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  • OUVRAGES DU MÊME AUTEUR

    GEORGES BARBARIN

    Ir" Partie : MYSTICISME EXPERIMENTAL

    La Clé, 40" mille (Astra).L'Invisible et Moi, 13" mille (Astra), traduit en hollandais.Le Règne de l'Agneau, Il' mille (Oliven).L'Ami dell heures difficilell, 14" mille (Nidalls), trmluit l'n italien.Les Clés de l'Abondance, 11" mille (Nidalls).Les Clés du Bonheur, Hl" mille (Astra).Je et Moi (Astra).La Peur Maladie N" l, fi" mille (Editions de l'Ermite).Il y a un trésor en toi (Omnium).Demande et tu recevrall (Omnium).Le Jeu passionnant de la vie (Astra).Vivre divinement (Astra).Affirmez et YOUS obtiendrez (Nic1aus).Petit Traité de Mysticisme expérimental (Niclaus).Comment on soulève les Montagnes (Niclaus).La Réforme du Caractère.

    2" Partie : RECHERCHE ESOTERIQUE

    Le Secret de la Grande Pyramide, 50" mille (Adyar).Le Livre de la Mort douce, traduit en six langues (Adyar), 11"

    milIe.Qu'est-ce que la Radiesthésie ? 16" milIe (Astra).La Danse sur le Volcan, 10' mille (Adyar).Les Clés de la Santé, 13" mille (Astra).Dieu est-il Mathématicien? 12' mille (Astra).L'Enigme du Grand Sphinx, 10- mille (Adyar).Les Destins occultes de l'Humanité (Astra) .L'Initiation sentimentale, 9' mille (Niclaus).""rance fille aînée de l'esprit, 10" milIe (Olivcn).L'Antéchrist (Dervy).L'Œil de la Tempête (Les deux Sirènes). Epuisé.Qui sera le Maître du Monde? (Editions de l'Ermite).L'Après-Mort (Astra).

    3' Partie : DIVERS

    La Vie agitée des Eaux dormantes, H}"mille (Stock).La Sorcière (Astra), 8' mille.A travers les Alpes françaises (11 jours chez les Grands Guides)

    (L'Ermite).Apprenez à bien parler (Nic1aus).La vie commence à cinquante ans (Aubanel).

    DIEU EST-Il

    TOUT-PUISSANT?

    association :Les Amis de Georges •• IIt ••••

    1.)Jf/( les ouches ROMENEr~ 18100M~:==• WtNW .georgesbarbarin .com

  • Tous droits de traduction et de reproductionréservés pour tous pays

    Copyright by Editions Astra

    AVERTISSEMENT

    CI! livre n'a plU été écrit ,eulement pour no, lec-teur, habituel" qui n'ont pa' be,oin d'explicatiom nide rai,onnt~men" pour comprendr~ l'E,prit qui le, ha-bite. La logique n'a rien à voir chez celui qui vit c Dieu :.dan, ,on cœur.

    Le pré,ent ouvrage ell également de,tiné aux e,prit,rationnell et po,itiville. que choque l'anthropomor-phi,me et l'imperfection de, dieux.

    Nou, le dellinonl ,pécialement aux athée, par prété-rition, c'e,t-à-dire à ceux qui, n'ayant pa' rencontré leDivin dam le, philo.ophie. et dan, le. culte., ,ont cho-qué. par la co-exiltence du Mal et d'un c Dieu Tout-Puillant :..

    Bien loin d'être l'œuvre d'un négateur, ce qui .uit e,tun acte de foi réfléchie, hommage aux dieux bon, quicherchent à perfectionner le monde, dan, le ,ein duDieu ,an. forme, indicible et imper,onnel.

  • 1

    l'J1

    i1."

    CHAPITRE 1

    Pourquoi le mal ?

    Ce qui heurte le plus ceux qui ont besoin de croire enDieu mais n'arrivent pas à le faire, c'est l'incohérenceapparente de l'administration divine dans certains do-maines évidents.

    L'esprit de l'homme est naturellement frappé parl'harmonie et l'équilibre qui président, dans l'ensemble,à la distribution et au mouvement des astres. Par contre,il répugne à reconnaître l'action divine dans tous lescomportements instinctifs de la vie organisée et l'étatsocial des êtres vivants.

    Ceux-ci lui paraissent en proie à leurs propres besoinscomme aussi aux phénomènes de la Nature et, de quel-que côté qu'elle se tourne, la créature semble menacéepar les autres créatures et par les événements.

    Cette interprétation est surtout le lot de l'être humain,auquel son intelligence permet de s'interroger lui-mêmeet de questionner l'Univers.

    Le minéral ne c souffre) pas, le·végétal souffre peu,l'animal souffre beaucoup pour sa vie et pour sa lutte.L'Homme a le tragique privilège de souffrir à la fois enhomme et en animal.

    SI TU ES JUSTE ET BON...

    De là à douter de l'existence d'un Pouvoir Organisa-teur il n'y a qu'un pas, car, en présence de la douleur,

  • -10 -de l'injustice, de la haine, tous les hommes de toutes lesreligions adressent à leur Dieu la même supplicationangoissée :

    c Si tu es juste et bon, comment permets-tu ces ini-quités ? •

    II n'y a pour ainsi dire pas un être intelligent qui,dans une heure tragique de sa vie, ne se soit élevé au-dessus des choses visibles, pour en appeler il la Chosequ'on ne voit pus. Les uns le font sous forme de prière,les autres sous forme de blasphème, mais tous, cons-ciemment ou non, tendent leurs mains vers En-llaut.

    Combien de fois leur appel scmble incntendu ct leurDieu incompréhensif ou inexomhle ! On voit des justesfrappés dans leur chair et dans leur cœur, des fourbesglorifiés et triomphants. Les fléaux ont l'air de sévirau hasard, n'épargnant berceaux ni vieillards, maturiténi jeunesse. Le malheur et lu mort n'ont jamais l'air dechoisir.

    Pourquoi cet assaut perpétuel, cette embuscade obsti-née ? Pourquoi cette coalition des forces d'ombre et debruit ? Pourquoi les séismes, les inondations, les épidé-mies ? Pourquoi la fatigue, la faim et la soif? Pourquoila laideur, l'impureté, la haine et l'envie ?

    Pourquoi la souffrance ?Pourquoi le MAL ?

    LA THAGIQUE INTEnnOGA 'l'ION

    Sans doute philosophes, théologiens, réformatcUl's ontfait des réponses subtiles : si nous souft'rons c'est parsuite de nos fautes présentes ou du péché originel ; l'in-justice actuelle serait compensée dans le futur, soit parun paradis, soit par unc autre existence.

    Mais le Mal n'en a pas moins été, disent les Hommesct ce au cœur du Dieu Tout-Puissant.

    c Puisque Tu es Tout-Puissant, articulent les plus« audacieux, comment supportes-tu le 1\Ial, même pro-« visoire ? »

    -11-Et les docteurs de répondre : c Parce que le mal est le

    fruit de vos mauvaises interprétations •.Hélas ! Comment Dieu Parfait aurait-il produit des

    créatures imparfaites ? Celles-ci ne sont-elles pas uneexpression de lui-même et telles, en somme, qu'il lesfit .?

    Si Dieu Tout-Puissant voulait des hommes justes, illui suffisait de les créer justes. En les créant pécheurs nefut-il pas la cause du péché ?

    De quelque manière qu'on retourne le problème duMal, cclui-ci est proprement insoluble, tant qu'on luifournit comme base la notion d'un Dieu Omniscient etOmnipotent.

    Que dévots et mystiques ne s'indignent point ! La so-lution que nous entendons proposer n'est ni impie niblasphématoire. Elle semble, bien qu'inadmise et im-prévue, celle qui touche de plus près la réalité.

    Et les esprits libres admettront que la réponse ne peutêtre qu'universelle, c'est-à-dire susceptible de s'adapterà toutes les inquiètudes humaines par-dessus les théolo-gies et les religions.

    LA FOIRE AUX DIEUX

    Il y a eu tant de dieux dans l'Humanité - même avecla majuscule - que l'homme est bien excusable d'êtreperdu parmi ses dieux.

    Chaque dieu prétend être le meilleur, sinon l'unique.C'est du moins ce que disent ceux qui en vivent, en vertud'infaillibles et d'ailleurs contradictoires révélations.

    Cela dure depuis qu'il y a des hommes pour penser etcette immense foire aux dieux a engendré l'athéisme.

    L'athée est, essentiellement, l'homme qui n'a pas en-core trouvé son dieu.

    Mais comment faire pour se reconnaître dans l'arméedes dieux, si dense depuis les origines, à travers les lieuxet les races, qu'un jour viendra sans doute où il y auramoins d'hommes que de dieux ?

  • -12 -Comment identifier les authentiques dieux ? Com-

    ment les concilier avec un Dieu unique ?C'est précisément le but de cette étude impartiale,

    car nous avons eu les mêmes doutes et nous noussommes posé les mêmes questions que vous.

    CHAPITHE II

    Les dieux sont-ils d'anciens hommes ?

    On peut dire qu'il a existé autant de dieux que de peu-ples et même de tribus et même d'hommes. Car, uusein de la même religion, il n'y a pas deux fidèles quise fassent une représentation identique du même dieu.

    Une liste complète des divinités remplirait les pagesdu Larousse et nous n'avons nullement l'intention defaire revivre tous ces concepts.

    Mais de la tourbe des dieux un certain nombre degrandes figures se dégagent et c'est sur elles seulementque notre attention doit se porter.

    Ceux des hommes qui croient en un dieu unique etlui prêtent néanmoins un caractère anthropomorphesont au même étage que les polythéistes dont les idolestombent sous les sens.

    Lu plurulité des dieux ne doit choquer personne etsurtout point les chrétiens des diverses églises puisquelu Bible, qui est leur Livre par excellence, y fait allusiondès le début.

    LE DIEU-PLURIEL

    Lu Bible dit littérulement :c En Genèse (1) les Alhéis (2) générèrent le ciel et la

    terre ).

    (1) Mot hébreu qui veut dire : commencement, gésine.(2) Mot hébreu qui veut dire: les Forces.

  • -14 -Plus tard, on substitua au terme c Alhéïs ~ celui d'Elo-

    him qui, comme le premier, est un pluriel.Ce pluriel est confirmé par les textes modernes eux-

    mêmes. D'après la traduction de Segond :c L'Eternel Dieu dit : Voici, l'homme est devenu

    c comme l'un de NOUS, pour la connaissance du bien etdu mal ~. (Genèse III - 12).

    Ce singulier, qui parle de lui au pluriel, est l'aveu dela dénaturation initiale, puisque la version hébraïquecomporte, ce qui est logique ;

    c Les Alhéïs dirent : Voici, Adas est devenu commel'un de nous ~.

    En ce qui touche la désignation des dieux bibliques ladivergence devait s'accuser d'une autre manière. A latroupe des Elohim vint se superposer le dieu Un :Jahveh.

    c El Elohim dit ces mois, disant: Je suis Jahveh tonElohim qui t'a tiré du pays d'Egypte, de la demeure desesclaves. Il n'y aura plus pour loi d'autre Elohim devantma face ~. (Exode XX - 1, 3).

    Ce dernier texte semble dÙ à la fusion de deux ver-sions : une Elohimique, une Jahvehique, qui s'emboi-tèrent en dépit de la grammaire et du sens véritable desmots.

    Depuis, les traducteurs ont purement et simplementsupprimé Jahveh et Elohim, dont la majesté leur sem-blait incertaine, pour y substituer une appellation plusvague, telle que Dieu ou l'Eternel.

    LUI-LES-DIEUX

    Quelle était la véritable nature des Elohim ? On aformé lil-dessus de nombreuses hypothèses, de la plusélevée il la plus modeste.

    Myer estimait, dans la Qabbalah, que le terme Elohim,traduit dans la Bible par le mot Dieu, correspondait àla désignation la plus basse des dieux, celle de la Divi-nité dans la Nature.

