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Anaïs Raynaud Mes de TD droit Droit de la responsabilité civile

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Anaïs Raynaud

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TDdroit

Droit de laresponsabilité civile

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vile

Anaïs Raynaud est doctorante à l’Université Toulouse I Capitole et ATER à l’Université Paul Valéry-Montpellier III.

Mes

de

TDdroit

Des travaux dirigés pour comprendre et approfondir son cours

Une méthode pour chaque matière et pour chaque type d’exercice

Des exercices d’application, corrigés et détaillés, accompagnés des notions essentielles du cours

Licence 2 Droit

TD

Les thèmes1. Régime commun : le préjudice2. Régime commun : le fait générateur3. Régime commun : le lien de causalité4. Responsabilité civile contractuelle (1217 C. civ.)5. Responsabilité délictuelle : Le fait personnel

(1240 C. civ.)6. Responsabilité délictuelle : Le fait personnel

(1241 C. civ.)7. Responsabilité délictuelle : La responsabilité

générale du fait des choses (1242 al. 1 C. civ.)8. Responsabilité délictuelle : La responsabilité

générale du fait d’autrui (1242 al. 1 C. civ.)

9. Responsabilité délictuelle : La responsabilité des parents du fait de leurs enfants (1242 al. 4 C. civ.)

10. Responsabilité délictuelle : La responsabilité du commettant du fait de son préposé (1242 al. 5 C. civ.)

11. Responsabilité délictuelle : Le régime spécial des accidents de la circulation (loi du 5 juillet 1985)

12. Responsabilité délictuelle : Le régime spécial des animaux (1243 C. civ.)

13. Responsabilité délictuelle : Le régime spécial des produits défectueux (1245 C. civ)

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9782340-033702_COUV_MEV_19_10-11-12.indd Toutes les pages 01/10/2019 11:05

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Droit de la responsabilité civile

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de droitM

es T DAnaïs Raynaud

Doctorante à l’Université Toulouse 1 Capitole

ATER à l’Université Paul Valéry-Montpellier III

Droit de la responsabilité civile

Page 7: Des travaux dirigés pour comprendre et approfondir son

ISBN 9782340-053625© Ellipses Édition Marketing S.A., 2019 32, rue Bargue 75740 Paris cedex 15

Retrouvez les ouvrages de la collection

Page 8: Des travaux dirigés pour comprendre et approfondir son

7Liste des abréviations

Liste des abréviations

al. alinéa

anc. ancien

art. article

Ass. plén. Assemblée plénière de la Cour de cassation

C. civ. Code civil

CA cour d’appel

Cass. Cour de cassation

cf. confer

Ch. mixte Chambre mixte de la Cour de cassation

chron. chronique

Civ. 1 Cour de cassation (première chambre civile)

Civ. 2 Cour de cassation (deuxième chambre civile)

Civ. 3 Cour de cassation (troisième chambre civile)

Com. Cour de cassation (chambre commerciale)

Cour EDH Cour européenne des droits de l’homme

CPC Code de procédure civile

Crim. Cour de cassation (chambre criminelle)

D. Recueil Dalloz

éd. édition

GAJC Grands Arrêts de la Jurisprudence civile

Gaz. Pal. Gazette du Palais

JCP JurisClasseur périodique (Semaine juridique)

JO Journal officiel de la République française

L. Loi

LPA. Les Petites Affiches

nouv. nouveau

p. page

RCA Responsabilité civile et Assurances

RDC Revue des Contrats

RLDC Revue Lamy Droit civil

RTD civ. Revue Trimestrielle de Droit civil

Page 9: Des travaux dirigés pour comprendre et approfondir son

8 Liste des abréviations

Soc. Cour de cassation (chambre sociale)

T. Tome

TGI tribunal de grande instance

TI tribunal d’instance

V° voir

Page 10: Des travaux dirigés pour comprendre et approfondir son

9Sommaire

Sommaire

Liste des abréviations ....................................................................................7

Partie 1 Conseils de méthode............................................. 11I. Les outils nécessaires à la réussite ............................................................12

