diabÈte insipide expÉrimental

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ACADÉMIE DE PARIS UNIVERSITÉ RENÉ DESCARTES FACULTÉ DE MÉDECINE COCHIN-PORT ROYAL Chaires de Psychophysiologie, Physiologie, Maladies Endocriniennes et Métaboliques ENSEIGNEMENT DE NEUROENDOCRINOLOGIE Directeurs : Professeur André Soulairac et Prof. Ag. Ass. Sylvain Poenaru DIPLÔME D’ ÉTUDE EN NEUROENDOCRINOLOGIE THÈSE DIABÈTE INSIPIDE EXPÉRIMENTAL Docteur Michele Iovino Présentée et soutenue publiquement le 9 décembre 1981 chez l’ Hôpital Sainte Anne, Unité Georges Cabanis, 5 rue Cabanis, 75014 Paris. Travail effectué au Laboratoire de Neuroendocrinologie, U.E.R.

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Page 1: DIABÈTE INSIPIDE EXPÉRIMENTAL

ACADÉMIE DE PARIS

UNIVERSITÉ RENÉ DESCARTES

FACULTÉ DE MÉDECINE COCHIN-PORT ROYAL

Chaires de Psychophysiologie, Physiologie, Maladies Endocriniennes et Métaboliques

ENSEIGNEMENT DE NEUROENDOCRINOLOGIE

Directeurs : Professeur André Soulairac et Prof. Ag. Ass. Sylvain Poenaru

DIPLÔME D’ ÉTUDE EN NEUROENDOCRINOLOGIE

THÈSE

DIABÈTE INSIPIDE EXPÉRIMENTAL

Docteur Michele Iovino

Présentée et soutenue publiquement le 9 décembre 1981 chez l’ Hôpital Sainte Anne, Unité Georges Cabanis, 5 rue Cabanis, 75014 Paris.

Travail effectué au Laboratoire de Neuroendocrinologie, U.E.R.

Page 2: DIABÈTE INSIPIDE EXPÉRIMENTAL

Biomédicale, sous la direction du Prof. S. Poenaru, Faculté de Médecine, 45, rue des Saints Pères, 750270 Paris Cedex 06.

Année Universitaire 1980-1981

Table des matières

INTRODUCTION…………………………………………………………… page 3

T R A C T U S E T V O I E À ADH…………………………………………….. page 5

N E U R O T R A S M I T T E U R S E T ADH……………………………………….. page 10

MORP HI NOMI ME T I QUE S , RE CE P T E URS OP I OI DE S E T ADH………… page 13

M A T É R I E L E T MÉTHODES………………………………………………. page 19

Etude de l’action d’une enképhaline synthétique (FK 33-824) sur lal i b é r a t i o n d e l ’ A D H c h e z l e lapin……………………………………... page 20

Effets de l’administration intraventriculaire de Méthionine-Enképhalinsur la syndrome polyuro-polydipsique par lésion des noyaux

Page 3: DIABÈTE INSIPIDE EXPÉRIMENTAL

septaux v e n t r o - m é d i a n s c h e z l e rat……………………………………………... page 22

Effets de l’administration intraventriculaire de Méthionine-Enképhalin après lésions simultanées des noyaux septaux ventro-médians et de l ’ o r g a n e s o u s - f o r n i c a l c h e z l e rat………………………………………..page 27

RÉSULTATS…………………………………………………………………..page 32

DISCUSSION………………………………………………………………….page 34

CONCLUSIONS……………………………………………………………….page 41

BIBLIOGRAPHIE……………………………………………………………..page 43

INTRODUCTION

Il est connu que certain formes

de diabète insipide de type central ont leur origine

extra-post-hypophysaire et même extra-

hypothalamique.

Page 4: DIABÈTE INSIPIDE EXPÉRIMENTAL

En effet le système limbique joue an rôle important

dans la régulation de la libération de la

vasopressine ou ADH.

Azzali et al. (1963) ont reporté que l’ablation de l’

amygdale et de l’ aire prépyriforme postérieure

provoque une diminution de le sécrétion des

noyaux supraoptiques. Hayward et Smith

(1963) ont observé une augmentation de la

libération de l’ ADH après stimulation électrique

de l’ amygdale , l’ hippocampe, le turbecule

olfactif et la bande diagonale de Broca. Enfin,

Harvey et al. (1968) ont reporté que lésions des

noyaux septaux ventro-médians entraînent une

syndrome polyuro-polydipsique. D’ autre part,

la synthèse des morphinomimétiques a permis d’

évoquer un rôle dans le sécrétion et/ou la libération

de l’ ADH. Ce rôle a été évoqué par Weitzman et

al. (1977), qui à la suite

Page 5: DIABÈTE INSIPIDE EXPÉRIMENTAL

de l’administration intraveineuse de la β-endorphine

chez le lapin a observé une augmentation

plasmatique d’ ADH, et par Bisset et al. (1978)

chez le rat et par Iovino (1981) chez le lapin

utilisant la méthionine-enképhaline synthétique.

Nous nous sommes ainsi proposer de vérifier

l’hypothèse d’une éventuelle intervention des

morphinomimétiques dans l’étio-pathogénie du

diabète insipide, surtout dans les formes d’origine

extrahypothalamiques.

