dossier didactique pour enseignants - cndp.fr · attribués au peintre d’origine flamande...
TRANSCRIPT
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LE PALAIS DU TAU EST AUX ANGES !
Détail de la tapisserie de l’Assomption de la Vie de la Vierge – 1530 - salle du festin
DOSSIER DIDACTIQUE
POUR ENSEIGNANTS
A l’occasion de l’exposition temporaire
« Avec le sourire ! La saga de l’Ange de Reims »
du 26 juin 2012 au 31 janvier 2013,
le Service d’Actions Educatives du palais du Tau propose un
parcours thématique sur les anges en général et l’Ange au sourire
en particulier.
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PROGRAMMES
Ce thème transversal est un point d’appui pour effectuer de l’histoire des arts :
A l’école primaire : l’étude d’une tapisserie ou d’une sculpture gothique du Moyen
Age (Arts de l’espace et du visuel)
Au collège : la thématique Arts, mythes et religions : l’œuvre d’art et le sacré (récits de
création et de fin du monde, lieux symboliques (Enfer, paradis…)
Au lycée : dans le champ anthropologique, la thématique Arts et sacré (l’art et le
divin) et Arts, réalités, imaginaires (l’art et l’imaginaire)
Les Arts du quotidien peuvent être particulièrement bien étudiés : comment une œuvre
d’art inspire, est utilisée et reproduite dans les objets du quotidien ?
GENERALITES
es hommes du Moyen Age vivaient dans un monde où le Bien et le Mal étaient
omniprésents. Leurs croyances chrétiennes en la résurrection des morts et au
jugement dernier tant représenté aux tympans des cathédrales déterminaient
totalement leur vie quotidienne. La crainte de l’au-delà et de l’enfer conditionne des
mentalités encadrées par les discours appuyés du clergé médiéval eux-mêmes relayés par
l’iconographie. Celle-ci était toujours commanditée et dirigée par l’Eglise à travers ses
théologiens et ses chapitres cathédraux.
Ainsi, gardons à l’esprit les textes bibliques ou apocryphes qui très tôt définirent
l’invisible.
L’Ancien Testament regorge de référence aux anges : chérubins du paradis (Gn, 3-24) ;
l’échelle de Jacob (Gn 28-15) qui, de suite nous interpelle quant à leur représentation
puisque comment expliquer la présence d’ailes si les anges sont obligés d’utiliser une
échelle pour gravir les cieux ? ; les chérubins de l’arche d’Alliance (37, 7-9) où pour la
1ère
fois il est fait mention d’ailes ; la vision d’Isaïe (Is 6, 2) fondamentale pour les
séraphins ; celle d’Ézéchiel (Ez 1, 5 ; 6,11) encore plus pour le tétramorphe ; l’archange
Raphaël dans le livre de Tobie.
Le Nouveau Testament mentionne notamment des archanges : Gabriel de l’Annonciation ; Michel dans l’Apocalypse de Jean; les anges de l’annonce aux bergers…
Quant à l’origine du Mal et des démons, qui ne peuvent être une création de Dieu, elle
s’explique par la chute des anges rebelles notamment l’archange préféré de Dieu : Lucifer.
Certaines traditions rappellent son orgueil qui le fit précipiter par Dieu, d’autres comme le
Pseudo-Henoch l’expliquent par l’union des anges avec des femmes lors de la genèse.
Quoi qu’il en soit, d’innombrables versets concernent aussi le Diable.
Dans l’Ancien Testament : Gen. 3 :4, 14 / I Sam. 16 : 14 : I Chr. 11, 1 / II Rois 22, 21 / Job 1, 2 / Ps. 68 / Es. 27, 1.
Dans le Nouveau Testament, évoquons l’omniprésence de Satan, le tentateur de Jésus (Mat. 4), les miracles exorcisant des possédés et le combat ultime au jugement dernier
dans l’Apocalypse de Jean.
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L’ANGE AU SOURIRE
Un ange anonyme devenu une « gueule cassée »
armi les plus de 2300 sculptures dénombrées dans le décor de la cathédrale de Reims,
les anges occupent une place prépondérante en tant que milice protectrice du sanctuaire
divin dédié à Notre Dame. Le point culminant de la cathédrale surnommée la
cathédrale des anges n’est-il pas l’ange girouette ?
