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Des petits métiers pour toute une vie - p.13 NOUVEAU Le journal des quatre îles de la lune Ngazidja, Ndzuani, Mwali : 400 fc Maoré : 1,50 euro France : 2 euros Les vents n’ont pas de frontière, l’information non plus numéro 4 - semaine du jeudi 25 août au mercredi 31 août 2005 Efcbu Pourquoi la vie est si chère à Moroni ? - p.3 Tout le monde le dit : le coût de la vie est très -trop- élevé dans la capitale. Kashkazi ouvre le débat pour cerner les raisons de cette situation. Nbpsf! Oe{vboj! Les étudiants oubliés de l’ANT - p.8 Un kwassa coule : vingt disparus - p.5 Dvmuvsf Au coeur de la musique “fast- food” -p.17 Dif{!wpvt Mitsamihuli nostalgique du Galawa - p.18 ÉLECTIONS PRÉSIDENTIELLES LA TOURNANTE QUI DONNE LE TOURNIS L A PRÉSIDENTIELLE DE 2001 A LÉGITIMÉ LE PRÉSIDENT AZALI arri- vé au pouvoir trois ans plus tôt au bénéfice d'un coup de force. Celle de 2006 s'inscrit de fait comme la résultante de l’Union des Comores. Un test grandeur nature de la viabilité ou pas du nouveau cadre insti- tutionnel issu de la crise sépa- ratiste qui a secoué le pays en 1997. Approuvée par la majo- rité des électeurs comoriens et de la classe politique, la nou- velle architecture de l'Union des Comores suscite, cinq ans après sa mise en place, des controverses. Y compris dans les rangs mêmes de la commu- nauté internationale, qui a pourtant grandement contri- bué à ce choix de sortie de crise. Si aujourd’hui personne ne veut assumer la responsabi- lité d'une nouvelle déstabilisa- tion en contestant publique- ment ce schéma, rares sont ceux qui parient sur sa réussite. La suite pages 6-7 Le topo des candidats - p.7 Pourquoi Bacar ne se présente pas -p.7 La signification de ces élections - p.6 L’analyse de Kamal’Eddine Saindou - p.7 NOTRE DOSSIER P. 9-10-11-12 NGAZIDJA : LA PÉNURIE MENACE MAORÉ : ÉVITER LE DESSALEMENT NDZUANI : LES COMITÉS VILLAGEOIS FACE À L’URGENCE MWALI : DES PROJETS PLUS OU MOINS EFFICACES UN EXEMPLE DE RÉUSSITE AU BÉNIN LA SITUATION DANS LE MONDE L’EAU UN AVENIR EN POINTILLÉS

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Des petits métiers pour toute une vie - p.13

NOUVEAULe journal desquatre îlesde la lune

Ngazidja, Ndzuani, Mwali : 400 fc Maoré : 1,50 euro France : 2 euros

Les vents n’ont pas de frontière, l’information non plusnuméro 4 - semaine du jeudi 25 août au mercredi 31 août 2005

Efcbu

Pourquoi lavie est si chèreà Moroni ? - p.3

Tout le monde le dit : le coût dela vie est très -trop- élevé dansla capitale. Kashkazi ouvre ledébat pour cerner les raisons decette situation.

Nbpsf!

Oe{vboj!

Les étudiantsoubliés del’ANT - p.8

Un kwassacoule : vingtdisparus - p.5

DvmuvsfAu coeur de la musique“fast- food” - p.17

Dif{!wpvtMitsamihulinostalgique duGalawa - p.18

ÉLECTIONS PRÉSIDENTIELLES

LA TOURNANTE QUIDONNE LE TOURNISL

A PRÉSIDENTIELLE DE

2001 A LÉGITIMÉ LE

PRÉSIDENT AZALI arri-vé au pouvoir trois ans plus tôtau bénéfice d'un coup de force.Celle de 2006 s'inscrit de faitcomme la résultante del’Union des Comores. Un testgrandeur nature de la viabilitéou pas du nouveau cadre insti-

tutionnel issu de la crise sépa-ratiste qui a secoué le pays en1997. Approuvée par la majo-rité des électeurs comoriens etde la classe politique, la nou-velle architecture de l'Uniondes Comores suscite, cinq ansaprès sa mise en place, descontroverses. Y compris dansles rangs mêmes de la commu-

nauté internationale, qui apourtant grandement contri-bué à ce choix de sortie decrise. Si aujourd’hui personnene veut assumer la responsabi-lité d'une nouvelle déstabilisa-tion en contestant publique-ment ce schéma, rares sontceux qui parient sur sa réussite.

La suite pages 6-7

Le topo descandidats - p.7

Pourquoi Bacar nese présente pas -p.7

La signification deces élections - p.6

L’analyse deKamal’EddineSaindou - p.7

NOTREDOSSIERP. 9-10-11-12

NGAZIDJA : LA PÉNURIE MENACE

MAORÉ : ÉVITERLE DESSALEMENT

NDZUANI : LESCOMITÉS VILLAGEOISFACE À L’URGENCE

MWALI : DESPROJETS PLUS OUMOINS EFFICACES

UN EXEMPLE DERÉUSSITE AU BÉNIN

LA SITUATION DANSLE MONDE

L’EAUUN AVENIR EN POINTILLÉS

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LE MALDE LA GRATUITÉ

L'EAU EST SOURCE DE VIE.OUI, MAIS L'EAU A AUSSI UN

PRIX, N'EN DÉPLAISE à ceuxqui continuent à voir en elle un donde Dieu. S'accrocher à l'idée selonlaquelle l'eau tombe et tombera tou-jours du ciel tant que les hommes enauront besoin est dangereux. Cette idée reçue sert en effet de pré-texte pour refuser de payer l'eaupotable et entrave tout investisse-ment d'envergure pour améliorer saqualité et sa distribution. Pis, la gra-tuité dévalorise cette précieuse res-source aux yeux d'une bonne partiede la population et bloque toute prisede conscience sur l'urgence de la pré-server. Les gens de Ndzuani, où lesquelques rivières qui ont survécu à ladéforestation sont souillées par l'inci-visme, sont confrontés à cette réalitéà chaque fois qu'ils boivent un verred'eau polluée. La gratuité a certes l'avantage de nepas exclure les plus démunis du sys-tème. Mais des solutions communau-taires peuvent être trouvées, pourresponsabiliser les usagers tout enorganisant une prise en charge col-lective des frais. Des expériences dece type ont été tentées à Mwali.Enfin il est bien bon de payer, encorene faut-il pas gaspiller. C'est l'enjeuauquel le monde occidental, estaujourd'hui confronté.

LA RÉDACTION

Ecrivez-nous à : Kashkazi, BP53 11,Moroni, Ngazidja,

Union des Comores,rubrique “Courrier” ;

ou à [email protected]

LA QUESTIONQue pensez-vousde la tournante ? RÉPONDEZ-NOUS EN INDIQUANT

VOTRE NOM OU SURNOM ET VOTRE

VILLAGE, À

[email protected] OU À

Kashkazi, BP 53 11, Moroni,Ngazidja, Union des Comores

APPELAUX JEUNES DE NGAZIDJARushdy Ahmed Kassim et lesjeunes du quartier Caltex, àMoroni, appellent tous lesjeunes de Moroni et de l’île deNgazidja à se contacter “afinde se rassembler pour romprele silence, pour que chacundonne son avis”. Objectif :organiser une réunion entrejeunes, le but étant de faire“participer les jeunes audéveloppement du pays”. Contacter Rushdy au 73 50 19 ou par e-mail, à : [email protected]

