diplÔme en ostÉopathie (d.o.)...to bring relief to the symptoms of plantar fasciitis, two visions...

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Mémoire présenté pour le DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.) présenté et soutenu publiquement le 16 octobre 2012 à Montréal par Martine Lamoureux née le 26 août 1966, à Orford, Québec Membres du jury : Président : VOYER, Guy, Pht M.D. D.O. Juges : MICHEL, Daniel, M.D. D.O. DELANGE, Carla, Pht D.O. TURMEL, Serge, D.O. DURAND, Véronique, D.O. BURKE, Andy, MSc Sport Medicine D.O. DUFRESNE, Carl, D.O. MARIN, Karyne, D.O. Directeur : FONTAINE, Luc, D.O. Comparaison entre une approche ostéopathique fasciale globale et une approche ostéopathique fasciale locale dans la fasciite plantaire

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Page 1: DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.)...To bring relief to the symptoms of plantar fasciitis, two visions of osteopathic therapeutic approaches were compared : a global vision from the pelvis

Mémoire présenté pour le

DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.)

présenté et soutenu publiquement

le 16 octobre 2012

à Montréal

par

Martine Lamoureux

née le 26 août 1966, à Orford, Québec

Membres du jury :

Président : VOYER, Guy, Pht M.D. D.O.

Juges : MICHEL, Daniel, M.D. D.O.

DELANGE, Carla, Pht D.O.

TURMEL, Serge, D.O.

DURAND, Véronique, D.O.

BURKE, Andy, MSc Sport Medicine D.O.

DUFRESNE, Carl, D.O.

MARIN, Karyne, D.O.

Directeur : FONTAINE, Luc, D.O.

Comparaison entre une approche ostéopathique fasciale globale et une

approche ostéopathique fasciale locale dans la fasciite plantaire

Daniel Turcotte
Texte surligné
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II

Remerciements

Ces remerciements ne transposeront jamais l’ampleur de ma reconnaissance à l’égard des

personnes qui m’ont soutenue, aidée, encouragée à poursuivre mes études et ce mémoire,

pour l’obtention de mon diplôme d’ostéopathie à l’Académie Sutherland.

Tout d’abord, je tiens à remercier Guy Voyer pour sa fougue, sa passion, son

acharnement à poursuivre son enseignement. De la trempe de A.T. Still, il est un

combattant! Il a su transmettre son héritage avec fierté et grandeur. Merci.

Merci à Luc, mon directeur de thèse, ma force active, qui tous les jours m’a encouragée

et m’a stimulée. Merci pour sa grande dévotion, son extraordinaire disponibilité de

temps. Son désir de me voir réussir me touche profondément. Sa rigueur intellectuelle,

ses commentaires judicieux, sa capacité de compréhension m’ont encouragée à

poursuivre et à parfaire ma compréhension de l’ostéopathie.

Merci à Natacha qui a su comprendre l’essence de mon message en me donnant des

commentaires judicieux, des corrections impeccables et qui a su m’aider à transformer ce

mémoire en un produit professionnel, clair, bien structuré et bien organisé.

Merci à tous ces passionnés de l’ostéo que j’ai côtoyés, mes collègues d’études, avec qui

j’ai tant grandi.

Merci à tous les professeurs qui ont su me transmettre leur passion de l’ostéopathie et leur

savoir avec simplicité et générosité. Merci à Chantale Bertrand pour sa grande dévotion

quant à l’avancement de l’ostéo et sa passion du crânien; à Daniel Michel pour sa

gentillesse qui n’a d’égale que son savoir; à Véronique Durand pour son dynamisme et son

amour de la vie, ainsi qu’à tous les autres professeurs, qui m’ont aidée à comprendre

l’ostéopathie.

Merci à tous les clients qui m’ont offert leur confiance.

Merci à l’amour de ma vie, André, ma force tranquille, mon soutien silencieux.

Et je tiens aussi, du fond de mon âme, à remercier Dieu.

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III

Résumé

La fasciite plantaire incommode bon nombre de personnes. Certaines d’entre elles

consultent en ostéopathie. Pour apporter un soulagement aux symptômes de la fasciite

plantaire, deux visions d’approche thérapeutique ostéopathique ont été comparées dans

ce mémoire : une vision plus globale, du bassin jusqu’au pied, se base sur les principes

philosophiques à l’effet que l’ensemble du corps humain peut être la source de

solutions au rétablissement d’une partie lésée; alors qu’une vision ostéopathique plus

spécifique préconise d’aborder la problématique en chaîne fasciale locale, s’intéressant

uniquement au complexe suro-plantaire. Nous nous sommes donc demandé quel était

l’impact de l’un ou de l’autre de ces traitements sur le rétablissement de cette

pathologie.

Nous avons donc émis cette hypothèse :

Chez les personnes atteintes de fasciite plantaire, la normalisation en chaîne fasciale

postérolatérale du membre inférieur apportera un plus grand soulagement au niveau de

la symptomatologie qu’un traitement fascial en chaîne locale.

Après un rappel étiologique, philosophique et physiologique, cette étude amène une

explication anatomique et biomécanique de l’interconnexion entre les tissus fasciaux

dans tout l’appareil locomoteur en lien avec le fascia plantaire. Cette étude

expérimentale comprenait 44 sujets séparés en deux groupes expérimentaux et

s’échelonnaient sur quatre rencontres d’évaluations cliniques. Pour l’expérimentation,

nous avons utilisé des mesures subjectives de la douleur ainsi que des mesures de la

capacité fonctionnelle du pied à l’aide du questionnaire FAAM (foot and ankle ability

measure) et, ajouté des mesures objectives d’amplitude de l’articulation tibio-

tarsienne, l’étude a permis d’observer que la libération fasciale du complexe suro-

plantaire et la normalisation d’une chaîne fasciale postérolatérale du bassin jusqu’au

pied apportaient toutes deux une amélioration intéressante de la symptomatologie.

L’étude statistique a donc révélé qu’il n’y avait pas de différence significative entre

les deux groupes. Notre hypothèse de départ ayant été infirmée, ceci indique que

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IV

l’intervention ostéopathique, à court terme, s’avère autant efficace dans une optique

de chaîne courte que de chaîne longue, au regard de la fasciite plantaire.

Donc, peu importe la façon d’aborder le traitement de la fasciite plantaire, l’ostéopathie

est certes une avenue intéressante pour apporter un soulagement appréciable. Des

éléments de réflexion viendront compléter le tableau en vue d’apporter un soulagement

plus durable.

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V

Abstract

Plantar fasciitis affects many people, and a certain number of those people consult an

osteopath. To bring relief to the symptoms of plantar fasciitis, two visions of osteopathic

therapeutic approaches were compared : a global vision from the pelvis to the foot, which

uses the philosophical principle that the entire body in balance can bring a solution to a

precise lesion; while a more specific vision recommends approaching the problem via a

local fascial chain, focusing only on the ankle-foot system. We asked which was the impact

of one or the other of these approaches on the restoration of this pathology.

We have therefore emitted this hypothesis :

In people with plantar fasciitis, the normalization of the postero-lateral fasciae chain of the

whole lower leg will bring greater symptomatic relief than a fascial treatment in local chain.

After an etiological, philosophical and physiological review, this study gives an anatomical

and biomechanical explanation of the interconnection between the fascial chains in the

locomotor system in relation to the plantar fasciae. This experimental study separated 44

subjects into two experimental groups, each comprising four clinical evaluations and

treatments. For experimentation, we used subjective measures of the pain, measures of the

functional capacity of the foot using the questionnaire FAAM (foot and ankle ability

measure) and measures of the amplitude of the tibiotarsal joint. The study observed that the

fascial normalization of the ankle-foot system and the fascial normalization of the

posterolateral chain from the pelvis to the foot, both improved symptomatology. Statistical

analysis revealed that there was not a significant difference between the two groups. Our

hypothesis having been invalidated, this indicates that the short-term osteopathic intervention

is as effective in a short chain vs. long chain approach in regards to plantar fasciitis.

Various osteopathic approaches for the treatment of plantar fasciitis are valuable for

relief of this condition. Further ideas and reflexions for long-lasting relief with such

patients are provided at the end of this study.

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VI

Table des matières REMERCIEMENTS .................................................................................................................................. II

RÉSUMÉ ............................................................................................................................................... III

ABSTRACT .............................................................................................................................................. V

TABLE DES FIGURES ............................................................................................................................ IX

TABLE DES TABLEAUX ........................................................................................................................... X

HYPOTHÈSE DE RECHERCHE .................................................................................................................. 1

INTRODUCTION ....................................................................................................................................... 2

CHAPITRE 1 : FASCIITE PLANTAIRE ...................................................................................................... 4

1.1 Définition ..................................................................................................................................... 4

1.2 Associations possibles .................................................................................................................. 5

1.3 Étiologie ....................................................................................................................................... 6

1.3.1 Causes anatomophysiologiques, , ,

.................................................................................. 7

1.3.2 Causes liées au sport ....................................................................................................... 7

1.3.3 Causes iatrogènes et thérapeutiques ................................................................................ 8

1.4 Diagnostic clinique et symptomatologie ...................................................................................... 8

1.5 Approche de traitements : classique et ostéopathique ................................................................ 10

CHAPITRE 2 : PRINCIPES PHILOSOPHIQUES ............................................................................. 14

2.1 Philosophie de base de l’ostéopathie .......................................................................................... 14

2.1.1 L’unité du corps ............................................................................................................ 14

2.1.2 L’interdépendance structure/fonction et fonction/structure .......................................... 15

2.1.3 Le rôle de l’artère est absolu ......................................................................................... 16

2.1.4 La capacité d’autodéfense, d’autorégulation et d’autoguérison .................................... 16

2.2 Ostéopathie évolutive ................................................................................................................. 17

2.3 Philosophie évolutive ................................................................................................................. 18

2.4 Philosophie thérapeutique en lien avec la fasciite plantaire ....................................................... 19

CHAPITRE 3 : TISSU CONJONCTIF – FASCIA ......................................................................................... 22

3.1 Embryogenèse : lien d’origine .................................................................................................... 22

3.2 Histologie : lien cellulaire – fonction – structure ....................................................................... 23

3.2.1 Matrice, substance fondamentale .................................................................................. 24

3.2.2 Éléments cellulaires ...................................................................................................... 25

3.2.3 Fibres ............................................................................................................................ 26

3.3 Fascia : lien tissulaire – rôle – fonction ...................................................................................... 27

3.4 Propriétés fluidiques des fascias ................................................................................................. 28

3.5 Physiopathologie dans la fasciite plantaire ................................................................................. 31

3.6 Lois de l’inflammation ............................................................................................................... 35

CHAPITRE 4 : ANATOMIE ET BIOMÉCANIQUE .............................................................................. 37

4.1 Pied et fascias plantaires ............................................................................................................. 37

4.1.1 Voûte et fascia superficiel médian ................................................................................ 37

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VII

4.1.2 Interconnexion fasciale ................................................................................................. 41

4.2 Peau et éléments vasculo-nerveux du pied ................................................................................. 45

4.3 Rôle du fascia plantaire dans la voûte plantaire, en statique ...................................................... 48

4.4 Rôle du fascia plantaire dans la marche, en dynamique ............................................................. 49

4.4.1 Phase de démarrage de l’appareil locomoteur .............................................................. 50

4.4.2 Attaque du talon ............................................................................................................ 61

4.4.3 Déroulé du pas au sol .................................................................................................... 67

4.4.4 Phase propulsive ........................................................................................................... 71

4.4.5 Phase oscillante, membre suspendu .............................................................................. 73

CHAPITRE 5 : JUSTIFICATION DE LA CHAÎNE DE TRAITEMENT .......................................................... 74

5.1 Normalisation fasciale du deltoïde de Farabeuf ......................................................................... 75

5.2 TTLS et normalisation fasciale du muscle piriforme ................................................................. 75

5.3 Normalisation fasciale de la bandelette ilio-tibiale (en actif et/ou passif) ................................. 76

5.4 Normalisation du fascia du biceps fémoral ................................................................................ 76

5.5 Normalisation de la membrane interosseuse .............................................................................. 76

5.6 Pompage et normalisation structurelle, au besoin, de la tête du péroné ........................................ 76

5.7 Normalisation du ligament de Barkow ....................................................................................... 77

5.8 Normalisation fasciale du muscle gastrocnémien interne et externe .......................................... 77

5.9 Pompage et normalisation structurelle de l’articulation calcanéo-astragalienne ........................ 77

5.10 Pompage de l’articulation tibio-tarsienne en décubitus .............................................................. 77

5.11 Pompage du sinus du tarse ......................................................................................................... 77

5.12 Normalisation du fascia laciniatum ............................................................................................ 78

5.13 Pompage et normalisation structurelle scapho-cuboïdiens en flexion plantaire ........................ 78

5.14 Normalisation du complexe articulaire de Lisfranc .................................................................... 78

5.15 Normalisation du fascia plantaire superficiel médian ................................................................ 78

5.16 TTLS du ligament calcanéo-scaphoïdien ................................................................................... 79

5.17 Normalisation fasciale de l’insertion du fascia plantaire médian, en punctiforme .................... 79

CHAPITRE 6 : MÉTHODOLOGIE DE RECHERCHE ................................................................................ 80

6.1 Déroulement et procédure d’évaluation ..................................................................................... 80

6.2 Critères de sélection ................................................................................................................... 81

6.2.1 Critères d’inclusion ....................................................................................................... 81

6.2.2 Critères d’exclusion ...................................................................................................... 81

6.3 Tests et instruments de recherche ............................................................................................... 82

6.3.1 Diagnostic clinique – mesures objectives ..................................................................... 82

6.3.2 Évaluation de la douleur – mesures subjectives ............................................................ 83

6.3.3 Instruments de mesure .................................................................................................. 83

6.4 Traitement du groupe expérimental I : chaîne fasciale globale .................................................. 84

6.4.1 Traitement ..................................................................................................................... 84

6.4.2 Chaîne de traitements .................................................................................................... 85

6.5 Traitement du groupe expérimental II : traitement local ............................................................ 86

6.5.1 Traitement ..................................................................................................................... 86

6.5.2 Chaîne de traitement ..................................................................................................... 86

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VIII

CHAPITRE 7 : STATISTIQUE ................................................................................................................. 87

7.1 Analyse descriptive .................................................................................................................... 87

7.2 Mesures en provenance du bilan de santé et analyse complémentaire du pied .......................... 87

7.3 Mesures de l’évolution de l’impotence fonctionnelle au premier (rdv 1) et au quatrième

(rdv 4) rendez-vous .................................................................................................................... 88

7.4 Mesure de l’évolution de la douleur et de l’amplitude aux quatre rendez-vous ........................ 92

7.4.1 Évolution de la douleur ................................................................................................. 93

7.4.2 Amplitude ..................................................................................................................... 97

CHAPITRE 8 : ANALYSE ET DISCUSSION .............................................................................................. 99

8.1 Impact des traitements ostéopathiques sur la douleur .............................................................. 100

8.1.1 Diminution significative e la douleur chez les deux groupes, tableau 1 et tableau 2 .. 100

8.1.2 Diminution significative de la douleur debout en charge chez les deux groupes

expérimentaux, tableau 5 et tableau 6 ......................................................................... 101

8.1.3 Diminution de la douleur à la pression chez les deux groupes expérimentaux,

tableau 7 et tableau 8 .................................................................................................. 102

8.1.4 Comparatif des douleurs entre elles ............................................................................ 103

8.2 Impact des traitements ostéopathiques sur les amplitudes articulaires de la tibio-tarsienne,

genou en flexion et genou en extension, tableau 9 et tableau 10 .............................................. 103

8.2.1 Augmentation de l’amplitude articulaire de la tibio-tarsienne en extension chez les

deux groupes, tableau 9............................................................................................... 104

8.2.2 Augmentation de l’amplitude articulaire de la tibio-tarsienne en flexion chez les

deux groupes, tableau 10............................................................................................. 105

8.2.3 Comparaison de l’amplitude entre les deux groupes .................................................. 105

8.3 Corrélation entre amplitude et douleur ..................................................................................... 106

8.4 Discussion sur la capacité fonctionnelle, tableau 3 et tableau 4 ............................................... 107

8.4.1 Augmentation de la capacité fonctionnelle chez les deux groupes – diminution de

l’impotence selon activités, tableau 3 ......................................................................... 107

8.4.2 Augmentation du pourcentage estimé de la fonctionnalité, tableau 4 ......................... 107

8.5 Retour sur notre philosophie thérapeutique .............................................................................. 108

8.6 Considérations diverses ............................................................................................................ 111

8.6.1 Considérations thérapeutiques .................................................................................... 111

8.6.2 Considérations anatomophysiologiques ...................................................................... 112

8.6.3 Considérations de la part de nos patients .................................................................... 117

8.6.4 Considérations méthodologiques ................................................................................ 117

CHAPITRE 9 : CONCLUSION ............................................................................................................... 120

BIBLIOGRAPHIE .................................................................................................................................. 123

ANNEXES ......................................................................................................................................... 131

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IX

Table des figures

Figure 1 : Dégénération des fibres de collagène dans une fasciite plantaire .................... 33

Figure 2 : Fibres de collagène en triple hélice qui se distendent puis se fragmentent ...... 33

Figure 3 : Système achilléo-calcanéo-plantaire de Sieberg-Arandès et Viladot, continuité

du tendon calcanéen avec la tubérosité postérieure du calcanéum, muscle court

fléchisseur plantaire doublé de l’aponévrose plantaire moyenne ............................ 39

Figure 4 : Aponévrose plantaire superficielle ................................................................... 41

Figure 5 : Avant pied ........................................................................................................ 44

Figure 6 : Articulation tibio-tarsienne et astragalo-calcanéenne ...................................... 46

Figure 7 : Lamina pedis en hélice de Mac Connail, en charge ......................................... 48

Figure 8 : Anatomie de la fesse et du haut de la cuisse, partie profonde .......................... 52

Figure 9 : Tractus ilio-tibial .............................................................................................. 54

Figure 10 : Vascularisation et innervation de la partie postérieure du membre

inférieur ................................................................................................................... 55

Figure 11 : Triceps sural : en superficie les deux jumeaux et en profondeur, le

soléaire ..................................................................................................................... 58

Figure 12 : Torsion intrinsèque du tendon d’Achille ........................................................ 58

Figure 13 : Canal calcanéen .............................................................................................. 60

Figure 14 : Principaux systèmes trabéculaires du pied ..................................................... 63

Figure 15 : Mise en tension de l’aponévrose plantaire par l’extension de la première

phalange ................................................................................................................... 66

Figure 16 : Première et troisième articulation métatarsophalangienne ............................. 67

Figure 17 : Vue inférieure de l’articulation médiotarsienne ............................................. 68

Figure 18 : Forces agissant sur le pied durant le roulement talonnier et le roulement

plantaire ................................................................................................................... 71

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X

Table des tableaux

Tableau 1 : Douleur aujourd’hui ....................................................................................... 89

Tableau 2 : Douleur la plus intense au cours de la dernière semaine ............................... 90

Tableau 3 : Capacité fonctionnelle – Impotence selon activité ........................................ 91

Tableau 4 : Pourcentage estimée de la capacité fonctionnelle restante ............................ 92

Tableau 5 : Douleur debout en charge au niveau du talon ................................................ 93

Tableau 6 : Douleur debout en charge au niveau plantaire ............................................... 94

Tableau 7 : Douleur à la pression au niveau du talon ....................................................... 95

Tableau 8 : Douleur à la pression au niveau de la plante .................................................. 96

Tableau 9 : Amplitude en charge de la tibio-tarsienne – en extension – triceps sural ...... 97

Tableau 10 : Amplitude en charge de la tibio-tarsienne – en flexion ............................... 98

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1

Hypothèse de recherche

HYPOTHÈSE

Chez les personnes atteintes de fasciite plantaire, la normalisation en chaîne fasciale

postérolatérale du membre inférieur apportera un plus grand soulagement au niveau de la

symptomatologie qu’un traitement fascial en chaîne locale.

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2

Introduction

L’ostéopathie s’articule autour d’un concept de globalité qui met en lumière toute la

richesse et l’importance du lien fascial pour le traitement de diverses pathologies. Se

basant sur une connaissance poussée du corps et de l’humain, l’ostéopathe adaptera ses

techniques manuelles en fonction des tissus atteints et de son objectif thérapeutique. Il

vise avant tout l’équilibration des structures, la normalisation, condition préalable à

dynamiser la force de vie dans chaque partie lésée.

L’inflammation du fascia plantaire, la fasciite plantaire, occasionne une douleur d’intensité

variable sous la partie interne de la plante du pied. D’origine mécanique, elle affecte

grandement la marche et la station debout. Partie intégrante du complexe suro-plantaire, le

fascia plantaire superficiel médian, par son étendue sur tous les points d’appui de la voûte

plantaire et par son rôle important dans la locomotion, est particulièrement concerné dans

cette problématique.

La fasciite plantaire représente un motif de consultation très fréquent auprès des corps

médicaux et paramédicaux. En tant que thérapeute manuelle, il nous est en effet arrivé à

plusieurs reprises de recevoir des clients pour ce type de pathologies. Après avoir essayé

plusieurs avenues de traitement, notre expérience professionnelle nous a amenée à penser que

les techniques ostéopathiques s’avèrent d’une grande efficacité. Toutefois, cette pathologie

soulève plusieurs questions quant à l’établissement d’une certaine chronicité. Selon plusieurs

thérapeutes, il n’y a pas de tissu plus rebelle et récalcitrant aux interventions thérapeutiques

que le fascia plantaire, puisqu’il est constamment sollicité. Que dire de l’intervention

ostéopathique dans le cas de tissus en inflammation persistante et, souvent, fibrosés?

Après discussion avec certains ostéopathes, deux visions thérapeutiques semblaient se

dessiner : une vision plutôt locale en raison du lien musculofascial intime avec le

complexe suro-achiléo-calcanéo-plantaire, et une seconde vision faisant appel à une

chaîne thérapeutique englobant davantage le membre inférieur. C’est sur la base de ces

deux prémisses que notre raisonnement thérapeutique s’est développé.

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3

L’ostéopathie, par son apport à l’équilibration des contraintes fasciales, est, selon nous,

en mesure d’apporter un grand soulagement aux personnes atteintes de fasciite plantaire.

Considérant que cette pathologie résulte d’un problème de tension mal gérée par le fascia

plantaire superficiel, diminuer cette tension devrait apporter une liberté tissulaire et

stimuler le retour à une certaine normalisation. Nous en sommes venue à formuler une

hypothèse :

Chez les personnes atteintes de fasciite plantaire, la normalisation en chaîne fasciale

postérolatérale du membre inférieur apportera un plus grand soulagement au niveau de

la symptomatologie qu’un traitement fascial en chaîne locale.

Pour soutenir notre expérimentation, trois objectifs principaux ont été examinés :

premièrement, en intervenant sur un tissu inflammé, nous avons voulu vérifier si la douleur

au talon et à la plante du pied diminuait davantage chez les gens traités avec une longue

chaîne que chez ceux traités avec une chaîne courte localisée autour du pied;

deuxièmement, puisque le fascia plantaire fait partie intégrante du complexe suro-plantaire

et que ce dernier peut se retrouver en situation de rétraction tissulaire, nous avons voulu

examiner l’influence de nos traitements sur l’amplitude de l’articulation tibio-tarsienne

debout en charge, par le biais d’une courte ou d’une longue chaîne, soit en situation

d’extension, ce qui nous a permis de vérifier la souplesse des gastrocnémiens

principalement, soit en situation de flexion du membre inférieur afin d’évaluer l’amplitude

maximale de la tibio-tarsienne par le relâchement du muscle soléaire; troisièmement, nous

avons voulu évaluer dans quelle proportion la fasciite plantaire affecte la capacité

fonctionnelle des gens atteints dans leurs activités quotidiennes normales à l’aide du

questionnaire FAAM.

Puisque le fascia représente une voie de communication pour les compensations

lésionnelles, qu’il renferme tous les éléments nécessaires à la reconstruction d’une lésion,

qu’il sert de support aux structures musculaires, nerveuses, glandulaires, circulatoires et

autres, il importe de le traiter avec tout le respect qu’A.T. Still, le fondateur de l’ostéopathie

le préconisait dans son enseignement.

Par ce mémoire, nous désirons apporter des pistes de réflexion qui inviteront les ostéopathes

dans l’application de techniques judicieuses répondant au mieux à cette pathologie.

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4

CHAPITRE 1 : FASCIITE PLANTAIRE

La fasciite plantaire apparaît comme étant une irritation persistante sur la plante du pied

qui affecte le déroulement de la marche et la mise en charge. La littérature nous propose

quelques définitions et indications thérapeutiques.

1.1 Définition

Le terme « fasciite plantaire » provient de la nomenclature anglaise, « plantar fasciitis ».

Elle est également nommée « aponévrosite plantaire ». Cette affection se définit comme

étant l’inflammation du fascia plantaire superficiel, partie médiane.

Wikipédia la définit ainsi :

L’aponévrosite plantaire, également dénommée fasciite plantaire, est une

affection douloureuse du pied. On la définit comme une inflammation du

fascia plantaire, l’enveloppe fibreuse du tendon qui forme [la voûte plantaire]

du pied (du latin fascia « bande »)1.

Thiefels, podologue, la définit ainsi :

L’aponévrosite plantaire est une inflammation de l’aponévrose due à une

hypersollicitation sportive ou professionnelle de celle-ci. Les douleurs

importantes associées, au niveau de la partie postéro-interne du talon

respectivement sur son trajet et par des troubles statiques du pied, sont

causées par une dégénération de collagène associé à des microdéchirures du

fascia2.

C’est avec le syndrome de l’épine calcanéenne, sous la rubrique des pathologies

associées aux talalgies, que le manuel Merck associe la fasciite plantaire :

Les épines sont probablement dues à un excès d’étirement et d’extension du

périoste calcanéen par l’aponévrose plantaire. L’étirement peut aussi

1 WIKIPÉDIA, Aponévrosite plantaire, [En ligne], http://fr.wikipedia.org/wiki/Apon%C3%A9vrosite_plantaire (page

consultée le 30 novembre 2011). 2 THIEFELS, M., L’aponévrosite plantaire, Paris, [En ligne], www.podologue.lu/index.php?left=undefined&

center=pathologie_2&right=pathologie_2 (page consultée le 30 novembre 2011).

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5

provoquer une douleur le long du bord interne de l’aponévrose plantaire

(fasciite plantaire)3.

1.2 Associations possibles

L’établissement de la fasciite plantaire ne semble pas soulever de consensus. En effet,

comme le spécifie Huguet, l’inflammation de la plante du pied peut s’élaborer selon trois

typologies différentes, parfois associées4 :

l’aponévrosite plantaire ou fasciite plantaire;

la myoaponévrosite plantaire avec épine calcanéenne;

la rupture de l’aponévrose (de façon brutale ou en multiples microdéchirures).

D’ailleurs, Benjamin, podologue, mentionne qu’une « tendinopathie du long

fléchisseur de l’hallux peut être associée à cette aponévrosite; on parle alors de

myoaponévrosite plantaire5 ». Il indique également que l’enthésopathie

infracalcanéenne, l’épine calcanéenne, présente les mêmes mécanismes lésionnels que

l’aponévrosite. Staquet, podologue, affirme que « lorsque la fasciite plantaire est

chronique, une épine calcanéenne peut apparaître. Il s’agit d’une calcification du

tendon qui se forme à l’insertion du fascia plantaire. L’épine calcanéenne n’est pas la

cause des douleurs, elle est la conséquence d’une fasciite pas ou mal traitée6 ». Ainsi,

de façon inconstante, la fasciite plantaire peut être accompagnée d’une épine calcanéenne

et/ou d’une atteinte musculaire.

Toutefois, tous ne s’entendent pas pour inclure l’épine calcanéenne comme faisant

partie de cette problématique, par exemple Pruvost et ses collaborateurs mentionnent

que « la présence d’une épine calcanéenne n’a aucune relation avec une

aponévrosite7 ».

3 BEERS, M.H., et BERKOW, R., Manuel Merk de diagnostic et thérapeutique, 3e édition, Paris, Édition d’Après, 1999,

p. 482. 4 HUGUET, J., Aponévrosite plantaire et basketball, [En ligne], www.msport.net/newSite/index.php?op=aff_article

&id_article=116 (page consultée le 12 novembre 2011). 5 BENJAMIN, D., [En ligne], www.podologue-paris.com/?page_id=393 (page consultée le 10 octobre 2011). 6 LA PODOLOGIE.BE, [En ligne], www.lapodologie.be/clin.html (page consultée le 17 décembre 2011). 7 PRUVOST, F., STREPENNE, V., AUQUIER, H., et al., Aponévrosite plantaire, Bruxelles, 2011, [En ligne],

www.medecinedusport.be/traumatoaponevroseplantaire.htm (page consultée le 26 juillet 2011).

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6

En effet, certains désordres métaboliques peuvent grandement fragiliser les structures

fasciales. Ces maladies ne déclenchent pas nécessairement la fasciite plantaire, mais leur

présence entraînera inévitablement une faiblesse des différents tissus fasciaux et un

ralentissement dans leur processus de guérison. Parmi ces maladies, nous retrouvons les

maladies d’ordre rhumatismal inflammatoire (spondylarthrite ankylosante, polyarthrite

rhumatoïde, algodystrophie, etc.) ou rhumatismal métabolique (goutte), les maladies

affectant le système artério-veineux, comme la haute pression ou le diabète, qui affecte

principalement les extrémités et, plus rarement, nous retrouvons les troubles d’origine

tumorale. D’ailleurs, chez les gens présentant une douleur podale bilatérale, notamment

les personnes âgées, nous pouvons suspecter la présence d’une problématique

concomitante.

Dans le cadre de notre étude, seules les pathologies d’ordre biomécanique seront

retenues.

1.3 Étiologie

L’âge moyen d’apparition de la pathologie se situe autour de 45 ans. Elle atteint 10 % de

la population et touche autant les hommes que les femmes8, 9

. « C’est la deuxième cause

de douleur au pied du Canada10

. »

L’inflammation de l’aponévrose plantaire superficielle apparaît à la suite des

agressions répétées en position debout, surtout chez les sportifs. Les sports à

impulsion (course) ainsi que les sports avec des arrêts et départs fréquents et brusques

(badminton, basketball, handball) sont plus susceptibles de provoquer cette affection.

Ce fascia, s’apparentant à un tendon, les mécanismes lésionnels sont similaires; le

frottement, la compression, la traction excessive, le suremploi et les traumatismes11

.

L’établissement de la fasciite plantaire évolue selon des causes multifactorielles et

8 PFEFFER, G.B., Plantar Heel Pain. first ed. Foot and Ankle Disorders, vol. 2, Philadelphie, S.M. Myerson, 2000,

p. 834-850, dans T. DANIELS, Tribunal d’appel de la sécurité professionnelle et de l’assurance contre les accidents

du travail, 2003, [En ligne], www.wsiat.on.ca/french/mlo/fplantar.htm (page consultée le 15 juillet 2011).

9 VÉZINA, F., et ANCTIL, E., « Un pied de nez à la fasciite plantaire », Le clinicien, 2004, p. 63-68, [En ligne],

www.stacommunications.com/journals/leclinicien/2004/Novembre/Pdf/063.pdf (page consultée le 10 janvier 2012). 10 BOULÉ, C., Fasciite plantaire et épine de Lenoir, [En ligne], www.passeportsante.net/fr/Maux/Problemes/Fiche.

aspx?doc=fasciite_plantaire_epine_lenoir_pm (page consultée le 12 juin 2011). 11 LABRHA, Tendinite du sportif, [En ligne], www.labrha.com/tendinte-du-sportif.aspx (page consultée le 10 janvier

2012).

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7

annonce une intervention multidisciplinaire. Les étiologies anatomophysiologiques se

regroupent en trois grandes catégories : mécanique (les plus fréquentes), dégénérative

et systémique12

. À cela, nous ajoutons, les causes d’interventions humaines.

1.3.1 Causes anatomophysiologiques13, 14, 15, 16

Rétraction, faiblesse, résistance à l’étirement du complexe suro-achilléo-plantaire

Raideur de la chaîne musculaire postérieure

Inégalité de longueur des membres inférieurs, antéversion fémorale excessive

Genu varum, avec rotation externe tibiale excessive

Pieds plats, pieds creux

Désordres au niveau du bassin, de la colonne (lordose)

Atrophie du coussinet graisseux

Hygiène de vie (mauvaise alimentation, déshydratation, sommeil, alcool, drogue)

Excès de poids

Âge, dégénérescence tissulaire

Fracture osseuse (de stress ou traumatique)

Rupture du fascia plantaire

Tumeur (fibromateuse plantaire – maladie de Ledderhose –, les xanthomes –

lipidiques)17

Lésion de compression nerveuse (rachidienne, sur le trajet ou locale)

Causes métaboliques (diabète, rhumatisme)

1.3.2 Causes liées au sport

Chaussures impropres avec mauvais support, mauvaise répartition des charges

12 THEODOROU, D.J., et al., « Plantar fasciitis and fascial rupture : MR Imaging findings in 26 patients supplemented

with anatomic data in cadavers », Special issue, vol. 20, 2000, p. 181-197, [En ligne], http://radiographics.highwire.

org/content/20/suppl_1/S181.full (page consultée le 17 novembre 2011). 13 HUGUET, J., Aponévrosite plantaire et basketball, [En ligne], www.msport.net/newSite/index.php?op=aff_article

&id_article=116 (page consultée le 12 novembre 2011). 14 DANIELS, T., Tribunal d’appel de la sécurité professionnelle et de l’assurance contre les accidents du travail,

2003, [En ligne], www.wsiat.on.ca/french/mlo/fplantar.htm (page consultée le 17 août 2011). 15 LAVERNHE, P., Aponévrose plantaire du sportif, [En ligne], www.ll-therapy.com/cheville-pieds/aponevropathies-

plantaires-du-sportif.html (page consultée le 10 octobre 2011). 16 THIEFELS, M., L’aponévrosite plantaire, Paris, [En ligne], www.podologue.lu/index.php?left=undefined&center

=pathologie_2&right=pathologie_2 (page consultée le 10 octobre 2011).

17 BOUSSON, V., et al., « Tumeurs et pseudotumeurs des tissus mous de la région pied-cheville », Journal de radiologie,

vol. 89, no 1, 2008, p. 21-34, [En ligne], www.em-consulte.com/article/158733 (page consultée le12 janvier 2012).

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8

Entraînement erroné, abusif (volume, rythme, intensité)

Mauvaises techniques de sport

Surfaces trop dures, irrégulières

1.3.3 Causes iatrogènes et thérapeutiques

Injections locales de corticoïdes (nécrose localisée)

Prise d’antibiotiques de la famille des fluoroquinolones18

Contention trop serrée au niveau de la voûte plantaire

1.4 Diagnostic clinique et symptomatologie

Les personnes atteintes de fasciite plantaire décrivent la douleur comme une vive

sensation de brûlure à la plante du pied et/ou au talon. Une des manifestations

usuelles rencontrées est la douleur plantaire ressentie au saut du lit le matin ou, après

une période d’inactivité prolongée, en position assise ou couchée. Un dérouillage de

quelques minutes permet généralement de poursuivre les activités, avec une douleur

atténuée. Toutefois, la douleur peut réapparaître au cours de la journée, avec une

intensité et une durée variable.

La symptomatologie apparaît généralement de façon insidieuse et ne semble pas liée à

un événement particulier. Au départ, seules les activités exigeant un certain

surmenage de la plante du pied exacerbent la douleur (sport intense avec impacts et

sauts, marche prolongée), alors qu’avec l’aggravation des structures plantaires, toutes

les positions, notamment en charge, provoquent une douleur. Comme toute pathologie

évolutive et progressive, au début, le repos offre un certain soulagement mais, en

présence d’une inflammation constante, la douleur peut devenir permanente.

Conséquemment, avec l’aggravation, le délai de repos entre la survenue de la

sensation douloureuse raccourcit, alors que la durée et l’intensité de la douleur

s’accentuent.

La gravité de la fasciite plantaire peut se comparer à la classification de Blazina19

:

18 DUMOLARD, A., et al., « Tendinopathies et fluoroquinolones », Médecine thérapeutique, vol. 3, no 1, 1997, p. 69-

75, [En ligne], www.jle.com/e-docs/00/02/C1/52/article.phtml (page consultée le 12 janvier 2012).

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9

Stade 1 : douleur en fin d’effort;

Stade 2 : douleur à l’échauffement, disparaissant à l’effort et réapparition après

l’exercice;

Stade 3 :

a) douleur permanente lors de l’effort avec diminution de la quantité et de la

qualité de l’activité sportive;

b) douleur permanente interdisant l’activité sportive;

Stade 4 : rupture tendineuse.

Au niveau médical, les radiographies standards, le scanneur, la scintigraphie osseuse,

l’échographie ou, de préférence, l’IRM servent d’outils diagnostiques non seulement pour

confirmer la présence d’une fasciite plantaire et son degré d’aggravation, mais également

pour poser un diagnostique différentiel. De plus, ils peuvent nous indiquer si la

pathologie affecte uniquement le fascia ou se présente avec des causes associées.

Au niveau paramédical, l’investigation clinique se fait par des tests manuels. Le Merck20

nous informe que la fasciite plantaire est une douleur qui répond à une pression sur tout le

long de la face interne du fascia quand le pied est en flexion dorsale. La palpation peut

aussi soulever une douleur exquise se situant au site d’insertion du fascia plantaire

superficiel médian, au tubercule médian du calcanéum. Comme nous l’avons déjà

mentionné, selon les structures atteintes, la pathologie peut se présenter davantage comme

une myoaponévrosite et/ou inclure une épine. Lors de la palpation, nous pouvons donc

retrouver tous ces éléments.

Comme la fasciite plantaire peut s’apparenter à une inflammation chronique, les signes

classiques seront plus ou moins présents. La palpation peut ne dénoter que peu de

rougeur, d’œdème et de chaleur, à moins d’une crise aiguë. Toutefois, nous décèlerons

facilement une certaine rigidité fasciale due à une congestion possible et à une fibrose en

cours.

19 LAVERNHE, P., Aponévrose plantaire du sportif, [En ligne], www.ll-therapy.com/cheville-pieds/aponevropathies-

plantaires-du-sportif.html (page consultée le 10 octobre 2011). 20 BEERS, M.H., et BERKOW, R., Manuel Merk de diagnostic et thérapeutique, 3e édition, Paris, Édition d’Après,

1999, p. 483.

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10

1.5 Approche de traitements : classique et ostéopathique

En phase aiguë, l’objectif principal est antalgique. Il est préconisé de suivre les conseils

relatifs à la thérapeutique inflammatoire qui suit les principes établis par le milieu

médical et qui se résument à l’acronyme RICE (rest, ice, compression, elevation). Le

repos, la diminution des sollicitations mécaniques et l’utilisation d’antalgique comme la

glace sont recommandés21

, et ce, durant trois semaines22

.

Ensuite, l’approche curative privilégiera toute technique qui apportera une certaine

souplesse au fascia plantaire, comme les étirements ou le soutien plantaire. Les autres

traitements s’adresseront aux facteurs de risques qui ont prédisposé la pathologie,

comme apporter des modifications aux techniques d’entraînement et à l’équipement,

perdre du poids, rétablir les dysfonctions statiques du pied et les dysfonctions

morphologiques du corps.

