diffusion inélastique et polarimétrie neutronique cyrille boullier application à certains...
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Diffusion inélastique et polarimétrie neutronique
Cyrille Boullier
Application à certains systèmes magnétiques de basse dimension
CEA/DSM/DRFMC/SPSMS/MDN
Thèse soutenue le 21 Octobre 2005 devant la commission d'examen :
● Louis-Pierre Regnault
● Bertrand Roessli● Jane Brown● Francis Tasset● Damien Gignoux● Rafik Ballou
Degré de liberté structural
Degré de libertémagnétique
StructureStructure nucléaire
Structure magnétique } Diffusion élastique
ExcitationsMagnons (ondes de spins)
PhononsDiffusion inélastique}
Amplitude de diffusion nucléaire:N(r,t)
Opérateur scalaire Complexe
Amplitude de diffusion magnétique:M
┴(r,t)
Opérateur vectoriel Complexe
Système ordonnéatomes + spins non-appariés
Faisceau de neutrons
Structure Excitations
Structure nucléaire
Magnons (ondes de spins)
Phonons
Structure magnétique{ {Superposition du
signal neutronique
Amplitude de diffusionnucléaire
Amplitude de diffusion
magnétique
Interférences entre lesamplitudes de diffusion
Règle de sélection des neutrons
Opérateur interaction magnétique:
0My
Mz
M┴(Q,t) = Q(MQ) =
● Axe x dans la direction du vecteur de diffusion Q.● Axe y dans le plan de diffusion et perpendiculaire à Q.● Axe z vertical.
Trois amplitudes de diffusion qui peuvent interférer● N(Q,t)● M
┴y(Q,t)
● M┴
z(Q,t)
kf
ki
= ki - k
fProjection du vecteur M dans le plan perpendiculaire à Q.
Fonctions de corrélation de paires
σN(Q, ω) T.F. < N(R
n,0)·N†(R
m,t) >
σM
y(Q, ω) T.F. < My(R
n,0)·M†
y(R
m,t) >
σM
z(Q, ω) T.F. < Mz(R
n,0)·M†
z(R
m,t) >
Mesurer en diffusion inélastique les différentes fonctions de corrélation hybridesInélastique + Faisceau polarisé + Interférences
Q = ħ (ki – k
f)
ħω = Ei – E
f k
i2 – k
f2
Fonctions de corrélation hybrides
T.F. < My(R
n,0)·M†
z(R
m,t) > partie réelle M
yz et partie imaginaire M
ch
T.F. < N(Rn,0)·M†
y(R
m,t) >
partie réelle R
y et partie imaginaire I
y
T.F. < N(Rn,0)·M†
z(R
m,t) > partie réelle R
z et partie imaginaire I
z
Création de l'état excité apparition d'un couplage nucléaire-magnétique
Partie I - Instrumentation et polarimétrie
Analyse de polarisation longitudinale
R.M. Moon, T. Riste, et W.C. Koehler. Phys. Rev., 181, pages 920-931, (1969)Animation
Pour une direction α du champ magnétique, on mesure la projection de la polarisation du faisceau diffusé sur cette direction.
Analyse Longitudinale
Système de bobines d'helmoltz
Analyse de polarisation sphérique - CRYOPAD
CRYOPAD - installé sur IN22.Schéma de principe - SNP
Nutateur OUT
Bobines de précessions
Zone échantillonen champ nul
Découplage del' entrée et de la
sortie
F. Tasset. Physica B,156 & 157, page 627, (1989)
Animation
Partie II – Système de spin planaire bidimensionnel
BaCo2(AsO
4)
2
Composé BaCo2(AsO
4)
2
● Ion magnétique Co2+ (S=3/2)● Plans d'atomes de Cobalt magnétiques bien séparés les uns des autres selon l'axe c:
dintra
2.8Å dinter
7.8Å
Système magnétique bidimensionnel
● Groupe d'espace trigonale centro-symétrique.● 2 Réseaux de Bravais.● Réseau de Cobalt en nid d'abeille dans le plan (a, b).
