Édition du 15 mars 2006 - veillejoueur dans un musée hanté où des fantômes ont vidé les...

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Le bulletin électronique du Réseau de veille en tourisme ÉDITION DU 15 MARS 2006 Comment les Québécois utilisent-ils leur temps libre? Promotions touristiques originales et insolites Conseils aux pays qui recherchent des «slow travellers». Pour voyager pleinement tout en prenant son temps Complexe de villégiature aquatique intérieur: le Québec prendra-t-il la vague? Les agences en ligne perdent la bataille Capsule - À la conquête de l'érable Comment les Québécois utilisent-ils leur temps libre? [22 février 2006] Il existe un dénominateur commun aux vacances, aux activités de loisir et aux autres passe-temps: il s'agit du temps libre. L'industrie touristique livre bataille à d'autres types d'occupation pour accaparer le temps disponible des consommateurs, principalement celui des Québécois. Comment se divise ce précieux temps discrétionnaire? Quelles sont les activités qui bénéficient de la plus forte intensité de pratique? Adoptons-nous les mêmes comportements lorsque nous sommes en vacances? Distinction entre quantité et intensité Il est intéressant de constater que certains adeptes consacrent énormément de temps à leur loisir de prédilection. Pour ce faire, nous avons d'abord segmenté les loisirs en deux grandes familles: les activités de plein air et celles de divertissement. Pour différencier les activités de loisirs de plein air et celles liées au divertissement, soulignons que ces dernières comprennent davantage d'activités intérieures ou réalisées dans des espaces extérieurs plus restreints (ex.: jardin zoologique). Pour chacun de ces segments, nous avons divisé l'intensité de la pratique en trois catégories: les amateurs (une ou deux fois par mois), les réguliers (3 à 9 fois par mois) et les mordus (10 fois ou plus par mois). Planchistes et golfeurs: des avides D'après les données du Print Measurement Bureau (PMB), la pêche s'avère l'une des activités les plus populaires des Québécois en termes du nombre total d'adeptes: plus de 954 000 personnes s'y adonnent, dont quelque 232 000 mordus (graphique 1). On remarque que le golf arrive non loin derrière, avec ses 755 000 adeptes, mais qu'il se classe bon premier en matière de participation avec ses 236 000 golfeurs «mordus». Les sports de glisse comptent également une grande proportion de passionnés alors que 152 000 skieurs alpins (26%) appartiennent à cette catégorie. C'est encore plus vrai pour les planchistes car c'est la seule activité qui compte plus de mordus (111 000) que de réguliers (65 000) ou d'amateurs (91 000). Partenaires principaux

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Le bulletin électronique du Réseau de veille en tourisme ÉDITION DU 15 MARS 2006 Comment les Québécois utilisent-ils leur temps libre? Promotions touristiques originales et insolites Conseils aux pays qui recherchent des «slow travellers». Pour voyager pleinement

tout en prenant son temps Complexe de villégiature aquatique intérieur: le Québec prendra-t-il la vague? Les agences en ligne perdent la bataille Capsule - À la conquête de l'érable

Comment les Québécois utilisent-ils leur temps libre? [22 février 2006] Il existe un dénominateur commun aux vacances, aux activités de loisir et aux autres passe-temps: il s'agit du temps libre. L'industrie touristique livre bataille à d'autres types d'occupation pour accaparer le temps disponible des consommateurs, principalement celui des Québécois. Comment se divise ce précieux temps discrétionnaire? Quelles sont les activités qui bénéficient de la plus forte intensité de pratique? Adoptons-nous les mêmes comportements lorsque nous sommes en vacances?

Distinction entre quantité et intensité

Il est intéressant de constater que certains adeptes consacrent énormément de temps à leur loisir de prédilection. Pour ce faire, nous avons d'abord segmenté les loisirs en deux grandes familles: les activités de plein air et celles de divertissement. Pour différencier les activités de loisirs de plein air et celles liées au divertissement, soulignons que ces dernières comprennent davantage d'activités intérieures ou réalisées dans des espaces extérieurs plus restreints (ex.: jardin zoologique). Pour chacun de ces segments, nous avons divisé l'intensité de la pratique en trois catégories: les amateurs (une ou deux fois par mois), les réguliers (3 à 9 fois par mois) et les mordus (10 fois ou plus par mois).

