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Développer l'entreprenariat dans les territoires ruraux : la plus-value des territoires de projets Annexe 4 : Compte-rendu de la Journée rencontre

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Développer l'entreprenariat dans

les territoires ruraux : la plus-value des

territoires de projets

Annexe 4 : Compte-rendu de la Journée rencontre

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Compte-rendu de la Journée rencontre

Sommaire Sommaire 2  

DES REALITES, DES CHIFFRES ET DES EXPERIENCES INNOVANTES 3  

Ouverture de la journée 3  

Développer l’entrepreneuriat dans les territoires ruraux, la plus-value des territoires de projets 8  

Le paysage de l’entrepreneuriat en France 12  I.   "Les Réseaux d’acteurs comme vecteur de développement entrepreneurial " 12  

II.   "Entrepreneuriat, entreprise et installation" ........................................... 14  

III.   "L’entrepreneur au cœur des politiques publiques" ................................ 16  

L’entrepreneur, acteur du dynamisme local 17  I.   "Veille, prospective, accompagnement des porteurs de projet par le territoire" 17  

II.   "Les résidences d’entreprises et l’accompagnement des porteurs de projet" 19  

III.   "Les sites de proximité : organisation innovante des porteurs de projets locaux" ................................................................................................... 20  

Questions/réponses 22  

Compte rendu des ateliers

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Des réalités, des chiffres et des expériences innovantes

Ouverture de la journée

Catherine SADON, Directrice de l’APFP Je vous souhaite la bienvenue à cette journée sur l'entrepreunariat en mlieu rural, et remercie avant tout la Ville de Monistrol-sur-Loire pour son accueil, dans ce bel espace. Je salue le Président de la Communauté de communes, ainsi que le Président du Pays de la Jeune Loire, qui se sont beaucoup investi pour l’organisation de cette journée. Je remercie enfin le Réseau rural Auvergne, qui a co-organisé avec l’APFP cette journée. En cette période de crises économique, institutionnelle, financière, sociétale, où beaucoup d’interrogations se font jour sur l’avenir, nous avions besoin d’y voir plus clair sur la thématique de l’entrepreneuriat en milieu rural, et sur l’apport des territoires de projets dans l’entrepreneuriat, le développement économique plus largement. Naturellement, les réponses à ces questions sont différentes d’un territoire à l’autre, d’une région à l’autre, selon que qu’il est en progression démographique, comme cela est le cas ici, selon que le territoire est enclavé ou non. Il existe malgré tout un certain nombre d’enseignements généraux que l’on peut tirer du travail que nous avons effectué. Quel est ce travail ? Le projet, que nous vous présentons aujourd'hui, a été organisé dans le cadre du Réseau Rural national. Nous avons répondu à un appel à projet, et avons été retenu pour démontrer la plus-value des territoires de projets en faveur de l’entrepreneuriat en milieu rural. La présentation que je ferai tout à l’heure sera une restitution ce que nous avons observé. Après les mots d’accueil et la présentation de notre étude, deux tables rondes seront consacrées à la photographie de l’existant, au paysage de l’entrepreneuriat en France. Cet après-midi, des ateliers seront organisés, et suivis d’un mot de clôture. Le partenariat que nous avons lié, montre que l’entrepreneuriat en milieu rural se conçoit sur le territoire, et qu'il se vit ; nous avons ainsi souhaité organiser cette journée dans un territoire rural dynamique. A la Fédération Nationale des Pays, nous sommes convaincus du dynamisme des territoires de projets. C’est la raison pour laquelle nous soutenons, dans le cadre du projet de loi de décentralisation en débat au parlement, un article remettant ces territoires de projets dans la boucle et redonnant leur place aux pays, dans le cadre de Pôles ruraux d’aménagement et de coopération. Nous sommes en train d’affiner notre première proposition, adoptée par le Sénat. Il s’agit de prendre en compte les spécificités rurales dans le cadre du Pôle rural d’aménagement et de coopération (PRAC), mettant en avant les dynamiques de développement de ces territoires ruraux pour constituer le pendant des Pôles métropolitains. L’objectif de cette journée est d’écouter les témoignages des uns et des autres, de prendre en compte tout ce que vous nous direz pour poursuivre le travail que nous

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sommes en train de faire et qui consiste à démontrer la plus-value des territoires ruraux en faveur de l’entrepreneuriat. Robert VALOUR, Maire de Monistrol-sur-Loire Bonjour à toutes et à tous. Je vous souhaite la bienvenue à Monistrol-sur-Loire, commune de 9.200 habitants, caractérisée par une population jeune, avec 4 600 scolaires dans les différents établissements. Monistrol s’inscrit depuis une dizaine d’années dans la Communauté de communes des marches du Velay, entité de 21 000 habitants ; nous faisons également partie du Pays de la Jeune Loire et ses rivières. Je voudrais vous féliciter d’avoir choisi ma commune, bien entendu, mais aussi ce territoire comme lieu emblématique d’une réflexion. Le pays est le lieu de la réflexion, de l’élaboration, même s’il ne dispose pas de beaucoup de moyens financiers. A Monistrol, il fait bon entreprendre : vous verrez dans les rues de la commune la dizaine de chantiers ouverts, et qui couvrent à peu près l’ensemble du champ économique, de l’industrie (avec la création de deux zones industrielles et bientôt d’une troisième au niveau intercommunal) aux services (une douzaine de milliers de mètres carrés d’activité dans la nouvelle zone). Il est bienvenu de réfléchir au maintien de l’activité dans nos territoires ; vous parliez de territoire rural, mais nous avons tendance à nous considérer comme des rurbains, comme dans les autres gros bourgs-centres de la vallée. Votre initiative me semble très intéressante ; nous sommes surtout venus vous écouter. Bienvenue, bon travail à tous et bonne réflexion. Claude VIAL, Président du Pays de la Jeune Loire et ses rivières Bonjour à tous. Je voudrais remercier tous ceux qui, techniciens et autres, ont collaboré à l’organisation de cette journée. A l’acte III de la décentralisation, il semble que les Pays bougent encore, qu’ils aient encore de la vitalité, voire de l’avenir, puisqu’ils sont remis au goût du jour au travers les Pôles ruraux d’aménagement et de coopération. Le Pays de la Jeune Loire et ses rivières est un syndicat mixte, dont vous avez reçu une fiche de description à l’entrée ; il regroupe six communautés de communes, est à l’échelle de la sous-préfecture d’Yssingeaux, et porte un SCoT à la même échelle. Nous nous inscrivons dans ce qui est en train d’être proposé aujourd’hui au Sénat. Nous avons par ailleurs inventé une forme de gouvernance particulière, avec la conférence des présidents de communautés de communes, que j’anime en tant que président de Pays. Il s’agit d’un lieu d’orientation, de décision, d’harmonisation au sein du territoire. Je pense que cette journée est essentielle. Sur nos territoires, l’échange d’expériences est déjà un thème majeur. On a toujours intérêt à échanger avec ses voisins, et à ce qu’ils soient en bonne santé. Ces modes de mise en réseau sont ce qui peut rendre nos territoires plus efficaces. Le Pays de la Jeune Loire a des particularités qui ne sont pas toujours comprises, y compris par la Région. Il y a par exemple chez nous des usines à la campagne ; il n'y a pas de centre et de périphérie, pas de ville dominante, mais une multitude de bourgs importants, avec des personnalités très fortes dans le territoire. Nous cherchons un équilibre, et non un centre du territoire. Etant situés à proximité de l’agglomération stéphanoise, nous avons voulu développer une gouvernance qui nous est propre, travailler ensemble, avec une géographie, un climat du lieu. Nous nous revendiquons différents, mais aussi très proches de nos voisins.

