diplÔme en ostÉopathie (d.o.) · 2015-07-04 · ii remerciements merci à tous ceux et celles qui...

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Mémoire présenté pour le DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.) présenté et soutenu publiquement le 16 octobre 2012 à Montréal par Karine Roberge née le 24 novembre 1981, à Sainte-Agathe-des-Monts, Canada Membres du jury : Président : VOYER, Guy, Pht, M.D., D.O. Juges : MICHEL, Daniel, M.D., D.O. DELANGE, Carla, D.O. TURMEL, Serge, D.O. DURAND, Véronique, D.O. BURKE, Andy, MSC SPORT MÉDICINE, D.O. DUFRESNE, Carl, D.O. MARIN, Karyne, D.O. DIRECTEUR DU MÉMOIRE : VOYER, GUY, D.O. L’ajout de la normalisation du diaphragme stylien améliore l’efficacité du traitement ostéopathique de l’articulation temporo -mandibulaire chez les sujets souffrants d’asymétrie d’ouverture.

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Mémoire présenté pour le

DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.)

présenté et soutenu publiquement

le 16 octobre 2012

à Montréal

par

Karine Roberge

née le 24 novembre 1981, à Sainte-Agathe-des-Monts, Canada

Membres du jury :

Président : VOYER, Guy, Pht, M.D., D.O.

Juges : MICHEL, Daniel, M.D., D.O.

DELANGE, Carla, D.O.

TURMEL, Serge, D.O.

DURAND, Véronique, D.O.

BURKE, Andy, MSC SPORT MÉDICINE, D.O.

DUFRESNE, Carl, D.O.

MARIN, Karyne, D.O.

DIRECTEUR DU MÉMOIRE : VOYER, GUY, D.O.

L’ajout de la normalisation du diaphragme stylien améliore l’efficacité du

traitement ostéopathique de l’articulation temporo-mandibulaire chez les sujets

souffrants d’asymétrie d’ouverture.

Daniel Turcotte
Texte surligné

II

Remerciements

Merci à tous ceux et celles qui m’ont soutenue pendant cette réalisation.

À Guy Voyer, D.O., pour son monitorat en tant que directeur de mémoire, pour son

enseignement en tant que professeur et pour son rôle de directeur pédagogique.

À nos professeurs, pour leur générosité et leur passion.

À ma famille, Merci à mon père qui a su me transmettre ses principes de vie. Merci à ma

mère pour la confiance qu’elle m’a transmise dans les moments où la mienne s’essoufflait,

et à mon frère, pour sa capacité à dédramatiser les situations éprouvantes de la vie et à en

rire avec humilité!

À Nathalie Beaulieu, amie et collègue, dont l’assiduité m’a inspirée et motivée tout au

long de cette année de dur labeur. Je n’y serais pas arrivée sans toi!

À mes très chères amies de toujours; Josianne, Maryse, Mélissa et Élisabeth, pour vos

encouragements, pour vos présences récompenses et pour avoir su rester pour moi un

phare, dont les lumières m’ont plus d’une fois guidées dans le brouillard.

À Isabelle Gauthier, pour son soutien et son aide.

À Anne Lapierre et Maude Morin, pour le « shooting photo » et votre soutien quotidien.

À toute l’équipe de Physio 2000, principalement à Linda Coulombe pour son soutien et

sa générosité. Et Claire Thibault pour ses encouragements quotidiens.

À toute l’équipe de la Multiclinique des personnes accidentées, pour votre soutien et les

fous rires quotidiens! Et particulièrement à Louise Chabot pour son écoute maternelle.

À Steve! Merci à toi! Pour ton inspiration, pour avoir enjolivé une partie de mon parcours,

pour m’avoir inspiré l’énergie manquante, et enfin, pour m’avoir rappelé qu’il n’y a que

dans le dictionnaire que la réussite vient avant le travail!!!

III

Abréviations :

ATM: Articulation temporo-mandibulaire

DAM: Dysfonction de l’appareil manducateur

DDI: Dysfonction discale irréductible

DDR: Dysfonction discale réductible

EIAS: Épine iliaque antéro-supérieure

EIPS: Épine iliaque postéro-supérieure

GAS: Grande aile du sphénoïde

MCA: Main caudale

MCÉ: Main céphalique

MET: Mise en tension

Pt: Patient

RC: Relation centrée

SADAM: Syndrome algo-dysfonctionnel de l’appareil manducateur

SCOM: Sterno-cléïdo-occipito-mastoïdien

SSB: Symphyse sphéno-basilaire

Tp: Thérapeute

IV

Résumé

Le but de cette recherche était de vérifier l’efficacité de la normalisation du diaphragme

stylien sur les sujets souffrant de dysfonction de l’appareil manducateur avec une asymétrie

à l’ouverture buccale. Nous voulions ainsi comparer les résultats d’un traitement

ostéopathique visant à normaliser le temporal ainsi que les éléments musculaires et

ligamentaires intrinsèques et extrinsèques de l’articulation temporo-mandibulaire exclusifs

aux résultats obtenus si nous ajoutions la normalisation des éléments constituant le

diaphragme stylien. L’hypothèse était que l’ajout de la normalisation du diaphragme stylien

améliorerait l’efficacité du traitement de l’articulation temporo-mandibulaire chez les sujets

souffrant d’asymétrie d’ouverture. Un échantillon a été recruté dans la région de Montréal.

Les sujets devaient répondre aux critères d’inclusion et d’exclusion. L’étude a été réalisée

sur 48 personnes souffrant de douleur à l’ATM et d’une asymétrie d’ouverture. Elles ont

été réparties au hasard en deux groupes, soit un groupe expérimental de 24 sujets et un

groupe contrôle de 24 sujets. Les deux groupes ont participé à une évaluation subjective et

objective avant le début de l’expérimentation clinique. Les sujets des deux groupes ont reçu

trois traitements. Le groupe contrôle a reçu le traitement d’une chaîne fasciale temporo-

mandibulaire. Le groupe expérimental a reçu le traitement d’une chaine fasciale temporo-

mandibulaire à laquelle nous avons ajouté une chaîne fasciale du diaphragme stylien. Les

deux groupes ont été évalués subjectivement et objectivement avant chaque séance quant

aux points suivants : évaluation subjective de la douleur et de la fonction, évaluation

qualitative des fasciae prédéterminés, évaluation qualitative et quantitative de l’asymétrie

d’ouverture et évaluation de la mobilité temporo-mandibulaire au pied-à-coulisse.

Les résultats statistiques indiquent que les groupes étaient homogènes au départ. Les

analyses statistiques démontrent une différence significative ou qui a tendance à être plus

importante pour le groupe expérimental en ce qui concerne l’asymétrie d’ouverture, la

tension des fasciae du diaphragme stylien et l’ouverture buccale. Notre hypothèse a donc

été confirmée : L’ajout de la normalisation du diaphragme stylien améliore l’efficacité du

traitement temporo-mandibulaire chez les sujets souffrant d’asymétrie d’ouverture.

V

Abstract

The purpose of this research was to verify the effectiveness of the styloid diaphragm

normalization on subjects suffering from dysfunction of the masticatory system with an

asymmetric opening. We wanted to compare the results of an osteopathic treatment to

normalize the temporal and the muscular elements, intrinsic and extrinsic ligaments of the

temporomandibular joint, to the results obtained if we would add the normalization of the

elements constituting the styloid diaphragm. The hypothesis was that the normalization of

the styloid diaphragm addition would improve the treatment’s effectiveness of the

temporomandibular joint in patients suffering from an asymmetric opening. A sample was

recruited in the Montreal area. The subjects had to meet inclusion and exclusion criteria.

The study was conducted on 48 people suffering from pain of the temporomandibular joint,

which presented an asymmetric opening. They were randomly divided into two groups, one

experimental group of 24 subjects and a control group of 24 subjects. Both groups

participated in a subjective and objective evaluation before the start of clinical

experimentation. Subjects in both groups received three treatments. The control group

received a conventional treatment of temporomandibular components. The experimental

group received a conventional treatment of temporomandibular components to which we

added a myofascial treatment of the styloid diaphragm. Both groups were evaluated

subjectively and objectively before each session on the following points; subjective

evaluation of pain and function, qualitative evaluation of the predetermined fasciae,

qualitative and quantitative evaluation of the mouth asymmetry opening and mobility

evaluation of the temporomandibular at the caliper.

The statistical results indicate that the groups were homogeneous at the outset. The

statistical analysis showed a significant difference, or one that tends to be higher for the

experimental group regarding the asymmetrical opening, the tension of the styloid

diaphragm fasciae and mouth opening. Our hypothesis was therefore confirmed: The

normalization of the styloid diaphragm addition improves the effectiveness of

temporomandibular treatment in subjects suffering from asymmetrical opening.

VI

Table des matières

Sommaire

REMERCIEMENTS............................................................................................................................ II

RÉSUMÉ ......................................................................................................................................... IV

ABSTRACT.........................................................................................................................................V

TABLE DES FIGURES ....................................................................................................................... IX

TABLE DES TABLEAUX.................................................................................................................... XI

HYPOTHÈSE DE RECHERCHE ............................................................................................................ 1

CHAPITRE 1 : INTRODUCTION .......................................................................................................... 2

1.1 Position du problème .............................................................................................................. 2

1.2 Définition des dysfonctions de l’appareil manducateur ............................................................ 3

1.2.1 Historique .................................................................................................................. 3

1.2.2 Définition de l’ADAM................................................................................................ 4

1.2.3 Épidémiologie ............................................................................................................ 4

1.3 Étiopathologie ........................................................................................................................ 4

1.3.1 Somatiques locaux ...................................................................................................... 5

1.3.2 Troubles psychiques ................................................................................................... 7

1.3.3 Facteurs somatiques généraux ..................................................................................... 8

1.3.4 Étiologie idiopathique ................................................................................................. 8

1.4 Manifestations cliniques manducatrices ................................................................................. 9

1.4.1 Manifestations musculaires ......................................................................................... 9

1.4.2 Manifestations articulaires ........................................................................................ 10

1.4.3 Manifestations crânio-facio-cervicales ...................................................................... 12

CHAPITRE 2 : ................................................................................................................................. 13

2.1 Objectifs de la recherche....................................................................................................... 13

2.2 Rappel anatomique ............................................................................................................... 13

2.2.1 L’appareil discal intra-articulaire .............................................................................. 14

2.2.2 La capsule articulaire de l’ATM ................................................................................ 17

2.2.3 Les ligaments intrinsèques de l’ATM ........................................................................ 18

2.2.4 Les ligaments extrinsèques de l’ATM ....................................................................... 20

2.2.5 Rappel anatomique myofascial temporo-mandibulaire : ............................................. 24

2.3 Physiologie et biomécanique................................................................................................. 43

2.3.1 Physiologie ostéopathique de l’ATM ........................................................................ 43

2.3.2 Physiologie articulaire d’ouverture normale de l’ATM .............................................. 45

2.3.3 Physiopathologie de l’ATM ...................................................................................... 50

2.4 Embryologie ........................................................................................................................ 51

2.4.1 Généralités : ............................................................................................................. 51

VII

2.4.2 Le système branchial ................................................................................................ 51

2.4.3 Le premier arc branchial ........................................................................................... 53

2.4.4 Deuxième arc branchial ............................................................................................ 55

2.4.5 Troisième arc branchial ............................................................................................ 55

2.4.6 Embryologie du temporal.......................................................................................... 56

2.4.7 Embryologie de la mandibule.................................................................................... 56

2.4.8 Embryologie de l’ATM ............................................................................................ 57

2.5 La posture ............................................................................................................................ 58

2.5.1 Définition ................................................................................................................. 58

2.5.2 Les chaînes posturales .............................................................................................. 59

2.5.3 La posture et les dysfonctions de l’appareil manducateur ........................................... 60

2.6 Traitements conventionnels proposés .................................................................................... 62

2.6.1 Traitements odontologiques ...................................................................................... 62

2.6.2 Orthodontie .............................................................................................................. 63

2.6.3 Thérapeuthiques prothétiques.................................................................................... 63

2.6.4 Traitements médicamenteux ..................................................................................... 63

2.6.5 Traitements en physiothérapie ................................................................................... 63

2.6.6 Traitements par infiltrations ...................................................................................... 64

2.6.7 Traitements chirurgicaux .......................................................................................... 64

2.7 Autres thérapeutiques ........................................................................................................... 64

2.8 Justification ostéopathique .................................................................................................... 65

2.8.1 Les quatre piliers de l’ostéopathie ............................................................................. 65

2.8.2 Les fasciae................................................................................................................ 66

2.9 Élaboration d’une chaîne de traitement ................................................................................. 66

CHAPITRE 3 : PLAN DE L’EXPÉRIMENTATION ................................................................................ 69

3.1 Justification de l’étude .......................................................................................................... 69

3.1.1 Hypothèse ................................................................................................................ 69

3.1.2 Objectifs................................................................................................................... 69

3.2 Méthodologie ....................................................................................................................... 69

3.2.1 Type de recherche et plan d’expérimentation ............................................................. 69

3.2.2 Critères d’inclusion .................................................................................................. 71

3.2.3 Critères d’exclusion .................................................................................................. 71

3.2.4 Échantillon ............................................................................................................... 71

3.3 Les critères de jugement et instruments de recherche ............................................................. 72

3.3.1 Échelle de mesure unidimensionnelle de l’intensité de la douleur : ............................ 72

3.3.2 L’évaluation ostéopathique par la palpation ............................................................... 72

3.3.3 Test de positionnement vertébral et rebond................................................................ 74

3.3.4 Évaluation myofasciale qualitative ............................................................................ 76

3.3.5 Évaluation qualitative et quantitative de l’ouverture temporo-mandibulaire ............... 76

3.3.6 Test de déglutition .................................................................................................... 76

3.3.7 Test de Downing ...................................................................................................... 77

3.3.8 Auscultation mandibulaire ........................................................................................ 78

VIII

3.3.9 Évaluations objectives et instruments de mesures ...................................................... 80

3.4 Déroulement de l’expérimentation ........................................................................................ 87

3.4.1 Traitement appliqué .................................................................................................. 88

3.5 Procédure ............................................................................................................................. 90

3.5.1 Première séance ........................................................................................................ 90

3.5.2 Deuxième séance ...................................................................................................... 91

3.5.3 Troisième séance ...................................................................................................... 91

3.6 Description des variables ...................................................................................................... 92

3.6.1 Variables dépendantes .............................................................................................. 92

3.6.2 Variables indépendantes ........................................................................................... 92

CHAPITRE 4 : ANALYSE ET INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS ....................................................... 93

4.1 Introduction.......................................................................................................................... 93

4.1.1 Tests statistiques utilisés ........................................................................................... 93

4.2 L’homogénéité des groupes .................................................................................................. 94

4.3 Résultats des données ........................................................................................................... 95

4.3.1 Variables subjectives ................................................................................................ 96

4.3.2 Variable objective................................................................................................... 113

CHAPITRE 5 : DISCUSSION............................................................................................................. 124

5.1 Résultats de la recherche...................................................................................................... 124

5.1.1 Asymétrie d’ouverture ............................................................................................ 125

5.1.2 La tension myofasciale ........................................................................................... 127

5.1.3 L’ouverture buccale ................................................................................................ 131

BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................................................ 134

ANNEXES....................................................................................................................................... 136

IX

Table des figures

Figure A Prématurités occlusales ........................................................................................ 5

Figure B Prématurités occlusales ........................................................................................ 6

Figure C Spasme musculaire .............................................................................................. 9

Figure D Claquement ....................................................................................................... 10

Figure E Articulation temporo-mandibulaire .................................................................... 14

Figure F Capsule et disque articulaires de l'articulation temporo-mandibulaire ................. 15

Figure G Articulation temporo-mandibulaire, face médiale ............................................... 18

Figure H Vue latérale de l’articulation temporo-mandibulaire droite................................. 19

Figure I Vue interne des ligaments extrinsèques ............................................................... 20

Figure J Ligament ptérygo-mandibulaire .......................................................................... 22

Figure K Fascia interptérygoïdien et muscle ptérygoïdien médial ..................................... 23

Figure L Muscle sterno-cléïdo-mastoïdien ........................................................................ 25

Figure M Lames du fascia cervical (FC) ........................................................................... 25

Figure N Masséter ........................................................................................................... 26

Figure O Muscle temporal ................................................................................................ 28

Figure P Muscles masticateurs .......................................................................................... 30

Figure Q Muscle stylo-hyoïdien ....................................................................................... 32

Figure R Muscle stylo-glosse............................................................................................ 33

Figure S Muscle muscle stylo-pharyngien ........................................................................ 34

Figure T Ligament stylo-hyoïdien .................................................................................... 36

Figure U Appareil hyoïdien .............................................................................................. 37

Figure V Appareil hyoïdien complètement ossifié ............................................................ 38

Figure W L’appareil hyoïdien ossifié ................................................................................ 38

Figure X Ligament stylo-mandibulaire ............................................................................. 39

Figure Y Rideau stylien .................................................................................................... 40

Figure Z Diaphragme stylien ............................................................................................ 41

Figure AA Le rideau des muscles styliens et la loge parotidienne ..................................... 42

X

Figure BB Axes biomécaniques du temporal .................................................................... 43

Figure CC L’ouverture buccale......................................................................................... 45

Figure DD Physiologie de l’ouverture buccale .................................................................. 45

Figure EE Phase de repos de l’ATM ................................................................................. 46

Figure FF Ouverture buccale inférieure à 20 mm .............................................................. 47

Figure GG Première phase de l’ouverture buccale ............................................................ 47

Figure HH Ouverture buccale supérieure à 20 mm ........................................................... 48

Figure II Deuxième phase de l’ouverture buccale ............................................................. 48

Figure JJ Biomécanique de l’ouverture buccale ................................................................ 49

Figure KK Migration des cellules neuroectodermiques rhombencéphaliques vers les arcs

branchiaux ....................................................................................................................... 52

Figure LL Migration des cellules neuroectodermiques rhombencéphaliques vers les arcs

branchiaux ........................................................................................................................ 52

Figure MM Le système branchial ..................................................................................... 53

Figure NN Embryon de 24 jours, vue frontale .................................................................. 53

Figure OO Embryologie de l’ATM ................................................................................... 55

Figure PP Le croisillon du crâne ....................................................................................... 60

Figure QQ Posture et occlusion ........................................................................................ 62

Figure RR L’ouverture buccale s’améliore avec le traitement de la colonne lombaire et

dorsale .............................................................................................................................. 73

Figure SS L’auscultation des ATMs ................................................................................ 79

Figure TT Vues postérieure et antérieure d'une posture normale ....................................... 81

Figure UU Type normal ................................................................................................... 83

Figure VV Type antérieur ................................................................................................. 84

Figure WW Type postérieur ............................................................................................. 85

Figure XX Calibre orthodontique de Boley ....................................................................... 86

XI

Table des tableaux

Tableau 3-1Expérimentation clinique ............................................................................... 70

Tableau 4-1L’homogénéité des groupes selon l’âge et le sexe .......................................... 94

Tableau 4-2 L'homogénéité des groupes ........................................................................... 95

Tableau 4-3 Interaction Temps*Groupe de l’asymétrie d’ouverture .................................. 97

Tableau 4-4 Comparaison par paires de l’asymétrie d’ouverture ....................................... 97

Tableau 4-5 Comparaison de l’évolution dans le temps de l'asymétrie d'ouverture ............ 97

Tableau 4-6 Interaction Temps*Groupe du le muscle stylo-hyoïdien droit ........................ 98

Tableau 4-7 Comparaison par paires du le muscle stylo-hyoïdien droit ............................. 99

Tableau 4-8 Comparaison de l’évolution du fascia du muscle stylo-hyoïdien droit............ 99

Tableau 4-9 Interaction Temps*Groupe du muscle stylo-hyoïdien gauche ...................... 100

Tableau 4-10 Comparaison de l’évolution du fascia du muscle stylo-hyoïdien gauche .... 101

Tableau 4-11 Interaction Temps*Groupe du ligament stylo-hyoïdien droit ..................... 102

Tableau 4-12 Comparaison de l’évolution du ligament stylo-hyoïdien droit .................... 102

Tableau 4-13 Interaction Temps*Groupe du ligament stylo-hyoïdien gauche .................. 103

Tableau 4-14 Comparaison de l’évolution du ligament stylo-hyoïdien gauche ................ 103

Tableau 4-15 Interaction Temps*Groupe du muscle stylo-pharyngien droit .................... 104

Tableau 4-16 Comparaison par paires du muscle stylo-pharyngien droit ......................... 104

Tableau 4-17 Comparaison de l’évolution fasciale du muscle stylo-pharyngien droit ...... 105

Tableau 4-18 Interaction Temps*Groupe du muscle stylo-pharyngien gauche ................ 106

Tableau 4-19 Comparaison de l’évolution fasciale du muscle stylopharyngien gauche ... 106

Tableau 4-20 Interaction Temps*Groupe du muscle stylo-glosse droit ............................ 107

Tableau 4-21Comparaison de l’évolution fasciale du muscle stylo-glosse droit .............. 107

Tableau 4-22 Interaction Temps*Groupe du muscle stlo-glosse gauche .......................... 108

Tableau 4-23 Comparaison par paires du muscle stylo-glosse gauche ............................. 108

Tableau 4-24 Évolution fasciale du muscle stylo-glosse gauche ...................................... 109

Tableau 4-25 Interaction Temps*Groupe du ligament stylo-mandibulaire droit .............. 110

Tableau 4-26 Comparaison de l’évolution du ligament stylo-mandibulaire droit ............. 110

XII

Tableau 4-27 Interaction Temps*Groupe du ligament stylo-mandibulaire gauche ........... 111

Tableau 4-28 Comparaison de l’évolution du ligament stylo-mandibulaire gauche ......... 111

Tableau 4-29 Interaction Temps*Groupe des muscles du triangle de Tillaux .................. 112

Tableau 4-30 Comparaison de l’évolution de la tension fasciale des muscles du triangle de

Tillaux ............................................................................................................................ 112

Tableau 4-31 Interaction Temps*Groupe de la mobilité d’ouverture buccale .................. 113

Tableau 4-32 Comparaison de l’évolution de la mobilité d'ouverture des ATM .............. 113

Tableau 4-33 Posture plan sagittal groupe expérimental ................................................. 114

Tableau 4-34 Posture plan sagittal groupe contrôle ......................................................... 115

Tableau 4-35 Posture plan frontal groupe expérimental .................................................. 116

Tableau 4-36 Posture plan frontal groupe contrôle .......................................................... 116

Tableau 4-37 Évaluation bassin groupe expérimental ..................................................... 117

Tableau 4-38 Évaluation bassin groupe contrôle ............................................................. 117

Tableau 4-39 Rachis cervical groupe expérimental ......................................................... 118

Tableau 4-40 Rachis cervical groupe contrôle................................................................. 118

Tableau 4-41Rachis dorsal groupe expérimental ............................................................. 119

Tableau 4-42 Rachis dorsal groupe contrôle ................................................................... 119

Tableau 4-43 Rachis lombaire groupe expérimental........................................................ 120

Tableau 4-44 Rachis lombaire groupe contrôle ............................................................... 120

Tableau 4-45 Auscultation ATMs groupe expérimental .................................................. 121

Tableau 4-46 Auscultation ATMs groupe contrôle ......................................................... 121

Tableau 4-47 Test de déglutition groupe expérimental .................................................... 122

Tableau 4-48 Test de déglutition groupe contrôle ........................................................... 122

1

Hypothèse de recherche

L’ajout de la normalisation du diaphragme stylien améliore l’efficacité du traitement de

l’articulation temporo-mandibulaire chez les sujets souffrants d’asymétrie d’ouverture.

2

Chapitre 1 : Introduction

Depuis toujours, on sous-estime l’importance de l’articulation temporo-mandibulaire

(ATM). Sa mobilité diffère selon l’animal; ainsi, l’ATM des ruminants tels les vaches

favorise les mouvements latéraux de la mandibule, nécessaires pour brouter l’herbe. Chez

les rongeurs, les mouvements sont principalement antéro-postérieurs, pour broyer les noix

par exemple. Chez les carnivores comme les loups, l’ATM favorise les mouvements

d’ouverture et de fermeture, nécessaires pour agripper et déchirer la proie. Seul l’homme

est muni d’une ATM lui permettant de faire l’ensemble de ces mouvements. Cette

polyvalence a contribué au développement du volume laryngo-pharyngé; ces modifications

ont à leur tour favorisé le développement de différents sons, qui ont permis à l’homme

d’évoluer vers le langage, et ce faisant vers la communication sociale et ainsi l’intelligence

humaine. Bref, les mouvements de l’ATM ont de tout temps, au plan ontologique, une

importance fondamentale dans l’évolution de l’homme.

1.1 Position du problème

En présence de dysfonction de l’appareil manducateur, notre premier réflexe pourrait être

de nous attaquer directement à l’autonormalisation des muscles manducateurs et aux

éléments capsulaires et ligamentaires intrinsèques de l’ATM. Bien évidemment, en tant

qu’ostéopathe, il est de notre ressort d’évaluer et de normaliser la micro-mobilité

respiratoire du temporal et de la mandibule. Or, nous avions préalablement observé en

clinique la fréquence des lésions ostéopathiques des temporaux lors de dysfonctions de

l’appareil manducateur. Quant à la mandibule, étant l’articulation la plus mobile en lien

avec le crâne, elle s’adapte autant que possible à tout déséquilibre affectant les temporaux.

Pas étonnant donc que William Garner Sutherland ait surnommée le temporal de « grand

fauteur de trouble » de la sphère crânienne. Ainsi, travaillant le temporal avec les cinq os du

crâne auquel il s’articule, nous avons souvent été déçus par le maintien de l’efficacité de

nos traitements au fil du temps. Certes, nous réussissions à rééquilibrer le rythme crânien

dans son expansion-réduction, mais nous remarquions le retour des troubles de micro-

3

mobilité ostéopathique dans les jours suivant la séance. Nous normalisions pourtant au

préalable les restrictions ostéo-articulaires et myofasciales du rachis cervical, le fascia

temporalis et les fasciae et ligaments de l’ATM. Cela dit, nous en sommes donc venus à

nous interroger sur l’importance du diaphragme stylien et sur son influence sur la motilité

du temporal. Ses liens avec l’os hyoïde et la mandibule en ferait-il une unité fonctionnelle

dont les composantes seraient directement interdépendantes sur le plan physiologique et

pathologique? Le diaphragme stylien aurait-il un rôle clé dans l’orientation et la liberté de

mouvement du temporal? Et si ce rôle était majeur? L’asymétrie d’ouverture fréquemment

observée chez les sujets souffrant de douleur de l’ATM serait-elle améliorée par l’ajout de

la normalisation du diaphragme stylien à notre chaîne fasciale de traitement ostéopathique?

C’est dans le but de répondre à ces réflexions et questionnements que nous avons choisi

d’élaborer le protocole de recherche pour notre mémoire en vue de l’obtention de notre

diplôme d’ostéopathie. Lors de l’élaboration de notre revue de la littérature, nous avons

préalablement étudié l’histoire et la définition des dysfonctions de l’appareil manducateur

ainsi que leurs manifestations cliniques. Nous avons par la suite préparé notre résumé

anatomique de l’ATM et du diaphragme stylien, pour poursuivre avec l’expérimentation

clinique visant à prouver notre hypothèse selon laquelle l’ajout de la normalisation du

diaphragme stylien améliore l’efficacité du traitement de l’articulation temporo-

mandibulaire chez les sujets souffrant d’asymétrie d’ouverture.

1.2 Définition des dysfonctions de l’appareil manducateur

1.2.1 Historique

« On ne pratique bien la science que si l’on en connaît son histoire »1 (Auguste COMTE)

En 1934, un médecin oto-rhino-laryngologiste, J.-B. COSTEN, fut le premier à associer les

troubles manducateurs à des troubles occlusaux. Sa contribution a tellement marqué les

esprits que certains médecins parlent encore aujourd’hui de « syndrome de Costen ».

Toutefois, l’évolution des connaissances tant en anatomie qu’en physiologie a quelque peu

bouleversé la conception de J.-B. Costen sur les origines des troubles occlusaux. C’est ainsi

1 CHASSE, Fabien, D.O., Guide de l’ostéopathie, Paris, p. 7.

4

que le « syndrome de Costen » est devenu le syndrome algo-dysfonctionnel de l’appareil

manducateur, ou SADAM. Ce terme a été utilisé pour la première fois par D.

ROSENCWEIG, jusqu’à ce que l’on s’aperçoive qu’il ne s’agissait pas d’un syndrome. En

effet, les symptômes qui caractérisent cette pathologie ne se produisent pas tous en même

temps et peuvent apparaître isolément ou non. De ce fait, ces troubles s’appellent

maintenant algo-dysfonction de l’appareil manducateur (ADAM) ou encore dysfonction de

l’appareil manducateur (DAM).

1.2.2 Définition de l’ADAM

L’ADAM correspond aux douleurs (algo) et dysfonctions (troubles de la fonction et de la

biomécanique des ATMs) de l’appareil manducateur en lien avec une anomalie

musculosquelettique.

1.2.3 Épidémiologie

Les multiples études épidémiologiques font état d’une prévalence de l’ADAM chez

la femme; en effet, celle-ci consulte plus souvent que l’homme, et ce, dans une

proportion de 75 à 90%. Nous avons été à même de constater cette donnée puisque,

sur notre échantillon de 48 sujets, seuls 3 étaient des hommes.

L’âge moyen de consultation se situe entre 15 et 45 ans.

Les bruits articulaires plus fréquents chez la femme que chez l’homme sont présents

chez un tiers de la population.

50% des sujets présentent des déviations à l’ouverture buccale et 5 à 10%, une

limitation de l’ouverture buccale.

10 à 32% des cas présentent des troubles intra-articulaires.

L’ADAM est une pathologie très répandue et qui semble le devenir encore

davantage dans les pays à niveau socioculturel élevé.

1.3 Étiopathologie

Le déclenchement d’un DAM résulte de plusieurs facteurs, soit somatiques locaux,

psychiques ou somatiques généraux et, dans certains cas, sans cause évidente.

5

1.3.1 Somatiques locaux

1.3.1.1 Troubles de l’occlusion

L’occlusion se définit comme étant la mise en contact des dents maxillaires et

mandibulaires dans les dépressions qui se situent entre les cuspides. Il est convenu dans la

nomenclature de désigner par OIM la position d’occlusion d’intercuspidation maximale.

Les anomalies occlusales perturbent l’équilibre et le fonctionnement de l’appareil

manducateur des trois façons suivantes.

1.3.1.1.1 Déviation mandibulaire en OIM

Celle-ci se traduit par un décentrage condylien et se caractérise par une prématurité

occlusale en fermeture; ainsi, les contacts occlusaux prématurés sont évités par une

déviation réflexe de la mandibule produite par une augmentation de l’activité des muscles

de la propulsion, principalement celle du muscle ptérygoïdien externe.

Figure A Prématurités occlusales2

1.3.1.1.2 Instabilité mandibulaire en OIM

Celle-ci est d’origine diverse : usure, caries, fracture dentaire, dents absentes non

remplacées qui sont à l’origine d’une hyperactivité musculaire et articulaire compensatrice.

