diplôme d‘etudes approfondies...
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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO
FACULTE DES SCIENCES
MEMOIRE
POUR L’OBTENTION DU
Diplôme d’Etudes Approfondies (D.E.A.)
Formation Doctorale: Sciences de la Vie
Option: Biologie, Ecologie et Conservation Animales
Présenté par:
Madame Raffaëlla ANDRIANTSOAHARINANAHARY
Devant le JURY composé de:
Président : Madame Lydia RABETAFIKA
Professeur d’ESR
Rapporteur : Madame Noromalala RAMINOSOA RASOAMAMPIONONA
Professeur d’ESR
Examinateurs : Madame Jeanne RASAMY RAZANABOLANA
Maître de Conférences
Madame Ranalison OLIARINONY
Maître de Conférences
Soutenu publiquement le 25 Avril 2015
ETUDE DES ELEMENTS FONDAMENTAUX ECOSYSTEMIQUES DU
GRAND LAC DU PARC BOTANIQUE ET ZOOLOGIQUE DE TSIMBAZAZA,
ANTANANARIVO, EN VUE DE LA CONSERVATION DE Paratilapia sp.
(POISSON-CICHLIDAE) ENDEMIQUE DE MADAGASCAR
DEPARTEMENT DE BIOLOGIEANIMALE
Latimeria chalumnae
UNIVERSITE D’ANTANANARIVO
FACULTE DES SCIENCES
MEMOIRE
POUR L’OBTENTION DU
Diplôme d’Etudes Approfondies (D.E.A.)
Formation Doctorale: Sciences de la Vie
Option: Biologie, Ecologie et Conservation Animales
Présenté par:
Madame Raffaëlla ANDRIANTSOAHARINANAHARY
Devant le JURY composé de:
Président : Madame Lydia RABETAFIKA
Professeur d’ESR
Rapporteur : Madame Noromalala RAMINOSOA RASOAMAMPIONONA
Professeur d’ESR
Examinateurs : Madame Jeanne RASAMY RAZANABOLANA
Maître de Conférences
Madame Ranalison OLIARINONY
Maître de Conférences
Soutenu publiquement le 25 Avril 2015
DEPARTEMENT DE BIOLOGIE ANIMALE
Latimeria chalumnae
ETUDE DES ELEMENTS FONDAMENTAUX ECOSYSTEMIQUES DU
GRAND LAC DU PARC BOTANIQUE ET ZOOLOGIQUE DE TSIMBAZAZA,
ANTANANARIVO, EN VUE DE LA CONSERVATION DE Paratilapia sp.
(POISSON-CICHLIDAE) ENDEMIQUE DE MADAGASCAR
REMERCIEMENTS
En premier lieu, je remercie profondément Dieu l’Eternel de m’avoir donné
l’opportunité de mener à bout ce mémoire de fin d’étude et que seule par sa grâce, mes
études furent accomplies.
En second lieu, mes vifs remerciements sont adressés aux membres du jury respectifs:
- Madame Lydia RABETAFIKA, Professeur d’ESR, en tant que président du jury
pour sa bonne volonté de me faire un grand honneur en présidant la soutenance du
mémoire;
- Madame Noromalala RAMINOSOA RASOAMAMPIONONA, Professeur d’ESR,
comme rapporteur par ses directives, son soutien, surtout son omniprésence et son partage
de connaissances tout au long de la réalisation de ce mémoire;
- Aux Examinateurs qui ont aimablement accepté de siéger et d’apporter leurs
compétences parmi les membres du jury: Madame Jeanne RASAMY RAZANABOLANA
et Madame Ranalison OLIARINONY, Maîtres de Conférences au Département de
Biologie Animale, et d’avoir fait partie de la commission de lecture de ce mémoire.
Ensuite, j’exprime mes sincères reconnaissances à:
- Monsieur Le Docteur Gilbert RAKOTOARISOA, Directeur du Parc Botanique et
Zoologique de Tsimbazaza et ses collègues de ne pas avoir hésité de collaborer pour la
réalisation de cette étude;
- Monsieur Le Docteur John SPARKS, Curator-in-Charge au Département
d’Ichtyologie de l’American Museum of Natural History, pour son financement en vue de
la réalisation du bassin pour la conservation de l’espèce;
- Monsieur Jean Baptiste RAKOTONDRAMANANA, Technicien du Musée de
l’Académie Malgache de Tsimbazaza, qui a consacré une grande partie de son temps, de
son énergie, de ses conseils et de ses connaissances au cours des pêches effectuées.
Je voudrais remettre toute ma gratitude envers:
- Monsieur Marson RAHERIMANDIMBY, Doyen de la Faculté des Sciences de
l’Université d’Antananarivo, de m’avoir donné l’autorisation de soutenir ce mémoire;
- Tous les enseignants du Département de Biologie Animale qui, sans eux, aucune
connaissance n’a été acquise;
- Le personnel administratif et technique ainsi que les anciens étudiants du
Département qui ont apporté leur aide d’une façon ou d’une autre.
Enfin, mes grés se partagent à:
- Ma famille qui m’a soutenue moralement, financièrement et avec prière tout le long
du parcours;
- Mes amis avec leur encouragement et leur apport pour l’amélioration du travail.
Bref, je tiens à remercier chaleureusement tous ceux qui ont participé, de près ou de
loin, à la réalisation du présent mémoire.
RESUME
L’investigation a été effectuée au mois d’octobre jusqu’au mois de décembre 2012 et du
mois de novembre 2014 au mois de février 2015 dans le Parc Botanique et Zoologique de
Tsimbazaza, Antananarivo. La présente étude consiste à recueillir tous les éléments
fondamentaux écosystémiques du grand lac en vue de conserver le poisson endémique
Paratilapia sp. (Cichlidae). Une première série de pêches a été effectuée dans six stations
en utilisant le filet maillant, la nasse, la ligne, le filet senne et le filet épervier. Six espèces
de poissons ont été répertoriées: Gambusia holbrooki, Oreochromis niloticus, Paratilapia
sp., Tilapia sparrmanii, Xiphophorus hellerii et Xiphophorus maculatus dont trois mâles et
deux femelles de Paratilapia sp. Comparée au lac «Héronnière», cette espèce a été
observée uniquement dans le grand lac. Pour sa conservation, une seconde série de pêches
a été faite dans quatre stations. La capture a été effectuée uniquement à la nasse.
Paratilapia sp., Tilapia sparrmanii, Xiphophorus hellerii et Xiphophorus maculatus sont
les espèces obtenues. Trois individus de Paratilapia sp. (deux mâles et une femelle) ont été
transférés dans un bassin nouvellement construit. Les mâles ont péri un mois après leur
transfert, probablement à cause de la différence de température de l’eau des deux milieux.
La mise en conservation de Paratilapia sp. dans le nouveau bassin a connu un échec.
Cependant certains facteurs écologiques devraient être analysés avant le prochain transfert.
Mots-clés: Conservation, Madagascar, Paratilapia sp., Parc Botanique et Zoologique de
Tsimbazaza, Région Analamanga.
ABSTRACT
The investigation was carried out from October to December 2012 and from November
2014 to February 2015 in the Botanical and Zoological Park of Tsimbazaza, in
Antananarivo. The current research consisted in gathering all the fundamental ecosystem
elements of the great lake, aiming to conserve the endemic fish Paratilapia sp. (Cichlid).
The first series of fishings was practised in six stations, by using the fishing nets, the fykes,
the fishing-rods, the senne nets and the cast-nets. They caught six species of fishes:
Gambusia holbrooki, Oreochromis niloticus, Paratilapia sp., Tilapia sparrmanii,
Xiphophorus hellerii and Xiphophorus maculatus. Among them were, three male
Paratilapia sp. and two female ones. Likened to the hern lake, that species was found only
in the great lake. For its preservation, another series of fishings was led in four stations.
The capture was practised merely with the fykes. Partilapia sp., Tilapia sparrmanii,
Xiphophorus hellerii and Xiphophorus maculatus were caught. Three individuals of
Partilapia sp. (twomale-fish and a female one) were transfered into a newly built pond.
The male-fish perished after a month of their transfer, likely because of the temperature
variation of both ponds. The process of conservation of Partilapia sp. in the new pond
knew a failure. Whereas, other ecological agents would be regarded before the following
transfer.
Key-words: Analamanga Region, Botanical and Zoological Park of Tsimbazaza,
Conservation, Madagascar, Paratilapia sp..
SOMMAIRE
Liste des tableaux i
Liste des figures ii
Liste des annexes iii
INTRODUCTION 1
CHAPITRE I: GENERALITES SUR LE SITE D’ETUDE ET SUR Paratilapia sp.
4
I.1- Historique du Parc Botanique et Zoologique de Tsimbazaza 4
I.2- Description du site d’étude 5
I.2.1- Climat 5
I.2.2- Système d’alimentation d’eau du grand lac 6
I.2.3- Système d’évacuation d’eau du grand lac 7
I.3- Données bibliographiques sur Paratilapia sp. 7
I.3.1- Position systématique 8
I.3.2- Morphologie externe 8
I.3.3- Bioécologie 9
CHAPITRE II: MATERIELS ET METHODES 12
II.1- Cadre général de l’étude 12
II.2- Etude des facteurs abiotiques du grand lac 12
II.2.1- Paramètres physiques de l’eau 12
II.2.2- Paramètres chimiques de l’eau 13
II.3- Etude des paramètres biotiques du grand lac 14
II.3.1- Végétation 14
II.3.2- Faune aquatique 14
II.4- Analyse des résultats 23
II.4.1- Méthodes de calcul 23
II.4.2- Test statistique 25
CHAPITRE III: RESULTATS ET INTERPRETATIONS 26
III.1- Paramètres physico-chimiques 26
III.1.1- Paramètres physiques 26
III.1.2- Paramètres chimiques 27
III.2- Végétation 29
III.2.1- Diversité ᴕ 29
III.2.2- Diversité α 30
III.2.3- Taux d’appauvrissement et d’enrichissement 30
III.2.4- Constance 31
III.2.5- Estimation des plantes recensées dans chacune des stations
d’échantillonnage 31
III.3- Invertébrés aquatiques 32
III.3.1- Diversité ᴕ 33
III.3.2- Diversité α 33
III.3.3- Taux d’appauvrissement et d’enrichissement 34
III.3.4- Constance 34
III.3.5- Qualité biologique de l’eau du grand lac 34
III.4- Faune piscicole 35
III.4.1- Diversité ᴕ 35
III.4.2- Diversité α 36
III.4.3- Courbe cumulative des espèces 36
III.4.4- Taux d’appauvrissement et d’enrichissement 37
III.4.5- Distribution 37
III.4.6- Constance 38
III.4.7- Abondance absolue 38
III.4.8- Sex-ratio 39
III.4.9- Effectifs des poissons capturés dans les différentes stations
d’échantillonnage 39
III.4.10- Effectifs des poissons capturés en fonction des techniques de pêche
utilisées 40
III.4.11- Indice de diversité α: Indice de Shannon et Equitabilité 41
III.4.12- Indices de diversité β: Indice de similarité de Jaccard 41
III.5- Nouvelles données obtenues sur Paratilapia sp. 43
III.5.1- Estimation de l’âge 43
III.5.2- Taille et poids 43
III.5.3- Résultat de l’enquête sur Paratilapia sp. 45
III.5.4- Mesure de conservation de Paratilapia sp. 45
III.5.5- Comparaison des résultats des deux périodes de pêche 47
III.5.6- Comparaison des résultats sur Paratilapia sp. et sur Procambarus sp. pour
les deux périodes de pêche 49
CHAPITRE IV: DISCUSSION 50
IV.1- Paratilapia sp. du PBZT et Paratilapia sp. des autres régions de Madagascar
50
IV.2- Périodes de pêche 50
IV.3- Stations d’étude 50
IV.4- Paramètres physico-chimiques et Paratilapia sp. 50
IV.5- Végétation et faune piscicole 51
IV.6- Qualité biologique de l’eau du grand lac 51
IV.7- Pièges utilisés 51
IV.8- Différence de la distribution d’abondance 52
IV.9- Age, taille et poids 52
IV.10- Transfert de Paratilapia sp. 52
IV.11- Paratilapia sp. et espèces introduites 53
IV.12- Relation entre Procambarus sp. et la faune piscicole du grand lac 53
CONCLUSION 54
RECOMMANDATIONS 57
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 58
ANNEXES I
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Pluviométrie et température moyennes de 2012 et 2013 6
Tableau 2 : Exemples de localités fréquentées par Paratilapia dans la Grande Ile 10
Tableau 3 : Température de l’eau de chaque station du grand lac 25
Tableau 4 : Paramètres chimiques de chaque station de l’eau du grand lac 26
Tableau 5 : Espèces de plantes inventoriées dans chaque station 28
Tableau 6 : Espèces de plantes recensées dans chaque station 30
Tableau 7 : Invertébrés aquatiques collectés pour chaque station 31
Tableau 8 : Procambarus sp. capturé par station durant les deux périodes de pêche 32
Tableau 9 : Espèces de poissons capturées dans les six stations 34
Tableau 10 : Nombre des individus de chaque espèce 37
Tableau 11 : Sex-ratio pour chaque espèce de poissons 38
Tableau 12 : Effectifs pour chaque espèce de poissons dans les stations
d’échantillonnage 38
Tableau 13 : Effectifs par espèce de poissons pour chaque technique de pêche utilisée
39
Tableau 14 : Indice de Shannon H’ et Equitabilité E 40
Tableau 15 : Indice de similarité de Jaccard entre les stations 40
Tableau 16 : Age de chaque individu de Paratilapia sp. capturé 41
Tableau 17 : Taille et poids des cinq Paratilapia sp. pêchés 42
Tableau 18 : Espèces de poissons capturées dans chaque station pour la détermination
de la distribution et de la constance 44
Tableau 19 : Effectifs de chaque espèce dans les stations d’échantillonnage 44
Tableau 20 : Age de chaque individu de Paratilapia sp. recueilli 45
Tableau 21 : Taille et poids des trois Paratilapia sp. pêchés 45
Tableau 22 : Abondance absolue des quatre espèces de poissons issue de la première
période de pêche dans quatre stations 46
Tableau 23 : Abondance absolue des quatre espèces de poissons issue de la seconde
période de pêche dans quatre stations 46
Tableau 24 : Comparaison des abondances moyennes absolues des quatre espèces
de poissons issues des deux périodes de pêche dans les quatre stations 47
Tableau 25 : Effectifs de Paratilapia sp. et de Procambarus sp. issus de la première
période de pêche dans chaque station d’échantillonnage 47
Tableau 26 : Effectifs de Paratilapia sp. et de Procambarus sp. issus de la première
période de pêche pour chaque technique de pêche 47
Tableau 27 : Effectifs de Paratilapia sp. et de Procambarus sp. issus de la seconde
période de pêche dans chaque station d’échantillonnage 48
LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Parc Botanique et Zoologique de Tsimbazaza 5
Figure 2 : Systèmes d’alimentation et d’évacuation d’eau du grand lac 7
Figure 3 : Paratilapia sp. mâle 8
Figure 4 : Gradient de minéralisation globale de l’eau 13
Figure 5 : Stries de croissance d’une écaille de Paratilapia sp. mâle 18
Figure 6 : Longueur totale et longueur standard au niveau d’un Paratilapia sp. 19
Figure 7a : Vue de dessus du nouveau bassin 20
Figure 7b : Vue de profil du nouveau bassin 20
Figure 8 : Emplacement du nouveau bassin 21
Figure 9 : Nouveau bassin 21
Figure 10 : Courbe de la profondeur en fonction de la longueur du grand lac 26
Figure 11 : Courbe de la profondeur en fonction de la largeur du grand lac 26
Figure 12 : Oxygène dissous en fonction de la température de l’eau 27
Figure 13 : Diversité α de plantes pour chaque station d’échantillonnage 29
Figure 14 : Constance des espèces de plantes 30
Figure 15 : Diversité α d’Invertébrés pour chaque station d’échantillonnage 32
Figure 16 : Constance des Familles d’Invertébrés 33
Figure 17a : Diversité α de poissons pour chaque station d’échantillonnage 34
Figure 17b : Courbe cumulative des espèces de poissons pour chaque station durant
l’inventaire 35
Figure 18 : Abondance absolue en fonction de la distribution pour chaque espèce de
poissons dans les stations d’échantillonnage 36
Figure 19 : Constance pour chaque espèce de poissons dans les stations
d’échantillonnage 37
Figure 20 : Dendrogramme de similarité entre les stations d’échantillonnage 41
Figure 21 : Courbe de variation de la Longueur Standard (LS) en fonction de la
Longueur Totale (LT) 42
Figure 22 : Courbe de variation du poids p en fonction de la Longueur Totale (LT) 43
LISTE DES ANNEXES
Annexe I : Carte du Parc ORSTOM de Tsimbazaza I
Annexe II : Panneau illustrant l’historique du Parc aux temps des royaumes II
Annexe III : Température et humidité du Parc en 2012 et 2013 III
Annexe IV : Courbe ombrothermique de GAUSSEN de 2012 et 2013 IV
Annexe Va : Détails sur les sources alimentant le grand lac V
Annexe Vb : Détails sur les exutoires évacuant le grand lac vers les bassins inférieurs
VI
Annexe VIa : Coordonnées géographiques de la station A VII
Annexe VIb : Coordonnées géographiques de la station B VII
Annexe VIc : Coordonnées géographiques de la station C VII
Annexe VId : Coordonnées géographiques de la station D VIII
Annexe VIe : Coordonnées géographiques de la station E VIII
Annexe VII : Appareils de mesure des quelques paramètres physico-chimiques de l’eau:
oxymètre, Mallette Aquamerck, multiparamètre IX
Annexe VIII : Filet fauchoir IX
Annexe IXa : Groupes faunistiques et Unités Systématiques correspondants IX
Annexe IXb : Tableau standard de détermination des indices biotiques X
Annexe IXc : Détermination de la pollution de l’eau XI
Annexe X : Matériels de pêche XI
Annexe XI : Prélèvement d’écailles XII
Annexe XII : Fiche modèle des enquêtes sur Paratilapia sp. XIII
Annexe XIII : Longueur et largeur en fonction de la profondeur utilisées pour la
construction des profils bathymétriques du grand lac XIV
Annexe XIV : Liste des Familles, genres et espèces des plantes recensées dans toutes les
stations XIV
Annexe XV : Espèces de poissons capturées dans le grand lac XV
Annexe XVIa : Diversité α dans chaque station durant l'inventaire XVI
Annexe XVIb: Diversité α cumulée dans chaque station durant l'inventaire XVI
Annexe XVII : Dimorphisme sexuel chez deux individus de Paratilapia sp. de deux ans
XVI
Annexe XVIII: Stratification verticale des espèces XVII
1
INTRODUCTION
Le changement de la composition faunistique piscicole par l'introduction d'espèces
étrangères implique d’une part, une influence sur la disponibilité de la nourriture et de
l’espace; et d’autre part, un grand risque de prédation entre toutes les espèces du grand lac du
Parc Botanique et Zoologique de Tsimbazaza.
