diplÔme approfondi de langue...

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DIPLÔME APPROFONDI DE LANGUE FRANÇAISE Nom : Prénom : Volet à rabattre pour préserver l’anonymat du candidat & Seuil de réussite pour obtenir le diplôme : 50/100 Note minimale requise par épreuve : 5/25 Durée totale des épreuves collectives : 4 h 00 /100 NOTE TOTALE : Niveau C1 du Cadre européen commun de référence pour les langues DALF C1 - Sciences TP9207318A CODE CANDIDAT : Compréhension de l’oral Réponse à des questionnaires de compréhension portant sur des documents enregistrés : – un document long (entretien, cours, conférence…) d’une durée d’environ huit minutes (deux écoutes) – plusieurs brefs documents radiodiffusés (flashs d’informations, sondages, spots publicitaires…) (une écoute). Durée maximale des documents : 10 mn Compréhension des écrits Réponse à un questionnaire de compréhension portant sur un texte d’idées (littéraire ou journalistique), de 1 500 à 2 000 mots. Production écrite Epreuve en deux parties : • synthèse à partir de plusieurs documents écrits d’une longueur totale d’environ 1000 mots • essai argumenté à partir du contenu des documents 2 domaines au choix du candidat: lettres et sciences humaines, sciences Production orale Exposé à partir de plusieurs documents écrits, suivi d’une discussion avec le jury. 2 domaines au choix du candidat : lettres et sciences humaines, sciences 0 h 40 environ /25 0 h 50 /25 2 h 30 /25 0 h 30 /25 Préparation : 1 h 00 ÉPREUVES COLLECTIVES DURÉE NOTE SUR 1 2 3 4 ÉPREUVE INDIVIDUELLE DURÉE NOTE SUR

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DIPLÔME APPROFONDI DE LANGUE FRANÇAISE

Nom : Prénom :

Volet à rabattre pour préserver l’anonymat du candidat&

Seuil de réussite pour obtenir le diplôme : 50/100Note minimale requise par épreuve : 5/25Durée totale des épreuves collectives : 4 h 00

/100NOTE TOTALE :

Niveau C1 du Cadre européen commun de référence pour les langues

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CODE CANDIDAT : –

Compréhension de l’oralRéponse à des questionnaires de compréhension portant sur des documentsenregistrés : – un document long (entretien, cours, conférence…) d’une durée d’environ

huit minutes (deux écoutes)– plusieurs brefs documents radiodiffusés (flashs d’informations, sondages,

spots publicitaires…) (une écoute).Durée maximale des documents : 10 mn

Compréhension des écritsRéponse à un questionnaire de compréhension portant sur un texte d’idées(littéraire ou journalistique), de 1 500 à 2 000 mots.

Production écrite Epreuve en deux parties :• synthèse à partir de plusieurs documents écrits d’une longueur totale

d’environ 1000 mots• essai argumenté à partir du contenu des documents2 domaines au choix du candidat: lettres et sciences humaines, sciences

Production oraleExposé à partir de plusieurs documents écrits, suivi d’une discussion avec le jury.2 domaines au choix du candidat : lettres et sciences humaines, sciences

0 h 40 environ /25

0 h 50 /25

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Préparation : 1 h 00

ÉPREUVES COLLECTIVES DURÉE NOTE SUR

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ÉPREUVE INDIVIDUELLE DURÉE NOTE SUR

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Cette épreuve se déroulera en deux temps :

Production orale4

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DALF C1 - SCIENCES

EXPOSÉ

Vous choisirez un dossier d’exposé parmi deux tirés au sort. Vous préparerez un exposé personnel surle thème indiqué, en vous aidant des documents proposés, et vous le présenterez au jury. Votre exposéproposera une réflexion ordonnée sur ce sujet. Il comportera une introduction et une conclusion etmettra en évidence quelques points importants (3 ou 4 maximum).

Attention : Les documents sont une source documentaire pour votre exposé.Vous devez pouvoir en exploiter le contenu en y puisant des pistes de réflexion, des informations etdes exemples, mais vous devez également introduire des commentaires, des idées et des exemplesqui vous soient propres afin de construire une véritable réflexion personnelle.En aucun cas vous ne devez vous limiter à un simple compte rendu des documents.

Préparation : 60 minutes

Passation : 30 minutes environ

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ENTRETIEN

Le jury vous posera ensuite quelques questions et s’entretiendra avec vous à propos du contenu devotre exposé.

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25 points

SCIENCES

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SUJET 1

DOCUMENT 1

Thème de l’exposé :

Les greffes animal-homme sont-elles prometteuses ?

Transplantations de l’animal à l’homme – perspectives d’avenir et risques actuels

La transplantation chez l’homme d’organes, decellules vivantes et de tissus prélevés chez

l’animal est appelée greffe xénogénique. Des expé-riences récentes ont montré que la transplantationchez des babouins d’organes provenant de porcsgénétiquement modifiés pouvait donner des résul-tats de moyens à satisfaisants, ce qui permet d’espérer en l’avenir des greffes d’organes du porcà l’homme.

Ces travaux, de même que les présentes allé-gations concernant le traitement du diabète ou des troubles dégénératifs comme la maladie de Parkinson, en sont encore aux balbutiements. Al’exception de quelques procédures établies simples,comme le traitement des brûlures profondes aumoyen de cellules cutanées cultivées avec des cellules de souris, les greffes xénogéniques ne sontacceptables aujourd’hui que dans le cadre d’essaischez l’homme très étroitement contrôlés.

Un groupe consultatif d’experts internationauxs’est réuni il y a peu à l’Organisation mondiale dela Santé (OMS) pour faire le point des progrès desgreffes xénogéniques. Le principal objectif de laréunion était de proposer des moyens par lesquelsl’OMS peut aider les pays à contrôler cette pratiqueet appliquer des mesures de qualité et de sécuritépar des politiques renforcées, tout en favorisantl’approfondissement des recherches sur ses utili-sations potentielles.