Cette instabilité mandibulaire perturbe l’appareil manducateur et s’exprime par :

2 LEFFO, Prématurités occlusales, Dysfonctionnement de l’appareil manducateur, Powerpoint, 2007.

6

une imprécision dans le mouvement de fermeture;

une perte de calage postérieur, amenant la mandibule à effectuer soit un mouvement

de glissement postérieur du condyle, lequel entraîne une compression des tissus

rétro-discaux, soit un glissement antérieur;

une modification de la dimension verticale d’occlusion (DVO), laquelle correspond

à la hauteur de l’étage inférieur de la face lorsque les dents sont en OIM.

1.3.1.1.3 Limitation fonctionnelle

1.3.1.1.3.1Anomalies occlusales d’origine squelettique

Dysmorphoses maxillo-mandibulaires :

Les dysmorphoses maxillo-mandibulaires regroupent celles de la classe II, division

1 et 2, et celles de la classe III, les béances et les supraclusies. Ces décalages des

bases squelettiques altèrent la stabilité des arcades en OIM.

Figure B Prématurités occlusales3

Dysmorphoses condyliennes :

Les hypercondylies et hypocondylies peuvent entraîner le DAM.

3 LEFFO, Prématurités occlusales, Dysfonctionnement de l’appareil manducateur, Powerpoint, 2007.

7

1.3.1.1.3.2Parafonctions

Les parafonctions sont des activités prolongées ou répétées (bruxomanie, dysfonction

linguale, crispation et mastication unilatérale) qui engendrent une hyperactivité musculaire

par une stimulation excessive des propriocepteurs, ce qui provoque une diminution de leur

sensibilité et donc de leur rôle protecteur.

1.3.1.2 Anomalies posturales

Les anomalies posturales sont susceptibles de modifier la position mandibulaire; elles

peuvent installer un DAM ou l’aggraver.

1.3.1.2.1 Anomalies fonctionnelles

Le décubitus ventral au sommeil amène un appui latéral de la mandibule et entraîne

la compression des tissus rétro-discaux opposés, occasionnant ainsi un spasme

réflexe du ptérygoïdien externe.

Les anomalies fonctionnelles peuvent être entrainées par les postures

professionnelles prolongées, chez le violoniste par exemple.

1.3.1.2.2 Anomalies organiques

Celles-ci regroupent les anomalies posturales ascendantes, soit les inégalités des membres

inférieurs, le déséquilibre du bassin, la scoliose, le trouble postural cervical, etc.

1.3.1.3 Traumatisme

Les traumatismes représentent 20 % des étiologies du DAM. Ils incluent les contusions des

ATM, le coup de lapin, les fractures de la région condylienne, les ouvertures buccales

forcées (notamment au cours d’une anesthésie générale) ou les fractures du massif facial

qui modifient l’occlusion.

1.3.2 Troubles psychiques

L’anxiété et les troubles psychiques agiraient en aggravant la contracture musculaire et les

parafonctions. L’association des troubles psychiques et du DAM est observée dans environ

20 % des cas. Selon l’étude de ROSENCWEIG, la plupart des sujets qui en souffrent sont

des femmes à niveau socioculturel élevé dont les responsabilités familiales et

professionnelles représentent un facteur de stress constant.

8

Des expérimentations sur le système limbique menées par S. LANDGREN, K. OLSSON et

K. WESTBERG ont démontré que la stimulation de « l’air de défense en cas d’attaque » au

niveau de l’hypothalamus du chat et du porc entraîne un réflexe d’activation des muscles

élévateurs de la mandibule. L’expérimentation sur le système limbique menée par N.

HATANAKA a démontré que la stimulation de l’amygdale chez le rat et le singe provoque

le mâchonnement et la déglutition.4

Par ailleurs, le comportement émotionnel est sous la dépendance du système limbique. En

cas de stress, de sensation de mal-être ou de troubles comportementaux, le système

limbique influence la formation réticulaire qui perd de ce fait son rôle régulateur. Cette

hyperactivité réticulaire désorganise les réflexes de protection parodontaux et les muscles

élévateurs se contractent alors de façon permanente. Le bruxisme s’instaure et est entretenu

par ce dérèglement tant que les troubles psychiques ne sont pas mis en évidence. Le DAM

qui en découle exprime donc la lutte que livre le patient contre lui-même et les autres.

1.3.3 Facteurs somatiques généraux

Troubles métaboliques ou endocriniens : les troubles hormonaux, le cycle

menstruel, le début de grossesse, ou le changement de posologie d’un

antidépresseur peuvent influencer le DAM.

Âge : l’âge joue un rôle important dans le facteur adaptatif et dans le potentiel de

plasticité des ATMs, qui diminue avec l’âge.

Troubles de l’homéostasie d’origine nutritionnelle : une carence de magnésium peut

influer sur le DAM.

1.3.4 Étiologie idiopathique

Dans 20 % des cas de DAM, aucune cause n’est mise en évidence; le DAM est alors

qualifié d’étiologie idiopathique.

4 S. LANDGREN, K. OLSSON et K. WESTBERG, Bulbar neurons with axonal projections to the trigeminal motor nucleus in the cat,

Exp Brain Res, 1986, vol 65, p. 98-111, et N. HATANAKA, Direct projections from the magnocellullar division of the basal nucleus of

the amygdala to the principal part of the cortical masticatory area in the macaque monkey , Brain Res, 2000, vol. 854, p. 220-223.

9

1.4 Manifestations cliniques manducatrices 5

1.4.1 Manifestations musculaires

Elles sont induites par les compensations musculaires de l’instabilité occlusale, les

parafonctions et les mouvements d’évitement.

1.4.1.1 Spasme musculaire

Ces manifestations sont représentées par un spasme musculaire responsable du cercle

vicieux suivant :

Figure C Spasme musculaire

Les manifestations du spasme sont :

Douleur :

- localisée : elle est localisée au-niveau du muscle spasmé;

- irradiée : cette irradiation de la douleur se fait le long des fibres musculaires; par

exemple, la douleur au-niveau du muscle temporal irradie jusqu’à l’ATM et

jusqu’au muscle ptérygoïdien externe;

- projetée : c’est une douleur qui s’ajoute à la douleur initiale et qui siège à

distance sans trajet douloureux intermédiaire.

Limitation des mouvements mandibulaires :

Cette limitation est liée au trimus par contraction des muscles élévateurs ainsi qu’à

la douleur, nécessitant une position mandibulaire antalgique.

5 DUPAS, Pierre-Hubert. Nouvelle approche du dysfonctionnement crânio-mandibulaire, du diagnostic à la gouttière, France, Éditions

CDP, 2008

10

1.4.1.2 Hypertrophie musculaire

Celle-ci est liée à l’hyperfonction et résulte de l’augmentation de volume des

myofibrilles.

1.4.2 Manifestations articulaires

1.4.2.1 Douleur

Celle-ci survient par une rétroposition condylienne qui compresse les éléments

rétro-discaux.

1.4.2.2 Bruits articulaires

Claquement :

Il résulte de l’incoordination entre le mouvement du condyle et le déplacement du

disque. Si le disque est déplacé, sa prise en charge par le condyle lors des

mouvements mandibulaires se traduit par un claquement, qui représente le

franchissement du bourrelet postérieur. Ces claquements s’observent principalement

en ouverture et fermeture.

Figure D Claquement6

Crépitation :

La crépitation correspond au frottement des surfaces articulaires, à travers une

perforation discale ou des tissus rétro-discaux non perforés.

1.4.2.3 Limitation ou exagération des mouvements

La limitation des mouvements mandibulaires est liée à la douleur et aux obstacles

intra-articulaires.

6 LEFFO, Claquement, Dysfonctionnement de l’appareil manducateur, Powerpoint, 2007.

11

L’exagération des mouvements mandibulaires est liée à l’hyperlaxité des attaches

discales supérieures et inférieures, de l’insertion condylienne du faisceau supérieur

du ptérygoïdien externe et du plan capsulo-ligamentaire.

1.4.2.4 Atteintes synoviales et ligamentaires

Les plus fréquentes sont la synovite, c’est-à-dire l’inflammation des tissus rétro-

discaux, la capsulite qui favorise le raccourcissement du manchon capsulaire en

réponse à l’inflammation, et l’atteinte ligamentaire du ligament latéral le plus

souvent suite à un claquement, un traumatisme ou à des micro-traumatismes

répétés.

1.4.2.5 Atteintes de l’appareil discal

1.4.2.5.1 Anomalies de position de l’appareil discal

Dans les anomalies de position de l’appareil discal, nous retrouvons le déplacement discal

réductible (DDR) et le déplacement discal irréductible (DDI), ainsi que l’hyperlaxité

articulaire et la subluxation pouvant entrainer la luxation temporo-mandibulaire.

DDR :

Il s’agit du déplacement du disque en avant de la tête condylienne, ce qui amène une

désunion du complexe disco-condylien. Ce déplacement est générateur de

claquement à l’ouverture buccale et à la fermeture, témoignant du passage en force

du bourrelet discal postérieur.

DDI :

Il s’agit du disque déplacé en avant, qui n’est plus pris en charge par la tête

condylienne lors du mouvement de translation, d’où la disparition des bruits

articulaires. Il peut survenir des bruits de frottement des surfaces articulaires.

Hyperlaxité articulaire et luxation :

L’hyperlaxité articulaire est liée au relâchement de l’appareil discal et des structures

capsulo-ligamentaires, amenant une amplitude exagérée des mouvements

mandibulaires. Elle peut évoluer vers la subluxation temporo-mandibulaire, puis

vers la luxation véritable.

12

1.4.2.5.2 Anomalies de structure de l’appareil discal

Ces anomalies incluent les adhérences, la dégénérescence mucoïde et la perforation discale.

Adhérence :

L’adhérence est un processus de cicatrisation fibreuse qui unit le disque à la surface

temporale ou à la tête condylienne suite à une inflammation. Elle gêne la translation

ou la rotation selon son emplacement.

Dégénérescence mucoïde :

La dégénérescence mucoïde est un remaniement discal secondaire au DDI qui

provoque l’irrégularité des surfaces discales.

Perforation discale :

La perforation discale fait suite aux DDR anciens et est entrainée par les

dépassements de la capacité de résistance de la zone bilaminaire rétro-discale.

1.4.2.6 Anomalies osseuses ou arthrose temporo-mandibulaire

Celles-ci se caractérisent par une dégénérescence du tissu fibreux articulaire associé

à une ostéosclérose.

1.4.3 Manifestations crânio-facio-cervicales

Manifestations crâniennes :

Celles-ci se présentent sous forme de céphalée, d’otalgie, d’acouphène et de

sensation d’oreille bouchée.

Manifestations faciales :

Celles-ci se présentent sous forme de pseudo-sinusite maxillaire et de douleur rétro–

oculaire ou périobitaire.

Manifestations cervicales :

Celles-ci se présentent sous forme de douleur nucale, de céphalée de tension et

d’anomalies posturales.

13

CHAPITRE 2 :

2.1 Objectifs de la recherche

L’ATM met en relation la face et le crâne par ses surfaces articulaires du temporal, avec la

mandibule. De prime abord, nous pouvons déjà affirmer qu’une lésion ostéopathique de

l’un influencera l’autre. Nous démontrerons que le déséquilibre d’ouverture buccale ne

dépend pas que des muscles manducateurs et des ligaments intrinsèques et extrinsèques

propres à l’ATM, mais dépend aussi des restrictions temporales exercées par les fasciae, les

muscles et les ligaments influençant sa mobilité.

Ainsi, nous décrirons dans un premier temps les structures articulaires propres de l’ATM et

leurs intérêts biomécaniques. Dans un deuxième temps, nous rappellerons les liens

anatomiques de sa chaîne fasciale temporo-mandibulaire qui influence le degré de liberté

du temporal, soit le diaphragme stylien.

2.2 Rappel anatomique

Sachant que l’ATM met en relation les surfaces articulaires du temporal, soit la fosse

mandibulaire et le tubercule articulaire avec le condyle de la mandibule, nous réviserons

brièvement ses structures anatomiques intervenants dans la biomécanique temporo-

mandibulaire. Nous décrirons donc ses facteurs de coaptation immédiats, tel que l’appareil

discal intra-articulaire et la capsule articulaire. Nous présenterons aussi ses facteurs de

limitations, soit les ligaments intrinsèques et extrinsèques temporo-mandibulaire. Ce rappel

anatomique nous servira à mieux justifier leurs intérêts biomécaniques dans la physiologie

articulaire normale de l’ATM, mais également leurs influences dans la physiopathologie

d’ouverture temporo-mandibulaire.

14

2.2.1 L’appareil discal intra-articulaire

Figure E Articulation temporo-mandibulaire7

Les surfaces articulaires convexes du temporal et du condyle mandibulaire ne peuvent

s’adapter l’une à l’autre, c’est le rôle principal du disque intra-articulaire biconcave et de

ses attaches qui établit la concordance des surfaces articulaires. Le disque correspond au

tendon du chef supérieur du muscle ptérygoïdien externe.8 Il se présente sous l’aspect d’un

fibrocartilage biconcave qui divise l’articulation en deux compartiments : un inférieur,

discocondylien de rotation (#13 fig. E), et un supérieur, temporodiscal de translation (#6

fig. E).7 Il est constitué de deux parties cartilagineuses, une antérieure et une postérieure,

reliées par une lame fibreuse, sujette aux perforations d’usures. En vue supérieure, on lui

décrit un bourrelet périphérique et une zone centrale amincie qui correspond à la lame

fibreuse. En vue sagittale, la face supérieure présente une double courbure : concave dans

sa partie antérieure, de façon à répondre au tubercule articulaire du temporal, et convexe

dans sa partie postérieure, de façon à occuper la fosse mandibulaire. Sa face inférieure est

également concave transversalement pour répondre à la courbure de la crête transversale du

condyle. Il est mobile pendant les mouvements d’ouverture et de fermeture de la bouche,

restant plus solidaire au condyle mandibulaire qu’à la fosse temporale.

7 KAMINA, Pierre, PRÉCIS D’ANATOMIE CLINIQUE, Tome II, Éditions Maloine, Paris, 2002, p.92

8 ORY, Laurent. L’articulation temporo-mandibulaire et les dysostoses oto-mandibulaires, Nantes, Université de Nantes, 2006-2007

15

Insertions du disque intra-articulaire:

Figure F Capsule et disque articulaires de l'articulation temporo-mandibulaire9

Le disque possède des attaches capsulaires, des attaches fibreuses latérales, la lame

tendineuse pré-discale et la zone bilaminaire rétro-discale. Ainsi, le disque est attaché à la

capsule articulaire (#2 fig. F) par toute sa circonférence, soit l’ensemble de son bourrelet

périphérique. Ainsi, le disque est solidarisé au condyle mandibulaire et on peut parler de

complexe condylo-discal. Le disque, en regard du bourrelet postérieur, est aussi solidement

ancré au niveau du périoste du condyle mandibulaire par les attaches fibreuses latérales

(ailerons latéraux). Les ailerons ne permettent au disque que des mouvements de rotation

sagitaux et limitent les mouvements transversaux. La lame tendineuse pré-discale (ligament

méniscal antérieur #7 fig. E), aussi appelée ligament de Petrequin, est l’expansion

antérieure de la partie cartilagineuse antérieure du disque. Elle reçoit médialement les fibres

d’insertion du faisceau supérieur du muscle ptéryogoïdien externe, et latéralement les fibres

9 Pierre KAMINA, PRÉCIS D’ANATOMIE CLINIQUE, Tome II, Éditions Maloine, Paris, 2002, p.92

16

d’insertion des muscles temporaux et masséter. Ces insertions musculaires nous intéressent

en ostéopathie sachant qu’elles vont en quelque sorte guider et contrôler les mouvements

du disque. Les attaches latérales et la lame tendineuse pré-discale permettent ainsi la phase

de rotation du compartiment inférieur disco-condylaire lors de l’ouverture mandibulaire. La

zone bilaminaire rétrodiscale est l’expansion postérieure de la partie cartilagineuse

postérieure du disque. On lui distingue deux principales lames et un plexus veineux10

,

faisant de cette région une zone d’intérêt ostéopathique pour sa fragilité à l’élongation et à

la compression de ces éléments vasculaires. En ostéopathie, il sera possible de pomper cette

région, principale source du liquide synoviale de l’ATM. La lame supérieure (frein

temporo-discal ou ligament de Sappey ou ligament de rappel de Poirier #1 fig. E) épaisse et

lâche, de par son insertion sur le bord antérieur de la scissure de Glaser n’exerce aucune

traction sur le disque au repos, mais son élasticité doit être suffisante pour permettre la

translation antérieure du disque à l’ouverture buccale et favoriser le retour discal à la

fermeture. Son rôle physiologique est donc considérable. La lame inférieure (ligament

méniscal postérieur #2 fig. E) sur la face postérieure du col mandibulaire, plus fine que son

homologue supérieur, limite plus faiblement avec lui la phase de translation, liée au

complexe temporo-discal.11

La zone bilaminaire rétrodiscal (ou coussin vasculaire de

ZENKER) est la zone située entre les lames supérieure et inférieure, qui fonctionne comme

un amortisseur hydraulique sanguin qui se remplit à l’ouverture buccale et atténue les chocs

en se vidant à la fermeture. L’innervation et les récepteurs proprioceptifs du disque vont

acheminer l’information via le nerf trijumeau. M. WOGUE, D.O. souligne ce point

important, rappelant que la compression du disque pourrait causée une modification du

schéma d’équilibration de la tête. Il nota que les récepteurs du disque pouvaient être inhibés

dans la compression permanente du bruxisme et qu’ainsi, par décompression, la

10

PONS, Jean, Gustave GINESTET, Marcel PALFER-SOLLIER, Henri FRÉZIÈRES. Chirurgie stomatologique et maxillo-faciale,

Paris, Éditions Médicales Flammarion, 1962. 11

CUILLERET, J. et A. BOUCHET, Anatomie topographique descriptive et fonctionnelle, Tome 1, le système nerveux central, la face,

la tête et les organes des sens, Paris, Éditions Simep, 1991.

17

restauration de la physiologie du disque de l’articulation temporo-mandibulaire favoriserait

l’équilibration de la tête.12

2.2.2 La capsule articulaire de l’ATM

Dans la nomenclature classique, nous définissons la capsule articulaire comme un manchon

fibreux lâche entourant une articulation. Suivant cette définition, il nous est difficile de

parler de capsule articulaire pour l’ATM, puisque c’est plutôt l’ensemble des insertions

ligamentaires intrinsèques de l’ATM, du système de frein discal antérieur et postérieur et

des lames musculaires s’insérant sur l’articulation qui constituent la capsule. Quelques

fibres supplémentaires viennent combler les espaces inoccupés par ces structures. En haut,

elle s’insère sur la circonférence comprise de la base de l’épine du sphénoïde, du tubercule

articulaire et le tubercule zygomatique postérieur, de la fosse mandibulaire et de la scissure

de Glaser. En bas, elle maintient en suspension la mandibule par son insertion au pourtour

du col du condyle mandibulaire.13

La capsule est très plissée en occlusion et se tend à

l’ouverture buccale. Les plis distaux forment un coussin amortisseur lors de la fermeture

buccale et les replis postérieurs comblent l’espace entre la tête du condyle et la paroi

osseuse de l’os tympanal, le protégeant. Plus épaisse en postérieur, elle est par le fait même

moins résistante en antérieur.14

12

WOGUE, Rémi. L’os temporal, la mandibule et l’os hyoïde, Éditions Sully, France, 2009. 13 ROUVIÈRE, Henri et André DELMAS, Anatomie humaine, tome 1, tête et cou, Paris, Éditions Masson, 1924 14

DRAKE, Richard L., Wayne VOGL, Adam W.M. MITCHELL, GRAY’S Anatomie pour les étudiants, France, Éditions Elsevier,

2006.

18

2.2.3 Les ligaments intrinsèques de l’ATM

2.2.3.1 Ligament latéral interne (LLI)

Figure G Articulation temporo-mandibulaire, face médiale15

Il s’insère en haut sur la scissure de Glaser et sur l’épine du sphénoïde. Il faut se rappeler

qu’à ce niveau sur l’épine du sphénoïde, s’insèrent également la capsule de l’ATM, le

ligament sphéno-mandibulaire et le ligament ptérygo-épineux. Ainsi, l’épine du sphénoïde

nous apparaît comme une zone d’intérêt ostéopathique par laquelle peuvent passer de

nombreuses voies lésionnelles qui peuvent influencer la physiologie de l’ATM et son

environnement. Le LLI rejoint la face postéro-interne du col condylien, juste en dessous de

la capsule, et sur le tubercule condylien interne où il est confondu avec l’insertion du

muscle ptérygoïdien externe. Moins résistant que son homologue controlatéral, son rôle

principal est de renforcir la partie médiale de la capsule.

15 Henri ROUVIÈRE et André DELMAS, Anatomie Humaine, tome 1, tête et cou, Paris, Éditions Masson, 1924, p. 150

19

2.2.3.2 Ligament latéral externe (LLE)

Figure H Vue latérale de l’articulation temporo-mandibulaire droite16

1. Conduit auditif externe, 2. Nerf auriculo-temporal, 3. Artère temporale superficielle, 4. Artère carotide externe, 5. Artère maxillaire

interne, 6. Artère transversale de la face, 7. Artère massétérine, 8. Nerf massétérin, 9. Tubercule zygomatique antérieur, 10 . Bandelette zygomatico-mandibulaire, 11. Corde zygomatico-mandibulaire

Épais et puissant, il renforcit la face externe de la capsule. Il a une forme triangulaire à base

supérieure qui s’insère en haut sur l’arcade zygomatique du temporal et de la fosse

mandibulaire et se termine sur le tubercule latéral du condyle mandibulaire. Il est

anatomiquement et physiologiquement divisé en deux faisceaux; la corde zygomatico-

mandibulaire (#11 fig. H), qui est postérieure et verticale. Elle limite le mouvement de

propulsion. La bandelette zygomatico-mandibulaire (#10, fig. H), qui elle est antérieure et

oblique. Elle limite le mouvement de rétropulsion mandibulaire. Les rôles physiologiques

du LLE en font le principal moyen d’union de l’ATM.

16

J. CUILLERET, A. BOUCHET, Anatomie topographique descriptive et fonctionnelle, Tome 1, le système nerveux central, la face, la

tête et les organes des sens, Paris, Éditions Simep, 1991, p. 359.

20

2.2.4 Les ligaments extrinsèques de l’ATM

Figure I Vue interne des ligaments extrinsèques17

1. Tendon du temporal, 2. Apophyse coronoïde, 3. Ligament ptérygo-épineux, 4. Aponévrose interptérygoïdienne, 5. Ligament ptérygo-

mandibulaire, 6. Faisceau antérieur du ligament sphéno-mandibulaire, 7. Faisceau postérieur du ligament sphéno-mandibulaire, 8.

Ligament stylo-mandibulaire, 9. Ligament sphéno-mandibulaire, 10. Ligament latéral interne

Aussi appelés ligaments accessoires, ce sont des bandelettes aponévrotiques interposées

aux divers organes de la région maxillo-pharyngienne, en dedans de l’articulation temporo-

mandibulaire.18

Ce sont les ligaments sphéno-mandibulaire (# 6-7-9), stylo-mandibulaire

(#8), et ptérygo-mandibulaire (#5). Ils sont tous relâchés en position bouche fermée et se

tendent à l’ouverture buccale. Ils limitent les mouvements extrêmes d’ouverture. Ils vont

contrôler les différentes phases du positionnement de la mandibule par rapport au crâne ou

par rapport à la loge viscérale du cou, l’os hyoïde et la ceinture scapulaire.

2.2.4.1 Ligament sphéno-mandibulaire

Aussi nommé ligament sphéno-maxillaire. Constant et puissant, il forme la partie

postérieure, épaissie de l’aponévrose interptérygoïdienne.

17

J. CUILLERET, A. BOUCHET, Anatomie topographique descriptive et fonctionnelle, Tome 1, le système nerveux central, la face, la

tête et les organes des sens, Paris, Éditions Simep, 1991, p. 360

18 VOYER, Guy. Muscles et fasciae de la face et de l’ATM, Marseille, Académie Sutherland d’Ostéopathie du Québec.

21

Reliquat embryonnaire de la partie moyenne du cartilage de Meckel, le ligament sphéno-

mandibulaire à un rôle fondamental dans la croissance mandibulaire.19

En effet, comme l’a

démontré Delaire, les pressions exercées par la langue et les muscles sus-hyoïdiens sur la

mandibule entraînent la mise en tension de ce ligament. La sollicitation de ce ligament

entraîne une ossification périostée et permet le développement du corpus mandibulaire.

Ainsi son rôle embryonnaire semble fondamental.20

Il est composé de deux faisceaux, un principal antérieur, sphéno-mandibulaire, issu de

l’épine du sphénoïde et un accessoire postérieur, tympano-mandibulaire, qui traverse la

scissure de Glaser et se prolonge dans la caisse du tympan avec le ligament antérieur du

marteau. Nous pouvons présumer un rôle possible du ligament sphéno-mandibulaire et du

ligament tympano-mandibulaire dans les manifestations otologiques du syndrome algo-

dysfonctionnel de l’appareil manducateur (S.A.D.A.M.) s’il est soumis à des tractions

excessives, comme il peut arriver lors d’extraction dentaire.

À sa partie supérieure, à l’épine du sphénoïde, le ligament sphéno-mandibulaire est en

contact avec le ligament latéral interne, mais il s’en sépare aussitôt, limitant avec lui et le

condyle articulaire la « boutonnière rétrocondylienne de Juvara », l’orifice par lequel

passent l’artère maxillaire supérieure interne, son plexus veineux et le nerf auriculo-

temporal (branche de V3).21

De sa partie supérieure, il s’engage entre les deux muscles

ptérygoïdiens et s’élargit. Arrivé au niveau de l’orifice supérieur du canal dentaire, il se

divise en deux faisceaux qui se dirigent de part et d’autre du foramen mandibulaire.

Sa face médiale est en relation avec le muscle ptérygoïdien interne, celui-ci glisse sur le

ligament lors des mouvements de la mandibule. Sa face externe est en relation, au-dessus,

avec le muscle ptérygoïdien externe; plus bas, il est séparé du col du condyle par la veine et

l’artère maxillaire interne, et encore plus bas, la veine et l’artère et nerf alvéolaire inférieur

(ou nerf dentaire inférieur issu du nerf mandibulaire V3) et une partie de la glande parotide.

19

ARDOIN, Ludovic. Le ligament sphéno-mandibulaire, Nantes, Université de Nantes, 2000-2001, 46 pages.

20 ORY, Laurent. L’articulation temporo-mandibulaire et les dysostoses oto-mandibulaires, Nantes, Université de Nantes, 2006-2007. 21

PINACHYAN, Karen. Powerpoint : Anatomie de la fosse infra temporale, 2003, Amicot.

22

Ses rôles :

- Son rôle fonctionnel : Limiter l’ouverture en limitant la descente mandibulaire.

- Densifier l’aponévrose interptérygoïdienne

- Par sa situation on dit que le rôle de ce ligament est de protéger les éléments

vasculo-nerveux précédemment cités.

- Avec le ligament stylo-mandibulaire, il sert de guidage dans la kinésiologie de

l’articulation temporo-mandibulaire.

2.2.4.2 Ligament ptérygo-mandibulaire

Figure J Ligament ptérygo-mandibulaire22

Aussi appelé aponévrose buccino-pharyngée, de l’aile interne de la ptérygoïde médiale à la

ligne mylo-hyoïdienne, il forme une ligne verticale de l’apophyse ptérygoïde à la dernière

molaire.23

Son axe en fait un véritable pivot de finesse de l’ouverture temporo-

mandibulaire. Ce ligament sert de raphé d’insertion entre les muscles constricteurs

supérieurs du pharynx en arrière et le faisceau moyen du muscle buccinateur en avant.

22

Richard L. DRAKE, Wayne VOGL, Adam W.M. MITCHELL, GRAY’S Anatomie pour les étudiants, 2006, France, Éditions Elsevier,

P.982

23 ROUVIÈRE, Henri et André DELMAS, Anatomie humaine, tome 1, tête et cou, Paris, Éditions Masson, 1924.

23

2.2.4.3 Ligament stylo-mandibulaire

Sera détaillé dans la portion diaphragme stylien.

2.2.4.4 L’aponévrose interptérygoïdienne

Figure K Fascia interptérygoïdien et muscle ptérygoïdien médial24

L’aponévrose interptérygoïdienne est une lame quadrilatère située entre les deux muscles

ptérygoïdiens auxquelles elle n’adhère pas. Elle se confond par contre avec la gaine du

muscle ptérygoïdien interne, pour se terminer en bas, juste au-dessus de celui-ci, sur la face

interne de la branche montante de la mandibule. Son bord postérieur est constitué des

ligaments sphéno-mandibulaire et tympano-mandibulaire, qui renforcissent le bord libre de

l’aponévrose. Puisque l’épine du sphénoïde est au centre de cette ligne d’insertion

supérieure, le ligament sphéno-mandibulaire se démarque donc comme le ligament médian

auquel la mandibule est suspendue. L’équilibre de la mandibule est donc tributaire de

l’équilibre des ligaments sphéno-mandibulaires droit et gauche, et sous-entend l’équilibre

24

H. ROUVIÈRE, Anatomie humaine descriptive, topographique et fonctionnelle, Tome 1, Tête et cou, Paris, Éditions Masson, 1924.

24

des grandes ailes du sphénoïde et du temporal. Le ligamnent sphéno-mandibulaire assure

l’équilibre verticale de la mandibule. Son bord supérieur plutôt fixe est constitué comme

toît du ligament ptérygo-épineux, tendu entre l’épine et le processus ptérygo-épineux du

sphénoïde. Il assure l’équilibre horizontal de la mandibule. Il surplombe le fascia

cribiformis, mince et lâche, cette zone criblée est perforée d’éléments vasculo-nerveux. La

ligne d’insertion supérieure de l’aponévrose interptérygoïdienne va de la grande aile du

sphénoïde à l’os tympanal en s’insérant sur l’épine du sphénoïde, le bord interne des trous

ovale et petit rond et la scissure de Glaser. Dans ces conditions, nous pouvons considérer

que les lésions ostéopathiques touchant la grande aile du sphénoïde ou l’os tympanal

affecteront l’équilibre de la mandibule. De par ses rapports aux trous ovale et petit rond,

l’aponévrose est une structure non négligeable pour l’ostéopathe s’intéressant à une

névralgie trigéminale intéressant V3 par exemple. Son bord antérieur s’insère sur l’aile

externe de la ptérygoïde et est renforcé par le ligament ptérygo-mandibulaire. Ainsi, nous

croyons que l’atteinte de l’aponévrose interptérygoïdienne influencera l’appréciation

qualitative du mouvement d’ouverture, sachant que le ligament ptérygo-mandibulaire est

représenté fonctionnellement comme un pivot de finesse d’ouverture.