Plusieurs traitements effectifs pour l’aponévrosite plantaire sont recensés dans la base de

données Cochrane23

:

kinésithérapie : étirements, massages, physiothérapie, ondes de choc à basse

énergie, thérapie manuelle (points gâchette);

podologie/orthopédie : orthèses plantaires (sur mesure, préfabriquées), attelles de

nuit;

rhumatologie : ondes de choc à haute énergie;

acupuncture.

Dans le milieu médical, le Merck énonce son plan de traitement comme suit :

Les exercices d’étirement du mollet et l’utilisation d’une attelle pendant la

nuit sont souvent efficaces pour éliminer ou diminuer la douleur et doivent

être encouragés. Le strapping (comme pour les entorses) réduit la tension le

long du fascia plantaire et diminue l’étirement douloureux du périoste. Les

21 Managing your injuries, [En ligne], www.smasa.asn.au/smartplay/ouch/injury_manage/injury_info.html (page

consultée le 12 février 2012). 22 ZYGAS, P. « Les pathologies de l’arrière et de l’avant-pied », Revue médicale de Bruxelle, no 27, 2006, p. 311, [En

ligne], www.clubortho.fr/cariboost_files/Pied_20Pathologie_20avant_20arriere_20pied.pdf (page consultée le

15 avril 2012). 23 CRAWFORD, F., et THOMSON, C.E., Interventions for treating plantar Heel Pain, Cochrane Database System

Revue, 2003 (version 2009), dans BOURCELLIER, V., Dans quelle mesure et dans quelles circonstances les

thérapeutiques conservatives peuvent-elles suffire à traiter des patients atteints de myoaponévrosite plantaire,

septembre 2011, [En ligne], www.podoinfos.free.fr/mémoire.docx (page consultée le 26 juillet 2011).

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11

AINS par voie orale doivent aussi être utilisés. L’injection dans le talon d’un

anesthésique local sans corticoïdes est souvent efficace24

.

Une médication appropriée est prescrite, antalgique ou anti-inflammatoire non

stéroïdienne. La cryothérapie, traitement médical par le froid, est également utilisée. Un

mode plus invasif sera envisagé en cas de douleurs importantes et de grande impotence

fonctionnelle : l’injection de corticostéroïdes est régulièrement pratiquée, ainsi que

l’injection de substances non stéroïdiennes, comme du sang ou des protéines25

, technique

qui se nomme mésothérapie26

. La chirurgie est utilisée dans les formes rebelles.

En podologie, une panoplie de supports plantaires est proposée, tant pour le jour que pour

la nuit. Le but consiste à équilibrer l’appui plantaire et à apporter de la souplesse tant au

fascia plantaire qu’au triceps sural.

Dans le domaine des approches manuelles, comme la physiothérapie ou la

kinésithérapie, les traitements classiquement utilisés sont des techniques qui apportent

une forme de liberté aux tissus musculaires et fasciaux. Les techniques seront

défibrosantes, décontracturantes et antalgiques. Sont utilisés le massage transversal

profond27

ou le crochetage28

, qui servent à dégager les adhérences tissulaires; les ondes

de choc29

ou les ultrasons30

, dont le but est de provoquer des microlésions susceptibles

ensuite de cicatriser; et des exercices d’étirement du mollet ou de la plante du pied31

.

En chiropractie32

, on peut corriger un désenlignement vertébral qui peut être la source

de cette problématique. En massothérapie, le massage du membre inférieur, du bassin

24 BEERS, M.H., et BERKOW, R., Manuel Merk de diagnostic et thérapeutique, 3e édition, Paris, Édition d’Après,

1999, p. 483. 25 LOOKFORDIAGNOSIS.COM, Injection autologous de sang et de toxine botulinum pour la fasciite plantaire

accompagnée de spasticité, [En ligne], www.lookfordiagnosis.com/cases.php?index=1316&lang=4 (page consultée

le 17 septembre 2011).

26 WIKIPÉDIA, Mésothérapie, [En ligne], http://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9soth%C3%A9rapie (page consultée

le 12 janvier 2012). 27 ZEN-THERAPIE, Massage transversal profond, [En ligne], www.massage-zen-therapie.com/massage-transversal-

profond.html (page consultée le 13 janvier 2012). 28 PRUVOST, F., et al., Aponévrosite plantaire, 2011, [En ligne], www.medecinedusport.be/traumatoaponevrose

plantaire.htm (page consultée le 26 juillet 2011). 29 DE BLEECKER, P., Thérapie par ondes de choc, [En ligne], www.kinesitherapeute-de-bleecker.com/onde,de,choc.

php (page consultée le 13 janvier 2012). 30 Ultra-sons, [En ligne], www.courskine.fr/ultra_sons_350.htm (page consultée le 13 janvier 2012). 31 BOULÉ, C., Fasciite plantaire et épine de Lenoir, [En ligne], www.passeportsante.net/fr/Maux/Problemes/Fiche.

aspx?doc=fasciite_plantaire_epine_lenoir_pm (page consultée le 17 juillet 2011). 32 LEMAY, R., et PÉPIN, J.-F., La vie chiropratique, 2011, [En ligne], www.laviechiropratique.com/chronique.

php?chro=41 (page consultée le 27 juillet 2011).

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12

jusqu’au pied, s’avère également d’un grand soulagement par le désengorgement des

muscles et tendons.

C. Boulé, médecin généraliste, ajoute une suggestion à l’intention des thérapeutes

manuels pour le traitement de la fasciite plantaire :

Il est possible que le thérapeute traite aussi les fascias des muscles du bassin

et des jambes. Lorsque ceux-ci sont détendus, la tension se relâche aussi dans

les fascias du tendon d’Achille et du pied, car les fascias sont reliés. Des

exercices d’étirement aident aussi à la guérison et préviennent les récidives33

.

Il est intéressant de constater que la médecine a une vue globale sur la fasciite plantaire.

Également prônée par la philosophie de l’ostéopathie, il est suggéré de traiter cette

problématique avec une vision plus large et de traiter aussi les compensations que cette

pathologie a amenées.

L’ostéopathe, en accord avec les principes philosophiques, reconnaît dans la

normalisation fasciale un rôle prédominant pour le rétablissement de la fasciite

plantaire (voir le chapitre suivant) pour assouplir et pour normaliser les interactions

entre les tissus, pour stimuler le flot sanguin et pour prévenir les stases liquidiennes, ce

qui, in fine, permet au corps de retrouver son équilibre. Deux visions thérapeutiques

complémentaires ressortent : une vision plutôt locale en raison du lien intime

musculofascial avec le complexe suro-achiléo-calcanéo-plantaire renforcé par le

phénomène de fibrose qui s’est installé dans le fascia; et une seconde vision qui fait

davantage appel à une chaîne thérapeutique globaliste en lien avec les continuités

fasciales (décrites au chapitre 4) qui s’échelonne du pied au bassin.

Toutes les approches thérapeutiques accordent aux étirements un rôle primordial dans

le rétablissement de la fasciite plantaire. En cabinet privé, les ostéopathes demandent

souvent aux patients de compléter leurs traitements par des étirements, comme des

étirements myofasciaux (EMF), des exercices d’autonormalisation fasciale élaborés par

Guy Voyer, D.O. Ces exercices d’étirements thérapeutiques s’utilisent dans le cadre

d’une rééquilibration musculaire et fasciale globale. Pour normaliser une partie, nous

mettons tout le corps en tension. La globalité du corps participe à son équilibre. Cela

33 BOULÉ, C., Fasciite plantaire et épine de Lenoir, [En ligne], www.passeportsante.net/fr/Maux/Problemes/Fiche.

aspx?doc=fasciite_plantaire_epine_lenoir_pm (page consultée le 12 juin 2011).

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leur confère un impact thérapeutique très complet et efficace. En accord avec la

philosophie de l’ostéopathie, ils sont fortement suggérés au patient.

Il convient donc d’étirer les gastrocnémiens, les éverseurs du pied ainsi que

les inverseurs du pied. Les tibiaux antérieurs ainsi que les courts et long

fibulaires peuvent également être étirés, mais dans une moindre mesure34

.

Une équipe de médecins spécialisée en médecine sportive affirme que :

Afin d’être efficace, le traitement de l’aponévrosite plantaire fera appel à des

techniques locales (crochetage, massage transversal profond, etc.), mais aussi

globales (stretching postural de la chaîne postérieure, travail en chaînes

musculaires)35

.

À la lumière de cette revue médicale, nous constatons qu’il existe deux avenues de

traitement de la fasciite plantaire : la normalisation directe des tissus plantaires et de leurs

liens peut amener un certain relâchement tissulaire et une équilibration des tensions sur

l’ensemble des structures en lien avec la plante du pied, mais des techniques ayant une

vue plus globale du corps humain et qui englobent des liens de fonctionnalité à distance

avec la plante du pied sont aussi préconisées comme axe de traitement.

Il appert que l’ostéopathie, par son intervention sur la souplesse fasciale et

l’harmonisation de l’ensemble des structures, devrait avoir une incidence positive sur

cette problématique. Nous croyons que c’est dans les premiers stades d’apparition des

symptômes que l’ostéopathie peut avoir un impact majeur, car les fascias ne sont pas

rigidifiés et les déséquilibres posturaux sont moins importants que lorsqu’on a affaire à

une fasciite chronique.

34 DEBLOIS, A.-P., La fasciite plantaire, 2011, [En ligne], http://ksperformance.wordpress.com/page/2/ (page

consultée le 4 octobre 2011). 35 PRUVOST, F., STREPENNE, V., AUQUIER, H., et al., Aponévrosite plantaire, 2011, [En ligne],

www.medecinedusport.be/traumatoaponevroseplantaire.htm (page consultée le 26 juillet 2011).

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14

CHAPITRE 2 : PRINCIPES PHILOSOPHIQUES

Plus qu’un ensemble de techniques manuelles, l’ostéopathie est une philosophie

pratique implicite à chaque intervention qui guide les gestes du thérapeute. Thérapie

manuelle paramédicale, elle appuie ses principes d’action sur une connaissance

« vivante » de l’anatomie, de la biomécanique et de la physiologie. Le tissu conjonctif,

que le langage ostéopathique a coutume de nommer « fascia » est le lien entre tous ces

éléments et en est la pierre angulaire. Ainsi, en percevant le corps comme un ensemble

de systèmes complexes et interreliés et en agissant sur sa globalité, l’ostéopathe, par

son intervention, libère les entraves tissulaires et favorise la communication entre ces

divers plans. Son but est le retour de l’homéostasie36

, qui suppose un équilibre de « la

rivière de vie37

».

2.1 Philosophie de base de l’ostéopathie

L’ostéopathie est née en 1874. C’est l’illustre médecin et ostéopathe américain A.T. Still

qui a posé les prémisses de la philosophie ostéopathique.

Voici les quatre grands principes qui guident l’ostéopathe, tant dans sa compréhension

du corps humain et de la lésion que dans sa recherche d’accompagnement du corps vers

un rétablissement.

2.1.1 L’unité du corps

Un être humain forme un tout indivisible rassemblant quatre composantes essentielles :

le physique, l’émotionnel, l’intellectuel et le spirituel. Le corps humain, lui, se conçoit

dans une interrelation et une interdépendance constante de tous ses systèmes. Ainsi,

comme le spécifie E. Morin : « Une “unité complexe” [est] un “tout” qui ne se réduit

pas à la “somme” de ses parties constitutives38

. » « Aucun des systèmes ne travaille de

façon totalement indépendante; ils collaborent tous au bien-être de l’organisme

36 WIKIPÉDIA, Homéostasie, [En ligne], http://fr.wikipedia.org/wiki/Hom%C3%A9ostasie (page consultée le

22 novembre 2011). 37 ROULIER, G., L’ostéopathie : deux mains pour guérir, Saint-Jean-de-Braye, Dangles, 2002, p. 21. 38 MORIN, E., Introduction à la pensée complexe, Paris, ESF, 1990, p. 29.

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15

entier39

. » Sur le plan anatomique, cette unité s’exprime par un tissu cher à

l’ostéopathe, le fascia, qui est le lien entre les divers systèmes. C’est pourquoi

l’ostéopathie aura une visée d’action en s’intéressant tant « au tout » qu’« aux parties »,

car l’ostéopathe a appris que toute perturbation du corps aura des répercussions non

seulement « locales », mais également « à distance », comme dans le cas de ce mémoire

sur la fasciite plantaire. C’est ce qui est intéressant dans le discours des divers

ostéopathes que nous avons rencontrés; Ils avaient tous un regard global de la

pathologie et de son interaction avec le corps. Même si le traitement était local, par

l’entremise des liens fasciaux, ils touchaient la globalité du corps jusqu’au tréfonds de

la boîte crânienne par l’entremise du mouvement respiratoire primaire (MRP). Nous

détaillerons cette dernière notion ultérieurement, qui est une spécificité de

l’ostéopathie.

2.1.2 L’interdépendance structure/fonction et fonction/structure

2.1.2.1 La structure gouverne la fonction.

Mécaniste dans l’âme, Still considère que la première manifestation de la vie se

retrouve dans le mouvement, d’où l’attention accordée à une connaissance précise de

l’anatomie et de la biomécanique humaine. L’ostéopathe s’appliquera donc toujours à

replacer les macrodysfonctions afin de rétablir un équilibre de tension, comme pour la

fasciite plantaire. Le rétablissement du fascia plantaire permet au pied de retrouver ses

fonctions de propulsion, de support et d’adaptation au sol, ce qui permet la station

debout.

Par l’ajustement normal de la charpente osseuse, l’ostéopathe recherche la

perfection physiologique dans la forme, de sorte que les artères puissent

délivrer le sang nécessaire à nourrir et construire toutes les parties;

également pour que les veines puissent emporter toutes les impuretés, ce qui

conditionne la rénovation; également que les nerfs de toutes sortes puissent

être libres et non obstrués en appliquant les force de vie et du mouvement à

toutes les divisions et à tout le système du laboratoire de la nature40

.

39 MARIEB, E.N., Anatomie et physiologie humaines, 2e édition, Québec, ERPI, 1999, p. 6. 40 STILL, A.T., D.O., La philosophie de l’ostéopathie, Paris, Sully, 1999, p. 30-31.

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2.1.2.2 La fonction gouverne la structure.

J.M. Littlejohn, élève et successeur de Still, a brillamment introduit la notion de

physiologie à l’ostéopathie. En effet, la compréhension des mécanismes intrinsèques

qui gouvernent le corps humain s’avère capitale. Toute perturbation dans l’équilibre

physiologique entraînera inévitablement une perturbation dans le fonctionnement

global, comme dans le cas d’inflammations prolongées retrouvées dans la fasciite

plantaire L’ostéopathe s’appliquera donc toujours à rétablir les microdysfonctions.

2.1.3 Le rôle de l’artère est absolu

Comme il est écrit dans le site Web de Socato, « les voies de communication nerveuse et

liquidienne sont les agents de l’unité du corps; toute entrave ou atteinte affaiblit

l’adaptabilité de l’individu à son milieu et à ses pouvoirs d’autoguérison41

».

Le corps humain se doit de se nourrir, de se vidanger et de fournir de l’énergie à

chacune de ses parties afin de maintenir un équilibre relativement constant. En présence

d’une stase artérielle, veineuse, lymphatique, le corps perd sa capacité de se nettoyer,

de s’autoréguler, de s’autoréparer. La recherche d’équilibre des systèmes du corps n’est

atteinte qu’au prix exclusif d’une irrigation vasculaire suffisante qui fournira les

éléments nécessaires à la guérison et au maintien de la vie et du mouvement. Viser une

liberté squelettique et myofasciale afin de dégager tous les fluides du corps s’avère

donc capital pour l’ostéopathe. La plante du pied représentant le point de départ du

retour veineux, il importe d’équilibrer les contraintes fasciales qui entravent la libre

circulation vers le cœur. L’apport de sang aide à la réparation tissulaire, à la diminution

de la douleur et à l’évitement de la fibrose. Cette fibrose tissulaire, nous la retrouvons

sur des tissus peu vascularisés et subissant des agressions constantes, comme dans la

fasciite plantaire.

2.1.4 La capacité d’autodéfense, d’autorégulation et d’autoguérison

Le corps humain dispose en lui-même toutes les capacités d’adaptation et de défense

nécessaires pour trouver le chemin de la guérison. Il importe donc d’assurer une

harmonisation de la circulation des fluides vitaux afin de nettoyer et de protéger le

corps contre les agents nocifs qui induisent un déséquilibre, et donc d’apporter plus de

41 SOCATO, [En ligne], www.socato.ca/histoire.htm#unite (page consultée le 4 septembre 2011).

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liberté tissulaire pour stimuler la force de vie. « Le microbe n’est rien, le terrain est

tout42

. »

[La] puissance de la nature à guérir à la fois jeunes et vieux, grâce à l’habile

ajustement des mécanismes de vie amenant du sang pur et sain – le plus grand

germicide connu, […] ayant l’habileté à conduire les fluides vitalisants et

protecteurs vers la gorge, les poumons et toutes les parties du système

écartant les maladies comme le Dieu de la nature l’a indiqué43

.

Afin de favoriser le retour de la vitalité dans le pied, l’ostéopathe doit défaire le nid de la

stase pour permettre aux éléments défenseurs, nettoyeurs et constructeurs du sang de

circuler pour accomplir leurs tâches et optimiser la guérison.

2.2 Ostéopathie évolutive

L’ostéopathie, soutenue par des connaissances scientifiques en constante évolution, a été

enrichie par plusieurs grands noms qui ont contribué à faire de cette approche une avenue

de premier choix dans le traitement et la prévention de la maladie. On distingue trois

courants ostéopathiques se complétant l’un l’autre et qui prennent appui sur les mêmes

principes philosophiques de base que nous avons énumérés précédemment : structurel

(Still), crânien (Sutherland) et viscéral (Barral, Tricot). Ces deux dernières approches

distinguent l’ostéopathie de toutes les autres approches à visée manuelle contemporaines et

en constituent la richesse. C’est la compréhension de l’anatomie, de la biomécanique, de la

physiologie et de la biodynamique du fascia qui lie tous ces courants.

Au départ davantage biomécanique, l’ostéopathie a, au fil du temps, ajouté des concepts

biophysiques44, 45

à sa compréhension, ce qui a créé l’émergence, chez les ostéopathes

d’une meilleure compréhension des mécanismes d’échanges cellulaires permettant de

justifier l’application de techniques plus fluidiques. Connaître le fascia et ses processus

d’échanges est capital pour la compréhension et le traitement de toute pathologie.

42 ROULIER, G., L’ostéopathie : deux mains pour guérir, Saint-Jean-de-Braye, Dangles, 1987, p. 34. 43 STILL, A.T., D.O., La philosophie de l’ostéopathie, Paris, Sully, 1999, p. 22. 44 MEGRET, J.-F., « La tenségrité, un itinéraire didactique vers l’ostéopathie », 2011, [En ligne], www.osteo4

pattes.net/spip.php?article236 (page consultée le 6 décembre 2011). 45 BEL, F., L’ostéopathie biotissulaire, [En ligne], www.osteopathie-bio-tissulaire.com/p02-OBT.htm (page consultée le

12 avril 2012).

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2.3 Philosophie évolutive

Étant donné la complexité inhérente du corps, l’intervention ostéopathique ne se

construit pas selon une causalité linéaire. Ainsi, l’ostéopathe doit évoluer avec un mode

de pensée qui respecte cette complexité. Comme le suppose W.B. Cannon, « l’équilibre

du vivant, c’est un pseudoéquilibre dynamique d’une multitude de déséquilibres

naturellement compensés46

». En ostéopathie, pour bien assumer ces déséquilibres, G.

Voyer, D.O., nous a appris la loi d’Ashby, qui veut « que celui qui doit diriger un

élément complexe doit être aussi complexe que l’élément qu’il doit diriger47

».

L’ostéopathe doit donc assumer que le corps humain, la relation avec son patient, le

processus thérapeutique, tous des systèmes complexes en eux-mêmes se basent sur la

dialogique définie par E. Morin : « ordre/désordre/interaction/organisation48

». « Plus

une organisation est complexe, plus elle tolère le désordre49

. » Il importe donc d’avoir

tant un regard scientifique face à l’approche ostéopathique pour démystifier la source

du problème que de développer son intuition, son senti. D’ailleurs, J. De Rosnay, qui

s’intéresse particulièrement à l’approche systémique comme source de résolution de

problème, mentionne qu’il faut « rassembler et organiser les connaissances en vue

d’une plus grande efficacité de l’action50

».

L’ostéopathe doit donc évoluer avec une certaine part d’incertitude, mais une

incertitude contrôlée car, en fonction de l’individu et de son environnement interne et

externe, des imprévus peuvent émerger. Par contre, en s’appuyant sur la somme de ses

connaissances et de son senti, l’ostéopathe s’adaptera en fonction de ces situations

émergentes. Puisque la maladie est complexe, il doit augmenter la « quantité » de ses

connaissances afin d’offrir une « qualité » de traitement. Ainsi, avec tout l’art de

l’approche thérapeutique, l’ostéopathe fera confiance à son expérience, car tout comme

Carl Rogers le mentionne : « J’ai appris que mon appréciation “organismique” d’une

situation est plus digne de confiance que mon intellect51

. »

46 ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS, Homéostasie, [En ligne], www.universalis.fr/encyclopedie/homeostasie/ (page

consultée le 22 mars 2012). 47 VOYER, G., D.O., Verbatim séminaire 1, Académie Sutherland d’ostéopathie du Québec, 2003, n. p., p. 43. 48 MORIN, E., Introduction à la pensée complexe, Paris, ESF, 1990, p. 142. 49 MORIN, E., Introduction à la pensée complexe, Paris, ESF, 1990, p. 124. 50 DE ROSNAY, J., Le macroscope, Paris, Seuil, 1995, p. 91. 51 ROGERS, C.R., Le développement de la personne, Paris, Dunod, 1968, p. 20.

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2.4 Philosophie thérapeutique en lien avec la fasciite plantaire

En ostéopathie, nous reconnaissons que le corps répond à un principe de tenségrité,

notion architecturale qui s’est adaptée à la biologie, qui voit le corps comme un

assemblage autocontraint de câbles (muscles, fascias) en tension et de piliers (os) en

compression, dont la moindre déformation va se répercuter sur l’ensemble du corps et

en ralentir le métabolisme52

. Cette perception nous permet d’éclairer notre

compréhension du corps humain et d’adapter notre intervention thérapeutique en

rapport avec un principe de chaînes lésionnelles, notion que nous avons abordée dans

notre mémoire. Percevant cette interdépendance tant au niveau cellulaire, tissulaire que

biomécanique, l’ostéopathe attarde ainsi sa compréhension du corps humain à tous ces

niveaux, points que nous allons d’ailleurs développer dans les chapitres suivants.

Guidé par les sens kinesthésiques, le mécanisme d’équilibration du corps enregistre la

position spatiale de tous ses composants. Le corps, principalement construit à partir de

tissu conjonctif, présente une certaine élasticité qui lui permet d’absorber les tensions et

de leur résister. Cette capacité d’adaptation demeure toutefois assujettie aux limites

potentielles des tissus. Pour se protéger, le corps, doit compenser, adapter l’ensemble

de ses parties pour créer un tout relativement équilibré. Il ajuste ainsi la tension entre

les tissus fasciaux de sorte qu’il limite les agressions, tant internes qu’externes.

L’équilibre est composé d’une multitude de petites compensations, tant orthopédiques,

physiologiques que tissulaires, qui touchent tant les parties molles, les fascias, que les

parties dures, les articulations. Les compensations se font par des liens continus

(contact direct avec partage de fibres entre deux tissus) ou contigus (contact entre deux

tissus sans partage de fibres). L’objectif premier de toute compensation est le maintien

des yeux à l’horizontale et, pour la lésion, la protection du segment lésé. Mais cette

protection ne s’effectue pas sans douleur, tant à l’endroit de la lésion qu’aux liens

fasciaux, d’où inconfort, douleur, voire perte d’amplitude, afin de retrouver une relative

harmonie. La cause de la douleur peut donc être à bonne distance de la lésion. L’endroit

lésé, est souvent « la victime » d’un ensemble de vecteurs de force qui amènent le

maillon faible à céder. Après l’atteinte des limites physiologiques de tous les

52 CHENE, P., « Un modèle : la tenségrité », La dépêche vétérinaire, janvier 2008, no 42, [En ligne], www.osteo4

pattes.net/spip.php?article339 (pages consultée le 6 décembre 2011).

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composants en lien avec la lésion, le corps cède à la douleur. Ainsi, comme dans notre

cas, lors d’un traumatisme, lors de mouvements mal effectués sur une longue période

avec un équipement inapproprié dans de mauvaises conditions et avec des désordres

corporels déjà présents, la fasciite plantaire peut apparaître. Selon le principe

d’économie d’énergie du corps, ce dernier tente toujours de se montrer le plus efficace,

en réduisant l’énergie nécessaire à l’affectation de ses tâches quotidiennes. Puisqu’une

lésion se partage entre plusieurs tissus, il s’avère donc souvent nécessaire de traiter une

chaîne tissulaire respectant le principe de continuité et de contiguïté fasciale du corps

pour normaliser une lésion. Par l’écoute des tissus et la direction des tensions fasciales,

l’ostéopathe dirige habituellement son intervention en fonction des restrictions de

mobilité et de motilité qu’il repère. C’est ainsi qu’une même pathologie résultante, la

fasciite plantaire, peut provenir de plusieurs tensions tissulaires différentes et répondre

favorablement à plusieurs interventions.

Dans notre expérimentation, autant pour les deux groupes, nous avons voulu insister sur

une chaîne similaire à tous les participants de l’étude, soit partir sur les mêmes bases de

traitement pour tenter de comparer des éléments semblables. Ceci, afin de mettre en

lumière les concordances et les différences d’un groupe à l’autre. Le but était de

déterminer un ensemble de techniques qui nous apparaissent pertinent en considérant la

biomécanique du membre inférieur, tel que spécifié au chapitre anatomie.

Nous voulons voir l’impact d’un traitement ostéopathique sur une chaîne locale et sur une

chaîne longue en rapport avec la fasciite plantaire. Partant du fait que nous aurions des

résultats dans les deux groupes, nous avons tenu à vérifier l’impact de ces deux chaînes

de traitements face à notre problématique.

Pour le groupe expérimental II, considérant que le fascia plantaire fait partie d’un

complexe indissociable, le complexe suro-plantaire, nous avons choisi une chaîne locale

postérieure afin de vérifier l’impact du relâchement sur la problématique de la fasciite

plantaire. D’ailleurs, la thérapeutique classique de traitement est majoritairement orientée

en ce sens.

Pour le groupe expérimental I, nous avons privilégié la partie postérolatérale du corps,

ayant voulu travailler dans un esprit de chaîne fasciale et dans le respect de la continuité et

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de la contiguïté des tissus. Nous avons voulu étendre notre intervention thérapeutique à la

continuité du complexe suro-plantaire. Tel que nous l’a appris notre professeur, monsieur

Guy Voyer, D.O., « l’on dit en ostéopathie, très souvent, qu’il y a une région qui n’a pas de

continuité faciale entre le tronc et le membre supérieur et c’est la crête iliaque. Ce qui est

vrai sauf que dans la partie postérieure il y a continuité entre le tractus ilio-tibialis et le

fascia thoracolombaire53

». Cette assertion est la justification qui nous a amenée à

privilégier une chaîne longue qui s’arrête à la crête iliaque, vu la relative coupure à ce

niveau. Nous avons voulu privilégier une chaîne iliaque sans faire intervenir les relations

complexes entre l’iliaque, le sacrum et les lombaires. Nous estimons que cette pathologie

prend davantage sa source dans cette chaîne, même si nous savons que l’ensemble de la

musculature du bassin et de la colonne vertébrale interviennent dans la biomécanique du

pied. Toutefois, de façon à limiter l’intervention des troubles lombopelviens dans les

facteurs favorisants le rétablissement de la fasciite plantaire, nous avons tenu à normaliser

les sujets qui présentaient un déséquilibre important au départ, En éloignant ce fait, nous

pouvions nous concentrer sur une chaîne fasciale proprement dite.

Ainsi, en accord avec les deux philosophies d’approche thérapeutique, nous voulons

comparer l’impact de notre intervention ostéopathique.

53 VOYER, G., D.O., Membre inférieur (F1), Académie Sutherland d’ostéopathie di Québec, n. p., 2004, p. 17.

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CHAPITRE 3 : TISSU CONJONCTIF – FASCIA

L’ostéopathie, de par son approche globaliste, se veut la science du lien. Quoi de mieux

comme lien que le fascia, tissu tant prisé par l’illustre A.T. Still, visionnaire de

l’ostéopathie.

Puisque la fasciite plantaire est l’inflammation du fascia plantaire moyen, nous allons ici

répondre à ces questions : qu’est-ce qu’un fascia et en quoi est-il important pour

l’ostéopathe? Qu’est-ce qu’une inflammation et comment l’ostéopathe peut-il intervenir sur

ce tissu?

3.1 Embryogenèse : lien d’origine

L’embryogenèse du corps humain pose son assise sur trois feuillets primitifs, l’ectoblaste,

l’endoblaste et le mésoblaste, qui sont complètement formés lors de la troisième semaine

de développement embryonnaire, la gastrulation.

Le fascia provient du mésoblaste. Dernier feuillet à être formé, celui-ci provient de

certaines cellules ectoblastiques qui se sont immiscées entre les deux premiers feuillets

embryonnaires, d’où son extraordinaire « intelligence ». C’est ainsi que:

Le squelette (fascial) tout entier se développe à partir du mésoblaste para-

axial de la lame latérale du feuillet mésoblastique ainsi que de la crête

neurale. Le mésoblaste para-axial forme une série de blocs de part et d’autre

du tube neural. Ces blocs sont nommés somatomères dans la région

céphalique et somites de la région occipitale au coccyx54

.

C’est à l’intérieur de ces somites et somatomères que s’inscrit toute la potentialité

cellulaire de différenciation des cellules mésenchymateuses, les cellules souches du

corps. Ainsi, 44 paires de somites formeront la base des tissus fasciaux qui se

subdiviseront en trois constituants : le sclérotome donnera les vertèbres et les disques

intervertébraux, le dermatome produira le derme, et le myotome produira les muscles.

L’induction neuromatricielle génétiquement déterminée moulera ainsi la forme et la

consistance de tous les tissus, en fonction de leurs besoins et de leurs rôles.

54 LANGMAN, J., et SADLER, T.-W., Embryologie médicale, 7e édition, Paris, Pradel, 2003, p. 171.

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« Lors du développement embryonnaire, le mésoderme va subir un enroulement dans

tous les sens […] à l’origine d’un micromouvement, la motilité, qui ne cessera qu’à la

mort55

. » La lame latérale se dédoublera, viendra entourer l’ectoblaste pour former la

somatopleure, qui deviendra le derme et les fascias et muscles des quatre membres; elle

entourera l’entoblaste, formera la splanchnopleure et deviendra les muscles et fascias des

viscères.

Le mésoblaste servira donc de trame tissulaire de base sur laquelle les 11 systèmes du corps

humain viendront s’élaborer, se développer, se nourrir et se réparer. Dans le processus

d’évolution, « quatre tissus primaires s’enchevêtrent pour former la “trame” du corps

humain : le tissu épithélial, le tissu conjonctif, le tissu musculaire et le tissu nerveux56

».

L’embryogenèse nous démontre l’interconnexion entre tous les systèmes du corps et tous

les tissus. L’ostéopathe moulera ainsi son intervention en fonction de cette constatation.

3.2 Histologie : lien cellulaire – fonction – structure

Still et Littlejohn ont souvent insisté sur ce point : il importe de bien connaître la structure

intrinsèque d’un tissu pour bien comprendre son rôle physiologique.

Certaines propriétés distinguent le fascia des autres tissus. En effet, il se compose d’une

association de cellules et de fibres qui baignent dans une matrice extracellulaire qui lui

permet de soutenir du poids de résister aux agressions et aux tensions de toutes sortes et

d’être un fabuleux milieu d’échange. De plus, il est pourvu d’une vascularisation et d’une

innervation. Selon la fonction du tissu, ces éléments seront présents en proportions variables.

C’est à partir d’une cellule unique, le fibroblaste, que toutes les variations possibles de tissu

fascial se construisent. En plus de secréter les fibres qui confèrent les caractéristiques

propres au tissu fascial, cette cellule versatile à haut degré de synthèse cellulaire, par la

présence de nombreux réticulums endoplasmiques et d’appareils de Golgi au sein de son

cytoplasme57

, sécrète aussi la plupart des éléments cellulaires. En fait, selon la demande,

elle va transformer les protéines existantes en d’autres protéines plus adaptées aux besoins

55 PAOLETTI, S., Les fascias, 3e édition, Vannes, Sully, 2011, [En ligne], www.decitre.fr/livres/Les-fascias.aspx/

9782354320546 (page consultée le 13 mars 2012). 56 MARIEB, E.N., Anatomie et physiologie humaines, 2e édition, Québec, ERPI, 1999, p. 109. 57 WIKIPÉDIA, Fibroblaste, [En ligne], http://fr.m.wikipedia.org/wiki/Fibroblastes (page consultée le 31 juillet 2011).

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immédiats. Les fibroblastes sont donc impliqués dans les modifications, tant

physiologiques que pathologiques. Ils peuvent se transformer en macrophages, en

mastocytes ou en lymphocytes, toutes des cellules qui interviennent dans la défense et la

réparation du corps. Il est intéressant d’ajouter que les fibroblastes sont également produits

par le tissu épithélial, notamment lors d’une agression tissulaire, comme dans la fasciite

plantaire, ce qui peut engendrer une fibrose.

3.2.1 Matrice, substance fondamentale

La matrice a comme rôle de remplir les espaces interstitiels et intercellulaires et de créer

des liens entre eux. Elle soutient, unit et fournit un milieu propice aux échanges de toutes

sortes. Elle ressemble à une sorte de matériel amorphe, un gel colloïdal, constitué de

liquide interstitiel, de glycoprotéines d’adhérence, fibronectine ou laminine, ainsi que de

protéoglycanes qui vont interagir avec les cellules et les fibres. Les protéoglycanes (PG) se

composent d’une grosse molécule centrale de protéine sur laquelle se greffent de manière

covalente des poils de glycosaminoglycanes (GAG). Ces GAG, molécules fortement

chargées négativement, peuvent fixer de grandes quantités de molécules d’eau (H+) dans

les tissus conjonctifs, ce qui leur confère des propriétés viscoélastiques permettant le

glissement des fibrilles de collagène entre elles lors de l’action mécanique. Cette eau va se

fixer dans les cellules de protéoglycanes et leurs GAG associées, qui sont interposées entre

les fibres par l’intermédiaire des protéines d’adhérences. Les principaux GAG sont l’acide

hyaluronique, le sulfate de chondroïtine et le sulfate de kératane. C’est grâce aussi à ces

protéines si le fascia permet le transfert de force. « Les GAG et les molécules de PG

associés seraient capables de transmettre les forces d’une fibrille de collagène à une

autre58

. » Nous appelons ce phénomène biophysique « mécanisme de mécano-

transduction59

», mécanisme par lequel les cellules ressentent les forces mécaniques et les

traduisent en signaux biochimiques. Mentionnons que les liaisons ioniques qui les unissent

sont les plus facilement dissociables. Lorsque l’ostéopathe pose sa main sur le fascia,

58 REDAELLI, A., et al., « Possible role of decorin glycosaminoglycans in fibril to fibril force transfer in relative mature

tendons – a computational study from molecular to microstructural level », Journal of Biomechanics, no 36, 2003,

p. 1555-1569, dans MOUSSA, M., Effets du mode d’élevage sur les propriétés biochimiques et biomécaniques de la

liaison du tendon chez le poulet : influence de l’âge, du poids et de l’activité physique, thèse, Sciences écologiques

vétérinaires, agronomiques et biotechnologiques, Toulouse, 2007, p. 52, [En ligne], http://ethesis.inp-toulouse.fr/

archive/00000538/01/moussa.pdf (page consultée le 15 décembre 2011). 59 MEGRET, J.-F., La tenségrité, un itinéraire didactique vers l’ostéopathie, 2011, [En ligne], www.osteo4pattes.net/

spip.php?article236 (page consultée le 6 décembre 2011).

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l’énergie qu’il dégage, par sa pression (mécanique) ou par la chaleur (thermique) qu’il

produit, amène donc une augmentation des ruptures de ces liaisons, une fluidification de la

matrice, ce qui facilite les échanges cellulaires et assouplit in fine le tissu fascial,

phénomène appelé « thixotropie ». Les processus inflammatoires débutent toujours dans la

matrice; son intégrité est donc essentielle.

3.2.2 Éléments cellulaires

Le rôle fondamental des cellules consiste à maintenir l’intégrité de la matrice en s’assurant

de bien la nourrir, de la protéger et de la réparer, le cas échéant. Nous retrouvons des

mastocytes et des plasmocytes qui jouent un très grand rôle de défense immunitaire en

sécrétant des éléments neurohormonaux, comme l’histamine (dilatation des vaisseaux) qui

est sécrétée dès l’apparition d’une inflammation. Dans la fasciite plantaire, la sécrétion

d’histamine peut stimuler la prolifération des fibroblastes et l’augmentation de la synthèse

du collagène, ce qui peut conduire à une fibrose. Les macrophages, quant à eux, libèrent

des enzymes qui neutralisent les agents pathogènes et ils s’occupent ensuite de les

phagocyter, tout comme ils phagocytent les déchets métaboliques. Mentionnons que

certaines enzymes sécrétées, principalement l’hyaluronidase, vont agir sur la fluidification

de la matrice par l’intermédiaire de l’acide hyaluronique, ce qui contribue d’une part à

déterminer la consistance de chaque tissu conjonctif et, d’autre part, dans un processus

inflammatoire, s’avère prépondérant, car la fluidification de la région va permettre une

meilleure circulation de tous les éléments présents. Toutefois, dans la fasciite plantaire,

l’accumulation de macrophages peut conduire à une détérioration du tissu. Si les

macrophages sont présents dans tout processus physiologique, dans une situation

pathologique, ils sont considérés comme étant les « cellule[s] pivot[s] de l’inflammation

chronique60

». D’autres cellules, les leucocytes, représentent le rempart à l’invasion après

l’action des macrophages. Les adipocytes, pour leur part, remplissent un rôle de

thermogenèse, de stockage des nutriments et de protection. Ils préviennent l’usure

mécanique, comme dans le cas de la fasciite plantaire par atrophie du coussin adipeux

plantaire. Nous comprenons ainsi l’importance que révèlent les techniques de normalisation

60 RUSSO-MARIE, F., et al., L’inflammation, Paris, John Libbey Eurotext, 1998, p. 166, [En ligne], http://books.google.ca/

books?id=avOFQAFK-y8C&dq=ice+inflammation&hl=fr&source=gbs_navlinks_s (page consultée le 12 février 2012).

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fasciale ostéopathiques. Ils participent ainsi à éviter une détérioration des tissus fasciaux et

participent, par leurs liens, à préserver l’équilibre et la vitalité du corps.

