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Jamais sans mon chien
Dossier professionnel CNC
CEMÉA - MJPM 6
HÉLÈNE DUPUICH CEMEA LILLE 2014 / 2015 MJPM 6
REMERCIEMENTS
Je remercie toutes les personnes
qui, de près ou de loin, ont contribué
à l’élaboration de ce dossier professionnel
et qui m’ont soutenue
par leurs pensées, réflexions
et expériences…
HÉLÈNE DUPUICH CEMEA LILLE 2014 / 2015 MJPM 6
SOMMAIRE
Présentation personnelle ………………………………………………………………………………………………………………. 04
Présentation du lieu de stage ………………………………………………………………………………………………………. 05
Introduction ……………………………………………………………………………………………………………………………………….. 07
PREMIÈRE PARTIE L’histoire de Sonia …………………………………………………………………………………………………………………………….. 09
Sa pathologie ……………………………………………………………………………………………………………………………………… 11
Un viager pour vivre mieux ……………………………………………………………………………………………………………… 12
La demande de mise sous protection …………………………………………………………………………………………. 13
La rencontre ……………………………………………………………………………………………………………………………………… 15
La problématique au dossier de Sonia ………………………………………………………………………………………… 16
L’importance de l’animal de compagnie chez une personne âgée ……………………………………….. 16
DEUXIÈME PARTIE La mise en place de la mesure de protection ……………………………………………………………………………. 18
Analyse globale de la situation ………………………………………………………………………………………………………. 18
La collaboration avec les différents partenaires ………………………………………………………………………. 20
Récupérer les moyens de paiement ……………………………………………………………………………………………. 20
Le P.I.M.P …………………………………………………………………………………………………………………………………………… 21
L’inventaire ………………………………………………………………………………………………………………………………………… 21
Le budget …………………………………………………………………………………………………………………………………………… 21
L’hôpital de jour ……………………………………………………………………………………………………………………………….. 22
L’A.P.A ……………………………………………………………………………………………………………………………………………….. 23
La réorganisation du réseau ………………………………………………………………………………………………………… 25
La dernière visite …………………………………………………………………………………………………………………………….. 26
Conclusion ………………………………………………………………………………………………………………………………………. 27
Liste des annexes ..………………………………………………………………………………………………………………………… 28
HÉLÈNE DUPUICH CEMEA LILLE 2014 / 2015 MJPM 6
PRÉSENTATION PERSONNELLE
Je suis issue d’une famille nombreuse où l’esprit de famille est important. Nous sommes unis et
solidaires les uns envers les autres. Ma soeur et moi avons aidé notre mère à s’occuper de
notre grand-père pendant des années. Son état de santé ne lui permettant plus de rester seul
chez lui, nous l’avons accueilli sous notre toit pendant un an. Ma mère était tuteur familial et
nous l’assistions dans toutes les tâches que cela impliquait.
J’ai été assistante de Direction pendant 7 ans dans le secteur de l’évènementiel. Je travaillais
pour une société familiale et étais en charge des dossiers d’appel d’offre public, du secrétariat et
d’une partie de la comptabilité (situations de travaux, facturation, salaires).
Puis j’ai travaillé presque 10 ans dans le prêt à porter en tant que Directrice de Magasin. Je me
suis retrouvée là un peu par hasard, pour remplacer une amie qui partait en congé maternité et
j’ai été embauchée. Au départ, c’était purement « alimentaire » et je suis restée par confort.
En 2006, ma soeur et moi avons accompagné notre mère dans la création d’une association,
dont elle est Présidente, au profit des jeunes adultes atteints d’une longue maladie ou
handicapés hospitalisés. On entend par « jeunes adultes » tous les jeunes âgés de 17 ans et
plus, qui ne font plus partie de la pédiatrie, mais sont encore perçus comme des enfants. Ils
entrent dans une période particulièrement difficile de leur vie, marquée tant par leur affection
que par la transition vers le monde des adultes.
Nous organisons donc des évènements publics, dans le but de récolter des fonds pour leur offrir
des salles de détente, des tablettes numériques, des ordinateurs ou des consoles de jeux afin de
rendre leur séjour hospitalier un peu moins difficile.
Ma mère est Mandataire Judiciaire à la Protection des Majeurs. J’ai toujours eu beaucoup
d’intérêt pour son métier et nous en avons souvent discuté. De plus, j’ai connu très tôt le métier
de tuteur à travers elle. Il y a quelques mois j’ai souhaité l’accompagner et faire ce que l’on
pourrait appeler un « stage découverte » afin de me conforter dans ma réflexion et mon choix de
reconversion, avant de m’inscrire aux CEMÉA.
Aujourd’hui, à l’aube de mes 40 ans, j’ai un enfant, j’ai quitté mon travail et je suis en
reconversion professionnelle. Le secteur de la grande distribution basé sur la vente, les objectifs,
les primes et le taux de transformation ne me correspondait plus. Le choix de cette
reconversion s’est imposé à moi par la nécessité et le besoin de me tourner vers un métier à
vraie dimension humaine que, finalement, je côtoyais depuis des années…
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PRÉSENTATION DU LIEU DE STAGE
J’ai effectué mon stage chez une mandataire privée car je souhaite également exercer à titre
indépendant. Dans cet écrit je parlerai en mon nom, en tant que stagiaire mais toujours sous
l’accompagnement de mon Maître de stage.
Véronique ROBLIN a tout d’abord été déléguée bénévole à la Tutelle au sein de La Croix Rouge
Française de Lille (de 2006 à 2011), ayant obtenu le Certificat National de Compétence en
2011 elle exerce depuis dans le département du Nord (59) près les tribunaux de Lille.
Auxiliaire de justice assermenté devant les tribunaux, Véronique Roblin exerce ses missions
dans le cadre d’un mandat de protection juridique, dans le respect des droits et libertés de la
personne protégée.
Elle bénéficie de l’agrément préfectoral et d’une inscription sur la liste départementale Nord
(59) visée à l’article L471-2 du code de l’action sociale et des familles, qui regroupe les seuls
professionnels pouvant être judiciairement désignés pour exercer des mandats de protection
juridique des personnes.
Le mandataire judiciaire à la protection des majeurs est chargé d'une mission de service public.
A ce titre, Véronique Roblin agit au nom de la collectivité publique.
Véronique Roblin figure sur cette liste des mandataires judiciaires à la protection des majeurs
en qualité de personne physique exerçant à titre individuel conformément à l’article L472-1 du
code de l’action sociale et des familles.
Elle gère 25 mesures de protection (curatelles, curatelles renforcées et tutelles). 16 sont en
institutions et 9 en autonomie, il y a 9 hommes et 16 femmes.
Elle organise ses visites sur un rythme d’une visite tous les mois et demi maximum (et plus
souvent si besoin).
La mission de Véronique ROBLIN :
La personne protégée est au centre de son action :
* Protection de la personne, de ses biens ou des deux,
* Prise en compte de ses besoins,
* Participation de la personne (autant que son état le permet) quant aux décisions qui la
concerne,
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Forte de ses engagements, Véronique ROBLIN offre à la personne protégée un suivi
personnalisé et adapté (gestion administrative, budgétaire, patrimoniale), veille au respect de
ses droits fondamentaux, de sa dignité, de son intimité et de son intégrité.