Planchistes et golfeurs: des avides

D'après les données du Print Measurement Bureau (PMB), la pêche s'avère l'une des activités les plus populaires des Québécois en termes du nombre total d'adeptes: plus de 954 000 personnes s'y adonnent, dont quelque 232 000 mordus (graphique 1). On remarque que le golf arrive non loin derrière, avec ses 755 000 adeptes, mais qu'il se classe bon premier en matière de participation avec ses 236 000 golfeurs «mordus». Les sports de glisse comptent également une grande proportion de passionnés alors que 152 000 skieurs alpins (26%) appartiennent à cette catégorie. C'est encore plus vrai pour les planchistes car c'est la seule activité qui compte plus de mordus (111 000) que de réguliers (65 000) ou d'amateurs (91 000).

Partenaires principaux

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Théâtres et clubs de nuit à l'avant-scène du divertissement

Sur le plan du divertissement, les sorties au théâtre (1,32 million de personnes) et dans les clubs de nuit ou les bars (1,29 million de personnes) occupent une grande partie du temps libre des Québécois (graphique 2). La majorité des activités sont pratiquées une à deux fois mensuellement, à l'exception des sorties dans les clubs de nuit et les bars où plus du tiers des adeptes (441 000) sont des mordus. On remarque la place importante qu'occupent les activités culturelles différentes dans la vie des gens.

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Temps libre en vacances

Les vacances occupent une grande partie de nos temps libres de loisirs. Au cours des douze derniers mois, plus de 2,85 millions de Québécois ont effectué un voyage de vacances à l'intérieur du Canada (y compris au Québec) et 1,4 million à l'extérieur du pays, selon le Print Measurement Bureau. Précisons qu'il s'agit ici d'individus et non de voyages personnes.

Les sorties à la plage sont particulièrement prisées par les Québécois, puisque 714 000 personnes s'y sont adonnées lors d'un voyage au Canada et 740 000 lors d'un séjour à l'extérieur du pays (graphique 3). Les randonnées pédestres et la visite de parcs nationaux/provinciaux figurent également parmi les activités les plus populaires.

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Si l'on examine les taux d'incidence (tableau 1), on constate que 25% des Québécois qui voyagent au Canada se sont rendus à la plage, comparativement à 53% de ceux qui voyagent à l'extérieur du Canada.

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Évolution des dépenses de loisirs

Lorsqu'on traduit certains des temps libres en dépenses des ménages, on constate que les spectacles occupent une part de plus en plus importante du portefeuille (graphique 4). En 2004, les ménages québécois ont dépensé en moyenne 605$ pour cette activité. C'est plus que les voyages à forfait qui génèrent des dépenses moyennes de 374$. À ce chapitre, la catégorie des «véhicules de loisirs et moteurs hors-bord» est celle qui affiche les plus forts taux de croissance depuis 1997, alors que ce type d'achat a plus que triplé au cours de cette période.

Même si cela ne se traduit pas toujours en journées de vacances, il est clair que la société est de plus en plus orientée vers les loisirs. Mais il est vrai aussi que nos temps libres s'entremêlent souvent avec nos occupations professionnelles. Il est de plus en plus difficile par exemple de résister à la prise des courriels le week-end. Nos temps libres sont aussi souvent fragmentés et se limitent de plus en plus à de courts séjours. Chose certaine, rien n'empêche l'industrie touristique de se tailler la part du lion dans cette tarte du loisir qui ne cesse de grandir.

Faites part de vos commentaires à Claude Péloquin.

Sources: - Print Measurement Bureau, 2005. - Statistique Canada, base de données CANSIM, 1997-2004.

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Promotions touristiques originales et insolites [16 février 2006] À l'heure où l'on se questionne sur l'efficacité des brochures touristiques, certaines régions ou attractions réinventent la formule promotionnelle de manière originale et insolite, soit sous forme d'une bande dessinée, soit encore par le biais d'un jeu multimédia interactif.

Une brochure touristique sous forme de bande dessinée

En Belgique, la province de Liège vient d'éditer une brochure touristique bien spéciale. L'ouvrage, intitulé «Parcours illustré en Province de Liège», n'est autre qu'une bande dessinée qui met en vedette dix sites touristiques incontournables de la région.

