqu'un pour soupçonner qu'une telle référence veut ramener le nat ionalisme québécois à ses fondements " raCÎaux» ou «ethn iques .. ou cncore , ce qui est peut-être pire, d iluer le nationalisme québécois dans le C anada français «[rom coast ra coast ,. de Jean Chrétien.

C 'est la position inverse qui me semble vraie. L'évacuat ion de la référence au Canada français, comme fondement de la tradition historique sur laquel­le s'appuie le projet québécois moc:leme, participe d'un caut ionnement d'u ne histoire honteuse ... , une h istoire qu 'i l nous serait impossible d'assumer. Non seulement le silence sur le Canada français en lève-t-il coute légit imité h is­torique à la revendication autonomiste québécoise, comme si le Québec que nous conn..'lissons n 'avait commencé son existence qu'avec la Révolution tranquille, mais il entretient le soupçon que derrière l'ouverture du Québec moderne au pluralisme et à la modernité se cache un projet inavouable: le vieux projet .. e thnique" canadien-français. Comme j'ai tenté de le démon­trer dans Critique de L'américaniœ, la pensée québécoise de l'américan iré est une man ifestation part iculièrement éloquente de cet esprit, quoiqu'elle ne soit que la poin te de l'iceberg d'une lecture radical e de la modernité qui mar­que la pensée québécoise depuis la Révolution tranquille l .

Dans le dern ier numéro du Bulletin d' histoire politique (voL 11 , no. 1. ~ automne 2002) Jacques Rouillard réagit à la note de lecture d'Éric Bédard

(Bltlletin d'hiswire politique, vol. 9, no. 2. printemps 2001 ) ponam sur le livre de Gérard Bouchard, Genèse des nations et des cultures du NO IUJe.o.u Monde . Jacque.s Rouillard conteste l'affirmation d'Éric Bédard selon laquelle

160 Bullet in d'histoire politique. vol. Il, no 2

Genèse des nations ... serait le magnus opus de l'historiographie moderniste québécoise. A u contraire, pense RouiLLard, le dernier livre de Gérard Bouchard participe d'une lecture «pré-moderniste " de l'histoire du Québec, lecture pré-moderniste qu'il faudrait associer principalement à la trad ition sociologique (Falardeau, Rioux, Guindon, Dumont) et qui voit le Québec moderne comme une rupture avec la aadition canadienne-française. C'esh dans cette tradition que le Canada français serait perçu d'une manière ' .. dépriman te " , sous le signe du «retard " , comme une «grande noirceur", une société incapable de s'ouvrir à l'exaltant appel du continent en forma­tion (américanité). La pensée .. moderniste ", où _ révisionniste .. si l'on préfère l'appe llation que lui a donnée Rudin 1, participerait d'une lecture plus positive de l'histoire du Québec. Elle aurait présenté l'histoire du Québec sous le signe d'une modernité précoce, en affinité avec le déploiement indus­triel du continent, traversé depuis toujours par le pluralisme idéologique de la modernité.

Je ne pense pas que cette distinction tienne. 11 m'apparait en effet que tant l'interprétation « révisionniste " de l'histoire, que l'interprétation «sociologique" reposant sur le couple tradition/modernité, s' inscrivent dans une lecture radicale de la modernité incapable de lire dans la modernité autre chose que le déploiement de processus rationalisan ts. Toute d imension substantive ou subjective de l'histoire de la modernité est dès lors interprétée comme un «reste", en dehors de ce qu i est important dans l'histoire, reste que l'on peut jeter comme un passé honteux, parce qu'il ne nous - les modernes - ne concerne pas rée llement ou encore que l'on peut tout sim­plement oublier car il n'est pas notre héritage. «Modernistes .. et .. pré mooemiSCe5 ", pour reprendre les catégories de Ro ui ll ard , dans leur rapport à

l'h istoire du Q uébec, nous conduisent au même constat: la mise à distance de la tradition, l'invalidation, dans l'histoire du Québec. comme de toutes les sociétés modernes, de tour ce qui ne pointe pas vers la rationalité.