Le risque principal associé aux greffes xénogé-niques est la transmission de maladies. Un grandnombre d’infections graves dans l’histoire de l’humanité sont d’origine animale. Dès lors qu’unnouvel agent pathogène est introduit chez une personne, il peut s’étendre au groupe élargi.

Face à ce risque, plusieurs pays ont énoncé desdirectives strictes et des procédures de surveillanceapplicables à la réalisation des greffes xénogé-niques. Celles-ci, cependant, sont également pra-tiquées dans des pays dépourvus de tels systèmesde surveillance et où les matériels et les procéduresutilisés n’ont fait l’objet d’aucun contrôle de qualité ni de sécurité. Ce qui signifie que rien neprouve la qualité des animaux donneurs et que lereceveur ne bénéficie d’aucun suivi, d’où l’absencede garantie quant à la sécurité des procédures pourle patient. Le problème s’étend à l’échelle mondialedès lors que les personnes peuvent se rendre dansun pays où les greffes xénogéniques ne sont pasconvenablement surveillées.

Pour le groupe consultatif de l’OMS, toutegreffe xénogénique pratiquée dans des pays en l’absence d’une surveillance adéquate donne lieuà des risques d’infection inacceptables pour la santépublique, et il faut mettre fin à cette pratique. (…)

www.oms.org, mai 2005

SCIENCES

Épreuve de production orale 25 points

Préparation : 60 minutes

Passation : 30 minutesenviron

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SUJET 1

DOCUMENT 2

L’homme rejette le babouin

L’AMERICAIN de trente-cinq ans qui avait reçu unfoie de babouin – la première greffe de ce genre

jamais réalisée – est mort dans la nuit de dimancheà lundi après être tombé dans le coma à la suited’une hémorragie cérébrale. Le patient, dontl’identité n’avait pas été révélée, à sa demande,avait subi cette transplantation le 28 juin, lors d’uneopération de onze heures au centre médical de l’uni-versité de Pittsburgh, dans l’Etat de Pennsylvanie.Il a donc vécu deux mois et huit jours avec le foiegreffé.

Le malade souffrait en effet d’une hépatite B quidétruisait progressivement son foie d’origine. Pour-quoi ne pas lui avoir greffé un foie humain alorsque la chirurgie maîtrise relativement bien ce typed’intervention ? Simplement parce que sa maladieaurait probablement attaqué tout autre foiehumain transplanté. Seul, en théorie, un organed’origine animale est insensible. C’est ainsi que lesmédecins du Presbyterian University Hospital dePittsburgh ont eu l’idée de lui greffer un foie debabouin, espérant qu’il résisterait mieux à l’hé-patite. (…)

Les greffes d’organes de babouin sont pour lesspécialistes une réelle source d’espoir. Tout d’aborden raison de la similitude anatomique de ce primateavec l’homme. Mais cette concordance (on parlede discordance entre deux espèces éloignées commele couple homme-porc) peut provoquer un rejet aiguau bout de quelques jours ou de quelques semaines.En cas de greffe animale discordante, le rejet peutêtre hyper aigu, c’est-à-dire foudroyant.

Néanmoins, le phénomène du rejet est inhérentà toute transplantation interhumaine. S’ils n’ontpas encore le pouvoir d’empêcher ces rejets, lesmédecins savent les retarder, en stimulant le système immunitaire. Est-ce suffisant pour ouvrirdes perspectives nouvelles, notamment lorsque l’urgence commande ? L’organe animal seraitalors transitoire, permettant d’attendre un donneurhumain tout en gardant le patient en vie.

Cela nous amène au second motif animant lavolonté des scientifiques de pousser leurs recherchesplus avant. Au-delà de la tentative ponctuelle dePittsburgh, les greffes d’organes d’animaux surl’homme (les xénogreffes) sont en effet l’objet denombreuses études. Pourquoi ? Une donnée tendraità l’expliquer : la transplantation manque cruelle-ment d’organes. En France, il y a ainsi 3.500 greffesréalisées chaque année. Or, selon un rapportpublié par l’IGAS (Inspection générale de la santé),fin 1991, 4.836 malades patientaient pour un rein,690 pour un cœur, 402 pour un foie, 127 pour unpoumon. Et depuis dix ans, le rythme d’accroisse-ment de la demande a largement dépassé lenombre des donneurs.

Le greffon animal est-il pour autant la panacée ?Avant même d’être au point, ces greffes soulèventnaturellement des questions d’éthique. D’abord, lemaintien en vie d’un patient par la greffe d’unorgane animal est-il licite* ? A supposer qu’il le soit,comment déterminer, pour un malade donné, lechoix d’un greffon animal plutôt qu’humain ?Quelles seront les répercussions psychologiques d’unhomme portant en lui un cœur de porc ou un foiede singe et l’attitude de la société à son égard ?

Activité emblématique, la transplantation d’or-ganes pose avec acuité le problème de l’utilisationdu corps humain. Pour ce qui est des organes pré-levés chez l’homme, on sait que différents projetsde loi sur la bioéthique veulent concilier sur le planjuridique la primauté de la personne avec les exi-gences du progrès de la connaissance scientifiqueet de la sauvegarde de la santé publique. L’accentest mis, à juste titre, sur l’inviolabilité, l’indispo-nibilité et le refus du commerce du corps humain.Mais il y a encore peu d’obligations entourant lesgreffes d’origine animale. Et la prouesse chirurgi-cale ne peut pas, à elle seule, tenir lieu de code.

Bernard Duraud, L’Humanité, 21/11/2006

* licite : légal, réglementaire

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SUJET 2

DOCUMENT 1

Thème de l’exposé :

Les neurosciences : enjeux et perspectives.

