diversité d'un peuplement acridiens du nord du maroc

8/7/2019 Diversit d'un peuplement acridiens du Nord du Maroc

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ALPHA ET BETA DIVERSITES DUN PEUPLEMENT ACRIDIENS(ORTHOPTERA : CAELIFERA) DU NORD DU MAROC

Abdelmounim BADIH(1) et Felipe PASCUAL(2)

Dpartement de Biologie Animal et Ecologie, Facult des Sciences, Univ. De Grenada.Fuentenueva, 18071 Grenada. (1) [email protected], (2) [email protected]

Mots cls:Orthoptea Caelifera, Nord du Maroc, Diversit.Mots cls:Orthoptea Caelifera, northern Moroccoo, Diversity.RsumOn prsente les rsultats dune tude densemble sur les Orthoptres coelifres dans le Norddu Maroc. Aux donnes issues des stations dchantillonnages (197 stations lors despriodes estivales de 1989 93), on a appliqus les indices de diversit alpha et bta, pourmesurer la biodiversit de ces peuplements et sa fluctuations dans le nord du Maroc. Il enrsulte que la faune coelifres compos de 70 espces, montre une trs haute diversit.Parmi les biotopes les plus reprsentatifs, les steppes du Rif oriental et le matorral

thermomditerranen des sries calcicoles, se sont avrs les plus divers et les plus riche enespces ; en opposition au matorral meso-mditerranen calcicole et des prairies oro-mditerranenes. Lanalyse de la diversit bta, montre que les diffrents biotopes dunmme tage de vgtation prsentent une affinit trs significative. On observe aussi unecorrlation ngative entre diversit et altitude. On confirme lhypothse de lhtrognitspatiale et on discute par extrapolation limportance de cette hypothse dans la gestion desespaces protgs et la prservation de la biodiversit.ABSTRACTGrasshoppers assemblages, apart from their economic impact (agricultural loss, primarily),are deemed to be valuable biogeographic elements, reliable bioindicators of ecotoxicity and

important constituents of trophic web : That this, as prey, grasshoppers constitute a majorpercentage of the diet of various predators (vertebrate and invertebrate) and, as primaryconsumers, are envisaged as biological controllers of weeds. These reasons, together withthe lack of knowledge about this fauna in Morocco, have led us to study this group in theRif Mountains and the low Moulouya basin. The data from the seasonal samplings (197sampling sites, during the dry season from 1989 to 1993) were submitted to statisticalindices from information theory (Alpha diversity) to measure the biodiversity and itsfluctuation in these assemblages. The fauna comprised of 70 species, proved to have highdiversity (H= 3.7 bits). Among the representative biotopes, the eastern Rif steppes and thethermo-mediterranean scrublands were the richest and most diverse in species, as opposedto the meso-mediterrenean thickets and oro-mediterranean meadows. The analysis of Betadiversity showed a highly significant relationship between the different biotopes of the samebioclimatic range. Also, altitude correlated negatively with biodiversity. This study supportsthe spatial heterogeneity hypothesis, and, by extrapolation, implies the importance of thishypothesis in management of protected areas and the preservation of biodiversity.INTRODUCTION

Les peuplements acridiens outre son importance conomiques (dgts agronomiquesprincipalement), son considrs comme de bons lments biogographiques (PRESA et al.,1996), bioindicateurs decotoxicit (SCHMIDT, 1986 ; SCHMIDT et al., 1992) et duneimportance non ngligeable dans la chane trophique: comme proies, ils constituent unpourcentage important dans la dite de plusieurs prdateurs (voir par exemple

PLEGUEZUELOS et al., 1999, FRANCO & ANDRADA, 1977); et comme consommateursprimaires sont envisags dans le contrle biologique des mauvaise herbes (KEVAN, 1992).

