diplÔme d’ostÉopathe (d.o.) - fero science … lorsque nous effectuons un test ostéopathique,...

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L’Institut Dauphine d’Ostéopathie en partenariat avec le Federal European Register of Osteopaths Promotion 2014 MEMOIRE n°48 présenté et soutenu publiquement le ……………………… à Paris par Mlle KHIRI Sabrina, né(e) le 22/03/1989 à Paris. Pour l’obtention du DIPLÔME d’OSTÉOPATHE (D.O.) Place des tests de flexion debout et assis dans le diagnostic ostéopathique : étude d’un comparatif avec le test de convergence podale Membres du jury : Président : Assesseurs : Directeur du mémoire : MOULIN Thomas

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L’Institut Dauphine d’Ostéopathie

en partenariat avec le

Federal European Register of Osteopaths

Promotion 2014

MEMOIRE n°48

présenté et soutenu publiquement le ……………………… à Paris par

Mlle KHIRI Sabrina, né(e) le 22/03/1989 à Paris.

Pour l’obtention du

DIPLÔME d’OSTÉOPATHE (D.O.)

Place des tests de flexion debout et assis dans le diagnostic

ostéopathique : étude d’un comparatif avec le test de convergence

podale

Membres du jury : Président :

Assesseurs :

Directeur du mémoire : MOULIN Thomas

Ce travail a été réalisé dans le cadre de l’obtention du D.O. à l’Institut

Dauphine d’Ostéopathie. Il ne peut faire l’objet d’une publication ou d’une

reproduction en tout ou pour partie sans l’accord de son auteur.

Remerciements

Je tiens à remercier mon maître de mémoire M. Thomas Moulin ainsi que

M. Stéphane Clément pour le temps qu’ils ont consacré à la réalisation de ce

mémoire.

Je remercie également tous les patients qui ont participé à mon étude et qui

ont permis à ce mémoire de voir le jour.

Sommaire

I. Introduction ...................................................................................................... 1

II. Rappels anatomo-physiologiques .................................................................... 4

1. Rappels anatomiques sur le bassin ............................................................... 5

2. Rappels sur les chaînes musculaires .......................................................... 12

3. Rappels neuro-physiologiques ................................................................... 24

III. Matériel et méthode.................................................................................... 26

1. Les tests de flexion debout et assis ............................................................ 27

2. Le test de convergence podale ................................................................... 35

3. L’expérimentation ...................................................................................... 38

IV. Résultats ..................................................................................................... 41

1. Tableau récapitulatif................................................................................... 42

2. Lecture du tableau récapitulatif .................................................................. 44

3. Analyse des résultats .................................................................................. 45

V. Discussion ...................................................................................................... 48

1. Commentaires sur les résultats ................................................................... 49

2. Les biais de l’étude..................................................................................... 50

3. Les limites de l’étude ................................................................................. 51

VI. Conclusion ................................................................................................. 53

Bibliographie ......................................................................................................... 55

Table des matières ................................................................................................. 57

1

I. Introduction

2

Lorsque nous effectuons un test ostéopathique, il est important de

connaître sa fiabilité et son utilité dans l’orientation du diagnostic clinique afin de

nous conduire vers une stratégie thérapeutique adaptée au patient. Les tests

ostéopathiques étant presque tous subjectifs, dépendant de la perception du

praticien, ils nous amènent à nous interroger sur la justification de leur fiabilité

que nous ne remettons pas en cause pour autant.

La justification de la fiabilité d’un test repose sur l’accord entre les

ostéopathes, sur la sensibilité propre du praticien ou sur les choix de son école de

formation. Cependant, il existe un test que nous apprenons tous très tôt durant

notre scolarité à l’école d’ostéopathie, test dont nous apprenons très vite qu’il est

controversé par presque tous les ostéopathes et dont il existe différentes façons de

le réaliser : le test de flexion debout (TFD) et le test de flexion assis (TFA), décrit

par F. Mitchell. C’est pour cela que nous avons décidé de réaliser ce mémoire à ce

sujet.

Afin d’essayer de démontrer sa fiabilité, nous avons choisi de le confronter

à un test ostéopathique à visée posturologique : le test de convergence podale de

B.M. Autet. En effet, il nous oriente rapidement afin de déterminer si le système

en dysfonction est le système structurel ou viscéral, tandis que le TFD/TFA nous

indique s’il existe une dysfonction sacro-iliaque ou ilio-sacrée, c'est-à-dire une

dysfonction structurelle. Par des moyens différents, ces deux tests de dépistage

ont en commun de nous permettre d’appréhender un schéma dysfonctionnel

ascendant ou descendant.

A travers une étude réalisée sur 82 sujets sur lesquels seront réalisés ces

deux tests, nous allons essayer de savoir s’ils nous orientent vers le même

diagnostic dysfonctionnel afin de pouvoir répondre à cette question : le TFD/TFA

doit-il continuer à servir à l’ostéopathe en tant que test permettant une orientation

thérapeutique ?

Nous allons dans un premier temps expliquer les tests de flexion debout et

assis en reprenant l’anatomie du bassin, ainsi que le test de convergence podale en

se basant sur son explication par les chaînes musculaires de L. Busquet. Nous

3

donnerons ensuite les critères d’éligibilité à notre expérimentation ainsi que le

protocole qui a été suivi, puis les résultats et enfin une analyse de ces résultats

pour tenter de répondre à la problématique posée.

4

II. Rappels

anatomo-

physiologiques

5

1. Rappels anatomiques sur le bassin

Le bassin est un carrefour de forces entre les forces venant du bas par

l’intermédiaire de l’articulation coxo-fémorale et celles venant du haut par

l’intermédiaire de la charnière lombo-sacrée. La symphyse pubienne joue, elle, un

rôle d’amortisseur.

Fig. 1. Répartition des forces au niveau du bassin, d’après I.A. Kapandji,

Physiologie articulaire, tome III, 5ème

édition, page 57.

1.1. Rappels arthrologiques

1.1.1. La symphyse pubienne (1)

La symphyse pubienne est une amphi-arthrose réunissant les deux os

iliaques sur la ligne médiane antérieure. Ses surfaces articulaires sont elliptiques à

grand axe oblique vers le bas et l’arrière, convexes en tous sens et recouvertes de

cartilage.

6

Les moyens d’union de cette articulation sont de deux types : un disque de

fibrocartilage (encore appelé ligament interosseux) et un trousseau ligamentaire

composé de quatre ligaments :

le ligament supérieur et le postérieur, continus au périoste et épais ;

le ligament inférieur (encore appelé ligament arqué sous pubien) tendu d’un

pubis à l’autre ;

et le ligament antérieur, très épais, formé de fibres transversales et renforcé

par des fibres obliques provenant des muscles obliques externes, grands droits

de l’abdomen, pyramidaux de l’abdomen, moyens adducteurs et droits

internes.

Nous remarquons alors que cette symphyse reçoit des forces provenant du

haut mais aussi du bas.

1.1.2. Les articulations coxo-fémorales (2) (3)

Bien que ne faisant pas partie à proprement parler des articulations du

bassin, les articulations coxo-fémorales font le lien entre les membres inférieurs et

la ceinture pelvienne. C’est par son intermédiaire que nous auront le résultat lors

du TFD, c’est pour cela que nous les évoquons dans ce chapitre.

L’articulation coxo-fémorale est l’articulation la plus volumineuse du

corps. Elle se situe à la racine du membre inférieur, ce qui lui confère un rôle

d’orientation de ce membre dans l’espace. Cette articulation supporte le poids du

corps, c’est pourquoi elle nécessite une grande stabilité. C’est une énarthrose dont

les surfaces articulaires sont sphériques. On dénombre quatre éléments en

présence : la surface semi-lunaire, le ligament transverse, la tête fémorale et le

labrum.

La surface semi-lunaire correspond à la partie articulaire de l’acétabulum.

Elle est située à la face exopelvienne de l’os iliaque. Elle a la forme d’une demi-

sphère creuse taillée en croissant à concavité inférieure et regarde vers le dehors,

le bas et l’avant.

Le ligament transverse réunit les deux cornes de la surface semi-lunaire.

Tendu transversalement, sa face externe est encroûtée de cartilage.

7

La tête fémorale a la forme de deux tiers de sphère pleine et est supportée

par le col fémoral assurant sa jonction avec la diaphyse. Elle est recouverte de

cartilage répondant à la surface semi-lunaire de l’acétabulum et à son labrum. Elle

regarde vers le dedans, le haut et l’avant.

Le labrum est un fibrocartilage qui s’insère au pourtour de l’acétabulum et

sur le bord inférieur du ligament transverse. Il a pour rôle d’augmenter la

profondeur de la cavité acétabulaire et de combler les irrégularités de son

pourtour.

Les ligaments de l’articulation coxo-fémorale sont au nombre de quatre :

le ligament ilio-fémoral, le ligament pubo-fémoral, le ligament ischio-fémoral et

le ligament de la tête. Le tractus ilio-tibial permet également, à distance, de

stabiliser l’articulation.

Le ligament ilio-fémoral est composé de deux faisceaux : supérieur et

inférieur. Avec ces deux faisceaux, le ligament pubo-fémoral forme un « Z » qui a

pour intérêt d’éviter les luxations antérieures.

Le ligament ischio-fémoral a la particularité d’être le seul ligament

postérieur de l’articulation.