La révolution des neurosciencesEn quelques décennies, les scientifiques ont levé un coin de l’épais voile d’ignorance qui recouvraitjusque-là le fonctionnement de l’encéphale humain. Quelles perspectives nous ouvrent les dernièresconnaissances acquises sur l’homme, sur sa conscience, son vieillissement ou ses maladies génétiqueset neurologiques ? Entretien avec le neurobiologiste Jean-Pierre Changeux.

Label France : Où en est la recherche en neuro-sciences ? Peut-on affirmer, comme le professeurAntonio Damasio, que « nous sommes proches decomprendre la biologie de l’esprit et de ses méca-nismes » ?Jean-Pierre Changeux : Ces trente dernièresannées, il y a eu des progrès considérables dans laconnaissance du cerveau. Nous en savons beau-coup plus sur l’organisation anatomique du cer-veau, sur la circulation de l’information en son sein,mais aussi sur l’interaction avec le monde extérieur,qu’il soit physique, social ou culturel. Il est permisd’envisager, mais cela reste encore hypothétique,l’acquisition à terme d’une base scientifique des processus psychologiques. (…)

Cela se traduit-il par des applications médicales ?Les retombées sont considérables. Ces moléculesinterviennent directement dans la perception de ladouleur, ou dans les mécanismes de dépendanceà certaines drogues. Leur connaissance permet éga-lement la mise au point de nombreux médicaments(neuroleptiques, tranquillisants, antidépresseurs…).Actuellement, les travaux portent sur la schizo-phrénie, les dépressions et, bien entendu, les mala-dies neurodégénératives (Parkinson, Alzheimer…).Très invalidants, ces troubles graves vont, avec levieillissement attendu de la population, poserd’importants problèmes de santé publique dans lesannées à venir.

Le XXIe siècle sera celui du cerveau ?Nous avançons. Les généticiens ont identifié ungrand nombre des gènes impliqués dans le déclen-chement de ces maladies. Ils ont également décou-

vert les gènes qui déterminent l’organisation et ledéveloppement du système nerveux. On pensequ’en comparant le génome de la souris ou duchimpanzé à celui de l’Homme on identifiera lesgènes qui sont intervenus au cours de l’évolutiondans la différenciation de ces espèces, et qui inter-viennent toujours au cours de la construction ducerveau ou lors du développement embryonnaire.Ces recherches permettront de réaliser des dia-gnostics prénataux de certaines maladies, commela lissencéphalie (où le cortex cérébral est dépourvude circonvolutions), mais aussi de développer desthérapies géniques contre les maladies neurodé-génératives.

N’assiste-t-on pas à un développement sans pré-cédent de l’imagerie cérébrale, grâce au dévelop-pement de la « caméra à positons » et de l’IRMfonctionnelle (Imagerie par résonance magné-tique) ?Ces instruments servent à pénétrer, presque entemps réel, dans l’intimité du fonctionnementcérébral, à travers le crâne. On peut suivre l’acti-vité des aires corticales concernées par les proces-sus langagiers, mais aussi les modes de calcul, l’éva-luation des quantités, la perception des couleurs oudes visages. (…)

Ces machines, au XXIe siècle, permettront-elles delire dans les pensées ?On arrive déjà à mesurer l’intention d’un sujet àsaisir un objet avant que ses muscles soientcontractés. Il est aussi possible, par la stimulationtranscrânienne, d’altérer les intentions motrices oules perceptions. Expérimentalement, les condi-

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SUJET 2

tions sont fugaces et réversibles, mais on pourraitimaginer des techniques plus inventives. Il faut êtreévidemment très attentif. Mais de là à comprendretout ce que pense quelqu’un… Cela me sembleexcessif, même si c’est plausible. Je pense que le XXIe siècle sera celui du cerveau,comme le XXe a été celui de l’atome et de la bio-logie moléculaire. L’objectif, à terme, est de com-

prendre les bases neurales des fonctions supérieuresdu cerveau de l’homme, ainsi que de leur patho-logie. N’oublions pas que, dans notre pays, 30 %des dépenses de santé publique visent déjà aujour-d’hui à soulager des malades atteints de troublesneurologiques et psychiatriques.

Propos recueillis par Emmanuel Thévenon, Label France, janvier 2000

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Neurosciences sans conscience ? Cerveau, mensonge et antiterrorisme

[…] Au nom d’une lutte efficace contre le terrorisme, le gouvernement français compte systématiser l’utilisation des dernières avancéestechnologiques et scientifiques. Le but avoué estd’assister les autorités dans le contrôle des dépla-cements, des grands réseaux de communicationainsi que des espaces publics et privés. […] Il s’agitd’offrir aux autorités un accès plus rapide à desinformations de meilleure qualité, comme cela sefait aux Etats-Unis depuis la promulgation duPatriot Act au lendemain des attentats du 11 sep-tembre 2001.

En Grande-Bretagne, afin de prévenir d’autresattaques, plusieurs millions de caméras filmentdésormais les faits et gestes de la population dansles lieux publics. La sécurité nationale justifie-t-ellede tels enregistrements ? L’opinion publique britannique semble partagée. Certes, ces camérasont joué un rôle indéniable dans l’enquête de juillet2005, qui a rapidement abouti à l’identification des poseurs de bombes présumés. Leur utilisationn’a cependant pas pu empêcher le drame de se pro-duire. A priori, rien ne remplace l’œil humain pourdétecter un comportement suspect.

A priori seulement, car des techniques auto-matisées de traitement de l’information sont encours de développement afin d’optimiser la lutteantiterroriste. Pilotées par des logiciels d’identifi-cation sophistiqués, de nouvelles caméras dites« intelligentes » en sont la parfaite illustration. Fruitde la collaboration avec des spécialistes des sciencesdu mouvement humain et des neurosciences comportementales, elles permettent de détecter très

rapidement un comportement individuel inhabi-tuel ou un regroupement suspect.