Les espèces introduites recensées sont:
- pour la Famille des POECILIIDAE: Gambusia holbrooki (Poisson-moustique ou
Gambusie), Xiphophorus hellerii (Porte-épée ou Porte-glaive) et Xiphophorus maculatus
(Platy)
- pour la Famille des CICHLIDAE: Tilapia sparrmanii (Tilapia) et Oreochromis
niloticus (Tilapia du Nil).
- pour la Famille des ASTACIDEA: l’écrevisse récemment introduite Procambarus sp.
creuse presque partout et mange les petits crustacés nourritures des poissons (Lemasson,
1957; Elouard, 1995). De plus, il dévore sans exception ces derniers à n’importe quel stade:
œuf, juvénile et adulte. Il se reproduit par parthénogénèse d’autant plus qu’il prolifère très
rapidement et envahit aussi la bordure et le fond du lac.
La dégradation de l’état du lac est traduite par:
- l'augmentation de la teneur en azote de l'eau par la défécation importante du grand
nombre de hérons nichant autour de la majeure partie du lac
- la défaillance au niveau de l’oxygénation, de la luminosité et de l’ensoleillement de
l’eau par la production accrue de végétaux indésirables tels que les jacinthes d'eau et les
algues vertes; en parallèle avec la rareté de la flore aquatique nécessaire à la vie des poissons
comme les scirpes lacustres qui fournissent de l’oxygène pendant les échanges gazeux de la
photosynthèse, d’abri et de lieu de ponte (Elouard, 1995).
Les hérons, étant classés parmi les prédateurs des poissons dans la chaîne alimentaire
classique, utilisent le lac comme étant un réservoir inépuisable de nourriture.
Des ordures sont jetées dans le lac par les visiteurs du Parc et pendant la période des
pluies, les eaux de la partie en amont y vont directement entraînant un alluvionnement puis
une sédimentation réduisant la superficie du lac (Elouard, 1995).
La dégradation de l’environnement causant le changement climatique affecte la vie des
animaux et des végétaux aquatiques (Stiassny & Raminosoa, 1994; Elouard, 1995). La
2
température de l’eau du lac est en élévation croissante et son volume décroit par la diminution
de la fréquence des pluies et par l’évapotranspiration massive.
Paratilapia est généralement une espèce de poisson exigeant par rapport à la
température, au pH et à la dureté de l’eau comme Paratilapia polleni et Paratilapia bleekeri
(Kiener & Maugé, 1966). En 1914, Legendre a fait des essais d’élevage de Paratilapia aussi
bien en étangs qu’en rizières. Vers 1924, le lac Itasy a été empoissonné et plus tard, quelques
individus ont été transférés dans le lac Mantasoa et dans certains lacs à Antsirabe (Kiener,
1963). En 2002, un essai de réintroduction de juvéniles de Paratilapia sp. Fony importés des
Etats-Unis d’Amérique (Floride et Denver) vers les étangs du Parc Zoologique d’Ivoloina a
été effectué. La recherche consistait à suivre l’évolution de leur population et à approfondir
l’étude sur leur biologie ainsi que leur écologie (Ravelomanana, 2006). En 2010, l'Association
des Producteurs Privés d'Alevins d'Andapa (APPA) sous la direction de Monsieur Guy Tam
Hyock, en collaboration avec le Département de Biologie Animale (DBA) de l'Université
d'Antananarivo, a réalisé un projet de recherche pour une mesure de conservation de
Paratilapia sp. Andapa. Il consiste à recueillir des alevins du fleuve de Lokoho, les distribuer
aux membres pour les faire multiplier en nombre dans des étangs privés et réempoissonner la
rivière par la suite.
Paratilapia sp. a été élevé dans un étang artificiel appartenant à André Peyrieras à
Mandraka (70 km à l’Est de Tananarive) en 1991. Sept ans plus tard, une paire de cette espèce
a été répertoriée dans le grand lac du Parc Botanique et Zoologique de Tsimbazaza dans
lequel elle a été observée dans les années 80. Elle a aussi été capturée en 2001 dans la Rivière
Sakay à 100 km à l’Ouest de la capitale (Loiselle, 1992, de Rham & Nourissat, 2004).
Cependant, aucune étude axée sur la biologie, l’écologie et le comportement de cette espèce
n’a encore été effectuée dans le Parc.
A cause des pressions et menaces citées précédemment, Paratilapia sp. se trouve dans
un état critique dans son habitat naturel. Ainsi, l’objectif principal de cette étude vise à étudier
les éléments fondamentaux écosystémiques du grand lac de ce Parc en vue de la conservation
de Paratilapia sp.. Le transfert des individus de cette espèce dans un nouveau bassin pourrait
assurer sa pérennisation.
Les objectifs spécifiques fixés sont de:
- étudier les paramètres abiotiques du site d’étude;
- déterminer les facteurs biotiques du grand lac de Tsimbazaza afin de connaitre les
paramètres favorables au développement de Paratilapia sp.;
3
- transférer les individus de Paratilapia capturés dans un bassin nouvellement construit
en vue de les faire multiplier en nombre pour que l’espèce ne s’éteigne pas. De plus, l’eau du
grand lac s’écoule directement dans ce bassin.
Pour clarifier cette étude, des généralités sur le site d’étude et sur Paratilapia sp.
seront exposées en premier lieu, les matériels et les méthodes utilisés seront décrits en second
lieu, les résultats seront interprétés puis discutés dans la partie suivante et quelques
recommandations suivront la brève conclusion.
4
CHAPITRE I: GENERALITES SUR LE SITE D’ETUDE
ET SUR Paratilapia sp.
I.1- Historique du Parc Botanique et Zoologique de Tsimbazaza
L’historique du PBZT a été tracée selon une chronologie par rapport à l’époque de la
colonisation.
Avant la colonisation, la cuvette d’eau naturelle ayant servi de piscine militaire a été
agrandie par le Roi Radama I. Elle était devenue un lieu de condamnation des nobles par la
Reine Ranavalona I. Au XIXème siècle, elle a servi à la fois de parc et de lieu de sacrifice à
l’occasion de grandes cérémonies ou de funérailles royales.
Après la colonisation, en 1925, le Gouverneur François a créé et a dirigé le Jardin
Botanique qui a rassemblé la flore malgache et étrangère. Plus tard, des cages y ont été
construites par le Muséum d’Histoire Naturelle de Paris pour présenter au public les animaux
caractéristiques de la Grande Ile.
Plus tard, sous la direction de l’ingénieur Boiteau, avec la Société des Amis de
Tsimbazaza, a été créé un laboratoire de Botanique et de Chimie Végétale. En 1946, l’Institut
de Recherche Scientifique de Madagascar a construit un autre laboratoire de Chimie des sols
et en 1960, des mammifères, des oiseaux, des reptiles et des amphibiens y ont été transférés
(Millot et al., 1948). En ce qui concerne les Poissons, les Gambusies ont été élevées dans des
bassins spécifiques.
La superficie du parc s’est élargie, elle va de 12 à 27 hectares. Le grand lac, au centre,
déverse dans d’autres petits lacs inférieurs au niveau desquels sont implantées les îles aux
lémuriens. Les rocailles, l’ombrière et l’arborétum représentent les divers milieux de l’île.
Tsimbazaza a rempli l’attente de ses créateurs successifs par son relief varié favorable à la
culture de divers végétaux, sa géologie le protégeant naturellement des vents et sa vue
panoramique d’en haut du Palais de la Reine. En 1974, l’ancien Jardin Botanique a été
nationalisé et devenu ainsi le Parc Botanique et Zoologique de Tsimbazaza (Millot & Paulian,
1949). Les Annexes I et II montrent dans l’ordre la carte du Parc ORSTOM et le panneau
illustrant l’historique du Parc aux temps des royaumes.
5
I.2- Description du site d’étude
Le PBZT appartient à la Région Analamanga, du District du 4éme
arrondissement, de la
Commune Urbaine d’Antananarivo et dans le Fokontany de Tsimbazaza. Situé aux portes de
la Capitale sans être directement incluse dans la ville, la vallée dans laquelle siège le Parc est
encadrée par le massif rocheux d’Ambohipotsy à l’Est et la colline d’Ambohijanahary à
l’Ouest (Office de la Recherche Scientifique et Technique Outre-Mer, 1970). Il est à
18°55'51.1"de latitude Sud et à 47°31'39.1" de longitude Est; avec une altitude de 1289 m. La
Figure 1 montre une vue satellitaire du Parc.
Figure 1: Vue satellitaire du Parc Botanique et Zoologique de Tsimbazaza
(source: Google Earth, 2015)
I.2.1- Climat
Le climat du Parc a été tiré des données chiffrées recueillies auprès du Service de la
Météorologie d’Ampandrianomby. Parmi les cinq dernières années obtenues, seules les
données météorologiques en 2012 et en 2013 ont été considérées. La station de référence est
celle d'Antananarivo. Les paramètres mis en jeu ont été la pluviométrie et la température.
6
* Pluviométrie et température
De 2012 à 2013, la pluviométrie a diminuée de 3,975 mm. La saison de pluie est
avancée de deux mois. Par conséquent, le mois le plus pluvieux et la saison sèche le sont
également. Le mois le plus aride reste le mois de juillet. La saison de pluie et la saison sèche
durent chacune six mois. La précipitation diminue d’année en année.
Avec le nombre total annuel de jours de relevés inchangé de 110 jours, la température
maximale de la saison chaude augmente de 0,042 °C. Par contre, la température minimale de
la saison fraîche décroît de 0,325 °C. La température moyenne de l’air est aussi soustraite de
0,142 °C. La saison chaude devient de plus en plus chaude, la saison fraîche davantage fraîche
et la température de l’air de moins en moins chaude.
L’Eté d’octobre à mars, réduit d’un mois, se présente au plus chaud en novembre et
l’Hiver au mois d’avril jusqu’au mois de septembre est exposé théoriquement au grand froid
en juillet. L’Eté de six mois est aussi long que l’Hiver.
Les données chiffrées sur la pluviométrie en millimètres (mm), les températures
maximales et minimales en degré Celsius (°C) ainsi que le nombre de jours de relevés, par le
service météorologique, sont résumées en Annexe III.
* Courbe ombrothermique de GAUSSEN
La courbe ombrothermique de GAUSSEN avec P=2T (Annexe IV) a été obtenue par
la pluviométrie moyenne et la température moyenne de ces deux années (Tableau 1).
Tableau 1: Pluviométrie moyenne et température moyenne de 2012 et 2013
Années 2012 - 2013
Mois J F M A M J J A S O N D
Pm (mm) 244,3 233,0 161,5 95,3 135,3 5,6 0,7 1,5 1,3 60,0 160,4 279,5
Tm (°C) 22,0 22,1 21,6 20,6 18,7 15,8 15,5 16,0 18,0 20,3 22,5 22,1
En somme, l’Eté chaud et humide alterné de l’Hiver frais et sec dans la capitale, dans
le Parc également, se résument en un climat humide (Raminosoa, 1987).
I.2.2- Système d’alimentation d’eau du grand lac
Les sources S1, S2 et S3 constituent le système d’alimentation d’eau du grand lac.
Seule la source S2 est encore fonctionnelle de nos jours. De leur état (coulante ou non) a été
tirée leur vitesse. Leurs coordonnées géographiques, les distances en mètres les séparant du
grand lac et les largeurs en centimètres des canaux ont été mesurées. Leurs caractéristiques
respectives ont été notées en Annexe Va.
7
I.2.3- Système d’évacuation d’eau du grand lac
Les exutoires 1, 2, 3 et 4 servent de déversoir: deux vers l’héronnière, un pour le petit
bassin et enfin le dernier pour le grand bassin à crocodile. Les exutoires 1 et 2 sont avec de
l’eau stagnante. En précisant leur état (coulante ou non), la vitesse de l’eau a été obtenue.
Leurs coordonnées géographiques, la distance en mètres entre le grand lac et les bassins
inférieurs ainsi que la largeur en centimètres de l’exutoire ont été mesurées (Annexe Vb). Les
systèmes d’alimentation et d’évacuation d’eau du grand lac sont schématisés dans la Figure 2.
Figure 2: Systèmes d’alimentation et d’évacuation d’eau du grand lac
(source: fond de l’image: Google Earth, 2015;
complété par ANDRIANTSOAHARINANAHARY, 2015)
Légende: S: source, E: exutoire
I.3 – Données bibliographiques sur Paratilapia sp.
Les données bibliographiques résultent de la synthèse des données obtenues sur
l’ensemble des espèces connues de Paratilapia (Paratilapia polleni, Paratilapia bleekeri, …)
étant donné que la systématique de cette espèce pose encore problème et que nombreuses
espèces ne sont pas encore décrites de nos jours.
8
I.3.1- Position systématique
La position systématique de Paratilapia spp. est la suivante.
Règne : ANIMAL
Embranchement : VERTEBRES
Super-classe : POISSONS
Classe : OSTEICHTYENS
Sous-classe : ACTINOPTERYGIENS
Super-ordre : TELEOSTEENS
Ordre : PERCIFORMES
Famille : CICHLIDES
Genre : Paratilapia
I.3.2 - Morphologie externe
* Couleur
Les juvéniles gris clair sont rayés de bandes gris foncé verticales sur les flancs. Au fur
et à mesure, les bandes disparaissent et de petites taches moins pigmentées se dessinent peu à
peu. Les adultes sont presque noirs et couverts de taches brillantes dorées à bleu suivant le
mouvement du poisson et le reflet de la lumière. Ils deviennent complètement noirs avec l'âge.
Souvent, la tache noire des Cichlidés située sur la partie molle de la nageoire dorsale est
gardée. Leurs yeux sont de couleur jaune clair (de Rham & Nourissat, 2002). Un jeune
Paratilapia sp. mâle est représenté dans la Figure 3.
Figure 3: Paratilapia sp. mâle
(source: ANDRIANTSOAHARINANAHARY, 2012)
9
* Forme
Des écailles cténoïdes à bords épineux recouvrent le corps et la tête (Lévèque &
Paugy, 1990). Le corps est comprimé latéralement et présente deux lignes latérales
incomplètes. Les rayons antérieurs épineux des nageoires dorsales, des longues nageoires
pelviennes et des nageoires anales sont assez marqués chez les mâles. La nageoire caudale est
en général de type homocerque. Elle ressemble étroitement à la Perche d’où son appellation
de Perche malgache par les Européens et Perch-like par les Anglais (de Rham & Nourissat,
2002).
* Taille
Par rapport aux autres Cichlidés malgaches, Paratilapia est de taille moyenne. Les
juvéniles mesurent 2,5 à 3mm, les adultes mâles 28 à 30 cm et les femelles 20 à 25 cm. Le
mâle est légèrement plus grand que la femelle. En plus de ce dimorphisme sexuel, le mâle
présente une légère gibbosité frontale qui croît avec la taille du poisson (Kiener, 1963).
I.3.3 - Bioécologie
* Exigences écologiques
Les principales propriétés physico-chimiques de l’eau exigées par Paratilapia sont: les
températures entre 22 et 28 °C (22 °C pour la reproduction), les pH entre 6,5 et 9 (6,7 pour la
reproduction) et les duretés entre 4 et 25 °dGH (10 °dGH pour la reproduction). Mais il peut
bien s’adapter à des conditions défavorables. Par exemple, il peut survivre à une température
de 12 °C (à une altitude de 1500 à 1550 m) mais il peut aussi tolérer une eau de 40 °C. Il peut
même se rencontrer dans des eaux troubles à pH très acide (Kiener & Maugé, 1966; Catala,
1977).
* Croissance
A partir de deux centimètres, la croissance des juvéniles s'accélère et ils peuvent
mesurer cinq centimètres après cinq mois (de Rham & Nourissat, 2002). A l’âge de trois ans,
il peut peser 300 à 400 g pour une longueur totale de 25 cm dans les eaux libres. Mais à cet
âge, il peut dépasser 500 g en pisciculture intensive. La taille maximale est de 30 cm pour un
poids de 800 g. Une forte dureté de l’eau peut perturber et diminuer les cinq à huit ans de
longévité de ce poisson (Kiener, 1963).
* Reproduction
Paratilapia est apte à se reproduire à 12 cm sur les Hauts Plateaux et moins en zones
côtières. Il fraie en saison chaude (du mois d’octobre au mois de mars) et elle peut pondre
plusieurs fois en une année. Mais dans la majorité des cas, la ponte a lieu en novembre.
10
Avant la ponte, le mâle s’obscurcit considérablement, pour le changement de livrée en
livrée de noce, et creuse un trou dans les berges pour le nid.