Enfin, le ligament de la tête possède deux particularités : il est intra-

capsulaire (bien qu’extra-articulaire) et creux. Cette dernière propriété lui confère

un rôle dans la vascularisation de la tête fémorale par le passage de l’artère du

ligament de la tête fémorale dans le creux formé par ce ligament.

1.1.3. La charnière lombo-sacrée (1)

La cinquième lombaire présente des caractéristiques particulières. Elle est

extrêmement large donc stable. Son corps est cunéiforme sagittalement, sa face

antérieure étant plus grande que sa face postérieure. Ses apophyses transverses

sont plus courtes et massives que celles des autres vertèbres lombaires, les

inférieures regardent en avant et en dehors et sont plus écartées l’une de l’autre

que pour les autres vertèbres lombaires. Son plateau inférieur est orienté de 20°

par rapport à l’horizontale.

8

La base du sacrum est oblique en bas et en avant d’environ 30°. Elle est

formée par la première vertèbre sacrée. Elle présente une partie médiane

réniforme et cartilagineuse qui répond à la face inférieure du corps de la

cinquième vertèbre lombaire. Dans sa concavité, on retrouve l’orifice supérieur du

foramen sacral. De chaque côté de cette base, on retrouve les ailerons sacrés et les

processus articulaires de la première vertèbre sacrée qui regardent en arrière et en

dedans afin de répondre aux processus articulaires inférieurs de la cinquième

vertèbre lombaire. Latéralement, les ailerons sacrés ouvrent passage au tronc

lombo-sacré.

La répartition des forces sur cette charnière peut subir des modifications de

par les nombreuses variations anatomiques existantes. En effet, lors de son

embryogenèse, il peut exister une lombalisation de la première vertèbre sacrée ou

une sacralisation de la cinquième vertèbre lombaire. De plus, il existe au niveau

de la cinquième vertèbre lombaire des pathologies fréquentes comme la lyse

isthmique (non soudure de l’isthme d’une vertèbre, situé entre les processus

articulaires supérieur et inférieur) ou le spondylolisthésis (glissement du corps

vertébral en avant ou en arrière).

Nous comprenons donc que ces modifications peuvent facilement avoir

une répercussion sur les résultats du TFD/TFA.

Les moyens d’union de cette articulation sont de deux types : un disque

intervertébral et un système ligamentaire composé par les ligaments ilio-lombaires

en deux faisceaux ilio-transversaires orientés en bas et en dehors :

un faisceau supérieur allant du sommet de l’apophyse transverse de la

quatrième vertèbre lombaire à la crête iliaque ;

un faisceau inférieur allant du sommet et du bord inférieur de l’apophyse

transverse de la cinquième vertèbre lombaire à la crête iliaque, en dedans du

faisceau précédent. Parfois, ce faisceau est séparé en deux faisceaux plus ou

moins individualisés.

Le disque intervertébral lombo-sacré présente deux parties : un anneau

fibreux et le nucléus pulposus. La charnière recevant une grande partie du poids

9

du corps, il peut arriver qu’il se crée une fissure dans l’anneau fibreux, laissant

alors passer une partie du nucléus pulposus à l’extérieur : c’est la hernie discale,

pathologie elle aussi fréquente.

Cette pathologie peut donc également interférer sur les résultats du

TFD/TFA.

1.1.4. Les articulations sacro-iliaques (1) (4)

C’est une articulation de type mi-synoviale, mi-symphyse. La surface

articulaire de l’os iliaque répondant à la surface articulaire du sacrum est appelée

surface auriculaire. Elle est située à la partie postéro-supérieure de la face

endopelvienne, en arrière de la ligne innominée. Elle a une forme de croissant à

concavité postéro-supérieure et est encroûtée de cartilage hyalin plus ou moins

envahi de cartilage fibreux. La surface sacrale est inversement conformée et

encroûtée de cartilage hyalin. Ces surfaces articulaires en forme de « L renversé »

sont constituées de deux bras : un court bras supérieur oblique en haut et en

arrière et un long bras inférieur oblique en bas et en arrière.

A l’observation de ces deux surfaces articulaires, Farabeuf a pu comparer

la surface auriculaire de l’os iliaque à un rail plein et celle du sacrum à un rail

creux.

Les ligaments de l’articulation sacro-iliaque sont de deux types :

intrinsèques et extrinsèques (à distance).

Les ligaments intrinsèques sont principalement postérieurs mais il existe

deux ligaments antérieurs faibles : un supérieur et un inférieur. Les ligaments

postérieurs sont au nombre de trois situés sur trois plans. Le plus profond des trois

est le ligament ilio-articulaire. Le plan moyen est représenté par les ligaments

sacro-iliaques postérieurs divisés en quatre faisceaux correspondant chacun à une

vertèbre sacrale. Enfin, le ligament interosseux est le plus superficiel, épais et

résistant.

Les ligaments extrinsèques sont représentés par les ligaments ilio-

lombaires ainsi que les ligaments sacro-tubéral et sacro-épineux. Le ligament

sacro-tubéral (ou grand ligament sacro-sciatique) s’étend en éventail de la face

10

postérieure et latérale du sacrum et du coccyx à la tubérosité ischiatique. Le

ligament sacro-épineux (ou petit ligament sacro-sciatique) s’insère en avant de ce

dernier et se termine sur la pointe de l’épine sciatique.

1.1.5. Conclusion

A travers ces rappels, nous pouvons donc en conclure qu’en fonction des

variations anatomiques et de certaines pathologies, les résultats du TFD/TFA

peuvent être faussés. Ceci a été très important lors du choix des sujets pour notre

expérimentation.

1.2. Rappels biomécaniques de l’articulation sacro-iliaque

(5)

Pendant longtemps, tous les auteurs s’accordaient à dire que l’articulation

sacro-iliaque était immobile en dehors de l’accouchement durant lequel se crée

une modification de la géométrie pelvienne liée à l’augmentation de l’élasticité

ligamentaire par action hormonale. Aujourd’hui, de nombreuses études

expérimentales prouvent le contraire. L’une des premières est attribuée à Zaglas

(1851) qui découvre les mouvements de rotation du sacrum par rapport à l’os

coxal sur des préparations anatomiques.

La mobilité sacro-iliaque est néanmoins de faible amplitude (2 à 4°) afin

d’assurer à la fois la stabilité de la ceinture pelvienne et un amortissement des

contraintes exercées sur cette dernière.

Dès les premières études, Farabeuf (1894) a établi que les mouvements de

l’articulation se faisaient dans un plan sagittal autour d’un axe passant par le

ligament axile au niveau de la première vertèbre sacrée. Il en existe deux : la

nutation et la contre-nutation.

La nutation désigne l’augmentation du diamètre antéro-postérieur du

détroit inférieur et la diminution du diamètre du détroit supérieur. Pour le sacrum,

il correspond à un mouvement de flexion, c’est-à-dire que la base s’antéro-

11

infériorise tandis que l’apex se postéro-infériorise (les deux parties suivent

respectivement l’axe du court et du long bras de l’articulation sacro-iliaque). Pour

l’iliaque, cela correspond à une rétroversion, c’est-à dire que la crête iliaque

effectue une rotation postérieure.

La contre-nutation désigne le mouvement inverse.

D’autres études plus récentes comme celle de Lavignolle (1983) ou encore

de Sturesson (2000) décrivent des axes obliques hélicoïdaux, indiquant l’existence

d’un mouvement tridimensionnel dans cette articulation, bien que le mouvement

de nutation/contre-nutation décrit par les travaux plus anciens reste le mouvement

principal.

12

2. Rappels sur les chaînes musculaires (6)

Afin d’assurer un fonctionnement optimal, le corps obéit à trois lois

fondamentales : celle de l’équilibre, celle de l’économie et celle du confort (la non

douleur).

2.1. La statique

L’homme doit assumer sa verticalité entre 12 à 16h par jour. La fonction

statique se doit donc d’être économique et confortable. Différents éléments nous

permettent de nous tenir debout :

la charpente osseuse ;

le tissu conjonctif ;

les muscles ;

les viscères et organes créant des appuis hydropneumatiques.

2.1.1. La charpente osseuse

Par la structure alvéolée, plastique et réactive de ses travées osseuses, l’os

allie légèreté et résistance plastique. Ces qualités sont indispensables aussi bien

dans la statique que dans la locomotion.

L’homme debout est en déséquilibre antérieur. En effet, au niveau

céphalique, la ligne de gravité passe par le trou occipital, répartissant le poids de

la tête avec les deux tiers en avant pour un tiers en arrière ; au niveau plantaire,

elle passe en avant de la cheville.

Ce déséquilibre antérieur physiologique a l’avantage que, contrairement

aux autres déséquilibres possibles, il est beaucoup plus facile à gérer du fait de

l’orientation de nos pieds et nos yeux vers l’avant. Aisément, nous comprenons

qu’en cas de nécessité, un pas antérieur suffit pour rattraper notre équilibre.

13

2.1.2. Le tissu conjonctif

Les gaines, les lames, les tendons, les ligaments, les aponévroses, etc. sont

des éléments essentiels dans la fonction statique. Ils permettent de maintenir le

déséquilibre antérieur physiologique au moyen de la chaîne statique postérieure.

2.1.3. Les muscles

Théoriquement, le muscle ne peut pas être utilisé pour la fonction statique

car il dépense beaucoup trop d’énergie et n’est pas fait pour travailler de façon

permanente. S’il est utilisé pour cette fonction, il doit se contracter de façon

constante, ce qui est un frein à sa vascularisation entraînant atrophie, contracture

ou encore fibrose. Pourtant, il existe bien des muscles non fatigables jouant cette

fonction : les muscles toniques composés de « fibres rouges » spécialisées dans

les exercices de longue durée, comme par exemple les muscles posturaux assurant

le maintien de la station debout.