    -15 -Selon d'autres, les Elohim étaient les Sept Régent,

    d'Hermès Trismégiste.On a allégué par ailleurs que les c Esprits du début •

    étaient chargés de c fabriquer ~ l'univers objectif avecla matière inorganisée, mais il n'apparaît pas qu'on lesait considérés comme de purs esprits.

    Suivant la Cabale, les Elohim, les Chérubins, les Dé-vas, les Richis et les Agnis sont identiques.

    Enfin, le judaïsme lui-même évoluant, le Créateurévolua aussi. Le dieu un peu fruste des premiers tempsse concentra, si l'on peut dire. La troupe des Elohim,tendant vers l'Unité, se résuma dans ce mot du textehébreu : Lui-les-dieux.

    Puis ce ful enfin Ihewhé, c'est-à-dire l'Eire. c Je Suiscelui qui Suis ~, condensation du Dieu Un.

    Personne n'a d'ailleurs jamais su la prononciationexacte de Ihewhé, connu seulement du Grand Prêtre etque, de bouche à oreille, le pontife de l'Innommablemurmurait à son successeur lorsqu'il lui passait les pou-voirs.

    Ainsi l'on arrivait au voisinage de l'Absolu, du Sans-Forme, de ce qui, d'après les théologiens de l'antiquité.ne peut non seulement être nommé, mais même pensé.

    Evidemment la pluralité initiale du Dieu de la Genèsepeut paraître choquante aux héritiers de la Bible. Maisn'est-ce pas Saint Paul lui-même qui a laissé entendre -et nous y reviendrons plus loin en détail - qu'il y aréellement c plusieurs dieux et plusieurs seigneurs. ?

    DIVINITES A FACE HUMAINE

    Envisager la pluralité des dieux, c'est évoquer toutesles théologies primitives.

    Il existe bien des mythologies : celles des Egyptiens.des Hindous, des Perses, des Grecs, des Latins, des Ger-mains, des Slaves, des Celtes, des Scandinaves, desPeaux-Rouges et même des Nègres, sans compter les hié-rarchisations proto-historiques de la Divinité.

  • -16-

    Toutes se ressemblent, par la muItiplicitl~ des acteursdivins. Toutes admettent l~galement un Dieu préi~minentdont l'autorité s'exerce sur les autres. Toutes enfin, dansune certaine mesure, conçoivent un antagonisme et par-fois même une identité (ce qui n'est pas si contradic-toire qu'on l'imagine il premiÔre vue) entre Puissancedu bien et Puissance du mal.

    Si nous prenons Zeus, Dieu des Grecs, maître des im-mortels dans l'Olympe, il nous faut le dégager en partiede ce que la poésie et la tradition ont dit de lui. Tel qu'ilnous est présenté par Homère, le grand aéde des tempsanciens, Zeus n'a qu'une majesté relative. Jupiter n'estpas moins contestable dans son panthéon romain. Oncn pourrait dire autant de tous les dieux d'autrefois ilqui les hommes ont ingénument prêté leurs passionscharnelles, mais qui, tous, plus ou moins, ont fini parse transformer.

    Considéré à travers le christianisme d'aujourd'hui, lepaganisme peut sembler futile. Il le fut, en partie,comme les religions modernes le sont aussi par endroits.Le trait commun des religions de tous les temps estl'adhésion de fait il un cuIte anthropomorphe (c'est-il-dire oit les dieux sonl il l'image des hommes), mnis quitend il évoluer vers un concept idéal.

    Les dévots de Zeus ou d'Artémis n'étaient pas néces-sairenH'nt exclus du myslidsnH'. Disons seulement qu'ilsavaient plus de difficuJtl~ il y pl'nétrer - el d'ailleurspeut-être plus de mérite - que le disciple du Christ,orienté congénitalement par celui-ci vers une voied'Amour.

    Il ne faut pas prendre au sérieux toutes les divaga-tions poétiques. Encore moins doit-on envisager au senslittéral la partie anecdotique de l'univers olympien. Ainsique nous l'avons vu dans Dieu est-il mathématicirn ?(1) les textes mythologiques et bibliques recouvrent unelettre cachée dont, au demeurant, peu d'esprits se sontavisés.

    (1) Editions Astra.

    -17 -Ce que nous disons de la théogonie grecque ou ro-

    maine n'est pas moins évident pour les autres théo-gonies, oit le symbolisme tient la première place et dontles mythes ont tous un caractère d'allégorisation.

    Il n'en reste pas moins que l'humanité ancienne, puisactuelle, a toujours commencé par se reconnaître dansses dieux en les représentant sous une forme humaine.On ne voit pas, en effet, la différence qui existe entrele Zeus barbu de Phidias et le Père Eternel de Michel-Ange au plafond du Vatican.

    D'où vient donc cette obstination des hommes àassigner à leurs dieux une apparence d'homme ?

    Comment a-t-on pu constamment traduire la Divinitéau moyen de contours humains ?

    C'est là une question que le croyant ne formule pascommunément, si ce n'est à l'égard des religions qui nesont pas la sienne. C'est là une recherche négligée parles anthropologisles et les théologiens.

    Question et recherche méritent cependant d'être poséeet poursuivie. Car elles tournent l'une et l'autre aux ori-gines mêmes de l'Humanité.

    Nous allons donc tenter d'entrer dans ce domaine,vierge encore, où la religion se récuse et où la sciencebalhutie. Pour tout dire nous allons examiner si les dieuxne sernient pas d'anciens hommes, hypothèse encore plushardie que celle des hommes anciens dieux.

    TELS HOMMES, TELS DIEUX

    Le caractère de toutes les religions du début étantl'anthropomorphisme, c'est-il-dire la représentation desdieux sous une apparence et des attributs humains, onest nécessairement amené à se demander pour quel mo-tif les hommes de tous les temps ont eu cette conceptionuniverselle, qui semble à nos esprits religieux plus évo-lués une caricature de la Divinité.

    Cela tient d'abord à la difficulté de penser par abs-traction qui caractérisait l'homme rudimentaire. Il est

    2

  • -18 -

    évident quc la conception de Dieu par le pithécanthropeou l'homme de Cro-Magnon ne pouvait avoir qu'un pla-fond très bas.

    Très proche de la bête physiquement, et pas très éloi-gné d'elle moralement, l'habitant des cavernes nc pou-vait guère imaginer qu'une repl'ésentation bestiale.

    Les Eléates avaient coutume de dire : « Si les hœufsimaginaient des dieux, ils leur lH'Ôteraient des comes ».Si donc l'homme préhistorique se repl'ésentait un dieu,ce ne pouvait êlre qu'une réplique agl'andie de lui.

    Toutefois l'universalill; el la eonlinuili' de semblablesIl'adilions ne doit pas l;l1'e n('gligi~e ; ll's dieux (lue nousprésenlent les mythologies l'I ks livres san('s sont t1"Opimpr(~gn('s de ressemblance humaille et tous les hommesde tous les peuples de loule la fl'ITe, l'omnw aussi fousles fidi'ies dl' toutes les l'digions de toule l'hisloil'c n'ontpoint pens(' paralli'lement sans motif.

    LES ANGES PHEMIEHS ETAlENT CHAHNELS

    Si nous nous penchons sur les lexles les plus anciensnous remonlons ù la source de cel anlhropomorphismeet la vieille lettre de la Genèse est singulièremenl expli-cite ù cel égard.

    c Les Alhéis, dit le mot h(·bn·u, générèrent Adas il/t'tI r image ».

    Et comme si celle afl'il'lltation ne sullïsait pas, il lari~pète dans la phrase qui suit :

    « Ils It~ g('n('l'i'rent il lem' imagl·. Ils /t's g('n('l'i~l'l'nl mÙleel femelle»,

    El la demihe phrase identifie l'Andl'Og)"lw premier.Mais le vCI'scl que lIOUSvcnolls de cilet' amènc unc

    aull'C hypolhèse. Cet Adas, tantÔl un ct tantÔt deux,cngclldri~ il l'imagc des dieux, IICsuggi'rc-t-il pas la pos-sibilité d'un dieu andl'Ogyne, millc et fcmelle lui aussi ?

    Les Elohim, dans cc cas, auraienl pu n'être que dell:t~Elohim, de l'un et dc l'aull'c sexe, s'il ('st permis desexuel' les dieux,

    -19 -Si curieux que puisse paraître ce rapprochement, il

    ne résiste d'ailleurs pas à l'examen des textes génésia-ques figurant au début de ce chapitre et dans lesquelsla jalousie des Elohim sc manifeste à l'endroit de leurnouvelle créature, dès que celle-ci approche de la con-naissance et peut entrer en concut'rence avec eux,

    Cette jalousie n'est d'ailleurs pas exclusivement réser-vée nu premier homme-femme. Elle s'exerce entre lesElohim eux-mêmes,

    Une autorité chrétienne difficilement récusable, celledl~ Saint Grégoil'e de Nysse, le souligne expressl'ment :

    « L'autorité suprême, ('cdl ce dernier, assigna à cha-« l'une des puissances angéliques son rôle dans l'admi-« lIistmtion de l'Univers. A l'unc de ces puissances fut« confii'e la lert'e. Ensuite ful formée une créature ter-« reslre il l'image de la puissance divine .., L'Etre chargé« du gouvel'llement du globe se jugea offensé et humi-e lié quand, dc la Nature soumise à ses lois et à sese ordres, il vit sortir une substance faite à l'image de lae puissance divine .,

    Confirmant ainsi la ressemblance de l'Homme et dela Divinité, le Père de l'Eglise reconnaît implicitementla ressemblance de la Divinité et de l'Homme, Or cetteressemblance n'élait pas seulement de forme mais desubstance ainsi que la Genèse le conslate amèrement :

    « Lorsque les hommes eurenl commencé, dit la ver-e sion de Louis Segond, ù se multiplier sur la face de la« terre, et que des filles leur furent nées, les fils de Dieu« virenl

  • -20-Inévitablement le produit de cette alliance dans la

    chair devait engendrer des créatures monstrueuses.

    c C'est pourquoi, continue la Bible, les géants étaient« sur la terre cn ces temps-là, apres que les fils de Dieu« furent venus vers les filles des hommes et qu'elles leur« eurent donné des enfants ... ~.

    Même conception de la collusion charnelle dans laplupart des mythologies et l'occultisme assigne le mêmetitre de « fils de Dieu. aux Asouras, Ahriman, Elohimet autres « Anges Premiers •.

    sun VIVANTS D'HUMANITES ETEINTES

    Déduisant les conséquences positivistes de cc qui pré-cède des chercheurs modernes sont arrivés à celle con-clusion que les dieux créateurs de la Bible et des mytho-logies seraient des hommes ou des aréopages d'hommes,nés dans des temps très reculés et dont la science, infi-niment supérieure à celle de l'humanité présente, étaittellement développée qu'elle leur permit de découvrirle secret de la vie et d'assujettir tous les éléments à leurjoug.

    Hypothèse majeure, si on la considère du point de vuerationaliste. Hypothèse mineure si on la considère dupoint de vue spirituel.

    Reconnaissons toutefois que, pour les cerveaux posi-tifs, il y a là un terrain d'explication scientifique, d'au-tant plus que beaucoup admettent aujourd'hui l'éven-tualité de civilisations bien plus avancées que la nôtrcet qui auraient devancé les iiges préhistoriques de l'hu-manité.

    Nous sommes, pour notrc part, d'autant plus disposéà rcconnaÎtre l'existence de ces pré-civilisations que nousleur avons consacré des chapitres spéciaux, à propos dela Lémurie, de Mû, de l'Atlantide, dans La Danse surle Volcan (1).

    (1) Editions Adyar.

    -21-L'existence d'une race humaine très ancienne de

    Géants est attestée, non seulement par la Genèse, commenous venons de le voir, mais encore par la Mythologieet par l'occultisme.

    Les plus récentes explorations dans la région du lacTchad ont permis de découvrir les restes fossilisés deses derniers rameaux, abâtardis et dégénérés selon toutevraisemblance, puisque les investigateurs n'assignentque deux mètres trente il la taille de leurs possesseurs.