Véronique ROBLIN fait partie de la Chambre régionale des MJPM Libéraux du Nord Pas de
Calais, elle a contribué à sa création en 2011.
« La chambre regroupe à ce jour 8 mandataires sur 10 dans la région. En se regroupant, les
mandataires judiciaires s'engagent collectivement et concrètement pour faire progresser leur
profession à l'échelon régional et développer un espace d'échange d’informations, de diffusion
des bonnes pratiques, de formation continue. »
*source : site internet de la chambre régionale des MJPM du Nord (http://www.mjpm-
npdc.fr/).
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INTRODUCTION
Contre la vieillesse il n’y a pas de remède… Nous sommes tous voués à vieillir et peut-être un jour
être dans l’incapacité de pourvoir seul à nos intérêts. Les raisons peuvent être multiples :
altération des facultés mentales, altération des facultés physiques visant à empêcher
l’expression de la volonté, ou altération des deux.
En 1838, la première loi en vigueur qui régit notre secteur est une loi de « protection contre ».
On protège la société des agissements des déments. On parle alors « d’incapables ». Ils sont
dessaisis de leurs biens et de leurs droits civils pendant leur hospitalisation.
La loi du 03 janvier 1968 portant réforme du droit des incapables majeurs instaure alors 3
formes de régime de protection : la sauvegarde de justice, la curatelle et la tutelle. On
individualise les mesures de protection et on adapte la mesure à la nature et la gravité réelle de
chaque cas. On distingue l’être humain de sa maladie mais pas de ses biens.
La loi du 5 mars 2007 portant réforme de la protection juridique des majeurs, révise
profondément ces 3 régimes de protection.
Elle discerne la protection juridique et la protection sociale, renforce les droits des personnes
protégées en les plaçant au coeur du dispositif, elle distingue la personne de ses biens, affirme le
respect des libertés individuelles et des droits fondamentaux des personnes sous mesure de
protection. On créé le mandat de protection future (on peut ainsi prévoir les modalités de son
éventuelle protection future).
La loi instaure une meilleure prise en compte des droits et volonté de la personne sous
protection et favorise son autonomie.
Elle pose les principes de (Art 428 du Code Civil) :
Nécessité (mesure de protection en cas d’altération, médicalement constatée, des
facultés mentales ou corporelles de nature à empêcher l’expression de la volonté),
Subsidiarité (c’est l’article 440 du code civil qui le décrit de la manière la plus explicite : si
la sauvegarde de justice est insuffisante on prononce une curatelle, si la curatelle est
insuffisante on prononce une tutelle),
Proportionnalité (la mesure de protection est adaptée à la personne à protéger).
La loi du 5 mars 2007 est aussi celle qui a créé les conditions d’accès au métier de Mandataire
Judiciaire à la Protection des Majeurs et, dans le cadre de mon stage pratique à la formation de
MJPM, j’ai choisi d’exposer la situation de Sonia pour mon dossier professionnel.
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Dans cet écrit, que j’ai articulé en deux parties, je ferai une première partie sur l’histoire de
Sonia, sa pathologie, la demande de mise sous protection et la place importante qu’occupe son
chien dans sa vie.
Et une seconde partie sur la mise en place de la mesure, l’analyse globale de la situation, la
définition du projet de vie, les actions menées et le maintien du réseau autour de Sonia pour
optimiser sa sécurité à domicile et respecter son choix de lieu de vie.
Face à la situation de Sonia j’ai pu dégager une problématique : le maintien en vie, grâce à son
animal de compagnie, d’une personne âgée souffrant d’un Alzheimer. Sonia considère son chien
comme son propre enfant. Si elle devait être placée et séparée de son chien, elle en mourrait
sûrement. Elle dit d’ailleurs : « je préfère mourir que d’être séparée de lui ». Sonia ferait
sûrement un syndrome de glissement (une décompensation rapide de l’état général).
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PREMIÈRE PARTIE
L’histoire de Sonia
Sonia est une femme célibataire âgée de 78 ans. Elle est née en France dans le département du
Nord et a été placée sous curatelle renforcée, aux biens et à la personne, par jugement rendu le
19 décembre 2014 (annexe 1) pour une durée de cinq ans. Elle souffre d’un Alzheimer
diagnostiqué début 2013.
Sonia n’a pas d’enfant, pas de frère ni de soeur et n’a jamais été mariée. Elle a un chien
« Loulou », qu’elle considère comme son enfant. Loulou est un spitz nain, plus connu sous le nom
de loulou de Poméranie (chien de taille moyenne). Il a 6 ans et elle l’emmène partout, ils sont
inséparables. D’ailleurs, lorsque j’ai demandé à Sonia si je pouvais écrire mon dossier
professionnel sur son histoire, je lui ai précisé que ce serait anonyme mais que, bien sûr, je
parlerais de Loulou. Elle m’a répondu en riant : « alors tout le monde me reconnaîtra ! ».
Elle se souvient de son âge, de sa race mais ne se souvient pas du tout de la manière dont elle
l’a eu. Elle ne sait pas me dire non plus si c’est un cadeau ou un achat personnel. Elle a
« l’impression de l’avoir toujours eu à ses côtés ».
À l’adolescence, Sonia a suivi une formation professionnelle dans la couture (elle confectionnait
ses habits ainsi que ceux de sa maman et avait une grande passion pour le tricot), elle a ensuite
travaillé dans le commerce de tissus avec ses parents puis a été employée à la CARSAT pour
finir sa carrière en tant que Directrice d’auto-école dans le village où elle réside.
Sonia a grandi et vit dans la maison de plain-pied de ses parents dont elle a hérité. Elle a renoncé
à vivre sa grande histoire d’amour pour s’occuper de sa maman souffrante. C’est ce pourquoi
elle n’est jamais partie de chez elle. Elle s’est ensuite occupée de son papa jusqu’à son décès.
Suite à des soucis financiers, en mai 2012 elle vend sa maison en viager à un ami, Mr D. Elle le
connaît depuis longtemps, elle lui a fait passer son permis de conduire à l’époque, c’est
quelqu’un auquel elle tient beaucoup. Ils se voient rarement maintenant, mais le lien est là. Sonia
et Mr D. ne souhaitent pas « ébruiter » cette histoire de vente en viager. Ca ferait « des
histoires » dans le village.
Avec sa voisine, Mme V. assistante sociale à la retraite, ce sont les seuls amis que Sonia compte
dans son entourage. Elle a pour seule famille un cousin qui habite à une dizaine de kilomètres, qui
ne peut se déplacer du fait de son grand âge, et une cousine qui habite dans les mêmes
environs et qui ne peut se déplacer non plus, son mari étant très malade.