2.1.4. Les appuis hydropneumatiques

Le centre phrénique du diaphragme est chargé de remplir la fonction

statique par sa nature fibreuse, contrairement à sa périphérie de nature tendineuse

jouant un rôle dynamique lors de la respiration. Pour sa fonction statique, le

diaphragme s’appuie sur les viscères abdominaux vers l’avant et crée de ce fait un

appui hydraulique assurant la possibilité de générer le mouvement. Pour ce faire,

le caisson abdominal doit être parfaitement étanche, c’est pourquoi les organes

abdominaux sont situés dans le même sac péritonéal. Il existe cependant des

organes qui ne désirent pas subir les variations de pression diaphragmatiques : les

organes extra-péritonéaux.

Afin d’éviter les ptoses qui pourraient être causées par l’appui permanent

du centre phrénique du diaphragme sur les organes, le corps a mis en place des

moyens de soutien : les mésos et les épiploons.

14

Nous comprenons donc que la complémentarité des mouvements du

diaphragme et des moyens de soutien viscéraux joue un rôle dans la répartition

des pressions abdominales qui intervient dans la statique.

2.1.5. La chaîne musculaire statique (7)

La chaîne statique postérieure du tronc est constituée du ligament cervical

postérieur, de l’aponévrose dorsale, de l’aponévrose lombaire et de l’aponévrose

du carré des lombes. Ces deux dernières se terminent sur les crêtes iliaques et

fusionnent avec le périoste du sacrum. Nous ajoutons également les plans

ligamentaires vertébraux à cette chaîne.

Au niveau des membres inférieurs, il n’y a pas de continuité avec cette

chaîne car les muscles semi-tendineux et semi-membraneux ne remplissent qu’à

moitié la fonction statique. Par conséquent, nous retrouvons sans continuité

absolue les coques condyliennes, la lame du soléaire et le tendon d’Achille.

Comme nous l’avons vu précédemment, l’homme est en déséquilibre

antérieur. La chaîne statique postérieure au niveau du tronc permet donc de gérer

ce déséquilibre. Cependant, la fonction statique au niveau des membres inférieurs

a une problématique tout autre provenant du fait que contrairement au tronc qui

est unique, nous avons deux membres inférieurs. La chaîne statique doit donc, à

ce niveau, répondre aux problèmes engendrés par l’appui bipodal et unipodal. En

effet, en appui unipodal, le déséquilibre le plus facile à gérer n’est plus un

déséquilibre antérieur mais antéro-interne afin de canaliser les forces vers le

centre du polygone de sustentation. La chaîne statique postérieure du tronc

devient donc postéro-externe au niveau des membres inférieurs, on l’appelle

chaîne statique latérale.

Après l’aponévrose lombaire, la chaîne statique latérale se poursuit en

profondeur par le grand et le petit ligament sacro-sciatiques, la gaine du pyramidal

et la gaine et le conjonctif interne des obturateurs. En superficie, elle se poursuit

par l’aponévrose du grand fessier, le fascia lata, la fibula, la membrane

15

interosseuse tibio-fibulaire, le muscle plantaire, la gaine des fibulaires et

l’aponévrose plantaire.

Fig. 2. La chaîne statique postérieure, d’après L. Busquet, Les chaînes

musculaires, membres inférieurs, tome IV, troisième édition revue et actualisée,

pages 172 et 175

Ceci explique pourquoi nous utilisons cette chaîne « directe » pour

mettre le sujet dans une situation statique lors du test de convergence podale.

16

2.2. La dynamique

2.2.1. Le cycle de la marche

a) Le membre inférieur dans la marche (8)

La marche peut être divisée en plusieurs cycles qui sont reproductibles et

symétriques, à l’intérieur desquels les mouvements des différents éléments des

membres inférieurs et du bassin ainsi que des membres supérieurs et de la ceinture

scapulaire sont également reproductibles et symétriques.

Le cycle de marche correspond à une enjambée ou deux pas. Il débute

lorsque le talon d’un pied se pose au sol et se termine lorsque le talon de ce même

pied se pose à nouveau de manière consécutive. Il comprend deux phases.

La première phase est la phase d’appui. Elle dure 60% du temps du cycle.

On peut diviser cette phase en trois : le double appui de réception ou phase

taligrade, la phase plantigrade et le double appui de propulsion ou phase

digitigrade.

La phase taligrade dure 10% du cycle et représente l’attaque du pas qui

s’effectue sur le bord postéro-externe du talon. Durant cette phase, un transfert du

poids du corps s’effectue du pied d’appui controlatéral vers le pied receveur qui

est en rotation externe d’environ 10° par rapport à l’axe de déplacement. La

cheville qui était en position neutre de flexion/extension passe en flexion plantaire

tandis que le genou et la hanche fléchissent pour amortir le choc.

La phase plantigrade dure 40% du cycle et représente le déroulement du

pied. Un seul pied est en contact avec le sol et le corps, qui était en arrière du pied

receveur, se retrouve en avant. Le pied est en rotation externe de 5-10° et la

cheville passe en flexion dorsale tandis que le genou et la hanche se placent en

position d’extension. Le membre controlatéral effectue son mouvement vers

l’avant.

17

La phase digitigrade dure 10% du cycle et représente le contact, à

nouveau, des deux pieds au sol. Le pied porteur pousse en arrière et latéralement

pour faire progresser le corps vers l’avant et vers le pied controlatéral qui devient

receveur pendant qu’un pivotement se produit sur la première tête métatarsienne,

entraînant les premiers degrés de la flexion plantaire et de rotation externe du

pied. Le genou et la hanche demeurent en extension et le pied controlatéral se

pose sur le talon.

La seconde phase est la phase oscillante qui dure 40% du cycle et peut être

subdivisée en trois phases également : l’oscillation initiale, intermédiaire et

terminale.

L’oscillation initiale est la phase durant laquelle le pied n’est plus en

contact avec le sol et est en rotation externe maximale (environ 20°). La cheville,

le genou et la hanche sont en flexion.

Durant l’oscillation intermédiaire, le pied effectue une rotation interne. La

cheville réduit sa flexion plantaire qui était maximale lors de la précédente phase,

le genou commence à effectuer une extension et la hanche tend vers sa flexion

maximale. Le membre oscillant croise alors le membre porteur.

Enfin, lors de l’oscillation terminale, le pied revient en rotation externe

d’environ 10°, la cheville en position neutre de flexion/extension, le genou en

extension et la hanche atteint sa flexion maximale. Le membre oscillant se pose au

sol et un autre cycle commence.

18

Fig. 3. Représentation schématique du cycle de marche et de ses principales

phases et sous-phases, d’après http://www.observatoire-du-

mouvement.com/upload/contenu/odm11.pdf

b) Le mouvement des ceintures dans la marche (9)

(10)

Avant de pouvoir décoller le pied du sol, le bassin doit effectuer un déport

latéral afin de déplacer son centre de gravité au dessus du pied porteur pour que

l’autre pied soit dégagé. Le pied qui s’avance est lui accompagné par une rotation

du bassin, nommée « pas pelvien », qui permet de donner au pas plus d’ampleur,

ainsi qu’un abaissement d’amplitude modérée. Afin de rester en équilibre, la

ceinture scapulaire effectue une rotation opposée. Il y a donc un croisement des

ceintures lors de la phase taligrade. Par le même mécanisme, nous retrouvons

également un croisement des ceintures pelvienne et scapulaire lors de la phase

digitigrade, les rotations étant opposées à celles de la phase taligrade. Entre les

deux, c’est-à-dire lors de la phase plantigrade, les ceintures sont en équilibre.

19

Fig. 4. Vue horizontale et latérale du double appui de réception, d’après

http://www.bottaweb.ch/articles/a003gf.html

Fig. 5. Vue horizontale et latérale du double appui de propulsion, d’après

http://www.bottaweb.ch/articles/a003gf.html

20

2.2.2. Les chaînes musculaires intervenant dans la

marche (6) (7)

De par le croisement constant des ceintures observé lors de la marche,

nous comprenons que les chaînes musculaires sollicitées sont les chaînes croisées.

Il existe deux chaînes croisées antérieures, une gauche et une droite, et deux

chaînes croisées postérieures, une gauche et une droite. Chaque chaîne gauche

part de l’hémi-bassin gauche jusqu’au thorax droit et inversement pour les chaînes

droites.

Pour les chaînées croisées antérieures, prenons pour exemple la chaîne

gauche. Son point de départ se situe au niveau de l’iliaque gauche. Elle débute au

niveau du pyramidal de l’abdomen gauche qui fait relais pour le membre inférieur.

Au niveau du tronc, elle se poursuit dans un plan profond par le petit oblique

gauche et les intercostaux gauche et dans un plan superficiel par le grand oblique

droit, les intercostaux externes droits et le petit dentelé postéro-supérieur droit. Au

niveau de la ceinture scapulaire, les relais sont composés par le triangulaire du

sternum droit, le petit pectoral droit, le grand dentelé droit et le rhomboïde droit.

Cette chaîne est prolongée sur le membre supérieur par le grand pectoral droit, le

grand rond droit et le rhomboïde droit. Les scalènes droits et le splénius du cou

gauche font relais pour la colonne cervicale. Enfin, au niveau de la tête, le relais

est effectué par le subclavier droit, le sterno-cléïdo-mastoïdien droit, le petit

dentelé postéro-supérieur droit, le splénius de la tête gauche et le trapèze supérieur

gauche.