En dépit des atteintes aux libertés individuelles,la Grande-Bretagne et la France font donc la partbelle au stockage de données biométriques et àl’analyse comportementale in situ. Ces techniquesfont aussi partie de l’arsenal antiterroriste améri-cain, mais il semble que les Etats-Unis s’orientent,en parallèle, vers un tout autre sujet d’observationet de surveillance : le cerveau. En effet, si l’on encroit un article paru récemment dans la prestigieuserevue scientifique Nature, il serait désormais pos-sible d’utiliser l’imagerie par résonance magnétiquefonctionnelle (IRMF) dans le cadre de la lutte contrela criminalité. Des chercheurs de l’université dePennsylvanie, à Philadelphie, seraient parvenus àidentifier une trace cérébrale du mensonge. Cetteétude, dont les résultats complets seront publiés lemois prochain, a été financée par la DefenseAdvanced Projects Agency de l’armée américaine.(…)

Il y a fort à craindre que ces « résultats », asso-ciés aux études, commerciales ou non, sur le fonc-tionnement du cerveau pendant le mensonge, serviront de caution, souvent malgré eux, à descatégorisations d’individus, voire à des discrimi-nations abusives. Dans un avenir à court oumoyen terme, qu’il s’agisse de son utilisation dansle cadre de la lutte contre le terrorisme, de procé-dures judiciaires ou même d’embauche, touteméthode visant à identifier les « menteurs » à l’aidedes neurosciences soulève des doutes éthiqueslégitimes.

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SUJET 2

Aux Etats-Unis, où la frontière entre instituts derecherche publics et entreprises privées est de plusen plus mince, le National Institutes of Health (Institut national de la santé – NIH) a bien compris la nécessité d’un cadre de référence. C’estainsi qu’il finance à présent des travaux quidevraient favoriser l’élaboration de règles spéci-

fiques sur ce qu’il est permis de faire ou non enneuro-imagerie appliquée au milieu médical,industriel et légal.

Il est toutefois un fait indéniable : la neuro-ima-gerie en soi n’est pas responsable des éventuelsdétournements dont elle pourrait être l’objet. […]

Le Monde diplomatique, Olivier Oullier, décembre 2005

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SUJET 3

DOCUMENT 1

Thème de l’exposé :

L’espace, une destination touristique ?

La première femme touriste spatiale en route pour la Station spatiale internationale

Une Américaine d’origine iranienne s’est envolée ce matin pour la Station spatiale interna-tionale, moyennant 20 millions de dollars.

L’Américaine d’origine iranienne AnoushehAnsari, première femme touriste de l’espace, et

ses deux coéquipiers russe, Mikhaïl Tiourine, etaméricain, Michael Lopez-Alegria, ont décollé cematin, du cosmodrome russe de Baïkonour (Kazakhstan), à bord d’une fusée Soyouz TMA 9.Destination : la station spatiale internationale (ISS)à laquelle le vaisseau doit s’arrimer mercredi. MmeAnsari réalisera, entre autres, deux expériences biomédicales en apesanteur pour le compte del’Agence spatiale européenne (ESA). Le retour surTerre est prévu le 28 septembre au matin en com-pagnie du Russe Pavel Vinogradov et de l’Améri-cain Jeffrey Williams qui, après avoir séjourné sixmois à bord de la station, passeront le relais aux deux coéquipiers d’Anousheh Ansari. Ces derniers feront équipe avec l’Allemand Thomas Rei-ter, en poste sur l’ISS depuis juillet.

Aussi loin qu’elle se souvienne, AnoushehAnsari a rêvé d’aller dans les étoiles. La petite fillequi contemplait la voûte céleste depuis son Irannatal en se demandant s’il y avait quelqu’un là-haut devait s’envoler ce matin à bord d’une fuséerusse Soyouz pour une croisière de huit jours enorbite. Un destin de conte de fées pour la premièrefemme touriste de l’espace qui a fêté ses 40 ans le12 septembre. « Je veux montrer que l’impossible peutdevenir possible », racontait Anousheh à la presseil y a trois semaines à la Cité des étoiles, près de

Moscou. Veste blanche cintrée et jupe noire, l’élé-gante Mme Ansari aux mèches blond vénitien tran-chait avec le décor soviétique de la Cité.

« Avec elle, j’ai révisé ma définition du mot passion »,confie son mari Hamid, qui, de son aveu, n’auraitpas supporté comme elle le rude entraînement descosmonautes russes. Le parcours de l’adolescentedébarquée à 16 ans aux États-Unis impressionne :ingénieur en électricité, auteur de plusieurs brevets,à 27 ans, elle se retrouve parmi les quarante jeunesAméricains les plus riches, grâce à la vente de sonentreprise, Telecom Technologies. De quoi s’offrirce voyage en apesanteur à 20 millions de dollars.Ce n’est pas la première fois qu’elle dépense sa for-tune pour la conquête spatiale : avec Hamid et sonbeau-frère Amir, elle a doté le X-Prize – rebaptiséde leur nom de famille – de 10 millions de dollarspour récompenser le premier vaisseau privé qui iraitdans l’espace deux fois en quinze jours. Le vain-queur fut Burt Rutan et son SpaceShipOne en 2004.Anousheh continuera de soutenir l’industrie spatiale privée, car elle n’entend pas arrêter levoyage là. Interrogée sur ce qu’elle attend le plusde sa croisière, la rigoureuse femme d’affairesrépond : « Voir la Terre comme un globe bleu brillantsur le fond noir. » Son visage un peu tendu s’illuminealors de l’immense sourire de la petite rêveuse deTéhéran.

Fabrice Nodé-Langlois, Le Figaro,18/09/2006

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SUJET 3

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DOCUMENT 2

Hôtel spatial : Et si le rêve devenait réalité ?S’inspirant d’un projet de la NASA datant des années 90, l’américain fortuné Robert Bigelow caressele rêve de bâtir un jour un hôtel spatial gonflable, dont les chambres pourraient accueillir des tou-ristes de l’espace. C’est aujourd’hui, avec l’envoi d’une première « chambre » baptisée Genesis 1, quece rêve pourrait mettre un premier pied dans la réalité…

Après les étoiles de Las Vegas, un hôtelspatial !

