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Strasbourg, le 6 septembre 2006
Madame, Mademoiselle, Monsieur, A l'occasion des Journées européennes du Patrimoine des 16 et 17 septembre 2006, je vous invite à faire un voyage. Une invitation au souvenir, à la mémoire, à la vigilance et à la réflexion. Un voyage dans le passé et dans ce qu'il y a de plus profond dans l'être humain, l'espoir et le passage de son histoire comme message aux générations futures. Je vous invite à venir au Centre européen du résistant déporté et sur le site, haut-lieu de mémoire, de l'ancien camp de concentration de Natzweiler-Struthof. Vous pourrez prendre connaissance de messages laissés par des hommes et des femmes qui ont vécu les heures les plus sombres de notre histoire, tout en gardant la force de témoigner. Vous pourrez aussi marquer votre volonté de ne jamais oublier et de faire passer, à votre tour, ce message de vie et de paix. A bientôt… toute l'équipe du Centre du européen vous attend.
Didier SCHMITT
Cité Administrative Gaujot 14 rue du Maréchal Juin 67084 STRASBOURG CEDEX
Tél : 03.88.76.78.84 ou 86 Fax 03.88.76.78.89 Courriel : [email protected]
Direction régionale
des anciens combattants et
victimes de guerre d'Alsace
Le Directeur régional
Journées
européennes
du
16-17 septembre
2006
Natzwiller, le 1er septembre 2006
Inauguré il y a moins d’un an, le Centre européen du résistant déporté a accueilli quelque 170 000 visiteurs. Familles, anciens déportés venus en pèlerinage ou pour témoigner, estivants, personnes âgées et surtout groupes scolaires, sont autant de promesses d’une histoire partagée et transmise ensuite, bien au-delà du seul site historique de l’ancien camp de Natzweiler. Les vestiges du camp sont l’une des traces tangibles, immuables d’une réalité inscrite dans l’histoire de millions d’Européens : la tragédie de la Seconde guerre mondiale, du nazisme et de son système concentrationnaire. Ils sont également le témoignage de l’engagement des milliers de personnes contre la barbarie nazie. Le prix de leur engagement : la déportation, la mort souvent. Cette réalité du passé doit pousser chacun d’entre nous à poser un regard lucide sur son propre temps, sur l’ avenir aussi. Cette réalité nous impose aujourd’hui et demain souvenir, vigilance et responsabilité.
Les Journées européennes du patrimoine 2006 sont l’occasion pour les visiteurs du Centre européen et du site de l’ancien camp, d’aller à la rencontre de ce passé, de son message. Les visiteurs sont ainsi invités à recevoir des extraits de témoignages, des réflexions, des Grands hommes et des Anonymes, et à y répondre en laissant eux-mêmes une pensée de vigilance, de mémoire et en plantant la graine de Ginkgo biloba qu’ils auront reçue.
Puissent de nombreux arbres, symboles de résistance et de longévité, devenir grands et
témoigner d’une histoire et d’une mémoire vivantes et partagées.
Valérie DRECHSLER
Centre européen du résistant déporté – Site de l’ancien camp de Natzweiler-Struthof - 67 130 NATZWILLER Tel : 03 88 47 44 51 – Courriel : [email protected]
Direction régionale des anciens combattants et victimes de guerre d'Alsace Centre européen du résistant déporté La Directrice
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16-17 septembre 2006
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MMMaaadddaaammmeee MMMaaarrriiieee---JJJooo CCCHHHOOOMMMBBBAAARRRTTT DDDEEE LLLAAAUUUWWWEEE Résistante, déportée,
Présidente de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Coprésidente de l’Amicale de Ravensbrück