    C'est vraisemblablement à ces géants primitifs qu'estduc l\~rection des mégnJithes, improprement nomméspar certains pierres druidiques, alors que leur transportet leur pose remonte aux premiers âges de l'Humanité.

    UNE HYPOTHESE c LOGICIENNE.

    Dans quelles conditions ces hommes-dieux auraient-ils accédé au pouvoir ? Par suite de quelle sélectionauraient-ils dominé la masse commune?

    Autant de questions insolubles, dans l'état actuel de laconnaissance, même occulte, car il ne semble pas que lesPuissances Supérieures soient décidées à livrer leurssecrets aux humains d'aujourd'hui.

    Ceux-ci, c'est-à-dire la société humaine à laquelle nousappartenons présentement, sont, de toute évidence, dansun état de régression civilisatrice par rapport aux hu-manités disparues. Les sociétés lémuriennes, atlantidien-ne et de Mû avaient atteint vraisemblablement un stadedont nous sommes fort éloignés.

    Les conquêtes actuelles de la science, y compris labombe atomique, ne sont que des balbutiements parrapport il la connaissance d'autrefois.

    Si les hommes du début sont parvenus à un état phy-sique et mental très avancé, ceux d'entre eux qui c cre-vèrent le plafond :t écrémèrent littéralement le meilleuret le plus subtil des possibilités de leur époque.

    C'est vraisemblablement à cette sélection des pou-voirs que fait allusion la mythologie asiatique quand

  • -22 -

    elle présente les dieux comme effectuant le « barattagede la mer de lait •.

    Or quel aurait été le premier soin de ces super-hom-mes vis-il-vis des hommes OI'dinaires ? Probablementcelui de se rendre invisible, du moins au commun desmortels.

    Ayant capté le secret de la vie avec le secret de lamatière, ils se seraient évadés de l'une et de l'autre, aumoins sous la forme que nous leur assignons.

    Mais tout porte à croire que ces hommes divinisés neprésentèrent pas, au début, les marques d'une évolutionspirituelle correspondante et ne durent qu'à une lentetransformation, au COUl'Sd'innombrables millénaires, dese promouvoir sur de plus hauts plans.

    Ils aumicnt utilisé leurs frères inférieurs pOUl' l'édi-fication de leur puissance et se seraient alimentés des(~nergies naturelles d,)nt il disposaient le plus commodl~-ment.

    Puis une nouvelle s(~lection se serait opél'ée pm'mi cesnouveaux dieux eux-mênH'S selon un processus que nousexaminerons dans les chapitres suivants.

    ToujoUl's selon l'hypothi'se ,'ationaliste envisagée ci-dessus, « la création sel'3it une œuvre scientifique préa-« lablement conçue et calculée, par une assemhll-e de« dieux immortels ~,

    Et cette assemblée l-voluerait sous la direction d'un« chef suprême dont l'id('al l'si de se l'approcher de« Dieu, suprême perfection et création de leur esprit.,

    On ne peut nier qu'une telle conception soit la seuleadmissible par des logiciens terrestres, parce qu'elle sup-prime la harrière ahrupte dressée par les théologiensentre Dieu et l'Homme. Toutefois nous sommes loin del'accepter sous cette forme qui rapetisse le Divin,

    Pour des raisons que nous exposerons plus loin, il y a,si nous pouvons dire, une certaine qualité de Dieu.absolument incompatihle avec la quantité humaine, Etl'explication finale de Dieu Il'' [Jf'llt être logique. souspeine de n'être pas.

    Le seul fait d'interpréter Dieu avec nos limites céré-

    -23-braIes équivaut à assigner à Dieu les dimensions de notrecerveau, Or si nous sommes un morceau de Dieu, Dieun'est pas un morceau de nous, Nous tenterons, au der-nier chapitre, d'esquisser ce qu'il nous est permis d'enconnaître avec les moyens infimes dont nous disposons,

    POURQUOI LES DIEUX SONT -ILS INVISIBLES ?

    Par contre, rien ne s'oppose nécessairement à ce quela Création soit l'œuvre de dieux secondaires, ou d'ori-gine humaine, ou d'expression de l'Humain,

    Mais ceci mérite d'être examiné spécialement avec uneattention désintéressée et l'unique souci d'aboutir à d'im-partiales conclusions.

    Pour l'heure nous dirons seulement ceci : si les dieuxétaient d'anciens hommes, pourquoi n'est-il jamais don-né de les voir? sans doute on nous parle de visitations etd'nppal'itions, mais celles-ci sont toutes contestables et,surtout, n'ont d'existence réelle que dans le subjectif,

    En effet, Jeanne d'Arc est seule à entendre ses voix,Sainte Catherine de Sienne est seule à converser avec leSeigneur, Bernadette Soubirou est seule à voir la Vierge,Aucun de ceux qui entourent les voyantes ne perçoitle moindre bruit ou la moindre image dans le mondeohjectif. Ce n'est donc pas non plus dans le monde objec-tif que Jeanne, Catherine et Bernadette « réalisent :t ladivine présence mais sur le plan subjectif. Pour que tousles t.émoins enregistrent subjectivement l'apparition ilfaudrait que tous fussent accordés spirituellement à lamême minute, ce qui est presque impossible et, en touscas, très rare dans notre état actuel d'évolution.

    Ceci tend à montrer que la pénétration dans le Divin,ne fût-ce qu'à la frontière, dépasse les moyens de la con-dition humaine d'à-présent.

    Observons cependant qu'au dire des anciens textes leshéros et les patriarches entraient jadis en communica-tion directe avec leur dieu. Celui-ci, qu'il fût Jupiter ouJéhovah, ne répugnait pas à des conversations fami-

  • - 24-

    Hères, comme il J'ésulle pal' exemple de l'aventure sen-timentale avec Alcm(~nc, dt's entretiens nautiques avecN(}t~ou des marchandag('s avec Abraham.

    y EUT-IL UN HOMME STELLAIHE OU GAZEUX?

    La tradition occulte, non entravée par une révélationou un dogme, enregistre l'existence, aux temps les pluslointains du monde, de races d'hommes ayant une forme,mais dépourvus d'un corps solide, inorganique en unmol.

    Elle admet, en outre, qu'aux périodes géologiques pre-mières, ces hommes firent souche de dynasties organi-satrices et d'inslrucleurs divins,

    Celle allégation ne manquera pas de hél'Îsser les pré-historiens du xx· siècle, dont les plus hal'dis n'envisagentque l'Homme teJ'tiaire, cc qui reprl~sente déjà quelqueséons,

    Or l'existence de l'homme non formel a pu précéderles périodes géologique elles-mêmes, c'est-à-dire être an-térieure non seulement au sl~condaire mais cncore auprimaire et dater même de l'état gazeux.

    De même qu'il n'est pas interdit d'imaginer une Vieintelligente dans le soleil, ni des être éthérés qui puisentleur nourriture dans la flamme, de même rien ne prouvequ'à la formation du monde une race supéricUl'e etimpalpable n'a pas précéM nos humanités.

    Il n'est pas téméraire, dès lors, d'assigner il ces êtres,dégagés du poids de la matière dense, des moyens supé-rieurs et, à nos yeux, presque illimités.

    PHOBLEME A L'ENVEHS

    Certains matérialistes de notre temps, si invraisem-blable que cela paraisse, ont la hantise du même pro-bll~me, mais, chose curieuse, ils l'abordent par le sensopposé.

    - 25-Le plus puissant d'entre eux, Gaston de Pawlowski,

    dans son colossal effort de synthèse (1) du début de cesiècle, a émis, au futur. l'hypothèse suivante que l'oc-cultisme (et la religion dans une certaine mesure) con-sidère au passé.

    e Un jour, écrivait-il, dans des millénaires peut-être,e un premier homme viendra qui, ayant eu la force vé-e ritable de penser, possédera la science absolue de l'uni-e vers et des sources de la vie. Il faut nous contenter, àe notre époque primitive, de jouer, vis-à-vis de lui, lee rôle très humble, mais encore très enviable d'un Sainte Jean-Baptiste.

    e Cet homme-là et ceux de sa race, suivant l'antique« prophétie, seront dieux et vivront éternellement.

    e Sera-t-il le Dieu des hommes, le Dieu de la terre,e: le Dieu des immensités célestes ? Peu importe puis-e qu'il saura tout ce qui concerne notre univers. Il saura« quelle est la constitution intime de la matière, il pour-e: ra provoquer la vie, il reproduira les mystères du mi-e métisme et tous les autres prodiges de l'histoire na-e: turelle, il saura ce qu'est l'électricité, il pourra trans-e muer les corps simples au moyen d'un seul déplace-e ment moléculaire, il utilisera pour ses besoins lese: forces prodigieuses de la matérialisation, il déchiffrerae: les pensées il distance, ressuscitera les morts, guérirae les malades, voyagera dans le passé et dans l'avenire: en interrogeant sa conscience ... Ce sera, en somme,e un ingénieur fort distingué.

    e Il sera tout, relativement à la science ... en réalitée: il ne sera rien. Car ce jour-là au fond de sa conscience,e se posera de nouveau l'angoissant mystère du l'on-e traire.

    e: Connaissant l'univers jusqu'à ses extrêmes limites,e dans sa vie intime et dans sa construction, le Dieue nouveau comprendra cependant qu'il ne le connaîte: que par l'intérieur, c'est-à-dire par lui-même, et qu'il

    (1) Voyage au Pays de la Quatrième Dimension (1912)[Fasquclle éd,].

    1

    L1

  • -26 -

    e n'en a point cette vision par l'extérieur que pourraite avoir, par exemple, un Dieu supérieur, Et, commen-e çant à douter de lui, le Dieu savant s'agenouillera bien-e tôt comme ses ancêtres humains devant le grand mys-e tère, Pensif, tournant anxieusement son regard verse les Cieux, le Dieu nouveau cherchera Dieu .,

    Fnute d'avoir retourné le pl'ohlème et inversé la solu-tion, quel splendide aveu d'impuissance ! et n'est-cc pasle même accent que nous retrouvons, il Cl'lte heuremême, chez Jean Rostand, dans 1:Avenir (It~la /Jiologie(1), oir l'auteur envisa~c la création d'un nouveau typed'homme au moyen cie tntÏll'l~sence« d'un êtr'e surhumain ? Quels sel'aient ses sentiments« il l'('gard du frère supérieur ? La pensée d'avoir créé« mieux que soi-même et de s'être dl'passé en autruie suffimil-elIe il rassurer son orgueil ? Se félicÏlrrait-iIe d'avoir enfin un compagnon il sa solitude et de pou-e voir attendre d'un cerveau mieux pensant la solutione des grandes énigmes oil son front s'est huté jusque-e là ? Ou connaîtrait-il le dépit du crt~ateur en facee d'une cl'éature qui le dépasse et qui le juge ? •

    Comhien émouvantes sont de pareilles lignes sous laplume d'un biologiste que son mtionalisme conduit ill'impass(' ('1 am('ne ail piecl clu mur' !

    •• •Est-il besoin d'ajouter que nous ne nous satisfaisons

    pas d'hypothèses divines aussi élémentaires et que nousIle I('s mentionnons (IU'ilmison de leur path(·tique d('ses-péré.

    Bien d'autre couloirs 1)lu8 fructueux, plus larges aussi,nous seront offerts au cours de la présente étude et nouscroyons que même un certain nth('isme de grande classey trouvera prétexte à méditation,

    (1) Nouvelles Littéraires du lor novembre 1945.

    CHAPITRE III

    Nourritures d'immortalité

    La grande préoccupation des hommes de tous lestemps a été de découvrir le secret de la vie et de s'assu-rer l'immortalité.

    Celle-ci commande les autres pouvoirs. Elle absente,les plus grands demeurent inutiles, car, seule, la conti-nuité permet la réalisation des hauts desseins.

    A plus forte raison les surhommes ont-ils cherché laréalisation d'une immortalité même conditionnelle, Nousdirions : même temporaire si le mot n'était pas exclusifd'immortalité. Et cependant nous constaterons bientôtque les premiers dieux durent se contenter d'une pro-lougatÎon indéfinie de la vie, liée ù certaines pratiquesou certains rites gardés jalousement secrets.