2.2.5 Rappel anatomique myofascial temporo-mandibulaire :

2.2.5.1 SCOM

25

Figure L Muscle sterno-cléïdo-mastoïdien25

Rouvière décompose le SCOM en quatre chefs, dont deux s’insèrent sur l’occiput :

le cléido-occipital et le sterno-occipital. De par leurs insertions crâniennes sur le temporal,

ce sont les chefs profond cléido-mastoïdien et superficiel sterno-mastoïdien qui nous

intéressent principalement en rapport avec l’ATM. Puisque leurs insertions distales

respectives sur la clavicule et le manubrium sternal sont plutôt « fixes », ils tractent leur

insertion mastoïdienne. Rappelons que l’os temporal est orienté dans l’espace par deux

types de pilier. Le SCOM représente le pilier de force le plus puissant du temporal. Massif,

il est à la fois une structure d’appui solide et participe aux mouvements grossiers du

temporal. Le deuxième pilier, plus diversifié, s’intéresse à la mobilité fine du temporal, en

orientant le processus styloïde du temporal par la sollicitation du diaphragme stylien.

Globalement, si son point fixe est distal, il fait une flexion, inclinaison homolatérale et

rotation controlatérale combinées. Si les deux muscles contractent simultanément, ils

insinuent la flexion antérieure de la tête. Si son point fixe est proximal, il est inspirateur

accessoire, principalement par le chef sterno-mastoïdien.26

Figure M Lames du fascia cervical (FC)27

25 Pierre BONFILS et Jean-Marc CHEVALIER, Anatomie ORL 3, Paris, 1998, édition Médecine-Sciences Flammarion, P.80 26

DRAKE, Richard L., Wayne VOGL, Adam W.M. MITCHELL, GRAY’S Anatomie pour les étudiants, France, Elsevier, 2006. 27

KAMINA, PRÉCIS D’ANATOMIE CLINIQUE, Tome II, Éditions Maloine, Paris, 2002 p. 202

26

Le SCOM est contenu dans un dédoublement de la lame superficielle du fascia cervical.

Cette gaine est maintenue étalée d’une part en avant par la bandelette mandibulaire, qui

communique avec le fascia parotido-massétérin et qui unit le SCOM à l’angle

mandibulaire, et par ses connexions à la lame prétrachéale du fascia cervical. Il est

maintenu étiré à l’arrière par sa connexion à la gaine du muscle trapèze supérieur. Ainsi, le

niveau de tension du SCOM influencera la mise en tension du fascia cervical, faisant de ce

muscle une voie temporo-cervicale de lésion ostéopathique. Le SCOM est d’importance

capitale dans la recherche d’équilibre d’ouverture de l’ATM puisque, de par ses chefs

cléido-mastoïdien et sterno-mastoïdien sur la mastoïde, il oriente la fosse mandibulaire du

temporal dans l’espace, et de par l’expansion fasciale de son aponévrose, soit la bandelette

mandibulaire, il influence l’orientation de la mandibule.

Le SCOM assure également avec le muscle omo-hyoïdien la liaison entre la mandibule et la

ceinture scapulaire et sont souvent responsables du déséquilibre scapulaire dans les cas de

dysfonction temporo-mandibulaire.

2.2.5.1 Masséter

Figure N Masséter 28

Court, épais, quadrilatère, il est l’homologue externe du ptérygoïdien interne. C’est surtout

le muscle moteur le plus puissant.29

28

http://instruct.westvalley.edu/granieri/biology15coursepage.html

27

Composé de deux à trois couches musculaires selon les anatomistes, il est divisé en quatre

faisceaux à orientations différentes.

Dans sa couche profonde, le faisceau profond postérieur s’insère en postérieur de l’arcade

zygomatique jusqu’au tiers inférieur de la branche montante de la mandibule. Un faisceau

indépendant, que Testut nomme « jugal » et associe au muscle temporal, se fixe tant qu’à

lui sur la coronoïde. Nous le rattachons tant qu’à nous au muscle masséter, puisque comme

Rouvière le faisait remarquer, une épaisse masse adipeuse le sépare du temporal tandis qu’il

adhère au faisceau profond du masséter. Dans sa couche moyenne, le faisceau moyen

s’insère du centre le l’arcade zygomatique jusqu’au gonion et son pourtour. Enfin, dans sa

couche superficielle, le faisceau antérieur s’insère en antérieur de l’arcade zygomatique

jusqu’à la branche horizontale de la mandibule, devant le gonion. Il échange quelques

fibres à son insertion angulaire avec le muscle ptérygoïdien interne, formant une véritable

sangle musculaire pour la mandibule.

Le fascia parotido-massétérin recouvre la face latérale du masséter, se divise en lames, pour

envelopper la parotide et il s’étend en dehors du masséter. Le conduit parotidien ou canal

de Sténon est compris dans le dédoublement du fascia parotido-massétérin. Il s’unit au

fascia du sterno-cléïdo-mastoïdien en arrière, via la bandelette mandibulaire et au fascia

temporalis en haut. Il est en continuité avec le fascia ptérygoïdien interne et dans le plan

profond, en continuité avec le fascia du digastrique postérieur. À ce niveau, certains

anatomistes considèrent le ligament stylo-mandibulaire comme un épaississement du fascia

massétérin.30

Enfin, la principale caractéristique du masséter est sa force motrice. Plus puissant élévateur

de la mandibule et également propulseur. Centre fonctionnel entre le crâne en haut, la

mandibule en bas, la face en avant et le cou en arrière, on comprend de par sa situation les

conséquences des contractures de ces muscles sur le schéma corporel, en particulier lors de

bruxisme qui intéressera particulièrement ce muscle, dont l’état d’hypertonicité traduit

29

VOYER, Guy. Muscles et fasciae de la face et de l’ATM, Marseille, Académie Sutherland d’Ostéopathie du Québec. 30

BONFILS, Pierre et Jean-Marc CHEVALIER, Anatomie ORL 3, Paris, Éditions Médecine-Sciences Flammarion, 1998.

28

souvent l’état de tension intérieure de l’individu.31

C’est également cette force qui oriente

notre approche pour tenter de relâcher ce muscle lorsque spasmé. Puisque les fibres

musculaires de ses corps charnues sont très puissantes, c’est par l’intermédiaire de son

fascia, soit le fascia parotido-massétérin, que nous favoriserons l’autonormalisation de

tension myofascial du masséter.

2.2.5.2 Muscle temporal

Figure O Muscle temporal32

Muscle large en forme d’éventail, mince, occupant la loge temporale, il s’insère sur la

surface semi-circulaire de la fosse temporale (qui comprend une portion de l’os frontal, la

grande aile du sphénoïde, une portion de l’os pariétal et l’écaille du temporal), ses fibres

convergent vers l’apophyse coronoïde de la mandibule. Nous lui décrivons trois faisceaux :

antérieur, moyen et postérieur, dont l’orientation de fibres diffèrent. Les faisceaux antérieur

et moyen sont élévateurs de la mandibule et le faisceau postérieur participe à la rétropulsion

de la mandibule.

31 DUPAS, Pierre-Hubert. Powerpoint : Le bruxisme, du diagnostic à la gouttière 32

Pierre KAMINA, PRÉCIS D’ANATOMIE CLINIQUE, Tome II, Éditions Maloine, Paris, 2002, P.95

29

Le muscle est recouvert du fascia temporal, séparé de l’aponévrose épicrânienne par un

tissu cellulaire lâche, où se collecte les hématomes, et qui devra être pompé en ostéopathie,

s’il y a lieu, pour favoriser sa résorption. Simple en haut, son insertion proximale se partage

sur le pariétal, temporal, frontal, sphénoïde et zygomatique. Au niveau du ptérion, selon

Rémi Wogue D.O., les sutures pariéto-sphénoïde, fronto-sphénoïde et sphéno-zygomatique

seraient souvent en lésion avec l’articulé SS sous l’influence d’une contracture du muscle

temporal en réponse à des dysfonctions de l’ATM. La mise en tension ainsi exercée sur

l’aponévrose temporale influencera l’équilibre micro-dynamique des éléments constituants

le ptérion.33

À sa partie moyenne, l’aponévrose temporale se dédouble en deux feuillets;

superficiel et profond, qui s’attachent aux deux lèvres du bord supérieur de l’arcade

zygomatique pour former un canal triangulaire. Cet espace dans lequel cheminent l’artère

temporale profonde postérieure et quelques veines est comblé d’un paquet cellulo-

graisseux, celui-ci pourrait s’organiser et se durcir et ainsi réduire le glissement des

feuillets, qui affectera la mobilité même du temporal.34

Ainsi, l’ostéopathe s’assurera

toujours de la fluidité liquidienne de cette couche graisseuse, essentielle pour la liberté du

temporal dans ses liens temporo-pariétal, sphéno-temporal, et temporo-zygomatique. Ainsi,

puisqu’il y a deux couches de fascia séparées de tissu adipeux, l’ostéopathe travaillera de

façon plutôt mécanique au-niveau du fascia temporalis superficiel pour viser à « liquéfier »

le paquet adipeux, et travaillera le fascia temporalis profond de façon fluidique à visée

fasciale.

Le tendon terminal du temporal est en rapport en dedans avec le muscle ptérygoïdien

externe, le muscle buccinateur, et la partie postérieure de la boule graisseuse de Bichat. En

dehors, il est en rapport avec l’arcade zygomatique et le masseter. En arrière avec

l’échancrure sigmoïde et le paquet vasculo-nerveux massétérin.35

33

WOGUE, Rémi. L’os temporal, la mandibule et l’os hyoïde, Éditions Sully, France, 2009. 34

VOYER, Guy. Muscles et fasciae de la face et de l’ATM, Marseille, Académie Sutherland d’Ostéopathie du Québec. 35 ALTIÉRI, Michel. Biomécanique et pathologie crâniennes en étiopathie, Genève, Éditions Étioscicences SA, 1984, 238 pages.

30

Figure P Muscles masticateurs36

2.2.5.3 Muscle digastrique

Fonctionnellement antagoniste au masséter, nous nous intéressons principalement à son

ventre postérieur pour son insertion mastoïdienne, qui influence la mobilité de l’os

temporal. Composé de deux ventres musculaires, réunis par un tendon intermédiaire, le

ventre postérieur s’insère en haut et en arrière dans la rainure du digastrique au niveau de la

mastoïde. Ainsi, son insertion mastoïdienne, qu’il partage entre le SCOM et le muscle

36

Pierre KAMINA, PRÉCIS D’ANATOMIE CLINIQUE, Tome II, Éditions Maloine, Paris, 2002, P.96

31

stylo-hyoïdien via le rideau stylien, nous permet d’estimer qu’il participe à la coordination

du « pilier fort » du temporal, représenté par le SCOM, et du « pilier mobile » du temporal,

représenté par le diaphragme stylien. Ses fibres descendent vers l’os hyoïde et se jettent sur

le tendon intermédiaire, qui passe au-dessus de la petite corne de l’hyoïde, entre le

ligament et le muscle stylo-hyoïdien. L’hyoïde agira donc comme une « rotule » dont la

mobilité ajustera la tension du digastrique droit et gauche. Le tendon se continu pour

donner vers l’avant le ventre antérieur qui s’insère dans la fossette digastrique sur la face

interne de la symphyse mentonnière. Ce sont ses insertions à la fois mastoïdienne et

hyoïdienne pour le ventre postérieur et hyoïdienne et mandibulaire pour le ventre antérieur

qui justifient la classification fonctionnelle du digastrique comme synergiste au diaphragme

stylien. Physiologiquement, il est diducteur homolatéral en contraction unilatérale. En

contraction simultanée, ils abaissent la mandibule et participent à la rétropulsion. Il est

aussi élévateur de l’hyoïde. 37

38

2.2.5.4 Diaphragme stylien

Le diaphragme stylien est une diaphragme musculo-aponévrotique, composé de dehors en

dedans par une série de muscles reliés entre eux par un fascia et renforcés par deux

ligaments, ce sont : le muscle stylo-hyoïdien, le ligament stylo-hyoïdien, le ligament stylo-

mandibulaire, le muscle stylo-glosse et le muscle stylo-pharyngien.39

On nomme « rideau stylien » l’aponévrose qui engaine les muscles du diaphragme stylien.

De par sa situation anatomique, le rideau stylien divise l’espace latéro-pharyngienne en

deux parties : l’espace pré-stylien (région paratosillaire et région partotidienne) et l’espace

rétro-stylien.40

37

ROUVIÈRE, Henri et André DELMAS, Anatomie humaine, tome 1, tête et cou, Paris, Éditions Masson, 1924.

38 CUILLERET, J. et A. BOUCHET, Anatomie topographique descriptive et fonctionnelle, Tome 1, le système nerveux central, la face,

la tête et les organes des sens, Paris, Éditions Simep, 1991. 39

VOYER, Guy. Le diaphragme cervico-thoracique, Marseille, Académie Sutherland d’Ostéopathie du Québec. 40

BONFILS, Pierre et Jean-Marc CHEVALIER, Anatomie ORL 3, Paris, Éditions Médecine-Sciences Flammarion, 1998.

32

2.2.5.4.1 Les trois muscles styliens

2.2.5.4.1.1Muscle Stylo-hyoïdien

Figure Q Muscle stylo-hyoïdien41

Le muscle stylo-hyoïdien est le plus externe des trois muscles styliens. On peut donc

déduire qu’il exerce une tension dans le plan frontal majeur sur le rideau stylien. Puisqu’il

possède le plus grand bras de levier du diaphragme stylien sur le temporal, son action sur

celui-ci devient donc proportionnellement plus important.

Grêle et fusiforme, il s’insère par un tendon sur la partie postéro-latérale du processus

styloïde, près de sa base. Il est à noter l’intimité qu’il partage avec le ventre postérieur du

digastrique qu’il accompagne d’abord en dedans, puis au dessus. Enfin, le tendon du stylo-

hyoïdien se dédouble pour laisser passer le tendon intermédiaire du digastrique, puis cette

« fourche stylienne » s’insère sur la base de la grande corne de l’os hyoïde.42

Rouvière

rapporte des différences anatomiques rares où le tendon intermédiaire du digastrique passe

totalement en dedans ou en dehors du stylo-hyoïdien qui s’insère dans ces cas au niveau de

41

www.wiképédia.com

42 CUILLERET, J. et A. BOUCHET, Anatomie topographique descriptive et fonctionnelle, Tome 1, le système nerveux central, la face,

la tête et les organes des sens, Paris, Éditions Simep, 1991.

33

la face antérieur de l’hyoïde.43

On peut donc considérer que l’os hyoïde, par son adaptation,

pourra servir « d’amortisseur » lors de la mise en tension du muscle stylo-hyoïdien.

Fonctionnellement, ce muscle est élévateur de l’hyoïde.

Aparté : L’artère carotide externe passe entre le muscle et le ligament stylo-hyoïdien, où elle peut être

comprimée.

2.2.5.4.1.1.2 Muscle stylo-glosse

Figure R Muscle stylo-glosse44

Nous accorderons moins d’importance au muscle stylo-glosse, puisqu’il possède une

insertion « mobile » sur la langue et que ses interactions entre les mouvements de la langue

et ceux de l’ATM ne sont pas de notre sujet. Nous le décrirons donc brièvement pour son

appartenance au diaphragme stylien, mais nous ne le négligerons pas en traitement.

Le muscle stylo-glosse est le plus antérieur des muscles stylien. Il s’insère en haut sur le

bord antérieur du processus styloïde et sur le ligament stylo-mandibulaire, il descend en

bas, en dedans et en avant du muscle stylo-hyoïdien. Il quitte le diaphragme stylien pour se

43 ROUVIÈRE, Henri et André DELMAS, Anatomie humaine, tome 1, tête et cou, Paris, Éditions Masson, 1924. 44

H. ROUVIÈRE, Anatomie humaine descriptive, topographique et fonctionnelle, Tome 1, Tête et cou, Paris, Éditions Masson, 1924, p.

475

34

terminer en deux faisceaux dans le massif musculaire lingual. Rouvière mentionne

également la présence d’un chef accessoire mandibulaire inconstant, qui naît de l’angle de

la mandibule et de la partie postérieure de la mandibule, relié au muscle stylo-glosse via

son insertion sur le ligament stylo-mandibulaire.

2.2.5.4.1.3 Muscle stylo-pharyngien

Figure S Muscle muscle stylo-pharyngien45

Comme son nom l’indique, il s’étend du processus styloïde à la paroi latérale du pharynx.

Le plus médial des muscles styliens, il possède ainsi le plus petit bras de levier du

diaphragme stylien par rapport au temporal et minimise donc son action sur celui-ci. Son

insertion temporale sert de point fixe pour assurer l’élévation du pharynx et du larynx.

L’impact réel du muscle stylo-pharyngien sur le temporal nous apparait d’autant plus

négligeable, par rapport à ses homologues du bouquet de Riolan, sachant que son insertion

45

Richard L. DRAKE, Wayne VOGL, Adam W.M. MITCHELL, GRAY’S Anatomie pour les étudiants, 2006, France, Éditions Elsevier,

P.983

35

distale sur le pharynx peut difficilement assurer un « point fixe » d’amarrage suffisamment

solide pour générer la tension nécessaire à gêner le temporal.

Mince, de forme triangulaire à base inférieure, il passe à l’intérieur du muscle constricteur

moyen et se divise en quatre faisceaux selon Rouvière; un faisceau pharyngien sur le fascia

pharyngo-basilaire, un faisceau épigottique sur l’épiglotte, un faisceau thyroïdien sur le

cartilage thyroïde et un faisceau cricoïdien sur le bord supérieur du cartilage crocoïde.

Son impact sur le temporal est moindre que ses homologues du bouquet de Riolan mais,

puisque l’ostéopathie est l’art et la science du lien, il nous est tout de même primordial de

l’évaluer et de le normaliser pour favoriser l’équilibre de l’ensemble.

2.2.5.4.2 Les ligaments styliens

Le diaphragme stylien, rappelons le, est composé de trois muscles; stylo-hyoïdien, stylo-

glosse et stylo-pharyngien, qui orientent différemment le temporal relativement à leur point

d’appui sur l’apophyse styloïde, et deux ligaments; stylo-hyoïdien et stylo-mandibulaire,

qui constituent deux importantes zones de renforcement pour le rideau stylien.46

46

VOYER, Guy. Muscles et fasciae de la face et de l’ATM, Marseille, Académie Sutherland d’Ostéopathie du Québec.

36

2.2.5.4.2.1Ligament stylo-hyoïdien

Figure T Ligament stylo-hyoïdien47

Provenant embryologiquement du segment cératohyal du cartilage de Reichert.48

Il s’insère

en dedans de l’insertion du muscle stylo-hyoïdien sur le sommet du processus styloïde et se

dirige obliquement en bas jusqu’au sommet de la petite corne de l’os hyoïde. Il passe en

dedans de l’artère carotide externe et du muscle stylo-glosse. L’ostéopathe procède à une

palpation minutieuse du ligament stylo-hyoïdien dans un premier temps afin de s’assurer

qu’il n’est pas calcifié.

47

Richard L. DRAKE, Wayne VOGL, Adam W.M. MITCHELL, GRAY’S Anatomie pour les étudiants, 2006, France, Éditions Elsevier,

P.981

48 COULY Gérard, Gitton Yorick, Développement céphalique; embryologie, génétique, croissance et pathologie, Doin Arnette, Éd.

CdP, 2012

37

Rappel de l’appareil hyoïdien :

Figure U Appareil hyoïdien49

L’os hyoïde fait partie de l’appareil hyoïdien avec la chaîne hyale composée du ligament

stylo-hyoïdien et de l’apophyse styloïde. C’est par l’embryogénèse de l’appareil hyoïdien

que nous saisissons la relation intime de ses constituants et aussi la nomenclature de

classification d’ossification du ligament stylo-hyoïdien. L’appareil hyoïdien se développe à

partir du cartilage de Reichert, provenant du deuxième arc branchial. Celui-ci se divise en

quatre segments; un supérieur, nommé épihyal ou stylohyal, qui formera l’apophyse

styloïde du temporal. Un moyen, nommé cératohyal, qui formera le ligament stylo-

hyoïdien. Un inférieur, nommé hypohyal, qui formera la petite corne de l’os hyoïde, et une

partie basilaire, nommée basihyal, qui formera la partie supérieure du corps de l’os hyoïde.

Tandis que la grande corne et la partie inférieure du corps de l’os hyoïde proviennent du

troisième arc branchial. 50

Les niveaux d’ossification de l’appareil hyoïdien seront classifiés suivant les mêmes termes

embryologiques. Ainsi, un ligament stylo-hyoïdien complètement ossifié comprendra donc

de trois à quatre segments, soit l’épihyal, le stylohyal, le cératohyal et l’hypohyal.51

49

SENECAIL, L’os hyoïde. Introduction anatomique à l’étude de certains mécanismes de la phonation.

Mémoire pour le diplôme d’études et de recherches en biologie humaine, 1979. 50

VIELA, A. Contribution à l’étude des anomalies de l’appareil hyoïdien, Travail du Laboratoire d’Anatomie de la Faculté de

Médecine de Toulouse, 1925. 52

DWIGHT, T. Stylo-hyoid ossification, Boston, p. 9.

38

Figure V Appareil hyoïdien complètement ossifié52

Figure W L’appareil hyoïdien ossifié 53

Cette calcification est en fait une ossification. Elle est due soit à une hyperplasie du

processus styloïde, soit à une métaplasie du fibrocartilage du ligament stylo-hyoïdien en

tissus osseux. Elle survient plus souvent avant trente et un ans et touche 2 à 4 % de la

population. Mise en évidence par rayon-x panoramique, elle peut être partielle ou totale, le

52

VIÉLA A, Contribution à l’étude des anomalies de l’appareil hyoïdien, Travail du Laboratoire d’Anatomie de la Faculté de Médecine

de Toulouse, 1925, p.90 53

DWIGHT T, Stylo-hyoid ossification, Boston, p.9

39

plus souvent bilatérale. D’où l’importance pour l’ostéopathe d’évaluer au toucher et à

l’écoute la qualité tissulaire de cette structure. Les signes cliniques qui peuvent être

associés sont peu fréquents. Ce sont des douleurs faciales, des migraines, une gêne

pharyngée, une otalgie, une dysphagie, des vertiges. Le syndrome d’Eagle ou syndrome

stylo-hyoïdien est l’association d’une image de calcification et de l’ensemble de cette

sémiologie. Sans images de calcification, c’est un syndrome pseudo-styloïde. Il n’y a pas

de rapport entre l’importance de la calcification et celle des symptômes. Le diaphragme

stylien, que nous décrivions comme véritable « pilier mobile » du temporal, ce qui disparait

en cas d’ossification du ligament stylo-hyoïdien. Cet argument justifie notre choix

d’exclure les sujets présentant une ossification du ligament stylo-hyoïdien de notre groupe

expérimental.

2.2.5.4.2.2Ligament stylo-mandibulaire :

Figure X Ligament stylo-mandibulaire54

54

KAMINA, PRÉCIS D’ANATOMIE CLINIQUE, Tome II, Éditions Maloine, Paris, p. 96

40

Embryologiquement, il participe à la formation du gonion. Selon Rouvière et Olivier il est

le reliquat de l’arcade tendineuse qui unissait primitivement les chefs stylien et accessoire

mandibulaire du muscle stylo-glosse. Deuxième ligament et renforcement du rideau stylien,

il est tendu entre l’apophyse styloïde au bord postérieur de la branche montante, près de

l’insertion du ligament sphéno-mandibulaire. La physiologie de ce ligament n’est pas de

renforcer l’articulation, mais plutôt de contrôler les différentes phases de positionnement

de la mandibule par rapport au crâne. De par son insertion proximale sur le processus

styloïde, véritable point pivot, il sert d’hauban à l’ouverture buccale. De par son insertion

distale sur le bord postérieur de la branche montante de la mandibule, le ligament présente

une force rétrogniatrice, qui limite la protusion antérieure de la mandibule. Il intervient

dans le mécanisme respiratoire primaire de la mandibule en exerçant une force

rétrogniatrice qui limite l’écartement de l’angle mandibulaire pendant la phase d’expansion

du rythme crânien. Une tension excessive du ligament risque de compacter les ATM’s.55

2.2.5.4.3 Le rideau stylien proprement dit :

Figure Y Rideau stylien56

55

WOGUE, Rémi. L’os temporal, la mandibule et l’os hyoïde, Éditions Sully, France, 2009.

56 BONFILS, Pierre et Jean-Marc CHEVALIER, Anatomie ORL 3, Paris, Éditions Médecine-Sciences Flammarion, 1998.

41

Figure Z Diaphragme stylien57

Le rideau stylien s’insère en haut sur la base du crâne suivant une ligne transversale qui va

du bord antérieur du processus mastoïde au processus styloïde, puis au bord antérieur du

foramen carotidien où il rejoint le fascia pharyngo-basilaire. Tous les muscles du

diaphragme stylien sont réunis les uns aux autres par le fascia du diaphragme stylien qui

s’étend, en dehors du muscle digastrique, jusqu’au bord antérieur du muscle sterno-cléido-

mastoïdien où il s’unit à l’aponévrose du muscle. Il engaine de dehors en dedans le

digastrique, le muscle stylo-hyoïdien, le stylo-glosse et le stylo-pharyngien. Le rideau

stylien fait donc le rapport entre le pilier fort (réprésenté par le SCOM et le digastrique) et

le pilier fin (représenté par les constituants du bouquet de Riolan) du temporal. Ces rapports

sont fondamentaux en ostéopathie, puisque l’on traite les liens, les rapports entre ces piliers

nous interesse donc pertinemment. Le fascia se dirige ensuite de la face profonde du muscle

stylo-pharyngien jusqu’à la paroi latérale du pharynx et s’unit au fascia pharyngo-basilaire.

On nomme l’aileron du pharynx l’expansion fasciale qui ferme l’intervalle triangulaire, à

base supérieure, compris entre la face profonde du muscle stylo-pharyngien et l’angle

latéral du pharynx. Il se dirige de haut en bas et d’arrière en avant.

57 BONFILS, Pierre et Jean-Marc CHEVALIER, Anatomie ORL 3, Paris, Éditions Médecine-Sciences Flammarion, 1998.

42

Les interstices que ferme le fascia du diaphragme stylien deviennent des espaces

triangulaires. Ainsi, il y a quatre interstices de dedans en dehors : un premier espace

triangulaire à base supérieure, compris entre le stylo-pharyngien et le pharynx, est nommé

aileron latéral du pharynx. Un deuxième interstice, entre le muscle stylo-glosse et le

ligament stylo-mandibulaire en dedans et le ligament stylo-hyoïdien et son muscle

homonyme en dehors, est le triangle pré-stylo-hyoïdien. Cet interstice est transpercé par

l’artère carotide externe. Un troisième interstice, entre le muscle stylo-hyoïdien et le

digastrique postérieur, est le triangle stylo-digastrique ou triangle rétro-stylo-hyoïdien.58

Outre l’importance de leur contenu, ces espaces jouent un rôle d’amortisseur lors des

contractions au sein du diaphragme stylien. Un quatrième interstice latéral, est compris

entre les muscles digastrique et sterno-cléido-mastoïdien.

Figure AA Le rideau des muscles styliens et la loge parotidienne

58

VOYER, Guy. Le diaphragme cervico-thoracique, Marseille, Académie Sutherland d’Ostéopathie du Québec.

43

2.3 Physiologie et biomécanique

2.3.1 Physiologie ostéopathique de l’ATM

2.3.1.1 Mouvement respiratoire primaire (MRP) du temporal

En accord avec les travaux de Michel Altiéri et son ouvrage sur la biomécanique et

pathologie crâniennes en étiopathie. Ainsi, par l’étude mécanique des points pivots, M.

Altiéri D.O. présente trois axes biomécaniques temporaux convergents. Ainsi, l’axe pétreux

(AA1) favorise la liberté de mouvement plus importante en rotation antéro-postérieure.

L’axe squameux (AA2) favorise une liberté de mouvement plus importante de glissement

antéro-postérieur. Enfin, l’axe zygomatique (AA3), favorise une liberté de mouvement plus

importante en inversion et éversion.59

60

Figure BB Axes biomécaniques du temporal61

Les temporaux assurent un mécanisme de compensation et d’adaptation par rapport à la

mandibule et au crâne. Ils subissent des influences musculaires; comme le SCOM,

digastrique, le temporal et le diaphragme stylien, des influences aponévrotiques (tente du

59

VOYER, Guy. Biomécanique du crâne, Marseille, Académie Sutherland d’Ostéopathie du Québec.

60 VOYER, Guy. Le temporal, Marseille, Académie Sutherland d’Ostéopathie du Québec

61 ALTIÉRI, Michel. Biomécanique et pathologie crâniennes en étiopathie, Genève, Éditions Étioscicences SA, 1984, 238 pages.

44

cervelet) et osseuses; avec l’occiput, le sphénoïde, les zygomatiques, les pariétaux et la

mandibule.

2.3.1.2 Mouvement respiratoire primaire (MRP) de la mandibule

À la phase d’inspiration crânienne, la mandibule recule et descend : la symphyse

mentonnière recule, les branches horizontales et les branches montantes s’écartent et les

condyles suivent le trajet des fosses mandibulaires des temporaux, en arrière et en dedans.

À l’expiration crânienne se produit le mouvement inverse.62

La physiologie ostéopathique

de la mandibule est influencée par ses ligaments extrinsèques; les ligaments sphéno-

mandibulaire retiennent la mandibule et l’accompagnent vers l’arrière dans sa descente. Ils

aident à l’écartement des angles mandibulaires, accompagnés par les ligaments ptérygo-

mandibulaires, qui compensent la tendance à la médialisation des angles mandibulaire sous

l’influence des ligaments stylo-mandibulaires, tendus par la styloïde qui se médialise en

phase d’inspire. Ainsi s’explique le recul, l’écartement et la descente de la mandibule à la

phase de flexion de la SSB. Le condyle se déplace tant qu’à lui médialement dans la phase

de recul et d’abaissement puisqu’il est situé sous l’axe de rotation de l’os temporal.63

L’ostéopathe évaluera l’expression du mouvement respiratoire de base de la mandibule à

deux niveaux, l’angle mandibulaire, qui dépend pour sa physiologie ostéopathique des

ligaments extrinsèques, alors que le condyle dépend des ligaments intrinsèques.

62 VOYER, Guy. Le temporal, Marseille, Académie Sutherland d’Ostéopathie du Québec 63

ALTIÉRI, Michel. Biomécanique et pathologie crâniennes en étiopathie, Genève, Éditions Étioscicences SA, 1984, 238 pages.

45

2.3.2 Physiologie articulaire d’ouverture normale de l’ATM

Figure CC L’ouverture buccale 64

Figure DD Physiologie de l’ouverture buccale65

64

Pierre KAMINA, PRÉCIS D’ANATOMIE CLINIQUE, Tome II, Éditions Maloine, Paris, 2002, P.93

65 Richard L. DRAKE, Wayne VOGL, Adam W.M. MITCHELL, GRAY’S Anatomie pour les étudiants, 2006, France, Éditions Elsevier,

P.916

46

Phase de repos :

En position de repos musculaire, bouche fermée, la mandibule est légèrement abaissée de 2

à 4 mm (selon la posture de la tête, une flexion cervicale ferme l’espace, tandis qu’une

extension l’ouvre), le condyle est normalement dans la partie postéro-supérieure de la fosse.