MMMaaadddaaammmeee SSSiiimmmooonnneee GGGOOOUUURRRNNNAAAYYY Résistante, déportée,
Coprésidente de l’Amicale de Ravensbrück
MMMooonnnsssiiieeeuuurrr PPPiiieeerrrrrreee SSSUUUDDDRRREEEAAAUUU Résistant, déporté,
Ancien Ministre du Général De Gaulle Président de la Fondation de la Résistance
MMMooonnnsssiiieeeuuurrr BBBooorrriiisss PPPAAAHHHOOORRR Résistant, déporté au KL-Natzweiler,
Ecrivain slovène, traduit en une trentaine de langues
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16-17 septembre 2006
RRReeemmmeeerrrccciiieeemmmeeennntttsss Pour leur aimable parrainage,
et les réflexions qu’ils ont bien voulu adresser spécialement
pour ces Journées au Centre européen du résistant déporté
MMMaaadddaaammmeee MMMaaarrriiieee---JJJooo CCCHHHOOOMMMBBBAAARRRTTT DDDEEE LLLAAAUUUWWWEEE Résistante, déportée,
Présidente de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation
MMMaaadddaaammmeee SSSiiimmmooonnneee GGGOOOUUURRRNNNAAAYYY Résistante, déportée,
Présidente de l’Amicale de Ravensbrück
MMMooonnnsssiiieeeuuurrr PPPiiieeerrrrrreee SSSUUUDDDRRREEEAAAUUU Résistant, déporté,
Ancien Ministre du Général De Gaulle Président de la Fondation de la Résistance
MMMooonnnsssiiieeeuuurrr BBBooorrriiisss PPPAAAHHHOOORRR Résistant, déporté au KL-Natzweiler,
Ecrivain slovène, traduit en une trentaine de langues
Pour leur soutien et leur aimable autorisation de reproduction
d’extraits de leurs travaux et publications
CCCooonnnssseeeiii lll GGGééénnnééérrraaalll dddeee lll ’’’AAAuuudddeee,,, DDDiiirrreeecccttt iiiooonnn dddeeesss SSSpppooorrrtttsss,,, et tout particulièrement Madame Monique JACOMI, directrice de la Maison départementale des Sports,
et Madame Françoise MAZET, responsable du projet pédagogique
« Au nom de la mémoire », et tous les participants cités
CCCooolll lllèèègggeee AAAnnndddrrrééé MMMaaalllrrraaauuuxxx,,, dddeee PPPaaarrrooonnn (((YYYooonnnnnneee))) et tout particulièrement Madame Christelle PROVOST
et Monsieur Vincent MOISSENET, enseignants, responsables du projet pédagogique « Réalisons l’Europe »,
et tous les élèves de 3e « projet d’action media »
LLLyyycccéééeee JJJeeeaaannn---BBBaaapppttt iiisssttteee SSSccchhhwwwiii lllggguuuééé,,, dddeee SSSéééllleeessstttaaattt (((HHHaaauuuttt---RRRhhhiiinnn))) et tout particulièrement Madame Marie-Thérèse WALLISER,
Madame Béatrice SIEBOLD, enseignantes, et les 51 élèves de 1
e ET venus au Struthof
Mademoiselle Emeline DOMANGE
Mademoiselle Carole DORNER
Journées
européennes
du
16-17 septembre
2006
LLLiiisssttteee dddeeesss aaauuuttteeeuuurrrsss eeettt sssooo uuurrrccceeesss bbbiiibbb lll iii ooogggrrr aaa ppphhhiii qqq uuueeesss
Anonyme, Ballade de celui qui chanta dans les supplices, 1943, Cité par Pierre Seghers, La Résistance et ses poètes, Ed. Seghers
Au nom de la mémoire, passim, Ed. Conseil général de l’Aude BEON Yves, Retour à la vie, Ed. Tiresias AERI BLOCH Marc, L’étrange défaite, Ed. Gallimard, réédition
BOULANGER Roger, La déportation racontée à des jeunes, Ed. Scéren—CRDP Champagne-Ardenne BOUTBIEN Léon, Le Gourou, témoignage de déportation au KL-Natzweiler, édité à compte d’auteur, épuisé BROSSOLETTE Pierre, Résistance, 1927-1943, Ed. Odile Jacob
CAMUS Albert, Lettre à un ami allemand, 1945, In Mémoires d’Europe, Ed. Folio Chant des Marais, chant des déportés, créé au camp de Börgermoor Chant des partisans de Wilno, cité par Anne Grynberg, Shoah, l’impossible oubli, Ed. Gallimard
