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Musée Gutenberg - 1 - 02/2009 Musée Gutenberg Musée Suisse des Arts Graphiques et de la Communication Place Notre-Dame 16 / Case postale 26 / 1702 Fribourg Tél. 026 347 38 28 / Fax 026 347 38 29 [email protected], www.gutenbergmuseum.ch Dossier pédagogique pour enseignants

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Musée Gutenberg - 1 - 02/2009

Musée Gutenberg

Musée Suisse des Arts Graphiques et de la Communication Place Notre-Dame 16 / Case postale 26 / 1702 Fribourg Tél. 026 347 38 28 / Fax 026 347 38 29 [email protected], www.gutenbergmuseum.ch

Dossier pédagogique pour enseignants

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Musée Gutenberg - 2 - 02/2009

D o s s i e r p é d a g o g i q u e p o u r l a v i s i t e d u M u s é e G u t e n b e r g

Remarques sur l’utilisation de ce dossier

Ce dossier s’adresse aux enseignants et aux classes de cycle d’orientation. Il doit faciliter la visite du Musée Gutenberg en communiquant les informations de base sur la structure de l’exposition. Il présente brièvement toutes les stations de l’exposition permanente et explique les notions les plus importantes. Ce fil rouge destiné à l’enseignant peut tout aussi bien servir de documentation pour les élèves. À chaque station, le dossier propose des consignes d’exercices supplémentaires qui peuvent être effectués avant, pendant (avec ou sans visite guidée) ou après la visite du Musée. Ainsi, l’enseignant peut choisir chacune des stations qu’il aimerait approfondir avec sa classe.

Brève histoire et signification du Musée

Le Musée Gutenberg se donne pour tâche de présenter l’histoire et la technique de l’imprimerie, des arts graphiques et de la reliure, mais aussi la communication par la langue, les signes, l’image et l’écriture. Il est par ailleurs un centre d’information sur les techniques de l’écriture et de l’imprimerie, ainsi que sur les moyens de production et leurs produits, qui sont exposés au Musée. Celui-ci fait donc le lien entre histoire et présent, entre information et divertissement. Il fournit des informations sur l’évolution du manuscrit à l’imprimé, de l’artisanat à l’industrialisation, de la mécanisation à l’automatisation. Le premier Musée Gutenberg fut fondé en 1900. Le Musée occupa divers sites au fil du temps, fut hébergé notamment par le Musée Historique de Berne et plus tard par le Musée des arts et métiers dans le grenier à grain de Berne. Après la résiliation des locaux en 1986, on rechercha intensivement un nouvel emplacement pour le Musée Gutenberg. L’intérêt manifesté par le canton et la ville de Fribourg permit à un comité d’action de réaliser ce projet. En 1991, les associations de promotion « Musée Gutenberg suisse » et « Musée suisse des métiers pour la reliure » ainsi que la ville de Fribourg créèrent la Fondation du Musée Gutenberg. Un an plus tard, les associations de promotion fusionnèrent pour former la nouvelle « Société des Amis du Musée Gutenberg ». Le Musée Gutenberg vit le jour en 2000, mais dut fermer ses portes trois ans plus tard. Placé sous une nouvelle direction (la Fondation du Musée Gutenberg), il a de nouveau ouvert ses portes aux visiteurs en 2005.

Disposition du Musée

Rez-de-chaussée Réception, boutique du Musée, salle des expositions temporaires, salle Gemperlin pour diverses manifestations.

1er étage Exposition permanente « L’ère artisanale », stations 1-6. 2e étage Exposition permanente « L’ère industrielle », stations 7-10. 3e étage Projection de diapositives Sous-sol Démonstrations de composition au plomb, d’impression typographique,

de lithographie et de reliure, mise en valeur archéologique du bâtiment, toilettes, atelier.

La visite de l’exposition permanente commence au premier étage. Plusieurs stations accompagnent le visiteur à travers l’histoire de l’imprimerie, de l’ère artisanale à l’ère industrielle. En guise de préparation ou de complément à la visite du Musée, il est utile de visionner la projection diapositive commentée au troisième étage ; elle passe toutes les demi-heures (places assises disponibles).

Les numéros subséquents correspondent à ceux des salles d’exposition. Tous les numéros disponibles dans l’exposition sont présentés, mais l’on n’a pas rédigé d’article pour chacun d’entre eux.

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1. Avant-propos

Le Musée se concentre sur l’histoire et la technique de la composition, de l’impression, des arts graphiques et de la reliure, mais aussi sur la communication par la langue, les signes, l’image et l’écriture. De plus, c’est un centre d’information sur leur histoire culturelle.

Le Musée veut rendre compréhensibles, d’une manière vivante et attractive, les aspects les plus divers de l‘imprimerie et de la communi-cation. Il invite profanes et spécialistes, classes, jeunes et adultes à entrer dans le monde passionnant de l’imprimerie. L’exposition permanente propose aux visiteurs un aperçu historique du développement de l’Europe. Des figures de cire grandeur nature et des machines d’impression de diverses époques illustrent de façon saisissante l’histoire des métiers artisanaux et de la branche industrielle.

Le Musée répond à des questions qui concernent de près les enfants lorsqu’ils apprennent à lire et à écrire à l’école :

• D’où vient notre alphabet ? • Quels différents types d’écriture existe-t-il ? • Comment produit-on un livre ? • Comment produisait-on des livres avant l’invention de l’imprimerie ? • Comment imprime-t-on un quotidien ? • Pourquoi l’imprimerie a-t-elle révolutionné la communication? • Comment imprime-t-on du tissu ? • Comment fonctionne l’impression en creux ? • Comment peut-on, avec seulement quatre couleurs, imprimer des images si colorées ?

Ce dossier pédagogique apporte un soutien aux enseignants dans la préparation d’une visite du Musée Gutenberg. Ils peuvent ainsi se renseigner sur l’exposition permanente avant même la visite du Musée. De plus, ce dossier contient des questionnaires que les élèves peuvent remplir pendant ou après la visite du Musée Gutenberg. Cela leur permet d’assimiler ce qu’ils ont vu et de le transformer en savoir.

Expositions temporaires et activités étendues pour les écoles Le Musée Gutenberg propose chaque année plusieurs expositions temporaires s’adressant à la fois aux spécialistes et au grand public. Dans le cadre de ces expositions, nous avons aussi des offres spéciales pour la visite de classes. Veuillez vous informer de nos éventuelles activités complémentaires avant votre visite.

Visites guidées à thème – le journal Le Musée Gutenberg propose des visites guidées en compagnie de spécialistes de la branche, capables de transmettre l’histoire aux élèves de façon attractive et avec beaucoup d’anecdotes. Ces visites guidées peuvent aussi traiter de thèmes plus spécifiques, comme par exemple le journal – véritable trotteuse de l’histoire mondiale.