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Sa maladie d’Alzheimer évoluant, Sonia a d’abord eu de petits troubles de la mémoire, puis des
soucis pour ranger ses papiers, allumer la télé, faire à manger, se souvenir de pourquoi elle était
sortie, reconnaître les gens, et elle a commencé à s’isoler…
La « fracture » avec le monde extérieur s’est accentuée lorsqu’elle a eu un accident de voiture et
que son permis de conduire lui a été retiré par son entourage. Impossible pour elle de se
déplacer autrement qu’à pied, ce qui a considérablement limité les sorties et donc le contact
avec le monde extérieur. Dure situation pour une ancienne Directrice d’auto-école, que de se
faire enlever son permis de conduire…
Cet accident de voiture, qui ne compte aucune victime, a conduit sa voiture à la casse, car
irréparable. Depuis cet accident, Sonia ne marche plus aussi facilement qu’avant et boîte, sa
hanche la fait souffrir. Son équilibre est très fragile et Loulou ne lui facilite pas la tâche lorsqu’il
lui montre son affection en sautant sur elle.
Ses ressources :
Sonia n’a pas connaissance de l’argent dont elle dispose sur son compte courant. Elle sait qu’elle
a un compte au Crédit Agricole de la ville voisine, mais ne sait plus où se trouve ses relevés
bancaires, ni ses moyens de paiement. La consultation des fichiers de comptes bancaires
(FICOBA) confirmera ce compte ainsi que des comptes de placement et l’absence de crédits en
cours.
Ses ressources sont composées comme suit :
- Retraite RSI 256,37 €
- Retraite CPAM 528,80 €
- Retraite complémentaire ARRCO 235,57 €
- Loyer mensuel viager (révisé) 688,00 €
—————————————————————————————
- Total ressources 1 708,74 €
Recueil des volontés et contrat obsèques :
Sonia souhaite être enterrée auprès de ses parents. Elle est chrétienne et souhaite un
enterrement dans le respect de sa religion. Elle bénéficie d’une concession perpétuelle au
cimetière de sa commune (vérifié auprès de la Mairie) dans laquelle sont déjà inhumés ses deux
parents. Il n’y a actuellement pas de contrat obsèques mis en place mais le sujet sera abordé
avec Sonia lors d’une prochaine rencontre.
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La pathologie de Sonia
Sonia n’est plus autonome face à la tenue de sa maison, de l’hygiène corporelle, de la
préparation de ses repas et la gestion de ses papiers administratifs.
Elle met ses vêtements à l’envers et, souvent, ne sait plus coordonner sa tenue (elle peut parfois
mettre un gros pull sous une chemise ou encore une chemisette d’été en plein hiver).
Sonia a une tendance dépressive (perte de confiance en elle, plus aucune motivation ni pour la
couture, ni pour le tricot, ni pour l’orgue qu’elle jouait à l’église de son village ou encore le chant
qu’elle pratiquait au sein de sa chorale), elle se sent seule et supporte mal l’isolement. Il lui arrive
de sortir la nuit et sonner chez la voisine pour lui demander du sucre ou de l’aide pour sortir la
poubelle. Elle souffre de désorientation temporelle et spatiale.
Sonia souffre de la maladie d’Alzheimer. Une maladie incurable du tissu cérébral entraînant la
mort lente et progressive des fonctions mentales et particulièrement la mémoire. Les
symptômes de la maladie sont caractérisés par :
Des pertes de mémoire sur des faits récents,
Une disparition des repères dans le temps, dans l’espace
Des difficultés à reconnaitre des objets,
Des troubles du langage,
De l’agressivité et de l’agitation.
Le corps médical désigne ces différentes caractéristiques comme les quatre A :
L’amnésie (trouble de la mémoire),
L’apraxie (trouble des gestes),
L’agnosie (trouble de la reconnaissance),
L’aphasie (trouble du langage).
En quelques chiffres, la maladie d’Alzheimer c’est 900 000 malades, 225 000 nouveaux cas
chaque année, et une espérance de vie moyenne de 8,5 ans à compter du diagnostic. La
maladie touche plus de femmes que d’hommes et se déclare en général après 65 ans.
« La dégradation des capacités cognitives des patients (mémoire, raisonnement, expression…)
entraîne l’altération des interactions sociales avec les proches ce qui peut représenter une
source d’angoisse. Ceci peut aussi induire des comportements à risque de la part du patient tels
que : agressivité, égarement géographique ou vulnérabilité aux abus de personnes
malveillantes. » *source : FRM (Fondation pour la recherche Médicale).
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Les structures d’accueil ne répondent pas forcément aux besoins des malades et des familles.
Il existe plusieurs possibilités pour les personnes malades d’être prises en soin en fonction du
stade de la maladie : accueil de jour, EHPAD, établissement hospitalier de long séjour.
Malheureusement, ces structures sont encore peu nombreuses, le personnel souvent
insuffisamment formé et leur coût journalier ne permet pas une prise en soin de toutes les
personnes malades (*source : www.francealzheimer.org)
La maladie d’Alzheimer passe par plusieurs phases qui, à terme, aboutiront au décès du patient.
Un viager pour vivre mieux
Vendre un bien en viager, c'est en transférer la propriété à un tiers qui devra, en compensation,
verser une rente au vendeur jusqu'à son décès. La vente a une condition de validité : la longévité
du vendeur (si le vendeur est extrêmement malade, la vente n’est pas valable).
En mai 2012 Sonia vend donc sa maison en viager à Mr D. afin de palier à ses soucis financiers.
Mr D. est un homme d’affaires ayant une situation confortable et accepte de rendre ce
« service » à Sonia (c’est ainsi qu’il nous décrira la situation lors de notre entretien téléphonique).
L’acte viager est établi en l’étude notariale de Me A, ainsi Mr D. verse à Sonia (annexe 2) le 15
mai 2012 la somme de 40 688 € (ce « bouquet » est composé comme suit : 37 340 € de
capital + 3 000 € de dépôt de garantie + 348,39 € du loyer de mai proratisé) puis une rente
mensuelle de 675 € sera payée par virement bancaire (révisable chaque année par un indice
national publié par l’INSEE).
Mr D. est propriétaire du bien mais n’en aura la jouissance qu’à l’extinction du droit d’usage et
d’habitation du vendeur (c’est à dire au décès ou la renonciation à ce droit). Les objets
meublants ne sont pas inclus dans cette transaction.
Si Sonia choisissait de partir vivre en EHPAD, elle aurait la faculté de renoncer au droit d’usage
et d’habitation (cette action est irréversible) la rente serait alors augmentée, et Mr D. pourrait
dès lors habiter ou louer le bien comme il le souhaite.
Mr D. a aidé Sonia à placer son argent en lui faisant ouvrir plusieurs comptes de placement. À la
date de la mise sous protection, il reste la somme de 37 208€ sur les comptes de Sonia,
dispatchés comme suit :
- Compte courant 7 539 €
- LDD 5 045 €
- LEP 8 091 €
- LIVRET A 16 533 €
——————————————————————————
- TOTAL DES COMPTES 37 208 €
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La vente en viager a permis à Sonia de combler son découvert et se mettre à l’abri des soucis
financiers. Mme V, sa voisine l’a aidé à régler les factures impayées et la situation fut moins
stressante pour Sonia. Le bénéfice de cette transaction a été total pour elle, sa situation
financière est saine et sa maison est « entre de bonnes mains ».
