dossier de presse 2010
DESCRIPTION
Bourses L'Oréal France – UNESCO Pour les Femmes et la ScienceTRANSCRIPT
Pour les femmes et la science
18 octobre 2010
“PARCE QUE LE MONDE A BESOIN DES SCIENCES ET QUE LA SCIENCE A BESOIN DES FEMMES”
PALMARÈS
2010
ÉDITO de Valérie Pécresse P. 03
MESSAGE de Hervé Navellou P. 04
VOCATIONS DES BOURSES P. 05
BOURSIÈRES 2010
Lucie Barblu P. 08-09
Aline Brunon P. 10-11
Émilie Campmas P. 12-13
Céline Courilleau P. 14-15
Sarah Cubaynes P. 16-17
Agnès Doreau-Bastid P. 18-19
Sarah Jolly P. 20-21
Marie Néant-Fery P. 22-23
Carine Flore Nguemeni Yonga P. 24-25
Hélène Petot P. 26-27
DES MEMBRES du jury enthousiastes P. 28-29
TÉMOIGNAGES des anciennes Boursières P. 30-31
BOURSIÈRES 2009 P. 32-33
BOURSIÈRES 2008 P. 34-35
BOURSIÈRES 2007 P. 36-37
LES FEMMES DANS LA SCIENCE P. 38
ED
ITO
L’action du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche en faveur de la parité
VALÉRIE PÉCRESSE
Dans le cadre de la réorganisation de son ministère en 2009, Valérie Pécresse,
ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, a souhaité renforcer
son action au service de la promotion de toutes les diversités au sein du
système de formation et de recherche. « Dès mon arrivée au ministère, j’ai
décidé de faire de la parité une de mes priorités. Je veux que les femmes qui
ont les compétences requises puissent occuper des emplois de chercheurs,
de directeurs de laboratoires, de professeurs d’université... »
Des mesures en faveur de la parité des personnels de l’enseignement
supérieur et de la recherche
La ministre a ainsi inscrit la parité au cœur du Plan carrières en faveur des
personnels de l’enseignement supérieur et de la recherche, en prévoyant par
exemple de réduire au prorata du congé maternité le temps d’enseignement
nécessaire aux enseignants-chercheurs et chercheurs pour bénéficier de
la prime d’excellence scientifique ou encore, en permettant de prolonger
la durée du contrat doctoral, qui est normalement de 3 ans, si un congé
maternité intervient durant cette période, et pour la durée du congé.
De même, les premiers articles fondamentaux du décret sur le statut des
enseignants-chercheurs rappellent le principe de l’égalité professionnelle. Le
décret prévoit aussi qu’un congé pour recherche et conversion thématique
puisse être accordé à l’issue d’un congé maternité afin notamment de favoriser
la reprise d’une activité scientifique.
Renforcer la place des femmes dans l ’enseignement supérieur
et la recherche
Au sein du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, c’est
la Mission de la parité et de la lutte contre les discriminations (MIPADI) qui
coordonne et assure cette promotion. Ainsi, à travers son action, le ministère
s’engage notamment à promouvoir l’égalité des chances entre les femmes et
les hommes dans les filières de formations scientifiques et les métiers de la
recherche, à renforcer la place des femmes dans l’enseignement supérieur et
la recherche.
Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche s’attache
à accompagner toutes les initiatives en faveur de la promotion des femmes
dans les filières scientifiques. C’est pourquoi il s’associe étroitement aux
Bourses L’Oréal France « Pour les femmes et la science ».
Ministre de l’Enseignement supérieur
et de la Recherche
MESSAGE DU DIRECTEUR
L’Oréal France présente les nouveaux visages de la science
Les Bourses L’Oréal France - Commission française pour l’Unesco - Académie
des Sciences “Pour les Femmes et la Science” constituent le volet national
des Bourses L’Oréal-Unesco Pour les Femmes et la Science fondé en 1998
par L’Oréal et l’UNESCO pour célébrer, reconnaître, encourager les talents
scientifiques les plus marquants de l’époque et promouvoir le rôle éminent
des femmes au sein de la Recherche.
Pour la 4e année consécutive, L’Oréal France récompense 10 jeunes femmes
pour l’excellence de leurs travaux, leur courage et leur engagement dans
le domaine de la recherche scientifique. Cette édition 2010 a reçu plus de
250 dossiers qui ont tous été examinés attentivement par les membres du
jury présidé de Jean Salençon, Président de l’Académie des sciences, et com-
posé de membres de l’Académie des sciences, d’un membre de la Commis-
sion française pour l’Unesco, d’une chercheuse L’Oréal et, nouveauté cette
année, d’une ancienne Boursière.
Le programme “Pour les Femmes et la Science” rassemble un groupe de fem-
mes exceptionnelles qui incarnent la science d’aujourd’hui et de demain,
repoussent les frontières de la connaissance et contribuent à apporter des
solutions aux nombreux problèmes auxquels notre société est confrontée
dans le domaine scientifique.
Les Bourses L’Oréal France bénéficient depuis leur création de soutiens fidèles,
soucieux du devenir des Sciences et de la place des femmes au sein de la
Recherche. C’est pourquoi L’Oréal France tient en premier lieu à remercier
Madame Valérie Pécresse, ministre de l’Enseignement supérieur et de la
Recherche pour son appui inconditionnel mais aussi pour son engage-
ment en faveur des femmes scientifiques. Merci chaleureusement à nos
deux partenaires : la Commission française pour l’Unesco qui, depuis 4 ans,
soutient notre action et apporte une aide majeure dans la réception et la
sélection des dossiers de candidature et à l’Académie des sciences pour le
rôle essentiel qu’elle joue dans la présidence du jury depuis le début de cette
initiative, et tout particulièrement à son Président, Jean Salençon, pour son
implication soutenue.
C’est parce que la place des femmes dans la science est un enjeu crucial pour
demain que L’Oréal France et ses partenaires soutiennent ces doctorantes
d’exception pour promouvoir la Science d’une manière intelligente, durable
et efficace.
HERVÉ NAVELLOUDirecteur Général
de L’Oréal Grand Public France
05
L’Oréal France a la conviction que le monde a besoin
de la Science et que la Science a besoin des femmes.
C’est pourquoi le programme “Pour les Femmes
et la Science” vise à favoriser et à soutenir l’accession
des femmes aux carrières scientifiques et aux postes
les plus élevés en France. Pour L’Oréal, la Science
est au cœur du développement et des innovations,
à l’intérieur comme à l’extérieur de l’entreprise, et les
grands enjeux sociétaux d’aujourd’hui que sont la santé
et l’environnement seront résolus par la Science.
C’est pour garantir que de nombreuses femmes
deviendront les “nouveaux visages de la Science”,
que L’Oréal France fait exister depuis quatre ans ces
Bourses. Financées par la Fondation d’Entreprise
L’Oréal, soutenues par la Commission française pour
l’Unesco, l’Académie des sciences et parrainées
par le ministère de l ’Enseignement supérieur,
et de la Recherche, elles récompensent ainsi chaque
année 10 jeunes femmes en finançant leur projet
à hauteur de 10 000 euros chacun.
Ces Bourses permettent également de faire naître
chez les plus jeunes des vocations de scientifiques.
L’Oréal France donne ainsi l’occasion à des lycéennes
de rencontrer des chercheuses et d’échanger sur ce
qu’est la Science, les études scientifiques et leur par-
cours respectif. L’Oréal France mise ainsi sur le rôle
de modèle des Boursières.
Que l’on soit lycéenne ou chercheuse, transmet-
tre sa passion, partager des informations ou des
points de vue quand on est femme de Science n’est
pas forcément facile. C’est pourquoi L’Oréal France
entretient non seulement tout au long de l’année
des relations privilégiées avec les Boursières des
années précédentes, mais a également mis en place
cette année un hub sur le réseau social professionnel
Viadeo afin de faciliter les échanges et mettre en
place un réseau de femmes chercheuses, étudiantes
en sciences ou tout simplement curieuses. Ces relais
sont dans la lignée d’autres créations de réseaux
sociaux par L’Oréal, qui contribuent à alimenter une
communauté de près de 1 000 femmes chercheuses
et étudiantes en sciences dans le monde entier.
C’est pour que les mots Femmes et Sciences soient
synonymes de contribution aux enjeux de demain
que L’Oréal France s’engage depuis des années dans
ce programme.
Les Bourses L’Oréal France constituent le volet national du pro-
gramme « Pour les Femmes et la Science » à travers lequel L’Oréal
et L’Unesco se mobilisent pour la cause des femmes scientifi-
ques. Chaque année le programme met en lumière l’excellence
scientifique et encourage les vocations des jeunes filles. Depuis
1998, plus de 900 femmes ont été récompensées : 62 lauréates
de 28 pays, 864 Boursières de 93 pays.
Il est important de réaliser la chance
que c’est, de recevoir la Bourse L’Oréal France,
de s’autoriser à y croire et ne pas s’arrêter à cela.
C’est un tremplin pour viser l’excellence.
Nous sommes des femmes, il faut saisir
cette opportunité pour abattre les préjugés
qui empêchent les femmes d’aller plus loin.
C’est un formidable encouragement.
MARINA KVASKOFF, Boursière 2008
Un engagement pour les actrices... du quotidien
LES VOCATIONS DES BOURSES
PALMARÈS2010
07
LUCIEBARBLU
PALMARÈS 2010
SES TRAVAUX
À la suite d’un Master 1 de Biologie moléculaire et
cellulaire et d’un Master 2 de Cancérologie, cette
doctorante de 27 ans s’est rapidement orientée
vers des recherches sur le virus du sida pour sa
thèse. Ses travaux consistent à étudier la réponse
innée du système immunitaire lors d’infections
virales comme le VIH. Lucie étudie plus précisément
la non-progression de la maladie vers la phase
sida et le maintien du système immunitaire chez
certains patients nommés “HIV Controllers”, c’est-
à-dire les patients pouvant, sans traitement rétro-
viral, contrôler la maladie. Son but est alors de
savoir comment ces personnes contrôlent le virus
et la mort de leurs cellules immunitaires. Pour y
parvenir, Lucie compare des profils immunitaires
entre les patients “HIV Controllers” et des patients
qui développent la maladie (progresseurs).