A QUAND LES ÉCO-CITOYENS ?LE PROBLÈME DE L'ENVIRONNEMENT NE VA PAS SE RÉSOUDRE DE LUI-MÊME. Il faut que tout lemonde s'y mette et même si les Mahorais n'ont pas trop l'habitude il va aussi falloir qu'ils mettent lamain à la poche. Il ne faut pas que la population attende non plus que les associations et les autori-tés politiques de l'île changent les choses. Si chacun mettait un peu de soi en accomplissant des ges-tes simples et peu coûteux pour protéger l'environnement… On deviendrait des éco-citoyens, c'està dire des citoyens conscients de la fragilité de l'environnement et qui se sentent responsables deleurs actes. De même que les politiciens doivent mettre en place de véritables politiques de l'envi-ronnement, par exemple des amendes et des arrêtés pour punir ceux qui enfreindraient les lois misesen place pour la protection de l'environnement.Il faut aussi se tourner vers des actions pédagogiques de l'environnement. On n'a pas seulementbesoin de réprimer, il faut aussi éduquer la population sur son environnement proche : cibler tousles publics, jeunes et adultes. Il ne faut pas attendre un cataclysme pour réagir.Salime Toybou, de l'association Maïchani Ouangani Amaraï, Maoré* Le titre est de la rédaction

DEPUIS QUE VOUS AVEZ FAIT APPEL À DES NÉGOCIANTS POUR

ME CONGÉDIER de mon biotope naturel, j'ai décidé de me lan-cer à la conquête d'un autre monde pour ma survie. Pourtant, ily a des millions d'années, j'ai trouvé en ces eaux un édenmarin avec un environnement terrestre qui me convient parfai-tement. Ne croyez pas que j'ai la pétoche. Oh là j'ai vu deschoses plus graves que les broyeurs meurtriers de la Sogeamachin chose. J'ai résisté à toutes les éruptions volcaniquesparce que les eaux comoriennes sont les miennes depuis bellelurette. Mais je vous jure, les gou gou gou de tous les jours,

matin et soir, la poussière qui me prend de partout ça fait plusmal que le feu du volcan que j'ai apprivoisé parce que faisantpartie de mon environnement. Le plus grand mal que vous mefaites c'est de m'obliger à élire domicile ailleurs pour 4 sous.Un exemple, j'avais promis de chasser l'image d'un pays demercenaire et de coup d'Etat, pour la patrie du Coelacanthe j'a-vais presque réussi, quand vous m'avez foutu ces putains demachines à Itsundzu. Insouciance ou génocide ? Vous serezobligés de répondre un jour. Karidudja wa GOMBESA

LES ADIEUX DU CŒLACANTHE

*

Est-ce que l'Etrangleur Ottoman,comme l'appelle son ami de 30 ans, saitque tous les jours que Allah fait depuis1994, il traque son nom d'étrangleurcontre celui encore plus funeste denoyeur ? Certainement pas. L'hommeaux bajoues redondantes, qui aime sefaire appeler aussi Sa Courtoise suffisan-ce tellement il est méprisant vis-à-visdes autres, et plus particulièrement vis-à-vis des Comoriens, est responsabledepuis l'instauration de son criminelvisa, de milliers de morts dans le bras demer entre Anjouan et Mayotte.Cette semaine, comme toutes les autressemaines, depuis 1994, donc depuis 672

semaines, quinze Comoriens sur vingtont été emportés, fauchés, noyés, ense-velis dans ce cimetière marin. C'est cer-tes à cause du visa de l'EtrangleurOttoman, mais c'est surtout à cause decette même France qui fait tout pour gar-der la Corse. Je propose que désormais,à chaque noyade d'un Japama entreAnjouan et Mayotte, un message de féli-citation soit envoyé au ministère del'Outremer en France, sous couvert del'Etrangleur Ottoman, avec le nombre devictimes. Ne sait-il pas, ce faux dur, quesi l'Elysée lui a échappé, c'est à cause desFatha des Comoriens qui le maudirontjusqu'à l'au-delà ?

UN REMÈDE CONTRE L’ASTHMEEn 1986, je souffrais mortellement de douleurs d'asthme. Metrouvant entre la vie et la mort, j'ai opté pour l'une des deux.J'ai rassemblé différentes feuilles d'herbes et arbustes. Je lesai faites bouillir et je les ai ajoutées avec un produit agricole.J'ai bu pendant quelques jours ce liquide…Et depuis 1986 à ce jour, je n'ai plus souffert d'asthme, alorsque j'avais attrapé cette maladie en 1978, suite à de durs tra-vaux que j'entreprenais.Je suis disposé à négocier avec un organisme chargé de lasanté afin de lui livrer le secret que j'ai découvert à la suitede ces souffrances.Abdallah M'ze Dafine, Moroni Sans fil* Le titre est de la rédaction

L’humeur de Saïd Kadaze

L’Etrangleur Ottoman

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DE L'AVIS DE TOUT LE MONDE -DU RICHE

COMME DU PAUVRE-, LE COÛT DE LA VIE

EST TRÈS ÉLEVÉ À MORONI, plus que dansles autres villes des Comores. AlphonseUwimana, médecin du système des NationsUnies en poste aux Comores depuisquelques années est formel."La vie est chèreà Moroni, comme je la trouve cher auxComores en général, par rapport à plusieurspays africains où j'ai vécu". Cette flambéedes prix n'épargne aucun secteur de la viesociale. Il faut claquer pour se nourrir, sevêtir et se loger. A Moroni, le coût des loyersest exorbitant. Les produits de premièrenécessité -importés pour la plupart- sontchers. Les produits locaux ne sont pas à laportée du consommateur.

Dans un pays où le revenu moyen est particulièrementbas, comment expliquer que la vie soit si chère?Ali Moussa Ben Abdallah : Pour un ménage moyen de 6 per-sonnes par foyer, il faut compter au moins 7 500 fc (15 euros)pour manger deux fois par jour (pour des salaires moyens de50 000fc (100 euros) par mois. Du riz, de la viande ou dupoisson en général pour le repas de midi sans dessert et du théavec du pain souvent au repas du soir.Alphonse Uwimana : La demande est plus importante quel'offre. C'est la justification globale. Les besoins ne sont doncpas satisfaits par rapport au nombre de la population maisaussi par rapport au niveau de vie de cette population. Il y a àMoroni, une grande concentration de la population qu'on peutcomprendre par l'offre des services et une production insuffi-sante. Tout le monde mange de la banane, mais combien laproduisent ? Les produits de base sont importés. Cela dit tout. Fardi Bacar : A mon avis, la vie est chèreparce que c'est le chacun pour soi. Les pro-duits sont récoltés dans des régions recu-lées, loin des acheteurs qui sont tous àMoroni. L'acheminement coûte cher ets’est accru à cause du mauvais état de laroute. Les engrais sont chers également. A.M.BA.: Il y a trop de taxes, même sur lesproduits de première nécessité. Auparavantil y avait une taxation spéciale sur les 11produits de base (lait, sucre, riz….), elleont toutes augmenté. Cette augmentationest liée à un changement de politique de lataxation générale dans le pays. Du coup,l'accroissement des prix ne concerne passeulement Moroni. Tout le pays ressent ceproblème. Le coût de la vie est pareil quedans les autres grandes villes.

Comment en est-on arrivé à une tellesituation ?A.U. : Il manque une politique de prix. Jeveux bien que le commerce gagne. Mais delà à surtaxer le riz. Il n'y a pas de politiqued'autosuffisance. Celle-ci signifierait qu'onproduit ce qu'on peut et qu'on importe à desprix abordables les produits de premièrenécessité que l'on ne peut pas trouver loca-lement.A.M.B.A. : Il y a un problème d'approvi-sionnement. Le circuit de commercialisationest faible. L'absence de structures d'encadre-ment des agriculteurs n'arrange pas les cho-ses. La disparition des Cader et des Cefader(ces structures qui avaient été mises en

place dans les années 80 pour appuyer la production agricole,ndlr), victimes d'une gestion chaotique, est un sinistre pour l'a-griculture.

La baisse des prix est -elle une option possible ?F.B. : Tant qu'il y aura peu d'agriculteurs, l'offre sera faible. Ilfaut que les autorités pensent à baisser les coûts des engrais.C'est ce qui se passe avec le Snac. Notre organisation bénéfi-cie de l'engrais au prix de revient, ce qui permet à nos adhé-rents de produire à des coûts moindres et de proposer des prixconcurrentiels par rapport au marché. L'acheminement desproduits jusqu'aux centres d'écoulement doit être organisé etmaîtrisé. Ce que nous faisons également. Tous ces facteursréunis peuvent baisser les charges et ramener les prix de ventedes produits locaux au niveau des revenus des gens. Le pro-blème est que les autres agriculteurs qui ne font pas partie duSnac refusent de faire partie de notre réseau. A.M.B.A. : Il n'y a aucune volonté politique qui s'est expri-

mée dans ce sens. En plus, les consomma-teurs, eux, ne font rien de leur côté. A.U. : L'Etat est là pour mettre les normeset placer des garde-fous. Il faut promou-voir l'agriculture et les échanges. Ce n'estpas normal que le Comorien, avec les ter-res fertiles qu'il y a ici, mange des chouxqui viennent de Madagascar et de Dar-Es-Salam.