CHAR René, div. CHOMBART DE LAUWE Marie-Jo, Toute une vie de résistance, Ed. Pop’com FNDIRP COHN dite COLIN, Marianne, Je trahirai demain, Cité par Pierre Seghers, La Résistance et ses poètes, Ed. Seghers
Déclaration universelle des droits de l’Homme, 10 décembre 1948, Préambule DELBO Charlotte, Une connaissance inutile, Ed. de Minuit DESNOS Robert, Epitaphe, extrait de Contrée, cité par Pierre Seghers, La Résistance et ses poètes, Ed. Seghers DRUON Maurice, KESSEL Joseph, Le chant des Partisans, 1943, Musique d’Anna Marly
ELUARD Paul, div. FRENAY Henri, Combat, 12 décembre 1943 GAULLE Charles de, Appel du 18 juin 1940
HAULOT Arthur, Lettre aux jeunes d’Europe, 1985, Préface à Mauthausen Dachau, Ed. Le Cri, Bruxelles HESSEL Stéphane, Lettre de résistant, Ed. Pocket & cité par Pierre Sudreau, in Au-delà de toutes les frontières, Ed. Odile Jacob HILLESUM Etty, Journal, 1941-1943, Ed. du Seuil
HUMBERT-LAROCHE Arlette, On tue, cité par Pierre Seghers, La Résistance et ses poètes, Ed. Seghers KLEIN Loebel, Une journée à Auschwitz, Ed. Caractères KOGON Eugen, Revue des questions allemandes, 1949
LEGER Jean, Petite chronique de l’horreur ordinaire, Ed. ANACR Yonne LESCURE Jean, Raisons d’espérer, raisons de vivre, in L’Honneur des poètes, 1943, cité par Pierre Seghers, La Résistance et ses poètes, Ed. Seghers
LEVI Primo, Si c’est un homme, Ed. Julliard MALRAUX André, Discours pour le 30e anniversaire de la libération des camps, 10 mai 1975, In Mémoires d’Europe, Ed. Folio MANDELBAUM Henryk, ...et je fus affecté au Sonderkommando, in Témoins d’Auschwitz, Ed. Musée d’Etat d’Auschwitz-Birkenau
MANN Thomas, Avertissement à l’Europe, 1937 MANOUCHIAN Michel, Restons éveillés, cité par Pierre Seghers, La Résistance et ses poètes, Ed. Seghers MARLOT Eugène, Bonjour mon frère, in Sac d’os, réédition en cours et sur le CD Bonjour mon frère, UNADIF FNDIR Côte d’Or,
2006. MARTIN-CHAUFFIER Louis, L’Homme et la bête, Ed.Gallimard MONTY Roger, Une si longue nuit, édité à compte d’auteur
MORVAN Jean-Jacques, Nuit et Brouillard, catalogue de l’exposition du centre Jean Moulin de Bordeaux, Ed. Somogy NORGE, Jacques, poème pour son ami mort fusillé par les nazis en 1944, in Famines, 1950 PAHOR Boris, Pèlerin parmi les Ombres, Ed. La Table ronde
Pasteur NIEMÖLLER, citation PAULHAN Jean, L’Abeille, in Cahiers de Libération, cité par Pierre Seghers, La Résistance et ses poètes, Ed. Seghers POITEVIN Arthur, La voix du rêve, sur le CD Bonjour mon frère, UNADIF FNDIR Côte d’Or, 2006.
Réalisons l’Europe – « Crimes contre l’humanité III », DVD et livret pédagogique, Collège André Malraux, Paron (Yonne), 2005 RIBON Michel, Le passage à niveau, Ed. l’Harmattan ROUSSET David, L’univers concentrationnaire, août 1945, Ed. de Minuit
SAINT MARC Hélie de, Notre histoire, Ed. Les arènes Serment de Buchenwald, par les déportés du camp, le 19 avril 1945 Serment de Mauthausen, par les déportés du camp, le 16 mai 1945
SUDREAU Pierre, Discours à l’Assemblée nationale, 17 avril 1980, in Au-delà de toutes les frontières, Ed. Odile Jacob VERNANT Jean-Pierre, Extrait d’un entretien avec François Busnel, Lire, Janvier 2005 WIESEL Elie, Pourquoi se souvenir?, Ed. du Seuil
Journées
européennes du
16-17 septembre 2006
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L’avenue du Général Frère, menant au CERD et au site historique de l’ancien camp Photo SGA/DIACVG Alsace - Valérie Drechsler
Le Struthof, phare de mémoire Lieu de mémoire et de recueillement, le site de l'ancien camp de Natzweiler est le témoin inscrit dans
le paysage vosgien des faits qui se sont déroulés, il y a soixante ans, au coeur de l'Europe.