Un tel but nous a réclamé d’éclairer d’abord les

problèmes concernant les voies et le tractus à

A D H , l e s r a p p o r t s e x i s t a n t s e n t r e

neurotransmetteurs et la sécrétion et/ou la libération

de l’ ADH.

Page 6: DIABÈTE INSIPIDE EXPÉRIMENTAL

TRACTUS ET VOIES À ADH

En plus de la voie neurosécrétrice classique

supraoptico- et paravetriculo-posthypophysaire,

des expériences de destruction chez le singe

révèlent l’ existence d’ une voie accessoire vers le

système capillaire porte de la zone externe de

l’éminence médiane (Zimmerman et Antunes,

1976), cette voie est vasopressinergique et, à moins

d e g r é , o x c y t o c i n i q u e . D e s f i b r e s

vasopressinergique qui proviennent du noyau

paraventriculaire (PVN) ne terminent pas

exclusivement dans la posthypophyse, mais le 25%

se projette dans l’ adenohypophyse (Dyer, 1978).

Cet hormone a un rôle, peut-être, dans la fonction

Page 7: DIABÈTE INSIPIDE EXPÉRIMENTAL

de l’hypophyse antérieur. En effet, la

surrénalectomie, chez le rat, augmente le contenu

en vasopressine et neurophysine immunoréactive

des fibres nerveuses se dirigeant vers le système

porte. L ’administration de

g lucocortico їdes produit l’effe t inverse

(Zimmerman et al., 1978).

La déshydratation appauvrit le contenu hormonal

de l’hypophyse postérieure, mais elle n’affecte pas

le contenu des axones qui se dirigent vers le

système porte. La déshydratation s’accompagne

également d’une élévation de la quantité de

neurophysine contenu dans les tanycytes de

l’éminence médiane (Zimmerman et al., 1978).

Le système magnocellulaire projette également vers

l’organe vasculaire de la lamina terminale (OVLT)

(Zimmerman et Antunes, 1976). Les cellules du

noyau suprachiasmatique (SCN ), même,

Page 8: DIABÈTE INSIPIDE EXPÉRIMENTAL

contiennent de la vasopressine et de la

neurophysine associée (Zimmerman et al., 1978).

Des fines fibres émanant de ces cellules projettent

directement en direction dorsale vers le noyau

paraventriculaire (PVN).

La vasopressine a été mis en évidence aussi dans l’

amygdale et le thalamus du rat (Weindl et

Sofroniew, 1976).

Brownfield et Kozlowski (1977) ont reporté une

voie vasopressinergique qui se projette du PVN

vers le plexus choroїd ventral.

Schultz et al. (1977) ont reporté changement

ultrastructural dans le plexus chroїd après

déshydratation ou administration de vasopressine

exogène, qui suggère an rôle de la vasopressine

dans ce structure.

Autres auteurs ont trouvé des fibres nerveuses

vasopressinergique dans :

Page 9: DIABÈTE INSIPIDE EXPÉRIMENTAL

septum médian et latéral, thalamus dorsal et latéral,

habenula, complexe amygdaloїdien (basolatéral et

ventromédian) et tractus olfactif (Kozlowski et al., 1978).

tegmentum du mésencéphale, substance grise du

mésencéphale, noyau de Edinger-Westphal, tegmentum

paralemniscal et locus coëruleus (Swanson, 1977).

Noyau moteur du vague et noyau du tractus solitaire

(Swanson, 1977).

Enfin, Simpson et Routtemberg (1972) et Summy-

Long et al. (1976 et 1978) ont identifié la

vasopressine au niveau de l’organe sous-fornical

(SFO). Cet organe, qui fait partie (avec l’organe

vasculaire de la lame terminale, l’organe sous-

commissurale et l’aire postrema) des structures

circumventriculaire (Epstein, 1978), joue an rôle

dans les mécanismes neuroendocriniens qui

contrôlent le comportement dipsyque, l’équilibre

hydrique et, probablement, la tension artérielle. En

Page 10: DIABÈTE INSIPIDE EXPÉRIMENTAL

effet, l’administration d’extracts de SFO provoque

diurèse, natriurèse et kaliurèse (Summy-Long et al.,

1976).

Les données que nous avons mentionné sur les

tractus principaux et accessoires à ADH ont nous

conduit au schéma suivant (Fig. 1).

Fig. 1 : Tractus et voies à ADH

MFC : medial-frontal cortex ; Th : Thalamus ; CGI: Gyrus Cinguli;

CN: Caudate Nucleus; HA: Habenula; CHOP: Choroїd Plexus;

VMS: Ventromedial septum ; ASN : Accumbens Septi Nucleus ;

SNC : Suprachiasmatic Nucleus ; AT : Accessor Tractus ; MES :

Mesencephalon ; AMY : Amygdale ; BS : Brain Stem ; OVLT :

Organum Vasculosum Lamina Terminalis ; PVA: Paraventricular

Area ; CSF : Cerebrospinal Fluid ; SC : Spinal Cord ; SON :

Supraoptic Nucleus ; SFO : Subfornical Organ ; PVN :

Paraventricular Nucleus ; ME : Median Eminence ; SOHT :

Supraoptic-Hypophyseal Tractus ; PVHT : Paraventricular-

Hypophyseal Tractus ; POP : Portal Plexus ; HHT : Hypothalamic-

Page 11: DIABÈTE INSIPIDE EXPÉRIMENTAL

Hypophyseal Tractus ; AHY : Adenohypophysis ; NHY :

Neurohypophysis.