Le grenier à grain de la ville de Fribourg – un cadre exceptionnel pour l‘exposition Le Musée, situé dans l’ancien grenier à grain de la ville de Fribourg, peut se targuer d’une histoire de près de 700 ans. Grâce à la rénovation du bâtiment et à l’aménagement du Musée Gutenberg, celui-ci possède un prestige incomparable – un vrai bijou.

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2. Le livre avant Gutenberg

21 Le parchemin 22 L’écriture est l’affaire des moines 23 La reliure 24 La xylographie 25 L’imprimerie en Asie

Le travail dans le scriptorium Du IXe au XIe siècle, des moines (appelés copistes) recopiaient la Parole divine dans les monastères. On reproduisait des livres de grande valeur sur des pupitres, dans le scriptorium ; c’était un travail de longue haleine. L’écriture proprement dite exigeait une certaine préparation : on traçait d’abord des repères sur le support d’écriture (au Moyen Âge, on écrivait généralement sur du parchemin). Le scriptor se chargeait ensuite du véritable travail d’écriture, laissant de côté les initiales et les titres des chapitres. Ce travail était assumé par le rubricator (du latin rubricare = teindre en rouge). Au final, l’illuminator décorait les pages avec des images et des ornements (l’enluminure). Les livres, manuscrits, étaient des pièces uniques et précieuses. On se servait ordinairement de plumes d’oie comme outils d’écriture. Les moines étaient assis devant des pupitres à plan incliné, munis d’encriers. Leur travail n’était pas forcément enviable : assis des heures durant, dans des salles mal chauffées et avec un éclairage insuffisant, certains copistes allaient jusqu’à se plaindre des mauvaises conditions de travail dans une remarque en marge de leur page. À partir du XIIe siècle, le Moyen Âge connut une sécularisation : désormais, le livre ne se limitait plus à un contenu religieux et l’écriture n’était plus seulement l’affaire des moines. Dans les villes apparurent des livres relevant du domaine séculier : livres de cuisine, manuels de médecine, herbiers, etc. La demande en livres ne cessa d’augmenter à partir du XIVe siècle. La xylographie était très demandée pour l’illustration. Bientôt, on utilisa ce même procédé pour du texte. Bien qu’on pût désormais imprimer en plusieurs tirages à la fois, l’investissement était considérable. Lors de ce procédé d’impression en relief, on ne gardait sur la planche de bois que les surfaces devant être imprimées : les autres parties étant ôtées au burin, il ne restait donc que les lettres, à l’envers. Le tailleur ne pouvait commettre aucune erreur durant la taille.

Le parchemin Le support d’écriture le plus utilisé au Moyen Âge était fabriqué à partir d’une peau d’animal (le plus souvent une peau de mouton, de veau ou de chèvre). Les peaux étaient d’abord lavées, puis raclées, nettoyées, tendues et séchées. Le vélin est d’une qualité encore plus fine que le parchemin. On le fabriquait avec la peau d’animaux très jeunes ou mort-nés. Comme le parchemin était très cher, il était souvent réemployé, il suffisait pour cela d’en racler les inscriptions. Dans ce cas, on parle de palimpseste (du grec palimpsestos : « gratté à nouveau »). Le parchemin servit de support d’écriture jusqu’à la fin du Moyen Âge. Le papier, qui fit son apparition en Europe à partir du XIIIe siècle, supplanta progressivement ce matériau.

La reliure Un codex pouvait être relié de plusieurs manières différentes. On utilisait souvent les matériaux les plus nobles pour la reliure – de l’ivoire, des métaux précieux, de l’émail ou des pierres précieuses. Le relieur lui-même n’assumait la plupart du temps que la partie technique du travail. Les autres travaux étaient effectués par des orfèvres, des émailleurs, des sculpteurs sur bois ou par des peintres. Pour les livres plus modestes, on employait des matériaux comme le cuir, mais aussi la soie, le velours et d’autres tissus. Des fermoirs en métal permettaient de maintenir la cohésion des pages.

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Musée Gutenberg - 5 - 02/2009

Exercices L’écriture est l’affaire des moines : Comment s’organisaient les moines pour la fabrication d’un livre ? De quels objets avaient-ils besoin pour cela ? La xylographie Explique le procédé de la xylographie. Quel est l’avantage de la xylographie par rapport à la copie à la main ? Quels sont les désavantages de la xylographie ? Le parchemin : Décris la fabrication du parchemin. Explique le terme « vélin ». En quelle occasion utilisait-on cette peau ? La reliure : Quels matériaux employait-on pour la reliure ? Quels autres corps de métier prenaient part à la finition d’un livre ? Quelles autres formes de livre existe-t-il ou existait-il à côté du livre traditionnel, relié avec une couverture et un dos de couverture ? Où trouve-t-on aujourd’hui encore ces formes particulières ? Comment se justifie le prix très élevé auquel on achetait jadis un livre ?

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3. Johannes Gutenberg

31 Le caractère mobile 32 Le développement de l’imprimerie en Europe 33 Les premiers ateliers en Suisse 34 La Réforme, fille de l‘imprimerie 35 La composition musicale

Johannes Gutenberg (vers 1400-1468)

Johannes Gutenberg, en réalité Johannes Gensfleisch, dit Gutenberg, est né à Mayence autour de 1400. Il semble avoir passé beaucoup de temps à Strasbourg, au moins de 1434 à 1444. Plus tard, on retrouve sa trace à Mayence (1448-1454). On ne sait pas grand-chose sur sa vie – des actes de procès indiquent qu’à Strasbourg, il travaillait secrètement à la recherche d’un art nouveau. C’est seulement à partir de la période mayençaise qu’apparurent les premiers imprimés qui lui sont attribués. Son projet le plus ambitieux était l’impression de la Bible, qu’on nomme la Bible à 42 lignes, et qu’il termina probablement en 1454. C’est le premier livre imprimé que l’on connaisse. Pour sa fabrication, Gutenberg dut faire des emprunts qu’il put à peine rembourser à ses créanciers. On doit à Gutenberg d’importantes innovations dans l’imprimerie, essentiellement l’invention des caractères mobiles et le perfectionnement de l’alliage qui servait à la fabrication des caractères dans le procédé fonte. Le caractère mobile

Jusqu’au milieu du XVe siècle, il n’existait pas de technique fiable pour la production de caractères typographiques isolés et mobiles. Bien qu’on développât en Chine et en Corée des techniques de composition typographique rudimentaires dès le XIVe siècle, on attribue généralement à Gutenberg le mérite d’avoir inventé le caractère mobile. La fabrication du caractère se déroulait comme suit : on gravait d’abord la lettre à l’envers à l’extrémité d’une barre de métal. Avec ce poinçon, on frappait ensuite un métal plus mou, généralement du cuivre. Cette pièce, appelée matrice, portait donc l’empreinte à l’endroit de la lettre désirée. On la plaçait dans un moule qui était rempli d’un alliage liquide. Le métal durcissait presque aussitôt en un bloc allongé. Il représentait la lettre désirée à l’envers, qui pouvait désormais servir à l’impression.