Le Centre européen du résistant déporté a ouvert ses portes le 3 novembre 2005 à quelques mètres de l'entrée de ce qui fut le KL-Natzweiler. Il propose au public un rendez-vous avec l'Histoire.
L'exposition permanente retrace la montée du fascisme et du nazisme en Europe, la mise en place du système concentrationnaire et, parallèlement, montre comment les résistances se levèrent et
luttèrent pour défendre la démocratie et la liberté. Des bornes interactives fournissent des informations sur les 14 principaux camps de concentration installés en Europe par les nazis et incitent les visiteurs à emprunter des chemins de mémoire les
conduisant au-delà des frontières françaises.
Le projet a bénéficié de la coopération d'une soixantaine de partenaires, en France et à l'étranger. Des activités pédagogiques et culturelles complètent l’offre muséographique.
Au coeur de l'Europe, le Struthof devient ainsi un carrefour entre les générations,
les pays et leurs histoires croisées. Maîtrise d’ouvrage Ministère de la défense/SGA/DMPA Maître d’œuvre Pierre-Louis FALOCI
Coût 12 millions Financement Etat (Ministère de la défense, 80%) Europe (FEDER, 20%)
Gestionnaire du site : Ministère de la défense/SGA/DSPRS
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© Agence Faloci
Le point de vue de l'architecte Ce projet à été l'occasion pour moi de traiter d'une manière totalement indissociable mémoire,
architecture, paysage et muséographie près d'un site aussi exceptionnel que le camp de concentration du Struthof.
J'ai cherché à être suffisamment sobre tout en proposant un nouveau bâtiment qui devait se mettre en intelligence avec la mémoire du lieu et la rudesse du site. Le projet tisse une architecture de murs
qui organisent à la fois un parking paysager, une allée publique axée sur le portail du camp et le nouveau Centre Européen. Le bâtiment est posé sur des caves construites par les déportés. Ces
caves sont l'élément de composition majeur du projet ; on les découvre excavées en arrivant sur le site et on les redécouvre en sous-sol dialoguant avec la muséographie de l'exposition permanente.
Les matériaux choisis, aluminium et acier noir, béton brut, pierre granitique noire et bois sombre accentuent l'émotion souhaitée. Le visiteur passe d'une lumière du jour à une lumière zénithale pour,
petit à petit, arriver dans des zones quasiment noires au fur et à mesure que s'accentue l'extrême gravité du sujet pour ressortir, en fin de visite, vers la lumière naturelle.
La muséographie est conçue comme une fusion du sujet et de l'architecture du projet avec une alternance d'images fixes et d'images mouvements dans une atmosphère de silence et de
recueillement.
Pierre-Louis FALOCI Architecture - Aménagement paysager et Muséographie
Trois sites, un logo - Ministère de la défense – Tous droits réservés, reproduction interdite
L'intention de la graphiste La ligne directrice autour de laquelle s'est développée toute l'identité visuelle de l'exposition s'est
imposée à nous comme une évidence : la cohérence entre ce haut lieu chargé d'histoire, l'espace architectural et le message qu'il véhicule.
Toute la difficulté de ce projet a donc été de défricher un nouvel univers graphique conjuguant héritage et forme libre. À partir de là nous avons effectué un « balayage créatif » des différentes
possibilités tenant compte des contraintes géographiques et historiques afin de définir les couleurs et leur pouvoir d'évocation, la typographie et son agencement.
Nous avons misé sur une police de caractère simple et un éventail de couleurs bien choisies. Car les couleurs sont prisonnières de codes qu'elles imposent et la cohérence absolue que nous souhaitions
respecter ne permettait pas qu'elles soient transgressées. L'ambition de cette nouvelle identité visuelle est de privilégier la clarté, la transparence, l'absence
absolue d'élément accrocheur. Elle doit permettre de réunir les éléments de ce puzzle historique et « d'y voir plus clair » ; d'enrichir la réflexion et de mettre en valeur, sans s'y substituer, la force
architecturale du Struthof, pour qu'il devienne « lieu de mémoire ».
Amel BOUDEN, et toute l'équipe graphique, Marc Deroin, Christine Guais et Nicolas Chaumontet.