c
a
b
Propriétés macroscopiquesL-P. Regnault. Thèse, (1981)L-P. Regnault et J. Rossat-Mignod. Kluwer Academic Press, (1990)
● Système à forte anisotropie planaire● Magnétisme de type XY● Isotropie dans le plan (a, b)
● Transition de phase vers un état magnétique ordonné (T
c = 5.4 K)
● Anomalie λ étroite à Tc = 5.4 K
● Signal persistant à haute température jusqu'à 8T
c caractéristique de fortes
corrélations magnétiques quasi-bidimensionnelles.
Structure magnétique – état des connaissances
Vecteur de propagation incommensurablek
0 = (0.265, 0, -1.33)
● Structure hélimagnétique (domaines d'hélicité +ε et -ε) avec les moments tournants dans le plan (a,b).
● Déphasage 85° entre les deux réseaux de Bravais.
● Chaînes quasi-ferromagnétiques faiblement couplées. (couplage à 90°, énergie d'interaction faible)
Pour une hélice isotrope il y a égalité des composantes de Fourier dans le plan:
● Ma*
·Ma*
* = Mb·M
b*
● Mch
= Ma*
·Mb
* – Mb·M
a** (ε+ – ε– )
Résultats expérimentaux en analyse sphérique
Q = (101)– ~ parallèle à a*
Pyy
= – Pzz
Mc*
·Mc*
* – Mb·M
b*
Pyz
= Pzy
Mc*
·Mb
* + Mb·M
c**
Q = (009)+ ~ parallèle à c*
Pyx
= Pzx
Mch
(ε+ – ε– )P
yy = – P
zz M
a*·M
a** – M
b·M
b*
Pyz
= Pzy
Ma*
·Mb
* + Mb·M
a**
Matrices corrigées de P0 – 5min /état
Ma*
·Ma*
* << Mb·M
b*
Résultats expérimentaux - Pyz
● Dépendance de Pyz en fonction de Q
c pour plusieurs familles de
raies magnétiques
● Changement de signe
● Dépendance en sin α et cos α
2·Re(Ma*
·Mb
*)·sinα – 2·Re(Mc·M
b*)·cosα
Pyz
= M
a*·M
a**·sin2α + M
c·M
c*·cos2α + M
b·M
b*
α est l'angle entre Q et a*
Modèle pseudo-colinéaire
Composante dans le plan (a,b):● Chaînes ferromagnétiques orientées quasiment selon b ( |φ|~2° )● Séquence + + – – si le vecteur de propagation est commensurable k
0x= ¼
modulation des moments ou existance d'un défaut ordonné
Composante hors du plan:● Amplitude 1/10 de la composante magnétique dans le plan● Tilt hors du plan |β|~4°● Séquence indéterminée
Représentation simplifiée
Insuffisances du modèle● Forte anisotropie: le magnétisme est selon la direction b.● Incommensurabilité du vecteur de propagation.● Pas d'harmoniques 3k
0, 5k
0, ... mesurées expérimentalement.
+k0
–k0
a*
b
Structure spin-slip?
● Les mesures polarimétriques permettent de déterminer de petits angles φ ~ 2° et β ~ 4°● Quelle est l'origine des tilts φ dans le plan et β hors du plan? Dzyaloshinski-Moriya?