    Ces dieux mortels sont-ils morts physiquement ? Ouexistèrent-ils sous une autre forme plus subtile ? Em-ployèrent-ils des moyens de se survivre que le vulgairene connaît pas ?

    Avaient-ils un séjour spécial ? Celui-ci se trouvait-ildans l'air ou au centre de la terre? Les dieux se tenaient-ils sur d'autres planètes ou bien dans d'autres systèmes ?

    Etaient-ils, plus simplement, sur un autre plan ?Voilà ce qu'il n'est pas permis d'élucider aisément.

    Mais peut-être, à la suite de nos investigations, quelquesréponses seront-elles permises,

  • - 28-

    LES SENS EXQUIS DU GOUT ET DE L'ODORAT

    La magie a dû jouer un rÔle considérable dans la pro-longation de la vie des dieux matériels. Même de nosjours, il est permis de croÜ'e que des magiciens ont puéluder temporairement la mort organique ou se recréerune existence l\(·tifjcielle il l'aide des pires i.·léments del'Astral.

    Inutile de dire que ces pratiques ne pouvaient êtrequ'odieuses aux divinités supérieul'es, celles-ci ayant illeur usage de plus sûrs et plus nobles moyens. Mais, detout temps, les c génies. subalternes ont eu reCOUl'Sauxcontraintes magiques qui visent il tromper la Nature ou illa violenter dans ses lois.

    Dans Les Clés de la Santé (1) et, plus explicitement en-core, dans L.es Clés du Bonheur (1) nous avons montrécomment on c nourrit • et comment on c aère • sonâme pur les procédés de l'alimentation et de la respira-tion divines, en insistant sur l'importance capitale desfonctions c essentielles. - mais inconnues des physio-logistes - qui ont été imparties au goût et il l'odorat.

    Ces notions, étrangères il la science moderne, (~taientfamilières il la connaissance antique, comme elles le sontd'ailleurs il la connaissance orientale.

    Le \rel'set cinq de la troisième question de la Pl'ashno-panishad dit : « La vie supérieure s'établit par la boucheet par le nez •.

    Le golÎt ri.·side dans la combinaison des éthers subtilsdes aliments avec le prâna.

    Sans cette alliance intime avec l'uir vital le golÎt estaboli comme il est aisé de s'en assurer soi-même enmungeant la hou che fermée et le nez clos. Il en est demême pour la boisson. L'infusion la plus caractéristi-que n'a de goM qu'au contact de la première lampée

    (1) Editions Astra.

    -29-

    combinée avec l'air extérieur. La saveur disparaît (1)pendant tout le temps de l'acte de boire si celui-ci estcontinu et ne laisse place, entre deux gorgées, à aucunerespiration. Par contre, dès que le geste de boire s'inter-romp et que l'air frappe à nouveau les papilles ner-veuses du palais et de la langue (2), le sens du goût re-paraît, plus uvivé et plus fOl·t.

    Pendant cette syncope du goÙt peut-on dire que lerÔle gustatif de la langue et du palais est interrompu ?Nullement. Ces organes s'acquittent exactement de leurtàche, mais le défaut d'ussociation des éthers alimen-taires avec le prâna abolit le sens du goût. Donc le goûtne réside pas dans la langue ni le palais mais dans lacombinaison des essences. Autrement dit le goût' cons-titue un acte et non un lieu.

    Par analogie cela ne rappelle-t-il pas le mélangegazeux qui s'opère dans le carburateur des automobiles,où l'air ne peut rien sans l'essence et l'essence ne peutrien sans l'air ? Seule, une heureuse combinaison desdeux éléments permet d'engendrer le dynamisme.

    ROLE OCCULTE DE L'ETERNUEMENT

    Le souhait populaire : c Dieu vous bénisse ! • n'estque la survivance d'un hommage - jadis conscient, maisdevenu aujourd'hui inconscient - rendu il la fonctionexcitatrice, qui se détermine par alerte des épanouis-sements du trijumeau.

    La médecine officielle ignore à peu près tout du mé-canisme réel et surtout des buts véritables de l'éternue-ment, considéré comme un simple et banal réflexe, alors

    (1) Le malade avale d'un trait, et lanl relpirer, les potionsnauséeuses et amères pour n'en point sentir le goQt.

    (2) Les dégustateurs professionnels n'admettent dans leurbouche qu'une petite quantité de vin et font claquer la languecontre le palais, en respirant par la bouche, afin d'obtenirl'union intégrale du liquide et de l'air, c'est-à-dire le maximumde goQt.

  • -30-

    que son rÔle est celui d'une soupape éthériquc chargéede diminuel' la pression des influx vitaux. Cela est tel-lement vrai que les sér'ies d'éternuements, surlout quandelles sont inhabituelles, semblent vider la c pile ner-veuse :t du sujet. En réalilé, le dommage est beaucoupplus grand, puisque ]e jeu immodéré de ]a soupape laissefuir les énel'gies subtiles et que l'incoercibilité de ]'(.ter-nuement - comme d'ailleurs l'l'Ile du hoquet, autreexutoire - entraîne habituelIeml'nt ]n mort.

    LES MANGEUHS D'ODEURS

    Toutes les doctrines occultes reconnaissent que lesodeurs sont l'unique émanation directe de la matièrequi franchisse les bornes du monde ohjectif.

    Il est g("nl'l'lIlement admis par Jt·s daÎl'voyants que lesêlres du hus-Astral sonl sensihles il l'erluines odeurs quiexaspl'I'l'nl leurs désir's.

    Dans J'Apl'ès-Morl (1) nous avons cilé des ohser\'alionsdu DI', T.D. Crolhers et du Dr. Curliss relatives il unevéritable succion fluidique exercéc, au moyen des va-peurs d'alcoo], par le!! ivrognes défunts.

    La mythologie houddhique reprl~senle ]es Gandharvasou fl~es hindoues comme des « mangeuses d'odeurs :t.Et ceci est il rapprocher de ]a conceplion de nos conteseuropéens touchant l'alimentation des fées occidentales,qu'on disait se nourrir de goulles de rosée, de la diapl'Uredes papillons et de ]a pruine des fruits.

    c Comme ]es fées et ]es esprits des morts de ]ac croyance celtique ou les daim ons des anciens Grecs,« les habitants du Bardo sont dits vivre d'essences l~thé-criques invisibles qu'j]s extraient soit de la nourriturec qui leur est offerte sur le plan humain, soit dl's ré-c serves naturelles gl~nérales de la nature. Dans les Sixc Doctrines, Mjà citées, on dit des habitants du Bardo:

    (J) (Astrll).

    - 31-c Ils vivent des odeurs (ou essences spirituelles des cho-c Sl'S matl'rielles) :t (1).

    )lowel écrit, d'autre part :c ...Sur ]e plan aslral, non seulement ]e tabac introduit

    c des impuretés, mais il a tendance à tuer ]a sensibilitéc du corps ... C'est sans doute un grand ma] au point dec vue des corps astral et mental :t,

    Et, plus loin :c ...Presque toutes les drogues (telles que l'opium, ]a

    c cocaïne,]a caféine du café et du thé, etc ..,) ont un effetc destructif sur les véhicules supérieurs :t,

    N'est-cc point en vertu de la même correspondancemystérieuse que ]e professeur Edouard Arnaud a puécrire dans Recherche de la Vérité (2) :

    c Un simple parfum peut susciter une émotion, ou bienc une pensée, ou, chcz ]es très grands sensitifs, une ex-c lase spirituelle.

    c De même certains aliments ont une répercussion surc les états d'âme et d'esprit :t,

    De son côté, Addison fait allusion aux c ponts :t invi-sibles de l'odorat et du goût, dans son étude eschatolo-gi que (3) et il écrit :

    c L'Hindou expliquera sa façon d'agir (]'offre aux an-c cêtl·cs de petites boules de riz et de farine) en disantc que le corps subtil de ]'àme ne saurait acquérir, àc moins de nourriture, cette substance plus grossièrec dont il a besoin pour la vie posthume :t,

    Et encore du Bardo- Thodo] :

    c Tant que l'on reçoit les personnes en deuil - ce quic dUl'e usuellement deux ù cinq jours - on offre àc l'esprit du mort sa part de nourriture solide et liquidec il chaque repas. La Nourriture est placée dans un bol

    (1) Le Bardo-Thodol (A. Maisonneuve éd,),(2) Leymarie, "éd,

    (3) Qui a trait aux fins dernières de l'Homme,

  • - 32-« en face du corps, el, après que l'esprit du mort p.rtrait« la subtile pssence invisible de III nourriture. cdle-ci estc jetée •.

    Cette liaison des basses divinités avec le monde orga-nique est enfin admise par le Uvre des Morts Egyptiens.Le chapitre XVII, rappelant le mot Aanrou. précise quecelui-ci s'applique au champ des moissons divines, c'est-à-dire celui de l'alimentation des dieux « qui sont der-rière le sarcophage •.

    LE VAMPIHISME DES DIEUX

    Le sous-lih'e qui précède n'est pas exagéré si on l'ap-plique aux dieux innombrahles qui se repurent de lafumée ahjecle des sacl'ifices c.harnels.

    AUCUIW, pour ainsi dire, des divinités anciennes n'yéchappe el cela seulles condamne car une puissance fon-dée SUI' l'émanation du sang animal ne pouvait être qued'Ol'dre infédeur.

    L'évocation des mol'ts s'e1fectuait, dans l'antiquité, aumoyen de pratiques sanglantes.

    Homère peint Ulysse creusant avec son glaive unefosse profonde sur laquelle il fait des libations. Puisle héros égorge les victimes, et les ombres d{'s défunts,atlirécs par le sang noirÙtre, accourent en foule pour ('nhumer les vapeurs.

    Que des dieux recourent aux mêmes procédés que lesêtres sous-astraux, pour asseoir leur puissance magique,voilà qui est révélateur de leur bassesse et de leur den-sité.

    Le dieu des Hébreux n'échappe point à ce reproche,loin de là. Une frénésie de sang le domine. Dès lespremii'res pages de la Genèse, il préfère le sang et lesgraisses du tueur de bêtes Abel aux offrandes végéta-riennes de Caïn.

    - 33-

    HOLOCAUSTES SANGLANTS

    Les sacrifices culturels ont été de tous les lieux et detous les temps.

    Joseph de Maistre (1) nous montre e l'homme persua-e dé ... de cette effrayante vérité : qu'i! vivait 'OUI lae main d'une puillance irritée, et que cette puillance nee pouvait être apaisée que par de, sacrifices •.

    Ailleurs il précise que e l'homme étant donc coupablec par son principe sensible, par sa chair, par sa vie,e l'anathème tombait sur le sang ; car le sang était lee principe de la vie, ou plutôt le sang était la vie •.

    Ces vues sont exactes en ce qui concerne la croyance del'Homme lui-même. Mais on sait que l'Homme a géné-ralement des vues courtes et que le sens caché deschoses lui échappe le plus souvent. Cette notion congé-nitale de culpabilité qui mettait l'Homme dans· l'obli-gation de racheter le sang par le sang n'avait pu lui êtreinculquée que par les dieux inférieurs eux-mêmes oupar ceux qui vivaient du culte et des présents.

    La vérité masquée était qu'une divinité de mauvaisaloi recherchait les égorgements à cause de la libéra-tion du principe de vie, objet de sa convoitise et dont ellenourrissait sa fausse immortalité.

    Que dit Porphyre (2) des Esprits inférieurs ?

    e Ces esprits ne sont occupés qu'à tromper par toutese sortes d'illusions et de prestiges ... Leur ambition est dee passer pour des dieux et leur chef voudrait qu'on lee prit pour le Grand Dieu. Ils prennent plaisir aux sacri-e fices sanglants et ce qu'il y a de corporel en eux s'ene engraisse, car ils vivent de vapeurs et d'exhalaisons ete se fortifient par les fumées du sang et des chairs. C'estc pourquoi un homme prudent et sage se gardera bienc des sortes de sacrifices qui attireraient ces génies. Il

    (1) Traité sur les sacrifices.(2) Traité de l'Abstinence des Viandes.