NEUROTRAMITTEURS ET ADH

Contrôle adrénergique : les drogues adrénergiques

comme la noradrénaline inhibent la libération de l’

ADH. L’administration d’adrénaline ou de

noradrénaline provoque l’inhibition de la libération

d’ ADH par une action, surtout, périphérique sur

les barorécepteurs mais aussi par un mécanisme

central. En effet l’administration de noradrénaline

dans le III ventricule inhibes la libération d’ ADH

(Barker et al., 1971 ; Moss et al., 1971). Barker et

al. (1971) avec l’application de la technique de la

stimulation antidromique aux cellules du noyau

supraoptique et paraventriculaire a démontré chez

Page 12: DIABÈTE INSIPIDE EXPÉRIMENTAL

le chat que la dopamine, la noradrénaline et la

sérotonine réduisent l’activité électrique de ces

cellules.

Acétylcholine et ADH : Dale, dès 1914, postule l’

existence d’ une médiation acétylcholinergique sur

la sécrétion de l’ ADH. Pickford (1947)

prouve que

l’acétylcholine joue en rôle primordial dans les

mécanismes neuroniques qui supportent la fonction

de synthèse et de libération de l’hormone

antidiurètique ; elle établit que des cellules

cholinoceptives se trouvent dans les neurones des

noyaux supraoptiques. L’introduction du di-iso-

propyl-fluoro-phosphate, un anticholinestérasique

organophosphoré de synthèse, induit une

antidiurèse durable par suite de la prolongation de

la durée de vie de l’ acétylcholine endogène (Duke

Page 13: DIABÈTE INSIPIDE EXPÉRIMENTAL

et al. , 1950). Inversement, une drogue

cholinolytique telle que l’atropine a permis à

Soulairac et al. (1969) de mettre en évidence, sur le

plan histologique, des images de neurosécrétion

témoignant de la dépression de cette fonction,

concurremment à l’apparition d’une syndrome

polyuro-polydipsique. Par ailleurs la nicotine,

réactif pharmacologique connue de longue date, est

douée d’une action cholinoactivatrice dont les effets

stimulants sur les structures neurosécrétoires

hypothalamiques antérieures sont connus de long

date (Motzfeld, 1917) et l’antidiurèse

consécutive est liée à la libération de vasopressine

(Husain et al., 1975 ; Hayward et Pavasuthyprisit,

1976).

Ach

Page 14: DIABÈTE INSIPIDE EXPÉRIMENTAL

Fig. 2 : Stimulation de la production de l’ADH par l’ACh dans les

neurones vasopressinergiques.

Ach : acétylcholine ; PV : pro-vasopressine ; VN : asopressine-

neurophysine ; V : vasopressine.

MORPHINOMIMETIQUES, RECEPTEURS

OPIOIDES ET ADH

Page 15: DIABÈTE INSIPIDE EXPÉRIMENTAL

La découverte de ces peptides a suivi celle de ce

qu’on appelle les récepteurs opiacés du cerveau.

L’existence de ces récepteurs opiaces a posé la

question de la nature des candidats physiologiques

de ces récepteurs (Terenius, 1973 ; Simon et al.,

1973 ; Pert et Snyder, 1973). Cela a abouti tout

d’abord à la découverte, en 1975, de deux

pentapeptides : la méthionine-enképhaline et la

leucine-enképhaline qui sont principalment localisé

dans le cerveau (Huges et al., 1975). Quelques gros

peptides, appelés endorphines ont ultérieurement

été découverts (Watson et al., 1979).

Il existe 3 endorphines connues, qui, par ordre

décroissant, sont appelées: β-endorphine, γ-

endorphine et α-endorphine. Ces endorphines sont

localisées principalement dans la glande

hypophysaire et moins dans

Page 16: DIABÈTE INSIPIDE EXPÉRIMENTAL

le cerveau (Bradbury et al., 1976 ; Guillemin,

1977).

La découverte de ces endorphines a été le résultat

de deux observations:

il s’est avéré que le système nerveux des mammifères

contenait des récepteurs présentant une grande affinité

avec la morphine et les composés apparentés ;

chez les animaux soumis aux tests la douleur peut être

allégée par la stimulation électrique de certaines zones

cérébrales. Cette analgésie induit par stimulation peut être

neutralisée par un antagoniste de la morphine, tel que le

naloxone (Akil et al., 1978).

Il s’est avéré que la met-enképhaline correspondait

à la séquence amino-acidique 61-65 de l’hormone

hypophysaire à 91 acides aminés, la β-lipotropine.

Les trois autres endorphines connues correspondent

également à une partie de la séquence amino-

acidique de la β-lipotropine. Pourtant, la β-

endorphine correspond à la β-lipotropine 61-91, la

γ-endorphine à la β-lipotropine 61-77 et l’ α-

Page 17: DIABÈTE INSIPIDE EXPÉRIMENTAL

endorphine à la β-lipotropine 61-76. Toutes les

endorphines et les enképhalines ont donc une

parenté avec la structure moléculaire de la β-

lipotropine.

