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DISCOURS

Cérémonie de clôture de la quatrième saison

du concours Ergapolis Clichy-sous-Bois et Montfermeil

Jeudi 3 juillet 2014 à 19h – Hôtel de Lassay

Messieurs les maires de Clichy-sous-Bois et de Montfermeil, cher Olivier, cher

Xavier,

Madame la fondatrice du concours Ergapolis,

Mesdames, Messieurs les partenaires,

Mesdames, Messieurs les membres du jury,

Chers étudiants,

Mesdames, Messieurs les professeurs,

Mesdames, Messieurs,

Je suis ravi de vous accueillir, ce soir, à l’Hôtel de Lassay,

à l’occasion de la cérémonie de remise des trophées du concours « Ergapolis », qui

réunit cette année encore des étudiants d’horizons variés, issus de six

établissements de formation complémentaires.

Ces jeunes ont confronté sur le terrain les connaissances théoriques acquises au

cours de leurs formations et ont travaillé ensemble à la réflexion et à la conception

de la ville durable de demain.

Aux élèves participants, je veux dire combien je suis heureux

de vous recevoir dans cette maison et de pouvoir mettre

en lumière vos projets. Car je l’ai dit au jour de mon investiture et je n’en varie pas,

je veux faire de l’Assemblée nationale une maison ouverte sur le monde qui

l’entoure.

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Je tiens aussi à remercier tous les partenaires du projet, institutions publiques,

entreprises, professeurs et professionnels, pour leur implication dans la réalisation

de ce concours qui permet de porter un autre regard sur la ville.

Tout à l’heure sera décerné le prix à l’équipe lauréate, mais d’ores et déjà, je veux

vous adresser à tous mes plus chaleureuses félicitations pour tout le travail que

vous avez accompli pendant cette année et l’ensemble des talents réunis par chacun

d’entre vous.

Vos projets sont source d’innovation dans la réflexion sur la ville durable. Vous

avez su faire émerger des idées fortes, innovantes et réalisables qui serviront dans

la poursuite et la finalisation de la mise en œuvre du projet de rénovation urbaine

pour ce secteur stratégique.

Monsieur le maire de Clichy-sous-Bois, Monsieur le maire de Montfermeil, je sais

que vous et vos équipes avez été très impliqués dans cette démarche. D’ailleurs,

cher Olivier, je me permets de reprendre tes propres mots en soulignant que

« l’expérience a été enrichissante pour tout le monde ».

Si j’ai accepté d’apporter mon patronage à cette quatrième édition du concours

Ergapolis, c’est déjà parce que la démarche m’a séduit.

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Erga – polis : l’esprit du concours se trouve résumé dans son nom. Si l’on se réfère

aux origines grecques des mots (polis, c’est la cité et erga signifie travail, force,

synergie), ce concours fait travailler en synergie, associe les connaissances et

développe la transversalité pour fabriquer la cité, pour concevoir des projets de

territoires répondant aux enjeux du XXIème siècle : faire une ville durable.

« L’union fait la force », vous connaissez tous cet adage.

De même, Isaac Newton disait : « Lorsque deux forces sont jointes, leur efficacité

est double ». Pourtant, nous avons encore beaucoup de mal à l’appliquer à nos

formations.

Le développement durable de nos sociétés impose un changement dans nos modes

de pensée. La ville est au cœur des principaux enjeux : efficacité énergétique, modes

d’approvisionnement, mobilité, attractivité économique, bien-être social, …

On ne peut plus penser la ville comme autrefois, car les enjeux du XXIème siècle ne

sont plus ceux du siècle passé. Nous devons innover mais au-delà de l’innovation

industrielle ou technologique : nous devons réinventer nos modes de

fonctionnement.

Comment penser à un projet urbain global et cohérent intégrant toutes les

problématiques si chacun reste cloisonné à son corps de métier ?