La chaîne croisée antérieure gauche a pour but de réaliser une torsion

antérieure du tronc en rapprochant l’épaule droite et la hanche gauche de

l’ombilic. De ce fait, elle réalise une rotation droite de la ceinture pelvienne et

gauche de la ceinture scapulaire.

21

Fig.6. La chaîne croisée antérieure gauche, d’après L. Busquet, Les chaînes

musculaires, lordoses – cyphoses – scolioses et déformations thoraciques, tome II,

quatrième édition revue et actualisée, page 65.

Pour les chaînes croisées postérieures, décrivons la chaîne droite. Celle-ci

prend son départ au niveau de l’iliaque droit. Le relais avec le membre inférieur

est réalisé par le grand fessier droit. Au niveau du tronc, elle se poursuit par un

plan droit avec le faisceau ilio-lombaire droit de la masse commune, les fibres

ilio-lombaires du carré des lombes gauche et les intercostaux obliques

correspondants, et un plan gauche avec les fibres costo-lombaires du carré des

lombes gauche, les intercostaux obliques correspondants et le petit dentelé

postéro-inférieur gauche. Le relais pour la ceinture scapulaire gauche est réalisé

par le trapèze inférieur gauche, le petit pectoral gauche et le triangulaire du

sternum gauche. Cette chaîne est prolongée au niveau du membre supérieur

gauche par le grand dorsal gauche, le grand rond gauche et le grand pectoral

gauche. Le splénius du cou gauche et les scalènes gauches sont le relais pour la

22

colonne cervicale. Enfin, au niveau de la tête, ce sont le splénius de la tête gauche,

le trapèze gauche et le sterno-cléïdo-mastoïdien gauche qui font le relais.

Fig. 7. La chaîne croisée postérieure droite, d’après L. Busquet, Les chaînes

musculaires, Lordoses – cyphoses – scolioses et déformations thoraciques, tome

II, quatrième édition revue et actualisée, page 72.

Deux autres chaînes interviennent lors de la marche : les chaînes de flexion

et d’extension des membres inférieurs.

La chaîne de flexion du membre inférieur intervient dans la flexion de la

hanche, du genou et la flexion dorsale de la cheville lors de la phase d’oscillation

initiale de la marche. Les muscles de cette chaîne sont le psoas-iliaque, le petit

psoas, les obturateurs, les jumeaux, le semi-membraneux, le poplité, le long

extenseur des orteils, les lombricaux, le carré plantaire, le court fléchisseur de

l’hallux et le court fléchisseur du cinquième orteil.

23

La chaîne d’extension du membre inférieur intervient dans l’extension de

la hanche, du genou et la flexion plantaire de la cheville lors du temps digitigrade

de la phase d’appui. Cette chaîne est composée par le grand fessier, le carré

fémoral, le droit antérieur, le quadriceps, le soléaire, le court fléchisseur des

orteils, les interosseux, le court extenseur des orteils et le court extenseur de

l’hallux.

A travers ces chaînes musculaires, nous comprenons donc pourquoi,

lors du test de convergence podale, nous utilisons les chaînes croisées afin de

mettre le sujet dans une situation dynamique.

24

3. Rappels neuro-physiologiques (11)

3.1. Les faisceaux descendants

Il existe deux ensembles principaux de projections motrices descendantes

apportant leur contribution propre au contrôle moteur. Ces projections ont leur

origine dans diverses structures du tronc cérébral ainsi que dans plusieurs aires

corticales des lobes frontaux.

Les centres de contrôle moteur du tronc cérébral jouent un rôle

particulièrement important dans le contrôle permanent de la posture, en particulier

le complexe des noyaux vestibulaires et la formation réticulaire.

Les noyaux vestibulaires sont le point d’aboutissement des fibres

constituant le contingent vestibulaire du nerf VIII. Ils reçoivent des influx

sensoriels provenant des canaux semi-circulaires et des organes otolithiques de

l’oreille interne qui renseignent sur la position de la tête et son accélération.

La formation réticulaire est un réseau complexe de circuits nerveux qui se

situe au centre du tronc cérébral. Elle s’étend de l’avant du mésencéphale à

l’arrière du bulbe. Elle est constituée de petits amas de neurones éparpillés dans

un lacis de filets nerveux et ayant des fonctions diverses, parmi lesquelles la

coordination temporelle et spatiale des mouvements.

Les projections descendantes des noyaux vestibulaires et de la formation

réticulaire sont semblables, elles se terminent principalement dans la partie

médiane de la substance grise de la moelle. Ensemble, elles fournissent à la

moelle les commandes permettant d’assurer le maintien de la posture face aux

perturbations de la position et de la stabilité du corps dues à l’environnement ou à

l’individu lui-même.

Nous comprenons donc à travers ces rappels que les informations

statiques, permettant le maintien de la posture, vont du haut vers le bas.

25

3.2. Les faisceaux ascendants

Le traitement sensoriel des stimuli mécaniques externes a comme point de

départ l’activité d’une variété de récepteurs cutanés et sous-cutanés répartis à la

surface du corps et dont les informations sont relayées vers le système nerveux

central qui les interprète et agit en conséquence : ce sont les mécanorécepteurs, les

nocicepteurs et les thermorécepteurs. D’autres récepteurs sont situés dans les

muscles, les articulations et autres structures profondes et captent les forces

mécaniques produites par les muscles squelettiques : il s’agit des propriocepteurs.

Ces derniers renseignent de façon permanente sur la position spatiale des

membres et autres parties du corps.

Les potentiels d’action que provoque l’activation de ces récepteurs sont

transmis à la moelle par des fibres afférentes qui empruntent les nerfs

périphériques. Les voies afférentes sont conduites par trois neurones successifs

pour arriver au cerveau. La branche principale de l’axone de premier ordre

convoyant les messages des mécanorécepteurs entre dans la moelle et monte

homolatéralement par les colonnes dorsales directement jusqu’à la région

inférieure du bulbe. Elle s’y termine au contact des neurones de deuxième ordre

dans les noyaux gracile et cunéiforme. Les fibres des colonnes dorsales qui

acheminent les messages des membres inférieurs forment le faisceau gracile et

celles acheminant les messages des membres supérieurs, du tronc et du cou

forment le faisceau cunéiforme. Ensuite, l’axone du neurone de deuxième ordre

croise la ligne médiane et remonte jusqu’au noyau ventro-postéro-latéral du

thalamus où il fera synapse avec le neurone de troisième ordre qui rejoint le cortex

somesthésique.

Nous comprenons donc ici que les informations renseignant sur la

dynamique de l’individu vont du bas vers le haut.

26

III. Matériel et

méthode

27

1. Les tests de flexion debout et assis

Ces tests ont été décrits par Fred Mitchell dans les années 1920 puis repris

et développés en 1995 par son fils Fred Mitchell Jr. comme tests dynamiques du

mouvement des articulations sacro-iliaques et tests d’observation des muscles

paravertébraux.

1.1. Le test de flexion debout (TFD) (12)

1.1.1. Description du test

a) Test dynamique du mouvement des

articulations sacro-iliaques

Le patient est positionné debout, les pieds parallèles, écartés de sorte qu’ils

soient à l’aplomb des acétabulum. Le praticien est debout ou assis derrière le

patient et place ses pouces fermement contre les parties inférieures des épines

iliaques postéro-supérieures (EIPS) mais en ayant le moins d’influence que

possible sur les tissus mous. Il demande alors au patient de se pencher vers l’avant

en gardant les genoux tendus et les bras ballants et autorise le bassin du patient à

revenir vers soi si besoin afin de ne pas perturber son équilibre, tout en suivant le

mouvement des iliaques avec les pouces. Les derniers degrés de flexion sont

essentiels à la réussite du test. Dans un second temps, il demande au patient de se

redresser légèrement et de s’arrêter dans cette position.

A la fin du test, il note la hauteur des pouces. Le TFD est dit positif

lorsqu’il y a une différence significative (plus de 5 millimètres entre les deux

côtés), sinon, il faut soupçonner des résultats faux positifs ou faux négatifs. Le

pouce ayant monté le plus donne le côté dysfonctionnel, le mouvement

supplémentaire se produisant lorsque l’iliaque est verrouillé et suit le sacrum.

Parfois, le côté positif se déplace légèrement vers l’arrière et supérieurement. Ce

mouvement postérieur doit être pris en compte dans le degré de réponse positive.

28

Il est important de noter qu’une tension des muscles ischio-jambiers peut

donner un faux positif. S’il en existe une chez le patient, il faut donc veiller à la

relâcher avant de réaliser le test.

Ce test permet de tester le mouvement des articulations sacro-iliaques et

plus précisément de diagnostiquer le côté de la lésion, les principales étant, par

ordre de fréquence d’apparition :

Les rotations iliaques : antérieure à droite (la plus courante), postérieure à

gauche

Les subluxations pubiennes : supérieure et inférieure

Les subluxations iliaques

b) Test d’observation des muscles paravertébraux

Lorsque le patient est enroulé vers l’avant avec les bras ballants (c’est-à

dire à la fin du test), le TFD permet d’observer les asymétries des muscles

paravertébraux.

F. Mitchell décrit cette observation en se plaçant face au patient, à vision

rasante, mais le praticien peut également rester placé derrière. S’il existe une

asymétrie, il note son côté et son importance qui sera ensuite à comparer avec

l’observation lors du TFA.