La demande de mise sous protection
Comme indiqué ci-dessus, il va y avoir plusieurs demandes de mises sous protection qui vont
rester « sans suite » (en épluchant le dossier au TI, je n’ai trouvé aucun courrier indiquant
l’irrecevabilité de ces requêtes).
Première requête établie par le cousin le 08/03/2013 :
Suite à l’accident de voiture de Sonia, et à ses « demandes de plus en plus fréquentes et
incohérentes à toute heure du jour ou de la nuit », Mme V. la voisine, incite le cousin de Sonia à
faire une demande d’ouverture : c’est un parent, il fait partie de la liste des requérants autorisés
(Art 430 du CC : La demande d'ouverture de la mesure peut être présentée au Juge par la personne qu'il y a lieu de protéger ou, selon le cas, par son conjoint, le partenaire avec qui elle a conclu un pacte civil de solidarité ou son concubin, à moins que la vie commune ait cessé entre eux, ou par un parent ou un allié, une personne entretenant avec le majeur des liens étroits et stables, ou la personne qui exerce à son égard une mesure de protection juridique. Elle peut être également
présentée par le procureur de la République soit d'office, soit à la demande d'un tiers).
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!!!
08/03/2013 ------------------------------------
Requête établie par le cousin
①
28/08/2014 ------------------------------------
Requête établie par MAIA
③
30/07/2014 ------------------------------------
Requête établie par Sonia
②
01/09/2014 ------------------------------------ Requête du Proc. de la République
④
11/03/2013 ----------------------------------- Certificat médical
classique +
Certificat circonstancié
11/06/2014 ------------------------------------ Certificat médical circonstancié à la
demande de MAÏA
Requêtes aux fins d’ouverture d’un régime de protection
Les certificats médicaux
19/12/2014 ------------------------------------
Ouverture de la mesure de protection
06/11/2014 ------------------------------------
Audition de
Sonia
L’audition
Mme V. en tant que « personne entretenant avec le majeur des liens étroits et stables » aurait
également pu faire cette demande mais elle me confiera n’avoir pas souhaité la faire.
La demande d’ouverture est donc faite par le cousin, elle n’est pas accompagnée d’un certificat
médical circonstancié (Article 431 du CC : La demande est accompagnée, à peine d'irrecevabilité, d'un certificat circonstancié rédigé par un médecin choisi sur une liste établie par le procureur de la République. Ce médecin peut solliciter l'avis du médecin traitant de la personne qu'il y a lieu de
protéger. Le coût de ce certificat est fixé par décret en Conseil d’Etat), celui-ci, préconisant une
mise sous curatelle renforcée, sera envoyé séparément le 11 mars 2013.
Seconde requête établie par Sonia le 30/07/2014 :
Début avril 2014, Mme V. la voisine, revient à la charge en faisant intervenir chez Sonia une
ancienne collègue afin de mettre en place une aide ménagère pour aider Sonia dans l’entretien
de sa maison. L’assistante sociale de l’association H. va constater le besoin d’aide de Sonia en
tout point (ménage, soins) et va être interpellée par les troubles de mémoire et l’isolement de
Sonia.
Elle contacte le CLIC de A. qui va intervenir à six reprises chez Sonia et demander l’intervention
complémentaire d’une MAIA (Maison pour l’Autonomie et l’Intégration des malades Alzheimer -
visant à planifier des parcours personnalisés de prise en soin, d’aides et d’accompagnement des
malades vivant à domicile).
Début juin 2014, la MAIA va faire une demande d’expertise médicale auprès du Dr D. (médecin
inscrit) aux fins d’une ouverture de mise sous protection juridique (rapport qui préconisera
également une curatelle renforcée) et va adresser au Juge des Tutelles une requête écrite de la
main de Sonia en date du 30 juillet 2014.
Troisième requête établie par la MAIA le 28/08/2014 :
Fin août, la MAIA adresse une requête au Juge des Tutelles, accompagnée du rapport
d’évaluation établit à partir des six interventions faites chez Sonia le mois précédent. Cette
requête ne sera pas accompagnée du certificat médical circonstancié établit en juin qui aura été
envoyé séparément.
Quatrième requête établie par le Procureur de la République le 01/09/2014 :
Début septembre Monsieur le Procureur de la République établit une requête de mise sous
protection juridique.
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L’audition :
Sonia est auditionnée le 06 novembre 2014, elle indiquera ne « pas vouloir d’une tutelle », le
jugement est rendu le 19 décembre, le Juge des Tutelles place Sonia sous curatelle renforcée
(article 472 du CC : Le juge peut également, à tout moment, ordonner une curatelle renforcée. Dans ce cas, le curateur perçoit seul les revenus de la personne en curatelle sur un compte ouvert au nom de cette dernière. Il assure lui-même le règlement des dépenses auprès des tiers et dépose
l'excédent sur un compte laissé à la disposition de l'intéressé ou le verse entre ses mains) pour une
durée de 5 ans (article 441 du CC alinéa 1 : Le juge fixe la durée de la mesure sans que celle-ci
puisse excéder cinq ans).
Le déroulement de ces évènements fait apparaître que l’entourage/réseau de Sonia est de
bonne intention. Que tous ces acteurs agissent pour son bien et souhaitent qu’elle bénéficie
d’une aide concrète. Et le soulagement qu’ils exprimeront à tour de rôle lors de nos premières
rencontres me confortera dans cette idée.
Mais cette situation indique également à quel point la procédure de mise sous protection
juridique est encore méconnue et peut, parfois, porter préjudice à la personne vulnérable en
situation de détresse.
La rencontre
N’ayant jamais réussi à joindre Sonia par téléphone, je me suis rendue directement à son
domicile pour tenter de la rencontrer. Je sais qu’elle n’est pas hostile à sa mesure de protection
(puisqu’elle en a fait la demande également) c’est pourquoi je m’y rends sans rendez-vous.
Le jardin est entretenu mais la découverte de l’état intérieur de la maison à travers les grandes
baies vitrées laissent à penser que la maison est abandonnée. Il y a des tas de linge accumulé et
des sacs poubelle non fermés un peu partout.
Mme V, la voisine vient à ma rencontre et manifeste un grand soulagement en apprenant que
Sonia est « enfin sous mesure de protection », elle m’indique que Sonia est à l’EHPAD jusque
16h plusieurs jours par semaine, dans lequel je me rends afin de faire sa connaissance.
La première rencontre avec Sonia, au sein de l’hôpital de jour, sera assez « théâtrale », son aide
ménagère (qui ne l’est plus aujourd’hui) étant sur place avec elle, nous expliquera d’une voix forte
que Sonia est très vulnérable, que beaucoup de mauvaises personnes gravitent autour d’elle,
qu’ils ont ses moyens de paiement et que chacun fait un peu comme il le souhaite avec l’argent
de Sonia (j’apprendrai par la suite que Mr D. a effectivement « confisqué » les moyens de
paiement de Sonia mais aux fins de protéger son compte bancaire - il les lui restituera
immédiatement lorsqu'il aura connaissance des colportages engendrés).