L‘alliage

L’alliage de Gutenberg se composait de 65% de plomb, de 28% d’antimoine et de 7% d’étain. Cet alliage devenait très dur après avoir été fondu et refroidi. Il possédait une résistance remarquable à la forte pression exercée par les presses sur les caractères. Le processus de fabrication d’un caractère était certes coûteux, mais il pouvait être utilisé longtemps grâce à sa faible usure.

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Musée Gutenberg - 7 - 02/2009

Développement en Europe et en Suisse

La nouvelle technique d’impression connut une expansion fulgurante en Europe à partir de 1460. Des ateliers d’impression apparurent d’abord en Allemagne, puis en Italie, en France et dans le reste de l’Europe. À partir de 1530, le nouveau procédé atteignit également les Etats-Unis.

En Suisse, la première presse typographique fut installée à Bâle, en 1464. Cette ville possédait déjà trois ateliers d’imprimerie en 1475 (on les appelait officines à l’époque). Trois imprimeurs particulièrement célèbres se distinguèrent à cette époque : Johannes Amerbach, Johannes Froben et Johannes Petri. Froben était un ami de l’humaniste Erasme de Rotterdam et imprimait ses œuvres à Bâle. Beromünster, Berthoud (Burgdorf), Berne, Genève et Zurich sont également des villes qui, par les services qu’ils rendirent à l’imprimerie, firent office de pionniers dans ce domaine.

La Réforme – fille de l’imprimerie

Jamais la Réforme n’aurait pu atteindre un rayonnement aussi durable sans le soutien du livre. De nombreux ateliers d’imprimerie se développèrent, dès le début du XVIe siècle, pour diffuser la pensée de Luther, de Calvin ou de Zwingli. Dès les premières années de la Réforme, les publications de Luther s’élevaient à 300'000 exemplaires. Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, on était capable de multiplier la pensée et de la diffuser efficacement.

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Musée Gutenberg - 8 - 02/2009

Exercices

Johannes Gutenberg (vers 1400-1468): En quoi consistent les inventions de Gutenberg? Pourquoi ses inventions sont-elles d’une telle importance ? Quel est l’avantage de son procédé par rapport à l’ancien (par exemple la xylographie) ? La Réforme – fille de l’imprimerie : Explique le lien entre Réforme et imprimerie. Développement en Europe et en Suisse : Cherche sur le tableau de l’imprimerie en Suisse l’atelier d’imprimerie le plus proche de ton domicile. Où se trouvait la première presse typographique de Suisse ?

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4. Les techniques d‘impression

41 Les trois procédés d‘impression 42 La presse typographique 43 Les grands imprimeurs 44 La censure en France profite à la Hollande 45 Les premiers moulins à papier en Suisse 46 Papier vélin, papier vergé

Grâce à l’invention de l’imprimerie, il n’était plus nécessaire de copier péniblement les livres à la main. Alors qu’autrefois le livre était un exemplaire unique, exposé à bien des dangers et perdu définitivement en cas d’incendie, il existait désormais plusieurs tirages de la même œuvre. Plus besoin non plus de faire de longs voyages si l’on voulait lire un livre.

La presse typographique Du temps de Gutenberg, la presse à bras était entièrement construite en bois. La forme à imprimer était placée sur le plateau inférieur et encrée au moyen de deux balles de cuir. Là-dessus, on ajustait une feuille de papier humide, on actionnait la vis jusqu’à ce que la platine descendît sur le papier. L’étau se resserrait, puis on relâchait à nouveau la pression ; enfin, on pouvait retirer la feuille imprimée et la suspendre pour la laisser sécher. Ce système très simple évolua peu au cours du temps. A partir de 1550, on remplaça la vis en bois par une vis en laiton. Puis apparut le tympan – une sorte de cadre métallique à charnières dans lequel prenaient place la forme à imprimer et la feuille de papier. La première presse à structure métallique date de 1772 ; elle fut construite par le Bâlois Wilhelm Haas. En Angleterre, vers 1800, Charles Stanhope fit construire une presse typographique entièrement en fer. En 1811, les Allemands König et Bauer mirent au point la première presse à cylindre, qui multiplia la capacité de production par cinq.

Le premier moulin à papier de Suisse se trouve à Marly Le papier aura bientôt deux mille ans. On en trouve les premières traces en Chine, en l’an 105 de notre ère. On utilisait sans doute de l’écorce de mûrier, des bambous et des restes de tissu comme matériaux de fabrication. Mais le papier mettra très longtemps à arriver en Occident. Les premiers moulins à papier apparurent vers 1150 en Espagne, puis au XIIIe siècle en Italie. En Allemagne, le premier moulin à papier fut mis en activité en 1390, à Nuremberg. La production s’étendit ensuite à presque tous les pays d’Europe. L’apparition de l’imprimerie fit grimper les besoins en papier et donna une remarquable impulsion à sa fabrication. Le premier moulin à papier de Suisse fut probablement construit en 1411 à Marly, non loin de la ville de Fribourg. On fabriqua du papier sur les rives de la Gérine jusqu’en 1922, essentiellement à l’usage de l’industrie d’emballage.

La fabrication historique du papier La technique de base pour la fabrication du papier n’a pas changé depuis ses débuts. Pour produire du papier, il faut de la matière première, comme par exemple des feuilles, de l’écorce ou des morceaux de tissu. Cette matière première est ensuite écrasée par une broyeuse, afin de séparer les fibres. En Europe, ces broyeuses étaient actionnées par la force hydraulique. Dans un deuxième temps, on verse la matière réduite en bouillie dans un cadre à essorer à travers lequel l’eau excédentaire peut s’écouler. Ce cadre à essorer est formé d’un simple cadre en bois sur lequel sont tendus des fils en laiton. La troisième étape de la fabrication est l’égouttage : on ôte les fibres égouttées du cadre, on les met à sécher et on les presse. Une fois le papier entièrement sec, il est souvent encollé. Cela permet d’éviter que le papier n’absorbe trop d’encre et que l’écriture ne devienne illisible.

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Musée Gutenberg - 10 - 02/2009

Exercices

La presse typographique : Explique le processus d’impression à l’aide du modèle de la presse typographique manuelle.

