diversions alsace septembre 2015

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www.diversions-magazine.com Culture et tourisme septembre-octobre 2015 #72 Création vidéo témoignages - collectivités culture - films d’entreprise associations - événementiel mariages... www.25imagesseconde.fr Alsace mensuel gratuit

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Page 1: Diversions alsace septembre 2015

www.diversions-magazine.comCulture et tourisme

septembre-octobre 2015

#72

Création vidéo

témoignages - collectivitésculture - films d’entrepriseassociations - événementielmariages...

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Aire Urbaine

Alsace

mensuel gratuit

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42ème Foire du Livre de Belfort

Le jeudi 8 octobre 2015 est un jour attendu par tous les amateurs de livres de l’Aire urbaine et même d’au-delà. C’est en effet ce jour-là que sera inaugurée la nouvelle édition de la Foire du Livre qui durera jusqu’au 1er novembre inclus. Un événement organisé par l’association Livres 90.

10 et 11 octobre : foire jumelée avec le salon Talents d’artisans

Du 12 au 18 octobre : des auteurs jeunesse se rendront auprès des élèves du département du Territoire de Belfort, avant de dédicacer leurs ouvrages sur la foire le vendredi ainsi que le week-end.

Du 12 au 16 octobre : présence de l’éditeur Le Jardin des Mots

Du 14 au 18 octobre : présence de la plieuse Déco-Délire

D’autres démonstrations, animations, rencontres avec des auteurs locaux, concours d’orthographe... sont également prévus.

La Foire du Livre - Centre de congrès Atria, Belfort, du 8 octobre au 1er novembre - Horaires semaine : 14h à 19h. Week-ends et jours fériés : 10h à 19h non stopau 1er novembre - www.livres-90.fr

© Livres 90

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Aire Urbaine

Alsace

Diversions - Édition AlsaceJournal d’information gratuit 1, rue de Vittel25000 Besançon03 81 87 40 05 - 06 34 12 01 [email protected] : SARL DiversionsRCS : 508 184 934Directeur de la publication : Boban Stanojevic03 81 87 40 05 / 06 34 12 01 [email protected]

Rédacteur en chef : Dominique [email protected]

Rédaction : Florian Antunes Pires, Frédéric Dassonville, Dominique Demangeot Manu Gilles, Amandine Mannier, Philippe Markarian, Sébastien MaraisPaul Sobrin, Marc Vincent, Caroline Vo Minh

Comité de relecture : Dominique Demangeot, Caroline Vo Minh

Régie publicitaire : Boban Stanojevic - 03 81 87 40 05 / 06 34 12 01 [email protected]

Dépôt légal : septembre 2015© Diversions 2015Imprimé en Espagne ISSN : en cours

valeur : 1,15 euros offertDiversions est diffusé gratuitement sur l’Alsace

Prochaine parution : Jeudi 22 octobre 2015

HAUT-RHIN- 4La Coupole de Saint-LouisLa Filature de MulhouseLa Comédie de l’Est Un nouveau directeur à l’Espace 110Festival C’est dans la Vallée à Sainte-Marie-aux-Mines

PJ@MelloR invite Cali à l’ED&N de Sausheim

BAS-RHIN - 8Le Maillon, entre tradition et modernitéNouvelle direction au Théâtre national de StrasbourgLa rentrée du TJP

L’Illiade à Illkirch-GraffenstadenTristan Tzara à l’honneur au MAMCS

AIRE URBAINE BELFORT-MONTBÉLIARD - 12La rentrée du Granit de BelfortLa rentrée de MA scène nationale

Conte et Compagnies dans le Territoire de Belfort

CHRONIQUES CD/LIVRES - 14

SORTIES CINÉMA - 15

#72

septembre-octobre 2015

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tourisme

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Saint-Louis La CoupoleLa Coupole conserve le nouveau découpage en deux demi-saisons mis en place l’an dernier. Si le festival des musiques du monde quitte la programmation, cette dernière reste toujours aussi éclectique en se partageant entre théâtre, musique, danse, humour et univers du cirque avec une étonnante « Sieste cubaine » le 3 octobre, durant laquelle la compagnie Arts des Airs mariera musiques latines et univers de l’acrobatie. Une langueur cubaine bienvenue en ce début d’automne !

Le rideau s’ouvrira le 26 septembre prochain sur une pièce de théâtre avec Père et Manque, qui voit le retour sur les planches de Véronique Jannot, l’inoubliable interprète du feuilleton des années 80, Pause-Café. Ici, elle donne vie aux côtés de Frédéric Van Den Driessche à un couple apparemment bien sous tous rapports, mais au sein duquel règnent finalement les faux-semblants et l’hypocrisie.

Le théâtre prendra des formes bien différentes en cet automne et ce début d’hiver, avec la programmation, le 13 novembre prochain, de La Chanson de l’Éléphant, où l’on part à la recherche d’un médecin qui travaille dans un hôpital psychiatrique, mystérieusement disparu. Michael, l’un de ses patients, est la dernière personne à l’avoir vu. Ce dernier est interprété par Jean-Baptiste Maunier, découvert, enfant, dans Les Choristes. Un rôle sur mesure pour le jeune acteur puisqu’il ne cesse de parler d’éléphants, de meurtres… et d’opéra dans cette pièce qui a déjà connu un grand succès au Canada. Du contemporain, on passera au classique le 28 novembre avec L’École des Femmes, même si le metteur en scène Philippe Adrien, directeur du Théâtre de la Tempête, transpose ce standard du répertoire au XIXe siècle. L’épineuse question des rapports hommes/femmes n’a pas d’âge…

Du théâtre à la musique, il n’y a qu’un pas. Ce n’est pas la compagnie des Brigands qui nous affirmera le contraire le 9 décembre. Cette troupe pleine d’entrain et de talents vocaux, s’affaire depuis plusieurs années à porter sur scène les chefs d’œuvre de l’opéra bouffe, mais aussi des pièces moins connues. Ici Christophe Grapperon a souhaité présenter une histoire souvent adaptée, celle des Chevaliers de la Table Ronde, mais dans une version lyrique beaucoup moins connue.

D’une autre histoire bien connue, tirée de l’univers des contes cette fois avec Cendrillon le 15 décembre, le Ballet de

Biarritz sous la direction de Thierry Malandin, proposera une version légère et pleine d’humour, à l’esthétique contemporaine très marquée et rappelant parfois un cabaret décadent. Si la chorégraphie repose sur des bases classiques, cette adaptation fait ressortir toute la belle noirceur du conte de Cendrillon. Plus tôt dans cette demi-saison, le 6 novembre, le Ballet de l’Opéra national du Rhin viendra présenter l’œuvre flamboyante de Stravinsky, Le Sacre du printemps, une pièce qui a fait scandale à l’époque de sa sortie, suivie de deux autres chorégraphies, La Chambre Noire et Marbre.

La Coupole n’oublie pas l’humour avec, dès le 29 septembre, la venue du jeune mais déjà respecté Comte de Bouderbala, qui remet au goût du jour l’art du stand-up.

Terminons enfin par la musique qui tient toujours une place centrale à La Coupole. Une musique qui n’a pas de frontières, qui martèle ses rythmiques urbaines – ou ses plages de piano – pour accompagner le Slam de Grand Corps Malade le 17 octobre, qui nous transporte sur les terres d’Argentine avec Los Abrazos le 30 octobre. L’union d’un couple de danseurs de tango et de deux musiciennes, variation sur la séduction de la part de la compagnie Estro, qui a également travaillé ici sur les jeux de lumières pour étreindre de ses rayons, tantôt discrets, tantôt éclatants, les quatre interprètes et leurs dérives langoureuses. De dérive, l’on pourrait aussi parler avec Vincent Peirani et son Living Being Quintet, que l’on retrouvera

le 17 novembre prochain sur la scène de La Coupole. La musique de cet accordéoniste, révélation Jazz aux Victoires 2014, alterne les soubresauts et la sérénité, jazz tantôt mélodique, tantôt heurté.

- Sébastien Demornieux -

Programmation complète : www.lacoupole.fr

Le Comte de Bouderbala

Véronique Jannot

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Retrouvez un agenda complet des événements sur l’Alsaceet au-delà sur le site de Diversions : www.diversions-magazine.com

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La saison 2015-2016 à La Filature de Mulhouse sera placée sous le signe de la Fraternité, avec un grand F. Après l’élan de solidarité nationale suite aux attentats du début d’année en France, le théâtre, et le spectacle vivant de manière générale, sont plus que jamais l’occasion d’un dialogue entre les artistes et le public.

Si quelques textes classiques émailleront la programmation, à l’image d’un tonitruant Lucrèce Borgia de Hugo, David Bobée mettant en scène Béatrice Dalle, le spectateur aura probablement plaisir à retrouver également des auteurs contemporains comme Philippe Quesne et son théâtre décalé - La mélancolie des dragons (à voir à la Kaserne de Bâle le 21 janvier) ou encore Ne me touchez pas d’Anne Théron qui ouvrira la saison théâtrale le 13 octobre. Cette dernière adapte les fameuses Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos, sous la forme d’un monologue, réinventant le destin des personnages féminins du roman. “Dès ma première lecture des Liaisons dangereuses, au-delà de mon goût pour la beauté de cette écriture, je me suis interrogée sur la mort de la Marquise de Merteuil et de Mme de Tourvel”, explique Anne Théron, “deux femmes anéanties par le désir d’un homme, jusqu’à y laisser leur peau, chacune à leur manière. J’ai mis longtemps à comprendre que je ne voulais pas que ces femmes meurent, que leur sacrifice me semblait incompréhensible, sinon inacceptable”. Fellag présentera son nouveau spectacle, Bled Runner, le 13 janvier 2016 lors de la nouvelle édition des Vagamondes.