3.2.3 Fibres

Le comportement physiologique global du fascia plantaire (FP) doit s’expliquer par

l’ensemble de ses composants. Tel un tendon, le FP représente une nappe fibreuse

d’aspect nacré, en raison de sa forte proportion de fibres de collagène de type I (97,5 %),

responsables de ses propriétés mécaniques, et d’élastine (2 %), responsable de sa faible

extensibilité61

. Selon les travaux de Wright, le FP possède un taux d’allongement de

1,8 %62

. Cette rigidité lui permet de jouer un rôle mécanique important, mais lui confère

aussi une moindre résistance aux sollicitations répétées. Le modèle de base de la famille

des collagènes est le collagène de type I, le plus abondant de tout l’organisme. Il est doté

d’un agencement structural complexe qui lui confère une grande résistance aux forces

d’étirement et de compression. Il est formé d’un ensemble de fibrilles, elles-mêmes

constituées de microfibrilles formées de trois chaînes polypeptidiques d’acides aminés

enroulées et de molécules de collagène. Le terme collagène signifie « producteur de

colle63

». Le collagène contient environ 55 % d’eau. Pour le fascia plantaire moyen,

mentionnons que les fibres de collagène sont particulièrement étirées. L’ostéopathe, par

ses techniques de normalisation, participe à l’équilibration de ces structures de

collagènes, permettant ainsi d’aider le corps à retrouver son équilibre. L’élastine est

responsable de l’élasticité, une élasticité « caoutchouteuse », telle que nous la retrouvons

dans les ligaments, les tendons, les capsules articulaires. Ces fibres permettent un

étirement sans déchirure, mais étirées au-delà de la plasticité permise, elles peuvent

céder, d’où le pied plat. La réticuline (collagène de type III) est la deuxième fibre la plus

abondante dans les fascias : responsable de la cicatrisation, elle forme un filet plus ou

moins lâche de ficelles de collagène très friables lors de sa formation, d’où la rupture

possible lors des stades de réparation tissulaire des cicatrisations.

61 Pathologie du tendon d’Achille : tendinopathies – ruptures – plaies, [En ligne], www.medixdz.com/cours/tendon-

achille.ph (page consultée le 6 janvier 2012). 62 WRIGHT, D.-J., et RENNELS, D.-C., « A study of the elastic properties of the plantar fascia », Journal of bone

surgery, no 46A, 1964, p. 482-492, dans CREMASCHI, A., Étude clinique de la préparation manuelle du pied de la

salsera, 2011, [En ligne], www.ifpek.org/pmb/opac_css/doc_num.php?explnum_id=305 (page consultée le 22 octobre

2011). 63 WIKIPÉDIA, Collagène, [En ligne], http://fr.wikipedia.org/wiki/Collag%C3%A8ne (page consultée le 26 avril 2012).

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27

3.3 Fascia : lien tissulaire – rôle – fonction

Le tissu conjonctif représente le tissu le plus abondant et le plus étendu du corps humain,

car il forme l’ensemble du squelette dur et souple. Il joue plusieurs rôles et prend plusieurs

formes : selon Marieb64

, dix principales classes de tissus conjonctifs adultes prennent leur

origine dans quatre cellules. C’est par les divers agencements de ces cellules

mésenchymateuses que les tissus conjonctifs vont se déployer dans toute leur diversité,

avec des particularités spécifiques de résistance, de résilience et d’élasticité, pour répondre

au mieux à la fonction prévue.

Le tissu conjonctif proprement dit, d’origine fibroblastique, se divise en deux catégories.

Le tissu conjonctif lâche est souple, spongieux, déformable et, surtout, il est un tissu de

connexion, à prédominance matricielle ou cellulaire, entremêlé de petites fibres. Le tissu

conjonctif dense deviendra quant à lui un tissu de support et de protection, à

prédominance fibrillaire. Il comprend les tissus conjonctifs denses réguliers avec des

fibres en parallèle des forces de tension, comme dans le fascia plantaire; les tissus

conjonctifs denses irréguliers avec des fibres disposées de façon indifférenciée afin

d’apporter une plus grande étendue de support; et les tissus conjonctifs élastiques. Par la

variété de ses composants et de ses propriétés, il justifie les réponses variables des

différents tissus corporels aux interventions et le devoir d’adapter sa thérapeutique en

fonction de ces différences.

Par le fascia (fibroblaste), les aponévroses, les tendons et les ligaments assurent des

fonctions de fixation, de soutien, de connexion, de transport, de glissement, de protection et

d’isolation. Englobant des structures qui renferment une fonction commune tout en les

unissant à d’autres systèmes comme les muscles ou les organes, ils assurent une unité

d’action entre les différents constituants corporels. De cette façon, ils peuvent mieux

diffuser les tensions mécaniques. C’est sur le fascia que l’ostéopathe intervient

principalement, d’où l’importance d’une compréhension physiologique, anatomique et

biomécanique accrue.

Les tissus osseux et cartilagineux (ostéoblaste et chondroblaste) permettent un support rigide

adaptatif qui offre mobilité et protection. Ils servent de points d’attache au tissu musculaire et

64 MARIEB, E.N., Anatomie et physiologie humaines, 2e édition, Québec, ERPI, 1999, p. 122-130.

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deviennent des leviers osseux pour effectuer le mouvement. Ce fait est capital pour

l’ostéopathe, car « la tension anormale du fascia peut être due à l’une d’entre ces

nombreuses causes : activité musculaire défectueuse, changement dans le rapport ou la

position des os, altération dans la position des viscères ou utilisation d’une position non

naturelle65

».

Le sang (hémocytoblastes) se compose du quatrième type de cellules. Il transporte la

« rivière de vie66

» d’une région à l’autre afin de réguler l’équilibre systémique du corps.

Le fascia représente une mine d’or d’information. « Notre plus riche et le plus important

organe sensoriel n’est pas l’œil, l’oreille, la peau ou le système vestibulaire, mais en fait,

nos muscles avec leur fascia associé67

. » C’est notamment par l’intermédiaire du système

musculofascial que l’information est perçue. D’ailleurs, la plante du pied, qui est un des

capteurs du système tonique postural, intervient dans toutes les situations, qu’elles soient

statiques ou dynamiques. Elle capte les informations mécaniques, électriques, thermiques

et kinesthésiques (douleur-nocicepteurs), d’où l’importance de veiller à sa bonne

souplesse.

3.4 Propriétés fluidiques des fascias

L’équilibre des flux est le fondement de la stabilité dynamique68

.

Le rapport étroit entre le système nerveux et le reste du corps ne s’effectue pas

uniquement par les propriétés mécaniques des fascias, mais également par leurs

propriétés fluidiques, propriétés que l’ostéopathie met à profit dans son approche. En

effet, la fibre de collagène, de constitution tubulaire, transporte en sa matrice le liquide

céphalo-rachidien (LCR) du centre du corps vers sa périphérie.

Le LCR fait office de coussin aqueux pour le système nerveux central, pourvoit à ce

dernier nourriture et défense, transporte les hormones et se veut un milieu de transmission

d’information par excellence, car il constitue le point de rencontre avec les deux autres

liquides corporels – le sang et la lymphe. Il assure ainsi l’équilibre de l’environnement

65 VOYER, G., D.O., Fasciae généraux (F0), Académie Sutherland d’ostéopathie du Québec, 2004, p. 9. 66 ROULIER, G., L’ostéopathie : deux mains pour vous guérir, Saint-Jean-de-Braye, Dangles, 1987, p. 21. 67 SCHLEIP, R., Plasticité fasciale : une nouvelle explication neurobiologique, p. 9, [En ligne], www.somatics.de/

FascialPlasticity/french.pdf (page consultée le 12 janvier 2012). 68 DE ROSNAY, J., Le macroscope : Vers une vision globale, Paris, Seuil, p. 128.

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physicochimique de tout notre organisme. Produit dans les ventricules cérébraux, il

circule dans l’axe craniosacré, un système hydraulique semi-clos69

qui possède son

propre rythme qui se répercute dans l’ensemble du corps. « Ce liquide circule à travers

tout le corps, en utilisant les fibrilles tubulaires de collagène du système tissulaire

conjonctif comme mécanisme de transport entre l’espace subarachnoïdien et les espaces

intercellulaires70

. »

Ce rythme circonscrit le « mouvement respiratoire primaire (MRP) », qui s’exprime par

une motilité intrinsèque dans tous les tissus. « C’est la résultante mécanique objectivable

du métabolisme physiologique de tout tissu [ou] organe du corps humain pris dans sa

globalité71

. » En ostéopathie, nous avons déterminé que ce mouvement suit un cycle

perpétuel de deux phases : une phase d’inspire suivie d’une phase d’expire dont

l’alternance se répercute sous forme de vague en partant de l’axe craniosacré vers

l’ensemble du corps par le biais du système fascial. Au niveau physiologique, la phase

d’inspire débute par l’aspiration du LCR dans les ventricules, ce qui se traduit

chimiquement par une dépolarisation de la membrane dans les cellules, ce qui permet de

meilleurs échanges ioniques et moléculaires dans la cellule et de fluidifier la substance

colloïdale (sol) et, mécaniquement, par un mouvement en expansion de l’axe craniosacré

qui se répercute dans l’ensemble des tissus du corps. Dans la phase d’expire, nous assistons

à l’inverse. Il y a diffusion des substances polymérisées dans le liquide interstitiel et une

agrégation de la substance colloïdale (gel), avec une rétraction de l’axe craniosacré et des

tissus. Au plan mécanique, nous retrouvons une mobilité structurelle inhérente de l’axe

craniosacré (flexion-extension). Au plan fluidique, cela donne une motilité tissulaire

intrinsèque (expansion-rétraction). C’est ce qui aide à expliquer qu’en ostéopathie, il

importe de travailler tant sur les lésions quantitatives que sur les lésions qualitatives,

d’effectuer des normalisations sur les fasciae pour relâcher leur emprise sur la structure

et/ou de dynamiser leur circulation liquidienne, par l’ajout de thixotropie, pour leur

insuffler une vitalité.

69 UPLEDGER, J.E., et VREDEVOOGD, J.D., Craniosacral Therapy, Seattle, Eastland Press, 1983, p. 14. 70 VOYER, G., D.O., Fasciae généraux (F0), Académie Sutherland d’ostéopathie du Québec, 2004, p. 19. 71 GABAREL, B., et ROQUES, M., Les fascias en médecine ostéopathique, tome 1, Paris, Maloine, 1985, p. 198.

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30

« Le fascia est la clé de l’économie corporelle72

. » La pression joue un rôle clé dans les

processus d’échanges entre les différents tissus et demande une certaine énergie. « Dans les

mécanismes actifs d’échanges cellulaires, la cellule dépense une énergie métabolique (ATP)

pour transporter la substance à travers la membrane73

. » Ainsi, un tissu fascial souple,

élastique et moelleux assurera une meilleure harmonie entre tous les systèmes du corps. Sa

bonne respiration permettra une meilleure conduction nerveuse, de meilleurs échanges

métaboliques et une meilleure trophicité tissulaire. Il importe donc, pour nous ostéopathes,

d’harmoniser tous les liens fasciaux, notamment aux endroits qui présentent une plus grande

propension à l’usure et aux frictions, par exemple, dans notre problématique, autour de

l’attache du fascia plantaire superficiel médian. C’est d’ailleurs au niveau des enthèses

(jonction tendon/os) que la plupart des lésions débutent74

. Comme Guy Voyer, D.O., le dit :

« Une chaîne n’a de force que celle de son maillon le plus faible. » Et, Megret d’ajouter :

« Pour l’ostéopathe, morbidité signifie restriction de mobilité75

. »

Puisque l’énergie du corps fonctionne en circuit fermé, selon la loi de Joule, toute dépense

énergétique implique un coût énergétique. Sur un fascia sain, ce coût est minime car tout

circule librement. Toutefois, en présence de fibrose tissulaire, le coût augmentera afin de

restituer une posture relativement stable. Dès que la fonction d’une articulation ou d’une

structure est entravée, cela entraîne inévitablement un ralentissement des échanges

fluidiques qui provoque une stase liquidienne et une coupure dans l’onde de la vague du

MRP. Pour le pied, un ralentissement peut être la cause ou la conséquence d’un état

d’hypomobilité, par diminution de la mobilité articulaire, que d’une situation

hypermobilité, par distension des structures fibromusculaires. Selon Viola Frymann, « la

caractéristique essentielle de la vie est le mouvement76

». Rétablir tous les niveaux des

éléments en dysfonction est impératif. Puisque dans notre problématique, le fascia plantaire

subit plusieurs formes de pressions – tension, contraction, torsion, poids du corps, impact

du sol –, comme nous l’avons mentionné dans les principes philosophiques qui guident les

traitements ostéopathiques, il importe de considérer tant les dysfonctions fasciales à

72 VOYER, G., D.O., Fasciae généraux (F0), Académie Sutherland d’ostéopathie du Québec, 2004, p. 17. 73 MARIEB, E.N., Anatomie et physiologie humaines, 2e édition, Québec, ERPI, 1999, p. 72. 74 VOYER, G., D.O., Cours préparatoire 1, Académie Sutherland d’ostéopathie du Québec, 2002, p. 30. 75 MEGRET, J.-F., « Fascia et ostéopathie », [En ligne], www.osteo4pattes.net/spip.php?article259 (page consultée le

6 décembre 2011). 76 VOYER, G., D.O., Fasciae généraux (F0), Académie Sutherland d’ostéopathie du Québec, 2004, p. 17.

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distance que les perturbations locales qui affectent in fine le fascia plantaire superficiel

médian.

Ainsi, le fascia se présente comme le fil d’Ariane du corps, tant pour trouver la voie de la

lésion que la voie de la guérison. Le rôle de l’ostéopathe consiste à percevoir, par son

toucher, sa duplication intellectuelle et son senti, l’état de la trame fasciale.

3.5 Physiopathologie dans la fasciite plantaire

Les multiples stress subits par l’aponévrose plantaire peuvent provoquer un engorgement

tissulaire et affecter ses fonctions habituelles. En présence des facteurs de risque

précédemment mentionnés au chapitre 1, « l’inflammation apparaît en conséquence de

l’usure du fascia. S’il est trop ou mal sollicité, des microdéchirures ou des lésions plus

importantes peuvent apparaître77

». La réaction inflammatoire est la réponse des tissus

vivants vascularisés à une agression. Habituellement bénéfique, elle vise à éliminer l’agent

pathogène, à prévenir une aggravation et à rétablir l’intégrité du tissu atteint. Lors d’une

réparation tissulaire, les fibres de collagène de remplacement de type III sont au départ plus

friables, moins bien structurées, plus frêles et moins solides, ce qui leur confère une

faiblesse si des atteintes subséquentes au tendon surviennent. À la manière des filaments

d’une corde qui s’effiloche, les microfibrilles du fascia plantaire se désorganisent, se

brisent. Si des vaisseaux sanguins sont atteints, une accumulation d’hématies, de déchets

métaboliques et de tissu de réparation peuvent former un engorgement. Cependant,

lorsqu’elle persiste, l’inflammation peut en venir à altérer sérieusement l’état tissulaire.

Les inflammations aiguës évoluent en inflammations prolongées subaiguës et

chroniques lorsque l’agent pathogène initial persiste dans les tissus (détersion

incomplète) ou lorsqu’une inflammation aiguë récidive de façon répétée dans

le même organe en entraînant à chaque épisode des destructions tissulaires de

moins en moins bien réparées78

.

En effet, dans une inflammation chronique, les phases classiques de réparation évoluent

simultanément dans un mode plus ou moins pathogénique. Une inflammation chronique,

77 BOULÉ, C., Fasciite plantaire et épine de Lenoir, [En ligne], www.passeportsante.net/fr/Maux/Problemes/

Fiche.aspx?doc=fasciite_plantaire_epine_lenoir_pm (page consultée le 17 juillet 2011). 78 ROUSSELET, M.C., et al., Inflammation et pathologie inflammatoire, 2005, [En ligne],

http://medidacte.timone.univ-mrs.fr/webcours/umvf/anapath/disciplines/niveaudiscipline/niveaumodule/

chapitre3/chapitre3.htm (page consultée le 13 décembre 2011).

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morphologiquement, s’exprime par un faible phénomène exsudatif et la présence d’un

granulome inflammatoire79

. La faible libération d’exsudat concentre les substances

toxiques, ce qui diminue le pH local, rendant la région plus acide. La situation d’anoxie

créée par le manque d’apport sanguin va moduler les échanges chimiques de telle sorte que

l’activité enzymatique, produite par les macrophages qui sont en grand nombre dans le

foyer inflammatoire, va contribuer à faire perdurer l’inflammation. À la longue, les

macrophages, qui d’ordinaire phagocytent les débris, peuvent en venir à éroder les tissus.

Ainsi, la chronicité « relève en grande partie de l’action des enzymes hydrolytiques

présentes en grande quantité dans le foyer inflammatoire [et] produites par les cellules de

l’inflammation80

». De plus, les macrophages vont déclencher une surproduction de

fibroblastes ce qui, à cause du manque d’oxygène, créera une fibrose. Cette mauvaise

prolifération de tissu conjonctif fibreux cicatriciel va donner davantage de collagène de

type 1, à l’instar des variances de collagène habituelles. « En cas d’aponévrosite plantaire,

l’épaisseur de l’aponévrose plantaire, qui habituellement est d’environ 3 mm dans sa

partie proximale, est augmentée (en moyenne 7 mm)81

. » Comme ce tissu ne peut pas

effectuer les mêmes tâches que le tissu parenchymateux d’origine, le fonctionnement du

tissu est entravé. Cette fibrose rend ainsi le fascia moins souple, moins élastique et, donc,

moins adaptable à la demande, ce qui restreint toute forme de circulation liquidienne. Cette

restriction, cette stase justifie à l’ostéopathe d’utiliser des techniques de pompage, des

techniques punctiformes pour redynamiser les flots liquidiens et la vitalité du tissu.

L’accumulation de microtraumatismes (dus à la compression des vaisseaux

sanguins) au niveau des fibres tendineuses peut outrepasser la capacité

réparatrice intrinsèque du tendon, ce qui pourrait induire une perte graduelle

de fonction des fibres du collagène ainsi qu’une désorganisation de ces fibres82

.

79 ROUSSELET, M.C., et al., Inflammation et pathologie inflammatoire, 2005, [En ligne], http://medidacte.timone.

univ-mrs.fr/webcours/umvf/anapath/disciplines/niveaudiscipline/niveaumodule/chapitre3/chapitre3.htm (page

consultée le 13 décembre 2011). 80 RUSSO-MARIE, F., et al., L’inflammation, Paris, John Libbey Eurotext, 1998, p. 168, [En ligne], http://books.google.ca/

books?id=avOFQAFK-y8C&dq=ice+inflammation&hl=fr&source=gbs_navlinks_s (page consultée le 12 février 2012). 81 FULPIUS, T., et GABAY, C., « Talalgie plantaire : aspects cliniques et pratiques », Revue médicale Suisse, no 2384,

[En ligne], http://revue.medhyg.ch/article.php3?sid=22006 (page consultée le 22 août 2011). 82 ARCHAMBAUL, J.M., et al., « Exercise loading of tendons and the development of overuse injuries. A review of

current literature », Sports Med., vol. 20, no 2, 1995, p. 77-89, dans MOUSSA, M., Effet du mode d’élevage sur les

propriétés biochimiques et biomécaniques de la liaison du tendon chez le poulet : influences de l’âge, du poids et de

l’activité physique, thèse, médecine vétérinaire, École nationale supérieure agronomique de Toulouse, 2007, p. 42, [En

ligne], http://ethesis.inp-toulouse.fr/archive/00000538/01/moussa.pdf (page consultée le 13 janvier 2012).

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Les stress mécaniques pourraient entraîner directement certains dommages de

la matrice tendineuse et donc diminuer la capacité réparatrice du tendon en

induisant la mort des tenocytes. La combinaison de la dégénérescence de la

MEC [matrice extracellulaire] et de la diminution du potentiel de réparation

du tendon pourrait ainsi se traduire par une tendinose83

.

Figure 1 : Dégénération des fibres de collagène dans une fasciite plantaire84

Figure 2 : Fibres de collagène en triple hélice qui se distendent puis se fragmentent85

83 MARSOLAIS, D., Modulation du processus inflammatoire et réparation tendineuse, thèse, médecine, Université

Laval, 2005, cités dans MOUSSA, M., Effet du mode d’élevage sur les propriétés biochimiques et biomécaniques

de la liaison du tendon chez le poulet : influences de l’âge, du poids et de l’activité physique, thèse, médecine

vétérinaire, École nationale supérieure agronomique de Toulouse, 2007, p. 42, [En ligne], http://ethesis.inp-

toulouse.fr/archive/00000538/01/moussa.pdf (page consultée le 13 janvier 2012).

84 FLICKR, Plantar fasciitis microscopic tears, [En ligne], www.flickr.com/photos/northcoastfootcare/4058174477/

in/photostream (page consultée le 12 avril 2012). 85 FLICKR, Fibres de collagènes, [En ligne], www.flickr.com/photos/northcoastfootcare/4058174287/in/photostream

(page consultée le 12 avril 2012).

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34

Nous comprenons maintenant les quatre stades d’évolution de la fasciite plantaire

qu’évoquent les anatomopathologistes, qui répondent en fait à des changements

microscopiques qui se forment sur un tissu en inflammation chronique86

:

Stade 1 : dégénérescence du collagène;

Stade 2 : métaplasie pseudochondroïde;

Stade 3 : granulomes inflammatoires;

Stade 4 : calcifications.

De plus, si la traction persiste sur le fascia, un léger décollement périosté peut se

produire. Puisque le tissu atteint est un tissu osseux, un remaniement osseux va se

produire par le biais des ostéocytes. Ce support osseux se crée afin d’assurer une plus

grande adaptation du calcanéum aux efforts mécaniques répétés. Cette épine calcanéenne,

ou enthésophyte calcanéen ou épine de Lenoir, traduit uniquement une réponse

physiologique à une trop grande tension sur le fascia plantaire. Le stade final de

l’évolution de la fasciite plantaire peut culminer par sa rupture87

.

Le mauvais équilibre des tensions faciales, qui a d’abord perturbé la vascularisation, va

poursuivre ses effets néfastes même dans le processus de réparation. Nous comprenons

maintenant davantage le rôle capital de la physiologie de la circulation dans notre

problématique. Le retour à la normalité tissulaire se révèle donc être une priorité. « Le

fascia démontre ainsi qu’il est la matrice de la vie et de la mort88

. » Pour l’ostéopathe, il est

intéressant de constater qu’il peut avoir une incidence sur les causes

anatomophysiologiques par le rétablissement des différentes forces de tension des multiples

constituants anatomiques et physiologiques. C’est principalement au début du processus

lésionnel que la main de l’ostéopathe, par une « pression intelligente », peut apporter son

aide en enlevant les restrictions tissulaires fasciales de façon à donner une liberté de

mouvement aux structures, ce qui va normaliser les tissus et les faire « respirer ». De plus,

respectant la philosophie de l’ostéopathie, le thérapeute cherche à dynamiser les flots

86 LAVERNHE, P., «Aponévrose plantaire du sportif », [En ligne], www.ll-therapy.com/cheville-pieds/

aponevropathies-plantaires-du-sportif.html (page consultée le 10 octobre 2011). 87 MSPORT. « Traumatologie sportive en pratique : le pied du sportif », [En ligne], www.msport.net/newSite/

index.php?op=aff_article&id_article=176 (page consultée le 13 janvier 2011). 88 STILL, A.T., Philosophie de l’ostéopathie, Paris, Sully, 1999, p. 80.

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liquidiens, à permettre d’améliorer les échanges et ainsi à contrer la chronicité pathologie et

la fibrose des tissus fasciaux.

3.6 Lois de l’inflammation

Nous croyons qu’il est pertinent, puisque nous sommes dans une problématique où la

pression a un rôle important dans le processus inflammatoire, d’en dégager quelques lois

sous-jacentes qui interviennent lorsque le fascia plantaire subit les contraintes de forces,

dont nous verrons les causes au chapitre suivant. Suivant la loi d’Ashby, saisir le

mécanisme inflammatoire au niveau cellulaire enrichit notre complexité.

La pression joue un rôle clé dans les processus d’échanges, car « dans les mécanismes

actifs d’échanges cellulaires, la cellule dépense une énergie métabolique (ATP

[adénosine triphosphate]) pour transporter la substance à travers la membrane89

».

L’énergie emprunte toujours le chemin de moindre résistance.

Selon la loi de Poiseuille90

, la vitesse d’écoulement d’un fluide visqueux dans un tuyau

cylindrique étroit (artère, veine, tubule de collagène) varie en fonction de la grosseur du

rayon du tuyau. Plus le diamètre est large, plus le liquide circule aisément, par diminution

des forces de frottement. L’écoulement du liquide est également proportionnel à sa

viscosité, qui offre une force de résistance due à sa composition intrinsèque, dont les

forces d’attraction intermoléculaires diminuent quand la température augmente. Plus

petites sont les forces de frottement, moins il y a de résistance et plus tout circule

aisément.

La loi de Pascal91

stipule que la résultante de pression est égale à la force d’écrasement

divisée par la grandeur de la surface. La pression est donc inversement proportionnelle à la

surface, donc plus la surface de répartition est grande, moins il y aura de douleur. Et la loi

de Delpech dit que « quand il y a hyperpression, il y a hyperproduction92

». Dans notre cas

cela signifie une augmentation du métabolisme cellulaire par production de fibroblastes.

89 MARIEB, E.N., Anatomie et physiologie humaines, 2e édition, Québec, ERPI, 1999, p. 72. 90 BROCH, H., « Mécanique des fluides », Université de Nice, France, 2006, p. 30, [En ligne], http://webs.unice.fr/

site/broch/polycop_phys.pdf (page consultée le 20 mai 2012). 91 VOYER, G., D.O., Cours préparatoire II, Académie Sutherland d’ostéopathie du Québec, n. p., 2002, p. 23. 92 VOYER, G., D.O., Cours préparatoire II, Académie Sutherland d’ostéopathie du Québec, n. p., 2002, p. 7.

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Nous devons aussi comprendre qu’une force d’écrasement demande beaucoup d’énergie à

la cellule pour fonctionner. Cela épuise ses structures (myofibroblastes, collagènes) et

produit des transformations pathogènes, par manque d’oxygène et engorgement. C’est ainsi

qu’en cas d’hyperpression, les structures affectées, au lieu de remplir leur rôle habituel

comme dans un milieu sain, « hyperproduiront » des substances indésirables. En temps

normal, le soluté (la substance fondamentale) fournit les ions H+ et des ions O2 nécessaires

aux transformations cellulaires dans les processus cataboliques et anaboliques. En situation

d’anoxie, une force d’écrasement prolongée va produire une fibrose.

Plus la surface est petite et plus elle est fragilisée par surmenage, moins elle répond

positivement, induisant le processus inflammatoire, ce qui peut inflammer le fascia

plantaire. Ce processus inflammatoire, s’il est prolongé, entraîne une certaine chronicité,

rendant le tissu incapable de se réparer convenablement, d’où la nécessité du repos.

N’oublions pas qu’avec l’âge, le fascia s’épaissit et devient plus rigide, diminuant ainsi sa

souplesse. Évoluant normalement sur un tissu sain, la hausse de l’activité métabolique

dans le tissu conjonctif peut produire une sénescence plus rapide. 93

Tout ceci justifie l’application de manœuvres ostéopathiques sur un fascia affecté.

L’analyse anatomique et biomécanique qui va suivre aidera à expliquer le choix de la

chaîne thérapeutique.

93 BALDET, P., La réparation tissulaire et ses troubles, Faculté de médecine Montpellier, Nimes, janvier 2007, p. 4,

[En ligne], www.med.univ-montp1.fr/Enseignement/cycle_1/PCEM2/mod-base/MB7_Bio_Med/Ressources_

locales/ANA-PATH/A2-Reparation_tissulaire-v2.pdf (page consultée le 18 janvier 2012).

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CHAPITRE 4 : ANATOMIE ET

BIOMÉCANIQUE

Le pied s’inscrit dans un principe de globalité qui passe par le membre inférieur, le

bassin, la colonne vertébrale et se termine avec la tête. L’intérêt ostéopathique est ici de

comprendre qu’une atteinte fasciale aura des répercussions sur l’ensemble des structures

environnantes en lien de continuité ou de contiguïté avec l’élément atteint. Nous allons

donc nous attarder aux éléments qui nous apparaissent essentiels dans la locomotion du

membre inférieur et à leurs répercussions sur la tension du fascia superficiel médian, qui

est principalement visé dans notre problématique.

4.1 Pied et fascias plantaires

Les aponévroses du membre inférieur font suite aux aponévroses du tronc par

l’intermédiaire des aponévroses fessières. Les aponévroses dorsales et plantaires du pied

font suite aux aponévroses jambières 94

.

L’aponévrose plantaire :

se divise en deux couches, la couche profonde et la couche superficielle;

dans sa partie proximale du fascia superficiel, part de la tubérosité calcanéenne

pour se diriger vers l’avant, au niveau des cinq articulations métacarpo-

phalangiennes;

se divise en trois parties soutenant les arches plantaires; seul le fascia plantaire

superficiel médian est impliqué dans notre problématique.

4.1.1 Voûte et fascia superficiel médian

Les 28 os du pied, grâce au maintien solide des articulations de ce dernier par sa centaine

de ligaments, ses aponévroses et sa trentaine de muscles intrinsèques et extrinsèques,

forment une structure solide qui réalise un ensemble souple, résistant, capable de nous

supporter et de nous propulser. Selon les principes de physique, « une structure

94 PAOLETTI, S., Les Fascias, 3e édition, Vannes, Sully, 2011, p. 61, [En ligne], www.decitre.fr/livres/Les-

fascias.aspx/9782354320546 (page consultée le 22 avril 2012).

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segmentée ne peut supporter un poids que si elle est en forme d’arche95

». Le pied

assume ainsi les exigences difficilement conciliables de supporter le poids du corps et les

impacts tout en ayant la capacité d’accomplir des mouvements de déplacements.

L’architecture du pied permet de résister à la charge grâce à trois

caractéristiques : arches osseuses (longitudinales et transversales), poutre

composite (pied composé de 28 petits os) et ferme (structure d’un toit avec

deux arbalétriers osseux et un entrait ligamentaire, aponévrose plantaire)96

.

S’étendant sur les trois points d’appui des arches plantaires, les fonctions générales du

fascia plantaire superficiel consistent à « assurer la cohésion des constituants du pied, [à]

protéger la plante du pied contre les blessures et [à] tendre les arches longitudinales du

pied97

». L’aponévrose plantaire superficielle fournit un support fibreux passif aux arches

osseuses, complétant ainsi l’action des muscles qui jouent plutôt un rôle de soutien actif.

Son attache proximale98

se situe légèrement en postérieur, tout le long de la tubérosité de

la face inférieure du calcanéum, juste au-dessus de la couche musculaire superficielle et,

point important, à quelques millimètres antérieurs de l’attache du tendon d’Achille. Ses

fibres profondes se confondent au tissu périosté alors que ses fibres superficielles

engagent des liens de continuité avec le triceps sural. Comme elle fait partie du complexe

suro-plantaire, l’aponévrose plantaire étend son action au-delà du pied, travaillant en

synergie avec plusieurs autres structures, ce qui justifie l’application d’une chaîne

ostéopathique.

Le pannicule talonnier est divisé en petites loges de tractus fibreux dans lesquelles est

emprisonné le tissu adipeux aréolaire au travers duquel se trouve la bourse séreuse de

Lenoir99

(voir la Figure 3). Assurant un rôle de chambre de pression moelleuse facilitant

95 MARIEB, E.N., Anatomie et physiologie humaines, 2e édition, Québec, ERPI, 1999, p. 227. 96 GOLDCHER, A., Podologie, 5e édition, Paris, Elsevier Masson, 2007, p. 17, [En ligne], http://booklens.com/alain-

goldcher/podologie-2007?ref=related (page consultée le 23 mars 2012). 97 LEAN MORE, K., J.P. BEAUTHIER et A.F. DALLEY, Anatomie médicale : aspects fondamentaux et applications

cliniques, Paris, De Boeck Université, 2001, p. 595, [En ligne], http://books.google.ca/books?id=w1K6RaRlb

BsC&pg=PA595&lpg=PA595&dq=apon%C3%A9vrose+plantaire+profonde&source=bl&ots=HvXL0KpiWC&sig

=4rj2GmBCqHqythTH_BtDG61F1vI&hl=fr&sa=X&ei=y0IYT6OfO6f30gGAiZ29Cw&ved=0CCEQ6AEwAA#v=

onepage&q=apon%C3%A9vrose%20plantaire%20profonde&f=false (page consultée le 17 janvier 2012). 98 BOUCHET, A., et J. CUILLERET, Anatomie topographique descriptive et fonctionnelle, 3e édition, Paris, SIMEP,

1995, p. 1656. 99 HÉRISSON, C., Base pour la podologie, Paris, Cofemer, 2007, [En ligne], www.cofemer.fr/UserFiles/File/

POD07Base.pdf (page consultée le 22 février 2012).

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la répartition des forces, cette conjoncture tissulaire prévient des traumatismes causés par

la surcharge pondérale ou le surmenage100

.

Figure 3 : Système achilléo-calcanéo-plantaire de Sieberg-Arandès et Viladot,

continuité du tendon calcanéen avec la tubérosité postérieure du calcanéum, muscle court fléchisseur plantaire

doublé de l’aponévrose plantaire moyenne101

L’aponévrose plantaire superficielle (APS) s’élargit vers l’avant en trois segments

distincts, interne, externe et médian, tous en continuité tissulaire, mais séparés par deux

gouttières sagittales comblées de tissu graisseux qui s’immisce en profondeur jusqu’au

squelette. « Les cloisons qui séparent les trois loges les unes des autres sont incomplètes.

Elles présentent des ouvertures qui livrent passage à des vaisseaux, à des nerfs, à des

muscles et à des tendons qui vont d’une loge à l’autre. Les trois loges plantaires

communiquent donc entre elles102

. » C’est toutefois grâce aux faisceaux fibreux de la

partie moyenne, plus volumineux, épais et résistants, que l’aponévrose plantaire tient ses

caractéristiques de résistance aux forces de traction, de torsion ou de compression que le

pied subit, tant en statique qu’en dynamique. L’aponévrose plantaire superficielle

médiane s’étale vers l’avant en cinq bandelettes fibreuses en direction de chaque orteil.

S’amarrant sur les gaines des tendons des muscles fléchisseurs aux articulations

100 CREMASCHI, A., Étude clinique de la préparation manuelle du pied de la salsera, 2011, [En ligne],

www.ifpek.org/pmb/opac_css/doc_num.php?explnum_id=305 (page consultée le 22 octobre 2011). 101 HÉRISSON, C., Base pour la podologie, Paris, Cofemer, 2007, [En ligne], www.cofemer.fr/UserFiles/File/

POD07Base.pdf (page consultée le 22 février 2012). 102 REVOL, M., et SERVANT, J.-M., Pied, Université de Paris, 2008, p. 4, [En ligne], www.anato.info/

fiches/pied_.pdf (page consultée le 22 mars 2012).

1- Tendon calcanéen

2- Court fléchisseur plantaire

3- Aponévrose plantaire moyenne

4- Bourse séreuse sous-calcanéenne

de Lenoir

5- Peau plantaire

6- Coussin adipeux aréolaire

7- Tissu cellulo-graisseux

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métatarsophalangiennes, ces bandelettes se réunissent en fibres transversales, formant le

ligament transverse superficiel. Ces bandelettes et ligaments constituent des zones de

renforcement longitudinales et transversales. L’APS recouvre le muscle court fléchisseur

plantaire. « Cette structure fibreuse passive est assistée dans sa fonction par un élément

actif : le court fléchisseur plantaire103

. »

L’assise podale repose sur trois arches : médiale, latérale et transversale. Le transfert de

force sur l’ensemble du pied se projette au niveau de l’articulation scapho-cuboïdienne.

Cet endroit conditionne les interactions entre les arches et ajuste la statique du corps. S’il

n’est pas respecté, les structures seront atteintes et les arches, modifiées.

L’arche externe, plus basse et destinée à l’appui au sol, est formée par l’emboîtement

solide du calcanéum et du cuboïde104

, du quatrième et du cinquième métatarsien et de

leur prolongement phalangien. Recevant 60 % du poids du corps dès le dépôt du talon au

sol, elle doit sa rigidité au puissant ligament calcanéo-cuboïdien, que nous décrirons plus

loin. Cette arche transmet les efforts mécaniques par trois muscles, le court et le long

péronier latéral ainsi que l’abducteur du cinquième orteil. Le triceps sural, le péronier

antérieur et l’extenseur commun des orteils peuvent, par contre, en diminuer la courbure.

Cette arche est recouverte par le fascia superficiel latéral, plus épais en postérieur et

s’amincit vers le devant. Allant du ligament calcanéo-cuboïdien à la face interne du

cinquième métatarsien, il recouvre principalement les muscles liés au petit orteil.

L’arche interne, plus élevée et fortement sollicitée lors de la marche, se compose du

calcanéum, de l’astragale, du scaphoïde, des trois cunéiformes, des trois premiers

métatarsiens et de leurs phalanges. « Elle ne conserve sa concavité que grâce aux

ligaments et aux muscles105

. » Il revient principalement au ligament calcanéo-scaphoïdien

inférieur, que nous décrirons plus loin, de résister passivement aux efforts de courte durée

tandis que les muscles jambier postérieur, long péronier latéral, fléchisseur propre du gros

orteil et abducteur du gros orteil s’opposent activement aux déformations prolongées.

Toutefois, l’extenseur propre du gros orteil et le jambier antérieur peuvent diminuer la

103 CASCUA, S., Les myoaponévrosites plantaires, [En ligne], www.chirurgiedusport.fr/Pathologie-CHEVILLE-

Tendon-Aponevrosite_plantaire_-f-3-c-2332-sc-12-a-760144.html (page consultée le 11 décembre 2011). 104 BOJSEN-MOLLER, F., « Calcaneocuboid joint and stability of the longitudinal arch of the foot at high and low

gear push off », Journal of anatomy, vol. 129, août 1979, p. 166-167, [En ligne], www.ncbi.nlm.nih.gov/

pmc/articles/PMC1233091 (page consultée le 7 janvier 2012). 105 KAPANDJI, I.A., Physiologie articulaire : membre inférieur, tome 2, 5e édition, Paris, Maloine, 2001, p. 230.

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courbure de l’arche et provoquer un affaissement. Le fascia interne, qui se dirige du

calcanéum à la face externe du premier métatarsien, est assez mince et entoure les

muscles liés au gros orteil.

L’arche antérieure, transversale et concave, est destinée à la propulsion et s’étend de la

base du premier métatarsien à la base du cinquième métatarsien. Sa clé de voûte est la

tête du deuxième métatarsien. Seul le ligament intermétatarsien empêche l’effondrement

de cette arche. Sa courbure concave est maintenue par l’abducteur du gros orteil, le long

péronier latéral et les expansions plantaires du jambier postérieur.

Figure 4 : Aponévrose plantaire superficielle106

4.1.2 Interconnexion fasciale

Dernier maillon fascial du membre inférieur, le fascia plantaire superficiel est en lien

avec le dos du pied et la jambe par le biais des fasciae. En ostéopathie, nous

reconnaissons que son relâchement aura une incidence sur tous les éléments environnants

et sus-jacents.

106 KAMINA, P., Précis d’anatomie clinique, tome 1, Paris, Maloine, 2002, p. 469.

1- Tubérosité calcanéenne

2- Fascia plantaire externe

3- Fascia plantaire médian

4- Fascia plantaire interne

5- Ligament transverse

6- Gaine synoviale du long

fléchisseur du gros orteil

5

4

6

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Classiquement, la région plantaire se divise en quatre couches musculaires logées dans

deux plans fasciaux, soit la loge musculaire interosseuse recouverte de l’aponévrose

plantaire profonde et les trois autres couches de muscles recouvertes par l’aponévrose

plantaire superficielle107

.