Il prend une très jolie livrée de noce: des points bleu clair ou jaune vert durant la
ponte. Les œufs sont déposés dans le nid ou sur des plantes aquatiques. Pour la première
ponte, 800 à 900 œufs en moyenne sont reliés par des filaments et forment une masse
gélatineuse. Pour la ponte suivante, le nombre d’œufs peut atteindre 3 500, pour les grosses
femelles. Les parents ne cessent de ventiler leurs œufs avec leurs nageoires pectorales afin
d’éviter leur asphyxie par le dépôt, souvent fatal, de vase en pellicule très fine. Ils sont
surveillés sans relâche par les parents qui sont à leur degré maximal d’agressivité (Kiener,
1963).
Les œufs éclosent au bout de 48 heures à 22 °C. Vers huit ou neuf jours, les jeunes
alevins, vésicule résorbée, commencent à bien nager. Sous la surveillance de leurs parents, ils
sortent de leur nid et nagent dans l'eau. Ils commencent à être indépendants quatre ou cinq
semaines plus tard. La femelle pratique l'incubation buccale, vu que le fond de sa bouche peut
se distendre, pour protéger ses petits des prédateurs (Kiener, 1963).
* Habitat
Cette espèce se rencontre le plus souvent en semi-profondeur. Elle préfère un substrat
de sable avec beaucoup de cachettes. Elle est exigeante en termes de qualité d'eau. En général,
elle se rencontre dans les eaux douces ou dans les eaux saumâtres. Elle n'approche pas des
embouchures. Elle se trouve aussi dans les rivières, les fleuves, les étangs, les marais, les lacs,
les lagunes (dans les zones à faible salure et en particulier dans les Pangalanes). Elle pénètre
souvent dans les rizières (Kiener, 1963).
* Répartition géographique
Paratilapia sp. est une espèce endémique de Madagascar (Elouard, 1995). Elle est
distribuée dans plusieurs parties de l’Ile excepté les zones très montagneuses, certaines zones
de l'Ouest et les vastes régions arides du Sud. Il se diffère d’un endroit à un autre par la taille
des points qui ornent son corps. Des études morphologique, phylogénétique et systématique
ont été récemment menées sur Paratilapia ainsi que deux autres genres de Cichlidés (de
Rham & Nourissat, 2004; Rakotomamonjy, 2015). Quelques exemples de localités où
Paratilapia a été observé sont résumés dans le Tableau 2.
11
Tableau 2: Exemples de localités fréquentées par Paratilapia dans la Grande Ile
Genres et
espèces P. polleni P. sp. E P. sp. Betsileo P. sp. N-O P. sp. S-O
Noms
vernaculaires Akandra Marakely Fony, Sofony Fiamanga Kadradraka Fia
Taille des
points gros petits
Répartition
géographique Nord Centre Est Centre Nord-Ouest Sud-Ouest
Légende: P.: Paratilapia, N: Nord, S: Sud, E: Est, O: Ouest
L’information sur Paratilapia typus (Bleeker, 1878), ressemblant à Paratilapia sp.
côte Est, est insuffisante. De même pour Paratilapia bleekeri qui présente de gros points sur
son corps et qui a été rencontré dans le Centre.
* Régime alimentaire
Paratilapia se nourrit essentiellement de plancton à l'état d'alevin. A l'état adulte, le
régime alimentaire est omnivore (vers de terre, moules, algues) avec une préférence pour les
nourritures carnées: insectes et larves aquatiques (surtout de moustiques), petites crevettes,
têtards, petites grenouilles, petits poissons et alevins de Cyprin doré. Il est aussi qualifié de
macrophage. La qualification de carnivore est quelque peu exagérée étant donné qu’il éprouve
une certaine difficulté à digérer les lipides (Kiener, 1963).
* Ethologie
En général, Paratilapia est paisible excepté pendant la reproduction. Paretroplus et
Paratilapia sont d'agréables compagnons. Mais il est fortement déconseillé d’élever dans un
même endroit des espèces de Paratilapia différentes puisqu’elles risquent de se reproduire
entre-elles et de former des hybrides pouvant être non viables sinon entraînant davantage les
chercheurs dans de lourde confusion systématique.
* Utilisation dans la gastronomie
Paratilapia a toujours été très prisé dans l’art culinaire par sa chair blanche, ferme,
savoureuse et contenant peu d'arêtes. Marakely à bosse a été beaucoup apprécié par les
Colons dans les années 60. Pour les habitants des Hauts Plateaux, il a été qualifié de poisson
de luxe au même titre que l'Anguille (Kiener, 1963).
12
CHAPITRE II: MATERIELS ET METHODES
II.1- Cadre général de l’étude
* Période d’étude
L’étude a été effectuée dans le PBZT d’octobre en décembre 2012 et de novembre
2014 à février 2015.
* Choix du site
Le PBZT a été choisi comme étant le site d’étude par le fait que Paratilapia sp. a été
identifié pour la dernière fois au sein de son grand lac (Loiselle, 1992).
* Stations d’étude
Le lac a été divisé en cinq grandes stations: A, B, C, D et E. Elles ont été choisies
selon les différents types d’habitat. Elles sont composées chacune de sous-stations: quatre
pour A, sept chacune pour B et E; et six pour C et D respectivement. En tout, 30 sous-stations
ont été étudiées.
La station M est une station supplémentaire pour désigner la partie du milieu du lac.
Les coordonnées géographiques, enregistrées à l’aide d’un Global Position System
(GPS) de marque ETREX GARMIN ainsi que la longueur totale de chaque station sont
résumées dans les Annexes VIa, VIb, VIc, VId et VIe. Des photographies ont été prises durant
l’étude.
II.2- Etude des facteurs abiotiques du grand lac
Les paramètres physiques et chimiques de l’eau du grand lac ont été mesurés durant
l’étude.
II.2.1- Paramètres physiques de l’eau
* Ensoleillement
L’ensoleillement est la durée en heures pendant laquelle le grand lac est exposé au
soleil.
* Température
La température en degré Celsius (°C) à 1/10 près au thermomètre à mercure de l’eau
du lac pour chacune des sous-stations a été notée. Elle a été prise à dix heures du matin à
chaque fois. De par la moyenne entre celle de la surface et celle du fond, celle de chaque
station respective a été calculée.
13
* Profondeur
La mesure du fond du lac a été prise à l’aide d’un double décamètre (utilisé également
pour toutes les mesures de distance tout au long de l’étude). Les profondeurs P en mètres (m)
ont été mesurées en fonction d’une part de la longueur L en mètres (m) du Nord au Sud et
d’autre part de la largeur l en mètres (m) de l’Ouest à l’Est du plan d’eau. Les profils
bathymétriques du grand lac ont pu être tracés à partir de ces mesures.
* Etude granulométrique du sol du fond
Un prélèvement d’échantillon de sol du fond du grand lac a été fait à 70 m de la rive
Nord suivant la longueur du plan d’eau, au niveau duquel correspond la profondeur maximale
de 4,80 m. L’échantillon, récupéré à l’aide d’un long bambou, est recueilli dans un pilulier
puis est observé à la loupe afin d’identifier chacun de ses éléments constitutifs.
II.2.2- Paramètres chimiques de l’eau
* pH
Le pH-mètre de marque OAKTON a permis de mesurer le pH. La valeur du pH d’une
station a été déduite à partir des valeurs moyennes de ses sous-stations.
* Conductivité
Un conductimètre de marque OAKTON a servi pour recueillir la valeur de la
conductivité de l’eau de chaque sous-station. En faisant la moyenne, celle de chaque station a
été enregistrée. La conductivité moyenne de toutes les stations correspond à celle du grand
lac. La minéralisation globale de l’eau a été conclue par cette dernière suivant une échelle
classique (Figure 4). La conductivité en micro siemens par centimètre (µS/cm) est
inversement proportionnelle à la résistivité.
100 200 333 666 1000 1500
très faible faible moyenne
moyenne
accentuée importante
excessive
Minéralisation
globale (µS/cm)
Figure 4: Gradient de minéralisation globale de l’eau
14
* Oxygène dissous
L’oxygène dissous dans l’eau se présente en proportion. Son unité est le pourcentage
(%) et il a été mesuré à l’aide d’un oxymètre.
* Ions minéraux
Les ions minéraux du grand lac ont été enregistrés par une méthode colorimétrique à
l’aide de la Mallette Aquamerck. En milligrammes par litre (mg/l), les Nitrites NO2 - N ont
été convertis en [NO2] en multipliant par 3,3 et les Nitrates NO3 - N en [NO3] en multipliant
par 4,4. Après conversion, la pureté de l’eau a été conclue.
Par définition, une goutte de la solution de dosage correspond à 1 °DH ou 17,8 ppm
(CaCO3). Par le nombre de gouttes jusqu’au virage de la couleur de l’eau en question à la
couleur caractéristique bleu a été conclue la dureté générale ou General Hardness (GH). Sa
valeur idéale est de 8 °DH ou 142 ppm. A la couleur jaune a été tirée l’alcalinité ou KH avec
une valeur idéale de 6 °DH ou 107 ppm.
En Annexe VII sont montrés l’oxymètre, la Malette Aquamerck et le multiparamètre.
II.3- Etude des paramètres biotiques du grand lac
II.3.1- Végétation
Le recensement des plantes aquatiques a duré cinq jours. La couverture végétale en
pourcentage (%) est estimée par rapport à la dimension du grand lac. L’abondance des
espèces a été tirée de cette estimation.
Les végétaux aquatiques de bordure répertoriés correspondent au cinquième (1/5) ce
qui vaut 20 % de la dimension estimative du grand lac.
Soient CV la couverture végétale du grand lac et:
- 0 % ˂ CV ≤ 10 % → L’espèce considérée est rare par rapport aux autres espèces.
- 10 % ˂ CV ≤ 20 % → L’espèce considérée est dominante par rapport aux autres
espèces.
II.3.2- Faune aquatique
II.3.2.1- Invertébrés aquatiques
a- Collecte des individus
Le recensement des Invertébrés aquatiques a duré cinq jours. Ils ont été collectés en
utilisant un filet fauchoir (Annexe VIII). L’ouverture supérieure est de 37 cm×28 cm. La
hauteur de sa poche est de 31,5 cm et la taille du vide de ses mailles est de 1 cm×1 cm. Cette
technique consiste à remuer énergiquement tout en fauchant une superficie totale d’environ
15
1 m2
tout le long du bord du grand lac dans chaque station respective. Le contenu du filet
obtenu, après rinçage, a été versé dans un seau contenant un peu d’eau. Ce contenu a été alors
versé petit à petit avec un peu d’eau sur un plateau. Ensuite, une pince a servi pour recueillir
les insectes et les mettre dans des piluliers contenant de l’alcool-formol à 10 % avant
l’identification au laboratoire. La détermination des spécimens a été faite au niveau Famille
(Tachet et al,, 1984).
b- Etude de l’indice biotique
Les groupes faunistiques (Ordres des Familles retrouvées) avec leurs nombres
d’Unités Systématiques correspondants sont classés suivant un gradient décroissant d’ordre
d’exigence en qualité d’eau (Annexe IXa). Le groupe le plus exigeant ainsi que son US est
reporté dans le tableau standard de détermination des indices biotiques. La lecture du
précédent tableau permet la détermination de l’indice biotique moyen (Ib) correspondant à ce
groupe (Annexe IXb).
Par définition, la différence entre l’indice biotique moyen normal (In) et Ib donne
l’indice de pollution (Ip) caractérisant le degré de pollution de l’eau (Annexe IXc).
In est un indice témoin supposant l’absence de pollution dans l’eau, il est égal à dix.
Etant des facteurs biologiques, les Invertébrés aquatiques fournissent une information
importante sur la qualité biologique de l’eau.
II.3.2.2- Faune piscicole
a- Pêches d’inventaires
Une première série de pêches a été menée pour inventorier les espèces de poissons
présentes dans le lac. L’inventaire a duré trois mois (du mois d’octobre au mois de décembre
2012) et les données chiffrées obtenues ont été compressées en 16 jours. Aux cinq stations
échantillonnées A, B, C, D et E a été ajoutée la station M désignant la partie du milieu du
grand lac.
Les matériels utilisés sont le filet maillant, la nasse, la ligne, la senne et l’épervier
(Annexe X). Les espèces de poissons obtenues au filet fauchoir pendant la capture des
Invertébrés aquatiques a été associée aux résultats des techniques de pêche précédentes. En
moyenne, chaque piégeage a été effectué en trois jours pour chaque station. Les poissons issus
de cet inventaire ont été tous relâchés excepté cinq individus par espèce servant d’échantillon
à conserver pour l’identification.
16
a.1- Filet maillant
Un (01) filet maillant en nylon, de forme rectangulaire de 30 m de long et de 1 m de
large faisant une surface totale de 30 m2 a été utilisé. Les bouchons suivant la ralingue
supérieure sont espacés de 50 cm et les plombs suivant la ralingue inférieure sont distants de
10 cm. Le vide des mailles est de 2,5 cm. La pêche au filet maillant a été pratiquée le jour
pour le milieu du lac. Il est étalé sous l’eau de façon à ce qu’il soit stable verticalement. La
surface de l’eau est tapotée à l’aide d’un long bambou pour que les poissons s’enfuient en sa
direction. Toutes les 15 minutes, il est relevé et les poissons piégés dans les vides de ses
mailles sont récupérés.
a.2- Nasse traditionnelle
Trois (03) nasses traditionnelles, faites de scirpes lacustres, en forme de cône étiré ont
été utilisées. Chaque nasse est haute d’un mètre. A une extrémité, une grande ouverture de 95
cm de circonférence est réduite vers l’intérieur en une petite ouverture de 38 cm de
circonférence. A l’autre extrémité existe une petite ouverture de 30 cm de circonférence qui
est bouchée durant la pêche. Des restes de riz cuits, des écorces d’ananas, du marc de café,
des petites crevettes rouges, des intestins de poussins et des vers de terre ont servi comme
appâts.
Les nasses ont été placées à moins de cinq mètres de la rive à une profondeur pas plus
de trois mètres sous l’eau pour chaque station. L’ouverture est à 14 heures et la levée à huit
heures le lendemain.
a.3 - Ligne
Trois (03) lignes faites de bambou de trois mètres ont été utilisées. Elles ont été
chacune munies d’un hameçon en fin de fer à œillet droit et à ardillon classique. L’hameçon
est de taille moyenne et appâté de vers de terre.
Les lignes sont posées le jour au bord du lac pour chaque station. Elles sont espacées
de dix mètres.
a.4- Filet senne
Une (01) senne synthétique rectangulaire de 5 m de long et de 1 m de large faisant une
surface totale de 5 m2 a été utilisée. Le vide des mailles est de 0,5 cm.
Le filet senne a servi le jour sur les bords du lac pour chaque station. Il est maintenu
vertical d’un bout (vers le milieu du lac) à un autre (restant au bord du lac) sous l’eau. En
joignant les deux extrémités, il englobe les poissons. La pêche au filet senne nécessite deux
personnes.
17
a.5- Filet épervier
Un (01) épervier synthétique conique de longueur 1 m 63, de circonférence 8 m 32 et
de vide des mailles de 1 cm a été utilisé.
Le filet épervier a été employé le jour pour chaque station. Avant chaque jet, des
provendes pour volailles ont été jetées à la surface de l’eau pour attirer les poissons. Après, le
filet a été jeté à 3 m 50 de la rive à chaque dix mètres.
b- Dénombrement
Après la capture, les poissons obtenus ont été versés dans un seau rempli d’eau avant
le comptage. Tous les individus de chaque espèce ont été notés. Le dénombrement a été
effectué par jour de pêche pour chacune des stations d’échantillonnage et par technique de
pêche utilisée.
c- Conservation des spécimens
La conservation consiste à garder le spécimen capturé dans un contenant, comme un
sac solide (ziplock) ou un flacon (pilulier) plastiques, rempli d’alcool-formol à 10 %. Des
étiquettes en papier waterproof sont placées à l’intérieur ou sur le contenant et portent le nom
de l’espèce, le nom de la station où l’espèce a été capturée et la date pendant laquelle elle a
été obtenue. Ces mêmes informations seront reproduites sur le contenant. Cette conservation
est utile pour l’identification ou la constitution d’une collection de référence pour les études
ultérieures.
II.3.2.3- Etude particulière sur Paratilapia sp.
a- Etude scalimétrique
Etymologiquement, le nom «écaille» dérive du mot anglais «scale». La scalimétrie est
donc une étude sur les caractéristiques des écailles.
a.1- Prélèvement des écailles sur le terrain
D’abord, cinq écailles par poisson ont été prélevées à la base de la nageoire dorsale
au niveau du champ latéral à l’aide d’une pince en prenant garde de ne pas les égratigner.
Puis, elles ont été séchées et rangées dans des enveloppes portant le nom de la station où le
poisson a été pêché, la date de capture, son nom et son sexe; avant qu’elles ne soient traitées
au laboratoire (Annexe XI).
a.2- Préparation des écailles au laboratoire
Elles ont été entièrement étalées dans un verre de montre et immergées dans une
solution de soude à 10 % pendant une heure. Une fois le temps écoulé, une pince pour tenir
les écailles et un petit pinceau pour les débarrasser des impuretés (des restes de peau) ont
18
servi. Pour qu’elles restent souples après l’utilisation de la soude, elles ont été rincées
abondamment à l’eau. Un peu d’eau de robinet a été également utilisée lors de l’entreposage
entre lame et lamelle des écailles avant la lecture.
a.3- Lecture des écailles au laboratoire pour la détermination de l’âge
des individus
«Propres», elles sont enfin prêtes pour l’observation. Les trois meilleures écailles sur
les cinq ont été lues pour chaque individu. Elles ont été facilement observées et
photographiées depuis leurs champs postérieurs vers leurs champs antérieurs au microscope
électronique de marque MOTIC MICROSCOPES avec un grossissement (x10) par le biais
d’un logiciel appelé Motic Images Plus 2.0 ML. Des dizaines de photographies ont été prises
pour chaque individu en vue de distinguer les stries de croissance (Figure 5).