Le disque se situe au-dessus et en avant de lui.66

Cette position est dite en « relation

centrée ».

Figure EE Phase de repos de l’ATM67

Abaissement mandibulaire :

L’abaissement de la mandibule, dans le plan sagittal, pendant l’ouverture buccale est un

mouvement d’abord passif par le relâchement des muscles élévateurs et l’effet

gravitationnel. Il s’effectue en deux temps, caractérisé par une rotation et une translation.68

66 KAMINA, Pierre, Précis d’anatomie pratique, Tome II, Paris, Éditions Maloine, 2002. 67 Rémi WOGUE, L’OS TEMPORAL, LA MANDIBULE ET L’OS HYOÏDE, Éditions Sully, France, 2009, p.264 68

DRAKE, Richard L., Wayne VOGL, Adam W.M. MITCHELL, GRAY’S Anatomie pour les étudiants, France, Éditions Elsevier,

2006.

47

Première phase d’ouverture : inférieur à 20 mm

Figure FF Ouverture buccale inférieure à 20 mm69

Figure GG Première phase d’ouverture buccale70

Le premier temps de rotation correspond environ aux 20 premiers millimètres d’ouverture.

On note dans ce premier temps une rotation antérieure « pure » de l’ensemble disco-

condylien (compartiment inférieur), c’est-à-dire entre le condyle mandibulaire et la surface

inférieure du disque. L’axe de rotation est horizontal transverse, on le dit bicondylien parce

qu’il passe par les pôles médiaux des condyles. Le disque s’oriente obliquement en bas et

en avant et il y a une rotation du condyle sous le disque de 10 à 15 degrés. Le moteur de ce

mouvement est réalisé par un couple musculaire : soit le faisceau inférieur du ptérygoïdien

externe en haut qui tire les condyles vers l’avant et les muscles sus-hyoïdiens,

principalement le ventre antérieur du digastrique, qui recule le menton.71

69

Rémi WOGUE, L’OS TEMPORAL, LA MANDIBULE ET L’OS HYOÏDE, Éditions Sully, France, 2009, p.264

72 ibidem 71 DRAKE, Richard L., Wayne VOGL, Adam W.M. MITCHELL, GRAY’S Anatomie pour les étudiants, France, Éditions Elsevier, 2006.

48

Deuxième phase d’ouverture : supérieur à 20 mm

Figure HH Ouverture buccale supérieure à 20 mm72

Figure II Deuxième phase de l’ouverture buccale 73

Dans un second temps, le disque va se tendre sous la pression musculaire et réaliser un

plan de glissement sur le condyle mandibulaire qui débute son mouvement de translation

associé à la rotation qui se poursuit. Nous verrons souvent dans la nomenclature, la phase

de roto-translation. (Compartiment supérieur temporo-discal) Le déplacement condylien

s’effectue en bas et en avant, guidé par la pente courbe antérieure de la fosse mandibulaire

du temporal. Le condyle vient alors se positionner en équilibre sous le tubercule articulaire

du temporal. L’avancée totale du condyle mandiculaire sera d’environ 1,5cm. Le disque

suit le mouvement, mais est retenu par le puissant frein discal postérieur. En fin

d’ouverture, il se situe donc au-dessus et un peu en arrière de la crête condylienne. Parmi

les muscles participant à l’ouverture, par ordre d’action il y a les muscles ptérygoïdiens

externes, principalement pour cette deuxième phase, le chef supérieur permet un

accompagnement synchrone du disque sur le condyle mandibulaire vers l’avant, tandis que

72 Rémi WOGUE, L’OS TEMPORAL, LA MANDIBULE ET L’OS HYOÏDE, Éditions Sully, France, 2009, p.264 73 ibidem

49

le chef inférieur abaisse et avance avec un certain degré de rotation le condyle

mandibulaire. Les muscles sus-hyoïdiens; le mylo-hyoïdien, le génio-hyoïdien (chef

profond) et le digastrique antérieur qui abaissent la mandibule et le faisceau antérieur du

muscle temporal qui aide l’avancement de la mandibule et légèrement à l’ouverture.74

Phase d’ouverture maximale :

La zone intermédiaire du disque est située entre le sommet du condyle et le tubercule

transverse du temporal. Le sommet du condyle peut se situer au niveau du bourrelet

antérieur du disque en position d’ouverture maximale. Le mouvement d’ouverture est

limité par le LLE, plus faiblement par le LLI de l’ATM, par le frein temporo-méniscal, la

capsule, le ligament sphéno-mandibulaire et le système musculaire : les muscles temporal,

masséter, ptérygoïdien externe chef supérieur. L’amplitude d’ouverture buccale maximale

normale physiologique chez l’adulte mesurée au pied-à-coulisse entre deux incisives est

d’environ 45 à 55 mm. En clinique, il est considéré normal, trois travers de doigts (index-

majeur et annulaire) du sujet. Dans le plan frontal, l’ouverture doit s’effectuer selon un

trajet rectiligne, une déviation indique une dysfonction d’asymétrie.76

Figure JJ Biomécanique de l’ouverture buccale 75

74 ORY, Laurent. L’articulation temporo-mandibulaire et les dysostoses oto-mandibulaires, Nantes, Université de Nantes, 2006-2007 75

Richard L. DRAKE, Wayne VOGL, Adam W.M. MITCHELL, GRAY’S Anatomie pour les étudiants, 2006, France, Éditions Elsevier,

P.917

50

2.3.3 Physiopathologie de l’ATM

Le mouvement pathologique d’ouverture sera défini comme étant une rupture de

synchronisme entre les deux ATM. L’une devant compenser (hypermobilité) une restriction

de mobilité (hypomobilité) de sa partenaire.76

L’asynchronisme se développera sous l’effet

de différents facteurs et sera provoqué par un déséquilibre mécanique (occlusal),

musculaire ou postural du système manducateur. L’asynchronisme se manifeste

essentiellement par la déviation, du côté hypomobile, de la mandibule à l’ouverture

buccale. Elle est due au départ à un spasme des muscles temporal, masséter et digastrique

du même côté de la déviation.77

Comme l’avait noté Jean-Marie Landouzy D.O., nous

remarquons que le centrage normal des condyles est perturbé lorsqu’il existe une

surocclusion unilatérale, qui mécaniquement va déséquilibrer le synchronisme de la mise

en contact des cuspides d’appui. Ainsi, du côté opposé à la prématurité, pour assurer une

position d’intercuspidie maximale (P.I.M.) indispensable, les muscles temporal et masséter

doivent fournir une contraction plus importante. Du côté de la prématurité, par contre,

l’effet provoque un abaissement du condyle, qui lui entraîne une antéposition du disque qui

reste maintenu en avant par la position du condyle et par un spasme du muscle ptérygoïdien

externe (faisceaux supérieur et inférieur). Ainsi, à ce stade, la dysfonction crânio-

mandibulaire est caractérisée d’un côté par le spasme des muscles qui assurent la fermeture

et la P.I.M, secondaire à l’effort supplémentaire qu’ils doivent fournir à chaque

mouvement. Et, de l’autre côté, par la position antérieure permanente du système condylo-

discal assuré par le spasme du ptérygoïdien externe. Cette situation, si elle se poursuit,

provoquera inévitablement une distension des attaches postérieures et des ailerons latéraux

du disque, qui va se positionner en avant du condyle. Nous sommes ici au premier stade de

luxation discale antérieure, que nous retrouverons fréquemment en clinique.79

76

LANDOUZY, Jean-Marie. Mal de dos, mal de dents, Éditions Quintessence, France, 2005 77

DUPAS, Pierre-Hubert. Nouvelle approche du dysfonctionnement crânio-mandibulaire, du diagnostic à la gouttière, France, Éditions

CDP, 2008.

51

2.4 Embryologie

2.4.1 Généralités :

La période embryonnaire explore la notion de continuité dans le développement humain,

précocement de l’œuf à la mise en place des différents feuillets primitifs. (ectoblaste,

endoblaste et mésoblaste) Au fur et à mesure de leur individualisation, les feuillets primitifs

s’engagent dans des voies de différenciation spécifiques qui permettent la mise en place

d’organes dans des systèmes anatomiques et fonctionnels distincts, c’est l’organogénèse.

En ostéopathie, l’étude de l’embryologie approfondit les origines et les interactions des

différentes structures. Ainsi, même si certains muscles semblent anatomiquement distants,

en sachant qu’ils proviennent du même arc branchial, il nous intéressera en ostéopathie de

les traiter comme un tout.

L’embryogénèse des articulations temporo-mandibulaires commence par l’instauration du

système branchial. 78

2.4.2 Le système branchial

Le système branchial se met en place vers la deuxième semaine et disparaît vers la sixième

semaine embryonnaire. Des cellules neuroectoblastiques de la crête neurale cervicale du

rhombencéphale migrent en direction dorso-ventrale, amenant au passage des cellules

mésoblastiques, pour former cinq arcs branchiaux, qui apparaissent crânio-caudalement,

numéroté 1, 2, 3, 4, 6 chez l’humain.

78

SADLER T.W., Langman’s Medical embrylogy, 9th edition, Lippincott Williams & Wilkins, 2003

52

Figure KK Migration des cellules neuroectodermiques rhombencéphaliques vers les arcs branchiaux (dév face)79

Figure LL Migration des cellules neuroectodermiques rhombencéphaliques vers les arcs branchiaux80

Ainsi, de part et d’autre de l’extrémité céphalique de l’intestin primitif, les arcs branchiaux

sont séparés par des poches branchiales ecto et entoblastiques. Chaque arc est composé

d’un squelette ostéo-cartilagineux, d’un noyau musculaire, d’un arc aortique et d’un nerf

crânien. Nous décrirons les trois premiers arcs branchiaux.

79

COULY Gérard, Gitton Yorick, Développement céphalique; embryologie, génétique, croissance et pathologie, Doin Arnette, Éd.

CdP, 2012, p. 370 80

SADLER T.W., Langman’s Medical embrylogy, 9th edition, Lippincott Williams & Wilkins, 2003, p.370

53

Figure MM Le système branchial81

2.4.3 Le premier arc branchial

Aussi appelé arc maxillo-mandibulaire, il correspond aux cellules du nerf trijumeau (V). Il

est constitué de quatre bourgeons; deux bourgeons maxillaires et deux bourgeons

mandibulaires, formés par la division des branches V2 (nerf maxillaire) et V3 (nerf

mandibulaire) du nerf trijumeau. Le nerf ophtalmique (V1) tant qu’à lui rejoint le bourgeon

naso-frontal. Le rôle de l’artère étant absolue selon Andrew Taylor Still,82

le premier arc

branchial sera lié au premier arc aortique, dont subsistera l’artère maxillaire interne.

Figure NN Embryon de 24 jours, vue frontale 83

81

SADLER T.W., Langman’s Medical embrylogy, 9th edition, Lippincott Williams & Wilkins, 2003, p.369

82 STILL, Andrew Taylor, Philosophie de l’ostéopathie, Vannes, Sully, 2003.

83 SADLER T.W., Langman’s Medical embrylogy, 9th edition, Lippincott Williams & Wilkins, 2003, p.368

54

Bourgeons maxillaires :

Ils sont situés de part et d’autre de la membrane bucco-pharyngienne, aussi appelée

stomodeum, au-dessus des bourgeons mandibulaires et participeront à l’édification de

l’étage supérieure de la face. Le squelette des bourgeons maxillaires est constitué du

cartilage palato-ptérygo-carré, dont les éléments cartilagineux seront tous amenés à

disparaître à l’exception de l’enclume (incus), osselet de l’oreille moyenne. Les éléments

osseux des bourgeons maxillaires dérivent directement du mésenchyme par un processus

d’ossification membraneuse et aboutiront à la formation du maxillaire, du tympanal, du

zygomatique, de l’écaille du temporal et des dents supérieures. De son noyau musculaire

résultera les muscles masticateurs, le muscle tenseur du voile du palais (tensor veli) et

muscle et ligament antérieur du marteau. Vers la septième semaine, les bourgeons

maxillaires fusionnent avec le bourgeon fronto-nasal au niveau des bourgeons nasal externe

et nasal interne pour former la lèvre supérieure. Cette étape limite les fosses nasales et le

stomodeum. C’est également à ce moment qu’un défaut d’accolement de ces bourgeons

pourra être responsable d’une fente labio-narinaire.

Bourgeons mandibulaires :

Ils sont d’abord latéraux, puis se dirigent en avant et en dedans pour s’accoler sur la ligne

médiane. Ils participeront à l’édification de la mandibule et d’une partie du plancher buccal.

Le squelette des bourgeons mandibulaires est le cartilage de Meckel, qui donnera le

marteau et le ligament sphéno-mandibulaire par transformation fibreuse du cartilage

mandibulaire. L’ossification de la mandibule elle-même est mixte, soit endochondrale par

la partie antérieure du cartilage de Meckel et à partir de trois cartilages au niveau de la

branche montante et membraneuse, par ossification du mésenchyme. À la fin de la

cinquième semaine, les deux bourgeons mandibulaires se fusionnent médialement, créant

ainsi le plancher du stomodeum, la lèvre inférieure primitive et l’ébauche de la partie

antérieure de la langue.

55

2.4.4 Deuxième arc branchial

Le squelette cartilagineux du second arc branchial, aussi appelé arc stylo-hyoïdien, est le

cartilage de Reichert, qui donnera l’étrier (stapès), le processus zygomatique du temporal,

le ligament stylo-hyoïdien, les petites cornes et la partie supérieure du corps hyoïdien. Le

noyau musculaire donnera les muscles; stylo-hyoïdien, platysma, ventre postérieure du

digastrique, muscles auriculaires et de l’expression faciale. L’ébauche neuroectoblastique

vient du nerf facial (VII). Le deuxième arc branchial est irrigué par le deuxième arc

aortique, dont subsistera l’artère sous-clavière.

2.4.5 Troisième arc branchial

Le squelette cartilagineux du troisième arc branchial donnera la partie inférieure du corps

de l’os hyoïde. Son noyau musculaire donnera le muscle stylo-pharyngien, innervé par le

nerf glosso-pharyngien (IX) et lié au troisième arc aortique, qui donnera l’artère carotide

primitive et un segment de la carotide interne.

Figure OO Embryologie de l’ATM 84

84 SADLER T.W., Langman’s Medical embrylogy, 9th edition, Lippincott Williams & Wilkins, 2003, p. 371.

56

2.4.6 Embryologie du temporal

L’os temporal, pair et latéral, appartient au neurocrâne (formant une partie de la base) et au

viscérocrâne. Il est formé de trois parties qui n’ont pas la même origine embryologique, soit

la pyramide pétreuse, l’écaille du temporal et le tympanal.

La pyramide pétreuse :

La pyramide pétreuse ou rocher, participe à la formation de la base du crâne (neurocrâne) et

du massif facial (viscérocrâne) via l’apophyse styloïde. D’origine cartilagineuse, le rocher

proprement dit se forme par ossification endochondrale de la placode otique. L’apophyse se

forme par ossification endochondrale du deuxième arc cartilagineux branchial, soit le

cartilage de Reichert.85

L’écaille du temporal :

L’écaille participe à la formation de la base du crâne, de la voûte crânienne

(neurocrâne) et du massif facial via le processus zygomatique. D’origine membraneuse,

l’écaille du temporal se forme par ossification endoconjonctive autour du premier arc

branchial, plus précisément au niveau du bourgeon maxillaire. Le processus

zygomatique se forme similairement.

Le tympanal :

D’origine membraneuse, il participe à la formation du viscérocrâne par ossification

endoconjonctive autour du premier arc branchial, plus précisément au-niveau du

bourgeon mandibulaire.

2.4.7 Embryologie de la mandibule

Son origine mixte et complexe, issue à la fois d’une ossification membraneuse et d’une

ossification cartilagineuse avec le cartilage de Meckel dans sa partie antérieure et plus tard,

à partir de trois cartilages de la branche montante, nous démontre bien ici comment la

85 WOGUE, Rémi. L’os temporal, la mandibule et l’os hyoïde, Éditions Sully, France, 2009

57

fonction influence la structure et l’importance ostéopathique de l’équilibre de la dynamique

temporo-mandibulaire.

Son origine membraneuse, à partir du viscérocrâne, donnera la majeure partie de la

mandibule par ossification endoconjonctive à partir d’une ébauche membraneuse. Vers la

fin de la cinquième semaine embryonnaire, un noyau d’ossification primaire apparait en

arrière du futur trou mentonnier, dans le tissu conjonctif qui tapisse la face externe du

cartilage de Meckel. Cette zone d’ossification s’étend en avant vers la symphyse, en

entourant le trou mentonnier, et vers l’arrière et le bas, formant une lame osseuse externe et

délimitant la région mentonnière en avant. À la seizième semaine, un second centre

apparaît dans la région symphysaire, laissant une zone fibrose qui sépare les deux hémi-

mandibules et la suture symphysaire, dont l’ossification et la fermeture se réalise environ

un an après la naissance. L’essentiel de la croissance mandibulaire est dite secondaire,

puisque modelée en fonction des phénomèmes d’apposition-résorption périostée sous

l’activité des muscles masticateurs, des muscles linguaux et des muscles peauciers. Au

troisième mois in-utéro apparaissent trois cartilages secondaires indépendants du cartilage

de Meckel, au niveau de la branche montante; soit le cartilage angulaire et le coronoïdien,

qui disparaîtront avant la naissance, et le plus important, le cartilage condylien. Le cartilage

condylien est responsable de la formation du col, du condyle et des deux tiers du ramus. Il

reste présent à la naissance.

2.4.8 Embryologie de l’ATM

Cette articulation n’est au départ qu’une suture membraneuse crânio-faciale. C’est un

phénomène morpho-fonctionnelle qui la rend opérationnelle, ainsi c’est la fonction et la

mobilité à ce niveau qui va modeler l’articulation. Cette boucle commence avec la succion

entre le 30e et 40

e jour, suivi par la déglutition. Après la naissance, la mastication et la

phonation optimise cette boucle.

Le cartilage condylien croît rapidement à partir de la 12e semaine fœtale, puisqu’à ce

moment débute la déglutition et la succion. Cette période est caractérisée par l’ossification

entochondrale du cartilage mandibulaire et par la croissance de l’os temporal.

58

On note que les centres de croissance de la mandibule correspondent aux insertions

musculaires. Ainsi, le noyau condylien se développe avec le muscle ptérygoïdien externe,

le noyau coronoïdien avec le muscle temporal, le noyau angulaire avec la sangle ptérygo-

mastoïdienne et la symphyse avec le ventre antérieur du muscle digastrique.

Croissance et développement post-natal de l’articulation temporo-

mandibulaire

À la naissance, l’ossification du noyau condylien est presque complète. Ce cartilage est à la

fois articulaire et un cartilage de croissance, dont la croissance est sous l’influence de

facteurs intrinsèques et extrinsèques hormonaux et principalement fonctionnels. On le

décrit donc de type primaire (intrinsèque) et secondaire. (extrinsèque) Les noyaux

coronoïdiens et symphysaires sont totalement ossifiés dès la fin de la première année de

vie. L’organisation progressive des arcades dentaires et l’occlusion permettent aux

articulations temporo-mandibulaires d’assurer leur fonction. Vers six ans, âge

correspondant à l’irruption des premières molaires permanentes, les articulations se

trouvent dans des conditions proches de celles imposées par les contraintes occlusales de

l’adulte.

2.5 La posture

2.5.1 Définition

La posturologie est l’étude de l’organisation géométrique et biomécanique des différentes

parties du corps de l’individu dans l’espace et celle de ses processus d’autorégulation

permettant la stabilité dans un environnement donné, tant en station statique debout qu’en

dynamique, en mouvement. La posture est en quelque sorte la capacité du corps à contrôler

sa position dans l’espace contre les forces du monde extérieur. C’est le résultat d’une

interrelation entre les systèmes sensoriels et moteurs du corps. La posturologie est donc une

méthode d’étude pluridisciplinaire de la posture comportant pour chaque capteur son

praticien :

le chirurgien-dentiste et l’ostéopathe pour le système manducateur.

l’orthoptiste et l’ostéopathe pour les capteurs oculaires.

59

le podologue et l’ostéopathe pour les capteurs podaux.

le médecin et l’ostéopathe pour l’oreille interne (système vestibulaire et

labyrinthique) et les capteurs cutanés.

le physiothérapeute et l’ostéopathe pour le système ostéo-articulaire et le système

musculaire.

Citons à cet égard George WILLEM : « L’objectif de la posturologie est la correction du

système sensoriel dans son ensemble. Les anomalies de ce système désinforment le système

nerveux central qui, dès lors, commande mal le système musculaire effecteur. Le

dysfonctionnement de ce dernier déstabilise la posture, déséquilibre le mouvement,

fragilise le système articulaire et génère des polyalgies. »86

L’étude de la posture met en relation les différents éléments du corps; cette étude du lien

nous ramène à notre philosophie ostéopathique, selon laquelle il importe de traiter le corps

dans son ensemble, comme un tout, dans lequel chaque structure est reliée et interagit avec

son environnement.

2.5.2 Les chaînes posturales

G. STRUYF-DENIS87

a étudié et décrit cinq chaînes posturales. Ces chaines sont musculo-

aponévrotiques et ligamentaires. Elles naissent dans le crâne et, lorsque devenues extra-

crâniennes, elles s’expriment par les muscles et leurs fasciae. Elles manifestent bien les

voies lésionnelles ostéopathiques que peuvent emprunter les pathologies ascendantes,

descendantes ou mixtes.

Les chaînes antéro-postérieures

Ces trois chaînes situent l’homme dans le sens antéro-postérieur. Elles maintiennent

l’attidude verticale anti-gravitaire. Il s’agit de :

la chaîne linguale ou antérieure.

la chaîne faciale postérieure.

86

GILLOT, Sabine, La place de la posture dans le diagnostic et les décisions thérapeutiques, mars 2010.

87CLAUZADE, La place de la posture dans le diagnostic et les décisions thérapeutiques, par Sabine GILLOT, mars 2010.

60

la chaîne centrale ou pharyngo-prévertébrale.

Ces trois chaînes permettent à l’individu de s’équilibrer dans le sens antéro-postérieur. Un

mouvement de balance s’effectue autour de la chaîne centrale, lequel s’exprime dans la

chaîne linguale pendant l’expansion crânienne et dans la chaîne postérieure pendant la

réduction crânienne.

Les chaînes latéro-masticatrices

Deux autres chaînes dynamiques organisent l’individu dans le plan transversal. Elles sont

appelées masticatrices car elles se structurent lors de la mastication. Il s’agit de :

la chaîne antéro-latérale;

la chaine postéro-latérale.

2.5.3 La posture et les dysfonctions de l’appareil manducateur

Figure PP Le croisillon du crâne88

Le schéma ci-haut illustre bien la transmission des déséquilibres de la mandibule au reste

du corps; l’équilibre du corps en est tributaire, tel un pantin suspendu à ses ficelles selon le

positionnement d’un croisillon de bois.

Pierre-Hubert DUPAS89

, professeur et doyen de la Faculté de chirurgie dentaire de Lille,

rapporte qu’une étude réalisée en 1999 sur 217 patients du centre Abel Caumartin du

88

LANDOUZY, Jean-Marie. Mal de dos, mal de dents. Éditions Quintessence, France, 2005.

61

C.H.R.U. de Lille souffrant de dysfonctionnements temporo-mandibulaires met en lumière

la présence de 144 troubles posturaux associés, soit 66,35 %. Une seconde étude réalisée en

2008, et ce, par les étudiants en occlusodontologie et réhabilitation orale fonctionnelle de la

Faculté de chirurgie dentaire de Lille, cette fois auprès de 255 patients du centre Abel

Caumartin du C.H.R.U. de Lille souffrant de dysfonctionnement temporo-mandibulaires,

met en lumière 178 troubles posturaux associés, soit 69,8 %.

Posture et occlusion

Les rapports d’occlusion dentaire observés dans le plan sagittal ci-dessous sont répartis en

trois classes :

Classe 1 : caractérisée par des rapports maxillo-mandibulaires normaux;

Classe 2 : caractérisée par la rétromandibulie;

Classe 3 : caractérisée par le prognatisme mandibulaire.

89 DUPAS, Pierre-Hubert, Le bruxisme, du diagnostic à la gouttière, Powerpoint.

62

Figure QQ Posture et occlusion90

La position mandibulaire conditionne la position cervico-scapulaire.90

En conclusion, les centres nerveux responsables du maintien de la posture, soit les noyaux

vestibulaires du tronc cérébral ainsi que le cervelet, reçoivent les afférences sensitives et

proprioceptives issues de l’ensemble des capteurs (oculaire, vestibulaire, podal, musculaire)

et élaborent la réponse effectrice permettant à l’homme de maintenir sa posture corporelle.

En outre, ils reçoivent, par leurs connexions avec les noyaux trigéminaux, des informations

sensitives en provenance de la face et des informations proprioceptives en provenance des

muscles masticateurs, des ATMs et du parodonte, qui les renseignent sur la position de la

mandibule, elle-même déterminée par l’engrainement des arcades dentaires. Ainsi,

l’adaptation posturale peut s’effectuer à partir d’une valeur de référence mandibulaire.

2.6 Traitements conventionnels proposés

« Le traitement commence quand l’adaptation de l’individu s’arrête. Il s’arrête quand la sagesse

commence. Il ne doit pas aller en deçà des limites du patient ni au-delà de celles du praticien qui

doit cependant essayer de les dépasser sans jamais les outrepasser. »91

2.6.1 Traitements odontologiques

2.6.1.1 Coronoplastie

Le dentiste effectue le meulage ou ajoute un composite sur certaines dents. Ce traitement ne

peut se faire que si le disque est en place, dans une pathologie musculaire.

2.6.1.2 Traitement fonctionnel par gouttière

La gouttière est une sorte d’étui amovible, en résine, que l’on pose sur les dents. Cet

appareil permet de rétablir l’équilibre postural et occlusal, sans toucher aux dents. La

gouttière doit être réglée de façon très précise afin de rétablir l’occlusion et la posture.

90 GILLOT, Sabine, La place de la posture dans le diagnostic et les décisions thérapeutiques, mars 2010. P.139 91

DUPAS, Pierre-Hubert, Le bruxisme, du diagnostic à la gouttière, Powerpoint.

63

2.6.2 Orthodontie

L’utilisation d’un appareil orthodontique vise à corriger les malocclusions en déplaçant les

dents.

2.6.3 Thérapeuthiques prothétiques

Les prothèses visent la restauration des dents absentes ou en malposition.

2.6.4 Traitements médicamenteux

On compte parmi ceux-ci :

les médicaments de la famille du paracétamol, les opiacés et certains médicaments

antiépileptiques tels le tégrétol, utilisés à visée antalgique.

les anti-inflammatoires non stéroïdiens utilisés pour contrôler l’inflammation.

les myorelaxants employés pour agir sur les spasmes musculaires.

2.6.5 Traitements en physiothérapie

Ceux-ci incluent :

l’application de chaleur sèche (rayon infra-rouge) pour diminuer l’excitabilité

neuro-musculaire des muscles spasmés.

la cryothérapie, qui utilise la glace comme anesthésique et pour contrôler

l’inflammation en crise aiguë.

la stimulation électrique (TENS), pour inhiber la transmission de la douleur.

le massage des muscles atteints.

les exercices kinésiologiques visant la coordination des mouvements, la relaxation

et l’étirement des muscles atteints ainsi que le renforcement des muscles

hypotoniques.

64

2.6.6 Traitements par infiltrations

Ce sont :

l’infiltration d’anesthésiques locaux, injectés autour de l’articulation ou dans les

muscles.

L’infiltration intra-articulaire à base de corticoïdes.

2.6.7 Traitements chirurgicaux

On compte parmi ceux-ci :

la chirurgie discale, qui vise à replacer le disque et à le fixer au condyle dans les cas

de DDI, de raccourcissement du frein postérieur, de DDR chronique ou lors de

reconstruction par plastie dans les cas d’altérations discales.

la chirurgie capsulo-ligamentaire visant les ligaments temporo-mandibulaires.

les chirurgies osseuses incluant la chirurgie de la surface temporale

(éminencectomie) et la chirurgie de la surface condylienne (condyloplastie).

2.7 Autres thérapeutiques

Homéopathie : le Ruta 7 est utilisé pour diminuer l’inflammation musculaire et

tendineuse; le Kalma Latifolia 9 CH, la Belladona 9 CH, la Chamomila 9 CH et le

Bryonia 9 CH sont utilisés à visée antalgique; et le L75 est utilisé pour diminuer le

bruxisme et le serrement des dents.

Phytothérapie : le cassis Boiron et l’harpagophytum sont administrés en gélule

pour réduire les signes et symptôme du DAM.

Acupuncture : le traitement d’acupuncture contribu à relâcher la tension

musculaire des muscles manducateurs et à favoriser l’équilibration myofasciale des

ATMs.

65

2.8 Justification ostéopathique

L’ostéopathie consiste en l’art et la science de diagnostiquer et de traiter, par la main, les

dysfonctions de la micro-mobilité des tissus du corps, qui entraînent des troubles

fonctionnels pouvant perturber l’état de santé.

2.8.1 Les quatre piliers de l’ostéopathie

Ces principes constituent les piliers sur lesquels Andrew Taylor Still a fondé l’ostéopathie.

Encore aujourd’hui, ces principes sont d’actualité pour tous les ostéopathes.

La structure gouverne la fonction : « Là où la structure est normale, la maladie ne

peut se développer. »92

: La structure correspond aux différentes parties du corps :

osseuses, musculaires, viscérales, nerveuses, etc. La fonction désigne l’activité de

chacune de ces parties : la mobilité, la locomotion, la digestion, la mastication, etc.

Si toutes les pièces de la structure sont bien ajustées, l’ensemble fonctionne

correctement. Mais, si une partie est perturbée, des manifestations secondaires

apparaissent; c’est la lésion et/ou la maladie.

L’unité du corps : « Le cœur du mal peut être loin de son effet. »94

: L’ostéopathe

prend en compte la globalité de l’individu. L’homéostasie, lui permet de maintenir

son équilibre en cas de perturbation physique, mentale ou chimique. Pour maintenir

cet équilibre, un phénomène de compensation se met en place entre les différentes

parties du corps qui sont en interrelation.

L’autoguérison : « Je crois que la mécanique humaine est la pharmacie de Dieu et

que tous les remèdes de la nature sont dans le corps. »94

: Le corps possède en lui

toutes les ressources pour se soigner, à condition que les pathologies n’atteignent

pas un stade irréversible.

Le rôle de l’artère est absolu : « Dites moi où est ralenti le flux sanguin et je vous

dirai où commence la maladie. »94

: Là où la circulation sanguine s’effectue

normalement, la maladie ne peut se développer. En effet, le sang transporte les

92

STILL, Andrew Taylor, Philosophie de l’ostéopathie, Vannes, Sully, 2003.