II. Les différents exercices juridiques ............................................................21

Partie 2 Les thèmes ....................................................... 43

 Thème 1  Régime commun : le préjudice ....................................................45

 Thème 2  Régime commun : le fait générateur ............................................. 57

 Thème 3  Régime commun : le lien de causalité ............................................71

 Thème 4  Responsabilité civile contractuelle ..............................................95

 Thème 5  Responsabilité délictuelle : le fait personnel .................................105

 Thème 6  Responsabilité délictuelle : le fait personnel ................................. 115

 Thème 7  Responsabilité délictuelle :

la responsabilité générale du fait des choses ................................ 123

 Thème 8  Responsabilité délictuelle :

la responsabilité générale du fait d’autrui .................................... 139

 Thème 9  Responsabilité délictuelle :

la responsabilité des parents du fait de leurs enfants ..................... 151

 Thème 10  Responsabilité délictuelle :

la responsabilité du commettant du fait de son préposé .................165

 Thème 11  Responsabilité délictuelle :

le régime spécial des accidents de la circulation ........................... 173

Page 11: Des travaux dirigés pour comprendre et approfondir son

10 Sommaire

 Thème 12  Responsabilité délictuelle : Le régime spécial des animaux............... 191

 Thème 13  Responsabilité délictuelle : Le régime spécial des produits

défectueux ...........................................................................207

Bibliographie générale ................................................................................ 221

Page 12: Des travaux dirigés pour comprendre et approfondir son

Partie 1

Conseils de méthode

Page 13: Des travaux dirigés pour comprendre et approfondir son

12 Conseils de méthode

Pour réussir son droit, il ne suffit pas d’être brillant, il faut être méthodique. La

pratique de la matière juridique nécessite une technique qui lui est propre et qui se

retrouve dans le quotidien du juriste, mais également dans le quotidien de l’étudiant

en droit qui sera confronté à plusieurs exercices. Il lui faut alors s’entraîner réguliè-

rement jusqu’à devenir un vrai juriste : assimilation d’un vocabulaire nouveau, d’un

raisonnement propre au droit et de réflexes.

Cet ouvrage a pour humble ambition d’aider les étudiants en licence en leur

dégrossissant le travail de méthodologie qu’ils devront affronter. Si une partie de ce

travail a déjà été effectuée, il faut espérer que l’ouvrage apportera des éclaircissements

là où les étudiants auront encore quelques difficultés. Et pour les nouveaux étudiants

en droit, le contenu de cet ouvrage essaie d’être progressif et de les accompagner dans

la découverte et la réalisation d’exercices juridiques.

I. Les outils nécessaires à la réussiteCette partie détaille l’ensemble des outils dont devra s’équiper l’étudiant pour

trouver sa méthode. Cette étape doit être préalablement assimilée avant tout affrontement

avec des exercices juridiques. Sont également développés des conseils pour travailler

ses cours et ses TD, sans oublier comment gérer le jour J son examen.

1. Comment confectionner sa potion magique ?

À chacun sa méthode. Il faut avoir lu et pratiqué plusieurs méthodologies juridiques

pour se faire sa propre opinion et trouver la méthode qui sera efficace pour chacun. Il

est à souhaiter que l’élève dépasse un jour le maître, mais en attendant, l’élève devra

trouver un ou plusieurs mentors et suivre leurs indications. Au début, il faut avoir

une application scolaire des méthodologies qui sont proposées. Et avec le recul, l’élève

pourra avoir une approche plus critique de chaque méthodologie afin de confectionner

sa propre méthode.