La conférence mondiale sur le climat sera en outre l’occasion, cet automne, de plusieurs rendez-vous en lien avec la protection de notre biodiversité. Du 3 au 5 novembre prochains, l’un des artistes associés à la Scène nationale de Mulhouse, David Lescot, proposera d’ailleurs de nous intéresser, en compagnie de son personnage journaliste, aux Glaciers grondants, dont on ne cesse de prédire la fin prochaine, sans que rien ne semble pourtant véritablement avancer dans les comportements comme dans les politiques. On retrouvera le metteur en scène les 18 et 19 novembre avec J’ai trop peur, pour le jeune public dès 7 ans, qui évoque le délicat passage du primaire au collège en sixième. Joël Pommerat, quant à lui,

posera son regard de metteur en scène sur la Révolution française fin avril 2016, et sur l’avènement de la démocratie qu’elle a fait émerger en France. Du 5 au 28 novembre prochains, c’est également le retour de Scènes d’Automne en Alsace. Cette année le Relais culturel Régional de Thann rejoint Filature, Comédie de l’Est et Crea de Kingersheim pour une nouvelle exploration de la création dramatique régionale.

La saison musicale débutera, dès le 2 octobre, avec un grand nom du hip-hop hexagonal. L’un des membres du mythique groupe IAM, Akhenaton, repart en tournée, pour défendre son cinquième album solo, Je suis en vie. Une saison qui aura son lot de grands noms du jazz, à l’image d’Archie Shepp le 7 novembre, qui publiait en 1972 son album Attica Blues en réponse aux sanglantes émeutes de la prison d’Attica. Quarante ans après, Archie Shepp revisite ce monument de jazz, de blues et de funk, en compagnie d’un nouveau big band.

Quant à la danse, elle tirera ses premières salves dès le 25 septembre avec KVS et Les Ballets C de la B, qui durant deux soirées, nous tendront un aller simple pour la tumultueuse Kinshasa. Coup fatal est un spectacle qui mêle danse et musique, le chanteur lyrique d’origine congolaise Serge Kadudji étant allé chercher dans les rues de son pays des musiques de Kinshasa, des airs traditionnels, des airs de jazz, musiques savantes et populaires. Alain Platel, avec les Ballets C de la B, se met au diapason, en mouvement, de cette ferveur cosmopolite. Mourad Merzouki croise lui sa culture chorégraphique hip-hop avec les nouvelles technologies, dans Pixel, une collaboration avec la compagnie Adrien M / Claire B, quand corps et arts numériques ouvrent de nouvelles voies créatives. Beaucoup d’autres ouvertures à Mulhouse en 2015-2016, depuis les incursions chorégraphiées de Jean-Claude Gallotta dans les mondes du rock, à un début du mois de mars dédié aux danses urbaines, en passant par la quête du père retrouvé par Kaori Ito dans Je danse parce que je me méfie des mots.

N’oublions pas les arts du cirque qui s’invitent une nouvelle fois à La Filature, trois rendez-vous cette saison dont Nous sommes pareils à ces crapauds qui… et Ali, deux spectacles à la croisée de la danse et du cirque, qui évoquent le couple, le désir et l’altérité, à voir le même soir, du 6 au 8 octobre.

- Dominique Demangeot -

Programmation complète : www.lafilature.org

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Mulhouse La Filature

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rnaud Bertereau/A

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Archie Shepp le 7 novembre

Béatrice Dalle dans Lucrèce Borgia

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De nombreux artistes parcourront les couloirs de la Comédie de l’Est cette saison, et deux compagnies seront notamment accompagnées par le Centre Dramatique National d’Alsace à Colmar, Bloc Opératoire et Les Méridiens. Un cap à nouveau mis sur la création en région, mais une saison 2015-2016 marquée par la venue de nombreuses autres troupes, des quatre coins de France.

Le public fidèle de la Comédie de l’Est n’aura aucun mal à reconnaître les comédiens qui constituent son ensemble artistique. Guillaume Clayssen, Bruno Journée, Nils Öhlund, Carolina Pecheny et Jessica Vedel, que l’on a croisés ces dernières années dans différentes créations, sont de retour à Colmar. Avec leur aide, Guy Pierre Couleau compte bien « continuer à convaincre un plus grand nombre de public de venir au théâtre ».

La saison s’ouvrira le 30 septembre, au Théâtre municipal, avec lequel la Comédie de l’Est poursuit sa collaboration, sur une pièce de von Schiller, incursion dans le romantisme allemand, « pièce à la fois très rétro et très sensible avec une connotation musicale importante dans la mise en scène », précise Guy Pierre Couleau. Première étape d’une saison une fois encore riche, tant dans les thématiques abordées que les mises en scène proposées. De la pièce solaire et pleine d’humour de Serge Valletti, Pourquoi j’ai jeté ma grand-mère dans le Vieux-Port, mise en scène par Étienne Pommeret, à Fuck America, qui évoque l’histoire d’un rescapé de la Shoah, la Comédie de l’Est nous propose une nouvelle saison pleine de contrastes. Une saison durant laquelle la transmission sera une thématique forte, avec notamment Sirènes, mise en scène par Pauline Bureau autour des rapports mère-fille, ou À la renverse, « l’histoire très touchante de deux enfants qui se rencontrent », explique le directeur de la Comédie de l’Est, « un voyage à travers les âges, qui parle de l’avenir ».

Avec Les contes dits du bout des doigts, la Comédie de l’Est poursuit sa découverte de la langue des signes, accueillant cette saison Les Compagnons de Pierre Ménard, tandis que Jérôme Thomas apportera les arts circassiens sur la scène du CDN d’Alsace. Le jongleur collabore ici avec le percussionniste Roland Auzet dans ce spectacle à la croisée du cirque et de la musique. À noter que la fin de saison se fera, une fois n’est pas coutume, en musique avec le Wanderer Septet, qui viendra présenter un spectacle musical. Un

homme, sur scène, nous parlera de Schubert sur des airs de jazz. Un rendez-vous pris en mai au Théâtre municipal.

La première création se tiendra en novembre, à l’occasion de la troisième édition des Scènes d’automne en Alsace, qui mettent en lumière les compagnies régionales. La jeune metteur en scène Charlotte Lagrange, ancienne élève de l’école du TNS, proposera Aux suivants, autour des relations entre générations et de la transmission. « C’est d’ailleurs un des thèmes qui émerge de la saison », rappelle Guy Pierre Couleau. « Qu’est ce qu’on donne à ceux qui nous suivent ? Comment est-ce qu’on construit le monde de demain ? ». La seconde création en décembre sera dédiée au jeune public. « On va installer une petite boite chez nous pendant trois semaines avec un acteur à l’intérieur, qui sera dirigé par Nils Öhlund ». Deux textes, l’un issu de contes traditionnels russes et l’autre contemporain, de Jon Fosse, seront joués 28 fois pendant trois semaines,

« ce qui nous permet de recevoir des enfants le matin, l’après-midi et le soir aussi », fait remarquer le directeur de la Comédie de l’Est. Ce dernier mettra lui-même en scène fin janvier et en février Amphitryon, de Molière qui s’adonnait ici au théâtre en vers libre. « À la lecture d’Amphitryon, on aperçoit tout de suite le caractère absolument génial de cette écriture, qui a osé libérer la versification dans son siècle ». C’est enfin à Laurent Crovella que sera confiée la dernière création de la saison, L’Apprenti, de Daniel Keene, l’histoire de la relation entre un jeune garçon de 14 ans et un père de substitution, rencontré dans un café. Histoire de transmission là encore dans cette pièce, qui sera ensuite jouée dans les villages lors de la saison 2016/2017, dans le cadre de la Comédie Vagabonde.

- Dominique Demangeot -

www.comedie-est.com

Grande première pour Thomas Ress, directeur de la Compagnie des Rives de l’Ill, qui prendra son poste dès le 1er septembre en tant que nouveau directeur de l’Espace 110. Un tout nouveau projet pour la salle de spectacles d’Illzach, résolument tourné vers le spectacle vivant, entre théâtre, musique, cirque, arts de la marionnette... Une saison à construire et pour « se construire », pour reprendre le titre de cette nouvelle cuvée 2015-2016.