À cette nomenclature, M. Lacroix, anatomiste du début du XIXe siècle, voit quant à lui

trois plans aponévrotiques : le profond, le superficiel ainsi qu’une subdivision de ce

dernier, le fascia plantaire moyen, qui à lui seul constituerait un plan fascial. Il décrit :

Le moyen est une petite lame fibreuse mince placée immédiatement au-dessus

du court fléchisseur des orteils et au-dessous du tendon du grand fléchisseur

des orteils, de celui du fléchisseur propre du gros orteil, du muscle accessoire

du grand fléchisseur, des lombricaux, des nerfs et des vaisseaux plantaires. Il

s’étend, de même que le précédent, du calcanéum à la partie antérieure du

métatarse et se continue sur les côtés avec les aponévroses plantaires

latérales108

.

Ainsi, cette aponévrose moyenne s’ajoute entre le premier et le deuxième plan

musculaire, qui individualise l’action des fléchisseurs superficiels, intrinsèques, des

fléchisseurs communs, extrinsèques.

Le fascia plantaire profond, quant à lui, a son origine en arrière sur les éléments fibreux

du tarse, recouvre les muscles interosseux et se confond en avant avec le ligament

intermétatarsien profond. Voyons la description de M. Lacroix :

Le profond est une aponévrose assez mince, qui s’étend en arrière du ligament

calcanéocuboïdien inférieur et de toute la gaine du tendon du long péronier

latéral, au-dessous de tous les muscles profonds qui s’insèrent aux os du

métatarse, et qui est bornée en avant, au niveau de la tête des métatarsiens.

Cette aponévrose est placée au-dessus des lombricaux, auxquels, par des

prolongements sur l’aponévrose précédemment décrite, elle fournit des gaines

107 BOUCHET, A., et CUILLERET, J., Anatomie topographique descriptive et fonctionnelle, 3e édition, Paris, SIMEP,

1995, p. 1682. 108 BEHER, et al., Bulletin de la société anatomique de Paris, Paris, Chez Ébrard, vol. 14, 1839, p. 194, [En ligne],

http://books.google.ca/books?id=sMZFAAAAYAAJ&pg=PA194&lpg=PA194&dq=apon%C3%A9vrose+plantaire

+profonde+et+ligament+calcan%C3%A9o-cubo%C3%AFdien&source=bl&ots=E_MeuTycGz&sig=YiiMm-

DK0ZrAcHtWoH_k5xtZU4g&hl=fr&sa=X&ei=61kYT73kEvOt0AHdttmXCw&ved=0CEQQ6AEwBw#v=onepag

e&q=apon%C3%A9vrose%20plantaire%20profonde%20et%20ligament%20calcan%C3%A9ocubo%C3%AFdien

&f=false (page consultée le 8 janvier 2012).

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particulières, ainsi qu’aux tendons du fléchisseur commun des orteils, du

fléchisseur propre du gros orteil et aux vaisseaux et nerfs plantaires109

.

Ainsi, par cette description, l’aponévrose plantaire profonde sépare la deuxième couche

musculaire de la troisième. Elle individualise l’action des muscles intrinsèques, qui

forment le coussin métatarsien nécessaire à la propulsion, des muscles fléchisseurs,

extrinsèques.

De plus, toujours selon M. Lacroix, il existerait un quatrième plan aponévrotique qui

serait la mince couche fasciale qui sépare les quatre muscles interosseux dorsaux des trois

interosseux plantaires, soit l’aponévrose interosseuse proprement dite.

Par cette interconnexion fasciale de tous les constituants du pied, nous réalisons l’ampleur

des liens locaux que le fascia superficiel moyen entretient avec tous les muscles du pied,

rendant la région plantaire capable d’absorber la pression et de la diffuser en vue de l’action

de déambulation ou de la station bipodale.

C’est ainsi que du périoste calcanéen s’étendent plusieurs couches fasciales qui séparent,

engainent, protègent et individualisent l’action de chaque couche musculaire et des

structures connexes, comme les veines, les nerfs et les artères – ce qui démontre

l’importance du choix des techniques ostéopathiques pour stimuler la motilité intrinsèque

des tissus et favoriser un retour à la normalité tissulaire. L’aponévrose plantaire

superficielle se recourbe vers la profondeur pour former les trois segments qui vont aider au

support des arches plantaires. Vers l’arrière, elle va s’insinuer en profondeur pour se fondre

dans le ligament calcanéo-cuboïdien, qui va se poursuivre vers l’avant et devenir

l’aponévrose plantaire profonde. Les cinq bandelettes fibreuses, quant à elles, vont

s’insinuer en profondeur et circonscrire une arcade fibreuse dans laquelle longent les

tendons des muscles court et long fléchisseur, les muscles lombricaux, les muscles

interosseux ainsi que l’appareil vasculonerveux de la plante du pied. Les deux aponévroses

profondes et superficielles vont se rejoindre aux articulations métacarpophalangiennes pour

donner les deux ligaments métatarsiens, superficiel et profond. Ainsi, dans le corps, tout est

109 BEHER, et al., Bulletin de la société anatomique de Paris, vol. 14, Paris, Chez Ébrard, 1839, p. 194, [En ligne],

http://books.google.ca/books?id=sMZFAAAAYAAJ&pg=PA194&lpg=PA194&dq=apon%C3%A9vrose+plantaire

+profonde+et+ligament+calcan%C3%A9o-cubo%C3%AFdien&source=bl&ots=E_MeuTycGz&sig=YiiMm-

DK0ZrAcHtWoH_k5xtZU4g&hl=fr&sa=X&ei=61kYT73kEvOt0AHdttmXCw&ved=0CEQQ6AEwBw#v=onepag

e&q=apon%C3%A9vrose%20plantaire%20profonde%20et%20ligament%20calcan%C3%A9ocubo%C3%AFdien

&f=false (page consultée le 8 janvier 2012).

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continuité, même si certaines parties portent des appellations différentes. Il importe, pour

l’ostéopathe, de normaliser ces structures avec des techniques fasciales pour permettre,

dans le respect de la philosophie de l’ostéopathie, d’éviter une stase artério-veineuse et

ainsi de permettre au corps de s’autoréguler respectant ainsi la philosophie ostéopathique.

Afin de compléter le lien fascial antérieur, il est intéressant d’ajouter que des chirurgiens

mentionnent que les fibres longitudinales se poursuivent vers le devant et « constituent le

ligament transverse métatarsien superficiel, puis le ligament transverse interdigital » et

que « l’aponévrose plantaire se termine à la racine des orteils […] sous la peau

plantaire distale et sur les gaines ostéofibreuses des fléchisseurs110

. »

Figure 5 : Avant pied111

En résumé, les fascias plantaires dans leur ensemble sont constitués de quatre plans

(céphalocaudal) et de trois sections (interne, médiane, externe). Ils s’étendent, du bout

des orteils à la cuisse, par le système suro-plantaire. Ainsi, par leurs multiples

subdivisions et leur rôle important de contention fasciale, les fascias plantaires agissent

110 VALTIN, B., et T. LEEMRIJSE, Chirurgie de l’avant-pied, 2e édition, Paris, Elsevier Masson, 2005, p. 12, [En

ligne], http://books.google.fr/books/about/Chirurgie_de_l_avant_pied.html?hl=fr&id=5lLKxkmkTaQC (page

consultée le 22 février 2012). 111 VALTIN, B., et T. LEEMRIJSE, Chirurgie de l’avant-pied, 2e édition, Paris, Elsevier Masson, 2005, p. 13, [En

ligne], http://books.google.fr/books/about/Chirurgie_de_l_avant_pied.html?hl=fr&id=5lLKxkmkTaQC (page

consultée le 22 février 2012).

Située entre les aponévroses plantaires médiale et

latérale, l’aponévrose plantaire moyenne a été

fenestrée en regard des gaines fibreuses.

Illustration du tressage transversal constituant les

ligaments transverses métatarsiens superficiel et

interdigital ainsi que la terminaison des fibres

longitudinales des bandelettes prétendineuses, qui

se prolongent par des bandelettes sagittales. Des

coussinets adipeux se logent dans les fossettes

ovales.

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comme une chambre de pression pour l’ensemble du pied, lui permettant d’accomplir ses

fonctions.

4.2 Peau et éléments vasculo-nerveux du pied

Comme la structure gouverne la fonction, le fascia plantaire se voit doté d’un important

appareil de suspension perpendiculaire fortement immobilisé qui l’attache à la peau.

[Le fascia plantaire] est uni à l’épiderme par d’épais tractus fibreux

englobant des nodules graisseux. Très épais au niveau des points d’appui du

pied, il joue un rôle important au cours de la locomotion en limitant la

mobilité de la peau et en s’opposant aux contraintes de pressions112

.

Ainsi se forme une « toile d’araignée » fibreuse présentant des expansions

perpendiculaires, non seulement pour protéger les structures environnantes, mais aussi

pour limiter la peau du pied dans ses déplacements. Ces structures fibrillaires servent

également de point d’attache aux structures dérivées de la peau, comme les glandes

sudoripares, et à des structures spécialisées, comme les mécanorécepteurs, dont les

organes tendineux de Golgi. Ces derniers informent les centres cérébraux supérieurs de la

situation en vue d’un meilleur ajustement de la physiologie interne, d’où l’importance

pour l’ostéopathe de ne pas travailler le fascia plantaire superficiel uniquement en

quantitatif, qu’avec des étirements longitudinaux de la plante du pied; il faut plutôt lui

apporter une plus grande souplesse qualitative avec un travail punctiforme qui va dégager

tous ces éléments d’une structure trop rigide et optimiser les fonctions de ces derniers.

112 KAMINA, P., Précis d’anatomie clinique, tome 1, Paris, Maloine, 2002, p. 468.

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Figure 6 : Articulation tibio-tarsienne et astragalo-calcanéenne113

Rouvière114

mentionne que le fascia plantaire superficiel est séparé de la peau par un

important réseau vasculaire enchâssé dans un tissu graisseux. En effet, ce vaste réseau

veineux sous et intradermique, la « semelle plantaire » de Lejars, avec les veines dorsales

du pied et des orteils, converge pour donner naissance à l’arcade veineuse dorsale du

pied. Par ses extrémités latérales, cette dernière se vidange dans la petite et la grande

veine saphène, véritable réseau superficiel de tout le membre inférieur. Si le rôle de

l’artère est absolu, il est donc important, pour l’ostéopathe, de s’assurer d’un travail plus

spécifique à la plante du pied pour favoriser le retour veineux et ainsi éviter la stase qui

pourrait être le nid de l’inflammation. Dans le canal calcanéen passe le réseau veineux

profond plantaire, qui calque le réseau artériel et qui est drainé par la veine tibiale

postérieure.

113 KAMINA, P., Précis d’anatomie clinique, tome 1, Paris, Maloine, 2002, p. 423. 114 MONPODO, L’aponévrosite plantaire, [En ligne], www.monpodo.com/les-talalgies/l-aponevrosite-plantaire.php

(page consultée le 30 novembre 2011).

1- Membrane interosseuse

2- Ligament interosseux de l’articulation

tibiofémorale

3- Astragale ou talus

4- Sinus du tarse avec ligaments interosseux

7- Calcanéum

9- Ligament plantaire long calcanéo-

cuboïdien superficiel

10- Muscle adducteur du petit orteil

11- Fascia plantaire

14- Tendon du muscle jambier postérieur

15- Ligament annulaire interne

16- Tendon du muscle long fléchisseur des

orteils

17- Tendon du muscle long fléchisseur du

gros orteil

18-21- Nerfs et vaisseaux plantaires internes

et externes

19- Muscle adducteur du gros orteil

20- Muscle carré plantaire ou chair carré de

Sylvius

22- Muscle court fléchisseur des orteils

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Sur le plan fonctionnel, le réseau artériel plantaire reste toujours dominant par

rapport au réseau dorsal […]. De même, la viabilité des structures

ostéoarticulaires dépend de façon prédominante de l’apport artériel

plantaire115

.

Le système artériel plantaire priorise les zones d’appui au talon, aux métatarses et à la

pulpe des orteils116

, régions fortement sollicitées lors de la marche. L’artère plantaire

interne s’occupe de la région profonde et interne du premier orteil ainsi que d’une partie

du court fléchisseur plantaire. Elle circule en dessous de l’adducteur du gros orteil et du

court fléchisseur plantaire pour faire surface sous le fascia plantaire superficiel en

longeant le bord interne du tendon du fléchisseur propre du gros orteil. L’artère plantaire

externe donne un rameau calcanéen, passe entre le muscle fléchisseur commun des orteils

et le court fléchisseur plantaire pour se diriger à la base du cinquième métatarsien où elle

bifurque en profondeur et s’engage dans les coulisses fasciales pour s’occuper des quatre

derniers orteils. Elle en forme une autre, inconstante, l’arcade plantaire superficielle, qui

anastomose les deux segments interne et externe. « Ce sont les artères les plus éloignées

du cœur, d’où leur implication précoce dans les artériopathies périphériques117

» et d’où

l’importance, pour l’ostéopathe, dans un principe de prévention des pathologies

vasculaires, de s’assurer d’une bonne vascularisation et d’un bon dégagement fascial de

tout le membre inférieur. Dans le respect de la philosophie de l’ostéopathie, le rôle de

l’artère est absolu.

Le nerf tibial postérieur, composé de fibres sensitives et motrices, est le seul nerf qui

innerve toute la plante du pied. Il se dirige vers le canal calcanéen, avec l’artère et les

deux tendons des fléchisseurs des orteils. De là, il se subdivise en trois branches, un

rameau pour le talon, le nerf calcanéen interne, et deux rameaux pour la plante, les nerfs

plantaires interne et externe. Ces deux nerfs se séparent sous le muscle court fléchisseur

du gros orteil. L’interne innerve les lombricaux du premier et du deuxième espace, le

court fléchisseur plantaire, le muscle chair carré de Sylvius et l’abducteur du gros orteil.

115 VALTIN, B., et T. LEEMRIJSE, Chirurgie de l’avant-pied, 2e édition, Paris, Elsevier Masson, 2005, p. 20, [En

ligne], http://books.google.fr/books?id=5lLKxkmkTaQC&hl=fr&source=gbs_navlinks_s (page consultée le

22 février 2012). 116 GOLDCHER, A., Podologie, 5e édition, Paris, Elsevier Masson, 2007, p. 11, [En ligne], http://booklens.com/alain-

goldcher/podologie-2007?ref=related (page consultée le 23 mars 2012). 117 GOLDCHER, A., Podologie, 5e édition, Paris, Elsevier Masson, 2007, p. 11, [En ligne], http://booklens.com/alain-

goldcher/podologie-2007?ref=related (page consultée le 23 mars 2012).

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48

L’externe innerve tous les interosseux, palmaires et dorsaux, tous les muscles en lien

avec le petit orteil, les troisième et quatrième lombricaux ainsi que l’adducteur du gros

orteil. Son intégrité sur tout son trajet est primordiale pour assurer une bonne mobilité des

divers composants.

4.3 Rôle du fascia plantaire dans la voûte plantaire, en statique

La configuration osseuse et la tension ligamentaire assurent la rigidité de l’arche plantaire

externe, suppléées en superficiel par les fascias. En position debout statique, il revient

principalement au talon et à l’arche externe, par leur configuration osseuse solide, de

supporter les deux tiers du poids du corps. Pour comprendre son mécanisme, Inman118

nous dit :

En station debout, la supination porte le talon en varus et la jambe en rotation

externe; elle creuse la voûte et la rigidifie. La pronation porte le talon en

valgus et la jambe en rotation interne; elle diminue la hauteur de la voûte et la

rend mobile, déformable119

.

Figure 7 : Lamina pedis en hélice de Mac Connail, en charge120

118 INMAN, V., The influence of the foot and ankle complex on the proximal skeletal structures. Artificial limbs, 1969,

p. 59-65, dans SERINGE, R., et WICART, P., « L’articulation talienne revisitée ou le concept de bloc calcanéo-

pédieux », Maîtrise orthopédique, no 167, 2007, [En ligne], www.maitrise-orthop.com/viewPage.

do?id=996 (page consultée le 16 janvier 2012). 119 LIBOTTE, M., « Anatomie fonctionnelle du pied », 2012, [En ligne], www.chirurgie-orthopedique.be/

pied_cheville.php (page consultée le 12 janvier 2012). 120 MAC CONNAIL, M., et BASMAJIAN, J., Muscles and movements, A basis for human kinesiology, Baltimore,

Williams et Wilkins, 1969, dans SERINGE, R., et WICART, P., « L’articulation talienne revisitée ou le concept de

bloc calcanéo-pédieux », Maîtrise orthopédique, no 167, 2007, [En ligne], www.maitrise-orthop.com/viewPage.do

Haut : Lorsque la jambe tourne en rotation

interne, le bloc calcanéopédieux se dévrille

avec pronation calcanéenne et supination de

l’avant-pied.

Bas : Lorsque la jambe tourne en rotation

externe, on observe une accentuation de la

torsion du bloc calcanéopédieux par

supination calcanéenne et pronation de

l’avant-pied.

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49

Sous le poids, toutes les arches s’évasent, et toute modification musculofasciale entraîne

une mauvaise répartition des forces au niveau du pied. La perturbation des structures de

soutien, comme dans les pieds plats ou creux, peut produire un effet de tension, de torsion

ou de contraction sur le fascia plantaire et ainsi créer des lésions, des stases propices à

l’implantation de l’inflammation. Comme pour les ligaments, les aponévroses doivent

offrir une forte résistance et une faible capacité d’étirement. Ainsi, l’aponévrose plantaire

possède peu d’élasticité, ce qui correspond à son rôle de soutènement important au niveau

des arches plantaires. Un système d’amortissement défectueux peut donc grandement

perturber la biomécanique et affecter le fascia superficiel médian.

Un surmenage survient lorsqu’il y a dépassement des capacités d’absorption des

structures, en durée ou en répétition (fatigue), en intensité, en vitesse d’application, ou en

mauvaise répartition121

. Au sujet des ligaments et aponévroses du pied, Caillet énonce

que :

Les ligaments exposés à un surmenage chronique s’étirent et subissent des

remaniements inflammatoires qui vont être la cause de douleurs. Si cet état

persiste, les ligaments se distendent et dégénèrent, perdent leur rôle de soutien

et autorisent des mouvements excessifs aux articulations. Ce « jeu excessif » et

l’alignement défectueux des articulations [vont] donner lieu à des

phénomènes inflammatoires au niveau de la capsule et des surfaces

articulaires et l’inflammation de l’articulation va être responsable de

douleurs122

.

Encore une fois, il convient de souligner l’importance du travail ostéopathique sur ces

tissus fasciaux.

4.4 Rôle du fascia plantaire dans la marche, en dynamique

Le fascia plantaire, de par sa solidité fasciale, l’étendue de ses points d’appui et sa structure

viscoélastique, répond à trois fonctions biomécaniques principales : le soutènement,

?id=996 (page consultée le 16 janvier 2012).

121 WILLIAMS, M., et H. LISSNER, Biomechanics of human motions, Londres, Saunders, 1962, dans DUFOUR, M.,

et PILLU, M., Biomécanique fonctionnelle membres-tête-tronc, Paris, Masson, 2006, p. 49, [En ligne],

http://booklens.com/michel-dufour/biom%C3%A9canique-fonctionnelle-2006?ref=related (page consultée le

16 janvier 2012).

122 CAILLET, R., Le pied, Paris, Masson, 1976, p. 85.

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50

l’amortissement et la propulsion. C’est au travers des trois étapes de la marche en phase

d’appui, taligrade, plantigrade et digitigrade, que nous étudierons ces fonctions.

Tout d’abord, n’oublions pas que le corps fonctionne selon le principe d’économie

d’énergie. En accord avec la loi de Newton, il va toujours privilégier la ligne droite.

Toutefois, c’est par une multitude de petites adaptations corporelles que cela va se

produire. Toutes les structures de l’appareil locomoteur cherchent donc à utiliser le moins

d’énergie possible afin d’effectuer une démarche harmonieuse, cyclique, régulière et fluide.

Il ne peut y avoir d’harmonie qu’en présence d’articulations et de tensions fasciales et

musculaires équilibrées. Le corps s’appuie ainsi sur une chaîne fasciale pour absorber

l’énergie de la propulsion et la transformer en force propulsive. Toute altération dans la

marche qui entraîne une boiterie va diminuer son potentiel d’énergie cinétique et donc

accroître le coût énergétique pour effectuer un déplacement, d’où la fatigue qui s’ensuit.

S’assurer de bien travailler l’ensemble de la chaîne fasciale revêt une importance capitale

en ostéopathie.

Toute perturbation de la biomécanique humaine tendra à adapter les

différentes parties pour assurer une horizontalité du regard et des centres

d’équilibre. [...] Si le déséquilibre devient permanent, des compensations

s’installent [et] se fixent, entraînant des déformations, et des troubles

apparaissent par paliers ou d’emblée suivant l’importance de l’agression :

inflammation, œdème, contracture puis fibrose, rétractions, arthrose123

.

4.4.1 Phase de démarrage de l’appareil locomoteur

4.4.1.1 Biomécanique bassin-cuisse

Le bassin est le premier moteur de la motricité du pied. La marche débute par une chute

contrôlée vers l’avant démarrant lorsque le centre de gravité du corps est déplacé en avant

du corps de la troisième vertèbre lombaire124

. Afin de rétablir ce déséquilibre, une jambe

doit être projetée vers l’avant. « Dès que l’on marche, on engage des mouvements

diagonaux alternés125

. » La lancée du membre inférieur s’effectue par une multitude de

123 ROULIER, G., D.O., L’ostéopathie : deux mains pour vous guérir, Paris, Dangles, 1987, p. 31. 124 VOYER, G., D.O., La biomécanique dite de Littlejohn, Académie Sutherland d’ostéopathie du Québec, première

année, séminaire 6, août 2003, p. 7. 125 WILLIAMS, M., et H. LISSNER, Biomechanics of human motions, Londres, Saunders, 1962, dans DUFOUR, M.,

et PILLU, M., Biomécanique fonctionnelle membres-tête-tronc, Paris, Masson, 2006, p. 34, [En ligne],

http://booklens.com/michel-dufour/biom%C3%A9canique-fonctionnelle-2006?ref=related (page consultée le 6

janvier 2012).

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petits mouvements oscillants qui mettent en jeu les chaînes myofasciales du corps. C’est

en prévision de son intégrité que tout se module.

De son intégrité dépend la statique et l’équilibration de notre architecture, la

qualité circulatoire veineuse et lymphatique de retour, la qualité de notre

adaptation à la marche et la réponse aux forces montantes du sol, à notre

gravité […]. Il représente, pour le MRP, un centre d’équilibration des

membranes aponévrotiques126

.

Le transfert du poids amène une rotation externe du membre inférieur, qui crée un

verrouillage dans le genou (complexe fémoro-tibio-péronéen) et permet une transmission

passive du poids par le biais de la membrane interosseuse vers tout le complexe

articulaire de l’arrière-pied. C’est ainsi que l’énergie potentielle développée est aisément

transformée en énergie cinétique et transmise à l’ensemble ostéo-musculo-fasciale.

4.4.1.2 Anatomie générale bassin-cuisse

L’initiative du mouvement se fait d’abord sentir dans les muscles fléchisseurs de la hanche,

notamment le muscle psoas-iliaque qui influence grandement le centre de gravité par sa

localisation, son trajet et ses rapports. La contraction des muscles fléchisseurs, par arc réflexe,

active également la contraction des muscles antagonistes, les extenseurs et rotateurs externes

de la hanche, dont le muscle pyramidal et le muscle grand fessier, accompagné de son

aponévrose fessière, qui agit de concert avec son expansion latérale, la bandelette de

Maissiat.

Le pyramidal circonscrit deux régions qui, avec des liens fasciaux très puissants, font partie

d’un complexe fascial capital en ostéopathie : le quadrilatère de Richet. En supérieur passe le

pédicule vasculonerveux supérieur qui s’adresse aux muscles grands fessiers superficiels

ainsi qu’aux muscles moyen et petit fessiers. Sous le pyramidal s’engage le pédicule

vasculonerveux inférieur qui, entre autres, s’occupe du muscle grand fessier, de tous les

muscles rotateurs externes ainsi que des membres inférieurs, par le nerf grand sciatique. « Les

rapports vasculonerveux sont très souvent intramusculaires, interfasciaux musculaires127

. »

Le pyramidal revêt donc une importance capitale en raison de sa situation stratégique au cœur

même de la région fessière profonde et de ses nombreux liens. Muscle pivot des axes

126 DRUELLE, P., D.O., Ostéopathie générale et crânienne, tome III : le pied, le genou, Montréal, Cercle d’étude

ostéopathique de Montréal, 1981, p. 13. 127 VOYER, G., D.O., Membre inférieur (F1), Académie Sutherland d’ostéopathie du Québec, novembre, 2004, p. 18.

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obliques du bassin, stabilisant ce dernier en appui unipodal, son état de rétraction ou de

tension influencera grandement la vascularisation et l’innervation de la région fessière mais

également de la plante du pied.

Figure 8 : Anatomie de la fesse et du haut de la cuisse, partie profonde128

Le deltoïde de Farabeuf est un puissant lien fascial entre le bassin et le membre inférieur.

Agissant à titre de trépied stabilisateur, il répartit la force entre ses trois composants

musculaires et sert à stabiliser la coxofémorale au bassin. Ce trépied contribue à assurer

le juste équilibre entre le conflit stabilité/mobilité nécessaire à la mobilité de la hanche,

idéalement dans un terrain équilibré au niveau fascial. Véritable renforcement fibreux de

la fesse et de la partie postéro-externe de la cuisse, il est constitué de trois parties : en

postérieur, l’aponévrose du muscle grand fessier superficiel; au centre, le fascia lata; et en

avant, l’aponévrose du muscle tenseur du fascia lata. Le fascia lata est constitué de fortes

fibres de collagènes qui partent de la crête iliaque antérieure. Dans son prolongement

inférieur, ce fascia représente une attache solide pour la bandelette de Maissiat (BM) –

renforcement fascial horizontal en provenance de l’aponévrose jambière superficielle – et

128 KAMINA, P., Précis d’anatomie clinique, tome 1, Paris, Maloine, 2002, p. 549.

1- br. superficielle artère glutéale

2- a. glutéale sup

3- br. prof. et n. glutéal sup.

4- a. glutéale inf

5- n. glutéale inf

6- n. rectal sup.

7- n. pudendal

8- a. pudendale int.

9- n. clunial inf.

10- rameau périnéal

11- r. supérieur

12- r. inférieur

13- r. articulaire

14- n. cutané post. de la cuisse

15- n. sciatique

16- br. glutéale

17- br. fémorale

18- a. et n. sciatique

19- a. circonflee interne de la

cuisse

20- a. perforante de la cuisse

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le tractus ilio-tibialis (TIT) – renforcement fascial longitudinal –, qui vont se constituer

sur la partie latérale externe de la cuisse. Ces deux éléments sont capitaux pour la

marche, car les corpuscules neurologiques intégrés dans leurs fibres vont permettre

d’informer de la tension (TIT) et de coordonner la musculature (BM)129

. Tout comme

pour le fascia plantaire superficiel médian, « vous aurez plusieurs orientations sur des

fascias très sophistiqués130

», un fascia bitendu 131

. Par sa continuité fasciale inférieure, le

deltoïde de Farabeuf se termine à l’extrémité supérieure du tibia, sur le tubercule de

Gerdy, mais grâce à un prolongement sur la membrane interosseuse, il assure les

interactions entre les tensions montantes en provenance du pied et descendantes en

provenance du bassin. Ainsi, l’action du deltoïde de Farabeuf, jumelée à celle de tous les

muscles que ce dernier chapeaute, participe à la rotation externe du membre inférieur,

nécessaire pour commencer la marche. Ajoutons, pour terminer, « qu’il y a une région

qui n’a pas de continuité faciale entre le tronc et le membre supérieur et c’est la crête

iliaque132

», sauf en postérieur, où il y a un lien entre le deltoïde de Farabeuf et

l’aponévrose thoracolombaire qui s’attache sur les vertèbres lombaires. Cette relative

coupure justifie l’arrêt de notre chaîne thérapeutique à ce niveau. Le rétablissement du

pied n’a donc de sens que dans le prolongement de ces liens fasciaux, capitaux en

ostéopathie.

129 VOYER, G., D.O., Membre inférieur (F1), Académie Sutherland d’ostéopathie du Québec, novembre 2004, p. 24. 130 VOYER, G., D.O., Fasciae généraux (F0), Académie Sutherland d’ostéopathie du Québec, septembre 2004, p. 18. 131 CHUP, Chapitre 4 : les tissus conjonctifs, Faculté de médecine Pierre et Marie Curie, [En ligne],

www.chups.jussieu.fr/polys/histo/histoP1/conjonctifadipeux.html (page consultée le 22 juillet 2012). 132 VOYER, G., D.O., Membre inférieur (F1), Académie Sutherland d’ostéopathie, novembre 2004, p. 17

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Figure 9 : Tractus ilio-tibial133

Le muscle biceps fémoral nous intéresse particulièrement pour notre problématique. Par ses

attaches, sa contracture peut grandement perturber le bassin et l’équilibre du membre

inférieur, car elle risque d’amener une élévation de la tête du péroné, qui causera un valgus

du genou et maintiendra le pied en inversion. De plus, si la tête du péroné monte,

l’approvisionnement en sang oxygéné de toute la jambe et du pied risque de faire défaut,

par étranglement de l’artère tibiale antérieure. Ainsi, la normalisation de ces structures est

très importante pour l’ostéopathe.

133 KAMINA, P., Précis d’anatomie clinique, tome 1, Paris, Maloine, 2002, p. 445.

1- Muscle grand fessier

2- Muscle biceps fémoral

3- Crête iliaque avec le fascia

lata en dessous

4- Muscle tenseur du fascia

lata

5- Tractus ilio-tibial

6- Muscle quadriceps

7- Attache du TIT sur la

patella

8- Attache du TIT sur le

condyle latéral du tibia

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Figure 10 : Vascularisation et innervation de la partie postérieure du membre inférieur134

L’innervation du pied provient du nerf grand sciatique, qui naît du tronc lombosacré, des

nerfs lombaires de L4 et L5 et des nerfs sacraux de S1-S2 et S3. Nerf mixte, il représente le

nerf moteur de l’extension du membre inférieur, de la flexion du genou, de l’extension du

pied et de la flexion des orteils. Il circule en postérieur, dans l’embrasure des muscles

extenseurs et adducteurs et se dirige vers le creux poplité où il pénètre dans la jambe par

l’arcade du soléaire pour rejoindre le paquet vasculaire. Ainsi, apporter une souplesse

fasciale au muscle soléaire va grandement favoriser une meilleure circulation

vasculonerveuse.

La vascularisation, tant artérielle que veineuse, provient des veines et artères lombaires

communes. Partant de la partie antérieure du corps et engainées par le fascia illiaca qui

fait office de protection et de structure de glissement, elles se dirigent vers le plan

postérieur après avoir descendu en profondeur entre le plan du quadriceps et des

adducteurs et après avoir traversé l’arcade du grand adducteur. À ce niveau, on voit une

134 KAMINA, P., Précis d’anatomie clinique, tome 1, Paris, Maloine, 2002, p. 484.

1- a. glutéale supérieure

2- a. glutéale inférieure

3- m. grand adducteur

4- a. et v. poplitées

5- m. piriforme

6- n. sciatique

7- mm. obturateur interne et jumeaux

8- m. carré fémoral

9- a. circonflexe interne de la cuisse

10- 1re

artère perforante de l’a. profonde de la cuisse

11- 2e artère perforante

12- 3e artère perforante

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division : artère et veine tibiales antérieures vont irriguer la partie dorsale du pied, et

artère et veine tibiales postérieures vont irriguer la plante.

4.4.1.3 Anatomie de la jambe

Un seul muscle s’attache sur le pied et provient de la cuisse : le triceps sural. De concert

avec la bandelette de Maissiat, le tractus ilio-tibial et le muscle biceps crural, il effectue le

mouvement synergique de rotation externe du membre inférieur et de verrouillage du

genou nécessaire lors de l’appui podal. Pièce maîtresse du système suro-achiléo-calcanéo-

plantaire, la sollicitation de ce complexe musculofascial est majeure, notamment lors de

sports d’impulsions qui résultent d’une série d’amortissements et de propulsions. La

puissance de la propulsion et l’absence de douleur dépendent de l’intégrité de ces

constituants. Pour son importante implication dans la fasciite plantaire, nous insisterons sur

cette structure.

Les fibres les plus superficielles du tendon se terminent sur des crêtes

verticales occupant toute la partie postéro-inférieure de l’os, où elles se

joignent aux fibres postérieures de l’aponévrose plantaire moyenne, réalisant

le système fonctionnel dynamique achilléen-calcanéo-plantaire d’Arandes-

Adan et Viladot qui permet aux muscles courts plantaires de poursuivre et

soutenir l’effort propulsif du triceps lors des impulsions135

.

Le triceps sural est composé de l’union de trois muscles, les deux gastrocnémiens et le

soléaire, qui partent respectivement des deux aponévroses jambières fasciales, superficielle

et profonde. Les attaches supérieures et inférieures de ces aponévroses forment

d’importants points de fixation fasciale qui proviennent de la convergence des fascias des

divers muscles du membre inférieur. Le muscle soléaire, qui s’étend obliquement du tibia

vers la tête du péroné, circonscrit un orifice, l’anneau soléaire, qui permet le passage à un

carrefour vasculonerveux capital pour le pied, l’artère et la veine poplitées. On comprend

alors la nécessité, pour un ostéopathe, de chercher une pleine liberté fasciale à ces endroits,

considérant sa volonté de prioriser le flux liquidien dans le corps. Très fibreux à son

sommet d’insertion, le muscle soléaire est formé de plusieurs faisceaux musculaires en

provenance du tibia, du péroné et de la cloison intermusculaire. Ces faisceaux descendent

en deux lames fibreuses derrière lesquelles circule le confluent vasculonerveux tibial

135 MEDIX, Pathologie du tendon d’Achille : tendinopathies, ruptures, plaies, [En ligne], www.medix.free.fr/

cours/tendon-achille.php (page consultée le 6 janvier 2012).

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postérieur, accompagné du contingent musculaire des fléchisseurs plantaires. Les deux

muscles gastrocnémiens partent du haut de l’aponévrose jambière superficielle et se

dirigent vers l’aponévrose superficielle du soléaire. Un certain plan de glissement se

dessine entre ces deux muscles par le biais de l’aponévrose inférieure des gastrocnémiens

et de l’aponévrose superficielle des jumeaux. Au tiers inférieur de la jambe, les deux plans

fibreux du soléaire et les deux corps fibreux du gastrocnémien convergent vers le centre en

un mouvement de torsion, une « rotation antihoraire de 90 degrés136

», pour former le

tendon d’Achille.

Le tendon d’Achille est le plus volumineux, le plus puissant de l’organisme; sa

structure spiralée lui permet de subir des forces de traction de plus de 250 kg.

Recevant une double innervation [...], il est par contre très mal vascularisé137

.

Fléchisseur du genou et fléchisseur plantaire, le tendon d’Achille agit indirectement sur

l’articulation tibio-tarsienne et sous-astragalienne par le bras de levier calcanéen.

Il faut cesser de concevoir le triceps sural comme s’insérant sur le calcaneus

et concevoir le calcaneus comme un sésamoïde chargé d’amplifier la force et

servant de came (poulie) vers l’insertion distale à la base des orteils. En effet,

sur le plan fonctionnel, il faut considérer que le triceps sural s’insère sur la

première phalange de l’hallux138

.

Ainsi, le muscle triceps sural, puissant muscle fibreux rayonné et torsadé, va transmettre

la force aux éléments environnants, dont le fascia plantaire, et influer sur l’équilibre

antéropostérieur, tant en dynamique qu’en statique.

136 JALLAGEAS, R., Évaluation analytique et fonctionnelle de la chirurgie des ruptures corporéales du tendon

calcanéen chez le sportif, thèse, Université de Limoges, 2010, p. 29, [En ligne], http://scd.unilim.fr/theses/

eklnkeJl.pdf (page consultée le 16 janvier 2012). 137 KINET, J., Revue des traitements kinésithérapiques effectués dans le cas de tendinopathies d’Achille, conférence

aux XXIXe journées scientifique de l’AMISEK, 2005, [En ligne], http://amisek.be/keni/Abstracts-Journee-

Scientifique-XXIV.pdf (page consultée le 11 septembre 2011). 138 VIEL, É., La marche humaine, la course et le saut biomécaniques : explorations, normes et dysfonctionnements,

Paris, Masson, 2008, p. 47-68, dans CREMASCHI, A., Étude clinique de la préparation manuelle du pied de la

salsera, 2011, p. 2, [En ligne], www.ifpek.org/pmb/opac_css/doc_num.php?explnum_id=305 (page consultée le

22 octobre 2011).

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Figure 11 : Triceps sural : en superficie les deux jumeaux et en profondeur, le soléaire139

Figure 12 : Torsion intrinsèque du tendon d’Achille140

Mentionnons ici d’autres muscles importants pour la stabilité du pied.

Le muscle long péronier latéral finit sa course en s’attachant sur la jonction entre le premier

métatarsien et une partie du premier cunéiforme, après avoir traversé tout le médio-pied dans

139 KAMINA, P., Précis d’anatomie clinique, tome 1, Paris, Maloine, 2002, p. 461. 140 KAMINA, P., Précis d’anatomie clinique, tome 1, Paris, Maloine, 2002, p. 461.

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sa coulisse fibreuse. Il joue un rôle capital dans le maintien de toutes les arches plantaires, car

dans son mouvement, il emmène avec lui les éléments composants la partie interne du

médio-pied à regarder vers l’extérieur, en éversion. Mentionnons également que son

confrère, le muscle court péronier, s’insère au niveau de l’interligne calcanéo-cuboïdienne.

Le tendon du muscle jambier postérieur chemine le long de l’arche interne et s’insère, par

un tendon direct, sur le tubercule du scaphoïde, à sa partie la plus antérieure. Sa contraction

fera donc basculer cet os vers le sol, fait biomécanique important lors d’un affaissement de

l’arche plantaire en situation de pied plat. Par plusieurs autres expansions tendineuses, il

s’attache en éventail sur le premier cunéiforme, sur la base du deuxième, du troisième et du

quatrième métatarse, sur le cuboïde et sur le ligament calcanéo-cuboïdien inférieur. Notons

aussi que ses expansions s’entremêlent avec les deux points d’attache du muscle du long

péronier latéral. Par ses multiples attaches fibreuses qui s’étendent en largeur comme pour

aller chercher plus d’appui, nous comprenons tout l’impact sur la statique du pied et son

rôle majeur dans le mouvement de l’inversion. Ce muscle agit en synergie avec les autres

muscles qui passent, tout comme lui, dans la loge rétro-malléolaire interne, dans le canal

calcanéen, soit les muscles fléchisseur propre du gros orteil et fléchisseur commun des

orteils. Fait intéressant, ces deux muscles vont s’anastomoser juste au-dessus du ligament

calcanéo-cuboïdien superficiel, avant de repartir vers leurs orteils respectifs, vers la tête de

la troisième phalange (muscles perforants). De plus, ce muscle aide au maintien du toit de

la voûte plantaire. Par contre, par manque de tonicité il peut contribuer à son effondrement,

ce qui accroît la tension sur le fascia plantaire moyen déclenchant ainsi l’apparition de la

pathologie de la fasciite plantaire.