Position du satellite magnétique Q= (0.27, 0, 4.67) Analyse longitudinale
Contribution magnétique selon a* Contribution magnétique verticale selon b
Ma*
·Ma*
* << Mb·M
b*
● En élastique à ω = 0 meV:
<Ma*
·Ma*
†> ~ <Mb·M
b†>
● En inélastique à ω = 2.3 meV:
Analyse longitudinale inélastique
σM
y = σxx
sf – σyy
sf = σyy
nsf - σxx
nsf σM
z = σxx
sf – σzz
sf = σzz
nsf - σxx
nsf
Dispersion des excitations
● Gap magnétique en q = 0 (système anisotrope)● Dispersion relativement plate selon a* à faible q
Dispersion de type ferromagnétiqueselon la direction a*, perpendiculaire aux chaînes:
avec:● Δ
0 1.45 meV gap magnétique
● Δ1 0 meV
● Δ2 2.7 meV
Satellite magnétique à ω = 0 meV
Signature d'une excitation magnétique liée à un système de chaînes ferromagnétiques faiblement couplées. Cette excitation magnétique est en relation avec la structure magnétique sous-jacente
Analyse de polarisation sphérique inélastiqueQ = (0.73, 0, -1.67)ħω = 2.3 meV
● Termes longitudinaux Pyy
et Pzz
Fluctuations Mc·M
c† > << M
b·M
b† >
● Termes transverses Pyz
et Pzy
Pyz
(Q, ω) Mb·M
c† > + M
c·M
b† >
Les fluctuations s'expriment hors du planavec un angle β identique à celui déterminépour la structure magnétique.
Ces fluctuations sont reliées à la structure magnétique
Matrice corrigée de P0 - 50 min / état
Interprétation des mesures inélastiques
<Ma*
·Ma*
†> ~ <Mb·M
b†>
Mc·M
c† > << M
b·M
b† >
Modèle pseudo-colinéaire
δMb
δMc
a*
b
β Fluctuations longitudinales
c
Modèle spin-slip
+k0
–k0
a*
b
Ma*
·Ma*
† > ~Mb·M
b† > isotrope
en accord avec les résultats inélastiques
c
bFluctuations transverses
a*Q
Partie III – Système de chaînes et d'échelles de spins
Sr14
Cu24
O41
Le composé Sr14
Cu24
O41
Structure composite
● Ion magnétique Cu2+ (spin S=1/2)● Pas de structure magnétique à basse température pour le composé pur.● Structure naturellement dopée en trous
Échelles Chaînes
Échelles de spins quantiques
● Dimères anti-ferromagnétiques selon les barreaux des échelles.
● État fondamental singulet (S=0)● État excité triplet (S=1)● Gap magnétique ~ 33 meV
Cuivre (S=1/2)
Oxygène
Analyse longitudinaledu spectre inélastique
P0 || Q
Interférences nucléaire-magnétique inélastiques (échelles)
Analyse de polarisation longitudinale, avec un faisceau incident non polarisé P0 = 0
Analyse de polarisation sphérique: détermination des parties imaginaires
Signal magnétiquefort
Signal nucléairefort Interférences nucléaire-magnétique?
Pαβ
– P-αβ
2● Matrice de polarisation anti-symétrique
En Q = (-4.5, 0, 0.5) à énergie 32 meV:
● signal: 14.000 neutrons ~ 3h (sf et nsf)● bruit de fond: 400 neutrons ~ 1h (sf et nsf)
● Ry crée de la polarisation dans la direction y
● Rz crée de la polarisation dans la direction z
Chaînes de spins quantiquesL-P. Regnault et al. Phys. Rev. B, 59, page 1055 (1999)
● Environ 0.6 trous par atome de cuivre● Dimères anti-ferromagnétiques
Cellule Zhang-Rice (S=0)
● Ouverture d'un gap magnétique basse température● Modèle de dimères quasiment isolésχ(T) 1/T·(3 + exp(J/k
BT)) avec J ~12meV
● Analyse de polarisation longitudinale Polarisation incidente parallèle à Q
Dispersion des triplets
Interférences nucléaire-magnétique inélastiques (chaînes)
Analyse de polarisation longitudinale, avec un faisceau incident non polarisé P0 = 0
Signal magnétiquefort
Signal nucléairefaible
En présence d'interférences, il y aura amplification du signal nucléaire grâce au signal magnétique.