LUCIE BARBLU 27 ans
THÈME DE RECHERCHELa non-progression du virus vers la phase SIDA
et le maintien du système immunitaire chez certains
patients nommés des “HIV Controllers”
UNIVERSITÉ/LABORATOIREFaculté de médecine du Kremlin-Bicêtre,
Université Paris-Sud 11
CNRS UMR 8147 “Cytokines,
Hématopoïèse et Réponse immune”
DOMAINE DE RECHERCHEImmunologie
09
LES RÉPERCUSSIONS DE SES TRAVAUX SUR NOTRE QUOTIDIEN
Son projet présente de larges ouvertures vers le
développement de nouvelles stratégies thérapeu-
tiques pour lutter contre le sida : “J’aime et je res-
sens le besoin d’imaginer que mon travail pourra
avoir des retombées médicales, qu’il y a un réel
intérêt et bénéfice pour les patients et qu’au final,
une visée thérapeutique puisse être envisagée.”
Lucie a identifié une mutation génétique chez la
plupart des patients “HIV Controllers” pouvant
expliquer la résistance de leurs cellules immuni-
taires à la mort induite par le VIH. Son objectif sur
le long terme sera donc d’approfondir cette piste
de recherche afin de cibler cette protéine pour
restaurer les défenses immunitaires des patients
en phase sida.
SA VISION DES SCIENCES EN TANT QUE FEMME
Pour Lucie, concilier vie personnelle et profession-
nelle reste une contrainte pour les femmes. Il est
ainsi plus facile pour un homme que pour une fem-
me d’aller loin dans sa carrière scientifique même
si, “sur les bancs de fac, il y a plus de femmes que
d’hommes ; mais au fur et à mesure, il y a moins
de femmes à des postes de directeurs d’unités
par exemple”. Phénomène que Lucie pourrait
expliquer par le fait qu’il arrive un moment où
les femmes peuvent avoir d’autres priorités que
la science, comme la maternité. C’est souvent
à ce moment que les carrières scientifiques de
certaines femmes ne progressent plus autant que
leurs collègues masculins : “Quand on fait de la
recherche, l’implication doit être très importante.”
Parallèlement, Lucie se verrait bien mère dans
le futur et explique que le tout est de bien savoir
“s’organiser”.
“J’aime et je ressens le besoin
d’imaginer que mon travail pourra
avoir des retombées médicales,
qu’il y a un réel intérêt et bénéfice
pour les patients et qu’au final,
une visée thérapeutique puisse
être envisagée.”
ALINEBRUNON
PALMARÈS 2010
SES TRAVAUX
À la suite d’une licence de Sciences et Technologies,
spécialité Mécanique et Technologie (2004-2005),
un Master 1 de Sciences de l’Ingénieur, spécialité
Mécanique et Ingénierie des Systèmes (2005-2006),
Aline a obtenu son agrégation de mécanique à
22 ans à l’École normale supérieure de Cachan.
Elle a ensuite entrepris un Master 2 de Mécanique
Énergétique, Génie Civil, Acoustique, spécialité Gé-
nie Mécanique (2007-2008) à l’INSA de Lyon.
Pour sa thèse, elle a choisi de se concentrer sur la
biomécanique des chocs. Elle étudie ainsi les réper-
cussions des accidents de la route sur les tissus et
organes du corps humain, essentiellement le foie,
pour comprendre ce qui s’y passe en cas de choc.
Outre son amour de la Science, Aline aime transmet-
tre son savoir aux enfants et étudiants. Elle a été
animatrice de centres de vacances à vocation
scientifique ou encore enseignante en conception
mécanique à l’INSA.
“Les enfants ont plein de choses qui peuvent les
détourner des sciences, c’est pour ça qu’il est im-
portant de leur faire découvrir cette discipline de
manière plus ludique[…] Il faut les emmener le plus
tôt possible dans des laboratoires pour leur mon-
trer qu’il n’y a pas que des professeurs Tournesol,
que le travail est intéressant et les thématiques
très variées.”
ALINE BRUNON 25 ans
THÈME DE RECHERCHECaractérisation et modélisation de la rupture
des tissus hépatiques
UNIVERSITÉ/LABORATOIREUniversité de Lyon 1
Laboratoire de Biomécanique et Mécanique des Chocs
(LBMC) de Lyon
DOMAINE DE RECHERCHEBiomécanique des chocs
11
QU’EST-CE QUE SES TRAVAUX PEUVENT APPORTER À NOTRE QUOTIDIEN ?
L’objectif de ses recherches est de contribuer à
l’élaboration d’un modèle de corps humain le
plus biofidèle possible, qui permettra de simuler
la réaction du corps à différentes situations, en
particulier les crash-tests.
Cette simulation permettrait de réduire les coûts
induits par les crash-tests réels et surtout, de
donner des informations plus complètes sur ce
qui se passe à l’intérieur du corps, dans l’abdomen
notamment, contrairement aux mannequins de
choc actuels, qui ne délivrent que des informa-
tions sur l’impact extérieur des chocs.
Ces informations pourront mener à des proposi-
tions, comme par exemple modifier les habitacles
des véhicules, afin de prévenir l’apparition de cer-
taines blessures.
“Les thématiques de la biomécanique, atypiques,
sont des vecteurs de découverte ; elles sont liées
à la médecine (anatomie, simulation de chirurgie,
aide aux soin) et aux problèmes de société (com-
portement et protection des usagers des transports,
ergonomie, études accidentologiques dans le sport,
etc.) et confèrent une motivation supplémentaire
pour mener à bien des travaux dont les résultats peu-
vent influer sur le quotidien des usagers en général.”
SA VISION DE LA SCIENCE EN TANT QUE FEMME
Aline a toujours évolué dans un milieu très masculin
avec environ 5 % de femmes seulement : “Une
façon d’augmenter le nombre de femmes dans les
sciences serait de les emmener dès le lycée visiter
les laboratoires pour leur montrer la variété des
thématiques abordées […] Les perspectives liées au
développement durable, par exemple, représentent
beaucoup de potentialités.”
“Les thématiques de la biomécanique
confèrent une motivation supplémentaire
pour mener à bien des travaux dont
les résultats peuvent influer sur le quotidien
des usagers des transports en général.”
ÉMILIE CAMPMAS
PALMARÈS 2010
SES TRAVAUX
À 27 ans, cette passionnée d’archéologie a déjà
participé à plusieurs fouilles en France et au Maroc.
Les sites archéologiques où Émilie fait ses fouilles
font référence, dans la préhistoire de l’Afrique du
Nord, par les découvertes d’os humains fossiles,
d’outils en pierre taillée et d’éléments caractéristiques
de comportements modernes (coquillages perforés,
outils en os, pigments présentant des traces d’usure).
Les différentes études menées lors de ses fouilles
concernent deux cultures caractéristiques de
l’Afrique du Nord qui se succèdent dans le temps :
l’Atérien (-120 000 à -30 000/20 000 ans environ) et
l’Ibéromaurusien (-20 000 à -10 000 ans environ).
“Au Maroc, il y a beaucoup de sites, et pourtant peu
de fouilles archéologiques réalisées. En Europe,
il y a 100 000 ans, vivaient les hommes de Néandertal
alors qu’au Maroc, il y avait déjà les homos sapiens
avec des premiers comportements modernes.”
Émilie cherche essentiellement à participer
à la caractérisation de l’ancienneté des “compor-
tements modernes” par la compréhension des
comportements humains, notamment des liens
entre les hommes et les animaux du passé ainsi
qu’à comprendre comment s’est effectuée la tran-
sition entre deux cultures.
De 20 06 à 2010, elle a intégré une équipe de
scientifiques de la mission franco-marocaine
El Harhoura-Témara et participé à de nombreux
chantiers de fouilles au Maroc comme les fouilles
d’El Harhoura 2 en 2008 et d’El Mnasra : “Cette
région de Témara est très importante car des restes
humains très anciens, datant d’environ 90 000 ans,
y ont été découverts.”
En France, elle a participé à d’autres chantiers
comme les fouilles de l’Abri Pataud en Dordogne,
en 2008, et les fouilles de la grotte du Noisetier
dans les Hautes-Pyrénées, de 2005 à 2007…
À chaque découverte, c’est le sentiment d’émer-
veillement qui prime : “Quand on découvre quelque
chose d’important, les fouilles sont instantanément
arrêtées et c’est un grand moment de joie que tout
le monde attend !”
ÉMILIE CAMPMAS 27 ans
THÈME DE RECHERCHETaphonomie, archéozoologie et paléoenvironnement
UNIVERSITÉ/LABORATOIREUniversité de Bordeaux 1
Institut de préhistoire et de géologie du quaternaire
(IPGQ)
DOMAINE DE RECHERCHEÉcologie Archéozoologie
13
“Quand on découvre
quelque chose d’important,
les fouilles sont instantanément
arrêtées et c’est un grand moment
de joie que tout le monde attend !”
QU’EST-CE QUE SES TRAVAUX PEUVENT APPORTER À NOTRE QUOTIDIEN ?
Émilie a toujours été guidée par la volonté de com-
prendre ce qui a existé dans le passé en tentant de
reconstituer des moments de vie.
C’est d’autant plus passionnant que les restes
humains à découvrir sont encore très nombreux.
“Au Maroc, la région de Témara présente les seuls
sites où l’on a découvert des restes humains qui
datent de 90 000 ans environ. Mais il reste sûrement
d’autres sites à découvrir.”
Interpréter les changements climatiques qui se
sont produits, découvrir pourquoi certaines zones
ont été abandonnées par les populations au profit
d’autres zones, montrer comment ces populations
ont réagi face à ces changements et comment
elles ont été par la suite remplacées par d’autres
en analysant les flux migratoires.
Par ailleurs, ses recherches en tant que femme
vont dans le sens de la mixité dans les laboratoi-
res : au Maroc notamment, les hommes sont en
effet très présents et il y a peu de femmes cher-
cheuses, même si, à la mission franco-marocaine
El Harhoura-Témara dont Émilie fait partie, l’équipe
de recherche est constituée d’un directeur et
d’une codirectrice.
SA VISION DE LA SCIENCE EN TANT QUE FEMME
Pour Émilie, il est primordial de promouvoir les
actions des femmes en France et au Maroc en met-
tant au premier plan le fait qu’elles sont aussi capa-
bles que les hommes de faire ce type de recherches.
“Je veux montrer qu’en tant que femme, mon travail
peut être récompensé et valorisé”.
Être une femme scientifique, c’est aussi partager
les savoirs avec les plus jeunes : “J’ai participé
à des classes Patrimoine avec des enfants de
maternelle où il faut utiliser des mots simples ; les
enfants s’intéressent énormément au sujet des
fouilles archéologiques.” C’est encore dans ce but de
transmettre qu’Émilie espère obtenir, dans le futur,
un poste d’attachée temporaire d’enseignement de
la recherche.