Récepteurs des morphinomimetiques : on a été

démontré 4 type de récepteurs :

1) récepteurs µ associés à la morphine ;

2) récepteurs k associés à la ketocyclazocine ;

3) récepteurs σ associés à la N-

allylnorphenazocine ;

4) récepteurs δ associés à les endorphines.

Localisation des récepteurs opioides :

Système mésencéphalo-limbique : cortex limbique,

amy g d a le , sep tu m, h y p p o camp e , th a lamu s ,

hypothalamus, locus coeruleus, corpus striée.

Neocortex.

Page 18: DIABÈTE INSIPIDE EXPÉRIMENTAL

Moelle épinière.

Plexus mienterique.

La méthionine-enképhaline et la leucine-

enképhaline sont sécrété par les cellules secrétant le

GH, les endorphines par les cellules secrétant

l’ACTH.

La libération d’une molécule d’ACTH est

accompagné d’une molécule de β-lipoptropine.

Tous les système de contrôle central de l’ACTH

sont les mêmes que pour la β-lipotropine.

Les morphinomimetiques sont impliqués dans la

conduction de la douleur, dans l’activité motrice et

dans la régulation de l’humeur et des phénomènes

affectifs (Akil et al., 1978). Administré à fort doses,

elle provoque un état semblable à l’état catatonique

avec retardement moteur (Bloom et al., 1976).

Page 19: DIABÈTE INSIPIDE EXPÉRIMENTAL

Enfin, les morphinomimetiques ont une action de

neuromodulateur dans la neurosécrétion

hypothalamo-hypophysaire. Elles donnent une

augmentation de la sécrétion du GH et de la PRL et

inhibent la libération de FSH, LH, et ACTH

(Stubbs et al., 1978).

La β-endorphine injecté dans le III ventricule

provoque

hyperglycemie et hyperglycosurie.

En ce qui concerne l’ ADH, Weitzman et al.

(1977) chez le lapin et Bisset et al., (1978) chez le

rat, ont obtenu une stimulation de la libération de l’

ADH à la suite de l’administration intraveineuse de

morphinomimetiques synthétiques.

Dans ce contexte, nous avons proposé le suivant

schéma pour expliquer le mode d’action des

morphinomimetiques sur la stimulation de le

sécrétion et de la libération de l’ ADH (Fig. 3).

Page 20: DIABÈTE INSIPIDE EXPÉRIMENTAL

Fig. 3 : Rôle possible des morphinomimetiques sur la stimulation de

la sécrétion et de la libération d’ ADH.

E : enképhaline ; Ach : acétylcholine ; OR : récepteurs opioides ;

Stim. : stimulus ; PV : pro-vasopressine ; V : vasopressine ; VN :

vasopressine-neurophysine.

I l e s t c e r t a i n e s q u e l ’ a c t i o n d e s

morphinomimetiques s’exerce par l’intermédiaire

des récepteurs opioides.

Les récepteurs opioides peuvent être situés dans le

soma (Fig. 3 : 1) ou sur les terminaisons

cholinergiques des neurones faisant synapse avec

les cellules qui sécrètent de l’ADH (Fig. 3 : 2).

Dans ce contexte les enképhalines (et/ou les

endorphines) stimuleraient la sécrétion et la

Page 21: DIABÈTE INSIPIDE EXPÉRIMENTAL

libération de l’ ADH. Les morphinomimetiques

pourraient intervenir également au niveau des

récepteurs situés sur les terminaisons des neurones

secrétant de l’ ADH (Fig. 3 : 3). Celles-ci

stimuleraient ainsi seulement la libération de

l’ADH.

MATÉRIEL ET MÉTHODES

Motivations :

Étant donné la pénurie des travaux concernant l’action

des morphinomimétiques exogène sur la sécrétion et/ou

la libération de l’ ADH, nous avons voulu, dans un

premier temps, vérifier nous même lors d’une

expérimentation aigue l’action d’ une enképhaline

Page 22: DIABÈTE INSIPIDE EXPÉRIMENTAL

synthétique (D-Ala-Méthionine-Enképhalinamide :

DALA ; FK 33-824 Sandoz) sur la libération de l’ ADH

chez le lapin.

Dans un deuxième temps nous nous sommes proposer de

vérifier l’éventuelle efficacité de l’enképhaline

synthétique DALA dans la syndrome polyuro-

polydipsique secondaire aux lésions expérimentales des

noyaux septaux ventro-médians (Harvey et al., 1965 ;

Lubar et al., 1968), lésions qui s’accompagnent de la

d é g é n é r a t i o n d e s n o y a u x s u p r a - o p t i q u e s

(Tangapregassom et al., 1974).

Les résultat de cette deuxième expérience étant positif

ont nous conduit d’évoquer l’hypothèse de l’action des

morphinomimétiques par l’intermédiaire de l’organe

sous-fornical, comme organe de sécrétion accessoire d’

ADH. Afin de vérifier cette hypothèse nous avons

pratiquer chez le rat, recevant de l’enképhaline

synthétique, des lésions simultanés des noyaux du

septum ventromédian (VMS) et de l’organe sous-fornical

(SFO).

