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DOSSIER DE PRESSE Août 2014 CARE France L’ABANDON DES ENFANTS EN ROUMANIE

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DOSSIER DE PRESSEAoût 2014

CARE France

L’ABANDON DES ENFANTS EN ROUMANIE

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Report Date : Report Title2

Il y a 25 ans, la France découvrait les orphelinats roumains où 120 000 enfants vivaient dans un dénuement extrême. Certains restaient attachés à leur lit toute la journée. Si le système a évolué 25 ans après la chute de Ceausescu, trop d’enfants vivent encore dans des établissements non adapatés.

Si en 1989, l’abandon était devenu un acte banal soutenu par l’Etat, ce système a été abrogé en 1997. Pourtant, près de 62 000 enfants vivent toujours sous la tutelle de l’Etat. Ce chiffre n’a diminué que de 24% entre 2000 et 2013.

La lente évolution des mentalités et l’absence de services sociaux et médicaux publics dans les zones rurales expliquent que de nombreuses femmes et jeunes filles continuent d’abandonner des enfants non désirés.

« En 2013, 13 190 adolescentes sont devenues mères en Roumanie, alors que de nombreux centres de planning familial ferment et que les stocks de contraceptifs gratuits s’épuisent. C’est un problème de santé publique », s’alarme le Docteur Bogdan Simion, directeur exécutif de l’ONG SERA ROMANIA, partenaire de CARE France.

Comment permettre aux femmes d’être mieux informées et suivies ? La journaliste Nathalie Georges de l’émission « Arte Reportage » a suivi une équipe de planning familial itinérant mise en place par SERA ROMANIA :

« J’ai été choquée par la misère. L’une des jeunes femmes rencontrée vit dans une petite case en terre battue. On pensait aux bidonvilles de Manille. Elle pensait avoir eu cinq ou six enfants. Sept nous a précisé l’assistante sociale. Elle n’a gardé que l’ainé, les autres ont été placés. »

L’enjeu pour l’Etat et les ONG est donc d’améliorer les conditions de vie de ces enfants placés. En 1989, on recensait 600 structures où les enfants vivaient par centaines avec une supervision minimale. On en compte aujourd’hui 1539, de tailles plus adaptées.

« La moitié des 22 189 enfants placés en institution sont accueillis dans des maisons de type familial accueillant moins de 20 enfants. Mais 11 700 enfants vivent toujours dans des centres de placement plus grands totalement inadaptés à leurs besoins », nuance Bogdan Simion.

Il reste donc beaucoup à faire. Il en est de même pour les 39 560 enfants qui grandissent désormais dans leur famille élargie ou dans une famille d’accueil, soit la majorité des enfants sous la tutelle de l’Etat. Ces progrès sont remis en cause par la crise économique.

« Le gel des budgets départementaux de la protection de l’enfance ne permet pas de former assez de mères d’accueil. Certaines ont même démissionné suite aux mesures d’austérité empêchant le cumul de leur retraite avec leur salaire de mère d’accueil », alerte Bogdan Simion.

En savoir plus : - Le reportage réalisé par Nathalie Georges a été diffusé le samedi 18 janvier dans l’émission « Arte Reportage » sur Arte à 18h35

L’ONG SERA ROMANIA (Solidarité Enfants Roumains Abandonnés) travaille en Roumanie depuis 1990. SERA s’attaque aux causes de l’abandon d’enfants et développe des solutions pour leur offrir la chance de grandir dans un environnement familial. Lorsque ce n’est pas possible, SERA travaille à rendre la vie en institution plus supportable. Le bureau français de SERA a fusionné en 2003 avec l’ONG CARE France pour assurer la pérennité de son action. En savoir plus : www.carefrance.org

LE DRAME DES ENFANTS ABANDONNÉS EN ROUMANIE

CARE France - L’abandon des enfants en Roumanie - 2014

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Report Date : Report Title 3

L’ABANDON DES ENFANTS : un héritage de la période communiste

L’ÉTAT DES LIEUX AUJOURD’HUI

LES AXES D’ACTION : la prévention des abandons

LES AXES D’ACTION : la désinstitutionalisation des enfants

LES AXES D’ACTION : l’humanisation des conditions de vie des enfants

QUI SOMMES-NOUS ?

NOTES

SOMMAIRE

4

6

8

11

14

18

19

CARE France - L’abandon des enfants en Roumanie - 2014

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Report Date : Report Title4

L’abandon institutionnalisé

L’abandon des enfants a été encouragé et organisé par la Roumanie communiste dans le cadre d’une politique nataliste visant à doubler la population roumaine et à consacrer la suprématie de l’Etat sur la famille.

Le système, mis en place entre 1966 et 1970, comportait deux volets : • d’une part, une politique ultranataliste : chaque femme devait mettre au monde quatre enfants au risque de subir des sanctions (exclusion de la sécurité sociale, perte de l’emploi, expulsion du logement, etc.). • d’autre part, l’Etat se proposait de prendre en charge les enfants non désirés dont les parents ne pouvaient s’occuper.Un réseau de 600 orphelinats a alors été développé dans le pays.