Cette BD, publiée à 2000 exemplaires (24 pages cartonnées et en couleurs), a nécessité un investissement de départ d'environ 17 000 euros (23 300 CAD). Les trois quarts de la production ont été mis en vente, au prix de 10 euros, lors du Festival de la bande dessinée de la ville de Seraing, qui a eu lieu le 11 février dernier. Le quart restant a été remis au bailleur de fonds, la province de Liège, pour distribution. Ensuite, afin d'augmenter l'intérêt de l'opération, des ex-libris de chaque image ont été réalisés et répartis comme suit: 100 exemplaires numérotés et signés par l'artiste et 100 exemplaires sous forme de portfolio de luxe, également numérotés et signés. Selon Christian Mathoul, organisateur du Festival de la BD de Seraing et acteur clé du domaine de la bande dessinée, cette idée pourrait fort bien s'étendre à d'autres régions ou pays, de même qu'à d'autres thématiques. Il confirme d'ailleurs que son équipe prépare actuellement, avec la province de Liège, un prochain album qui fera la promotion soit des groupes folkloriques, soit de la gastronomie provinciale.

Rien de plus normal, direz-vous, que de vendre la région par ce qui la caractérise le plus. La Belgique n'est-elle pas le berceau de la BD? Mais quelle idée originale de souder les attraits touristiques à un secteur industriel représentatif du lieu géographique. Cet ouvrage fait donc d'une pierre deux coups et promeut dès lors deux spécificités régionales: le tourisme et la bande dessinée. Une idée à creuser pour le Québec? Si la bande dessinée colle à la Belgique, comme les moules aux frites, Montréal peut se targuer d'être l'une des capitales mondiales du jeu électronique. Le dynamisme de l'industrie des logiciels d'animation et d'effets spéciaux cinématographiques y est reconnu internationalement.

Ce créneau technologique a d'ores et déjà donné lieu à quelques belles réalisations originales en matière de promotion du tourisme. Citons en exemple:

• Des fantômes au musée, jeu informatique conçu en premier lieu pour des élèves du 3e cycle du primaire. Réalisée grâce à la technologie Flash, cette histoire, dont l'utilisateur est le héros, promène le joueur dans un musée hanté où des fantômes ont vidé les expositions de leurs artefacts. Le directeur du musée, découragé, fait alors appel à des jeunes pour résoudre des énigmes qui permettront de retrouver les objets dérobés. Outre son attrait ludique, ce jeu multimédia réalisé par le Musée de la Civilisation à Québec est également prétexte à une visite virtuelle hantée de trois lieux historiques du Québec, soit: le Vieux Presbytère de Batiscan, le Manoir Le Boutillier et la Maison des Chapais, partenaires du projet, ce qui a permis de mettre en valeur les objets de la collection nationale du Musée.

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Des fantômes au musée

• Le Rallye patrimonial de Lanaudière, rallye virtuel mettant en évidence 25 bâtiments d'intérêt patrimonial répartis dans les six MRC de la région. Cette chasse aux trésors invite à une véritable visite virtuelle de Lanaudière, tout en répondant à des questions d'étape.

Rallye patrimonial de Lanaudière

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Comme quoi, avec un peu d'imagination et de créativité, chaque région peut développer et exploiter les potentialités de ses attraits touristiques, avec l'aide de partenaires locaux, industriels ou publics, représentatifs de la région.

Faites part de vos commentaires à Françoise Mommens.

Sources:

- Wauters, Laurence. «Une BD pour vanter dix sites touristiques», Le Soir, 13 février 2006.

Conseils aux pays qui recherchent des «slow travellers». Pour voyager pleinement tout en prenant son temps [1er mars 2006] Dans le texte «La tendance "Slow" se propage!», une de nos analystes s'employait à décrire cette nouvelle tendance internationale. Un de nos experts, M. Jacques-Yves Toulemonde, consultant et directeur d'ACTourism - conseil en marketing opérationnel, présente maintenant quelques conseils aux destinations qui seraient tentées d'attirer une «Slow» clientèle...

Le slow travel est au voyage ce que la grasse matinée est à la semaine. Ce sont les mêmes personnes qui peuvent choisir ou non de prendre le temps de profiter pleinement du présent.

Le slow travel, c'est une attitude et un comportement; c'est

• prendre le temps de découvrir un lieu et les gens qui y vivent; • avancer en musardant; • être curieux et oser se perdre pour découvrir une bonne adresse; • se laisser surprendre et accepter de changer de chemin; • revenir au même endroit au cours d'un même séjour.