Texte de l'allocution de M. Jacques Chirac, Président de la République, à l'occasion de l'inauguration du Centre européen du résistant déporté
«Mesdames, Messieurs, Longtemps, ici, le silence a prévalu. On a même tenté d'oublier : le malheur était si grand, les mots si faibles pour le dire. Mais laisser le temps éroder la mémoire, c'était laisser la nuit envelopper le souvenir des victimes et l'atrocité des crimes. C'était donner raison aux bourreaux. C'était prendre le risque de voir, un jour, l'histoire se répéter. L'ouverture du Centre européen du Résistant Déporté, que nous inaugurons aujourd'hui, symbolise le refus du silence et de l'oubli. Entre le Struthof et le mémorial d'Alsace-Moselle, cette vallée de la Bruche est plus que jamais un lieu de mémoire. Tout y incite désormais à la réflexion et à la vigilance. C'est pourquoi, je tiens à remercier et à féliciter celles et ceux qui, en France comme à l'étranger, se sont mobilisés autour de ce grand projet auquel tenait tant, je le sais, mon ami Léon Boutbien. Et je veux tout particulièrement saluer Jean de Roquette-Buisson et l'architecte Pierre-Louis Faloci. Nuit et Brouillard··· Ces deux mots sont associés pour toujours au Struthof. Nacht und Nebel, "N-N", un décret, un statut. Le plus souvent la mort, au bout d'un calvaire effroyable. Ici, des milliers d'hommes et de femmes admirables ont partagé un même martyre. Partout, le froid, la faim, les coups, la terreur. A la carrière, dans les baraques, dans ces sinistres blocks, la même violence, la même souffrance, les traitements les plus abjects, les expériences les plus abominables. Résistants, déportés politiques, frères d'armes de toutes opinions, civils et militaires, héros de l'armée des ombres, juifs, toutes celles et tous ceux que les nazis avaient exclus de leur vision démente de la société, ont été livrés ici à la même barbarie. Aujourd'hui, sur le lieu de leur supplice, devant les quelques survivants revenus de ce voyage terrifiant au coeur des ténèbres, je suis venu rendre l'hommage de la Nation aux victimes de la folie nazie. Dans le recueillement et l'émotion, je suis venu rappeler que la mémoire sera toujours plus forte que l'oubli. Ici, dans ce Centre européen du Résistant Déporté, c'est le message que je veux adresser aux plus jeunes : souvenez-vous toujours ! N'oubliez jamais les victimes des temps les plus sombres de l'Histoire des hommes ! Restez toujours vigilants, sachez résister et vous engager quand l'essentiel est en jeu. Car rien n'est jamais définitivement acquis. Opposez toujours la rigueur de la loi à ceux qui prétendent nier l'horreur de ce qui s'est passé. Combattez sans relâche ceux qui prônent, en France et dans le monde, la haine, le racisme, l'antisémitisme, l'intolérance. C'est votre honneur et votre devoir, en hommage aux victimes et au nom de l'avenir.»
Signature du livre d'or par Monsieur Jacques CHIRAC Photo SGA/DMPA - Claire Cameron
Actuellement 25 juin – 24 décembre 2006
E x p o s i t i o n Nuit et Brouillard Jean-Jacques Morvan
L’appel,1963
Centre européen du résistant déporté Site de l’ancien camp de Natzweiler
DIACVG Alsace route départementale 130
67 130 Natzwiller tél. : + 33 (0)3 88 47 44 67
tous les jours, de 10h à 17h fermeture de la billetterie 1h avant
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Les sévices. Henri Gayot, Musée du Struthof
Histoire du camp
Le lieu-dit du Struthof, sur le Mont-Louise, était une station touristique très appréciée depuis le début du XXe siècle, en particulier par les Strasbourgeois qui y trouvent un hôtel et des pistes de ski.
Après l'Armistice du 22 juin 1940, l'Alsace et la Moselle sont annexées de fait par le IIIe Reich. Les départements alsaciens
sont rattachés au Gau (province) de Bade, la Moselle à celui du Palatinat. Des fonctionnaires du Reich arrivent pour diriger les administrations restées en place, la monnaie et le droit coutumier germanique sont imposés ; l'usage du français est interdit.