Une chose est sûre, pour réussir il faut plusieurs ingrédients :

− être curieux : la curiosité est sans aucun doute l’ingrédient le plus important,

car c’est celui qui permet à chacun de progresser. Plus l’étudiant sera curieux,

raisonnera, se documentera, se forgera une opinion, plus il progressera vite ;

− se connaître pour travailler en s’appuyant sur ses points forts et en prenant garde

à ses points faibles ;

− être autonome, car le système universitaire français transforme l’étudiant en

électron libre au milieu de tentations qui semblent être plus agréables que les

soirées en tête à tête avec des livres de droit (et pourtant !) ;

− savoir se remettre en question, car les personnes qui encadrent les étudiants sont

rarement malveillantes. Le rôle d’un chargé de cours magistral ou d’un chargé de

travaux dirigés n’est pas de devenir ami avec l’étudiant, mais de le guider dans la

Page 14: Des travaux dirigés pour comprendre et approfondir son

Conseils de méthode 13

quête de l’apprentissage du droit. Même si elles ne sont pas toujours agréables à lire,

les remarques sont objectives et ont pour finalité d’aider l’étudiant à s’améliorer ;

− avoir de l’intuition : chaque exercice nouveau a ses propres spécificités et par

conséquent les solutions ou pistes de réflexion apportées par cet ouvrage seront

parfois à transposer ou adapter ;

− avoir une parfaite maîtrise des notions de cours avant d’affronter les exercices

juridiques ;

− et enfin faire preuve de persévérance, une qualité incontournable de l’étudiant

en droit.

Les ingrédients sont sur la table, bonne chance à tous les étudiants dans la quête

de leur propre potion magique !

2. Le droit, une nouvelle langue

Tout comme les langues étrangères, l’étudiant en droit sera confronté à la barrière

de la langue. Pour la franchir, il devra apprendre un nouveau vocabulaire. Certains

mots du quotidien n’auront pas le même sens lorsqu’ils seront employés par un juriste

et si la distinction n’est pas faite, ce ne sera souvent pas sans conséquence.

L’étudiant en droit devra alors se munir d’un nouveau livre de chevet : un lexique

juridique. C’est un outil essentiel, car il permet de lever rapidement une simple inter-

rogation qui aurait pour origine le sens d’un mot. Et cet outil servira toute sa vie à

l’étudiant.

3. La communication, un savoir-faire incontournable

Il n’y a pas de meilleure façon pour exprimer cette idée que d’emprunter la citation

de Jean Guéhenno « L’orthographe est la politesse de la langue ».

L’étudiant qui ne maîtrise donc pas correctement la langue française perdra en

crédibilité dans sa copie, et plus tard dans son travail, car l’expression est la première

chose qui est jugée et elle ne doit pas être une carte de visite repoussante qui le dessert.

Que penseriez-vous d’un notaire qui vous présenterait un acte truffé de fautes

alors que vous venez signer l’achat de votre maison à 400 000 € ?

L’étudiant doit penser à son correcteur : la première impression se fait à la lecture

des premières phrases, et l’orthographe, la grammaire et la conjugaison entrent en

compte dans la notation sous la forme de malus (plus ou moins important selon les

correcteurs). Il faut donc que l’étudiant place toutes les chances de son côté en ayant

un style (expression française et orthographe) irréprochable.

ҵ Une remarque subsidiaire Le bon juriste est celui qui maîtrise la langue française, mais également quelques éléments de

la langue latine puisqu’aujourd’hui encore certains adages restent exprimés en latin.

Page 15: Des travaux dirigés pour comprendre et approfondir son

14 Conseils de méthode

Pour dire les choses simplement : pour séduire son lecteur, il faut y mettre les

formes : orthographe, syntaxe et conjugaison, mais également en suivant les exigences

si particulières de la rédaction juridique. Par exemple, il ne faut jamais utiliser de verbe

conjuguer dans un titre, sinon le correcteur risque d’avoir un a priori avant même

d’avoir pris connaissance du fond de la démonstration.

4. Le Code civil, un outil indispensable

Deuxième livre de chevet de l’étudiant en droit, le Code civil. Il existe deux

éditions proposées par deux éditeurs différents : le code rouge de Dalloz et le code bleu

de LexisNexis.

Le Code civil n’est pas l’antisèche de l’étudiant en droit. C’est seulement un outil

qui peut lui permettre de résoudre les exercices juridiques plus facilement. Il est donc

primordial de savoir l’utiliser, car au quotidien, le juriste utilise la loi. Il est impossible

de connaître par cœur toutes les règles de droit, mais savoir utiliser un code permet le

plus généralement à un juriste de répondre rapidement à une question même hors de

son domaine de compétence.