La membrane interosseuse est une membrane de séparation qui unit le tibia et le péroné sur

toute la longueur. Elle présente essentiellement des fibres obliques en bas et en latéral. Cette

direction implique que le péroné peut absorber une certaine montée en céphalique ou une

descente en caudal. Elle revêt donc un lien mécanique capital qui permet le transfert de force

entre la cuisse et le pied. À sa partie supérieure, elle dessine un rebord arciforme qui livre le

passage à l’artère et à la veine tibiale antérieure qui proviennent de la région poplitée.

Soulignons la présence du ligament de Barkow, qui se dirige en bas et en dedans, dans le

sens contraire aux fibres de la membrane interosseuse. Renforcement supérieur du

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péroné, il apporte un frein à sa montée, permettant ainsi à la mortaise péronéo-tibiale de

maintenir le pied dans un axe propice à l’exécution de ses mouvements. Sa normalisation

évite l’inversion du pied, qui pourrait se traduire par un étirement de la plante du pied.

Sous ce ligament circule l’artère tibiale antérieure qui provient de la région postérieure de

la jambe. Équilibrer ce ligament revient donc à aider à la stabilisation de l’arrière-pied et

à favoriser la circulation artérielle d’une partie du membre inférieur et du pied.

Il arrive fréquemment que la contraction des éléments musculofasciaux de la cuisse,

notamment par le muscle biceps crural ou la bandelette ilio-tibiale qui s’attachent tous deux

sur la tête du péroné, maintiennent le péroné en céphalique. En connexion avec la partie

supérieure du triceps sural par le biais de déséquilibres structurels et fasciaux, ceci peut

avoir des répercussions sur le pied et tous les éléments fasciaux, dont le fascia plantaire.

La vascularisation de la jambe à la plante du pied se fait par le paquet vasculonerveux

tibial postérieur, engainé par le fascia profond. Après avoir traversé le creux poplité sur le

muscle poplité, le paquet va passer dans l’anneau soléaire et descendre vers la partie

interne du calcanéum en longeant le creux formé par les muscles fléchisseurs propre du

gros orteil, commun des orteils et jambier postérieur, en profondeur.

Figure 13 : Canal calcanéen141

141 HÉRISSON, C., Base pour la podologie, Paris, Cofemer, 2007, [En ligne], http://scofemer.fr/UserFiles/File/

POD07Base.pdf (page consultée le 22 février 2012).

1- Muscle jambier postérieur

2- Muscle long fléchisseur commun

des orteils

3- Paquet vasculonerveux tibial

postérieur

4- Muscle long fléchisseur propre du

gros orteil

5- Ligament annulaire interne du tarse

6- Nerf calcanéen interne

7- Muscle abducteur du gros orteil

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Le canal calcanéen est capital pour la plante du pied, car tous les éléments

vasculonerveux entrent par ce canal. Situé à la partie interne du talon, dans la gouttière

rétromalléolaire interne sous le sustentaculem tali du calcanéum, il détermine deux

loges : en postérieur, dans la gouttière rétroastragalienne, circule le tendon du muscle

fléchisseur propre du gros orteil, complètement isolé; dans la loge antérieure circulent les

tendons du fléchisseur commun des orteils et du jambier postérieur, avec entre eux le

paquet vasculonerveux tibial postérieur. Tous ces éléments sont protégés par le ligament

annulaire interne ou, laciniatum, qui passe en pont au-dessus et qui va de la malléole

interne à la petite apophyse calcanéenne et qui résulte de l’accolement des deux

aponévroses de la jambe avec des fibres de renforcement du ligament annulaire antérieur.

Les éléments fibrillaires de ce ligament s’insinuent en profondeur en créant des isoloirs

séparés, de véritables coulisses ostéofibreuses qui séparent, protègent et individualisent le

paquet tendino-vasculo-nerveux dans son action. De là l’intérêt de bien l’assouplir. Le

laciniatum est en continuité faciale avec le fascia plantaire.

Le faisceau interne du muscle chair carré de Sylvius, qui prend insertion sur le bord

postéro-interne du calcanéum, forme un fond de protection pour ce canal. Mentionnons que

ce muscle, par ses connexions musculotendineuses antérieures, fait office de trampoline142

pour le pied. Les muscles court fléchisseur plantaire et abducteur du gros orteil, les plus

internes et souvent en lien avec notre problématique, vont également agir à titre de coussins

protecteurs en superficie. C’est à cet endroit que l’artère tibiale postérieure et le nerf tibial

postérieur se dédoublent en éléments vasculaires ou nerveux, internes et externes.

4.4.2 Attaque du talon

4.4.2.1 Anato-biomécanique de la cheville et du complexe

tarsien

Le membre inférieur réalise une chaîne cinétique fermée en appui. [...] Le pied

est une structure viscoélastique qui peut instantanément se déformer et se

rigidifier afin de s’adapter et de se fixer l’appui143

.

142 MSPORT, Traumatologie sportive en pratique : le pied du sportif, [En ligne], http://msport.net/newSite/

index.php?op=aff_article&id_article=176 (page consultée le 13 janvier 2012). 143 MAESTRO, M., « Rappel biomécanique des articulations talo-crurale et sous-talienne », Médecine et chirurgie du

pied, vol. 20, no 1, 2004, p. 6-10, [En ligne], http://springerlink.com/content/8tpjxg1pnmref4ew/ (page consultée

le 6 janvier 2012).

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Le transfert du poids de la jambe passe par la pince bi-malléolaire vers l’articulation

tibio-tarsienne pour ensuite se transmettre à l’ensemble du pied par le complexe tarsien

qui se compose de la sous-astragalienne et de la médiotarsienne. L’atteinte d’un de ces

composants affectera l’ensemble du pied et conséquemment le fascia plantaire, d’où la

nécessité d’une intégrité articulaire absolue pour le bon maintien du pied et de tous ses

éléments musculofasciaux.

Au niveau de la cheville, la pince bimalléolaire, composée du tibia et du péroné, encastre

solidement l’astragale par l’articulation tibio-tarsienne, solidarisé par l’articulation

tibiopéronéale inférieure. Ensemble, ils forment un complexe articulaire qui autorise

uniquement des mouvements de flexion et d’extension de la cheville. L’axe

bimalléolaire, qui se dirige en bas, en arrière et en dehors, fait en sorte que « l’astragale

ne peut en effet basculer en-dedans144

». Ainsi, avec le pied en flexion-supination, le

poids arrive au-dessus de l’arche externe. C’est principalement par les ligaments latéraux,

internes et externes formant de chaque côté de puissants éventails fibreux, ainsi que par

les ligaments tibiopéroniers inférieurs antérieur et postérieur qui ont un rôle de biellette,

que ce complexe articulaire va stabiliser les chevilles. Ces ligaments vont fortement

réagir en cas d’instabilité podale, surtout en présence de pieds creux ou plats. Cette

articulation doit répondre à trois impératifs : être solide, stable et mobile. Par son système

trabéculaire de répartition de la charge, les trois cinquièmes du poids du corps sont

transmis en postérieur sur le calcanéum, d’où les douleurs au talon dès le dépôt du pied

au sol.

144 BOUCHET, A., et CUILLERET, J., Anatomie topographique descriptive et fonctionnelle : 3b- le membre inférieur,

3e édition, Paris, SIMEP, 1995, p. 1672.

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Figure 14 : Principaux systèmes trabéculaires du pied145

Anatomiquement uni à la mortaise tibiopéronéale, le complexe articulaire du tarse réalise

l’équivalent d’une seule articulation à trois degrés de liberté. Ensemble, elles effectuent

des mouvements de pronation (RE) et de supination (RI). Ces mouvements sont

préalables à la réalisation de mouvements plus complexes et combinés d’inversion et

d’éversion du pied, qui s’obtiendront avec le raffinement des mouvements de l’avant-

pied, avec les articulations de Lisfranc notamment.

L’articulation sous-astragalienne (ellipsoïde) se compose de deux articulations, une

postérieure et une antérieure, séparées par deux puissants ligaments croisés interosseux.

L’ensemble forme une double arthrodie à deux degrés de liberté qui n’autorise

principalement que des mouvements de flexion et d’extension autour d’un axe transversal.

Grâce à la présence de deux puissants et courts ligaments interosseux, de fins déplacements

physiologiques latéraux sont par contre autorisés dans les facettes antérieures qui vont

donner des mouvements d’adduction et d’abduction dans un plan horizontal. Placés dans

l’axe de la jambe, ces ligaments – ligaments en haie de Farabeuf – constituent le pivot de

l’axe moteur qui coordonne l’ensemble des mouvements du bloc tarsien, l’axe de Henke,

oblique en haut, en avant et en dedans. C’est Farabeuf qui a dit que « le calcanéum tangue,

vire et roule sous l’astragale146

». Compris dans le sinus du tarse, les ligaments interosseux

sont séparés par une bourse séreuse qui « justifie à elle seule l’intérêt du pompage du sinus

145 KAMINA, P., Précis d’anatomie clinique, tome 1, Paris, Maloine, 2002, p. 383. 146 KAPANDJI, I.A., Physiologie articulaire: membre inférieur, tome 2, 5e édition, Paris, Maloine, 2001, p. 190.

P = pression du corps

1- Tibia

2- Tendon calcanéen

3- Système trabéculaire

postérieur

4- Os cuboïde

5- Système trabéculaire

antérolatéral

6- Os scaphoïde

7- Système trabéculaire antéro-

médial

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du tarse147

». Ces ligaments jouent un rôle fondamental. C’est sur leurs articulations que va

se transmettre tout le poids du corps et c’est leur « intelligence ligamentaire » qui va

moduler la quantité et la qualité du système trabéculaire. La quantité est transmise au

calcanéum et la qualité, à l’astragale. C’est d’ailleurs ici que commenceront les

malformations du pied (pied creux et pied plat). Un pied normal repose sur une congruence

osseuse, alors que les malpositions osseuses sollicitent au maximum les ligaments et

devraient être transitoires, puisqu’instables et, donc, susceptibles d’occasionner des

douleurs.

L’articulation médiotarsienne, qui unit le tarse postérieur au tarse antérieur, unit quatre os

et se compose de deux sous-articulations : l’astragalo-scaphoïdienne, couple de la

dynamique, et la calcanéo-cuboïdienne, couple de la statique. Elle est solidifiée par cinq

ligaments, dont le ligament calcanéo-cuboïdien qui intervient principalement dès le dépôt

du pied au sol lorsque le pied est en flexion. Le ligament calcanéo-scaphoïdien inférieur

intervient surtout lors du déroulement du pied au sol.

Le blocage tarsien ne peut se réaliser que par la puissante force des deux ligaments

calcanéo-cuboïdiens, notamment leur faisceau profond issu de la capsule de renforcement

de l’articulation calcanéo-cuboïdienne. Leur faisceau superficiel, plus large et épais, est

strié d’orifices vasculaires et s’étend en expansions fibreuses pour s’attacher sur la base

des trois derniers métatarsiens. L’utilité anatomique de ces deux faisceaux est de former

un canal ostéo-fibreux qui laisse passer le tendon du long péronier latéral. Leur utilité

fonctionnelle est de venir suppléer au rôle des aponévroses plantaires en formant un court

bras de levier osseux qui contribue à la contraction du complexe tarsien et qui empêche le

bâillement des articulations sus-jacentes. Par leurs connexions avec le fascia plantaire

profond qui est en continuité avec le fascia superficiel, ces éléments fibreux jouent un

rôle important dans la fixité osseuse de l’arche externe, ce qui va procurer une plus

grande statique au pied.

The long and short plantar ligaments, larger and stronger than the dorsal

ligaments, tie together the lower edges of the bones; a beam (the plantar

aponeurosis and the plantar muscles and tendons) connecting the ends of the

bridge effectively prevents separation of the pillars and consequent sagging of

147 VOYER, G., D.O., Cours préparatoire II, Académie Sutherland d’ostéopathie du Québec, 2002, p. 114.

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the arch; the maintenance of the arch depends on multiple support (ligaments,

tendons of extrinsic muscles of the foot) suspending the arch from a cable

above the level of the bridge148

.

Dès que le talon atterrit en supination, l’ensemble fibreux du pied réagit, tant en

profondeur qu’en superficie. Le transfert de la charge du poids du corps, à ce niveau, crée

une force de compression sur le versant supérieur de la voûte alors que les ligaments

plantaires, antagonistes, subissent une force de distension. Ils acceptent une certaine

déformation, mais dans les limites de leur capacité intrinsèque d’hydratation et de

disponibilité tissulaire. Pour l’ostéopathe, il est donc important d’augmenter la souplesse

pour assurer la stabilité.

Resilience is supplied by the construction of the connective tissue under

the heel. The collagenous fibers are arranged so as to produce

cylindrical compartments filled by more fluid tissues. Since the fluid

changes volume only slightly in compression, pressure is

accommodated by elastic deformation of the surrounding connective

tissue149

.

Toutes les articulations du tarse sont passivement verrouillées par l’action de

l’aponévrose plantaire. Ce mécanisme a très bien été décrit par Hick en 1954 : le

mécanisme de windlass, ou de treuil (voir les figures Figure 15 et Figure 16), s’exprime

du début à la fin de la phase d’appui, alors que les orteils sont en dorsiflexion. Dès le

départ, dans la phase d’appui taligrade, la dorsiflexion du pied est obtenue activement, se

poursuivra tout au long de la phase plantigrade et se terminera par une flexion plus active

dans la phase digitigrade. Quand les articulations métatarsophalangiennes sont en

dorsiflexion, l’aponévrose plantaire, enroulée autour des têtes métatarsiennes, se tend. La

distance entre les têtes métatarsiennes, la tubérosité calcanéenne diminue et le pied se

creuse.

Ceci a pour conséquence fonctionnelle de raccourcir le fascia plantaire, ce

qui force le calcanéum à se tourner en dedans (varus calcanéen) et l’arche

148 RIDOLA, C., et PALMA, A., « Functional anatomy and imaging of the foot », Jounal of anatomy embryology, vol.

106, no 2, 2001, p. 85-98, [En ligne], www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/11504250,%20 (page consultée le 7 janvier

2012). 149 ELFTMAN, H., Dynamic structure of the human foot, New York, Columbia University, p. 49, [En ligne],

www.oandplibrary.org/al/pdf/1969_01_049.pdf (page consultée le 16 janvier 2012).

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médiane à s’élever (mécanisme de treuil). La rotation interne du calcanéum

entraîne une déviation de l’axe commun formé par deux des articulations du

mi-pied (articulation astragalo-scaphoïdienne et articulation calcanéo-

cuboïdienne), ce qui a pour effet de verrouiller le complexe articulatoire. Le

mi-pied ainsi stabilisé permet un transfert de forces, réalisé en douceur, du

pied arrière au pied avant. De cette façon, le fascia plantaire favorise une

bonne stabilisation des tissus mous du pied tout en jouant un rôle essentiel au

cours de la marche150

.

Cela va apporter un verrouillage à l’ensemble du pied pour offrir un point d’appui solide

sur lequel le corps pourra se fier pour avancer et poursuivre par la propulsion. Cela crée

une tension supplémentaire sur l’aponévrose et lui permet de remplir son rôle de stabilité

dynamique. Ainsi, la fonction de soutènement se réalise grâce à la capacité du pied

d’obtenir une certaine rigidification de ses structures, de sorte de contrer les forces de la

gravitation et d’impact du sol. Comme nous l’avons vu plus tôt, l’aponévrose plantaire

superficielle, par l’enchevêtrement des deux directions de ses fibres, offre un support

certes, mais peu l’élasticité, d’où douleur.

Comme le démontrent les deux figures suivantes, il revient principalement au premier

métatarsien, à cause de sa grosseur et de la présence des deux os sésamoïdes, de subir cet

effet de distension, d’où la douleur potentielle sur tout le long du fascia plantaire moyen.

Figure 15 : Mise en tension de l’aponévrose plantaire par l’extension de la première phalange151

150 DANIELS, T., Tribunal d’appel de la sécurité professionnelle et de l’assurance contre les accidents du travail,

mars 2003, [En ligne], www.wsiat.on.ca/french/mlo/fplantar.htm (page consultée le 17 août 2011). 151 MAC CONNAIL, M., et BASMAJIAN, J., Muscles and movements. A basis for human kinesiology, Baltimore,

Williams et Wilkins, 1969, dans SERINGE, R., et WICART, P., « L’articulation talienne revisitée ou le concept de

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67

Figure 16 : Première et troisième articulation métatarsophalangienne152

4.4.3 Déroulé du pas au sol

Le système antérieur de travées calcanéen transfère deux cinquièmes du poids vers le

devant du pied, d’abord sur l’arche externe, puis sur l’arche interne. Cette dernière répartira

cette force principalement aux muscles plantaires intrinsèques. Partie interne du

médiotarse, le ligament calcanéo-scaphoïdien inférieur, ou glénoïdien, « lequel remplit

l’intervalle triangulaire qui sépare le calcanéum et le scaphoïde [...], constitue à lui seul la

portion interne de la cavité de réception. [...] Très fort, d’une densité presque

cartilagineuse153

», il se moule à l’astragale, lui servant de surface articulaire dans ses

nombreux déplacements. Il sert d’appui au faisceau supérieur du ligament latéral interne, se

mêle aux fibres du jambier postérieur et semble aussi constituer la base fibreuse du muscle

court fléchisseur du gros orteil. Son rôle est donc essentiel dans la marche et dans la

statique de l’arche interne. Le scaphoïde, grâce à l’action du muscle jambier postérieur, se

déplace sur la tête de l’astragale vers le bas et le dedans. La position de cet os va déterminer

bloc calcanéo-pédieux », Maîtrise orthopédique, n°167, 2007, [En ligne], http://maitrise-orthop.com/viewPage.

do?id=996 (page consultée le 16 janvier 2012). 152 BOJSEN-MOLLER, F., « Calcaneocuboid joint and stability of the longitudinal arch of the foot at high and low

gear push off », J. Anat., août 1979, vol. 129, p. 176, [En ligne], http://ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC1233091

(page consultée le 7 janvier 2012). 153 CRUVEILHIER, J., et SÉE, M., Traité d’anatomie descriptive : ostéologie, arthologie, myologie, vol. 1, 5e édition,

Asselin, 1871, p. 439-440, [En ligne], http://books.google.fr/books?id=e-gRAAAAYAAJ&pg=PA441&lpg

=PA441&dq=ligament+calcan%C3%A9o-scapho%C3%AFdien&source=bl&ots=yKmFT3eCx3&sig=zG8q9cz-

QfdUy0Xw4dt5At8uH3Y&hl=fr&sa=X&ei=qZaIT7D6Hsfw0gGiotzvCQ&sqi=2&ved=0CDYQ6AEwAw#v=onep

age&q=ligament%20calcan%C3%A9o-scapho%C3%AFdien&f=false (page consultée le 12 avril 2012).

Les fibres de l’aponévrose plantaire

sont divisées dans la plante du pied,

dans les couches superficielles de la

peau du pied et dans les couches

profondes au travers des septums

sagittaux à la base de chaque phalange

proximale. La largeur du rayon (r) est

déterminante pour l’efficacité du

mécanisme de treuil qui enroule

l’aponévrose autour des têtes

métatarsiennes des orteils, lorsqu’elles

sont en dorsiflexion. Dans le premier

orteil, le rayon est approximativement

deux fois plus important qu’en latéral

à cause de la grosseur et de la présence

des deux os sésamoïdes.

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en partie la forme de la voûte plantaire et la dynamique du pied. Il est limité dans son

mouvement par les ligaments dorsaux qui empêchent l’avachissement de l’arche interne.

Figure 17 : Vue inférieure de l’articulation médiotarsienne154

Kapandji démontre qu’en inversion, les ligaments ci-haut mentionnés sont en situation de

relâchement, fait constaté en situation pathologique de pied plat, par exemple, alors qu’en

éversion, ce serait le contraire155

. Toutefois, d’autres sources révèlent l’existence d’une

tension préalable dans l’aponévrose plantaire superficielle par les orteils en dorsiflexion,

alors que le membre inférieur est positionné en rotation externe, prédisposant ainsi

l’arche externe et ses éléments fibreux à recevoir la charge. Ceci rappelle un élément qui

aide à expliquer le principe d’autocontrainte viscoélastique que l’on associe aux fascias :

« Seul un système déjà “sous pression” ou “sous tension” est à même d’exprimer une

réponse “en temps réel156

” ». D’ailleurs, en 1996, pour corroborer ce fait, deux études ont

démontré « qu’il y avait des cellules musculaires lisses enchâssées dans les fascias et

qu’il est hautement probable qu’elles soient impliquées dans la régulation de la

prétension fasciale157

». Ces cellules seraient plus efficaces dans la transformation de

l’énergie chimique en force mécanique. Un peu de physiologie pour démontrer qu’en fait,

les tissus ne sont que relativement en état de relâchement.

154 BOUCHET, A., et CUILLERET, J., Anatomie topographique descriptive et fonctionnelle, le membre inférieur,

3e édition, Paris, SIMEP, 1995, p. 1666. 155 KAPANDJI, I.A., Physiologie articulaire, tome II : membre inférieur, 5e édition, Paris, Maloine, 2001, p. 194. 156 MEGRET, J.F., « La tenségrité, un itinéraire didactique vers l’ostéopathie », 2011, [En ligne], http://osteo4

pattes.net/spip.php ?article236 (page consultée le 6 décembre 2011).

157 SCHLEIP, R., Plasticité fasciale, une nouvelle explication neurobiologique, p. 18, [En ligne], http://somatics.de/

Fascial Plasticity/french.pdf (page consultée le 12 janvier 2012).

1- Tendon du jambier postérieur

2- Tendon du fléchisseur commun des orteils

3- Tendons du fléchisseur propre du gros orteil

4- Ligament glénoïdien

5- Tendon du long péronier latéral

6- Ligament intermétatarsien plantaire

7- Tendon du court péronier latéral

8- Sésamoïde du long péronier latéral

9- Plan superficiel du ligament

calcanéocuboïdien plantaire

10- Plan profond de ce ligament

11- Tubérosité calcanéenne

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Lors du déroulement du pas, il s’ensuit un passage dynamique au talon, de la supination à

la pronation, avec une absorption considérable de la résultante des forces. Au fur et à

mesure que le transfert de poids s’effectue de l’arrière vers l’avant et que le membre

inférieur – la tibio-tarsienne – passe passivement de la flexion à l’extension, la force de

tension se dirige de l’avant vers l’arrière, au talon donc, qui lui recule par l’action des

puissants fléchisseurs plantaires, davantage lorsque le membre sera en pleine extension.

Cette impulsion talonnière (première impulsion motrice), si elle impose une pression trop

intense, peut induire une douleur sur l’arrière-pied, à la fois par distension du fascia

plantaire et compression des tissus atteints. C’est alors la bourse séreuse, le fascia

plantaire, les articulations et les ligaments du médio-pied qui amortiront le choc. Une

bonne souplesse des éléments fasciaux de l’arche interne est nécessaire pour absorber ce

transfert.

Mac Connail et Basmajian comparent l’aponévrose plantaire, qu’ils nomment « lamina

pedis », à une « lame torsadée assimilée à une hélice aplatie de haut en bas au niveau des

têtes métatarsiennes et aplatie de dehors en dedans au niveau du calcanéum158

». Lors de

la marche, ils évoquent un mouvement de « vrillage-dévrillage de la lamina pedis » qui se

déroule lors de la supination de l’avant-pied, au début de la marche, suivi de sa pronation

en phase propulsive. En effet, lorsque le pied se déroule au sol, on observe, avec

l’augmentation du valgus talonnier, une pronation de l’arrière-pied accompagnée d’une

supination relative du médio-pied (voir la figure 7). Considérant que ces tissus fasciaux

doivent supporter une torsion/détorsion à chaque pas, il importe pour l’ostéopathe de garder

ces tissus bien disponibles et souples, par l’entremise des techniques de normalisation

fasciale.

Pour les pieds creux, la rigidité du médio-pied induite par la concavité exagérée de

l’arche interne et antérieure va obliger l’arrière pied, le talon, à emmagasiner la majorité

des forces. Le fascia plantaire et la bourse séreuse seront très sollicités et une douleur

sous-calcanéenne apparaîtra, ce qui favorisera l’apparition de la fasciite plantaire. Pour

les pieds plats, la pronation excessive de l’arrière-pied crée une cassure-torsion du pied

158 MAC CONNAIL, M., et BASMAJIAN, J., Muscles and movements. A basis for human kinesiology, Baltimore,

Williams et Wilkins, 1969, dans SERINGE, R., « L’articulation talienne revisitée ou le concept de bloc calcanéo-

pédieux », maîtrise orthopédique n°167, 2007, [En ligne], http://maitrise-orthop.com/viewPage.do?id=996 (page

consultée le 10 janvier 2012).

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70

au niveau de la médiotarsienne159

, ce qui provoque un étirement et, tout naturellement,

une souffrance au fascia plantaire. Une fois installée, la fasciite est entretenue par la

répétition des efforts et la persistance des troubles statiques du pied.

Selon Kapandji, la voûte plantaire réalise son premier effet d’amortissement160

.

Lors du déroulement du pas qui amène un étirement actif du mollet, la

pression qui s’exerce sur la plante du pied, principalement sur la semelle

veineuse de Lejars, force au sang à être chassé vers les veines poplitées161

.

Il ne suffit que de sept pas162

pour que la pression et le volume veineux à la cheville

soient à leur plus bas sur un pied sain. Imaginons sur une fasciite plantaire!

La pression créée est potentiellement nuisible pour tout tissu en situation de contrainte. La

tension fasciale bloquera la respiration osseuse, ligamentaire et musculaire et, par le fait

même, affectera la motilité intrinsèque du tissu, ce qui affectera la vascularisation. Il existe

un consensus sur le fait que la pression ne devrait pas excéder 10 kg/cm2. En station

debout, la charge corporelle qui repose sur les deux pieds est relativement peu élevée (5 à

15 N/cm2) si on la compare à la phase portante sur un seul pied (sur l’avant-pied, en phase

propulsive) alors que la pression augmente considérablement (30 à 50 N/cm2)163

. Une autre

étude a déterminé que la pression passe de 863 kPa sur le talon à 1 136 kPa sur l’avant-

pied164

.

N’oublions pas les principes de Pascal : plus la surface de répartition est petite, fibrosée,

et plus elle présente une stase liquidienne, plus il y aura émergence de douleur et

d’atteinte tissulaire. D’où l’importance des pompages ostéopathiques.

159 KAPANDJI, I.A., Physiologie articulaire : membre inférieur, tome 2, 5e édition, Paris, Maloine, 2001, p. 236. 160 KAPANDJI, I.A., Physiologie articulaire: membre inférieur, tome 2, 5e édition, Paris, Maloine, 2001, p. 240. 161 THEYS, S., et SHOEVAERDTS, J.-C., « La pompe veineuse est-elle bien assurée par la contraction du triceps

sural », Extrait du no 96, décembre 2009, [En ligne], http://salonreeduca.com/site/FR/La_pompe_veineuse_

estelle_bien_assuree_par_la_contraction_du_triceps_sural,C1597,I2254,Zoom-490c5e0c914f9b04edb96

706f05747a4,DisplaymodeRedirect-0.htm (page consultée le 11 décembre 2011).

162 KAPANDJI, I.A., Physiologie articulaire : membre inférieur, tome 2, 5e édition, Paris, Maloine, 2001, p. 240. 163 LIBOTTE, M., Anatomie fonctionnelle du pied, 2012, [En ligne], http://chirurgie-orthopedique.be/pied_cheville.php

(page consultée le 12 janvier 2012). 164 BROWN, M., S. RUDICEL, et A. ESQUENAZI, Measurement of dynamic pressure at the shoe-foot during normal

walking with various foot orthoses using the FSCAN system : foot ankle int, 1996, p. 152-156, dans CREMASCHI,

A., Étude clinique de la préparation manuelle du pied de la salsera, 2011, [En ligne], www.ifpek.org/pmb/

opac_css/doc_num.php?explnum_id=305 (page consultée le 22 octobre 2011).

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71

Figure 18 : Forces agissant sur le pied durant le roulement talonnier et le roulement plantaire165

4.4.4 Phase propulsive

La tibio-tarsienne se voit activement portée en extension par la contraction des puissants

muscles fléchisseurs plantaires, dont le triceps sural, l’ensemble des muscles

ischiojambiers ainsi et les muscles fessiers, qui participent à l’action par un processus de

continuité tissulaire nécessaire à la réalisation de la plus importante phase, celle du

soulèvement du poids du corps. Par l’attache calcanéenne du tendon d’Achille, davantage

postéromédiane, il vient surélever le calcanéum en supination et adduction, soutenant

ainsi l’angle tibiopédieux ouvert en avant et en dehors. La tension se réfléchit alors

jusqu’aux orteils par le fascia superficiel médian. La force va se diffuser en se distribuant

transversalement dans les ligaments transverses.

En tout temps durant cette phase, la contraction active des fléchisseurs extrinsèques est

contrecarrée par celles des fléchisseurs intrinsèques et des extenseurs, notamment ceux en

lien avec le gros orteil, qui reçoivent la majeure partie de la charge, aidés par le fascia

plantaire. La voûte plantaire résiste une fois de plus, d’où l’importance d’assurer une

bonne posture dans le but de bien répartir la force de tension et d’assouplir l’arche

fasciale antérieure.

165 ELFTMAN, H., Dynamic structure of the human foot, New York, Department of Anatomy, Columbia University, p.

50, [En ligne], http://oandplibrary.org/al/pdf/1969_01_049.pdf (page consultée le 16 janvier 2012).

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72

La concavité de l’arche antérieure, en se faisant activement abaisser vers le sol, va servir de

tremplin à l’aponévrose pour catapulter sa biochimie propulsive dans les fascias. L’arche

antérieure, sous l’effet de l’impulsion et de sa prise d’appui au sol, va, pour se propulser,

s’écraser et s’étaler sur le sol. Cependant, écrasée en avant par le sol, tiraillée par l’importante

force musculaire du muscle triceps sural en arrière, serrée sous le pied et le poids du corps qui

s’abat sur elle, la voûte subit une compression-distension qui va lui permettre d’emmagasiner

l’énergie cinétique dans son tissu fascial. La résistance de la voûte se doit d’être active pour

contrer les trois autres vecteurs de forces. Intervenant à titre de levier de deuxième genre,

interrésistant, la voûte plantaire doit offrir une contrerésistance solide à cet assaut. Ceci va

permettre de restituer la force et de la transformer en impulsion (deuxième effet

d’amortissement). D’après Bojsen-Moeller, le pivotement de l’avant-pied par rapport au

talon est associé à un mécanisme de régulation de la voûte plantaire qui fonctionne comme

un système d’amortissement – stockage et restitution de l’énergie. L’énergie cinétique

emmagasinée dans ces tissus leur permettra alors de devenir de puissants propulseurs actifs.

At high high gear push off there is a functional pronation of the forefoot with a

stabilization of the transverse tarsal joint and a more effective tightening of

the plantar aponeurosis. The foot becomes a rigid lever for propulsion166

.

Cornail décrit que lors de la propulsion, alors que le calcanéum quitte le sol, on observe

un vrillage de la lamina pedis. En effet, le petit « twist » de l’avant-pied, occasionné par

le transfert de la [pronation de l’avant-pied – supination du talon – rotation interne du

membre inférieur] à la [supination de l’avant-pied – pronation du talon – rotation externe

du membre inférieur] va permettre, par son lien fibrillaire intime avec le triceps sural, de

lui retransmettre l’énergie cinétique d’impulsion qui s’est formée dans les mitochondries

de ses muscles et fascias, qui n’attendent qu’à exploser d’adénosine diphosphate. C’est ce

que nous appelons la phase propulsive (deuxième impulsion motrice).

The structures which allow the heads of the metatarsals to transmit pressure

to the ground consist of connective tissue and skin which have been modified

in the human foot to spread the pressure in the hope of preventing painful

concentrations167

.

166 BOJSEN-MOLLER, F., «Calcaneocuboid joint and stability of the foot», Journal of Anatomie, vol. 129, partie 1,

août 1979, p. 175. 167 ELFTMAN, H., Dynamic structure of the human foot, New York, Department of Anatomy, Columbia University,

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73

Lors d’une course à pied, 50 % de l’énergie cinétique est musculaire. Le reste

est 50 % d’effet ressort168

.

Il importe de souligner qu’une douleur à la plante du pied et/ou au talon amènera la

personne à modifier son transfert de charge pour la porter plus en antérieur. Elle aura

donc tendance à marcher sur la pointe des pieds, comme nous pouvons le constater chez

des gens très atteints. Ce soulagement ne va que faire perdurer la lésion et favoriser la

chronicité des douleurs. Ceci pourrait avoir comme conséquence anatomophysiologique

d’effondrer l’arche plantaire, de causer des métatarsalgies et, au niveau fonctionnel, de

diminuer le potentiel propulsif.

4.4.5 Phase oscillante, membre suspendu

Devenu membre suspendu, le membre inférieur récupère durant la phase oscillante.

Notons que plus l’activité exige de rapidité et de force, comme dans les sports de sauts

répétitifs, plus cette phase de récupération sera courte, avec risque de surmenage, de

fragilisation et de blessure pour l’aponévrose. Par ailleurs, plus le tissu est engorgé

d’inflammation, plus il est fibrosé, moins il pourra accomplir son rôle de transmission des

forces, d’où l’importance de le normaliser en quantité et en qualité. Ainsi, une meilleure

communication entre le cerveau et les fascias sera favorisée, avec comme résultat la

prévention de douleurs et de blessures.

Comme le suggère le principe de B. Fuller, ainsi se dessine une chaîne de tenségrité qui

s’étend du pied au bassin par le biais d’une chaîne fasciale postéro-latérale. En superficie,

cette chaîne démarre au fascia plantaire superficiel, se prolonge au fascia jambier

superficiel et aux muscles gastrocnémiens, passe par le fascia du biceps fémoral et de la

bandelette ilio-tibiale, tous deux se rejoignant au bassin par le deltoïde de Farabeuf, trajet

correspondant à la chaîne longue de traitement fascial de notre expérimentation. Ainsi,

tout ce système peut se stabiliser mécaniquement par le jeu de forces de tension

(continues) et de compression (discontinues) qui s’y répartissent et s’y équilibrent169

.

New York, p. 53, [En ligne], www.oandplibrary.org/al/pdf/1969_01_049.pdf (page consultée le 16 janvier 2012).

168 MSPORT. «Traumatologie sportive en pratique : le pied du sportif», [En ligne], http://msport.net/newSite/

index.php?op=aff_article&id_article=176 (page consultée le 13 janvier 2012). 169 FULLER, B., Synergetics : explorations in the geometry of thinking, New York, Mac Macmillan, 1982.

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74

CHAPITRE 5 : JUSTIFICATION

DE LA CHAÎNE DE TRAITEMENT

Dans la fasciite plantaire, la région du talon subit des tensions maximales de compression

et de tension au niveau de l’attache du fascia plantaire superficiel médian durant toute la

phase d’appui au sol, qu’elle doit gérer à l’aide de ses éléments anatomiques. Comme nous

l’avons détaillé dans le Chapitre 4, toute perturbation dans l’équilibre des tensions

ostéomusculofasciales en lien avec la chaîne musculaire de la marche est susceptible de

provoquer une douleur ou de perturber la mécanique globale du corps, d’où l’importance,

pour les ostéopathes, de les normaliser et de les équilibrer. Pour notre mémoire, nous avons

privilégié une chaîne fasciale postérolatérale pour le groupe expérimental I, une longue

chaîne qui s’échelonne du bassin jusqu’au pied, et pour le groupe expérimental II, nous

n’avons fait que quatre techniques sur le complexe suro-plantaire.

Pour certains ostéopathes, leur vision thérapeutique implique un travail régional, mais

pour d’autres, elle sous-tend un traitement plus global afin de normaliser les éléments en

cause dans la lésion ainsi que tous ceux en lien avec elle. Quoi qu’il en soit, la

philosophie thérapeutique ostéopathique préconise de débuter par des pompages et des

normalisations fasciales sus et sous-jacentes à la lésion, pour finalement travailler le

contenu. Le relâchement fascial ainsi obtenu favorise une meilleure récupération

tissulaire en dégageant nerfs, veines et artères, ce qui permet une accélération de

l’autorégulation du fascia plantaire. C’est donc appuyé de cette conviction que nous

avons élaboré nos chaînes de traitements concernant la fasciite plantaire.

Toute manœuvre ostéopathique implique une certaine forme de pompage. Par le pompage,

nous voulons redonner vie à une région, une motilité, pour enfin lui redonner une mobilité.

Toutefois, selon la partie du corps travaillé, une articulation ou un fascia, le pompage

s’effectuera différemment. Au niveau articulaire, le pompage s’exécute par gradient de

mobilité, ce qui va permettre d’avoir un déplacement liquidien plus important. On replace

la concordance articulaire en mettant l’articulation dans les axes de ses différents plans de

mouvements respectifs, avec une légère décoaptation distale, puis on insiste sur l’axe

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lésionnel. Cela permet de redonner de la souplesse aux éléments fibreux bordant

l’articulation à normaliser. Le pompage fascial ou normalisation fasciale sert à augmenter

la motilité intrinsèque cellulaire dans le tissu fascial. Par compression et distension des

fibres fasciales, l’augmentation d’énergie cinétique générée permet, par le biais de ses

dépolymérisations cellulaires, de plus grands échanges transmembranaires entre les

structures environnantes. La technique de tendon ligament strectching (TTLS) s’utilise

habituellement avant d’effectuer une manœuvre structurelle, car en brisant la boucle de

rétroaction gamma de Sherington située dans les mécanorécepteurs du tendon, elle permet

d’effectuer rapidement une manœuvre structurelle sans que le muscle intervienne. Elle gèle

le tendon et bloque la réponse nerveuse. Dans le cadre de notre mémoire, elle permet de

travailler en profondeur les muscles choisis et d’en réinitialiser les propriocepteurs.

Note : Les techniques décrites aux points 5.8, 5.10, 5.15 et 5.17 sont les quatre techniques

qui se sont adressées aux personnes du groupe expérimental II (chaîne locale), alors que

les personnes du groupe expérimental I ont reçu l’ensemble des techniques ci-dessous.

5.1 Normalisation fasciale du deltoïde de Farabeuf

Puissant lien fascial entre le bassin et le membre inférieur, son relâchement est primordial

pour toute affection de la base du corps. Il peut amener le bassin en antéversion et tracter

l’ilium vers l’extérieur, ce qui peut amener un fort déséquilibre articulaire lombopelvien

et modifier les appuis plantaires. Il est un élément important dans la déambulation.

5.2 TTLS et normalisation fasciale du muscle piriforme

Ceci revêt une importance capitale en raison de la situation stratégique du muscle

piriforme, au cœur même du bassin et de ses nombreux liens. Son état influencera

grandement la vascularisation et l’innervation de la plante du pied, par le passage du paquet

vasculo-nerveux associé au nerf grand sciatique. La technique de TTLS favorise un travail

profond et permet de faire par la suite un meilleur travail de normalisation fasciale.