PROPOS RECUEILLIS PAR KES

LIGNE POLITIQUETrois semaines après la sortie deKashkazi, beaucoup de lecteursexpriment leur satisfaction et sefélicitent du traitement que le nou-vel hebdomadaire fait de l'informa-tion. Satisfaction ponctuée cepen-dant d'une question lancinante."Quelle est votre ligne politique?"A force de lire des journaux qui sefocalisent sur les questions de cetordre, il est compréhensible que lelecteur vienne à croire que c'est lerôle de la presse de se positionnerpar rapport aux forces politiques enprésence. Si tel est le sens de l'in-terrogation qui nous est posée, noslecteurs peuvent se rassurer : nousn'avons pas de ligne politique. Enrevanche, il est clair que Kashkazia une ligne éditoriale bien définiequi a été amplement développéedans le premier numéro du 4 août.S'il fallait la résumer encore unefois, elle tiendrait en un seul mot :informer. Poser des passerelles, parl'information, entre les Comoriensoù qu’ils vivent pourrait suggérerdans certains esprits une lecturepolitique. Pour nous c'est une sim-ple logique, du bon sens. Pour lereste, les journalistes font de l'infor-mation, un point bass.

TOUR-OPERATORDans la "Roussette", la rubriquelibre du quotidien en ligne LesNouvelles de Mayotte, l'auteur n'apas manqué de relever la visitefamiliale que le président duConseil général de Mayotte a effec-tué au début de ce mois à Ngazidja,où il a participé au mariage d'unami. Sur le ton de l'humour et surfond de ce déplacement privé, l'au-teur a lancé un avis aux voyageursà destination des Comores, decontacter le tour-opérateur Raos, lemaire de Koungou, un habitué dela destination. La pub n'est certai-nement pas passée inaperçue : lepréfet Kihl et son directeur de cabi-net ont bouclé dimanche dernierune visite privée de quelquesjours... à Ngazidja. Allez, un peu d'humour !

Fautqu’ça sorte

POURQUOI LA VIE EST SI CHÈRE À MORONI ?

MégaphoneUNE FORMED’EXCLUSION

UN DÉCRET GOUVERNEMEN-TAL VISANT À DURCIR LES

CONDITIONS D'ACCÈS auxsoins gratuits pour les étrangers sans tit-res de séjour a été appliqué le 29 juilletdernier et concerne (…) l'ensemble desdépartements français. Ces textes impo-sent aux étrangers concernés de fournirdes justificatifs - quittance de loyer, cer-tificat d'hébergement, conditions de res-sources, photos d'identité... - au lieu dela simple "déclaration sur l'honneur" envigueur jusqu'ici.L'hypocrisie et l'incohérence de ce déc-ret sont directement mis en cause parbon nombre de syndicats et associationsen France (...). "Comment demander des"papiers" à des "sans papiers"", s'of-fusque (...) l'association Médecin dumonde, ou comment exiger de person-nes en situation irrégulière des justifica-tifs dignes de personnes en situationrégulière. "Dans les faits, ce décret n'arien de cohérent, mais si on se placedans la logique gouvernementale, il estparfaitement cohérent puisqu'il n'a d'au-tre but que de freiner l'immigrationclandestine. Le gouvernement augmenteles conditions d'accès aux soins pourque les gens ne soient plus accueillis",conteste Gilbert Potier, délégué régionalde Médecin du monde océan Indien.

L'AIDE MÉDICALE D'ÉTAT CONCERNE À

CE JOUR 158 000 personnes en France,et on estime à plus de 1 000 les person-nes ayant bénéficié de l'aide en 2004 à laRéunion. L'île, terre d'accueil et vérita-ble référence en terme de couverturemaladie pour les populations des îlesvoisines pourrait alors devenir le paradisdes illusions perdues. Tel est en tout casla volonté du gouvernement français quisemble davantage se soucier du contrôlede ses frontières que du principe d'hu-manité. (...) "On utilise actuellement leterrorisme comme prétexte pour fairepasser ce genre de décret qui en tempsnormal ne passerait pas", réagit JeanPierre Techer, du comité de lutte contrel'exclusion. “C'est un forme d'exclusioninacceptable".

Article paru dans le Journal de l’île de laRéunion, signé Benoît Landré

AVEC :FARDI BACAR, RESPONSABLEDES VENTES AU SNAC(SYNDICAT NATIONAL

DES AGRICULTEURS COMORIENS)

ALPHONSE UWIMANA,MÉDECIN EXPATRIÉ

ALI MOUSSA BENABDALLAH, INSPECTEURDES IMPÔTS

KAMAL’EDDINE SAINDOU,DIRECTEUR DE KASHKAZI

KashkaziHebdomadaire de l’archipel des Comores édité par la SARL BANGWE PRODUCTION1ère annéeBP 5311, Moroni, Ngazidja, Union des Comores Tel. Fax : (00 269) 73 17 70e-mail : [email protected]

Directeur de la publication : Kamal'Eddine SaindouRédactrice en chef : Lisa GiachinoRédaction : Rémi Carayol, Nassuf Djaïlani (Maoré),Kamal Ali Yahoudha (Ndzuani) Mra-Ati (Mwali)Responsable commercial : I. Antwifoudine AliHamadiCollaborateurs : Mouridi Aboubacar, BoriD’chimbo, Soeuf Elbadawi, Salim Hatubou, AliSaindou, Syfia InternationalImpression : Graphica Imprimerie, Moroni

En débat

LA SEMAINE PROCHAINE :

POURQUOI UN SALAIREMINIMUM N’EXISTE PASDANS L’UNION ?

Fatumia (1) n'avait que 18 ans et vivaitavec son père, à Moroni, quand unMahorais tomba sur une photo d'elle etla demanda en mariage par l'intermé-diaire de sa grande sœur. L'occasionrêvée de toucher le sol mahorais ? PourFatumia se fut plutôt le début d'un cau-chemar. "Je ne voulais pas mais j'ai étéobligée de céder", raconte la jeunefemme. "Il a envoyé le billet et je suisvenue sans le connaître." C'était en1997. Après avoir arraché la virginité desa jeune épouse, le mari l'abandonne

à son sort sans nourriture et sans argent,puis l'emmène dans son village,M'tsangadoua, où il la traite "commeune femme de la rue"…. Fatumiaapprendra par la suite qu'elle était enfait sa cinquième épouse. Humiliée, ellefinit par demander le divorce au cadi.Elle ne l'obtiendra que trois ans plustard, le juge traditionnel privilégiant laconciliation. Le début de la liberté ? Pasvraiment. Dans un moment de colère,son époux a déchiré son passeport, fai-sant d'elle une clandestine. Des années

plus tard, Fatumia n'a pas renoncé àobtenir un titre de séjour ou à économi-ser assez d'argent pour retourner dansson île natale ouvrir un petit commerce,même s'il est de plus en plus difficilepour une femme de travailler sanspapiers. "J'ai dû laisser tomber mes étu-des quand je suis partie. Qu'est-ce queje vais faire si je rentre comme ça ?Mon père ne pourra pas me nourrir, desannées après mon départ !"

(1) Prénom d'emprunt

Visa d’entrée Cruel mariage

QUELQUES PRIXAU DÉTAIL

RIZ ORDINAIRE : 300 FC/KG

(60 CENTIMES D’EURO)RIX BASMATI : 500 FC/KG (1 EURO)FARINE : 300 FC/KG (60 CENTIMES)BANANE : 500 FC LA MAIN (1 EURO)VIANDE : 1 400FC/KG

(PRESQUE 3 EUROS)POISSON : 1 400FC/KG

(PRESQUE 3 EUROS)COURGETTE : 1 500FC/KG

(PLUS DE 3 EUROS)

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WEMA SEMOBILISE POURMUTSAMUDUL'association Wema, composéede membres de la diaspora deMutsamudu en France, a ras-semblé la somme de 10.000euros (4.920.000 francs como-riens), comme participation à larénovation du réseau de distri-bution de l'eau de la capitale deNdzuani (lire notre dossier,page 9). Le Fonds d'appui audéveloppement communautaire(FADC), demandait en effetpour financer le projet uneimportante contribution de lapopulation.