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La faune coelifre du Nord du Maroc peut tre considre aujourdhui la mieuxconnue, grce une tude densemble que nous venons dy raliser, et qui a abouti en unmmoire de thse (BADIH, 1997), et quelques contributions scientifiques (BADIH andPASCUAL, 1994 et 1998 a et b). Ainsi ces rsultats nous permettent de mesurer labiodiversit de ces insectes dans les diffrentes formation vegtales, afin dapporter desrsultats qui peuvent tre dintrt dans la gestion des espaces et ressources naturelles. En

fate selon plusieurs auteurs (voir MARTIN PIERA, 1997) toute action damnagement desespaces naturels, prcise les mesures de diversit spatiale (diversits alpha, bta et gamma).On parle aussi de la Hirarchie Spatiale de Diversit (voir McNAUGHTEN, 1995).

Dans le prsent travail on applique ces mesures nos donnes, afin dtablir unebase cognitive utile pour les futures actions de cration, amnagement ou protection desespaces naturels.Zone tudie : Localisation

La zone d'tude qui stend approximativement sur 30000 km2, se situe dans le norddu Maroc ayant pour limites ouest, nord et est, lOcan Atlantique, Mer Mditerrane etOued Moulouya respectivement. La limite sud suit le trac gologique qui va depuis Asilahdans la cte atlantique, en direction sud-est, passant par Oued Ourgha et M'soun pour finir

l'est dans l'Oued Moulouya. La zone considre comprend deux rgions qui prsentent descaractristiques gologiques, topographique et bioclimatiques bien distinctes: La premirecorrespond la chane rifaine caractrise par une orographie trs accidente appartenant lorogense alpine, o culmine la cime la plus leve de la rgion (Jebel Tidghine 2448 m).Les tages bioclimatiques qui y apparaissent vont depuis le semi-aride de la ctemditerranenne jusqu'au perhumide de la haute montagne du Rif central et quelques pointsmoins levs du Rif occidental, passant par tous les tages intermdiaires. La secondergion nomme la basse valle du Oued Moulouya, correspond une plaine avec desmatriaux du pliocne et du quaternaire. Cette rgion est la plus aride de tout le nord duMaroc avec un rgime de prcipitation instable infrieur 400 mm de moyenne annuelle;selon DEFAUT (1990) elle appartient l'tage mditerranen aride; LEHOUEROU (1989)quand lui, la situe dans l'tage mditerranen aride suprieur.MATERIEL ET METHODEEchantillonnage

L'tude a t ralise depuis 1989 jusqu' 1993, en une priode comprise entre avrilet octobre de chaque anne. Les stations dchantillonnage (Fig. 2) ont t choisiesconformment aux itinraires de chaque campagne dchantillonnage (7 15 jours, durantlesquels on a parcourut toute la rgion), tant chacune complmentaire lantrieur, de telmanire que la majeure superficie, tout le rang altitudinal ainsi que les formations vgtales,les plus reprsentatives, ont t couvertes. Un total de 197 stations a t prospect (pour plusde details voir BADIH & PASCUAL, 1998 a, b). Dans chaque station on a choisie la

formation vgtale la plus reprsentative, o on a dlimit une parcelle de 100 m2. Cettedernire a t prospecte durant une heure l'aide d'un filet entomologique suivant lamthodologie dcrite par PASCUAL (1978).Calcule statistiques :

Pour tudier la diversit du peuplement acridiens on a calcul lindice de Schannon(H) comme mesure de la diversit alpha :

H piLogpii

j

' =

O pi reprsente la proportion de lespce i dans le relev j.

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La comparaison des moyennes de la diversit a t ralise par lintermdiaire dutest de lAnalyse de la Variance (ANOVA).

Pour mesurer la diversit bta on a calcul dune part les coefficients de similaritde Jacquard (CJ, qualitatif) et de Sorensens (CS, quantitatif), et dautre part lindice deCody, qui permet dvaluer le remplacement des espces au long dun gradient dtermin :O g(H) et l(H) reprsentent le nombre despces gagnes et perdues au long du gradient,

respectivement.

cg H l H

=+( ) ( )

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Lensemble de ces formules se trouvent bien dtailler dans louvrage de

MAGURRAN (1988). Pour calculer lanalyse de la variance et la corrlation on utilis leSTATSOFT (1997). Les dendrogrammes des figures 2 et 3, issus du calcule du coefficientde Sorensens, ont t obtenus en utilisant le programme CLUSTER 3.10 du Dr. Walker, Kde lUniversit dAdelaida (Australie). Pour comprendre les abreviations des figures 1 et 2,

se rapporter BADIH and PASCUAL (1998 b).RESULTATS

On a captur un total de 70 espces (la liste despces est donne dans BADIH &PASCUAL, 1998 a et b) comprise dans 37 genres, 12 sous-familles et 6 familles. Parmicelles-ci la famille des Acrididae reprsente le 60% de la richesse spcifique soit 42 espces,dont 30 appartiennent la sous-famille des Oedipodinae (soit le 71,4 % des Acrididae et le42,8 % de la l'ensemble des espces de la faune considre).