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76

5.3 Normalisation fasciale de la bandelette ilio-tibiale (en actif

et/ou passif)

Cette normalisation permet de relâcher la partie latéro-externe de la cuisse, en lien avec la

tête fibulaire, la rotule, le tibia et la tête péronéale, et de rééquilibrer le genou et de

recentrer l’appui plantaire. La bandelette, tissu bi-articulaire, est aussi le lien entre la jambe

et le bassin.

5.4 Normalisation du fascia du biceps fémoral

Le biceps fémoral est un muscle double très puissant, et sa contracture perturbe l’équilibre du

bassin et du membre inférieur. Cette contracture étrangle le nerf sciatique, ce qui peut affecter

l’innervation de la plante du pied et risque d’amener un valgus du genou et de maintenir le

pied en pronation. De plus, si la tête du péroné monte, l’approvisionnement en sang oxygéné

de toute la jambe et du pied est perturbé, par étranglement de l’artère tibiale antérieure.

5.5 Normalisation de la membrane interosseuse

La membrane interosseuse représente le mur postérieur sur lequel les muscles

fléchisseurs plantaires extrinsèques s’insèrent. Elle s’occupe de répartir et de diffuser les

forces de tension entre les os. Son relâchement a une incidence sur tout ce système

musculaire ainsi que sur la circulation vasculaire de la jambe et du pied, car elle laisse

passer l’artère et la veine tibiale antérieure.

5.6 Pompage et normalisation structurelle, au besoin, de la tête du

péroné

La position de la fibula influence l’équilibre du membre inférieur et, donc, de la statique

du pied (une ascension du péroné amène le pied en valgus, ce qui provoque un étirement

accru de la plante du pied). Étant donné le passage du nerf tibial antérieur juste à

l’embrasure du tibia et du péroné, il est très important de s’assurer d’une position

anatomique adéquate.

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77

5.7 Normalisation du ligament de Barkow

Renforcement supérieur du péroné, le ligament de Barkow apporte un frein à sa montée.

Sous ce ligament circulent l’artère et la veine tibiale antérieure, qui proviennent de la

région postérieure de la jambe. Une montée du péroné pourrait perturber, par

étranglement, l’approvisionnement vasculaire de la jambe et du pied. Son traitement

permet de garder la mortaise péronéotibiale dans un axe propice aux mouvements de

flexion-extension du pied.

5.8 Normalisation fasciale du muscle gastrocnémien interne et externe

Sa contracture de ce muscle, surtout de sa partie latérale qui affecte son rapport avec la

tête péronéale, peut entraver la circulation des veines, des nerfs et des artères, tant en

superficie qu’en profondeur.

5.9 Pompage et normalisation structurelle de l’articulation calcanéo-

astragalienne

L’efficacité de ce pompage en actif réside dans son grand pouvoir de relâchement du

tendon d’Achille et offre, par le fait même, une normalisation l’arrière-pied, qui est un

soutien important de la statique debout et qui joue un rôle de transfert de charge entre le

sol, le membre inférieur et le bassin. Il s’agit d’un lien mécanique avec la sous-

astragalienne et la médiotarsienne.

5.10 Pompage de l’articulation tibio-tarsienne en décubitus

Ce pompage permet de raffiner la concordance osseuse entre les articulations de l’arrière-

pied en travaillant principalement la partie postérieure de l’articulation tibio-tarsienne.

Cette technique est complémentaire à la précédente.

5.11 Pompage du sinus du tarse

Ce pompage permet d’apporter souplesse et relâchement aux puissants et courts ligaments

croisés interosseux entre le calcanéum et l’astragale, responsables des blocages en éversion

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(pied creux) ou en inversion (pied plat), et de mieux replacer la concomitance de l’arrière-

pied. Ainsi, on favorise les efforts de transmission mécaniques lors des divers déplacements.

5.12 Normalisation du fascia laciniatum

En connexion tissulaire entre la partie dorsale et plantaire du pied, ce fascia recouvre les

tendons des fléchisseurs plantaires et le paquet vasculonerveux de la plante du pied. Sa

décompression s’avère primordiale. Comme le soutenait Still, son relâchement fascial

favorise le retour de la microcirculation artério-veineuse et aide ainsi la guérison de la

plante du pied. De plus, sa contracture fixe le pied en lésion de rotation interne.

5.13 Pompage et normalisation structurelle scapho-cuboïdiens

en flexion plantaire

Selon la ligne de gravité, le poids du corps arrive normalement au niveau de l’articulation

scapho-cuboïdienne, en plein cœur de l’aponévrose plantaire superficielle. En raison de

problèmes biomécaniques, les tendons et les muscles en lien peuvent être soumis à de

fortes réactions de compression, de torsion, d’élongation, etc., situations qui modulent

l’aspect des fibres de collagène de la région et à entraînent une situation d’anoxie, ce qui

risque de faire perdurer la lésion et de provoquer de la douleur. On travaille dans le sens

de l’ouverture plantaire pour écarter latéralement les fibres plantaires.

5.14 Normalisation du complexe articulaire de Lisfranc

Ce complexe ligamentaire transversal relie l’arrière pied à l’avant-pied. Il gère la courbure

et les points d’appui de l’arche antérieure. Relâcher les articulations sur le trajet du fascia

plantaire superficiel s’avère impératif.

5.15 Normalisation du fascia plantaire superficiel médian

Il s’agit d’un renforcement distal de l’aponévrose plantaire superficielle médiane dans sa

partie profonde, intermétatarsienne, dont les expansions fibreuses créent des cloisons pour

les filets vasculo-nerveux et tendineux de chaque orteil. Par ce pompage en extension, on

dégage transversalement les fibres des articulations métatarsophalangiennes. Il s’agit

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79

d’apporter de la souplesse afin que l’arche plantaire antérieure puisse mieux s’adapter et

répondre aux exigences du terrain pour mieux transmettre sa force de propulsion.

5.16 TTLS du ligament calcanéo-scaphoïdien

La contracture de ce ligament maintient le médio-pied en situation de lésion de flexion et

porte atteinte au calcanéum par une traction antérieure, déformant la concomitance

articulaire astragalo-calcanéenne, alors que sa traction, causée par le calcanéum postérieur,

stimule l’appareil nerveux et irrite la plante du pied. Une traction prolongée amène un

épuisement des fibres de collagène suivi d’un relâchement permanent, ce qui peut amener

l’arche plantaire à s’affaisser. Puisque cette structure est assez profonde et que le fascia

plantaire superficiel moyen se trouve en situation d’inflammation, c’est la douleur qui

justifiera l’adaptation de la pression. Souvent, pour un pied creux, la technique est plus

franche, alors que pour un pied plat, la technique se veut plutôt liquidienne, en raison de la

distension déjà présente.

5.17 Normalisation fasciale de l’insertion du fascia plantaire médian,

en punctiforme

L’irritation mécanique tissulaire constante amène le fascia à s’épaissir par entrave de la libre

circulation, tant vasculo-nerveuse que matricielle. Cette congestion liquidienne peut

engendrer une persistance des signes inflammatoires, ce qui peut amener une chronicité du

processus inflammatoire. Cette technique punctiforme est une forme de pompage en actif,

très doux et subtil, qui vient principalement relâcher la bourse séreuse de Lenoir (présente

dans le tissu sous-cutané graisseux, tout près du tubercule médian du calcanéum) de façon à

réhydrater l’espace, ce qui limite les forces de frottement entre muscles et fascias. Cette

technique vient également rétablir la circulation sanguine superficielle dans les veines de la

semelle veineuse plantaire de Lejars. L’intérêt de ce pompage précis est de favoriser une plus

grande libération fasciale, entraînant une meilleure circulation des facteurs de réparation

tissulaire. Ainsi, la dépression tissulaire crée un vide liquidien qui, lors du relâchement de la

pression, fait un appel liquidien pour normaliser la région. On a pu mettre en œuvre les

principes ostéopathiques énoncés par Still et constater toute la puissance du phénomène de la

thixotropie sur un fascia. La vie voulait revenir et la douleur s’amoindrir.

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80

CHAPITRE 6 : MÉTHODOLOGIE

DE RECHERCHE

6.1 Déroulement et procédure d’évaluation

Notre étude a ciblé des personnes âgées de 18 à 80 ans qui présentaient un diagnostic de

fasciite plantaire, associée ou non à une épine de Lenoir. Deux groupes ont été

composés : le groupe expérimental I comptait 23 personnes et le groupe expérimental II

comptait 21 personnes.

Monsieur Lepage170

, directeur du Département de statistique de l’Université de Montréal,

a fait une analyse statistique avant le déroulement de l’étude, ce qui a permis de conclure

à l’homogénéité des groupes expérimentaux I et II de base, formés de 19 sujets en tout.

L’homogénéité a été maintenue tout au long du processus expérimental.

Afin de nous assurer que nos sujets répondaient à tous nos critères de sélection, la

première rencontre a servi à vérifier leur admissibilité à l’étude. Nous avons effectué le

test du réflexe achilléen afin de vérifier l’intégrité nerveuse de la racine de S1-S2171

(voir

l’annexe 5). Une évaluation ostéopathique du bassin a été effectuée chez tous les

participants, tant ceux du groupe expérimental II que du groupe expérimental I, afin de

vérifier la mobilité de l’articulation sacro-iliaque. Nous avons voulu nous assurer qu’il

n’existait pas de déséquilibres trop importants à ce niveau. Toutes les lésions au niveau

du bassin ont été corrigées préalablement à l’étude. Une période d’un mois a été imposée

entre le traitement correctif et le début de l’étude pour ne pas influencer les résultats de

l’étude.

Les deux groupes ont rempli le questionnaire FAAM lors de la première et de la

quatrième rencontre. Tous les tests cliniques de douleur et d’amplitude du pied ont été

effectués à chacune des quatre séances prévues dans le protocole.

170 LEPAGE, Yves, Ph. D., professeur au département de mathématiques et de statistique, Université de Montréal, 2012. 171 COLLÈGE DES ENSEIGNANTS EN NEUROLOGIE, Examen neurologique, [En ligne], www.cen-

neurologie.fr/1er-cycle/propedeutique/Examen-neurologique/index.phtml (page consultée le 14 septembre 2011).

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Le groupe expérimental I a reçu trois séances d’une chaîne fasciale globale du bassin et

du membre inférieur. Une évaluation finale a été effectuée un mois après le dernier

traitement ostéopathique. Un traitement de compensation a été offert.

Le groupe expérimental II a reçu trois séances d’un traitement fascial local de la plante

du pied et du triceps sural. Une évaluation finale a été effectuée un mois après le dernier

traitement. Un traitement de compensation a été offert.

6.2 Critères de sélection

6.2.1 Critères d’inclusion

Hommes ou femmes adultes de 18 à 80 ans

Personnes présentant une ceinture lombaire et pelvienne sans désordre majeur

Personnes présentant des douleurs de talalgie de type fasciite plantaire depuis au

moins trois mois

Personnes n’ayant pas reçu de suivi thérapeutique, toutes approches confondues,

durant les trois derniers mois

6.2.2 Critères d’exclusion

Maladie dégénérative neuronale (Alzeihmer, Parkinson)

Fibromyalgie

Troubles artério-veineux chroniques (artérite, diabète, haute pression)

Problèmes orthopédiques majeurs (prothèse de hanche ou de genou)

Fracture osseuse non guérie

Calcanéite inflammatoire rhumatismale (psoriasis, spondylarthrite ankylosante)

Lésion de déchirure des muscles fléchisseurs plantaires

Maladie de Ledderhose

Injections de corticoïde répétées

Surplus de poids important par obésité ou grossesse

Atteinte nerveuse au membre inférieur (hernie discale, compression nerveuse,

sténose spinale)

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6.3 Tests et instruments de recherche

Une anamnèse a été remplie au préalable par les sujets. Ces données serviront pour la

discussion, afin de trouver des éléments de corrélation (voir l’annexe 2).

Selon le physiatre en chef du Centre de physiatrie de Val-des-Arbres à Laval, monsieur

Marcel Morand, en l’absence d’équipement médical, l’investigation clinique se fait par

un test manuel, tel que décrit dans le Merk172

: « La douleur obtenue en appliquant une

forte pression avec le doigt le long de tout le bord interne du fascia avec le pied en

flexion dorsale confirme la présence d’une fasciite plantaire. » Une douleur d’intensité

variable peut survenir.

6.3.1 Diagnostic clinique – mesures objectives

Nous avons évalué la différence d’amplitude de la tibio-tarsienne, genou en flexion et

genou en extension, avant chaque traitement et un mois après l’arrêt des traitements.

Les tests utilisés proviennent des manuels d’évaluation des amplitudes articulaires de

Delbarre Grossemy173

et de Pierron174

. Deux tests ont été utilisés.

6.3.1.1 Évaluation de l’amplitude de la tibio-tarsienne genou

en extension, debout, en charge, en actif- tableau 9

Le sujet amène sa jambe testée en position d’extension de hanche et de genou vers

l’arrière, le talon reposant solidement au sol. Il amène sa jambe opposée en triple flexion

vers l’avant. Tout en s’aidant d’un appui au mur, il prend soin de bien avancer ses deux

épines iliaques antérosupérieures parallèlement vers le mur. Le mouvement atteint sa

limite au maximum de douleur ou lorsque le talon veut décoller du sol. Trois mesures

sont prises à l’aide d’un goniomètre à deux branches et la moyenne est comptabilisée.

172 BEERS, M.H., et BERKOW, R., Manuel Merk de diagnostic et thérapeutique, 3e édition, Paris, Éditions d’Après,

1999, p. 482. 173 DELBARRE GROSSEMY, I., Goniométrie : manuel d’évaluation des amplitudes articulaires des membres et du

rachis, Paris, Elsevier Masson, 2008, p. 38-40, [En ligne], http://arnaudchoplin.over-blog.com/article-

bibliographie-cours-goniometrie-miinf-42419523.html (page consultée le 21 juin 2011). 174 PIERRON, G., et al., Kinésithérapie du membre inférieur, tome 2, Paris, Flammarion Médecine Sciences, 2007, p. 94-96.

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83

6.3.1.2 Évaluation de l’amplitude de l’articulation tibio-

tarsienne genou en flexion, debout, en charge, en actif

– tableau 10

Le sujet amène sa jambe testée en position de triple flexion, l’avant-pied reposant sur une

chaise et le talon dans le vide. Partant de la position neutre anatomique de référence, le

patient effectue une flexion de l’articulation tibio-tarsienne jusqu’à sa limite maximale ou

jusqu’à la douleur maximale. Trois mesures d’angle sont prises à l’aide d’un goniomètre

à deux branches et la moyenne est comptabilisée.

6.3.2 Évaluation de la douleur – mesures subjectives

L’évaluation sera quantifiée selon le test de l’échelle EN qui classe la douleur de 0 à 10

(0 = aucune douleur et 10 = douleur insupportable). Cet outil d’évaluation est utilisé par

l’équipe des soins infirmiers du Québec175

.

6.3.2.1 Douleur debout, en charge – tableaux 5 et 6

Le sujet se trouvant debout en statique, nous avons quantifié la douleur au talon (T) ainsi

que sur le fascia plantaire (P).

6.3.2.2 Douleur à la pression – tableau 7 et 8

Nous avons fait l’évaluation de la douleur sur deux points diagnostiques d’une fasciite

plantaire, soit au talon (T) et sur le fascia plantaire (P), en décubitus, en position de repos.

L’évaluation consiste à exacerber la douleur en effectuant une pression avec le pouce, le

pied en extension plantaire, sur la surface plantaire (P) ainsi que sur la face inféro-antéro-

interne du calcanéum, sur le tubercule calcanéen (T). D’abord, nous localisons l’épicentre

de la douleur et ensuite, nous effectuons une pression maximale pour aller chercher

l’intensité maximale, que nous notons. Une seule prise de mesure est effectuée.

6.3.3 Instruments de mesure

6.3.3.1 Questionnaire FAAM176

tableaux 1, 2, 3 et 4

Nous avons utilisé le questionnaire FAAM – foot and ankle ability measure- (voir

l’annexe 4) qui a servi à collecter un ensemble de données. Nous avons évalué la douleur

présente au jour de l’évaluation (1 à 10), la douleur la plus intense au cours de la dernière

175 Échelle numérique, [En ligne], www.soins-infirmiers.com/douleur.php (page consultée le 27 juillet 2011). 176 Questionnaire FAAM, [En ligne], www.stfrancishospitals.org/ptforms/Questionnaire Foot Ankle.pdf (page consultée

le 6 juillet 2011).

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semaine (1 à 10), l’impotence fonctionnelle selon les activités quotidiennes (15 activités

avec un pointage de 0 à 4) et le pourcentage de capacité fonctionnelle des sujets dans son

ensemble.

6.3.3.2 Goniomètre

Le goniomètre à deux branches est utilisé dans les situations exigeant une mesure

angulaire. Il s’agit de branches de plastique montées sur un rapporteur d’angle. Ces deux

branches s’orientent vers les deux segments gradués. La mesure goniométrique

habituellement acceptée se mesure avec une gradation de 5º. Mais, vue parfois la faible

différence d’amplitude dans l’évolution de notre problématique, nous avons tout de

même tenus à indiquer une mesure plus précise, au degré près.

La position de référence est l’angle formé par les deux droites joignant la malléole

externe en son centre, la branche mobile en direction de la tête de la fibula et la branche

fixe en direction de la tête du cinquième métatarsien. Cet angle a une valeur moyenne

115º pour tout le pied.

6.4 Traitement du groupe expérimental I : chaîne fasciale globale

6.4.1 Traitement

T1 : Évaluation

Vérification de la présence d’une fasciite plantaire à l’aide du test du Merk

Évaluation du réflexe achilléen de S1 (voir l’annexe 5)

Lettre de consentement (voir l’annexe 1)

Bilan de santé général (voir l’annexe 2)

Évaluation visuelle et palpatoire du pied (voir l’annexe 3)

Évaluation des manifestations de la fasciite plantaire – FAAM (voir l’annexe 4)

T1, T2 et T3 : Traitements aux deux semaines

Test de la douleur debout en charge et douleur à la pression (talon-plante) – EN

Évaluation de l’amplitude de l’articulation tibio-tarsienne, genou en flexion et

genou en extension, en actif en charge – Goniomètre

Traitement ostéopathique

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Délai de deux semaines entre chaque traitement

T4 : Évaluation finale, un mois plus tard

Évaluation des manifestations de la fasciite plantaire – FAAM – tableaux 1à 4

Test de la douleur debout en charge et douleur à la pression – tableaux 5 à 8

Évaluation de l’amplitude de l’articulation tibio-tarsienne, genou en flexion et

genou en extension, en actif en charge – tableaux 9 et 10

Traitement ostéopathique de compensation

6.4.2 Chaîne de traitements

Groupe expérimental I : Chaîne fasciale ostéopathique longue

1. Normalisation fasciale du deltoïde de Farabeuf

2. TTLS et normalisation fasciale du muscle piriforme

3. Normalisation fasciale de la bandelette ilio-tibiale (en actif et/ou passif)

4. Normalisation du fascia du biceps fémoral

5. Normalisation de la membrane interosseuse

6. Pompage et normalisation structurelle, au besoin, de la tête du péroné

7. Normalisation du ligament de Barkow

8. Normalisation fasciale du muscle gastrocnémien interne et externe

9. Pompage et normalisation structurelle de l’articulation calcanéo-astragalienne

10. Pompage de l’articulation tibio-tarsienne en décubitus

11. Pompage du sinus du tarse

12. Normalisation du fascia laciniatum

13. Pompage et normalisation structurelle scapho-cuboïdien en flexion plantaire

14. Normalisation du complexe articulaire de Lisfranc

15. Normalisation du fascia plantaire superficiel médian

16. TTLS du ligament calcanéo-scaphoïdien

17. Normalisation fasciale de l’insertion du fascia plantaire médian, en punctiforme

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6.5 Traitement du groupe expérimental II : traitement local

6.5.1 Traitement

T1 – Évaluation

Vérification de la présence d’une fasciite plantaire, à l’aide du test du Merk

Évaluation du réflexe Achilléen de S1 (voir l’annexe 5)

Lettre de consentement (voir l’annexe 1)

Bilan de santé général (voir l’annexe 2)

Évaluation visuelle et palpatoire du pied (voir l’annexe 3)

Évaluation des manifestations de la fasciite plantaire – FAAM (voir l’annexe 4)

T1, T2 et T3 : Traitement aux deux semaines

Test de la douleur debout en charge et douleur à la pression – EN

Évaluation de l’amplitude de l’articulation tibio-tarsienne, genou en flexion et

genou en extension, en actif en charge – Goniomètre

Traitement ostéopathique

Délai de deux semaines entre chaque traitement

T4 : Évaluation finale, un mois plus tard

Évaluation des manifestations de la fasciite plantaire – FAAM – tableaux 1 à 4

Test de la douleur debout en charge et douleur à la pression – tableaux 5 à 8

Évaluation de l’amplitude de l’articulation tibio-tarsienne, genou en flexion et

genou en extension en actif en charge – tableaux 9 et 10

Traitement ostéopathique de compensation

6.5.2 Chaîne de traitement

Groupe expérimental II : Chaîne fasciale ostéopathique courte

1. Normalisation fasciale du muscle gastrocnémien interne et externe

2. Pompage et normalisation structurelle de l’articulation calcanéo-astragalienne

3. Normalisation du fascia plantaire superficiel médian

4. Normalisation fasciale de l’insertion du fascia plantaire médian, en punctiforme

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87

CHAPITRE 7 : STATISTIQUE

7.1 Analyse descriptive

L’étude a compté 44 personnes réparties en deux groupes expérimentaux : le groupe

expérimental I, formé de 23 personnes (12 femmes âgées en moyenne de 47,91 ans et

11 hommes âgés en moyenne de 46,95 ans), et le groupe expérimental II, formé de

21 personnes (13 femmes âgées en moyenne 45,00 ans et 8 hommes âgés en moyenne de

42,75 ans). Tous les participants étaient atteints de symptômes de fasciite plantaire, mais plus

particulièrement depuis en moyenne 43,22 mois pour le groupe I et en moyenne 37,19 mois

pour le groupe II. L’écart varie de 4 mois de douleurs à 20 ans : 18 personnes en étaient

affectées depuis moins de 12 mois, et autant en étaient affectées depuis au moins 24 mois.

7.2 Mesures en provenance du bilan de santé et analyse

complémentaire du pied

Les deux groupes sont statistiquement homogènes. Plus précisément, pour les deux

variables continues, la moyenne a été comparée entre les deux groupes à l’aide d’un test t

de Student pour échantillons indépendants, tandis que la répartition de chacune des

variables discrètes a été comparée entre les deux groupes à l’aide d’un test khi deux de

Pearson. Les deux variables continues, « âge » (p = 0,366) et « depuis » (p = 0,735), sont

considérés comme étant statistiquement homogènes. Les variables discrètes sont

considérés comme étant statistiquement homogènes en ce qui concerne le « sexe » (p =

0,515), le « poids » (p = 0,235), la « latéralité » (p = 0,269), l’« orthèse » (p = 0,241), le

« pied » (p = 0,264), le « test phalange » (p = 0,829), la « caractéristique » (p = 0,195), la

« blessure » (p = 0,616), le « type de pied (TP) » (p = 0,604) et le « type d’avant-pied

(TAP) » (p = 0,634).

Ces données ont servi à collecter des informations supplémentaires afin de faire une

analyse croisée et d’expliquer le résultat final. Certaines données sont à prendre en

considération. Nous avons en effet remarqué quelques points intéressants, sujets à

discussion (voir chapitre suivant).

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88

7.3 Mesures de l’évolution de l’impotence fonctionnelle au premier

(rdv 1) et au quatrième (rdv 4) rendez-vous

Pour les variables en provenance du questionnaire FAAM, quatre mesures ont été

retenues pour représenter l’évolution de l’impotence fonctionnelle : la « douleur

aujourd’hui », la « douleur la plus élevée au cours de la dernière semaine », l’« impotence

selon activités » et le « pourcentage de capacité fonctionnelle ».

Les valeurs étant différentes au rdv 1 et au rdv 4, nous avons comparé les moyennes entre

les deux rendez-vous en plus de comparer les moyennes entre les deux groupes. La

comparaison des moyennes a été effectuée à l’aide d’une analyse de variance à deux

facteurs dont un est répété : un facteur groupe à deux niveaux (Exp 1 et Exp 2) et un facteur

répété temps (1 = rdv 1 et 2 = rdv 4). Les résultats de ce type d’analyse s’interprètent de la

façon suivante : il faut d’abord regarder la valeur p du terme d’interaction temps*groupe. Si

la valeur p est supérieure à 0,05, on peut interpréter les facteurs temps et groupe

indépendamment l’un de l’autre, c’est-à-dire que les conclusions concernant les moyennes

d’un facteur tiennent, quel que soit le niveau de l’autre facteur. Le résultat pour chacun des

facteurs sera significatif (différence de moyennes significative) si la valeur p pour le facteur

est inférieure à 0,05. Lorsque l’interaction est significative (p <0,05), on ne peut pas

interpréter les résultats des facteurs indépendamment l’un de l’autre. Le comportement des

groupes n’est pas le même à travers les temps et/ou le comportement des groupes n’est pas

le même à chacun des temps. On doit alors faire des analyses locales, c’est-à-dire fixer

chacun des niveaux des facteurs et comparer les moyennes des niveaux de l’autre facteur.

Lorsqu’on fixe chacun des groupes, on compare les moyennes des temps à l’aide d’un test t

de Student pour données appariées avec correction de Bonferroni. Lorsqu’on fixe le temps,

on compare la moyenne des groupes avec un test t de Student pour échantillons

indépendants avec correction de Bonferroni.

Selon l’hypothèse de départ qui stipule qu’une longue chaîne de traitement sera plus

efficace qu’une courte chaîne de traitement concernant la problématique de la fasciite

plantaire, les variables aux tableaux 1 à 10, comme vous le constaterez, sont

statistiquement considérées comme étant non significatives, en ce sens qu’il n’existe pas

de différence significative entre les deux chaînes de traitements effectuées selon une

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philosophie ostéopathique. Pour nous ostéopathe, cela représente une excellente nouvelle

en ce sens que nous constatons que l’ostéopathie, au regard de cette problématique,

fonctionne à merveille autant dans une optique de chaîne locale que globale. Au

prochain chapitre, nous ferons ressortir des pistes de compréhension concernant ces

résultats. Dans ce chapitre-ci, nous nous sommes contentés de les exposer et de

brièvement mentionner le motif de l’évaluation.

Tableau 1 : Douleur aujourd’hui

Selon les résultats statistiques, nous remarquons qu’à l’intérieur même de chacun des

groupes, soit, tant pour le groupe expérimental I que pour le groupe expérimental II,

la moyenne au rendez-vous 1 est significativement supérieure à celle au rendez-vous

4 (p <0,001). Tant à la première qu’à la dernière évaluation, entre les deux groupes, il y a

peu de différence, l’interaction est non significative (p = 0,157) et, quel que soit le temps,

on n’a pas de différence significative de moyennes (p = 0,381).

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Tableau 2 : Douleur la plus intense au cours de la dernière semaine

Tant pour le groupe expérimental I qui a reçu une longue chaîne de traitement que

pour le groupe expérimental II qui a reçu une courte chaîne de traitement, la

moyenne au rdv 1 est significativement supérieure à celle au rdv 4 (p <0,001). Entre

les deux groupes, il y a peu de différence, l’interaction est non significative (p = 0,071)

et, tant à la première qu’à la dernière évaluation, il n’y a pas de différence significative de

moyennes (p = 0,679).

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91

Tableau 3 : Capacité fonctionnelle – Impotence selon activité

Selon les réponses aux16 différentes activités quotidiennes qui impliquent l’utilisation du

pied, avec un pointage maximal de 60, nous remarquons qu’à l’intérieur même de chacun

des groupes, soit, tant pour le groupe expérimental I que pour le groupe

expérimental II, la moyenne au rdv 1 est significativement inférieure à celle au rdv 4

(p <0,001). Entre les deux groupes, il y a peu de différence, l’interaction est non

significative (p = 0,991) et, quel que soit le temps, il n’y a pas de différence significative

de moyennes (p = 0,771).

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92

Tableau 4 : Pourcentage estimée de la capacité fonctionnelle restante

Selon un pourcentage d’estimation sur leur capacité fonctionnelle restante, nous

remarquons qu’à l’intérieur même de chacun des groupes, soit, tant pour le groupe

expérimental I que pour le groupe expérimental II, la moyenne au rdv 1 est

significativement inférieure à celle au rdv 4 (p <0,001). Entre les deux groupes il y a

peu de différence, l’interaction est non significative (p = 0,207) et, tant à la première qu’à

la dernière évaluation, il n’y a pas de différence significative de moyennes (p = 0,077).

7.4 Mesure de l’évolution de la douleur et de l’amplitude

aux quatre rendez-vous

Pour les variables mesurées à chacun des quatre rendez-vous, les moyennes entre les

temps et les groupes sont comparées à l’aide d’une analyse de variance à deux facteurs,

dont un est répété : un facteur groupe à deux niveaux (Exp 1 et Exp 2) et un facteur

répété temps à quatre niveaux (1 = rdv 1; 2 = rdv 2; 3 = rdv 3; 4 = rdv 4). Ces analyses

s’interprètent d’une façon similaire aux précédentes. La seule différence réside dans le

facteur temps : lorsque c’est le facteur temps qui est significatif, on effectue une

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comparaison par paires à l’aide d’un test t de Student pour données appariées avec

correction de Bonferroni pour déterminer entre quelles paires de temps se situent les

différences de moyennes indépendamment du groupe.

7.4.1 Évolution de la douleur

Tableau 5 : Douleur debout en charge au niveau du talon

Nous remarquons qu’à l’intérieur même de chacun des groupes, soit, tant pour le

groupe expérimental I que pour le groupe expérimental II, nous avons une

différence significative entre les moyennes des temps (p = 0,001) : les comparaisons

par paires montrent que la moyenne au temps 1 (p = 0,003) et la moyenne au temps

3 (p = 0,031) sont significativement supérieures à celle au temps 4. Tant pour le

groupe expérimental I qui recevait une chaîne globale, que pour le groupe II qui recevait

une chaîne locale, il existe une différence significative entre la première et la dernière

rencontre. Entre les deux groupes, il y a peu de différence, l’interaction est non

significative (p = 0,172) et, quel que soit le temps, on n’a pas de différence significative

de moyennes (p = 0,683).

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Tableau 6 : Douleur debout en charge au niveau plantaire

Tant pour le groupe expérimental I que pour le groupe expérimental II, nous avons

une différence significative entre les moyennes des temps (p = 0,007) : les

comparaisons par paires montrent que la moyenne au temps 1 (p = 0,025) et la

moyenne au temps 3 (p = 0,037) sont significativement supérieures à celle au temps

4. Tant pour le groupe expérimental I qui recevait une chaîne globale, que pour le groupe

II qui recevait une chaîne locale, il existe une différence significative entre la première et

la dernière rencontre. Entre les deux groupes, il y a peu de différence, l’interaction est

non significative (p = 0,161) et, quel que soit le temps, on n’a pas de différence

significative de moyennes (p = 0,904).

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Tableau 7 : Douleur à la pression au niveau du talon

Tant pour le groupe expérimental I que pour le groupe expérimental II, nous avons

une différence significative entre les moyennes des temps (p <0,001) : les

comparaisons par paires montrent que la moyenne au temps 1 (p <0,001) et la

moyenne au temps 2 (p <0,001) sont significativement supérieures à celle au temps 4.

Donc, il y a eu une évolution favorable en cours d’étude pour les deux groupes. Entre les

deux groupes, il y a peu de différence, l’interaction est non significative (p = 0,990 et,

quel que soit le temps on n’a pas de différence significative de moyennes (p = 0,395).

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Tableau 8 : Douleur à la pression au niveau de la plante

Tant pour le groupe expérimental I que pour le groupe expérimental II, nous avons

une différence significative entre les moyennes des temps (p <0,001) : quel que soit le

groupe, on a une différence significative entre les moyennes des temps (p<0,001) : les

comparaisons par paires montrent que la moyenne au temps 1 est significativement

supérieure à celle au temps 2 (p = 0,011), à celle au temps 3 (p <0,001) et à celle au

temps 4 (p <0,001), la moyenne au temps 2 est significativement supérieure à celle

au temps 3 (p = 0,011) et à celle au temps 4 (p <0,001), la moyenne au temps 3 est

significativement supérieure à celle au temps 4 (p <0,001).Ce qui indique qu’autant

pour les gens qui recevaient une courte chaîne ou une longue chaîne de traitement, il y

avait une nette amélioration de la douleur au niveau plantaire, à chacune des rencontres.

Entre les deux groupes, il y a peu de différence, l’interaction est non significative

(p = 0,598) et, quel que soit le temps, on n’a pas de différence significative de moyennes

(p = 0,778).

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97

7.4.2 Amplitude

Tableau 9 : Amplitude en charge de la tibio-tarsienne – en extension – triceps sural

Tant pour le groupe expérimental I que pour le groupe expérimental II, on a une

différence significative entre les moyennes des temps (p <0,001) : les comparaisons

par paires montrent que la moyenne au temps 1 est significativement inférieure à

celle au temps 2 (p <0,001), à celle au temps 3 (p <0,001) et à celle au temps 4 (p

<0,001), et que la moyenne au temps 2 est significativement inférieure à celle au

temps 3 (p = 0,011) et à celle au temps 4 (p = 0,001). Donc, tant pour les gens qui

recevaient une courte ou une longue chaîne de traitement, l’ostéopathie apportait une

différence dans l’amplitude du mouvement de la tibio-tarsienne. Entre les deux groupes,

il y a peu de différence, l’interaction est non significative (p = 0,404) et, quel que soit le

temps, on n’a pas de différence significative de moyennes (p = 0,283).

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Tableau 10 : Amplitude en charge de la tibio-tarsienne – en flexion

Quel que soit le groupe, on a une différence significative entre les moyennes des

temps (p <0,001) : les comparaisons par paires montrent que la moyenne au temps 1

est significativement inférieure à celle au temps 2 (p <0,001), à celle au temps 3 (p

<0,001) et à celle au temps 4 (p<0,001), et que la moyenne au temps 2 est

significativement inférieure à celle au temps 4 (p = 0,036). Entre les groupes, il n’y a

pas de différence majeure, l’interaction est non significative (p = 0,407) et, quel que soit

le temps (p = 0,496).

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CHAPITRE 8 : ANALYSE ET DISCUSSION

Par notre mémoire, nous avons voulu comparer l’impact d’un traitement ostéopathique en

chaîne fasciale du membre inférieur sur une longue chaîne en lien avec celui d’un

traitement ostéopathique fascial sur une courte chaîne chez les personnes atteintes de

fasciite plantaire. Nous avons voulu vérifier si une longue chaîne apportait un plus grand

soulagement symptomatologique qu’un traitement local. Pour ce faire, en lien avec notre

hypothèse de départ, nous avons utilisé trois mesures statistiques : la douleur, l’amplitude

de la tibio-tarsienne et l’analyse de la capacité fonctionnelle du pied.

Dans ce chapitre, nous ferons une analyse de nos résultats chez les deux groupes

concernant l’évolution de la douleur, selon une évaluation en fonction des jours, en

charge et à la pression. Ensuite, nous parlerons des résultats concernant l’évolution de

l’amplitude articulaire de la tibio-tarsienne, en extension et en flexion. Par la suite, nous

aborderons deux autres critères relatifs au questionnaire FAAM, selon l’estimation de

leur capacité fonctionnelle. Dans un second temps de la discussion, nous ferons un retour

sur notre philosophie thérapeutique qui explique nos résultats et nous aborderons des

points qui ont pu induire et faire perdurer l’inflammation du fascia plantaire. Finalement,

nous émettrons des suggestions, que les ostéopathes pourront prendre en considération

tant dans une optique clinique que méthodologique.

Il importe de rappeler les paramètres exacts de l’étude et son étendue. Comme vous le

savez, nous avons effectué deux expérimentations différentes dans deux groupes : le

groupe expérimental I a reçu une normalisation en chaîne longue de 17 techniques et une

chaîne fasciale postérolatérale du bassin et du membre inférieur, tandis que le groupe

expérimental II a reçu un traitement de normalisation d’une chaîne fasciale locale avec

quatre techniques s’attardant au complexe suro-plantaire.

À priori, nous avions présupposé que l’impact allait être d’autant plus grand si le nombre

de techniques fasciales augmentait. Nos résultats statistiques, au contraire, ont révélé des

résultats similaires tant pour une chaîne courte que pour une chaîne longue.

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100

Voici donc des pistes de réflexion qui amèneront les ostéopathes à saisir l’importance du

travail fascial en chaîne ostéopathique exécuté dans le respect de la philosophie

thérapeutique.

8.1 Impact des traitements ostéopathiques sur la douleur

Nous avons mesuré plusieurs paramètres de douleur et nous les avons comparés d’un

point de vue plus général, avec le questionnaire FAAM, en charge et à la pression.

Comme vous le constaterez dans les explications suivantes, nous observons une similarité

dans les résultats.

8.1.1 Diminution significative e la douleur chez les deux groupes, tableau 1

et tableau 2

Dans les estimations générales de la douleur plantaire, nous pouvons constater que la

douleur a eu tendance à s’amoindrir, tant chez le groupe expérimental I que chez le

groupe expérimental II. Pour la « douleur aujourd’hui », le groupe I passe de 4,22 à 2,22

et le groupe II, de 4,38 à 3,05. Pour la « douleur la plus intense au cours de la dernière

semaine », la douleur du groupe I passe de 6,74 à 4,13 et celle du groupe II, de 6,00 à

4,60. Les statistiques démontrent qu’il n’y a pas de différence significative entre les deux

groupes. Dans les deux tableaux, à l’intérieur même de chacun des groupes, soit, tant

pour le groupe expérimental I que pour le groupe expérimental II, la moyenne au

rendez-vous 1 est significativement supérieure à celle au rendez-vous 4 (p <0,001).

Donc, dans une vision globale thérapeutique, nous pouvons dire que le traitement en

chaîne fasciale courte ou longue, avec une philosophie ostéopathique, est

significativement efficace contre cette pathologie. Nous recevions d’ailleurs souvent ce

commentaire de la part des deux groupes : « J’ai peut-être mal aujourd’hui, mais dans

l’ensemble, ça va mieux. »

À notre avis, la douleur la plus représentative de ce mémoire est celle évaluée « au cours

de la dernière semaine », car elle donne un portrait plus exact de l’évolution de la fasciite

plantaire et de l’impact des traitements, et ce, sur une plus longue période que la seule

prise de douleur à chaque rencontre, qui a pu être biaisée par une activité intense. Nous

voyons ainsi une meilleure vue d’ensemble de l’évolution de la problématique. En effet,

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101

il est intéressant de constater que les sujets avaient une douleur moindre au jour de

l’évaluation comparée à celle des jours précédents tant au premier qu’au dernier

traitement et tant pour le groupe I que pour le groupe II.