1.1.2. Interprétation des résultats du test dynamique du

mouvement des articulations sacro-iliaques

L’interprétation des résultats selon F. Mitchell est la suivante :

29

Résultats possibles Interprétations

1 L’EIPS gauche est supérieure à

l’EIPS droite de plus d’un

centimètre

Subluxation gauche du pubis, ou

rotation postérieure de l’iliaque gauche

2 L’EIPS gauche est supérieure à

l’EIPS droite de moins d’un

centimètre

Identique au 1, ou dysfonction sacro-

iliaque gauche (la plus probable est la

flexion unilatérale)

3 L’EIPS droite est supérieure à

l’EIPS gauche de plus d’un

centimètre

Subluxation droite du pubis, ou rotation

antérieure de l’iliaque droit

4 L’EIPS droite est supérieure à

l’EIPS gauche de moins d’un

centimètre

Identique au 3, ou dysfonction sacro-

iliaque droite (la plus probable est la

torsion gauche sur axe gauche)

5 Les mouvements des EIPS sont

symétriques

Pas de dysfonction ilio-sacrée ou sacro-

iliaque, ou dysfonctions à la fois du côté

gauche et du côté droit

1.2. Le test de flexion assis (TFA) (12)

1.2.1. Description du test

a) Test dynamique du mouvement des

articulations sacro-iliaques

En évaluant le patient en position assise, les muscles de la jambe (comme

par exemple les ischio-jambiers) n’auront pas d’influence sur la symétrie de la

flexion du bassin. La position assise augmente également la stabilité des os

iliaques en les faisant reposer sur leurs tubérosités ischiatiques. Le sacrum est

donc plus libre de bouger par rapport aux deux iliaques. Un tel mouvement peut

donc être appelé sacro-iliaque, contrairement au mouvement ilio-sacré se

déroulant lors du TFD.

30

Le patient est assis, les genoux écartés, les pieds à plat au sol. Le praticien

est derrière le patient, assis ou accroupi de sorte que ses yeux soient au niveau des

EIPS du patient. Il place ses pouces sur les EIPS du patient de la même manière

que pour réaliser un TFD puis demande au patient de s’enrouler complètement

vers l’avant en faisant passer ses coudes entre ses jambes dans un premier temps,

puis dans un second temps de se redresser légèrement et de s’arrêter dans cette

position. Il note ensuite s’il y a une asymétrie entre ses deux pouces.

b) Test d’observation des muscles paravertébraux

Après avoir évalué le mouvement des EIPS, les lombaires peuvent être

contrôlées visuellement pendant qu’elles sont en hyperflexion afin de noter toute

asymétrie des muscles paravertébraux indiquant une dysfonction somatique

lombaire.

1.2.2. Interprétation des résultats du test dynamique du

mouvement des articulations sacro-iliaques

Il est important de noter que c’est seulement en comparant les résultats des

tests de flexion debout et assis que l’on peut interpréter les résultats obtenus.

Dans la physiologie, les deux EIPS doivent s’élever de manière

symétrique. Le test est dit positif lorsque une EIPS continue à s’élever alors que

l’autre a cessé de bouger ; la plus supérieure des deux nous donne le côté restreint.

Lors du redressement du patient, le côté positif se déplace avant le côté

« normal ». Il existe également une variation de résultat positif : parfois, le côté

positif se déplace légèrement vers l’arrière et supérieurement. Ce mouvement

postérieur doit être pris en compte dans le degré de réponse positive.

Pour faire un diagnostic définitif (torsion ou flexion sacrée, iliaque

antérieur ou postérieur, etc.), d’autres tests doivent être utilisés.

31

Si le même côté est positif pour le TFD et le TFA, il faut comparer la

distance de mouvement d’élévation dans le but de décider lequel des deux tests est

le plus positif. Si les distances sont les mêmes, il y a probablement une

combinaison entre une dysfonction ilio-sacrée et sacro-iliaque.

1.3. Interprétation du test d’observation des muscles

paravertébraux

Selon F. Mitchell, l’observation d’une gibbosité d’un côté indiquerait une

position de rotation de la vertèbre qui peut être une scoliose.

Si le spasme est plus important au TFD qu’au TFA, le principal problème

est une tension d’un des muscles de la jambe qui se répercute sur le bassin et la

scoliose est probablement compensatoire.

Si le spasme est plus important au TFA qu’au TFD, le problème majeur

provient de la colonne vertébrale et le déséquilibre pelvien compense

probablement la scoliose adaptative.

Si le spasme est identique au TFD et au TFA, il y a probablement une

scoliose sans compensation des muscles de la jambe.

Une fois qu’il est établi que le principal problème est la scoliose ou les

muscles de la jambe, d’autres tests sont nécessaires pour préciser le diagnostic.

1.4. Autre interprétation du TFD/TFA

Certains ostéopathes considèrent également que si le TFD est positif,

l’iliaque est alors intégré dans une chaîne dysfonctionnelle ascendante, tandis que

si le TFA est positif, c’est le sacrum qui intègre une chaîne dysfonctionnelle

descendante. Lorsque les deux tests sont positifs du même côté ou non, il est

considéré que le test positif est celui où l’ascension du pouce a été la plus

importante.

Ceci s’explique par la répartition des forces qui s’exercent sur le

bassin. En effet, comme nous l’avons vu précédemment (cf. chapitre II.1), les

32

forces provenant du haut se répercutent en premier sur le sacrum par

l’intermédiaire de la charnière lombo-sacrée, c’est pourquoi lorsque nous

diagnostiquons une dysfonction sacro-iliaque, nous pouvons en déduire que

la chaîne dysfonctionnelle est descendante. De la même manière, les forces

provenant du bas se répercutent en premier sur les iliaques via les

articulations coxo-fémorales, ce qui nous amène à poser le diagnostic de

chaîne dysfonctionnelle ascendante lorsque nous avons une dysfonction ilio-

sacrée au TFD/TFA.

Afin de pouvoir comparer le TFD/TFA au test de convergence podale,

nous avons volontairement choisi de conserver cette interprétation pour nous

permettre de savoir si ces deux tests vont dans le même sens ou non.

1.5. Limites du TFD/TFA

L’une des difficultés du TFD/TFA repose sur sa reproductibilité. En effet,

ce test est opérateur dépendant et n’est pas considéré comme reproductible par la

plupart des ostéopathes. Afin qu’il le soit le plus possible, il faut donc faire

attention à différents critères :

La position des pieds du patient

Le port de lunettes

L’enroulement du patient

Les tensions musculaires

1.5.1. La position des pieds du patient

La position des pieds du patient est décrite par Fred Mitchell comme

devant être à l’aplomb des acétabulums, ce qui correspond à un écart de 10 à 15

cm pour la plupart des patients.

D’après une étude de Cyril Clouzeau, Renaud Allard et Etienne Varlan

concernant la fiabilité du TFD via sa reproductibilité inter- et intra-testeurs (13),

un écart de pieds de 19,7 augmente la concordance inter-testeur à 64% sur des

33

sujets sans tensions des muscles ischio-jambiers (contre moins de 59,2% pour les

écarts de pieds de 10 cm, 22 cm, 28 cm et 40 cm). Cette valeur correspond à un

écart de pied type utilisé dans la position radiologique standard.

Afin d’avoir une position de référence pour que le TFD soit reproductible

au maximum, nous avons donc décidé de standardiser l’écart des pieds à 19,7 cm.

En ce qui concerne le TFA, étant donné l’objectif de cette étude où il nous

informe sur une chaîne dysfonctionnelle descendante, nous avons choisi de laisser

libre au sujet de placer ses pieds comme bon lui semble, en lui donnant la seule

indication d’avoir les pieds au sol et d’écarter assez les genoux afin que ses bras

aient la place de passer.

1.5.2. Le port de lunettes

Si le sujet vit avec ses lunettes, c'est-à-dire les porte à longueur de journée,

le test sera réalisé avec. En revanche, s’il ne les porte qu’occasionnellement, le

test sera fait sans.

1.5.3. L’enroulement du patient

L’enroulement du patient doit se faire au maximum de sa capacité car les

derniers degrés sont essentiels à la réussite du test. Dans un souci de

reproductibilité, seuls ont été gardés les patients qui, lors du TFD, avaient une

distance doigts-sol inférieure ou égale à 10 cm.

1.5.4. Les tensions musculaires

Les muscles sont les moyens qui permettent la mobilité des articulations. Il

est donc compréhensible qu’un problème musculaire puisse changer le résultat du

TFD/TFA, même à distance. Par exemple, lors de la flexion antérieure du tronc,

un spasme des ischio-jambiers peut fausser le résultat du TFD. C’est donc un

facteur qui a été important dans le choix de nos sujets.

34

Protocole d’approche d’un muscle selon F. Mitchell :

Une restriction de mobilité articulaire peut être due soit à une faiblesse

d’un muscle d’un côté ou une hypertonicité de l’autre côté, soit à l’apparence de la

relative hypermobilité de l’articulation homonyme du membre controlatéral.

L’augmentation de la tonicité d’un muscle restreint donc la mobilité et

déplace la barrière motrice. C’est par cette évaluation que nous passerons pour

tester la tonicité des muscles ischio-jambiers. En effet, lorsque nous testons un

mouvement, nous testons la barrière motrice du muscle antagoniste au

mouvement effectué. En testant l’amplitude de flexion de la hanche, genou tendu,

nous testons ainsi en partie les muscles ischio-jambiers. Notons que l’amplitude

physiologique de flexion de hanche, jambe tendue, est en moyenne de 90°.