Figure 5: Stries de croissance d’une écaille de Paratilapia sp. mâle
(source: ANDRIANTSOAHARINANAHARY, 2012)
Pour chaque écaille, deux types de stries de croissance sont visibles au microscope: les
annuli (traits gras sombres) et les circuli (traits fins clairs).
Quand toutes les conditions nécessaires à la vie du poisson sont remplies, les circuli se
présentent successivement de façon régulière suivant la croissance rapide du poisson.
A l’encontre de facteurs défavorables, d’origine externe (diminution de température ou
de nourriture); ou d’origine interne (période de reproduction), la croissance du poisson est
perturbée, elle ralentit et les circuli s’accumulent et/ou sont discontinues. Ils forment ainsi la
seconde strie de croissance: les annuli.
La présence d’un annulus correspond à une année de croissance. Le dénombrement
des annuli permet alors l’estimation de l’âge du poisson en question (Le Gall, 1931).
19
b- Mensuration et pesage
Chaque individu de Paratilapia sp. capturé a été étalé sur un plateau et a été mesuré.
La taille en centimètres (cm) a été minutieusement étudiée en notant la longueur totale (LT)
de l’extrémité antérieure du museau à l’extrémité postérieure de la nageoire caudale et la
longueur standard (LS) de l’extrémité antérieure du museau jusqu'à la base de la nageoire
caudale.
La longueur de la fourche (LF) commençant à l’extrémité antérieure du museau au
point de séparation au niveau de la nageoire caudale n’a pas été mesurée vue que Paratilapia
sp. présente une nageoire caudale homocerque (Figure 6). Les individus capturés ont été
pesés à l’aide d’un peson et leur poids respectif en grammes (g) a été obtenu.
Figure 6: Longueur totale et longueur standard au niveau de Paratilapia sp.
(source: ANDRIANTSOAHARINANAHARY, 2012)
c- Enquête sur Paratilapia sp.
Des séries de questions ont été posées à une cinquantaine de personnes appartenant ou
non au Parc en une semaine. Elles ont été basées sur la connaissance générale de Paratilapia
sp. afin de pouvoir évaluer par la suite les pressions et les menaces sur cette espèce. La fiche
modèle est présentée en Annexe XII.
d- Mesure de conservation
Paratilapia sp. a été classé vulnérable par l’Union Internationale pour la Conservation
de la Nature (UICN, 2006) mais son statut est actuellement classé comme espèce à données
insuffisantes (UICN, 2015). Après capture, l’espèce est mise en conservation dans un bassin
préfabriqué.
20
d.1- Construction de bassin
En collaboration avec le Parc Botanique et Zoologique de Tsimbazaza et avec le grand
soutien de Monsieur Le Docteur John Sparks de l’American Museum of Natural History, le
Département de Biologie Animale de l'Université d'Antananarivo a mis en œuvre un système
de conservation de Paratilapia sp. au sein même du Parc. Un nouveau bassin piriforme a été
construit à un endroit particulier ombragé, calme et discret (Figures 7a, 7b, 8 et 9). Il est
alimenté par la même eau que celle du grand lac. Il comporte à son entrée un système de
filtration à trois compartiments: charbon-gravier-sable. Le fond cimenté et le bord supérieur
carrelé (de l’intérieur) protègent le bassin de Procambarus sp.. Du sable et de la boue
couvrent le ciment; et des moellons sont disposés pour servir de cachettes aux poissons. Sa
dimension est de 6 m × 5 m avec une profondeur de 0,5 m pour la partie antérieure et de 1 m
pour la partie postérieure. A sa sortie, une vanne d’arrêt servira en cas de besoin avant que
l’eau ne soit évacuée dans le lac inférieur Bevonjena. Le bassin est aménagé pour qu’il puisse
remplir toutes les conditions favorables nécessaires au développement, à la reproduction et à
la sécurité de Paratilapia sp..
21
Figure 7a: Nouveau bassin (vue de dessus)
Figure 7b: Nouveau bassin (vue de profil)
22
Figure 8: Emplacement du nouveau bassin (source: Google Earth, 2015)
Figure 9: Nouveau bassin (source: ANDRIANTSOAHARINANAHARY, 2015)
23
d.2- Collecte de Paratilapia sp.
Aux cinq stations échantillonnées A, B, C, D et E a été exclue la station A. Elle est la
station la plus exposée du grand lac. L’utilisation de nasse y est impossible. Ainsi, aucune
collecte de Paratilapia sp. n’a été effectuée.
En plus des trois nasses traditionnelles, dix nasses modernes synthétiques ayant
l’aspect d’un parallélépipède ont été confectionnées uniquement pour cette seconde série de
pêches (Annexe X). Chaque nasse moderne est haute de 70 cm et comporte deux ouvertures
de 40 cm de côté faisant 1600 cm2 de surface chacune. Une petite poche interne sert à
contenir l’appât.
Seuls les résultats des 45 premiers jours de pêche ont été enregistrés mais il est à noter
que la capture s’enchaînera de jour que de nuit jusqu’à «épuisement» du stock de Paratilapia
sp. dans le grand lac. Les heures d’ouverture et de fermeture des nasses ainsi que les appâts
utilisés restent les mêmes que celles dans la première partie de pêche.
Après comptage, les poissons issus de cette pêche ont été tous relâchés. Chaque
individu de Paratilapia sp. capturé a été photographié, mesuré, soutiré de cinq de ses écailles
et transféré directement dans le bassin préfabriqué.
II.4- Analyse des résultats
II.4.1- Méthodes de calcul
Nombreuses sont les méthodes de calcul appliquées lors de l’analyse des résultats dont
trois sont applicables à toute la biocénose aquatique et six sont uniquement utilisées pour les
vertébrés aquatiques.
* Pour la faune et la flore aquatiques:
― La Diversité ᴕ ou S représente le nombre total des espèces présentes dans toutes les
stations pendant l’inventaire.
― La Diversité α ou la Richesse Spécifique (RS) d’une station est le nombre d’espèces
présentes dans cette station.
― Le taux d’appauvrissement βa le long de chaque station respective correspond au
nombre d’espèces perdues p par rapport à la Diversité ᴕ.
24
― Le taux d’enrichissement βe à travers chaque station respective est égal au nombre
d’espèces gagnées g par rapport à la Diversité ᴕ.
― La constance en pourcentage (%) de chaque espèce est le pourcentage du nombre de
présence par espèce par le nombre total de présence de toutes les espèces.
* Pour les vertébrés aquatiques uniquement:
― La distribution en pourcentage (%) d’une espèce dans toutes les stations est le
pourcentage du nombre de présence de cette espèce par rapport au nombre total de
toutes les stations.
― L’abondance absolue d’une espèce est le nombre total d’individus représentant cette
espèce.
― La sex-ratio est le nombre de mâles par rapport à celui des femelles.
― La fréquence pi d’une espèce est le rapport entre l’abondance absolue de l’espèce et le
nombre total N des individus de toutes les espèces.
Le calcul de pi permet de déterminer l’indice de diversité de Shannon H’.
― L’indice de diversité de Shannon H’ de toutes les espèces est la somme négative du
produit piLnpi de toutes les espèces.
H’= - ∑ pi Ln pi
Légende: pi: fréquence d’une espèce, Ln: Logarithme népérien
Le calcul de H’ permet la détermination de l’indice d’équitabilité E.
― L’indice d’équitabilité E de toutes les espèces est le quotient entre l’indice de
diversité de Shannon H’ et le logarithme népérien du nombre total des espèces S. Plus
la valeur de E est proche de 1, plus le peuplement est diversifié.
25
― L’indice de similarité de Jaccard J entre deux stations est le nombre «a» des espèces
rencontrées dans les deux stations à la fois par rapport à «a» ajouté du nombre «b» des
espèces dans l’une des deux stations uniquement et du nombre «c» des espèces dans
l’autre station uniquement.
II.4.2- Test statistique
Test Kruskal - Wallis à k échantillons indépendants
Le Test de Kruskal-Wallis est un test non paramétrique utilisé pour tester quelques
nombre de groupes (stations ou espèces ou pièges utilisées) à distribution hétérogène. Ce test
est idéal pour des données présentant des valeurs extrêmes (Dytham, 1999).
Ainsi, ce test pour k échantillons indépendants permet de voir la différence entre la
distribution des abondances.
* Distribution de l’abondance par station
H1: la distribution de l’abondance est différente dans les stations.
Ho: la distribution de l’abondance est identique dans les stations.
* Distribution de l’abondance par espèce
H1: la distribution de l’abondance des espèces est différente dans les stations.
Ho: la distribution de l’abondance des espèces est identique dans les stations.
* Distribution de l’abondance par piège
H1: la distribution des effectifs est différente selon les types de piège.
Ho: la distribution des effectifs est identique selon les types de piège.
26
CHAPITRE III: RESULTATS ET INTERPRETATIONS
Les résultats des mesures des paramètres physico-chimiques, du recensement des
végétaux aquatiques, de l’inventaire des Invertébrés aquatiques et des poissons (première
série de pêches) du grand lac sont issus de la première période d’étude. L’étude scalimétrique,
la mensuration, le pesage de Paratilapia sp. et des enquêtes sur la connaissance générale sur
cette espèce sont effectués lors de cette même période.
III.1- Paramètres physico-chimiques
III.1.1- Paramètres physiques
III.1.1.1- Ensoleillement
Le grand lac est ensoleillé aux alentours de neuf heures à 16 heures c’est-à-dire
environ sept heures de temps la journée. Pendant la durée de l’étude, l’ensoleillement est en
moyenne 7 heures×30,5 jours×3 mois ce qui donne 640,5 heures. En ces trois mois d’étude, le
grand lac a reçu un ensoleillement moyen de 640,5 heures.
III.1.1.2- Température
La température de l’eau de chaque station du lac est résumée dans le Tableau 3.
Tableau 3: Température de l’eau de chaque station du grand lac
Stations A B C D E
Température (°C) 25,25 24,99 24,43 21,27 24,63
La température moyenne de l’eau du grand lac est de 24,11 °C.
III.1.1.3- Profondeur
a- Profondeur selon la longueur et la largeur
Le signe (-) correspond à la profondeur par rapport à la surface de l’eau, les valeurs
dans les profils bathymétriques appartiennent alors à l’axe (-y) des ordonnées dans l’espace
tridimensionnelle. Du Nord au Sud du grand lac, la longueur L est de 108 m variant de 0,70 à
4 m 80 de profondeur P. La largeur l de l’Ouest à l’Est est seulement de 77 m allant de 0,5 à 4
m 40 sous l’eau. P en fonction de L et de l a été récapitulée en Annexe XIII.
27
b- Profils bathymétriques
P = f (L) et P = f (l) sont montrées par les Figures 10 et 11.
Figure 10: Courbe de la profondeur
en fonction de la longueur
Figure 11: Courbe de la profondeur
en fonction de la largeur
III.1.1.4- Etude granulométrique du sol du fond
L’échantillon pèse 125 g à l’état humide. Il est ajouté de quelques feuilles mortes. Il a
un aspect de boue grise et se durcit rapidement au contact de l’air. Il est composé d’argile et
de détritus animaux et végétaux. Ensemble, ils forment la matière organique du sol du fond:
l’humus. A l'état floculé, ils constituent le complexe argilo-humique ou complexe absorbant.
III.1.2- Paramètres chimiques
Les paramètres chimiques de chaque station de l’eau du grand lac sont résumés dans
le Tableau 4. Les significations des concentrations [NO2] et [NO3] figurent sur la Mallette
Aquamerck.
Tableau 4: Paramètres chimiques de chaque station de l’eau du grand lac
Stations A B C D E
pH 7,96 7,93 6,40 6,01 6,50
Conductivité (µS/cm) 193,93 193,84 192,28 181,67 192,28
Signification de la minéralisation globale faible faible faible faible faible
Oxygène dissous (%) 7,94 10,60 44,42 44,46 42,48
[NO2] (mg/l) 0,83 0,83 0,83 6,60 0,83
Signification moins bon moins bon moins bon attention moins bon
[NO3] (mg/l) 11 11 11 88 11
Signification moins bon moins bon moins bon moins bon moins bon
GH 302,60 302,60 302,60 712 534
KH 712 712 712 640,80 623
P (m) P (m)
L (m) l (m)
28
Le pH, la conductivité, l’oxygène dissous et les ions minéraux de l’eau du grand lac
sont tirés du Tableau 4.
III.1.2.1-pH
Le pH moyen de l’eau du grand lac est égal à 6,96. Ce dernier reflète l'acidité ou
l'alcalinité du sol. Le pH du sol du fond est donc égal à 6,96.
III.1.2.2-Conductivité
La conductivité moyenne de l’eau du grand lac est de 190,80 µS/cm. Elle est comprise
entre 100 et 200 µS/cm. L’eau du grand lac est qualifiée de faible minéralisation, elle est
moins favorable aux poissons.
III.1.2.3-Oxygène dissous
L’oxygène moyen dissous dans l’eau du grand lac est de 29,98 %. Il est assez faible
étant donné qu’il ne dépasse pas les 50 %. Cette proportion pourrait présenter un inconvénient
pour les œufs des poissons qui nécessitent de l’oxygène en permanence. La
disproportionnalité entre l’oxygène dissous et la température est montrée par la Figure 12.
Figure 12: Oxygène dissous en fonction de la température de l’eau
Par définition, il est inversement proportionnel à la température. Plus la température de
l’eau est élevée, moins l’oxygène y est dissous.
III.1.2.4-Ions minéraux
Après utilisation de la méthode colorimétrique par la Mallette Aquamerck:
- la quantité moyenne en NO2-N de l’eau du grand lac est de 0,60 mg/l et [NO2]
moyen est de 1,98 mg/l. Elle contient une quantité importante en NO2. Elle est moins bonne.
29
- la quantité moyenne en NO3-N est de 6 mg/l et [NO3] moyen est de 26,40 mg/l.
Elle renferme une quantité considérable en NO3. Une fois de plus, elle est qualifiée de moins
bonne.
- la valeur moyenne en GH est de 430,76 ppm. Elle est largement supérieure à la
valeur idéale standard de 142 ppm. Elle est dure.
- la valeur moyenne en KH est de 679,96 ppm. Elle est également très élevée par
rapport à la valeur idéale standard de 107 ppm.
III.2-Végétation
Le Tableau 5 résume chaque espèce de plantes inventoriées dans les cinq stations
durant l’étude.
Tableau 5: Espèces de plantes inventoriées dans chaque station
Jours Espèces-
Stations
Cheno
podium
sp.
Cyperus
madagas
cariensis
Eichornia
crassipes
Nasturtium
officinale
Nymphea
stellata
Typha
angusti
folia
Typhono
dorum
lindleyanum
Diversité
α
Diversité
ᴕ
N
Stations
1 A 0 0 1 0 0 1 0 2
7 5
2 B 1 1 1 1 0 1 1 6
3 C 0 1 1 0 1 0 1 4
4 D 0 0 1 0 0 0 1 2
5 E 0 0 1 0 1 0 1 3
Somme 1 2 5 1 2 2 4 17
Constance (%) 5,88 11,76 29,41 5,88 11,76 11,76 23,53
Légende: (0): absence, (1): présence
Les diversités ᴕ et α, les taux d’appauvrissement et d’enrichissement ainsi que la
constance sont tirés du Tableau 5.
III.2.1- Diversité ᴕ
Les types de plantes aquatiques de bordure du grand lac répertoriées sont:
- les plantes flottantes: les Jacynthes d’eau (Tsikafonkafona) ou Eichornia crassipes et
les Nénuphars (Voahirana) ou Nymphea stellata
- les plantes enracinées: les ansérines (Taimborontsiloza) ou Chenopodium sp., les
scirpes lacustres (Zozoro) ou Cyperus madagascariensis, les cressons sauvages ou Nasturtium
officinale, les roseaux (Vondrona) ou Typha angustifolia et les faux-bananiers (Vihy) ou
Typhonodorum lindleyanum (Annexe XIV).
30
III.2.2- Diversité α
La Diversité α pour chaque station est montrée par la Figure 13.
Figure 13: Diversité α pour chaque station d’échantillonnage
La station B contient six espèces sur les sept inventoriées. Elle est la plus riche en
espèces. Les stations A et D sont les plus pauvres en espèces, elles en possèdent chacune
deux.
III.2.3- Taux d’appauvrissement et d’enrichissement
Chenopodium sp., Cyperus madagascariensis, Nasturtium officinale et Typha
angustifolia sont les espèces perdues. Eichornia crassipes, Nymphea stellata et
Typhonodorum lindleyanum sont les espèces gagnées le long des stations A, B, C, D et E. Les
taux d’appauvrissement et d’enrichissement calculés en fonction de la Diversité ᴕ sont les
suivants: βa = 57,14% et βe = 42,86%. βa est supérieur à βe alors les stations sont appauvries
en espèces.
31
III.2.4- Constance
La Figure 14 montre la variation de la constance pour chaque espèce.
Figure 14: Constance des espèces de plantes
Eichornia crassipes a été constamment observé à 29,41% pendant les cinq jours
d’inventaire. Chenopodium sp. et Nasturtium officinale n’ont été vus qu’une seule fois chacun
à 5,88 %.
III.2.5- Estimation des plantes recensées dans chacune des stations
d’échantillonnage
Les espèces de plantes recensées dans chaque station durant l’étude sont récapitulées
dans le Tableau 6.
Tableau 6: Espèces de plantes recensées dans chaque station
Jours Espèces-
Stations
Cheno
podium
sp.