Les enfants jusqu’à leur 3 ans étaient accueillis dans des « leagan ». Ceux qui avaient résisté à la précarité

de leur quotidien étaient ensuite dirigés vers les « casa de copii prescolari » (3 à 6 ans) et les « casa de copii » (6 à 18 ans). Les plus faibles, ceux que la solitude et les mauvais traitements avaient abîmés physiquement ou psychiquement, étaient dirigés vers des filières spéciales, souvent dissimulés à la campagne : les « camin spital » et les « centres de neuro-psychiatrie infantile ».

Dans des bâtiments délabrés, ils vivaient dans un dénuement extrême. Certains enfants restaient attachés à leur lit, souvent trop petit. Ils ne bénéficiaient d’aucune stimulation intellectuelle et les soins médicaux étaient quasiment inexistants. Ces lieux étaient de véritables mouroirs.

L’ABANDON DES ENFANTS :un héritage de la période communiste

Orphelinat d’Horia, 2000 © J.-L. CourtinatLes enfants vivaient dans la promiscuité la plus totale, dans leur lit, parfois enchaînés.

CARE France - L’abandon des enfants en Roumanie - 2014

À la veille de la Révolution, 120 000 enfants

vivaient dans une institution. L’abandon

d’enfants était devenu un acte banal.

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Report Date : Report Title 5

La chute de Ceausescu :l’espoir déçu

En 1990, le Parlement roumain abrogea l’obligation de procréer et autorisa l’avortement.1 Mais alors que les télévisions du monde entier révélaient les conditions de vie épouvantables dans les orphelinats, l’ordonnance de 1970 resta l’alpha et l’oméga de la “politique de protection de l’enfant” jusqu’en 1997. La misère explique d’une part que les abandons d’enfants se sont poursuivis. D’autre part, les orphelinats et leur administration étaient devenus les premiers employeurs du pays. Les ministères de tutelle soutenaient donc ce système qui justifiait emplois et crédits budgétaires.

Le tournant de 1997

En 1997, l’adhésion de la Roumanie à l’Union européenne semblait inenvisageable tant que ce système honteux perdurait. Le 12 juin 1997, le directeur de SERA ROMANIA, le docteur Cristian Tabacaru, nommé alors secrétaire d’Etat à la Protection de l’Enfant, put enfin faire abroger l’ordonnance de 1970. Cristian Tabacaru est aujourd’hui trésorier bénévole de CARE France.

Dans le même temps, les Conseils généraux reçurent la tutelle des « leagan » et des « casa de copii ». En novembre 1999, après l’intervention de la Commission européenne, les autres orphelinats furent à leur tour décentralisés.

Cette politique fut la clé du changement :• Les Conseils généraux étaient plus proches des enfants et des familles. Par souci d’économies, ils avaient également avantage à ce qu’il y ait le moins d’enfants possible dans les orphelinats. • Une nouvelle administration fut créée en 1998 : les Directions Départementales de la Protection de l’Enfant (D.D.P.E.), sur le modèle de nos D.D.A.S.S. Ces D.D.P.E. se basent sur le droit de chaque enfant à une famille pour mener une politique de désinstitutionnalisation.

SERA ROMANIA a contribué à la

création des 17 premières Directions

Départementales pour la Protection de

l’Enfant.

CARE France - L’abandon des enfants en Roumanie - 2014

Leagan de Botosani, 1999 © J.-L. CourtinatFaute de personnel, les enfants étaient entassés dans de petits salons ou passaient la plupart du temps dans dans leur lit.

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Report Date : Report Title6

La situation des enfants aujourd’hui

En 1989, on estimait à 120 000 le nombre d’enfants dans les institutions.

On compte aujourd’hui encore 61 749 enfants sous la tutelle du système de protection de l’enfance2, répartis de la manière suivante :

• 19 020 enfants placés en famille d’accueil ;• 20 540 enfants dans la famille élargie ou chez des tuteurs ;• 22 189 en centres de placement.

Les abandons persistent

Si la notion juridique d’abandon n’existe plus en Roumanie depuis 2005, la Roumanie n’a pas encore résolu le problème des enfants qui ne grandissent pas avec leurs parents. On déplore encore un grand nombre de naissances non désirées. En 2013, 1 449 enfants ont été « laissés » par leurs parents dans les établissements de santé (maternités, services pédiatriques et autres)3, parmi lesquels 915 nouveaux nés.

Le gouvernement ne communique aucune statistique exacte sur le nombre de nouveaux enfants placés sous la protection de l’Etat chaque année (en dehors des établissements de santé). Cependant, on constate que le nombre total d’enfants sous la protection de l’Etat n’a diminué que de 24% entre 2000 et 2013, et ce malgré les efforts du gouvernement et des ONG qui mettent en place une double statégie de prévention et de réintégration familiale.4

L’ÉTAT DES LIEUX AUJOURD’HUI

CARE France - L’abandon des enfants en Roumanie - 2014

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Le nombre d’enfants sout la protection de l’Etat reste donc très important pour une population de 21,1 millions d’habitants, dont 4,3 millions de moins de 19 ans.5

Cela s’explique par différents facteurs : • La pauvreté du pays et la faiblesse de l’aide sociale (la Roumanie est le pays le plus pauvre de l’Union européenne, avec la Bulgarie6) expliquent que certaines familles n’arrivent pas à subvenir aux besoins de leurs enfants.• Le manque de promotion du planning familial notamment dans les zones rurales dans un pays où 47 % de la population vit en campagne.7 • Dans certaines régions, l’abandon continue d’être considéré comme un acte banal. Les mentalités sont encore marquées par les années Ceausescu. C’est un fait commun à tous les pays post-communistes.