CÉLINECOURILLEAU
PALMARÈS 2010
SES TRAVAUX
Cette maman de 24 ans, enseignante en biologie
moléculaire à l’Université Paul-Sabatier de Toulouse
se passionne pour les Sciences du Vivant. Elle
consacre son projet de recherche à une meilleure
compréhension de la réparation de l’ADN. Dans le
cadre de sa thèse, elle effectue ainsi ses recher-
ches sur les cellules du corps humain qui subissent
de nombreux dommages à l’ADN, comme ceux
causés par notre environnement (par exemple,
les irradiations solaires). Ces altérations peuvent
aussi être la conséquence de la production de radi-
caux libres lors du vieillissement. Ces dommages,
s’ils ne sont pas réparés, peuvent aboutir à un
cancer. Ainsi, la cellule a mis en place des méca-
nismes de contrôle et de réparation de ces dom-
mages. Si ces mécanismes sont défaillants, cela
peut être délétère pour la cellule et aboutir à un
phénomène de cancérisation. Les travaux de Céline
consistent donc à étudier un complexe de modi-
fication de la chromatine (structure formée par
de petites protéines autour desquelles s’enroule
l’ADN) dans la réparation de l’ADN pour envisager
par la suite de nouvelles cibles thérapeutiques
anticancéreuses.
CÉLINE COURILLEAU 24 ans
THÈME DE RECHERCHEÉtude du complexe de modification de la chromatine
dans la réparation de l’ADN
UNIVERSITÉ/LABORATOIREUniversité Paul-Sabatier (Toulouse)
LBCMCP – UMR 5088
DOMAINE DE RECHERCHEBiologie
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QU’EST-CE QUE SES TRAVAUX PEUVENT APPORTER À NOTRE QUOTIDIEN ?
Dès le début de ses études en cancérologie, Céline
s’est orientée vers les sciences fondamentales qui,
à terme, ambitionnent d’aboutir à de la recher-
che appliquée. “Ma recherche est d’ordre fonda-
mental mais elle peut aboutir à de la recherche
appliquée contre le cancer.” Céline est donc aux
avant-postes, elle apporte des connaissances qui
pourront, à échéance, servir la recherche contre
certains cancers. Les sciences fondamentales
sont indispensables pour qu’ensuite les sciences
appliquées puissent apporter des réponses théra-
peutiques aux maladies comme le cancer. Il est
important de bien comprendre les mécanismes
avant de chercher des antidotes, c’est tout le tra-
vail des sciences fondamentales.
SA VISION DE LA SCIENCE EN TANT QUE FEMME
Pour Céline, pratiquer une discipline scientifique
consiste à se poser une problématique et essayer
d’y répondre de plusieurs façons : “Ce qui me
passionne, c’est de pouvoir établir un projet de
recherche pour répondre à une question biologique
importante puis de valider ou réfuter les hypothèses
lors de cette étude ; c’est exactement ce à quoi nous
sommes confrontés tous les jours dans la recher-
che fondamentale.” Outre le fait de chercher des
réponses à ces questions, Céline explique égale-
ment que pour réussir dans les Sciences, il faut
“avoir du caractère et se battre pour y arriver”. Et
lorsqu’on demande à Céline sa vision de la place
des femmes dans la Science, elle explique qu’il
y a déjà beaucoup d’hommes qui intègrent des
femmes dans leurs équipes et qui les traitent en
égales : “C’est aussi eux qui nous permettent de
faire notre métier et c’est de cette façon que les
choses évoluent.”
“Une meilleure compréhension
des mécanismes de réparation
de l’ADN permettra d’envisager
de nouvelles cibles thérapeutiques
anticancéreuses.”
SARAH CUBAYNES
PALMARÈS 2010
SES TRAVAUX
À 24 ans, cette jeune doctorante focalise ses
recherches sur les populations sauvages animales
ayant fait face à des modifications importantes
de leur environnement en liaison avec les activi-
tés humaines. Elle travaille ainsi sur des animaux
difficiles à suivre comme le loup qui repeuple les
Alpes françaises ou encore sur plusieurs espèces
d’oiseaux marins. L’Homme, du fait de sa consom-
mation, est parvenu à changer les habitudes de
certains animaux. Pour Sarah, la conservation de
la biodiversité est un enjeu crucial de notre siècle.
Cela passe d’abord par l’évaluation de l’état de
santé des espèces, puis par la description de leurs
évolutions dans le temps et l’espace (observer
comment ils s’intègrent à un nouveau territoire
et comment ils l’exploitent) et enfin par l’identi-
fication des risques environnementaux qui les
menacent. Toutefois, les modèles statistiques déjà
existants peuvent fausser les résultats des études
sur certaines espèces.
Son travail de thèse consiste donc à développer
de nouveaux outils méthodologiques pour illustrer
la pertinence de ces méthodes en s’attaquant à
des questions brûlantes sur la viabilité d’espèces
emblématiques. Sarah a ainsi pu évaluer le statut
de la population de loups dans les Alpes et quantifier
l’impact des changements climatiques chez des
espèces d’oiseaux marins du Pacifique.
SARAH CUBAYNES 24 ans
THÈME DE RECHERCHEÉcologie des populations/Modélisation et dynamique
des populations/Biologie de la conservation
et Écologie évolutive
UNIVERSITÉ/LABORATOIREUniversité de Montpellier 2
Centre d’Écologie Fonctionnelle et Évolutive de Montpellier
DOMAINE DE RECHERCHEÉcologie
17
“Les populations sauvages animales
que j’observe ont une importance
dans l’équilibre des écosystèmes :
pouvoir développer des outils
et méthodes pour les gérer au mieux
et les conserver est donc crucial.”
LES RÉPERCUSSIONS DE SES TRAVAUX SUR NOTRE QUOTIDIEN
Même si Sarah affirme “n’apporter qu’une petite
avancée dans ce domaine”, l’objectif de ses travaux
est d’estimer les probabilités de survie des popula-
tions naturelles observées, de détecter les facteurs
qui peuvent affecter leur capacité de survie et
de reproduction pour pouvoir modéliser tous ces
mécanismes. Cela lui permet d’obtenir “une image
de ces populations et de prévoir ce qui va se passer
si on modifie une des variables climatiques, par
exemple”
Ces animaux ont en effet “une importance toute
particulière dans l’équilibre de ces écosystèmes :
pouvoir développer des outils et méthodes qui
vont permettre de les gérer au mieux et de conserver
ces espèces est donc crucial”.
SA VISION DE LA SCIENCE EN TANT QUE FEMME
Pour Sarah, être une femme scientifique c’est essen-
tiellement se poser des questions sur son avenir et
sur la façon de mener de front vie professionnelle
et vie de famille. Il faut vaincre les a priori et savoir
dépasser les obstacles annoncés : “J’ai souvent
entendu qu’il était très difficile de trouver une
place en Master, qu’il était très difficile de trouver
une thèse, difficile encore de fonder une famille…”
À cela, Sarah explique avec enthousiasme que
l’important est de “passer les étapes au fur et à
mesure et c’est de mieux en mieux !”
AGNÈSDOREAU-
BASTID
PALMARÈS 2010
SES TRAVAUX
Agnès, 30 ans, s’est spécialisée dans le domaine de
l’immuno-cancérologie. Ses recherches pour sa thèse,
entamée en 2008, portent sur le lupus, une maladie
auto-immune qui conduit le système immunitaire
à produire des auto-anticorps qui attaquent nos
propres organes avec des effets délétères. Il a été
montré que les patients atteints de lupus, mais
également d’autres maladies auto-immunes com-
me la polyarthrite rhumatoïde ont des taux élevés
de cytokines pro-inflammatoires dans le sang et
présentaient des risques plus élevés de développer
des cancers type lymphomes. Son travail de thèse
a permis de mettre en évidence le rôle central de
ces molécules dans le développement de ce type de
pathologies. Ensemble, elles sont capables de déré-
guler les lymphocytes B (cellules qui produisent
les anticorps) et entraîneraient leur persistance
en cellules auto-réactives c’est-à-dire capables de
produire des anticorps dirigés contre l’organisme.
AGNÈS DOREAU-BASTID 30 ans
THÈME DE RECHERCHEÉtude des mécanismes à la base de la dérégulation
des lymphocytes B : applications thérapeutiques
à court terme dans les pathologies auto-immunes
et en cancérologie
UNIVERSITÉ/LABORATOIREENS Lyon 1
INSERM
DOMAINE DE RECHERCHEImmunologie et cancérologie
19
“Faire de la recherche est
avant toute chose une véritable
passion qui demande naturellement
un investissement total à la fois
personnel et professionnel.”
LES RÉPERCUSSIONS DE SES TRAVAUX SUR NOTRE QUOTIDIEN
Ces nouveaux résultats, très prometteurs, ouvrent
une nouvelle voie thérapeutique potentielle non
seulement dans le traitement des pathologies
auto-immunes mais aussi dans certains types de
cancers. Ils font l’objet actuellement de discussions
avec le groupe Novartis pour la mise en place d’un
essai pilote de l’utilisation d’un certain type d’an-
ticorps chez les patients présentant ces types de
pathologies. “Peu de scientifiques ont l’opportunité
de faire de telles découvertes avec un tel potentiel
d’application en clinique […] et d’être à terme à l’ori-
gine de la découverte d’un nouveau médicament ou
de nouvelles applications thérapeutiques.”
Avec cette Bourse, Agnès souhaiterait également
rejoindre une entreprise de biotechnologies.
“J’envisage tout naturellement mon après-thèse
comme la suite logique de mon travail mais à une
autre échelle : créer ou rejoindre une entreprise en
biotechnologies. C’est pour moi une évidence qui
attend de pouvoir se réaliser : continuer à faire gran-
dir mes travaux de recherche.” Dans cet objectif,
elle envisage également de réaliser un Master en
Management.
SA VISION DE LA SCIENCE EN TANT QUE FEMME
Pour Agnès, la science, ce sont les femmes : “Sans
les femmes, les sciences n’en seraient pas là ; elles
pourraient aller encore plus loin car quand elles ont
quelque chose en tête, elles ne lâchent pas !” Être
une femme, c’est donc un atout mais c’est aussi un
combat “car il faut lutter contre les a priori : comme
c’est un combat et que je suis combative, cela me
motive encore plus !”