Le public de l’Espace 110 connait bien Thomas Ress, sa compagnie étant résidente de la structure depuis plusieurs années. Thomas a souhaité tout d’abord que la saison de l’Espace 110 ne soit plus organisée en trimestres comme c’était le cas avant, mais de septembre à juin, une saison entière tournée vers la création contemporaine. Elle s’ouvrira le 9 septembre sur la Quinzaine de l’Amateur des Arts, un rendez-vous qui reviendra tous les ans et fera la place, comme son nom l’indique, à la création contemporaine. Deux semaines qui illustrent de plus la volonté de Thomas Ress et son équipe de ménager des passerelles entre le spectacle vivant et les très nombreuses activités pratiquées à l’Espace 110 - 120 activités à l’année, de la cuisine au sport, en passant par le bien-être... -. Une Quinzaine qui traitera par exemple, avec Le jardin des apparences, d’âge et de mémoire, et qui proposera bien d’autres rendez-vous entre théâtre, musique et danse.

Autre nouveauté : la mise en place d’une soirée de présentation, le 29 septembre,

avec la venue d’artistes qui seront présents lors de la saison, dont le premier spectacle officiel sera donné le 3 octobre par la compagnie belge du Night Shop Théâtre, un spectacle de marionnettes pour adultes qui évoque la vieillesse. Dans Silence, Jean et Élise se remémorent leurs premiers instants, une vie passée à deux, même si la mémoire, de plus en plus souvent, fait défaut à Élise.

L’Espace 110 fera aussi la place au jeune public comme avec Splatch, le 7 octobre, qui évoque la nécessité de préserver l’eau

sur notre planète. Citons encore la venue de Guy-Pierre Couleau, le directeur de la Comédie de l’Est de Colmar, qui viendra présenter deux de ses créations, Cabaret Brecht et Guitou en mars 2016. Preuve là encore de la volonté de l’Espace 110 de collaborer avec d’autres structures.

La musique aura aussi droit de citer cette saison, depuis les couleurs irlandaises de Beoga le 14 octobre jusqu’à la chanson française avec Jeanne Cherhal en avril. La chanteuse présentera son nouvel album

J’ai faim. La musique à l’Espace 110 sera réellement internationale. Ainsi le 13 février Les Violons Barbares viendront présenter leur répertoire se partageant entre Mongolie et Bulgarie, les instruments traditionnels de ces deux pays se mêlant à diverses percussions entre musiques world, folk, rock et blues. Le voyage musical se poursuivra lors des Cafés Concerts désormais traditionnels, ainsi qu’à l’occasion des documentaires de Connaissances du Monde. Par trois fois, ces séances seront en effet suivies de concerts qui nous transporteront tour à tour au Maroc, à Venise et enfin au Rajasthan...

Avec La Compagnie des Rives de l’Ill, Thomas mettra en scène, au printemps 2016, un texte de Thomas Contamin, une commande à l’auteur pour évoquer la mémoire, le passage des générations. Un verger pour mémoire sera donné les 29 et 30 avril prochains.

- Dominique Demangeot -

www.espace110.org

Illzach Un nouveau directeur à l’Espace 110

Diversions Alsace - Journal culturel Haut-Rhin 6

La saison débutera au Théâtre Municipal le 30 septembre avec Intrigue et Amour

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Pourquoi j’ai jeté ma grand-mère dans le Vieux-Port du 6 au 16 octobre

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Le jardin des apparences

© Yves Kerstius

Silence

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Colmar La Comédie de l’Est

Page 7: Diversions alsace septembre 2015

Sausheim PJ@MelloR invite Cali à l’ED&N

Le festival niché dans l’écrin de montagnes de Sainte-Marie-aux-Mines est de retour cet automne. Du 9 au 11 octobre prochains, Rodolphe Burger réactive ce week-end de propositions artistiques en conviant notamment le DJ Laurent Garnier et la jeune garde de la pop électronique teintée de post punk, Jeanne Added.

Le vendredi soir, aux côtés notamment du duo israélien Winter Family et sa « weird wave » minimaliste et de David Thomas et sa folk avant-gardiste, on pourra découvrir sur scène le projet de Rodolphe Burger et Philippe Poirier, Play Kat Onoma, qui s’est récemment affiché de belle manière sur un album. Play Kat Onoma rappelle à notre souvenir la belle aventure de Kat Onoma

entre 1980 et 2002. Ici les deux musiciens – privés de leur collègue Guy Bickel disparu en avril 2014 -, reprennent leurs propres morceaux, les réadaptent. Un projet né à l’occasion d’un concert donné en juin 2014 à la Maison de la Poésie. La set list choisie rend hommage au poète américain Jack Spicer, auteur peu connu en France, mais qui fut une grande source d’inspiration pour le groupe Kat Onoma.

L’album s’ouvre sur un double monologue français-anglais – tous les textes de l’album sont de Spicer, dont Rodolphe Burger traduit parfois certains des textes -. On peut d’ailleurs entendre la propre voix de Jack Spicer sur ce nouvel opus sorti en mars dernier. À travers cette relecture d’anciens morceaux, Burger et Poirier retrouvent l’esthétique de Kat Onoma, musique progressive, entre électricité rock et digressions jazzy. On trouve sur Play Kat Onoma plusieurs morceaux issus de l’album que le groupe consacrait en 1993 au célèbre bandit américain Billy the Kid.

Sur Play Kat Onoma, comme jadis au sein du groupe, le spoken words, les mots parlés, tiennent une place centrale. L’Anglais et le Français se côtoient, parfois au sein d’une même chanson. Couleurs latines sur Lady Of Guadalupe, ou blues rock, électrique, passé au papier de verre avec The Gun. Les guitares de Poirier et Burger s’entremêlent,

s’affrontent au fil des morceaux, avec le concours de Julien Perraudeau aux claviers. Sur Will You Dance ?, Billy invite une jeune femme à danser, dans ce morceau downtempo où une guitare slide nous caresse l’oreille. Encore plus lancinante est la belle reprise de Magic. Play Kat Onoma a été enregistré dans le studio Klein Leberau, situé à Sainte-Marie-aux-Mines en Alsace, berceau de Rodolphe Burger où il organise le festival C’est dans la vallée, un studio qui a notamment accueilli Bashung et Higelin. Pour les aficionados, notons que Kat Onoma a annoncé la réédition complète de tous ses albums...

- Paul Sobrin -

C’est dans la vallée, Théâtre, Sainte-Marie-aux-Mines, du 9 au 11 octobrewww.cestdanslavallee.fr

La salle de spectacles de l’ED&N à Sausheim offre parfois de belles opportunités aux artistes de la région. C’est une nouvelle fois le cas avec le groupe PJ@MelloR qui disposera d’une carte blanche le 16 octobre prochain. Les Alsaciens invitent Cali. Une histoire d’affinités musicales puisque le chanteur les a conviés l’été dernier à venir enregistrer dans son studio à côté de Perpignan.

La nuit encore sera présentée à l’occasion de ce concert de Cali à l’ED&N. Les Mulhousiens s’y produiront bien sûr eux aussi. Cet album de PJ@MelloR est bien différent des productions du Perpignanais. Ce dernier avait rencontré le groupe à Mulhouse en 2013, alors que Cali se produisait au Noumatrouff. C’est le pianiste de Cali, Julien Lebart, qui était aux manettes de l’album, le chanteur étant en vacances aux États-Unis

à ce moment. Le résultat ? Une galette très rock mais pleine de nuances. Par moments les titres se font plus posés, à l’image de Every day (fall in love). Un morceau assez sombre, qui alterne les tempos, entre la voix lascive de Sandrine Stahl et les guitares en lambeaux. Un titre qui montre le côté obscur du groupe, et rappellera à certains les abysses sonores de Sonic Youth. PJ@MelloR aime travailler cette matière sonore, et cela s’entend sur le nouvel album. Le concert à Sausheim trouve son origine dans la rencontre entre le directeur de l’ED&N, Pierre-Jean Ibba et le groupe, à l’occasion d’un de leurs concerts à la Filature de Mulhouse. L’ED&N soutient la scène locale... et c’est tant mieux !

- Manu Gilles -

PJ@Mellor présente CALI, ED&N, Sausheim, 16 octobre à 20h - www.eden-sausheim.com

Diversions Alsace - Journal culturel Haut-Rhin 7

Rodolphe Burger et Philippe Poirier

Jeanne Added

Laurent Garnier

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Justine Nalouei

Sainte-Marie-aux-Mines C’est dans la vallée

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Le Maillon a son nouveau directeur ! Frédéric Simon, actuellement à la tête du Carreau, Scène nationale de Forbach et de l’Est mosellan, prendra officiellement ses fonctions le 1er octobre. À la suite de Bernard Fleury, il aura notamment pour mission de développer la programmation du Maillon ainsi que sa dimension de scène européenne. Focus sur les deux premiers spectacles de cette nouvelle saison, qui interrogent des répertoires classiques à l’aune de la modernité.

C’est en effet un texte classique, La Cerisaie d’Anton Tchekhov, qui sera proposé en ouverture de saison du Maillon, du 14 au 16 octobre prochains. La dernière pièce du dramaturge russe est ici revisitée par la compagnie tg STAN, une œuvre que Tchekhov mettra plusieurs années à écrire, et qui conte la fin d’une époque, celle de l’aristocratie russe face à la montée du communisme. Si l’on retrouve dans La Cerisaie l’économie verbale propre à Tchekhov, les non-dits, les doubles-sens tiennent pourtant une place centrale. « Tchekhov reste le maître de l’expression ramassée », explique la compagnie tg STAN. C’est par petites touches que Tchekhov dépeint la fin d’un monde, lui qui se trouve également au crépuscule de sa vie. Chaque tentative d’interprétation de cette pièce qui ne se laisse pas aisément conquérir, est toujours une aventure, et les personnages de Tchekhov, souvent à la frontière entre deux natures.