• A cela vient s’ajouter un phénomène récent, l’abandon des enfants par l’un ou les deux parents partis travailler à l’étranger et qui sont soit placés dans la famille, soit laissés dans les orphelinats. Ils seraient 80 036 en 2013.9

CARE France - L’abandon des enfants en Roumanie - 2014

En 2012, l’Unicef dénombrait 15 000

abandons par an dans les 21 pays de

l’ex-bloc communiste d’Europe et d’Asie.

1,3 million de jeunes de moins de 18 ans

vivaient séparés de leur famille, le chiffre

le plus élevé du monde.8

Région d’Arges © Thomas CoexConditions de vie très précaires d’une communauté bénéficiaire d’une équipe de planning familial itinérant.

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Report Date : Report Title8

Un nombre de grossesses non désirées très élevé

Malgré la réforme progressive du système de protection de l’enfance, le nombre de femmes continuant de mettre au monde et d’abandonner des enfants non désirés reste très élevé. Le nombre de grossesses des adolescentes est notamment très élevé.

LE DRAME DES MÈRES ADOLESCENTES

Selon des données de l’Institut National de Statistiques et du Ministère de Travail, publiées le 20 novembre 201310, plus de 90 000 jeunes filles de moins de 19 ans, dont 3 024 de moins de 15 ans, sont devenues mères entre 2009 et 2012. Près de 39 000 ont subi une interruption volontaire de grossesse sur la même période. Ces chiffres révèlent une détérioration significative de la santé sexuelle et reproductive en Roumanie alors que de nombreux centres de planning familial ferment et que les stocks de contraceptifs gratuits s’épuisent.

En juin 2013, la Roumanie s’est engagée devant l’ONU à adopter une stratégie nationale en matière de droits sexuels et reproductifs. L’Etat devait mettre en place des cours d’éducation sexuelle obligatoires et adaptés dans les écoles roumaines. En dépit de ces engagements, le budget 2014 n’alloue aucune ressource pour le développement

de programmes dans ce domaine. Tout retard dans ce domaine est une grave atteinte aux droits à la santé, à la dignité et à la non-discrimination.

Le pays disposait jusqu’en 2008 d’une stratégie dans le domaine qui a permis d’améliorer significativement l’accès aux moyens de contraception. Pourtant, tous ces progrès sont aujourd’hui menacés.

C’est devenu aujourd’hui un problème de santé publique. Il faut permettre aux jeunes de faire des choix informés.

La Roumanie montre également le taux le plus élevé d’avortements en Union européenne11 et ce malgré le fait que 70% des femmes déclarent avoir recours à un moyen contraceptif en 201112.

La prévention des grossesses non désirées par des programmes de planning familial itinérants

Suite à une étude menée dans le département de Tulcea montrant qu’un petit nombre de femmes abandonnait systématiquement plusieurs enfants, SERA ROMANIA a développé depuis 2002 des programmes de planning familial itinérant pour aller à la rencontre des femmes qui n’ont pas accès à ces services. L’objectif est de soutenir le droit des femmes de décider librement si elles souhaitent avoir des enfants, quand et combien.

Dans 26 des 41 départements de Roumanie, une infirmière et une assistante sociale sillonnent désormais les campagnes et proposent informations, suivi et assistance sur les questions de contraception, grossesse, santé, vie de famille…

En 2013, 13 190

adolescentes sont devenues

mères en Roumanie.10

LES AXES D’ACTION :la prévention des abandons

CARE France - L’abandon des enfants en Roumanie - 2014

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Report Date : Report Title 9

SERA ROMANIA a formé ces équipes et financé la mise en place du programme pendant 2 ans (salaires, véhicule, carburant et consommables). 22 d’entre elles sont désormais gérées par les autorités départementales, qui sont partenaires du projet dès sa mise en place.

Plus de 40 000 femmes ont bénéficié de ce programme depuis 2002, dont plus de la moitié a décidé d’utiliser un moyen de contraception.

L’objectif est de couvrir tout le pays d’ici 5 ans.

TÉMOIGNAGE DE L’ÉQUIPE DE IALOMITA

Ionela et Valentina constituent l’équipe de planning familial qui travaille depuis 2011 dans la région de Ialomita. En juillet 2013, elles avaient rencontré plus de 800 femmes, dont la moitié avait opté pour un moyen de contraception. Qui sont les bénéficiaires ?Les bénéficiaires viennent de familles très pauvres qui vivent souvent dans des conditions de grande précarité. Ce sont des femmes qui ont eu beaucoup d’enfants sans pouvoir les garder, ou qui ont subi beaucoup d’avortements.