Le slow travel c'est également une volonté de

• privilégier la qualité à la quantité; • faire confiance à la chance de la rencontre; • faire place à l'improvisation; • se laisser guider par un autre.

Ne cherchez pas un voyagiste ou un organisateur de voyages pour vous attirer cette catégorie de clients. C'est à vous, acteurs et opérateurs du tourisme, de créer tant l'environnement que l'image d'une destination qui seront attractifs pour le slow traveller.

Celui-ci ressemble à Monsieur Tout-le-monde. Il n'a pas de profil socioprofessionnel particulier, si ce n'est un besoin de découvrir les us et coutumes du lieu visité pour vivre pleinement son voyage. Et, à l'occasion de ce voyage, il veut prendre le temps d'une véritable rencontre avec la destination touristique qu'il a choisie.

Tous les outils modernes de communication sont indispensables pour le conquérir. Mais avant de les mettre en oeuvre, plusieurs étapes préalables doivent être franchies:

1. l'évaluation et la qualification de l'offre touristique et sa différenciation par rapport à la concurrence; 2. l'identification de ses forces et de ses faiblesses ainsi que l'évaluation des opportunités et des menaces

du marché; 3. l'établissement d'un positionnement stratégique pour guider les actions futures; 4. la définition d'objectifs marketing SMART1 pour pouvoir quantifier les efforts et les moyens à mettre en

oeuvre pour les atteindre; 5. la création d'un plan d'action qui n'est que la mise en musique des différents composants (produit,

prix, place/distribution et promotion) dans le temps, chiffrés en termes de ressources.

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Compte tenu des attentes des slow travellers, l'organisation de l'offre dans sa diversité et dans sa complémentarité est un facteur-clé de succès et de satisfaction de la clientèle. Elle doit se faire dans la concertation et la sensibilisation des acteurs et des opérateurs locaux. La mise en réseau des professionnels locaux permettra de conseiller le client, de le mettre en contact avec les prestataires ou de lui indiquer les lieux recherchés.

Le slow traveller aime musarder et changer de route en cours de voyage. Il prend les chemins de traverse et il apprécie les conseils que les autochtones peuvent lui donner sur les manifestations, les curiosités, les spécialités locales.

Les supports de communication que vous utilisez (papier, virtuel ou office de tourisme) doivent donc être riches en information, fiables et à jour; ils doivent mettre en avant les événements, les manifestations, les animations et les spécificités locales.

Ces outils de communication directe doivent être développés en vue de faciliter la consultation à distance (site Web, guide, etc.). Les outils de réservation et d'achat sécurisés pour des transactions en ligne viennent conclure la panoplie d'outils indispensables pour courtiser les slow travellers.

Toute la stratégie et les moyens mis en oeuvre doivent permettre au client final de s'informer, de budgéter, d'organiser, de réserver et, enfin, d'acheter lui-même les prestations de son voyage. Voilà «LA» caractéristique de ce type de voyageur.

Capitaliser sur un slow traveller satisfait de son séjour sera le meilleur investissement publicitaire pour votre destination. En conséquence, donnez-lui l'occasion de partager ses expériences et ses souvenirs avec son réseau de relations. Mettez en oeuvre un bouche-à-oreille efficace et contagieux grâce aux outils Web actuels, comme la création d'un blogue ou le partage d'un album photos sur Internet. Une photothèque de qualité où l'on trouve les plus beaux sites touristiques, par exemple, ainsi des liens (hypertextes) avec les partenaires sont des moyens de faire vivre cette relation et d'entretenir l'envie de partager sa passion avec son entourage.

Le nombre de touristes adeptes du slow travel s'accroît. Ce type de touriste cherche une information riche et à jour. Il apprécie une relation directe, une grande réactivité à ses questions et une parfaite transparence dans la négociation ou dans la transaction financière (commission pour un intermédiaire). Le slow traveller construisant lui-même son voyage, les outils doivent donc lui permettre de le préparer en toute connaissance de cause.

1 SMART: Spécifique, Mesurable, Ambitieux, Réaliste et Temporaire.

Jacques-Yves Toulemonde Consultant et directeur d'ACTourism - conseil en marketing opérationnel

Complexe de villégiature aquatique intérieur: le Québec prendra-t-il la vague? [13 février 2006] Le projet de transformation de l'aéroport Mirabel et de l'ancien hôtel Château Mirabel en «resort» aquatique intérieur semble novateur. Pourtant, il ne ferait que permettre au Québec de se doter d'une infrastructure déjà largement offerte aux États-Unis.