Être une femme scientifique, c’est une aventure
extraordinaire, “il faut être passionnée, motivée il
faut y aller… même si la compétition n’est pas sim-
ple et s’il faut se battre plus que les hommes. Mais
au final, une femme qui réussit, réussit aussi bien et
même mieux que les hommes !”
PALMARÈS 2010
SARAH JOLLY
SES TRAVAUX
S arah, 26 ans, cherche à comprendre quels
mécanismes pourraient aider les neurones à se
défendre lorsqu’ils sont en manque d’oxygène car
ces derniers peuvent mourir lorsque le cerveau
n’est pas assez oxygéné. Elle travaille ainsi sur
l’hypoxie cérébrale qui correspond à une dimi-
nution de la teneur en oxygène dans le cerveau,
ce qui peut survenir lors d’accidents vasculaires
cérébraux (AVC), de traumatismes crâniens ou en-
core d’intoxications au monoxyde de carbone et
être à l’origine de lésions cérébrales irréversibles.
Elle concentre ses observations sur RORa (Retinoic
acid receptor-related orphan receptor), présent dans
le cerveau, et son rôle comme neuro-protecteur lors
d’une telle hypoxie. Ses recherches ont démontré
que RORa a non seulement un rôle protecteur pour
les neurones mais qu’il peut également réguler
l’activité de protéines émises lors d’un manque
d’oxygénation du cerveau. “Les neurosciences et
le fonctionnement du cerveau sont des domaines
très fascinants et il reste plein de choses à découvrir,
c’est ce qui est passionnant.”
En mai 2009, Sarah a gagné le prix de la meilleure
présentation orale à la Réunion du Club de Neuro-
protection à Bordeaux.
Cette doctorante souhaite après sa thèse “décrypter
les mécanismes permettant de protéger les neurones
lors de situations pathologiques.” Elle a toujours
trouvé le domaine des neurosciences “très captivant”
et elle souhaite continuer ses recherches en devenant
chercheuse ou enseignant-chercheur.
SARAH JOLLY 26 ans
THÈME DE RECHERCHEÉtude d’un nouveau mécanisme neuroprotecteur
impliquant le facteur de transcription RORalpha
quand le cerveau est en situation hypoxique
UNIVERSITÉ/LABORATOIREUniversité Pierre et Marie-Curie
UMR 7102, laboratoire NPA, Équipe DVSN
DOMAINE DE RECHERCHENeurosciences
21
“Les neurosciences
et le fonctionnement
du cerveau sont des domaines
très fascinants et il reste
beaucoup de choses à découvrir,
c’est ce qui est passionnant.”
LES RÉPERCUSSIONS DE SES TRAVAUX SUR NOTRE QUOTIDIEN
Les travaux de Sarah sont fondamentaux pour com-
prendre comment le cerveau se protège lorsqu’il
doit s’adapter à un manque d’oxygène. Ses recher-
ches ouvrent ainsi des perspectives dans la recher-
che thérapeutique visant à traiter les pathologies
cérébrales à l’origine de lésions cérébrales irréver-
sibles. L’ensemble de ses résultats contribuera
également à une meilleure compréhension des
mécanismes neuroprotecteurs impliquant RORa
lors d’une hypoxie cérébrale.
SA VISION DES SCIENCES EN TANT QUE FEMME
Pour Sarah, “la recherche n’est pas toujours simple
car ce n’est pas un métier que l’on peut faire à moitié”.
“Pour tenir sur la longueur, il faut trouver un équili-
bre entre vie professionnelle et personnelle et c’est
loin d’être facile.” Cette jeune scientifique a égale-
ment appris durant ses années d’études la valeur
de la patience. “Il ne faut pas attendre les choses
tout de suite, il faut savoir les laisser venir.” Forte
de ses expériences, Sarah n’hésite pas à exposer
ses conseils aux jeunes filles qui voudraient
démarrer une carrière dans la recherche. “Il faut
se lancer, être motivée, c’est l’une des premières
choses que j’ai comprise quand j’ai commencé !”
Sciences riment aussi avec ouverture d’esprit pour
Sarah : outre les neurosciences, Sarah a fait un an
d’études au sein du programme Erasmus aux Pays-
Bas, d’où sa grande passion pour les voyages.
PALMARÈS 2010
MARIE NÉANT- FERY
SES TRAVAUX
Marie est la plus jeune des doctorantes de cette
édition. À tout juste 24 ans, cette chercheuse en
neurosciences a orienté sa thèse vers l’étude
d’une protéine (la CaMKII ) impliquée dans la
capacité d’un système à répondre à un environ-
nement changeant dans le bulbe olfactif, partie
du cerveau qui contrôle l’olfaction (réception
des messages sensoriels olfactifs) et qui envoie
les messages dans les autres zones du cerveau.
Pourquoi cette zone ? Car elle a la particularité
d’être alimentée chez l’adulte en permanence par
de nouveaux neurones, toute la vie, “c’est ce qu’on
appelle la neurogenèse adulte. Pendant longtemps,
on a considéré qu’on avait un nombre limité de
neurones qu’on perdait tout au long de la vie ; or le
bulbe olfactif que j’étudie fait partie de ces zones
qui sont alimentées tout au long de la vie par la
neurogenèse adulte”.
MARIE NÉANT-FERY 24 ans
THÈME DE RECHERCHEÉtude de la traduction locale de la protéine CaMKII
dans le bulbe olfactif et de son rôle dans le phénomène
de neurogenèse adulte
UNIVERSITÉ/LABORATOIREUniversité de Paris 6
UMR 7102
DOMAINE DE RECHERCHENeurosciences
23
“Pendant longtemps,
on a considéré qu’on avait un nombre
limité de neurones qu’on perdait
tout au long de la vie ; or le bulbe
olfactif est une zone alimentée
tout au long de la vie
par la neurogenèse adulte.”
LES RÉPERCUSSIONS DE SES TRAVAUX SUR NOTRE QUOTIDIEN
Les travaux de Marie sur la traduction locale de la
protéine CaMKII dans le bulbe olfactif pourraient
mettre en évidence un nouveau mode de régula-
tion de la neurogenèse adulte.
Toutefois, lorsqu’on demande à Marie ce qu’elle
veut guérir, elle précise que ses recherches sont
en effet très fondamentales, “c’est comprendre
pour comprendre, cela a une grande valeur et c’est
de la curiosité pure”. Bien que fondamentales, les
recherches de Marie portent sur la création de
nouveaux neurones à l’âge adulte qui, à terme,
peuvent avoir une conséquence positive sur des
maladies neuro-dégénératives. “J’essaie de com-
prendre un mécanisme qui pourrait réguler cette
neurogenèse et après j’espère qu’on pourra en
faire des jolies choses !” Pour Marie, la recherche a
besoin de “la base des connaissances”, pour qu’en-
suite, la recherche appliquée puisse les utiliser
pour soigner certaines pathologies.
SA VISION DES SCIENCES EN TANT QUE FEMME
Pour Marie les sciences doivent faire l’objet d’une
meilleure communication, “c’est primordial pour
favoriser de bonnes relations, indispensables,
entre sciences et société ; je suis très frustrée par
ce manque de communication entre la science
et le grand public !” À la suite de sa thèse, Marie
ambitionne de travailler à la facilitation du dialogue
chercheur-grand public et faire ainsi “tomber
le mur qui n’a pas lieu d’exister entre sciences et
société”. “Mon ambition est de transmettre de
façon plus humaine les sciences qui font peur pour
les rendre plus vivantes et accessibles.”
Quand on demande à Marie comment elle ima-
gine la Science s’il n’y avait que des femmes, elle
répond aussitôt que l’avenir de la science passe
par la mixité des genres : “C’est l’interaction entre
les hommes et les femmes qui est fructueuse ; les
hommes et les femmes ont des façons différentes
d’envisager la science et la vie et c’est cette com-
plémentarité qui est intéressante.”
PALMARÈS 2010
CARINE FLORE NGUEMENI
YONGA
SES TRAVAUX
À 24 ans, Carine Flore effectue depuis octobre
2008 une étude sur l’effet d’un régime alimen-
taire riche en Omega-3 sur les accidents vascu-
laires cérébraux (AVC) et leurs conséquences
neuronales, vasculaires et les facteurs de risques
associés. Notre régime alimentaire n’apporte pas
suffisamment d’Omega-3 pour prévenir des AVC
et/ou protéger contre leurs dommages. Carine
Flore, ayant reconnu la nécessité des “nouvelles
approches thérapeutiques et préventives contre
les accidents vasculaires cérébraux”, montre à
travers son étude que la présence de l’acide alpha-
linolénique protège le cerveau de façon significa-
tive des dommages suite à un AVC. Les injections
de cet acide dans son étude triplent les chances
de survivre à un tel accident en post-traitement.
Son étude montre également que l’ingestion de
cet acide peut contribuer à la protection contre le
stress oxydant, produit par l’accident.
CARINE F. NGUEMENI YONGA 24 ans
THÈME DE RECHERCHEInfluence d’un régime enrichi en Acide Alpha
Linolénique sur les accidents vasculaires cérébraux :
conséquences neuronales, vasculaires et facteurs
de risques
UNIVERSITÉ/LABORATOIREUniversité de Nice-Sophia Antipolis
C N R S-UMR 6097 – DPMC Sophia Antipolis
DOMAINE DE RECHERCHENeurophysiologie
25
“Il y a beaucoup de choses qui se disent
sur les oméga-3 : notre but est de savoir
si cela marche vraiment comme solution
préventive et thérapeutique contre les AVC
et si oui, comment ils fonctionnent.”
LES RÉPERCUSSIONS DE SES TRAVAUX SUR NOTRE QUOTIDIEN
Pour fonctionner, notre cerveau a besoin d’oxy-
gène et de nutriments qui lui sont apportés par la
circulation sanguine. Toute interruption de cette
circulation ou réduction du débit sanguin entraîne
des conséquences lourdes sur le patient (hémi-
plégie, aphasie, dépression, crise épileptique). Les
pathologies cérébrovasculaires en particulier sont
complexes, graves et surtout en pleine expansion
dans les pays industrialisés. Il est quasiment
impossible d’en cerner tous les aspects et méca-
nismes. Actuellement, le seul traitement existant
est la trombolyse mais elle n’est efficace que sur
5 % des patients.