Au portail nord de la façade occidentale, un certain nombre de saints auxquels on vouait un
culte particulier dans la cathédrale sont représentés. Dans l’ébrasement gauche, l’un est
particulièrement mis en valeur en tant que martyr : il est accompagné d’anges psychopompes
c'est-à-dire d’anges accompagnant les morts dans l’au-delà. Ce saint martyr a été presque
décapité : il a perdu sa calotte crânienne mais son identification reste hypothétique : saint
Nicaise ou plus vraisemblablement saint Denis, disciple de Paul représenté face à lui? Il est
encadré par deux anges de facture stylistique différente. A main gauche, un ange immobile
aux proportions puissantes, la tête assez lourde, la chevelure grossière, esquissant à peine un
sourire tandis qu’à main droite, un ange qui se caractérise par l’élégance de son déhanchement,
la sveltesse de sa silhouette, un visage délicat animé par un sourire gracieux. Le premier est
attribué à l’atelier antiquisant des années 1220-1240, le second à
l’atelier local rémois sculpté vers 1255-1260. Cette statue haute
de 2,6 mètres qui portait vraisemblablement la palme du martyr
dans sa main droite était totalement anonyme jusqu’en 1914,
quelquefois appelée l’ange de saint Nicaise par les historiens
d’art. Il a un frère similaire au portail central : l’ange de
l’Annonciation qui a perdu son aile gauche car les marques de
pose au dos des statues ne correspondent pas avec celles de la
paroi. En effet, la disposition initiale des statues a été contrariée :
saint Nicaise était encadré de deux anges issu du même atelier
rémois : de deux anges au sourire !
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Lors de la Première Guerre mondiale, la ville de Reims
se trouve sur le front et sa ceinture fortifiée tombe aux
mains des Allemands. A partir du 14 septembre 1914, la
cathédrale sera bombardée 1051 jours avec plus de 400
obus. Le 19 septembre 1914, vers 15 heures, un obus
incendiaire embrase l’échafaudage en bois de pin
ceinturant la tour nord Un incendie gigantesque
enflamme toute la charpente de bois. L’ange anonyme
est décapité par une poutre d’un échafaudage mis en
place pour un projet de restauration non encore
approuvé par la Commission des monuments
historiques et payé avec des crédits de l’année 1913 ce
qui entraînera le renvoi des deux architectes
responsables. La tête de l’ange chute de 4,5 mètres et se brise au sol en plus d’une vingtaine
de morceaux. Comme d’autres sculptures meurtries, dès le lendemain de l’incendie, la tête et
les débris sont ramassés par l’abbé Jules Thinot et mise en sûreté dans les caves du palais du
Tau voisin.
L’ange au sourire restauré devenu icône publicitaire
a rumeur du vol de la tête mutilée et de son achat par un richissime américain relayée
par les journaux de l’époque permet de baptiser cet ange le Sourire de Reims. Max
Sainsaulieu, l’architecte ordinaire des monuments historiques, retrouve dans les caves
du palais du Tau la tête meurtrie le 30 novembre 1915. Sous le nom populaire de l’Ange au
sourire, elle sert alors de support pour la propagande française en devenant le symbole du
génie français et du patrimoine détruit par la barbarie allemande.
Le 24 mars 1918, l’évacuation totale de la ville est décidée et la tête de l’Ange au sourire
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Salle des cathédrales
primitives Salle du couronnement
Couro
nnem
ent
prend la route de l’exil en compagnie de nombreux fragments jusqu’à la fin de la guerre.
Henri Deneux, architecte en chef des monuments historiques, charge le sculpteur rémois Rémi
Havot d’effectuer une première reconstitution en février 1921 à partir des fragments qu’il
avait rassemblé dans les réserves. En 1925, s’aidant d’un moulage conservé au musée du
Trocadéro à Paris, le sculpteur rassemble les débris et reconstitue l’ange avec 24 attaches, les
parties manquantes ayant été complétées par des agglomérés de pierre et de ciment. Dans une
certaine indifférence, l’ange au sourire est remis en place le 13 février 1926.
Propriétaire d’une grande maison de champagne, Henri Abelé crée l’image publicitaire de
l’Ange au sourire dès le 27 mai 1918 en déposant la marque « Sourire de Reims ».
Cette image devient le symbole de la cathédrale en particulier et de Reims en général et se
décline sous toutes les formes encore aujourd’hui: cartes postales, timbres, porte-clés,
panneaux autoroutiers… La statue anonyme est devenue une star !
PARCOURS DANS LES COLLECTIONS ET L’EXPOSITION
En bleu sont signalées les œuvres exposées dans l’exposition temporaire.
Pour de plus amples informations, se reporter au dépliant de visite de l’exposition.
1 Salle du couronnement de la Vierge :
Tenture de « l’histoire de la vie de la Vierge » - 1530 :
9 7 5 1
3
8 6 4 2
Numéros des tapisseries dans l’ordre de lecture :
1 La présentation de Marie au
Temple
2 Les perfections de Marie
3 L’Annonciation
4 La Nativité
5 L’adoration des mages
6 La présentation de Jésus au Temple
7 La fuite en Egypte
8 La sainte parenté
9 La mort de la Vierge
L’Annonciation est une des dix-sept tapisseries de la tenture de la Vie de la Vierge offerte à la
cathédrale en 1530 par l’archevêque de Reims Robert de Lenoncourt (1509-1532) pour orner
et réchauffer le chœur des chanoines : quatorze grandes dessus les stalles et trois petites du
côté de l’entrée à l’ouest. Dans l’architecture renaissance qui compose chaque tapisserie, on
retrouve les armoiries personnelles de l’archevêque (d’argent à la croix engrêlée de gueules)
écartelées avec celles du chapitre cathédral (d’azur à la croix d’argent cantonnée de quatre
fleurs de lis d’or).