NDZUANI PRIMÉUne cérémonie de présentationde projets et de prix décernéspar BP Conservation program-me à Washington le 23 juindernier à deux projets deconservation de la biodiversitédes Comores a été organiséedimanche dernier à Patsy. Al'occasion de son 15ème anni-versaire, BP ConservationProgramme a primé 20 projetsde conservation dont les deuxprojets comoriens en lisse,parmi les 400 soumis par diffé-rentes Organisations non gou-vernementales venues de tousles continents. Ce résultat est lefruit d'une franche collabora-tion entre les ONG ActionComores, Aide, le CNDRS, ladirection nationale de l'environ-nement, les gouvernements desîles et de l'union, mais aussides chercheurs américains etanglais. Pour Dhoihirou Halidi,ministre de l'Environnement,cette distinction est un "gestestimulant" qui doit inciter toutle monde à multiplier lesefforts dans ce domaine.

C'EST UN HOMME SOULAGÉ QUI

ANNONÇAIT LUNDI LA REPRISE

DE L'ACTIVITÉ du service dematernité de l'hôpital de Moroni, fermédepuis vendredi dernier à la suite d'unmouvement de protestation du personnelcontre une décision judiciaire interdisantl'unique gynécologue comorien du serviceet la seule échographiste expérimentée del'hôpital d'exercer leurs fonctions. "Le ser-vice minimum est assuré" a indiquéAbdallah Issilame, qui vient de dénouer sapremière grave crise depuis sa nominationà la tête de l'hôpital El-Maarouf. Pour lui,la fermeture complète de la principalematernité de l'île vendredi était devenueincontournable. "Il nous fallait prendrecette décision pour assurer la sécurité desmalades. Les urgences n'étaient plus assu-rées après 14 heures faute de spécialistes"regrette Abdallah Issilame. Les patientsqui nécessitaient un diagnostic ou uneintervention gynécologique ont été trans-férés vers l'hôpital de Mitsamihuli. Ceuxqui disposaient d'un peu plus de moyensont été orientés vers des structures privées."Heureusement, nous n'avons pas eu d'ac-cident" se félicite le directeur de l'hôpital.

LA JUSTICE EST REVENUE SUR SA DÉCISIONPour dénouer cette situation catastrophe,la justice comorienne est revenue sur sadécision de suspendre par mesure conser-vatoire les deux praticiens présumés

responsables dans l'affaire del'enfant mort-né qui a défrayé lachronique ces dernières semai-nes. Y a t-il eu intervention pourque le juge revienne sur sa décision ?Toujours est-il que la question suscite ungrand débat sur le fonctionnement desinstitutions. Si personne ne conteste laplainte déposée par la famille de la victimequi exprime le droit des citoyens de saisir

la justice pour des erreurs médi-cales dont ils feraient l'objet, ladécision prise par le juge chargéd'instruire ce dossier paraît pré-

cipitée au stade actuel de la procédure.Rien ne prouve encore que les praticiensincriminés sont responsables de la mort dunouveau né. Seule l'enquête devrait déter-miner s'il y a responsabilité individuelle oùsi c'est l'établissement qui devra être pour-

suivi pour négligence, voir l'Etat pour n'a-voir pas donné tous les moyens à son éta-blissement pour assurer ses missions. Oucomme le prétendent certains médecins, laresponsabilité n'incombe ni au personnelhospitalier ni à l'établissement qui n'amême pas enregistré l'admission de lafemme enceinte dans ses servi-ces. Il est très tôt pour levertoutes les zones d'ombre.

EL MAAROUF : LA MATERNITÉ ESTRÉOUVERTE, MAIS LA GRÈVE CONTINUEFERMÉE PENDANT TROIS JOURS POUR CAUSE DE GRÈVE DU PERSONNEL, LA MATERNITÉ DE L'HÔPITALEL-MAAROUF DE MORONI FONCTIONNE AU RALENTI DEPUIS LUNDI.

L’entrée des urgen-ces, à l’hôpital El-Maarouf.

PROPAGER LA RELIGION

MUSULMANE DANS LA TRADI-TION DU PROPHÈTE

Muhammad. Voilà la mission que s'estfixée le mouvement "DjamaânTabligh". Cette nébuleuse islamiste néeau Pakistan où elle tient son siège mon-dial est représentée dans plusieurs pays.Très présent dans la région de l'océanIndien, le mouvementcompte plusieurs adeptesdans l'archipel desComores. Le week-enddernier, ils étaient 5.300militants à participer aucongrès annuel du mouve-ment qui s'est tenu à Djomani yaMboudé, un village du nord-ouest deNgazidja. "Ce sont les chefs du mouve-ment qui décident le lieu de rassemble-ment après avoir consulté les différen-tes sections de l'île" explique un jeunemilitant.Pendant trois jours, les membres dumouvement Tabligh se livrent à des

activités spirituelles entrecoupées desmoments festifs. Mais les prières nesont pas le seul objectif des rencontresannuelles. Ces rassemblements sontaussi l'occasion d'enrôler de nouveauxmilitants et surtout de "former des pro-pagandistes qui vont sillonner le payspour apporter la parole du Coran àtous les croyants pour les mettre sur le

chemin de Dieu" souligneun des participants."Chaque militant doitconsacrer trois jours parmois au moins à la propa-gande" explique l'un d'ent-re eux. Un devoir d'expli-

cation qui fait des militants du mouve-ment Tabligh, les grands spécialistes duprosélytisme religieux. 25 groupes devolontaires ont d'ailleurs été mis enplace au cours de ce congrès. Leur mis-sion, prêcher la parole du Coran dansles îles de l'archipel. Formés sur le tas dans les nombreusesséances organisées dans les mosquées

des villages où sont implantés les mili-tants, ces activistes refusent l'étiquette"d'islamistes". "Nous avons quatrerègles d'or: Ne pas faire de la poli-tique; ne pas se livrer à des critiquespersonnelles contre autrui, refusertoute aide qui ne vient pas des membresdu mouvement" soutient un adepte.

LE GROUPE SEMBLE BIEN ORGANISÉ.SELON SES RESPONSABLES, le DjamâanTabligh est présent sur 123 villages surles 230 que comptent Ngazidja. Il estégalement très actif à Ndzuani où sesresponsables sont souvent traqués parles autorités de l'île. La présence de cesgroupes islamistes inquiète certainsEtats qui soupçonnent les Comores d'ê-tre un terrain propice pour les terroristesislamistes. Un risque pris très ausérieux par les services américains quiont amené les autorités comoriennes àdémanteler au début de l'année, leréseau Al-Haramaïn soupçonné definancer la nébuleuse Al Qaïda.

5 300 ISLAMISTES ENCONGRÈS À NGAZIDJALES ACTIVISTES SE SONT RETROUVÉS DURANT TROIS JOURS.

...

“TROIS JOURSPAR MOIS À LAPROPAGANDE”

“ÉCLATER L'ÉCONOMIE”LE MOUROUA, NOUVEAU PARTI, PROPOSEDE RÉPARTIR LES INFRASTRUCTURES COM-MUNES ENTRE LES ÎLES.

UN NOUVEAU PARTI POLITIQUE VIENT

DE NAÎTRE. Nommée Mouroua -Mouvement pour la République, l'ou-

verture et l'unité de l'archipel - et présidée par SaïdAbbasse Dahalane, la formation a rassemblédepuis le mois de mai environ 300 adhérents dansl'archipel et la diaspora, selon ses porte-paroles. Mouroua milite pour une "re-fondation de laRépublique" et une "autonomie multipolaire" desîles, qui passerait par un "éclatement écono-mique". "Il faudrait que l'Etat ait un regard d'en-semble sur le pays et que les gouvernements desîles soient sous l'autorité du gouvernement cen-tral", estime Mouhssini Barwane. "Eclater l'éco-nomie dans les îles", poursuit-il, "cela peut signi-fier que l'archipel utilise le port de Longoni àMayotte, et que Mayotte se serve de l'aéroportinternational de Yahaya. Que la Cour constitu-tionnelle et des usines de pisciculture soient àMohéli, la Cour suprême à Anjouan… Qu'une îlene marche pas sans les autres." Où trouver l'argentpour tout ça ? "L'argent est là mais il est mal géré",affirme Moustapha Chamssoudine. Le parti pro-pose également de remplacer l'actuelle Union desComores par la République des Comores Unies.