À l’heure de la transition écologique et énergétique, du numérique et du partage de

l’information, la société avance mais nos formations restent les mêmes,

cloisonnées. Comment inventer de nouveaux schémas si nous ne changeons pas nos

modes de formation ?

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Ce concours est une démarche anticipatrice pour mieux intégrer les enjeux du

développement durable dans nos villes. Il faut décloisonner les disciplines et les

compétences pour répondre aux problématiques de qualité de vie, de protection de

l’environnement, d’accès à la culture, de diversité, de lien social, de gouvernance et

d’impact économique.

Ces étudiants sont les futurs concepteurs de la ville de demain et ils ont déjà une

longueur d’avance dans la période de transition que nous amorçons.

***

Et puis, vous avez réfléchi à l’aménagement d’un secteur hautement stratégique,

pour de multiples raisons.

Le projet de rénovation urbaine de Clichy-Montfermeil est en effet l’un des plus

emblématiques de France, qui a fait l’objet d’une convention partenariale entre les

deux municipalités et l’Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine signée il y a

dix ans maintenant. La transformation du quartier du Plateau est spectaculaire et

témoigne des investissements humains et financiers engagés sur le site. La première

phrase du projet de rénovation urbaine touche à son terme avec la réponse à la

problématique initiale des copropriétés dégradées, et pourtant il reste un secteur

stratégique, situé à la jonction des deux villes, qui n’a pas pu être traité : c’est le

secteur « central », qui constituera le cœur du nouveau quartier.

Et si ce secteur n’a pas encore été traité, c’est parce qu’il est le terrain d’une

multitude de projets et de maîtres d’ouvrage. Il se situe à la superposition des

logiques de rénovation urbaine, d’arrivée du Grand Paris Express et

d’aménagement du nouveau quartier autour de la gare.

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Il constitue un enjeu stratégique dans la réussite de la transformation du quartier et

dans son intégration dans les dynamiques de développement communales et

métropolitaines, pour construire la mixité sociale.

Il y a une articulation délicate à trouver entre le projet de rénovation urbaine, les

projets de transports du STIF et du Grand Paris, le projet de Villa Médicis du

ministère de la Culture.

Cette complexité liée à la multitude d’acteurs en présence a conduit les deux maires

à intégrer une démarche innovante pouvant aider à éclairer d'un nouveau regard les

orientations

à prendre.

Vos projets montrent que c’est un pari réussi.

Vous avez pensé la requalification de la tour Utrillo, les liens à créer avec les

abords de la forêt de Bondy qui est une grande richesse pour ce territoire, pour

achever la transformation du quartier.

Vos travaux montrent enfin que l’arrivée d’une gare du Grand Paris Express dans

un quartier se doit d’être pensée en amont et qu’il y a un défi à réussir le projet

urbain autour.

Il y a aujourd’hui trop d’opérateurs éclatés : l’Etat se doit de jouer son rôle de

régulateur et de garant de l’intérêt général, en fédérant les acteurs, en facilitant les

projets, en rompant les égoïsmes locaux, pour que le Grand Paris permette de

relancer la construction et de répondre aux besoins de logements des franciliens.

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On ne peut pas avancer en ordre dispersé sur cette question et prendre acte des

projets municipaux. Car si certains jouent le jeu de la métropole, d’autres se

renferment sur eux-mêmes dans des logiques conservatrices.

En parallèle du Grand Paris des Transports, il faut donc créer les conditions de

réussite du Grand Paris de l’Aménagement et du Logement durable. Le nouveau

Gouvernement doit pouvoir nous faire des propositions assez vite.

***

Vous incarnez la France de demain. Vous êtes non seulement les futurs concepteurs

des villes de demain, mais aussi ceux qui les habiteront.

Je compte sur vous pour réfléchir, innover, et penser la ville durable, comme vous

avez réussi à le faire tous ensemble dans le cadre de ce concours.

Pour résumer, vous êtes l’avenir et l’espoir !

Félicitations et merci à vous !