La fabrication historique du papier : Comment fabrique-t-on du papier ? De quels matériaux a-t-on besoin ? Qu’est-ce qu’un filigrane et comment est-il fabriqué ? Explique à l’aide du lexique les termes papier vélin et papier vergé.

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5. La lettre

51 Généalogie de la lettre 52 Les familles de caractères

Le développement de l’écriture alphabétique

L’écriture latine des Romains provient de l’écriture grecque. L’écriture composée exclusivement de lettres majuscules est aussi désignée sous le nom de « capitalis monumentalis ». Le modèle de tous les caractères antiques présente des empattements caractéristiques (ou « pattes » en langage courant), dus à la technique au burin. A partir de cette écriture gravée au burin dans la pierre se développèrent deux variantes d’écriture à la main : la « capitalis quadrata » pour écrire à la main sur du parchemin, et la « capitalis rustica », variante rapide de la « quadrata ». L’utilisation de la plume d’oie au lieu du burin modifia le graphisme de l’écriture. Les campagnes militaires des Romains entraînèrent la diffusion et l’implantation de cette technique d’écriture.

Les Romains conçurent également une écriture italique, la « cursiva », qui était tracée avec un crayon d’ardoise sur des tablettes de cire ou avec une plume cylindrique très fine sur du papyrus. On se servait surtout de cette écriture dans les manuscrits non littéraires et d’usage courant.

L’ « uncialis » (l’onciale), première écriture aux formes arrondies, date du IVe siècle. Elle devint l’écriture principale de la tradition chrétienne jusqu’à la fin du VIIIe siècle. Au début du IXe siècle, dans le cadre de la réforme de l’écriture de Charlemagne, s’impose une écriture ferme et rapide, la « carolina ». Cette écriture, constituée de minuscules non liées et régulières, fut rapidement adoptée par la plupart des écoles d’écriture, des scriptoria et des cabinets d’Europe occidentale.

La minuscule caroline va générer deux tendances dans le développement de l‘écriture : l’écriture gothique et l’écriture antique.

Les empattements

Les empattements sont de petits traits aux extrémités d’une lettre ; on les appelle aussi couramment des « pattes ». Les écritures à empattements conviennent particulièrement aux textes courants imprimés (livres, articles). En revanche, s’il s’agit d’affiches ou de panneaux, il est important que chaque mot soit lisible à distance. On emploie donc dans ce cas des caractères sans empattements, qui ont l’avantage d’une plus grande clarté. Ces types de caractères sans empattements et bien lisibles ne se développèrent qu’au XIXe siècle. La présence ou l’absence d’empattements est l’une des caractéristiques fondamentales d’une écriture. Les familles de caractères avec empattements sont l’écriture antique et l’égyptienne, tandis que l’écriture sans empattements est désignée sous le nom de grotesque.

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Musée Gutenberg - 12 - 02/2009

Exercices

Le développement de l’écriture alphabétique : Comment le changement des outils d’écriture a-t-il influencé celle-ci ? Quel rôle joua l’introduction de la plume d’oie sur le graphisme de l’écriture ? Quel rôle joua Charlemagne dans le développement de l’écriture ? Nous rencontrons tous les jours de nombreuses polices d’écriture. Et toi, lesquelles utilises-tu à l’ordinateur ? Empattements : Quelles polices d’écriture utilises-tu le plus souvent sur le traitement de texte de l’ordinateur ? S’agit-il d’une écriture avec ou sans empattements ?

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6. Les techniques d‘illustration

61 Le bois 62 La gravure sur cuivre 63 La lithographie 64 Lithographie chez les illustrateurs 65 La lithographie, ancêtre de l’impression offset (daguerréotypie)

Jusqu’à l’invention de l’impression sur pierre (lithographie) vers 1800, on utilisait essentiellement deux techniques d’impression : la gravure sur bois et la gravure sur cuivre. La lithographie simplifia de manière fondamentale un procédé d’impression coûteux et exigeant. On adopta cette technique facile et bon marché avec enthousiasme dans toute l’Europe.

La gravure sur bois (impression en relief)

La gravure sur bois, aussi appelée xylographie, est la technique d’illustration la plus ancienne. Cette technique d’impression en relief consiste à découper d’un bloc de bois toutes les parties qui ne sont pas destinées à être imprimées. Les parties restantes, en relief, sont colorées avec des balles de la grandeur d’un poing, imprégnées d’encre. L’impression proprement dite consiste à presser une feuille de papier humide sur le bois. Celle-ci absorbe alors la couleur et montre le motif à l’endroit. Ce type d’impression exige relativement peu de force, d’où l’une de ses caractéristiques principales : la feuille ne présente aucun refoulage (empreinte dans la marge). C’est ce qui différencie ce type d’impression des procédés en creux. Autres caractéristiques : une empreinte en relief, provenant du relief de la planche de bois, est clairement palpable au verso du tirage. La couleur des lignes a la même densité sur toute la feuille ; seuls l’espacement et la largeur des lignes donnent un aspect clair ou foncé.

La gravure sur cuivre (impression en creux)

Pour ce procédé d’impression en creux, on taille ou on grave les contours de l’image dans une plaque de métal (généralement une plaque de cuivre). Le graveur travaille au burin. Il ne le manie pas de gauche à droite comme un outil d’écriture, mais le pousse de la main droite contre la plaque de cuivre venant de la gauche. La plaque gravée est ensuite encrée. Puis on ôte l’encre de la surface de la plaque en la raclant ; seuls les sillons retiennent l’encre. On applique une feuille de papier humide sur la plaque et on la couvre d’un linge doux ou d’un feutre. Celui-ci assure l’absorption complète de l’encre. Sous la forte pression des cylindres, le papier est écrasé sur la plaque de métal. Il porte alors l’empreinte du motif à l’endroit. L’usure de la plaque de cuivre est élevée et permet au maximum mille tirages.

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La gravure sur cuivre est un procédé manuel. Parmi les techniques d’impression en creux, les techniques de corrosion comme l’eau-forte et l’aquatinte forment un autre groupe : au lieu du burin, ce sont ici des acides qui creusent le dessin dans le métal.

La gravure sur pierre, la lithographie (impression à plat)

La lithographie est un procédé d’impression à plat qui repose sur l’incompatibilité entre la graisse et l’eau. Les surfaces graissées repoussent l’eau, tandis que les surfaces mouillées rejettent la graisse. On attribue l’invention de cette méthode au comédien et dramaturge Aloys Senefelder (1717-1834). À la recherche d’un procédé d’impression bon marché pour ses partitions de musique, il découvrit à la fin du XVIIIe siècle que la pierre calcaire (en général des plaques de calcaire de Solnhofer) était la base la plus appropriée pour sa technique d’impression.