Après la Belgique, le Maillon poursuivra son exploration du spectacle vivant hors des frontières de France, du 2 au 4 novembre, en conviant l’Américaine Annie Dorsen et son spectacle Yesterday Tomorrow,

comédie musicale d’un type particulier, puisque le déroulerment du spectacle est dicté par un algorithme, qui commence par le tube Yesterday des Beatles et s’achève sur Tomorrow, issu de la comédie musicale Annie. Trois chanteurs interprètent la partition sonore et visuelle façonnée en temps réel par un programme informatique. Avec Yesterday Tomorrow, le chant est confronté à l’intelligence artificielle, qui influence le ton, le rythme, les paroles... Tout l’art d’Annie Dorsen est de remettre ici en question un répertoire existant, ainsi qu’un genre bien défini, celui de la comédie musicale.

- Paul Sobrin -

www.maillon.eu

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Le Maillon Entre tradition et modernité

La Cerisaie au 14 au 16 octobre

© Koen Broos

Page 9: Diversions alsace septembre 2015

Stanislas Nordey a pris ses fonctions de directeur au Théâtre national de Strasbourg. Alors que la saison débutera le 15 septembre prochain avec Clôture de l’amour, pièce dans laquelle il est en scène aux côtés d’Audrey Bonnet, le comédien metteur en scène a présenté les grandes lignes de son mandat.

Pour Stanislas Nordey, le TNS, qui illustre bien l’esprit de décentralisation, est d’abord un laboratoire, un lieu de création et d’expérimentation. Son travail s’inscrit ainsi dans la lignée d’une tradition de décentralisation théâtrale datant de l’après-guerre. Et s’il convient de consolider ces acquis, il faut aussi aller à la rencontre de nouveaux publics, le directeur envisageant le théâtre comme un « lieu de ralliement autour de la parole du poète ». C’est ainsi dans cette optique que le TNS fera notamment une place de choix au répertoire de la seconde moitié du XXe siècle et de notre siècle présent.

C’est la relation auteur, acteur et metteur en scène que souhaite mettre en lumière Stanislas Nordey. Une relation au sein de laquelle ce dernier veut instaurer une véritable parité. De plus le directeur du TNS entend expérimenter une nouvelle manière de tenir la barre du théâtre, aux côtés d’une vingtaine d’artistes, metteurs en scène, auteurs et acteurs, en termes de programmation, de développement des publics ou de formation.

En matière de création, Stanislas Nordey souhaite soutenir cette dernière « en

produisant ou coproduisant des spectacles avant même le début des répétitions ». Les prochaines programmations mêleront des metteurs en scène reconnus comme Stéphane Braunschweig, Philippe Quesne ou encore Wadji Mouawad, mais aussi des artistes de la jeune génération et prometteurs à l’image de Thomas Jolly et Julien Gosselin.

La formation - n’oublions pas que le TNS est également une école - restera bien sûr un

axe fort de la structure. Une école de la tradition qui doit aussi, selon le nouveau directeur, être tournée vers la création contemporaine et notre époque actuelle.

Cette saison 2015-2016 sera également tournée vers l’Allemagne voisine. Le TNS accueillera ainsi Falk Richter, auteur associé avec qui Stanislas Nordey mettra notamment en scène Je suis Fassbinder en mars prochain. Au registre des partenariats, le directeur

entend aussi mener des collaborations avec différentes structures culturelles, TJP et Maillon sur Strasbourg, mais aussi, plus loin, La Comédie de l’Est à Colmar ou encore La Filature de Mulhouse.

Clôture de l’amourLa pièce qui ouvre la saison du TNS convie le metteur en scène Pascal Rambert. Le directeur du T2G-Théâtre de Gennevilliers écrit ses propres textes. C’est à l’invitation de Stanislas Nordey qu’il a écrit Clôture de l’amour. Deux amants pris en flagrant délit de scène de ménage . Le décor épuré, presque laborantin, nous laisse toute lattitude pour nous concentrer sur cette joute verbale et corporelle, et même si l’on ne peut parler de danse ici, le metteur en scène a évoqué la chorégraphie pour définir son travail. Le décor est blanc, comme un white cube entre les murs duquel se jouerait une tragédie contemporaine, une tragédie du couple. Décor froid comme l’est aussi la langue des amants. Pascal Rambert a écrit Clôture de l’amour pour les deux acteurs, Stanislas Nordey et Audrey Bonnet; qui conservent d’ailleurs leurs prénoms dans la pièce.

- Marc Vincent -

www.tns.fr

Diversions Alsace - Journal culturel Bas-Rhin 9

Stanislas Nordey et Audrey Bonnet dans Clôture de l’amour

© M

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Strasbourg Théâtre national de Strasbourg

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La saison de l’Illiade débutera sur un tremplin. Rien de plus normal me direz-vous. Pourtant il ne s’agit pas de donner un coup de pouce à la salle de spectacle d’Illkirch-Graffenstaden, désormais solidement installée dans le paysage culturel alsacien, mais à des chanteurs à l’occcasion de La voie des talents, le 25 septembre. Un spectacle à suivre en entrée libre, avant que la « Folie tzigane » ne déferle sur l’Illiade début octobre.

C’est en effet sur des airs d’Europe Centrale, de Hongrie, d’Ukraine et d’ailleurs que se produiront sur scène les musiciens du groupe Tziganisky. Comme leur nom ne l’indique pas, ces derniers nous viennent... de Lorraine et parmi eux, vous reconnaîtrez peut-être José et Ramon Pereira, qui s’étaient produits au sein du Grand Charivari lors du Printemps des Bretelles.

Cette nouvelle saison musicale à l’Illiade nous réserve bien d’autres rendez-vous, depuis les douces envolées de la musique kabyle d’Idir - 9 octobre - jusqu’à l’ensorcelante Cécile Corbell, qui remet au goût du jour les mélodies celtiques, accompagnée de sa harpe - 28 octobre -. Les studios Ghibli ne s’y sont pas trompés en lui confiant la bande originale du dernier film de Hayao Miyazaki, réalisateur de Mon voisin Totoro et de Ponyo sur la falaise. Plus tard dans la saison, Agnès Jaoui reviendra au chant - le 1er décembre -, ses premières amours, en mode latin, naviguant entre bossa, flamenco, fado... Son troisième album, Nostalgias, parait cet automne. Mais la musique cette saison à l’Illiade s’envisagera sous des angles bien différents, entre la chanson française d’Yves Duteil fin janvier et le jazz band de Pascal Vecca, qui mettra les standards des grands crooners à l’honneur, en avril prochain.

L’Illiade, c’est aussi une place importante faite au théâtre. Un « banquet » de Tchekhov ouvrira cette thématique le 6 octobre. La compagnie mulhousienne Kalisto, s’interrogera sur les rapports hommes-femmes à l’occasion d’une soirée qui mêlera arts culinaire et dramatique. Deux farces de Tchekhov seront proposées : L’Ours et Les Méfaits du Tabac. La chanteuse Irina Losseva sera également conviée. Quant à Marko Mayerl, directeur artistique de la compagnie Inédit Théâtre que le public d’Illkirch-Graffenstaden connait bien désormais, il présentera dans la toute nouvelle Vill’A du 6 au 8 novembre, où il enseigne par ailleurs, Mon nom est Nemo, l’histoire d’un père qui apprend que son nouveau né souffre d’une maladie génétique incurable. Il décide alors de lui conter la grande histoire de sa famille, qui nous transportera de la Finlande à la Russie. Citons encore une adaptation très libre et pleine d’humour du classique Ruy Blas de Victor Hugo par Les Moutons Noirs, à voir le 29 janvier prochain. Don Salluste met à profit son valet pour se venger de la reine d’Espagne. Ruy Blas se fait passer pour Don César afin de séduire la Reine et la confondre, mais ce dernier est aussi amoureux de la reine...

L’Illiade cette saison, ce sera aussi du cirque avec, dès le 11 octobre, Respire, deux hommes qui se jouent de l’apesanteur et de l’équilibre, au son d’un piano, pour un spectacle circassien empli de poésie.

Plusieurs rendez-vous dansés sont également à noter, à l’image de Corsonor dans le cadre de la Folle Semaine le 14 octobre. La compagnie Itinéraires, que l’on avait pu rencontrer en 2011 à l’Illiade dans Donner

Corps, invitent le public à partager quelques pas, quelques mouvements dans ce spectacle participatif, à Côté Cours l’après-midi et à la Vill’A le soir. Dans la Grande salle à 20h30 le même jour, c’est cette fois la compagnie Symphonie Dramatique qui nous donnera sa vision toute personnelle de Roméo et Juliette. Huit danseurs rendent un hommage fortement contemporain à la fameuse tragédie shakespearienne. Le compositeur Martin Tétreault a conçu pour l’occasion une partition là encore moderne, mêlant cependant les univers de Prokofiev, Tchaïkovski ou encore Gounod.