Comment rentrez-vous en contact avec elles ?Les hôpitaux et centres de jours nous aident à identifier les potentielles bénéficiaires de ce service. Nous organisons aussi des rencontres de groupes.

Nous rencontrons également les maris ou concubins, qui ont beaucoup d’idées préconçues, à cause de rumeurs, de croyances tenaces.

Quelles sont les difficultés que vous rencontrez ?Certaines mairies ne nous procurent pas les listes de bénéficiaires potentielles et nous devons alors les rencontrer pour les convaincre des intérêts du programme. Certains médecins locaux sont également réticents

à accueillir les patientes que nous leur dirigeons pour un suivi médical. Nous faisons aussi le lien avec d’autres services sociaux. Une autre difficulté est que la perception d’allocations pour les enfants est souvent le seul moyen de subsistance des familles, qui ne veulent donc pas renoncer à l’arrivée de nouveaux enfants. Enfin, dans la région, l’influence des prêtres est grande et ils sont en majorité contre l’utilisation de contraceptifs.

Le développement de services de soutien aux familles pour prévenir les abandons

Beaucoup d’abandons d’enfants sont liés à la pauvreté et aux difficultés sociales qui en découlent. De ce fait, SERA ROMANIA encourage les réformes qui promeuvent le soutien social (financier ou autre) aux familles par les mairies. L’objectif est de développer des services apportant des solutions à long terme pour aider les familles à garder leurs enfants et éviter les placements en institution qui, même s’ils sont souvent envisagés comme temporaires, se transforment très souvent en placement à long terme. SERA ROMANIA a ainsi contribué à la mise en place de plus de 40 services d’aide sociale dans les mairies du pays.

Parfois un ramassage en minibus vers un centre de jour peut également aider une famille à garder son enfant en son sein.

La prévention des abandons dans les maternités

SERA ROMANIA soutient depuis 2001 un programme national de prévention de l’abandon des enfants ayant des fentes palatines. Déployé dans les maternités du pays, ce programme a pour objectif de sensibiliser les parents sur la nature de ces malformations et de les informer sur le fait qu’elles sont opérables et corrigeables.En 2013, SERA ROMANIA a mis en place un projet pilote de prévention de l’abandon dans le département de Vaslui. Ce projet vise notamment à soutenir les jeunes mères en situation de vulnérabilité et à les aider à tisser un lien avec leur nouveau-né. Si les résultats du projet sont probants, SERA ROMANIA proposera ce projet à d’autres départements.

CARE France - L’abandon des enfants en Roumanie - 2014

Dans les départements bénéficiaires,

le nombre d’avortements baisse.

Les abandons d’enfants diminuent

également d’un tiers.

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Report Date : Report Title10

Le développement de services d’accueil de jour et de soins pour prévenir les abandons

SERA ROMANIA est à l’origine du premier centre de jour en Roumanie. Plus de 10 ont été créés à ce jour par SERA ROMANIA. Ces centres accueillent à la journée les enfants en situation de handicap issus de familles modestes ou vivant dans des institutions. Ces centres sont un moyen efficace pour prévenir l’abandon et favorisent le développement des enfants par le biais d’activités thérapeutiques et occupationnelles.

Depuis 1998, SERA ROMANIA développe également l’offre de soins pour les enfants en situation de handicap. Des centres thérapeutiques proposent des séances de rééducation physique, de suivi psychologique et orthophonique pour ces enfants venant de la communauté ou d’institutions voisines. Cela permet aux familles vulnérables de mieux prendre en charge leur enfant en situation de handicap et de prévenir leur placement en institution. A ce jour 47 centres thérapeutiques ont été mis en place par SERA ROMANIA.

Centre thérapeutique pour enfants handicapés - Tulcea, 2013 © CARE

CARE France - L’abandon des enfants en Roumanie - 2014

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Report Date : Report Title 11

Depuis 1997 et la mise en œuvre des grandes réformes du système de protection de l’enfant, l’Etat favorise la désinstitutionalisation des enfants : il est enfin reconnu que dans la mesure du possible, un enfant doit grandir dans une famille.

L’Etat, aidé par les ONG, essaye de réintégrer les enfants ou de les placer dans des familles d’accueil.

Réintégration des enfants dans leurs familles

La particularité de la situation en Roumanie est que beaucoup d’enfants placés en institutions ont en fait une famille. Un nombre important maintient d’ailleurs le contact avec sa famille biologique. Lorsque la décision d’abandonner un enfant est conditionnée par des difficultés financières, une aide matérielle, même

modeste, peut suffire à la famille pour reprendre son enfant en son sein.

Un soutien social, psychologique et émotionnel est proposé aux familles pour en favoriser le succès.

SERA ROMANIA œuvre à la formation d’assistants sociaux et à la mise en place de procédures de soutien pour les familles en difficulté.

LES AXES D’ACTION :la désinstitutionalisation des enfants

CARE France - L’abandon des enfants en Roumanie - 2014

Depuis 2002, la majorité des enfants

sous la protection de l’Etat grandit

désormais dans un environnement

familial. En 2013, ils étaient 64%.