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8!! kpvst

CO.MA.COCompagnie de Manutention des Comores

Port de Moroni - Union des Comores

Tél. : +269 73 12 96/97/98/99E.mail : [email protected]

PORT DE MORONI

MODE D'EMPLOI

Dans n'importe quelle nation ayant une ouverture sur la mer,

il existe au moins, un port marchand.

Afin que l'ensemble de ces ports marchands puissent fonc-

tionner de façon régulière, il existe un certain nombre de

règles qui régissent leur fonctionnement.

Le port de Moroni n'échappe pas à ces règles qui, bien sou-

vent, sont basées sur des modèles internationaux.

Notre positionnement géographique et le fait que nous

soyons sur des îles, donne encore plus d'importance à ces

règles.

Lorsqu'un importateur décide de se faire livrer de la mar-

chandise en provenance d'un pays étranger, il doit le faire en

respectant un parcours précis :

Trouver le fournisseur, faire conditionner cette marchandise

dans des emballages spécialisés, trouver le transporteur et

négocier son coût de transport, confier à un transitaire les

démarches administratives relatives à l'exportation du pays

d'origine concerné et s'assurer de la bonne expédition de

l'ensemble.

Une fois cette marchandise arrivée à destination, un autre

parcours l'attend. Pour que tout se passe pour le mieux, il

faut respecter certaines démarches :

AU PORT DE DEPART

Demander systématiquement une visite de reconnaissance des

marchandises, avant expédition, par les services COTECNA, et ce,

afin que les documents établis puissent être envoyés immédiate-

ment aux services des Douanes du port de débarquement. Ce qui

facilitera les formalités de dédouanement au port de Moroni.

S'assurer de la viabilité des services offerts par le transitaire : entre-

prise reconnue, compétence, honorabilité.

Toujours souscrire une assurance fret : indispensable en cas de

dommages maritimes.

AU PORT DE MORONI

A l'arrivée du navire, se mettre immédiatement en rapport avec l'a-

gence de représentation du navire, afin que celle-ci d'une part,

confirme l'arrivée des marchandises et d'autre part, vous délivre le

connaissement original, ainsi que le bon de livraison, document

indispensable à l'enlèvement des marchandises. Il vous sera

demandé de régler les coûts de transport, si cela n'a pas été fait au

départ, ainsi que les frais d'agence.

Une fois ce document en main, vous devrez vous rendre aux

bureaux de la CO.MA.CO, pour y régler les frais de manutentions

portuaires. Au moment de ce règlement, une facture vous sera

remise à laquelle sera joint un bon à délivrer.

Cette formalité accomplie, et minis de ces documents, vous pour-

rez aller aux services des Douanes pour y acquitter les droits et

taxes relatifs à cette importation. Si les démarches ont été faites au

port d'embarquement, ces formalités douanières ne prennent que

très peu de temps. Par contre, si ce n'est pas le cas, cela risque d'ê-

tre beaucoup plus long, car il faudra effectuer une visite de contrô-

le des marchandises en présence des services de la COTECNA,

ainsi que des Douanes.

Suite à ce contrôle, il vous sera remis un papier jaune nommé ADV.

C'est munis de ce document que vous irez régler les frais de sta-

tionnement de vos marchandises à la CO.MA.CO, le jour de votre

enlèvement. Il vous sera remis un bon d'enlèvement qui vous per-

mettra de sortir, de l'enceinte portuaire, l'ensemble de vos marchan-

dises.

QUELQUES CONSEILS PRATIQUES

Dans la mesure du possible, toujours travailler avec un transitaire

agréé. La liste des professionnels peut vous être fournie par la

Douane.

Au port de départ, toujours indiquer clairement les noms et adresse

du destinataire : ceci permet aux agences de prévenir immédiate-

ment de l'arrivée et surtout de limiter les coûts de stationnement

dans le port.

Si possible faire la visite de contrôle au port de départ, d'une part,

c'est gratuit et d'autre part, cela vous réduit considérablement le

temps nécessaire aux formalités administratives sur place à l'arri-

vée.

Toujours au port de départ, toujours travailler avec des profession-

nels du maritime : ceci évite de très nombreuses surprises au

moment de vouloir enlever les marchandises au port d'arrivée.

Pour les groupages, être particulièrement vigilant sur les noms et

adresses des réceptionnaires du même conteneur : cela vous évi-

tera bien des tracas à l'arrivée. Pour se faire, il faut être extrême-

ment ferme avec le professionnel en charge de l'expédition au port

de départ.

L'ensemble de ces démarches sont très simples et les profession-

nels, tels que la Douane, la COTECNA ou la CO.MA.CO, sont là

pour vous aider à mieux assurer et à mieux vivre vos importations.

Ils sont là également, pour vous permettre de profiter au mieux de

l'utilisation de vos importations sans en subir les aléas administra-

tifs.

VOTRE METIER EST D'IMPORTER,

LE NOTRE EST DE VOUS AIDER.

Edouard Gallet, Coordinateur CO.MA.CO

L'ordre national des médecins,pharmaciens et biologistes,regrette cependant "que la jus-

tice n’ait pas été consultée". Il y a 4 ans unmédecin, le Dr Issa Abdou (à ne pasconfondre avec Issa Soulé), s'est trouvédans le collimateur de la justice et a étécondamné sans que l'ordre ait pu donnersa version. Pour le Dr Abdallah Issilamedirecteur de l'hôpital et président del'Ordre, "les médecins ne sont pas au des-sus de la loi et ne veulent pas donner l'im-pression qu'ils font pression sur la justice,mais ils sont les mieux placés pour fairel'enquête technique". Pour lui, "il y a unproblème d'incompréhension" sur le rôlede l'ordre des médecins perçue commeune organisation syndicale, alors qu'il s'a-git d'un organe professionnel installé parla loi pour mettre en place des normes etdéfendre l'éthique médicale.

LES NÉGOCIATIONS SE POURSUIVENTL'affaire de l'enfant mort-né n'est donc pas

terminée. En revenant sur sa premièredécision d'interdire le gynécologue et l'é-chographiste d'exercer leurs fonctions, lejuge rétablit la sérénité dans ce dossier trèsmédiatisé. "Les médecins de la placedemandent que le rôle de l'ordre soit seu-lement reconnu par le système juridico-administratif" espère Abdallah Isslame. Al'hôpital El-Maarouf, la sérénité semblerevenue.Les deux praticiens ont repris tout de suitele travail. Mais l'établissement est toujoursen grève pour des revendications salaria-les. Une rencontre entre le directeur del'hôpital et la vice-présidence chargée dela santé a abouti à un accord pour le paie-ment des indemnités des paramédicaux ."Le ministre de la santé a promis dedébloquer la situation" a indiquéMohamed Ahmed, le secrétaire général duministère de la Santé. Les négociations sepoursuivent en revanche avec le syndicatdes médecins.

KES

...

Le visa Balladur et ceux qui en profitent ont enco-re tué. Lundi soir, un kwassa-kwassa qui se diri-geait vers Maoré a chaviré peu après son départ

de Ndzuani. Comme d’habitude, aucun chiffre précis n’aété arrêté quant au nombre de disparus, que les rumeursannoncent à une vingtaine, pour deux rescapés.La barque était partie en fin d’après-midi de Mrémani, unvillage situé à l’extrême sud du Nyumakele, bien connupour être l’un des points de départs de kwassas les plus

fréquentés. Selon une source basée à Mutsamudu, il sem-blerait que l’embarcation ait chaviré peu de temps aprèsson départ, au large des côtes anjouanaises. On ne sait sielle a coulé à cause d’une surcharge (il y avait une vingtai-nes d’êtres humains, mais peut-être des animaux et desmarchandises), ou de la météo, peu clémente ces jours-ci.“La mer est très agitée en ce moment”, affirme un habi-tant de la capitale.

