docteur, j’ai 50ans, vais-je bientôt avoir mal partout ?
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Douleurs Évaluation - Diagnostic - Traitement (2014) 15, 203—205
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ScienceDirectwww.sciencedirect.com
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Docteur, j’ai 50 ans, vais-jebientôt avoir mal partout ?
Doctor, I am 50 years old, will I soon developwidespread pain?
« Une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable »,c’est en ces termes que débute la définition de la douleurpar l’IASP. La douleur apparaît donc comme une expérienceunique, propre à chaque individu et issue de son vécu.Pourtant, nombreux sont les patients qui présentent unmême tableau de douleurs diffuses, en particulier après50 ans. De ce fait, est-il possible d’en identifier les facteursd’apparition ? C’est sur ce paradigme que cet article estfondé [1]. L’originalité de ce travail, et probablement cequi en fait sa force, est liée à l’absence de deux écueils :séparer le corps de l’esprit et dissocier le patient de sonmilieu, de son histoire. Il s’est appuyé sur une cohorte depatients du nord-ouest de l’Angleterre en suivi prospectifde pathologies arthrosiques (hanche, genou, main et pied)par leurs généralistes. Initialement, 13 986 patients étaientéligibles. Au final, les données de 4326 participants (parmieux, 1562 n’avaient aucune douleur et 2764 rapportaient« quelques douleurs ») ont été analysées. Le suivi a été de3 ans. Ont été explorés par un questionnaire remis en débutet en fin de suivi : l’âge, le sexe, l’existence de douleursmusculo-squelettiques, les facteurs socioéconomiques, lecomportement social, l’anxiété, la dépression, le style devie, l’état de santé, la qualité de vie, l’indice de masse cor-porelle (IMC) et enfin les comorbidités. L’item « douleur »était représenté par la question « durant le dernier mois,avez-vous eu des douleurs qui ont duré une journée ou plus ?Si oui, pouvez-vous dessiner la/les zone(s) douloureuse(s)sur le dessin du corps humain ? ». Les douleurs diffusesétaient définies selon les critères « ACR 1990 » de la fibro-myalgie. Au total, 800 patients ont présenté un tableau dedouleurs diffuses au cours du suivi ; dont 679 patients dugroupe « quelques douleurs » (soit 24,6 % des patients de cegroupe) et 121 patients qui n’avaient aucune douleur (soit7,7 %) en début d’étude. Plusieurs faits sont intéressants.Tout d’abord, sur les 13 986 patients initialement éligibles
et ayant retourné le questionnaire, 22 % (3119 patients) rap-portaient des douleurs diffuses comme définies ci-dessus.En analyse multivariée, le sexe féminin n’était pas unfacteur prédictif. Tout aussi intéressant sont les analysesVd
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toujours multivariées) de l’âge et de l’impact d’une patho-ogie arthrosique. Ainsi, plus on avance en âge et plus larobabilité de développer des douleurs diffuses diminue.’arthrose semble quant à elle n’avoir qu’un faible impactur la survenue de douleurs diffuses. Parmi les facteurs pré-ictifs (c’est-à-dire ceux dont l’odds ratio est supérieur
1 avec un intervalle de confiance ne comprenant pas laaleur 1), on relève l’anxiété, l’appréciation par le patient’une mauvaise qualité de vie. Enfin, la palme d’or revientu sommeil non réparateur lorsqu’il concerne la plupartes nuits (OR = 1,9). Autant de cibles thérapeutiques, doncutant de possibilité de combinaisons de traitements. Mais,ien qu’apparaissant comme un tableau commun, chaque
douleur diffuse » semble propre à chaque patient. Ainsi,appelons-nous que seul le malade possède la vérité sur saouleur tandis que le médecin possède (parfois) les possibi-ités de soins.
éclaration d’intérêts
’auteur déclare ne pas avoir de conflits d’intérêts en rela-ion avec cet article.
éférence
1] McBeth J, Lacey RJ, Wilkie R. Predictors of new-onset wides-pread pain in older adults. Arthritis Rheum 2014;66:757—67.
Étienne DahanCentre hospitalier, 23, avenue Louis-Pasteur,
67600 Sélestat, France
Adresse e-mail : [email protected]
Recu le 4 juin 2014 ; accepté le 6 juin 2014
Disponible sur Internet le 11 aout 2014
ttp://dx.doi.org/10.1016/j.douler.2014.06.002
CC : une psychothérapieientôt « Has Been » pour laouleur chronique ?
BT: A psychotherapy soon ‘‘Has Been’’ for chronicain?
oilà une publication [1] qui devrait faire parler d’elleans les laboratoires universitaires de psychologie.