66

éléments nécessaires pour assurer l’immunité et lutter contre les maladies; à

l’inverse, la maladie s’installe dans les zones mal irriguées. Par extension, cette

règle s’applique à tous les fluides du corps tels que la lymphe et le liquide céphalo-

rachidien.

2.8.2 Les fasciae

Toutes les structures du corps sont enveloppées de tissu conjonctif, appelé fascia. Ce fascia

est présent de façon ininterrompue dans tout le corps, de la tête au pied et tant en superficie

qu’en profondeur. Il a un rôle de protection et de soutien des structures, et fait

communiquer les différentes parties du corps entre elles. Ces interdépendances expliquent

qu’un traumatisme subi à un endroit du corps ait des répercussions à d’autres endroits. Or,

le fascia est un tissu très réactif qui peut garder en mémoire pendant des années les stress et

les chocs subis. En effet, tout traumatisme physique, psychologique ou biologique rétracte

le fascia et perturbe l’équilibre de l’organisme. D’autre part, ce tissu conjonctif abrite les

systèmes d’alimentation en nutriments et d’évacuation des déchets, soit les vaisseaux

sanguins et lymphatiques, ainsi que les nerfs. Comme Andrew Taylor Still D.O, le

rapportait il y a plus de 135 ans, cette structure source du lien doit rester la priorité de

l’ostéopathe. L’ostéopathe doit faire preuve d’humilité face au fascia de son patient et se

rappeler qu’il ne guérit pas, mais ne fait qu’informer le tissu fascial, lequel remet en jeu ses

processus d’autorégulation. Ainsi, l’étude des fasciae faite précédemment, et ce, par le biais

de l’anatomie, de la physiologie cinétique normale, de leur implication pathologique, de

leur origine embryologique et de leur rapport à la posture nous confirme que notre priorité

en tant qu’ostéopathe est de traiter cette structure du lien.

2.9 Élaboration d’une chaîne de traitement

Dans le présent chapitre, nous avons élaboré notre résumé d’anatomie en suivant notre

philosophie ostéopathique. Comme vous avez pu le constater, nous ne sommes pas arrêtés à

la simple énumération de l’origine et de la terminaison des différentes structures

anatomiques. Pour chacune de ces dernières, nous nous sommes interrogés quant à leur rôle

physiologique respectif en regard à la motilité du temporal et de la mandibule. En gardant

67

toujours à l’esprit notre volonté de libérer le temporal, qui une fois libre aura la capacité

d’orienter à bien la mandibule dans l’espace. Nous avons évalué les structures en nous

questionnant sur leurs motifs physiques, et nous avons parlé de bras de levier pour

expliquer les différents rapports fasciaux. Nous avons tout d’abord rappelé les fasciae

manducateurs généraux, puis nous nous sommes penchés sur les structures intégrantes du

diaphragme stylien, sujet de notre étude. Notre compréhension de l’anatomie s’est

renforcée par notre étude de la physiologie cinétique normale d’ouverture de l’ATM. Notre

choix d’inclure le diaphragme stylien dans notre chaine fasciale temporo-mandibulaire s’est

vu renforcé par notre étude de l’embryologie, où nous avons pu voir les origines connexes

des éléments manducateur et stylien.

En outre, nous avons pu voir que les traitements conventionnels proposés orientent vers une

clinique loco-régionale de l’ATM. En ostéopathie, nous avons vu que le traitement se fait

dans une vision de globalité. L’ostéopathe corrigera tout déficit postural au niveau des

membres inférieurs, du bassin et de la colonne vertébrale qui pourrait affecter l’équilibre de

l’ATM. Il évaluera également la sphère crânienne en lien avec l’articulation la plus haute

du corps. Pour favoriser un meilleur pronostic, un travail multidisciplinaire sera de rigueur.

Comme le rapportait Christian DEFRANCE de Tersant, D.O. : « Sur dix patients souffrant

de problème d’ATM et consultant un ostéopathe, deux ou trois relèvent d’un traitement

pluridisciplinaire. Inversement, sur dix patients que reçoit un dentiste-occlusodontiste, deux

à trois sont également destinés à recevoir un traitement pluridisciplinaire. » 93

Vous trouverez, dans le chapitre 3, l’énumération par ordre chronologique des différentes

techniques utilisées. Ainsi, dans l’élaboration de notre chaîne de traitement, nous avons

prioritairement relâché le fascia temporalis, dans le but de libérer le temporal lui-même, en

lien avec sa couche de tissus adipeux et par rapport à ses sutures qui le lient au pariétal, au

frontal, au sphénoïde et au zygomatique. Cette première normalisation nous a permis une

meilleure malléabilité pour travailler la « fontanelle » ptérique, zone charnière antérieure de

la sphère crânienne et lieu d’adaptation des éléments crâniens en lien avec les éléments de

la face. Une fois le temporal ainsi normalisé dans sa motilité crânienne, nous avons pu nous

93 Ostéopathie et occlusodonthie, L’ostéopathe magazine, no 5, novembre-décembre 2010, p. 33.

68

attarder à la motilité respiratoire de l’ATM proprement dite. Ayant ainsi éliminé les

restrictions osseuses principales, nous avons poursuivi le traitement avec la normalisation

fasciale des éléments manducateurs (muscles, ligaments intrinsèques et extrinsèques de

l’ATM), sachant très bien que, une fois ceux-ci restreints, ils tracteraient les éléments

osseux précédemment traités vers leur lésion initiale. En réponse à un DAM affectant le

temporal, les muscles du triangle de Tillaux se trouvent souvent affectés. Nous avons traité

ces structures par une technique d’étirement transverse tendino-ligamentaire (2TLS). Ici

encore, l’importance de la duplication parfaite de l’anatomie régit l’efficacité de cette

technique, qui pour être adéquate se doit d’être exécutée transversalement au sens des fibres

tendineuses. Nous avons enfin, pour le groupe expérimental, ajouté la normalisation

fasciale des éléments constituant le diaphragme stylien, convaincu que l’ajout de ces

techniques favoriserait davantage la liberté du temporal dans sa motilité, comparativement

au groupe contrôle. Nous avons terminé notre chaîne de traitement par deux techniques de

pompage articulaire; ces techniques, contrairement à ce que leur nom laisse supposer, ne

s’appliquent pas uniquement aux éléments articulaires de l’ATM, mais visent bien

l’intégration des techniques myofasciales précédentes et l’équilibration symétrique de cette

articulation siamoise.

69

CHAPITRE 3 : Plan de l’expérimentation

3.1 Justification de l’étude

Dans ce chapitre nous vous présenterons notre méthodologie utilisée pour notre

expérimentation clinique.

3.1.1 Hypothèse

L’ajout de la normalisation du diaphragme stylien améliore l’efficacité du traitement de

l’articulation temporo-mandibulaire chez les sujets souffrants d’asymétrie d’ouverture.

3.1.2 Objectifs

Prouver la véracité de notre hypothèse en ajoutant la normalisation du diaphragme stylien

au traitement de l’articulation temporo-mandibulaire en évaluant son efficacité sur

l’équilibration de l’asymétrie d’ouverture.

3.2 Méthodologie

3.2.1 Type de recherche et plan d’expérimentation

Notre recherche est de type expérimental avec un groupe expérimental et un groupe

contrôle. Au groupe expérimental, nous ajoutions la normalisation du diaphragme stylien

au traitement ostéopathique général prédéterminé pour l’articulation temporo-mandibulaire.

Le groupe contrôle recevait le traitement ostéopathique de l’articulation temporo-

mandibulaire, sans la normalisation du diaphragme stylien et des fasciae antérieurs du cou.

Nous avons suivi un plan d’expérimentation combiné. Nous avons ainsi suivi un plan à

mesures répétées équivalent pour chacun des groupes.

70

Tableau 3-1Expérimentation clinique

Séance 1 Séance 2 Séance 3

Groupe

expérimental

Évaluation

initiale

Traitement

expérimental

Réévaluation

spécifique

Traitement

expérimental

Réévaluation

spécifique

Traitement

boni

Groupe

contrôle

Évaluation

initiale

Traitement

contrôle

Réévaluation

spécifique

Traitement

contrôle

Réévaluation

spécifique

Traitement

boni

Nous avons débuté le recrutement des sujets souffrants de douleurs à l’articulation

temporo-mandibulaire et d’asymétrie d’ouverture en juin 2011 et terminé en octobre 2011.

Les sujets ont été sollicités par différentes affiches de recrutement disposées chez diverses

cliniques dentaires, cliniques privées de chirurgie maxillo-faciale et cliniques de

physiothérapie. Cette annonce a été transmise à tous nos contacts électroniques, les priant

d’acheminer notre annonce à tous leurs contacts respectifs. Nous l’avons également

distribuée aux entraineurs de clubs de boxe privés sur l’île de Montréal.

Les volontaires nous rejoignaient par téléphone ou par courriel électronique. Nous

discutions alors brièvement pour évaluer s’ils respectaient les critères d’inclusion. Dans ce

cas, les sujets retenus étaient avisés qu’ils étaient inscrits sur notre liste de rappel et seraient

contactés une fois notre échantillon complété.

La répartition des sujets pour le groupe expérimental et le groupe contrôle a été fait de

façon aléatoire par une pige au hasard. Ainsi, tous les noms ont été tirés d’un chapeau par

une tierce personne. Le premier sujet pigé était attribué au groupe expérimental, le second

au groupe contrôle et ainsi de suite jusqu’à la division totale de notre échantillon de base.

Les sujets étaient ensuite recontactés par téléphone ou courriel électronique pour leur

assigner la date et l’heure de leur première séance, ainsi que les dates des séances deux et

trois. La première séance étant fortement chargée par l’évaluation initiale et le traitement,

dans un soucis d’économie de temps, nous avons fait parvenir à chaque sujet un

questionnaire de santé général, nécessaire à l’élaboration de notre profil ostéopathique

statistique, et un questionnaire sur la douleur, à remplir et nous remettre lors de notre

première séance.

71

3.2.2 Critères d’inclusion

Homme/Femme âgé(e) de 14 ans et +

Présenter un « patron » de douleur temporo-mandibulaire définissable, c’est-à-dire,

être capable d’en décrire la localisation, la fréquence et l’intensité. Les symptômes

n’ont pas l’obligation d’être constants mais doivent être relativement fréquents de

sorte que les progrès escomptés nous soit quantifiables.

Présenter un déséquilibre d’ouverture, c’est-à-dire un côté hypermobile par rapport

au côté opposé.

Être sans suivi de thérapie manuelle (physiothérapie, massothérapie, ostéopathie,

acupuncture, autres.) à ce niveau dans les trois derniers mois.

Être disponible pour se déplacer à la clinique Physio 2000, située au 1415 Fleury

Est pour trois séances espacées de deux semaines chacune.

Avec ou sans suivi orthodontique.

3.2.3 Critères d’exclusion

Lésion ostéopathique importante au-niveau C0-C1-C2

Malformation congénitale importante de l’architecture oro-faciale.

Calcification du ligament stylo-hyoïdien

Ne rempli pas tous les critères d’inclusion précédemment cités.

3.2.4 Échantillon

Nous avons débuté notre expérimentation le 3 octobre 2011 avec un échantillon de base de

52 patients divisés en deux groupes selon la procédure précédemment décrite. Nous avons

terminé notre expérimentation le 6 janvier 2012. Nous avons subi cinq abandons en cours

de procédure, dont trois du groupe expérimental et deux du groupe contrôle. Un substitut

pour le groupe expérimental a été recruté en fin de procédure pour terminer avec un

échantillon de deux groupes homogènes de vingt-quatre sujets.

72

3.3 Les critères de jugement et instruments de recherche

3.3.1 Échelle de mesure unidimensionnelle de l’intensité de la douleur :

L’échelle numérique (EN) : exprime l’intensité de la douleur en chiffre de 0 à 10.

Pas de douleur 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Douleur extrême

3.3.2 L’évaluation ostéopathique par la palpation

Test des axes du bassin :

Nous avons procédé à l’évaluation des axes du bassin tel qu’enseignée par Guy VOYER,

D.O., à l’Académie Sutherland d’Ostéopathie du Québec. Les résultats obtenus sont

recueillit pour l’élaboration du profil ostéopathique de notre échantillon, puisque nous

savons l’impact d’un déséquilibre du bassin sur l’amplitude d’ouverture buccale.94

94

LANDOUZY Jean-Marie. Mal de dos, mal de dents. Éditions Quintessence, France, 2005

73

Figure RR L’ouverture buccale s’améliore après le traitement de la colonne lombaire et dorsale95

Position de sujet : Le sujet en position debout, pieds nus parallèles avec une largeur de pied

entre les deux talons.

Test Piedallu :

Le patient laisse tomber la tête et les membres supérieurs pendants, enroule le dos en

flexion antérieure du tronc. Les pouces du thérapeute sont au niveau du sacrum et des ailes

iliaques. Le thérapeute note la présence de lésion ilio-sacré en flexion légère (0°-35°),

moyenne (35°-55°), et totale (>50°). Le thérapeute observe et note également la présence

de scoliose dorsale et voussure lombaire. Enfin, le thérapeute fait une première observation

de la mobilité du rachis, de zones de blocage et de dysfonctionnement positionnelle de

vertèbres, qui seront par la suite confirmés par la palpation analytique des vertèbres.

Test de la commère :

Le patient effectue une flexion de genou et le thérapeute évalue la mobilité générale de la

sacro-iliaque avec les pouces et observe l’adaptation du rachis lombaire.

Test des axes obliques sacro-iliaques : droite et gauche

Le patient effectue un pas devant. Les pouces du thérapeute sont au niveau du petit bras

sacro-iliaque homolatéral et du grand bras sacro-iliaque controlatéral. Le patient effectue

une flexion du genou antérieur et le thérapeute évalue la mobilité du petit bras sacro-iliaque

homolatéral. Le patient effectue ensuite une flexion du genou postérieur et le thérapeute

évalue la mobilité du grand bras sacro-iliaque controlatéral. La procédure est répétée pour

évaluer l’axe controlatéral en changeant le pied devant.

Test des axes antéro-postérieurs non-physiologiques :

Les pouces du thérapeute sont au niveau des sommets ou bases des petits ou grands bras

des sacro-iliaques. Pour évaluer la présence d’axe antéro-postérieur non physiologique au

niveau des sommets des petits et grands bras, le sujet est en position de rotation interne

95

Jean-Marie LANDOUZY, MAL DE DOS, MAL DE DENTS, Éditions Quintessence, France, 2005, p.121

74

coxo-fémorale, il effectue une flexion de genou droit, puis gauche. Pour évaluer la présence

d’axe antéro-postérieur non physiologique au niveau des bases des petits et grands bras, le

sujet est en position de rotation externe coxo-fémorale, il effectue une flexion de genou

droit, puis gauche.

Test d’Axe vertical :

En position debout, pieds parallèles, le sujet effectue un pivot sur le talon vers l’extérieur

d’un membre inférieur, le thérapeute rééquilibre le bassin dans le plan frontal, les pouces du

thérapeute sont au niveau des sacro-iliaque (en regard avec le petit ou grand bras). Le sujet

effectue une flexion du genou controlatérale au grand bras évalué. Le thérapeute évalue

l’ouverture normale au niveau du sommet du grand bras évalué. Puis le sujet effectue une

flexion du genou homolatérale au petit bras évalué. Le thérapeute évalue l’ouverture

normale au niveau du sommet du petit bras évalué.

Test de casse-noisette :

Les pouces du thérapeute sont au niveau des sacro-iliaque, ils évaluent la postériorisation

du sacrum à la flexion des genoux associées à la flexion antérieure du tronc. Le thérapeute

spécifie la lésion céphalique (par une flexion légère des genoux et une flexion totale du

tronc) ou caudale (par une flexion importante des genoux et une légère flexion du tronc). Le

thérapeute spécifie également si la lésion est bilatérale (casse-noisette totale) ou unilatérale

(hémi-casse-noisette) en position de fente avant par une flexion du genou antérieur. Le

thérapeute demande une inclinaison controlatérale au genou antérieur pour dissocier

l’hémi-casse-noisette céphalique, et une inclinaison homolatérale au genou avant pour

dissocier l’hémi-casse-noisette caudal

3.3.3 Test de positionnement vertébral et rebond

Ces méthodes d’évaluation nous ont été enseignées par Daniel MICHEL D.O., dans le

cadre du cours de SÉMIOLOGIE I ORTHOPÉDIE, et Guy VOYER D.O., dans le cadre du

cours NORMALISATION STRUCTURELLE RACHIS LOMBAIRE, en 2010, à

l’Académie Sutherland d’Ostéopathie du Québec. Le sujet est en procubitus sur la table, la

tête en position neutre, le front sur l’appui-tête et les bras le long du corps. Pour chacun des

75

niveaux vertébraux lombaires et dorsaux, nous avons effectué les tests de rebonds et la

palpation de la situation posturale des niveaux limités.

3.3.3.1 Test du rebond

Le thérapeute évalue à l’aide de rebonds, bilatéralement avec les éminences thénars sur les

lames d’un niveau à la fois, la globalité de l’adaptation, du positionnement et de la mobilité

vertébrale.

3.3.3.2 Test de positionnement vertébral

Le thérapeute évalue la présence de lésions ostéopathiques de flexion, d’extension, de

rotation, de postériosation, d’antériorisation, de translation et d’inclinaison vertébrales du

rachis sombaire et dorsal, les données sont recueillies pour l’élaboration du profil

ostéopathique de notre échantillon.

Test de positionnement vertèbres cervicales

Enseigné dans le cadre du cours NORMALISATION STRUCTURELLE

CERVICALE, par Guy VOYER D.O., en juin 2012, à l’Académie Sutherland

d’Ostéopathie du Québec. Le sujet est en décubitus dorsal, les bras le long du corps.

Le thérapeute est assis à la tête du sujet. Le thérapeute évalue à la palpation la

mobilité le positionnement des vertèbres cervicales et leur mobilité. Nous portons

une attention particulière à l’évaluation du rachis cervical supérieur C0-C1-C2,

sachant que nos critères d’exclusion impliquent l’exclusion d’un sujet souffrant de

lésion sévère de la charnière C0-C1-C2. Dans cette position, nous en profitons pour

évaluer également l’intégrité du trigone de l’artère vertébrale. Avec l’index ou le

majeur, le thérapeute évalue la perceptibilité du pouls de l’artère vertébrale au

niveau du trigone de l’artère vertébrale délimité par le muscle oblique céphalique de

la tête en latéral, le muscle grand droit dorsal de la tête en médial, et le muscle

oblique caudal de la tête en inférieur.

76

3.3.4 Évaluation myofasciale qualitative

Enseignée dans le cadre du cours FASCIA GÉNÉRAUX (F0), en novembre 2006, par Guy

VOYER, D.O., à l’Académie Sutherland d’Ostéopathie du Québec. Le sujet est en

décubitus dorsal, le thérapeute est assis à la tête du sujet. Le thérapeute évalue par la

palpation dans le sens longitudinal aux fibres myo-fasciales et note la présence de tension,

quantifiée comme légère (1), modérée (2) sévère (3), ou normale (0) des fasciae choisies.

3.3.5 Évaluation qualitative et quantitative de l’ouverture temporo-

mandibulaire

Technique enseignée par Chantal BERTRAND D.O., dans le cadre du cours OS DE LA

FACE ET ATM, à l’Académie Sutherland d’Ostéopathie du Québec. Le sujet est en

décubitus dorsal et fait une ouverture active de la bouche, le thérapeute est assis à la tête du

sujet, les coudes en appui avec les index et majeurs au niveau des articulations temporo-

mandibulaires, qui évaluent le synchronisme de rotation et de translation du condyle droit

et gauche. Le thérapeute note l’asynchronisme et quantifie selon l’échelle de mobilité

suivante : 1 = faible, 2 = modérée, 3 = moyenne, 4 = importante, 5 = exagérée. Le

thérapeute note également la présence de claquement du disque.

3.3.6 Test de déglutition

Tel que le décrit Jean-Marie LANDOUZY, D.O. :

« Demander au sujet de déglutir sa salive les dents serrées et lèvres jointes. Le

praticien maintien le sommet de la tête d’une main, l’autre main (en pince avec le

pouce et l’index) au niveau de la mandibule. Si la déglutition est facile et sans

effort, elle est normale. Si en revanche, il existe une légère difficulté à déglutir, la

dysfonction est de stade I. Si la déglutition s’accompagne d’un mouvement de la

tête pour avaler en maintenant les dents serrées, la dysfonction est de stade II. Si la

déglutition est impossible, la dysfonction est de stade III.»96

96

LANDOUZY. Jean-Marie D.O. Mal de dos, mal de dents, France, Éditions Quintessence, 2005, page197-198.

77

Les résultats de ce test étaient comptabilisés et remis au statisticien pour l’élaboration de

notre profil ostéopathique.

3.3.7 Test de Downing

Test créé par Harrison Downing, docteur en médecine et en ostéopathie, utilisé en

ostéopathie et qui permet une étude fonctionnelle complète des deux sacro-iliaques.97

Cette

technique nous a été enseignée dans le cadre des cours : Tests orthopédique, au Collège

d’Étude Ostépathique, et Sémiologie orthopédique générale, à l’Académie Sutherland

d’Ostéopathie du Québec.

a) Manœuvre de Wilson Barlow

En position de décubitus dorsal, le sujet plie les genoux, pieds joints et maintenus par le

thérapeute, le patient lève les fesses et laisse retomber.

b) Le thérapeute allonge passivement les membres inférieurs et évalue l’égalité des

malléoles internes.

c) Nous répétons l’étape a

d) Manœuvre d’allongement du membre inférieur droit et gauche : La manœuvre

d’allongement consiste à augmenter le paramètre de rotation externe passif associé à

l’adduction de la coxo-fémorale avec une flexion du genou. Cette manœuvre

provoque une antériorisation unilatérale de l’ilium par rapport au sacrum par le biais

de la mise en tension du ligament ilio-fémoral de Bertin en totalité et du ligament

pubo-fémoral et un allongement fonctionnel de la jambe, de 5 à 20 mm selon la

laxité du sujet liée à la descente du cotyle et de la tête fémorale. La manœuvre est

exécutée bilatéralement pour ensuite évaluer l’égalité des malléoles.

97

Test de Downing, [en ligne] http://www.gremmo.net/downingtest.html, consulté en octobre 2011

78

Interprétation de la manœuvre d’allongement :

-Les deux malléoles sont dans la même situation qu’au départ : Normal

-Une malléole plus haute qu’elle ne l’était au départ : Indique un ilium postérieur qui a de

la difficulté à s’antérioriser du côté de la malléole plus haute.

e) Manœuvre de raccourcissement du membre inférieur droit et gauche : La

manœuvre de raccourcissement consiste à augmenter le paramètre de rotation

interne passif associé à l’abduction de la coxo-fémorale avec une flexion du genou à

90 degrés. Cette manœuvre provoque une postériorisation de l’iliaque par la mise en

tension de la bandelette ischio-fémorale qui sollicite l’ischion vers l’avant et donc

l’aile iliaque vers le haut et l’arrière.

Interprétation de la manœuvre de raccourcissement :

-Les deux malléoles sont dans la même situation qu’au départ : Normal

-Une malléole est plus basse qu’elle ne l’était au départ : Indique un ilium antérieur qui a de

la difficulté à se postériorisé du côté de la malléole plus basse.

Fiabilité du test : « Pour identifier une restriction de mobilité, ce test présente un

coefficient de kappa ≤ 0.1 (Djabaku FM et Solano R, 1990). Fiabilité intratesteur (ICC) est

0,46 et intertesteur (ICC) est 0.02 »98

Les résultats de ce test étaient comptabilisés et remis au statisticien pour l’élaboration de

notre profil ostéopathique

3.3.8 Auscultation mandibulaire

Cette procédure d’évaluation nous a été enseignée et supervisée par Isabelle GAUTHIER,

assistante en chirurgie dentaire, Laval, en juin 2011. Le thérapeute est assis à la tête du

sujet, qui est allongé sur la table. Le stéthoscope est placé au niveau des ATMs. Le sujet est

prié d’effectuer les mouvements d’ouverture, fermeture, protusion et diduction bilatérale.

Le thérapeute note la présence de bruit de claquement articulaire et spécifie son moment

d’apparition, soit en début (D), milieu (M) ou fin (F) de mouvement.

98 VAUCHER Paul D.O., Tests de l’articulation sacro-iliaque, Belmont-sur-Lausanne, le 20 janvier 2005.

79

Figure SS L’auscultation des ATM’s99

L’interprétation des résultats nous a été enseignée par Isabelle GAUTHIER, assistante en

chirurgie dentaire, Laval, et appuyée selon les travaux de Pierre-Hubert DUPAS, Doyen et

professeur de la Faculté de chirurgie dentaire de Lille. « Le rattrapage du disque par son

condyle se manifeste par un bruit de claquement articulaire plus ou moins précoce qui se

produit au début, au milieu ou à la fin de l’ouverture buccale. Il peut être de nouveau

présent à la fermeture. Ceci signifie qu’entre le claquement d’ouverture et celui de

fermeture, le condyle est solidaire de son disque. Plus le claquement est précoce et sonore,

plus le pronostic est favorable. Dans ce cas, le disque pourra être recapturé facilement par

son condyle. En effet, la précocité facilite le repositionnement et la sonorité établit

l’intégrité du bord postérieur du disque qui pourra jouer plus aisément son rôle de

maintien. Celui-ci est apprécié lors de l’auscultation de la protusion. Ces mêmes bruits

sont alors audibles lors des mouvements de protusion. Plus ils sont précoces, moins

l’amplitude de protusion est importante pour permettre au condyle de recapturer son

disque. Donc, quand l’antéposition discale est rattrapée en début d’ouverture buccale, elle

l’est également en début de protusion. Dès lors que le disque a basculé en avant, les bruits

articulaires sont présents dans toutes les positions mandibulaires. Leur écoute en latéralité

travaillante et non travaillante précise la position exacte du disque sur son condyle. Les

claquements en latéralité travaillante indiquent que le disque a versé non seulement en

avant mais aussi vers l’extérieur. Quand ils se manifestent en latéralité non travaillante, le

disque a basculé en avant et en dedans. En général, ces bruits articulaires se produisent

quand le patient les provoque volontairement. Cela lui donne la sensation de se « libérer »

les articulations temporo-mandibulaires, mais participe malheureusement à l’usure du

99

80

bord postérieur du disque. L’antéposition discale de fin d’ouverture peut se manifester par

un seul claquement d’ouverture sans celui de fermeture buccale. Cette absence de bruit

articulaire de retour condylien est la manifestation d’une pathologie ancienne. Le disque,

poussé par le condyle, se met en général en boule devant lui et ne se laisse franchir qu’en

partie, d’où la présence d’un seul bruit d’ouverture. Quand l’antéposition discale devient

très ancienne, le disque ne jouant plus son rôle protecteur depuis fort longtemps, le condyle

est en appui sur les ligaments rétro-discaux quand ceux-ci ne sont pas dilacérés. Les

pressions articulaires n’étant plus amorties, la corticale osseuse du condyle mandibulaire

s’adapte aux pressions, modifie sa forme en s’aplatissant ou en formant des excroissances.

Les bruits articulaires ne signalant plus le saut du condyle sous son disque mais le

frottement des surfaces osseuses entre elles, ils se transforment en crissement ou en

crépitation signant une lésion anatomique dégénérative. (…) Ces différents bruit sont

écoutés au stethoscope afin d’être finement distingués. (…) En effet, il est nécessaire de

distinguer les bruits de chasse synoviale ou d’étirement ligamentaire qui ressemblent à des

chuintements et qui n’ont pas la sonorité d’un rattrapage discal. De même, un bruit

articulaire sourd manifestant le passage du condyle au-delà de sa tubérosité antérieur du

temporal ne doit pas être considéré comme symptomatologique si elle permet au disque de

rester sur son condyle. À ce stade du diagnostic, le praticien peut estimer la possibilité de

réduction ou non de la luxation discale ».100

Les résultats de ce test étaient comptabilisés et

remis au statisticien pour l’élaboration de notre profil ostéopathique.

3.3.9 Évaluations objectives et instruments de mesures

3.3.9.1 Évaluation de la posture

Nous avons évalué la posture dans deux plans : soit le plan frontal et le plan sagittal.

100

DUPAS Pierre-Hubert, Nouvelle approche du dysfonctionnement cranio-mandibulaire, du diagnostic à la gouttière, France, Éditions

CdP, 2008, Pages 53-54

81

Dans le plan frontal :

Dans le plan frontal, les éléments pairs osseux doivent former des lignes horizontales par

rapport à une ligne perpendiculaire au sol. Nous avons procédé à l’évaluation du plan

frontal en face antérieure et en face postérieure.107

Figure TT Vues postérieure et antérieure d'une posture normale101

Face antérieure :

Nous avons noté toute asymétrie des orbites, des ceintures scapulaires, des processus

styloïdes, des E.I.A.S, des grands trochanters. Nous avons également noté toute déviation

mandibulaire et de l’os hyoïde.

Face postérieure :

Nous avons noté toute asymétrie des mastoïdes, des ceintures scapulaires, des crêtes

iliaques et des EIPS.

Le fil à plomb, posé au milieu de la bosse occipitale devra passer, pour une posture

normale, par le milieu de l’arc postérieur de l’atlas et suivre les épineuses vertébrales

jusqu’aux coccyx. Toute asymétrie et scoliose fût notée.

101

LANDOUZY Jean-Marie. Mal de dos, mal de dents. Éditions Quintessence, France, 2005

82

Dans le plan sagittal :

Sur la ligne d’un fil à plomb, placé au niveau de l’axe sagittal. Nous avons ainsi classifié

nos données selon les trois types de posture, en référence aux travaux de T.HALL.102

Les données répertoriées ont été transmises au statisticien pour analyse en vue de

l’élaboration de notre profil ostéopathique. Il est à noter qu’il n’était pas de notre ressort

dans le cadre de notre thèse de réévaluer les correctifs posturaux en fin d’expérimentation

puisque le sujet de notre étude ne visait pas à prouver l’efficacité de notre traitement sur

l’amélioration de la posture générale, étude qui, à maintes fois, a été prouvée par différents

corps professorales; ostéopathes, posturologue et autres.

102

LANDOUZY Jean-Marie. Les ATM. Évaluation, traitements odontologiques et ostéopathiques. Éditions Verlaque, France, 1993.

83

Type normal :

Figure UU Type normal103

103

LANDOUZY Jean-Marie. Les ATM. Évaluation, traitements odontologiques et ostéopathiques. Verlaque, France, 1993. P 72

84

Type antérieur :

Figure VV Type antérieur104

104

LANDOUZY Jean-Marie. Les ATM. Évaluation, traitements odontologiques et ostéopathiques. Verlaque, France, 1993. P. 73

85

Type postérieur :

Figure WW Type postérieur105

105

LANDOUZY Jean-Marie. Les ATM. Évaluation, traitements odontologiques et ostéopathiques. Verlaque, France, 1993. P. 74

86

3.3.9.2 Évaluation de la mobilité temporo-mandibulaire au pied-à-

coulisse

Le pied à coulisse est un instrument de mesures de longueurs. Il utilise un vernier.