35

2. Le test de convergence podale (14) (15) (16)

Ce test a été décrit dans un premier temps par Contantinesco et Autet en

1985, puis repris par Villeneuve et Parpay en 1991. Le but était d’observer, sous

l’effet de diverses manipulations, les variations du tonus postural via le tonus des

muscles rotateurs externes des hanches.

2.1. Description du test

Le sujet est en décubitus, les bras le long du corps, la tête en position

neutre avec le regard en position neutre également et les mâchoires sont en

position de posture mandibulaire, c’est-à-dire que les dents ne se touchent pas. Le

praticien est debout en bout de table face aux pieds du patient. En gardant les bras

tendus, il empaume les pieds du sujet de sorte de ne pas toucher la sole plantaire,

avec le bord interne des éminences thénar sur le bord antérieur des malléoles

externes, le pouce face antérieure du tibia et les autres doigts à la partie

postérieure. Il décolle ensuite très légèrement, sans effectuer de traction, les pieds

de la table de manière à garder les membres inférieurs dans le plan de la table

pour ne pas mettre en tension les muscles extenseurs. Il imprime ensuite un

mouvement de rotation interne en veillant à mettre la même force des deux côtés

de manière à tester la résistance à l’étirement des groupes musculaires rotateurs

externes des cuisses. Il note ensuite, si elle existe, l’asymétrie d’amplitude des

mouvements par l’angle de rotation des membres inférieurs.

S’il existe une asymétrie, deux possibilités s’offrent à lui : soit la

restriction d’amplitude se situe à droite, ce qui est cliniquement le cas chez 90%

des patients, soit elle se situe à gauche chez les 10% restants.

Dans le cas où elle se situe à droite, le praticien poursuit le test. Il demande

alors de placer sa main droite sur son épaule gauche tout en relâchant son membre

supérieur sur le thorax afin de raccourcir les muscles rotateurs internes du bras

droit et de mettre en tension ses rotateurs externes, puis il réitère le même test. Il

note ensuite si l’asymétrie a disparu ou non puis lui demande de replacer son bras

36

droit le long du corps et de placer sa main gauche sous la tête tout en relâchant

son membre supérieur sur la table afin de raccourcir les muscles rotateurs externes

du bras et mettre en tension ses rotateurs internes. Il réalise le test une nouvelle

fois et note si l’asymétrie est toujours présente ou non.

Le cas où la restriction se situe à gauche ne sera pas détaillé ici car ce n’est

pas le sujet du mémoire.

2.2. Interprétation des résultats

Dans le cas où la restriction de rotation interne est située du côté gauche,

l’hypothèse de diagnostic est viscérale. L’explication est floue mais résiderait

dans le fait que le système viscéral et fascial est plus important du côté gauche.

Comme nous l’avons dit précédemment, nous n’en parlerons pas car ce n’est pas

le propos de ce mémoire.

Ce qui nous intéresse est plutôt l’autre cas où la restriction se situe du côté

droit. Dans ce cas, trois situations sont possibles.

La première est la disparition de l’asymétrie lorsque la main droite est

placée sur l’épaule gauche. Dans ce cas, nous entraînons une rotation interne des

deux membres inférieurs associée à une rotation interne du membre supérieur

homolatéral au côté en restriction. Bien qu’aucun muscle rotateur interne du bras

ne soit impliqué dans la description de la chaîne statique par L. Busquet, le muscle

grand dorsal s’insère sur l’aponévrose lombaire qui, elle, fait partie de cette

chaîne. Nous mettons donc en jeu une chaîne musculaire directe et par conséquent

un schéma descendant (le problème se trouvant au-dessus de la quatrième vertèbre

dorsale). En effet, comme nous l’avons vu précédemment, la chaîne musculaire

directe est une chaîne intervenant dans la statique et les informations statiques

vont du haut vers le bas.

La seconde situation est la disparition de l’asymétrie lorsque la main

gauche est placée sous la tête. Dans ce cas, nous entraînons une rotation interne

des deux membres inférieurs associée à une rotation externe du membre supérieur

controlatéral au côté en restriction. Nous pouvons donc constater que nous

recréons de cette manière la situation des ceintures lors de l’appui du pied droit

37

dans la marche. Les chaînes musculaires en jeu sont donc les chaînes croisées et

nous sommes dans un schéma ascendant (le problème se trouvant en-dessous de la

quatrième vertèbre dorsale).

Enfin, la dernière situation représente le cas où il n’y a jamais de

disparition de l’asymétrie lors des tests. Dans ce cas, l’origine peut être tout autre.

38

3. L’expérimentation

3.1. Recrutement de la population

Les sujets sont tous des majeurs consentants. Leur consentement a été

obtenu oralement vu le faible niveau de risque de l’étude, après leur avoir

expliqué précisément les tests qui allaient être réalisés.

3.2. Critères d’inclusion

Nous avons inclus dans cette étude :

des sujets âgés de 20 à 30 ans ;

ne présentant aucune gêne, ni douleur particulière ;

3.3. Critères d’exclusion

Nous avons exclu de notre étude les sujets :

ayant une pathologie parmi la liste suivante :

- spondylarthrite ankylosante ;

- lyse isthmique ;

- spondylolisthésis ;

- hernie discale ;

présentant une hypertonicité des muscles ischio-jambiers ;

portant des semelles orthopédiques ;

présentant un flexum ou un recurvatum de genou ;

présentant, au test de convergence podale, une hypertonie relative des

rotateurs externes de hanche à gauche.

Sur les 118 sujets que nous avons vus, nous avons ainsi retenu 82 sujets

correspondant aux critères.

39

3.4. Justification des critères d’éligibilité

Nous avons choisi des sujets entre 20 et 30 ans afin qu’ils ne soient pas

sujets aux pathologies touchant principalement les personnes âgées ou aux

pathologies liées à l’âge type arthrose de l’articulation sacro-iliaque, ce qui nous

donnerait une mauvaise information lors du TFD/TFA, ou encore arthrose de

hanche, genou, ou pied, ce qui rendrait plus compliquée la réalisation du test de

convergence podale.

Les sujets présentant des douleurs (que ce soit au niveau du rachis, du

bassin ou des membres inférieurs) ont été exclus afin que celles-ci ne puissent pas

empêcher la bonne réalisation des tests.

Les personnes ayant une spondylarthrite ankylosante ont également été

exclues de l’étude. En effet, cette pathologie inflammatoire touchant l’adulte

jeune et donc la tranche d’âge ciblée par notre étude atteint particulièrement la

colonne vertébrale et les articulations sacro-iliaques. Il en découle une raideur de

tout le rachis ainsi qu’une sacro-iliite qui pourraient tous deux nous donner de

faux résultats lors du TFD/TFA.

Comme nous l’avons vu précédemment (cf. chapitre II.1.1.3.), les sujets

présentant une lyse isthmique, un spondylolisthésis ou une hernie discale ont été

exclus car ces pathologies peuvent facilement perturber le TFD/TFA.

La tension des muscles ischio-jambiers est un facteur important dans la

réalisation du TFD, c’est pourquoi les sujets présentant une hypertonicité de ces

muscles ont été éliminés de l’étude.

Il en est de même pour les sujets portant des semelles orthopédiques. En

effet, celles-ci ré-informent les capteurs du membre inférieur, ce qui fausserait les

résultats de ce test.

40

Les sujets présentant à l’observation un flexum ou un récurvatum de genou

ont été exclus car ces positions des membres inférieurs rendent, au test de

convergence podale, la dystonie difficile à discerner.

Enfin, nous avons également exclu les sujets qui, au test de convergence

podale, présentaient une hypertonie relative des rotateurs externes de hanche à

gauche car comme nous l’avons vu précédemment, dans cette situation nous

partons sur un dysfonctionnement de la sphère viscérale, ce qui n’entre pas en

compte dans notre problématique.

3.5. Caractéristiques de l’étude

L’étude qui a été réalisée est une étude non randomisée. En effet, les sujets

ne recevant aucun traitement, nous n’avons pas eu besoin de groupe témoin. Pour

la même raison, elle n’a été réalisée ni en simple, ni en double aveugle.

3.6. Réalisation des tests

Les tests ont été effectués sur le sujet en sous-vêtements, en suivant

toujours le protocole suivant :

brève anamnèse afin d’éliminer certains critères d’exclusion ;

brève observation, toujours dans le même but ;

test des muscles ischio-jambiers de manière bilatérale en suivant le protocole

de F. Mitchell préétabli ;

test de flexion debout ;

test de flexion assis ;

test de convergence podale.