  • - 32-

    « en face du corps, et, après que l't'sprit du mort r.rlrait« la sublile rssence invisible de la nourriture, celle-ci est« jetée •.

    Cette liaison des basses divinités avec le monde orga-nique est enfin admise par le Uure des Maris Egyptiens.Le chapitre XVII, rappelant le mot Aanrou, précise quecelui-ci s'applique au champ des moissons divines, c'est-il-dire celui de l'alimentation des dieux « qui sont der-rière le sarcophage :1>.

    LE VAMPIHISME DES DIEUX

    Lc sous-litl'c qui précède n'est pas exagéré si on l'ap-pli1lue aux dieux inJlomurahles qui sc repurent de lafumée ahjecte des sucrifiCl'S dwrnels.

    Aucune, pour ainsi dire, des divinités unciennes n'yéchappe el cela seulles condamne car une puissance fon-dée SUI' l'émanation du sang animal ne pouvait être qued'ordl'e inférieur.

    L'évocation des mol'ts s'effectuait, dans l'antiquité, aumoyen de pratiques sanglantes.

    Homère peint Ulysse creusant avec son glaive unefosse profonde sur laquelle il fait des libations. Puisle héros égorge les victimes, et les ombres des défunts,attirées par le sang noirtltre, accoUl'ent en foule pOUl'enhumer les vapeurs.

    Que des dieux recourent aux mêmes procédés que lesêtres sous-astraux, pour asseoir leur puissance magique,voilà qui est révélateur de leur bassesse et de leur den-sité.

    Le dieu des Hébreux n'échappe point à cc reproche,loin de là. Une frénésie de sang le domine. Dès lespremii-res pages de la Genèse, il préfère le sang et lesgraisses du tueur de bêtes Ahel aux offmndes végéta-riennes de Caïn.

    -33 -

    HOLOCAUSTES SANGLANTS

    Les sacrifices culturels ont été de tous les lieux et detous les temps.

    Joseph de Maistre (1) nous montre c l'homme persua-c dé ... de cette effrayante vérité : qu'il vivait .ou. lac main d'une puillance irritée, et que cette puillance nec pouvait être apai.ée que par de•• acrifice. ~.

    Ailleurs il précise que c l'homme étant donc coupablec par son principe sensible, par sa chair, par sa vie,c l'anathème tombait sur le sang ; car le sang était lec principe de la vie, ou plutôt le sang était la vie ~.

    Cl'S vues sont exactes en ce qui concerne la croyance del'Homme lui-même. Mais on sait que l'Homme a géné-ralement des vues courtes et que le sens caché deschoses lui échappe le plus souvent. Cette notion congé-nitale de culpabilité qui mettait l'Homme dans' l'obli-gation de racheter le sang par le sang n'avait pu lui êtreinculquée que par les dieux inférieurs eux-mêmes oupar ceux qui vivaient du cuIte et des présents.

    La vérité masquée était qu'une divinité de mauvaisaloi recherchait les égorgements à cause de la libéra-tion du principe de vie, objet de sa convoitise et dont ellenourrissait sa fausse immortalité.

    Que dit Porphyre (2) des Esprits inférieurs ?

    c Ces esprits ne sont occupés qu'à tromper par toutesc sortes d'illusions et de prestiges ... Leur ambition est dec passer pour des dieux et leur chef voudrait qu'on lec prit pour le Grand Dieu. Ils prennent plaisir aux sacri-c fices sanglants et ce qu'il y a de corporel en eux s'enc engraisse, car ils vivent de vapeurs et d'exhalaisons etc se fortifient par les fumées du sang et des chairs. C'estc pourquoi un homme prudent et sage se gardera bienc des sortes de sacrifices qui attireraient ces génies. Il

    (1) Traité sur les sacrifices.(2) Traité de l'Abstinence des Viandes.

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  • -34 -e ne cherchera qu'à purifier son âme, parce qu'il n'y ae aucune sympathie entre une âme pUl'e et eux».

    De Maistre, déjà citi~, a fait cette curieusl' observa-tion :

    « Il faut l'l'marquer que, dans les sacdfices propl'e-e ment dits, les animaux camassiers ou stupides, oue étrangers à l'homme, comme les bêtes fauves, les ser-e penIs, les poissons, les oiseaux de proie, cIe... n'l~laiente point immolés. On choisissait toujoUl's parmi les ani-e maux, les plus précieux pm' leUl' ulilili', les plus doux,« les plus innocents, les plus cn rapport avec l'hommee par leul' instinct el lcurs habitudes. Ne pouvant enfine immolel' l'homme pOUl' sauver l'homme, on choisis-c sait dans l'espèce animale les victimes les plus llll-c mllinc,~,s'il est permis de s'exprimer ainsi ».

    L'Eucharislie clle-mt'me n'est qu'une trunsposilionidéalisée du sncrifice de la victime innoccntl', c'est-;\-dit'ede l'Agneau,

    LA BOUCHEHIE HELIGIEUSEDES TEMPLES ANCIENS

    Mais, avant d'en arriver à celle allégol'isalion, les tem-ples furent pendant longtemps des SUccuJ'salcs dc bou-(·IH'I'Îl'.CC'sl fOI"jllsll'IIH'III !fliC'Vollaire Jt·s a sliglllalisl'sCil disalll (Ju'on n'y voyait « (Jue des l~taux, des ln'oches,« des grils, des couteaux de cuisilll', de longues four-e chelles de fl'r, des cuillèl'es il pol, de g1'alldes jan'cse pour mettre la graisse et lout cc qui peut inspÏ1'cr lee mépl'is et l'horreur ».

    Ce tahleau est loin d'être poussé nu noir et, s'il pêche,c'est par indigence. Voici ce que raconte Hi'rodole, il pro-pos des sacrifices égyptiens à Isis :

    e LOI'sque (les prêtres) ont i'corché un bœuf, ils prient« et rctin~nt ses inlestins creux, mais ils laissenl dans lee corps les viscères et ln graisse. Ils coupent les jambes,« l'extri'milé de la queue, les l~paules et le cou ; cela

    -35-c fait, ils remplissent ce qui reste du corps de pains bien« nets, de miel, de raisins secs, de figues, d'encens, dec myrrhe et d'autres parfums, Quand il est ainsi remplic ils ll~ brûlent sur l'autel, l'arrosant d'huile à grands« flols »,

    Il l'n l'sI de même chez les Chaldéens et chez les Grecs,Il sl'mhle, loutefois, qU'il Home les sacrifices sanglantsavaicntlieu en dehol's du temple,

    Les sacrificateurs n'en pUl,ticipaient pas moins à dehideuses séances de meurh'e qui, lors des hécalombes,pal' exemple, exigeaient l'immolation collective de centbœufs.

    Imagine-t-on l'intarissable fleuve de sang, l'odeur detunl d'entrailles répandues, l'odieuse fumée des chairsgrilli'es et l'atmosphère bestiale des c lieux saints :t ?

    Les dieux païens, hélas 1 n'avaient point la spécialitéde ces riles immondes. Toute une partie de l'AncienTestament est consacrée à l'ordoimance des sacrificessanglants.

    Les textes sont sans détours :

    « Si son offrande est un holocauste de menu bétail,e d'agneaux ou de chèvres, il offrira un mâle sans dé-« faul. Il l'égorgera au côté septentrional de l'autel, de-« vant l'Eternel et les sacrificateurs, fils d'Aaron, en« l'l~Jlal1dl'Ontle sang SUI' l'autel tout autour. Il le cou-« Jll'J'a l'HI' morceaux; d le sacdficateur les posera, avece la têle et la graisse, sur le bois mis au feu sur l'autel.« C'esl un holocauste, un sacrifice consumé par le feu,« d'une agréable odeur à l'Eternel,

    « Si son offrande à l'Eternel est un holocauste d'oi-e seaux, il offrira des tourterelles ou des jeunes pigeons.c Le sacrificateur sacrifiera l'oiseau sur l'autel ; il luic ouvrira la tête avec l'ongle ... et il exprimera le sangc sur un des côtés de l'autel. Il ôtera le jabot avec sesc plumes et il le jettera près de l'autel, vers l'orient, danse le lieu où l'on met les cendres. Il déchirera les ailesc sans les détacher ; et le sacrificateur brûlera l'oiseaue sur l'autel, sur le bois mis au feu. C'est un holocaullte,

  • - 36-

    c un sacrifice consumé par le feu, d'une llgrt1able odeurc à l'Eternel ~.

    (Lévitique, l, 10 il 17 et la suite).Par eonlrc le Livre spécifie formellemenl

    e C'est ici une loi perp(~tuellc pour vos des('('ndanls,c dans tous les lieux oiI vous habiterez : lJOWI ne Tl/an-e gerez ni graisse ni sang ~.

    Graisse et sang étaient la part de c l'Eternel » qui,seul, s'arrogeait le droit de humer l'

  • -38-

    naissance, l'Eternel avait permis de manger c librementde tout arbre du jardin ~.

    Ce n'est qu'après la désobéissance que « l'EternelDieu ~ dit : c Voici, l'homme est devenu comme l'un dec nous, sachant le bien et le mal. Mais maintenant il faut« prendre garde qu'il n'avance sa main, el ne prennec aussi de l'arbre de vie, el qu'il n'en mange et ne vive« à toujours ~.

    Tout démonlre donc que l'immortalité des Elohimétait, elle aussi, conditionnelle et ne s'entretenait quepar l'usage rMtéré du fruit de l'arhre de vie dans le jar-din d'Eden. (1)

    LE SAN(~ DES nIEUX

    L'imlllorlalil('~ des dieux olympiens Ile semble pasmoins précaire. Elle n'l~tail certainement pas absoluepuisque Sai urne, ayant déll'onl' Ouranos, avait convenuavec les Titans que ceux-ci reprendraient le pouvoircélesle après sa mort.

    Que dit, au surplus, la myl hologie Larousse touchantla complexion des dieux ?

    « Si l'existence des dieux ressemble à celle des hom-e mes, c'est qu'en apparence du moins, leur nature n'este pas différente. Leur corps, semblable â celui des mor-e Iels, ne s'en distingue (lue par la laille, ln fOl'ce et ln« henull'. Le corps d'Arès l'tendu SUI' le sol couvre unee l-Iendue de sept plélhres (210 mètres).

    « Toulefois, ehez les dieux, le sang est l'emplncé par« une sOl'te de liqueur plus fluide, l'icJlOr, (1) qui rend

    (1) Le Livre d'Hénoch donne la promesse post-lI\essianiqued'Un « arbre de vie :t réservé aux justes, exhalant ulle odeur au-dessus Ile lout parfum el donl les feuilles. les fleurs el le boisne sc dessécheront jamais. Il ressemblera au caroubier. Sonfruit, semblable il. celui du palmier et Ù une grappe de vigne.donllefll la .,agesse à ceux qui Cil mangeront et cOlI\lIJulliquel'l\la /lie? llUX élus.

    (t) Particularité curieuse: la médecine moderne a choisi

    -39-e le corps impérissable et incorruptible. Ce qui n'em-c pêche pas les dieux d'êtres vulnérables aux armese des hommes. Mais leurs blessures, si douloureusese qu'elles soient, guérissent toujours et leurs corps con-e servent une éternelle jeunesse ~.

    AMBROISIE ET NECTAR

    Ce qui résulte de plus clair des textes mythologiques,c'est que les dieux de l'Olympe ne se nourrissaient pascomme les mortels. Leur aliment liquide était le nectar:leur aliment solide l'tait l'ambroisie. L'une et l'autrede ces nourritures avaient un goût délicieux et un admi-rahle parfum.

    C'est la raison pour laquelle Tantale, roi de Lydie, filsdl' .Jupiler l'l d'Une morlelle, ayant été admis ù la tablede son père, déroba une certaine quantité de nectar etd'ambroisie afin de devenir immortel. La tentativeéchoua, d'abord parce que le larcin fut découvert etcruellement châtié, ensuite parce qu'il fallait proba-blement absorber contimiment les aliments divins ou,du moins, les ingérer pendant une certaine période.Rien n'indique, au demeurant, que l'assimilation divineélait identique à celle de l'espèce humaine et s'effectuaitpar le tube digestif.