C’est une chaîne d’hôtels basée à Las Vegas quia fait sa fortune. Et, visiblement, Robert Bigelow ala tête dans les étoiles, puisque c’est dans l’espacequ’il envisage de faire construire son prochain éta-blissement. Si tout se passe bien, l’inauguration deson hôtel gonflable de 330 mètres cube pourraitavoir lieu à l’horizon 2012. Mais avant cela, denombreux défis techniques les attendent, ses entrepreneurs spatiaux et lui. En effet, il ne suffitpas d’avoir de la suite dans les idées pour ouvrirune suite dans l’espace… Pour concrétiser son rêve,Bigelow a repris une idée de la NASA nomméeTranshab, qui prévoyait d’envoyer dans l’espace – et en particulier en direction de Mars ou de laLune – une station habitée gonflable. Un projet parla suite abandonné par l’agence, mais sur lequell’américain fonde tous ses espoirs.

Aujourd’hui, Robert Bigelow aura à coup sûr les yeux tournés vers l’aire de lancement russe deDombarovsky, d’où doit décoller le lanceur Dnepravec, à son bord, une réplique à l’échelle 1/3 de sonhôtel spatial. Ce module, baptisé Genesis 1, estconstitué d’un matériau en fibres de carbone et deKevlar. Un revêtement qui devrait le protéger des

débris spatiaux et des impacts de micrométéorites.Il pèse 1270 kilogrammes et mesurera dans sa confi-guration de lancement 4,26 mètres de long pour1,2 de large. Il embarque à son bord des effets per-sonnels des employés de Bigelow, 13 caméras, ainsique des insectes. La fusée Dnepr, une adaptationd’un missle balistique russe, placera Genesis 1 surune orbite située à 550 kilomètres de la Terre. Unefois sur place, le module devrait se gonfler dans l’espace jusqu’à atteindre la taille de 3 mètres sur2,4, et tourner autour de notre planète pendant cinqans, le temps que les ingénieurs étudient sa résis-tance et la faisabilité de ce projet d’hôtel spatial.Si tout se passe comme convenu, un secondmodule d’essai Genesis II devrait être envoyé d’icila fin de l’année.

Outre le challenge que représente l’hôtel spatialen lui-même se pose le problème de la navette quile desservira. Pour trouver une solution, l’américaina créé l’America’s Space Prize, doté d’un prix de50 millions de dollars. L’objectif est de développerune navette privée « à bas coût » pouvant trans-porter les clients de l’aéroport spatial aux portes del’établissement.

Christophe Olry, Futura-Sciences, 13/07/2006

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SUJET 4

DOCUMENT 1

Thème de l’exposé :

Puces électroniques : sécurité ou surveillance ?

Des écoliers japonais surveillés par des puces électroniques

Une puce pour surveiller les écoliers. Le Japona commencé à tester de petits « mouchards »

électroniques permettant de surveiller à distanceles allées et venues des élèves, afin d’améliorer leursécurité.

Chaque fois qu’un élève de quatrième année del’école primaire Rikkyo passe la porte d’entrée, uneétiquette en plastique située dans son sac à dosenvoie un message à un ordinateur, qui enregistrel’heure exacte à laquelle l’élève entre ou sort del’établissement. Quelques instants plus tard, sesparents reçoivent ces informations par courrier électronique sur leur téléphone portable.

Les responsables de l’école espèrent que latechnologie d’identification par fréquence radio(RFID) servira de système d’alerte précoce poursignaler rapidement tout cas de disparition d’en-fants.

« Cela n’empêchera pas les crimes contre lesenfants », souligne Tsukasa Tanaka, principal deRikkyo, une école privée pour garçons de Tokyo.« Mais sans les étiquettes électroniques, nous pourrionsne pas savoir qu’un élève n’est pas arrivé à l’école avantde faire l’appel. »

Cette technologie, également testée par uneautre école de l’archipel, permet à l’établissementet aux parents de savoir si un élève arrive en retardle matin ou s’il met plus de temps que d’habitudepour rentrer à la maison. Chaque étiquette contientune puce électronique et une petite antenne.

Mis au point par la société Fujitsu, ce systèmecommence à se généraliser dans le monde. Desentreprises l’utilisent pour surveiller des mar-chandises, des automobilistes passent à des péagessans s’arrêter grâce à des cartes RFID prépayées et

la compagnie aérienne Delta Airlines prévoitd’adopter un système de gestion des bagages basésur cette technologie aux Etats-Unis. Les magasinsaméricains Wal-Mart s’attendent à ce que les pro-duits d’une centaine de ses fournisseurs intègrentla puce électronique d’ici janvier.

Si le Japon affiche un faible taux de crimina-lité, ses écoles sont plus sensibles aux questions desécurité depuis qu’un homme a poignardé huitélèves à mort et en a blessé quinze en 2001. Uneaffaire qui a choqué le pays. Et le mois dernier, deuxjeunes garçons ont été enlevés et tués dans le norddu pays.

La plupart des écoles du Japon verrouillent désor-mais leur porte d’entrée, et beaucoup rappellentaux enfants de se méfier des inconnus au moyende films ou d’affiches, ou dispensent des notions élé-mentaires d’autodéfense.

Certains établissements ont eu recours à des gardiens ou à des caméras pour surveiller les élèveset les visiteurs. Quelques-uns sont allés plus loin enachetant des téléphones portables utilisant latechnologie GPS pour que les parents puissent savoirà tout moment où se trouvent leurs enfants.

Jusqu’ici, seuls 40 élèves de Rikkyo ont reçu lesétiquettes électroniques, mais les 718 pensionnairesde l’établissement devraient en être dotés d’ici lafin du mois.

Le système peut lire jusqu’à 100 étiquettessimultanément, chacune produisant un signalparticulier. Le système servira également à uneautre utilisation: quiconque entrera dans l’éta-blissement sans étiquette déclenchera une alarme.