Cyperus
madagas
cariensis
Eichornia
crassipes
Nasturtium
officinale
Nymphea
stellata
Typha
angustifolia
Typhonodorum
lindleyanum
1 A 0 0 3 0 0 1 0
2 B 1 2 4 1 0 2 5
3 C 0 1 4 0 3 0 5
4 D 0 1 4 0 0 0 5
5 E 0 0 4 0 2 0 5
Couverture
végétale (%) 1 4 19 1 5 3 20
32
Typhonodorum lindleyanum (20 %) et Eichornia crassipes (19 %) ont été estimées les
espèces les plus abondantes. Par contre, Nymphea stellata (5 %), Cyperus madagascariensis
(4 %), Typha angustifolia (3 %), Chenopodium sp. (1 %) et Nasturtium officinale (1%) sont
les espèces rares.
III.3- Invertébrés aquatiques
Les Invertébrés aquatiques collectés par le fauchoir pour chaque station durant l’étude
sont résumés dans le Tableau 7.
Tableau 7: Invertébrés aquatiques collectés pour chaque station
Jours 1 2 3 4 5
Somme Constance
(%) Stations A B C D E
CLASSES FAMILLES
CRUSTACES ATYIDAE 1 1 0 0 0 2 11,76
GASTEROPODES LYMNAEIDAE 0 1 1 0 1 3 17,65
INSECTES
DYTISCIDAE 1 0 0 0 0 1 5,88
GYRINIDAE 0 0 1 0 0 1 5,88
HALIPLIDAE 0 0 1 0 0 1 5,88
HYDROPHILIDAE 1 0 0 0 0 1 5,88
CERATOPOGONIDAE 1 0 0 0 0 1 5,88
BAETIDAE 1 1 1 1 0 4 23,53
CORIXIDAE 0 1 1 0 0 2 11,76
NEPIDAE 0 0 1 0 0 1 5,88
Diversité α 5 4 6 1 1 17
Diversité ᴕ 10
N Stations 5
Légende: (0): absence, (1): présence
Une écrevisse, Procambarus sp. (Famille des ASTACIDAE) est pêchée par le filet
senne, la nasse et le filet épervier pendant la première série de pêches et est capturée
uniquement à la nasse pour la seconde série dans chacune des stations échantillonnées. Le
Tableau 8 résume les écrevisses collectées par station durant les deux périodes d’étude.
33
Tableau 8: Procambarus sp. capturé par station durant les deux périodes de pêche
Espèces -
Stations
Procambarus sp. issu de
la première période de pêche
Procambarus sp. issu de
la seconde période de pêche
A + _
B + +
C + +
D + +
E + +
Légende: (-): station non prospectée, (+): présence
Durant les deux périodes de pêche, Procambarus sp. est présent dans toutes les
stations échantillonnées.
Les diversités ᴕ et α, les taux d’appauvrissement et d’enrichissement ainsi que la
constance ont été tirés du Tableau 7.
III.3.1- Diversité ᴕ
Les Familles des Invertébrés aquatiques collectées sont: les ATYIDAE, les
BAETIDAE, les CERATOPOGONIDAE, les CORIXIDAE, les DYTISCIDAE, les
GYRINIDAE, les HALIPLIDAE, les HYDROPHILIDAE, les LYMNAEIDAE et les
NEPIDAE.
III.3.2- Diversité α
La Diversité α pour chaque station est montrée par la Figure 15.
Figure 15: Diversité α pour chaque station d’échantillonnage
La station C possède six Familles sur les dix inventoriées. Elle est la plus riche en
Familles. Les stations D et E sont les plus pauvres en Familles, elles n’en contiennent qu’une
chacune.
34
III.3.3- Taux d’appauvrissement et d’enrichissement
ATYIDAE, BAETIDAE, CERATOPOGONIDAE, CORIXIDAE, DYTISCIDAE,
GYRINIDAE, HALIPLIDAE, HYDROPHILIDAE et NEPIDAE sont les Familles perdues à
la première période de pêche. Seule LYMNAEIDAE est la Famille gagnée le long des stations
A, B, C, D et E. Les taux d’appauvrissement et d’enrichissement calculés en fonction de la
Diversité ᴕ sont les suivants: βa = 90% et βe = 10%. βa est supérieur à βe, les stations sont
appauvries en Familles.
III.3.4- Constance
La constance pour chaque Famille d’Invertébrés est montrée par la Figure 16. Les
valeurs en pourcentage sont présentées au Tableau 7.
Figure,16: Constance des Familles d’Invertébrés
La Famille des BAETIDAE a été observée quatre fois à 23,53% pendant les cinq jours
d’inventaire. Les CERATOPOGONIDAE, les DYTISCIDAE, les GYRINIDAE, les
HALIPLIDAE, les HYDROPHILIDAE et les NEPIDAE n’ont été trouvées qu’une fois
chacune à 5,88 %.
III.3.5- Qualité biologique de l’eau du grand lac
Après la lecture du tableau standard de détermination des indices biotiques, l’indice
biotique moyen est de Ib = 5. Avec l’indice biotique normal étant In = 10, l’indice de pollution
est Ip = 10– 5 = 5. Puisque 7 ˃ Ib≥ 5 et Ip≤ 5, la qualité de l’eau du grand lac est douteuse.
Elle devrait être de couleur vert bouteille. La pollution de l’eau est notable.
35
III.4- Faune piscicole
Les espèces de poissons capturées dans les six stations sont résumées dans le Tableau 9.
Tableau 9 : Espèces de poissons capturées dans les six stations
Espèces-
Stations
Gambusia
holbrooki
Oreochromis
niloticus
Paratilapia
sp.
Tilapia
sparrmanii
Xiphophorus
hellerii
Xiphophorus
maculatus
Diversité
α
Diversité
ᴕ
N
Stations
A 1 1 0 1 1 1 5
6 6
B 1 1 1 1 1 1 6
C 0 1 0 1 1 0 3
D 1 1 0 1 1 0 4
E 1 1 0 1 1 0 4
M 0 1 0 0 0 0 1
Somme 4 6 1 5 5 2 23
Distribution
(%) 66,67 100 16,67 83,33 83,33 33,33
Constance
(%) 17,39 26,09 4,35 21,74 21,74 8,70
Légende: (0): absence, (1):présence
Les diversités ᴕ et α, les taux d’appauvrissement et d’enrichissement, la distribution
ainsi que la constance sont tirés du Tableau 9.
III.4.1- Diversité ᴕ
Six espèces de poissons ont été dénombrées : Gambusia holbrooki, Oreochromis
niloticus, Paratilapia sp., Tilapia sparrmanii, Xiphophorus hellerii et Xiphophorus maculatus
(Annexe XV).
36
III.4.2- Diversité α
La Diversité α pour chaque station est montrée par la Figure 17a.
Figure 17a: Diversité α pour chaque station d’échantillonnage
La station B présente toutes les six espèces. Elle est la plus riche en espèces. Dans la
station C, trois sur les six espèces ont été rencontrées. Mais la plus pauvre est la station M qui
ne contient qu’une espèce.
III.4.3- Courbes cumulatives des espèces
Les courbes cumulatives des espèces pour chaque station durant l’inventaire sont
montrées par la Figure 17b en Annexes XVIa et XVIb.
Figure 17b: Courbes cumulatives des espèces pour chaque station durant l’inventaire
37
La station B présente le plus grand nombre d’espèces de poissons capturées. Le
plateau n’est pas très évident que vers le 14ème
jour. Avec moins d’espèces, les stations D et E
ont atteint le plateau au bout de quatre à cinq jours. Pour ces trois stations précédentes, le
nombre maximal d’espèces est probablement atteint. Le nombre d’espèces des stations A et C
peut encore varier étant donné qu’aucun palier stable n’apparaît. Des espèces n’ont été
trouvées dans la station M qu’après une semaine et le plateau est assez vite atteint.
III.4.4- Taux d’appauvrissement et d’enrichissement
Paratilapia sp. et Xiphophorus maculatus sont les espèces perdues. Gambusia
holbrooki, Oreochromis niloticus, Tilapia sparrmanii et Xiphophorus hellerii sont les espèces
gagnées le long des stations A, B, C, D et E (qui forment une boucle excluant M). Les taux
d’appauvrissement et d’enrichissement calculés en fonction de la Diversité ᴕ sont les suivants:
βa = 33,30% et βe = 66,70%. En effet, βa est inférieur à βe donc les stations sont enrichies en
espèces.
III.4.5- Distribution
La variation de l’abondance absolue pour chaque espèce en fonction de la distribution
est montrée par la Figure 18.
Figure 18:Abondance absolue en fonction de la distribution
pour chaque espèce de poisson dans les stations d’échantillonnage
38
Oreochromis niloticus ne présente aucune dépendance particulière à un type d’habitat
puisqu’il a été rencontré à 100 % dans toutes les stations. Il peut être classé en espèce
ubiquiste. Le cas contraire se présente chez Paratilapia sp. qui a une préférence particulière
en termes d’habitat. Il n’a été trouvé que dans une station seulement, c’est une espèce
sténocène. Par hypothèse, Paratilapia sp. à 16,67 % et Xiphophorus maculatus à 33,33 %
sont classés espèces spécialistes étant donné qu’ils sont distribués à moins de 50 % dans
toutes les stations échantillonnées. Le cas contraire se présente chez les autres espèces qui
seront qualifiées d’espèces généralistes.
III.4.6- Constance
La constance pour chaque espèce est montrée dans la Figure 19.
Figure 19: Constance pour chaque espèce de poissons
dans les stations d’échantillonnage
Oreochromis niloticus a été le plus fréquemment rencontré à 26,09 % dans toutes les
stations. Par contre, Paratilapia sp. est le moins observé avec 4,35 %.
III.4.7- Abondance absolue
Le nombre des individus de chaque espèce est résumé dans le Tableau 10.
39
Tableau 10: Nombre des individus de chaque espèce
Espèces-
Jours
Gambusia
holbrooki
Oreochromis
niloticus
Paratilapia
sp.
Tilapia
sparrmanii
Xiphophorus
hellerii
Xiphophorus
maculatus Somme
1 3 1 0 0 0 0 4
2 1 4 2 108 6 0 121
3 0 3 0 78 52 0 133
4 4 4 0 206 98 0 312
5 2 3 0 57 8 0 70
6 0 0 0 0 0 2 2
7 0 32 0 0 0 0 32
8 0 43 1 15 6 5 70
9 0 0 0 0 2 2 4
10 0 0 0 8 4 0 12
11 0 0 2 3 12 21 38
12 0 0 0 4 0 0 4
13 0 0 0 4 0 0 4
14 0 0 0 6 6 0 12
15 0 0 0 13 2 0 15
16 433 22 0 71 16 10 552
Abondance
absolue 443 112 05 573 212 40 1385
Au total 1385 poissons ont été pêchés pour cette première période. Les espèces
dominantes sont Tilapia sparrmanii à 573 individus et Gambusia holbrooki à 443 individus.
Paratilapia sp. est l’espèce rare avec cinq individus seulement.
III.4.8- Sex-ratio
Le nombre de mâles par rapport à celui des femelles pour chaque espèce est récapitulé
dans le Tableau 11.
Tableau 11: Sex-ratio pour chaque espèce de poissons
Espèces Gambusia
holbrooki
Oreochromis
niloticus
Paratilapia
sp.
Tilapia
sparrmanii
Xiphophorus
hellerii
Xiphophorus
maculatus
Sexe ♂ ♀ ♂ ♀ ♂ ♀ ♂ ♀ ♂ ♀ ♂ ♀
Effectif 206 237 31 81 3 2 328 245 75 137 22 18
Somme 443 112 5 573 212 40
Sex-ratio 0,87 0,38 1,50 1,34 0,55 1,22
Légende: ♂: mâle, ♀: femelle
Les individus mâles sont plus nombreux par rapport aux femelles pour Paratilapia sp.
(1,50), Tilapia sparrmanii (1,34) et Xiphophorus maculatus (1,22). Mais, chez Gambusia
holbrooki (0,87), Oreochromis niloticus (0,38) et Xiphophorus hellerii (0,55), les femelles
sont dominantes.
III.4.9- Effectifs des poissons capturés dans les différentes stations
d’échantillonnage
Les effectifs pour chaque espèce de poissons dans les stations d’échantillonnage sont
résumés dans le Tableau 12.
40
Tableau 12: Effectifs pour chaque espèce de poissons dans les stations d’échantillonnage
Espèces-
Stations
Gambusia
holbrooki
Oreochromis
niloticus
Paratilapia
sp.
Tilapia
sparrmanii
Xiphophorus
hellerii
Xiphophorus
maculatus Somme
A 436 23 0 71 16 10 556
B 1 4 5 204 45 25 284
C 0 3 0 91 54 0 148
D 4 4 0 150 94 0 252
E 2 3 0 57 8 0 70
M 0 75 0 0 0 0 75
Abondance
absolue 443 112 5 573 217 35 1385
Dans les six stations, la majorité des poissons capturés a été rencontrée dans A. Ils y
comptent 556 poissons. Or, seulement 70 poissons ont été pêchés dans la station E. Mais
selon le test de Kruskal-Wallis, la distribution de l’abondance de poissons capturés pour
chaque station est identique (p = 0,08 ˃ 0,05).
Gambusia holbrooki est le plus nombreux dans la station A. Dans les stations B, C, D
et E, l’espèce dominante est Tilapia sparrmanii. Par contre, Paratilapia sp. est rare. Pour la
station M du milieu du grand lac, Oreochromis niloticus est le plus abondant. Par le test de
Kruskal-Wallis, il existe une différence significative sur la distribution de l’abondance de
chaque espèce de poissons dans les six stations (p = 0,01 ˂ 0,05).
III.4.10- Effectifs des poissons capturés en fonction des techniques de pêche
utilisées
Les effectifs pour chaque espèce de poissons pour chaque technique de pêche utilisée
sont résumés dans le Tableau 13.
Tableau 13: Effectifs par espèce de poissons pour chaque technique de pêche utilisée
Espèces-
Techniques
Gambusia
holbrooki
Oreochromis
niloticus
Paratilapia
sp.
Tilapia
sparrmanii
Xiphophorus
hellerii
Xiphophorus
maculatus Somme
Fauchoir 3 0 0 0 0 0 3
Senne 433 22 0 71 16 10 552
Maillant 0 75 0 0 0 0 75
Nasse 0 0 5 111 76 30 222
Ligne 0 1 0 0 0 0 1
Epervier 7 14 0 391 120 0 532
Abondance
absolue 443 112 5 573 212 40 1385
41
En utilisant la senne, 552 poissons ont été capturés dont 433 Gambusia holbrooki.
Avec l’épervier, 532 poissons ont été recueillis parmi lesquels comptent 391 Tilapia
sparrmanii et 120 Xiphophorus hellerii. La nasse a permis la capture de 222 poissons avec
111 Tilapia sparrmanii. Par contre, trois poissons ont été obtenus par le filet fauchoir et un
seul poisson a été pêché à la ligne. La pêche avec cette dernière a été la moins fructueuse.
D’après le test de Kruskal-Wallis, il existe une différence significative entre la distribution
d’abondance de poissons capturés pour chaque type de piège (p = 0,02 ˂ 0,05). Mais, la
distribution d’abondance par espèce de poissons est identique pour les six techniques de pêche
utilisées (p= 0,50 ˃ 0,05).
III.4.11- Indice de diversité α: Indice de Shannon et Equitabilité
Le Tableau 14 présente l’indice de Shannon H’ et l’équitabilité E.
Tableau 14: Indice de Shannon H’ et Equitabilité E
Espèces Gambusia
holbrooki
Oreochromis
niloticus
Paratilapia
sp.
Tilapia
sparrmanii
Xiphophorus
hellerii
Xiphophorus
maculatus
Fréquence pi 0,32 0,08 0,004 0,41 0,16 0,03
Ln pi -1,14 -2,52 -5,62 -0,88 -1,85 -3,68
piLnpi -0,37 -0,20 -0,02 -0,37 -0,29 -0,09
Somme -1,34
H' 1,34
S 6
LnS 1,79
1/LnS 0,56
E 0,75
En fonction de la fréquence de chaque espèce et de la richesse spécifique, la valeur de
l’indice de diversité de Shannon H’ est de 1,34. De cette valeur a été déduite l’équitabilité E
qui est égale à 0,75. L’équitabilité est élevée, le peuplement est diversifié à 74,61%.
III.4.12- Indices de diversité β: Indice de similarité de Jaccard
L’indice de Jaccard permettant de déterminer la similarité entre les stations a été
résumé dans le Tableau 15.
42
Tableau 15: Indice de similarité de Jaccard entre les stations
Stations A B C D E M
A 1
B 0,833 1
C 0,600 0,500 1
D 0,800 0,667 0,750 1
E 0,800 0,667 0,750 1,000 1
M 0,200 0,167 0,333 0,250 0,250 1
La Figure 20 montre la similarité entre les stations.
Figure 20 : Dendrogramme de similarité entre les stations d’échantillonnage
D’après le dendrogramme, les stations sont classées en deux groupes. Le premier
groupe rassemble les cinq stations B, A, E, D et C et le second groupe est formé seulement
par la station M. L’indice de similarité de Jaccard entre les stations B, A, E, D et C est assez
proche de 1, elle varie de 0,50 à 1. Elles sont similaires de telle manière que leur nombre
d’espèces communes est la même. Il est à noter que les stations D et E ont exactement la
même composition faunistique parce que leur indice de similarité de Jaccard est égal à 1. La
similarité entre la station M et les autres stations est très inférieure à 1, elle va de 0,167 à
0,333. Sa composition faunistique est différente des autres stations.
43
III.5- Nouvelles données obtenues sur Paratilapia sp.
III.5.1- Estimation de l’âge
Suite à la lecture et au dénombrement d’annuli des dizaines d’écailles photographiées,
l’âge de chaque individu de Paratilapia sp. capturé est résumé dans le Tableau 16.