L’intérêt des recherches effectuées par Carine
Flore est de faire chaque jour un petit pas vers
leur éradication. Son projet propose une approche
innovante dans laquelle les Omega-3 pourraient
apporter une solution à la fois préventive et théra-
peutique contre les AVC. De plus, le coût de ce trai-
tement est relativement faible puisque cet acide
se trouve en quantité importante dans les huiles
naturelles comme l’huile de colza. “Il y a beaucoup
de choses qui se disent sur les Oméga-3 ; notre
but est de voir si cela marche vraiment et si oui,
comment ils fonctionnent.” Par ailleurs, les statisti-
ques suggèrent qu’en Afrique subsaharienne, d’où
Carine Flore est originaire, les maladies cardio-et
neurovasculaires y ont une incidence plutôt faible.
Cependant le développement économique et
industriel dans ces régions pourrait entraîner
dans un avenir proche une forte augmentation
de ces pathologies. Dans ce contexte, le challenge
pour les chercheurs sera d’investir dans la recherche
préventive et l’enseignement scientifique des jeunes
générations dans cette région du monde.
SA VISION DES SCIENCES EN TANT QUE FEMME
Cette jeune Camerounaise qui se définit comme
“simple, persévérante (“car tout n’est pas toujours
rose !”) et curieuse”, conçoit la science comme un
partage de savoirs : elle souhaiterait ainsi mettre
en place des projets collaboratifs et éducatifs avec
les pays de cette région du monde pour informer
ces populations des avantages de l’Omega-3. Elle
aimerait aussi s’investir dans l’enseignement
scientifique auprès des jeunes étudiants.
Quand on aborde la question des femmes et de
la science, elle pense à “des grandes figures de
femmes qui ont osé la science très tôt comme la
première femme africaine, Wangari Muta Maathai,
qui a non seulement reçu le prix Nobel de la paix,
mais qui a surtout été la première à obtenir une
licence de biologie”.
PALMARÈS 2010
HÉLÈNEPETOT
SES TRAVAUX
Âgée de 27 ans, cette jeune scientifique trilingue,
joueuse de volleyball, effectue des recherches sur
l’arrêt de l’exercice lors d’un effort venant mobiliser
la consommation maximale d’oxygène et, ainsi,
sur la réduction de cette consommation durant
certaines pathologies respiratoires, cardiaques ou
certains cancers.
Chaque personne possède sa propre consom-
mation maximale d’oxygène, différente au repos
et dans l’exercice. Elle correspond à la quantité
d’oxygène que nous consommons par minute,
vitale à notre survie. Et plus cette consommation
maximale d’oxygène augmente, plus nous sommes
capables de fournir un effort physique intense.
Avec ses recherches, Hélène a montré qu’il n’est
pas obligatoire de faire un effort physique maximal
et de le maintenir sur une période déterminée
pour être à une consommation maximale d’oxygène.
Suite à ses travaux, il a été démontré qu’il suffisait
de commencer l’exercice physique de façon intense
pour accrocher cette consommation maximale
d’oxygène, puis de diminuer l’intensité de l’exer-
cice en la faisant légèrement varier pour rester à
une consommation maximale d’oxygène.
Ses recherches sur l’intensité maximale de l’exercice
sont une première mondiale.
HÉLÈNE PETOT 27 ans
THÈME DE RECHERCHEFacteurs déterminants le temps limite à consommation
maximale d’oxygène
UNIVERSITÉ/LABORATOIREUniversité d’Évry Val-d’Essonne
LEPHE UBIAE INSERM U 902
DOMAINE DE RECHERCHEPhysiologie de l’exercice humain
27
“L’objectif de mes travaux
est de montrer à quel point
la recherche dans l’univers
du sport et de l’activité physique
peut profiter au monde médical.”
LES RÉPERCUSSIONS DE SES TRAVAUX SUR NOTRE QUOTIDIEN
La double approche de sa recherche, à la fois
sportive et médicale, trouve la première de ses
deux principales applications dans l’optimisation
de l ’entraînement spor tif (elle accompagne
des athlètes de haut niveau) et la lutte contre le
dopage. La seconde application se trouve dans le
traitement de pathologies cardiaques, respiratoires,
moteurs ou lors de pertes de fonctionnalités car-
diaques et respiratoires dues à l’âge, en améliorant
ces capacités respiratoires et cardiaques sans
soumettre la personne à de trop haute intensité
d’exercice. “On sait aujourd’hui qu’une activité
physique bien dosée permet, non seulement de
diminuer les maladies cardio-respiratoires, mais
constitue dans certains cas un remède. Si l’on
comprend comment l’activité physique entre en
jeu dans le rétablissement des patients, l’étude de
sa posologie devient donc primordiale.”
Ainsi, il est possible de faire travailler les capa-
cités respiratoires d’un individu en diminuant
l’intensité de l’exercice, ce qui permet de toucher
beaucoup plus de personnes (des sédentaires, des
malades, des personnes âgées, etc.)
SA VISION DES SCIENCES EN TANT QUE FEMME
Hélène projette d’organiser des séminaires de
présentation des avancées en matière d’entraîne-
ment pour les entraîneurs d’endurance et espère
ainsi promouvoir le sport mais également les
femmes en science : “Il me semble essentiel de
poursuivre mon action de formation et de soutien
auprès des étudiants mais aussi des étudiantes
pour qu’elles prennent conscience du rôle et de la
place qu’elles peuvent avoir aujourd’hui dans la
recherche au cœur de la science.” […] “J’ai par ail-
leurs la chance d’être dirigée par une femme. C’est
important de valoriser les jeunes femmes scientifi-
ques, mettre en avant ce qu’elles peuvent amener
car elles apportent une autre vision de la science.
Elles peuvent faire évoluer les choses, il faut leur
en donner les moyens.”
Toutefois, pour Hélène, la complémentarité des
hommes et des femmes dans la science est très
utile. “Pour faire avancer les choses, il faut de la
mixité : des hommes, des femmes, des nationalités
et des styles. Il faut mélanger tout le monde.”
Comment qualifieriez-vous cette 4e édition des
Bourses L’Oréal France-Commission Française
pour l’Unesco-Académie des Sciences “Pour les
Femmes et la Science” ?
En ma qualité de Président de l’Académie des
sciences, j’ai eu la chance de présider, deux années
consécutives, le jury des Bourses L’Oréal France-
Commission française pour l’Unesco-Académie
des Sciences “Pour les Femmes et la Science” sur
des thèmes différents puisqu’il s’agissait l’année
passée des mathématiques, de la physique, de la
chimie, des sciences de l’information et des sciences
de l’ingénieur. Cette quatrième édition consacrée
aux Sciences du Vivant, a mis en évidence la forte
attente vis-à-vis de ce programme, qui s’est traduite
par un nombre important de candidatures, la qualité
et la variété des projets présentés, qui a nécessité un
délicat travail de présélection, puis une délibération
attentive du jury.
Les recherches qui ont finalement été retenues
sont toutes de très haute qualité et cherchent
à donner des réponses à nos problèmes de société.
Quel est l’élément spécifique qui a retenu votre
attention pour chacun des dix projets ?
Les projets lauréats ont évidemment été sélection-
nés en premier lieu sur les critères d’excellence
académique. Mais nous avons en outre tenu à
prendre en compte le parcours des candidates,
l’ambition du projet d’utilisation de la bourse et
la personnalité qui se dégageait de chacun des
dossiers à travers quelques traits caractéristiques :
en particulier, il nous est apparu important que
chaque lauréate puisse apparaître comme un
exemple de femme scientifique, propre à susciter
des vocations, et ait la volonté d’agir comme telle
par son désir de transmission au public, aux jeunes
et au-delà des frontières.
Quelle est, selon vous, la caractéristique commune
à toutes les générations de boursières L’Oréal France
- Commission Française pour l’Unesco - Académie des
Sciences “Pour les Femmes et la Science” (au-delà du
fait que ce soit des femmes scientifiques) ?
À la lumière de ces deux années d’expérience au
jury, je suis frappé par l’énergie incroyable de ces
jeunes femmes et par leur générosité. Une généro-
sité qui s’exprime à la fois par une volonté affichée
de mettre leurs travaux au service de la société
mais aussi par leur désir de partage. L’élément
fédérateur de ces générations de boursières, c’est
le souhait de fonder et d’alimenter une commu-
nauté du savoir, afin de bâtir ensemble un projet
d’avenir où la science et les femmes tiennent un
rôle fondamental.
Des membres du jury enthousiastes
JEAN SALENÇON, PRÉSIDENT DE L’ACADÉMIE DES SCIENCESET PRÉSIDENT DU JURY
RESSENTIS
29
PASCALE COSSART,MEMBRE DE L’ACADÉMIE DES SCIENCESMEMBRE DU JURY ET LAURÉATE 1998 POUR L’EUROPE DU PRIX L’ORÉAL-UNESCO
Depuis leur création en 2006, les Bourses L’Oréal
France-Commission française pour l’Unesco-
Académie des Sciences “Pour les Femmes et
la Science” récompensent des jeunes femmes
scientifiques en deuxième année de thèse, pour
l’excellence de leurs recherches. Cette année
encore, dix doctorantes sont sélectionnées pour
la grande qualité de leurs projets en Sciences du
Vivant, saluant la promesse d’une Science jeune
et dynamique.
En soulignant le caractère exceptionnel de leurs
projets, ces Bourses permettent d’aider active-
ment à l’émancipation de ces femmes brillantes
dans un secteur où elles sont encore sous-repré-
sentées, félicitant ainsi ces femmes pour l’origi-
nalité et l’excellence dont elles ont su déjà faire
preuve, que ce soit dans leurs recherches comme
dans leurs parcours.
Le jury des Bourses L’Oréal France-Commission
française pour l’Unesco-Académie des Sciences
“Pour les Femmes et la Science” permet ainsi cette
année de contribuer à l’impulsion de carrières de
femmes à fort potentiel en biologie. Être boursière,
c’est s’ouvrir au champ des possibles et entrer
dans la famille des femmes de science. C’est aussi
échanger des expériences, des informations et
des idées et surtout partager une passion com-
mune et oser s’imaginer à des postes à responsa-
bilité. Les Bourses L’Oréal France apportent des
moyens pour encourager ces ambitions.
Si l ’utilité de la Science n’est plus à prouver
aujourd’hui, Il faut plus que jamais encourager
les femmes suivant des filières scientifiques de
haut niveau à persévérer dans leur travail et leurs
ambitions. En offrant les ressources nécessaires à
la poursuite de leurs thèses prometteuses, L’Oréal
France signe une belle initiative et promeut la
Science comme réponse aux enjeux de demain.