Kenji Hall, Le Nouvel Observateur, 12/10/2004

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SUJET 4

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Quelle carte d’identité électronique ?Le gouvernement des Etats-Unis se montre favorable à l’utilisation de puces sans fil à longue portée, à l’inverse de la position chinoise ou européenne. Même en Europe, les pays sont divisés surl’utilisation possible des données biométriques.

Soutenue par les Etats-Unis pour contrôler sesfrontières, la technologie de cartes à puces sans

fil utilisant les radiofréquences (RFID) semble s’im-poser à travers le monde comme le standard enmatière d’identification de personnes. Dernière-ment, le ministère de l’intérieur aux Etats-Unis enpréconisant le recours pour le transit de personnesà destination du Canada ou du Mexique.

Ces cartes à puces ont été conçues dans le butde lutter contre la fraude d’identité et le terrorismeà travers l’utilisation de protocoles de cryptagesophistiqués des données et l’utilisation d’infor-mations biométriques (empreintes digitales, iris…)jugées difficilement falsifiables. Ces cartes à pucesprésentes un autre intérêt : elles communiquentavec des lecteurs par le biais d’ondes radios, ce quiautorise une lecture des informations civiles à distance.

C’est donc, selon les gouvernements, une solu-tion idéale pour désengorger les files d’attentes auxdouanes, péages ou dans les aéroports. Ces cartespeuvent même jouer le rôle de garant de l’identitéde la personne dans le cas d’une déclaration d’im-pôts en ligne, d’un changement d’adresse, depaiements en ligne ou d’un paiement par chèqueen magasin notamment.

Toutefois, si l’adoption d’une carte d’identité élec-tronique est aujourd’hui de rigueur pour l’ensembledes pays de la scène internationale, ses modalitésd’application diffèrent encore nettement selon lespays par crainte des dérives possibles. Accès auxinformations personnelles hors services judiciaires,vol d’identité, piratage ou fuite de données, atteinte

à la vie privée : autant de risques auxquels lescitoyens et les associations de défense des droits del’homme se montrent aujourd’hui attentifs.

En Europe, la carte d’identité électronique parradiofréquence fait encore débat en Allemagne, enFrance et au Royaume-Uni. Dans ces trois pays quin’ont pas encore adopté la carte d’identité élec-tronique, des expérimentations ont déjà eu lieu etseront suivies par une généralisation du systèmeà partir de 2008. (…)

En France, après un premier rapport trèscontesté, le gouvernement a proposé que cette cartesoit payante (un prix entre 10 et 20 euros a été évoqué) mais facultative et non plus obligatoire.L’accès à la base de données biométrique sera placée sous le contrôle de l’autorité judiciaire etcontrôlé par un organisme indépendant comme laCNIL. Le citoyen pourra également accéder àl’historique des consultations et interventions surson dossier librement.

Autre point clé, l’Etat français prévoit uneséparation des données biométriques (empreintesdigitales) et des informations personnes (nom, pré-nom, adresse, photo) dans deux bases distinctes demanière à limiter les atteintes possibles à la vie pri-vée. Contrairement à la carte d’identité électroniquedes Etats-Unis, où le gouvernement préconise uneportée de lecture de 9 mètres, le projet français miseau contraire sur la sécurité et la confidentialité avecune portée de lecture limitée à quelques centimètres,au détriment de la simplicité d’usage donc. (…)

Yves DROTHIER, Le Journal du Net, 24/04/2006

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SUJET 5

DOCUMENT 1

Thème de l’exposé :

Les robots deviennent-ils plus humains ?

Des robots plus « humains » pour demain ?Georges, un robot américain, est capable de

jouer à cache-cache. Une aptitude enfantinemais complexe qui illustre une nouvelle tendancedans le monde futuriste de la robotique: essayer dedonner aux machines un peu d’humanité et lesaider à mieux interagir avec l’homme.

Georges émet un bourdonnement et se cachederrière un pilier jusqu’à ce que le chercheur AlanSchultz le découvre. Puis c’est au tour du scienti-fique de se cacher et d’être retrouvé par le robot.

Ce petit jeu démontre un nouveau degré d’in-teraction entre l’homme et la machine, qui doit être capable de comprendre les intentions de son partenaire et d’agir en conséquence. C’est le débutd’une véritable révolution : donner aux robots unpeu d’humanité.

« Les robots dans l’environnement humain, pour moic’est la dernière frontière », déclare Cynthia Breazeal,du prestigieux Massachusetts Institute of Techno-logy (MIT). « Les robots doivent comprendre que lesgens sont des personnes. Actuellement le robot moyenenvisage l’homme comme une chaise : quelque chosequ’il doit contourner. »

Les chercheurs qui injectent de l’humanitédans la robotique créent des machines capablesd’interagir plus « intelligemment » avec l’homme.Ils construisent des robots réceptionnistes, kinési-thérapeutes ou conçus pour tenter d’aider lesenfants autistes à sortir de leur monde.

Autre projet proche de son terme : Huggable, unours en peluche-robot qui aidera à surveiller lasanté mentale et physique des enfants malades etsera vendu quelques milliers de dollars pièce. Il ya aussi l’adorable robot pingouin Mel, qui regardeles gens dans les yeux et opine du bec quand ils parlent.

Ces machines devraient d’abord être utiliséesdans des domaines où l’on doit porter une atten-tion particulière à la personne, ce qui est le cas avecles personnes âgées, les enfants et les handicapés.

De son côté, Georges n’est pas un robot derniercri et n’a rien d’innovant en tant que machine. Maisil a été reprogrammé au Centre de la marine amé-

ricaine pour la recherche appliquée sur l’intelligenceartificielle, dirigé par M. Schultz. Il est constitué parun assemblage d’éléments hétéroclites – roues,jumelles, écran d’ordinateur sur lequel est affichél’image d’un visage animé – qui ne lui donne enrien une apparence humaine. Mais il se distinguepar sa manière d’interagir avec l’homme.