Pour que cet outil soit efficace, il faut donc apprendre à le manier. Voici les prin-

cipaux conseils de maniement de cet ouvrage, étant entendu que c’est en pratiquant

lui-même que l’étudiant deviendra maître de l’outil.

Le Code civil a été rédigé dans sa première version à la demande de Napoléon par

quatre juristes : Portalis, Tronchet, Bigot de Préameneu et Maleville. Depuis la première

version datant de 1804, son contenu a été modifié. Certains textes ont été supprimés,

d’autres maintenus, d’autres modifiés, et de nouveaux textes ont vu le jour. L’objet de ce

livre n’est pas d’expliquer ces évolutions législatives, mais l’étudiant devra connaître

les raisons de certaines évolutions ; cela fait partie de la culture juridique.

Au début de l’ouvrage, au niveau des feuilles colorées, se trouve la table des

matières. Cette table reprend le plan détaillé du Code civil. On remarque alors que le

Code civil est organisé en quatre livres : le premier dédié aux personnes, le deuxième dédié

aux biens et différentes modifications de la propriété, le troisième dédié aux différentes

manières dont on acquiert la propriété et le dernier livre concerne les sûretés. Utiliser

sa table des matières permet de faire une recherche sur un thème large. Par exemple,

si l’étudiant souhaite avoir un rappel des textes en vigueur concernant la question des

vices du consentement, la table des matières lui indique que les vices du consentement

sont rangés dans le Livre III du titre III des articles 1130 à 1144. L’étudiant trouvera alors

les textes de loi mais une connaissance préalable du cours est néanmoins nécessaire

pour pouvoir les utiliser. En effet, si la rédaction de certains articles est simple et par

conséquent leur application évidente, d’autres règles de droit sont plus complexes. Elles

nécessitent donc, en plus de la lecture de la règle de droit, une connaissance du sujet.

Page 16: Des travaux dirigés pour comprendre et approfondir son

Conseils de méthode 15

Les feuilles colorées de la fin du Code civil quant à elles contiennent plusieurs

tables. Il y a une table alphabétique qui permet une recherche plus rapide et plus

précise par mots-clés.

Si la recherche n’est pas la bonne, l’index renvoie à un autre mot.

Exemple : La recherche « ricochet » renvoie à « préjudice ».

Parfois, la recherche n’a qu’une entrée.

Exemple : « Pourparlers » renvoie seulement à l’article 1112.

Parfois, la recherche est un peu plus fournie.

Exemple : « Préjudice » renvoie à plusieurs articles ainsi qu’à différentes entrées

qui permettent d’être plus efficace dans la recherche.

Le numéro de l’article est indiqué, parfois la page en gras et parfois les notes de

jurisprudence sous l’article dans lequel la notion est abordée.

La table des renvois est une table que l’étudiant de deuxième année doit obliga-

toirement maîtriser. En effet, elle permet de retrouver la numérotation des articles qui

a changé par exemple à la suite de la réforme du droit des obligations de 2016. L’étudiant

en deuxième année ne doit pas seulement maîtriser le contenu du droit des contrats issu

de la réforme, mais doit également maîtriser la lettre de la loi antérieure à la réforme,

car en vertu du principe de non-rétroactivité des lois nouvelles, les contrats conclus

avant la réforme restent soumis à la loi ancienne – sauf dérogation pour les dispositions

d’ordre public. Pour cette raison, les anciennes dispositions sont toujours reproduites

dans les éditions du Code postérieures à la réforme. La mention de leur abrogation est

indiquée par l’éditeur pour éviter toute confusion avec les nouvelles dispositions. Cette

réforme du droit des obligations n’a pas seulement changé le fond du droit, mais égale-

ment la numérotation des articles dans le Code civil. Ainsi, un étudiant travaillant sur

une décision de la Cour de cassation rendue avant le 1er octobre 2016 sera confronté à un

problème de numérotation des articles. Pour retrouver rapidement l’ancien numéro, il

lui suffira d’aller dans la table chronologique et de trouver la correspondance avec la

numérotation actuelle de l’article.