Offrir l'été en toutes saisons

Les consommateurs démontrent un intérêt grandissant envers les parcs thématiques à vocation aquatique. De 1991 à 2003, le nombre de visiteurs dans les parcs aquatiques américains est passé de 42 à 73 millions. Toutefois, les conditions climatiques du nord des États-Unis et du Canada ne permettent pas une opération annuelle de parcs aquatiques extérieurs comme c'est le cas en Floride, en Californie ou au Texas où l'on trouve les parcs aquatiques les plus achalandés d'Amérique du Nord.

La possibilité d'offrir un produit réellement toutes saisons, d'éliminer le risque perçu lié à la météo (même en été), d'offrir une alternative de divertissement en soirée (les parcs sont souvent ouverts jusqu'à 22 h) et de répondre à la tendance favorable aux courts séjours en famille sont quelques-unes des raisons qui peuvent expliquer la croissance accélérée de ce type de produit. Les complexes situés à proximité d'importants bassins de population ou de destinations vacances établies enregistrent de meilleures performances.

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Toutefois, les propriétaires doivent continuellement investir afin de bonifier l'offre du complexe et ainsi assurer un effet de nouveauté susceptible d'attirer davantage de consommateurs et de convaincre les clients de revenir. Cette obligation d'innover entraînera inévitablement une augmentation de la taille des resorts, notamment par l'ajout de composantes de grande taille comme les piscines à vagues. À court terme, l'augmentation de la concurrence obligera aussi les complexes à personnaliser l'expérience offerte et à garantir un niveau élevé de services afin de se distinguer des compétiteurs.

Un raz-de-marée de nouvelles offres

En 2005, 23 complexes aquatiques intérieurs ont ouvert leurs portes ou ont agrandi leurs installations, portant l'offre nord-américaine à un total de 82 resorts offrant 18 000 chambres et 232 000 mètres carrés de parcs aquatiques intérieurs. Ces ajouts représentent une croissance annuelle de 19% de l'offre d'hébergement et de 35% des aires de récréation, un rythme de croissance substantiellement supérieur à celui de l'hébergement traditionnel (environ 1,5%).

Et l'engouement ne s'arrête pas là! Une récente étude de la firme Hotel and Leisure Advisor, LCC, estime que 23 nouveaux projets d'ouverture et d'agrandissement se concrétiseront en 2006 et que plus de 150 projets sont actuellement à l'étude ou en développement en Amérique du Nord.

Un phénomène du Midwest américain

Le phénomène des resorts aquatiques intérieurs est originaire de Wisconsin Dells (Wisconsin), petite municipalité de 5000 résidants, où a été bâti le premier complexe américain en 1989. Avant cette date, la région offrait déjà quelques parcs aquatiques extérieurs et une variété d'activités de plein air, mais la saison touristique durait concrètement une centaine de jours et le taux d'occupation annuel des hôteliers plafonnait à 40%.

Tablant sur la proximité de trois importants marchés (Chicago, Minneapolis et Milwaukee sont à moins de trois heures de route), la destination a pris le virage aquatique intérieur. Au cours des 15 dernières années, 17 resorts se sont ajoutés à l'offre de cette ville qui se proclame la capitale mondiale des parcs aquatiques. En 2005, Wisconsin Dells a accueilli plus de 3 millions de visiteurs et les hôteliers ont affiché un taux d'occupation annuel de 80%.

Cette concentration contribue au positionnement de l'État du Wisconsin comme leader avec 30 des 71 complexes actuellement disponibles aux États-Unis. On y trouve également le plus grand parc aquatique américain, le Kalahari Resort, qui compte 11 615 mètres carrés. En fait, les États du Midwest s'accaparent la part du lion avec environ 75% de l'offre américaine, suivis des États des plaines américaines avec 10%.

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Le Nord-Est des États-Unis sur le tremplin?

Au cours des derniers mois, deux établissements ont ouvert leurs portes dans le Nord-Est. La bannière Great Wolf Lodge a choisi la région du mont Pocono (Pennsylvanie) pour l'implantation de son septième établissement, alors que la firme Six Flags optait pour la région de Lake George (New York) pour l'ouverture de son premier parc aquatique intérieur. Sensible à l'importance de l'innovation, le nouveau complexe de Six Flags est doté d'un toit en Texlon, un matériel qui laisse filtrer les rayons UV, permettant ainsi aux visiteurs de bronzer même à l'intérieur.