Les cartons, inspirés de la Bible des Pauvres qui popularisa les évangiles apocryphes ont été
attribués au peintre d’origine flamande Gauthier de Campes qui arriva à Paris vers 1500 et qui
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y fut actif une trentaine d’années. Cette tenture tissée de laine et de soie est donc
caractéristique des ateliers de liciers parisiens ainsi que du style Renaissance : les
architectures, la maîtrise de la perspective, les motifs décoratifs teintés d’exotisme sensibles
notamment dans les riches vêtements des personnages.
Véritable bande dessinée, la tenture raconte l’histoire de la vie de la Vierge Marie de l’arbre
de Jessé à son Assomption témoignant de son culte qui s’est développé au Moyen Age à partir
du XIIe siècle. Chaque tapisserie est composée de la même manière : la scène centrale
représente un épisode des évangiles dans le Nouveau Testament : l’Annonciation. Autour, des
épisodes et des citations de l’Ancien Testament qui annonce et préfigure ainsi le Nouveau
Testament.
Le péché originel en haut à gauche (Eve et le serpent,
Genèse III) est mis en rapport, en dessous, avec la
parole du prophète Isaïe (VII) : « Voici que la Vierge
concevra et enfantera un fils » : Marie est la nouvelle
Eve qui rachète le péché originel. La bordure supérieure
rapiécée est ornée d’une frise composée de putti de la
bouche desquels sortent des rinceaux.
Etymologiquement, ange dérive du latin angelus et du
grec angelos provenant de l’hébreu mal’ak qui signifie
ambassadeur extraordinaire. Les anges peuvent être des
messagers de bonne ou de mauvaise nouvelle. Parmi la
multitude d’anges, seuls 3 archanges sont nommés dans
la Bible : Raphaël, Michel et Gabriel. Dès le IXe siècle,
l’Eglise confirme que seuls ces trois archanges peuvent
bénéficier d’un culte, les autres anges ne pouvant faire
l’objet que d’une vénération collective et indistincte.
Dans la scène centrale, l’archange Gabriel annonce la
bonne nouvelle : Marie est enceinte d’un fils : Jésus-
Christ. Le Saint Esprit descend sur elle sous la forme
d’une colombe envoyée par Dieu le Père trônant dans le ciel au milieu d’un chœur d’anges.
L’archange Gabriel porte le bâton du héraut à la main
rappelant le trisaghion (carré du trois fois saint) byzantin et est
vêtu des habits liturgiques : aube, étole et chape
magnifiquement ornée. Il est accompagné d’une escorte de
sept anges symbolisant vraisemblablement les sept jours de la
semaine. Le phylactère porte les paroles latines de la
salutation : « Je vous salue Marie pleine de grâce, le Seigneur
est avec vous ».
D’autres anges sont présents dans les autres tapisseries : voici leur recensement exhaustif.
Dans La présentation de Marie au Temple, remarquons un ange gardien du lieu saint
qui veille au-dessus de la porte.
Dans Les perfections de Marie, l’ensemble de la scène est surmonté d’anges entourant Dieu le Père tandis qu’en dessous 7 anges symbolisent les 7 jours de la semaine : l’un
d’entre eux est mieux habillé avec sa chape : c’est celui du dimanche. Deux anges
apportent à la Vierge un pain et une cruche de vin, symbole christique par excellence
qu’il convient d’expliquer aux élèves. Il s’agit de la préfiguration du sacrifice du fils
de Marie sur la croix.
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Dans La Nativité, par-dessus
la porte de l’étable, on aperçoit
l’ange qui annonce la bonne
nouvelle aux bergers.
Dans L’adoration des mages, le fronton est décoré de trois anges
déployant un phylactère reprenant
un extrait du début de l’Evangile de
Jean : Et le Verbe s’est fait chair.
Dans La fuite en Egypte, des anges aux splendides tenues sont
descendus du ciel pour aider Joseph
à tirer l’âne qui porte Marie et Jésus.
Cette escorte céleste rappelle le caractère protecteur des anges
en tant qu’ange gardien.
Dans La sainte parenté, quatre anges entourent le trône divin sur lequel siège la
Vierge à l’Enfant. Dans le ciel, Dieu le Père
est entouré d’un halo d’anges.
Sur l’entablement de La mort de la Vierge, encore appelée dormition, un chœur
de sept anges est en prière au-dessus de la
scène, symbolisant peut-être les sept jours de
la semaine.
La dernière tapisserie est visible dans
la salle du Tau et la salle suivante présente La
rencontre de Joachim et Anne à la porte dorée.