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Je suis venu aujourd’hui pour écouter ; nous avons beaucoup à apprendre de ce qui se passe sur les territoires. Contrairement à ce que l’on dit à l’école, je considère qu’il faut copier tout ce qui se fait de bien ailleurs. André CHAPAVEIRE, Vice-président du Conseil régional d’Auvergne – tourisme Je veux remercier Robert VALOUR, Maire de Monistrol-sur-Loire, ainsi que Claude VIAL, Président du Pays de la Jeune Loire, de nous accueillir sur leur territoire. Je salue également M. le Sous-préfet de l’arrondissement d’Yssingeaux, les présidents des communautés de communes, les maires, adjoints, élus communaux et intercommunaux. C’est un plaisir de pouvoir ouvrir cette journée consacrée à l’entrepreneuriat et organisée par l’APFP, le Pays de la Jeune Loire et de ses rivières et le Réseau Rural Auvergne. Je tiens à excuser René SOUCHON, Président du Conseil Régional d’Auvergne et Jean-Michel GUERRE, Président de l’Agence des territoires, qui n’ont pu se libérer pour participer à ce colloque, mais y apportent par mon intermédiaire tout leur soutien. Ils sont comme moi particulièrement attentifs à cette thématique. Dans cette crise économique qui nous touche, la question de la pérennisation et de la création des activités économiques est essentielle. Avec plus de 90 % de PME en milieu rural, nous nous devions de consacrer une journée à l’entrepreneuriat et surtout de la relier à nos territoires. Pendant trop longtemps, économie et entreprise ont été dissociées des territoires, comme si nous avions perdu la main sur ces domaines. Nous savons aujourd’hui que les territoires de projets ont clairement une carte à jouer pour aider les entreprises à se créer et à se développer chez eux. La région Auvergne est d’ailleurs l’une des rares en France à avoir mis en place des actions sur toute la chaîne de l’entrepreneuriat – en amont sur l’accompagnement en tout début de projet, où la fragilité des structure est la plus importante, comme sur la pérennisation des activités. Les résidences d’entreprises soutenues par la Région via l’Agence régionale de développement des territoires, est un exemple unique en France. L’Agence est une exclusivité en France, que nous avons pu mettre en œuvre tant nous sommes convaincus qu’un porteur de projets soutenu a toutes les chances de réussir son implantation. L’Agence régionale de développement économique a également un rôle clé ; elle est aujourd’hui présente au salon du Bourget pour représenter la Région. C’est grâce à notre travail à tous que nous pouvons offrir des conditions favorables à l’installation d’entreprises. Il est important que la Région poursuive son investissement dans les outils réellement impactant comme le FIAD. Il en va de l’avenir de nos campagnes : la disparation des commerces oblige les habitants à se déplacer plus loin, excluant ceux qui ne le peuvent pas. Certains disent que les PME des campagnes sont en crise ; je les invite à regarder autour d’eux, à aller dans les villages de France, où l’on trouve des boulangers, des fleuristes, des agriculteurs mais aussi des industries de toutes sortes. La Haute-Loire est d’ailleurs connue pour la qualité de sa plasturgie. Le parti pris de cette journée n’a pas été de se morfondre sur les dangers mais plutôt de chercher tout ce que nous pouvons faire pour le développement de l’économie des campagnes et de la création d’emplois. Il est d’autant plus judicieux de se pencher sur la croissance dans les campagnes quand on connaît la qualité des productions. Beaucoup d’entreprises marchent très bien à la campagne. Oui, elles n’ont pas la visibilité des multinationales, mais quand vous avez besoin d’un artisan, besoin d’acheter votre pain, de faire réparer votre voiture etc. il y a souvent un entrepreneur qui est là. Nous nous devons, d’aider ces entreprises à fonctionner et d’être imaginatif dans nos

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actions pour faire mieux, plus longtemps et avec, il faut le reconnaitre, moins de moyens. Les exemples d’initiatives locales présentées ici, répondent à ces critères d’innovation et de pertinence. Nous sommes conscient que nous n’avons pu faire intervenir qu’une partie des initiatives existantes. Nous nous devons d’être imaginatifs dans nos actions, pour faire mieux, avec (il faut bien le reconnaître) moins de moyens. Les TIC, traitées dans un colloque précédent du Réseau Rural, font parties des moyens d’action, pour faciliter notamment le télétravail, le très haut-débit pour les entreprises, les maisons de services sont autant d’exemples d’actions menées en Auvergne. Nous voulons montrer que des actions peuvent favoriser l’entrepreneuriat en milieu ; par ailleurs, nous souhaitons que les acteurs locaux puissent s’inspirer de ce qui est fait dans les entreprises, et que les expériences soient partagées. Le Réseau Rural Auvergne est reconnu au niveau national pour son efficacité. J’en profite pour rappeler que ce partage d’expériences et cette valorisation des initiatives locales est une priorité du Réseau Rural Auvergne, co-organisateur de cette journée. L’implication du Réseau est une preuve supplémentaire de sa plus-value pour nos territoires et pour les porteurs de projets. Les GAL et les acteurs du développement local présents peuvent attester de son efficacité dans notre région. Le Réseau Rural Auvergne est d’ailleurs reconnu pour son efficacité au niveau national Je vous remercie encore une fois pour votre participation à cette journée sur l’entrepreneuriat en milieu rural ; j’espère qu’elle donnera des idées de créations d’entreprises et de soutien des entreprises dans nos territoires. Je vous souhaite de très bons travaux et une très bonne journée à Monistrol-sur-Loire. Renaud NURY, Sous-préfet de l’arrondissement d’Yssingeaux Mme la Directrice, M. le Président du Conseil Régional, M. le Président du Pays de la Jeune Loire et ses rivières, M. le Maire de Monistrol-sur-Loire, M. le Président de la Communauté de communes, M. le Conseiller général, M. le Directeur régional de l’Alimentation, de l’agriculture et de la forêt, Je n’avais pas prévu d’intervention, mais je suis heureux de venir vous saluer en ouverture de cette rencontre et d'avoir ainsi l'occasion de féliciter les promoteurs de cette manifestation, consacrée au thème « entreprendre et territoires » : l’APFP, le réseau rural Auvergne et le Pays de la Jeune Loire et ses rivières. Il se trouve qu'ici, dans l'Yssingelais, les limites du Pays sont exactement calquées sur celles de l’arrondissement, et j’ai souvent tendance à dire que la conférence des présidents du Pays, qui réunit tous les trimestres les présidents des 6 intercommunalités appartenant au Pays, ressuscite une institution disparue pendant la guerre : le Conseil d’arrondissement, ce qui montre toute la pertinence de ce territoire de projets et de cette institution, le Pays, qui ne dispose pas de capacité de financement mais d’une ressource intellectuelle remarquable. Notre rencontre d'aujourd'hui illustre les enjeux attachés à l'attractivité des territoires. Ce territoire possède beaucoup d’atouts, avec une tradition industrielle ancienne, 31 % de la population active employée dans le secteur de l’industrie. L’un des enjeux majeurs du territoire est la gestion de l’extension de la métropole stéphanoise – on attend ainsi 20.000 habitants supplémentaires dans les 20 ans à venir en lien avec cette rurbanisation.

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Notre rencontre est aussi l'occasion de souligner l'enjeu que constitue pour les territoires l'activité des entreprises. Comme l’a dit le Président Chapaveire, les pouvoirs publics sont aujourd’hui attachés à se « réconcilier » avec les entreprises, à tisser des relations de confiance avec les entreprises, car ce sont elles qui créent, comme l’a rappelé récemment le Président de la République, les richesses et les emplois dans notre pays. Le chef de l’Etat et le Gouvernement sont du reste engagés dans cette promotion de l’esprit d’entreprise, tout d’abord à travers les 35 mesures du pacte de compétitivité visant à redonner des marges de manœuvre aux entreprises, notamment par le biais du crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE), qui contribuera à réduire le coût du travail d’environ 6 % (soit 20 milliards d’euros au total sur 3 ans). Le contrat de génération peut également jouer un rôle, notamment dans la transmission des entreprises et je tiens à signaler à cet égard une initiative intéressante en Auvergne qui se traduira à l'automne par une action de job dating entre des personnes souhaitant céder une entreprise artisanale et d’autres intéressées par leur reprise. Le Président de la République a par ailleurs annoncé, lors de la clôture des Assises de l'entrepreneuriat le 29 avril 2013, un ensemble de 14 mesures pour stimuler l’esprit d’entreprise, aider les entreprises à se développer, reconnaître la prise de risque de l'investissement au service de l'emploi, avec un volet éducatif, la possibilité par exemple pour un jeune créateur de conserver son statut d’étudiant au début de son expérience professionnelle, ou encore des mesures fiscales d’accompagnement à l’international. Pour conclure, je citerai la Ministre Fleur Pellerin, ministre déléguée aux petites et moyennes entreprises, à l'innovation et à l'économie numérique : « il est temps de lever les freins à l’émergence d’une véritable culture entrepreneuriale dans notre pays ». Cette rencontre d'aujourd'hui participe de cette préoccupation. Je vous remercie de votre attention et vous souhaite bon travail. Catherine SADON Merci beaucoup à tous pour ces mots d’accueil, qui posent le décor et permettent de lancer les débats.

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Développer l’entrepreneuriat dans les territoires ruraux, la plus-value des

territoires de projets Catherine SADON Notre projet s’inscrit dans l’appel à projets du Réseau Rural national, en lien avec les Réseaux ruraux régionaux et en partenariat avec les autres projets, notamment ceux portés par les Chambres consulaires. Un territoire rural Un territoire rural est selon nous un territoire "non métropolitain". Il se caractérise dans les réponses apportées au questionnaire par la faiblesse de sa population, sa faible densité de population, l’absence de commune importante, la présence uniquement de communes de moins de 1.500 habitants, la part de l’agriculture dans l’économie locale, la part importante du foncier non urbanisé, l’absence de transports, les difficultés d’accès, les paysages (notamment agricole et bocagers), la fragilité financière et la dépendance au territoire urbain. Un territoire peut être considéré comme rural s’il l’est en partie seulement. L’enquête menée auprès des territoires de projets et des Pays a reçu 90 % de ses réponses de la part de territoires LEADER. Il en ressort que les territoires de projets s’appuient sur des projets de territoire, des stratégies prospectives, partagées, ascendantes, qui comportent un volet économique plus ou moins important. Certains territoires se sont emparés de la problématique du développement économique avec une vraie stratégie, en lien avec les autres acteurs – et notamment la Région, au travers ses outils propres et au travers de la contractualisation. Les Pays La carte des Pays en France (auxquels on peut ajouter les contrats régionaux de développement durable) recouvrent plus de 80 % du territoire national, et regroupent 3 à 381 communes (avec une moyenne de 88). On compte en moyenne 7 EPCI par Pays (avec des extrêmes de 1 à 21 EPCI par Pays). Les missions prioritaires des Pays sont le développement économique et la planification spatiale, avec les SCoT, le tourisme, étant ou non, intégré à la question économique (même si cette thématique la dépasse, avec notamment la notion de patrimoine). Nous avons mené une enquête auprès des territoires pour les interroger sur leur rôle dans le développement de l’entrepreneuriat. Le rôle du Pays en matière de développement de l’entrepreneuriat est tout d'abord et la coordination, la mise en réseau des acteurs. Il accompagne et informe les entreprises et porteurs de projets, porte de l’ingénierie de projet pour le compte des entreprises et des collectivités, réalise de l’animation et de la coordination de programmes ou dispositifs d’appui, la veille économique et enfin la gestion d’équipements. La stratégie La stratégie territoriale de développement économique renvoie au sujet de l’un des ateliers de cet après-midi. Elle est porteuse de développement de l’entrepreneuriat ; elle se fonde sur un diagnostic territorial, puis sur un plan d’action. A l’occasion du SCoT, une