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Au milieu de cette scène, Sonia me dira simplement d’une petite voix douce : « c’est vous qui
allez vous occuper des papiers maintenant ? Je vous fais confiance ». Et je fais la connaissance
de Loulou. Son chien, qu’elle emmène partout. Elle me fait part de sa solitude, qu’elle n’a que son
animal de compagnie, qu’il est tout pour elle et elle exprime le souhait de racheter au plus vite
une voiture !
En sortant de cet entretien, plusieurs questions me sont venues à l’esprit : qui est Mr D. par
rapport à Sonia, et surtout pour lui confisquer ses moyens de paiement, quelles sont ses
intentions ?
Mon entretien téléphonique avec Mr D, ainsi que les discussions avec Sonia à son sujet, me
rassureront sur ses intentions qui ne sont que dans l’intérêt de Sonia et pour la protéger
d’éventuelles mauvaises personnes. Ces derniers temps, elle avait eu tendance à donner des
chèques signés (sans montant) ou prêter facilement sa carte bancaire pour qu’on lui fasse des
courses.
Il est très important de prendre du recul et ne pas porter de jugement hâtif sur une situation. En
début de mesure, on absorbe énormément d’informations, il faut savoir les trier, les prioriser.
J’avoue qu’au terme de cette discussion avec l’ancienne aide ménagère, je me posais beaucoup
de questions sur Mr D. Le fait de parler avec chaque interlocuteur, et de toujours viser l’intérêt
du majeur, aide à prendre le recul nécessaire.
La problématique au dossier de Sonia
Loulou compte énormément pour Sonia. Il est comme son enfant. C’est un repère pour elle. Il lui
permet de conserver un contact avec la vie quotidienne. Il lui apporte l’affection et la compagnie
dont elle manque. Si elle devait être placée pour raison de santé, sans qu’il ne puisse la suivre,
elle ferait sûrement un « syndrome de glissement » (elle se laisserait mourir).
Avec les partenaires du réseau mis en place autour de Sonia, nous devons donc la maintenir à
domicile autant que son état le permet et dans les conditions les plus sécurisantes.
Sonia l’a clairement exprimé lorsque nous avons établi ensemble le PIMP (Projet Individuel du
Majeur Protégé) : « Je veux rester chez moi avec mon chien et continuer à aller à l’hôpital avec
lui ».
L’importance du chien dans la vie d’une personne âgée
Lorsque j’ai demandé à Sonia comment elle avait fait l’acquisition de son chien, elle ne s’en
souvenait pas. J’ai appris par la suite, par Mme V. sa voisine, que c’était Sonia elle même qui
l’avait acheté il y a 5 ans, lorsque son chien précédent est mort. Elle n’a pas supporté de vivre à
nouveau seule et a voulu tout de suite combler le vide, me confiera Mme V.
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La diminution des capacités physiques ou mentales est souvent responsable de sentiments
d'isolement, de dévalorisation par la perte de l'autonomie et d'insécurité. Cela a forcément des
conséquences néfastes sur le moral comme sur la santé.
La place du chien auprès des personnes âgées et très importante. Son utilité auprès de cette
population n’est plus à démontrer. Il rythme la vie de la personne âgée au gré de ses repas
distribués à heures fixes, de ses sorties et de son sommeil. Il lui apporte un soutien affectif et
une certaine responsabilité (qui valorise la personne investie de cette mission). Il garantit
également le maintien d’une activité physique minimale.
Il communique avec la personne âgée par ses attitudes, ses mimiques ou ses aboiements, c’est
une présence stimulante et un lien avec le monde extérieur (par ses sorties quotidiennes).
Les risques de chutes sont toutefois existants. Il est arrivé plusieurs fois que Loulou saute sur
Sonia et la fasse tomber. En conséquence, une télé alarme a été mise en place. Sonia sait
parfaitement s’en servir. Elle dispose d’un bracelet sur lequel elle peut activer l’alarme. Mme V.
ou Mr D. seront prévenus. Si ces derniers ne sont pas disponibles, les pompiers sont appelés.
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DEUXIÈME PARTIE
La mise en place de la mesure
Après consultation du dossier au Tribunal d’Instance et le premier rendez-vous effectué avec
Sonia, j’ai souhaité la revoir quelques jours plus tard afin de discuter plus posément avec elle et
aborder plusieurs points ensemble. Sonia a souhaité que Mme L., aide médico-psychologique au
sein de l’accueil de jour soit présente. Elle se connaissent bien, Mme L. est un vrai repère dans le
quotidien de Sonia.
Nous avons pu nous entretenir dans une pièce à part et avons abordé les points suivants :
- Présentation de la mesure,
- Présentation en tant que mandataire (Notice d’information - Annexe 3),
- Recueil de données personnelles,
- Recueil de pièces administratives (plus tard en la rejoignant à son domicile),
- Lecture de la charte (annexe 4).
Sonia a très vite décroché de la conversation et m’a dit très gentiment : « vous savez dans
quelques minutes j’aurais déjà oublié tout ce que vous venez de me dire… ».
Il faut avouer que même sans avoir de troubles de la mémoire, il n’est pas simple d’assimiler
toutes ces informations. Il est important d’adapter le discours face à la personne protégée
(selon ses capacités, sa pathologie). Je pense l’avoir fait de la façon la plus claire et de la
manière la moins fatigante pour Sonia, mais cela n’a pas été suffisant. J’ai pu toutefois la
rassurer sur les craintes qu’elle avait quant au fait de rester chez elle avec son chien, et de
continuer à venir à l’EHPAD avec lui.
La visite au domicile de Sonia :
Analyse globale de sa situation :
La maison est peu entretenue et le chien fait beaucoup de dégâts. Sonia dispose de
chauffages électriques qui fonctionnent (la maison n’est pas reliée au gaz). La salle de bain
est située dans la véranda, Sonia n’aime pas ça parce qu’elle a très froid l’hiver. En fait la salle
de bain dispose d’un grand chauffage, qui fonctionne également, mais les vêtements
entreposés dessus le rendent invisible.
Avec son accord, j’ai installé une chaise qui lui sert maintenant de valet, sur laquelle j’ai
déposé les vêtements qui cachaient le radiateur. Je note également de contacter la société
d’aide à domicile pour refaire un point sur les prestations prévues et fournies concernant
l’entretien de la maison et du linge.
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Le réseau amical ou familial est presque inexistant. La voisine, Mme V. a repris une activité
professionnelle en tant qu’assistante maternelle agréée à son domicile. Ceci la rend, à son
grand regret, beaucoup moins disponible, quant à Mr D., il rend visite à Sonia dès qu’il le peut
mais il a un emploi du temps très chargé. Sonia n’a plus de contact avec sa famille.