RC

MARIAMA KASSIM, GÉRANTE

DE LA MAISON MAKAS,ÉTAIT CE MERCREDI JUGÉE

par la Cour d'appel de Moroni pour impor-tation illégale de riz et faux et usage defaux. Des accusations qui ne tiennent pasdevant la réalité des faits et du droit, selonson avocat, maître Mzimba. L'année dernière, sa cliente achète 3.700tonnes de riz au Pakistan. Elle demandeune expertise au bureau Veritas, reconnuau niveau international, qui certifie que lamarchandise ne contient pas plus de 5%de brisures, conformément à la loi como-rienne. A l'arrivée au port, son bateau estrefoulé car "les documents nécessaires

n'ont pas été fournis". Mme Kassim lesprésente au ministère des Finances, quil'autorise quelques jours plus tard parcourrier à débarquer le riz. Mais le minis-tère revient ensuite sur sa décision, affir-mant que la marchandise n'est pas confor-me, et le bateau est contraint de quitter leport.

ALORS QUE LA COMMERÇANTE NE SAIT

QUE FAIRE DE SA CARGAISON, le gouver-nement de Ndzuani lui propose de l'ache-ter et acquiert le riz de luxe, laissantquelques centaines de tonnes de basmati.Entamant de nouvelle démarches douaniè-res, Mariama Kassim parvient à débarquer

à Moroni la moitié de son riz basmati. Lereste est confisqué par le ministère desFinances et emmené à la gendarmeriedans un conteneur qui, selon elle, a étévidé de son contenu puis refermé par uncadenas. "J'ai vu des gens qui vendaientmon riz, dans des sacs Maison Makas",affirme-t-elle. Accusée -sans preuve, selon son avocat-d'avoir fourni de faux documents, elle aété condamnée en première instance à plusde 310 millions de francs comoriens d'a-mende (630.000 euros), et a donc faitappel. La cour rendra son jugement le 7septembre.

LG

UN KWASSA COULE AU LARGEDU NYUMAKELE : 20 DISPARUS

ÉTRANGE AFFAIRE DE RIZLe cri d’alarme des médecinsLE SYNDICAT NATIONAL DES MÉDECINS COMORIENS (SYNAMEC) A LANCÉ UN VÉRI-TABLE cri d'alarme sur la dégradation des conditions de travail à l'hôpital El-Maarouf. Au cours d'une conférence de presse mercredi, le docteur Adam a dresséun tableau catastrophique du dénuement de l'hôpital. "Sur les 3 fauteuils dentaires,un seul fonctionne, nous manquons d'oxygène, pas de bistouris, pas de gants pourles chirurgiens, pas de tubes pour les prises de sang, pas de réactifs pour les analy-ses de laboratoire" a t-il indiqué. La liste n'est pas exhaustive. Cette dégradation quel'hôpital n'a pas connu depuis longtemps rend impossible l'exercice normal de l'acti-vité médicale. Maintenir l'établissement ouvert dans ces conditions, c'est mettre endanger la population, confient les médecins. "Certes, nous avons une obligation d'as-sistance à toute personne en danger et nous l'assumerons, mais nous avons aussiune obligation de moyens que l'Etat ne remplit pas" a précisé Dr Djabir, un desresponsables du syndicat. Faute de réaction du gouvernement, les médecins ontappelé à une grève illimitée à partir de ce jeudi.

ACCUSÉE D'IMPORTATION ET D'USAGE DE FAUX, MARIAMA KASSIM AFFIRME AVOIR RESPECTÉ LA LOI.

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"AU TERME DU MAN-DAT EN COURS,EXERCÉ PAR

Ngazidja, le tour revient à Ndzuani, ensuite à Mwali et à Maoré sousréserve des dispositions de l'article39 de la Constitution et ainsi desuite". C'est le paragraphe le plusimportant de la loi organique "rela-tive aux conditions d'éligibilité duPrésident de l'Union" que les dépu-tés de l'Union ont adoptée le 25juin 2005. Cette délibération met-tait fin à de longues semaines detergiversations sur le fameux arti-cle 13 de la Constitution. Il ouvraitsurtout la voie au processus électo-ral devant aboutir à la présidentiel-le de 2006. A huit mois de la fin théorique dumandat du président AzaliAssoumani, on ne sait encore riendu futur calendrier. "L'élection pré-sidentielle a lieu dix jours au moinset 30 jours au plus avant l'expira-tion du mandat du président" souli-gne la loi du 25 juin. Dix neuf joursprécédant cette date, les électionsprimaires doivent être organisées àNdzuani, l'île désignée pour exer-cer la prochaine présidence del'Union. Si l'on y ajoute la périodede la campagne électorale qui estde deux semaines pour chacun desdeux scrutins, le processus devraitêtre lancé au plus tard en janvier.Le chef de l'Etat, à qui la loi accor-de le pouvoir de convoquer le scru-tin, dispose donc de quatre moisavant de parapher le décret qui lan-cera officiellement le processus. Au cours d'un entre-tien accordé àKashkazi, AliAbdallah Ahamada,Secrétaire d'Etat à laCommunication encharge du dossier del'élection présiden-tielle s'est montrér a s s u r a n t ."Actuellement, legouvernement de l'Union a troispriorités : réussir les négociationsavec la Banque mondiale et leFonds monétaire international,organiser la conférence desbailleurs de fonds et exécuter latournante". Une façon sûrement derépondre aux sceptiques. Toujoursselon Ali Abdallah Ahamada, "descontacts sont pris avec les minist-res de l'Intérieur des îles sur lesconditions d'organisation des élec-tions et particulièrement sur lecalendrier". Une première rencont-re à ce sujet devrait se tenir dans lesprochains jours à Ndzuani, l'île laplus concernée par ce futur scrutin.

Parallèlement à ces discussions,"un projet de loi électorale serasoumis ce jeudi en conseil intermi-nistériel avant d'être présenté auprochain conseil des ministres". Sice projet obtient l'aval du gouver-

nement, “il sera pré-senté aux députés del'Assemblée del'Union au cours deleur session d'octob-re prochain”. S'il n'apas voulu dévoiler lateneur de la future loiélectorale, leSecrétaire d'Etat atoutefois indiqué que

les nouvelles dispositions prévoientla mise en place d'un organe indé-pendant chargé de l'organisation etdu déroulement du scrutin. Parailleurs, c'est au Conseil constitu-tionnel que reviendra la charge deveiller au bon déroulement desopérations et de proclamer lesrésultats.

SI LE GOUVERNEMENT DE

L'UNION ESPÈRE OBTENIR L'AD-HÉSION des élus sur la loi électora-le, "un recours aux dispositionsantérieures concernant l'organisa-tion du scrutin est toujours envisa-geable constitutionnellement" a

ÉLECTIONS : LA TOURNANTEQUI DONNE LE TOURNISON PEUT COMPTER SUR LES DOIGTS D'UNE MAIN LES CHEFS D'ETAT AFRICAINS QUI ONT QUITTÉLE POUVOIR PAR RESPECT DE L'ALTERNANCE. AZALI FERA-T-IL PARTIE DE CEUX LÀ ?

laissé entendre le Secrétaire d'Etatchargé des élections. LaConstitution prévoit une solutionde rechange en cas de blocage.

SI AU GOUVERNEMENT ON AFFIR-ME DONC QUE LA TOURNANTE estune priorité, le décalage avec lapopulation n'a jamais été aussigrand. Un sondage d'opinion orga-nisé aujourd'hui donnerait unemajorité de sceptiques. "Azali n'apas envie de lâcher le pouvoir"entend-on dire dans les rues deMoroni. Certains poussent la suspi-cion jusqu'à prêter des manœuvresau président visant à créer des fac-teurs de blocage qui empêcheraientl'organisation des élections prési-dentielles. C'est le cas notammentd'un récent commentaire de RadioNdzuani: "La série de déstabilisa-tions dont est victime l'île (…) cesderniers temps" a pour premièrecause "l'approche de la fin du man-dat du président Azali, qui n'arrivepas à accepter l'idée de quitter lesrennes du pays" (lire Kaskazi n°3du 18 août). Critiques auxquelles leconcerné ne semble prêter garde. Ilest vrai qu'officiellement, le prési-dent Azali n'a pas annoncé sa déci-sion de quitter le pouvoir, mêmes'il ne fait pas de mystère lorsque laquestion lui est posée comme ce futle cas à la mi-juillet au micro deRFI ou plus récemment en recevantl'AFP dans ses bureaux de Beit-Salam.