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réflexion sur la stratégie, il est nécessaire de réfléchir à la stratégie de développement économique que l’on veut mettre en place, notamment en regard du maillage des zones d’activités qui est réalisé permettant de hiérarchiser ces dernières et de les localiser au mieux. La coordination et la mise en réseau des acteurs : il faut trouver les moyens de faire émerger et d’animer ces réseaux (Conseils de développement, comités de bassin d'emploi, clubs d’entreprises). Il s’agit ainsi de mettre en synergie l’ensemble des acteurs d’un territoire (collectivités locales et consulaires, ces dernières étant plus faciles à coordonner). Les pôles d’excellence rurale sont apparus comme un facilitateur de la coordination, et le rôle de LEADER est également à citer dans le travail d’interface entre les différents acteurs publics et privés. Le Conseil de développement permet également de coordonner les acteurs ; il peut produire de l’intelligence collective, mobiliser les acteurs, développer les échanges, animer les réseaux, piloter des études dans certains cas, participer à leur suivi et à l’évaluation, faire émerger des projets, voire piloter pleinement les Pays dans certains cas. Parmi les réseaux d’acteurs, il existe bien sûr des réseaux thématiques (tourisme, coopératives d’artisans, etc.), mais aussi les clubs d’entrepreneurs – qui selon notre enquête sont à 70 % des points d’appui importants des territoires de projets. Ces réseaux, notamment les Clubs jouent un rôle très important, souvent en lien avec les consulaires, et ont pu voir le jour grâce aux Pays. Ils permettent de se connaître, de s’organiser, de créer des synergies, ce qui permet d’aller plus loin dans l’organisation des filières, parfois en lien avec le Conseil de développement. L’InterConsulaire, parfois en lien avec ces clubs d’entrepreneurs, existe à une échelle qui paraît pertinente pour l’action, même si cette organisation n'est pas toujours facile structures ne sont pas toujours faciles à mettre en œuvre. Se pose toutefois la question de la coopération de ces instances avec les Communautés de communes et avec les communes et des risques liés à l'insuffisance de dialogue La problématique des filières (complémentarités entre entreprises, synergies) est beaucoup ressortie dans le questionnaire ; elles peuvent aboutir à des clusters thématiques (éco-construction, tourisme, agriculture, bois, économie sociale et solidaire, services, etc.). Les filières sont notamment structurées dans le cadre des Pôles d’excellence rurale. Les territoires de projets, c’est aussi la coordination entre EPCI, la mutualisation de l’ingénierie, des dispositifs de soutien, de l’immobilier et du foncier dans un maillage de l’ensemble du territoire. Dans le cadre du SCoT (ce qui concerne 1/3 des Pays), on hiérarchise les zones d’activités ou on les spécialise ; les territoires de projets ont largement contribué à l’émergence de cette réflexion sur le foncier. Selon notre questionnaire, les territoires de projets jouent un rôle important en matière de gestion de dispositifs et de coordination de l’action. Ils mobilisent de l’ingénierie pour le montage des dossiers, notamment pour candidater aux FISAC et ORAC. L’ingénierie de projet est également utilisée pour le montage des filières, l’organisation de démarches collectives et le travail de mise en place de stratégies de territoire. De nombreux territoires offrent un service d’accueil pour les entreprises, autour notamment de la demande de mise en place d’un service unique d’accueil. En matière de soutien de l’emploi, les territoires de projets sont présents via les maisons de l’emploi, les missions locales, les relais locaux de Pôle Emploi, les actions collectives de formation et d’information, la gestion territoriale des compétences, les groupements d’employeurs et apportent ainsi des outils en matière d'emploi sur les territoires

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Les territoires de projets contribuent à la promotion des territoires, via des labels qui valorisent un certain nombre de productions locales, par la participation à des salons, en promouvant l’image et l’attractivité du territoire. En ce qui concerne l’immobilier et le foncier, les territoires de projets agissent en cas de carence de la commune ou de l’intercommunalité. Ils mutualisent les services des différentes zones d’activités et apportent des réponses aux besoins. Les technologies d’information et de communication sont un autre aspect de l’implication des territoires de projets. Il s’agit d’un enjeu important pour la croissance, avec le haut et le très haut débit, qui participe à l'accroissement de l’attractivité du territoire et favoriser l’installation d’actifs. Les Pays participent également à jouer un rôle dans le domaine des services à la personne (crèches, culture, écoles, etc.) et de manière générale dans la politique d’accueil de nouvelles populations. Enfin, la veille économique et l’observation sont essentielles pour que les composantes de l'économie du territoire soient mieux connues et que la politique économique se fonde sur un diagnostic précis. Une présentation sera faite plus tard sur ce point. Nous avons identifié un certain nombre de freins à l’entrepreneuriat en milieu rural. • Ces freins sont d’abord juridiques : dans un cadre général en mouvement, où se

trouvera la compétence économie ? La loi de décentralisation apportera un certain nombre de réponses, mais l’organisation n’est pas encore connue.

• L’articulation entre les Pays et les intercommunalités est dans un certain nombre de territoires insuffisante ; il existe un besoin de lisibilité et d’information pour les porteurs de projets.

• Il existe par ailleurs bien sûr des freins financiers – frilosité des banques, rareté de l’argent public.

• Les territoires n’ont pas toujours les outils nécessaires ; ils doivent s’informer, échanger pour dépasser ces freins méthodologiques. Les échanges entre entreprises sont facilités par les clubs ou autres formes de réseaux.

• Il existe également des freins spécifiques pour les petits entrepreneurs, et notamment les primo-entrepreneurs, et dans les cas de reprise d’entreprise.

• Les rigidités administratives et l’inadaptation des outils à certaines situations et entreprises sont également un frein important.

Face à ces freins, les territoires questionnés ont identifié des leviers existent pour le développement de l’entrepreneuriat dans les territoires ruraux : • la mise en œuvre d’une stratégie territoriale partagée avec l’ensemble des acteurs

concernés, au premier rang desquels la Région ; • le lien au territoire ; • l’émergence de filières cohérentes avec le territoire ; • les Conseils de développement, lieu d’un échange entre tous les acteurs ; • la création de conditions favorables –immobilier, services – à l’accueil des

entreprises ; • le développement des réseaux et des partenariats pour favoriser toutes les

mutualisations ; • l’investissement de champs nouveaux comme la croissance verte ou l’économie

sociale et solidaire ; • l’accompagnement des porteurs de projets, peut-être jusqu’à l’accompagnement

personnalisé, la création du guichet unique ; • les aides au recrutement ; • les technologies de l’information et de la communication ;

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• la volonté politique de porter l’entrepreneuriat en milieu rural, d’où l’importance de sensibiliser l’ensemble des élus aux enjeux.

Six pistes d’amélioration ont été identifiées : • l’organisation d’un fonctionnement territorial bien pensé, voire revu, et la

communication sur ce fonctionnement ; • l’organisation des échanges ; • l’adaptation aux évolutions ; • l’animation et l’organisation de l’accueil ; • l’accompagnement des entreprises ; • l’articulation entre les différentes politiques, les différentes structures, notamment en

cas de SCoT, afin d’éviter les concurrences dans un contexte législatif qui rebattra les cartes.

Les principaux enseignements de ce travail sur la plus-value des territoires de projets sont les suivants.

- Les territoires de projets permettent d’élargir le regard, donnent une échelle pertinente pour pouvoir mieux agir, mieux concentrer les moyens.

- Ils facilitent l’organisation en réseau, - Ils apportent un avantage sur les aspects financiers, - Et donnent du sens, ce qui est peut-être le plus important. Si l’on crée du sens, il

est plus facile d’attirer des entreprises dans un territoire, dans une démarche collective et partagée qui peut générer des effets.