On dessine d’abord une image avec une craie grasse ou avec de l’encre de Chine grasse sur la plaque de pierre lisse. On humidifie ensuite la surface de la pierre avec un mélange d’acide de salpêtre et de gomme arabique. Ainsi, les emplacements laissés libres par le dessin absorbent particulièrement bien l’eau. On poursuit avec l’encrage en appliquant un rouleau enduit de couleur sur la surface de la pierre. La couleur n’adhère qu’aux parties dessinées. La plaque est alors prête pour l’impression. La feuille de papier, une fois pressée contre la plaque, représente le dessin à l’endroit. Pour effectuer un nouveau tirage, on doit à nouveau enduire la plaque d’encre et y presser une nouvelle feuille de papier. La lithographie permet une reproduction presque illimitée.

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Exercices

Les trois techniques d’impression principales: Explique les trois techniques d’impression les plus utilisées jusqu’au XIXe siècle. 1. 2. 3. La gravure sur bois est un procédé d’impression en relief. Explique pour quelles raisons il fait partie des procédés d’impression les plus anciens. Connais-tu d’autres procédés d’impression en relief, que tu as peut-être déjà pratiqués toi-même ? Quels étaient les principaux domaines d’application de la gravure sur cuivre ? Connais-tu des artistes qui ont travaillé avec cette technique ? Quels sont les avantages du nouveau procédé de Senefelder, la lithographie ? Dans quels domaines peut-on employer la lithographie ? (Les plaques de pierres de l’exposition peuvent en donner une idée.)

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7. La typographie

71 Les grands créateurs de caractères du XXe siècle 72 La Suisse lance le style international 73 Adrian Frutiger 74 La linotype 75 La photocomposition – l’ancêtre de l’actuelle publication assistée par ordinateur 76 Les systèmes de mesure du typographe

Le terme « typographie » et le métier de typographe ont connu d’importantes modifications au cours du dernier siècle. Encore au XIXe siècle, on travaillait avec la composition manuelle en usage depuis Gutenberg : un par un, les caractères devaient être assemblés à la main en une ligne, puis les lignes en une page, etc. Un typographe expérimenté pouvait composer jusqu’à 1400 signes en une heure. A la fin du XIXe siècle, l’Allemand Ottmar Mergenthaler mécanisa la composition en inventant une machine à composer des lignes-blocs. Cette invention représentait une véritable révolution, et la productivité fut multipliée par cinq. Dans l’exposition, plusieurs machines à composer différentes montrent le champ de travail du typographe depuis la fin du XIXe siècle jusque dans les années 1980.

La linotype

La linotype, machine à composer inventée par Ottmar Mergenthaler (1854-1899), révolutionna le travail du typographe. Depuis l’époque de Gutenberg, on avait aligné les caractères l’un après l’autre à la main (composition manuelle). Désormais, la machine produisait une ligne en un seul bloc (composition mécanique). En appuyant sur une touche du clavier, on libère une matrice contenue dans le magasin sur le haut. Les matrices descendent entre des guides et sont assemblées en une ligne. Le typographe expédie la ligne à la fonte par l’élévateur. La ligne de matrices y est justifiée et fondue avec du plomb. La ligne parvient finalement dans la galée, où elle vient se ranger après ses sœurs. Après la fonte, les matrices sont redistribuées automatiquement dans les canaux du magasin, où elles peuvent être réutilisées. Cette innovation permettait de produire jusqu’à cinq fois plus que l’ancienne composition manuelle. En cas d’erreur, il fallait cependant refaire toute la ligne. L’ère de la linotype dura à peu près un siècle. La machine, sans cesse perfectionnée, atteignait des performances de 18’000 signes par heure, et représentait la technique la plus couramment utilisée jusqu’au début des années 1980. Elle fut ensuite reléguée par de nouvelles techniques, comme la photocomposition et plus tard la publication assistée par ordinateur (PAO).

La monotype

En 1887 arriva sur le marché la monotype de Tolbert Lanston (1844-1913). Elle eut autant d’importance que la linotype dans l’histoire de la composition et de la fonte. Contrairement à la linotype, elle produisait des caractères métalliques mobiles, d’où une palette d’emplois plus diversifiée. Autre différence par rapport à la linotype, les travaux de composition et de fonte ne sont pas réunis en une seule machine. Le typographe est assis devant le clavier mécanique dont les entrées sont enregistrées sur une bande perforée. Une fois l’enregistrement terminé, on ôte la bande perforée et on la fait lire dans la fondeuse monotype. Celle-ci ne fond pas des lignes entières, mais seulement des caractères isolés, qui sont cependant rangés en une ligne à leur sortie de la machine. Ce procédé était plus coûteux, mais la correction de fautes éventuelles

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était en revanche plus facile. La bande perforée constituait par ailleurs un support d’enregistrement idéal, qui permettait de refondre une composition à volonté.

La photocomposition

Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, certaines machines abandonnèrent la composition au plomb. Il fallut plusieurs générations pour faire du système de photocomposition une technique de grande ampleur. Les années 1950 et 1960 furent celles de l’avènement de la photocomposition. Le caractère à composer est reporté par flashage sur un film sensible. La lumière parvient à travers un pochoir portant le motif en négatif sur le film sensible, ou autrement dit : dans ce système, l’écriture est flashée à travers un film négatif. Le résultat de ce procédé est un support de reproduction qui peut être utilisé après le montage dans la technique de l’offset.

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Exercices

Le métier de typographe : Comment a évolué le métier de typographe au cours du temps ? La linotype : Quel est l’avantage de la linotype par rapport à la technique d’impression du temps de Gutenberg ? La monotype : Quels avantages offre la monotype par rapport à la linotype ? L’ordinateur : Quel est le grand avantage des ordinateurs actuels et de leurs traitements de texte modernes ? Par quelles étapes devait-on passer au XIXe siècle pour imprimer un texte manuscrit ? Quelles démarches un auteur doit-il aujourd’hui entreprendre pour imprimer un livre ? Qu’est-ce qui est devenu plus facile aujourd’hui ? Quand le premier ordinateur personnel est-il arrivé sur le marché ?

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8. La reproduction d’images

81 La lumière remplace la main de l’homme 82 La trame 83 Le foisonnement inventif des années 1850 84 La reproduction en quatre couleurs 85 Les machines à colorier d’Epinal 86 Les appareils de reproduction contemporains 87 La reproduction des compositions typographiques

Au milieu du XIXe siècle, l’illustration entra dans une ère nouvelle. Très vite, les premiers essais photographiques éveillèrent l’espoir d’une application de ce nouveau procédé dans l’imprimerie. On parvint, grâce à l’exposition à la lumière, à reproduire des images sur un support photosensible. La lumière remplaçait donc la main de l’homme, ou, autrement dit, des processus chimiques qui facilitaient les opérations venaient désormais s’ajouter aux modes de reproduction habituels comme la gravure sur bois et la gravure sur cuivre. La reproduction photomécanique et l’invention de la trame furent les piliers de l’activité graphique au XXe siècle.