La dimension à mesurer est disposée entre un bec fixe et un bec mobile en translation. La

règle, graduée en millimètres, est complétée par un vernier.

Le vernier, du nom de son inventeur, le mathématicien Pierre Vernier en 1631, est une

réglette graduée apposée sur un pied à coulisse et fonctionne de la façon suivante :

La partie fixe du pied à coulisse est graduée en millimètres (mm). La partie mobile en

translation du pied à coulisse comporte un trait, que l’on nommera ici « trait principal »,

permettant de lire cette valeur précise au millimètre près. Cette même partie coulissante

comporte aussi une réglette de neuf autres traits (c’est le vernier) gradués de 1 à 9, et

séparés de 0,9 mm (le trait 0 est le trait principal) qui permet une lecture au dixième de

millimètre près. Dans le cadre de notre étude expérimentale, nous avons pris la mesure au

millimètre près, prétextant que les mesures se prenant d’un trait de crayon à l’autre, la

mesure du dixième de millimètre ne serait pas fiable

Pour notre expérimentation, nous avons utilisé le modèle suivant :

Figure XX Calibre orthodontique de Boley

87

L’utilisation de notre instrument de mesure nous a été enseignée par Isabelle Gauthier,

assistante dentaire, Laval. Sous sa supervision, nous avons pratiqué sur un volontaire trois

prises de mesures de chaque mouvement évalué soit l’ouverture active maximale, la

diduction active maximale droite et gauche.

Procédure de prise de mesure :

Nous avons utilisé la procédure décrite par Pierre-Hubert Dupas dans son ouvrage :

Nouvelle approche du dysfonctionnement cranio-mandibulaire,106

et le diagramme de

Farrar pour noter nos résultats obtenus.

L’ouverture active maximale :

Nous avons fait une marque au crayon à l’emplacement du dentelé sur les incisives

centrales maxillaires.

Le recouvrement incisif est noté sur la face vestibulaire des incisives mandibulaires afin de

mesurer l’amplitude maximale l’ouverture buccale.

Diduction active maximale droite et gauche :

L’amplitude maximale est également marquée sur la face vestibulaire de l’incisive

correspondante, puis mesurée.

Protusion : La protusion représente la distance entre les incisives mandibulaires et

maxillaires lors du mouvement de protusion et a été mesurée en millimètres.

3.4 Déroulement de l’expérimentation

Les techniques choisies ont été exécutées suivant cette chronologie. Devant la quantité

importante de techniques à réaliser, le thérapeute a effectué chaque technique pour un

minimum de trois répétitions. Comme toujours, l’application de la technique était associée

à l’évaluation de la structure touchée. Dans le cas où la structure était dite normale, le

thérapeute passait de suite à la technique suivante, et s’attardait plus longuement aux

structures restreintes selon les besoins du patient.

106 DUPAS Pierre-Hubert. Nouvelle approche du dysfonctionnement cranio-mandibulaire, du diagnostic à la gouttière, France, Éditions

CdP, 2008

88

3.4.1 Traitement appliqué

3.4.1.1 Groupe contrôle

Écoute crânienne générale

Écoute générale des temporaux

Normalisation fasciale temporalis : superficiel et profond

Normalisation du ptérion :

- Normalisation du frontal par-rapport à l’occiput

- Normalisation des pariétaux par rapport à l’occiput

- Normalisation du sphénoïde par-rapport à l’occiput

- Normalisation des temporaux par-rapport à l’occiput

Normalisation temporo-mandibulaire

Normalisation fasciale du masséter : superficiel, moyen et profond

Normalisation de la bandelette mandibulaire

Normalisation fasciale du sterno-cléïdo-occipito-mastoïdien

Normalisation du muscle digastrique : faisceaux antérieur et postérieur

Traitement ostéopathique général cervical

2TLS : Transverse tendinous ligamentary stretching (étirement transverse tendino-

ligamentaire) des muscles triangle de Tilllaux.

- Prise du pouls

- 2TLS du muscle petit droit dorsal de la tête (bilatéral)

- 2TLS du muscle grand droit dorsal de la tête (bilatéral)

- 2TLS du muscle oblique céphalique de la tête (bilatéral)

- 2TLS du muscle oblique caudal de la tête (bilatéral)

Normalisation des ligaments intrinsèques de l’articulation temporo-mandibulaire :

- Normalisation du ligament latéral externe

- Normalisation du ligament latéral interne

Normalisation des ligaments extrinsèques de l’articulation temporo-mandibulaire :

- Normalisation du ligament ptérygo-épineux

- Normalisation du faisceau antérieur du ligament sphéno-mandibulaire

89

- Normalisation du faisceau postérieur du ligament sphéno-mandibulaire

- Normalisation du ligament ptérygo-mandibulaire

- Normalisation du fascia interptérygoïdien

Pompages articulation temporo-mandibulaire : en fermeture et diduction

3.4.1.2 Groupe expérimental

Écoute crânienne générale

Écoute générale des temporaux

Normalisation fasciale temporalis : superficiel et profond

Normalisation du ptérion :

- Normalisation du frontal par rapport à l’occiput

- Normalisation des pariétaux par rapport à l’occiput

- Normalisation du sphénoïde par rapport à l’occiput

- Normalisation des temporaux par rapport à l’occiput

Normalisation temporo-mandibulaire

Normalisation fasciale du masséter : superficiel, moyen et profond

Normalisation de la bandelette mandibulaire

Normalisation fasciale du sterno-cléïdo-occipito-mastoïdien

Traitement ostéopathique général cervical

2TLS : Transverse tendinous ligamentary stretching (étirement transverse tendino-

ligamentaire) des muscles triangle de Tilllaux.

- Prise du pouls

- 2TLS du muscle petit droit dorsal de la tête (bilatéral)

- 2TLS du muscle grand droit dorsal de la tête (bilatéral)

- 2TLS du muscle oblique céphalique de la tête (bilatéral)

- 2TLS du muscle oblique caudal de la tête (bilatéral)

Normalisation du diaphragme stylien :

- Normalisation du muscle stylo-hyoïdien

- Normalisation du ligament stylo-hyoïdien

- Normalisation du muscle stylo-pharyngien

90

- Normalisation du muscle stylo-mandibulaire

Normalisation du muscle digastrique : faisceaux antérieur et postérieur

Normalisation des ligaments intrinsèques de l’articulation temporo-mandibulaire :

- Normalisation du ligament latéral externe

- Normalisation du ligament latéral interne

Normalisation des ligaments extrinsèques de l’articulation temporo-mandibulaire

- Normalisation du ligament ptérygo-épineux

- Normalisation du faisceau antérieur du ligament sphéno-mandibulaire

- Normalisation du faisceau postérieur du ligament sphéno-mandibulaire

- Normalisation du ligament ptérygo-mandibulaire

- Normalisation du fascia interptérygoïdien

Pompages articulation temporo-mandibulaire : en fermeture et diduction

3.5 Procédure

3.5.1 Première séance

- Présentation de l’ostéopathie au sujet.

- Explication sur le déroulement de la séance.

- Révision du questionnaire de santé et questionnaire sur la douleur avec le sujet.

- Évaluation debout :

* Posture au fil à plomb

* Tests des axes du bassin

- Évaluation assise :

* Test de déglutition

- Test en procubitus :

* Test de positionnement vertébral et rebond.

91

- En décubitus dorsal :

* Test de Downing

* Test de positionnement vertébral cervical

* L’évaluation myofasciale palpatoire qualitative

* L’évaluation de la mobilité de l’articulation temporo-mandibulaire au pied-à-coulisse.

* L’évaluation qualitative et quantitative par la palpation de l’ouverture temporo-

mandibulaire

* Auscultation temporo-mandibulaire

* Le chaîne de traitement appropriée en fonction du groupe.

Un questionnaire de la douleur était remis en fin de première séance, avec pour consigne

de le remplir la journée de notre deuxième séance.

3.5.2 Deuxième séance

Révision du questionnaire de la douleur avec le sujet. Le sujet était ensuite invité à prendre

place sur la table de traitement. Le thérapeute, assis à la tête du sujet en décubitus dorsal,

procédait à la réévaluation myofasciale palpatoire qualitative, à la réévaluation de la

mobilité temporo-mandibulaire avec le pied-à-coulisse et à la réévaluation qualitative et

quantitative par la palpation de l’ouverture temporo-mandibulaire. Pour ensuite poursuivre

avec l’application de la chaîne de traitement appropriée en fonction du groupe. Un

questionnaire de la douleur était remis en fin de séance, avec pour consigne de le remplir la

journée de notre troisième rencontre.

3.5.3 Troisième séance

L’équivalent de la séance 2 était répété.

92

3.6 Description des variables

3.6.1 Variables dépendantes

L’ajout du traitement du diaphragme stylien à la chaîne de traitement du groupe

expérimental.

3.6.2 Variables indépendantes

L’évaluation myofasciale palpatoire qualitative

L’évaluation de la mobilité temporo-mandibulaire avec le pied-à-coulisse

L’évaluation qualitative et quantitative par la palpation de l’ouverture temporo-

mandibulaire.

Les données ainsi obtenues ont été comptabilisées en tableaux et remises au statisticien.

93

CHAPITRE 4 : ANALYSE ET

INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS

Dans le présent chapitre, nous présenterons les résultats obtenus. L’analyse des données a

été exécutée en tenant compte des variables suivantes : l’évaluation qualitative objective de

la mobilité de l’articulation temporo-mandibulaire droite et gauche, l’évaluation de la

souplesse des tissus fasciaux du diaphragme stylien, ainsi que l’évaluation objective au

pied-à-coulisse de la mobilité de l’ATM. Ces éléments furent comparés quant à leur

évolution au fil des séances. Les variables mentionnées plus haut ont été utilisées quant à

elles afin d’élaborer notre profil ostéopathique et comptabilisées en vue d’une utilisation

dans notre discussion future.

4.1 Introduction

L’analyse statistique des différentes variables visait à déterminer si les effets obtenus au

cours de l’expérimentation clinique confirmaient notre hypothèse initiale, laquelle était la

suivante : L’ajout de la normalisation du diaphragme stylien améliore l’efficacité du

traitement de l’articulation temporo-mandibulaire chez les sujets souffrant d’asymétrie

d’ouverture buccale.

4.1.1 Tests statistiques utilisés

Toutes les données furent analysées par Yves Lepage, statisticien, et par ses étudiants, de

l’Université de Montréal. Pour ce faire, le logiciel statistique SPSS, version 20, fut utilisé.

Les tests effectués furent les suivants :

Test Khi deux de Pearson : permet de comparer la répartition d’une variable discrète

entre deux groupes;

Test T de Student : utilisé pour les échantillons indépendants; permet de comparer

la moyenne d’une variable continue entre deux groupes;

94

Correction de Bonferroni : permet de corriger la valeur p d’un test afin de tenir

compte de la multiplicité des tests;

Analyse de variance à deux facteurs : Les moyennes des variables continues des

deux groupes sont comparées, ainsi que les temps, à l’aide d’une analyse de

variance à deux facteurs dont l’un est répété : un facteur groupe à deux niveaux (C

et E) et un facteur temps répété à trois niveaux (ou deux, selon le cas);

Test T de Student pour échantillons appariés : Ce test permet de comparer la

moyenne d’une variable continue entre deux temps.

4.2 L’homogénéité des groupes

L’échantillon de 48 sujets a été sélectionné en respectant les critères d’inclusion et

d’exclusion prédéterminés. La division de l’échantillon a été effectuée en deux groupes,

soit un groupe expérimental et un groupe contrôle, et ce, de façon aléatoire. Des tests

statistiques ont été réalisés afin d’évaluer l’homogénéité de l’échantillon utilisé pour notre

expérimentation. Ces tests ont démontré que les groupes étaient homogènes.

Homogénéité des groupes :

Tableau 4-1 L’homogénéité des groupes selon le sexe et l’âge

Valeur P Signification

Sexe 0,637 H

Âge 0,084 H

Légende : H = homogène

95

Tableau 4-2 L'homogénéité des groupes

4.3 Résultats des données

Toutes les variables étant considérées comme des variables mesurées sur l’échelle de

Likert, les moyennes des groupes et des temps ont été comparées à l’aide d’une analyse de

variance à deux facteurs dont l’un est répété : un facteur groupe à deux niveaux (contrôle et

expérimental) et un facteur temps répété à trois niveaux (T1= RV1, T2 = RV2, T3 = RV3).

Ces analyses s’interprètent de la façon suivante. Il faut d’abord observer la valeur p du

terme d’interaction Temps*Groupe qui sera significative si elle est inférieure à 0,05.

Lorsque c’est le facteur Temps qui est significatif (<0,05), on effectue une comparaison par

paires, à l’aide d’un test t de Student pour données appariées avec correction de Bonferroni,

afin de déterminer entre quelles paires de temps se situent les différences de moyennes, et

ce, indépendamment du groupe.

96

Les graphiques présentés plus loin illustrent le comportement des moyennes du groupe

contrôle et du groupe expérimental au fil des traitements. Il importe de noter que la lettre C

représente le groupe contrôle et la lettre E, le groupe expérimental; et que les séances sont

respectivement identifiées T1 (premier rendez-vous), T2 (deuxième rendez-vous) et T3

(troisième rendez-vous). Les résultats significatifs sont notés S, alors que NS indique un

résultat non significatif.

4.3.1 Variables subjectives

Le thérapeute a procédé, tel qu’expliqué dans la méthodologie, à l’évaluation ostéopathique

par la palpation de l’asymétrie d’ouverture buccale et de la tension fasciale des muscles et

ligaments des constituants du diaphragme stylien.

4.3.1.1 Évaluation ostéopathique de l’aymétrie d’ouverture

Il s’agissait de comparer au fil des séances le processus de rééquilibration de la mobilité des

ATM droite et gauche. L’asymétrie était évaluée par la palpation des ATM à l’ouverture

buccale et quantifiée par le thérapeute suivant la légende préétablie de 1 à 5, considérant la

mobilité disponible de l’ATM selon les qualificatifs : faible (1), modérée (2), moyenne (3),

importante (4) et exagérée (5).

Ces données ont été comptabilisées et remises au statisticien pour analyse. Voici sa

démarche : pour visualiser l’évolution entre deux temps, nous avons considéré la différence

en valeur absolue (sans tenir compte du signe) entre deux temps pour la différence entre

ATM-Droite et ATM-Gauche. Par exemple, si au temps 1, la valeur de ATM-Droite est 1 et

la valeur de ATM-Gauche est 4, on obtient comme valeur 1 - 4 = -3; mais en valeur

absolue, on considère 3. On fait ce calcul pour chacun des sujets et chacun des temps. La

moyenne de cette différence en valeur absolue est comparée entre les groupes et les temps à

l’aide d’une analyse de variance à deux facteurs dont l’un est répété.

Interaction Temps*Groupe pour l’asymétrie d’ouverture: L’interaction est non

significative, quel que soit le temps, car il n’y a pas de différence significative dans les

moyennes entre les groupes; en effet, selon le temps, la différence dans les moyennes entre

les groupes est de 0,567.

97

Tableau 4-3 Interaction Temps*Groupe pour l’asymétrie d’ouverture

Valeur P Résultats

Temps 0,000 S

Groupe 1,000 NS

Temps*groupe 0,567 NS

Comparaison par paires : Quel que soit le groupe, la moyenne au temps 1 est

significativement supérieure (0,001) à celle au temps 3, et celle au temps 2 est

significativement supérieure (0,002) à celle au temps 3.

Tableau 4-4 Comparaison par paires pour l’asymétrie d’ouverture

Temps (séances) Valeur P Résultats

1 et 2 0,100 NS

2 et 3 0,002 S

1 et 3 0,001 S

Tableau 4-5 Comparaison de l’évolution dans le temps de l’asymétrie d’ouverture

98

Conclusion : Quels que soient les groupes, la différence de mobilité entre les ATM a

significativement diminué du temps 2 au temps 3, de même que du temps 1 au temps 3.

Cependant, on observe que l’écart entre le temps 1 et 3 a tendance à être plus important

chez le groupe expérimental, ce qui représente une plus grande course. D’une part, le

groupe expérimental a tendance à présenter au temps 1 une asymétrie de mobilité

supérieure à celle du groupe contrôle. De plus, le groupe expérimental a également

tendance au temps 3 à posséder une asymétrie moindre par rapport au groupe contrôle. Ceci

nous amène à considérer que l’efficacité du traitement sur l’asymétrie d’ouverture des

ATM a eu tendance à être plus efficace chez le groupe expérimental, puisque ces

résultats tendent à être cliniquement significatifs sans toutefois être statistiquement

significatifs.

4.3.1.2 Évaluation myofasciale qualitative ostéopathique

Au fil des séances, nous avons aussi comparé l’amélioration de la tension des tissus

fasciaux du diaphragme stylien, et ce, pour les deux groupes. Le thérapeute a quantifié la

qualité fasciale selon son niveau de tension : tension normale (0), tension légère (1), tension

modérée (2) et tension sévère (3).

4.3.1.2.1 Fascia du muscle stylo-hyoïdien droit

Interaction Temps*Groupe : L’interaction est non significative, quel que soit le temps; il

n’y a pas de différence significative dans les moyennes entre les groupes, car selon le

temps, la différence de moyennes entre les groupes est de 0,090.

Tableau 4-6 Interaction Temps*Groupe pour le muscle stylo-hyoïdien droit

Valeur P Résultats

Temps 0,041 S

Groupe 0,566 NS

Temps*groupe 0,090 NS

99

Comparaison par paires : Quel que soit le groupe, la moyenne au temps 1 est

significativement (0,046) supérieure à celle au temps 3.

Tableau 4-7 Comparaison par paires pour le muscle stylo-hyoïdien droit

Temps (séances) Valeur P Résultats

1 et 2 0,277 NS

2 et 3 1,000 NS

1 et 3 0,046 S

Tableau 4-8 Évolution du fascia du muscle stylo-hyoïdien droit

100

Conclusion : Quels que soient les groupes, les analyses statistiques démontrent qu’il y a

une différence dans les moyennes entre les temps; en effet, la moyenne au temps 1 est

significativement supérieure à celle au temps 3. Cependant, nous pouvons observer

qu’au fil des séances, la tension du fascia du muscle stylo-hyoïdien droit a eu tendance

à diminuer davantage chez le groupe expérimental, comparativement au groupe

contrôle. En effet, la tension initiale au temps 1 tend à être supérieure pour le groupe

expérimental comparativement au groupe contrôle, mais est moindre au temps 3 par rapport

au groupe contrôle, laissant supposer une course de diminution de tension plus importante

pour le groupe expérimental. Il importe également de noter que, pour le groupe contrôle, la

tension a eu tendance à augmenter entre la séance 2 et 3.

4.3.1.2.2 Fascia du muscle stylo-hyoïdien gauche

Interaction Temps*Groupe : L’interaction est significative, puisque selon le temps, la

différence dans les moyennes entre les groupes est de 0,007.

Analyses locales : Pour le groupe expérimental, la moyenne au temps 1 est

significativement supérieure (0,037) à celle au temps 3, et la moyenne au temps 2 est

significativement (0,009) supérieure à celle au temps 3.

Tableau 4-9 Interaction Temps*Groupe

Groupe Temps (séances) Valeur P Résultats

E 1 et 2 1,000 NS

E 2 et 3 0,009 S

E 1 et 3 0,037 S

101

Tableau 4-10 Évolution du fascia du muscle stylo-hyoïdien gauche

Conclusion : Au fil des séances, la tension du fascia du muscle stylo-hyoïdien gauche a

significativement diminué chez le groupe expérimental davantage que chez le groupe

contrôle. Enfin, la tension de ce même fascia a eu tendance à être moindre pour le groupe

expérimental au temps 3, comparativement au groupe contrôle. Il faut également noter que,

comme pour le fascia du muscle stylo-hyoïdien droit, la tension chez le groupe contrôle a

eu tendance à augmenter entre le temps 2 et le temps 3.

102

4.3.1.2.3 Ligament stylo-hyoïdien droit

Interaction Temps*Groupe : L’interaction est significative puisque, selon le temps, la

différence dans les moyennes entre les groupes est de 0,038.

Analyses locales : Pour le groupe expérimental, la moyenne au temps 1 est

significativement supérieure (0,012) à celle au temps 3, et la moyenne au temps 2 est

significativement supérieure (0,029) à celle au temps 3.

Tableau 4-11 Interaction Temps*Groupe

Groupe Temps (séances) Valeur P Résultats

E 1 et 2 1,000 NS

E 2 et 3 0,029 S

E 1 et 3 0,012 S

Tableau 4-12 Évolution du ligament stylo-hyoïdien droit

103

Conclusion : Au fil des séances, la tension du ligament stylo-hyoïdien droit a

significativement diminué chez le groupe expérimental davantage que chez le groupe

contrôle. Il faut également noter que, pour le groupe contrôle, la tension du ligament stylo-

hyoïdien droit a eu tendance à augmenter entre les temps 2 et 3.

4.3.1.2.4 Ligament stylo-hyoïdien gauche

Interaction Temps*Groupe : L’interaction est significative puisque, selon le temps, la

différence de moyennes entre les groupes est de 0,006.

Analyses locales : Pour le groupe expérimental, la moyenne au temps 1 est

significativement supérieure (0,004) à celle au temps 3, et la moyenne au temps 2 est

significativement supérieure (0,003) à celle au temps 3.

Tableau 4-13 Interaction Temps*Groupe

Groupe Temps (séances) Valeur P Résultats

E 1 et 2 1,000 NS

E 2 et 3 0,003 S

E 1 et 3 0,004 S

Tableau 4-14 Évolution du ligament stylo-hyoïdien gauche

104

Conclusion : Au fil des séances, la tension du fascia du ligament stylo-hyoïdien gauche

a significativement diminué chez le groupe expérimental davantage que chez le groupe

contrôle. Il faut également noter que, pour le groupe contrôle, la tension du ligament stylo-

hyoïdien droit a eu tendance à augmenter entre le temps 2 et le temps 3.

4.3.1.2.5 Fascia du muscle stylo-pharyngien droit

Interaction Temps*Groupe : L’interaction est non significative (0,438), quel que soit le

temps, car nous n’avons pas de différence significative dans les moyennes entre les

groupes.

Tableau 4-15 Interaction Temps*Groupe

Valeur P Résultats

Temps 0,000 S

Groupe 0,212 NS

Temps*groupe 0,438 NS

Comparaison par paires : Quel que soit le groupe, la moyenne au temps 1 est

significativement supérieure à celle au temps 2 (0,014) et à celle au temps 3 (0,002).

Tableau 4-16 Comparaison par paires

Temps (séances) Valeur P Résultats

1 et 2 0,014 S

2 et 3 0,274 NS

1 et 3 0.002 S

105

Tableau 4-17 Évolution fasciale du muscle stylo-pharyngien droit

Conclusion : Quel que soit le groupe, la tension du fascia du muscle stylo-pharyngien

droit a significativement diminué entre les temps 1 et 2 et entre les temps 1 et 3. Nous

pouvons observer que la tension fasciale a eu tendance à être moindre au temps 3 pour le

groupe expérimental comparativement au groupe contrôle.

106

4.3.1.2.6 Fascia du muscle stylo-pharyngien gauche

Interaction Temps*Groupe : L’interaction est non significative (0,567), quel que soit le

temps, car nous n’avons pas noté de différence significative dans les moyennes entre les

groupes.

Tableau 4-18 Interaction Temps*Groupe

Valeur P Résultats

Temps 0,295 NS

Groupe 0,602 NS

Temps*groupe 0,567 NS

Tableau 4-19 Évolution fasciale du muscle stylopharyngien gauche

107

Conclusion : Nous pouvons observer que la tension fasciale a eu tendance à diminuer

davantage chez le groupe expérimental. En effet, au fil des séances, la tension fasciale du

muscle stylo-pharyngien gauche a eu tendance à diminuer chez le groupe expérimental, et à

être moindre que le groupe contrôle en séance 3. Il importe aussi de noter que la tension

fasciale a eu tendance à augmenter entre la séance 2 et la séance 3.

4.3.1.2.7 Fascia du musle stylo-glosse droit

Interaction Temps*Groupe : L’interaction est non significative (0,894), quel que soit le

temps, car nous n’avons pas obtenu de différence significative dans les moyennes entre les

groupes.

Tableau 4-20 Interaction Temps*Groupe

Valeur P Résultats

Temps 0,115 NS

Groupe 0,932 NS

Temps*groupe 0,894 NS

Tableau 4-21Évolution fasciale du muscle stylo-glosse droit

108

Conclusion : Nous pouvons observer que la tension fasciale initiale à la séance 1 avait

tendance à être supérieure chez le groupe expérimental, par rapport au groupe contrôle.

Ainsi, la course totale de diminution de la tension fasciale pour le muscle stylo-glosse

droit a eu tendance à être plus important chez le groupe expérimental.

4.3.1.2.8 Fascia du muscle stylo-glosse gauche

Interaction Temps*Groupe : L’interaction est non significative, quel que soit le temps,

car nous n’avons pas observé de différence significative dans les moyennes entre les

groupes.

Tableau 4-22 Interaction Temps*Groupe

Valeur P Résultats

Temps 0,000 S

Groupe 0,584 NS

Temps*groupe 0,188 NS

Comparaison par paires : Quel que soit le groupe, la moyenne au temps 1 est

significativement supérieure à celle au temps 3, et la moyenne au temps 2 est

significativement supérieure à celle au temps 3.

Tableau 4-23 Comparaison par paires

Temps (séances) Valeur P Résultats

1 et 2 0,103 NS

2 et 3 0,047 S

1 et 3 0.001 S

109

Tableau 4-24 Évolution fasciale du muscle stylo-glosse gauche

Conclusion : Quel que soit le groupe, la moyenne de la tension du fascia du muscle stylo-

glosse gauche a diminué au fil des séances 2 et 3, ainsi que des séances 1 et 3. Toutefois, la

tension a eu tendance à diminuer davantage chez le groupe expérimental puisque, chez

celui-ci, la tension fasciale initiale avait tendance à être supérieure à celle du groupe

contrôle en séance 1 et à être inférieure en séance 3.

4.3.1.2.9 Ligament stylo-mandibulaire droit

Interaction Temps*Groupe : L’interaction est non significative, quel que soit le temps,

car nous n’avons pas noté de différence significative dans les moyennes entre les groupes.

En outre, quel que soit le groupe, nous n’avons pas observé de différence significative dans

les moyennes entre les temps.

110

Tableau 4-25 Interaction Temps*Groupe

Valeur P Résultats

Temps 0,102 NS

Groupe 0,867 NS

Temps*groupe 0,897 NS

Tableau 4-26 Évolution du ligament stylo-mandibulaire droit

Conclusion : Nous pouvons observer qu’au fil des séances, la tension du ligament stylo-

mandibulaire droit a eu tendance à diminuer de façon plus importante chez le groupe

expérimental comparativement au groupe contrôle. En effet, la tension initiale au temps

1 a tendance à être supérieure pour le groupe expérimental par rapport au groupe contrôle,

et est moindre au temps 3 par rapport au groupe contrôle, ce qui laisse supposer une course

de diminution de la tension plus importante pour le groupe expérimental.

111

4.3.1.2.10 Ligament stylo-mandibulaire gauche

Interaction Temps*Groupe : L’interaction est non significative, quel que soit le temps; en

effet, nous n’avons pas noté de différence significative dans les moyennes entre les

groupes. De même, quel que soit le groupe, nous n’avons pas observé de différence

significative dans les moyennes entre les temps.

Tableau 4-27 Interaction Temps*Groupe

Valeur P Résultats

Temps 0,127 NS

Groupe 0,333 NS

Temps*groupe 0,711 NS

Tableau 4-28 Évolution du ligament stylo-mandibulaire gauche

112

Conclusion : Nous pouvons observer que, chez le groupe expérimental, la tension du

ligament stylo-mandibulaire gauche a eu tendance à diminuer au fil des séances 1 et 2,

2 et 3, ainsi que 1 et 3, démontrant une amélioration progressive constante,

comparativement au groupe contrôle chez qui la tension a eu tendance à augmenter entre la

séance 1 et 2 pour diminuer par la suite. De plus, nous pouvons observer que la course

totale de diminution de la tension fasciale entre la séance 1 et la séance 3 a tendance à

être plus importante chez le groupe expérimental.

4.3.1.2.11 Fasciae des muscles du triangle de Tillaux

Interaction Temps*Groupe : L’interaction est significative puisque, selon le temps, la

différence dans les moyennes entre les groupes est de 0,007.

Tableau 4-29 Interaction Temps*Groupe

Valeur P Résultats

Temps 0,081 NS

Groupe 1,000 NS

Temps*groupe 0,007 S

Tableau 4-30 Évolution de la tension fasciale des muscles du triangle de Tillaux

113

Conclusion : La tension fasciale des muscles du triangle de Tillaux a diminué de façon

significative pour le groupe expérimental comparativement au groupe contrôle.

4.3.2 Variable objective

Les données relatives à la variable objective ont été mesurées à l’aide d’un pied-à-coulisse.

Notre méthodologie a été présentée plus tôt, au chapitre 3.

4.3.2.1 Mesures objectives d’ouverture au pied-à-coulisse (en mm)

Interaction Temps*Groupe : L’interaction est significative puisque, selon le temps, la

différence dans les moyennes entre les groupes est de 0,001.

Analyses locales : Pour le groupe expérimental, la moyenne observée au temps 1 est

significativement inférieure à celle observée au temps 2 et à celle observée au temps 3.

Tableau 4-31 Interaction Temps*Groupe

Groupe Temps (séances) Valeur P Résultats

E 1 et 2 0,004 S

E 2 et 3 0,976 NS

E 1 et 3 0,003 S

Tableau 4-32 Évolution de la mobilité d'ouverture des ATM

114

Conclusion : L’amélioration de la mobilité d’ouverture a significativement augmenté,

et ce, de façon plus importante pour le groupe expérimental comparativement au

groupe contrôle.

4.3.2.2 Profil ostéopathique

Certaines données recueillies à l’évaluation initiale ont été comptabilisées et transmises au

statisticien pour élaborer notre profil ostéopathique. Pour ce faire, nous avons évalué la

posture dans les plans sagittal et frontal, et nous avons procédé à l’évaluation du bassin et

du rachis, à l’auscultation des ATM, ainsi qu’au test de déglutition.

4.3.2.2.1 Selon la posture

Plan sagittal :

Tableau 4-33 Posture plan sagittal groupe expérimental

115

Tableau 4-34 Posture plan sagittal groupe contrôle

Conclusion : En comparant les deux groupes, nous pouvons constater que la proportion de

sujets ayant une posture normale est moindre chez le groupe expérimental, représentant

20,83 % contre 33,33 % chez le groupe contrôle. Ainsi, 79,17 % des sujets du groupe

expérimental souffraient de déficit postural de type antérieur ou postérieur, contre 66,66 %

pour le groupe contrôle. Nous pouvons en conclure que le groupe expérimental compte

davantage de sujets souffrant de trouble postural de type antérieur et postérieur que

le groupe contrôle.