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Le paysage de l’entrepreneuriat en France I. "Les Réseaux d’acteurs comme vecteur de

développement entrepreneurial " Julia MANAQUIN, Animatrice, Réseau Rural Français Bonjour à toutes et à tous. Le Réseau rural français, financé par le Fonds européen agricole pour le développement rural (deuxième pilier de la PAC), a pour mission de favoriser les échanges entre acteurs du monde rural pour mutualiser les savoir-faire, partager des expériences, identifier les bonnes pratiques et les transférer, et mener des projets multi-acteurs dans les territoires. Il existe trois mailles – le Réseau européen de développement rural, le Réseau rural français, et 26 Réseaux régionaux, dont le Réseau rural Auvergne -. Le Réseau rural français est copiloté par le Ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt et la DATAR. Son Assemblée générale valide les grandes orientations, et sa Commission permanente, dont les membres sont élus par la première, décide de la mise en œuvre d’un programme d’actions pluriannuel. Le Réseau possède une cellule d’animation, qui organise des temps de rencontres, anime certains groupes thématiques nationaux, communique via une newsletter et un site internet, propose des revues et dossiers thématiques ainsi qu’une base de données de plus de 1.000 références et apporte un appui aux projets de coopération des groupes d’action locale Leader. Les 26 Réseaux régionaux possèdent des modes de gouvernance spécifiques et très divers, et traitent un large panel de thèmes, des services à la population aux circuits courts alimentaires et à la relation ville/campagne en passant par la gestion de l’espace. Le Réseau rural a connu deux cycles de groupes thématiques nationaux qui ont eu trait aux filières locales agriculture/alimentation, la biomasse, la forêt bois et l’accueil dans un premier temps, et la gestion de l’espace (phase 1) et aujourd’hui sur les services à la population, l’entrepreneuriat en milieu rural, la gestion de l’espace (phase 2) et les filières éco-matériaux. Il s’agit d’identifier des expériences intéressantes à valoriser, développer des outils de capitalisation et mettre en place des approches partenariales et multisectorielles, afin de décloisonner les approches, de mettre autour de la table plusieurs acteurs du monde rural. Les groupes travaillent sur les problématiques transversales à leur thématique et suivent des projets multi-partenariaux d’études et d’enquêtes, portés par une ou deux structures « chefs de file ». Le groupe entrepreneuriat suit six projets, dans l’objectif de favoriser la création, le maintien et la transmission d’activités en milieu rural : • l’émergence de projets collectifs, avec l’ AFIP et la FNCUMA ; • la création d’activités hors cadre familial, avec les Jeunes Agriculteurs et la MRJC ; • la thématique de la valorisation de la ressource locale (ETD) ; • les espaces-tests agricoles (Réseau RENETA) ; • la plus-value des territoires de projets dans le développement de l’entrepreneuriat

dans les milieux ruraux (APFP) ; • les politiques d’accueil et d’accompagnement (APCA).

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Ces travaux permettent de décloisonner la vision nationale sur l’entrepreneuriat rural. Si certains constats sont partagés, on peut travailler sur des actions innovantes comme les espaces-tests, pour créer de nouvelles activités dans les territoires, permettre l’échange de savoir-faire entre les porteurs de projets. Les résultats sont, pour l’instant, préliminaires, et il est difficile de dresser un constat de la situation de l’entrepreneuriat en France, même si l’on constate la nécessité d’un accompagnement personnalisé des porteurs de projet et de formations tout au long de la vie professionnelle, un besoin d’améliorer la visibilité des rôles et fonctions des structures d’accompagnement dans les territoires et l’émergence de formes innovantes de montage de projet On peut souligner l’importance du travail et de l’implication du Réseau rural Auvergne dans le cadre de cette journée de restitution du projet de l’APFP et au sein du Réseau rural français.

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II. "Entrepreneuriat, entreprise et installation" Romain FONTAINE, Chargé de mission, APCA Le projet EMRic (pour Entrepreneuriat en milieu rural InterConsulaire) a été proposé par les trois têtes de réseau consulaires (APCA, APCMA et CCI France) en partenariat avec le collectif ville campagne dans le cadre du GTN "entrepreneuriat rural" du Réseau Rural Français. L’étude vise à définir les pistes d’amélioration de l’accompagnement des porteurs de projet de création, reprise et transmission d’entreprises pour maintenir le tissu économique en milieu rural, où les contraintes sont spécifiques : Nous sommes partis de plusieurs hypothèses : • la mise en réseau est efficace pour faire face à la pluralité des acteurs ; • un travail de synergie doit permettre d’améliorer l’efficacité des dispositifs. Nous voulions partir des besoins exprimés par les porteurs de projets, pour améliorer la complémentarité des actions. Nous avons dans un premier temps demandé parmi les réseaux consulaires qui voulait se constituer en territoire test ; ce sont des pays, des communautés de communes, un PNR et un Département qui ont accepté d’être des territoires supports. Un premier niveau d’enquête a été mené auprès de chefs d’entreprises agricoles (pour moitié), commerciales, industrielles et artisanales pour définir les besoins des porteurs de projets ; une enquête a par ailleurs été menée dans chacun des onze territoires sélectionnés auprès de trois acteurs locaux (EPCI, collectivités territoriales, Conseil Régional) et six acteurs de l’accompagnement (banques, comptables, filières d’entreprises, consulaires). Onze séminaires locaux de restitution des résultats sont en cours en ce moment ; ils ne seront terminés à la fin septembre , et permettront à chaque territoire de définir des pistes d’amélioration et engager des actions pour améliorer l’accompagnement des porteurs de projets de création, reprise et transmission d’entreprises. Les atouts pour l’entrepreneuriat en milieu rural, tels que ressortis de l’enquête, sont les suivants : • la disponibilité des structures d’accompagnement ; • la proximité des élus locaux (pour la recherche de bâtiments, le soutien moral,

l’intégration et le soutien financier ; • la relation entre entreprises et clients, et entre les entreprises (notamment pour des

approvisionnements communs) ; Les contraintes identifiées sont les suivantes : • la reprise et la fidélisation de la clientèle pour une personne exogène au territoire si

les élus n’accompagnent pas le porteur de projet. • la recherche de main d’œuvre qualifiée ; • le coût des transports ; • l’isolement (mais les problèmes d’accessibilité numérique sont de moins en moins

prégnants) ; • • l’éloignement par rapport à la structure d’accompagnement reste un problème en

« rural isolé ». Cela impose parfois de fermer une boutique pendant une demi-journée pour effectuer des démarches administratives ;

Dans 73 % des cas, les porteurs de projets n’ont pas de difficulté à repérer les structures existantes (conseils de bassin d'emploi, chambres consulaires, etc.). En moyenne, les porteurs de projets rencontrent deux à trois structures, et 15 % de l’échantillon a rencontré quatre à sept structures. 48 % des personnes interrogées estiment que le

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travail avec plusieurs structures leur a permis de bénéficier d’éclairages différents ; 22 % ont trouvé que les structures fonctionnaient de manière coordonnée ; 34 % estiment que les interlocuteurs sont trop nombreux et travaillent sans cohérence. L’accompagnement par des élus locaux de proximité (maires en particulier) est considéré comme un atout dans l’accueil par 25 % des porteurs de projets, comme un frein par 25 % et sans effet pour plus de la moitié d’entre eux. La famille et les proches sont très importants, notamment pour la prise de décision (dans 80 % des cas). J’apporterai deux points de ressenti en conclusion. • L’entrepreneuriat réside aujourd’hui beaucoup dans la création de son propre emploi ;

cela pose la question de l’accompagnement en post-installation, dont 58 % des personnes interrogées ne bénéficient pas.

• Les collectivités locales et les consulaires doivent apporter leurs expertises particulières dans cet accompagnement des porteurs de projet, et travailler en synergie pour ce faire.

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III. "L’entrepreneur au cœur des politiques publiques" Mathieu SECHAUD, Chargée de mission, Collectif ville campagne Le CVC est un lieu d’action et d’expérimentation pour bâtir de nouvelles approches visant l’accueil et le maintien de population dans les territoires ruraux. Après 15 années de dialogue avec les porteurs de projet et des acteurs du développement local des espaces ruraux (collectivités, associations, consulaires…), les résultats aboutissent aujourd’hui à la montée en puissance des politiques d’accueil et d’attractivité, désormais reconnues et expérimentées par de nombreux territoires ruraux. Ces nouvelles approches de développement local se donnent pour ambition de recréer du dialogue entre les différents acteurs et autour des nouvelles ressources d’un territoire. Si les politiques d’accueil ont pour finalités de faciliter l’installation de nouvelles familles et en cela d’entrepreneurs, elles sont aussi un prétexte pour favoriser une mise en action des acteurs locaux autour des enjeux d’attractivité économique et résidentielle de leur territoire. Or, l’entreprenariat nécessite un état d’esprit, que peut être, nous n’avons pas suffisamment travaillé aux niveaux local et national. Constat n°1 : Peut être considérons nous trop souvent l’entreprenariat comme une aventure individuelle, et l’entrepreneur comme un individu alors que c’est aussi un membre d’une famille, un acteur d’une filière… D’ailleurs, les entrepreneurs nous disent se sentir relativement seuls et isolés, que ce soit au stade de démarrage de leurs activités ou à un stade de développement et d’ancrage de leurs activités sur un territoire. Or, toutes les histoires réussies ont une dimension collective, à l’instar des CUMA, des labels, coopératives, des nouvelles filières… Constat n°2 : On a le sentiment que les élus ont une appréhension à aller au devant des entrepreneurs. Le dialogue semble parfois difficile, soit par manque de légitimité, soit par manque de temps ou d’habitude de travail collective… Or à chaque fois que nous expérimentons de nouvelles manière d’élaborer une stratégie de développement ou des programmes d’actions (Autun ou Coutances très récemment), nous favorisons le dialogue entre les élus et les socioprofessionnels. Si le démarrage est systématiquement difficile, ce dialogue est toujours très fertile et motivant... souvent décisif pour passer à l’action (relance d’un conseil de développement…). Perspectives : L’entrepreneuriat n’est pas seulement l’affaire des consulaires, tout comme les politiques de développement local ne sont pas uniquement l’affaire des élus. Nous devons chercher pourquoi certains territoires s’en sortent mieux que d’autres. Les collectivités et les représentants des socioprofessionnels ont à se réinterroger sur ce qui fait les nouvelles ressources locales de leur territoire. A l’instar que ce que travaillent les sites de proximité en Rhône-Alpes depuis 20 ans déjà, quels sont les potentiels et les entrepreneurs d’un territoire ? C’est collectivement que l’on doit se mettre autour de la table, pour créer les conditions culturelles de la réussite.