La reproduction photomécanique

À l’aide des techniques de corrosion et des techniques photographiques, on fabrique donc désormais des formes d’impression en utilisant des processus photochimiques. Cette méthode est employée surtout pour la reproduction d’illustrations. Il en résulte un produit intermédiaire, en forme de diapositive couleur, de négatif tramé ou de litho par exemple. À l’aide d’une caméra de reproduction, on prend des clichés de modèles en deux dimensions à des échelles différentes. Il faut distinguer ici les modèles en demi-teintes (avec toutes les nuances, du blanc au noir) et les prises de vue tramées (voir le paragraphe correspondant). Si l’on a affaire à des images en couleur, on fabrique le plus souvent des extraits de couleurs à travers un filtre – autrement dit, chaque couleur est photographiée séparément. En imprimant simultanément les différentes surfaces de couleur, on obtient une reproduction fidèle à l’original. On choisit le mode de reproduction photomécanique en fonction du modèle et de la technique d’impression prévue (l’autotypie pour l’impression en relief, l’héliogravure ou la photogravure pour l’impression en creux, la photolithographie pour l’impression à plat). La phototypie (ou albertotypie) est le procédé le plus adapté aux publications artistiques ; il fut développé par le photographe J. Albert à Munich en 1868. Actuellement, l’impression offset est la plus largement répandue.

Un exemple de l’impression photomécanique : la phototypie (l’albertotypie)

Ce procédé inventé en France fut perfectionné par J. Albert (1825-1886) en 1868 à Munich. On applique une couche préliminaire sur une plaque de verre, puis une deuxième couche à imprimer, sensible à la lumière. On expose la plaque à un faisceau lumineux puis on la trempe dans l’eau. Après un prétraitement adapté (humidification de la plaque avec un mélange d’eau et de glycérine), on procède à l’encrage ; seuls les motifs à imprimer absorbent l’encre d’impression. Cette technique de reproduction des plus raffinées est particulièrement adaptée aux impressions d’art.

La caméra de reproduction

La caméra de reproduction est une très grande caméra servant à la réalisation de modèles d’impression. L’axe optique de la caméra de reproduction doit se trouver à la verticale de la surface du modèle, afin d’éviter toute déformation. On distingue deux sortes de caméras de reproduction : la caméra horizontale et la caméra verticale. Les reproductions peuvent être

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réduites ou agrandies. Aujourd’hui, elle n’est pratiquement plus en usage, puisqu’on se sert généralement d’un scanner électronique pour la reproduction.

La trame

Les machines d’impression ont pour la plupart un choix limité de couleurs, qui ne sont imprimables qu’à l’état pur. La plupart des procédés d’impression ne peuvent donc pas produire de demi-teintes. En réponse à ce problème, on applique une trame sur le modèle. Pour représenter des nuances ou des mélanges de couleurs, on imprime des points d’impression très fins les uns à côté des autres ou les uns sur les autres, et l’on obtient ainsi l’illusion de la couleur souhaitée. Les trames sont donc des éléments d’impression faits de lignes ou de points, permettant l’obtention de niveaux de gris ou de dégradés de couleurs, pour représenter des images, par exemple.

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Exercices

La lumière remplace la main de l‘homme : Que signifie ce titre ? Comment produisait-on des modèles d’images avant la reproduction photomé-canique ? La reproduction photomécanique : Comment fonctionne la reproduction photomécanique de modèles d’images ? Quels sont les avantages de la reproduction moderne par rapport aux anciennes méthodes ? La trame : Pourquoi devait-on utiliser des trames pour la représentation de dégradés de couleurs ? Observe une trame à la loupe. Comment se modifient les interstices blancs dans les teintes noires et grises ?

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Plat contre plat

Cylindre contre plat

Cylindre contre cylindre

Forme à imprimer

Support d’impression

Corps d’impression

9. L‘impression

91 Les trois principaux procédés d’impression 92 Les encres 93 Le gaufrage

Les trois principes d‘impression

On distingue trois principes d’impression : Plat contre plat Cylindre contre plat Cylindre contre cylindre

Plat contre plat

Ce principe est celui de la presse d’impression platine, par exemple. Ces machines sont des presses manuelles ou des machines d’impression typographique, conçues pour l’impression en relief et qui travaillent selon le principe d’impression plat contre plat. Le support d’impression est conduit parallèlement à la forme à imprimer par la platine, puis imprimé avec une très forte pression. Gutenberg employa également une presse fonctionnant selon ce principe.

Cylindre contre plat

Le nom de presse à cylindre désigne toutes les sortes de presses où intervient un cylindre comme forme à imprimer ou comme cylindre de contre-pression. C’est ce qui différencie la presse à cylindre de la presse d’impression platine. La première presse à cylindre fut construite par Friedrich König en 1811 ; à partir de 1812, il continua ses travaux avec Andreas Friedrich Bauer, et cette presse imprima le Times de Londres dès la même année. La propulsion par l’énergie à vapeur était l’une de ses nouveautés ; toutes les fonctions étaient mécanisées. Le cylindre exigeait moins de force que la platine pour atteindre la pression nécessaire. Ainsi, on pouvait imprimer en une heure beaucoup plus de feuilles qu’avec une presse manuelle. Cette presse permettait aussi l’impression de feuilles plus grandes.

Cylindre contre cylindre

Le procédé d’impression rotatif, qui fonctionne selon le principe cylindre contre cylindre, apparut au milieu du XIXe siècle. Il met en présence une forme d’impression cylindrique et un cylindre de contre-pression. Les deux cylindres sont en mouvement continu et opposé, et ne sont séparés que par le matériau à imprimer. Les premières machines conçues selon ce principe étaient déjà plus rapides que les autres machines d’impression, mais les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne continuèrent à rivaliser en vitesse d’impression.

Les trois procédés principaux

La flexographie, une variante particulière de l’impression en relief

La flexographie appartient aux procédés d’impression en relief. Les plaques d’impression flexibles sont en caoutchouc ou en plastique souple. On utilise surtout la flexographie pour les emballages en plastique, mais aussi pour les feuilles métalliques et le carton. Parmi les autres

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possibilités d’application, citons les feuilles adhésives, le papier isolant, les emballages pour boissons, les serviettes et les tapisseries.