    Quelle était exactement la nature et la compositiondu nectar et de l'amhroisie ? On comprend que ce devaitêtre le secret majeur des dieux. Ces aliments toutefoisne devaient pas être purement objectifs. Ils pouvaientêlre aussi de nature éthérique ou fluidique. Dans notreouvl'age précité e Les Clés du Bonheur ~, (1) nous avonsfaitressorlir le rôle primordial des essences alimentaireset respiratoires, dans l'entretien des e corps ~ supérieurs.

    l'acception la plus basse du mot grec t;(Wp. qui veut direaussi partie séreuse du sang, lymphe, puis enfin, en dernier lieu,sang corrompu, sanie, pus.

    (1) Editions Astra.

  • -40-Mais dans l'imposibilité de connaître les éléments com-

    posants de la nourriture olympienne, nous avons cepen-dant la faculté d'opérer certains recoupements.

    BHEUVAGE D'IMMORTALITEET NOUHRITUHE DE JEUNESSE

    La Mythologie spécifie, à maintes reprises, que lesdieux se procuraient, au moyen du nectar et de l'ambroi-sie, la jeunese et l'immortalité. Tout indique que c'estl'ambroisie qui empêchait de mourir et le nectar quipermettait de conserver lu jeunesse.

    Malgré leur caractère divin les nymphes n'(·taient pasimmortelles. Selon PlutarqUt·, la durée habituelle del'existence Ilymphale était d'environ U.600ans. Mais ellesavaient le pouvoir de demeurer helles et jC'unes, aussilongtemps que l'ambroisie (·tait il la base de leul' uli-mentation.

    Une autre preuve résulterait du cas d'Eos, troisième fil-le des Titans. Celle-ci ayant obtenu des dieux l'immortali-té pour son amant Tithon, avait omis, en même temps, desolliciter pour lui la jeunesse. A mesure que Tithon de-venait vieux, Eos lui faisait absorber de l'ambroisie pourlui assurer l'incorruptibilill~. En dépit des soins de sadivine amante, THhon l'immortel, faute de nectar, som-bra dans la décrépitude. Même aventure survint d'ail-leurs dans l'ile de Laputa aux Lubdhruggs de Swift.

    Qui servait aux dieux de l'Olympe les mets habituels?Il semble qu'au début Hébé assumait seule les fonctionsde pannctière et d'échanson ne. Hébé, fille du Ciel et dela Terre, selon Hésiode, de Zeus et d'Héra suivantHomère, était la déesse de la Jeunesse. EUe avait desautels à Athènes, à Sicyone, et Phlionte l'honorait dansun bois sacré. Elle circulait parmi les dieux, versant lenectar et servant l'ambroisic'. Or, dit la Mythologie, Hébé,vierge idéale, fit une c chute :t devant les dieux. Et ceux-ci, l'ayant vue dans une posture indécente, l'exclurentde leur présence. Qui ne voit, dans cette c chute :t de la

    -41-déesse, une perte de sa virginité ? En effet, ensuite, char-gée d'atteler le char d'Héra, Hébé devint l'époused'Hercule, c'est-à-dire s'unit à l'un des plus puissantshéros du monde charnel.

    On peut inférer de ceci qu'Hébé n'était pas seulementchargée d'offrir le nectar et l'ambroisie mais que safonction principale et c essentielle :t était de les prépa-rer. Or mets et breuvages divins n'acquéraient d'effica-cité que sous la main d'urie vierge. C'est la raison pourlaquelle Hébé fut remplacl~e par Ganymède, adolescenttroyen d'une rare beauté.

    Les poètes disaient l'ambroisie neuf fois plus douceque le miel. Homère dépeint le nectar comme uneJiqlll'Ur rouge. Cette liqueur rouge était-elle l'émanationdu sang des sacrifices, si cher uux dieux? (1)

    LE SOMA

    Il existe une répliclue hindoue de l'ambroisie olym-pienne. C'est le Soma (Haoma avestique) dont la Mytho-logie Générale (2) dit ceci :

    c Le Soma est tout d'abord une plante, l'ingrédientc essentiel des anciennes offrandes. C'est aussi le suc dec la plante, obtenu par le pressurage de celle-ci entrec deux meules de pierre. Et c'est ensuite le nectar doré,c le breuvage des dieux ; cette précieuse ambroisie, quic confère l'immortaJih.~, assure effectivement à ceux qui« en boivent la victoire sur la mort :t.

    c Les Hymnes védiques tardifs et les Pouranas indi-c quent la transition entre le Soma ambroisie et le Soma·c lune : c Lorsque, disent-ils, la plante est broyée, celui« qui en boit le suc lu considère comme le Soma. Mais« celui que les prêtres considèrent comme le Soma, per-e sonne ne peut en boire :t.

    (1) Le cacao a été appelé théobroma, c'est-à-dire aliment desdieux, sans qu'on puisse savoir si ce vocable est autre chosequ'une allégorie.

    (2) Larousse, éd.

  • -42-Lcs brahmanes unciens prétendaicnt, en effet, d(,tenir

    scu]s ]c privilège de hoirc ]c liquide cnivl'ant, hoissondivinc, symboliséc par' ]a liqucur du sacrifice rituel.

    e Soma, ajoute la Doctrinc Sccrète, (1) est ]a Lune aue point de vue aSh'onomique, c'est uussi ]e nom du hreu-e vage sacl'é quc buvaicnt ]es BrahmalH.'s et ]es Initi(~se pendant ]eurs mystèl'cs et ]es cérémonies de leurs sa-c crifices,

    e La p]antc Soma est /'Asclepias acida qui foumit une jus d'oir est tiré ]e breuvage mystique, la boissone appe]ée]e Soma. Les descendants des Richis, des Agni-« hot ris, ou Prêtres du Feu des grands mystères, con-e naissaient scu]s tous ]es pouvoirs de ce breuvage, maisIl: ]a r('ellc propri(,t(~ du 111"ai Soma était (et ('st encore)« de fai.'e un Il: nouvel homme • de ]'Initié aprl's saIl: Il: n'naissance », c'est-:'t-c1ir'c ]OI'squ'i] comnwncc il vi-« vl'e dans son COl'pS Il: Astral » (2).

    Dans la Ihéogonie hindou(' la Lune (Varouna) ('si ("on-sid('I'éc cOlllme élant ]e r('servoil' du Soma, Il semblchien que l'cfficacit(~ de cclle liqueur du sacrificc (~Iaitliée aux phases ]unail'cs, qui avaÎt'nt aussi unl' influencesur sa conscl'vation,

    01' ]a lune est assimil('e, pm' les mêmes croyanc('s, auséjoUl' des défunts. L'astrc est donc, ù ]a fois, ]e d('posi-tair'c des morts ct ]e l'l~scrvoir dc l'amhl'oisie. On ne peutIlllllHluer, une fois de plus, d'NI'l' fl'llpp(~ pHI' le l'aplH'o-chemcnt, souvent fait par nous et que nous déve]op-perOllS encore davantage dans un auh'e livre, de ]a mort

    (t) Editions Adyar.(2) c Celui qui participe au Soma se trouve à la fois rnttaché

    c à son corps extérieur et pourtant séparé de ce corps sous lac For!lle Spirituelle. Libéré du premier, il plane alors dans lesc régions supérieures éthérées, llevenant virtueIll'l11ent commec un des dieux, mais conservant cependant dans son cerveaue physique le souvenir de ce qu'il voit et apprend. A clairementc parler le Soma est le fruit de l'Arbre de la connaissance dé-c fendu par Il' jaloux Elohim à Adam et à Eve (de peur quec l'homme devienne comme l'Un de nous :t.

    -43-et de ]a vie, de la liquéfaction organique et de ]a nour-riture d'immortalité,

    Mais n'abandonnons pas lc Soma, dont le dieu Indrasc gorgeait perpétuellement, sans avoir noté que sonappellation correspond au grec ÇllfL

  • -44-

    L'ASA-Fa~TIDA

    Les diverses nourritures d'immortalité dont nous avonsparlé ci-dessus reposent à peu près entièrement, du pointde vue de leur assimilation, sur le goût et l'odorat, sensde transmission d'Un c véhicule ~ à l'autre.

    Il n'est donc pas sans intérêt de clore ce chapitre parl'étude d'une plante à la fois prônée et honnie, désiréeet repoussée et qui n'est autre que l'Asa-fœtida des Occi-dentaux.

    La Ferula Asa-Fœ/ida est une gomme résine de ln fa-mille des ombellifères. L'européen la décrit comme ayantune odeur puissante, vireus(', désagréable, qui rapp

  • - 4(j-

    tions, les tendances, les sentiments des hommes, parune osmose spit'itucllc de chaque instant.

    Ainsi sc produisit une sublimation des saerifices char-nels, d'ahOJ'd par la suhstitulion de rites alh~goriqUl's nonsanglants il l'ancienne houcherie sacl'ée, puis dans lafonne mystique par la pUI'(~ el simple adomtion,

    On peut mesurer le chemin parcouru depuis l\loÏse etson Ll~vilique jusqu'à la Cèlle euchUl'istique mOdel'lIl', ouabsOll>tioll d'une nourritm'e schématisée, en vue d'aequé-rÎl' spirituellement l'immortalité,

    Ainsi égalemenl, et dès l'origine, les dieux ont engagl~les hommes à se niulliplier en vue de constituer le ré-servoir où ils puisent.

    Ils ont commellcé par sc lIourdr des effJuves de lachah' et du sang (animaux le plus souvent à cause de la

    rl'pugnance de l'homme à servir physiquement de pâ-ture), ensuite de virginités màles et femelles (Le l\1ino-talll'e), puis de la contrepm'til' des actes humains, ellfindes pensl'es et des sentiments: les UlIS de haine, d'envie,de colèl'(~, de stupre, de gOlll'lllandise ; les llUtres de pu-l'etl', de hOllti', dl' nohksse, de sacrifice l't d'amoul',

    Lc Iroupeau des hommes ('ollslilua ainsi ulle vasteétable divine peupll~e de hêtes il lait. On pOlll'l'Uit aussile compal'l'I' aux pucemns agglomi'l'l~s SUI' les tiges etles feuilles d'llI'hrisseaux l't que ks fOUl'mis Pl'CSSl'lI1 etSUCl'1I1POlll' l'II extrai,'c Il's jus SUl'J'I~S.Ik nll~IIIl' qUl' leshOl'liculll'lII'S p,'i~tl'IJ(lcnt (Ille sc son! les fourmis qui en-seml'ncellt le rosiel' de pucel'ons, de même Ile pouvons-1I0USl'mire

  • - 48-

    corps humain, est, on le sait, considérable. De vraisamants sont prêts à braver la souffrance physique oumorale et même il affronh'r la mort.

    Qui profite de cc dynamisme ? Qui utilise

  • - 50-

    Non, non ! Les dieux de proie ne sont pas morts. Lastupidité humaine les ressuscite. Et il en sera toujoursainsi jusqu'à ce que l'Humunilé se voue aux Dieuxd'Amour.

    CHAPITRE IV

    Les dieux personnels

    On peut dire sans crainte d'erreur que les dieux an-tiques curent un car'actère humain et des passions an-tlll·opomOl'phes.

    Le même caractère de personnalité fut assigné auxdieux égyptiens, chaldéens, syriens, grecs, hindous, ger-mains, scandinaves, celtiques, etc ..,

    Râ-Osiris, Mardouk-Ister, Baal-Moloch, Zeus-Jupiter,Vichnou-Siva, Odin-Loki, Teutates-Aesus, autant de su-per-hommes à gestes d'hommes, sculptés à l'image deshumains.