Page 23: DIABÈTE INSIPIDE EXPÉRIMENTAL

1) Étude de l’action d’une enképhaline synthétique

(DALA : FK 33-824) sur la libération de

l’ ADH chez le lapin.

L ’ F K 3 3 - 8 2 4 ( D - A l a 2 - M é t h i o n i n e -

Enképhalinamide synthétique ″long-acting″ :

Sandoz, Basel) a été administré pour voie

intraveineuse a 5 lapins d’un poids variant de 2-2.5

kg. L’FK 33-824 a été administré à la dose de 0.05

mg en 1 ml de solution saline isotonique. Les

témoins reçurent une solution saline isotonique ou

une solution hypertonique (200 gr de Na Cl/L) à

une dose de 1

ml/kg. Des dosages radioimmunologiques de

l’ADH dans le sang per la méthode de Kamoi et

Hama (1978) ont été pratiquée dans tous les lots

avant et après l’administration de la ″dose test″

(Fig. 4). A cette occasion nous avons observé que

soit l’FK 33-824 soit l’hypertonique saline

Page 24: DIABÈTE INSIPIDE EXPÉRIMENTAL

provoquent una augmentation de l’ ADH

plasmatique, mais l’effet de l’FK 33-824 sur la

libération de l’ ADH est de plus longue durée (Fig.

4).

Fig. 4 : Taux plasmatiques d’ADH dans les animaux qui ont reçu la

méthionine-enképhaline FK 33-824 (◙), la solution hypertonique

(●) ou la solution saline isotonique (○)

La flèche indique le temps de l’injection de FK 33-824 ou de la

solution saline.

2) Effets de l’administration intraventriculaire d’une

Méthionine-Enképhaline synthétique (D-Ala2-

Méthionine-Enképhalinamide : FK 33-824) dans la

syndrome polyuro-polydipsique expérimental par

lésion des noyaux septaux ventro-médians (VMS)

chez le rat.

L’étude a été mené chez 33 rats males adultes de

race Sprangue-Dawley d’un poids variant de

Page 25: DIABÈTE INSIPIDE EXPÉRIMENTAL

250-300 gr., répartis en 3 lots :

Lot A : témoins = 5 rats ;

Lot B : ″fausses interventions″ = 10 rats ;

Lot C : lésions du VMS = 18 rats.

Chaque animal a été placé dans une cage

métabolique permettant de mesurer la diurèse/24 h.

Toutes les cages ont été placées à leur tour dans

une chambre avec température et humidité

constantes. Dans ce conditions la prise d’eau et de

la nourriture ont été ″ad libitum″.

Aux animaux du lot C une micro-canule métallique

de type ″stainless steel″ d’un diamètre de 0.7 mm a

été introduite dans le ventricule latéral trois jour

avant les lésions du VMS. Le socle de celle-ci a

été fixé à la boite crânienne par ciment dentaire.

Les repères pour l’implantation de la canule et de

l’atteinte des VMS ont ét prises à l’aide d’un

stéréotaximètre de type ″Stoelting Stereotaxic

Instrument″ d’après l’Atlas de Pellegrino et

Cushman (1967) selon les coordonnées suivantes :

Page 26: DIABÈTE INSIPIDE EXPÉRIMENTAL

pour l’implantation de la cannule :

-coordonnées rostro-caudales: à 1 mm en arrière du

bregma.

-coordonnées médio-latérales: à 1 mm de la ligne

médiane ;

-coordonnées dorso-ventrales: à 5 mm de la boite

crânienne.

b) pour l’atteinte des noyaux VMS :

-coordonnées rostro-caudales: à 2.2 mm en avant

du bregma

-coordonnées médio-latérales: à 0 mm de la ligne

médiane ;

-coordonnées dorso-ventrales : à 7.5 mm de la

surface de la dure mère.

Pour les lots B et C, l’ anesthésie pratiquées

concerne l’ administration par voie intra-péritonéale

de 45 mg pro kg de Nembutal.

Pour les lésions électrolitiques des noyaux VMS

nous avons utilisé un ″Grass LM-4 Radiofrequency

Page 27: DIABÈTE INSIPIDE EXPÉRIMENTAL

Generator″ comportant une électrode de thorium de

30 µm de diamètre et des courants électriques de 5

mAmp/5 sec., d’un voltage de 75 V, à une

fréquence de 100 kHz.

L’administration intraventriculaire de D-Ala2-

Méthionine-Enképhalinamide (FK 33-824) au

group C a été faite ainsi :

le 4èmejour après lésions du MVS: 3.125 µg FK

33-824 ;

le 5ème jour après lésions du MVS: 6.25 µg FK 33-824 ;

le 6ème jour après lésions du MVS: 12.5 µg FK 33.824.

Les choix des doses de FK 33-824 a été

conditionnée par l’expérience de Sprick et al.

(1981).

Le 7ème jour les animaux ont été sacrifiés par

décapitation. A cette occasion des dosages

radioimmunologiques de l’ADH dans le sang par

la méthode de Kamoi et Hama

Page 28: DIABÈTE INSIPIDE EXPÉRIMENTAL

(1978) ont été pratiqué dans tous les lots.