L’héliogravure, impression en creux

L’héliogravure (du grec « helios », le soleil) est un procédé d’impression en creux. Elle consiste à graver un cylindre de cuivre avec un diamant ou avec des rayons laser. Ce procédé convient aux tirages de plus d’un million d’exemplaires. On emploie l’héliogravure pour imprimer des catalogues, des prospectus, des périodiques, des emballages, des tickets, etc. Les matériaux les plus appropriés sont le papier, le carton et le plastique.

L’offset, impression indirecte à plat

La technique d’impression à plat la plus couramment utilisée aujourd’hui fonctionne, comme la lithographie, selon le principe de la répulsion l’eau et la graisse. L’offset est une technique d’impression indirecte : un premier cylindre, le cylindre porte-plaque, reporte le modèle à l’endroit sur un deuxième cylindre (en caoutchouc). Seules les parties capables d’absorber la graisse sont encrées. L’image à l’envers, reportée sur le dernier cylindre d’impression, est finalement imprimée à l’endroit. La longue histoire de l’évolution de l’offset commence avec l’invention de la lithographie en 1789. On considère W. Rubel (Etats-Unis) et Caspar Hermann (Allemagne) comme les véritables inventeurs de cette technique, au début du XXe siècle. L’offset est la technique utilisée pour la grande majorité des imprimés dans le monde entier. Il sert d’ordinaire à la production de revues, de journaux et de catalogues.

Rouleau mouilleurRouleau encrant

Cylindre porte-plaque

Réserve de papier

Cylindre de contre-pression

Blanchet

Epreuve

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Plat contre plat

Cylindre contre plat

Cylindre contre cylindre

Forme à imprimer

Support d’impression

Corps d’impression

Exercices

Les trois principes d’impression : Explique à l’aide des presses exposées dans le musée les trois principes d’impression (plat contre plat, plat contre cylindre, cylindre contre cylindre). Les trois techniques d’impression – les procédés principaux : Nomme, pour chacun des trois procédés – impression en relief, impression en creux et impression à plat – une technique d’impression moderne. Quels sont leurs domaines d’application ? Où rencontres-tu des imprimés au quotidien? Si un jour tu veux toi-même faire imprimer un texte, les termes « bon à tirer » et « épreuve » seront importants. Cherche ces termes dans une encyclopédie.

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10. Le façonnage et la reliure

101 Le pliage 102 Le découpage

Après l’impression proprement dite, aucun produit n’est encore prêt pour la vente. Parmi les différentes opérations de travail, on doit encore plier, couper, relier, etc.

La reliure

Lorsqu’on parle de reliure, il s’agit de lier ensemble les feuilles d’un livre et de compléter ce bloc par une couverture composée d’un dos et de deux couvercles. On distingue les blocs cousus et les blocs en dos coupé collé.

Les livres à couverture rigide (hardcover) sont en général des blocs cousus plus solidement. Pour fabriquer un livre, les feuilles plano (généralement des feuilles de papier grand format, imprimées et non pliées) sont d’abord pliées les unes sur les autres puis coupées sur trois côtés. On maintient ce bloc en cousant ensemble les feuillets pliés sur le dos du livre. On applique un matériau de collage (par exemple de la gaze ou du papier), qui rend le livre plus solide, à la fois sur le dos du livre et sur la face intérieure des couvertures en carton avant et arrière. Le bloc est ainsi solidement rattaché à sa couverture. Pour relier le bloc et sa couverture, on colle un feuillet de papier fort sur les pages intérieures avant et arrière de la couverture, ainsi que sur la première et la dernière page du bloc. Ces pages de garde recouvrent le matériau de collage et s’y rattachent en même temps. Cela permet de renforcer encore plus la cohésion du livre. Souvent, on munit encore le livre d’une jaquette de protection.

Pour les blocs assemblés en dos coupé collé, une solution plus facile et plus économique est d’appliquer sous forte pression une bande de gaze ou de papier sur le bloc avec une colle chauffée. Dans ce procédé, les cahiers sont alors maintenus ensemble ou séparés (destruction des coutures). Cette méthode est aussi la moins durable. Il peut arriver que des feuilles se détachent du livre s’il a servi plusieurs fois. Ce type de reliure est surtout employé pour les livres de poche ou les brochures.

La couverture rigide d’un livre se compose de trois parties de carton, reliées avec un tissu de couverture. À cet effet, on utilise souvent du cuir, de la toile, du papier ou du plastique. La couverture du livre de poche est constituée d’un simple carton.

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La feuille plano

Au point de départ de la naissance d’un livre, il y a ces feuilles de papier grand format, imprimées et non pliées. Elles peuvent comporter 4, 8, 16 ou 32 pages. Le nombre de pages est déterminé par la technique de pliage utilisée. Un seul pli donne quatre pages, un pli double en donne huit, etc. On distingue le pli croisé (plié en forme de croix) et le pli parallèle. Ces deux types de pliages peuvent aussi être combinés entre eux. Les pages doivent être ordonnées de manière à ce qu’elles se trouvent dans le bon ordre et dans le bon sens après le pliage. On place ensuite les cahiers ainsi réalisés les uns sur les autres et on les broche en un bloc avec un fil de fer ou un fil.

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Exercices

Façonnage et reliure : Après l’impression des feuilles de papier, quelles opérations de travail faut-il encore accomplir pour fabriquer un livre ? Pour y répondre, cherche des informations à la station « La trajectoire du livre ». Le lexique t’y aidera.

Observe la feuille plano (feuille de papier imprimée). Pourquoi la pagination apparaît-elle dans le désordre ?

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Exercices

Après la visite du musée :

Fais un test : prends quelques livres en main et observe le nombre de pages (compte aussi les pages non numérotées à la fin du livre). Remarques-tu une régularité ?

Le nombre de pages d’un livre cousu doit donc toujours être divisible par quatre. Prends des livres en main et regarde comment le problème d’éventuelles pages excédentaires a été réglé.

Pourquoi les feuilles d’impression comportent-elles toujours 4, 8, 12 ou 32 pages ? Prends une feuille de papier et plie-la. Numérote cette feuille de papier pliée dans tous les coins en bas à droite. Déplie-la à nouveau. Tu peux voir à présent comment les pages doivent être arrangées pour qu’elles se trouvent dans le bon ordre lors du pliage.

Tu peux facilement constater par toi-même le nombre de pages que comportait à l’origine la feuille imprimée pour la fabrication de n’importe quel livre. Il te suffit pour cela d’observer les bords supérieur et inférieur d’un livre et de compter combien il y a de pages dans chaque cahier.