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L’entrepreneur, acteur du dynamisme local I. "Veille, prospective, accompagnement des porteurs

de projet par le territoire" Annick FERRY, Responsable de l’Agence de développement économique, Pays Cœur d’Hérault Un enjeu territorial fort La création d’un observatoire économique a été pour nous une première étape de coordination et de concertation territoriale, afin d’établir un diagnostic partagé par l’ensemble des partenaires à l’échelle du territoire et de développer ce dernier. Contexte de la création de l’observatoire socio-économique du Cœur d’Hérault Le territoire du Pays Cœur d’Hérault était appelé l’arrière-pays du Montpelliérain. Il était une destination plutôt touristique. Il connait depuis une dizaine d’années de fortes mutations (économique, démographique), entrainant des changements notoires (rural ◊rurbain). L’axe Autoroutier A75/A750 contribue à ce développement. Le Cœur d’Hérault doit devenir aujourd’hui une véritable destination économique et non pas une zone dortoir en proximité de Montpellier et Béziers. Les partenaires ont ainsi formalisé une stratégie de développement économique qui s’est appuyée fortement sur les travaux de l’observatoire. Par ailleurs, plusieurs acteurs réalisent des observations sur ce territoire ; il était indispensable qu’ils puissent travailler de manière concertée, et que la masse d’informations collectées fasse l’objet d’une véritable capitalisation. Enjeux de l’observatoire ▫ Se doter d’un outil de veille et de suivi adapté à l’échelle du Cœur d’Hérault,

indispensable à une conduite efficiente du développement du territoire ▫ Réaliser un diagnostic partagé ▫ Mesurer les changements – Connaître et suivre les tendances économiques

conjoncturelles et structurelles du Pays Cœur d’Hérault - anticiper les évolutions ▫ Faire les bons choix et prendre les bonnes décisions (Pour les élus, il s’agit d’un

outil d’aide à la décision). ▫ Faire ressortir les enjeux économiques (secteurs d’activité, autoroute,

démographie…) ▫ Faciliter l’accès à l’information des différents partenaires et acteurs économiques ▫ Réaliser un schéma de développement économique ▫ Répondre aux objectifs du grenelle 2 (évaluation de la consommation de l’espace

agricoledepuis 10 ans) Schéma Organisationnel - Une coordination et une mise en réseau d’acteurs L’observatoire du Pays Cœur d’Hérault intègre les thématiques économique / santé et s’appuie sur la Maison de l’emploi pour les informations et indicateurs de l’emploi. L’observatoire est un outil partenarial. Il réunit notamment les communautés de communes, les services du Conseil Régional et du Conseil Général, l’Etat, les syndicats mixtes, les chambres consulaires et des groupes techniques et d’experts (sollicités à la suite de chaque étude et constitués notamment d’entreprises). Vie de l’observatoire

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• Mission Observatoire

▫ Animer et de coordonner les partenaires pour obtenir et actualiser la donnée selon des indicateurs d’observation actés

▫ Réaliser un portail Internet pour obtenir des cartographies Nous essayons de mettre un bon nombre d’informations en ligne, pour que tous les partenaires aient à leur disposition ce dont ils ont besoin en permanence. Le site Internet du Pays propose un ensemble de cartes, d’études, consultables et téléchargeables

▫ Doter le SCOT d’un observatoire – mission SIG – pour l’évaluer 6 ans après son approbation.

• Mission Etude

▫ Réalisation d’études spécifiques ex. Voie ferrée 2012 Schéma commercial du Cœur d’Hérault (2001 et 2013) Portrait agricole du Pays Cœur d’Hérault (2012-2013) Etude de filières et secteurs d’activité (fabrication-service-tourisme) Etude RH

Les missions d’étude et d’observatoire s’inscrivent pleinement dans la définition même de la « Prospective Territoriale » : « L’observation nourrit la connaissance territoriale, permettant de réaliser des études, constituant des outils d’aide à la décision pour les administrations et politiques, dans l’élaboration d’une stratégie territoriale et l’anticipation des besoins futurs. » • Des parutions et créations de cartographie

▫ Edition annuelle de l’Observatoire : REGARDS (ex en 2012 : Atlas Territorial)

▫ Edition de cahiers techniques ▫ Cartographie

L’atlas territorial 2012 est utilisé par les partenaires et élus. ; il trace un portrait permettant de comprendre les enjeux du territoire, avec des témoignages d’acteurs, de professionnels. Ce REGARDS nous est demandé par les dirigeants ; il s’agit d’une base pour les études de marché, les études prospectives. Cette carte est en ligne sur le site du Pays, et est composée de liens vers des études particulières sur les différents espaces. Cet outil est très utilisé sur notre site. • Des restitutions

Les restitutions des travaux de l’observatoire sont organisées au cours de soirées de l’observatoire, qui réunissent les élus, entrepreneurs et partenaires, et sont le lieu d’échanges intéressants concernant l’observation, mais aussi la vie sur le territoire. Par ailleurs, nous aidons les entreprises à s’implanter, en mutualisant, centralisant et diffusant l’information économique correspondant à leur activité. Lorsqu’une entreprise souhaite s’implanter, un dossier est constitué, précisant les partenaires, les entreprises qu’elle sera amenée à côtoyer. Certains secteurs sont approfondis, tels que l’écoconstruction pour lequel nous réalisons une veille spécifique. Notre travail permet à chaque acteur du territoire de posséder le même niveau d’information.

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II. "Les résidences d’entreprises et l’accompagnement des porteurs de projet"

Emilie THEVENET, Animatrice des Territoires, ARDTA Les résidences d’entrepreneur mis en place par l’Agence Régionale de Développement des Territoires d’Auvergne (ARDTA) visent à accueillir de nouvelles populations et à favoriser l’entreprenariat en Auvergne. Ce dispositif vient renforcer la stratégie de communication sur le web. La démarche qualité accueil (Certification de service AFAQ Afnor) garantie l’accompagnement des porteurs de projets et un suivi post-installation pendant 3 ans. Partant du constat qu’il était difficile de mettre en œuvre un projet lorsque l’on est éloigné du territoire où l’on veut les implanter, les résidences d’entrepreneurs ont été déclinées sous deux formules : résidence courte, résidence longue. Les résidences courtes s’adressent à des personnes extérieures à la région Auvergne, qui ont besoin de venir prospecter des opportunités d’installation ou de mener des démarches plus avancées. La résidence courte couvre les frais de transport et d’hébergement pour le porteur de projet et sa famille, sur des périodes de deux jours à deux semaines, qui peuvent être renouvelées. Cette résidence courte est proposée à l’initiative de l’interlocuteur local, qui est soit un consulaire, soit un agent de développement dans une communauté de communes ou un pays. Un programme de visites, de rencontres, est bâti en amont. La résidence longue s’applique aux projets nécessitant beaucoup plus de réflexion et de travail en amont ; elle est ouverte à toutes les personnes souhaitant créer une entreprise en Auvergne. C’est un dispositif ante-création durant lequel les « résidenceurs » sont accompagnés pour une durée de deux à six mois sur de l’ingénierie de projet. Les porteurs de projets bénéficient d’un statut de salarié prenant en charge leurs frais professionnels (prospection, communication, études de faisabilité, business plans, etc.). Pour ce faire, l’ARDTA s’appuie sur les réseaux locaux, sur des coopératives d’activités et d’emplois comme Appui créateur, Eclectique, Cabestan, etc., qui sont les employeurs de la personne. Pour être éligible à la résidence longue, les candidats présentent en personne leur projet devant un comité de sélection. Une vingtaine de personnes examine le projet et les besoins en privilégiant l’intérêt du territoire, ainsi que des filières soutenues par la Région, comme les nouvelles technologies, les jeunes, l’agriculture, etc. Une fois que le projet est validé, un suivi mensuel est réalisé avec les acteurs locaux. Les chiffres clés de ce dispositif initié en 2006 sont les suivants. 1.300 personnes ont été accompagnées dont 2/3 au titre de la résidence courte, pour un montant de 4,25 millions d’euros environ. Une résidence courte coûte en moyenne 900 euros, et une résidence longue environ 9.000 euros (pour six mois d’accompagnement). 61 % des dossiers sont concrétisés, dont 83 % sont pérennisés. 85 % des communautés de communes auvergnates ont accompagné au moins une résidence. Ces projets permettent en moyenne la création de 1,6 emploi ; beaucoup de porteurs de projets créent leur entreprise en couple. 584 emplois directs et 210 ETP indirects ont été créés. Le surplus de richesses est estimé à 22 000 euros à l’échelle de la Région. Un emploi créé coûte 3 980 euros, contre une prime d’aménagement du territoire à 15 000 euros. Une résidence représente 2,9 nouveaux habitants. 80 % des « résidenceurs » ne sont pas originaires de l’Auvergne. Les populations accueillies ont un âge moyen de 36 ans, contre 42 dans la région. En 2012, des médecins et infirmières ont bénéficié des résidences, la problématique de l’accueil des professionnels de santé en milieu rural étant prégnante.