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Report Date : Report Title12

Depuis 1997 plus de 800mères

d’accueil ont été formées par SERA ROMANIA

Projet de réintégration familiale - Vaslui, 2012 © CARECette mère de famille a demandé la réintégration de ses 3 enfants. La construction d’une maison a été considérée comme le besoin primordial, les matériaux pour une maison de 2 pièces, ont été fournis.

Cette réintégration bénéficie bien évidemment aux enfants et à leurs familles mais également à l’Etat. L’aide matérielle fournie constitue un investissement pour l’avenir, permettant d’alléger les dépenses publiques à long terme.

UN PROGRAMME PILOTE À L’ÉCHELLED’UN DÉPARTEMENT

Entre avril 2012 et octobre 2013, SERA ROMANIA a mis en place un programme pilote de réintégration familiale à l’échelle d’un département.

Le département de Vaslui, à l’Est du pays, est très pauvre et rural. Vaslui est le second département présentant le plus fort taux d’enfants placés sous la protection de l’Etat par rapport à la population totale (6 ‰)14.

Une équipe formée par SERA ROMANIA, composée de trois assistants sociaux et d’un psychologue, a rencontré 537 familles afin d’évaluer leur capacité économique et sociale pour réintégrer leur enfant. Une réintégration a été envisagée pour 200 enfants. SERA ROMANIA et le département, qui a co-financé pour moitié ce programme, ont alors défini le soutien matériel le plus adapté à la situation de la famille. Parfois, il s’agissait d’améliorer le logement de la famille qui n’avait ni eau, ni électricité. Certaines familles ont également reçu des fournitures scolaires, des vêtements ou une aide alimentaire. Le soutien pouvait également prendre la forme d’un don en nature (une vache ou un cochon par exemple) afin de fournir une source de revenus pour la famille et d’améliorer sa situation sur le long terme.

Au terme de ce programme, 184 enfants ont aujourd’hui réintégré leur famille15. L’équipe accompagne les enfants et les familles tout au long du processus de réintégration et durant une période de 8 mois suite à celle-ci.

Les résultats probants de cette méthodologie ont été présentés lors d’une réunion de directeurs des Directions départementales de la Protection de l’Enfance, en novembre 2013. Il est actuellement répliqué à plus petite échelle (avec pour objectif 50 réintégrations) dans le département de Dambovita.

Le développement du réseau de familles d’accueil

Une alternative à l’institution pour les enfants qui ne peuvent pas réintégrer leur famille est le placement chez une famille d’accueil pour une durée plus ou moins longue. Certaines familles prennent en charge un nouveau-né, d’autres des enfants plus âgés dont certains en situation de handicap.

L’accueil des nouveau-nés dans une famille est systématique, le placement des enfants de moins de deux ans en bonne santé en institutions ayant été interdit suite à la fermeture des « leagan ». Plusieurs études ont en effet révélé que le placement en institution a des effets extrêmement négatifs chez les enfants et en particulier sur les jeunes enfants de moins de 3 ans.15 Trois mois passés dans une institution peut retarder d’un mois le développement physique du jeune enfant. Un placement peut donc entrainer des handicaps physiques et cognitifs.

La vie en famille d’accueil est une nette amélioration par rapport à la vie en institution et l’enfant bénéficie de la chaleur d’un foyer. On compte aujourd’hui plus de 18 000 familles d’accueil. Dans certaines villes comme à Domnesti ou à Baia Mare, la création de réseaux locaux de familles d’accueil a permis à SERA ROMANIA de fermer des institutions inadaptées.

CARE France - L’abandon des enfants en Roumanie - 2014

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Report Date : Report Title 13

SERA ROMANIA met également l’accent sur un suivi

régulier de ces familles par ses équipes puis par les autorités locales qui en reprennent la gestion.

Malgré les intérêts de cette solution, le gel des budgets départementaux de la protection de l’enfance du fait de la crise économique ne permet pas de former assez de mères d’accueil. Dans certains départements, suite aux mesures d’austérité empêchant le cumul de leur retraite avec leur salaire de mère d’accueil, certaines ont démissionné, alors que les besoins restent importants.

CARE France - L’abandon des enfants en Roumanie - 2014

2011 © CARE

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Report Date : Report Title14

LES AXES D’ACTION :l’humanisation des conditionsde vie des enfants

La fermeture des anciennes institutions

Le paysage des orphelinats roumains a beaucoup évolué. Depuis plus de 15 ans, SERA ROMANIA apporte un soutien aux autorités locales pour fermer les institutions « de type ancien ». SERA ROMANIA a ainsi contribué à la fermeture de 30 des 33 foyers-hôpitaux (« camin-spital ») du pays pour les enfants en situation de handicap. Les grandes structures ont été éclatées en des cellules plus petites et plus adaptées aux besoins des enfants.

LA FIN DU CENTRE DE BILTENI

Au Sud-Ouest du pays, l’énorme orphelinat de Bilteni crée en 1970 accueillait 200 enfants abandonnés et handicapés.