Tableau 16: Age de chaque individu de Paratilapia sp. capturé
Sexe Nombre d’annulus (i) Age
Individu 1 mâle 1 1
Individu 2 femelle 2 2
Individu 3 mâle 2 2
Individu 4 mâle 2 2
Individu 5 femelle 2 2
Le premier Paratilapia sp. mâle présente un annulus seulement, il a un an. La
première femelle, les deux derniers mâles et la dernière femelle ont chacun deux annuli. Ils
ont deux ans. Ces cinq individus, issus de la première période de pêche, sont encore jeunes.
III.5.2- Taille et poids
Le Tableau 17 montre la taille et le poids des cinq individus de Paratilapia sp.
capturés lors de la première série de pêches.
Tableau 17: Taille et poids des cinq Paratilapia sp. pêchés
Sexe mâle1 femelle1 mâle2 mâle3 femelle2
Taille (cm)
LT (cm) 22,4 18,5 23,2 19,9 20,2
LS (cm) 18,4 14,7 19,4 15,8 15,9
Poids (g) 259 179 276 245 227
Légende: LT: Longueur Totale, LS: Longueur Standard
44
Les variations de LS en fonction de LT et de p en fonction de LT sont tirées du
Tableau 17.
III.5.2.1- Taille
La variation de LS (cm) en fonction de LT (cm) est montrée par la Figure 21.
Figure 21: Courbe de variation de la Longueur Standard (LS)
en fonction de la Longueur Totale (LT)
Après mensuration, la Longueur Standard LS varie de 14,7 cm à 19,4 cm et la
Longueur Totale LT de 18,5 cm à 23,2 cm chez les cinq individus de Paratilapia sp.. La
Longueur de Fourche LF est pratiquement nulle. Plus LS augmente, plus LT est grande. LS
est proportionnelle à LT chez les cinq individus.
III.5.2.2- Poids
Le poids p (g) en fonction de LT (cm) est montré par la Figure 22.
Figure 22: Courbe de variation du poids p en fonction de la Longueur Totale (LT)
45
Le poids des cinq individus de Paratilapia sp. est compris entre 179g et 276g. LT croît
avec le poids. Ce dernier est proportionnel à LT.
LT varie également selon le sexe: les deux premiers mâles (ainsi que le dernier mâle
d’un an) sont nettement de grande taille et de poids important par rapport aux deux femelles.
Etant donné que ces quatre individus ont tous deux ans, le dimorphisme sexuel chez
Paratilapia sp. est ainsi confirmé. Cette différence est montrée en Annexe XVII.
III.5.3- Résultat de l’enquête sur Paratilapia sp.
Suite aux questionnaires posés, 38 sur les 50 personnes interrogées affirment n’avoir
jamais entendu parler de Paratilapia sp.. Aucune information crédible n’a donc été obtenue
sur: la connaissance générale de Paratilapia sp., les pressions et les menaces possibles,
l’établissement d’un système de conservation et le renforcement du système de sécurisation
du Parc.
III.5.4- Mesure de conservation de Paratilapia sp.
Durant la seconde période d’étude, la capture des poissons (seconde série de
pêches), l’étude scalimétrique, la mensuration et le pesage sont effectués avant le transfert des
trois Paratilapia sp. dans le nouveau bassin du PBZT.
III.5.4.1- Poissons capturés pendant la deuxième période de pêche
* Les espèces de poissons capturées dans chaque station d’échantillonnage ont été
récapitulées dans le Tableau 18.
Tableau 18: Espèces de poissons capturées dans chaque station pour la détermination de la
distribution et de la constance
Espèces-
Stations
Paratilapia
sp.
Tilapia
sparrmanii
Xiphophorus
hellerii
Xiphophorus
maculatus Diversité α Diversité ᴕ N Stations
B 1 1 1 1 4
4 4 C 1 1 1 1 4
D 0 1 1 1 3
E 0 1 1 1 3
Distribution (%) 50 100 100 100
Constance (%) 0,11 0,22 0,22 0,22
Légende: (0): absence, (1): présence
Quatre espèces de poissons ont été dénombrées: Paratilapia sp, Tilapia sparrmanii,
Xiphophorus hellerii et Xiphophorus maculatus dans les stations B, C, D et E. Toutes les
quatre espèces ont été trouvées dans B et C.
46
Paratilapia sp. n’est distribué qu’à 50 % dans les stations; par hypothèse, il est classé
comme étant espèce spécialiste. Tilapia sparrmanii, Xiphophorus hellerii et Xiphophorus
maculatus sont répartis à 100 % dans les stations, ils sont alors qualifiés d’espèces
généralistes. Ces dernières ne présentent aucune dépendance particulière à un type d’habitat.
Elles occupent toutes les stations, elles peuvent être classées en espèce ubiquiste. Elles ont été
également les plus constamment rencontrées à 0,22 %.
* Les effectifs de chaque espèce dans chaque station d’échantillonnage ont été récapitulés
dans le Tableau 19.
Tableau 19: Effectifs de chaque espèce dans les stations d’échantillonnage
Espèces-
Stations
Paratilapia
sp.
Tilapia
sparrmanii
Xiphophorus
hellerii
Xiphophorus
maculatus Somme
B 2 30 23 170 225
C 1 18 5 79 103
D 0 11 5 81 97
E 0 20 12 130 162
Abondance
absolue 3 79 45 460 587
Au total, 587 poissons ont été pêchés dont trois Paratilapia sp.. La majorité des
poissons (225 poissons) a été rencontrée dans la station B alors que seulement 97 poissons ont
été capturés dans la station D. Le test de Kruskal-Wallis ne présente aucune différence
significative entre la distribution de l’abondance de poissons capturés par station
échantillonnée (p = 0,69 ˂ 0,05).
Xiphophorus maculatus est l’espèce dominante avec 460 individus de poissons et
Paratilapia sp. l’espèce rare avec trois individus. D’après le test de Kruskal-Wallis, une
différence significative a été observée entre la distribution de l’abondance de chaque espèce
dans les quatre stations d’échantillonnage (p = 0,04 ˂ 0,05).
III.5.4.2- Détermination de l’âge, de la taille et du poids
Suite à une scalimétrie, l’âge des trois individus de Paratilapia sp. recueillis a été
résumé dans le Tableau 20.
Tableau 20: Age de chaque individu de Paratilapia sp. recueilli
Sexe Nombre d’annuli Age
Individu 1 femelle 2 2
Individu 2 mâle 2 2
Individu 3 mâle 2 2
47
Les trois individus de Paratilapia sp. issus de la seconde période de pêche ont le
même âge. Ils ont deux annuli chacun, ils ont tous deux ans.
Les résultats issus de la mensuration et du pesage issus de la seconde période de pêche
ont été récapitulés dans le Tableau 21.
Tableau 21: Taille et poids des trois Paratilapia sp. pêchés
Sexe femelle mâle1 mâle2
Taille (cm) LT (cm) 15,6 19,4 21,5
LS (cm) 11,7 15,9 18,4
Poids (g) 183 228,4 254
Légende: LT: Longueur Totale, LS: Longueur Standard
Les longueurs standard et totale sont proportionnelles entre-elles chez ces trois
individus. Le poids p, également proportionnelle à LT, varie selon le sexe: les deux mâles
sont nettement de grande taille et de poids important par rapport à la femelle. Etant donné que
ces trois individus ont tous deux ans, le dimorphisme sexuel chez Paratilapia sp. est ainsi
confirmé.
III.5.4.3- Transfert de Paratilapia sp. dans le nouveau bassin du PBZT
Avant l’introduction de Paratilapia sp., trois pieds de Cyperus madagascariensis ont
été plantés au centre du bassin préfabriqué afin d’imiter la flore du grand lac où cette espèce a
été recueillie. La vanne d’arrêt évacuant l’eau vers le lac Bevonjena reste ouverte, l’eau
circule et ne risque pas d’être saturée. La femelle et les deux mâles de Paratilapia sp. capturés
lors de cette seconde série de pêche sont directement transférés dans le bassin après la
scalimétrie, la mensuration, le pesage et la prise en photo. Ils ont été nourris de Caridina
séché (Famille des ATYIDAE) une fois par jour. Le bassin est entretenu toutes les deux
semaines afin de se débarrasser des feuilles mortes et des restes d’animaux entraînés par l’eau
de pluie. Le premier mâle a été capturé le 4 Décembre 2014 et le second le 9 Janvier 2015. Ils
n’ont pas survécu un mois après leur transfert. La femelle a été pêchée le 2 Décembre 2014.
III.5.5- Comparaison des résultats des deux périodes de pêche
La durée de pêche, le nombre des stations échantillonnées, les matériels utilisés
diffèrent pour les deux périodes d’étude. La seule comparaison possible est celle entre
Paratilapia sp., Tilapia sparrmanii, Xiphophorus hellerii et Xiphophorus maculatus capturés
à la nasse dans les stations B, C, D et E pour ces deux périodes.
L’abondance absolue des quatre espèces de poissons, issue de la première période de
pêche dans quatre stations est résumée dans le Tableau 22.
48
Tableau 22: Abondance absolue des quatre espèces de poissons issue de la première période
de pêche dans quatre stations
Espèces-
Stations Paratilapia sp.
Tilapia
sparrmanii
Xiphophorus
hellerii
Xiphophorus
maculatus Somme
B 5 96 32 28 257
C 0 15 44 2 68
D 0 0 0 0 0
E 0 0 0 0 0
Abondance
absolue 5 111 76 30 325
Pour la première période de pêche, Tilapia sparrmanii est le plus abondant.
L’abondance absolue des quatre espèces de poissons issues de la seconde période de pêche
dans quatre stations a été résumée dans la Tableau 23.
Tableau 23: Abondance absolue des quatre espèces de poissons issue de la seconde période
de pêche dans quatre stations
Espèces-
Stations Paratilapia sp.
Tilapia
sparrmanii
Xiphophorus
hellerii
Xiphophorus
maculatus Somme
B 2 30 23 170 460
C 1 18 5 79 188
D 0 11 5 81 665
E 0 20 12 130 374
Abondance
absolue 3 79 45 460 1687
Pour la seconde, Xiphophorus maculatus est le plus nombreux.
La comparaison des abondances moyennes absolues des quatre espèces de poissons
issues des deux périodes de pêche dans les quatre stations a été résumée dans le Tableau 24.
Tableau 24: Comparaison des abondances moyennes absolues des quatre espèces de poissons
issues des deux périodes de pêche dans les quatre stations
Espèces-
Abondances
Paratilapia
sp.
Tilapia
sparrmanii
Xiphophorus
hellerii
Xiphophorus
maculatus
Abondance moyenne
absolue de la pêche1 1,25 27,75 19 7,50
Abondance moyenne
absolue de la pêche2 0,75 19,75 11,25 115
Pour les deux périodes de pêche, Paratilapia sp. reste rare.
49
III.5.6- Comparaison des résultats sur Paratilapia sp. et sur Procambarus sp. pour
les deux périodes de pêche
Pendant les deux séries de pêche, Procambarus sp. est toujours observé et très
nombreux dans les seules stations où Paratilapia sp. est capturé. Une importante capture de
Procambarus sp. à la nasse, le matériel le plus approprié à la pêche de Paratilapia sp., est
également notée. Les effectifs de Paratilapia sp. et de Procambarus sp. issus de la première
période de pêche dans chaque station d’échantillonnage et pour chaque technique de pêche
ont été résumés dans les Tableaux 25 et 26 respectifs.
Tableau 25: Effectifs de Paratilapia sp. et de
Procambarus sp. issus de la première période de
pêche dans chaque station d’échantillonnage
Tableau 26: Effectifs de Paratilapia sp. et de
Procambarus sp. issus de la première période de
pêche pour chaque technique de pêche
Espèce-
Stations
Paratilapia
sp.
Procambarus
sp. Espèce-
Techniques
Paratilapia
sp.
Procambarus
sp.
A 0 5
Fauchoir 0 0
B 5 101
Senne 0 1
C 0 5
Maillant 0 0
D 0 54
Nasse 5 103
E 0 4
Ligne 0 0
Abondance
absolue 5 169
Epervier 0 54
Abondance
absolue 5 158
Pour la première période de pêche, Procambarus sp. colonise toutes les stations. Les
cinq individus de Paratilapia sp. ont été uniquement rencontrés dans B où le nombre de
Procambarus sp. est élevé (101 individus). La majorité des écrevisses capturées a été piégée à
la nasse, l’unique méthode par laquelle Paratilapia sp. a été obtenue. Les effectifs de
Paratilapia sp. et de Procambarus sp. issus de la seconde période de pêche dans chaque
station d’échantillonnage ont été résumés dans le Tableau 27.
Tableau 27: Effectifs de Paratilapia sp. et de Procambarus sp. issus de la seconde période de
pêche dans chaque station d’échantillonnage
Espèce-
Stations Paratilapia sp. Procambarus sp.
B 2 568
C 1 235
D 0 85
E 0 212
Abondance absolue 3 1100
Pour la seconde période de pêche, Procambarus sp. existe également dans toutes les
stations. Les trois individus de Paratilapia sp. ont été obtenus dans B et C dans lesquelles
Procambarus sp. est abondant.
50
CHAPITRE IV: DISCUSSION
IV.1- Paratilapia sp. du PBZT et Paratilapia sp. des autres régions
de Madagascar
Paratilapia sp. présente une large distribution géographique. La taille de ses points
sert en partie à les distinguer. Paratilapia sp. du PBZT est recouvert de gros points, différents
de ceux de Paratilapia polleni du Nord. Paratilapia bleekeri lui est le plus proche alors que
cette qualification n’a pas été validée par plusieurs chercheurs (de Rham & Nourissat, 2004).
IV.2- Périodes de pêche
Les deux périodes de pêche (octobre à décembre 2012 et novembre 2014 à février
2015) coïncident à celle de la reproduction de Paratilapia sp. (octobre à mars). Cette espèce
s’occupe constamment de ses petits et elle n’est donc pas très active.
Le nombre total de jours de pêche (16 jours pour la première série de pêche et 45 jours
pour la seconde série de pêche) est faible pour chacune des deux séries de pêches. Les
périodes de pêche et le nombre total de jours de pêche pourraient être des raisons du faible
effectif de poissons capturés notamment Paratilapia sp..
IV.3- Stations d’étude
Les stations d’étude ont été choisies selon les différents types d’habitat. La longueur
de chaque station diffère l’une de l’autre: station A: 30 m, station B: 94 m, station C: 158,28
m, station D: 74,80 m et station E: 103,90 m. Cette différence de longueur entre les stations
pourrait être la source de variation entre les résultats de chaque capture.
IV.4- Paramètres physico-chimiques et Paratilapia sp.
L’eau du grand lac est plus profonde (4,8 m suivant la longueur et 4,4 m suivant la
largeur) par rapport à celle du lac «Héronnière» (1,6 m suivant la longueur aussi que la
largeur). Elle est moins dure (430,8 ppm) par rapport à cette dernière (534 ppm). En effet, les
oiseaux aquatiques surtout les hérons défèquent dans le lac «Héronnière».
Or, Paratilapia sp. se rencontre en semi-profondeur et à une dureté entre 4 et 25 °dGH
(71,333 et 445,833 ppm). Alors que, l’eau du lac «Héronnière» n’est pas assez profonde et sa
dureté dépasse la limite exigée par cette espèce. Ces caractéristiques pourraient être des
raisons possibles pour lesquelles cette espèce a été uniquement rencontrée dans le grand lac
(Kiener & Maugé, 1966;Catala, 1977).
51
IV.5- Végétation et faune piscicole
Paratilapia sp. fréquente les milieux où l’espèce de plante Cyperus madagascariensis
est présente, un atout probable pour les stations B et C par rapport aux autres stations A, D et
E. Cette plante lui sert d’abri, de lieu de nidification et de réservoir de nourriture.
Malheureusement, elle est rare au bord du lac ce qui pourrait expliquer la rareté de cette
espèce de poisson.
Par contre, Eichornia crassipes, une espèce de plantes de bordure flottante, est la plus
abondante lors du recensement. Elle envahit rapidement la surface de l’eau qu’elle colonise
empêchant ainsi les rayons solaires utiles à la photosynthèse chez les autres plantes aquatiques
et pour la croissance et la reproduction chez les poissons (Kiener, 1963). Par conséquent, elle
nuit à la santé de la biocénose aquatique du grand lac.
IV.6- Qualité biologique de l’eau du grand lac
Le recensement des Invertébrés aquatiques contenus dans l’eau du grand lac a permis
de déterminer la qualité biologique de celle-ci. A été conclue qu’elle présente une pollution
notable. Cette souillure pourrait provenir de la défécation excessive des hérons qui nichent
longeant la partie Est du grand lac dont la faune et la flore aquatique en sont sérieusement
atteintes. Cette défécation directe dans l’eau présente un risque d’infestation parasitaire chez
Paratilapia sp..
IV.7- Pièges utilisés
Seule la pêche aux nasses traditionnelles a été la plus efficace à la capture de
Paratilapia sp. étant donné qu’il est nocturne (Kiener,1963). Mais l’insuffisance de ces
matériels pourrait être une origine de la faible capture de cette espèce.
Les techniques utilisées présentent certaines anomalies comme l’évitement pendant
l’utilisation des nasses D’une part, les poissons ne sont pas habitués à la présence des pièges.
D’autre part, Procambarus sp. arrive en premier dans les pièges et effraie les poissons. Ainsi,
les résultats obtenus pourraient être biaisés d’autant plus que l’unité de surface échantillonnée
est assez petite.
Les stations A, B, C, D et E renferment une importante richesse spécifique de poissons
étant donné qu’une série de pêches au filet fauchoir, à la senne, à la nasse, à la ligne et à
l’épervier y a été effectuée. Par contre, le filet maillant est le seul matériel utilisé à la capture
de poissons dans la station M du milieu du grand lac, la raison possible pour laquelle une
seule espèce y a été rencontrée.