UN SUSPENS -VOULU ?- QUI

FOCALISE À JUSTE TITRE le débatsur les faits et gestes du présidentsortant, faisant oublier que l'enjeuest à venir, dans les hommes et lesfemmes qui vont dans quelquesmois se présenter devant les élec-teurs.Des candidats dont on sait peu dechoses encore sur leur capacité àincarner l'intérêt national. Certes,la campagne n'est pas encoreouverte, mais l'indifférenceambiante n'est pas de bonne augu-re. Le séparatisme n'a pas seule-ment plongé le pays dans une crisedont il n'avait pas besoin, cettecrise lui a fait perdre tous les repè-res politiques pour sa reconstitu-tion, en particulier la dissolution defait des partis politiques. Une situa-tion qui ne fera que compliquer latâche des candidats qui briguent unmandat national sans disposerd'une assise politique dans le pays.

KAMAL'EDDINE SAINDOU

La suite de notre couverture sur latournante en page suivante

“LA PRÉSIDENCE EST TOURNANTE ENTRE LES ÎLES. LE PRÉSI-DENT ET LES VICES PRÉSIDENTS SONT ÉLUS ENSEMBLE AU SUF-FRAGE UNIVERSEL DIRECT MAJORITAIRE À UN TOUR POUR UN

MANDAT DE 4 ANS RENOUVELABLE DANS LE RESPECT DE LA

TOURNANTE ENTRE LES ÎLES.”

“UNE ÉLECTION PRIMAIRE AU SCRUTIN MAJORITAIRE À UN TOUR

EST ORGANISÉE DANS L'ÎLE DANS LAQUELLE ÉCHOIT LE TOUR

D'EXERCER LE MANDAT PRÉSIDENTIEL. SEULS LES TROIS CANDI-DATS AYANT OBTENU LE PLUS GRAND NOMBRE DE SUFFRAGES

EXPRIMÉS POURRONT SE PRÉSENTER À L'ÉLECTION PRÉSIDEN-TIELLE. EN CAS D'ÉGALITÉ DE SUFFRAGES OBTENUS PAR LE

TROISIÈME ET LE QUATRIÈME CANDIDAT À L'ÉLECTION PRIMAIRE,EST RETENU POUR SE PRÉSENTER À L'ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE,LE CANDIDAT LE MIEUX REPRÉSENTÉ DANS TOUTES LES RÉGIONS

DE L'ÎLE EN TERME DE SUFFRAGE.

“LES CANDIDATS DOIVENT ÊTRE : DE NATIONALITÉ COMORIENNE

; JOUIR DE LEURS DROITS CIVILS ET POLITIQUES, DE LEUR

FACULTÉ INTELLECTUELLE ET MENTALE ; ÊTRE ÂGÉS DE QUARAN-TE (40) ANS AU MOINS AU 31 DÉCEMBRE DE L'ANNÉE PRÉCÉ-DANT L'ANNÉE DE L'ÉLECTION ; AVOIR RÉSIDÉ AU MOINS SIX

MOIS DANS LE PAYS AVANT LES ÉLECTIONS ; ÊTRE INSCRITS SUR

LES LISTES ÉLECTORALES”

(SOURCE : LOI ORGANIQUE RELATIVE AUX CONDITIONS D'ÉLIGIBI-LITÉ DU PRÉSIDENT DE L'UNION- 25 JUIN 2005)

“UN PROJET DE LOI

ÉLECTORALE SERA

SOUMIS CE JEUDI EN

CONSEIL INTERMI-NISTÉRIEL”

A.A. AHAMADA

INITIER UNDIALOGUE ENTREPUBLIC ET PRIVÉLa Jeune chambre internationa-le des Comores (JCI Comores)organise le 31 août un séminai-re "Dialogue social" consacréaux relations entre les secteursprivé et public. Objectifs :regrouper les acteurs œuvrantpour le développement desComores ; créer une plate-forme d'échanges en vue defavoriser l'émergence d'uneculture de dialogue structuré etpermanent entre les secteursprivé et public ; et réfléchir surla mise en place d'un cadreinstitutionnel permanent etpérenne de dialogue entre cessecteurs en s'inspirant de l'ex-périence de l'île Maurice, dontun représentant participera auséminaire. La JCI Comores aété créée en février 2005, elleest dirigée par Chams-EddineTourqui.

Azali Assoumani, en2001, lors de la dernière

élection présidentielle.PHOTO : AFP

RECTIFICATIFDans le numéro 3 de la semaine der-nière, nous annoncions en page 19 l'é-lection d'un nouveau président à la têtedu Conseil de ville de Ntsudjini. Uneerreur s'est glissée dans le texte : c'estle nouveau président, Mouktar SaidBacar, qui est ancien préfet de région etissu de la zone 4 de Ntsudjini, et nonpas son prédécesseur, Ahmed SaidIslam.

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q mvt !! mp jo

SAMEDI 27 AOÛTSAMEDI 27 AOÛTÀ PÀ PARTIR DE 19 H 30ARTIR DE 19 H 30

ENTRÉESENTRÉESSalade de pommes de terre aux CrevettesSalade de pommes de terre aux Crevettes

Salade de lentilles aux oeufs pochésSalade de lentilles aux oeufs pochésVindaye de PVindaye de Poulet aux Oignonsoulet aux Oignons

Nems au PNems au PouletouletCrCrudités : tomates, salade, concombresudités : tomates, salade, concombres

PLPLAATS CHATS CHAUDSUDSCôte d’Agneau grilléeCôte d’Agneau grilléeBrochettes de poissonBrochettes de poisson

PPoulet grillé mariné aux herbesoulet grillé mariné aux herbesDaube de PieuvreDaube de Pieuvre

DESSERTSDESSERTSFond à la Neige, TFond à la Neige, Tarte au chocolatarte au chocolat

Mousse au frMousse au fruit de la Puit de la Passion, Salade de Fassion, Salade de Frruitsuits

LA PRÉSIDENTIELLE DE 2001 A

LÉGITIMÉ LE PRÉSIDENT AZALI

ARRIVÉ au pouvoir trois ans plustôt au bénéfice d'un coup de force. Cellede 2006 s'inscrit de fait comme la résul-tante de l’Union des Comores. Un testgrandeur nature de la viabilité ou pas dunouveau cadre institutionnel issu de lacrise séparatiste qui a secoué le pays en1997. Approuvée par la grande majoritédes électeurs comoriens et dela classe politique -à l'excep-tion de Saïd Ali Kemal, prési-dent du parti Chuma, qui s'yest toujours opposé-, la nou-velle architecture de l'Uniondes Comores suscite, cinq ansaprès sa mise en place, des controverses.Y compris dans les rangs mêmes de lacommunauté internationale, qui a pourtantgrandement contribué à ce choix de sortiede crise. Cette architecture n'apparaît cer-tainement pas aujourd'hui comme la der-nière chance des Comores, comme l'avaitfait croire à l'époque un diplomate enposte à Moroni.

Si aujourd’hui personne ne veut assumerla responsabilité d'une nouvelle déstabili-sation en contestant publiquement ceschéma, peu sont ceux qui parient sur saréussite.

C'EST DONC SANS VÉRITABLE CONVIC-TION QUE LES ÉLECTEURS se préparent àse rendre aux urnes. "On va voter pourmontrer que ça ne peut pas marcher"

explique un habitant de lacapitale. "Nous on n'est pasd'accord. Ce n'est pas parcequ'on est Anjouanais ouMohélien que le pays seramieux géré" s'insurge un mili-tant mohélien. "Cette tournan-

te donne l'occasion à des hommes de s'en-richir en quatre ans puisqu'ils ne peuventpas être évincés au cours de leur mandatet ne peuvent pas solliciter de nouveau lesuffrage des électeurs. Finalement, ilsn'ont aucun compte à rendre aux élec-teurs". Un vote de résignation en quelquesorte... en attendant mieux.