« Georges va te cacher! », lui ordonne Alan Schultzdans une pièce encombrée d’objets de son labora-toire. Après un moment de réflexion, le robotannonce d’une voix métallique: « Je vais me cachermaintenant ». Puis il se place derrière des cartonset déclare : « J’ai atteint l’objectif. » Si Schultz n’aaucun mal à retrouver Georges, la machine a plusde mal à repérer le roboticien mais finit quandmême par le débusquer.

Pour un enfant, ce jeu n’a rien d’extraordinaire,mais pour la robotique il semble ouvrir de nouvellesperspectives. « Nous n’avons fait qu’effleurer la surface », souligne Sebastian Thrun, directeur duLaboratoire d’intelligence artificielle de Stanford,distingué par l’armée américaine pour avoir misau point une voiture robot capable de conduire elle-même.

Il prédit que dans une décennie, les robots serontutilisés couramment dans le système de santé et quedes machines à multiples bras feront le ménagedans les foyers. « Il y aura beaucoup d’appareils per-sonnalisés », dit-il.

Après avoir passé des décennies plongés dansl’univers de l’électronique, certains roboticiensont fait l’impensable : ils ont mis de côté machineset logiciels pour étudier comment les hommes pen-sent, travaillent ensemble et communiquent afind’appliquer leurs observations aux robots.

Ainsi est née la discipline de la recherche sur l’interaction homme-robot, où se distinguent denombreuses femmes, contrairement aux autreschamps de la robotique. On y trouve des socio-logues, des linguistes, des médecins et même desspécialistes de l’éthique, qui s’interrogent parexemple sur la pertinence d’installer des robots dansune maison de retraite.

fr.news.yahoo.com, 23/11/2006

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DOCUMENT 2

Quand les robots liront en nous

Assis dans votre fauteuil, vous regardez un filmquand une scène vous plonge dans la tristesse

la plus profonde. Inutile de vous lever pour cher-cher un mouchoir : votre robot domestique, qui acompris votre émoi, vous apporte de quoi séchervos larmes et vous console d’un sourire. Science-fiction ? Plus pour très longtemps si l’on en croit lesavancées d’une nouvelle branche de l’informatiquebaptisée « ordinateur émotionnel ». Grâce à cettediscipline, les ordinateurs pourront peut-être un jourreconnaître vos émotions et exprimer les leurs.

Le laboratoire Heudiasyc basé à Compiègne s’attache ainsi à développer des méthodes d’ana-lyse de visages et de reconnaissance des formes.« Nous nous appuyons pour cela sur les travauxmenés par des psychologues, explique FranckDavoine, chercheur au CNRS et responsable de cestravaux. Ceux-ci ont déterminé les six expressions debase universellement partagées par les êtres humains :joie, colère, peur, dégoût, surprise et tristesse ». Pouridentifier l’émotion d’un individu, la première étapepour l’ordinateur consiste à détecter son visage. Unemodélisation statistique basée sur une quarantainede paramètres permet alors de déterminer la classed’émotion qu’exprime le visage.

Les premiers résultats de ces travaux sont trèsencourageants, puisque les chercheurs d’Heudia-

syc affichent des taux de reconnaissance de l’ordrede 85 % sur des images fixes de visages vus de face.Mais la tâche est complexe. « L’apparence du visagehumain est très variable et donc difficile à paramétrer :barbes, rides et lunettes perturbent la reconnaissance,note Franck Davoine. D’autre part, l’ordinateurpeine à appliquer les modèles si le visage est mal éclairéou mal positionné. Enfin, il existe de nombreusesmanières plus ou moins discrètes d’exprimer unemême émotion ». Une solution explorée consiste àanalyser les mouvements faciaux à l’aide devidéos : un visage qui devient joyeux peut être para-doxalement plus simple à classifier qu’un visageradieux mais fixe.

La robotique compte déjà parmi les nombreuxdomaines d’application de ces travaux. Maisparions que cette technologie va rapidement inté-grer notre quotidien. Le laboratoire vient ainsi determiner un projet de faisabilité pour un labora-toire industriel : l’idée consiste en la reconnaissancepar un véhicule des signes de baisse de vigilanceprésentés par le visage du conducteur. À cettevitesse, les chercheurs risquent de contredire rapi-dement Oscar Wilde qui écrivait en 1891 : « C’estle mérite de la science, d’être exempte d’émotions ».

Le journal du CNRS, janvier 2005

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SUJET 6

DOCUMENT 1

Thème de l’exposé :

Dans quelle mesure les biocarburants sont-ils une source d’énergie durable ?

Biocarburants : les dangers d’une utilisation massive« La nouveauté que constituent les biocarburants, le large éventail de problématiques en jeu et le manquede connaissances permettant d’appréhender nombre d’entre elles, ainsi que les divergences entre lesintérêts politiques et commerciaux, sont autant d’éléments qui semblent rendre difficile l’obtention d’unconsensus. Il est par conséquent de plus en plus urgent de définir une orientation pour l’industrie mon-diale des biocarburants qui soit à même de soutenir le développement durable », affirme Annie Dufey,auteur d’un nouveau rapport sur les biocarburants.

Le rapport, publié par l’Institut internationalpour l’environnement et le développement, est

consacré aux avantages sociaux, économiques etenvironnementaux potentiels des biocarburants,mais également au tort qu’ils pourraient causerdans les pays en développement. Les biocarburantssont des combustibles liquides fabriqués à partir de« cultures énergétiques » de types oléagineux ou féculents telles que la canne à sucre, le maïs et lesoja. L’UE investit actuellement dans des travauxde recherche qui permettront de développer des biocarburants de deuxième génération – dérivés degaz et de la biomasse – pour en faire des solutionsde substitution aux hydrocarbures qui soientconcurrentielles.