52
IV.8- Différence de la distribution d’abondance
Pour la première série de pêches, le test de Kruskal-Wallis a conclu une différence
significative au niveau de la distribution de l’abondance de chaque espèce de poissons dans
les six stations. Un grand nombre de Gambusia holbrooki et de Tilapia sparrmanii a été
fréquemment observé à la surface de l’eau profitant du coup de soleil. Ils s’y sont regroupés
par plusieurs bancs de plus d’une trentaine de poissons c’est pourquoi ils ont été les plus
capturés contrairement à Paratilapia sp..
La distribution d’abondance de poissons capturés pour chaque type de piège présente
une différence significative. La senne, l’épervier et la nasse ont été les matériels de pêche les
plus efficaces. Ils présentent une flexibilité d’utilisation par rapport au type d’habitat et ils
permettent une capture spontanée de plusieurs individus de poissons à la fois.
Pour la seconde série de pêches, une différence significative a été observée entre la
distribution de l’abondance de chaque espèce dans les quatre stations d’échantillonnage.
Xiphophorus maculatus est l’espèce dominante. Elle a été facilement capturée vu que
l’ouverture antérieure dans la nasse vers la poche à appât lui est très large contrairement aux
autres poissons plus grands comme Tilapia sparrmanii et Paratilapia sp.. En plus, les
Xiphophores sont plus attirés par l’appât même en présence de Procambarus sp..
IV.9- Age, taille et poids
L’âge des huit individus de Paratilapia sp. capturés varie entre un à deux ans
probablement par le fait que les deux séries de pêche, séparées de deux années, se sont
déroulées presque les mêmes mois. Leur taille et leur poids confirment le dimorphisme sexuel
chez cette espèce. Les nouvelles données obtenues sur l’âge, la taille et le poids des individus
de Paratilapia sp. capturés lors des deux séries de pêche sont trop faibles, aucune
comparaison n’a été effectuée.
IV.10- Transfert de Paratilapia sp.
Pendant la seconde série de pêches, les deux mâles parmi les trois Paratilapia sp.
transférés dans le nouveau bassin ont été retrouvés morts un mois après leur transfert. La
première hypothèse soulevée est d’une part, l’eau de ce nouveau milieu de vie coule du grand
bassin à crocodile au lac inférieur dit Bevonjena. Par définition, la température d’une eau
coulante est inférieure à celle d’une eau stagnante. D’autre part, le milieu est assez ombragé
sous de grands feuillages. La seconde admet que les deux mâles soient en concurrence pour la
53
conquête de la seule femelle présente. Pendant la période de la reproduction, Paratilapia sp.
présente un comportement assez agressif soit vis-à-vis de sa progéniture soit de son territoire.
IV.11- Paratilapia sp. et espèces introduites
Le régime alimentaire de ces six espèces de poissons présente une étroite similarité qui
pourrait probablement engendrer une certaine concurrence entre-elles (Therezien, 1960). Elles
sont toutes omnivores. Le grand lac peut être considéré comme un écosystème fermé étant
donné que le biotope est limité. Toute influence qui lui est d’origine interne (action de
l’espèce sur le milieu) ou externe (action du milieu sur l’espèce) ne dépassera pas cette limite.
Ainsi, ces espèces seront en interaction permanente.
Par la classification suivant la profondeur fréquentée par l’espèce, une échelle a pu
être établie. Les communautés des espèces de poissons introduites appartiennent à un
écosystème à stratification verticale. Gambusia holbrooki, Xiphophorus hellerii et
Xiphophorus maculatus fréquentent la surface de l’eau, Paratilapia sp. et Tilapia sparrmanii
en semi-profondeur et Oreochromis niloticus en profondeur. En Annexe XVIII est montrée
cette stratification afin de pouvoir mettre en évidence l’interaction présente entre ces six
espèces de poissons pêchées. Un chevauchement de niche entre Tilapia sparrmanii et
Paratilapia sp. peut être envisageable (Therezien, 1960).
Les espèces introduites présentent souvent une certaine résistance. C’est pourquoi
elles peuvent déstabiliser voire entraîner le disparition de la population native. En plus des
diverses interactions sur les espèces autochtones comme Paratilapia sp., elles pourraient
transmettre également des maladies ainsi que des parasites.
IV.12- Relation entre Procambarus sp. et la faune piscicole du
grand lac
Procambarus sp. prolifère à une vitesse considérable et envahit tous les endroits du
grand lac. Cette écrevisse a été constatée en grand nombre et de grande taille dans les stations
D et E (partie Est du grand lac) où les nids de hérons sont majoritaires. Elle détruit l’habitat
des poissons en creusant partout. Elle est omnivore et elle mange les œufs, les juvéniles et les
poissons adultes (Geiger et al., 2005; Renai & Gherardi, 2006; Gherardi, 2006). Elle présente
une menace potentielle des poissons du grand lac. Durant la seconde période de pêche,
Procambarus sp. a été la plus capturée dans les nasses par rapport aux autres espèces de
poissons. Elle pourrait être la raison pour laquelle les poissons sont difficiles à capturer
notamment Paratilapia sp..
54
CONCLUSION
Cette étude a permis d’obtenir les éléments fondamentaux de l’écosystème du grand
lac du Parc Botanique et Zoologique de Tsimbazaza permettant l’établissement d’un système
de conservation performant de Paratilapia sp. étant un poisson endémique de Madagascar.
Pour les paramètres physico-chimiques de l’eau du grand lac, l’ensoleillement moyen
est de 640,5 heures avec une température moyenne de 24,1 °C. Le pH du sol du fond est le
même que le pH moyen de l’eau étant égal à 6,96.La conductivité moyenne est de 190,799
µS/cm d’où une faible minéralisation globale de l’eau. L’oxygène moyen dissous est de 29,98
%. La quantité des ions minéraux a été évaluée par colorimétrie. En effet, l’eau est moins
bonne et un peu acide. La profondeur de l’eau varie de 0,70 à 4,80 m suivant la longueur du
Nord au Sud et de 0,5 à 4,40 m suivant la largeur de l’Ouest à l’Est.GH égal à 430,76 ppm est
largement supérieure à la valeur idéale standard de 142 ppm, l’eau est dure.
Sept plantes aquatiques de bordure du grand lac ont été inventoriées dans les
différentes stations: Chenopodium sp., Cyperus madagascariensis, Eichornia crassipes,
Nasturtium officinale, Nymphea stellata, Typha angustifolia et Typhonodorum lindleyanum.
Seule Nymphea stellata n’a pas été rencontrée dans la station B, elle est la plus riche en
espèces. Malheureusement, Eichornia crassipes est constamment observée à 29,412 % et elle
est estimée abondante pendant l’inventaire.
Dix Familles d’Invertébrés aquatiques ont été répertoriés dans le grand lac:
ATYIDAE, BAETIDAE, CERATOPOGONIDAE, CORIXIDAE, DYTISCIDAE,
GYRINIDAE, HALIPLIDAE, HYDROPHILIDAE, LYMNAEIDAE et NEPIDAE. La plus
riche en Familles est la station C (BAETIDAE, CORIXIDAE, GYRINIDAE, HALIPLIDAE,
LYMNAEIDAE et NEPIDAE). La Famille des BAETIDAE a été la plus fréquemment
observée à 23,529 % durant l’étude. Selon l’indice de pollution (Ip = 5), la pollution de l’eau
du grand lac est jugée notable.
Deux séries de pêches ont été menées dans le grand lac du Parc. La première série de
pêche d’Octobre à Décembre 2012 a été effectuée dans six stations (A, B, C, D, E et M). La
seconde série de pêche de Novembre 2014 à Février 2015 a été réalisée dans quatre stations
(B, C, D et E). Les pièges utilisés ont été le filet maillant, la nasse, le filet senne, la ligne et
l’épervier.
Six espèces de poissons du grand lac ont été inventoriées au cours de la première série
de pêches: Gambusia holbrooki, Oreochromis niloticus, Paratilapia sp., Tilapia sparrmanii,
55
Xiphophorus hellerii et Xiphophorus maculatus. Toutes ces espèces ont été capturées dans la
station B. Oreochromis niloticus a été capturée à 100 % dans toutes les stations. Elle a été la
plus fréquemment rencontrée à 26,087 % durant l’inventaire. Tilapia sparrmanii et Gambusia
holbrooki sont les espèces dominantes. Les individus mâles sont plus nombreux par rapport
aux femelles pour Paratilapia sp., Tilapia sparrmanii et Xiphophorus maculatus
contrairement aux autres espèces.
Le nombre maximal de poissons (556 individus) ont été pêchés dans la station A. Le
test de Kruskal-Wallis présente une différence significative de la distribution de l’abondance
de chaque espèce de poissons dans les six stations. Gambusia holbrooki et Tilapia sparrmanii
ont été observés à plusieurs reprises se réchauffant au soleil à la surface de l’eau
contrairement à Paratilapia sp.. La différence est significative au niveau de la distribution
d’abondance de poissons capturés pour chaque type de piège. La réussite par la capture à la
senne, à l’épervier et à la nasse s’explique par l’élasticité de leur utilisation et de leur
spontanéité de capture.
L’équitabilité E (0,746) déduit que le peuplement piscicole du grand lac est diversifié
à 74,6 %. L’indice de similarité de Jaccard entre les stations A, B, C, D et E est proche de 1,
plusieurs espèces leur sont communes. Les stations D et E présentent une composition
spécifique identique. M est la station la plus différente des autres.
Une étude particulière a été menée sur Paratilapia sp. en vue d’une mesure de
conservation. Les paramètres physico-chimiques de l’eau du grand lac ne semble pas
perturber pour autant Paratilapia sp.. Ils lui sont convenables et ne présentent aucune forme
de nuisance pour cette espèce. Les caractéristiques du grand lac répondent aux exigences de
Paratilapia sp. par rapport au lac «Héronnière».
Lors de la seconde série de pêches, seuls Paratilapia sp., Tilapia sparrmanii,
Xiphophorus hellerii et Xiphophorus maculatus ont été capturés à la nasse. Ces espèces ont
été trouvées dans les stations B et C. Paratilapia sp. est classée espèce spécialiste. La plupart
des poissons a été capturée dans la station B (225 individus). La distribution de l’abondance
de chaque espèce dans les quatre stations d’échantillonnage présente une différence
significative. Un grand nombre de Xiphophorus maculatus, contrairement au Paratilapia sp.,
a été capturé par l’ouverture de la nasse même en présence de nombreux Procambarus sp. en
premier dans le piège.
En comparant les deux séries de pêches, Procambarus sp. est en surnombre dans la
station B où les cinq Paratilapia sp. ont été piégés à la nasse pour la première série de pêches.
56
Durant la seconde série de pêches, Procambarus sp. a été le plus capturé dans les stations B et
C dans lesquelles les trois Paratilapia sp. ont été collectés à la nasse.
Les trois Paratilapia sp. issus de la seconde série de pêches ont été transférés dans un
bassin préfabriqué pour leur multiplication et leur mise en conservation. Après un mois de
transfert, les deux mâles ont péri. La différence de température entre l’eau du grand lac et
celle du nouveau bassin ainsi que la concurrence entre les deux mâles sont supposés être les
raisons probables de cet échec. La femelle a été pêchée le 2 décembre 2014, le premier mâle
le 4 décembre 2014 et le second le 9 janvier 2015.
La mise en conservation de cette espèce nécessite une étude plus approfondie sur la
révision taxinomique, la répartition et la biologie. Cette étude demande un grand effort
d'inventaire et de prospection par un nombre considérable d’experts et de spécialistes actifs et
bien équipés.
57
RECOMMANDATIONS
Etant donné que la systématique de Paratilapia sp. n’est pas encore déterminée, une
étude génétique serait à suggérer pour la détermination de son espèce.
Des études plus approfondies sur la biologie, l’écologie et l’éthologie de Paratilapia
sp. seraient nécessaires pour l’amélioration du système de conservation.
Les paramètres abiotiques et biotiques devraient être reconsidérer afin de répondre aux
exigences de Paratilapia sp. pour que les propriétés du bassin soient plus favorables pour
cette espèce avant le prochain transfert.
Le nombre de nasses pourrait être d’une dizaine pouvant ainsi recouvrir
simultanément toutes les bordures du lac. Il serait préférable également de choisir des nasses
de plus grande taille et surtout tissées de façon traditionnelle en scirpes lacustres. Bref, elles
devraient être améliorées pour obtenir des résultats plus satisfaisants. Les captures seraient
envisageables aussi bien le jour que la nuit. Le prolongement de la durée de capture pourrait
être bénéfique en termes d’abondance de poissons collectés et la pêche pourrait être entreprise
toute l’année.
Avant de procéder au prochain transfert de Paratilapia sp. dans le nouveau bassin du
PBZT, un élevage dans un aquarium serait recommandé. Le milieu est plus restreint et plus
facile à gérer.
Pour la mesure de conservation de Paratilapia sp., une sensibilisation des personnels
du PBZT sur la présence de cette espèce dans l’eau du grand lac serait à suggérer. Il
nécessiterait également une étroite collaboration avec les techniciens du Parc pour un suivi de
manière périodique.
Une présence importante de Procambarus sp. a été constatée durant cette étude. Une
lutte comme une pêche intensive contre cette espèce nuisible serait fortement recommandée
dans le grand lac.
58
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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60
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I
ANNEXES Annexe I: Carte du Parc ORSTOM de Tsimbazaza (source: Parc ORSTOM de Tsimbazaza Guide 1970)
I
II
Annexe II: Panneau illustrant l’historique du Parc aux temps des royaumes (source: ANDRIANTSOAHARINANAHARY, 2012)
III
Annexe III: Température et humidité du Parc en 2012 et 2013
Années 2012 2013
Mois Jan Fév Mar Avr Mai Jui Juil Aoû Sep Oct Nov Déc Jan Fév Mar Avr Mai Jui Juil Aoû Sep Oct Nov Déc
Pluies (mm) 207,5 275,5 159,5 138,6 246,0 3,1 1,3 2,8 2,5 14,8 97,6 252,7 281,1 190,4 163,4 51,9 24,6 8,1 0,0 0,1 0,1 105,1 223,2 306,2
Pluies moyennes
annuelles (mm) 116,8 112,9
Nombre de jours 21 20 13 10 5 7 1 4 3 3 14 9 17 22 14 5 4 5 0 1 1 8 16 17
Nombre total de jours 110 110
Températures
maximales (°C) 25,6 26,5 25,8 25,5 22,8 20,8 20,5 21,6 23,4 27,0 27,4 26,8 26,8 26,1 26,1 24,8 23,3 20,1 20,2 20,9 24,6 25,3 28,7 27,3
Températures moyennes
maximales annuelles (°C) 24,5 24,5
Températures
minimales (°C) 17,9 17,8 17,1 16,7 14,2 12,3 10,9 11,5 12,0 14,2 16,8 16,8 17,6 17,9 17,4 15,5 14,3 10,1 10,5 10,1 12,0 14,6 17,0 17,3
Températures moyennes
minimales annuelles (°C) 14,9 14,5
Températures moyennes
mensuelles de l’air (°C) 21,8 22,2 21,5 21,1 18,5 16,6 15,7 16,6 17,7 20,6 22,1 21,8 22,2 22,0 21,8 20,2 18,8 15,1 15,4 15,5 18,3 20,0 22,9 22,3
Températures moyennes
annuelles de l’air (°C) 19,7 19,5
IV
Annexe IV: Courbe ombrothermique de GAUSSEN de 2012 et 2013
V
Annexe Va: Détails sur les sources alimentant le grand lac
Sources-
Caractéristiques Source1 Source2 Source3
Latitude Sud 18°55’45,1’’ 18°55’43,6’’ 18°55’44,7’’
Longitude Est 047°31’35,5’’ 047°31’34,0’’ 047°31’31,9’’
Altitude (m) 1285 1287 1283
Localisation
En aval du tombeau
Lolo Menabe au Nord
du grand lac
Sur la place dénommée Rafia
au Nord-Ouest du grand lac
Entre l’ombrière et
l’arboretum à l’Ouest
du grand lac et qui
malheureusement
sert de terrain de
foot de nos jours
Distance entre
la source et
le grand lac (m)
10,50 53,4 61,3
Largeur du canal
(cm) indéterminée 70 80 à 90
Etat
C’est une source
tarée.
C’est une source qui a encore de l’eau mais
de très faible quantité c’est-à-dire ne débordant pas
le canal d’évacuation vers le grand lac.
C’est une source
tarée.
Avant, elle évacuait directement dans le grand lac
mais plus tard, elle est un peu déviée
pour aboutir à une buse un peu usée
découpée en deux d’à peu près 5m.
Vitesse vers
le grand lac aucune aucune aucune
Historique
Avant, elle a déjà été épuisée faute de
respect des «Fady» ou des tabous.
Une offrande a été donnée (un mouton a été sacrifié)
vers 2011 par un certain Monsieur Le Docteur
Rafaralahy Augustin (Directeur du Parc en ces
temps) afin de «redonner vie» à la source qui,
depuis, a de nouveau rejailli de son trou même si
elle reste de faible quantité. Elle a aussi gardé son
aspect d’avant c’est-à-dire sa forme similaire à un
puit qu’elle avait déjà dans les temps des royaumes.