Situation de santé :
Quand je demande à Sonia comment elle se sent, si elle va bien, elle me répond que « oui ça
va ». Elle prend plusieurs traitements médicamenteux, que l’infirmière lui fait prendre le matin
afin qu’ils soient pris correctement. Quatre traitements en tout, pour : - La mémoire - La thyroïde - L’hypertension artérielle - Un antidépresseur.
Lorsque j’évoque les repas, elle me dit n’avoir qu’un repas par jour (portage de repas effectué
par Mme S. restauratrice et aide aux courses), le midi quand elle est à son domicile, et elle
réchauffe « les restes » le soir au micro-ondes (à la date de cet entretien, Sonia ne se rend
que 3 jours par semaine à l’accueil de jour : les mardi, jeudi et vendredi toute la journée). Le
lundi elle n’a pas de portage de repas. Elle « grignote » des gâteaux ou des restes dans le
frigo.
L’aide ménagère passe 2 x 2h par semaine , l’infirmière tous les matins et le médecin sur
demande. Un cahier de liaison est placé sur la table de salle à manger où chacun écrit un
résumé de son intervention.
Sonia n’est plus autonome face à l’hygiène corporelle, mais souhaite continuer à faire sa
toilette seule. L’état de la vêture est bon (Sonia était couturière et tricoteuse experte, la
plupart de ses vêtements sont faits mains et très bien conservés) elle ne sait plus
coordonner ses habits : enfilés à l’envers, vêtements d’été en hiver ou chaussures différentes
à chaque pied.
Concernant ce dernier point, Mme L, aide médico-psychologique de l’EHPAD, l’avait soulevé en
indiquant que, les premiers temps, il fallait aider Sonia à coordonner sa tenue tous les matins
avant de partir, mais que la situation s’était nettement améliorée.
Pour les repas, un point est fait avec Mme S, restauratrice et aide aux courses, afin de
comprendre l’organisation et les quantités de repas livrés à Sonia.
Quand Sonia n’est pas à l’hôpital de jour, elle se fait porter son repas le midi (une grosse
assiette), Mme S. l’aide à la réchauffer et se mettre à table. Elle revient le soir pour s’assurer
que Sonia mange les restes, et lui tient compagnie environ une heure.
Concernant l’hygiène corporelle, Sonia a accepté une stimulation à la toilette qui est tout à fait
satisfaisante pour elle.
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Situation financière :
À la date de la mise en place de la mesure, la situation de Sonia ne présente pas de dettes
majeures. Ses comptes bancaires sont alimentés par ses retraites et son viager (comme
indiqué page 10). Elle sait que son ami, Mr D. « a fait le nécessaire » mais elle ne sait pas du
tout de combien elle dispose sur ses comptes.
Situation administrative :
Mr D. aura été d’une grande aide en ce qui concerne les documents administratifs. Il a mis en
place des pochettes de couleur, qu’il a caché sous la télé pour que Sonia ne les égare pas,
dans lesquelles il a classé les fiches d’impôts, les relevés bancaires, les relevés CPAM, etc…
Sonia manifeste un grand soulagement face au fait qu’elle ne recevra plus de courrier chez
elle.
Mise en place de la collaboration avec les différents partenaires :
Grâce à l’aide de Mr D. et Mme V. la voisine, j’ai pu récupérer de nombreuses pièces et données
administratives. Cela m’a permis d’adresser les courriers aux différents organismes afin de leur
notifier l’ouverture de la mesure de protection (Ficoba, banque, assurance, CAF, impôts, CPAM,
mutuelle, EDF, CARSAT, Orange, RSI, MDPH, etc…), de vérifier l’existence des droits sociaux de
Sonia, demander un acte de naissance afin de vérifier la mention RC annotée en marge et de
contacter également les partenaires déjà en place. Le maintien de ce réseau est essentiel pour
le bien être de Sonia.
Récupérer les moyens de paiement :
Afin de protéger Sonia, Mr D. lui a « confisqué » ses moyens de paiement (CB + chéquier). Cette
action ayant été très critiquée, il les a remis à Mme S, responsable du portage des repas et des
courses, qui trouvait plus pratique de les avoir afin de régler directement ses propres factures
ainsi que celles du supermarché.
Lors de notre rencontre elle nous les restituera immédiatement. Après vérification, il
n’apparaîtra aucune dépense injustifiée ou démesurée. Sur ce point il m’a fallu également
prendre du recul et ne pas porter de jugement. Comprendre les intentions de Mme S, et voir
l’intérêt pour Sonia.
Sonia égare ses papiers et moyens de paiement très régulièrement. Lorsqu’elle fait des courses
c’est en compagnie de Mme S, qui paye donc à sa place. Il est à noter que Sonia a de plus en
plus de mal à écrire et ne sait plus remplir les chèques. Elle a donc besoin d’une aide également
sur ce point. Toutefois Sonia aurait été parfaitement en droit de réclamer que Mme S. lui
restitue ses moyens de paiement et de les conserver comme et où elle le souhaite.
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Le PIMP (Projet Individuel du Majeur Protégé) :
J’ai présenté le document (annexe 5) à Sonia comme un projet de vie. Je lui ai rappelé le cadre
de ma mission et lui ai demandé quelles étaient ses attentes :
- Rester chez elle avec son chien
- Continuer à aller à l’hôpital de jour, avec son chien
- Acheter une voiture
Lorsque j’ai évoqué avec elle ses besoins, ses envies elle m’a répondu : « Je ne vois pas. Rien, je
suis bien comme ça ». Pour essayer de lui donner quelques idées j’ai relancé plusieurs sujets
que nous avions abordé ensemble : la couture, le tricot, l’orgue, la chorale. Elle m’a répondu que
non, ça ne l’intéressait pas car elle ne savait « plus faire », que le tricot ça prenait de la place et
puis pour quoi faire ?
Concernant les besoins que j’ai pu identifier, à l’heure de cette entrevue, il fallait revoir les heures
de ménage, le portage des repas et lui programmer une consultation chez un ophtalmologue (à
sa demande).
L’inventaire :
Je n’ai pas pu assister à l’inventaire. Celui-ci a été fait par un Commissaire priseur lors des
premières visites à domicile. Mme ROBLIN, MJPM, choisit cette méthode (quand les finances de
la personne à protéger le permettent) pour plus de transparence vis à vis du majeur et de
l’entourage.
Établissement du budget :
Toutes les factures sont aujourd’hui reçues par mail ou par courrier directement chez Mme
ROBLIN, MJPM, elles sont réglées par virement ou chèque via le compte de gestion. Les
courses alimentaires de Sonia également. Une fois toutes les factures réglées et les placements
effectués (100€ sur LDD et 100€ sur livret A, avec son accord), l’excédent lui est reversé sur
son compte bancaire. Sonia a une carte de retrait et peut disposer de son argent à hauteur de
100€ par semaine. Le souci que nous avons pu rencontrer avec les différents partenaires du
réseau est que Sonia perd régulièrement son argent.
