doc 1. ecoute ou lis le récit. le rÉcit augustine, picarde

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Pourquoi la 1ère guerre mondiale est différente des autres guerres ? DOC 1. Ecoute ou lis le récit. LE RÉCIT Augustine, picarde perdue dans les ruines de son village, mars 1917 https://www.acces-editions-numeriques.com/ressources_hrv3/sonores/ Les Allemands m’avaient permis de rester au village parce que j’étais mère de quatre enfants et que j’allaitais encore mon petit dernier. Je me suis retrouvée dans des rues vides, croisant de temps à autre les vieux : le père Maupas qui n’arrête pas de chercher son chien tué par les soldats ou la mère Benoist qui, malgré ses 83 ans, serait prête à donner des coups de balai aux boches. Mes voisins, mes amis, ma famille ont été rassemblés un matin, une seule valise à la main, et embarqués dans des wagons pour aller travailler dans des usines allemandes ou pour creuser des tranchées. J’ai bien du mal à nourrir ma famille. Je n’ai plus grand-chose. J’ai quand même réussi à cacher trois poules qui me donnent des oeufs. On se contente de peu : quelques pommes de terre, du pain, parfois du lait. Les Allemands ont tout pris, nos provisions et jusqu’à nos casseroles. Depuis l’évacuation des habitants le 18 mars, je me demande ce qu’ils préparent. Voilà un groupe de soldats. Pourvu qu’ils ne me demandent pas un autre matelas pour coucher à la maison. Non, ils portent des scies. Ils poussent la barrière, passent au jardin. Ils sont fous : ils s’attaquent aux arbres fruitiers. Oh, non ! Mes cerisiers en fleurs annonçaient déjà le printemps ! Mon père les avait plantés lorsque j’avais huit ans ! Les explosions viennent de l’église. Ah, les barbares ! Ils l’avaient minée avec des explosifs. Sous la charpente enchevêtrée, l’autel de pierre où Monsieur le curé avait baptisé tous mes nouveau-nés n’est plus qu’un squelette informe. Madame Benoist, rentrez ! Ne restez pas plantée dans la rue à remuer votre canne vers le ciel : nous ne pouvons rien faire ! D’autres soldats transportent des caisses vers la place. Ma parole, c’est de la dynamite ! Ils placent les bâtons sous Les murs, maison après maison. Tout va sauter. Vite ! Il faut s’abriter sous le pont ! Quel fracas infernal ! Les maisons s’écroulent les unes après les autres. Un nuage de poussière enveloppe le ciel. Mais qu’est devenu notre beau village ? Où sont le petit portail de fer des Darvel, la jolie façade des Réaux avec sa glycine trentenaire ? Et les meubles en noyer que mon amie Denise avait hérités de son grand-père ? Devant mes yeux s’étend un désert étrange de briques et de poutres fumantes. Deux façades miraculeusement debout semblent se regarder désespérément. Un lapin, sorti de je ne sais où, franchit d’un bond apeuré un bloc de mur affaissé. Le père Maupas ne cherchera plus son chien dans ces ruines en cendres et ce tourbillon de fumées noires. Plus rien. Il n’y a plus rien. En quoi cette guerre est-elle nouvelle ? Les civils (la population) sont visés délibérément. Ils sont faits prisonniers, déportés. Les soldats allemands détruisent les villages. Ils n'hésitent pas à détruire l'édifice sacré qu'est l'église. Les populations civiles se retrouvent ainsi en première ligne. Des atrocités sont commises par les troupes ennemies lors des offensives. C'est la guerre totale. Les violences subies sont énormes. DOC 2. Que vois-tu ? Un canon qui tire de gros obus : c'est un obusier. Ses roues sont équipées de chenilles. Pourquoi ce type d'artillerie est-il extrêmement destructeur ? C'est de l'artillerie lourde qui tire de plus en plus loin des obus de plus en plus meurtriers à des cadences très rapides.

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Page 1: DOC 1. Ecoute ou lis le récit. LE RÉCIT Augustine, picarde

Pourquoi la 1ère guerre mondiale est différente des autres guerres ?