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III. "Les sites de proximité : organisation innovante des porteurs de projets locaux"

Charlène DUVERNOIS, Accompagnatrice de porteurs de projets, Plateforme Régionale de Développement Rural Rhône Alpes - Site de proximité Nord-Ouest Roannais Je vais vous présenter en préambule le territoire du Site de proximité du Nord-ouest Roannais, qui regroupe 44 communes de 150 à 1.800 habitants. Nous intervenons essentiellement en milieu rural, qui n’est cependant pas isolé, puisque nous nous trouvons à 30 à 40 kilomètres de Roanne. Deux communautés de communes et une communauté d’agglomération financent contribuent financièrement à notre fonctionnement. Le territoire est caractérisé par un tissu très important de TPE, dont la plupart ne comptent que moins de 5 salariés voire aucun. On compte également environ 900 exploitations agricoles et 1.000 entreprises non agricoles. Les sites de proximité existent depuis 1994, avec le centre régional de ressources du développement rural, qui poursuit deux missions – la professionnalisation des agents de développement et la construction d’offres d’activités. Six sites de proximité ont été mis en place en Rhône-Alpes, dont deux dans la Loire – le Roannais et le Forez -, trois en Ardèche et un dans la Drôme. Le centre de ressources du développement rural et les six sites de proximité ont décidé de créer en 2004 la Plateforme Régionale de développement rural de la région Rhône-Alpes, qui prend en charge les missions des sites de proximités, celles du centre de ressources et quatre nouvelles missions – la valorisation des travaux de recherche, l’agri-ruralité, la mission Europe et la mission ville-campagne. Pour revenir à ce qu’est un Site de Proximité, - Un site de proximité est un lieu ressources pour les emplois et créations d’activités. Nous intervenons uniquement en milieu rural, et sommes ouverts à tous les publics, tant résidents sur le territoire que souhaitant s’y installer, tant particuliers qu’entreprises, collectivités ou associations. Nous travaillons autour de trois missions complémentaires. • L’accompagnement des porteurs de projets. • L’accompagnement des publics en recherche d’emploi (chômeurs ou personnes

voulant changer d’emploi). • Une mission de prospection d’activités nouvelles qui consiste en une veille visant à

identifier des potentiels et des besoins émergeants sur le territoire ; A ce titre, nous sommes souvent sollicités par des élus, par exemple suite à une fermeture de commerces.

La construction d’offres d’activités est une démarche initiée par le centre de ressources ; il s’agit d’aider à créer des activités pour maintenir ou attirer des actifs, activités qui peuvent être marchandes ou non. Nous menons une dynamique interventionniste, sommes force de proposition, en travaillant à partir de potentiels (local vacant, commerce à reprendre, volonté d’accueil de la part d’une commune, existence d’une filière). Cette construction peut se faire en direction de la création d’activité ou en direction de l’emploi. Sur le champ de l’emploi, Nous avons par exemple travaillé pour mettre en avant la filière bois du Pays d’Urfé, qui éprouvait des difficultés à recruter. Nous avons travaillé avec les acteurs de cette filière (entreprises) pour réaliser un film et des portes ouvertes pour mieux faire connaitre ce secteur d’activité.

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Dans une construction d’offre d’activité, L’objectif final est de construire une offre d’activité, génératrice de revenus. Il s’agit d’installer une personne pouvant en vivre, de trouver un logement et un local, de fournir des services, à la fois sur l’accompagnement du le projet que pour les enfants, la connexion internet, etc. Toutes les actions concourent à rendre l’activité viable. Je souhaite vous présenter les quatre étapes de la démarche au travers l’exemple d’une épicerie : • La phase d’émergence vise à identifier des potentiels. En l’occurrence, la mairie

d’une petite commune a constaté que trois commerçants souhaitaient arrêter leur activité. En parallèle, l’alimentation Casino devait fermer en raison de l’insuffisance de son chiffre d’affaires. La mairie voulait maintenir un certain niveau d’activité dans le village.

• Dans la phase de construction de l’activité, nous avons rencontré les personnes qui souhaitaient vendre leur commerce et constitué un groupe local, ouvert aux habitants du lieu, aux élus, à l’association des commerçants, à la Maison de Pays et à l’Office du tourisme. Ce groupe permet de croiser les différents regards des acteurs (habitant, élus, association) et de réfléchir ensemble à ce qui pourrait être mis en place.

• Une fois le scénario écrit, on passe ensuite à la phase de recherche de candidats, à partir de la rédaction d’un appel à candidatures. En parallèle, la mairie ayant acquis les murs de l’alimentation générale, le local fut aménagé. Le groupe local a travaillé sur le profil de l’offre, en essayant de combiner plusieurs activités pour la rendre viable (produits locaux, vente de timbres, etc.) ; une quinzaine de candidatures ont été reçues, et cinq personnes ont été vues en entretien. Une personne du Nord de la France a finalement été retenue.

• Nous avons ensuite accompagné la personne dans son installation, pour lui permettre notamment de trouver un nouveau local en attendant la fin des travaux.

L’activité génératrice de revenus est un état d’esprit, et c’est aussi une posture. Dans tous les témoignages que j’ai entendus, la veille est essentielle, de même que la connaissance du territoire. Nous schématisons l’accompagnement des porteurs de projets par le triangle homme/territoire/projet, pour mettre l’ensemble en cohérence. Nous intervenons en lien avec le territoire, en mettant en lien les personnes ressources avec le porteur de projet, en amont de sa réalisation. Nous nous concentrons également sur la transmission des activités, afin de maintenir le tissu existant. Nous travaillons pour ce faire avec tous types de partenaires – consulaires, collectivités, chefs d’entreprises, financeurs. A titre d’information, nous accompagnons de 100 à 120 porteurs de projets par an, ce qui aboutit à une dizaine de créations et à une dizaine de reprises par an, permettant la création ou le maintien de vingt à trente emplois sur le territoire.

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Questions/réponses Mathieu BOSTYN, SCIC Le Champ Commun J’ai une question à vous poser concernant la concurrence entre pays en matière d’attractivité. Si une telle concurrence existe, est-elle positive ou peut-elle constituer un frein ? Mon autre question concerne la qualité des emplois créés en matière de conditions de travail et de rémunération. Il existe au niveau du Réseau une expertise sur les relations entre les pays ; la deuxième question s’adresse peut-être aux porteurs de projets qui viennent de présenter leurs dispositifs. Qu’en est-il de la qualité des emplois créés ? Annick FERRY La concurrence des pays est réelle. Chacun veut que les entreprises s’installent chez soi. En Languedoc-Roussillon, nous travaillons avec l’agence régionale Invest Sud de France ; chaque territoire a sa particularité et cherche à attirer des entreprises, mais nous nous sommes rendu compte qu’il fallait être plus forts ensemble ; nous essayons ainsi de trouver des complémentarités. Nous travaillons par ailleurs beaucoup pour capter de l’activité économique endogène, plutôt qu’en allant chercher des entreprises à l’extérieur. Pour autant, la concurrence entre territoires est une réalité. Catherine SADON Chaque territoire vit sa vie et poursuit ses propres objectifs de développement, en complémentarité avec d’autres territoires lorsque cela est possible. Il existe cependant des cas de figures très différents : un SCoT est différent selon qu’il est composé d’un seul pays, ou de trois pays différents. Notre travail consiste à donner des outils pour que les territoires agissent au mieux. Les pays s’inscrivent par ailleurs dans les stratégies de développement régionales, auxquelles la Région associe les territoires. Emilie THEVENET En Auvergne, 85 % des entreprises créées dans le cadre que nous avons mis en place sont pérennisées après cinq ans. Les personnes que nous accompagnons ont en général un projet de changement de vie ; elles disent souvent ne pas venir pour faire de l’argent, mais pour trouver un autre cadre de vie, un autre rythme. Nous sommes bien conscients que certains fuient une situation antérieure, que certains projets ne sont pas viables et qu’il ne sert à rien d’envoyer les personnes dans le mur. Mathieu SECHAUD On n’atterrit jamais par hasard sur un territoire. Cela signifie que les territoires ne sont pas tellement en concurrence, même s’il existe peut-être des effets d’opportunité à 50 kilomètres près. On s’installe de plus en plus sur un territoire où l’on souhaite vivre ; la concurrence n’est donc peut-être qu’une vue de l’esprit. Les personnes avec lesquelles nous discutons nous disent plutôt qu’elles veulent retourner dans le Sud-ouest, les Alpes ou la Bretagne, pour la famille, les loisirs, etc. Un intervenant Il n'y a peut-être pas de concurrence par rapport à la réalité de la création d’entreprise et dans l’installation, mais il existe effectivement une concurrence dans l’offre – que l’on