Le concept de parc aquatique intérieur fait ainsi une percée dans un territoire qui, jusqu'à récemment, n'en comptait que deux (Erie en Pennsylvanie et Cape Cod au Massachusetts). Les États des régions de la Nouvelle-Angleterre et de l'Atlantique Centre semblent vouloir faire une place à ce type de complexe car, selon l'étude de Hotel and Leisure Advisor, LCC, quelque 35 projets seraient actuellement en cours ou à l'étude.

Le Canada et le Québec se mouillent peu!

Même si c'est au Canada que l'on peut voir le plus grand parc aquatique intérieur d'Amérique du Nord: le World Waterpark, situé dans le West Edmonton Mall en Alberta - 18 fois plus spacieux que le plus grand parc aquatique des États-Unis - (lire aussi: Prendre des vacances à Berlin ou sur une île tropicale? Et pourquoi pas les deux!), le pays fait figure de parent pauvre face à son voisin américain.

Au cours des dernières années, plusieurs hôteliers canadiens ont investi afin de moderniser leur piscine en y ajoutant certaines composantes d'amusement (glissades et autres), sans toutefois oser le pari d'ouvrir un réel parc aquatique intérieur (superficie supérieure à 929 mètres carrés). Selon Hotel and Leisure Advisor, LCC, le Canada abrite actuellement 11 resorts aquatiques intérieurs (6 dans l'Ouest, 4 en Ontario et 1 au Québec) et seulement 5 projets seraient en construction ou à l'étude au pays.

Bien nanti en matière de parcs aquatiques extérieurs, comptant même sur la présence du plus grand parc aquatique extérieur au Canada (le Village Vacances Valcaltier), le Québec se jettera-t-il aussi à l'eau? Outre le projet du consortium européen I-Parks-Oger International à l'ancien aéroport de Mirabel, on trouve une mention d'un centre aquatique intérieur/extérieur de 2000 mètres carrés dans le projet de développement 2005-2010 du Mont-Orford. C'est relativement peu si l'on considère l'intérêt des Québécois pour les activités aquatiques!

Faites part de vos commentaires à François-G. Chevrier.

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Sources: - Duddin, Jean-Maurice. «Mirabel - Attractions à l'aérogare - Le promoteur: un groupe français», Journal de Montréal, 3 février 2006. - Levine, Arthur. «What's New at Theme Parks, Amusement Parks, and Water Parks for 2006?», [www.themeparks.about.com], 2006. - Loose, Cindy. «Summer Under Glass», The Washington Post, 19 février 2006, p. 1. - Sangree, David J. «Indoor Waterparks and Hotels? Year End 2005 Overview», Hotel online [Hotelonline.com], Les agences en ligne perdent la bataille [28 février 2006] Internet est le théâtre d'un âpre affrontement entre les agences de voyages en ligne et les fournisseurs de produits touristiques. Ces derniers, les hôteliers, les transporteurs aériens, les compagnies de location de voiture, etc., cherchent à attirer les consommateurs sur leur propre site Web afin de réaliser directement les ventes, sans passer par l'entremise d'un intermédiaire de voyages comme Expedia ou Travelocity. Déjà responsable de 34% de la vente des produits de voyages aux États-Unis, Internet continue de jouer un rôle stratégique dans la distribution des inventaires. Il semble que les fournisseurs soient en voie de remporter la bataille.

Un marché imposant

Le taux de pénétration d'Internet sur les ventes touristiques est remarquable et il devrait atteindre 38% en 2007 aux États-Unis et 27% en Europe, selon PhoCusWright (graphique 1). Dans un tel contexte, les entreprises touristiques sont en mode séduction auprès des internautes et les convaincre de réserver sur leur site constitue, de plus en plus, un enjeu majeur.

Les agences en ligne représentent un marché extrêmement concentré, alors que quatre grands acteurs se partagent 98% du chiffre d'affaires aux États-Unis: Expedia, Travelocity (détenu par Sabre), Orbitz (filiale de Cendant) et Priceline.

Actuellement, différentes sources d'information (Merrill Lynch, JupiterResearch et PhoCusWright) estiment que de 54% à 56% des ventes touristiques en ligne s'effectuent directement auprès des sites des fournisseurs. Au début des années 2000, ce sont les hôteliers qui avaient le plus de difficulté à convaincre les internautes à acheter directement sur leur site (lire aussi: La bataille de la distribution en ligne). Ces derniers croyaient en effet majoritairement qu'ils obtiendraient de meilleurs tarifs par l'intermédiaire d'agences comme Expedia ou Travelocity.