En 1990, c’est à Bilteni que SERA ROMANIA est intervenue en premier : l’orphelinat avait une réputation désastreuse et passait pour l’un des pires « mouroirs » pour enfants du pays.

Deux membres de l’ancien personnel témoignent des conditions de vie à Bilteni : « Il faisait tellement froid dans les bâtiments : parfois entre -20 à -25 degrés en hiver. Nous y avons vécu l’horreur : des enfants mouraient littéralement de froid et de faim dans un dénuement absolu et dans l’indifférence de nombreuses personnes et l’ignorance du reste de la population. »

SERA ROMANIA voulait prouver qu’aucune personne handicapée n’était « irrécuperable», comme certains le pensaient sous Ceauscescu. Il fallait convaincre que ces personnes avaient le droit de bénéficier de soins et de vivre dans des conditions décentes. Cela s’est révélé impossible dans les batiments de Bilteni qui souffraient de graves défauts structurels.

En 2002, SERA ROMANIA a donc lancé une opération d’envergure, qui a désormais valeur d’exemple pour tout le pays. L’hôpital a été divisé en entités plus petites, plus humaines.

Les 53 enfants de moins de 18 ans ont été transférés dans un nouveau bâtiment dans la ville de Târgu Jiu. Ils y bénéficient de soins médicaux, de séances d’orthophonie et d’un soutien psychologique. Deux autres structures ont également été créées pour les enfants de Bilteni qui avaient atteint l’âge de 18 ans.

• 30 ont intégré une école professionnelle où ils apprennent aujourd’hui un métier : boulangerie, couture, maraichage, charpente, etc. Certains vivent dans des chambres individuelles, d’autres dans de petits appartements par groupe de 3 ou 4.• la centaine d’autres adultes, ceux qui étaient le plus lourdement handicapés, ont emménagé dans des bâtiments rénovés dans la ville de Târgu Jiu.

Aujourd’hui, il n’y a plus de mouroirs

en Roumanie, et la plupart

des gigantesques institutions ont été

divisées en structures plus petites.

En 1989, on recensait 600 institutions

pour enfants dans le pays, on compte

aujourd’hui plus de 1 539 services17 ou

structures mieux adaptées.

CARE France - L’abandon des enfants en Roumanie - 2014

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Report Date : Report Title 15

LE MANQUE DE VOLONTÉ POLITIQUE POUR L’AMÉLIORATION DES CONDITIONS DE VIE DES ADULTES HANDICAPÉS

Lorsque que les enfants vivant sous la protection de l’Etat atteignent leurs 18 ans, ils sortent des statistiques. Ils restent pourtant institutionnalisés et pour eux les conditions de vie ont peu évolué.

En Roumanie, plus de 17 000 adultes en situation de handicap vivent dans d’immenses institutions dans des conditions plus que précaires.

67% d’entre eux resteront en institution jusqu’à la fin de leur vie.

Une récente évaluation nationale18 a mis en avant le fait que l’Etat privilégie les grands centres, dont certains hébergent jusqu’à 350 personnes, aux petites structures. Et ce, malgré l’engagement international de la Roumanie d’assurer aux personnes en situation de handicap des conditions de vie indépendantes au sein de leur communauté19.

Ces immenses centres sont à l’exact opposé de la stratégie nationale mise en place en faveur des enfants handicapés : développement de services de soins, mise en place de structures à taille plus humaine. Mais une fois ces enfants devenus adultes, ils sont oubliés par le système.

« Tous les progrès réalisés pendant l’enfance sont réduits à néant en quelques mois. Ces adultes n’ont aucune perspective d’avenir. Même ceux qui sont le moins lourdement handicapés ne reçoivent aucune formation professionnelle. Ils ne sont pas préparés à affronter la vie et sont condamnés à rester dans ces institutions », explique Bogdan Simion, directeur de SERA ROMANIA.

Depuis 1996, SERA ROMANIA a conduit la fermeture de 74 centres de placement pour enfants. Ces fermetures ont bénéficié directement à 6470 enfants et 520 adultes.

CARE France - L’abandon des enfants en Roumanie - 2014

Projet de fermeture en cours Fermeture terminé

Bilteni

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Il reste encore beaucoup de centres de « type ancien  » où les enfants vivent nombreux dans un état de dénuement certain. Il n’existe pas de statistiques précises mais nos équipes en découvrent encore très régulièrement, souvent appelées à l’aide par nos partenaires des autorités roumaines locales.

EXTRAIT D’UN RAPPORT DE MISSION DES ÉQUIPES CARE - JUIN 2013

« Nous arrivons à Bradet dans le département de Brasov et y trouvons d’imposants bâtiments, sur un gigantesque terrain boisé. Malgré ce cadre idyllique, les lieux sont désolés et l’ambiance est pesante. Les enfants errent seuls dans les bâtiments et le parc. Ils sont livrés à eux-mêmes.

Le centre de placement accueille 102 enfants (27 filles et 75 garçons) dont la majorité sont en situation de handicap. Le personnel devrait être composé de 86 personnes mais du fait des restrictions budgétaires, l’effectif est actuellement de 55 salariés.