En plus de récompenser ces recherches, les
Bourses L’Oréal France-Commission française
pour l’Unesco-Académie des Sciences “Pour les
Femmes et la Science” encouragent également le
commencement d’une carrière scientifique qui,
j’en suis persuadée, sera exemplaire.
Être boursière
c’est s’ouvrir au champ
des possibles et
entrer dans la famille
des femmes scientifiques.
MARINA KVASKOFF Boursière 2008, actuellement chercheuse
postdoctorante à l’INSERM de Villejuif
et à l’Institut de recherche médicale
de Queensland en Australie.
En 2011, Marina sera en postdoctorat à
l’Université d’Harvard à Boston.
ANGÉLIQUE BESSON-BARD a reçu sa Bourse en 2007.
Elle est maître de conférences
en biochimie et biologie moléculaire
à l’Université de Bourgogne.
“Cette Bourse a une véritable aura.
Elle récompense notre travail de recherche
et permet de se faire connaître et de rendre
visible nos travaux.”
Aurélie Bornot, Boursière 2008
“C’est une distinction qui va permettre de faire connaître nos travaux.”
Auriane Étienne, Boursière 2009
TEMOIGNAGES
PLUS QU’UNE SIMPLE BOURSE, UN VÉRITABLE TREMPLIN TANT POUR LE PARCOURS PROFESSIONNEL…
Pour Marina, Boursière 2008, “La Bourse L’Oréal France-Commis-
sion française pour l’Unesco-Académie des Sciences “Pour les
Femmes et la Science” m’a confortée dans mon choix de carrière
professionnelle. C’est une distinction qui m’a poussée à oser
aller plus loin dans mes ambitions et viser l’excellence. Quand
on est jeune, on n’ose pas forcément. Cette récompense donne
confiance, on se sent soutenue et encouragée à aller de l’avant,
encore plus haut.”
… QUE POUR LE PARCOURS DE VIE :
“La Bourse m’a libérée, motivée, galvanisée. En recherche, on a
des périodes de doute, de stagnation. Recevoir une telle Bourse
est une énorme satisfaction car on obtient la reconnaissance
du monde extérieur. Alors on se dit “oui je suis peut-être faite
pour ça”. Ca m’a confortée, dans mon envie de partir à l’étranger.
À terme, de viser un poste de professeur des universités, pour être
aussi performante en recherche qu’en enseignement”, explique
Angélique, Boursière 2007
Elles en parlentRetour sur les expériences des Boursières L’Oréal France-Commission française pour l’Unesco-Académie des Sciences “Pour les Femmes et la Science” des éditions 2007, 2008 et 2009
“Ce qui me plaît beaucoup avec cette Bourse L’Oréal,
c’est de parler de ce que je fais à des gens extérieurs à mon domaine.
C’est réconfortant de voir que notre travail est aussi apprécié
en dehors du laboratoire”. Catia Teixeira, Boursière 2008
“L’obtention d’une telle bourse
me donne beaucoup de possibilités pour la poursuite
de mon rêve professionnel…”
Katharina Breme, Boursière 2007
31
DES BOURSIÈRES UNIES PAR…
La passion. Celle qui se manifeste dans la Science et la Recherche
mais également dans tous les autres domaines dans lesquels les
boursières s’impliquent, comme l’enseignement ou la vulgarisa-
tion. Ce même enthousiasme se retrouve chez les lauréates du
prix international “Pour les Femmes et la Science”, des exemples
pour nous. Cela montre bien que cette passion et cette implica-
tion sont importantes à tous les stades d’une carrière scientifi-
que, et elles permettent d’atteindre de très hauts niveaux tout en
s’épanouissant dans le travail.
UNE COMMUNAUTÉ DE BOURSIÈRES POUR PARTAGER…
Cette Bourse est une très belle reconnaissance d’un parcours
de qualité et l’aboutissement d’une thèse brillante. Le meilleur
conseil que je peux donner aux Boursières 2010 est de profiter
pleinement de cette situation privilegiée pour prendre du recul
et réfléchir à leur futur. La fin de thèse est un moment où les
jeunes femmes scientifiques doivent prendre des décisions très
importantes pour leur carrière à venir, et la Bourse L’Oréal France
Unesco offre la possibilité de faire face à ces choix plus calme-
ment (possibilité de se déplacer pour visiter des laboratoires,
de financer une formation si l’on souhaite se réorienter, mieux
faire connaître ses travaux ou effectuer un choix définitif).
Un deuxième conseil que je souhaite donner aux Boursières
est de garder, dans la carrière scientifique qui les attend,
la passion pour ce qu’elles font au quotidien, passion qui les
caractérise comme jeunes scientifiques et qui leur a permis
d’obtenir cette bourse. Une scientifique passionnée est une
scientifique de succès.
… ET FAIRE NAÎTRE DES VOCATIONS
J’espère que cette communauté de Boursières soit aussi vivante
que possible et qu’elle nous permette, d’une part, d’échanger nos
expériences et de nous forger un réseau et, d’autre part, de com-
muniquer aux générations plus jeunes notre enthousiasme pour
la science et – pourquoi pas – de stimuler de nouvelles vocations !
commente Michela, Boursière 2007
MICHELA ZUCCOLO, Membre du jury et boursière 2007
Coraline cherche à favoriser la conservation de l’information
et ce sur une très longue distance (jusqu’à 1 000 km en
terrestre et jusqu’à 6 000 km en transocéanique). Son rôle
étant de tester différentes configurations de lignes de
télécommunication à l’aide de nouvelles fibres optiques,
pour ensuite obtenir un prototype aux performances
jusque-là inégalées. Cette étude devrait permettre
d’atteindre une rapidité de communication qui dépasse
l’entendement : 2,5 millions d’appels téléphoniques ou
34 000 chaînes de télévision, le tout en simultané.
Depuis sa Bourse L’Oréal France : Coraline va dès le mois de novembre 2010, intégrer une équipe
américaine au sein de l’unité mixte internationale 2958 et
ce pour au moins un an, avec son mari et sa fille. Elle qui
souhaitait travailler très tôt a finalement choisi d’approfondir
sa recherche en physique : “des professeurs m’ont
encouragée à poursuivre mes études” explique-t-elle.
CORALINE FORTIER-BALME
En simulant divers scenarii climatiques, les scientifiques
donnent aux grands décideurs économiques ou politiques
des clés indispensables pour l’avenir de la planète. La
recherche de Nathaëlle a été fondamentale. Elle tendait
à construire une base de connaissance plus importante, à
modéliser et comprendre le cycle du carbone sur les deux
derniers millions d’années.
Depuis sa Bourse L’Oréal France :Nathaëlle finalise actuellement sa thèse, qu’elle
soutiendra au mois d’octobre 2010. Elle a également
participé durant cette année à de nombreux colloques
et congrès, notamment pour y présenter ses travaux.
NATHAËLLE BOUTTES
Il y a un an, Laure a modélisé des neurones
biologiques à l’aide de techniques mathématiques
d’optimisation. Une première application de ses
travaux a été la mise au point et le réglage de circuits
électroniques reproduisant l’activité neuronale qui
devraient constituer un outil pour la recherche en
neurophysiologie et en médecine. Maintenant ses
travaux rendus, ils pourraient fournir des avancées
dans l’étude des neurones et impacter les traitements
actuels de maladies neuro-dégénératives.
Depuis sa Bourse L’Oréal France :Laure enseigne les mathématiques et les probabilités
à l’IPB (Institut Polytechnique de Bordeaux) et achève
sa thèse en microélectronique au laboratoire IMS
(Intégration du Matériau au Système) de Bordeaux.
LAURE BUHRY
Certains nombres sont solutions d’équations polynomiales
à coefficients entiers, on les appelle les nombres
algébriques. Les nombres ne satisfaisant aucune équation
sont appelés les nombres transcendants. Bien que presque
tous les nombres soient transcendants, il reste difficile
de montrer qu’un nombre donné l’est. Les travaux de
Mathilde, récompensés par la Bourse L’Oréal France en
2009, visaient à trouver des critères pour montrer que
certains nombres sont transcendants.
Depuis sa Bourse L’Oréal France :De retour des Etats-Unis où elle a passé quatre mois
pour sa thèse, Mathilde est de retour en France,
dans l’équipe de géométrie algébrique de l’IRMAR,
sous la direction du professeur Antoine Chambert-Loir
à l’Université de Rennes où elle est également ATER
(Attachée Temporaire d’Enseignement et de Recherche).
MATHILDE HERBLOT
Aurélie a synthétisé de nouveaux matériaux pour la
réalisation d’une nouvelle génération de composants
électroniques plus performants. S’inscrivant dans
le développement d’une nouvelle électronique, ces
composants seront d’ici quelques années embarqués
sur tous nos appareils électroniques et possèderont des
fonctionnalités nouvelles, une plus grande capacité de
stockage et un traitement de l’information plus rapide.
Depuis sa Bourse L’Oréal France :Aurélie vient de rentrer du Japon où elle a achevé son
travail de thèse dans un laboratoire national de grande
notoriété dans le domaine de la nanoélectronique.
Elle compte y retourner d’ici peu pour réaliser un
postdoctorat afin d’approfondir ses recherches dans les
semi-conducteurs magnétiques.
AURÉLIE SPIESSER
BOURSIÈRES
2009
Pour sa thèse qui se termine bientôt, Anne-Ruxandra
cherche à découvrir les mécanismes qui font
naturellement apparaître de la nouveauté au cours de
l’évolution des espèces vivantes. Pour atteindre cet
objectif, elle a analysé différentes souches de levures
et comparé l’organisation des systèmes cellulaires des
animaux et des plantes.
Depuis sa Bourse L’Oréal France :Anne-Ruxandra poursuit ses recherches pour sa thèse
au Dana Farber Cancer Institute à Boston.
ANNE-RUXANDRA CARVUNIS
Bien que les effets des déplacements des dunes
se soient souvent manifestés par des problèmes
économiques, le mécanisme de déplacement des
dunes est encore mal compris. Une Bourse L’Oréal
France avait été donnée à Houda en 2009 pour sa
reproduction en laboratoire et à une échelle réduite du
phénomène d’avalanche qui se produit naturellement
sur la face pentue des dunes. Comprendre finement les
mécanismes de l’avalanche peut-être très utile afin de
proposer des solutions adéquates pour fixer les dunes.