Le couronnement de la Vierge – milieu du XIIIe siècle : Pesant 24 tonnes, ce groupe sculpté provient du gâble central de la façade occidentale et
fut déposé en 1955. Une des spécificités de la cathédrale de Reims est l’ouverture des
tympans au-dessus des portails à la lumière et le rejet dans les gâbles ou sur les côtés des
scènes habituellement sculptées dans les tympans. D’un point de vue iconographique, le choix
de cette scène s’explique à double titre : la cathédrale est dédiée à la Vierge depuis saint
Nicaise au Ve siècle et tous les rois de France furent sacrés ici. Ainsi, Reims reprend le thème
déjà expérimenté pour la première fois à la cathédrale de Senlis vers 1175 mais en lui
imprimant le style des imagiers rémois à leur apogée. D’après les traditions orientale et
apocryphe, la Vierge, trois jours après sa mort, fut enlevée au ciel pour y être couronnée :
c’est ce que nous voyons dans l’espace central au sommet du triangle que forme un socle de
nuages. A droite, le Christ couronné et trônant, un peu surélevé par rapport à sa mère, pose la
couronne sur la tête inclinée de Marie assise à gauche les mains jointes. Celle-ci a les pieds
sur une sphère symbolisant la lune et la tête devant un soleil représenté dans le métal sur le
monument : ceci évoque le passage de l’Apocalypse de saint Jean (12-1) à la portée
eschatologique.
De part et d’autre de notre couple royal et divin se déploie un chœur d’anges tel une cour
au service des souverains. En effet, l’ange courtisan du roi des cieux est représenté pieds nus,
arborant la tenue du diacre dont on reconnaît l’aube recouverte de la chape maintenue sur les
épaules par une sorte de fibule, et rappelant dans leurs gestes de louanges, de prosternation ou
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d’encensement ceux du prêtre lors de l’office divin. Quand on
compare ces six anges, des différences importantes montrent combien
cette cour céleste était hiérarchisée, à l’image d’une cour féodale
médiévale. D’après le traité du Pseudo Denys l’Aréopagite, syrien du
VIe siècle, intitulé Hiérarchies célestes, les anges sont classés en neuf
chœurs et trois triades ou sept ordres :
Les anges, archanges et principautés.
Les puissances.
Les séraphins, chérubins et trônes. Cette dernière catégorie vit toute proche de Dieu et de nombreux
passages de la Bible nous renseignent sur leur identification. De
manière générale, ce sont des esprits au corps lumineux et d’une blancheur insoutenable qui
se sont matérialisés pour s’adresser aux mortels (Dn. 10. 5). Rappelons que la couleur blanche,
symbole de pureté, est la couleur de la lumière de Dieu dont les anges sont les messagers. Le
séraphin, dont la racine étymologique signifie brûlant vu sa proximité avec Dieu, possède tous
les pouvoirs du feu : ardeur, purification, lumière, illumination et dissipation des ténèbres.
Reprenons les paroles d’Isaïe : des séraphins se tenaient au-dessus du Seigneur Yahvé, ayant
chacun six ailes : deux pour se couvrir la face (par peur de voir Yahvé et pour ne pas être
aveuglé par sa lumière insoutenable), deux pour se couvrir les pieds (euphémisme pour
désigner le sexe sachant que les anges sont asexués à la différence du démon), deux pour
voler. (…) L’un des séraphins vola vers moi, tenant en main une braise qu’il avait prise avec
des pinces sur l’autel. Il m’en toucha la bouche et dit : vois donc, ceci a touché tes lèvres, ton
péché est effacé, ton iniquité est expiée. (Es. 6.2 ; 6-7). Les deux jeunes hommes les plus
proches du couple divin sont bien des séraphins avec leurs trois paires d’ailes attestant ainsi la
divinité du Christ. A leurs côtés, plutôt des anges qui ne sont ni chérubins ni trônes. Admirons
celui le plus à droite : il est sans doute l’expression la plus aboutie de l’atelier rémois à l’instar
de l’ange au sourire. La grâce de sa posture incurvée amorçant un mouvement rotatif dansant
avec ses épaules s’allie à un visage tout angélique et souriant qui ne dépare pas avec le
réalisme extrême des rémiges de ses ailes.
Au milieu de la salle, un buste en plâtre de l’Ange au sourire à taille réelle, fait d’après
le modèle avant la Grande Guerre.
Lui fait face l’utilisation de son image devenue une icône sur des oursons en peluche produits par l’office de tourisme de Reims en 2011.
2. Salle des cathédrales primitives:
La rencontre de Joachim et Anne à la porte dorée On retrouve le rôle traditionnel de messager et annonciateur de l’ange dans les scènes des
angles supérieurs. A gauche, l’annonce à Joachim d’après des apocryphes, à droite, à Anne.
Ces anges magnifiques sont toujours représentés surélevés par rapport aux
personnages à qui ils s’adressent.