8.1.2 Diminution significative de la douleur debout en charge chez les deux

groupes expérimentaux, tableau 5 et tableau 6

Nous avons voulu mesurer l’impact de nos traitements ostéopathiques sur la douleur

ressentie debout en charge à la plante du pied et au talon. Les douleurs ont évolué ainsi :

Douleur Charge Talon : Gr 1 : 2,70 – 2,13 – 1,87 – 1,04 et pour le Gr 2 : 2,48-1,90 – 2,71

– 1,65. Douleur Charge Plante : Gr 1 : 2,87 – 2,52 – 2,17 – 1,30 et pour le Gr 2 : 2,05 –

2,00 – 2,86 – 1,70. Les résultats statistiques mentionnent qu’on a une similitude des

résultats entre les deux groupes, mais une différence significative entre les moyennes

des données recueillies entre le premier et dernier rendez-vous (pT = 0,001 –

pP = 0,007) : les comparaisons par paires montrent que la moyenne au temps 1

(pT = 0,003 – pP = 0,025) et la moyenne au temps 3 (pT = 0,031 – pP = 0,037) sont

significativement supérieures à la moyenne au temps 4. Au vu de ces statistiques, nous

pouvons conclure qu’il existe une différence significative entre la première et la dernière

rencontre pour les deux groupes. Au fil des rencontres, la douleur plantaire devenait de

plus en plus supportable pour la plupart de nos sujets.

Les deux tableaux présentent une autre caractéristique. Nous remarquons que, malgré un

ralentissement similaire dans l’amélioration de la condition des patients au troisième

rendez-vous, la douleur s’estompe significativement chez les deux groupes avec un

dernier traitement en chaîne fasciale et la période de repos. Nous présenterons de

possibles causes de ralentissement dans l’amélioration de la douleur au point 8.6.2.

Donc, peu importe la chaîne de traitement choisie, des techniques locales ou globales

vont apporter un soulagement significatif, ce qui souligne l’efficacité de travailler en

chaînes fasciales respectant la philosophie ostéopathique.

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102

8.1.3 Diminution de la douleur à la pression chez les deux groupes

expérimentaux, tableau 7 et tableau 8

Le thérapeute devant exacerber la douleur jusqu’à sa limite supportable, la notation est

davantage élevée que pour la prise de douleur debout en charge. À notre avis, cette

douleur constitue le vrai portrait de l’inflammation résiduelle présente dans le tissu, étant

donné que nous allons la chercher en profondeur. Elle confirme pour nous la présence

d’une inflammation au fascia plantaire.

Pour la douleur à la pression, tant au talon qu’à la plante, les deux groupes évoluent de

façon similaire, avec une diminution constante de la douleur. Pour la plante du pied, le

groupe I évolue comme suit : 6,65 – 6,09 – 4,87 – 4,35, et le groupe II comme suit : 6,57

– 6,14 – 5,52 – 4,35. Pour la douleur au talon, le groupe I évolue comme suit : 5,35 –

4,91 – 4,00 – 3,26, alors que le groupe II évolue ainsi : 6,05 – 5,48 – 4,48 – 3,65. Dans

les deux cas, nous notons une baisse commune moyenne de douleur de 2,20. Pour les

deux groupes, nous avons une différence significative entre les moyennes des temps

(p <0,001). Pour la douleur à la pression à la plante du pied, les comparaisons par

paires montrent que la moyenne au temps 1 est significativement supérieure à celle

au temps 2 (p = 0,011), à celle au temps 3 (p <0,001) et à celle au temps 4 (p <0,001);

que la moyenne au temps 2 est significativement supérieure à celle au temps 3

(p = 0,011) et à celle au temps 4 (p <0,001); et que la moyenne au temps 3 est

significativement supérieure à celle au temps 4 (p <0,001). Pour la douleur à la

pression au talon, les comparaisons par paires montrent que les moyennes des

temps 1 et 2 (p <0,001) sont significativement supérieures à la moyenne au temps 4.

Comme le souligne M. Lepage, les résultats sont significatifs entre la première et la

dernière rencontre. Autrement dit, au fil des rencontres, tant pour ceux qui avaient reçu

des traitements en chaîne courte que pour ceux qui avaient reçu des traitements en chaîne

longue, les gens ressentaient une diminution significative de la douleur. Nous pensons,

aux vues de ces résultats, que l’ostéopathie, en tant que thérapie manuelle, fonctionne à

merveille peu importe la chaîne choisie, tant qu’elle respecte la biomécanique corporelle.

L’ostéopathie représente donc un excellent moyen pour contrer les symptômes de la

fasciite plantaire.

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103

8.1.4 Comparatif des douleurs entre elles

Chez les deux groupes expérimentaux a subsisté une douleur résiduelle à la fin des

rencontres. Nous allons d’ailleurs expliquer plus loin les différentes causes qui ont pu

contribuer à faire perdurer la douleur plantaire. Par le fait même, ces causes ont

également pu entraîner un ralentissement dans l’amélioration de la douleur au troisième

rendez-vous, notamment pour les douleurs en charge.

Tel que ressorti du tableau des douleurs en charge, tant pour les douleurs plantaires que

pour les douleurs au talon, la douleur augmente au troisième rendez-vous chez le

groupe II, alors que pour le groupe I, douleur à la pression diminue faiblement au

troisième rendez-vous. Nous prenons ici conscience de l’importance de la charge

corporelle qui influe sur l’adaptation du pied au sol, point que nous développerons plus

loin.

De plus, comme nous le constatons dans tous les tableaux, après le troisième traitement et

la période de repos, la douleur diminue notablement chez les deux groupes. Nous voyons

que l’application de la pensée ostéopathique, qu’elle soit sur une longue ou une courte

chaîne, offre une diminution appréciable de la douleur pour la fasciite plantaire, ce qui

implique une stimulation dans la capacité du corps à se guérir et à ramener une normalité

fibrillaire dans les tissus inflammés.

8.2 Impact des traitements ostéopathiques sur les amplitudes

articulaires de la tibio-tarsienne, genou en flexion et genou en

extension, tableau 9 et tableau 10

Comme longuement expliqué au chapitre portant sur l’anatomie, une fasciite plantaire

peut survenir à la suite d’une rétraction du triceps sural, qui affecterait l’articulation tibio-

tarsienne et qui imposerait une tension supplémentaire sur le fascia plantaire moyen,

notamment à son attache, qui est en lien intime de contiguïté et de continuité avec

l’attache du tendon d’Achille. Dans ces tableaux, nous allons amener un début

d’explication avec l’amélioration de l’amplitude tibio-tarsienne et son impact sur les

tissus en liens. Nous observerons une similarité dans l’évolution des deux groupes.

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104

8.2.1 Augmentation de l’amplitude articulaire de la tibio-tarsienne en

extension chez les deux groupes, tableau 9

À la quatrième rencontre, nous observons une similarité chez les deux groupes dans

l’évolution de l’amplitude de la tibio-tarsienne; le groupe I ayant eu une évolution de

15,60 degrés à 21,10 degrés, et le groupe II, de 17,75 degrés à 22,25 degrés. Tant pour le

groupe expérimental I que pour le groupe expérimental II, on a une différence

significative entre les moyennes des temps (p <0,001) : les comparaisons par paires

montrent que la moyenne au temps 1 est significativement inférieure à celle au

temps 2 (p <0,001), à celle au temps 3 (p <0,001) et à celle au temps 4 (p <0,001), et

que la moyenne au temps 2 est significativement inférieure à celle au temps 3

(p = 0,011) et à celle au temps 4 (p = 0,001). Dès les deux premiers rendez-vous, nous

avons obtenu un gain significatif d’amplitude chez les deux groupes. Entre le premier et

le dernier rendez-vous, nous remarquons un gain significatif d’amplitude de 5,50 degrés

pour le groupe I et de 4,50 degrés pour le groupe II, ce qui est excellent. Ce gain est le

fruit de la normalisation des tissus, dont le triceps sural et surtout les gastrocnémiens,

qui sont particulièrement limitatifs avec le genou en extension. Les traitements

appliqués en chaîne fasciale, empreints d’une philosophie thérapeutique ostéopathique

qui respecte le corps, fonctionnent.

Autre point intéressant à souligner ici, c’est qu’à la troisième rencontre, le groupe II

plafonne et même démontre une baisse de gain d’amplitude articulaire de la tibio-

tarsienne après la période de repos, alors que pour le groupe I, nous constatons une

continuité de l’amélioration dans la mobilité articulaire. Les deux groupes ont terminé

avec sensiblement la même amplitude articulaire, sans différence significative, soit 21,52

pour le groupe I et 22,15 pour le groupe II. Cette égalité entre les deux groupes peut

s’expliquer par la redoutable efficacité de la pensée ostéopathique appliquée en chaîne

thérapeutique, couplée à la capacité du corps à s’autoguérir dans des conditions

favorables.

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105

8.2.2 Augmentation de l’amplitude articulaire de la tibio-tarsienne en

flexion chez les deux groupes, tableau 10

Nous avons voulu mesurer l’impact de nos traitements ostéopathiques sur l’amplitude

articulaire de la tibio-tarsienne en flexion chez les deux groupes. Le groupe

expérimental I évolue ainsi : 20,13 – 23,74 – 25,70 – 26,30 et e groupe expérimental II,

ainsi : 22,43 – 25,05 – 26,14 – 26,45. Les comparaisons par paires montrent que la

moyenne au temps 1 est significativement inférieure à celle au temps 2 (p <0,001), à

celle au temps 3 (p <0,001) et à celle au temps 4 (p <0,001), et que la moyenne au

temps 2 est significativement inférieure à celle au temps 4 (p = 0,036). Cette

conclusion statistique confirme l’efficacité des deux chaînes de traitements, tant longue

que courte, sur cette problématique. Cette amélioration de la flexion de la tibio-tarsienne

maintenue chez les deux groupes peut s’exprimer par le relâchement du soléaire, muscle

qui a une action à court bras de levier sur l’articulation tibio-tarsienne, partie capitale à

relâcher pour redonner une bonne mobilité articulaire à cette région. Comme expliqué

précédemment, ceci favorise le retour sanguin, répondant ainsi à cette loi tant prisée de

Still : le rôle de l’artère est absolu.

Pour les deux groupes une amplitude accrue s’exprime même avec la période de repos.

Elle se stabilise pour presque atteindre la limite articulaire, autour de 26 degrés.

8.2.3 Comparaison de l’amplitude entre les deux groupes

Concernant les résultats de nos traitements sur les deux groupes, nous voyons que, dans

l’ensemble, l’amélioration de l’amplitude de la tibio-tarsienne se poursuit avec

sensiblement la même évolution, étant équitablement significative chez les deux

groupes, jusqu’à presque atteindre la limite articulaire respective de chaque segment

évalué. Ce fait est remarquable si l’on considère la courte période de temps et les limites

nécessaires à l’exécution de notre étude. L’application des techniques fasciales qu’offre

l’ostéopathie peut servir d’explication pour le maintien du gain d’amplitude que nous

observons chez les deux groupes. Peu importe la chaîne de traitement choisie, nous

avons sensiblement les mêmes résultats, ce qui justifie l’intérêt de l’application de

techniques en chaîne ostéopathique dans le cadre de la fasciite plantaire.

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106

Dans le cadre de notre étude, il ressort qu’un travail concentré sur le maillon principal

de cette problématique, le triceps sural, qui, lors de contracture, peut provoquer une

possible limitation dans la mobilité articulaire du calcanéum. Cette limitation peut

amener une tension puis une rétraction tissulaire sur le fascia plantaire. Les techniques

en chaîne fasciale ont un impact puissant sur le relâchement de ce tissu et de ses liens à

l’intérieur des deux chaînes de traitements. Comme nous le constatons dans nos résultats

statistiques, nous devons conclure à l’absolue nécessité, dans tout traitement de fasciite

plantaire, d’aborder de façon locale ou avec une vision plus générale le relâchement de

tout le complexe suro-plantaire mais aussi de ses liens avec les autres tissus pour

l’obtention d’une amélioration notable.

Considérant que les patients ne devaient pas avoir reçu de traitement lors des trois

derniers mois, le relâchement du triceps sural en trois séances seulement a permis une

amélioration nette de l’amplitude articulaire chez les deux groupes.

8.3 Corrélation entre amplitude et douleur

Nous pouvons voir une certaine corrélation entre la douleur et l’amplitude. En général,

plus l’amplitude est restreinte, plus la douleur est intense. Toutefois, il importe de

comprendre que la diminution de la lésion articulaire n’amène pas nécessairement une

diminution de la douleur ressentie par les personnes, au niveau du fascia plantaire moyen.

Il est donc fort possible que, malgré une certaine souplesse tissulaire, la tension résiduelle

dans le fascia plantaire comprime encore les terminaisons nerveuses de toutes sortes

(Meissner, Paccini, Merkel, nocicepteurs, etc.), ce qui continue à provoquer de la

douleur. Nous croyons que plus la lésion mécanique est équilibrée et se maintient dans le

temps, plus elle offrira une chance de récupération pour les tissus. N’oublions pas qu’un

tissu fortement lésé et constamment agressé peut prendre du temps pour guérir. « En

général, la guérison se produit après 6 à 9 mois de traitements177

», selon le docteur

Larose.

177 LAROSE, D., « Fasciite plantaire et épine de Lenoir », [En ligne], http://passeportsante.net/fr/Maux/Problemes/

Fiche.aspx?doc=fasciite_plantaire_epine_lenoir_pm (page consultée le 12 juin 2011).

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107

8.4 Discussion sur la capacité fonctionnelle, tableau 3 et tableau 4

Les chiffres suivants proviennent du questionnaire FAAM.

8.4.1 Augmentation de la capacité fonctionnelle chez les deux groupes –

diminution de l’impotence selon activités, tableau 3

Comme on peut le constater au tableau 3, il existe une grande similarité dans les courbes

de progression pour les deux groupes. Cette mesure a une note maximale de 60 avec

15 activités impliquant le pied, dont certaines s’échelonnent sur des périodes différentes.

Les résultats de leur capacité à faire ces activités évoluent pour le groupe I de 46,91 à

54,09 et, pour le groupe II, de 46,3 à 53,5. Selon l’analyse statistique, quel que soit le

groupe, la moyenne au rendez-vous 1 est significativement inférieure à celle au

rendez-vous 4 (p <0,001). Les personnes qui ont participé à l’étude, tant pour le groupe I

que pour le groupe II, ont donc perçu une amélioration notable de leur condition, ce qui

leur a permis de reprendre leurs activités quotidiennes, de faire leurs courses habituelles

avec plus d’entrain et moins de douleurs, de danser avec plus de fougue, de faire leur

magasinage de Noël avec moins d’empressement et de colère contre leurs pieds…

8.4.2 Augmentation du pourcentage estimé de la fonctionnalité, tableau 4

La fonctionnalité représente une vue d’ensemble en pourcentage de leur capacité

fonctionnelle restante, c’est-à-dire, de ce qu’ils sont capables de faire sans trop ressentir

de limitation plantaire, peu importe l’activité en cours. Le groupe I débute avec une

capacité fonctionnelle restante de 67,39 % et finit à 85,22 %. Pour le groupe II, la

moyenne du début est de 62,00 % et de 74,5 % à la fin. Selon l’analyse statistique, quel

que soit le groupe, la moyenne au rendez-vous 1 est significativement inférieure à

celle au rendez-vous 4 (p <0,001) et il n’y a pas de différence statistique entre les

deux groupes (p = 0,207). Face à ces résultats, nous pouvons affirmer que les deux

groupes ont obtenu des résultats appréciables et ont vu une augmentation significative de

leurs capacités à effectuer les tâches quotidiennes avec plus d’aisance, ce qui suggère

qu’en ostéopathie, si les manœuvres thérapeutiques respectent la philosophie

ostéopathique, une chaîne courte ou une chaîne longue sont aussi favorables et que toutes

deux offriront des résultats appréciables

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108

8.5 Retour sur notre philosophie thérapeutique

Dans les prochains paragraphes, nous allons détailler en quoi l’efficacité de notre étude

ostéopathique peut servir de source d’explication concernant les conclusions statistiques

que nous avons obtenus.

Le fascia plantaire est la principale « victime » dans cette affection. Pour les personnes de

notre étude, ce fascia est constamment en situation d’irritation, de surmenage et

d’inflammation permanente à cause des multiples traumatismes répétés des activités de la

vie quotidienne (épicerie, magasinage, ménage, etc.). Cette inflammation perturbe la

phase réparatoire nécessaire à tout processus de guérison pour un tissu inflammé. Par

accumulation de déchets, par anoxie de la région, le tissu se fibrose. Si le fascia plantaire

est le prolongement fascial du triceps sural et est considéré pour certains comme un

tendon, notons que « les tendons sont des tissus à bas métabolisme avec moins de 15 %

de vascularisation en comparaison avec les muscles. Ils prennent donc beaucoup de

temps à s’adapter et à guérir178

», Il importe alors de stimuler la circulation sanguine

pour améliorer les échanges et stimuler ainsi la guérison. Puisque la fasciite plantaire

relève d’un problème de surtension et de compression des structures au niveau du

complexe suro-plantaire, lui apporter un bon dégagement tissulaire va contribuer à offrir

une chance de rétablissement. Comme préconisé par la philosophie ostéopathique, il faut

briser le processus inflammatoire pathogénique qui s’est installé dans la région plantaire

de toutes les façons possibles.

« La structure maintient la fonction. La fonction créée la structure179

. » Puisque les

fasciae contiennent des cellules de structures (fibroblastes, collagène, macrophage, etc.)

et des cellules de fonctions (plasmocytes, mastocytes, leucocytes, etc.), l’ostéopathe doit

recourir à une chaîne de techniques qui fait appel à ces deux rôles. D’ailleurs Andrew

Taylor Still a mentionné : « Éliminez toutes les obstructions, les stases. Si ceci est fait

avec sens, la nature fera simplement le reste avec bienveillance180

. »

178 ACTION-RÉACTION MD, « La tendinopathie », vol. 1, no 3, juillet 2009, Québec, p. 2, [En ligne], http://actions

portphysio.com/data/activesportsphysio/files/file/newsletters/action-reaction-MD-juillet09.pdf (page consultée le

16 juin 2012). 179 MICHEL, D., D.O., Notes de cours, Académie Sutherland d’ostéopathie du Québec, n. p., octobre 2008. 180 DRUELLE, P., Les dorsales et les côtes. tome VIII, Cercle d’études ostéopathiques de Montréal, novembre 1982.

p. 1.

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109

Selon le respect d’une philosophie globaliste et locale de l’ostéopathie, assurer une bonne

souplesse du fascia plantaire superficiel implique d’abord de le travailler plus

mécaniquement dans le sens des fibres longitudinales afin d’enligner les fibres

d’élastocollagène en vue de maintenir une meilleure élasticité et de favoriser une

meilleure stabilité longitudinale181

du pied. Ensuite, nous avons poursuivi avec un travail

plus local et plus liquidien pour leur redonner la vitalité nécessaire au bon

fonctionnement des structures. Donc, après avoir enlevé la tension qui existait dans les

liens fasciaux du fascia plantaire (en tant qu’importante structure d’amortissement) et de

son environnement, nous lui avons apporté une attention particulière afin qu’il retrouve

sa fonction primaire. Ainsi, l’addition d’énergie que l’ostéopathe a effectuée, soit de

façon active ou passive, tant par sollicitation mécanique que grâce à sa pression – tous

deux ayant ajouté une chaleur dans la région travaillée –, a augmenté le métabolisme et a

favorisé l’hydratation de la substance fondamentale par le couple acide hyaluronique-

hyaluronidase et a eu un impact puissant sur la viscosité et la perméabilité du tissu, ce qui

a permis de meilleurs échanges et transformations cellulaires bénéfiques pour la

réparation du tissu. Il importe donc de travailler sur les deux niveaux, mécanique et

liquidien, en quantité et en qualité. Ainsi, grâce aux manœuvres ostéopathiques

appliquées en chaînes fasciales en lien avec la philosophie thérapeutique, le fascia pourra

retrouver les caractéristiques qui lui sont propres : sa viscosité, sa plasticité, son élasticité

et sa résistance182

.

Comme nous l’avons décrit, dans notre traitement en chaînes, nous avons insisté dans les

deux groupes sur le complexe suro-plantaire. Nous pensons que, la tibio-tarsienne étant

sous la gérance des deux puissantes parties du triceps sural, équilibrer conjointement ces

dernières à l’intérieur d’un même traitement assure une diminution des tensions

intrinsèques au niveau du tendon, ce qui permet une gestion plus fine du pied et

l’obtention d’une plus grande amplitude articulaire. Le travail de relâchement au niveau

du tendon d’Achille par le pompage astragalo-calcanéen, technique à court bras de levier

sur la tibio-tarsienne, a permis de lever les tensions fasciales profondes qui ont un impact

sur le retour vasculo-nerveux de la circulation profonde, qui est responsable à environ

181 THIEFEL, M., L’aponévrosite plantaire, [En ligne], http://podologue.lu/index.php?left=undefined&center

=pathologie_2&right=pathologie_2 (page consultée le 30 novembre 2011). 182 GABAREL, B., et M. ROQUES, Les fasciae en médecine ostéopathique, tome 1, Paris, Maloine, 1985. p. 155.

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110

90 % de la circulation de retour183

. De plus, nous avons tenu à travailler au niveau des

gastrocnémiens afin de travailler leur fibre en continuité avec le fascia plantaire

superficiel médian et d’assurer l’autre 10 % de la circulation sanguine de la région

plantaire. Ces dégagements ont aidé non seulement à dégager les toxines et les déchets

métaboliques engorgés dans le fascia plantaire qui font perdurer l’inflammation, mais

également à nourrir le tissu. Le pédicule vasculo-nerveux tibial postérieur, qui se

prolonge dans les différents plans fasciaux du pied, a donc été décompressé de ses

tensions et a pu ainsi accomplir sa tâche. Cette liberté lui est nécessaire pour une bonne

vascularisation de la plante du pied.

Nous avons également fait un travail local sur le fascia plantaire. Pour nous, ostéopathes,

l’intérêt de travailler les structures fasciales réside en leur grand pouvoir de relâchement

sur le tissu lui-même, mais également sur toutes les structures intégrées à l’intérieur

même de sa structure tissulaire. Pour notre problématique, nous avions comme principal

objectif de normaliser la bourse séreuse de Lenoir afin que cette structure, en se

réhydratant, puisse reprendre sa place dans la mécanique du pied en atténuant les forces

de frottement entre les os, les muscles et leurs fascias. Sa normalisation ainsi que

l’environnement immédiat permettaient aussi de diminuer la restriction du flot sanguin au

niveau des tissus superficiels dans la semelle veineuse plantaire de Lejars. Une technique

punctiforme est intéressante pour créer un appel liquidien afin de revitaliser les tissus

atteints. C’est d’ailleurs madame Carla Delanges, D.O., qui nous a suggéré l’application

de cette technique pour cette problématique. « Aucune partie n’est inutile184

. »

Les deux chaînes de traitement ont aidé à favoriser une diminution de l’inflammation

accompagnée d’un retour à une normalité tissulaire, phénomène que nous avons mesuré

par la prise de douleur et la mesure d’amplitude, principalement. Le soulagement perçu

dans les deux groupes nous porte à croire, certes, à l’importance d’un traitement fascial

qui assouplit les lignes de tensions collagéniques dans le sens des fibres de traction pour

les détendre, mais aussi à l’importance de le jumeler à un travail plus fluidique qui fait

appel à un dégagement fascial, ce qui favorise un dynamisme dans la région atteinte.

183 VIN, F., Traitement de la maladie veineuse – circulation normale, [En ligne], http://phlebovin.fr/index.

php?mod=page&ac=page&id_page=20 (page consultée le 22 juin 2012). 184 STILL, A. T., D.O, La philosophie de l’ostéopathie, Sully, 1999, p. 27.

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111

Ainsi, avec le retour du sang qui apporte les nutriments, nous augmentons les chances de

rétablissement. C’est ce qui explique que nous ayons pu obtenir une amélioration de la

symptomatologie et de l’appréciation des traitements ostéopathiques chez les deux

groupes.

Vue la courte période de soin apportée, le soulagement, appréciable et sans différence

significative entre les groupes, nous amène à constater la grande efficacité de

l’ostéopathie appliquée avec un esprit de chaînes thérapeutiques, tant pour une chaîne

courte qu’une chaîne longue. Nous avons donc l’intime conviction que cette façon

d’entrevoir la méthodologie clinique apporte d’excellents résultats, que nous nous

attardions à la lésion afin d’enlever la douleur aiguë ou à un traitement plus global afin

d’aider à diminuer les facteurs de risques inhérents au corps humain. Nos traitements

ostéopathiques en chaîne fasciale se sont avérés, sommes toutes, d’une efficacité

redoutable, tant pour une chaîne courte que pour une chaîne longue. L’ostéopathie est

donc tout à fait indiquée en cas de fasciite plantaire.

8.6 Considérations diverses

8.6.1 Considérations thérapeutiques

Il est intéressant de mentionner des points qui n’ont pas été abordés en cours d’étude.

Absence de travail ostéopathique sur la loge péronière

Ayant fait une prise de notes informelles lors des traitements, nous avons remarqué que

chez tous les participants, particulièrement chez ceux du groupe II, les muscles

antéroexterne de la jambe, particulièrement le jambier antérieur, et ceux de la loge

péronière semblaient beaucoup plus engorgés de sang et en situation de compression.

Certes, dans le travail en chaîne longue, nous avons un peu abordé cette région, mais ce

n’était qu’un survol et non un travail spécifique. Kapandji185

a d’ailleurs démontré

l’importance du muscle long péronier latéral qui traverse les trois arches et assure un

maintien dynamique de la voûte plantaire. Avec le court péronier latéral, ils ont tous deux

des actions d’éversion et peuvent grandement participer dans le maintien de pieds plats.

Quant au jambier antérieur, il a un rôle de maintien supérieur de la voûte plantaire. Il est

185 KAPANDJI I.A., Physiologie articulaire : membre inférieur, tome 2, 5e édition, Paris, Maloine, 2001, p. 234-235.

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donc possible que l’absence de traitement à tous ces muscles ait pu diminuer l’impact des

techniques plantaires, aussi efficaces soient-elles. D’ailleurs, il a été prouvé que le travail

ou l’étirement d’un muscle par le travail de son antagoniste lui restitue de l’énergie, qui

peut être emmagasinée lors des contractions subséquentes186

. Ceci implique, dans notre

cas, que le travail de la loge antérieure de la jambe aurait indirectement permis un

meilleur relâchement fascial du muscle triceps sural.

Étirements

Bien que les étirements aient été proscrits dans notre étude afin que leur action

n’interfère pas dans les résultats et parce qu’on ne peut pas les contrôler , dans notre

cabinet, nous ferions la demande à nos patients de s’étirer régulièrement pour stimuler

le corps vers une autonormalisation. Les étirements sont un élément que nous jugeons

essentiel dans une pratique ostéopathique au quotidien. D’ailleurs, leur grande

efficacité a déjà été prouvée pour la fasciite plantaire. De plus, tel que prôné par

l’ostéopathie, pour qu’un traitement soit complet, l’individu doit se retrouver au centre

de son rétablissement, d’où l’importance de suggérer des exercices

d’autonormalisation, comme des exercices d’étirements myofasciaux. Ce point est

fortement véhiculé à l’Académie Sutherland d’ostéopathie par le fondateur, monsieur

Guy Voyer, D.O. D’ailleurs, ce dernier a mis sur pied un type d’autotraitements qui

s’adresse aux fascias en lésion, par des étirements myofasciaux (EMF). Un travail

fascial jumelé à la pratique d’étirements donne en général un bon rendement et, en

clinique privée, sa pratique est fortement recommandée.

8.6.2 Considérations anatomophysiologiques

Nous allons voir des éléments anatomophysiologiques que nous jugeons importants dans

l’établissement de notre problématique et qui ont pu, d’une part, prédisposer à

l’établissement de la fasciite plantaire et, d’autre part, à en faire perdurer les symptômes.

Tous les points qui vont suivre ont pu avoir influencé les résultats et l’amélioration de

l’inflammation plantaire et contribuer à maintenir une douleur résiduelle.

186 CAVAGNA, G.A., et al., « Positive work done by a previously stretched muscle », A. pl. Physiol., no 24, 1968, p. 21-

32, [En ligne], www.campusport.univ-lille2.fr/ressource_gym/co/Theorie_5.html (page consultée le 12 juin 2012).

Page 123: DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.)...To bring relief to the symptoms of plantar fasciitis, two visions of osteopathic therapeutic approaches were compared : a global vision from the pelvis

113

Puisque les traitements n’ont porté que sur la fasciite plantaire à l’exclusion de tout autre

problématique, il est possible que les gens qui avaient des pathologies concomitantes

aient perçu une plus faible amélioration de leur condition. Ainsi, toute problématique

concomitante, que ce soit au pied ou à toute autre partie de l’appareil locomoteur non

traitée en cours de suivi, a certes pu entraver le processus d’autonormalisation du fascia

plantaire et limiter la diminution de la douleur.

Une étude portant sur des radiographies faites sur des cadavres atteints de fasciite

plantaire a démontré que l’inflammation ait pu avoir affecté d’autres éléments que le

fascia plantaire superficiel médian uniquement. « In addition, the inflammatory process

may extend to adjacent anatomic structures187

. » Vers la fin, cette étude ajoute :

In all patients suspected of having plantar fasciitis, increased

intensity consistent with edema in the perifascial soft tissue was

depicted […] with chronic plantar fasciitis, soft tissue edema

both superficial and deep to the PA was the dominant

abnormal imaging finding in 70 % of cases […] 58 % of our

patient population, was mild to moderate thickening of the PA,

which presumably correspond to the presence of granulation

tissue.

Il nous est donc possible de supposer qu’un œdème plantaire et un épaississement fascial

plantaire étaient présents chez plusieurs de ces sujets. Ces conditions prédisposent à

affecter les tissus adjacents. Nous allons voir certains facteurs, appuyés de nos données

statistiques, qui ont pu amener une fibrose et/ou ralentir la guérison.

Fibrose

Une fasciite est considérée comme chronique à partir de 12 mois188

. Si la chronicité

suggère une fibrose, nous supposons que, dans notre étude, 13 personnes du groupe I et

12 personnes du groupe II ont une problématique plantaire qui pourrait être atteintes

187 THEODOROU, D.F., et al., « Plantar fasciitis and fascial rupture : MR imaging findings in 26 patients

supplemented with anatomic data in cadavers », Université de Californie, San Diego et Hôpital Pitié-Salpêtrière,

Paris, vol. 20, octobre 2000, p. 181-197, [En ligne], http://radiographics.highwire.org/content/20/suppl_1/S181.full

(page consultée le 15 avril 2012). 188 MV SPORT, Prévention de l’aponévrosite plantaire ou de la fasciite plantaire, p. 6, [En ligne],

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114

d’une fibrose. « La douleur apparaît principalement à la compression tissulaire que la

fibrose locale irritative a créée189

. »

« La pression et la tension exercées sur un fascia stimulent la sécrétion de

tropocollagène190

. » Ainsi, suite à des agressions tissulaires répétées qui entraînent de

multiples phases successives de réparation et de dégradation, une rupture d’équilibre

dans la matrice extracellulaire survient et produit un épaississement du fascia plantaire

par augmentation de ces constituants fibrillaires. Cette fibrose apparaît suite au manque

de circulation sanguine aux extrémités, qui provient tant de la capacité du tissu à

recevoir du sang que de la dynamique de la marche. Un tissu fibrosé entretient

davantage de qualités contractiles et rétractiles à cause du collagène de type 1 présent

en grande quantité et de l’élastine qui se dégrade sous l’effet de l’âge et de

l’inflammation191

. Cette condition produit un effet néfaste sur les structures intégrées et

en réduit l’efficacité de rendement.

Par ses nombreuses techniques d’équilibration tissulaire qui amènent un retour de la

circulation sanguine et de tous ses constituants réparateurs, l’ostéopathe peut même aider

à régresser une fibrose récente en freinant le processus initial de fibrogénèse192

. Le

traitement du fascia plantaire, mais surtout de tous ces liens, a permis à ce tissu de se

rapprocher d’un état de normalisation, et ce, très rapidement. Nous croyons donc aux

vertus de l’ostéopathie, car notre méthode de traitement s’avère douce et non invasive

pour les tissus fasciaux, respectant les lois naturelles du corps, et ce, dans un laps de

temps relativement court, comme notre étude le démontre.

Voici certains points qui ont pu ralentir le processus de guérison.

189 ROUSSELT, M.C., J.M. VIGNAUD, P. HOFMAN, et F.P. CHATELET, Inflammation et pathologie inflammatoire,

[En ligne]shttp://medidacte.timone.univ-mrs.fr/webcours/umvf/anapath/disciplines/niveaudiscipline/niveaumodule/

chapitre3/chapitre3.htm (page consultée le 13 décembre 2011). 190 GABAREL, B., et M. ROQUES, Les fasciae en médecine ostéopathique, tome 1, Paris, Maloine, 1985, p. 120. 191 BALDET, P., « La réparation tissulaire et ses troubles », Faculté de Médecine Montpellier, Nimes, France Janvier

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Ressources_locales/ANA-PATH/A2-Reparation_tissulaire-v2.pdf (page consultée le 18 janvier 2012). 192 ROUSSELT, M.C., J.M. VIGNAUD, P. HOFMAN, et F.P. CHATELET, Inflammation et pathologie inflammatoire,

[En ligne]shttp://medidacte.timone.univ-mrs.fr/webcours/umvf/anapath/disciplines/niveaudiscipline/niveaumodule/

chapitre3/chapitre3.htm (page consultée le 13 décembre 2011).

Page 125: DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.)...To bring relief to the symptoms of plantar fasciitis, two visions of osteopathic therapeutic approaches were compared : a global vision from the pelvis

115

Surcharge pondérale

Déjà décrites au chapitre portant sur l’anatomie et la biomécanique, d’importantes

pressions s’exercent sur le talon en position debout. « Lors de l’appui talonnier, toute

surcharge pondérale accentue les forces passant par le talon193

. » Un excédent de poids

force l’architecture du pied à s’évaser dans ses trois arches plantaires et oblige les

structures à se maintenir dans une limite de plasticité fasciale. Le fascia, en continuel état

d’inflammation, s’épaissit et durcit. Les protéines fibreuses d’élastines « se renouvellent

lentement, ce qui explique qu’un fascia longuement étiré ou comprimé perde son

élasticité durant une longue période194

. »

Dans notre étude, nous remarquons que 21 personnes sur 44 entrent dans la catégorie

« embonpoint – (G) » ou « embonpoint important – TG », dont 2 dans ce dernier groupe.

Nous avons remarqué, dans les résultats de ces deux derniers, un certain plafonnement de

l’amélioration des douleurs. Nous pouvons supposer que la charge corporelle, qui

intervient en position debout, est un élément plus que probant qui ait pu limiter

l’amélioration des résultats. D’ailleurs, « Snook et Chrisman ont remarqué que la moitié

de leurs patients atteints de talalgie présentaient une surcharge pondérale195

. » Malgré

ce fait, nous avons obtenu de bons résultats dans les deux groupes expérimentaux.

Sûrement qu’avec plus de temps (et une possible perte de poids chez ces patients), nous

aurions pu obtenir encore de meilleurs résultats.

Pieds plats – pieds creux

Sur l’ensemble des 44 participants à l’étude, 22 avaient les pieds plats, donc la moitié,

alors que seulement 6 personnes présentaient des pieds creux. De tout l’échantillonnage

des personnes qui sont atteintes de fasciite plantaire (33), 16 ont des pieds plats et des

personnes qui sont atteintes d’épine (11), nous en retrouvons 6 avec des pieds plats, soit

plus de la moitié de pieds plats dans les deux cas. Selon notre étude, les pieds creux

semblent moins correspondre à la problématique de la fasciite plantaire, même s’il est

spécifié par T. Daniels, chirurgien orthopédiste, qu’« aucune prédominance de l’une des

193 DAUM, B, Les talalgies post-traumatiques chez le sportif, Nancy, 1998, p. 2, [En ligne], http://jnael.free.fr/topos/

topoDAUM.pdf (page consultée le 22 février 2012). 194 GABAREL, B., et M. ROQUES, Les fascias en médecine ostéopathique, tome 1, Paris, Maloine, 1985. p. 126 195 SNOOK, G.A. and O.D. CHRISMAN, « The management of subcalcaneal pain », Clin. Orthop., vol. 82, 1972, p.

163-168, dans DANIELS, T., Tribunal d’appel de la sécurité professionnelle et de l’assurance contre les accidents

du travail, mars 2003, [En ligne], http://wsiat.on.ca/french/mlo/fplantar.htm (page consultée le 17 août 2011).

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116

malformations susmentionnées n’a été établie196

. » En raison de la grande souplesse

ligamentaire qu’offre l’arche interne, son valgus physiologique de six degrés et sa

multiplicité osseuse, il est possible que tous ces éléments pourvoient adaptation et

souplesse, mais prédisposent aux faiblesses si l’équilibre osseux et fascial n’est pas

respecté. C’est cette région dynamique qui subit le choc.

Fasciite – Épine

Dans notre échantillonnage, 33 personnes sur 44 sont atteintes de fasciite plantaire alors

que 11 personnes éprouvent également une vive douleur au talon, étant affublées d’une

épine de Lenoir : 6 personnes font partie du groupe I, et 5 du groupe II. Ces derniers

diagnostics sont corroborés d’un diagnostic médical, non exigé, mais spécifié par le

patient.

Les gens qui ont mentionné avoir des épines éprouvaient tous une douleur plantaire

depuis au moins 15 mois. Nous savons qu’en raison du temps de l’apparition de la

problématique, la présence d’une épine suggère la présence d’une certaine fibrose, ce qui

peut limiter l’effet de toute intervention thérapeutique. Nous pensons que l’épine peut

entretenir la pathologie, par l’inflammation créée par la traction constante sur le fascia

plantaire.

Déchirures partielles

Il est possible que le fascia ait auparavant subi des déchirures partielles et que cela ait

occasionné un ralentissement de la guérison. Étant donné l’absence de trois semaines

de repos en décharge197

, conseil fortement suggéré par le corps médical, les résultats

de l’étude auraient pu être autrement pour certains. D’ailleurs, selon Laflamme : « La

thérapie la plus efficace pour cette condition est sans doute le repos198

. Il est

important d’éviter un retour à l’activité prématuré et trop intense. » Ce conseil

semble fort peu suivi si nous en jugeons selon les patients de l’étude qui

196 DANIELS, T., Tribunal d’appel de la sécurité professionnelle et de l’assurance contre les accidents du travail, mars

2003, [En ligne], www.wsiat.on.ca/french/mlo/fplantar.htm (page consultée le 17 août 2011). 197ZYGAS, P. « Les pathologies de l’arrière et de l’avant-pied », Revue médicale de Bruxelles, no 27, 2006, p. 311, [En

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15 avril 2012). 198 LAFLAMME, A., Fasciite plantaire, une épine sous le pied, Québec, Association régionale de vélo de montagne

Québec Chaudière Appalaches, 2008, p. 5- 6, [En ligne], www.vmqca.qc.ca/chroniquessante/

2008/03/20080310.pdf (page consultée le 22 février 2012).

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117

s’empressaient de redoubler d’ardeur dans leurs activités favorites dès la diminution

de la douleur.

Usure prématurée du coussinet plantaire

Il est possible également qu’une usure prématurée du coussinet plantaire ait conduit à

limiter la cessation de la douleur pour les deux groupes. Si nous considérons que le

vieillissement et la pratique de sports de sauts sont des causes qui induisent cette usure,

nous comptons 29 personnes de plus de 40 ans dans l’ensemble de nos participants – soit

66 % – et, selon nos données recueillies dans le bilan de santé des plus jeunes, 9

s’adonnaient à une activité sportive sur une base régulière – soit 20 %.