Des contrôles microscopiques des structures

rhinencéphalo-hypothalamiques ont été pratiquées

dans les lots B et C. Ces dernières ont confirmé la

destruction des noyaux VMS (Fig. 5), et montré des

images de dégénérescence au niveau des noyaux

supraoptiques dans le dernier lot des animaux.

Fig. 5 : Section frontale d’une lésion électrolityque des noyaux

VMS. L : lésion au niveau du MVS ; CO : chiasma optique ; CC :

corps calleux ; cpn : noyaux caudé et putamen ; cba : commissure

blanche antérieure.

RESULTATS :

Diurèse/24 heures (Fig. 6) :

On remarque :

la constante de la diurèse/24 h dans les lots A et B ;

Page 29: DIABÈTE INSIPIDE EXPÉRIMENTAL

l’augmentation nette de la diurèse/24 h le 3ème jour dans

le lot C ;

la diminution progressive de la diurèse/24 h dans le lot C

lors de l’administration de l’ enképhaline synthétique (FK

33-824).

Fig. 6 : Diurèse/24 h dés trois lots d’animaux. Lot A : témoins ;

lot B : ″fausse intervantion ″ ; lot C : lésions du MVS.

D a n s l e l o t C n o u s a v o n s a d m i n i s t r é p o u r v o i e

intracerebroventriculaire l’ enképhaline synthetique (FK 33-824) à

partir du 3ème jour.

B) ADH plasmatique (7ème jour) (Fig. 7).

On constate d’une part les taux d’ADH quasiment

superposable chez les lots A (2.1 ± 0.5 µU/ml) et B

(2.3 ± 0.6 µU/ml ) et d’autre part leur diminution

dans le lot C (1.1 ± 0.1 µU/ml).

Page 30: DIABÈTE INSIPIDE EXPÉRIMENTAL

Fig. 7 : Taux plasmatiques d’ ADH dans les trois lots le

7ème jour.

3) Effets de l’administration intraventriculaire d’une

méthionine_enképhaline synthétique (D-Ala2-

Méthionine-Enképhaline : FK 33-824) après lésions

simulanées des noyaux VMS et de l’organe sous-

fornicale (SFO).

L’ étude a été mené chez 51 rats males adultes de

race Sprangue-Dawley d’ un poids variant de

250-300 gr., répartis en 4 groups :

group A : témoins (control) = 5 rats ;

group B : ″fausse intervention″ = 10 rats ;

group C : lésions du MVS = 18 rats ;

group D : lèsions du SFO+VMS = 18 rats.

Chaque animal a été placé dans une cage

métabolique permettant de mesurer la diurése/24 h.

Toutes les cages on été placées à leur tour dans une

chambre avec température et humidité constantes.

Page 31: DIABÈTE INSIPIDE EXPÉRIMENTAL

Dans ces conditions la prise d’eau et de la

nourriture ont été ″ad libitum″.

Aux animaux du group C et D une microcanule

métalique de type « stainless steel » d’un diamètre

de 0.7 mm a été introduite dans le ventricule latéral

trois jour avant les lésions du VMS et de SFO. Le

socle de celle-ci a été fixé à la boite crânienne par

ciment dentaire.

Les repères pour l’atteinte de l’ SFO a été prises à

l’aide d’ un stéréotaximètre de type ″Stoelting

Stereotaxic Instrument″ selon les coordonnées

suivantes:

- coordonnées rostro-caudales : à 1 mm en arrière

de bregma ;

- coordonnées médio-latérales : à 0 mm de la ligne

médiane ;

- coordonnées dorso-ventrales : à 5 mm de la

surface de la dure mère.

Pour le lésions électrolytiques de l’SFO nous avons

utilisé

Page 32: DIABÈTE INSIPIDE EXPÉRIMENTAL

un ″Grass LM-4 Radiofrequency Generator″

comportant une électrode de thorium de 30 µm de

diamètre et des courants électriques de 5 mAmp/5

sec., d’un voltage de 75 V, à une frequence de 100

kHz.

Les lésions des noyaux VMS et de l’SFO ont été

fait dans la même session.

L’administration de la DALA a été fait selon

l’expérience de Sprick et al. (1981) : nous avons

doublé le 2ème jour et triplé le 3ème jour

d’administration les doses de la DALA.

Le 7ème jour les animaux ont été sacrifié par

décapitation. À cette occasion des dosages

radioimmunologiques de l’ADH dans le sang par la

méthode de Kamoi and Hama (1978) ont été

pratiqué dans tous les 4 groups. Des contrôles

microscopiques des structures rhinencéphalo-

hypothalamiques et circumventriculaires ont été

pratiquées dans les groups C et D. Elles ont

démontré la destruction des noyaux VMS (Fig. 5)

Page 33: DIABÈTE INSIPIDE EXPÉRIMENTAL

et de l’ SFO (Fig. 8 b).

SHAPE \* MERGEFORMAT

Fig. 8 a : Microphotographie d’ un organe sous-fornicale (SFO)

intact. Le SFO est dans le cercle.

SHAPE \* MERGEFORMAT

Fig. 8 b : Microphotographie d’ une lésion électrolytique d’ un

organe sous-fornicale (SFO). Le SFO lésioné est dans le cercle.