Cela n’est valable que pour une modification de la numérotation à droit constant ;

à défaut, il faut se référer aux dispositions nouvelles équivalentes après avoir consulté

la teneur de l’article dans sa version applicable à l’espèce (cf. supra).

La table chronologique permet aux étudiants de situer dans le Code civil des

textes législatifs appartenant à des matières connexes au Droit civil (en plus d’indi-

quer les modifications des articles codifiés). En effet, l’éditeur choisit alors de placer

certaines lois sous les articles du Code civil alors même que ces lois ne font pas partie

du Code, mais sont en lien étroit avec un chapitre. Par exemple, les articles du Code des

assurances relatifs à l’assurance automobile (L. 200-1, L. 211-8 à L. 211-25) se trouvent

sous l’article 1242 nouveau du Code civil.

Page 17: Des travaux dirigés pour comprendre et approfondir son

16 Conseils de méthode

Il est également possible de trouver dans le Code civil des textes législatifs rela-

tifs à la matière civile et leur place dans le Code. Par exemple, la loi du 5 juillet 1985

relative aux victimes d’accident de la circulation se trouve sous l’article 1242 nouveau

du Code civil.

Zoom sur l’architecture d’un article

ҵ Remarque préliminaire Pour savoir si l’article date de 1804, il faut regarder si la lettre du texte suit immédiatement

la numérotation. Si tel est le cas, l’article est d’origine. Si tel n’est pas le cas, l’article a été

modifié ou apporté par une réforme législative.

Par exemple, l’article 2 du Code civil ne dispose pas d’information particulière entre son numéro

et la lettre de la loi. Il date donc de 1804.

En revanche, pour l’article 205 du Code civil relatif aux obligations nées du mariage, il est

expressément mentionné qu’il est issu de la loi du 3 janvier 1972 ; c’est donc un article qui a

été apporté par une réforme législative.

Enfin, l’article 1240 du Code civil : dans sa rédaction en droit positif, l’article est bien tel qu’il

avait été écrit en 1804. Néanmoins, sa position dans le Code civil a été changée par la réforme

du droit des obligations qui est mentionnée entre parenthèses entre le nouveau numéro de

l’article et la lettre du texte. Mais l’éditeur a bien pris soin de préciser « L’art. 1240 nouv.

reprend à l’identique l’art. 1382 anc. »

Le numéro d’article est donc écrit en gras et précède le contenu de la règle de droit.

Chaque paragraphe sera appelé alinéa. Un article peut ne contenir qu’un seul alinéa,

mais il peut également en contenir plusieurs. Il n’y a pas de limites.

À la suite de l’article (attention, ce n’est plus le texte en lui-même), dans une calli-

graphie plus petite, il y a des renvois à des textes, souvent de doctrine, qui sont en lien

avec la matière. Ce sont des préconisations de lecture de l’éditeur.

Ensuite se présentent les annotations de jurisprudence, également sélection-

nées par l’éditeur, qui sont des extraits de décisions judiciaires en lien avec l’article.

L’attendu de principe est alors cité et séparé de la référence de la décision par un point

noir. Ces annotations sont classées et numérotées en fonction du thème qui est précisé

au tout début du paragraphe en gras. Lorsque les annotations de jurisprudence sont

nombreuses, il peut également y avoir une table des annotations. C’est le cas par exemple

sous l’article 1240 du Code civil, car la jurisprudence en la matière est exhaustive et

donc a été classée.

Maintenant que les présentations sont faites, deux points de méthodologie doivent

être immédiatement abordés pour éviter les contrariétés.

Page 18: Des travaux dirigés pour comprendre et approfondir son

Conseils de méthode 17

Comment citer un article ?

Pour citer un article, l’étudiant devra très attentivement utiliser le bon vocabulaire.