VI
Annexe Vb: Détails sur les exutoires évacuant le grand lac vers les bassins inférieurs
Exutoires-
Caractéristiques Exutoire1 Exutoire2 Exutoire3 Exutoire4
Latitude Sud 18°55’49,2’’ 18°55’48,5’’ 18°55’50,0’’ 18°55’49,9’’
Longitude Est 047°31’36,4‘’ 047°31’36,7’’ 047°31’34,1’’ 047°31’34,5’’
Altitude (m) 1291 1283 1286 1274
Localisation
A l’Est du grand lac
et se déverse dans
le petit bassin
à crocodile
A l’Est du grand lac
et se déverse dans
le grand bassin
à crocodile
Au Sud du grand lac
et se déverse dans
l’héronnière
Au Sud du grand lac
et se déverse dans
l’héronnière
Distance entre
le grand lac et
les bassins
inférieurs (m)
10 10 à 15 20 20
Largeur de
l’exutoire (cm) 100 100 100 100
Etat Avec de l’eau stagnante Pas d’eau car le niveau de l’eau dans le lac est
assez bas et ne parvient pas à dépasser l’exutoire
Vitesse vers les
autres bassins aucune aucune aucune aucune
VII
Annexe VIa: Coordonnées géographiques et longueur totale de la station A
Sous-stations-
Coordonnées A1 A2 A3 A4
Latitude Sud 18°55’47,8’’ 18°55’47,4’’ 18°55’47,1’’ 18°55’46,8’’
Longitude Est 047°31’32,2’’ 047°31’32,1’’ 047°31’32,1’’ 047°31’32,0’’
Altitude (m) 1273 1275 1277 1274
Longueur totale (m) 30
Annexe VIb: Coordonnées géographiques et longueur totale de la station B
Sous-stations-
Coordonnées B1 B2 B3 B4 B5 B6 B7
Latitude Sud 18°55’46,4’’ 18°55’46,1’’ 18°55’45,6’’ 18°55’45,4’’ 18°55’45,3’’ 18°55’45,2’’ 18°55’45,2’’
Longitude Est 047°31’32,8’’ 047°31’32,7’’ 047°31’32,8’’ 047°31’33,0’’ 047°31’33,3’’ 047°31’33,7’’ 047°31’34,0’’
Altitude (m) 1276 1276 1278 1273 1280 1278 1277
Longueur
totale (m) 94
Annexe VIc: Coordonnées géographiques et longueur totale de la station C
Sous-stations-
Coordonnées C1 C2 C3 C4 C5 C6
Latitude Sud 18°55’45,0’’ 18°55’45,0’’ 18°55’45,4’’ 18°55’45,7’’ 18°55’46,4’’ 18°55’46,8’’
Longitude Est 047°31’34,4’’ 047°31’34,8’’ 047°31’35,4’’ 047°31’35,4’’ 047°31’34,4’’ 047°31’34,8’’
Altitude (m) 1273 1278 1284 1283 1275 1274
Longueur
totale (m) 158,28
VIII
Annexe VId: Coordonnées géographiques et longueur totale de la station D
Sous-stations-
Coordonnées D1 D2 D3 D4 DE D6
Latitude Sud 18°55’47,1’’ 18°55’47,5’’ 18°55’47,5’’ 18°55’47,8’’ 18°55’47,9’’ 18°55’48,2’’
Longitude Est 047°31’34,8’’ 047°31’35,2’’ 047°31’35,6’’ 047°31’35,8’’ 047°31’36,1’’ 047°31’36,6’’
Altitude (m) 1268 1268 1272 1275 1276 1265
Longueur
totale (m) 74,80
Annexe VIe: Coordonnées géographiques et longueur totale de la station E
Sous-stations-
Coordonnées E1 E2 E3 E4 E5 E6 E7
Latitude Sud 18°55’49,9’’ 18°55’49,7’’ 18°55’49,6’’ 18°55’49,2’’ 18°55’48,7’’ 18°55’48,4’’ 18°55’48,0’’
Longitude Est 047°31’33,6’’ 047°31’33,3’’ 047°31’32,9’’ 047°31’32,4’’ 047°31’32,2’’ 047°31’32,2’’ 047°31’32,0’’
Altitude (m) 1265 1269 1275 1273 1271 1273 1272
Longueur
totale (m) 103,90
IX
(1) (2)
(1): Appareils de mesure de quelques paramètres physico-chimiques de l’eau: oxymètre, Mallette
Aquamerck, multiparamètre (source: ANDRIANTSOAHARINANAHARY, 2012) (Annexe VII)
(2): Filet fauchoir (source: ANDRIANTSOAHARINANAHARY, 2012) (Annexe VIII)
Annexe IXa: Groupes faunistiques et Unités Systématiques correspondants
GROUPES FAUNISTIQUES UNITES SYSTEMATIQUES
PLECOPTERES Genre
TRICHOPTERES Famille ou Genre
EPHEMEROPTERES Genre
ODONATES Genre
COLEOPTERES Famille
MOLLUSQUES Genre
CRUSTACES Famille
MEGALOPTERES Genre
HEMIPTERES Genre
DIPTERES Famille
PLANARIDES Genre
HIRUDINES Genre
OLIGOCHETES Famille ou présence
NEMATODES présence
HYDRACARIENS présence
AUTRES GROUPES présence
X
Annexe IXb: Tableau standard de détermination des indices biotiques
I
II III
GROUPES
FAUNISTIQUES NOMBRE TOTAL DES US PRESENTES
0 à 1 2 à 5 6 à 10 11 à 15 16 et +
INDICE BIOTIQUE
1. PLECOPTERES ou 1 + d'une US _ 7 8 9 10
ECDYONURIDAE 2 1 seule US 5 6 7 8 9
2. TRICHOPTERES à 1 + d'une US _ 6 7 8 9
FOURREAUX 2 1 seule US 5 5 6 7 8
3. ANCYLIDAE 1 + de 2 US _ 5 6 7 8
EPHEMEROPTERES sauf 2
3 4 5 6 7
ECDYONURIDAE
4. APHELOCHEIRUS
0 toutes les US ci-
dessus absentes 3 4 5 6 7
ODONATES ou
GAMMARIDAE ou
MOLLUSQUES
(sauf SPHAERIDAE)
5. ASELLUS ou
0 toutes les US ci-
dessus absentes 2 3 4 5 _
HIRUDINAE ou
SPHAERIDAE ou
HEMIPTERES
(sauf Aplocheirus)
6. TUBIFICIDAE ou
0 toutes les US ci-
dessus absentes 1 2 3 _ _
CHIRONOMINAE
des groupes
THUMNIPLUMOSUS
7. ERISTALLINAE 0
toutes les US ci-
dessus absentes 0 1 1 _ _
Légende: US: Unité(s) Systématique(s)
XI
Annexe IXc: Détermination du degré de pollution de l’eau
Indice biotique Ib Indice de pollution Ip Qualité de l'eau Couleur de l'eau Pollution de l'eau
Ib≥In-1 Ip≤1 bonne bleue __
In-1˃Ib≥In-3 Ip≤3 acceptable verte décelable
In-3˃Ib≥In-5 Ip≤5 douteuse jaune notable
In-5˃Ib≥In-7 Ip≤7 critique rouge importante
Ib˃In-7 Ip˃7 dangereuse noire très importante
Légende: In: Indice biotique moyen normal
Annexe X: Matériels de pêche
(1) (2)
(3) (4)
(1): Filet maillant (source: ANDRIANTSOAHARINANAHARY, 2012)
(2): Nasses traditionnelles (source: ANDRIANTSOAHARINANAHARY, 2012)
(3): Hameçon (source: ANDRIANTSOAHARINANAHARY, 2012)
(4): Filet senne (source: ANDRIANTSOAHARINANAHARY, 2012)
XII
(5) (6)
(5): Filet épervier (source: ANDRIANTSOAHARINANAHARY, 2012)
(6): Nasses modernes (source: ANDRIANTSOAHARINANAHARY, 2012)
Annexe XI: Prélèvement d’écailles (source: ANDRIANTSOAHARINANAHARY, 2012)
XIII
/ / 12
h mn
Féminin Masculin
[3;10[ [10;20[ [20;30[ [30;40[ [40;50[ [50;60[ [60;+∞[
Autres personnes au sein du Parc Personnes en dehors du Parc
1 Que connaissez-vous sur le grand lac du PBZT?
2 Sur le lac "Héronnière"?
3 Sur les autres petits bassins inférieurs?
4Quels genres de poissons connaissez-vous habitant le grand lac
ou le lac "Héronnière" ou les autres petits bassins inférieurs?
5 Avez-vous déjà entendu parler de Paratilapia ? Oui Non
6 Si oui, que savez-vous sur lui? Morphologie Biologie Physiologie Anatomie Ethologie Historique
7 Son importance? Oui Non
8 Le fait qu'il soit en voie de disparition? Oui Non
9Procambarus sp. est-il à l'origine de cette diminution en
nombre? Si oui, pourquoi?Oui Non Peut-être
10 Que pensez-vous des hérons?
11L'eau est-elle la cause de cette décroissance en nombre? Si oui,
pourquoi?Oui Non Peut-être
12 Ou la nature du fond de l'eau? Si oui, pourquoi? Oui Non Peut-être
13 Ou la faune contenue dans l'eau? Si oui, pourquoi? Oui Non Peut-être
14Ou la flore environnante ou celle contenue dans l'eau? Si oui,
pourquoi?Oui Non Peut-être
15 Ou le changement climatique? Si oui, pourquoi? Oui Non Peut-être
16 D'après vous existe-t-il une pêche clandestine dans le Parc? Oui Non Peut-être
17 Qui pensez-vous être l'auteur? Autres personnes au sein du Parc Personnes en dehors du Parc
18 Quand la pratique-t-il? Le jour La nuit
19 Avec quel matériel? Ligne Epervier Nasse Senne Maillant
20Serait-ce une des causes de la tendance de Paratilapia sp. à
disparaître?Oui Non Peut-être
21 Quelle solution proposez-vous pour sa conservation?
22Etes-vous pour à la construction d'un nouveau bassin pour sa
conservation? Pourquoi?Oui Non
23 Ce système de conservation sera-t-il bénéfique ou non? Oui Non Peut-être
24 Si oui, pour qui? Parc Visiteurs Pays Pays étrangers
25Adhérez-vous à l'idée que les individus obtenus soient
transférés dans d'autres endroits protégés du pays? Pourquoi?Oui Non
26 Ou dans d'autres endroits protégés à l'étranger? Pourquoi? Oui Non
27
Est-il acceptable qu'une partie du Parc serve de raccourci afin
de parvenir jusqu'au quartier en amont? Si non, quelle solution
suggérez-vous?
Oui Non
28Et que le Parc soit habité par d'autres personnes autres que les
agents de sécurité? Si non, quelle solution suggérez-vous?Oui Non
29Si les points d'eau du Parc doivent être protegés, quel système
de sécurité pensez-vous être efficace?
30Selon vous, le Parc est-il assez protégé aussi bien le jour que la
nuit?Oui Non
Adresse
Pendant l'ouverture du Parc Pendant de la fermeture du Parc
Personnels du Parc
Personnels du Parc
Utilité/ImportanceRégime alimentaire
Date
Heure
Sexe
Age
Catégorie
Annexe XII: Fiche modèle de l’enquête sur Paratilapia sp.
XIV
Annexe XIII: Longueur et largeur en fonction de la profondeur utilisées
pour la construction des profils bathymétriques du grand lac
Longueur (m) Profondeur (m)
Largeur (m) Profondeur (m)
0 -0,7
0 -0,5
7 -1,6
7 -2
14 -3
14 -2,7
21 -3,1
21 -3
28 -3,15
28 -3,4
35 -3,15
35 -4
42 -3,5
42 -4
49 -3,5
49 -4,3
56 -4
56 -4,4
63 -4,8
63 -3,8
70 -4,8
70 -2
77 -4,8
77 -0,6
84 -3,6
91 -3,6
98 -2,6
105 -2,6
108 -0,9
Annexe XIV: Liste des Familles, genres et espèces des plantes recensées dans toutes les stations
Familles Genres et espèces
AMARANTHACEAE Chenopodium sp.
CYPERACEAE Cyperus madagascariensis
PONTEDERIACEAE Eichornia crassipens
BRASSICACEAE Nasturtium officinale
NYMPHAEACEAE Nymphea stellata
TYPHACEAE Typha angustifolia
ARACEAE Typhonodorum lindleyanum
XV
Annexe XV: Espèces de poissons capturées dans le grand lac
(9) Echelle:
(10) Echelle:
(11) Echelle:
(12) Echelle:
(13) Echelle:
(14) Echelle:
(9): Gambusia holbrooki (source: http://www.joelsartore.com)
(10): Oreochromis niloticus (source: ANDRIANTSOAHARINANAHARY, 2012)
(11): Paratilapia sp. (source: ANDRIANTSOAHARINANAHARY, 2012)
(12): Tilapia sparrmanii (source: http://www.fishbase.org)
(13): Xiphophorus hellerii (source: http://www.aquariophilie.org)
(14): Xiphophorus maculatus (source: http://www.ratemyfishtank.com)
XVI
Annexe XVIa: Diversité α
dans chaque station durant l'inventaire
Annexe XVIb: Diversité α cumulée
dans chaque station durant l'inventaire
Stations
-
Jours
A B C D E M
Stations
-
Jours
A B C D E M
1 2 0 0 0 0 0
1 2 0 0 0 0 0
2 0 5 0 0 0 0
2 2 5 0 0 0 0
3 0 0 3 0 0 0
3 2 5 3 0 0 0
4 0 2 0 4 0 0
4 2 7 3 4 0 0
5 0 0 0 0 4 0
5 2 7 3 4 4 0
6 0 1 0 0 0 0
6 2 8 3 4 4 0
7 0 0 0 0 0 1
7 2 8 3 4 4 1
8 0 4 0 0 0 1
8 2 12 3 4 4 2
9 0 0 2 0 0 0
9 2 12 5 4 4 2
10 0 2 0 0 0 0
10 2 14 5 4 4 2
11 0 4 0 0 0 0
11 2 18 5 4 4 2
12 0 1 0 0 0 0
12 2 19 5 4 4 2
13 0 1 0 0 0 0
13 2 20 5 4 4 2
14 0 2 0 0 0 0
14 2 22 5 4 4 2
15 0 0 2 0 0 0
15 2 22 7 4 4 2
16 4 0 0 0 0 0
16 6 22 7 4 4 2
Annexe XVII: Dimorphisme sexuel chez deux individus de Paratilapia sp. de deux ans
(source: ANDRIANTSOAHARINANAHARY, 2012)
XVII
Annexe XVIII: Stratification verticale des espèces de poissons dans le grand lac
TITRE: ETUDE DES ELEMENTS FONDAMENTAUX ECOSYSTEMIQUES DU GRAND
LAC DU PARC BOTANIQUE ET ZOOLOGIQUE DE TSIMBAZAZA, ANTANANARIVO,
EN VUE DE LA CONSERVATION DE Paratilapia sp. (POISSON-CICHLIDAE)
ENDEMIQUE DE MADAGASCAR
RESUME
L’investigation a été effectuée au mois d’octobre jusqu’au mois de décembre 2012 et du mois de
novembre 2014 au mois de février 2015 dans le Parc Botanique et Zoologique de Tsimbazaza,
Antananarivo. La présente étude consiste à recueillir tous les éléments fondamentaux écosystémiques
du grand lac en vue de conserver le poisson endémique Paratilapia sp. (Cichlidae). Une première série
de pêches a été effectuée dans six stations en utilisant le filet maillant, la nasse, la ligne, le filet senne
et le filet épervier. Six espèces de poissons ont été répertoriées: Gambusia holbrooki, Oreochromis
niloticus, Paratilapia sp., Tilapia sparrmanii, Xiphophorus hellerii et Xiphophorus maculatus dont
trois mâles et deux femelles de Paratilapia sp. Comparée au lac «Héronnière», cette espèce a été
observée uniquement dans le grand lac. Pour sa conservation, une seconde série de pêches a été faite
dans quatre stations. La capture a été effectuée uniquement à la nasse. Paratilapia sp., Tilapia
sparrmanii, Xiphophorus hellerii et Xiphophorus maculatus sont les espèces obtenues. Trois individus
de Paratilapia sp. (deux mâles et une femelle) ont été transférés dans un bassin nouvellement
construit. Les mâles ont péri un mois après leur transfert et la femelle huit mois plus tard,
probablement à cause de la différence de température de l’eau des deux milieux. La mise en
conservation de Paratilapia sp. dans le nouveau bassin a connu un échec. Cependant certains facteurs
écologiques devraient être analysés avant le prochain transfert.
Mots-clés: Conservation, Madagascar, Paratilapia sp., Parc Botanique et Zoologique de Tsimbazaza,
Région Analamanga.
ABSTRACT
The investigation was carried out from October to December 2012 and from November 2014 to
February 2015 in the Botanical and Zoological Park of Tsimbazaza, in Antananarivo. The current
research consisted in gathering all the fundamental ecosystem elements of the great lake, aiming to
conserve the endemic fish Paratilapia sp. (Cichlid). The first series of fishings was practised in six
stations, by using the fishing nets, the fykes, the fishing-rods, the senne nets and the cast-nets. They
caught six species of fishes: Gambusia holbrooki, Oreochromis niloticus, Paratilapia sp., Tilapia
sparrmanii, Xiphophorus hellerii and Xiphophorus maculatus. Among them were, three male
Paratilapia sp. and two female ones. Likened to the hern lake, that species was found only in the great
lake. For its preservation, another series of fishings was led in four stations. The capture was practised
merely with the fykes. Partilapia sp., Tilapia sparrmanii, Xiphophorus hellerii and Xiphophorus
maculatus were caught. Three individuals of Partilapia sp. (two male-fish and a female one) were
transfered into a newly built pond. The male-fish perished after a month of their transfer, likely
because of the temperature variation of both ponds. The process of conservation of Partilapia sp. in
the new pond knew a failure. Whereas, other ecological agents would be regarded before the following
transfer.
Key-words: Analamanga Region, Botanical and Zoological Park of Tsimbazaza, Conservation,
Madagascar, Paratilapia sp..
Encadreur:
Professeur Noromalala RAMINOSOA
RASOAMAMPIONONA
Impétrant: Raffaëlla
ANDRIANTSOAHARINANAHARY
Adresse: Lot ED 25 IX Ambolotara Antsahatsiresy
Sabotsy Namehana Tanà (103)
Tél: 033 14 674 93
e-mail: [email protected]