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L'engouement pour les agences en ligne s'essouffle

Le portrait change progressivement et les fournisseurs parviennent à se présenter comme la solution par excellence pour le consommateur (Tableau 1). Les agences en ligne, grâce à leurs outils de comparaison, génèrent encore un plus grand nombre de visites, mais ce sont les compagnies aériennes et les hôteliers qui, au bout du compte, parviennent à concrétiser des ventes, grâce notamment à leurs programmes de fidélisation et à leur politique de garantie des meilleurs prix. Globalement, en 2007, on prévoit que 57% des ventes touristiques en ligne seront réalisées directement sur le site corporatif des fournisseurs. Selon JupiterResearch, cette proportion atteindra plus de 62% en 2010.

Le portrait diffère sensiblement d'un secteur à l'autre. En 2007, 71% des vols seront achetés directement sur les sites des transporteurs aériens, comparativement à 60% en 2003. Quant aux hôteliers, on constate l'ampleur du rattrapage, puisque les agences en ligne ne vendront plus que 44% des chambres en 2007, proportion qui s'élevait à 55% en 2003. Du côté des forfaits, les agences en ligne ont toutefois su s'imposer en continuant d'accroître leurs parts de marché, grâce notamment au développement du dynamic packaging. La présence des intermédiaires demeure également très dominante sur le segment des croisières où ils contrôlent actuellement 90% des ventes.

Comparer ici, acheter ailleurs

L'immense popularité des agences en ligne auprès du consommateur s'explique principalement par deux raisons: la facilité qu'elles lui procurent de comparer les prix ainsi que la perception qu'ils ont d'y trouver des prestations moins chères qu'ailleurs. Si le premier élément demeure une réalité, le deuxième s'estompe graduellement. Un sondage mené par PhoCusWright révèle que 62% des e-touristes américains consultent les sites des agences en ligne pour finalement concrétiser leurs achats directement auprès des fournisseurs (graphique 2).

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Le globe-veilleur, le bulletin électronique du Réseau de veille en tourisme Édition du 15 mars 2006

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Fait intéressant, une importante partie des internautes ne juge pas qu'il soit nécessaire de comparer les prix de location d'une voiture ni de réservation d'une chambre. En effet, seulement 24% des e-touristes consultent un intermédiaire en ligne avant d'acheter auprès du fournisseur. C'est peu, si l'on considère que 65% des ventes en ligne des compagnies de location de voitures se réalisent directement sur leur site Web. En ce qui concerne l'hébergement, 31% passent d'abord par une agence en ligne, comparativement à 54% des transactions en ligne qui sont réalisées sur le site corporatif.

Tout comme pour le secteur aérien, on peut s'attendre à ce qu'une proportion grandissante d'internautes concrétisent leurs achats directement auprès des hôteliers, après avoir consulté ou non les agences en ligne, en raison notamment des politiques de plus en plus visibles des hôteliers de garantir le meilleur tarif aux clients qui achètent sur leur site.

Des nuages à l'horizon

Les ventes en ligne qui atteignent lentement leur maturité, les marges bénéficiaires qui diminuent et la pression croissante vers des ventes directes auprès des fournisseurs sont tous des facteurs qui expliquent les difficultés éprouvées actuellement par les agences en ligne. Mais le pire reste à venir. La menace viendra du côté des métamoteurs de recherche qui apporteront à l'industrie un canal de distribution alternatif (lire aussi: Attention, les métamoteurs de recherche débarquent).

L'utilité première de ces métamoteurs tels Kayak et SideStep consiste à fournir aux internautes un outil efficace qui leur permet de comparer les prix d'une très grande variété de produits de voyages sur le Web. Ils ont fait leur apparition sur l'échiquier du voyage en 2004 et se sont multipliés depuis. Leur taux de pénétration demeure toutefois encore modeste puisque, selon JupiterResearch, seulement 3% des consommateurs les utilisaient en novembre 2005.