Page 34: DIABÈTE INSIPIDE EXPÉRIMENTAL

RESULTATS

Diurèse/24 heures (Fig. 9)

On remarque :

La constante de la diurèse/24 h dans les groups A et B ;

L’augmentation nette de la diurèse/24 h le 3ème jour

dans les groups C et D ;

La diminution progressive de la diurèse/24 h dans le

group C lors de l’administration de la DALA ;

Le constant haut niveau de la diurèse/24 dans le group

Page 35: DIABÈTE INSIPIDE EXPÉRIMENTAL

D lors de l’administration de la DALA.

SHAPE \* MERGEFORMAT

Fig. 9 : Diurèse/24 h des 4 groupes d’animaux.

Group A : témoins ;

Group B : fausses intervention″ ;

Group C : lésions du VMS ;

Group D : lésions du SFO+VMS.

Dans le group C et D nous avons administré pour voie

intraventriculaire la DALA à partir du 3ème jour.

B) ADH plasmatique (7ème jour) (Fig. 10)

On remarque :

Les taux d’ADH quasiment superposable chez le group

A (2.1 ± 0.5 µU/ml) et B (2.3 ± 0.6 µU/ml) ;

Des taux d’ ADH relativement bas dans le group C (1.1

± 0.5 µU/ml).

Des taux plasmatiques d’ ADH presque non dosables

dans le group D (non détectable niveaux à 0.5 µU/ml).

Page 36: DIABÈTE INSIPIDE EXPÉRIMENTAL

Fig. 10 : Taux plasmatiques d’ ADH dans les 4 groups

le 7ème jour.

DISCUSSION

En ce qui concerne l’action de la méthionine-

enkèphaline, injecté par voie intraveineuse

chez le lapin, nos résultats (Fig. 4) sont en

accord avec les résultats obtenus par

Weitzman et al. (1977) et Bisset et al. (1978).

Dans ce contexte nous avons démontré que la

stimulation de la libération de l’ ADH, après

injection intraveineuse de méthionine-

enképhaline, est plus grand et de plus long

durée en rapport à l’administration d’une

solution hypertonique saline, qui même

s t imu le la l ib é ra t io n d ’ A D H p a r

augmentation de l’osmolalité plasmatique.

Page 37: DIABÈTE INSIPIDE EXPÉRIMENTAL

Nous avons abordé cette étude pour vérifier si

existent au niveau du système nerveux central

des structures extrahypothalamiques

vasopressinergiques et pour étudier le rôle des

morphinomimetiques au niveau de ces mêmes

structures après dégénérescence des noyaux

supraoptiques.

On sait que le Septum, une structure

télencéphalique constitué de différent noyaux

cy to log iquement e t b io log iquement

hétérogènes (septum médian, septum latéral et

noyau accumbens septi), parmi ses

nombreuses fonctions se trouvent un contrôle

direct exercé sur l’activité des noyaux

supraoptiques (Hayward et al., 1963 ; Powell

et Rorie, 1966 et 1967 ; Tangapregassom

et al., 1974). La destruction des noyaux

septaux entraîne l’apparition d’une syndrome

polyuro-polydipsique (Harvey et al., 1965).

Les travaux de Harvey repris par nombreuses

Page 38: DIABÈTE INSIPIDE EXPÉRIMENTAL

auteurs (Lubar et al., 1968 et 1969) signalent

que seulement la lésion du septum ventro-

médian (VMS) provoque l’apparition d’une

syndrome polyuro-polydipsique durable.

Lorens et al. (1970) précisent que la lésion de

la structure adjacente, le noyau accumbens

septi, n’ induit que

des perturbations transitoires de la soif. Enfin,

Lubar et al. (1969) ont prouvé que la

syndrome septal de polyuro-polidipsie était du

à une carence en hormone antidiurétique

(ADH).

En ce qui concerne les siéges des récepteurs

opioides impliqués dans la libération de

l’ADH il est logique de considérer qu’ il

existe au moins cinq possibilités :

des récepteurs opioïdes situés sur les terminaisons médio-

septal-supraoptiques. D’ ailleurs Uhl et al (1978)

Page 39: DIABÈTE INSIPIDE EXPÉRIMENTAL

confirment l’existence d’une assez grande densité de

récepteurs morphiniques de l’hypothalamus antérieur du

singe et Tangapregassom et al. (1974) se rapportant au

modèle expérimental que nous avons utilisé évoques la

possibilité qu’un nombre non négligeable de terminaisons

nerveuses faisant relais sur le noyaux supraoptique

échappent au processus de dégénérescence consécutif

aux lésions du VMS ;

des récepteurs opioïdes au niveau des noyaux

paraventriculaires qui secrètent également de l’ ADH,

apparemment non liés aux afférences du VMS ;

des récepteurs morphiniques situés sur les terminaisons

du tractus supraoptico-neurohypophysaire qui véhicule l’

ADH. Dans ce sens plaident les travaux d’ Iversen et al.