J’ai donc décidé, avec son accord, d’investir dans une boite jaune qui sera toujours disposée sur
la table de salle à manger, à côté du cahier de liaison et de sa pochette jaune de papiers
importants. À l’heure où je rédige cet écrit cela fait 2 semaines que Sonia n’a pas perdu son
argent.
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L’hôpital de jour
Grâce à la volonté de Mr D., de Mme V. la voisine, et la mise en place du réseau, Sonia est
entrée le 12 novembre 2014 en hôpital de jour à l’EHPAD de la ville voisine. La condition ultime
était qu’elle puisse y venir avec son chien, l’essai ayant été concluant pour tout le monde, Loulou
a pu accompagner Sonia à chaque fois. L’accueil en hôpital de jour est indispensable à son
équilibre.
Contrat signé le 12 novembre 2014:
Il a été conclu un accueil en demi-journée de13h30 à 16h30, tous les mardi.
Coût total pour Sonia : 81 € (tarif jour + transport + participation selon GIR)
Avenant 1 signé le 02/12/2014 :
L’accueil se fait maintenant à la journée de 10h à 16h30, tous les mardi.
Coût total pour Sonia : 31 € (tarif jour + transport + participation selon GIR + repas)
Avenant 2 signé le 09/12/2014 :
L’accueil se fait sur 3 jours : les mardi, jeudi et vendredi.
Coût mensuel pour Sonia : 371 € (tarif jour + transport + participation selon GIR + repas)
Avenant 3 signé le 03/02/2015 :
L’accueil se fait sur 5 jours : les lundi, mardi, mercredi, jeudi et vendredi.
Coût mensuel pour Sonia : 771 € ( - 350 € de prise en charge APA à compter de mars)
Depuis que Sonia se rend 5 jours par semaine à l’EHPAD son état s’est nettement amélioré.
(Lors de ma dernière visite fin avril, elle ne se souvient pas de mon nom mais sait qu’elle me
connait. Mme L. aide médico psychologique, me confirme que Sonia va très bien).
Le 02 mars 2015, l’hôpital de jour m’adresse un bilan concernant les 3 premiers mois d’accueil
de Sonia : « Sonia a très vite émis le souhait de venir tous les jours à l’accueil de jour, car elle ne supportait plus la solitude au domicile, isolement qui n’a fait qu’accentuer les troubles. Elle est heureuse de pouvoir venir avec son animal de compagnie : Loulou (son chien). Elle retrouve peu à peu confiance en ses capacités, de nombreux ateliers permettant de la revaloriser sont mis en place. La stimulation de l’estime de soi est importante car Sonia a perdu confiance en elle, et elle a parfaitement conscience de la perte de ses capacités. Tous les actes de la vie quotidienne nécessitent une aide partielle, voir totale pour certains actes car Sonia ne sait plus comment procéder. La toilette n’est plus faite correctement, les vêtements ne sont pas toujours mis dans le bon ordre. Nous avons constaté une perte des repères spatio-temporels. Il est arrivé à plusieurs reprises que Sonia confonde le jour et la nuit, ce qui l’amène à se lever en milieu de nuit. Difficulté pour ce qui concerne les déplacements dans l’espace, nous devons constamment la guider. Sonia bénéficie de séances de kinésithérapie au sein de l’accueil de jour depuis du 05 Février 2015. La prise des repas se fait sans trouble apparent, fait toujours bonne chair malgré une difficulté à reconnaître certains mets. Les transferts domicile-accueil ne lui posent pas de problème ».
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L’A.P.A (Allocation Personnalisée d’Autonomie)
J’ai fait la demande d’APA pour Sonia afin qu’elle puisse bénéficier d’une aide financière sur les
dépenses d’aide à domicile et d’accueil de jour. Elle remplit les conditions d’âge (60 ans
minimum), de dépendance et de résidence.
Le montant alloué dépend des ressources, du classement en GIR et des besoins, identifiés par
l’assistante sociale et inscrits dans un plan d’aide individualisé. Cette allocation doit être utilisée
pour rémunérer des personnes, des services ou des aides techniques favorisant l’autonomie de
la personne.
Une fois le dossier complété et les documents envoyés (photocopie de la carte d’identité, du
dernier avis d’imposition, de taxe foncière et un RIB) l’instruction de la demande a eu lieu et nous
avons réalisé l’entretien chez Sonia avec l’équipe médico-sociale, Mme Roblin et moi-même.
Cet entretien a été éprouvant émotionnellement pour Sonia. Les questions sont nombreuses et
peuvent être perçues comme intrusives parfois. Ce n’est pas évident d’être « examiné » face à
quatre inconnus. On peut se sentir encore plus diminué. Je l’ai rassurée en lui disant que nous
étions là pour évaluer l’aide financière qui allait lui être attribuée.
Les questions vont donc s’enchaîner et Sonia va y répondre autant que possible :
- Savez-vous en quelle année nous sommes ? en 2014 ou 2015
- Quel mois ? Avril (nous sommes début mars)
- Montrez moi le déroulement d’une journée ?
- Qu’est-ce que vous faites le matin ? Je me lève, j’appuie sur le bouton de la cafetière, je me lave, je m’habille et j’attends qu’on vienne me chercher pour aller à l’hôpital.
- Vous faites votre toilette vous même ? Oui. Et je ne veux pas qu’on me lave.
- Montrer moi comment vous vous faites à manger ?
- Où se trouve le frigo ?
- etc…
La grille AGGIR (Autonomie Gérontologique Groupes Iso-Ressources)
La grille AGGIR est un outil permettant d’évaluer le degré d’autonomie ou de perte d’autonomie,
ou le degré de dépendance physique ou psychique d'une personne âgée dans l'accomplissement
de ses actes quotidiens. Elle sert de support pour déterminer le montant de l’APA.
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La grille AGGIR comprend 17 variables se rapportant au comportement, à la communication, à
l'orientation dans l'espace, et dans le temps, à la réalisation de la toilette et de l'habillage, à
l'alimentation, à l'élimination, aux transferts et aux déplacements à l’intérieur.
Pour chaque variable, les capacités de la personne âgée sont évaluées selon 3 modalités : - Fait seule, totalement, habituellement et correctement, - Fait partiellement, ou non habituellement ou non correctement, - Ne fait pas.
En fonction de son degré de dépendance, la personne âgée va être rattachée à un GIR (seuls les
GIR 1 à 4 ouvrent droit à l’APA) :
Sonia avait été évaluée en GIR 6 en 2014.