En Q = (-2, 0, 0.3) à énergie 10 meV:
● signal: 1000 neutrons ~ 3h (sf et nsf)● bruit de fond: 50 neutrons ~ 3h (sf et nsf)
Parties réelles des termes d'interférences nucléaire-magnétique ~ 0 Pas de signal nucléaire (ou très faible) Pas de mesure des parties imaginaires. Analyse de la chiralité dynamique (cas des excitations chirales).
Interprétation physique de la mesure des INMI
● Pour qu'il y ait rotation du vecteur polarisation du faisceau diffusé, il doit exister un vecteur axial A dans le problème. Existe-t-il un tel vecteur pour un état fondamental singulet non magnétique?
M. Blume. Phys. Rev., 130, pages 1670-1676, (1963)S.V. Maleev. Sov. Phys.-Solid State, 4, page 2533 (1963)
● Couplage nucléaire-magnétique lors de la création de l'état excité.● Briser la symétrie par renversement du temps.● Polarisation favorable des phonons
Parties imaginaires Iy et I
z (s'expriment uniquement dans les composantes transverses):
Parties réelles Ry et R
z (s'expriment dans les composantes longitudinales et transverses):
État triplet sous champ magnétique (chaînes)
Expérience en neutrons non polarisés.Champ magnétique vertical
État magnétique excité triplet (S=1)
Modes magnétiques notés |SSu>
E = EG + gμ
BHS
u = E
G ± ω
Dans les chaînes, le système est purement magnétique.On applique un champ magnétique dans la direction u.
État fondamental singulet (S=0)
HH
m
+ω–ω
Excitations chirales?Chiralité dynamique?
Chiralité dynamique – analyse longitudinale
● Mesure avec un faisceau incident non polarisé P0 = 0
Mch
crée de la polarisation dans la direction x, parallèle au vecteur de diffusion Q
Contribution chirale? Mch
est la partie imaginaire de la T.F. < My(R
n,0)·M†
z(R
m,t)
>
● État fondamental non magnétique singulet (S=0)● État excité magnétique de type triplet (S=1)● Mesure inélastique (11 meV)
Chaînes de spins quantiques dans Sr14
Cu24
O41
● État fondamental chiral à basse température● Mesures sous champ magnétique● Diffusion quasi-élastique (~ meV).● Dans la phase paramagnétique.
CsMnBr3
S.V. Maleyev, V.P. Plakhty et al.. J. Phys. Cond.. Mat., 10, page 951, (1998)
Mch
~ 0.05 σM
Contribution chirale dynamique triviale Contribution chirale dynamique non-triviale
Chiralité dynamique triviale● Faisceau incident non polarisé● Champ magnétique parallèle à Q
Chaînes
Mch
~ 0.60 σM
: chiralité dynamique triviale
contribution non-triviale?
HH
m
+ω–ω
Chiralité dynamique non-triviale?
Uniquement une contribution chirale triviale
Contribution triviale
+Contribution non-triviale?
Chaînes dans Sr14
Cu24
O41 CsMnBr
3
S.V. Maleyev, V.P. Plakhty et al.. J. Phys. Cond.. Mat., 10, page 951, (1998)
Conclusion
Version optimisée du dispositif CRYOPAD pour la diffusion inélastique:
● précision instrumentale ~ 1% sur les différents éléments de matrice.● maîtrise de la direction du vecteur polarisation ~ 0.2 – 1° selon P
αβ● méthodologie rigoureuse pour extraire les grandeurs physiques.
Nous sommes en mesure de déterminer des interférences nucléaire-magnétique inélastiques d'amplitude faible.
Étudier des échantillons adaptés (couplages spin-réseau forts, vecteur axial, brise la symétrie par renversement du temps, état fondamental ordonné adapté)
Remerciements
● Louis-pierre Regnault● Emilio Lorenzo
● Jean-Marie Mouesca
● Frédéric Mantegazza● Benjamin Longuet