- Marc Vincent -

www.illiade.com

La nouvelle saison du TJP, Centre Dramatique National d’Alsace, débutera le 1er octobre, sur un solo « compressé » du danseur Pierre Rigal. Plus que jamais, le directeur Renaud Herbin poursuit son exploration de la relation Corps Objet Image, en invitant des artistes qui réinventent leur rapport aux différentes disciplines artistiques.

L’ouverture de saison 2015-2016 du TJP aura lieu le premier octobre, avec Pierre Rigal et la cie Dernière Minute. Duo pour danseur… et cube, Press évoque la notion d’espace, l’espace vital qui ici, peu à peu, rétrécit. Un espace réduit à peau de chagrin, qui met le corps au centre de ce spectacle d’ouverture du TJP, le danseur aux prises avec une machine, qui pourrait être la métaphore d’une société moderne qui nous contraint toujours plus par ses lois, ses nécessités, ses petites dictatures. Press joue aussi sur la notion de peur induite par cette press(ion) sociale.

Du 10 au 16 octobre, c’est à nouveau un solo qui sera présenté sur la Petite Scène, et encore le mouvement qui sera au centre des attentions des spectateurs et de l’artiste. Une attention portée cette fois sur la main, Marie Close dévoilant devant les tout-petits ni plus ni moins qu’un langage, sans paroles et ainsi universel. De mains… s’inscrit dans une démarche d’éducation de l’enfant à l’art, et au mouvement en particulier, dès son plus jeune âge. La danse comme un outil d’éveil, pour développer l’écoute et l’imaginaire. Par ses mains, l’enfant découvre le monde qui l’entoure, l’appréhende et le modifie. « La main possède des pouvoirs magiques: elle offre, caresse, prend, tire, emmène, jette, agrippe, déchire, pousse, chiffonne », explique la cie Au-delà danse.

De la main, nous passerons en novembre à l’échelle d’une ville. La programmation du TJP varie en effet les angles et les focales. Avec Lampe, par la cie Frieda & Theater Froe Froe, nous suivons un jeune garçon dans ses errances, la marionnette évoluant dans un univers urbain. À travers une scénographie pleine d’inventivité, la compagnie joue avec les échelles. Qu’ils évoquent les relations au sein de la famille, à l’image de Mamie Rôtie d’Yvan Corbineau en novembre, ou la ville dans ses périphéries avec ses mutations et ses laissés pour compte – Les Somnambules par la cie Les Ombres Portées -, les spectacles au TJP multiplieront les fonds et les formes. Adaptation d’histoires fameuses, comme celle du Petit Chaperon Rouge début décembre, par la compagnie québécoise Cas Public, ou plongées dans un univers fantastique avec Whispers par Nicolas Mossoux et Patrick Bonté.

Les désormais traditionnels Week-ends TJP sont de retour cette saison, le premier se tenant les 21 et 22 novembre prochains. L’occasion pour le public d’aller découvrir l’envers du décor et les créations en train de se monter, rencontrer les artistes. Un autre temps fort sera le festival international des Giboulées, désormais biennal, et qui aura lieu en mars 2016. Il est vrai que les moyens de dire le monde sont multiples. Benoît Sicat, avec Comment ça commence, met en scène « l’image d’une peinture possible et de

son processus de fabrication ». Fin janvier, il peindra non pas avec les outils traditionnels du peintre mais avec les ombres, avec la vidéo ainsi qu’une banque sonore composée de voix d’enfants notamment. Benoît Faivre, lui, recompose en direct, à travers le son et la vidéo, les voyages d’un certain Marcel Blondeau, l’occasion pour le spectateur de replonger dans la magie du cinéma, et voir défiler devant ses yeux d’ingénieux bricolages artisanaux d’objets et d’images. « Certains cinéastes, artistes, scientifiques, inventeurs ou philosophes nous ouvrent le chemin d’une liberté de voir, de penser, de créer », explique Benoît Faivre. « C’est ce réenchantement du monde, glané sur les bords de route, que j’ai voulu partager ». Le réenchantement, voilà peut-être un terme qui peut s’appliquer, de manière générale, à la création en cours dans le spectacle vivant.

- Paul Sobrin -

www.tjp-strasbourg.com

Diversions Alsace - Journal culturel Bas-Rhin 10

Illkirch-Graffenstaden L’Illiade

Strasbourg La rentrée du TJP

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Agnès Jaoui le 1er décembre

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Press le 1er octobre

De mains... à partir du 10 octobre

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Cockpit Cuisine en février

Ruy Blas le 29 janvier

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Tristan Tzara était un poète, critique d’art et collectionneur, et l’un des fers de lance du mouvement dada. Pour mieux découvrir l’œuvre de l’auteur de L’Homme approximatif, qui reste assez méconnue en France, le Musée d’Art Moderne et Contemporain de Strasbourg présente 450 oeuvres d’artistes que Samuel Rosenstock, qui prendra le pseudonyme de Tristan Tzara en 1915, a rencontrés durant sa vie, une « carrière » caractérisée par une grande liberté et une méfiance envers les dogmes de toutes natures.

L’exposition comprend à la fois une sélection de pièces d’art extra-occidental venu d’Afrique, d’Océanie et de méso-Amérique, mais aussi des pièces d’art brut et une sélection documentaire sur Tristan Tzara. Artiste engagé et « génie sans scrupules » comme l’a défini le poète Huelsenbeck, Tristan Tzara n’aura de cesse de faire rimer poétique et politique. L’exposition propose un parcours chronologique pour suivre l’artiste depuis sa jeunesse en Roumanie, où il naît en 1895, des années de formation influencées par le symbolisme, et durant lesquelles se développe un esprit anticonformiste qui ne le quittera jamais. C’est dès l’adolescence que Tristan Tzara choisit l’écriture. À Zurich en 1915, il rencontre Hugo Ball, Hans Arp et de jeunes artistes, Aragon, Breton et Soupault qui donneraient naissance, quelques années plus tard, au surréalisme.

Tzara apportera notamment son soutien aux Républicains durant la Guerre d’Espagne, avant de rejoindre le parti communiste.

Quelques années plus tard cependant, l’écrivain dénoncera les méfaits de l’Union soviétique.

En tant que critique d’art, Tristan Tzara côtoiera de nombreux créateurs, Brancusi, Brauner, Calder, Chirico et bien d’autres, tous présentés dans l’exposition qui lui est

consacrée au MAMCS. Il fallait bien les deux niveaux du musée pour englober la riche carrière de Tristan Tzara, 700 mètres carrés pour présenter œuvres plastiques et documents divers, et notamment des extraits sonores et audiovisuels. Huit sections sont à découvrir, à travers des médiums divers, peintures, sculptures, dessins et photographies. L’enfance de Tzara sera notamment l’occasion de découvrir des pièces d‘artistes symbolistes venues de musées roumains, mais aussi d’autres influencées par le fauvisme. Pour compléter son apprentissage, le jeune Tzara lit Rimbaud,

Jarry et rédige ses premiers poèmes vers 1915.

À Zurich, de 1915 à 1920, l’écrivain côtoie de nombreux artistes, dont beaucoup réalisent son portrait - Picabia, Richter, Janco -. La période zurichoise est féconde en créations de toutes sortes, comme une pulsion de vie dans l’entre-deux guerres. Sur les « papiers collés », Tzara écrit, prenant pour supports des œuvres de Picasso. Vient ensuite l’arrivée à Paris, les rencontres avec Max Ernst et ses collages, Juan Gris et sa peinture cubiste, Man Ray et ses photographies... L’exposition présente ainsi de nombreuses facettes de Tristan Tzara, son théâtre également, l’intérêt de l’artiste pour la musique, quelques témoignages parmi d’autres, d’une liberté absolue dans ses choix esthétiques, quitte à se séparer de certains de ses amis lorsque Tzara juge leurs actions dogmatiques. Il dit ainsi adieu au mouvement surréaliste de Breton pour voguer vers d’autres collaborations. C’est ce qu’illustrera la dernière salle en présentant notamment les eaux-fortes d’Yves Tanguy pour L’Antitête, ou encore le portrait de l’écrivain par Giacometti.

- Paul Sobrin -

Tristan Tzara, L’homme approximatif, Musée d’Art Moderne et Contemporain de Strasbourg, du 24 septembre 2015 au 17 janvier 2016www.musees.strasbourg.eu

Diversions Alsace - Journal culturel Bas-Rhin 11

Strasbourg Tristan Tzara à l’honneur au MAMCS

Man Ray (dit), Radnitzky Emmanuel (1890-1976), Tristan Tzara, vers 1924, épreuve gélatino-argentique recadré à l’encre noire par l’artiste, 11,3 x 8,1 cm, Paris, Centre Pompidou - Musée national d'art moderne - Centre de création industrielle © Man Ray

Côte d'Ivoire, masque anthropomorphe, début XXe siècle, bois, pigments, peau de singe, fibres végétales, métal, 42 x 28 x 15,3 cm. Paris, musée du quai Branly - Photo © RMN-Grand Palais (musée du quai Branly) / Jean-Gilles Berizzi / Thierry Le Mage

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Belfort La rentrée du Granit

Pays de Montbéliard La rentrée de MA scène nationaleC’est sur un grand projet participatif que s’ouvrira la nouvelle saison de MA scène nationale, le 2 octobre prochain à la MALS de Sochaux. La compagnie Circa va travailler avec des habitants de toute l’Aire urbaine à un grand projet artistique mêlant professionnels et amateurs. Manière originale - et conviviale... - d’inaugurer cette nouvelle saison.