41

IV. Résultats

42

1. Tableau récapitulatif

Après avoir suivi le protocole, nous avons rempli le tableau suivant avec

les résultats obtenus :

Patient Résultats

du TFD

Résultats

du TFA

Interprétation

du TFD/TFA

Résultats du test

de convergence

podale

Cohérence

des chaînes

1 G G / A N

2 - - / / O

3 D - A D N

4 - - / / O

5 - D D D O

6 - D D D O

7 - G D D O

8 - G D D O

9 - - / / O

10 - D D A N

11 - - / / O

12 - - / / O

13 - G D D O

14 D - A A O

15 - D D D O

16 - D D D O

17 D - A A O

18 - D D A N

19 G - A A O

20 D - A A O

21 - D D D O

22 - G D D O

23 D - A A O

24 - D D D O

25 G - A D N

43

26 - G D A N

27 G - A A O

28 - G D D O

29 - D D D O

30 - D D D O

31 - - / / O

32 D - A A O

33 - D D D O

34 D - A A O

35 D - A D N

36 - D D D O

37 D - A A O

38 - D D D O

39 - D D D O

40 G - A A O

41 - D D D O

42 - D D D O

43 - G D D O

44 D - A A O

45 D - A A O

46 G - A A O

47 - D D D O

48 - G D D O

49 - D D D O

50 - D D A N

51 D - A A O

52 G G / D N

53 D - A A O

54 - D D D O

55 - D D D O

56 - G D D O

57 D - A A O

58 G - A A O

44

59 G - A A O

60 D - A D N

61 D - A A O

62 G - A A O

63 - G D D O

64 - - / / O

65 - D D D O

66 - D D D O

67 G - A D N

68 - D D D O

69 D - A A O

70 G - A A O

71 - G D D O

72 - D D D O

73 D - A A O

74 - D D D O

75 G - A A O

76 - D D A N

77 - G D D O

78 D - A A O

79 - - / / O

80 - G D A N

81 - D D D O

82 - D D D O

2. Lecture du tableau récapitulatif

Pour le TFD, nous notons :

« D » lorsque le test est positif à droite ;

« G » lorsqu’il est positif à gauche ;

« - » lorsqu’il est négatif.

45

Pour le TFA, nous notons :

« D » lorsque le test est positif à droite ;

« G » lorsqu’il est positif à gauche ;

« - » lorsqu’il est négatif.

Nous notons ensuite l’interprétation faite du TFD et du TFA suite aux

résultats obtenus après ces deux tests par :

un « D » lorsqu’ils diagnostiquent une chaîne dysfonctionnelle descendante ;

un « A » lorsqu’ils diagnostiquent une chaîne dysfonctionne ascendante ;

un « / » lorsque les tests ne nous permettent pas de diagnostiquer une chaîne

ou l’autre.

Pour le test de convergence podale, nous notons :

« D » lorsque le test diagnostique une chaîne dysfonctionnelle descendante ;

« A » lorsqu’il diagnostique une chaîne dysfonctionne ascendante ;

« / » lorsque le test ne nous permet pas de diagnostiquer une chaîne ou l’autre.

Dans la dernière colonne, nous avons synthétisé les résultats obtenus par :

« O » lorsque les résultats des différents tests sont cohérents et nous donnent

la même information (chaîne descendante, chaîne ascendante ou ni l’une ni

l’autre) ;

« N » lorsque les résultats des différents tests ne sont pas cohérents.

3. Analyse des résultats

Sur les 82 sujets testés, nous avons donc :

32 TFD positifs et 50 négatifs ;

44 TFA positifs 38 négatifs ;

74 tests de convergence podale qui diagnostiquent le sens du schéma

dysfonctionnel dont 32 qui diagnostiquent un schéma ascendant et 42 un

schéma descendant.

46

En ce qui concerne la cohérence des chaînes, nous avons, sur 82 :

69 concordances entre les résultats des TFD/TFA et test de convergence

podale ;

13 cas où il n’y a pas de concordance.

Nous avons réuni ces résultats sous forme de pourcentages dans les

graphiques suivants :

Graphique 1. Répartition des TFD.

Graphique 2. Répartition des TFA.

39%

61%

Répartition des TFD

TFD positifs

TFD négatifs

54%

46%

Répartition des TFA

TFA positifs

TFA négatifs

47

Graphique 3. Répartition des tests de convergence podale.

Graphique 4. Cohérence des chaînes diagnostiquées avec le TFD/TFA et le

test de convergence podale.

39%

51%

10%

Répartition des tests de convergence podale

Tests diagnostiquant un

schéma ascendant

Tests diagnostiquant un

schéma descendant

Tests ne permettant pas

l'un ou l'autre diagnostic

84%

16%

Cohérence des chaînes diagnostiquées avec le TFD/TFA et le

test de convergence podale

Concordance des résultats

Non concordance des

résultats

48

V. Discussion

49

1. Commentaires sur les résultats

Si nous récapitulons les résultats, dans 84% des cas le TFD/TFA et le test

de convergence podale nous orientent vers le même diagnostic, bien que ces deux

tests soient effectués de manière très différente. Mais ces résultats nous

permettent-ils de confirmer la fiabilité d’un test ou de l’autre ?

Lors du test de convergence podale, le patient est en décubitus

contrairement aux tests de flexion debout et assis, ce qui supprime les influences

de la gravité. Ceci peut expliquer la non concordance de ces tests chez certains

sujets.

Le fait que le patient ait les pieds au sol lors du TFA peut également

expliquer cette non concordance. En effet, nous pouvons nous demander si le

contact du sol avec les pieds ne renvoie pas une information via une chaîne

ascendante.

Nous constatons également que les auteurs du test de convergence podale

ne testent à aucun moment la tonicité des muscles piriformes qui sont rotateurs

externes de hanche de 0 à 90°, donc lorsque le sujet est en décubitus. Les résultats

obtenus au test de convergence podale ne peuvent-ils pas simplement être dus à

une hypertonicité d’un piriforme ? Nous pensons que non dans le cas où la

rotation interne ou externe du bras modifie l’amplitude de rotation interne ou

externe du membre inférieur. En revanche, lorsque celle-ci n’est pas modifiée par

une des deux situations, nous ne pouvons en être sûrs.

Notons aussi que, du fait du placement des pouces lors du TFD/TFA,

lorsque nous diagnostiquons un schéma dysfonctionnel ascendant, il n’est valable

que des pieds au bassin et il en est de même pour un schéma dysfonctionnel

descendant qui n’est valable que de la tête au bassin. Mais qu’en est-il d’un

schéma ascendant allant par exemple des pieds aux genoux ou encore d’un

schéma descendant allant des cervicales aux lombaires ? Dans ce cas, le test de

convergence podale semble être plus apte à nous renseigner.

50

De plus, le test de convergence podale a l’avantage de demander une

participation minimale au patient, contrairement au TFD/TFA où le patient doit

suivre précisément des ordres donnés par le praticien. Sa mise en œuvre est donc

d’autant plus rapide et son interprétation est aisée.

Concernant la reproductibilité des tests, une étude réalisée par S. Clément

(17) a montré que la reproductibilité entre les testeurs était plus importante au test

de convergence podale qu’au TFD/TFA.

Nous pouvons en conclure que ces tests sont complémentaires et qu’ils ont

tout autant l’un que l’autre leur place dans le diagnostic ostéopathique. En effet,

en plus de nous informer sur les schémas ascendant et descendant, le test de

convergence podale nous donne une indication structurelle ou viscérale tandis que

le TFD/TFA nous donne le côté à investiguer complété par une analyse des

muscles paravertébraux. Bien entendu, et ce comme dans toute consultation

ostéopathique, les tests doivent être choisis par le praticien en fonction du patient

qui est à prendre dans sa globalité dont l’interprétation des tests dépend.

2. Les biais de l’étude

Durant cette étude, nous n’avons pu nous affranchir de certains biais mais

il y en a d’autres que nous avons pu éviter.

Il existe un biais de sélection car les sujets choisis pour cette étude ne sont

pas représentatifs de la population générale du fait des critères d’inclusion et

d’exclusion prédéfinis.

Le test de convergence podale étant le dernier test du protocole réalisé,

certains sujets ont été exclus à la fin de l’étude car ils présentaient un critère

d’exclusion dont nous ne pouvions pas nous rendre compte avant. Cependant,

nous avons supprimé leurs résultats des statistiques afin d’éviter le biais

d’attrition.

51

Nous n’avons pas pu éviter le biais d’évaluation car les tests étant réalisés

de deux manières différentes, le critère de jugement n’est donc évidemment pas le

même.

Un biais de mesure est également présent car les résultats des deux tests ne

reposent que sur une observation visuelle, par le praticien, d’une différence entre

les côtés droit et gauche du sujet.

A partir du moment où les sujets correspondaient aux critères d’inclusion

et d’exclusion, tous les résultats ont été conservés afin d’éviter le biais de

confirmation.

Enfin, nous pouvons noter que les résultats ne sont pas objectivables du

fait que les deux tests soient opérateurs dépendants et qu’ils aient été effectués par

un seul et même praticien, sans vérification des résultats par d’autres.

3. Les limites de l’étude

Bien que le nombre de sujets ayant participé à cette étude était conséquent,

il aurait été préférable d’avoir un nombre de sujets plus important, ce qui nous

aurait permis d’objectiver d’autant plus les résultats.

Il aurait également été intéressant d’effectuer des tests ostéo-articulaires

qui auraient pu nous confirmer ou non les schémas dysfonctionnels ascendants ou

descendants.

Afin que les influences musculaires soit moindres lors de la réalisation du

TFD/TFA, nous avons vérifié la tonicité des muscles ischio-jambiers et exclu les

patients ayant un spasme de ces muscles afin de suivre précisément la procédure

de F. Mitchell. Nous aurions peut-être du tester également d’autres muscles

52

s’insérant sur le bassin et pouvant avoir une influence sur ce test, comme par

exemple le muscle carré des lombes.

Enfin, il est important de noter que les tests de flexion debout et assis ainsi

que le test de convergence podale sont des tests opérateurs dépendant. Nous

aurions peut-être du faire appel à plusieurs praticiens pour réaliser ces tests, les

résultats auraient pu être différents.