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prenne l’exemple du nombre de zones d’activités créées autour d’une sortie d’autoroute. Un observatoire des zones d’activités dans l’Hérault montre qu’il existe autant d’espaces vides qu’il n'y a de demandes dans les SCoT. Il existe une certaine course à la zone d’activité ; mais ce faisant, on se voile la face, car les emplois se trouvent en majorité en dehors de ces dernières. Les dépenses d’ingénierie et d’infrastructures sont très importantes dans ce domaine. Par ailleurs, la notion de lien et de mise en réseau apparaît comme essentielle. La réussite ne survient que lorsque l’on met en lien le projet, l’homme et le territoire. Dans certains GAL Leader, où l’on pousse à l’extrême la gouvernance, la discussion entre les élus et les acteurs économiques, voire la population en général, permet de lever les mauvaises représentations et d’améliorer l’efficacité ; c’est uniquement par cette mise en relation que l’on peut aboutir à la création d’activités. Guillaume BRETON, CCI de l’Ardèche Ma question s’adresse aux responsables politiques qui ont ouvert le débat ce matin. Il a été fait mention dans votre diagnostic de l’importance de l’ingénierie de projet, avec notamment le FISAC, les chambres consulaires. Dans un contexte de rareté de l’argent public, comment peut-on concilier les baisses de financements publics et l’importance de l’ingénierie ? Catherine SADON Vaste sujet. Les élus étant partis, je suis seule à pouvoir vous répondre. La mutualisation, la coopération de tous les acteurs, et entre les services, sont certainement l’une des réponses. C’est d’ailleurs l’un des enjeux auxquels nous sommes confrontés : lorsque l’on voit que des SCoT et des pays vivent sur des territoires identiques, avec des structures pour chacun d’entre eux, des diagnostics territoriaux équivalents, des études convergentes sur les mêmes zones d’activités ou thématiques, on se dit qu’il devrait être possible de regrouper des moyens pour éviter les doublons. Il convient de s’appuyer sur une stratégie bien définie. Benoît JACQUEMIN, DRAF J’abonde tout à fait dans ce sens. Ce que nous avons entendu ce matin sur l’étude EMRic et les 48 % de personnes qui se sont dites satisfaites de l’appui à l’ingénierie, alors que 34 % s’étaient plaintes d’une certaines complexité, montre que la capacité de coordination entre les acteurs pour rendre lisible l’accompagnement pour les porteurs de projets est essentielle.

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Compte-rendu des ateliers

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Compte-rendu – Atelier 1 JR 20 Juin 2013 – Monistrol-sur-Loire

Cet atelier s'est déroulé dans le cadre de la Journée rencontre de restitution du projet "entreprenariat en milieu rural : la plus-value des territoires de projet", conduit par l'APFP, en partenariat avec le Réseau rural Auvergne, le Pays Jeune Loire et ses Rivières et le CVC. L'atelier a été animé par Catherine SADON, Directrice, APFP L'atelier avait pour thème : "Partager une stratégie territoriale pour le développement économique"

Deux intervenants ont présenté leurs actions :

Julia STEINER Chargée de projets

Association IPAMAC Réseau des Parcs naturels du Massif central 04 74 59 71 70 @ [email protected]

" Charte européenne du tourisme durable et Marque Parc : deux outils complémentaires pour un développement durable des entreprises touristiques des Parcs du Massif central " L’association IPAMAC (Inter-PArcs MAssif Central) existe depuis 2000. Créée à l’initiative des 10 Parcs naturels du Massif central, elle les met en réseau pour développer des actions concrètes et novatrices contribuant au développement durable de ce vaste massif. L’IPAMAC travaille sur trois thématiques : l’accueil des nouveaux arrivants ; l’environnement ; le tourisme durable. Julia STEINER est chargée de projets de l’association IPAMAC depuis quatre ans. Elle coordonne le réseau des chargés de mission tourisme et culture des Parcs (développement d’outils pour la mise en œuvre de la Charte européenne du tourisme durable, revitalisation des commerces de proximité par la culture avec le projet « Bistrots du Massif central », …)

Julia STEINER présentait deux outils pour un développement durable des entreprises touristiques des Parcs naturels du Massif central.

Premier outil, la charte européenne du tourisme durable (Europarc). Démarche ouverte à tous, il s'agit d'un outil de progrès et de développement visant à l'accompagnement des entreprises touristiques. Celle-ci est portée par Europarc (fédération des espaces protégés européens) et comporte trois volets précisant l'engagement du territoire puis des entreprises ainsi que la charte appliquée aux opérateurs de voyages. Pour le Parc naturel, il s'agit avant tout d'accompagner les entreprises dans l'élaboration et la réalisation de leur plan d'actions sur trois ans (audit de l'entreprise ; appui dans son développement ; outils de sensibilisation pour les visiteurs : jeux, randonnées et pour les entreprises : guides d'achat…). Du point de vue des entreprises, l'objectif est de s'engager pour trois ans, afin d'élaborer et organiser un plan d'actions en partenariat avec le parc (les actions sont variées : communiquer son engagement auprès de ses clients, se former, partage d'expériences avec autres acteurs..).

Second outil au service du développement durable, la marque Parc Naturel Régional. Cet outil permet d'identifier le niveau d'offre d'un Parc à partir d'une évaluation faite à un temps donné. Propriété de l'état et commune à tous les Parcs naturels régionaux, elle est attribuée pour une durée de 3 ans renouvelable. Celle-ci se décline en 3 thématiques "accueil du parc", "produit du parc" et "savoir-faire du parc" et permet de valoriser et distinguer les activités emblématiques tout en prenant en compte les valeurs que sont le lien au territoire, la valorisation et la préservation de l'environnement, la dimension humaine. Les objectifs

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de la marque sont de révéler l'attractivité du Parc et de permettre aux acteurs ayant une gestion durable de leur activité de tirer partie de leur présence sur le Parc.

Appréciés par les professionnels du tourisme et permettant un engagement du territoire et des entreprises dans le développement durable, ces outils complémentaires ont également l'avantage d'être reconnus au niveau national et européen.

Younes ES SAFI Chargé de mission

Pays Nevers Sud Nivernais 03 86 21 20 69 @ [email protected]

"La stratégie de développement économique et son impact sur l'entreprenariat " Le Conseil de développement, présidé depuis de nombreuses années par Christian DEMAILLET, a pour objet de participer à l’élaboration et à la mise en place de la charte du Pays, d’animer une démarche participative et d’implication des partenaires dans le cadre du Pays et de formuler des propositions de politique générale et d’actions au Pays. Les membres du Conseil de développement se sont fortement impliqués sur la définition de la stratégie économique. Le Président du Conseil de développement axera son intervention, sur la gouvernance dans la définition des politiques du développement économique.

Le Pays Nevers sud Nivernais a mutualisé avec la Communauté d’agglomération de Nevers, ses actions en matière de développement économique. Younes ES SAFI travaille à la fois pour la Communauté, dont il est le salarié, et pour le Pays. Ce Pays dispose d’un équipement de premier plan, qui est attractif dans le domaine automobile, avec le circuit de Magny Cours et la technopole qui peut s’appuyer sur les infrastructures existantes. Cet équipement est localisé en dehors de la Communauté d’agglomération, ce qui a poussé à conduire une réflexion stratégique à une échelle qui dépasse la Communauté d’agglomération. Ainsi, la réflexion a débouché sur l’émergence d’une stratégie en matière de développement économique, une stratégie co-construite entre le syndicat mixte du Pays, la Communauté d’agglomération et le Conseil de développement (qui est le même pour le Pays et pour l’agglomération). Cette co-construction a pu se mettre en place aisément en raison de l’habitude ancienne de travail en commun et du partenariat qui existe depuis longtemps entre les élus et les socio-professionnels, entre le syndicat mixte de Pays et le Conseil de développement, facilité par la bonne organisation de la gouvernance qui donne une place au Conseil de développement dans la gouvernance du Pays. Cette stratégie débouche notamment sur l’affirmation d’une stratégie de développement économique portée par un chargé de mission, par la structuration plus aboutie de filières telles que celle de l’automobile ou sur la mise en place d’actions et d’outils mutualisés tel que l’ORAC au profit de tous les EPCI du territoire.

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Compte-rendu – Atelier 2 JR 20 Juin 2013 – Monistrol-sur-Loire

Cet atelier s'est déroulé dans le cadre de la Journée rencontre de restitution du projet par l'APFP, mené en partenariat avec le Réseau rural Auvergne, le Pays Jeune Loire et ses Rivières et le CVC. L'atelier a été animé par Matthieu SECHAUD, Chargé de mission, Collectif Ville Campagne L'atelier a accueilli une vingtaine de participants L'atelier avait pour thème : "S’inscrire dans un réseau d’acteurs économiques et être accompagné" Deux intervenants ont présenté leurs actions :

Annick FERRY Responsable Observatoire territorial

Pays Cœur d'Hérault 04 67 57 01 01 @ [email protected]

"Veille, prospective, accompagnement des porteurs de projets par le territoire " Depuis sa création en 2006, l'Observatoire du Pays Cœur d’Hérault, assure des missions d’études et d’observatoire au niveau territorial et local. Ainsi, la prospective territoriale permet la réalisation de documents stratégiques et de programmation, tels que la Charte de Développement Durable du Pays (Agenda 21), le Schéma de Développement Economique, ou encore le SCoT. Annick FERRY propose de présenter les atouts que présentent la veille et la prospective économique en milieu rural, ainsi que l'importance de la mise en réseau des acteurs locaux.