Lors de cette grande soirée d’ouverture, la MALS accueillera un parcours composé de plusieurs petites formes qui seront présentées par les artistes de la compagnie Circa et les amateurs. Before Your Eyes est ainsi emblématique d’une volonté d’inscrire les projets artistiques au cœur du Pays de Montbéliard. Chorégraphies et performances vous attendent aux quatre

coins de la MALS à Sochaux. Le parcours de la compagnie Circa s’envisage quant à lui à l’échelle mondiale, la troupe ayant proposé ses spectacles dans 33 pays depuis 2006. En deuxième partie de soirée, trois de leurs pièces, entre danse contemporaine et arts du cirque, seront présentées, tour à tour intimistes et spectaculaires.

Après ce coup d’envoi tonitruant, libre à chaque spectateur de composer son propre parcours dans la programmation de MA scène nationale. En 2015-2016, cette dernière accueillera bien d’autres spectacles. En matière de concerts, Marianne Faithfull sera à la MALS le 10 octobre, l’égérie des années 60 n’ayant pu assurer son concert la saison dernière suite à des soucis de santé. Retour à la scène française le 21 novembre avec la venue de Dominique A qui présentera son nouvel album Éléor, chroniqué récemment dans les colonnes de Diversions.

Le théâtre se mêlera cette saison à la musique et à l’humour, comme lors de la venue des Franglaises le 3 novembre à Sochaux, de grands standards de la chanson anglo-saxonne, passés à la sauce française. Les Spice Girls deviennent les Filles Épicées, les Beach Boys les Garçons de la Plage, au sein de cette troupe d’artistes confirmés et multi-cartes, tour à tour chanteurs, danseurs, comédiens... Cette saison, le théâtre nous transportera tour à tour dans les coulisses pas toujours reluisantes de la politique et sa quête du pouvoir - Les cartes du pouvoir en novembre -, de la dette économique - Aux suivants toujours en novembre - ou encore dans les méandres d’une relation mère fille rongée par la maladie d’Alzheimer - Avant que j’oublie en décembre -.

Toujours de la danse également à MA scène nationale, dès les 28 et 29 octobre aux Bains Douches avec Les Ombres blanches, où

Nathalie Pernette fera valser les fantômes de notre enfance. Début décembre José Montalvo nous ouvrira la porte de l’univers des fables, avec une fillette comme guide dans Asa Nisi Masa, formule magique pour visiter un monde onirique et féérique qui prend vie grâce à la danse et la vidéo, entre hip-hop, danse classique et contemporaine, flamenco ou encore claquettes. D’autres esthétiques dansées seront proposées cette saison : flamenco, hip-hop, danse contemporaine...

N’oublions pas les arts du cirque, et le retour notamment de Loïc Faure, que l’on a croisé récemment à Green Days. À l’Arche en janvier il proposera sa nouvelle création, Follement Belge !, le jongleur acrobate conviant douze artistes venus des quatre coins de l’Europe.

Et pour les amateurs de classique - ou pour les curieux qui souhaiteraient s’y mettre ! -, notons que le chef Jean-François Verdier présentera la saison de l’Orchestre Victor Hugo Franche-Comté le 9 septembre prochain à 18 heures au Théâtre de Montbéliard. L’orchestre inaugure également cette saison les « Pauses Déj’Musicales » quatre vendredis durant la saison, à l’Hôtel de Sponeck à 12h30. Jérôme Thiébaux, délégué général de l’orchestre, vous proposera de découvrir des morceaux musicaux, accompagné d’un musicien. Premier rendez-vous le 9 octobre avec Così fan tutte de Mozart.

- Dominique Demangeot -

www.mascenenationale.com

C’est sur des airs de symphonie que débutera la nouvelle saison du Granit, dans le cadre du Festival de Musique Besançon Franche-Comté. La scène nationale de Belfort accueillera le 22 septembre à la Maison du Peuple, trois concertos pour piano de Beethoven, avant d’ouvrir sa saison théâtrale les 28 et 29 septembre sur un classique du répertoire, Le Malade Imaginaire.

Michel Didym viendra donc présenter sa version de la célèbre pièce de Molière qui raillait à l’époque la toute puissante médecine et ses escroqueries. Si le texte de Molière est scrupuleusement respecté, le metteur en scène n’a pas hésité à parsemer son adaptation de quelques anachronismes.

Du 6 au 8 octobre, on retrouvera ensuite Laurent Gutmann, qui présentait en mai dernier sa création Zohar ou la carte mémoire. Cette fois, il proposera une adaptation de la fameuse histoire de Frankenstein. Première rencontre avec la figure du monstre, un thème que l’on retrouvera tout au long de la saison du Granit, sous diverses formes. Victor F., c’est une nouvelle histoire de filiation, comme Laurent Gutmann les affectionne. Le Petit Poucet, Zohar ou la carte mémoire traitaient déjà de l’héritage familial, parfois lourd. « Le docteur Frankenstein ne reconnaît pas sa progéniture », explique Thierry Vautherot, le directeur du Granit.

La scène nationale poursuit son travail de soutien aux metteurs en scène lors de cette nouvelle saison 2015-2016, dont la plupart sont connus du public belfortain. « C’est un accompagnement sur le long terme », explique Thierry Vautherot. Le directeur fait aussi allusion à ce questionnement qui

revient sans cesse à la scène nationale, une volonté d’accueillir toutes les formes d’écriture possible. Victor F. sera créé à partir d’un matériau non théâtral, tout comme Je suis d’ailleurs, que proposera Catherine Hugot en novembre, deux courtes pièces d’un auteur américain de nouvelles fantastiques, Howard Phillips Lovecraft. Le Granit jouera à nous faire peur, et à pointer du doigt nos propres démons intérieurs... Le monstre là encore, mais que l’on accueille parfois en nous-même.

Le Granit, c’est aussi une saison musicale qui proposera des voyages dans différentes contrées du monde. Embarquement immédiat pour l’univers latin, dès le 2 octobre avec les artistes Rocío Molina et Rosario « La Tremendita ». La première s’inscrit avec brio dans la tradition de la danse flamenca. La seconde manie le chant et la guitare avec la même ferveur. Preuve que les nouvelles générations sont attachées à remettre en

lumière la tradition, en y apportant leur propre personnalité. Ce sont également deux jeunes femmes qui rendront un hommage au grand Ray Charles le 13 octobre prochain. What’d I Say, c’est l’un des premiers albums du chanteur pianiste au début des années 60, un concentré de jazz, de soul et de blues qui allait éclater à la face du monde entier. Le musicien Éric Legnini a réarrangé des morceaux de Ray Charles, pour un orchestre accueillant notamment clavier Fender Rhodes, saxophone et trompette, ainsi que deux jeunes chanteuses qui contribuent, elles aussi, à faire revivre une grande tradition, celle du jazz et de la soul : Sandra N’Kaké et Kellylee Evans.

- Paul Sobrin -

Nouvelle saison du Granit, Scène nationale de BelfortProgramme complet : www.legranit.org

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Le Malade imaginaire les 28 et 29 septembre à La Maison du Peuple

Je suis d’ailleurs en novembre

Circa le 2 octobre

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Rocío Molina et Rosario « La Tremendita » le 2 octobre à la Maison du Peuple

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Les Franglaises le 3 novembre

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Territoire de Belfort Conte et CompagniesSeizième édition pour le festival Conte et Compagnies. Du 16 septembre au 4 octobre, les artistes iront porter leurs spectacles aux quatre coins du Territoire de Belfort, l’occasion pour des compagnies venues de la région ou d’ailleurs d’aller à la rencontre des publics dans les bibliothèques, les salles de spectacles, voire d’autres lieux plus insolites.

Quelques temps forts sont à signaler, dont la venue, au Foyer Georges Brassens de Beaucourt le 22 septembre, du clown trash Jango Edwards qui fêtera, en compagnie de Cristi Garbo, ses quarante ans de carrière. Cristi Garbo est une clown catalane, avec qui Django revisite des sketchs ou propose de nouvelles créations. « Notre arme c’est le sourire : une arme de construction massive », souligne Django Edwards ! On retrouvera ce dernier le 23 septembre à la salle des fêtes d’Auxelles-Haut pour une « conférence » que l’on imagine aisément peu académique, et dans laquelle l’artiste nous parlera du difficile art de faire rire les gens.

À venir également le 23 septembre, à l’occasion des vingt ans de la médiathèque de Delle, Aldebert qui, Conte et Compagnies oblige, proposera son spectacle Enfantillages 2 à la Halle des 5 Fontaines.

À Châtenois-les-Forges, la compagnie Gakakoé, bien connue des habitants de l’Aire urbaine, présentera L’heure du dragon, un voyage en mots au Pays du Soleil Levant, des mots dits par Marcel Djondo qui nous transporteront au Japon.