Q ue faut-il entendre en effet par " révisionn isme" ~. LI s'agit d 'une entre­prise qui vise en élargissant le contexte interprétatif d'un phénomène de "banaliser " ou de "normaliser " celui -ci. Dans ses commentaires sur la quere lle des historiens altemands, Paul Ricoeur rappelle que le «révision ­nisme .. allem,md a consisté en trois procédés: «l'élargissement temporel du contexte, comparaison avec des faits semblables ou contemporains ou antérieurs, relation de causalité d'original à copie .. J• À l'encontre des .. négationnistes", qul veulent nier l'existence des crimes nazis, les .. révi­sionnistes. ont plllrôt voulu démontrer que ces crimes n'avaien t rien de par­ticulier lorsque insérés dans un contexte interprétatif plus large. Pourquoi cette opération révisionniste en Allemagne 1 Pour camoufler, selon Jürgen

Allodation québécoise d'histoire politique ,.,

Habermas, une conscience honteuse derrière les profondeurs abyssales de l'h istoire où effectivement tous les ch ats sont gris 4.

Dans la critique que Ronald Rudin a adressé aux historiens " révision­nistes » québécois on peut déceler une même question. De quelle mémoire

les historiens québécois ont-ils honre? La thèse de Rudin veut que les h isto­riens québécois contemporains aient systématiquement voulu d iluer la spé­

cificité historique québécoise - le nationalisme, la trad ition catholique, les formes originales de développement socio-économique comme le syndica­lisme catholique et le développement des caisses populaires - par l'élar­gissement du contexte et l'histoire comparative à J'échelle continentale. En

dénonçant le caractère singulier de l'histoire du Québec, les historiens prê­taient donc flanc à l'accusation qu'il y a quelque chose de honteux dans l'his­

to ire du Québec, quelque chose justement qu'une telle opération visait à

camoufler. Pour un Michael Behiels qui le dit explicitement - l'opération révisionniste vise «à maintenir en place, comme au temps de Duplessis, une

société communautaire au service exclusif des valeurs de la nat ion fran­cophone du Q uébec, société communautaire qui a produit poursuit-il J'État­libéral le plus régressif du monde occidental,. - on pourrait établir une

longue liste de ceux qui d isent la même chose de manière moins expliciteS . Face à une telle charge critique, la pensée québécoise contemporaine n'a

pas su répondre. Elle s'est contentée de réafflnner la modernité précoce du

Q uébec et de banaliser l'opération révision niste. Je ne pense pas que la rai­son expliquant ce phénomène soit une conscience honteuse de l'histoire du Canada français. C'est plutôt l'inverse qui me semble vrai. C'est ce que j'ai

nommé l'amour immodéré de la modernité, c'est-à..c\ire la course débridée à la modernité, l'insistance à être moderne depuis toujours, voire post moderne avant la lettre, le désir d'être grand et, son envers ... , la peur d'être accusé de

traditionalisme, d'ethnique, cie peuple insignifiant dans l'histoire. De cela découle une conception réductrice de la modernité qui réduit celle-ci à ses grands procès institutionnels rationalisants (industrialisation, urbanisation,

laïcisation , démocratisation libérale). I.;histoire effective de la modernité, qu i fut aussi histoire de sens et de signification, est ainsi évacuée, ses dimen­sions significatives sont dorénavant perçues comme hors-histoire (la nation,

<;omme le religieux, comme tous les autres phénomènes identitaires ne se référant pas à l'individualisme des modernes). Autrement dit, pour confir-

'. mer, face à lellt5 détracteurs, leur moderni té, les inte llectuels québécois fran­'- cophones ont eu tendance à extirper de l'histoire du Québec les traits les plus

sa illants de la modernité, s'empêchant ainsi d'inscrire l'historicité de leur propre société dans la modernité. Chisto ire ainsi perçue devena it une his­to ire sans sujet.

162 Bulletin d'histoire politique, vol. Il, no 2

Quand l'histoire révisionniste québécoise a voulu élargir son contexte explicatif, elle ne l'a pas fait par la mise en contexte dam une trad ition poli ~

t ique ou culturelle plus large, que ce soit celle du C anada, des États-Unis ou encore de l'Amérique. Non, l'élargissement comextuel des historiens révi­sionnistes a consisté à éliminer les contextes politiques et culturels pour inscrire le Québec dans les structures profondes du continent en formation. , Pour employer un v ieux langage marxis te, l'hypothèse voulait qu'après que' l'on a évacué j'infrastructure, le développement du Québec apparaîtrait largement similaire aux autres collectivités de l'Amérique du Nord. On trou­vera une telle démarche dans la distinction entre l'américanisation et l'américanité, Que serai t, d'un point de vue historique, une Amérique de laquelle on aurait en levé son sujet hiscorique le plus imporranc les États­Un is et les procès d'américanisation 1 t:histoire de l'Amérique se confondrait alors soit avec une modernité réduite à ses procès institutionnels, soit à un détenninisme géo-continental. soit à l' idée d'une culture d'errance, pré ou pOSt nationale C'est justement à une telle invalidation de toute subjectivité dans l'histoire qu 'aboutit la pensée de l'américanité québécoise. Elle fa it et doit faire l'impasse sur la présence en terre d'Amérique d'une intentionna­lité particulière qui s'est historiquement manifestée à travers l'idée du Canada rrançais et maintenant à travers le projet québécois.