GIR DEGRÉ DE DÉPENDANCE
GIR 1
• Personne confinée au lit ou au fauteuil, dont les fonctions mentales sont gravement altérées et qui nécessite une présence indispensable et continue d’intervenants
• Ou personne en fin de vie
GIR 2
• Personne confinée au lit ou au fauteuil, dont les fonctions mentales ne sont pas totalement altérées et dont l'état exige une prise en charge pour la plupart des activités de la vie courante
• Ou personne dont les fonctions mentales sont altérées, mais qui est capable de se déplacer et qui nécessite une surveillance permanente
GIR 3Personne ayant conservé son autonomie mentale, partiellement son autonomie locomotrice, mais qui a besoin quotidiennement et plusieurs fois par jour d'une aide pour les soins corporels
GIR 4
• Personne n'assumant pas seule ses transferts mais qui, une fois levée, peut se déplacer à l'intérieur de son logement, et qui a besoin d'aides pour la toilette et l’habillage
• Ou personne n'ayant pas de problèmes locomoteurs mais qui doit être aidée pour les soins corporels et les repas
GIR 5Personne ayant seulement besoin d'une aide ponctuelle pour la toilette, la préparation des repas et le ménage
GIR 6Personne encore autonome pour les actes essentiels de la vie courante
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L’équipe médico-sociale décide dans un premier temps de rattacher Sonia à un GIR 4, puis
l’appel à l’infirmière va faire que Sonia sera réévaluée en GIR 3.
L’infirmière va indiquer que, le weekend, Sonia ne sait pas faire sa toilette et est très
désorientée. Elle ne sait plus du tout se faire à manger, d’où l’importance du portage des repas
le midi également.
Cette réévaluation va changer beaucoup de choses dans son quotidien et va lui apporter une
aide financière conséquente.
Une prise en charge mensuelle va être faite sur les points suivants :
- 10 jours d’accueil de jour
- 9h de ménage
- 2h de courses
- Stimulation à la toilette les lundi, mercredi, jeudi, vendredi
- Réchauffage du repas les samedi et dimanche midi
- Aide à domicile
Le plan d’aide correspond à la somme de 831,12 € dont 100,40€ resteront à la charge de
Sonia. Les 730,72 € restant seront donc pris en charge par le Département.
La réorganisation du réseau
Lorsque la mesure de protection a été mise en place, les échanges avec les partenaires se sont
fait très rapidement et facilement. Nous devions faire au mieux, dans l’intérêt de Sonia, et dans
le respect de ses attentes. Il n’y avait pas de grands changements à faire, toutefois nous avons
revu deux points importants.
Le premier point (urgent) à régler était l’entretien de la maison avec la société d’aide à domicile.
La responsable m’a évoqué un gros souci de personnel ces derniers temps (arrêts maladie
répétitifs de la personne en charge de la maison de Sonia), ce souci a été résolu. La responsable
a affecté une autre personne sur la maison et l’entretien est fait correctement à ce jour.
Sonia est satisfaite de voir sa maison à nouveau « comme avant ».
Le second point portait sur les courses alimentaires. Mme S., responsable du portage des
repas, faisait les courses de Sonia lorsque Mr D. lui laissait de l’argent ou un chèque afin de
pouvoir régler. Elle a ensuite récupéré les moyens de paiement de Sonia pour faciliter les
choses. Aujourd’hui, Mme S. fait les courses de Sonia toutes les semaines et, en accord avec le
supermarché du village, celui m’envoie la facture directement pour règlement.
La communication avec les partenaires est bonne. Ils sont satisfaits d’avoir un seul interlocuteur.
Pour ma part, ce réseau déjà en place a facilité la mise en place de la mesure.
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La dernière visite
Au terme de mes dix semaines de stage pratique, j’ai souhaité revoir Sonia pour faire un dernier
point sur sa situation. Elle me dit que tout va bien.
Physiquement, Sonia est très marquée des suites d’une chute survenue l’avant veille. Elle est
tombée en promenant son chien dans la rue. Des voisins l’ont trouvée au sol et ont pensé à une
agression. Elle a été prise en charge par les pompiers mais a pu rentrer le soir même chez elle.
Les contusions sont impressionnantes, elle a quelques points de sutures au niveau de l’arcade
sourcilière et dans le crâne. Elle me dit en riant : « pour faire les choses, autant les faire en
entier sinon c’est pas drôle ! ». Plus de peur que de mal selon le corps médical.
Elle est heureuse d’avoir le passage de quelqu’un chaque jour, même si elle ne se souvient pas
toujours de l’identité de la personne.
Mme S, responsable du portage des repas et des courses, vient tous les soirs (du lundi au
dimanche) et les samedi et dimanche midi pour réchauffer l’assiette de Sonia, la mettre à table
et lui préparer le café pour le lendemain.
Le système de cahier de liaison fonctionne bien entre les différents partenaires. Les heures de
ménage sont effectuées comme prévu. L’accueil en hôpital de jour se passe toujours très bien.
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Conclusion
J’ai choisi d’exposer la situation de Sonia et en ai dégagé une problématique autour du maintien
en vie, grâce à l’animal de compagnie, d’une personne âgée souffrant d’un Alzheimer. La place
vitale qu’occupe aujourd'hui Loulou dans sa vie n’est plus à démontrer.
Avec Sonia, les partenaires, l’entourage et moi même, nous avons pu établir son projet de vie et
nous travaillons au mieux pour le respecter. Une mission assurément loin d’être aisée quand on
connait l’aspect «imprévisible» de la maladie d’Alzheimer sur la personne malade.
La maladie d’Alzheimer est incurable et son évolution est irréversible. Cependant, le traitement
médical, et les différentes aides des partenaires dont bénéficie Sonia, ralentissent de façon
significative l’évolution de sa maladie.
Suite à la chute de Sonia, certains partenaires et son entourage se sont « affolés ». la situation
devenait impossible et il fallait brutalement la placer.
Ces personnes font ainsi prévaloir un principe de précaution considérant que le risque d’une
nouvelle chute de Sonia serait limité si elle était placée en EHPAD.
L’article 459-2 1er alinéa du code civil stipule que « La personne protégée choisit le lieu de sa
résidence ».
Tout le monde peut chuter. Personne n’est à l’abri. À l’heure où j’achève ce dossier
professionnel, l’idée de proposer à Sonia quelques heures de dressage pour son chien lui a été
présentée, afin que ce dernier tire un peu moins sur la laisse quand elle le balade.
Du vendredi soir au lundi matin, Sonia est « livrée à elle même » et la remise en route le lundi en
accueil de jour est toujours un peu difficile (dixit Mme L. aide médico-psychologique).
Les suppléments d’aide que nous avons pu aménager grâce à l’APA lui sont très bénéfiques. Il
n’y a pas de solution parfaite, mais la définition des emplois du temps de chacun et la
réorganisation autour des souhaits de Sonia fait qu’aujourd’hui la situation de Sonia est plutôt
stable.
Le maintien à domicile d’une personne souffrant d’un Alzheimer est très complexe : il faut allier
l’accueil de jour, les soins infirmiers, soins de kinésithérapie, aide-ménagère, auxiliaire de vie et
portage des repas. Mais la perpétuelle prise en compte des besoins et envies de Sonia a un
impact sur sa qualité de vie.
Comme elle dit : « je ne veux pas grande chose, rester chez moi avec mon chien »…
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LISTE DES ANNEXES
Annexe 1 - Ordonnance de Jugement d’ouverture de mesure
Annexe 2 - Extrait de l’acte viager
Annexe 3 - Notice d’informations du mandataire
Annexe 4 - Charte des droits et libertés de la personne majeure protégée
Annexe 5 - Le PIMP (Projet Individuel du Majeur Protégé)
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