Les "non Allemands" sont expulsés, de même que les Juifs envoyés vers la zone française non occupée. Les usines et les mines de Moselle annexée sont "germanisées". À partir de 1942, les Alsaciens et les Mosellans sont astreints au service
militaire obligatoire, dans la Wehrmacht. Dès septembre 1940, le site, qui abrite un filon de granit rose, est repéré par le colonel SS Blumberg, géologue. Il est employé
par la Deutsche Erd und Steinwerke (DEST), entreprise SS créée par Himmler en 1938. Spécialisée dans l'extraction de pierres et la fabrication de briques, elle emploie des déportés pour les travaux les plus pénibles, comme à Mauthausen ou à
Flossenbürg. Le granit rose intéresse Albert Speer, inspecteur général des bâtiments de Berlin, alors chargé de la construction du Grand Stade de Nuremberg. Himmler, chef de la Gestapo et de la police, et Oswald Pohl, chef de l'Office principal
d'administration et d'économie de la SS (WVHA), lui ont demandé de trouver les meilleurs emplacements possibles pour créer des camps à proximité des carrières.
Les premiers déportés arrivent dans deux convois en provenance de Sachsenhausen, les 21 et 23 mai 1941. Ils construisent
les premières baraques du KL Natzweiler. Devenu zone interdite, le camp est achevé en octobre 1943.
Les déportés du camp de Natzweiler viennent de toute l'Europe, de prisons, de camps d'internement ou d'autres camps de concentration.
Pour tous, le processus d'admission au camp est le même : descente à la gare de Rothau, montée au camp à pied ou en
camion, enregistrement sous un numéro matricule, dépouillement de toute identité et affaires personnelles, épouillage, désinfection et distribution de vêtements dépareillés et parfois de tenues rayées.
Ils ont été arrêtés pour des motifs divers. Les premiers déportés du camp sont essentiellement allemands, déportés de droit
commun, "asociaux" ou déportés politiques. À partir de 1942, parmi les déportés on trouve des Soviétiques, parfois prisonniers de guerre, des Polonais et quelques déportés originaires des territoires annexés par le IIIe Reich : Tchèques, Alsaciens,
Lorrains. En 1943, arrivent en grand nombre des déportés luxembourgeois, puis des Résistants de différentes nationalités, venant de divers camps de concentration ou prisons en Europe : Belges, Néerlandais, Norvégiens et Français. Parmi ces
derniers, de nombreux militaires, notamment membres de l'Armée secrète et de l'Organisation de résistance armée, sont aussi déportés au camp de Natzweiler. En juin 1943, le premier convoi de déportés NN français arrive à Natzweiler.
Arrêtés comme Résistants, ces derniers tombent sous le coup des décrets allemands de 1941 dit "Nacht und Nebel" ("Nuit et
Brouillard"). Ces décrets visent à faire disparaître les Résistants et, de manière générale, tous les opposants à la force d'occupation allemande. Emprisonnés ou déportés, complètement coupés du monde extérieur, ils sont voués à une mort lente
par le travail, l'épuisement, la faim, les maladies. Certains déportés passent ensuite en jugement devant le tribunal de Breslau ; d'autres sont maintenus dans les camps. Leur famille et connaissances n'ont plus aucune nouvelle d'eux. Enfin, à partir de
1944, des Juifs, essentiellement originaires de Hongrie et de Pologne, sont déportés dans les camps annexes.
Les déportés du KL-Natzweiler Cliché Lucien Kohler
Dans le musée, aménagé à l’intérieur d’une ancienne baraque de déportés reconstituée,
vous pourrez approfondir cette histoire en parcourant les différents espaces consacrés à
La création du camp L’administration et l’organisation du camp
Les déportés Le quotidien : sévices, maladies, mort Les camps annexes du KL-Natzweiler
Les expérimentations scientifiques La fin du camp, les procès
La mémoire du Struthof
Le musée
photo SGA/DMPA, Jacques Robert
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Pour aller plus loin… Robert STEEGMANN Struthof, le KL-Natzweiler et ses kommandos, Ed. La Nuée Bleue Etude approfondie & Le Struthof, KL-Natzweiler, collection Kaléidoscope, Ed. La Nuée Bleue Pour une première approche
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Photo SGA/DMPA, Jacques ROBERT
Le 23 juillet 1960, le mémorial "Aux martyrs et héros de la Déportation" est inauguré par le général De Gaulle, alors Président de la République.
Le monument, haut de 41 mètres, est l'oeuvre de l'architecte Bertrand Monnet
et du sculpteur Lucien Fenaux.
Inaugurée le même jour, la nécropole nationale, qui jouxte le camp, rassemble les corps de 1 114 Français morts en déportation à Natzweiler ou dans d'autres camps.