    Par conséquent tous ces êtres, allégoriques ou effec-tifs, n'ont rien de la Divinité dans son essence car ilssont avant tout des dieux personne/s,

    DIEUX BOURGEOIS DE LA MYTHOLOGIE

    Le Jupiter latin, réplique du Zeus hellène, est le typede la personnalité divinisée. Il naît, grandit, détrône sonpère, fait la guerre à ses oncles, se marie, trompe sonépouse, a des scènes de ménage, se plaint de la migraine,mange et boit. Sa vie n'est pas seulement celle d'unmédiocre bourgeois, mais aussi celle d'un mauvais fils,mauvais époux, mauvais père. Il a toutes les complai-sances pour sa bru Vénus, la plus dissolue des déesses

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  • - 52-et, d'un coup de pied, projette SOIl fils Vulcain sur laterre oi! il reste difforme et boiteux.

    On en peut dire autant des dieux et déesses de l'Olym-pe, c panier de crabes ~ antique où chacun est mLi parun égoïsme étroit.

    De temps à autre, les poètes, sc souvenant qu'il s'agitdes maîtres du monde, restituent à leurs divinités pé-chel'csses une allure de majesté. Mais, à la premièreoccasion, colère, jalousie, luxure, gourmandise repl'en-nent le dessus et consacrent dans la mémoire des hom-mes le souvenir de dieux eorrompus.

    Mt~nH' si, comme nous le croyons et l'avons souli-gnl~ (1) dl'jil, les mythes antiques ne sont que des sym-holes d'une vl'dtl~ cachl'e, OJIcOllvicndru que l'alll'godel'Lit pu sc montrer plus haute el exclusive des vices hu-mains.

    Les autres mythologies II(' le cèdent en rien, pour laplupart, il la Fable grecque. Nous pourrions multiplierles exemples mais presque tout le monde les connaît.

    Hares furent les conceptions de dieux sans person-nalité et ('ncore, dans leur impuissance à se les repré-senter, leurs fidèles les dotèrent tous d'un corps et d'unephysionomie. Les moins anthropomorphes furentBrahm, Dieu suprême de l'Inde primitive, le Destin desGrecs, et surtout le Zervane-Akèréne des Persans.

    JEIIOV AH, TYPE DU DIEU NATIONAL

    On aurait tort, au surplus, de croire que les dieuxpersonnels sont exclusivement mythologiques. La Biblede Moïse révéla un dieu non moins personnel que sesprédécesseurs.

    Comme c'est sur lui que les textes fournissent le plusd'informations, c'est lui aussi qui apparaît comme dotéde la personnalité la plus accusée, ainsi qu'il est aisé des'en rendre compte par la lecture du c livre saint ~.

    (1) Dieu est-il mathématicien ? (Editions Astra).

    -53-La critique moderne n'a pas ménagé le dieu de lu

    Bible, tel qu'il apparaît à travers la loi et les prophètes.D'Hooghes de la Gauguerie (1) a pu faire de cette

    divinité locale qui, au temps d'Abraham, c n'était qu'unpetit dieu de douar nomade ~, un portrait peu sédui-sant:

    _ « L'Iaveh de Moïse, des Juges et des Rois n'étaitc ni bon, ni juste, ni grand, ni large, ni miséricordieux.

    « 11 voulait la victoire et la fécondité de son peuple,« mais il les voulait pour lui, pour sa gloire, pour son« culle, comme le juif voulait la santé et la fécondité« POl\l' son bHail. 11les avail créés pour l'honm'cr et le« Sl'I'vir et le leur rappelait durement, âpl'ement, énu-« IIll'rant ses bienfaits comme des reproches entremêlés« de nH'IHICes.

    « (J.U'OIllise l'Evullgile l't que l'on compare la figure« du Dieu de Jésus, Pi're des hommes, tout amour et« misl'I'icorde pour le pécheur même, avec celle du di,eu« de Josué, de David et d'Elie. L'amour de Dieu pourc l'homme et de l'homme pour Dieu, l'amour de l'hom-« me pour l'homme, lu pitié pour la souffrance, le res-c l'cet du droit d'autrui pour l'amour de la justice et« non par crainte de la colère divine et d'un tabouc violé, rien de tout cela n'est même imaginé comme« possible.

    « Mais, tout au long de la Genèse, de l'Exode, du Lévi-c tique, du Deutéronome, des Juges, des Rois, des Chro-« niques d'Esdras, d'Isaïe roule le tonnerre monotone« des r(~criminations, des malédictions, rappel des cbâ-« timents passés, menace de châtiments plus atroces.

    « On se demande pnr quelle aberration, pour les na-c liolls anglo-saxon cs, la nible demeure un livre saint etc qu('l aliment moral les colons de la prairie américaine« ('t du veldt africain, qui n'emportaient pas d'autresc livres dans la solitude, ont pu y trouver, si ce n'est unc encouragement il traiter les Peaux-Rouges et lesc Cafres comme Israël en usait avec les Cbamméens.

    (1) Le Fruit de l'Arbre (Editions Adyar).

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    - 54

    e Les catholiques au moins ont, pour vénérer la Bi-e hIe, cette excuse qu'ils ne la lisent pas.

    e Il faut la lire tout d'Un lI'ait, d'affilée, sans cédere il l'ennui ni au dégoût, depuis la Genèse jusqu'à Mala-e chie. Alors on a l'impression d'habiter un hÔtel garnie de dernier ordre et d'enlendl'l" jouI' et nuil, il lI'averse la cloison trop mince, un mm'i jaloux reprocl1l'r il unee femme incurablement légèrt" le salaire qu'il lui rap-e porte et les amants qu'elle s'offre, lui rappeler d'oùe il l'a tirée et le trottoir qui l'attend, l'injurier, la hat-e tre, la traîner par les cheveux, On entend le bruit mate des coups, les supplications, les promesses qui ne se-c ront pas tenues et les réconciliations plus écœurantese que les violences. Tout cela pour les Israélites d'il ye a trois mille ans, c'étnit la parole de Dieu, la pluse haute eXI)J'ession de leur plus haut idéal. Et il se trou-e ve des penseurs pOUl' pr('tendre que, depuis les ori-e gines, l'homme n'a point fonci(>r-ement changé danse son cœur ! ~

    Jéhovah est évidemmenl le mod':'le du dieu nationalet des t'épliques de cc prototype divin existent encore,Voici comment le juge im,HlI'lia/{'ment le t1H;ologit'nam(;I'Îeain Addison (1),

    « Dès le début des lemps lointains qui Se résumente: dans le nom de Moïs(', le dieu des .Juifs avail (;1('connu« comme un dieu qui avait choisi pOUl' sien le peuple« d'lsl'Ui:1. Considt~I'l~d'ahOl'd co nIlnt' un simple dieu dee: clan ... pendant longlemps il n'cuI de rnpport qu'avecc la nation - ou s'il en eut avec des individus, ce nee: fui qu'en lant que ceux-ci l'Iaient partie de la na-e: tion - et conséquemment ks promesses de Dieu tellese: que les intel'prétèrent les gt'ands proph,:,tes s'appli-e: qui>rent au peuple tout enlier. C'est la nntion qui,e: toujours et toujours de nouveau, fut chàtit;e de sone: péché, l'l'compensée de sa "et'tu, c'est ln nation quie: s'entendit prédire une destinée splendide ».

    (1) La Vic après la Mort (PaY0l).

    -55-Depuis, nous avons vu, en passant par les Germains et

    les Gaulois, d'uutres dieux nationaux chercher à subju-guer les peuples qui les entourent et, partant, les dieux deceux-ci. Le Got mit uns de Guillaume II et la Providen-ce casquée d'Hitler ne sont pas une spécialité allemande,Chaque patrie a son dieu national qui, cela va de soi,est au-dessus de tous les dieux nationaux, Les pires souf-flets du destin ne déterminent pas les fidèles de cesdieux il nbandonner leurs idoles. On s'en détourne par-fois, mais on y revient toujours, Jusqu'au moment oùla nation e: élue • venant à son déclin et même étantrayée de la carte du monde, le dieu national s'écrouleavec le peuple qui lui servait de piédestal.

    LE DIVIN EXTERMINATEUR

    Tous ces gdefs, bien loin d'être exagérés sont fortau-dessous de cc que suggère le texte du Pentateuquelui-même, La Bible mosaïque, considérée ù travers leSermon sur la Montagne, est un véritable réquisitoireanti-divin, L'Adonaï Sabaoth, le dieu sanglant des Ar-mées nous est dépeint par le Cantique de Moïse,

    e Je me vengerai de mes adversaires et je puniraie: C('UX qui me haissent ; mon (;pée dévorera leur chair,e et j'cnivremi mes flèches de sang, du sang des blessése: et des captifs, de la tête des chefs de l'ennemi •.

    (Deutéronome 32-41, 42),

    Des Mongols de Tamerlan aux purs Aryens d'aujour-d'hui on voit que la tradition s'est conservée, LorsqueJosul' coupait les pouces des mains et les pieds d'A do-ni-Bézek, il ne fuisnit que lui rendre la pareille, Maisquand s'emparant de Jéricho, il dévouait à l'Eternele: par interdit, au fil de l'épée, tous ce qui était danse la ville, hommes et femmes, enfants et vieillards,e jusqu'aux bœufs, aux brebis et aux ânes • (Josué6-21), il anticipait sur Buchenwald,

    Mais cet aspect matériel des dieux dévorants suffit,

  • - 56-

    Point n'cst besoin d'ajouter à un témoignagc qui sc suf-fit à lui-même.

    LE DEVOIlANT

    C'est pourquoi nous ne suivrons pas jusqu'au boutPaul Richard qui, dans un livre, par ailleurs clairvoyantet quelquefois remarquable (1) tente d'alourdir encorele dossier, déjà chargé, du Jéhovah primitif.

    Pour lui le dieu biblique se résume en une immenseconvoitise : e épuiser, au profit d'un gouffre d'insalia-e ble personnalité, la vie cosmique dans sa croissantee manifestation ..

    e Tout son effort, pOUl'suit l'auteur, tend il absorbere en lui, pour les faire siennes, les forces libres et vi-c vantes, et parmi ecs forces surtout celles qui dans lae substantialité la plus grande proviennent des sourcese les plus profondes : celles de l'homme ..

    « Se nourdr de l'homme chaque jour, il chaque mi-e nute, inlas.,ablement, de l'homme qui résume en luie toutes les formes accumull~es, toutes les possibilitése synthétiques, tous les devenirs merveilleux :t.

    Au début de ce chapitre et dans les chapitres précé-dents nous avons nOlls-même suggéré l'hypothèse desdieux absorbants, mais cc besoin d'absorption n'est pasle monopole du Jéhovah de la Bihle. Il est, au contraire,l'apanage dc tous les dieux personnels.

    UNE THESE OUTRANCIERE

    Toutefois Paul Richar'd va plus loin encore, au-delàdu dieu-sacrificateur vers qui monte l'encens des grais-ses. Il le montre comme unc Puissance de ruse qui chcr-che il ravir l'âme même de ses dévots

    (1) Les Dieux (Librairie Fischacher).

    - 57-e Car si pour détruire cette Îlme, il l'avait fait souf-

    e frir comme le corps, elle se serait à son tour mise ene garde et même en révolte. Mais c'est par les plus ex-e quises jouissances qu'il la conquiert.

    e Il lui promet, si elle consent au grand abandon, lese suprêmes félicités. Il lui fait entrevoir les délices due jour où elle acceptera de se perdre en lui, de se ré-e sorber dans son sein. Ce n'est pas seulement par dee simples promesses qu'il la pousse ainsi au suicide :e c'est par le don des arrhes célestes, par les joies mys-e tiques du renoncement, et les voluptés sans rivales due sacrifice toujours plus complet.

    e Alors, cédant enfin au formidable amour dévorante qui l'attire, dans une extase elle s'abandonne, et trom-e pée, vaincue, consentante, elle s'épuise jusqu'à lae mort en l'étreinte du terrible amant :t.

    Est-il besoin de dire qu'ici la méprise de l'auteur estcomplète. Les lignes qui précèdent ne sauraient s'appli-quer ni au Jéhovah brutal et fruste de la Bible ni auPère bon du Talmud: Le premier, en effet, n'a faimque d'aliments grossiers comme lui. Le second, par con-tre n'a qu'un but infiniment noble : celui d'unir à luil'Homme qu'il a cr~é.