Buste d’ange – vers 1260 : A travers les fenêtres, on aperçoit précisément l’emplacement de ce
haut-relief : c’est le 3ème ange à partir de la gauche au niveau des
tabernacles des culées d’arc-boutant de la nef, ce qui permet d’apprécier
les dimensions mais aussi l’objet que cet ange porte : à savoir un soleil
alors que d’autres portent la lune, un ciboire, un livre…Il fait partie de
cette garde céleste du paradis, rappelant que la cathédrale est une image
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terrestre de la Jérusalem céleste défendue par ce cortège angélique aux ailes déployées. Très
mutilée, ce qui justifia sa dépose vers 1880, cette sculpture massive était en fait composée de
plusieurs morceaux comme nous l’indiquent dans son dos les entailles servant à recevoir les
ailes rapportées. Revêtu du costume du diacre avec cette aube au large col rabattu, cet ange
prend les traits de la beauté d’un jeune homme forcément imberbe car la femme incarne le
péché originel et une forte pilosité rappellerait le démon. Sa chevelure ondulée savamment
retenue et ordonnée par un bandeau, encadre un visage détendu et souriant qui fait remonter la
paupière inférieure vers les yeux en amande. Cette statue s’inscrit dans le courant de l’atelier
rémois qui excella dans la sculpture d’anges comme celui dit au sourire de la façade
occidentale : même mouvement de tête vers le côté, visage large aux pommettes hautes
identique, semblable expression d’apaisement et de sérénité.
3. Salon Carré :
Tapisseries Pepersack – 1633.
Commandées par l’archevêque de Reims
Henri de Guise au licier flamand Pepersack, cette
tenture comptant à l’origine 17 tapisseries
présente une suite de scènes de l’enfance du
Christ. Toutes entourées d’une large bordure
mêlant vases de tulipes, pots d’agrumes et
compositions de légumes, seules les tapisseries
verticales sont interrompues dans leur frise
supérieure par 2 anges tenant les armoiries du
donateur. A chaque fois, les anges, habillés, sont
représentés dans l’attitude du vol puisqu’ils
semblent être en lévitation au-dessus de chaque
scène grâce à leurs ailes. Notons le caractère
différent des anges tant dans leur attitude que
dans les coloris de leurs tuniques.
Dans la tapisserie intitulée Le sommeil des
mages, un ange semble les réveiller : symbole de
l’intervention divine face aux menaces d’Hérode.
Ici, l’ange joue le rôle de messager de Dieu
comme son nom l’indique littéralement : ange
vient du grec aggelos signifiant le messager. Ses
teintes sont unicolores, à l’image de la lumière
blanche de Dieu.
Cartes postales de la Première Guerre mondiale à nos jours : l’image de l’Ange au sourire est devenue une icône de la ville, métonymie de la cathédrale de Reims.
Montrer aux élèves l’incendie de la cathédrale du 19 septembre 1914 qui tirera l’ange
de l’anonymat.
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4. Salle de la catéchèse:
Broderies du Cantique des Cantiques – 1ère
moitié du XVIIe siècle.
Dans chacune des quatre
tentures illustrant ce texte
poétique biblique, on retrouve
dans la bordure deux angelots
adossés à une table ornée
d’un autre épisode. Chacun
tient un bout de la guirlande
ou chute de fruits et de fleurs
qui décore la partie supérieure
de la scène principale. Le fait
que le couple de putti soit
identique dans chaque
broderie prouve l’utilisation
du même carton comme modèle.
Statues des anges aptères – vers 1230 : Provenant du revers du bras nord de transept, leur exceptionnel état de conservation est du
au fait qu’ils ont été cachés par les boiseries placées au XVIIIe siècle devant les portes.
Presque de la ronde-bosse puisqu’on peut en faire le tour, ils sont les seuls anges aptères des
collections qui nous rappellent qu’à l’origine les anges n’avaient pas forcément des
ailes comme semble l’évoquer l’histoire de l’échelle de Jacob (Gn 28-15). En effet, comment
expliquer que des anges aient besoin d’une échelle pour monter au ciel alors qu’ils sont
pourvus d’ailes ? En fait, dans l’iconographie, les ailes ont été rajoutées
vers le IVe siècle car, à l’origine, il ne fallait pas qu’il y ait de confusion
avec les victoires ailées de l’Antiquité. Par ailleurs, les deux statues
reposent sur des piédestaux ornés de lierres ou de pampres évoquant sans
doute le monde souterrain de l’Antiquité gréco-romaine ainsi que les
catacombes des premiers temps.
Malgré encore une certaine maladresse dans les proportions et la posture
de la tête, ces anges sont vêtus d’une aube et semblent tenir dans une main
une couronne de martyr que l’autre main désigne dans un geste élégant.
Dans l’Antiquité, la couronne était la récompense de l’athlète vainqueur et
la religion chrétienne s’empare de ce symbole pour désigner la récompense
ultime reçue au paradis par les martyrs : la vie éternelle.