Cette démarche qui vise à élargir le contexte explicatif en évacuant l'in~

tentionnalité dans l'histo ire - dans une perspective historique le Canada français - procède+elLe de la même démarche que celle imputée aux soc io logues et leur critique dédaigneuse de la tradition. Il faut bien voir que oui. Le couple tradition/modernité procède d'une conception évolutionniste de l'histoire qui affirme que la tradition doit s'effacer devant 1<3 modernité. Au Québec cet évo lutionnisme a été amplifié par le fait qu' il sembla it cor~

respondre à une transformation identitaire fondamentale: celle entre la société canadienne-franç<3i~e (traditionnelle) et la société québécoise (moderne). C'est pourquoi, plus qu'ailleurs, au Q uébec, cette dichotomie a semblé intéressante pour lire les changements d'après-guerre. Une telle dis­t inction campe du coté de la tradition, la nature subjective du vivre ensem­ble et du coté de la modernité ce qui est de l'ordre des insrjtu(Îons rat ionnelles. C'est aÎnsi que l'on a pu affirmer que le passage de l' identité canadienne-française à l'identité québécoise est un passage d'un nationa­lisme ethnique - subjectif - à un nationalisme purement civique - procé­duraI. La dimension substantielle de l'histoire n'est pas niée ici - comme dans le révisionnisme - ma is remisée dans un passé qui n'est plus le nôtre (le Canada français) et qu' i.l est de bon ton de dépeindre comme replié sur lui-même, exoltant une fil iation myst ique avec la France, xénophobe, etc. ,

AssociatÎon québécoise d'histoÎre pofirique 163

l'envers de la modernité etde l'américani.té - Ies deux sont souven t confon­dus d'ailleurs.

Le modernisme des h istoriens révisionn istes et le pré ou post modernisme des sociologues conçoivent tous deux la modernité de manière univoque, se réalisant à travers les grands procès inst itu tionnels de la modernité. D'ailleurs, dans l'interprétation h istorique du Q uébec, les deux courants s'alimentent mutuellement, accentuant par le fait même l'occultat ion de toute trace de tradition. Car, il faut bien voir que le révisionnisme n'a pas modernisé le nationalisme canadien~français, il est allé chercher la moder~ nité du Québec historique en dehors de ce que fu t l'espace historique de son déploiement - de l'histoire politico-religieuse on est passé à l'histoire de la bourgeoisie d'affa ires, par exemple. Les historiens révisionnistes n 'ont pas relu l'histoire du Canada français en lui [fouvanl soudainement un air de fraîcheur, ils l'ont plutôt occulté et on t cherché dans l'histoire du Q uébec, à coté de ce nationalisme, des signes de modernité précoce - dans le développement du capitalisme, de l'industrialisation, du libéralisme, par la similitude de certains arrangements sodétaux avec nos .. modernes" voisins du sud, etc .. C'est ainsi que l'on comprend le quasi abandon par les historiens québécois des années 1980 et 1990 de l'histoire polit ique des idées. Et, même quand Yvan Lamonde reprend ce projet, c'est à l'h istoire des idées libérales qu'il s'intéresse, fai sant du nationalisme canadien~français une composante marginale dl! l'histoire du Québec 6.

A insi marginalisé, représenté souvent comme l'idéologie d'une élite coupée de ]'américanité réelle du peuple, le nationa lisme canadien~français reste toujours, comme quantité négligeable, disponible à servir de contre­preuve au nat ionalisme québécois contemporain. Cest ce que reproche JlIcques Rouillard à Gérard Bouchard. Celui~ci participera it dans Q uelques arpents d'Amérique ... à présenter le passé québécois comme moderne et dans Genèse des nations .. . à dénigrer comme traditionnelle la représentation canadienne~française 7 . Ces deux moments ne sont pas contradictoires, lis participent tous deux d'une lecture rad icale de la modernité qui occulte toute dimension substantive, toute intentionnalité dans l'histoire, pour ramener l'histoire aux grands procès institutionnels de la modernité.