    Cette dernière ambition est la plus haute qui puisseêtre conçue, par Dieu comme par les hommes. Vers saréalisation converqent toutes les mystiques et la c1air-vovance de tous les inspirés. C'est aussi bien le Nirvanabouddhique que le Paradis de Saint Jean de la Croix,l'illumination du Soufi musulman que le Grand Œuvrede l'alchimiste.

    Et l'erreur de Richard est d'autant plus redoutablequ'il fait de Jéhovah un super-Moloch, nourri du renon-cement, de l'héroïsme, du sacrifice et dépouillant leshommes de leurs plus beaux actes pour alimenter sapuissance, sans profit pour eux.

  • -58-

    C'EST D'EGOISME QUE S'ALIMENTENTLES DIEUX PERSONNELS

    Les Jéhovah, comme les Moloch, sont des dieux per-sonnels qui, dans le désir d'accroître leur personnalité,s'alimentent des sentiments les plus personnels (doncégoïstes) des hommes. Seuls les dieux bons se nourris-sent du renoncement humain.

    On est le fils de ce que l'on absorbe. Les alimentsvils font un mangeur vil ; les aliments nobles font unmangeur noble. Les hommes de stupre alimentent lesdieux de stupre; les hommes d'Amour alimentent lesdieux d'Amour.

    Les dieux personnels (c'est-à-dire limités) s'écartent duDieu Impersonnel (ilJimih\) à mesure que leur person-nalité augmente.

    Les dieux impersonnels se rapprochent du Dieu Uni-versel à mesure qu'ils abdiquent leur personnalité.

    Une religion, une philosophie mauvaises se reconnais-sent à ce qu'elles servent un dieu ou un concept person-nels. D'où les persécutions de tous les âges.

    On n'est jamais sectaire ni jaloux quand on tend versl'Impersonnel.

    Nous sommes, par conséquent, à nouveau d'accordavec l'auteur des e Dieux _ lorsqu'il écrit :

    e Ceux qui, par ignorance ou par affinité spéciale,e de parti pris ou de bonne foi, se font les serviteurs due dieu personnel, égoïste, du dieu jaloux, reçoivent dee lui la même inspiration despotique dont il est formée toùt entier; ils sont sectaires, ils condamnent tout cee qui n'est pas leur croyance, leur culte, leur foi ; ilse combattent même la pensée qu'ils servent si elle re-e vêt des formes différentes dont ils ne peuvent pluse reconnaître le sens ; et pour détruire ce qu'ils nom-e ment l'erreur et l'impiété, ils détruiraient aussi, s'ilse le pouvaient, ceux qui les professent _.

    -59-LES SACRIFICES PERDUS

    Mais comment ne pas reconnaître aussi que tous lessacrifices de l'âme l1'ont. pas la même valeur, selon quel'esprit de désintéressement y fait défaut ou bien lesanime.

    C'est dans ce sens seulement que pourrait se justifierla thèse anti-Jéhoviste touchant les c sacrifices perdus :t.Les sacrifices perdus sont ceux que l'homme consent ousubit pour une cause intéressée : égoïsme familial, égoïs-me national, égoïsme racial, égoïsme social, égoïsmereligieux.

    Le sacrifice des parents pour leurs enfants exclusifs,des soldats pour léur patrie exclusive, des tenants d'unecaste unique, des fidèles d'une religion donnée est enta-ché d'intérêt. La religieuse qui soigne des pestiférésuniquemement par obéissance et pour gagner le cielde son dogme, ou le moine qui se fustige pour acquérirdes indulgences ne font pas un bien meilleur placementque l'amoureux qui se tue pour une femme. Les uns etles autres sont partiellement les dupes de dieux per-sonnels.

    Et, au delà de la mort physique, i'étonnement et ladéconvenue de ces sacrifiés sont parfois considérableslorsqu'ils constatent que leur longue épargne a été sur-tout constituée en c assignats _ spirituels.

    LE CHRISTIANISME ET LES DIEUX PERSONNELS

    L'existence de dieux personnels et inférieurs n'estpas contestée par les religions même chrétiennes. Lathéologie catholique n'a-t-elle pas fait du e diable _ undieu redoutable et immortel ? Comme ce personnagemythique était primitivement sans forme, on l'identi-fia d'abord avec le serpent de l'Eden, puis avec Lucifer,l'un des plus grands Anges. Ce n'est que, par la suite,et plus particulièrement au Moyen Age, qu'on le pourvutd'une queue, de pieds fourchus et de cornes, en rémi-

  • - 60-niscence du faune païen. Le démon chrétien est si bienune divinité - fût-ce du mal - que l'église lui recon-naît des pouvoirs égaux à ceux de Dieu lui-même, puis-qu'il tient l'Eternel en échec jusqu'à la fin des Temps.

    Saint Paul - nous y faisons allusion plus haut - aété le premier à légitimer l'existence de dieux infé-rieurs. Il écrit dans la première Epitre aux Corin-thiens : « Car, s'il est des êtres qui sont appelés dieux,« soit dans le ciel, soit sur la terre, comme il e:x;isteréel-« lement plusieurs dieux et plusieurs seigneurs. nélln-« moins, pour nous il n'y a qu'un seul Dieu, le Père, de« qui viennent toutes choses et par qui nous sommes, et« un seul seigneur, Jésus-Christ, par qui sont toutes cho-« ses et par qui nous sommes ~. (VIII - 5. TraductionSegond).

    La traduction Ostervald n'est pas moins précise :« Cur, quoi qu'il y en ait, soit dans le ciel, soit sur la« terre, qui sont appelés dieux, comme, en effet, il y a« plusieurs dieux et plusieurs seigneurs ; toutefois nouse n'avons qu'un seul dieu, etc... ~.

    Enfin la traduction de Lemaistre de Sacy corroborela même opinion sous une troisième forme : e Car,e encore qu'il y en ait qui soient appell~s dieux, soite dans le ciel, ou dans la terre, et qu'ainsi il y ait plu-e sieurs dieux et plusieurs seigneurs, il n'y a néanmomse pour nous, etc... (1).

    (1) Pour plus de sQreté nous avons recherché le texte latinde la Vulgate (d'après l'exemplaire du Vatican). seul qualifiéc pour servir de preuve. au dire du Concile de Trente (1546).

    Il dit : c Nam etsi sunt, qui dicuntur dii sive in coclo, sive in .c terra (siquidem sunt dii mulli et domini multi) •.

    Or deux mots donnent lieu à une interprétation légèrementdifférente en ce sens qu'ils peuvent conférer au texte un carac-tère d'incertitude au lieu d'un caractère d'affirmation.

    Etsi peut se traduire : quoique, bien que, même si. Siquidempeut se traduire : puisque, vu que, si toutefois. En répudiantles deux premières interprétations de chaque mot pour ne re-tenir que la troisième, on aboutit encore au texte suivant :c Car même s'il y en a qui sont appelés dieux, soit dans le ciel,soit Imr la terre (si toutefois il y a plusieurs dieux et plusieursseigneurs) ...•

    -61-On remarquera avec quel soin ces différentes versions

    différencient Dieu et les dieux par l'usage délibéré dela majuscule. Nous n'entendons pas suggérer autrechose et nos conclusions le démontreront.

    LA VIERGE ET LES SAINTS

    La Vierge lI4arieet les saints du christianisme sont desdieux mineurs, au moins dans l'esprit de l'orthodoxie.Car il arrive, en certaines régions, et précisément dansles pays d'obédience catholique, que la croyance dans lessaints ou dans la Mère obnubile la crovance en Dieu.

    L'église espagnole, avec ses statue~ chargées d'ori-peaux, oublie la voûte du ciel et se limite au plafonddes rites.

    Pour ce qui est de la e Madonna ~ italienne, celle-ciéclipse totalement le christ italien. Dès ~ors, pour unpratiquant normal, Dieu le Père n'est qu'une concep-tion abstraite, incapable de retrouver un objet perdu OUde sauver l'homme du choléra.

    Est-ce pour cette raison et afin ,d'amener le peuple àse rapprocher de e l'image :t divine que, dans la e Créa-tion de l'homme :t, fresque de la Chapelle Sixtine, Mi-chel-Ange a représenté l'éternel de la Bible sous les traitset avec l'anatomie humaine d'un robuste vieillard '/

    Ce dieu en chair et en os a reçu l'approbation de laplus haute autorité ecclésiastique puisque le peintre cé-lèbre n'opérait que sur l'ordre du grand pape Jules Il.

    Ceci dit, loin de nous la pensée de restreindre à unsi pauvre objet la haute pensée catholique, pas plusd'ailleurs que celle des autres religions.

    Après les réserves ci-dessous, nous sommes bien àl'aise pour affirmer qu'une puissante transformations'opère dans toutes les églises et, par suite, dans lesdivinités dont elles se réclament, ainsi qu'il apparattraau chapitre e Evolution des dieux •.

  • - 62-

    DIEUX EGREGORIQUES

    L'occultisme désigne sous le nom d'egrégores les as-,sociations d'influences invisibles qui jouent un si grandrôle dans l'humanité.

    Il existe des egrégores de toutes dimensions. Le coupled'humains unis est un spécimen réduit d'egrégore. La fa-mille est un egrégore plus considérable. La patrie, le peu-ple, la nation, la race, sont des âmes collectives toujoursplus vastes, ayant des personnalismes accusés. Les philo-sophies, la Science, les religions sont des egrégores. Egré-gores aussi les arts, la musique. L'Humanité est egrégore.Aussi le système solaire, l'Univers.

    La Peur, le Doute, l'Amour, la Foi sont d'immensesegrégores.

    Or on doit croire que ces puissants champs magné-tiques on fluidiques, ces monstrueux courants de penséene sont pas laissés au hasard.

    Même dans notre monde physique certains hommesde chair en découvrent le maniement partiel. Mais com-me ils ne connaissent pas les lois essentielles de ln Vieet que la brièveté de leur existence corporelle leur inter-dit de I,ong desseins, c'est empiriquement, autrement dità l'aveuglette, que les tribuns, prophètes, conducteursde peuples, etc ... se servent de l'agrégation des champshumains.

    Les dieux personnels qui, eux, ne meurent point ou,du moins, ne meurent qu'à la fin d'une ère, utilisentsurtout les forces egrégoriques mauvaises, même s'il enrésulte échec ou erreur. L'ingénieur qui dirige le fonc-tionnement d'un marteau-pilon se trompe parfois aussinettement que la fourmi transportant un grain de sa-ble. Mais les conséquences de l'erreur sont beaucoup plusgraves à mesure qu'on gravit l'échelle des valeurs.

    Tout ceci ne diminue en rien notre faculté de libre-arbitre individuel sur le plan ou nous nous trouvons.Encagés comme nous le sommes dans la chair, notre

    -63-libre-arbitre se limite aux barreaux de notre cage. Noussommes donc parfaitement libres d'alimenter les egré-gores bons ou mauvais et même ceux-ci de préférence àceux-là. C'est justement là-dessus que comptent les dieuxpersonnels, à cnlculs rétrécis et à passions d'hommes.Mais nous sommes maîtres aussi d'alimenter d'actes etde pensées nobles les egrégores qui font les dieux supé-rieurs.

  • CHAPITRE V

    Les dieux ne sont pas tout-puissants

    A la lumière de nos considérations sur les dieux per-sonnels, même les plus formidables, on s'achemine, iné-.vitablement, vers la négation de l'omnipotence divine,devenue aujourd'hui dogme universel.

    LA NOTION D'OMNIPOTENCEEXCLUT LA NOTION DE JUSTICE

    Rien n'a fait d'avantage pour déconsidérer les dieuxque cette foi dans leur toute-puissance absolue. Celle-ciest incompatible avec l'idée de justice que les hommesportent en eux. On ne peut être, à la fois, tout-puissantet injuste sous peine de n'être point parfait. e Or, disente les athées, vous croyez à la perfection de Dieu. Dieue imparfait n'est plus Dieu. Dieu parfait serait sou-e verainement juste _.

    Toutes les subtilités théologiques se sont émousséessur ce dilemme de granit.

    Sans doute les