Ces sites représentent une concurrence directe aux agences en ligne alors qu'ils s'affairent à rediriger le consommateur vers le portail de réservation des fournisseurs, réduisant du même coup l'utilité première des agences en ligne, soit le volet comparaison. On le comprendra, ces dernières refusent d'établir des partenariats d'affaires avec les métamoteurs. Pour les fournisseurs, il s'agit là d'un modèle d'affaires plus rentable que celui proposé par les intermédiaires.

Une proportion importante (51%) des voyageurs recherche avant tout un bon prix sur Internet. À cet égard, même s'ils sont persuadés qu'ils obtiendront un meilleur tarif en achetant directement auprès du fournisseur, ils réclameront toujours un outil efficace de comparaison des prestations.

Lorsque les voyageurs se familiariseront avec les métamoteurs, il est plausible de croire qu'ils les adopteront en masse, au détriment des agences en ligne. À cela s'ajoute l'inévitable distance que les fournisseurs voudront prendre avec les agences en ligne au profit des métamoteurs qui se présentent comme des partenaires d'affaires privilégiés à l'égard d'une telle stratégie. À surveiller.

Faites part de vos commentaires à Claude Péloquin.

Sources: - Cannizzaro, Michael. «Best Price Drives Travel Shopper Churn? Suppliers Are the Usual Beneficiaries», TRAVstats PhoCusWright, février 2006. - Cannizzaro, Michael. «Online Travel Overview Preview: Saturation Looms Amid Consolidation, Internationalization and Margin Pressures», TRAVstats PhoCusWright, septembre 2005. - Carvell, Steven A. et Daniel C. Quan. «Low-price Guarantees: How Hotel Companies Can Get It Right», Cornell University [www.thecenterforhospitalityresearch.org], 2005. - eMarketer. «Inroads for Online Travel», [www.emarketer.com], 17 novembre 2005. - eMarketer. «Which Way Is the Travel Industry Headed?» [www.emarketer.com], 10 novembre 2005. - PhoCusWright. «PhoCusWright's Online Travel Overview Fifth Edition», octobre 2005. - Rathore, Mahendra. «Online Distributions: Critical Issues and Opportunities for Hoteliers», Hotel News Resource [www.hotelnewsresource.com], 19 janvier 2006.

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Capsule - À la conquête de l'érable [2 février 2006] La région d'Elmira en Ontario se targue de présenter le plus important festival d'un jour du sirop d'érable au monde. Elmira Maple Syrup Festival existe depuis plus de 40 ans à titre d'organisation à but non lucratif dans une contrée rurale, grâce à la participation de plus de 2000 bénévoles de la communauté. L'événement a pour but de promouvoir la région et ses producteurs acéricoles.

Puisque le sirop d'érable est au Québec ce que le pétrole est à l'Alberta, ne pourrait-on pas davantage miser sur une trame événementielle pour mettre en valeur la période des sucres au Québec? Précisons que les acériculteurs du Québec génèrent environ 80% de la production mondiale de sirop d'érable. Comment alors le titre du plus important festival de sirop d'érable au monde peut-il nous échapper?

Le Festival beauceron de l'érable s'inscrit comme l'un des rares événements au Québec qui soulignent la thématique de la période des sucres. Créé en 1990, cet événement se déroule au mois de mars et accueille environ 50 000 personnes, dont des clientèles en provenance des écoles et des foyers pour aînés de la région. Bien qu'il jouisse d'une notoriété plutôt limitée, il s'agit d'un festival au rayonnement régional.

Quoi qu'il en soit, nul ne peut mettre en doute les forces du Québec sur ce créneau de marché. En effet, la clientèle touristique, notamment les Européens, a prouvé qu'elle s'intéresse à ce type de produit. En conséquence, la présence de festivités où l'on miserait sur la gastronomie avec des chefs proposant des recettes thématiques à l'érable permettrait aussi aux visiteurs de se rapprocher des produits du terroir. Plusieurs autres composantes pourraient se greffer à la programmation, par exemple:

• illustration des traditions folkloriques (toujours populaire auprès de la clientèle internationale); • mise en scène de la thématique du bois d'érable (concours du bûcheron, travail d'ébénisterie, etc.); • récolte de l'eau d'érable; • promenades en carriole; • etc.

Il s'agit également d'une belle occasion pour favoriser l'allongement de la saison touristique hivernale jusqu'à la période printanière. Tous les ingrédients sont là, il ne nous reste qu'à conquérir le titre de première destination mondiale et que le Québec devienne le véritable happening du sirop d'érable.

Faites part de vos commentaires à Claude Péloquin.