En conclusion, malgré la présence de pathologies concomitantes à la fasciite plantaire qui

ont probablement occasionné une douleur résiduelle, nous avons obtenu d’excellents

résultats chez les deux groupes. Vu l’amélioration significative des résultats concernant la

douleur, l’amplitude et l’estimation de l’intensité de la pathologie chez les deux groupes,

force est de conclure à l’efficacité de l’ostéopathie comme thérapie manuelle face à la

fasciite plantaire.

8.6.3 Considérations de la part de nos patients

Augmentation des activités chez les participants en cours d’étude

Nous croyons que, chez les deux groupes, les sujets voyant une baisse substantielle de

leur douleur au cours des traitements consécutifs, certains patients se sont remis plus

intensément à leurs activités quotidiennes ou sportives, ce qui a nécessairement pu

influencer les résultats du questionnaire FAAM et de l’étude. Cette petite différence

laisse supposer que, lors d’un stress accru, le traitement d’une courte chaîne peut apporter

un peu moins de soulagement voire aggraver les douleurs. Toutefois, le corps ayant une

grande capacité d’adaptation, il répartit les tensions autrement et, après une période

d’accalmie, il revient à la normale.

8.6.4 Considérations méthodologiques

D’autre part, il est manifeste qu’un échantillonnage plus imposant aurait probablement

fait une différence dans l’ensemble des résultats. L’ajout de sous-groupes aurait

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118

probablement réussi à préciser dans quelle problématique nos traitements sont plus

valables et quelles mesures prendre pour remédier aux lacunes.

Un autre biais est sans conteste la prise de mesures par un observateur unique. En effet,

malgré la pratique et l’application, il est facile de se tromper, d’où l’importance de

prendre plus de mesures qu’il n’est nécessaire pour arriver à une moyenne représentative

de la réalité.

L’étude s’étant échelonnée de septembre à décembre, alors que les chaussures portées

diffèrent conséquemment au changement de saison, il appert qu’en rapport à la période

d’expérimentation choisie, il aurait été préférable d’avoir le même genre de chaussures

pendant toute la période d’expérimentation. En effet, au mois de septembre, les

participants portaient des sandales alors qu’à l’évaluation finale de décembre, ils

portaient des bottes. Des chaussures plus lourdes et fermées provoquent une

augmentation de la pression sur le pied et oblige une adaptation accrue du pied. De plus,

il ressort aussi une possibilité que la période des fêtes, à cause d’un travail debout

prolongé pour certains, jumelé à une période de magasinage intense, n’ait pas favorisé à

diminuer la douleur. Donc, il importe de s’assurer, dans toute étude, d’avoir un temps

d’exposition debout relativement constant pour tous les participants.

Même si nous avons fait une expérimentation clinique pour chacun des participants, nous

aimerions ajouter l’effet placebo qui a probablement contribué à modifier la perception

dans l’amélioration du traitement, notamment dans l’évaluation de la fonction. Beaucoup

de participants ont mentionné avoir apprécié notre empathie et le fait que nous nous

occupions directement de leur problématique. « Tout geste thérapeutique, valide ou non,

comporte d’ailleurs une part plus ou moins grande d'effet placebo199

. »

Dans notre étude, nous n’avons pas fait de bilan postural. Toutefois, considérant que « la

rétraction du système gastroplantaire impose à l’arrière-pied un valgus pour lui

permettre d’atteindre l’angle droit en position debout200

», après coup, nous devons nous

rendre compte qu’il aurait été intéressant d’effectuer un bilan postural. En effet, l’analyse

199 IVAN O. et G. CHARLEROI, « L’effet placebo. Un voyage à la frontière du corps et de l’esprit », Socrate Éditions

Promarex, 2003, [En ligne], http://fr.wikipedia.org/wiki/Effet_placebo (page consultée le 1er juin 2012). 200 KOWALSKI, C., « La rétraction du triceps et ses conséquences sur l’avant-pied », Médecine chirurgicale du pied,

Springer-Verlag, vol. 20, 2004, p. 3-5, [En ligne], www.amisek.be/keni/Abstracts-Journee-Scientifique-XXIV.pdf

(page consultée le 15 mai 2012).

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119

de la posture, outil démontré par Véronique Durand, D.O., aurait peut-être pu démontrer

dans quelle mesure les traitements ont apporté un changement au niveau postural chez les

gens traités. Nous considérons que son absence représente une lacune dans notre

mémoire. Une analyse posturale aurait d’ailleurs peut-être apporté une autre donnée de

comparaison intéressante entre les deux groupes.

Nous pensons qu’une problématique sujette à la fibrose et aux douleurs aléatoires

nécessite un travail soutenu, plus pointu et de plus longue haleine afin d’avoir un impact

plus profond sur la souplesse du tissu. Ainsi, il serait intéressant d’évaluer à long terme

l’apport de traitements ostéopathiques en chaînes fasciales et de voir si la

symptomatologie continue d’évoluer favorablement. Nous pensons que, comme Larose le

mentionne : « En général, la guérison se produit après de 6 à 9 mois de traitements201

. »

Il ajoute aussi que « les personnes qui en ont souffert une fois conservent une fragilité »,

d’où l’importance d’un suivi de traitement soutenu pour obtenir des résultats complets et

durables. Nous avons l’intime conviction qu’une différence entre les deux chaînes

pourrait alors apparaître, que nous pourrions palper la différence. Peut-être, à ce moment-

là, y aurait-il une préséance pour la chaîne longue…

201 LAROSE, D., Fasciite plantaire et épine de Lenoir, [En ligne], www.passeportsante.net/fr/Maux/Problemes/

Fiche.aspx?doc=fasciite_plantaire_epine_lenoir_pm (pages consultée le 12 juin 2011).

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120

CHAPITRE 9 : CONCLUSION

L’ostéopathie étant la science du lien anatomique, saisir tous les rapports des intrications

fasciales lorsque nous sommes face à une problématique s’avère capital. Dans notre

mémoire qui portait sur la fasciite plantaire, l’importance de cette compréhension n’en

ressort que davantage.

Par cette étude, nous avons démontré que les fasciae, démarrant au bassin et parcourant le

membre inférieur, créent une unité anatomique et fonctionnelle utile, entre autres dans la

locomotion. En cas de lésion, ces fasciae, notamment ceux en lien avec la plante du pied,

renferment tous les éléments nécessaires à leur guérison, pourvu qu’ils reçoivent un

apport vasculaire suffisant. Pour nous, ostéopathes, équilibrer leurs tensions fasciales

s’avère capital afin de dégager les forces de tension et de compression et de répondre à la

loi de Poiseuille pour permettre aisément le retour du sang dans la région lésée.

Dans le cas de la fasciite plantaire, nous pensons que l’ostéopathe, par son intervention

qui se base sur la somme de ses connaissances physiologiques, anatomiques,

biomécaniques et pathologiques, peut grandement favoriser ce retour à l’équilibre.

L’ostéopathe, par son art et sa science, sait normaliser les fasciae et ses liens dans sa

qualité mécanique, mais aussi dans sa qualité fluidique ce qui permettra d’accompagner

l’autonormalisation du corps.

Notre hypothèse de base, à l’effet de savoir si une chaîne longue offrira de meilleurs

résultats qu’une chaîne courte, a été infirmée en ce sens qu’elle affirme que les deux

chaînes donnent des résultats significativement semblables. Les résultats de notre analyse

statistique affirment que l’ostéopathie offre une diminution appréciable et équivalente de

la symptomatologie tant dans le traitement d’une courte chaîne fasciale qui s’attarde

principalement au complexe suro-plantaire que dans le traitement d’une longue chaîne

fasciale qui s’échelonne de la hanche au pied. Statistiquement, les résultats nous

permettent de conclure qu’il existe une différence significative sur la symptomatologie

entre le premier traitement et le dernier traitement à l’intérieur de chacun des groupes

expérimentaux et qu’il n’y a pas de différence statistique entre les deux groupes, les deux

évoluant sensiblement de la même façon. Comme vu dans ces résultats portant sur

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121

l’amplitude et la douleur, l’ostéopathie semble avoir été d’une grande utilité, par le

relâchement des tensions principales et par la stimulation du retour sanguin dans la région

lésée.

Ces deux chaînes fasciales ont engendré une baisse significative de douleur, une

augmentation significative de l’amplitude articulaire au niveau de la tibio-tarsienne,

genou en flexion ou en extension, ainsi qu’une amélioration notable dans la perception

qu’ont les sujets sur leur capacité fonctionnelle du pied. L’explication la plus plausible

que nous voyons est que les traitements ostéopathiques exécutés en chaîne fasciale ont

harmonisé les tensions entre les différents tissus en liens, redonnant ainsi un équilibre

fonctionnel et un effet appréciable sur la diminution de la symptomatologie. Cela a eu un

impact majeur, car ils nous ont permis de saisir que de travailler selon un modèle

philosophique thérapeutique ostéopathique, la thérapeutique est aussi efficace dans une

optique locale que globale. Au vu des résultats statistiques, nous avons constaté que de

proposer l’une ou l’autre des chaînes de traitements s’est avéré d’une efficacité

significative.

Nous pensons que l’ostéopathe doit recourir à toutes les techniques à sa disposition dans

le but d’aider le corps à retrouver son équilibre et de lui permettre de guérir, et ce,

toujours dans un esprit de chaîne thérapeutique. L’ostéopathie en chaînes fasciales a eu

un effet bénéfique sur la qualité de vie des gens en leur assurant un port debout moins

douloureux, ce qui a facilité leurs déplacements et leurs activités.

Pour notre étude, pour un soulagement des symptômes liés à la fasciite plantaire, les

deux chaînes fonctionnent à merveille. L’ostéopathie, dans une optique de chaîne

fasciale, est grandement efficace.

Ainsi nous pouvons dire que l’ostéopathie peut très bien s’intégrer dans une

thérapeutique élargie incluant l’ajout d’autres supports thérapeutiques qui viennent

soutenir nos traitements, comme des semelles orthopédiques ou des étirements.

En ostéopathie, nous concevons certainement qu’il est important de traiter toute lésion

pouvant affecter directement et indirectement le fascia plantaire. Comme vu en

biomécanique, il serait également intéressant d’apporter un soulagement fascial à la partie

antérieure de la jambe et à la loge péronière ainsi que d’étendre les traitements jusqu’aux

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lombaires. Dans l’éventualité d’une prochaine recherche sur la fasciite plantaire, nous

pensons qu’il serait intéressant d’inclure le rachis lombaire, dans l’espoir que son

dégagement fascial permette un relâchement supplémentaire sur les tensions musculaires

et fasciales au niveau des membres inférieurs qui aurait certainement une répercussion

encore plus positive sur le rétablissement de la plante du pied. Pourquoi ne pas comparer

un traitement local et un traitement bassin/lombaire et vérifier si la normalisation des

lombaires et du bassin est suffisante pour l’amélioration de la problématique de la fasciite

plantaire? Et puisqu’une technique en punctiforme semble avoir eu un effet appréciable,

pourquoi ne pas valider l’intérêt de cette technique dans une prochaine étude?

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123

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avril 2012).

En ligne

ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

Homéostasie, [En ligne], www.universalis.fr/encyclopedie/homeostasie/ (page consultée le

22 mars 2012).

FLICKR

Fibres de collagène, [En ligne], www.flickr.com/photos/northcoastfootcae/

4058174287/in/photostream/ (page consultée le 12 avril 2012).

Plantar fasciitis microscopic tears, [En ligne], www.flickr.com/photos/

northcoastfootcare/4058174477/in/photostream/ (page consultée le 12 avril 2012).

SOCATO

[En ligne], www.socato.ca/histoire.htm#unite (page consultée le 4 septembre 2011).

WIKIPÉDIA

Aponévrosite plantaire, [En ligne], http://fr.wikipedia.org/wiki/Apon%C3%

A9vrosite_plantaire (page consultée le 30 novembre 2011).

Collagène, [En ligne], http://fr.wikipedia.org/wiki/Collag%C3%A8ne (page consultée le

26 avril 2012).

Fibroblaste, [En ligne], http://fr.m.wikipedia.org/wiki/Fibroblastes (page consultée le 31

juin 2011).

Fibroblaste, [En ligne], http://fr.m.wikipedia.org/wiki/Fibroblastes (page consultée le 31

juin 2011).

Homéostasie, [En ligne], http://fr.wikipedia.org/wiki/Hom%C3%A9ostasie (page consultée

le 22 novembre 2011).

Mésothérapie, [En ligne], http://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9soth%C3%A9rapie

(page consultée le 12 janvier 2012).

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131

ANNEXES

Annexe 1 : Lettre de consentement

Moi, ________________________________________ (lettres moulées) par la présente,

consent à participer, à titre de sujet, à l’étude d’ostéopathie qui porte sur le traitement de

la fasciite plantaire de madame Martine Lamoureux, postulante au diplôme d’études en

ostéopathie de l’Académie Sutherland d’ostéopathie du Québec.

L’objectif de cette étude est d’évaluer l’influence du traitement fascial ostéopathique du

membre inférieur sur la douleur de la fasciite plantaire. Je sais que l’étude comprendra

jusqu’à cinq séances en ostéopathie, toutes les deux semaines environ. Chaque session

durera environ une heure. Je pourrai quitter l’étude sans aucun préjudice de la part du

thérapeute.

Je prends note que les informations personnelles que je livrerai demeureront confidentiels

et serviront uniquement pour les fins de l’avancement de l’ostéopathie.

Je prends note de la gratuité des séances, et, en aucun temps des frais seront exigés.

J’ai été informé(e) des procédures à suivre, lesquelles ne comportent aucun risque pour

ma santé.

Soussignée, en date du : ____________________________________________

Nom du participant à cette étude : _____________________________________

Nom du praticien en ostéopathie : ____________________________________

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132

Annexe 2 : Bilan de santé

Informations personnelles :

Nom Date de naissance H □ F □

Adresse : Profession :

Tél maison Travail Cellulaire

Sports / Activités / Loisirs

Médecin traitant : Date du dernier r/v :

Clinique/Hôpital : Conditions particulières :

Motifs de la consultation

Avez-vous consulté un médecin ? : Oui □ Non □

Avez-vous déjà consulté un autre professionnel pour ces malaises? Oui □ Non □

Avez-vous déjà consulté des professionnels de la santé ?

Massothérapie : Chiropractie :

Ostéopathie : Physiothérapie :

Opérations / Chirurgies / Accidents :

Médication :

310-A, boul. Saint-Joseph, Montréal (Québec) H2T 1J2 Tél. : (514) 223-8393

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133

Problématiques selon les systèmes du corps humain

Musculosquelettique Digestif Intestinal

Bursite

_______________

□ Digestion lente □ Constipation

Tendinite

______________

□ Ballonnement □ fréquence ____________

Fracture

______________

□ Nausée/ Vomissement □ ___________________

Entorse

______________

□ Maux de ventre □ Diarrhée

Mvt douloureux □ Mauvaise haleine □ fréquence :___________

Hernies discales □ Brûlement □ ___________________

Arthrite / Arthrose □ Ulcère □ Constipation / Diarrhée

Rhumatisme □ Calculs biliaires □ fréquence ____________

Orthèse / prothèse □ Opération de la V.B. □ -------------------------------

Ostéoporose □ Point dans le dos □ Sang dans selle

Autres__________ Vomis de bile □ Autre_______________

_______________ Autre________________ ___________________

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134

Circulatoire Respiratoire Rénal

Pression ↓ ↑ □ Maux de gorge □ Enflure des pieds □

Crampe dans jambes □ Rhume □ Enflure des mains □

Extrémités froides □ Bronchite □ Cernes autour yeux

Œdème / Enflure □ Pneumonie □ Urine souvent □

Stade____________ Emphysème □ Calculs rénaux □

Hémorroïdes □ Autre_____________ Cystite □

Thrombose / Phlébite □ Lourdeur aux reins □

Essoufflement □ Autre____________

__

Palpitation □ _________________

_

Angine / Infarctus □

Autre____________

Mal.

rhumatoïdes

Les sens

Rhumatisme □ Oreilles : Bourdonnement □ Sifflement □ Vertiges □

Arthrite □ Yeux : Vue qui baisse □ Glaucome □ Cataracte □

Autre___________ Cutané : Eczéma □ Psoriasis □ Démangeaison □

Autre :

310-A, boul. Saint-Joseph, Montréal (Québec) H2T 1J2 Tél. : (514) 223-8393

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135

Problématiques selon les systèmes du corps humain

Reproducteur Thyroïdien Nerveux

Menstrues irrégulières □ Hyperthyroïdie □ Fatigue □

Douleur menstruelle □ Hypothyroïdie □ Insomnie □

Abs de menstrues □ Extrémités froides □ Épuisement □

Infection vaginale □ Frilosité □ Anxiété / Stress □

I.T.S. □ Prise de poids □ Dépression □

Type_____________

___

Autre____________ Épilepsie □

Autre_____________ _________________ Maux de tête/ Migraine □

Fibromyalgie □

Autre_______________

Femme

Êtes-vous enceintes? □ Grossesse à risque? □

Date prévue de l’accouchement ____________________________________

Hôpital____________________________________________________

Médecin__________________________________ __

Menstruations irrégulières?_____________________________________

Prenez-vous des contraceptifs oraux? ___________________________________

Êtes-vous pré-ménopausée? □ Êtes-vous ménopausée? □

Symptômes ______________________________________________________

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136

Habitudes de vie

Sports / Loisirs

Sommeil

Alimentation Eau

Cigarettes / Alcool / Drogue

Vitamines / Minéraux

Renseignements supplémentaires

Allergies □ Cancer □

Type : _________________________ Type :

____________________________

Traitements : _____________________________________________________________

Fièvre □ Anémie □ Cholestérol □ Mononucléose □

Autre______________

Date : ____________________________________________________

Signature du/de la client/e__________________________________________

Signature de la professionnelle______________________________________

310-A, boul. St-Joseph, Montréal (Québec) H2T- 1J2 Tél. (514) 223-8393

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137

Annexe 3 : Particularités du pied, évaluation

visuelle et palpatoire

Le patient est debout devant nous et nous observons le pied atteint pour déterminer

Type de pied : Normal Creux Plat Plat valgus

Test de la phalange sous la plante du pied : ___________________________

Type d’avant-pied : Carré Égyptien Romain

Aspect cutané` :

onchomycose, intertrigo, durillons, plaie traumatique, cor interphalangien, ongle incarné.

Avec : orteils en griffes, hallux valgus

Membre inférieur atteint : Plus court Égal Plus long

Blessures au pied : _______________________________

Depuis : ________________________________________

En ce moment : __________________________________

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138

Annexe 4 : Questionnaire FAAM (foot and

ankle ability measure)

Physiothérapie : questionnaire patient FAAM: Pied / cheville Formulaire 209-085

Rev 07/09

Nom : ____________________________________________

Date d’aujourd’hui : _____ / _____ / _____

Côté impliqué : Droit Gauche Les deux

Date de blessures (si connue)_____/_____/_____

Date de chirurgie (si applicable) _____ / _____ / _____

Profession :

_________________________________________________________________

Avez-vous reçu des restrictions de votre médecin? (S’il vous plaît préciser)

________________________________________________________________________

_______________________________________________________________________

Pointure de chaussures _______

Avez-vous déjà eu des semelles ou des orthèses dans vos chaussures usées? Oui

Non

Êtes-vous tenus de porter une chaussure spéciale pour votre travail? Oui Non

S’il vous plaît évaluer la gravité de votre douleur DÈS MAINTENANT en encerclant un

chiffre ci-dessous:

Pas de douleur à Pire douleur imaginable

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

S’il vous plaît évaluer la gravité de votre douleur au plus pire, dans la dernière semaine:

Pas de douleur à Pire douleur

imaginable

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9

10

Quelles sont les activités spécifiques avez-vous l’espoir d’améliorer grâce à la thérapie

physique?

________________________________________________________________________

_______________________________________________________________________

________________________________________________________________________

Signature de la personne remplissant ce formulaire :

____________________________________________________________________

Témoin : __________________________________

Date : __________________________________ Heure : ____________________

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139

Physiothérapie: Questionnaire Patient FAAM: Pied / cheville Formulaire 209-085

Rev 07/09 Rev 9.7

S’il vous plaît répondre à chaque question avec une réponse qui décrit le mieux votre état de santé

dans la dernière semaine. Activités difficulté

légère

difficulté

modérée

difficulté

extrême

difficulté

impossible

Ne S/P

Être debout longtemps 4 3 2 1 0

Marcher sur un sol plat 4 3 2 1 0

Marcher sur sol sans chaussures 4 3 2 1 0

Monter des collines 4 3 2 1 0

Descendre des collines 4 3 2 1 0

Monter les escaliers 4 3 2 1 0

Descendre les escaliers 4 3 2 1 0

Marcher sur un sol inégal 4 3 2 1 0

Accroupissement 4 3 2 1 0

Marcher sur la pointe des pieds 4 3 2 1 0

Debout sur les orteils 4 3 2 1 0

Randonnée pédestre au départ 4 3 2 1 0

Marcher 5 min. ou moins 4 3 2 1 0

Randonnée pédestre d'environ

10 minutes 4 3 2 1 0

Marcher 15 min. ou plus 4 3 2 1 0

Total : _____/60

En raison de votre pied ou de votre cheville combien de difficulté avez-vous avec:

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140

Activités difficulté

légère

difficulté

modérée

difficulté

extrême

difficulté

impossible

Ne S/P

Responsabilités de

maison

4 3 2 1 0

Activités de la vie

quotidienne

4 3 2 1 0

Soins personnels 4 3 2 1 0

Travail léger à modéré

(debout, en marche)

4 3 2 1 0

Lourds travaux (pousser /

tirer, escalade, transport)

4 3 2 1 0

Activités de loisirs 4 3 2 1 0

Total : _____/24

Comment évalueriez-vous votre niveau actuel de la fonction au cours de vos activités

habituelles de la vie quotidienne de 0 à 100. 100 étant le niveau de la fonction avant

votre problème de pied ou de cheville et 0 étant l'incapacité d'accomplir toutes vos

activités quotidiennes habituelles?

_______ %

Dans l'ensemble, comment évalueriez-vous votre niveau actuel de la fonction?

Normal Près de la normale Anormale Très anormal

Signature de la personne remplissant ce formulaire : _____________________________

Témoin : __________________________________

Date : __________________________________ Heure : ______________________

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141

Annexe 5 : Test du réflexe achilléen

Percussion du tendon d’Achille au-dessus de son attache calcanéenne

Réponse : contraction du triceps sural et flexion plantaire du pied rapide

Niveau de l’arc réflexe : S1, nerf tibial

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142

Annexe 6 : Techniques de normalisation

Annexe 6.1 : Normalisation fasciale du deltoïde de Farabeuf

Position du thérapeute Position du patient

Assis sur la table Latérocubitus

Actions Photos

La main caudale se fixe (relativement) à

l’attache conjointe du deltoïde de Farabeuf, au

grand trochanter.

Mains en éventail

1- En direction de la partie antérieure du

deltoïde – en regard du muscle fascia

lata, petit fessier

2- En direction de la partie médiane. En

regard du fascia lata et du moyen fessier

3- En direction de la partie postérieure.

En regard du grand fessier

Le mouvement se fait en éventail.

On travaille avec les métacarpophalangiens

4- les 3 parties en même temps (on écarte

les doigts pour mettre en tension).

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143

Annexe 6.2 : TTLS du muscle pyramidal

Position du thérapeute Position du patient

Debout, face au patient

Genou caudal sur la table

Main céphalique en appui sur la

main caudale

Main caudale au niveau du tendon du

pyramidal à son insertion fémorale

en repérant d’abord la partie aplatie

du pyramidal.

Latérocubitus

Genou reposant sur la jambe du thérapeute en

flexion de hanche à 90o

Actions Photos

Course interne

Le patient de pousse le genou vers le sol.

Le thérapeute fait une mise en tension

transversale au tendon du pyramidal en

allant d’abord vers lui pour passer la

portion musculaire et ensuite faire sa

mise en tension céphalo-caudale sur le

tendon.

Course externe

Le patient de pousse le genou vers le

plafond.

Le thérapeute fait une mise en tension

transversale au tendon du pyramidal en

allant d’abord vers lui pour passer la

portion musculaire et ensuite faire sa

mise en tension céphalo-caudale sur le

tendon.

Comme la patient est en flexion de hanche à 90°, le

pyramidal, dans cet angle, peut faire soit une rotation

interne ou une rotation externe ce qui nous permet de

travailler en course interne ou en course externe en

gardant la même position et en inversant seulement le

mouvement demandé au patient.

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144

Annexe 6.3 : Normalisation du muscle pyramidal

Position du thérapeute Position du patient

Assis le membre inférieur du patient se repose

sur son épaule.

Main céphalique sur l’épine iliaque antéro-

supérieur – EIAS.

Le talon de la main caudale, la partie osseuse

latérale thénar, sur le piriforme.

Latérocubitus membre inférieur plié à 90º sur

l’épaule du thérapeute.

Actions Photos

A l’inspire, avec l’épaule, exécuter une rotation

externe de la hanche – ce qui fait étire

doucement le piriforme -, pendant que la main

caudale remonte le piriforme en direction des

EIAS.

La main céphalique suit l’EIAS qui se

postériorise.

À l’expire, on retient l’EIAS et piriforme,

relâcher d’abord le piriforme et ensuite l’EIAS.

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145

Annexe 6.4 : Normalisation de la bandelette ilio-tibiale (en actif)

Position du thérapeute Position du patient

Debout côté du patient.

La main céphalique empoigne le genou et

dépose le talon de sa main sur sa partie latérale

La main caudale empoigne le talon et dépose

son thénar au niveau de la cheville

Décubitus

Membre inférieur en prise genou talon

Membre inférieur en triple flexion

Le genou ou le talon ne doivent pas dépasser la

ligne médiane du corps dans leur mouvement

Actions Photos

En actif

Partie haute

Le genou est au plus près de la ligne médiane

et nous le positionnons en regard à une tension

sur la partie haute et latérale. Le pied est en

abduction et rotation externe. Le patient force

avec son genou sur la main du thérapeute qu’il

résiste tout en maintenant la tension avec le

pied.

La flexion de la hanche est autour de 90

degrés.

Partie basse

Le pied est au plus près de la ligne médiane et

nous le positionnons en regard à une tension

sur la partie basse et plus postérieure. Le pied

est en adduction et rotation interne. Le patient

force avec son pied contre la main du

thérapeute, qu’il résiste tout en maintenant la

tension avec le genou.

La flexion de la hanche est autour de 135

degré. Le genou hauteur autre genou

Varier l’angle d’action qui agit sur la

bandelette de sorte à aller chercher les fibres

hautes et basses, latérales et un peu

postérieures.

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146

Annexe 6.5 : Normalisation de la bandelette ilio-tibiale (en

passif)

Position du thérapeute Position du patient

Assis à côté du patient. Décubitus

Actions Photos

Partie basse

La main caudale se site sur l’expansion

rotulienne du tractus ilio-tibial – TIT -et la main

céphalique est sur le T.I.T.

Déplacer les mains sur la bandelette en

alternance pour monter jusqu’au TFL.

Partie haute

La main céphalique maintient sa position alors

que la main caudale monte vers le tenseur du

fascia lata – TFL.

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147

Annexe 6.6 : Normalisation du fascia du biceps crural, courte et

longue portion

Position du thérapeute Position du patient

Debout à côté du patient. Procubitus

Actions Photos

Normalisation du court biceps, plus externe

Positionner l’index caudal sur le tendon (avec

un appui de son MCP) et les métacarpo-

phalangiens (MCP) céphaliques sur le ventre du

muscle de la courte portion.

Normalisation du long biceps, plus interne

Positionner les mains de la même façon en se

déplaçant sur la longue portion.

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148

Annexe 6.7 : Normalisation de la membrane interosseuse

classique

Position du thérapeute Position du patient

Assis, à côté homolatéral

MCP’s des deux mains sur la membrane interosseuse

Décubitus

Jambes allongées

Actions Photos

Partie haute

En passif

On créé et on suit une lemniscate intramembranaire

entre les deux mains et on créé des délais dans les

retours.

Main caudale fixe (MET céphalvers caudal)

Main céphalique scoop transversal (médial)

Main caudale relâche,

Main céphalique relâche

Actif : Pt fait inversion

Actif avec résistance

On demande au patient une flexion dorsale du pied que

nous accompagnons avec résistance, soit avec le coude

ou le genou Au relâchement, on maintien et on relâche

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149

Annexe 6.8 : Pompage de la tête du péroné

Position du thérapeute Position du patient

Debout à côté du patient.

Main céphalique met le MCP du pouce sous la

tête postérieur du péroné.

Main caudale empoigne le pied ou la cheville

du patient, main qui guidera la jambe dans le

mouvement.

Décubitus

Actions Photos

Passif

À l’inspire le thérapeute amène une flexion de

la jambe avec une légère rotation interne du

genou et dans ce mouvement, il suit la tête du

péroné qui s’antériorise.

À l’expire, le thérapeute maintient la tête en

antérieur et étend la jambe. Il accompagne à

regret la postériorisation de la tête du péroné.

Le pompage peut se faire en actif : Demander

au patient d’amener son talon vers la fesse

opposée.

Commentaires

Ne pas revenir jusqu’à la position initiale, travaillé dans l’amplitude du mouvement. de la tête du

péroné.

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150

Annexe 6.9 : Normalisation structurelle au besoin de la tête du

péroné

Position du thérapeute Position du patient

Debout, en bout de la table

Cuisse contre le pied

La main caudale met les II, III, IV en

arrière de la malléole externe (main

médial à cheville) Empêche ainsi la

postériorisation du péroné distal.

La main céphalique met les MCP du II

sur la tête du péroné

Décubitus

Surface plantaire du pied en dehors de la table, contre la

cuisse du thérapeute

Actions Photos

À l’inspire, le patient t fait une flexion

dorsal et le thérapeute créé un mise en

tension entre les deux mains.

À l’expire, le patient relâche et le

thérapeute maintien la mise en tension

Puis à fin de l’expire & au moment que

le thérapeute demande un inspire,

THRUST avec la main céphalique vers

sol

Au maximum de tension, il fait

l’ARPAT : A la Recherche du Point

d’Action (THRUST)

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151

Annexe 6.10 : Normalisation du ligament de Barkow

Position du thérapeute Position du patient

Debout ou assis au pied du patient. Latérocubitus ou décubitus

Actions Photos

En punctiforme.

Le pouce supérieur sent et le pouce inférieur

pénètre dans le ligament.

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152

Annexe 6.11 : Normalisation fasciale du muscle gastrocnémien

interne et externe

Position du thérapeute Position du patient

Assis aux pieds du patient Procubitus

Actions Photos

Interne

La main caudale au niveau du tendon d’Achille,

la main céphalique au niveau du gastrocnémien

interne

Le mouvement est longitudinal et un peu

transversal

Externe

La main caudale au niveau du tendon d’Achille,

la main céphalique au niveau du gastrocnémien

externe

Le mouvement est longitudinal, un peu

transversal

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153

Annexe 6.12 : Pompage de l’articulation calcanéo-astragalienne

Position du thérapeute Position du patient

À côté, genou sur la table. pour soutien celui du

patient

Empaumer le calcanéum avec la main

céphalique, coude sur la table.

La main caudale prend l’astragale en pince,

avec le I (médial) et le II.

Décubitus, genou fléchi en appui sur la cuisse

du thérapeute.

Actions Photos

9.1.1.1 Actif

À l’inspire, le patient fait une dorsiflexion.

La main caudale fait une traction caudale sur

l’astragale.

La main céphalique déplie le coude et crée une

ouverture du calcanéum en caudale.

À l’expire, on maintient et relâche

Commentaires

Travaille bien la partie postérieure de l’articulation tibio-tarsienne, à l’attache du tendon

d’Achille et désencastre bien l’astragale de la pince bi-malléolaire, ce qui créé de la liberté à

l’articulation tibio-tarsienne par la suite.

Le thérapeute peut également jouer sur de fins mouvements latéraux entre ces deux os.

Favorise en désengorgement de la région.

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154

Annexe 6.13 : Normalisation structurelle en décoaptation de

l’articulation calcanéo-astragalienne classique

Position du thérapeute Position du patient

À côté, genou sur la table. pour soutien celui

du patient

Empaumer le calcanéum avec la main

céphalique, coude sur la table.

La main caudale prend l’astragale en pince,

avec le I (médial) et le II.

Décubitus, genou fléchi en appui sur la cuisse du

thérapeute.

Actions Photos

9.1.1.2 Actif

À l’inspire le patient fait une flexion dorsale

pour créer une mise en tension dans le tendon

d’Achille.

À l’expire, il maintient la mise en tension

ARPA(t)

Puis, à la fin de l’expire et & au moment que

thérapeute demande un autre inspire,

La main céphalique THRUST calcanéum

vers caudale via bras de levier

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Annexe 6.14 : Pompage de l’articulation tibio-tarsienne (ou

astragalienne)

Position du thérapeute Position du patient

Debout, un genou sur table.

Attraper astragale en pince avec la main caudale

et tibia-péronier avec la main céphalique.

Décubitus, jambe fléchi, pied en appui sur la

cuisse du thérapeute.

Actions Photos

Actif

À l’inspire, le patient fait une flexion plantaire

(pèse sur l’accélérateur). On suit l’antériorisation

de l’astragale et on maintien la mortaise.

À l’expire, on tient l’astragale et on revient.

Commentaires

En plantiflexion (flexion plantaire) pour pomper plus en postérieur.

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Annexe 6.15 : Pompage du sinus du tarse calacanéo-astragalien

interne

Position du thérapeute Position du patient

Debout de côté au patient, genou en appui sur la table

pour supporter le membre inférieur du patient.

La main caudale enveloppe le talon et son avant-bras

passe sur le bord interne du pied.

La main céphalique dépose le pouce au niveau du sinus du

tarse (½ sur l’astragale et à ½ sur le sustentaculum tali).

Décubitus, le membre inférieur en

appui sur la cuisse du thérapeute.

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Actif

À l’inspiration, demander au patient une inversion du

pied.

Le thérapeute freine l’inversion (avec son avant-bras placé

sur le bord interne du pied) et suit l’ouverture du canal

(qui s’agrandit en latéral) avec les deux pouce qui

appuient au niveau du sinus.

À l’expire, le patient relâche pendant que le thérapeute

maintient l’ouverture du sinus dans un 1er temps,

Puis accompagne le relâchement osseux avec les pouces

vers la fin de l’expire.

Le pouce supérieur sent et le pouce inférieur suit le

mouvement mécanique.

Commentaires

Quand on fait ça, ça enlève les derniers blocages des entorses.

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Annexe 6.16 : Normalisation du fascia laciniatum

Position du thérapeute Position du patient

Debout au pied du patient

Décubitus

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L’éminence thénar céphalique, au niveau du lig.

laciniatum entre l’astragale et le tibia.

La main caudale empoigne le calcanéum avec

l’éminence thénar en mettant une légère tension

vers le bas pour créer une tension dans le fascia

laciniatum.

L’écoute se fait avec la main caudale.

Commentaires

Sentir le mouvement; la main mobile peut être l’une ou l’autre, selon ce qu’on sent.

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Annexe 6.17 : Pompage de l’articulation scapho-cuboïdien en

flexion plantaire

Position du thérapeute Position du patient

Assis au pied.

Les pouces sur la face plantaire ; un sous le

scaphoïde, l’autre sous le cuboïde (on peut

croiser les pouces en dessous). Doigts de la face

dorsale, entre l’articulation scapho-cuboïdienne.

Décubitus

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Actif

À l’inspire, le patient fait une flexion plantaire.

On suit le mouvement.

À l’expire, on freine le retour et on relâche.

Pompage en mouvement papillon des coudes.

La lemniscate est plus global.

Commentaires

Pompage qui peut se faire en flexion plantaire ou en flexion dorsale selon que l’on veut

privilégier la rotation interne ou la rotation externe.

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Annexe 6.18 : Normalisation structurelle de l’articulation

scapho-cuboïdien

Position du thérapeute Position du patient

Assis, face aux pieds

En dessous : Les pouces en contre-

appui sur la face plantaire et médiale

du cuboïde (RE) ou du scaphoïde (RI)

Au-dessus : P1P2 du III sur le cuboïde,

ou scaphoïde.

Décubitus

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À l’inspire le thérapeute induit une

flexion plantaire pour créer une mise

en tension sur le dessus du pied

À l’expire, il maintient la mise en

tension

ARPA(t)

Puis, à la fin de l’expire et & au

moment que thérapeute demande un

autre inspire,

2 mains THRUST cuboïde en RE

2 mains THRUST scaphoïde en RI

Commentaires

Thrust bref, sec et rapide

F˚ plantaire rentre libre mvt scapho-cuboïde

- F˚ dorsale frein mvt scapho-cuboïde

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Annexe 6.19 : Pompage de l’articulation de Lisfranc

Position du thérapeute Position du patient

Sur le côté.

La main céphalique empoigne le tarse en pince,

avec ses trois premiers doigts

La main caudale empoigne les métatarses en

pince avec ses trois premiers doigts.

Les pouces sont au niveau dorsal, les autres au

niveau plantaire.

Décubitus

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Actif

À l’inspire, le patient fait une inversion du pied.

On suit le mouvement de torsion au niveau des

métatarses.

À l’expire, on maintient et relâche.

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Annexe 6.20 : Normalisation du fascia plantaire superficiel

médian

Position du thérapeute Position du patient

Debout au pied du patient

La main caudale empoigne la partie interne du

pied avec un accent de son hypothénar sur le

fascia plantaire superficielle moyen, plus

fibreux.

La main céphalique stabilise le pied en contre

force.

Décubitus

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On suit le mouvement longitudinal et on tente

de rétablir la motilité du tissu en équilibrant la

lemniscate fasciala.

Commentaires

Le fascia plantaire a trois directions, on ne fait que la partie médiane.

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Annexe 6.21 : TTLS du ligament calcanéo-scaphoïdien

Position du thérapeute Position du patient

Assis au pied du patient

La main céphalique prend le pied et l’amène en

flexion plantaire et un peu en rotation interne.

Le pouce de la main caudale se positionne en

regard du ligament calcanéo-scaphoïdien, un

peu en interne

Décubitus

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On exécute des pressions vers le centre du pied,

de sorte de travailler un peu en transversal du

ligament.

On tente de rétablir la motilité du tissu en

équilibrant la lemniscate fasciale.

Commentaires

Il est quasi impossible d’atteindre ce ligament, donc cette technique peut se faire en un genre de

punctiforme léger

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Annexe 6.22 : Normalisation fasciale de l’insertion du fascia

plantaire superficiel médian, en punctiforme

Position du thérapeute Position du patient

Debout au pied du patient

La main céphalique empoigne le calcanéum.

Le pouce de la main caudale se positionne en

regard de l’attache du fascia plantaire

superficielle moyen, sur le tubercule médian.

Décubitus

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On tente de rétablir la motilité dans le tissu,

dans un rayon d’une pièce de 2 $.

On l’a atteint lorsque nous sentant que notre

doigt a bien fondu sous la pression.

Commentaires

Cette technique s’effectue en superficielle, sur le fascia plantaire superficielle moyen.

L’ajout de thixotropie fait liquéfier la substance fondamentale et favorise de plus grands échanges

cellulaires.