« Tous les athlètes s’imposent une ascèse rigoureuse ; eux c’est pour
une couronne périssable, nous, pour une couronne impérissable » épître aux
corinthiens 9, 25
« Heureux l’homme qui endure l’épreuve, parce que, une fois testé, il
recevra la couronne de vie, promise à ceux que Dieu aime » épître Jacques
1, 12
3 têtes monumentales de l’Ange au sourire provenant des ponts du boulevard des Tondeurs, rocade nord de l’agglomération rémoise. Les poutres qui les chapeautent
évoquent l’incendie du 19 septembre 1014 de la cathédrale de Reims.
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5. Salle des gargouilles
L’image de l’ange au sourire a inspiré les artistes connus ou simples anonymes.
Son image fut exploitée par l’activité viticole locale : le champagne Abelé est le premier qui
dépose en 1918 la marque « Sourire de Reims ».
Cette œuvre d’art fut copiée sur des supports très divers (arts graphiques, sculptures…) et son
image a inspiré de nombreux objets du quotidien : lampe, porte-clé, cendrier etc. Environ
1200 déclinaisons ont été répertoriées. C’est aujourd’hui une icône publicitaire ainsi que
l’image de la ville de Reims.
Rappelons qu’autrefois, du XIe au XVIIe siècle, une statue de bronze d’un cerf placée dans la
cour du palais du Tau, était le symbole de l’officialité (justice épiscopale) de l’archevêque de
Reims, le seigneur le plus puissant de la ville. Le cerf figurait sur le sceau de l’officialité. Il
semblerait que l’archevêque Gervais vers 1060 ramena de la zone des nécropoles cette statue
de cerf du haut Moyen Age à une époque où cet animal était considéré comme conducteur des
morts et symbole d’immortalité dans les croyances populaires. Ainsi fut-il désacralisé par le
prélat qui par ailleurs était passionné de chasse ! Ce cerf de bronze était transporté devant la
cathédrale lors des sacres pour devenir une fontaine à vin : 60 000 litres coulèrent lors du
sacre de Philippe V en 1328.
Il est intéressant de faire le parallèle entre l’ange psychopompe et le cerf tout comme la
légende de saint Hubert.
6. Salle de la sculpture rémoise:
Voussoir d’Adam et Eve chassés du paradis – vers 1235 (n° 5)
Elle appartient à la voussure de la rose du bras nord de
transept de la cathédrale de Reims, situées à 40 mètres du
sol. Elles racontent l’histoire biblique de la Genèse :
Adam et Eve de la création par Dieu à la chute. Cet
ensemble sculpté illustre dans la pierre le programme
iconographique de cette façade : de la chute de l’homme (aussi dans le vitrail de la rose) à son
rachat par l’annonciation (au pignon).
Elle illustre l’autre fonction d’un ange : celui qui annonce non pas une bonne nouvelle comme
Gabriel annonçant à Marie qu’elle est enceinte de Jésus mais une mauvaise nouvelle : Adam
et Eve sont chassés du paradis.
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12
…Yahvé Dieu fit tomber dans une torpeur l’homme qui s’endormit. Il prit l’une de ses
côtes et referma les chairs à sa place. Puis de la côte qu’il avait tirée de l’homme, Yahvé Dieu
façonna une femme et l’amena à l’homme.
Le serpent était le plus rusé de tous les animaux des champs que Yahvé Dieu avait
faits. Il dit à la femme : « Alors, Dieu a dit : « Vous ne mangerez pas de tous les arbres du
jardin… ». La femme répondit au serpent : « Nous pouvons manger du fruit des arbres du
jardin mais du fruit de l’arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit : « Vous n’en mangerez
pas et vous n’y toucherez pas afin de ne pas mourir ! ». Le serpent répliqua à la femme : « Pas
du tout, vous ne mourrez pas, mais Dieu sait que le jour où vous en mangerez, vos yeux
s’ouvriront et vous serez comme des dieux qui connaissent le bien et le mal. » La femme vit
que l’arbre était bon à manger, séduisant à regarder, précieux pour agir avec clairvoyance.
Elle en prit un fruit dont elle mangea, elle en donna aussi à son mari qui était avec elle et il en
mangea.
Yahvé Dieu renvoya l’homme du jardin d’Eden pour cultiver le sol d’où il avait été
tiré. Ayant chassé l’homme, il posta les chérubins devant le jardin d’Eden avec la flamme de
l’épée foudroyante pour garder le chemin de l’arbre de vie.
L’homme connut Eve sa femme. Elle devint enceinte, enfanta Caïn… puis son frère
Abel. Abel faisait paître les moutons, Caïn cultivait le sol… Extraits de la Genèse, chapitres 2, 3 et 4.