Depuis sa bourse L’Oréal France :Houda a eu son diplôme de doctorat avec mention très
honorable. Elle est actuellement à la recherche à la fois
d’un emploi de chercheuse postdoctorale en France et
d’un poste d’enseignant chercheur en Mauritanie.
HOUDA MINT BARAH
Auriane a obtenu sa thèse de doctorat de l’Université
de Rouen cette année. L’objectif de ses travaux était
d’observer et de comprendre, à l’échelle atomique, les
effets de l’irradiation sur les matériaux constituant
les structures internes des réacteurs nucléaires.
Grâce aux résultats obtenus lors de sa thèse, Auriane
a contribué à la compréhension du vieillissement de
ces matériaux. Ces travaux ont également permis de
développer de nouveaux matériaux dont l’utilisation
pourrait permettre une baisse notable des coûts de
maintenance.
Depuis sa Bourse L’Oréal France :Auriane est actuellement en stage postdoctoral à
l’Université de Californie – Santa Barbara, dans le
département de Mechanical Engineering. Elle travaille
sur l’étude de matériaux prometteurs pour les futures
générations de réacteurs nucléaires.
AURIANNE ÉTIENNE
À l’heure actuelle, l’efficacité de la chimiothérapie
anticancéreuse est améliorée en administrant
aux patients plusieurs médicaments. En s’attachant
à attaquer les tumeurs de différentes manières,
mais avec une unique molécule, Alina a tenté l’année
dernière grâce à ses recherches de renforcer l’efficacité
de la thérapie tout en limitant au maximum les effets
secondaires et ainsi alléger les souffrances des patients.
Depuis sa Bourse L’Oréal France :Une fois son doctorat obtenu, Alina a créé et organisé
le 1er colloque franco-roumain de chimie médicinale en
Roumanie. Ce colloque se tiendra les 7 et 8 octobre 2010.
ALINA GHINET
Récompensés en 2009, les travaux d’Elena-Veronica
permettront de diminuer le rayonnement émis
par les réseaux sans f il, subi par l’homme,
en supprimant des stations relais sur les toits
par exemple ou en diminuant les puissances
d’émission par un facteur 10 et plus, grâce à une
meilleure gestion de l’énergie consommée par
l’infrastructure fixe des réseaux.
Depuis sa bourse L’Oréal France :Cette bourse a permis à Elena-Veronica, de collaborer
ces derniers mois avec des équipes de spécialistes en
France et à l’étranger sur des concepts de différents
domaines des Télécommunications : la Théorie des jeux
évolutionnaires (Biologie) à l’Université d’Avignon
et les Algorithmes d’apprentissage (Automatique)
à l’Université Nationale Capodistrienne d’Athènes.
ELENA-VERONICA BELMEGA
33
Le sujet de recherche que Julia a mené durant son
doctorat portait sur l’identification et la caractérisation
fonctionnelle d’un ARN non codant impliqué dans la
régulation transcriptionnelle du rétrotransposon Ty1.
Cette recherche fondamentale permet avant tout de mieux
comprendre les mécanismes qui régissent la vie cellulaire.
Depuis sa Bourse L’Oréal France :Julia a effectué un Master spécialisé en Management
de l’Innovation. Au cours de cette formation, Julia
a accompli une mission d’évaluation de potentiel
de brevets à la Direction des Sciences du Vivant
du CEA (Commissariat à l’Énergie Atomique). Julia
est actuellement stagiaire chez Cellectis où elle
évalue l’état de l’art, la faisabilité et le marché
potentiel de nouveaux projets thérapeutiques de la
société, prospecte les leaders d’opinion et initie des
collaborations avec des laboratoires académiques.
JULIA BERRETTA
L’objet d’étude d’Hannah était un champignon, le
“Candida albicans”. Très courant chez l’Homme, il est
généralement présent dans la flore intestinale et à
l’origine de nombreuses infections. Hannah a accompli
là un travail de recherche fondamentale. Mais ses
résultats pourraient à terme trouver des applications
thérapeutiques.
Depuis sa Bourse L’Oréal France :Hannah travaille aujourd’hui sur la communication
scientifique à la British Society for Immunology.
HANNAH HOPE
Catia a étudié l’entrée du virus du Sida, le VIH-1,
dans les cellules humaines. Elle cherchait à comprendre
quelles sont les interactions spécifiques entre certaines
zones de protéines virales et nos cellules, le tout
en vue de trouver une molécule capable d’inhiber le
mécanisme d’infection.
Depuis sa Bourse L’Oréal France :Suite à la soutenance de sa thèse, Catia poursuit ses
recherches sur le virus du Sida en postdoctorat au
Portugal.
CATIA TEIXEIRA
Aurélie a travaillé sur les protéines, molécules
constituantes du vivant. Étant donné le rôle clé
que jouent les protéines dans la vie des cellules, la
connaissance de leur forme s’avère capitale. Elle
cherchait à développer une méthode pour prédire la
forme que va prendre une protéine à partir de la seule
connaissance de l’enchaînement des acides aminés les
constituant.
Depuis sa Bourse L’Oréal France :Après avoir soutenu sa thèse en 2009, Aurélie est en
postdoctorat au Royaume-Uni chez AstraZeneca, une
société pharmaceutique.
AURÉLIE BORNOT
Pour sa thèse, Myriam a montré que la séparation
maternelle postnatale induisait un stress qui se
manifeste par une augmentation du rythme respiratoire
et un déficit de mémoire, alors que l’hypoxie
intermittente modérée (mimant les apnées légères
du prématuré) prévenait ce déficit, et augmentait
le densité neuronale et la production de facteurs
trophiques (BDNF et VEGF) au niveau de l’hippocampe
(région cérébrale impliquée dans la mémoire).
Ces résultats suggèrent que l’hypoxie modérée pourrait
être neuroprotectrice chez le nouveau-né.
Depuis sa Bourse L’Oréal France :Depuis février 2010, Myriam travaille à l’INRS
(Institut National de Recherche et de Sécurité) pour
la prévention des accidents du travail et des maladies
professionnelles. Elle est en charge des études
documentaires sur les risques biologiques.
MYRIAM BOUSLAMA
BOURSIÈRES
2008
Lætitia s’est intéressée aux constructions en terre crue.
Technique très répandue de construction, souvent oubliée
ou dénigrée dans nos régions occidentales, la terre crue
concerne en fait près de la moitié de l’humanité. Laetitia
travaillait sur la mise à jour des relations entre les ajouts
organiques et la partie minérale (principalement les
argiles) de la terre crue, afin d’envisager des solutions
innovantes pour les constructions d’aujourd’hui.
Depuis sa Bourse L’Oréal France :Laetitia a accouché en 2009 de son premier enfant,
a publié un bel ouvrage scientifique et est l’auteur
de deux expositions, dont l’une à la cité des sciences et de
l’industrie de Paris. Elle soutiendra sa thèse cette année.
LAETITIA FONTAINE
Pour se rendre d’un point A à un point B, nous faisons
appel à notre mémoire spatiale selon deux stratégies
de navigation : “de carte” ou “ route”. Kinga cherchait
à identifier quelles aires cérébrales sont impliquées
dans chaque stratégie et notamment mettre en
évidence le rôle de l’hippocampe pour participer
à l’élaboration de solutions médicales et de
thérapeutiques comportementales pour lutter contre
les défaillances cognitives.
Depuis sa Bourse L’Oréal France : Kinga a terminé son doctorat en 2009. Elle est
actuellement postdoctorante à l’Université de Genève.
KINGA IGLOI
La recherche a déjà mis en évidence le lien qui
existe entre l’exposition solaire, certains facteurs
pigmentaires tels que les grains de beauté et le
risque de mélanome cutané. Mais quid des facteurs
hormonaux et génétiques ? C’était le sujet d’étude de
Marina qui effectue sa recherche en épidémiologie.
Ses résultats devront permettre à terme de diffuser des
messages de prévention auprès du public dans le but
de faire reculer la maladie, et pourront contribuer au
développement de nouveaux traitements du mélanome.
Depuis sa Bourse L’Oréal France :En globe trotteuse scientifique, Marina partira en fin
d’année 2010 à Brisbane dans le cadre de son postdoctorat
puis continuera ses recherches à Harvard en 2011.
MARINA KVASKOFF
Pascaline a mis au point un protocole qui permet l’étude en
grand nombre de l’expression des cellules individuelles qui
servira à la lutte contre le cancer dans des microgouttes
réalisées en microfluidique. Ces gouttes générées à
haut débit et monodisperses mesurent une centaine de
microns ; chacune d’elle se comporte comme un réservoir
isolé où une réaction biologique peut avoir lieu. Ainsi,
des centaines de cellules individuelles potentiellement
différentes les unes des autres dans une tumeur, peuvent
être étudiées simultanément, permettant l’obtention de
statistiques de l’expression des gènes.
Depuis sa Bourse L’Oréal France :Pascaline est en postdoctorat à Harvard jusqu’en 2011.
Elle souhaite ensuite intégrer un service Recherche &
Développement dans le secteur public ou privé.
PASCALINE MARY
Un gène qui fonctionne mal peut entraîner un
cancer. Mais la séquence des gènes n’est pas la seule
responsable : l’organisation de l’ADN dans le noyau
des cellules, sa compaction, peut aussi être à l’origine
d’un développement cancéreux lorsqu’elle est mal
réalisée. L’étude de la façon dont l’ADN est compacté,
l’épigénétique, est donc essentielle pour combattre
les dysfonctionnements de nos cellules. La recherche
d’Armelle participe à cet effort de compréhension
et de maîtrise de la division cellulaire.
Depuis sa Bourse L’Oréal France :Après avoir donné naissance à deux enfants, Armelle
projette de soutenir sa thèse en septembre 2010 puis
partira à Zürich poursuivre ses recherches en postdoctorat.
En plus de la Bourse L’Oréal France, Armelle a reçu en 2010
le Trophée Femme Santé et Recherche à Lyon.
ARMELLE CORPET
35
Voir l’invisible, une chance fabuleuse que Gaëlle a saisie
tous les jours en étudiant les nanoparticules. Leurs
propriétés nous ouvrant de nombreuses perspectives,
notamment en chimie et en biologie.
Depuis sa Bourse L’Oréal France :Gaëlle travaille pour Oxford Nanopore Technologies,
une entreprise privée basée au Royaume-Uni, dont le
but est de développer des technologies de détection et
d’analyses de molécules uniques, utilisables notamment
pour le séquençage d’ADN ou l’analyse de protéines.