Histoires de princesses, Roman de Renart revisité, culture gitane... Conte et Compagnies s’en va naviguer du côté des histoires fantastiques, mais peut aussi nous parler de notre vie quotidienne. Machintruc raconte par exemple l’histoire de l’objet dans la vie des hommes, traitant par là

même de notre société de consommation. Mais comme toujours avec le festival, les moyens de raconter les histoires vont du plus traditionnel – la voix – au plus surprenant, à l’image de la Compagnie Luc Amoros qui avec Non mais t’as vu ma tête ? mettra à profit la peinture pour nous parler du thème de l’image.

Conte et Compagnies a aussi l’art de délocaliser les spectacles dans des lieux pour le moins insolites. Le 24 septembre à 10h et 14h, c’est ainsi le stade de foot d’Eguenigue qui deviendra l’étonnant théâtre du Bal des souris de la Compagnie Les Contes de Nana. Des chansons, des comptines et des histoires à découvrir sous une tente. Autre lieu insolite, le Fort Sénarmont à Bessoncourt qui accueillera le 24 septembre Hyène. La compagnie Izidoria nous présentera les contes sanglants et surréalistes d’une auteure peu connue, Léonora Carrington, ancienne compagne de Max Ernst.

- Dominique Demangeot -

Renseignements sur les spectacles, Médiathèque départementale : 03 84 90 99 40 (du lundi au vendredi de 8 h15 à 17h) - [email protected] la réservation des places, contacter les bibliothèques et les partenaires du festival. Tous les spectacles sont gratuits sauf mentions contraires dans le programme.Programme complet :www.territoiredebelfort.fr/conte

Non mais t’as vu ma tête ?

Jango Edwards et Cristi Garbo

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Chroniques CD 14

Littératures

ROCK

Strange WildsSubjective Concepts(Sub Pop/PIAS)

À la fin des années 80, l’atmosphère commence à bouillonner à Seattle et à ses alentours. Des groupes formés par des musiciens à peine sortis de l’adolescence répètent dans les caves de la maison familiale. À la baguette, on trouvait un certain Jack Endino, producteur qui savait capter toute l’énergie des groupes avec un son brut, peu produit et rentre-dedans. Ses albums, c’était Rehab Doll de Green River, Screaming Life de Soundgarden, Superfuzz Bigmuff de Mudhoney et Bleach de Nirvana, tous parus sur un petit label, Sub Pop. Un quart de siècle plus tard, même si Sub Pop a grandi, peu de choses ont changé. Les jeunes pousses du label perpétuent la tradition et nous offrent des productions qui portent en elles l’ADN de la scène rock locale. Le trio guitare/basse/batterie transforme un mal être et une rage en énergie explosive qui ne fléchit pas un instant, de la première à la dernière piste. La parenté avec Bleach ou les pistes produites par Endino de Incesticide ne pourra être reniée et le groupe en a bien conscience. Mais Strange Wilds n’est pas une copie de Nirvana et pose sa patte grâce à une section rythmique solide avec des morceaux hardcore comme Egophilia ou punk comme

Disdain. Toujours dans un son nineties, Lost And Found est un clin d’œil aux Pixies alors que la plus détendue Autothysis baisse le regard sur Pavement. Avec cette première production très nirvanesque, Strange Wilds imposent de nouveau un genre qui même s’il n’a jamais vraiment disparu, démontre qu’il a encore de beaux jours devant lui. - Florian Antunes Pires -

FOLK ROCK

Courtney BarnettSometimes I Sit and Think,and Sometimes I Just Sit(Marathon Artists/PIAS)

De l’Australie, on ne connaissait jusqu’ici, avouons-le, pas grand-chose. Des images de déserts, de kangourous et de surfeurs aux cheveux évidemment peroxydés. De la Tasmanie, encore moins. Tout juste le diable pour les amateurs de marsupiaux. Mais désormais l’Australie, et la Tasmanie donc, ont trouvé leur emblème sous la forme d’une jeune fille pas vraiment belle mais dont les petits doigts boudinés s’agitent mélodieusement bien sur le manche de sa guitare. Sa voix de midinette qu’une jeunesse déjantée lui aurait cramée à coup de clopes et de whisky, traîne savamment sur des airs plus ou moins remuants, qui ne réinventent en rien l’histoire du rock ou de la folk, mais qui donnent furieusement envie de se remettre au lit avec sa fiancée

en lui faisant croire qu’on est dimanche. Autant de fantasmes iconoclastes que la rocaille cachée au fond de la voix de Courtney rend finalement possibles après avoir écouté les deux ou trois premières pistes de son bel album. Le charme de ses chansons opère en effet très vite et les plus nostalgiques (ou les plus fats, qui sont d’ailleurs souvent les mêmes) ne manqueront pas de faire le rapprochement avec l’ancêtre Patti Smith. Pour le prochain opus, nous demanderons simplement à Courtney de nous surprendre autant, en évitant cependant de s’endormir au milieu de l’album comme dans celui qu’elle nous sert aujourd’hui. Parce que bien entendu, tout n’est pas parfait chez Miss Barnett, mais la diablesse (de Tasmanie) a su semer dans nos oreilles des graines d’encore et de pas assez qui nous feront courir à ses concerts et attendre ses prochaines réalisations avec l’impatience d’un Tom Curren attendant la vague ultime sur une plage d’Alice Springs. Attente d’autant plus insupportable qu’il n’y a pas de plage à Alice Springs. Mais comme personne n’en sait rien, l’espoir est donc encore permis. - Philippe Markarian -

ROCK

Neil YoungThe Monsanto Years(Reprise Records/Warner)

Ses 70 ans approchant à grands pas, le Loner pense à son héritage et à la planète

qu’il laissera aux générations futures. Après l’ambitieux et écolo mais très moyen Storytone, Neil Young se lance dans un long pamphlet à l’encontre du géant de l’agro-industrie Monsanto. Ici, exit l’orchestre symphonique. On revient à un son plus lourd. Et pour se lancer dans cette longue missive anti-OGM, le Canadien laisse au repos le Crazy Horse et fait appel à Promise Of The Real, le groupe de Lukas Nelson, fils de Willie. La collaboration est plus que réussie et on penserait presque à l’époque où le Canadien s’associait à Pearl Jam. The Monsanto Years est un album fougueux et rageur, où on sent le guitariste plus remonté que jamais. Si la production s’ouvre sur la lumineuse et optimiste New Day For Love avec ses chœurs gospel, suivie de la ballade folk Wolf Moon, le fervent militant du Farm Aid sort les crocs ensuite, sans y aller par quatre chemins. Il se paye Monsanto ou Starbuck sans utiliser de quelconque métaphore comme sur Rock Star Bucks A Coffee Shop qui derrière sa country alternative au refrain sifflé n’en est pas moins engagée. Country, Workin’ Man l’est aussi avec ce piano honky tonk et l’éternel harmonica du Loner. Dès la première note de Old Black sur Big Box, on sait qu’on a affaire au sommet de l’album, la tornade faite pour ravager les champs d’OGM. Un titre de huit minutes qui s’allonge, où les solos de guitare s’articulent avec les couplets engagés. Plus loin, Rules Of Change adopte un son très nineties qu’on a peu l’habitude d’entendre chez le père d’Harvest. Le solo de If I Don’t Know conclut la moisson 2015 du Loner. Il avait un message à passer. La formule choisie est la bonne et avec cet album, le plus réussi depuis Psychedelic Pill, on gage que ce message va être bien reçu.- Florian Antunes Pires -

THRILLER

Ghislain GilbertiLe Bal des ArdentesAnne Carrière

Un immeuble part en miettes suite à une explosion dans le quartier de Belsunce à Marseille. L’un des personnages désormais fétiches de Ghislain Gilberti, Ange-Marie Barthélémy, demande l’aide de Cécile Sanchez pour profiler le poseur de bombes. Car ce dernier est loin de n’être qu’un plastiqueur à la petite semaine. Voici un criminel particulièrement redoutable, surentraîné et intelligent qui vend ses services au plus offrant, et dont le seul credo est « jouir et détruire ». Ange-Marie et son équipe partent donc à la recherche du poseur de bombes qui baptise ses engins explosifs de prénoms féminins. Il Diavolo est une cible mouvante qui ne laisse habituellement rien derrière elle, exceptée la destruction. On retrouve dans ce troisième thriller l’écriture affûtée de l’auteur belfortain, qui nous emmène cette fois jusque dans le ventre d’une cité sensible, véritable bastion imprenable, la fameuse Tour Rouge de Corbeil Essonnes, réputée pour son

ambiance sulfureuse. Le bâtiment existait vraiment - démoli en 2013 -, mais l’auteur a su la romancer, et lui conférer une dimension encore plus sombre, qui n’a rien à envier aux quartiers les plus dangereux du Bronx... Les adeptes de Ghislain Gilberti retrouveront sans peine son talent de conteur, capable de décrire avec une précision chirurgicale une arme ou une scène de combat. Il sait aussi aller très loin dans la psychologie de ses personnages, d’autant que cette troisième enquête nous montre encore une autre facette de son écriture. - Dominique Demangeot -