116

Plan frontal :

Tableau 4-35 Posture plan frontal groupe expérimental

Tableau 4-36 Posture plan frontal groupe contrôle

117

Conclusion : Nous pouvons constater que, dans le plan frontal, le groupe expérimental

compte davantage de sujets présentant des déséquilibres posturaux (83,33 %) que le

groupe contrôle (75 %).

4.3.2.2.2 Selon les tests du bassin

Tableau 4-37 Évaluation bassin groupe expérimental

Tableau 4-38 Évaluation bassin groupe contrôle

118

Conclusion : Le groupe expérimental comprenait davantage de sujets souffrant de

lésion du bassin, tout axe confondu (83,33 %), que le groupe contrôle (75 %).

4.3.2.2.3 Selon l’alignement du rachis

Tableau 4-39 Rachis cervical groupe expérimental

Tableau 4-40 Rachis cervical groupe contrôle

119

Conclusion : Le groupe expérimental compte moins de sujets ayant une dysfonction du

rachis cervical (16,67 %) que le groupe contrôle (25 %).

Tableau 4-41Rachis dorsal groupe expérimental

Tableau 4-42 Rachis dorsal groupe contrôle

120

Conclusion : Le groupe expérimental compte plus de sujets ayant une dysfonction du

rachis dorsal (83,33 %) que n’en compte le groupe contrôle (75 %).

Tableau 4-43 Rachis lombaire groupe expérimental

Tableau 4-44 Rachis lombaire groupe contrôle

121

Conclusion : Le groupe expérimental compte plus de sujets ayant une dysfonction du

rachis lombaire (75 %) que n’en compte le groupe contrôle (75 %).

4.3.2.2.4 Selon l’auscultation des ATM

Groupe expérimental :

Tableau 4-45 Auscultation ATMs groupe expérimental

Groupe contrôle :

Tableau 4-46 Auscultation ATMs groupe contrôle

122

Conclusion : Le groupe expérimental comprend davantage de sujets présentant un

claquement à l’auscultation (41,67 %), que n’en comprend le groupe contrôle (37,50 %).

4.3.2.2.5 Selon le test de déglutition

Groupe expérimental :

Tableau 4-47 Test de déglutition groupe expérimental

Groupe contrôle :

Tableau 4-48 Test de déglutition groupe contrôle :

123

Conclusion : Les groupes comprenaient un pourcentage égale de dysfonction de

déglutition, tout stade confondu. Par contre, seul le groupe expérimental comprenait une

portion de 4.03% de stade III.

124

Chapitre 5 : Discussion

Dans le présent chapitre, à l’aide des résultats obtenus et présentés dans le chapitre 4, nous

tenterons d’expliquer les effets de notre expérimentation sur les sujets de notre étude.

5.1 Résultats de la recherche

L’hypothèse initiale de cette recherche suggère que l’ajout de la normalisation du

diaphragme stylien combiné à la normalisation des structures de l’ATM (normalisation

crânienne, fasciae des muscles manducateurs, ligaments intrinsèques et extrinsèques de

l’ATM) est en mesure de donner de meilleurs résultats dans le traitement de la dysfonction

de l’appareil manducateur chez les sujets souffrant d’asymétrie d’ouverture qu’un

traitement se limitant aux structures propres de l’ATM. Nous avons choisi différents

paramètres pour évaluer l’amélioration du DAM et l’efficacité du traitement. Nous avons

considéré l’asymétrie d’ouverture entre les ATM, un facteur qui accompagne très souvent

le DAM. Nous avons également considéré l’évolution de la tension des fasciae des muscles

du diaphragme stylien; lesquels, comme nous avons pu le voir dans notre chapitre 2, ont un

rôle essentiel dans la liberté de mobilité du temporal et, par le fait même, dans le degré de

liberté de l’ATM. Enfin, nous avons évalué l’amélioration de l’ampleur du mouvement

d’ouverture, calculée de façon objective au pied-à-coulisse. C’est en nous fondant sur cette

donnée que nous considérons principalement l’amélioration de l’efficacité du traitement

pour le groupe expérimental.

En ce sens, puisque cette variable s’est révélée être grandement significative pour le groupe

expérimental, et puisque la majorité des autres variables analysées ont démontré une

tendance à l’amélioration favorable pour le groupe expérimental, nous pouvons donc

affirmer que notre hypothèse est valide. Nous allons discuter ci-dessous de chacune des

variables et tenter d’expliquer pourquoi nous avons obtenu ces résultats, pour ensuite juger

de la validité de ces derniers.

125

5.1.1 Asymétrie d’ouverture

Quel que soit le groupe, l’asymétrie d’ouverture des ATMs a significativement diminué du

temps 2 au temps 3, et du temps 1 au temps 3. Cependant, nous avons pu observer que

l’écart entre le temps 1 et le temps 3 a eu tendance à être plus important chez le groupe

expérimental, ce qui représente une plus grande course. Cela nous a amené à conclure

que l’efficacité du traitement de l’asymétrie d’ouverture des ATMs a eu tendance à

être plus marquée chez le groupe expérimental, puisque ces résultats ont tendance à être

cliniquement significatifs, sans être statistiquement significatifs en regard de la courbe.

Nous expliquons cette tendance à l’équilibration significative pour notre groupe

expérimental par la normalisation du diaphragme stylien. Pour les deux groupes, nous

croyons que la normalisation fasciale des muscles SCOM, digastrique, temporal et masséter

a contribué à favoriser la rééquilibration de la mobilité entre les ATM droite et gauche.

Rappelons-nous que le SCOM constitue le pilier de force le plus puissant en lien avec le

temporal. Son insertion importante sur la mastoïde est à l’origine de son influence majeure

sur la mobilité temporale. Ainsi, une augmentation de tension de son fascia aura tendance à

vouloir fixer le temporal en rotation postérieure, agissant plus précisément sur sa

composante de mouvement autour de son axe pétreux AA1 dans le plan sagittal (état de

réduction) en attirant la mastoïde vers l’avant. Le temporal orientant la mandibule par le

positionnement de la fosse mandibulaire dans l’espace, en cas de tension excessive du

SCOM, la mandibule du même côté sera plus haute, la symétrie fonctionnelle des ATMs

entre elles sera perturbée et la mandibule sera déviée homolatéralement. Ainsi, il nous

paraît évident que, chez les deux groupes, la normalisation du fascia du muscle SCOM a

largement contribué à favoriser la symétrie de mobilité entre les ATMs et l’augmentation

de l’ouverture buccale.

Il importe également de se rappeler que, en rapport avec le temporal, le fascia du ventre

postérieur du muscle digastrique participe à la coordination du « pilier fort » représenté par

le SCOM et du « pilier mobile » représenté par le diaphragme stylien. De par son insertion

proximale sur le temporal et son insertion distale sur la mandibule, une lésion de l’une de

ces structures provoquera une asymétrie du tonus myofascial qui se transmettra à l’os

126

hyoïde par son tendon intermédiaire glissant dans la fourche constituée du muscle stylo-

hyoïdien. L’hyoïde agissant comme une « rotule » pour équilibrer les tensions des

digastriques droit et gauche, sa disposition d’adaptation se ressentira dans la mise en

tension des éléments temporo-hyoïdien du diaphragme stylien, soit les muscles et ligaments

stylo-hyoïdiens. Ainsi, la normalisation du digastrique chez les deux groupes contribuera à

la symétrie et l’augmentation d’ouverture buccale favorisera l’équilibre de l’unité

fonctionnelle constituée du temporal, de la mandibule et de l’hyoïde.

Pour ce qui est des fasciae des muscles manducateurs, nous avons vu qu’une tension

excessive du fascia temporalis influencera l’équilibre micro-dynamique du ptérion et

qu’une organisation de la couche cellulo-graisseuse située entre les deux feuillets de ce

fascia limitera la mobilité du temporal. Cette logique clinique explique pourquoi nous

avons normalisé le fascia temporalis avant de mettre en œuvre les techniques de

normalisation crânienne du ptérion; la mobilité du temporal ainsi favorisée, la

normalisation du fascia temporalis a contribué chez les deux groupes à l’amélioration de la

symétrie et à l’augmentation de l’ouverture buccale.

Nous avions également vu que les muscles masséters étaient impliqués dans le bruxisme et

le DAM; nous nous sommes rappelés qu’étant donné qu’ils sont les muscles moteurs les

plus puissants, il était favorable cliniquement de normaliser leur fascia pour enclencher le

processus d’autonormalisation myofasciale des plus forts élévateurs de la mandibule. Nous

avons aussi tenu compte du fait que le fascia de la mandibule est en rapport avec celui du

SCOM, en arrière via la bandelette mandibulaire, et en rapport avec le fascia temporalis en

haut. Nous comprenons donc que la normalisation du fascia parotido-massétérin

contribuera chez les deux groupes à la symétrie et l’augmentation de l’ouverture buccale.

Le facteur psychologique joue ici un rôle non négligeable quant à notre impact clinique,

compte tenu du réflexe d’activation des muscles élévateurs de la mandibule en présence de

stress; par conséquent, l’efficacité pourra dans certains cas être limitée en raison de facteurs

de stress psychologiques déclenchants ou au contraire s’améliorer en raison de la

diminution du stress (vacances, résolution de problèmes personnels, suivi psychologique) et

ainsi fausser l’efficacité de notre traitement.

127

Dans le même ordre d’idées, nous avons normalisé le fascia interptérygoïdien proprement

dit, compte tenu de son influence sur la coordination et l’autonormalisation des muscles

ptérygoïdiens internes et externes. En outre, de façon plus analytique, nous nous rappelons

que le renforcement de son bord antérieur, en l’occurence le ligament ptérygo-épineux,

représente fonctionnellement le point pivot de finesse à l’ouverture buccale. Ainsi, nous

comprenons que la normalisation du fascia interptérygoïdien a contribué chez les deux

groupes à la symétrie et à l’augmentation de l’ouverture buccale.

Nous croyons que c’est la normalisation du diaphragme stylien qui est responsable de

l’efficacité du traitement de l’asymétrie d’ouverture des ATMs, cette efficacité ayant eu

tendance à être supérieure pour le groupe expérimental.

5.1.2 La tension myofasciale

Les évaluations ostéopathiques des tensions fasciales des muscles et des ligaments du

diaphragme stylien sont statistiquement significatives pour le groupe expérimental dans le

cas de trois structures : soit le fascia du muscle stylo-hyoïdien gauche, et les ligaments

stylo-hyoïdiens droit et gauche. Cliniquement, les résultats ont généralement eu tendance à

être significatifs au fil des séances de façon plus importante pour le groupe expérimental.

5.1.2.1 La tension fasciale du muscle stylo-hyoïdien

Au fil des séances, la tension fasciale du muscle stylo-hyoïdien droit a eu tendance à

diminuer davantage chez le groupe expérimental que chez le groupe contrôle.

Au fil des séances, la tension fasciale du muscle stylo-hyoïdien gauche a

significativement diminué, et ce, de façon plus importante pour le groupe

expérimental.

Il importe de rappeler, comme nous l’avons vu au chapitre 2, que le muscle stylo-hyoïdien

est le plus externe des constituants du diaphragme stylien. Par le fait même, son bras de

levier exerce une tension du diaphragme stylien plus importante dans le plan frontal. Nous

avions aussi déduit que, vu sa disposition anatomique, son rôle physiologique sur la

mobilité du temporal était de grande importance. Ainsi, puisque notre idée première était de

promouvoir la liberté du temporal dans le but ultime de favoriser l’augmentation

128

d’ouverture buccale, nous accordons une importance prioritaire aux résultats positifs que

nous avons obtenus en ce qui concerne la diminution de tension du fascia du muscle stylo-

hyoïdien chez le groupe expérimental. Nous pouvons donc conclure que la diminution de

tension de cette structure a eu une responsabilité prévalente qui a grandement contribué à

libérer le temporal, ce qui au final a favorisé l’augmentation de l’ouverture buccale et

confirmé notre hypothèse voulant que l’ajout de la normalisation du diaphragme stylien

améliore l’efficacité du traitement ostéopathique des DAMs.

Par ailleurs, nous avons aussi observé que, chez le groupe contrôle, la tension fasciale des

muscles stylo-hyoïdiens a eu tendance à augmenter entre les temps 2 et 3. Le groupe

contrôle n’ayant pas bénéficié de la normalisation du diaphragme stylien, cette observation

nous amène à nous interroger sur son rôle de maintien dans le temps et sur l’intégration des

acquis constatés entre les temps 1 et 2. Cette spéculation se confirme dans notre expérience

clinique, mais en apporter la preuve statistique aurait demandé un protocole expérimental

échelonné sur une plus grande période de temps.

5.1.2.2 La tension du ligament stylo-hyoïdien

Au fil des séances, la tension du ligament stylo-hyoïdien droit a significativement

diminué chez le groupe expérimental comparativement au groupe contrôle.

Au fil des séances, la tension du ligament stylo-hyoïdien gauche a significativement

diminué chez le groupe expérimental comparativement au groupe contrôle.

Puisqu’il s’agit de la deuxième structure après le muscle stylo-hyoïdien à comporter le plus

grand bras de levier du diaphragme stylien, et compte tenu des résultats significatifs

obtenus relativement à la diminution de tension, nous en arrivons à déduire l’efficacité de

leur normalisation sur le degré de liberté du temporal et, puisque le temporal oriente la

mandibule dans l’espace, sur l’augmentation de l’ouverture buccale améliorée chez les

sujets de notre groupe expérimental. Ainsi, en tenant compte de leur degré d’importance au

sein du diaphragme stylien, les résultats principalement significatifs relatifs à ces deux

principaux bras de levier (muscle et ligament stylo-hyoïdiens) nous amènent déjà à

confirmer notre hypothèse, selon laquelle l’ajout de la normalisation du diaphragme stylien

129

chez les sujets souffrant de dysfonction de l’appareil manducateur et d’asymétrie

d’ouverture est plus efficace.

5.1.2.3 La tension fasciale du muscle stylo-pharyngien

La tension fasciale du muscle stylo-pharyngien droit a diminué chez les deux

groupes, mais a eu tendance à être moindre pour le groupe expérimental

comparativement au groupe contrôle, et ce, à la fin de l’expérimentation, soit à la

séance 3.

Au fil des séances, la tension fasciale du muscle stylo-pharyngien gauche a eu

tendance à diminuer davantage pour le groupe expérimental.

Comme nous l’avons mentionné au chapitre 2, le muscle stylo-pharyngien est le plus

médial des muscles styliens et possède par le fait même le plus court bras de levier du

diaphragme stylien par rapport au temporal, influençant tout de même la mobilité du

temporal.

5.1.2.4 La tension fasciale du muscle stylo-glosse

Au fil des séances, la tension fasciale du muscle stylo-glosse droit a eu tendance à

diminuer de façon plus importante chez le groupe expérimental.

Au fil des séances, la tension fasciale du muscle stylo-glosse gauche a eu tendance à

diminuer de façon plus importante chez le groupe expérimental.

La tendance à une diminution accrue de la tension suivant la courbe chez le groupe

expérimental aurait pu être prouvée significativement si le protocole expérimental s’était

déroulé sur une plus longue période. De plus, la langue n’ayant pas été normalisée, compte

tenu de sa double innervation (nerfs crâniens V et IV), il serait louable en clinique d’ajouter

la normalisation de ces nerfs crâniens et du système glosse.

5.1.2.5 La tension du ligament stylo-mandibulaire

La tension fasciale du ligament stylo-mandibulaire droit a eu tendance à diminuer

davantage chez le groupe expérimental.

La tension fasciale du ligament stylo-mandibulaire gauche a eu tendance à diminuer

davantage chez le groupe expérimental.

130

Ici encore, la tendance pour le groupe expérimental à s’améliorer davantage aurait pu être

prouvée statistiquement, comme nous le constatons dans notre expérience clinique, par un

protocole d’expérimentation plus long avec un échantillonnage plus nombreux.

5.1.2.6 Les muscles du triangle de Tillaux

La normalisation des muscles du triangle de Tillaux a contribué à la normalisation de la

charnière cervico-occipitale, dont l’intégrité est essentielle, puisque l’ouverture buccale est

associée à un mouvement d’extension du niveau C0-C1, et à un mouvement de flexion à la

fermeture buccale; ainsi, toute restriction du rachis cervical supérieur modifiera la cinétique

mandibulaire. En outre, la région sous-occipitale est l’ultime pièce mécanique capable

d’adapter l’orientation de la sphère crânienne, siège des capteurs sensoriels, à un

déséquilibre postural sous-jacent, en l’occurrence un déséquilibre mandibulaire. Ainsi, le

couple C0-C1 assure la fonction de flexion/d’extension, et le couple C1-C2 assure la

fonction de rotation. Ces deux segments sont sous la dépendance des muscles courts tels

que ceux du triangle de Tillaux qui permettent le réglage fin et les réflexes d’oculogyrie. Il

importe aussi de noter qu’une contracture des muscles sus-hyoïdien et sous-hyoïdien

limitera également l’extension C0-C1-C2. Pour vérifier cette assertion, nous avons comparé

la diminution de la tension myofasciale des muscles du triangle de Tillaux du groupe

expérimental ayant reçu l’ajout de la normalisation du diaphragme stylien à celle observée

chez le groupe contrôle. Or, nous avons pu constater que la tension myofasciale a

significativement diminuée de façon plus importante pour le groupe expérimental au fil

des séances. Ainsi, ayant relâché davantage les muscles du triangle de Tillaux chez les

sujets du groupe expérimental, ces muscles ont favorisé la libération articulaire de la

charnière cervico-cervicale essentielle à la cinétique mandibulaire, ce qui a probablement

contribué à l’augmentation significative de la mobilité en ouverture buccale pour ce groupe

lors de notre expérimentation.

131

5.1.3 L’ouverture buccale

L’ouverture buccale a augmenté de façon significative pour le groupe expérimental.

La normalisation des éléments manducateurs associés aux éléments du diaphragme

stylien a contribué à favoriser une augmentation significative de la mobilité d’ouverture

pour le groupe expérimental.

132

Chapitre 6 : Conclusion

Ainsi, nous avons vu en théorie les origines et répercussions diverses du DAM chez le

patient. Étant donné la complexité de cette pathologie, l’ostéopathe doit rechercher, avec

une vision de globalité, la cause de la problématique et y répondre par une thérapeutique

qui normalisera ses différentes composantes à long terme dans le temps. Le DAM affectant

les concepts bio-psycho-sociaux du patient, c’est grâce à ses connaissances et sa

duplication de l’anatomie, de la physiologie, de l’embryologie et de la biomécanique que

l’ostéopathe évalue et corrige les problèmes pouvant être à l’origine de la symptômatologie.

Dans son plan de traitement, il doit considérer les restrictions de mobilité et de motilité

articulaire et les restrictions tissulaires de ses composantes et de ses liens pouvant se

répercuter sur la posture et la biomécanique des ATMs. Nous avons proposé dans ce

mémoire que l’ajout de la normalisation du diaphragme stylien au traitement de la chaîne

myofascial temporo-mandibulaire conventionnelle en ostéopathie chez les sujets souffrant

de DAM avec une asymétrie d’ouverture serait plus efficace.

En résumé, notre hypothèse est confirmée, car dans la majorité des cas, le groupe

expérimental a eu de meilleurs résultats statistiques que le groupe contrôle. Nous avons eu

des résultats significatifs pour le groupe expérimental en regard du fascia du muscle stylo-

hyoïdien gauche, les ligaments stylo-hyoïdien droit et gauche, des fasciae des muscles du

triangle de Tillaux, et de l’ouverture buccale. Nous avons eu des résultats à tendance

significative pour le groupe expérimental en regard de l’asymétrie d’ouverture, du fascia du

muscle stylo-hyoïdien droit, des fasciae des muscles stylo-pharyngien droit et gauche, des

fasciae des muscles stylo-glosse droit et gauche, et des ligaments stylo-mandibulaire droit

et gauche.

Il serait intéressant de faire une étude portant sur une plus longue période pour déterminer

les effets à long terme sur le DAM. Le fait de suivre une séquence de traitement préétablie

ne respecte pas la philosophie de l’ostéopathie, qui se veut adaptée au besoin spécifique de

chaque individu. Mais cette méthodologie nous était indispensable à l’expérimentation d’un

protocole de recherche scientifique. Ainsi, s’il était possible d’adapter le traitement aux

133

besoins du patient, peut-être que les résultats seraient plus significatifs. Ainsi, l’ajout de la

normalisation du bassin, du rachis, du système linguale et postural aurait, suivant notre

logique ostéopathique et notre vision du corps dans sa globalité, été plus efficace.

Décrivant la méthodologie thérapeutique de l’ostéopathe, Andrew Taylor Still disait :

« L’ostéopathe possède sa propre méthode qui est correcte, ou plutôt pas de

méthode du tout, et se laisse guider par le compas du géomètre en chef. Ainsi, l’ostéopathe

doit trouver les vraies bornes telles qu’elles ont été disposées par le Géomètre divin. Le

géomètre en chef donne les plans et caractéristiques au général de division avec pour

instructions d’établir toutes les limites et divisions du pour l’État, le comté, les cantons et

les sections, et de marquer chacune avec des bornes ou autrement, de manière qu’elles

puissent se perdre, mais au contraire rester repérables par tout géomètre compétent

suivant les relevés de terrain qui lui présente l’anatomie. Ainsi, voyons-nous qu’un

ostéopathe efficace est guidé par les relevés de terrain de la nature vers toutes les bornes.

Son travail consiste à vérifier que chaque pierre de bornage est à sa place, érigée comme

la nature l’a conçue et établie. S’il tolère la moindre variation dans l’emplacement que

Dieu, le grand géomètre de l’univers, leur a assigné, il découvrira une transgression,

source de dysharmonie et de discorde entre les propriétaires des quatre sections de

terrains que ces pierres de bornage délimitent; et son devoir d’allégeance est de remettre

ces bornes à leur place de départ, telle qu’indiquée par le relevé. Ainsi, son aptitude à

trouver les vraies bornes et à les ajuster toutes le caractérisera comme un ostéopathe

efficace. »107

107

STILL, Andrew Taylor, Philosophie de l’ostéopathie, Vannes, Sully, 2003. P. 56-57

134

Bibliographie

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ALTIÉRI, Michel. Biomécanique et pathologie crâniennes en étiopathie, Genève, Éditions

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GILLOT Sabine. La place de la posture dans le diagnostic et les décisions thérapeutiques,

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ROUVIÈRE Henri et André DELMAS, Anatomie Humaine, tome 1, tête et cou, Paris,

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d’Ostéopathie du Québec.

WOGUE Rémi. L’os temporal, la mandibule et l’os hyoïde, Éditions Sully, France, 2009

136

Annexes

Annexe 1 : Annonce de recrutement de sujets

Sujets souffrant de douleur à la mâchoire

RECHERCHÉS

Étudiante, postulante au diplôme d’ostéopathie en rédaction

de thèse recherche candidats souffrant de douleurs à la

mâchoire pour participer au protocole de recherche traitant

de l’efficacité du traitement ostéopathique chez les patients

souffrant de dysfonctions et douleurs localisées à la

mâchoire.

TRAITEMENTS GRATUITS

Karine Roberge EDO

514-531-1122

137

Annexe 2 : Questionnaire de santé

Fiche client

Numéro :_____________

Date:_______________________

Nom :__________________________________Prénom :____________________________ Âge : ____

Adresse :_______________________________________________Tél : ________________________

Profession :_____________________________Activités sportives :______________________________

Disponibilités : _________________________Dominance (droitier/gaucher) :____________________

Bilan de santé :

Santé générale : Avez-vous un problème de santé connu au-niveau : Antécédents :

Cardiaque : _________________ - Chirurgicaux :____________________

Pulmonaire : _________________

Digestif : ____________________________ - Trauma/fracture : ________________________

Hormonal : __________________________ - Accident : _______________________________

Orthopédique :________________________

Neurologique : ________________________ Médicaments :

Vertige/étourdissement : ________________ _______________________________________

Engourdissement : _____________________ _____________________________________

Acouphène : __________________________ _______________________________________

Problème d’oreille : ____________________

Trouble de la vision : ___________________ Sommeil :

Maux de tête : ________________________ - Position : ______________________________

Orthèse plantaire : _____________________ - Qualité (bonne/moyenne/mauvaise) :____________

Problème d’épaule : ____________________ - ______ heures/nuit

Allergie latex : _________________________

Fumeur : □ /jour Alcool : □ Fréquence : _____

Suivi et traitement dentaire : Autres thérapies :

______________________________ ____________________________________________

______________________________ ____________________________________________

______________________________ Consommation d’eau quotidienne : _______________

Tests / Rayon-X : Gestion du stress :

________________________________ Échelle de 1 à 10 ( 1 = calme, 10 = panique) : /10

________________________________ Énergie générale :

________________________________ (1= pas d’énergie, 10 = maximum d’énergie) : /10

138

Questionnaire douleur :

Historique et progression de la douleur :

______________________________________________________________________________________________

______________________________________________________________________________________________

______________________________________________________________________________________________

Localisation de la douleur :

Mal de tête : □

Mal de joue : □

Mal de cou : □

Autres : ________________________________________________________________________

Fréquence et intensité : (Échelle de la douleur 0/10 = pas de douleur, 10/10 = douleur extrême)

Fréquence :

Constante : □ /10 Matin : □ /10 Aggravée par : ______________________

Inconstante : □ /10 Après-midi : □ /10 ______________________

À la mastication : □ /10 Soirée : □ /10 Soulagée par :______________________

Serrez-vous les dents : En ouvrant la bouche, votre mandibulaire fait-elle du bruit?

Le jour : □ Son de craquement : □

La nuit : □ Son de crissement : □

Plaque occlusale?: □ Droite : □ Gauche : □

Avez-vous des difficultés à ouvrir la bouche? □

En quelles circonstances : _______________________________

Votre mandibule s’est-elle déjà bloquée? □

En quelles circonstances : ____________________________

139

Annexe 3 : Formulaire de consentement

Je, sousigné(e): _______________________________________

J’accepte de participer à titre de sujet à l’étude sur les douleurs à la mâchoire de Karine

Roberge, postulante au Diplôme d’Ostéopathie.

L’objectif de cette étude est de démontrer l’importance d’inclure la normalisation de

certains fasciae dans le traitement de l’articulation temporo-mandibulaire chez les sujets

souffrant de douleurs et d’asymétrie d’ouverture.

J’ai été informé(e) que l’étude comprendra trois séances en ostéopathie espacées de deux

semaines. La première séance durera 1h30 et les suivantes environ 1h.

Aucun frais ne sera exigé.

Mon nom ainsi que mes renseignements personnels resteront confidentiels.

J’ai été informé(e) des procédures à suivre, lesquelles ne présentent aucun risque pour ma

santé et j’accepte d’y participer sans aucun recours de ma part.

Signature : ____________________________ Date : ____________

140

Annexe 4 : Descriptif des techniques de

normalisation du groupe

expérimental

Annexe 4.1 Écoute crânienne générale

Patient (Pt) Thérapeute (TP)

Décubitus dorsal

Assis à la tête du patient. Les :

I : au niveau des grandes ailes du sphénoïde

II : au niveau de l’os zygomatique

III : vers le gonion

IV : au niveau de la mastoïde

V : au niveau de l’occiput

Action Photos

Les I évaluent les grandes ailes du sphénoïde qui partent en bas, en avant et en

dehors à la flexion du sphénoïde et reviennent en haut, en arrière et en dedans

lors de l’extension du sphénoïde.

Les II’s sont en rapport avec l’axe oblique des zygomatiques (axe qui relie le

ptérion à la symphyse mentonnière) et évaluent le mouvement d’éversion du

zygomatique (rotation externe et une antéflexion combinées), pendant

l’expansion et le mouvement d’inversion (rotation interne et rétroflexion

combinées) pendant la réduction.

Les III’s longent les branches montantes de la mandibule en direction du

gonion et évaluent la mandibule qui recule et descend lors de l’expansion et

revient en haut et devant lors de la réduction.

Les IV’s évaluent le mouvement des mastoïdes des temporaux qui vont en

arrière et légèrement en dedans et deviennent donc postéro-médianes à la

rotation externe temporale pendant l’expansion. Les mastoïdes reviennent en

avant et en dehors à la rotation interne temporale pendant la réduction.

Les V’s suivent l’occiput qui descend et bascule en arrière à la flexion

pendant l’expansion, et remonte à l’extension pendant la réduction.

Technique enseignée dans le cadre des cours crânien I,

TEMPORAL (juin 2007), crânien II, SSB (décembre 2007), et

crânien III, FRONTAL, PARIÉTAL, ETHMOÏDE (avril

2008).

141

Annexe 4.1 : Écoute générale classique des temporaux

Patient (Pt) Thérapeute (TP)

Décubitus dorsal

Prise classique du temporal :

I-II : en pince sur l’arcade zygomatique du temporal

III : devant la mastoïde

IV : derrière la mastoïde

V : Sur l’occiput

Action Photos

Écoute dirigée autour de l’axe pétreux

(A’1) qui favorise une liberté de

mouvement plus importante en rotation

antéro-postérieure.

Écoute dirigée autour de l’axe squameux

(A’2) qui favorise une liberté de

mouvement plus importante de glissement

antéro-postérieur.

Écoute dirigée autour de l’axe

zygomatique (A’3) qui favorise une liberté

de mouvement plus importante en

inversion/éversion, que l’on décrit comme

un mouvement de roue voilée.

Nous notons la présence de limitation de

rotation externe ou de rotation interne,

d’un côté par rapport à l’autre.

Technique enseignée par Guy VOYER DO et Chantal

BERTRAND DO, dans le cadre des cours crânien I,

TEMPORAL (juin 2007), à l’Académie Sutherland

d’Ostéopathie du Québec

142

Annexe 4.2 : Normalisation du fascia temporalis

Patient (Pt) Thérapeute (TP)

Décubitus dorsal

Technique bilatérale

MCP au niveau des pariétaux

II-III : au dessus de l’arcade zygomatique

III-IV : allongés dans le sens des fibres

Action Photos

Temporalis superficiel :

Approche mécanique de

lemniscate entre les

métacarpophalangiennes et les

extrémités des doigts pour

travailler au niveau du paquet

graisseux.

Temporalis Profond :

Approche liquidienne. Toutes les

phalanges en contact avec le

fascia effectue un lemniscate

longitudinal le long des doigts et

transversale par un mouvement

d’éventail entre le II et le III.

Temporalis superficiel : Temporalis profond :

Rappel anatomique : Fascia temporalis

Insertions proximales :

- Sur la ligne temporale

- Sur le bord postérieur de

l’apophyse orbitaire externe

- Sur la partie ascendante du

bord postérieur de l’os

zygomatique.

Insertion distale :

Sur le bord supérieur de l’arcade

zygomatique.

Technique enseignée par Guy VOYER DO et Chantal BERTRAND DO,

dans le cadre des cours crânien I, TEMPORAL (juin 2007) et cours OS

DE LA FACE ET ATM, à l’Académie Sutherland d’ostéopathie du

Québec.