Nous visitons la maison qui accueille les filles. Le hall d’entrée est énorme, le volume est inchauffable en hiver. Au rez-de-chaussée, se trouvent un grand espace de jeu, une salle de spectacle et un bloc sanitaire. Les locaux sont peu lumineux et imprégnés d’une odeur de renfermé. A l’étage, le grand dortoir a été récemment cloisonné pour créer des espaces plus petits. Nous remarquons de nombreux lits superposés, leur usage est en principe interdit dans les centres de placement. »

SERA ROMANIA intervient désormais à Bradet dans la construction d’un centre thérapeutique afin de permettre aux enfants de bénéficier d’activités de rééducation et d’activités occupationnelles adaptées à leurs besoins. L’idéal serait de réformer cette institution mais cela ne pourra se faire qu’en fonction de la volonté des autorités locales et de la disponibilité de financements.

Il faut également préciser que parmi les plus petites structures, plusieurs n’offrent pas de conditions de vie satisfaisantes à leurs résidents : surcapacité, mélange des âges et des pathologies, manque de personnel, équipements vétustes, absence de

stimulation et d’affection sont les maux quotidiens de beaucoup trop d’enfants. Dans ces conditions, un développement harmonieux des enfants est impossible. Ce sont les centres de placement pour enfants en situation de handicap qui restent les plus difficiles à aménager et réformer.

Bien souvent les directions départementales ont la volonté mais ni les fonds ni l’expertise nécessaires pour conduire la fermeture d’un centre. C’est la raison pour laquelle SERA ROMANIA collabore avec les responsables de la protection de l’enfance et apporte un soutien financier pour la création de services alternatifs adaptés aux besoins des enfants, le plus près possible de la vie en famille.

Le développement des maisons de type familial

Certains enfants n’ont pas la possibilité de réintégrer leur famille ou de vivre en famille d’accueil. Pour ces enfants, l’alternative à l’institution la plus proche de la vie en famille est la maison de type familial. Il s’agit de petites structures de 10-18 enfants, répartis dans des dortoirs de 4 enfants maximum.

Du personnel compétent se relaie 24h/24 pour s’occuper des enfants : aides-soignantes, assistantes médicales, kinés, éducateurs… SERA ROMANIA, en partenariat avec les autorités locales, finance et supervise la construction et l’équipement des maisons, le recrutement et la formation du personnel. Les maisons sont ensuite gérées par les autorités locales.

UNE RÉALITÉ CONTRASTÉE

On compte aujourd’hui plus de 1 140 maisons ou appartements de type familial. Cela représente 71% des institutions pour enfants. Malgré ce chiffre impressionnant, seuls 48% des enfants20 en institutions vivent dans ces maisons proches de la vie en famille. Cela veut dire que près de 12 000 enfants vivent toujours dans des centres beaucoup plus grands. Il reste donc encore beaucoup à faire pour que tous les enfants bénéficient de conditions de vie correctes.

SERA ROMANIA a pour sa part financé ou cofinancé 67 maisons de type familial depuis 2003. Mais ce type de structures coûte cher, environ 200 000€. Cette stratégie nécessite également que les

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Report Date : Report Title 17

autorités locales soient totalement impliquées dès le début du projet, et qu’elles le priorisent dans leur budget, car une fois mises en place, ce sont elles qui en assurent la gestion. Il faudra encore du temps pour pouvoir répondre à l’ensemble des besoins.

L’accès aux soins pour les enfants défavorisés

SERA ROMANIA travaille pour permettre aux enfants institutionnalisés ou issus de familles défavorisées d’avoir accès à des soins médicaux spécialisés. SERA ROMANIA prend en charge les frais de diagnostic, de suivi médical et d’hospitalisation qui ne sont pas couverts par la sécurité sociale. Plus de 1 200 enfants ont bénéficié de ce soutien depuis 1996.

SERA ROMANIA a développé des relations privilégiées avec plus d’une dizaine d’établissement de santé, essentiellement dans la capitale. SERA ROMANIA finance ainsi une chambre dans l’hôpital pédiatrique Grigore Alexandrescu, ainsi que les postes de quatre infirmières et un médecin. Tous les ans, entre 90 et 100

enfants sont soignés et/ou opérés dans cet hôpital, essentiellement pour des scolioses, brûlures, fentes labio palatines et opérations orthopédiques.

Certains de ces enfants sont ensuite accueillis dans un appartement thérapeutique géré par SERA ROMANIA, afin de bénéficier d’un environnement propice à leur rétablissement. Quatre aides-soignantes se relaient 24 heures sur 24 et sont assistées par un médecin et une infirmière. Lorsque l’enfant vient d’une famille, sa mère ou mère d’accueil est également hébergée dans l’appartement.

Afin de garantir un accès aux soins au plus grand nombre, SERA ROMANIA soutient également des programmes à ambition nationale : « Lutte contre la scoliose » et « Programme global pour les fentes labio palatines ».