Si certains journalistes se plaisent à utiliser le verbe « stipuler » concernant une loi,

l’étudiant en droit se doit d’être plus pertinent. En effet, le verbe « stipuler » ne s’applique

qu’aux relations contractuelles. Les textes législatifs « disposent ». Ainsi, pour correc-

tement citer un article du code, il faut commencer par le numéro de l’article précédé

du mot « article » écrit en toutes lettres et suivi du code duquel il est issu également en

toutes lettres, puis citer le texte.

ҵ ExempleL’article 1240 du Code civil dispose que « Tout fait quelconque de l’homme qui cause dommage

à autrui oblige celui par la faute duquel il est arrivé à le réparer ».

Comment citer une source de jurisprudence ?

La numérotation des annotations de jurisprudence ne correspond absolument

pas à un nouvel alinéa de l’article en lui-même. Il est bien important de comprendre

que les annotations de jurisprudence ne font pas partie de la lettre du texte. Par voie de

conséquence, pour citer l’extrait qui pourrait intéresser l’étudiant, il doit simplement

reprendre la référence de l’attendu de principe puis ce dernier.

ҵ ExempleLa Cour de cassation, dans son arrêt du 16 janvier 1962, juge « qu’indépendamment du préju-

dice matériel qu’elle entraîne la mort de l’animal (en l’espèce, cheval « Lunus ») peut être

pour son propriétaire la cause d’un préjudice d’ordre subjectif et affectif susceptible de donne

lieu à réparation ».

5. Légifrance, un service dématérialisé

C’est un outil dématérialisé incontournable pour l’étudiant en droit. Le site

Légifrance est une mine de ressources puisqu’il permet de consulter tous les codes

juridiques dans leur version actuelle comme dans leur version antérieure. Pour cela,

il suffit de sélectionner un code et un numéro d’article, et le site fera apparaître la lettre

de l’article en droit positif. Sur la colonne de gauche, est mentionnée en gras la version

actuellement affichée de l’article. Si l’étudiant souhaite voir les versions antérieures,

il n’a qu’à surfer sur les autres versions proposées.

Ce site répertorie également la jurisprudence judiciaire : les arrêts de la Cour de

cassation et certaines décisions de juridictions du fond. Pour les trouver, il suffit soit

de saisir le numéro du pourvoi, soit la date de la décision, soit des mots-clés.

Page 19: Des travaux dirigés pour comprendre et approfondir son

18 Conseils de méthode

L’apprentissage de l’utilisation de ce site est un passage obligé pour l’étudiant

en droit.

6. Les autres bases juridiques, une mine d’or

En théorie, l’étudiant en droit aura, grâce son inscription universitaire, accès à

un certain nombre de bases de données juridiques. Si tel n’est pas le cas, il peut néan-

moins se déplacer dans une bibliothèque universitaire et trouvera, en version papier,

un certain nombre d’articles de doctrine et de décisions de jurisprudence.

Au stade de la licence, les abonnements des universités sont amplement suffisants

pour permettre à l’étudiant de trouver son bonheur.

ҵ Exemple« Doctrinal plus » est une des bases de données la plus complète en ce qu’elle recense de la

doctrine, de la jurisprudence, de la législation et des travaux parlementaires.

7. L’importance du travail personnel

La réussite est le corollaire du travail. Pour y arriver, l’étudiant en droit devra

dans un premier temps travailler son cours. D’expérience, il semble inutile de ficher

les cours, car généralement c’est une perte de temps ; il y a également un risque de

dénaturer le contenu et perdre des connaissances. Néanmoins, certains étudiants ne

connaissent pas d’autre méthode pour leur apprentissage.

Il faut essayer de réfléchir efficacement pour cela, l’étudiant doit essayer de prendre,

dès la prise de note, un cours suffisamment propre pour ne pas avoir à retoucher la

forme. Pour l’apprentissage du fond, d’autres possibilités s’offrent à l’étudiant comme

travailler en groupe. Dans ce cas, l’objectif est de s’expliquer entre étudiants un passage

du cours à tour de rôle ce qui permet, grâce à la verbalisation, de se rendre compte si on

maîtrise réellement la notion. De plus, expliquer de vive voix permet de mieux retenir

les notions ; et répondre aux questions de ses camarades ne fait que renforcer le tout.