Mme Dufey craint qu’une hausse de la demandede biocarburants de première génération dans lespays industrialisés ait des incidences négatives surles pays en développement. À titre d’exemple, lesPays-Bas devraient importer 80 % des charges d’alimentation nécessaires afin de réaliser l’objectifambitieux qu’ils se sont fixé dans le domaine desbiocarburants. « Le développement rapide des bio-carburants a été encouragé non seulement par les coursélevés qu’atteint le pétrole à l’heure actuelle, mais aussien grande partie par la promesse d’une baisse des émissions de gaz à effet de serre. Les bénéfices envi-ronnementaux pourraient toutefois être réduits à néantsi l’expansion du secteur entraînait une plus forte

déforestation », commente Mme Dufey. « Les béné-fices au niveau du développement pourraient égalementêtre perdus si le choix des cultures venait à engendrerune concurrence autour des ressources en eau ou desterres dédiées aux cultures vivrières », écrit-elle. Lesautres problèmes potentiels sont la monoculture,la dégradation des sols et la pollution de l’eau.

Sur une note plus positive, les biocarburants ontle pouvoir de réduire les émissions de gaz à effetde serre ainsi que celles de substances toxiques tellesque le monoxyde de carbone, les particules et lessulfates. L’auteur du rapport appelle les paysindustrialisés à analyser les impacts mondiaux de leurs politiques nationales en matière de bio-carburants et d’accorder une attention particulièreau développement durable des pays en dévelop-pement. Quant à ces derniers, Mme Dufey leurconseille de saisir les opportunités dès qu’elles seprésentent, mais d’être conscients des coûts asso-ciés au marché des biocarburants et d’identifier ceux qui correspondent le mieux à leurs objectifsde développement durable.

Les biocarburants ont fait l’objet de débats lorsd’une conférence internationale consacrée auxénergies renouvelables qui s’est tenue à Bruxellesdu 29 au 31 janvier dans le cadre de la Semaineeuropéenne de l’énergie durable.

Source : CORDIS Nouvelles Le 8 février 2007

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SUJET 6DOCUMENT 2

Les biocarburants plus dangereux pour le climat que le pétrole ?

La plupart des espèces végétales cultivées enEurope et aux Etats-Unis pour produire du

carburant « vert » risquent en réalité d’accélérer leréchauffement climatique en raison des pratiquesagricoles intensives, affirme le prix Nobel de chi-mie Paul J. Crutzen dans une étude.

Les résultats de cette étude sont particulièrementalarmants pour les biocarburants développés à partir du colza, notamment en Europe, qui pour-raient produire jusqu’à 70 % de gaz à effet à serreen plus par rapport à du diesel classique. L’étudede Crutzen invite scientifiques et exploitants agri-coles à se tourner vers des espèces végétales adap-tées à des méthodes de culture moins intensivespour améliorer leur viabilité environnementale. Lesbiocarburants sont produits à partir de végétauxqui absorbent le dioxyde de carbone, responsabledu réchauffement climatique. C’est pourquoi ils sontconsidérés comme une alternative, respectueuse del’environnement, aux carburants fossiles.

Mais l’étude du Nobel néerlandais montre queles biocarburants rejettent en fait plus de gaz à effetde serre qu’ils n’en absorbent à cause des engraisutilisés dans les méthodes de culture modernes. Ilsrejettent notamment de l’oxyde nitreux, qui est 300 fois plus nocif pour le climat que le dioxyde decarbone. « L’émission d’oxyde nitreux à elle toute seuleannule tous les bénéfices », explique à Reuters le co-auteur de l’étude, le professeur Keith Smith. Cesconclusions, publiées dans la revue Atmospheric Chemistry and Physics Discussions, sont basées sur le constat que les engrais utilisés dans les exploi-tations agricoles émettent entre trois et cinq fois plusde gaz à effet de serre que ce l’on pensait.

PRATIQUE VAINE ?

Cette étude va probablement alimenter le débatsur les bienfaits réels pour le climat des biocarbu-rants, dont les conséquences sur la déforestation ou

l’augmentation des prix agricoles ont récemmentété dénoncées. Le Brésil et les Etats-Unis sont lesdeux principaux producteurs de bioéthanol, pro-duit à partir de canne à sucre, de betterave à sucreou de maïs tandis que l’Europe est le principal four-nisseur de biodiesel développé à partir d’oléagineux.Utiliser du biodiesel fabriqué à partir de colza produirait entre 1 et 1,7 fois plus de gaz à effet deserre que du diesel classique, estime l’étude. Les bio-carburants fabriqués à partir de sucre de canne,comme au Brésil, s’en sortent mieux, émettant entre0,5 et 0,9 fois plus de gaz à effet de serre que l’essence classique. Pour le maïs, principalement utilisé aux Etats-Unis, ce rapport est compris entre0,9 et 1,5. « Tel qu’il est utilisé pour le moment, le bio-éthanol à partir de maïs semble être une pratique plutôt vaine », explique Smith.

L’étude ne prend pas en compte les conséquencesnégatives pour le climat induites par la consom-mation de carburants fossiles pour fabriquer les biocarburants, ni les conséquences cette fois posi-tives pour l’environnement de l’utilisation de dérivés de biocarburants comme alternative aucharbon pour produire de l’électricité. « Même siquelqu’un estime que nos chiffres sont élevés (…) si vousajoutez la quantité indiscutable d’oxyde nitreux qui estformée, et l’utilisation de carburants fossiles, avec laplupart des biocarburants d’aujourd’hui, vous ne tirezaucun bénéfice », estime Smith. Toutefois, l’étude ne condamne pas tous les biocarburants et inviteles agriculteurs à choisir en priorité les cultures qui demandent peu d’engrais et des méthodes de récolte qui demandent moins d’énergie. Elle suggère notamment d’employer certaines espècesd’arbres comme le peuplier ou le saule.

Emma Graham-Harrison, REUTERS, vendredi 28 septembre 2007

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