GAËLLE ANDREATTA
Bienfaitrice pour la nature et pour l’homme, Angélique
a étudié pendant sa thèse la menace que représente
le cadmium sur l’environnement afin de mieux lutter
contre les méfaits de cette pollution.
Depuis sa Bourse L’Oréal France : Angélique est actuellement en contrat postdoctoral
de recherche à l’Université de Fribourg, en Suisse.
Dès septembre 2010, elle intègrera un poste de maître
de conférences en biochimie et biologie moléculaire
à l’Université de Bourgogne. Angélique poursuit
également ses publications pour des supports de
recherche scientifique.
ANGÉLIQUE BESSON-BARD
Carole a étudié l’influence du contexte social (individus
en groupe ou seul) sur la transmission d’informations
chez une espèce de poisson, le bar européen. Elle
suivait leur comportement alimentaire ainsi que les
composants internes de l’organisme (hormones de
stress) impliqués dans les réponses au stress social
(surpopulation, dominance). Si les travaux de Carole
permettent de mieux appréhender les modalités
d’échange d’informations chez les poissons, ils visent
aussi à améliorer le bien-être de ceux-ci en élevage.
Depuis sa Bourse L’Oréal France :Carole est actuellement en seconde année de
postdoctorat à l’Université de Laval, au Québec
où elle travaille dans le domaine de la génomique
comportementale.
CAROLE DI POI
Poète dans l’âme, Katharina a étudié les senteurs,
les parfums et les odeurs pour chercher ce qui constitue
l’odeur au niveau moléculaire et aider à faire avancer,
entre autres, la recherche et le développement de
l’industrie agroalimentaire et du domaine des arômes et
parfums. Le défi que s’était lancé cette jeune femme est
né d’une passion qui remonte à l’enfance : la passion du
parfum, moteurs des souvenirs.
Depuis sa Bourse L’Oréal France :Depuis la soutenance de sa thèse en décembre 2008,
Katharina a effectué des recherches postdoctorales
en chimie des arômes et microbiologie/biotechnologie
à la station de recherche Agroscope ALP à Berne, en
Suisse. Depuis octobre 2010, elle y est responsable du
laboratoire de recherche “Arômes”.
KATHARINA BREME
Protéger les autres, voilà ce qui a poussé Cécile à analyser
et à interpréter l’influence des cycles de température
sur le phénomène de déformation des versants rocheux.
L’objectif principal de ses recherches était de prévenir
et de mieux protéger les populations des risques
d’éboulement et d’effondrement en montagne.
Depuis sa Bourse L’Oréal France :Aujourd’hui, Cécile travaille chez Antea, un bureau
d’études en tant que géologue/géotechnicien sur
des projets variés comme la réalisation d’une étude
géotechnique pour l’implantation de parcs éoliens,
la construction d’ouvrages linéaires (route/LGV), la
surveillance de glissement de terrain, la reconstruction
de barrages etc. Elle partage ainsi son temps entre son
bureau et le terrain.
CÉCILE CLEMENT
BOURSIÈRES
2007
Altruiste avant tout, Marie-Laure s’évertue à comprendre
pour aider. Comme un défi lancé à la schizophrénie, elle
s’est battue, au quotidien, pour déterminer les mécanismes
cognitifs et cérébraux des perturbations liées à cette
maladie et aider ainsi les personnes qui en souffrent.
Depuis sa Bourse L’Oréal France :Marie-Laure était en poste d’ATER (Attachée Temporaire
d’Enseignement et de Recherche) dans les universités
françaises pendant deux ans. Elle travaille actuellement
au Centre hospitalo-universitaire vaudois (CHUV)
à Lausanne en Suisse. Elle participe au développement
d’un programme de remédiation des troubles cognitifs
chez les patients présentant une schizophrénie ou un
trouble apparenté.
MARIE-LAURE GRILLON
Humaniste, Marjolaine a étudié la microbiologie pour
déchiffrer la façon dont se défend l’organisme. Elle
travaillait notamment sur l’interaction entre certaines
bactéries. Le moteur de Marjolaine ? Croire en l’avenir.
Depuis sa Bourse L’Oréal France :Marjolaine multiplie les expériences. Elle est d’une
part docteur en microbiologie-immunologie à l’École
doctorale des sciences de la vie et de la santé à Berne
en Suisse. Elle travaille également dans le service
de médecine pédiatrique dans le département des
maladies respiratoires au Children’s Hospital de
Berne. Marjolaine est aussi maître de conférence en
immunologie.
MARJOLAINE VAREILLE
Visionnaire c’est certain, Valentina l’est par l’essence
même de sa discipline : l’optique. Elle étudiait la
science de l’infiniment petit. Paradoxalement, son
terrain de jeu qui aurait pu être l’infiniment grand
entre le ciel et les étoiles, se concentre plutôt sur les
nuages… d’atomes froids !
Depuis sa Bourse L’Oréal France :Valentina est chercheuse en postdoctorat depuis
janvier 2010 à l’ESPCI (école supérieure de physique et
de chimie) ParisTech. Ses travaux portent sur l’étude
des propriétés de transport optique dans un ensemble
désordonné de nanoparticules, où la lumière peut être
localisée à l’échelle du milliardième de mètre.
VALENTINA KRACHMALNICOFF
Le besoin d’Estelle d’aller toujours plus haut l’a poussée
à mettre ses compétences au service de l’aviation.
Ses études sur les microrugosités des ailes d’avion
avaient pour vocation à développer des économies
d’énergie. Elle aime cette science qui lui permet de
partager avec les chercheurs du monde entier les
résultats de ses recherches.
Depuis sa Bourse L’Oréal France :Après avoir soutenu sa thèse en 2008, pour laquelle
elle a reçu le Prix de la meilleure thèse par la Fondation
EADS, Estelle est désormais ingénieur chercheur en
aéroacoustique pour l’ONERA, l’Office national d’études
et de recherches aérospatiales. 2010 sera aussi l’année
de la maternité pour Estelle.
ESTELLE PIOT
Observatrice née, Michela est fascinée par la
compréhension de l’existant. Investie dans la
recherche fondamentale, elle étudiait les cellules.
L’objectif de ses investigations était de comprendre
comment ces cellules dégénèrent et avoir ainsi de
nouvelles clés pour répondre aux nombreux maux du
corps humain.
Depuis sa Bourse L’Oréal France :Michela a pu se replonger dans l’ambiance des
Bourses L’Oréal France cette année en faisant partie
des membres du jury ! Depuis la soutenance de sa
thèse, Michela a été consultante en innovation. Elle
a récemment rejoint le Groupe L’Oréal, au sein de la
Direction des Sciences du Vivant.
MICHELA ZUCCOLO
37
Les Femmes et la Science : un enjeu pour demain
Le monde ne peut pas se permettre de
perdre la moitié de ses talents s’il veut
résoudre les nombreux problèmes qui
l’assaillent.
ROSALYN YALLOW, PRIX NOBEL DE PHYSIOLOGIE-MÉDECINE EN 1977
Alors que les jeunes filles sont quasiment autant que les
garçons en baccalauréat scientifique (46,4 %) et bien sou-
vent mieux notées, elles ne représentent que 36 % des diplô-
més d’un doctorat en sciences en 2007* et plus que 28 % des
chercheurs en France. De plus, les femmes expérimentées
ne sont pas toujours reconnues à leur juste valeur : minoritai-
res dans les postes à haute responsabilité, elles ne repré-
sentent que 22 % des directeurs de recherche et 16 % des
professeurs en sciences* *… Pourquoi ? On peut citer pour
raisons le manque de confiance des jeunes filles en leurs capacités,
une image peu valorisante de la chercheuse et les a priori auxquels
elles doivent encore faire face.
Cela ne doit cependant pas occulter des signes encourageants
pour l’avenir des femmes scientifiques : aujourd’hui la révolu-
tion silencieuse qui a vu les femmes du monde entier rattraper
les hommes sur les terrains de l’éducation et du travail a aussi
touché la science. L’année dernière, et c’est un record, elles ont
ainsi été trois à recevoir le prix Nobel dans ce domaine (dont
2 ayant reçu les Prix internationaux L’Oréal-UNESCO* * *).
En 2008 en France, elles décrochaient 52,8 %**** des diplômes
en Sciences de la Nature et de la Vie. En Europe enfin, le nombre
de chercheuses augmente presque deux fois plus vite que celui
de leurs homologues masculins.
Mais pour continuer à lever les obstacles, il faudra poursuivre
les actions afin de mieux faire connaître les métiers scientifi-
ques aux femmes, leur donner la possibilité de mener de front
leur vie professionnelle et personnelle, travailler à une meilleure
reconnaissance de leurs expertises et leur permettre d’appartenir
davantage à des instances de décision. Force est de constater
que les équipes mixtes favorisent et enrichissent la prise de
décision et la performance grâce à la pluralité des analyses
effectuées.
Des changements climatiques, aux maladies complexes,
aux problèmes de pollution, ou aux retombées de la révolution
numérique, les questions scientifiques sont plus que jamais
au cœur des enjeux de nos sociétés. C’est pourquoi, dans les
années à venir, celles qui maîtriseront les sciences pourront
contribuer à apporter des solutions concrètes aux vrais enjeux
du monde de demain. Or aujourd’hui, il n’y a absolument aucune
raison pour que les femmes ne réussissent pas dans les sciences.
C’est tout le sens de l’existence des Bourses L’Oréal France
-Commission française pour l’Unesco-Académie des Sciences
“Pour les Femmes et la Science” qui récompensent et soutiennent
les jeunes chercheuses les plus méritantes.
* Source : “Filles et garçons sur le chemin de l’égalité, de l’école à l’enseignement supérieur”,
Rapport du MESR, Mars 2010
** Source : “Femmes dans les organismes de recherche”, Rapport de la Mission pour la parité dans
la recherche et l’enseignement supérieur, MESR, septembre 2007
*** Elizabeth Blackburn, prix Nobel de Médecine en 2009 et lauréate du prix L’Oréal-UNESCO For Women in Science pour l’Amérique du Nord en 2008 et Ada Yonath le prix Nobel de Chimie en 2009. En 2008, le
Professeur Ada Yonath avait reçu le Prix L’Oréal-UNESCO For Women in Science pour l’Europe.
**** Source : “Filles et garçons sur le chemin de l’égalité, de l’école à l’enseignement supérieur”,
Rapport du MESR, Mars 2010
CONCLUSION