De telles lectures ne sont pas en soi fausses. Personne ne niera que le capitalisme, la bourgeoisie, la démocratie libérale, l'industrialisation aien t façonné l'histoire moderne du Québec. Seulement ces procès, pris dans la froideur clinique du contment en formation, n'éclairent en rien j'aventure

·:"de la nation frança ise d'Amérique. On comprendrait, si une telle exaltation de la modernité et du refus d'assumer une tradition eussent été accompagnés d 'un même abandon de voir dans le Q uébec une expérience h istorique originale. Ce ne fut pas le cas. D'où la pertinence de la question: quelle

164 Bulletin d'histoire politique, vol. 1 J, no 2

légitimité historique appuie la permanence ici 'd'une quest ion nat iona le? Les nat ions ne sont pas des groupes d' intérêts, elles sont des regroupements qui t irent leur légitimité d'une h isto ire et d'une mémoire communes, ... d'une référence pour parler comme Fernand Dumont. Le projet québécois est une suite à donner à la référence canad ienne.française, c'est là qu'il puise sa mémoire. Renvoyer cen e mémoire à une tradition morre qu i ne saurait être , la nôtre ou l'occulter, c'est donner raison à ceux qui croient qu'une telle ~ opération est un mécanisme évitant d'assumer une h istoire honteuse.

NOTES ET RÉFÉRENCES

1. Joseph Yvon Thériault, Critique tk j'llm€riC(llliré. Mémoin' ct démocratie llU QlIlbec, Monué:\ l, Québec A mi! rique, 2002. Nous reprenons ici des arguments développés plus longuement dans ce [ivre, nommment la deuxième pan ic: «On l'a tam aim(-c la modernité .. , p.165 et suiv.

2. Ronald Rudin, Faire tk /'hislOÎre llU Quibec, Québec, Septentrion , 1998.

3. Paul R icœur, • Les rôles respectifs du juge et de ['historien .. , Esprit, aofa-septcmbrc 2002 , p. 64.

4. Jürgen Habermas, Écrits polirîql les , Paris, Éditions du Cerf, p. 165 ct suiv.

5. M ich ael Bchic!s (1997), « Duplessis, le duplessisme er la prétendue reconst irution du pa5Sé~, dans, A. G . Gab'llon et M. Sarra·Boum ct (d ic.), Duplcllis entre la Grtmtk noirceur et la soci~ré Ubémlc, Monrréal, Québec/Amérique, 1997, p. 325-326.

6. Yvan Lamonde: , Histoire sociale 00 idies 1lI1 Qné&«, 1760· 1 B%, Montréal, Fides.

7. Gérard Bouchard Quelques arpcrw- d'Amérique: popu/aMn éoonomie, fllmiUe aIl Sagllenay. 1838.197/, Mon tréal. Boréal, 1999; Genèse des nation.! et cululTe.I

du nolll't'au monde, Mon tréal, Boréal, 200 1.

Anociation québécoise d'hirtoire politique .65

SPOR T ET POLITIQUE

Bien peu de t ravaux ont été consacrés à l'histoire du sport au Québec et fort peu ont

mis en évidence ses enjeux pol itiques. Ce dossier sur .Sport et politique» veut inciter

de nouvelles recherches sur la signification sociale du sport. sur les rapports de pou­

voir qui l 'animent, sur son rôle dans la construction d' identités collectives et sur son

pouvoir symbolique.

Des historiens et des sociologues, par la d iversité de leurs apprOChes, montrent ici la

richesse. trop peu exploitée au Québec, du champ de recherche constitué par le sport.

Ce dossier a été coordonné par Gil les Janson, historien du sport et bibliothécaire à

,'UQAM.

Avec des textes de Jacques Defrance, Suzanne Laberge, Jean-Marc Paradis, Pau l

Foisy, Jocelyn East.

Boxeur man/rila/ais, fu~ne Brosseau (1895-1968), est considéré comme l'un de5 meilleurs boxeurs I]é au Canada. En 1917, /1 détenait le titre de champian amateur des poids fTKJyens du Canada et de5 !taIs-Unis. Quand il passa chez les professionnel ~ 1918-1919, 011 lui accorde de fortes chances

de devenir champion du monda chez les professionnels. LiJ maladie mettra prém8tu~ment fin" sa CIJ"'hl!.

LU>< ISSN 1201-042 Diffusion Prologue Prilldu numéro: 17,95$