L’imagier (le sculpteur) du Moyen Age a
placé les trois protagonistes côte à côte :
Eve et Adam sont poussés vers la gauche
par l’ange brandissant une épée. Le
contraste est saisissant entre la nudité du
couple, honteux avec ce geste de la main
se cachant le sexe, et la figure altière de
l’ange, vêtu d’une aube.
Stylistiquement, cette sculpture s’est
dégagée des modèles romans, statiques et
indifférenciés. Les visages sont expressifs
et les attitudes en tension. On peut lire
l’extrait biblique et faire retrouver par les
élèves chaque voussure. Faire constater
aussi les différences et les ressemblances
entre le texte et l’image.
7. Salle du festin :
Après les destructions de la Grande
Guerre, hormis la cheminée d’origine,
l’ensemble de la salle fut restauré en
1963 à l’identique de son état de 1500
lorsque l’archevêque Guillaume
Briçonnet reconstruisit le palais en style
gothique flamboyant. La voûte
lambrissée en carène repose sur neuf
entraits (poutres) soutenus par une
corniche de pierre sculptée d’une frise
ornée.
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Sur le manteau de la cheminée :
Le pendentif du collier de l’ordre de saint-Michel qui entoure l’écu central aux armes de
France (D’azur à trois fleurs de lys d’or) présente l’archange Michel empoignant de sa main
gauche (le mauvais côté…) une corne d’un être bestial et levant de la droite l’épée vengeresse
pour éliminer cette incarnation du Mal. Le démon porte des cornes : son insigne royal en tant
que roi des ténèbres. Rappelons que les cornes ont toujours été l’apanage de la puissance
terrestre et du rayonnement spirituel : le dieu égyptien Ammon et Moïse sont représentés
cornus, traduction littérale du terme hébreu qui signifie « rayonner » après la descente de
Moïse du mont Sinaï. Le contraste est saisissant entre la laideur du démon aux pieds griffus et
la beauté de l’archange aux ailes déployées et à l’armure rutilante. Le sculpteur a d’ailleurs
représenté le moment fatal où le Bien triomphe du Mal en bien mauvaise posture puisque à
terre et immobilisé par le pied gauche de l’archange.
Pour information, l’ordre de saint-Michel est le seul ordre chevaleresque royal français créé
en 1469 par Louis XI. Depuis Charles VII le Victorieux (1422-1461), saint Michel est le
protecteur du roi de France.
Tenture de la vie de Clovis – XVIIe siècle :
Composée de sept pièces à
l’origine, cette tenture sans doute
bruxelloise a été tissée d’après
des cartons de Jean Leclerc dont
la bordure du Baptême de Clovis
garde encore la marque. Sur cette
même tapisserie, la scène se passe
sous un dais bleu retenu écarté par
des angelots d’expression toute
baroque. Par ailleurs, les deux
enfants de chœur au premier plan
revêtent l’aube blanche au dos de
laquelle on trouve le sigle IHS qui
signifie Jesus Hominem Salvator :
Jésus sauveur de l’homme. Peut
être peut-on voir en eux la
représentation d’anges aptères ?
Tenture de « l’histoire de la vie de la Vierge » - 1530 : tapisserie de l’Assomption de la Vierge
Dans la dernière tapisserie clôturant
l’histoire de la Vierge, Marie reçoit la
couronne de la Sainte Trinité qui surplombe
la scène. La tête devant le soleil et les pieds
sur la lune, elle s’inscrit dans une mandorle
entourée d’anges. Les deux au premier plan
sont particulièrement lisibles par de jeunes
élèves : costume brillant, ailes de couleur,
attitude de prière. Remarquer les ocelles
des plumes de paon qui ornent les ailes
d’un des anges de droite.
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Installation contemporaine de 98 anges de papier évoquant les 98 années qui nous
séparent du début du mythe en 1914.
8. Chapelle haute :
Tympan sculpté – l’Adoration des mages – XIIIe siècle
Ce bas-relief prend place au-dessus
de la porte d’entrée de la chapelle haute.
Au centre de la scène trône Marie
couronnée et présentant l’enfant Jésus. A
main gauche, les trois rois mages venus
offrir leurs présents lors de la Nativité. Un
ange sort du ciel et tient au-dessus de la
tête de la Vierge l’étoile qui les guida
jusqu’à Bethléem. A main droite, un ange
aux ailes éployées est en génuflexion et
tient un chandelier à trois pieds.
Un néon, vestige unique d’une ancienne discothèque de Reims : « Au sourire »
9. Salle bleue du trésor :
Reliquaire de la sainte épine – XIe et 3ème
quart du XVe siècle :
L’ange surmontant le reliquaire en cristal de roche date du XVe siècle : vêtu d’une aube
blanche, il nous présente la couronne d’épines dans ses mains. Autrefois, un petit ange doré
tenait dans ses mains la fameuse épine qui se trouvait à l’origine à l’intérieur. Admirons les
couleurs de l’émail qui recouvre cette statuette d’or notamment ses ailes bleues et les
broderies dorées sur sa tunique rappelant l’or de sa chevelure.