(1980) qui évoquent l’existence de tels récepteurs dans la

neurohypophyse du rat ;

Des récepteurs opioïdes situés sur les structures

nerveuses qui reçoivent des projections contenant de l’

ADH limbique [noyau accumbens septi - peu probable,

puisque selon Lorens et al. (1970) et Tangapregassom et

Page 40: DIABÈTE INSIPIDE EXPÉRIMENTAL

al. (1974), les lésions de ce noyau n’induisent pas que

une syndrome polyuro-polydipsique transitoire – et

amygdala], habenula, thalamus dorsal, noyau caudé,

mésencéphale, tronc cérébrogyrus cinguli et cortex

médio-frontal ;

Des récepteurs opioïdes situés dans la région

périventriculaire, confirmé par Hockfelt et al. (1978) et

au niveau de l’organe vasculaire de la lame terminale

(OVLT) et de l’organe sous-fornicale (SFO). D’ailleurs,

Weindl et Sofroniew (1976) attestent le rôle de l’ OVLT

et Summy-Long et al. (1976 et 1978) et Simpson et

Routtemberg (1972) confirment le rôle de l’ SFO dans la

libération de l’ ADH.

Dans l’organe sous-commissurale, aussi,

Epstein (1978) a démontré des récepteurs

opioïdes, mais a ce niveau n’ existe pas de

l’ ADH et donc le rôle de ces récepteurs

n’est pas encore clair. Au niveau des

structures circumventriculaire l’ SFO est le

plus riche en ADH, qui augmente surtout

Page 41: DIABÈTE INSIPIDE EXPÉRIMENTAL

en condition de dehydration (Summy-

Long et al., 1978).

D’ autre part la vasopressine a été identifié

en fort quantité dans le SFO par Simpson

et Routtemberg (1972) et Summy-Long et

a l . (1 9 7 6 e t 1 9 7 8 ) . C e t o rg an e

circumventriculaire a un rôle dans les

mécanismes neuroendocriniens qui

contrôlent le comportement dipsyque et l’

équilibre hydrique.

Dans ce contexte nous avons voulu vérifié si

à ce niveau existent des récepteurs opioïdes

qui contrôlent la sécrétion de l’ ADH. A tel

but nous avons fait des lésions de l’ SFO et

vérifier si après ces lésions peut exister encore

une sécrétion d’ ADH.

Selon nos résultats l’efficacité de l’action de

la DALE (injecté par voie intraventriculaire)

sur la diminution de la diurèse est nette, bien

Page 42: DIABÈTE INSIPIDE EXPÉRIMENTAL

que celle-ci reste supérieure à la valeur

moyenne des témoins, seulement dans les rats

avec SFO intact. En effet la DALE reste

inefficace dans les rats avec lésions de l’

SFO.

Ces observations prouvent que, au moins,

dans le diabète insipide d’origine VMS où

d e s d é g é n é r e s c e n c e d e s n o y a u x

supraoptiques surviennent, la méthionine-

enképhaline exerces son

action par l’intermédiaire de l’ SFO. Cette

observation évoque l’existence quasiment

certaine d’ une voie SFO → SON (noyau

supraoptique) , et peut-être également d’ une

voie SON → SFO. Enfine, on peut

également évoquer l’existence de récepteurs

opioïdes au niveau de l’ SFO (Fig. 11).

Fig. 11 : Possible rôle des morphinomimetiques sur la

Page 43: DIABÈTE INSIPIDE EXPÉRIMENTAL

sécrétion de l’ ADH au niveau de l’organe sous-fornicale

et du noyau supraoptique.

SON : noyau supraoptique ; SFO : organe sous-

fornicale ; PV : pro-vasopressine ; VN : vasopressine ;

C S F : liq u id e cép h alo-rach id ien n e ; A ch :

acétylcholine ; Enk : enképhaline ; TSOH : tractus

supraoptique-hypophysaire ; NHY : neurohypophyse.

CONCLUSIONS

Les morphinomimetiques stimulent la sécrétion et/ou la

libération de l’ ADH.

Dans ce sens il est possible que leur principal rôle

s’exerce par l’intermediaire de l’organe sous-fornicale.

Certaines formes de diabète insipide d’origine

apparement extra-hypophysaire ou extra-hypothalamique

peuvent avoir une étiologie hypomorphinomimetique.

Page 44: DIABÈTE INSIPIDE EXPÉRIMENTAL

Certainement une telle hypothèse doit être confirmé par

des dosages des endorphines et enképhalines endogène,

que nous n’avons pas pu pratiquer.

Malgré les controverses qui persistent sur l’action des

morphinomimetiques chez l’homme (Bronwell et al.,

1980) sur la sécrétion et/ou la libération de l’ADH et en

f o n c t i o n d e s r é s u l t a t s d e s d o s a g e s d e s

morphinomimetiques endogènes on peut évoquer l’

utilisation d’un

test à la méthionine-enképhaline synthétique dans le

diabète insipide central non– hypophysaire . Les

résultats d’un tel test pourra éventuellement nous orienter

sur l’origine et également sur la siége des atteintes

incriminés dans l’ étiopathogènie de certaines formes

centrales de la syndrome polyuro-polydipsique.

En fonction de l’évolution des recherches sur la

synthèse des morphinomimetiques (la mise au point de

nouvelles molécules dépourvu des éffets de dépendance)

on pourra éventuellement envisager la possibilité de

l’utilisation de ces substances dans le traitment des

Page 45: DIABÈTE INSIPIDE EXPÉRIMENTAL

formes de diabète insipide qui justifient l’ utilisation d’ un

tel schéma thérapeutique.

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