53

VI. Conclusion

54

A travers ce mémoire, nous avons compris les limites des tests de flexion

debout et assis et donc compris pourquoi ces tests étaient controversés par de

nombreux ostéopathes. Tout d’abord, il convient de placer le patient dans une

position standardisée afin que les tests soient le plus reproductibles possible. De

plus, la réalisation du test nécessite une bonne compréhension par le patient de ce

qu’il doit effectuer, sans quoi les résultats peuvent être faussés. Nous avons

également remarqué qu’en fonction de certains motifs de consultation, comme par

exemple des lombalgies, la flexion du tronc est algique et ne permet pas une

réalisation correcte des tests par enroulement insuffisant ou mouvements en

inclinaison compensatoires. Le fait de devoir réaliser un test musculaire des

ischio-jambiers et une technique de relâchement si besoin avant de pouvoir

réaliser le test de flexion debout peut également être un frein à la réalisation de ce

test.

Le test de convergence podale semble lui moins restrictif dans sa

réalisation. En effet, il demande moins de participation au patient et peut être

généralement réalisé chez tous les patients, peu importe leur motif de

consultation. De plus, il a l’avantage de nous orienter rapidement vers un

dysfonctionnement primaire du système structurel ou viscéral.

Ce test ayant une approche posturologique, il permet également d’élargir

l’approche ostéopathique du patient en testant les différents capteurs qui peuvent

le perturber (les yeux, l’articulation temporo-mandibulaire, l’articulé dentaire…)

Il conviendrait donc de commencer par exemple par un test de

convergence podale et, une fois le diagnostic tourné vers le système structurel,

confirmer les résultats par les tests de flexion debout et assis. Ceci permettrait

d’appréhender le patient dans sa globalité en s’adaptant à la réponse donnée par

chacun et de choisir l’orientation thérapeutique la mieux adaptée.

55

Bibliographie

1. Ibrahim Aldabert Kapandji, Physiologie articulaire, fascicule III, cinquième

édition, Paris, Maloine, 2003.

2. Michel Dufour, Anatomie de l’appareil locomoteur, tome I, deuxième édition,

Paris, Masson, 2007.

3. Ibrahim Aldabert Kapandji, Anatomie fonctionnelle, tome II, sixième édition,

Paris, Maloine, 2009.

4. Michel Dufour, Anatomie de l’appareil locomoteur, tome III, deuxième édition,

Paris, Masson, 2007.

5. Paul Klein, Peter Sommerfeld, Biomécanique des membres inférieurs, Paris,

Masson, 2008.

6. Léopold Busquet, Les chaînes musculaires, tome II, quatrième édition, Paris,

Frison-Roche, 2002.

7. Léopold Busquet, Les chaînes musculaires, tome IV, troisième édition, Paris,

Frison-Roche, 2008.

8. http://www.observatoire-du-mouvement.com/upload/contenu/odm11.pdf

9. Eric Viel, La marche humaine, la course et le saut, Paris, Masson, 2000.

10. http://www.bottaweb.ch/articles/a003gf.html

11. Dale Purves, George J. Augustine, David Fitzpatrick, William C. Hall,

Anthony-Samuel LaMantia, James O. McNamara, Neurosciences, troisième

édition, Bruxelles, De Boeck, 2005.

56

12. Fred L. Mitchell Jr., The muscle energy manual, volume I, Michigan, MET

Press, 1995.

13. Cyril Clouzeau, Renaud Allard, Etienne Varlan, « Evaluation qualitative de la

fiabilité du test de flexion debout », La revue de l’ostéopathie, Lyon, 2013.

14. http://ada-posturologie.fr/MystereRotateurs.htm

15. Pierre-Marie Gagey, Bernard Weber, Posturologie : Régulation et

dérèglements de la station debout, troisième édition, Paris, Masson, 2004.

16. Michel Lacour, Bernard Weber, Bipédie, contrôle postural et représentation

corticale, Marseille, Solal, 2005.

17. Stéphane Clément, Corrélations entre le test TFA-TFD ostéopathique et le test

des rotateurs utilisé en posturologie, mémoire dans le cadre de l’obtention du

diplôme inter-universitaire de posturologie clinique, Paris, 2010.

57

Table des matières

I. Introduction ...................................................................................................... 1

II. Rappels anatomo-physiologiques .................................................................... 4

1. Rappels anatomiques sur le bassin ............................................................... 5

1.1. Rappels arthrologiques ......................................................................... 5

1.1.1. La symphyse pubienne .................................................................. 5

1.1.2. Les articulations coxo-fémorales ................................................... 6

1.1.3. La charnière lombo-sacrée ............................................................ 7

1.1.4. Les articulations sacro-iliaques ..................................................... 9

1.1.5. Conclusion ................................................................................... 10

1.2. Rappels biomécaniques de l’articulation sacro-iliaque ...................... 10

2. Rappels sur les chaînes musculaires .......................................................... 12

2.1. La statique ........................................................................................... 12

2.1.1. La charpente osseuse ................................................................... 12

2.1.2. Le tissu conjonctif ....................................................................... 13

2.1.3. Les muscles ................................................................................. 13

2.1.4. Les appuis hydropneumatiques ................................................... 13

2.1.5. La chaîne musculaire statique ..................................................... 14

2.2. La dynamique ..................................................................................... 16

2.2.1. Le cycle de la marche .................................................................. 16

a) Le membre inférieur dans la marche ............................................... 16

b) Le mouvement des ceintures dans la marche .................................. 18

2.2.2. Les chaînes musculaires intervenant dans la marche .................. 20

3. Rappels neuro-physiologiques ................................................................... 24

3.1. Les faisceaux descendants .................................................................. 24

58

3.2. Les faisceaux ascendants .................................................................... 25

III. Matériel et méthode.................................................................................... 26

1. Les tests de flexion debout et assis ............................................................ 27

1.1. Le test de flexion debout (TFD) ......................................................... 27

1.1.1. Description du test ....................................................................... 27

a) Test dynamique du mouvement des articulations sacro-iliaques .... 27

b) Test d’observation des muscles paravertébraux .............................. 28

1.1.2. Interprétation des résultats du test dynamique du mouvement des

articulations sacro-iliaques ......................................................................... 28

1.2. Le test de flexion assis (TFA) ............................................................. 29

1.2.1. Description du test ....................................................................... 29

a) Test dynamique du mouvement des articulations sacro-iliaques .... 29

b) Test d’observation des muscles paravertébraux .............................. 30

1.2.2. Interprétation des résultats du test dynamique du mouvement des

articulations sacro-iliaques ......................................................................... 30

1.3. Interprétation du test d’observation des muscles paravertébraux ....... 31

1.4. Autre interprétation du TFD/TFA ...................................................... 31

1.5. Limites du TFD/TFA .......................................................................... 32

1.5.1. La position des pieds du patient .................................................. 32

1.5.2. Le port de lunettes ....................................................................... 33

1.5.3. L’enroulement du patient ............................................................ 33

1.5.4. Les tensions musculaires ............................................................. 33

2. Le test de convergence podale ................................................................... 35

2.1. Description du test .............................................................................. 35

2.2. Interprétation des résultats .................................................................. 36

3. L’expérimentation ...................................................................................... 38

3.1. Recrutement de la population ............................................................. 38

59

3.2. Critères d’inclusion ............................................................................. 38

3.3. Critères d’exclusion ............................................................................ 38

3.4. Justification des critères d’éligibilité .................................................. 39

3.5. Caractéristiques de l’étude .................................................................. 40

3.6. Réalisation des tests ............................................................................ 40

IV. Résultats ..................................................................................................... 41

1. Tableau récapitulatif................................................................................... 42

2. Lecture du tableau récapitulatif .................................................................. 44

3. Analyse des résultats .................................................................................. 45

V. Discussion ...................................................................................................... 48

1. Commentaires sur les résultats ................................................................... 49

2. Les biais de l’étude..................................................................................... 50

3. Les limites de l’étude ................................................................................. 51

VI. Conclusion ................................................................................................. 53

Bibliographie ......................................................................................................... 55

Table des matières ................................................................................................. 57

60

Résumé

Nous avons voulu savoir si les tests de flexion debout (TFD) et assis (TFA)

décrits par F. Mitchell et grandement controversés avaient toujours leur place dans

le diagnostic ostéopathique. Pour cela, nous avons confronté ces tests au test de

convergence podale décrit par B.M. Autet car ils possèdent une interprétation

commune : ils peuvent diagnostiquer une chaîne dysfonctionnelle ascendante ou

descendante. Nous avons réalisé ces tests sur un panel de 82 sujets et les résultats

montrent que dans 84% des cas, la même chaîne est diagnostiquée par les deux

tests. D’après notre étude, nous pouvons donc en conclure que, bien que

controversé, le TFD/TFA est un test qui peut nous permettre de choisir une

orientation thérapeutique adaptée au patient.

Mots clés : test de flexion debout, test de flexion assis, TFD, TFA, test de

convergence podale, concordance.

Abstract

Our goal in this document was to verify if the highly controversial standing and

seated flexion tests described by F. Mitchell are still reliable in osteopathic

diagnosis. To achieve this goal, we compared those tests with the podal

convergence test described by B.M Autet which share a common interpretation:

the diagnosis of an upward or downward dysfunctional chain. The two tests were

performed on a test panel of 82 people and the results showed that in 84% of the

cases, the same chain is diagnosed. We concluded that the controversial test of F.

Mitchell can allow us to select an appropriate therapeutic orientation for the

patient.

Keywords: standing flexion test, seated flexion test, podal convergence test,

concordance.