143

Annexe 4.3 : Normalisation du ptérion

4.4.1 : Normalisation du frontal par rapport à

l’occiput

Patient (Pt) Thérapeute (TP)

Décubitus

Technique bilatérale :

I : sur le frontal devant le ptérion

II : au niveau rachis cervical supérieur, C0-C1

III-IV-V : au niveau de l’occiput

Action Photos

Au moment d’inspire du mouvement

respiratoire primaire, les I induisent

la rotation externe du frontal dans

son expansion et les autres doigts

suivent la flexion de l’occiput.

Au début de l’expiration, nous

créons un délai entre l’augmentation

du paramètre de rotation externe du

frontal et son relâchement. Nous

suivons enfin la réduction du frontal

(rotation interne) et de l’occiput

(extension)

Technique enseignée par Guy VOYER, DO, dans le cadre du cours

Crânien, à l’Académie Sutherland d’ostéopathie du Québec

144

4.4.2 : Normalisation des pariétaux par rapport

à l’occiput

Patient (Pt) Thérapeute (TP)

Décubitus dorsal

Technique bilatérale

I : au niveau du pariétal, au dessus du ptérion.

II : En rapport avec le rachis cervical supérieur C0-C1

III-IV-V : au niveau de l’occiput

Action Photos

Lors de l’expansion, nous induisons

avec les I la rotation externe des

pariétaux et suivons la flexion de

l’occiput.

Au début de la réduction, nous

maintenons la rotation externe des

pariétaux pour créer un délai, puis

nous relâchons et suivons la rotation

interne des pariétaux et l’extension

de l’occiput.

Technique enseigné par Guy VOYER, DO, dans le cadre du cours de

Crânien, à l’Académie Sutherland d’ostéopathie du Québec

145

4.4.3 : Normalisation du sphénoïde par rapport

à l’occiput

Patient (Pt) Thérapeute (TP)

Décubitus dorsal

Technique bilatérale

I : au-niveau des grandes ailes du sphénoïde, sous le ptérion

II : En rapport avec le rachis cervical supérieur C0-C1

III-IV-V : au niveau de l’occiput

Action Photos

Lors de l’expansion, nous induisons

avec les I la flexion du sphénoïde et

suivons la flexion de l’occiput.

Au début de la réduction, nous

maintenons la flexion du sphénoïde,

pour créer un délai, puis nous

relâchons et suivons l’extension du

spénoïde et l’extension de l’occiput.

Technique enseigné par Guy VOYER, DO, dans le cadre du cours

Crânien, à l’Académie Sutherland d’ostéopathie du Québec

146

4.4.4 : Normalisation des temporaux par

rapport à l’occiput

Patient (Pt) Thérapeute (TP)

Décubitus dorsal

Technique bilatérale :

I : au-niveau de l’écaille du temporal, derrière le ptérion

II : En rapport avec le rachis cervical supérieur C0-C1

III-IV-V : au niveau de l’occiput

Action Photos

Lors de l’expansion, nous induisons

avec les I la rotation externe des

temporaux et suivons la flexion de

l’occiput.

Au début de la réduction, nous

maintenons la rotation externe des

temporaux, pour créer un délai, puis

nous relâchons et suivons la rotation

interne des pariétaux et l’extension

de l’occiput.

Technique enseigné par Guy VOYER, DO, dans le cadre du cours

Crânien, à l’Académie Sutherland d’ostéopathie du Québec

147

Annexe 4.4 : Normalisation temporo-mandibulaire

Patient (Pt) Thérapeute (TP)

Technique bilatérale

I : au niveau de l’arcade zygomatique

II : au niveau de l’apophyse mandibulaire

III : vers le gonion

IV : CAE

V : rétro-mastoïdien

Action Photos

À l’expansion, nous suivons la

mandibule et le temporal

À la réduction, nous freinons la

rotation interne des temporaux

et les branches de la mandibule

qui reviennent (fermeture au

niveau du condyle)

Technique enseignée par Chantal BERTRAND DO, dans le cadre du

cours crânien II, SSB (décembre 2007) à l’Académie Sutherland

d’Ostéopathie du Québec.

148

Annexe 4.5 : Normalisation fasciale du masséter

Patient (Pt) Thérapeute (TP)

Décubitus dorsal

Tête en rotation en appui sur

coussin.

Superficiel antérieur :

MCÉ : II-III au niveau de l’arcade zygomatique, en antérieur

MCA : I antérieur au gonion, au niveau du tiers postérieur de la branche horizontale de la mandibule.

Moyen, moyen :

MCÉ : II-III au niveau de l’arcade zygomatique, au centre.

MCA : autour du gonion

Profond postérieur :

MCÉ : II-III au niveau de l’arcade zygomatique, en postérieur

MCA : I au niveau du tiers inférieur de la branche montante de la mandibule.

Action Photos

Travail passif de mise en

tension lemniscatoire entre

les deux mains, dans le sens

des fibres musculaires.

Technique enseignée par Chantal BERTRAND DO, dans le cadre du cours

OS DE LA FACE ET ATM, à l’Académie Sutherland d’Ostéopathie du

Québec

149

Annexe 4.6 : Normalisation de la bandelette mandibulaire

Patient (Pt) Thérapeute (TP)

Décubitus dorsal, la tête en rotation

controlatérale

MCÉ : II-III-IV le long de la branche montante de la mandibule,

jusqu’au gonion

MCA : I sous la MCÉ, sur le bord médial du SCOM

Action Photos

TRAVAIL PASSIF

La main céphalique est fixe.

La mise en tension lemniscatoire se

fait par un scoop postério-caudal du

I caudal.

Technique enseignée par Chantal BERTRAND DO, dans le cadre du

cours OS DE LA FACE ET ATM, et Guy VOYER DO, dans le cadre

du cours DIAPHRAGME CERVICO-THORACIQUE, à l’Académie

Sutherland d’Ostéopathie du Québec

150

Annexe 4.7 : Normalisation fasciale du SCOM

Patient (Pt) Thérapeute (TP)

Décubitus dorsal, la tête en rotation

controlatérale

MCÉ : II-III-IV le long de la branche montante de la mandibule,

jusqu’au gonion

MCA : I sous la MCÉ, sur le bord médial du SCOM

Action Photos

TRAVAIL PASSIF

La main céphalique est fixe.

La mise en tension lemniscatoire se

fait par un scoop postério-caudal du

I caudal.

Technique enseignée par Chantal BERTRAND DO, dans le cadre du

cours OS DE LA FACE ET ATM, et Guy VOYER DO, dans le cadre

du cours DIAPHRAGME CERVICO-THORACIQUE, à l’Académie

Sutherland d’Ostéopathie du Québec

151

Annexe 4.8 : Mise en tension cervicale globale dans l’axe

Patient (Pt) Thérapeute (TP)

Décubitus dorsal

Les doigts de par et d’autre des épineuses du rachis cervical

Action Photos

TECHNIQUE PASSIVE

Les doigts du thérapeute soulèvent

les vertèbres un niveau à la fois vers

le ciel tout en effectuant une traction

axiale et revient.

Technique enseignée par Guy VOYER DO, dans le cadre du

séminaire d’été, portion TRAITEMENT OSTÉOPATHIQUE

GÉNÉRAL, août 2006, à l’Académie Sutherland d’Ostéopathie du

Québec.

152

Annexe 4.9 : 2TLS des muscles du triangle de Tillaux

Patient (Pt) Thérapeute (TP)

Décubitus

Tête en :

1. En position neutre

2. En position neutre

3. Inclinaison controlatérale et rotation homolatérale

4. Inclinaison controlatérale

Assis à la tête du patient

MCÉ : en coupe au niveau de l’occiput

MCA : III perpendiculaire aux fibres du muscle :

1. Petit droit dorsale de la tête (entre C0-C1)

2. Grand droit dorsal de la tête (entre C0-C2)

3. Oblique céphalique de la tête (entre C0-C1)

4. Oblique caudal de la tête (entre C1-C2)

Action Photos

Dans un premier temps, évaluer l’intégralité du trigone de

l’artère vertébrale (délimité par le muscle oblique céphalique de

la tête en latéral, le muscle grand droit dorsal de la tête en

médial, et le muscle oblique caudal de la tête en inférieur.) par la

prise du pouls.

Demander au patient de rentrer le menton tout en poussant le

derrière du crâne vers la table.

1. Le thérapeute effectue une translation homolatérale et

une extension pour atteindre le muscle en profondeur.

Le patient rentre le menton et le thérapeute effectue le

2TLS perpendiculaire aux fibres entre C0-C1

2. Le thérapeute effectue une translation homolatérale de

l’occiput pour atteindre le muscle, plus latéral que le

précédent.

Le patient rentre le menton et le thérapeute effectue le

2TLS perpendiculaire aux fibres entre C0-C2.

3. Le thérapeute se positionne sur le muscle. Le patient

rentre le menton et le thérapeute effectue le 2TLS

perpendiculaire aux fibres entre C0-C1.

4. Le thérapeute effectue une translation homolatérale de

C1 pour atteindre le muscle.

Le patient rentre le menton et le thérapeute effectue le

2TLS perpendiculaire aux fibres entre C1-C2

Technique enseignée par Guy VOYER DO, dans le cadre

NORMALISATION STRUCTURELLE RACHIS, janvier

2010, à l’Académie Sutherland du Québec.

153

Annexe 4.10 : Normalisation du diaphragme stylien

4.11.1 Normalisation fasciale du stylo-hyoïdien

Patient (Pt) Thérapeute (TP)

Décubitus dorsal

Assis à la tête du patient

MCÉ : I au niveau du processus styloïde de la mastoïde,

l’occiput dans la main en coupe.

MCA : III au niveau du bord homolatéral, sur la petite corne

de l’os hyoïde

Action Photos

À l’inspiration thoracique, la mise en tension

proximale est réalisée par la main céphalique

qui induit une inclinaison controlatérale de la

tête, la main caudale fixe l’hyoïde.

Au début de l’expiration thoracique, la mise

en tension distale est réalisée par la main

caudale qui induit une translation

controlatérale de l’os hyoïde.

Nous relâchons partiellement la mise en

tension proximale en relâchant l’inclinaison

controlatérale de la tête.

Nous relâchons partiellement la mise en

tension caudale en relâchant la translation de

l’os hyoïde.

Technique enseignée par Chantal BERTRAND DO, dans le

cadre du cours OS DE LA FACE ET ATM, et Guy VOYER

DO, dans le cadre du cours DIAPHRAGME CERVICO-

THORACIQUE, à l’Académie Sutherland d’Ostéopathie du

Québec

154

4.11.2 Normalisation du ligament stylo-

hyoïdien

Patient (Pt) Thérapeute (TP)

Décubitus dorsal

Assis à la tête du patient

MCÉ : I au niveau du processus styloïde de la mastoïde, l’occiput dans la

main en coupe.

MCA : III au niveau du bord homolatéral, sur la petite corne de l’os

hyoïde

Action Photos

VÉRIFICATION DE LA PRÉSENCE OU ABSENCE

D’OSSIFICATION DU LIGAMENT

À l’inspiration thoracique, la mise en tension

proximale est réalisée par la main céphalique

qui induit une rotation homolatérale et une

inclinaison controlatérale de la tête, la main

caudale fixe l’hyoïde.

Une légère flexion cervicale est maintenue

pour relâcher le muscle stylo-hyoïdien

Au début de l’expiration thoracique, la mise

en tension distale est réalisée par la main

caudale qui induit une translation

controlatérale de l’os hyoïde.

Nous relâchons partiellement la mise en

tension proximale en relâchant la rotation

homolatérale et l’inclinaison controlatérale de

la tête. Puis nous relâchons partiellement la

mise en tension caudale en relâchant la

translation de l’os hyoïde.

Technique enseignée par Chantal BERTRAND DO, dans le cadre du cours OS DE LA

FACE ET ATM, et Guy VOYER DO, dans le cadre du cours DIAPHRAGME CERVICO-

THORACIQUE, à l’Académie Sutherland d’Ostéopathie du Québec

155

4.11.3 Normalisation fasciale du stylo-

pharyngien

Patient (Pt) Thérapeute (TP)

Décubitus dorsal

Assis à la tête du patient

MCÉ : Passe sous l’occiput en coupe, III au niveau du processus

styloïde de la mastoïde

MCA : au niveau de son insertion distal, en latéral de la trachée et à

l’intérieur du bord interne du SCOM

Action Photos

À l’inspiration thoracique, la main

céphalique augmente la mise en

tension proximale en induisant une

rotation homolatérale de la tête.

Au début de l’expiration thoracique

la mise en tension distale est réalisée

par la main caudale en induisant un

SCOOP en direction caudal de

l’insertion distale.

À la fin de l’expiration nous

relâchons partiellement la rotation

de la tête.

Puis nous relâchons partiellement le

scoop caudal de la main caudale.

Technique enseignée par Chantal BERTRAND DO, dans le cadre du cours OS DE

LA FACE ET ATM, et Guy VOYER DO, dans le cadre du cours DIAPHRAGME

CERVICO-THORACIQUE, à l’Académie Sutherland d’Ostéopathie du Québec.

156

4.11.4 Normalisation fasciale du stylo-glosse

Patient (Pt) Thérapeute (TP)

Décubitus dorsal

Assis à la tête du patient

MCÉ : Passe sous l’occiput en coupe, III au niveau du processus

styloïde de la mastoïde

MCA : Sous le gnathion, le II entre le muscle génio-hyoïdien et le

muscle mylo-hyoïdien pour positionner le III au niveau de l’insertion

du muscle stylo-glosse

Action Photos

À l’inspiration thoracique, le patient

tire activement la langue vers le ciel.

La main céphalique est plutôt fixe et

la main caudale suit la mise en

tension du muscle stylo-glosse vers

le gnathion.

Au début de l’expiration thoracique,

le patient relâche la langue, nous

maintenons la mise en tension entre

les deux mains et nous relâchons

partiellement à la fin.

Technique enseignée par Chantal BERTRAND DO, dans le cadre du

cours OS DE LA FACE ET ATM, et Guy VOYER DO, dans le cadre

du cours DIAPHRAGME CERVICO-THORACIQUE, à l’Académie

Sutherland d’Ostéopathie du Québec

157

4.11.5 Normalisation du ligament stylo-

mandibulaire

Patient (Pt) Thérapeute (TP)

Décubitus dorsal

Assis à la tête du patient

MCÉ : sous l’occiput, I au niveau du processus styloïde de la

mastoïde

MCA : II-III derrière de gonion au niveau de la face interne de

branche montante de la mandibule.

Action Photos

À l’inspiration thoracique, le patient

fait une protusion et diduction

controlatérale active de la

mandibule. La main céphalique est

plutôt fixe et la main caudale suit la

mise en tension par les mouvements

de la mandibule.

Au début de l’expiration thoracique,

le patient relâche la mandibule.

Nous maintenons la mise en tension

enter les deux mains et nous

relâchons partiellement à la fin de

l’expiration.

Technique enseignée par Chantal BERTRAND DO, dans le cadre du

cours OS DE LA FACE ET ATM, et Guy VOYER DO, dans le cadre

du cours DIAPHRAGME CERVICO-THORACIQUE, à l’Académie

Sutherland d’Ostéopathie du Québec

158

Annexe 4.11 : Normalisation fasciale du digastrique

Patient (Pt) Thérapeute (TP)

Décubitus dorsal

Digastrique antérieur :

MCÉ : II-III sous le genou du menton au niveau de l’insertion du

muscle digastrique antérieur

MCA : I-II en pince au niveau de l’os hyoïde

Digastrique postérieur :

MCÉ : Sous l’occiput, I au niveau du processus styloïde

MCA : III au niveau de la petite corne homolatérale de l’os hyoïde

Action Photos

Digastrique antérieur :

À l’inspiration thoracique, le patient fait une protusion active.

La main céphalique accompagne la mandibule et la main

caudale augmente la mise en tension distale en scoopant

postério-caudalement l’os hyoïde.

Au début de l’expiration thoracique, le patient relâche la

mandibule. Nous maintenons la mise en tension enter les deux

mains et nous relâchons partiellement la main céphalique puis

la main caudale à la fin de l’expiration

Digastrique postérieur :

À l’inspiration thoracique, le patient fait une inclinaison

controlatérale de la tête. La main céphalique est plutôt fixe et

la main caudale réalise la mise en tension en induisant un

scoop postério-caudal de l’os hyoïde.

Au début de l’expiration thoracique, le patient relâche la tête.

Nous maintenons la mise en tension enter les deux mains et

nous relâchons partiellement la main céphalique puis la main

caudale à la fin de l’expiration.

Antérieur

Postérieur :

Technique enseignée par Chantal BERTRAND DO,

dans le cadre du cours OS DE LA FACE ET ATM, et

Guy VOYER DO, dans le cadre du cours

DIAPHRAGME CERVICO-THORACIQUE, à

l’Académie Sutherland d’Ostéopathie du Québec.

159

Annexe 4.12 : Normalisation du ligament latéral externe

Patient (Pt) Thérapeute (TP)

Décubitus dorsal, tête en rotation

controlatérale

Assis à la tête du patient.

Corde zygomatico-mandibulaire :

MCÉ : III sur le bord inférieur du processus zygomatique, au niveau du bord externe

de la cavité glénoïde (fosse mandibulaire).

MCA : I directement sous le III de la MCÉ, en rapport avec le bord externe du

condyle mandibulaire.

Bandelette zygomatico-mandibulaire :

MCÉ : I sur le bord inférieur du processus zygomatique, au niveau du tubercule

zygomatique antérieur

MCA : I parrallèle sous le I de la MCÉ, en rapport avec le bord externe du condyle

mandibulaire.

Action Photos

Positionnement : Le thérapeute pousse

le masséter antérieurement pour ce

positionner sur :

La corde zygomatico-mandibulaire :

Le thérapeute effectue une mise en

tension postéro-inférieure dans le sens

des fibres qui descendent verticalement,

en effectuant une lemniscate entre les

deux mains.

Bandelette zygomatico-

mandibulaire :

Le thérapeute effectue une mise en

tension postéro-inférieure dans le sens

des fibres qui descendent en éventail

obliquement en arrière, en effectuant

une lemniscate entre les deux mains.

Technique enseignée par Chantal BERTRAND DO, dans le cadre du cours OS DE LA FACE ET ATM, à

l’Académie Sutherland d’Ostéopathie du Québec

160

Annexe 4.13 : Normalisation du ligament latéral interne

Patient (Pt) Thérapeute (TP)

Décubitus

Debout, homolatéral au sujet, fulcrum du genou sur la table. Gant

pour la MCÉ.

MCÉ : Intra-buccale, la pulpe du III, médial à la mandibule et au

processus coronoïde en rapport avec l’épine du sphénoïde.

MCA : II-III derrière la branche montante de la mandibule, le plus

haut possible, en regard avec l’insertion du LLI à la face postéro-

interne du condyle.

Action Photos

TRAVAIL ACTIF

À l’inspiration thoracique, le patient

fait une protusion active de la

mandibule. Le thérapeute suit avec

la mandibule main caudale et réalise

une pression latérale avec le III de la

main céphalique.

Au début de l’expiration thoracique,

le patient relâche la protusion active

de la mandibule, que le thérapeute

retient. Le thérapeute maintient la

pression du III céphalique pour créer

un délai, puis relâche la mandibule

avec la main caudale, puis relâche la

pression de la main céphalique

Technique enseignée par Chantal BERTRAND DO, dans le cadre du

cours OS DE LA FACE ET ATM, à l’Académie Sutherland

d’Ostéopathie du Québec

161

Annexe 4.14 : Normalisation des ligaments extrinsèques de

l’ATM

4.15.1 : Normalisation du ligament ptérygo-épineux

Patient (Pt) Thérapeute (TP)

Décubitus dorsal

Debout, homolatéral au patient, fulcrum sur la table

MCÉ : I-III en pince au niveau des grandes ailes du sphénoïde

(référence)

MCA : III, postéro-latéral à la ptérygoïde, latéral au ligament de Hyrtl

(ligament supra-ptérygo-épineux)

Action Photos

TRAVAIL PASSIF

Lors de la phase d’expansion du

mouvement respiratoire primaire, le

thérapeute suit les grandes ailes du

sphénoïde, qui descendent en avant

et en dehors à la flexion du

sphénoïde, avec la main céphalique.

Le III de la main caudale effectue

une pression.

Lors de la phase de réduction du

mouvement respiratoire primaire, le

thérapeute suit l’extension du

sphénoïde avec la main céphalique

et maintient la pression avec le III de

la main caudale pour créer un délai,

puis relâche.

Technique enseignée par Chantal BERTRAND DO, dans le cadre du

cours OS DE LA FACE ET ATM, à l’Académie Sutherland

d’Ostéopathie du Québec

162

4.15.2 Normalisation du ligament sphéno-mandibulaire

Patient (Pt) Thérapeute (TP)

Décubitus dorsal

Faisceau antérieur :

MCÉ : I-III en pince au niveau des grandes ailes du sphénoïde

MCA : III, sur l’insertion du faisceau antérieur, sur l’épine de Spix,

antérieurement au renflement vasculo-nerveux

Faisceau postérieur :

MCÉ : I-III en pince au niveau des grandes ailes du sphénoïde

MCA : MCA : III, sur l’insertion du faisceau postérieur, sur la face

interne de la branche montante de la mandibule, postérieurement au

renflement vasculo-nerveux.

Action Photos

TRAVAIL PASSIF

Faisceau antérieur :

Lors de la phase d’expansion du mouvement

respiratoire primaire, le thérapeute suit les

grandes ailes du sphénoïde, qui descendent en

avant et en dehors à la flexion du sphénoïde,

avec la main céphalique. Le III de la main

caudale effectue un scoop latéro-caudal léger.

Lors de la phase de réduction du mouvement

respiratoire primaire, le thérapeute suit

l’extension du sphénoïde avec la main

céphalique et maintient la pression avec le III de

la main caudale pour créer un délai, puis relâche.

Faisceau postérieur :

Même procédure que le faisceau antérieur, le III

de la main caudale après le renflement vasculo-

nerveux en rapport avec le faisceau postérieur du

ligament sphéno-mandibulaire.

Technique enseignée par Chantal BERTRAND DO, dans

le cadre du cours OS DE LA FACE ET ATM, à

l’Académie Sutherland d’Ostéopathie du Québec

163

4.15.3 Normalisation du ligament ptérygo-mandibulaire

Patient (Pt) Thérapeute (TP)

Décubitus dorsal

Debout, homolatéral, fulcrum sur la table

MCÉ : I-III au niveau des grandes ailes du sphénoïde

MCA : III, en alternance aux trois niveaux du ligament :

1 : à l’insertion inférieure du ligament

2 : au milieu du ligament

3. à l’insertion supérieure

Action Photos

TRAVAIL PASSIF :

Pour le niveau inférieur (1) et supérieur (3) :

Lors de la phase d’expansion du mouvement respiratoire

primaire, le thérapeute suit les grandes ailes du sphénoïde,

qui descendent en avant et en dehors à la flexion du

sphénoïde, avec la main céphalique. Le III de la main

caudale effectue une pression postérieure.

Lors de la phase de réduction du mouvement respiratoire

primaire, le thérapeute suit l’extension du sphénoïde avec la

main céphalique et maintient la pression avec le III de la

main caudale pour créer un délai, puis relâche.

TRAVAIL ACTIF :

Pour le centre du ligament :

Lors de la phase d’expansion du mouvement respiratoire

primaire, le thérapeute suit les grandes ailes du sphénoïde,

qui descendent en avant et en dehors à la flexion du

sphénoïde, avec la main céphalique. Le III de la main

caudale effectue pression postérieure.

Lors de la phase de réduction du mouvement respiratoire

primaire, le thérapeute demande une diduction homolatérale

active et suit l’extension du sphénoïde avec la main

céphalique et maintient la pression avec le III de la main

caudale pour créer un délai, puis relâche.

Technique enseignée par Chantal BERTRAND DO,

dans le cadre du cours OS DE LA FACE ET ATM, à

l’Académie Sutherland d’Ostéopathie du Québec

164

4.15.4 Normalisation du fascia inter-ptérygoïdien

Patient (Pt) Thérapeute (TP)

Décubitus dorsal

MCÉ : III en rapport avec son insertion supérieure sur l’épine du shénoïde

MCA : III en rapport avec son insertion inférieure au niveau de la face interne de la

mandibule.

Action Photos

TRAVAIL PASSIF

Le thérapeute effectue une mise en

tension lemniscatoire entre les III

des deux mains.

Un travail ponctiforme peut être fait

tout au long du ligament avec le

sphénoïde en référence, tel que vu

dans les précédentes techniques.

Technique enseignée par Chantal BERTRAND DO, dans le cadre du

cours OS DE LA FACE ET ATM, à l’Académie Sutherland

d’Ostéopathie du Québec

165

Annexe 4.15 : Pompage de l’ATM en fermeture

Patient (Pt) Thérapeute (TP)

Travail controlatéral

Les I’s dos-à-dos sur les molaires

MCÉ : II sur l’articulation temporo-mandibulaire (doigt d’écoute)

MCA : au-niveau de la mandibule et du gonion.

Action Photos

TRAVAIL ACTIF

À l’inspiration thoracique, le patient

ferme activement la bouche en

mordant modérément les pouces du

thérapeute. Le thérapeute résiste par

une flexion des inter-phalangiennes.

Au début de l’expiration thoracique,

le patient relâche la contraction, le

thérapeute maintient la décoaptation

de la mandibule en gardant la

flexion inter-phalangienne.

Technique enseignée par Chantal BERTRAND DO, dans le cadre du

cours OS DE LA FACE ET ATM et POMPAGES RACHIS + ATM

(2006) à l’Académie Sutherland d’Ostéopathie du Québec

166

Annexe 4.16 : Pompage de l’ATM en diduction

Patient (Pt) Thérapeute (TP)

Décubitus

Controlatéral

MCÉ : Prise classique du temporal

MCA gant :

I : au niveau du gonion et de la branche horizontale homolatérale de la mandibule.

III : Intra-buccal, en médial de la branche montante controlatérale de la mandibule

IV-V : au niveau du gonion et de la branche horizontale controlatérale de la

mandibule

Action Photos

TRAVAIL PASSIF

Lors de la phase d’expansion du

mouvement respiratoire primaire, le

thérapeute suit la rotation externe du

temporal et induit une diduction

homolatérale passive, qui a pour

effet d’ouvrir la portion externe de

l’articulation temporo-mandibulaire.

Au début de la phase de réduction

du mouvement respiratoire primaire,

le thérapeute suit la rotation interne

du temporal et retient la mandibule

en diduction pour créer un délai,

puis relâche la mandibule.

Technique enseignée par Chantal BERTRAND DO, dans le cadre du

cours OS DE LA FACE ET ATM, à l’Académie Sutherland

d’Ostéopathie du Québec

167

Annexe 5 : Questionnaire de suivi

Séance #2:

Date : / / 11

# : __________

Sensations et impressions post-traitement:

______________________________________________________________________________________________

______________________________________________________________

Avez-vous remarquez des améliorations :

Au-niveau de la douleur :

_______________________________________________________________________________________

Quel pourcentage d’amélioration au-niveau de la douleur donneriez-vous depuis notre première séance :

______ %

Si votre douleur était constante, l’est-elle toujours? : _____________________

Votre douleur au repos est maintenant généralement : ______ / 10

Votre douleur à la mastication est maintenant : _____ /10

Votre douleur maximale peut maintenant atteindre : ____ /10

Votre douleur au réveil est maintenant : ____ /10

Votre douleur le jour est maintenant : _____ /10

Votre douleur le soir est maintenant : _____ /10

Au-niveau fonctionnel (la mobilité, la mastication, autre) :

_______________________________________________________________________________________

Quel pourcentage d’amélioration générale au-niveau fonctionnel (mobilité, mastication, posture) donneriez-

vous depuis notre première séance : _______ %

Autres observations :

________________________________________________________________________

168

Annexe 6 : Evaluation générale première séance

Évaluation posturale :

Plan Sagittal :

Le fils à plomb est : Devant : Aligné : Derrière :

1. CAE □ □ □

2. Articulation gléno-humérale □ □ □

3. Corps vertébral L3 □ □ □

4. Articulation coxo-fémorale □ □ □

5. Articulation calcané-cuboïdienne □ □ □

6. Version bassin? : ________________

Plan Frontal :

antérieur

Symétrie Yeux: ____________________________

Mandibule : _________________________

Ceinture scapulaire :________________________

Hyoïde : __________________________________

EIAS : _____________________________________

Grand trochanter :____________________________

postérieur

Mastoïdes:____________________________

Symétrie épaules :__________________

C.I.: ______________________________

EIPS :________________________________

Tests des axes du bassin : Debout Test Rachis :

1. Test du Pied Dallu : __________________ Flexion ant : _________

2. Test des Axes obliques : ___________________

3. Axes Antéro-postérieurs : __________________

4. Test de casse-noisette : ___________________

5. Test des Axes verticaux : ___________________

6. Iliaques : ________________________________

Test assis :

Test de déglution :

Stade 1 : Hésitation, arrêt bref, mais capable sans trop de difficulté

Stade 2 : Incapable sans compensation de flexion/extension cercvicale

Stade 3 : Incapacité à avaler

Résultat : _______

Tests en décubitus :

Downling test

Résultat : D G ____ cm

169

Alignement vertébrale cervical : Annoter la lésion retrouvée

C1 : _____

C2 : _____

C3 : _____

C4 : _____

C5 : _____

C6 : _____

C7 : _____

Alignement vertébrale : Annoter la lésion retrouvée

D1 : _______

D2 : _______

D3 : _______

D4 : _______

D5 : _______

D6 : _______

D7 : _______

D8 : _______

D9 : _______

D10 : ______

D11 : ______

D12 : ______

L1 : _______

L2 : _______

L3 : _______

L4 : _______

L5 : ______

S1 : ______

170

Annexe 7 : Évaluation spécifique de l’ATM

Évaluation spécifique ATM:

Palpation:

Qualité des tissus: Douleur : selon l’échelle de la douleur de 1 à 10

N = normal

+ = tension légère

++ = tension modérée

+++ = tension sévère

Muscles / Fasciae Gauche Droite

Qualité tissu Douleur Qualité tissu Douleur

M. temporal

Ant

Moyen

Post

M. masseter Antérieur

M. Moyen

M. Postérieur

M. Digastrique

Ant

Post

M. SCOM

M. Stylo-hyoïdien

L. Stylo-hyoïdien

M. stylo-pharyngien

M. Stlyo-glosse

Lig. Stylo-mandibulaire

M. Mylo-hyoïdien

M. Génio-hyoïdien

Fascia interptérygoïdien

171

Auscultation:

Claquement Gauche Droite

Ouverture : Début

Milieu

Fin

Fermeture: Début

Milieu

Fin

Diduction Droite

Diduction Gauche

Propulsion

Crépitements

TESTS SPÉCIFIQUES À L’ATM:

Diagramme de Farrar:

Protusion : ____ mm

Mesure d’ouverture active maximale: ______ mm

Diduction active droite maximale: ______ mm

Diduction active gauche maximal : ______ mm