ROMAN

Jérôme LeroyJuganLa Table Ronde

Jérôme Leroy s’est fait remarquer récemment en publiant un polar d’anticipation politique Le Bloc (Gallimard, 2012) qui présentait l’évolution du Front national ainsi que les conditions de possibilités de son arrivée au pouvoir. Ce polar fut prolongé par un autre, L’Ange gardien (Gallimard, 2014) qui traitait de la période antérieure au premier

roman, une sorte de préquel, comme on dit aujourd’hui. La politique n’est pas absente de ce roman qui nous décrit le Nord ravagé par le chômage et le retour après 18 ans de prison de Jugan, un ancien terroriste d’extrême-gauche, mais l’essentiel n’est pas là. Dans cet ouvrage qui mélange passion amoureuse et politique, il s’agit de retravailler la figure du monstre. Hanté par L’Ensorcelée (1854) de Barbey d’Aurevilly (1808-1889), Jérôme Leroy attribue à son personnage principal les mêmes caractéristiques que celles de l’Abbé de la Croix-Jugan, laideur physique (cicatrice au visage) et psychologique (manipulateur), reprenant l’histoire de passion/manipulation entre l’Abbé et la jeune noble qui était l’Ensorcelée du livre, l’ambiance surnaturelle ainsi que la structure narrative, avec un témoin chargé de raconter l’histoire de Jugan. Ce dernier, à sa sortie de prison, doit exercer un emploi, c’est ainsi qu’il se retrouve à faire de l’aide aux devoirs dans un centre social. C’est là qu’il rencontre Assia Raffa, une jeune étudiante en BTS, qui s’éprend de lui. Profitant de sa passion, il va la manipuler jusqu’à entraîner la mort de la jeune fille. Jugan n’étant bon au fond qu’à semer la mort. - Martial Cavatz -

ROMAN

Dominique AnéRegarder l’océanStock

Dominique A a souvent revendiqué la littérature comme source d’inspiration. La politesse lui fut renvoyée par de jeunes écrivains (Arnaud Catherine, Olivier Adam) qui écrivirent une série de nouvelles à partir de ses textes (Tout sera comme avant, 2004). Depuis, il s’est essayé à la chronique littéraire dans différents journaux dont Le Monde (reprise dans Tomber sous le charme, 2014) et a réussi un essai mélancolique très remarqué sur sa ville natale Provins (Y revenir, 2011). Regarder l’océan semble en être la suite, sorte de face B de 33 tours qui ne se saisit mieux qu’après l’écoute de la première face. On y retrouve la même mélancolie, la même difficulté à saisir les choses. Les textes de Dominique A y sont souvent à peine esquissés, faits de silences et d’ombres. Il ne cherche pas à rendre son récit linéaire, il n’a pas la prétention de pouvoir tout contenir, même sa propre existence, dans ces textes qui ne sont dès lors qu’une série de pièces d’un puzzle incomplet et destinés à le rester. Quand on essaie de regarder son existence, on reste toujours en surface. - Martial Cavatz -

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Cinéma 15

19 aoûtDragons 2 De Dean Deblois Animation Avec Gerard Butler, Cate Blanchett Astrid et Rustik le Morveux parcourent les cieux à la recherche de nouveaux territoires. Ils découvrent une grotte secrète. La Belle saisonDe Catherine Corsini DrameAvec Cécile de France Carole vit à Paris une histoire avec Manuel. Elle fait la connaissance de Delphine, agricultrice. Les deux femmes vont vivre une histoire d’amour.

AmnesiaDe Barbet Schroeder Drame Avec Max Riemelt, Marthe KellerJo voudrait être engagé comme DJ dans un club branché d’Ibiza. Il rencontre Martha, femme seule depuis quarante ans.

AntigangDe Benjamin Rocher Action Avec Caterina Murino, Jean RenoDes braqueurs attaquent les bijouteries et les banques de Paris. Serge Buren, policier aux méthodes peu conventionnelles, tente de les arrêter par tous les moyens.

Welcome BackDe Cameron Crowe RomanceAvec Jay Baruchel, John KrasinskiBrian Gilcrest est un militaire de renom. Une mission lui a été assignée à Hawaï et il doit faire équipe avec une jeune militaire, Alison Ng.

Sinister 2De Ciarán Foy Épouvante-horreurAvec James Ransone, Shannyn Sossamon Une jeune mère de famille emménage dans une maison avec ses jumeaux. Des événements tragiques s’y sont déroulés autrefois.

Une famille à louerDe Jean-Pierre Améris ComédieAvec Benoît Poelvoorde, Virginie EfiraPaul-André est un homme riche mais seul. Il s’ennuie et décide d’avoir une famille.

Vive les vacancesDe John Francis Daley, Jonathan M. Goldstein ComédieAvec Ed Helms, Christina ApplegateRusty Griswold propose à sa femme et ses deux enfants de les emmener passer une journée à Walley World, réputé comme le « parc d’attraction préféré des familles américaines ».

26 aoûtPixelsDe Chris Columbus Action Avec Kevin James, Adam Sandler Des experts en jeux vidéo doivent affronter des personnages des années 1980.

SelflessDe Tarsem Singh Science-fiction Avec Victor Garber, Ben Kingsley Un vieillard malade décide de faire transférer sa conscience dans le corps d’un jeune homme.

DheepanDe Jacques Audiard Drame Avec Claudine Vinasithamby, Antonythasan Jesuthasan Trois personnes qui ne se connaissent pas se font passer pour une famille afin de quitter leur pays en guerre.

Hitman: Agent 47De Aleksander Bach ActionAvec Rupert Friend, Hannah WareUn assassin est génétiquement modifié pour devenir une machine à tuer. Il a pour prochaine mission de créer une armée de tueurs.

Ventos de AgostoDe Gabriel Mascaro DrameAvec Dandara de MoraisShirley décide de partir s’occuper de sa grand-mère dans un petit village au Brésil.

2 septembre Cemetery of SplendourDe Apichatpong Weerasethakul DrameAvec Jenjira PongpasJenjira se porte volontaire pour s’occuper d’un soldat qui ne reçoit pas de visites dans un hôpital de fortune.

No EscapeDe John Erick Dowdle ThrillerAvec Owen Wilson, Pierce BrosnanUn homme d’affaires américain part vivre avec sa famille en Asie du Sud-est, lorsqu’un coup d’état survient dans le pays.

Le Tout Nouveau TestamentDe Jaco van Dormael FantastiqueAvec Benoît Poelvoorde, Yolande MoreauEa est la fille de Dieu. Pour se venger de son père, elle décide d’envoyer par SMS les dates de décès de tout le monde...

Ricki and the FlashDe Jonathan Demme ComédieAvec Meryl Streep, Kevin KlineUne femme a quitté sa famille il y a de nombreuses années pour devenir une rock star. Elle décide de revoir ses enfants.

La VolanteDe Christophe Ali, Nicolas Bonilauri ThrillerAvec Nathalie Baye, Malik ZidiThomas doit emmener sa femme à la maternité. Sur le chemin il percute et tue un jeune homme.

Miss HokusaiDe Keiichi Hara AnimationAvec Yutaka Matsushige, Anne WatanabeHokusaï, célèbre peintre japonais, vit avec sa fille, le plus souvent enfermé dans son atelier.

InsoumisDe Mathieu Denis DrameAvec Anthony Therrien, Antoine L’EcuyerJean Corbo, né d’une mère québécoise et d’un père italien, se lie d’amitié avec de jeunes militants d’extrême gauche.

9 septembreLe Transporteur HéritageDe Camille Delamarre ActionAvec Ed Skrein, Ray StevensonUn ancien mercenaire s’est reconverti dans le transport de colis top secrets.

YouthDe Paolo Sorrentino DrameAvec Michael Caine, Harvey KeitelDeux vieux amis de 80 ans passent leurs vacances dans les Alpes.

PrémonitionsDe Afonso Poyart ThrillerAvec Anthony Hopkins, Colin FarrellUn tueur en série est l’auteur de nombreux meurtres à Atlanta. Le FBI chargé de l’enquête arrive toujours trop tard...

Jamais entre amisDe Leslye Headland ComédieAvec Jason Sudeikis, Alison BrieDeux amis d’enfance se retrouvent douze ans plus tard à New York.

LifeDe Anton Corbijn BiopicAvec Robert Pattinson, Dane DeHaanUn jeune photographe décide de réaliser un reportage sur un acteur débutant qui se nomme... James Dean.

Au plus près du soleilDe Yves Angelo DrameAvec Sylvie Testud, Grégory Gadebois, Une juge d’instruction auditionne Juliette pour des faits d’abus de faiblesse sur son amant. Elle découvre que la prévenue est la mère biologique de l’enfant qu’elle a adopté...

The LessonDe Kristina Grozeva et Petar ValchanovDrameAvec Margita Gosheva, Ivan Barnev et Stefan DenolyubovplusDans une petite ville bulgare une enseignante d’anglais, Nadia, soupçonne l’un de ses élèves de vol. Mais de lourdes difficultés financières menacent sa famille et Nadia voit ses discours sur la morale remis en question...

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Une famille à louerle 19 août

Life le 9 septembre

Pixels le 26 août

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