DOC 1. Ecoute ou lis le récit. LE RÉCIT Augustine, picarde perdue dans les ruines de son village, mars 1917 https://www.acces-editions-numeriques.com/ressources_hrv3/sonores/ Les Allemands m’avaient permis de rester au village parce que j’étais mère de quatre enfants et que j’allaitais encore mon petit dernier. Je me suis retrouvée dans des rues vides, croisant de temps à autre les vieux : le père Maupas qui n’arrête pas de chercher son chien tué par les soldats ou la mère Benoist qui, malgré ses 83 ans, serait prête à donner des coups de balai aux boches. Mes voisins, mes amis, ma famille ont été rassemblés un matin, une seule valise à la main, et embarqués dans des wagons pour aller travailler dans des usines allemandes ou pour creuser des tranchées. J’ai bien du mal à nourrir ma famille. Je n’ai plus grand-chose. J’ai quand même réussi à cacher trois poules qui me donnent des oeufs. On se contente de peu : quelques pommes de terre, du pain, parfois du lait. Les Allemands ont tout pris, nos provisions et jusqu’à nos casseroles. Depuis l’évacuation des habitants le 18 mars, je me demande ce qu’ils préparent. Voilà un groupe de soldats. Pourvu qu’ils ne me demandent pas un autre matelas pour coucher à la maison. Non, ils portent des scies. Ils poussent la barrière, passent au jardin. Ils sont fous : ils s’attaquent aux arbres fruitiers. Oh, non ! Mes cerisiers en fleurs annonçaient déjà le printemps ! Mon père les avait plantés lorsque j’avais huit ans ! Les explosions viennent de l’église. Ah, les barbares ! Ils l’avaient minée avec des explosifs. Sous la charpente enchevêtrée, l’autel de pierre où Monsieur le curé avait baptisé tous mes nouveau-nés n’est plus qu’un squelette informe. Madame Benoist, rentrez ! Ne restez pas plantée dans la rue à remuer votre canne vers le ciel : nous ne pouvons rien faire ! D’autres soldats transportent des caisses vers la place. Ma parole, c’est de la dynamite ! Ils placent les bâtons sous Les murs, maison après maison. Tout va sauter. Vite ! Il faut s’abriter sous le pont ! Quel fracas infernal ! Les maisons s’écroulent les unes après les autres. Un nuage de poussière enveloppe le ciel. Mais qu’est devenu notre beau village ? Où sont le petit portail de fer des Darvel, la jolie façade des Réaux avec sa glycine trentenaire ? Et les meubles en noyer que mon amie Denise avait hérités de son grand-père ? Devant mes yeux s’étend un désert étrange de briques et de poutres fumantes. Deux façades miraculeusement debout semblent se regarder désespérément. Un lapin, sorti de je ne sais où, franchit d’un bond apeuré un bloc de mur affaissé. Le père Maupas ne cherchera plus son chien dans ces ruines en cendres et ce tourbillon de fumées noires. Plus rien. Il n’y a plus rien.

En quoi cette guerre est-elle nouvelle ? Les civils (la population) sont visés délibérément. Ils sont faits prisonniers, déportés. Les soldats allemands détruisent les villages. Ils n'hésitent pas à détruire l'édifice sacré qu'est l'église. Les populations civiles se retrouvent ainsi en première ligne. Des atrocités sont commises par les troupes ennemies lors des offensives. C'est la guerre totale. Les violences subies sont énormes.

DOC 2.

Que vois-tu ?

Un canon qui tire de gros obus : c'est un obusier. Ses roues sont équipées de chenilles.

Pourquoi ce type d'artillerie est-il extrêmement destructeur ? C'est de l'artillerie lourde qui tire de plus en plus loin des obus de plus en plus meurtriers à des cadences très rapides.

Page 2: DOC 1. Ecoute ou lis le récit. LE RÉCIT Augustine, picarde

DOC 3.

Que vois-tu ?

Un char d'assaut, un tank.

Qu'apporte le char ? Chenillé, le char permet d'enfoncer les lignes ennemies en tirant à 360°, de franchir les tranchées, de passer les barbelés et d'ouvrir une brèche aux soldats qui sont derrière lui à l'abri des tirs. Blindé, il protège ses occupants mais la fumée, la chaleur, le bruit et les vibrations rendent l’habitacle étouffant. DOC 4.