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11. Les trésors du Musées Gutenberg

Dans la salle mansardée du Musée Gutenberg se trouvent les imprimés les plus rares ; ils sont conservés dans des vitrines qui les protègent des UV. Observez la vitrine abritant la Bible de Gutenberg. Il s’agit ici de l’un des deux tomes d’une Bible de Gutenberg. Une Bible de Gutenberg authentique, s’il est possible d’en trouver une, a une valeur de plusieurs millions de francs. Il s’agit ici d’un fac-similé, c’est-à-dire une copie fidèle à l’original, une reproduction. Non seulement on ne peut distinguer la couverture du livre, l’impression et les enluminures de l’original ; mais le son du papier lui-même, lorsqu’on feuillette les pages, est identique à celui de l’original.

Sur la gauche se trouve une page originale d’une Bible de Gutenberg. C’est donc une feuille que Gutenberg a réellement imprimée il y a 500 ans.

La justification est remarquable. Alors qu’aujourd’hui nous pouvons réaliser un tel bloc de texte régulier d’un seul clic de souris, Gutenberg avait besoin des caractères de largeurs différentes pour obtenir le même résultat. Il ne travaillait donc pas seulement avec un caractère par lettre de l’alphabet, mais avec environ 250 caractères différents.

12. La collection « Billets de banque suisses »

« Les billets de banque suisse » au Musée Gutenberg est une exposition sur l’histoire des billets de banque suisses, réalisée en collaboration avec la Banque nationale suisse. Elle présente l’évolution de l’impression des billets de banque, du premier billet de banque de la Caisse de dépôt à Berne aux billets actuels. Une explication instructive sur la fabrication de la série actuelle de billets de banque offre aux visiteurs un aperçu intéressant de leur conception technique et graphique.

On trouve dans la collection deux séries de billets de banque intéressantes qui ne furent jamais mises en circulation. La deuxième série en bas à gauche notamment : elle fut conçue par Hans Erni pendant la Seconde Guerre mondiale. La Banque nationale suisse renonça pourtant à la mettre en circulation, car l’orientation communiste de l’artiste le rendait suspect. Pour des raisons compréhensibles, la Suisse, pays neutre, n’osa pas mettre en circulation des billets de banque réalisés par un communiste.

La deuxième série, sur la droite, fut réalisée par le graphiste genevois Roger Pfund. Cette série n’est toujours pas accessible, puisqu’il s’agit de notre série de réserve. Elle remplacerait la série actuelle en 14 jours en cas de problème avec les billets de banque actuels. Elle n’a pas encore été rendue publique afin d’éviter les falsifications. Les sujets des billets de banque sont par ailleurs les mêmes que ceux de la dernière série, mais leur graphisme est différent.

Les prochains billets de banque, qui remplaceront nos billets de banque actuels, seront en circulation à partir de 2010. C’est la graphiste Manuela Pfrunder qui les réalise en ce moment.

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13. Projection de diapositives dans la salle mansardée

Un show multimédia fascinant retrace de manière divertissante et instructive l’évolution des mots, de la langue, des signes et de l’écriture. Elle propose aussi un excellent aperçu de la toile de fond historico-culturelle.

Cette projection commentée (toutes les demi-heures) constitue une bonne entrée en matière pour une visite du Musée. Veuillez vous adresser au personnel du Musée si vous souhaitez la planifier dans votre visite.

14. Ateliers au sous-sol

Dans nos ateliers au sous-sol, des démonstrations sont organisées à la demande dans le cadre de visites guidées. On peut également découvrir dans l’atelier de reliure, aux côtés des massicots et d’autres machines, la technique de la dorure à la feuille.

Dans l’atelier d’impression sont présentées les techniques traditionnelles de composition manuelle et de composition à la linotype. Bien entendu, une presse Heidelberg ne peut manquer au tableau. Dans le cadre des visites guidées et avec un nombre de quinze participants au maximum, on peut réaliser une composition manuelle et une épreuve à la presse.

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Excursus :

Le Musée Gutenberg dans l’ancien grenier à grain

Le Musée se trouve dans l’ancien grenier à grain de la ville de Fribourg, tout proche du « Röschtigraben ». Il peut se targuer d’une histoire de près de 700 ans. Grâce à sa rénovation et à l’aménagement du Musée Gutenberg, ce bâtiment possède un prestige incomparable – un vrai bijou.

A l’origine, on construisit trois bâtiments à cet emplacement autour de 1245. Les vestiges médiévaux se trouvent sous l’actuel bâtiment n°14 (à droite) et peuvent encore être admirés au sous-sol du Musée.

Vers 1474-1475, on construisit le premier grenier à grain, le bâtiment n°14. Le n°16, une extension du grenier à grain, fut édifié entre 1523 et 1527 sous les ordres de maître Peter Ruffiner. On réalisa l’Hôtel de Ville vers la même époque (1504-1522). Le grenier à grain, avec sa construction caractéristique, reflète l’épanouissement de la ville.

Cet édifice est le dernier bâtiment utilitaire fribourgeois des XVe et XVIe siècles ayant survécu au grand incendie du Werkhof. C’est également le grenier à grain le plus ancien encore existant en Suisse.

En 1723, Pierre Gendre installa une fabrique de tabac dans le grenier à grain. Plus tard s’installèrent encore d’autres petits industriels, entre autres une fabrique de sacs en papier.

En 1838, la douane (propriétaire de la commune de Fribourg) prit possession du bâtiment.

En 1948, les pompiers et le service d’urgence occupèrent le bâtiment. La destruction définitive des fenêtres et de la façade n°16 de 1527 date de cette époque ; elle devait permettre aux véhicules d’entrer dans le bâtiment. Le corps des pompiers quitta son local dans un état désolant. Des images se trouvent au sous-sol du Musée.

Après la transformation du bâtiment effectuée dans le respect des conditions d’entretien des monuments par les architectes Linder & Zühlke, Fribourg put ouvrir le Musée Gutenberg le 24 novembre 2000.

Source : Recensement des biens culturels immeubles du Canton de Fribourg – Fiche no 029/2004

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Informations générales

Adresse Musée Gutenberg Musée suisse de l’industrie graphique et de la communication Place Notre-Dame 16 Case postale 26 1702 Fribourg

Tél. 026 / 347 38 38 Fax 026 / 347 38 28

E-mail : [email protected] Site internet : www.gutenbergmuseum.ch

Heures d’ouverture Mercredi, vendredi et samedi 11-18 heures Jeudi 11-20 heures Dimanche 11-17 heures

Tarifs Ecoliers et personnes accompagnantes Fr. 6.- Entrée individuelle Fr. 10.-

Visites guidées Fr. 120.- Y compris un atelier ou une utilisation de la salle Gemperlin pour travailler sur les questionnaires.

Nous nous tenons à votre disposition pour des visites guidées sur des thèmes spécifiques, sur les quotidiens de Suisse par exemple.

Avec le soutien de