Statuette : la Vierge de l’Assomption – XVIIe siècle (à droite dans la vitrine de gauche):
En cuivre doré de style baroque, la Vierge est posée sur un
croissant de lune émergeant de nuées environnées de trois
angelots représentés en putti (tête de poupon ailée).
Reliquaire du talisman de Charlemagne – Wiese et Froment-Meurice - 1858
Commandé par l’empereur Napoléon III
en 1855 pour présenter des reliques de la
Vierge Marie (lait maternel, cheveux, lange du Christ), ce reliquaire néo
romano byzantin est décoré d’une série d’anges porteurs d’instruments de
la Passion (couronne, fouet…). A sa base, un ange agenouillé déplie un
phylactère (banderole) sur laquelle est inscrit en latin le nom de
l’évangéliste dont il est le symbole : Mattheus pour Matthieu.
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10. Salle rouge du trésor :
Vaisselle liturgique de la chapelle du prélat consécrateur
(vitrine de droite)- orfèvre Cahier- 1824 :
Cet ensemble homogène en vermeil fut réalisé par l’orfèvre
Cahier pour le dernier sacre de roi de France, celui de Charles X
en 1825. Plusieurs éléments présentent dans leur décoration le
motif de l’ange, souvent en rapport avec la fonction religieuse de
l’objet (vaisselle liturgique) ou sa forme. Par exemple, l’aiguière
qui est un vase à eau pourvu d’une anse et d’un bec est souvent
décorée d’un ange dont le corps prend la forme de l’anse.
Rechercher l’ange qui presse du raisin pour évoquer le vin
contenu dans le récipient.
Reliquaire de la Sainte Ampoule – 1822 (au centre de la vitrine de gauche) :
Quatre anges pratiquement nus sont assis sur les angles de la base de forme
parallélépipédique et tiennent les emblèmes de la royauté terrestre ou biblique :
écu, main de justice, croix…Ces sentinelles montent la
garde autour du reliquaire proprement dit. L’orfèvre Cahier
s’inspira vraisemblablement de l’arche d’alliance puisque
aux 4 angles, on retrouve, encadrant une colombe, 4 putti,
évocation lointaine des chérubins de la Bible. Même s’ils
n’ont pas leurs deux paires d’ailes canoniques (vision
d’Ezéchiel : Ez.1 ; 10), il n’en garde pas moins leur
fonction de gardien décrit dans l’Exode (25, 18-21). Le nom hébreu de
chérubin provient de la racine étymologique babylonienne qui
désignait des génies ailés à forme mi-humaine, mi-animale autrefois
placés comme gardien de trésor à l’entrée des temples et des palais.
11. Antichambre du roi :
Cierges provenant de la cathédrale de Reims pour rappeler le culte chrétien des anges.
12. Salle Henri Deneux
Ange girouette- XVe siècle Cette statue de cuivre creuse d’1,90 mètres provient du sommet de la
flèche de l’abside qui s’élève à 81,50 mètres d’altitude, faisant de cette
statue le point culminant de la cathédrale. Datant du XVe siècle, elle fut
restaurée au XVIIe siècle puis déposée le 13 septembre 1860 par Eugène
Viollet-le-Duc. Dès la mise en place d’un musée lapidaire dans la chapelle
basse du palais du Tau, il fut présenté au public.
Revêtu d’une large tunique avec collet, l’ange tenait une croix de fer et
indiquait la direction du vent : c’est un ange girouette.
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BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE
CASSAGNES BROUQUET Sophie, Les anges et les démons, éditions du Rouergue, 1993.
CHEVALIER Jean, GHEEBRANT Alain, Dictionnaire des symboles, éditions Robert Laffont, 1995.
HARLAUT Yann, Naissance d’un mythe L’Ange au Sourire de Reims, éditions Dominique Guéniot, 2008.
Et la bibliographie sur le palais du Tau téléchargeable sur notre site du Preac.
APPLICATIONS PEDAGOGIQUES
En fonction du parcours proposé, l’enseignant est libre de composer son propre
questionnaire à l’aide des commentaires qu’il effectuera.
L’idéal serait de débuter devant la cathédrale en localisant la statue de l’Ange au
Sourire et en la comparant avec celle de l’Ange de l’Annonciation.
Puis, dans les collections, choisir des représentations des anges sur différents supports
(sculpture, tapisserie, orfèvrerie…) et de différentes époques pour montrer combien cette
figure a inspiré les artistes en tant que représentation du sacré.
L’exposition temporaire permet, quant à elle, d’insister sur l’icône publicitaire que
l’image de l’ange a revêtu à notre époque contemporaine.
Détail de la tapisserie
la Fuite en Egypte de la Vie de la Vierge
1530 - salle du couronnement de la Vierge
E.DORFFER- professeur relais – Service d’Actions Educatives du Palais du Tau © 2012