La création de l'Observatoire socio-économique du Pays Cœur d'Hérault est la première étape d'une coordination territoriale vers un diagnostic partagé et en vue d'une conduite efficiente du territoire. L'observatoire répond à un besoin d'informations sur un territoire en forte mutation (notamment démographique et économique…) entraînant des changements importants (territoire rural devenant de plus en plus urbain) mais disposant d'une absence de communication entre les acteurs du territoire et une information dispersée. Les enjeux sont variés : la réalisation d'un diagnostic partagé, la prise en considération des changements, l'adaptation d'un outil spécifique au territoire dont l'objectif principal est de décider d'une stratégie économique efficiente, de "faire les bons choix et de prendre les bonnes décisions". Pour ce faire, des partenaires sont sollicités tels que le Conseil général, le Conseil régional, les communautés de communes, l'état, les syndicats mixtes et les chambres consulaires. Le travail de l'observatoire se divise en deux missions spécifiques : la mission "étude" et la mission "observatoire". La première mission a pour objectif d'animer et de coordonner les partenaires afin d'obtenir des données constamment actualisées. La seconde vise à la réalisation d'études spécifiques (schéma commercial, portrait agricole …).

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Samuel RESCHE Chargé de mission ETF

Promobois 04 73 98 71 10 @ [email protected]

"Auvergne Promobois : la structuration de la filière bois et énergie en Auvergne" Auvergne Promobois est une association de type Loi 1901, interprofessionnelle, qui regroupe l’ensemble des entreprises de la filière bois, les organisations professionnelles, les organismes représentant la foret et tous ceux en lien avec la filière bois. Auvergne Promobois est l’interlocuteur privilégié des collectivités et de l’Etat en région dans la définition des programmes et des dispositifs d’appui aux entreprises de la filière bois. Elle anime le secteur d’activités en réalisant chaque année un programme d’actions en faveur des entreprises.

Samuel RESCHE a introduit son propos en insistant tout d'abord sur l'importance de se servir d'actions de terrain "prétexte" pour faciliter le dialogue entre les entreprises, les élus et les autres acteurs... Ce partage d'expériences permet notamment de favoriser un état d'esprit commun et une culture commune entre les différents acteurs. Au niveau de la stratégie économique, il est nécessaire de développer les approches globales de développement économique en décloisonnant les acteurs et en favorisant la mise en réseau afin d'avoir une vision plus juste de l'environnement. Travailler de manière stratégique la légitimité des structures, des organisations afin de les rationaliser et de rendre leurs actions plus pertinentes nourrit également la stratégie économique. Afin de développer la stratégie économique, favoriser un contexte propice à l'organisation des entrepreneurs (exemple du club d'entreprise) sans la décréter, mais en accompagnant les porteurs de projets est une priorité à mettre en œuvre. Enfin, prendre en compte les temporalités propres à chaque acteur : défendre l'idée qu'il faut du temps pour le porteur de projet mais que les temporalités différentes de l'élu ou du technicien existent également et sont à appréhender.

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Compte-rendu – Atelier 3 JR 20 Juin 2013 – Monistrol-sur-Loire

Cet atelier s'est déroulé dans le cadre de la Journée rencontre de restitution du projet par l'APFP, mené en partenariat avec le Réseau rural Auvergne, le Pays Jeune Loire et ses Rivières et le CVC. L'atelier a été animé par Michael RESTIER, Chargé de mission, APFP et Julia MANAQUIN, Consultante, RCT et Cellule d'animation du Réseau Rural Français L'atelier a accueilli une trentaine de participants, venu de tous horizons : territoires français, Pays, territoires européens, Conseils régionaux, d'au moins six régions, élus et techniciens, administrations, consulaires et collectivités… L'atelier avait pour thème : Ingénierie, gestion de projet, marketing territorial : les clefs de la réussite ? Trois intervenants ont présenté leurs actions : Didier BARDY Président du Conseil de développement Entrepreneur

Pays des Portes de Gascogne 05 62 65 09 51 @ [email protected]

"Comment les entrepreneurs s'approprient les outils développés par les Pays" Président du Conseil de développement du Pays Portes de Gascogne et gérant d'entreprise, Didier BARDY est un professionnel du développement économique, social et culturel et a développé une activité de libraire, avec Catherine MITJANA-BARDY, spécialisée notamment dans le développement local. Structure en plein développement, elle crée les éditions La Librairie des Territoires® qui publient leur premier ouvrage : "Culture, Tourisme et Territoire". Didier BARDY présentera les axes de son développement et les supports sur lesquels il s'est appuyé.

Rappel de l'historique de la démarche entrepreneuriale de la librairie : jongler entre deux activités, développement de la structure au fil de l'eau, interrogations quant à l'accompagnement des structures… Didier BARDY, Entrepreneur et Président du Conseil de développement du Pays Portes de Gascogne témoignait du défi de la création "d’un projet porté en cas de non-demande" - une librairie spécialisée, conçu comme un lieu de rencontres et d’échanges autour du livre dans un village de 80 habitants. La pluriactivité ayant été envisagée dès le départ, aujourd’hui, la Librairie des territoires emploie 3 salariés (2.5 ETP) et tire sont chiffre d'affaires pour 20% des ventes hors site, à part égale avec la restauration.

Michel PEYRARD Président du Conseil de développement Exploitant agricole

Pays Jeunes Loire et ses Rivières 04 71 61 00 19 @ [email protected]

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"La filière circuit-court – des outils de structuration de l'activité économique locale" Le Conseil de développement du Pays est une instance de travail, de réflexion et d'échanges sur le développement des actions et missions du Pays. Il a pour mission de fédérer les acteurs représentatifs des activités présentes sur le territoire, d'être force de proposition en matière de politique générale et d'actions stratégiques, d'évaluer les évolutions du territoire. Le thème du développement économique, particulièrement (filière bois, économie résidentielle… est très investi par le Conseil de développement. Le Président interviendra sur les circuits courts agro-alimentaires, les outils mobilisés et/ou développés afin de structurer cette activité économique locale.

Michel PEYRARD, Entrepreneur et Président du Conseil de développement du Pays de la Jeune Loire et ses rivières est ensuite intervenu pour témoigner de l’intérêt des circuits courts comme outils de structuration de l’activité économique locale, à partir de deux exemples : la valorisation du bois bûche, en association avec la FNCuma dans le domaine de la filière bois ; projet ayant réussi à intégrer les ¾ des Cuma et le développement d’un réseau de chaleur associant différents acteurs de la filière. Second exemple : l’accompagnement sur les circuits courts alimentaires avec la réalisation d’un diagnostic amont et un travail sur la transformation en liaison avec l’IUT de Saint-Etienne ainsi qu’une analyse de la consommation. Ces études aboutissant à l’identification des filières les plus propices à l’installation des jeunes : maraichage, volailles et porc... Ce projet Leader bénéficie d’un soutien financier dans le cadre de démarches du territoire (marchés de Pays, commercialisation dans une halle, communication sur l’agriculture et les produits locaux, démarche marketing "bon et bien manger" avec une identification visuelle via le logo de la filière locale). Mathieu BOSTYN Gérant

Le Champ Commun 09 82 23 48 51 @ [email protected]

"Les Sociétés Coopératives d’Intérêt Collectif : une autre façon d’entreprendre" Le Champ Commun est une Société Coopérative d’Intérêt Collective qui a créée en 2010 un bar et une épicerie, le Garde-manger qui propose notamment des produits de proximité. C’est un ensemble de consommateurs/fournisseurs qui sont propriétaires-associés de l’entreprise qui offre à la fois des services et un lieu de rencontre pour la population. Le mode d’association en coopérative apporte une plus-value réelle sur l’implication de l’ensemble des acteurs/consommateurs/fournisseurs essentielle à sa rentabilité et à la pérennisation de l’entreprise.

Mathieu BOSTYN présentait son entreprise coopérative morbihannaise Champ commun, sous forme statutaire SCIC (Société coopérative d’intérêt collectif), qui comporte aujourd’hui 100 associés et dont le suivi financier est assuré par la NEF (banque solidaire) et le dispositif NACRE pour les salariés. Ici, le projet est sociétal (philosophie de l'agriculture paysanne / de l'implication salariale et d'une organisation entrepreneuriale "alternative"), et s’inscrit dans une logique de maintien du lien social et de développement de l’économie locale : maintien d’un commerce alimentaire en milieu rural (présentant des produits Bio et de 30 producteurs locaux), un "estaminet", lieu culturel et du quotidien ; une brasserie et la création d’une société ne travaillant que pour la SCIC (ressourcerie, approche artisanale, utilisation d’agromatériaux). En chiffres : épicerie (2000 références, dont 1300 conventionnels, et plus de 100 en produits locaux), bar, salle d'exposition, de concert, brasserie, pôle multiservices Poste… 400.000 € de CA, 6 ETP. Echanges : sur la pertinence du lieu, de l'implantation ! sur la mode organisationnel ! la sollicitation de l'action publique ! la pluriactivité ! la pérennisation de la masse salariale ! leur recrutement ! La mise en place des circuits courts !