Il faut retenir une chose importante : apprendre par cœur ne permet pas de réussir

ses études en droit. Certes, il faut apprendre, mais le plus important est de comprendre.

Comprendre le cours, comprendre les connexions entre les thèmes, comprendre les

raisonnements, etc.

En conclusion, peu importe la méthode utilisée, le résultat doit être qu’avant de

commencer n’importe quel exercice, l’étudiant doit maîtriser les notions générales ainsi

que des subtilités du thème sur lequel il va travailler.

Pour que la séance en travaux dirigés soit efficace, il faut bien évidemment que

l’étudiant ait préparé sa séance en travaillant les notions et ait rédigé l’intégralité de

son devoir en se chronométrant. Généralement, les plaquettes de TD comportent des

Page 20: Des travaux dirigés pour comprendre et approfondir son

Conseils de méthode 19

exercices type examen et se chronométrer permet à l’étudiant de se rendre compte s’il

est capable de rédiger en un temps limité. Ainsi, il pourra se corriger et s’améliorer

en vue de l’examen.

Pour la rédaction des exercices, il existe plusieurs sites internet dont la fiabilité

est douteuse, mais qui proposent pour certains arrêts, articles ou dissertations la rédac-

tion d’un prétendu corrigé. Outre le fait que ces sites ne garantissent en rien le contenu

des corrections, il faut s’interdire d’y avoir recours. En effet, regarder la correction

d’un exercice avant de s’être mis en situation d’examen donne inconsciemment une

facilité d’approche et leurre l’étudiant sur le réel avancement de son apprentissage. De

la même manière, il faut éviter de discuter passivement avec ses camarades du projet

de rédaction de l’exercice. C’est un travail personnel qui permet à l’étudiant de savoir

où il en est. C’est pourquoi il faut donc systématiquement travailler seul sur l’exercice

pour se confronter à ses propres difficultés.

L’étudiant peut également s’entraîner sur des annales d’examens. Là encore,

certaines universités numérisent les sujets d’examen des années précédentes. Mais

généralement, l’enseignant ne met pas à disposition des étudiants sa correction. Cela

n’empêche pas l’étudiant de s’entraîner, mais s’il souhaite travailler sur des exercices

dont la correction est intégralement rédigée, certains éditeurs commercialisent ce type

d’ouvrages. Là encore, la prudence est de rigueur, il ne faut pas regarder la correction

avant d’avoir rédigé l’exercice soi-même.

8. Le jour J

Le jour de l’examen, l’étudiant est seul face à sa copie. D’où l’importance d’avoir

travaillé préalablement seul lors des entraînements. De plus, il n’a plus accès à toute la

documentation des bases de données et des ouvrages. À sa seule disposition, le savoir

acquis, le sujet et généralement le Code civil qui est autorisé par l’enseignant. Attention,

découvrir le Code civil le jour de l’examen ne permet pas d’en tirer un réel profit et

peut même desservir gravement l’étudiant, c’est pourquoi il faudra avoir acquis cet

apprentissage bien avant le jour J.

Rien ne sert de se plonger dans son Code civil juste après la distribution du sujet.

Il vaut mieux prendre le temps de lire le sujet plusieurs fois en fonction de ses besoins

et de la technicité de l’exercice.

Autre piège que le Code civil, le brouillon. S’il est vivement conseillé de passer par

une phase de préparation afin que la rédaction de la copie soit intelligible et organisée,

le travail sur le brouillon doit ressembler à une prise de notes. Il est inconcevable de

rédiger intégralement la solution de l’exercice dans un premier temps sur le brouillon

puis de la recopier sur la copie d’examen. Outre le fait que l’étudiant n’aura probable-

ment pas le temps de tout recopier, ce n’est pas le rôle de cette phase.

Pour ne pas perdre d’informations, il est conseillé de n’utiliser que les feuilles

recto des brouillons.

Page 21: Des travaux dirigés pour comprendre et approfondir son