La diversit alpha mesure dans chaque station suit une ditribution normale(W=0,959, p


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Lanalyse de la diversit bta montre quil existe une relation plus ou moins accusentre les diffrents biotopes (Fig. 2), sauf dans le cas des prairies oro mditerranennes(OPX), qui avec sa faune montagnarde sindividualise clairement des autres biotopes. Dansle reste, le dendrograme produit la sgrgation de deux groupes bien diffrencis, dune part

les formations thermo mditerranennes (II) et dautre part les formations meso, supra etmontagnard mditerranennes (I). La figure 3, confirme cette tendance.

Lapplication de lindice de Cody nous rvle lexistence dun remplacement desespces au long du gradient des tages de vgtation. La perte des espces est importanteentre le thermo et le supra (c ngative, entre 15 et 7) et devient positive au montagnardmditerranens (c = 9) grce lincorporation des espces typiquement daltitude. Cesdernires se maintiennent jusqu loromditerranen, entre temps la perte dautres espcescontinue entre les deux derniers tages phytoclimatiques (c = -10,5)

DISCUSSIONS

La haute diversit du peuplement acridiens enregistres dans le nord du Maroc nepeut tre explique que par la grande htrognit floristique existante dans la zone tudie(voir BENABID, 1984), grce des ces conditions climatiques, daphiques ettopographiques particulires. En effet plusieurs auteurs considrent lhtrognit spatialeest lune des plus solide hypothse qui puissent expliquer la haute diversit dun sitedtermin soit macro ou micro- chelle (voir Pinka 1966 ; Davidovitz and Rosenzweig,1998).

Concernant les rsultats obtenus dans les diffrents biotopes, la haute diversit des

steppes du Rif oriental, confirme la grande importance des acridiens dans les cosystmesdsertiques (Joern, 1979). En effet la majorit des espces qui habitent dans les steppes duRif oriental sont par excellence eremiques et gophiles. Le matorral calcicole

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thermomditerrnen et prairie ripicoles, offrent des microhabitats varis, qui permettentltablissement dune faune acridienne dont les murs sont bien diversifis : des espcesthrmophiles et gophiles, peuplant les espaces claires, dautres strictement phytophilesintimement lies bien la structures physionomiques de la formation vgtales ou uneplante dtermine, et finalement des espces praticoles et/ou hygrophiles. La basse diversitenregistre dans le matorral calcicole mesomditerranen sexplique par sa trs dense

vgtation que seule quelques espces bien sont banales ou envahissante y pntrent. Tandisque dans les prairies oromditrranennes hbergent seulement des espces hautementadaptes : il sagit dun nombre despces trs rduit mais dune grande importancecologique et biogographique (endmiques trs localises issues de souches angariennes)

Il est donc vident que chaque biotope renferme un peuplement acridien dontchaque espce y trouve les conditions cologiques qui lui sont favorables (Barranco &Pascual, 1993). Ainsi des espces eury ou stenotopes peuvent tre la cl pour expliquer lasimilitude ou dissimilitude (diversit bta) entre au moins deux diffrents biotopes voisinsou loigns (Fig. 2 et 3). La diversit bta peut donc tre de grande utilit lorsquon veuttablir un rseau despaces naturels avec une composition aussi bien faunistique quefloristique ayant des caractristiques similaires ou complmentaires.

Finalement on peut dire que quoique se soit un groupe zoologique ou botanique sa

conservation dpend ncessairement de la prservation de son habitat naturel. Ainsi unebonne gestion des ressources naturelles doit ncessairement de la prservation dunehtrognit spatiale et pourtant de la biodiversit.REFERENCES

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