Contre quelle nouvelle arme ces masques protègent-ils ?

Il protègent contre les gaz de combat qui affectent les voies respiratoires et brûlent les yeux et la peau.

Pourquoi utiliser cette arme chimique ? Les gaz permettent de déloger l'ennemi des tranchées et de gagner du terrain dans cette guerre de position.

Page 3: DOC 1. Ecoute ou lis le récit. LE RÉCIT Augustine, picarde

DOC 5.

Qu'apporte l'avion ?

L'avion permet la reconnaissance des emplacements ennemis, de faire des bombardements précis, de larguer des bombes et des grenades sur les soldats.

DOC 6.

Qu'apporte le sous-marin ?

Le sous-marin permet la destruction de navires marchands et donc l'arrêt de l'approvisionnement de l'ennemi. La maîtrise de la mer est vitale lors d'un conflit long. Aucun état n'a anticipé les nouvelles blessures dues à l'artillerie lourde. 60% des blessés ont reçu des éclats d'obus, 34% des balles. DOC 7.

Que vois-tu sur cette photo ?

On voit une église transformée en hôpital militaire.

Penses-tu que les soins soient suffisants et adaptés ? Les quelques médecins sont débordés par le nombre considérable de blessés alignés les uns à côté des autres.

Page 4: DOC 1. Ecoute ou lis le récit. LE RÉCIT Augustine, picarde

DOC 8.

Observe la carte. Pourquoi est-ce une guerre mondiale ?

La guerre ne se déroule plus seulement en Europe. Trois grandes parties du monde sont des zones de combats : l'Europe, l'Afrique et le Moyen Orient.

Le rapport de force est-il en faveur des alliés ou de l'Allemagne ? Les empires coloniaux français et anglais ont plus de soldats ce qui avantage la Triple Entente. L'Italie, membre de la Triple Alliance (Allemagne), après avoir décidé de rester neutre en 1914, rejoint la Triple Entente (France) et déclare la guerre à l'Autriche Hongrie en mai 1915.

Comment se fait-il que la guerre se déplace en dehors de l'Europe ? Les alliés attaquent les colonies allemandes d'Afrique ainsi que les pays du Moyen Orient alliés à l'Allemagne.

DOC 9.

Où se passe la scène ?

A la campagne.

Que font ces femmes ? Elles conduisent l'attelage de bœufs et manient la charrue. Les chevaux ont été réquisitionnés. Dès août 1914, les femmes remplacent les hommes partis au front pour les moissons, les travaux agricoles et la gestion des fermes.

Page 5: DOC 1. Ecoute ou lis le récit. LE RÉCIT Augustine, picarde

DOC 10.

Où se passe la scène ?

A Paris.

Que font ces femmes ? Elles assurent le transport en tramway des Parisiens : la conductrice dirige la rame et la receveuse contrôle les billets.

DOC 11.

Où se passe la scène ?

La photo est prise dans une usine d'armement.

Que font ces femmes ? Elles travaillent à la chaîne à la fabrication d'obus pour les armées. En 4 ans, les usines fabriquent 331 millions d'obus et plus de 6 milliards de cartouches. Les conditions de travail sont éprouvantes. Les salaires sont bas.

Page 6: DOC 1. Ecoute ou lis le récit. LE RÉCIT Augustine, picarde

DOC 12.

Où se passe la scène ? On est sur le front.

Que font ces femmes ? Ces infirmières s'occupent des blessés. Durant la guerre, des femmes intègrent les services de santé des armées. Des Américaines, des Canadiennes et des Anglaises renforcent les effectifs sur le front mais aussi à l'arrière dans les hôpitaux et les centres de convalescence surchargés. A la fin de la guerre, le rôle des femmes a beaucoup évolué. Beaucoup ont exercé des professions jusque là réservées aux hommes : conductrices de tramway, guichetière des postes, professeurs dans les lycées de garçons... Les hommes retenus du front freinent cette tendance et aspirent à un retour à la société d'avant. L'Allemagne et les Etats Unis accordent le droite de vote aux femmes en 1919. Les Françaises attendront 1944.