Entre 1991 et 2011, une centaine d’enfants d’institutions dont la condition requérait leur transfert pour des opérations lourdes ou un traitement spécifique ou permanent ont été accueillis en France. Ces enfants ont été ou sont encore accueillis par 80 familles d’accueil bénévoles. Ils sont suivis depuis 2007 par l’association « Vivre en Famille ».

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Appartement thérapeutique - Bucarest, 2013 © CARECe petit garçon souffrait de poussées de fièvre et a été suivi à Bucarest. Pendant son séjour, il a été accueilli dans l’appartement thérapeutique.

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L’ONG SERA ROMANIA (Solidarité Enfants Roumains Abandonnés) travaille en Roumanie depuis 1990 pour la protection des enfants en difficulté et la lutte contre le phénomène de l’abandon. La politique de SERA ROMANIA est de s’attaquer aux causes de l’abandon d’enfants et de leur offrir autant que possible la chance de grandir dans un environnement familial. Lorsque ce n’est pas possible, SERA ROMANIA travaille à rendre la vie en institutions plus supportable.

QUI SOMMES-NOUS ?

Partenaire privilégié des autorités

locales, SERA ROMANIA a contribué à

améliorer le destin de plus de

50 000

enfants abandonnés.

Le partenariat entre SERA et CARE

Le bureau français de SERA ROMANIA a fusionné en 2003 avec l’ONG CARE France pour assurer la pérennité de son action.

Créée en 1983, CARE France est l’un des 14 membres du réseau CARE International fondé en 1945.

Dans les situations de réponse à l’urgence ou dans des contextes d’aide à long terme, CARE s’attaque aux causes profondes de la pauvreté. Les femmes sont au cœur de nos actions car elles sont un levier essentiel dans la lutte contre la pauvreté tant au sein de la cellule familiale que des communautés.

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Région d’Arges © Thomas CoexVisite d’une équipe de planning familial itinérant.

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NOTES

1. En 1990, 1,5 million d’avortements ont été recensés par le Ministère de la santé.2. Direction de la protection de l’enfance :http://www.mmuncii.ro/j3/images/buletin_statistic/copii_sem_I_2013.pdf A noter que 36% des enfants placés sous la protection de l’Etat sont handicapés.

3. Direction de la protection de l’enfance :http://www.copii.ro/alte_categorii.html

4. Ensemble de données collectées sur le site de la direction de la protection de l’enfance.

5. Institut national roumain de la statistique :http://www.recensamantromania.ro/rezultate-2/

6. Eurostat : « En 2012, les plus fortes proportions de personnes menacées de pauvreté ou d’exclusion sociale [en Europe] ont été enregistrées en Bulgarie (49%), en Roumanie (42%) » : http://epp.eurostat.ec.europa.eu/cache/ITY_PUBLIC/3-05122013-AP/FR/3-05122013-AP-FR.PDF

7. Banque mondiale, 2012 :http://data.worldbank.org/indicator/SP.RUR.TOTL.ZS

8. Unicef : http://www.unicef.org/ceecis/media_20961.html

9. Direction de la protection de l’enfance :http://www.copii.ro/Statistici/situatie_copii_cu_parinti_plecati_la_munca_decembrie_2012.doc

10. Rapport annuel UNICEF Romania, 2012 :http://www.unicef.org/romania/Public_version_Annual_Report_UNICEF_Romania_2012_final_for_web.pdf En 2011, selon la Banque mondiale, le taux de fertilité adolescente était de 31‰ en Roumanie. A titre de comparaison, en France il était de 7‰ la même année (nombre de naissances par 1000 filles âgées de 15 à 19 ans) :http://donnees.banquemondiale.org/indicateur/SP.ADO.TFRT

11. Chambre des députés :http://www.cdep.ro

12. Organisation Mondiale de la Santé, 2012. 480 avortements pour 1000 naissances, contre un taux moyen européen de 226 pour 1000 : http://data.euro.who.int/hfadb/tables/tableA.php?w=1366&h=768

13. Organisation Mondiale de la Santé, 2011 :http://www.who.int/whosis/whostat/FR_WHS2011_Full.pdf

14. 2700 enfants sont sous la tutelle de l’Etat en 2012. Statistiques du Ministère du Travail, de la Famille, de la Protection Sociale et des Personnes Âgées :http://www.copii.ro/Statistici/situatii_defalcate_pe_judete_decembrie_2012.xls

15. Il s’agit du plus vaste projet de réintégration mis en place à ce jour.

16. Unicef, rapport At home or in a home ?, 2010 :http://www.unicef.org/ceecis/At_home_or_in_a_home_report.pdf

17. Ministère de la protection de l’enfance, chiffre de 2013 :http://www.mmuncii.ro/j3/images/buletin_statistic/copii_sem_I_2013.pdf

18. Institut des Politiques Publiques (IPP), 2013 : http://www.ipp.ro/pagini/raport-de-monitorizare-a-stadiului-de-pr.php

19. La Roumanie a ratifié en janvier 2011 la Convention relative aux droits des personnes handicapées de l’ONU.

20. 32% de ces enfants sont en situation de handicap.

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JANVIER 2014PHOTO COUVERTURE : © THOMAS COEX