KES

UN CONTEXTE POLITIQUE INÉDITL’ÉLECTION DE 2006 S’INSCRIT COMME LA RÉSULTANTE DEL’UNION DES COMORES.

L’ANALYSE DE

KAMAL’EDDINE

SAINDOU

LE BUFFETLE BUFFETDU SAMEDIDU SAMEDI

GARNITURESGARNITURESRiz à la Créole aux légumesRiz à la Créole aux légumes

FFricassée de Haricots verts au cuminricassée de Haricots verts au cuminPPomme rôtie aux safransomme rôtie aux safrans

Gratin de ChouchouGratin de Chouchou

PRIXADULTE : 7 500 FC

ENFANT : 4 000 FC

RÉSERVATIONS AU

73 23 1673 23 22

CANDIDAT AUX

PRÉSIDENTIEL-LES DE 2006 ?

Réponse du présidentMohamed Bacar : "(…)les Anjouanais m'ontdonné une mission. Unemission de cinq ans quin'est pas encore arrivée àterme. Je ne peux doncpas faillir à cette mission,même si certains disentque ça pourrait se faire,moi je préfère aller auterme de mon mandat decinq ans avant de penserà autre chose. Si ces élec-tions (les présidentiellesde l'Union ndlr) se fai-saient après mes cinq ans je pourrais dans ce casl'envisager. Mais puisque je n'ai pas encore fini mamission, comment pourrais-je être candidat ?"C'était le 3 août dernier.

S'IL EST CLAIR QU'IL FAUT EXCLURE LE PRÉSI-DENT ANJOUANAIS de la course à la présidence del'Union, il ne sera pas indifférent à ce scrutin quiconcerne principalement son île. Même si le prési-dent Bacar n'a pas encore choisi son candidat offi-ciellement, il ne manquera pas d'influer pour quecelui-ci soit issu de ses rangs . Il est en effet difficiled'envisager une cohabitation agitée entre l'exécutif

de l'île et de l'Union sur lemodèle de ce qu'a connuNgazidja avec Azali etEl-Bak. Un scénario quin'est pas exclu dans laconfiguration actuelle descandidats, si les électionsse déroulent dans desconditions normales.Surtout que l'alliancesacrée entre les trois pré-sidents des îles semble sefissurer après l'annoncede la candidature deLoutfi Adinane, qui pour-rait avoir le soutien duprésident El Bak.

LE BILAN DÉSASTREUX

DU PREMIER MANDAT DU

PRÉSIDENT BACAR ne lui garantirait pas une victoi-re à un tel scrutin. C'est en tout cas ce que pensent laplupart des Anjouanais. "Bacar est très impopulairemême dans sa région natale. Il a fait miroiter leparadis aux Anjouanais, un état de droit, de libertéet de justice... Constatez vous-même, son bilan estsombre à un peu plus d'un an de la fin de son man-dat", affirme un gendarme à la retraite. Troisième explication, la difficulté du colonel Bacarà mettre en place une équipe gouvernementale capa-ble de propulser un programme de développementéconomique et social dans l'île.

KAY & KES

SELON LE PRINCIPE DE LA TOURNANTE, SEULE NDZUANI EST CONCERNÉE PAR LES PRI-MAIRES DES PRÉSIDENTIELLES DE L'UNION DES COMORES PRÉVUES AU DÉBUT 2006.A HUIT MOIS DE CETTE ÉCHÉANCE, LA LISTE DES PRÉTENDANTS DÉCLARÉS NE CESSE DE

SE RALLONGER. IL S'AGIT DE :- MOHAMED DJAFFAR, retraité de l'armée française, député àl'Assemblée de l'Union- LOUTFI ADINANE du Parti comorien pour le développement et le pro-

grès, favori du Président de Ngazidja Elbak- ANTOY ABDOU, Ingénieur Agro-économiste qui vientd'annoncer sa candidature depuis la France ; il aété candidat aux présidentielles de 2002 à Ndzuanicontre Bacar- CAAMBI EL YACHOURTUI MOHAMED l'actuel premier vice-président de l'Union se présenterait sans étiquette

- ASSADE et MOHAMED ABDOU MADI se réclament de la CRC, le parti duprésident Azali- IBRAHIM HALIDI fait cavalier seul- HALIDI CHARIF et Nourdine Midiladji se réclament du camp du pou-voir de Ndzuani- AHMED ABDALLAH SAMBI, théologien, chef d'entreprise et fondateur du

Front national pour la Justice, affirme qu'il se pré-sente sans couleur politique. Dans la liste des sans partis, on parle de - NASSUF AHMED ABDALLAH, fils du Président Abdallah- MOHAMED CHAMANGA, linguiste- SOUNDI ABDULLATUF, un opérateur économique deDomoni

- AHMED CHADHUILI représenterait le RIDJA, le parti du Me Saïd Larifou- MOUSSA HOUMADI de Nyumakele le Front Démocratique. Les observateurs n'excluent pas une candidature surprise de SAÏDALI

KEMAL du parti Chuma. Une liste qui est loin d'être bouclée.

SEIZE PRÉTENDANTSPOURQUOI BACAR NE SE PRÉSENTE PASELU POUR CINQ ANS À LA TÊTE DE NDZUANI, LE PRÉSIDENT MOHAMEDBACAR NE SERA PAS CANDIDAT À LA PRÉSIDENCE DE L'UNION.

Ci-dessus,LouftiAdinane.Ci-dessous,AhmedAbdallahSambi.

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q mvt !! mp jo

PERSONNAGES : MME AHAMED ZÉNA;M.ABDALLAH LOIY ; MME

CHARABOU NABAOUIA ; MLLE

ZOUHAIRI MOINAÏDI ; MME AUGUSTE

SYLVIE ; ET MME MAANDHUI ZOUHOURATI

ACTE IScène 1. Cinq jeunes mahorais prennent connais-sance d'un concours organisé par le Conseil géné-ral de Maoré. La collectivité départementale affi-chait un besoin criant de jeunes formés dans ledomaine de l'assistance sociale. Sur 80 candidats,25 sont admissibles à l'oral pour 5 postes. Jusque-là, tout va bien. Cinq lauréats se détachent du lot.La formation n'existe pas à Maoré. Les lauréatssont convoqués pour une réunion de préparationà leur départ. Ils doivent se rendre à la Réunionpour trois ans afin de se familiariser au métierd'assistant social. Coup de théâtre : "A la premiè-re réunion de départ, un des lauréats n'est pasconvié, et à la place les organisateurs ont convo-qué une sixième personne", racontent les jeunes.Scène 2. "La sixième personne ne devait être pré-sente qu'en cas de désistement de la cinquième",affirme Zéna Ahamed, l'une des stagiaires."Pourquoi le cinquième lauréat, qui ne s'est pasdésisté, a-t-il été mis à l'écart ?"Acette question,"nous n'avons jamais eu de réponse ni de la partdu Conseil général, ni de l'ANT (Agence nationa-le pour l’insertion et la promotion des travailleursd’outremer, ndlr)". "A l'issue de cette réunion, onnous a appris que c'est l'ANT qui allait être man-datée par le Conseil général pour se charger definancer notre formation. Une prime d'installa-tion nous a été promise avant notre départ. Nousavions un travail salarié à Mayotte, on nous ademandé de démissionner avant de partir.

Personne n'a accepté de le faire".Scène 3. "A notre arrivée à la Réunion, on tombesur un courrier de la DTEFP (Direction du tra-vail, de l'emploi et de la formation professionnel-le, ndlr), expliquant que désormais, nous étionsdemandeurs d'emploi, dans un courrier datant du8 octobre 2004. En clair, on nous a démissionnésde force, alors que nous n'en avions pas expriméle souhait." Faux, rétorque le délégué de l'ANT,qui assure qu'il faut prendre les situations au caspar cas. "Pour la situation de Sylvie Auguste, elleest employée de la Dass (Direction des affairessanitaires et sociales, ndlr), son employeur l'aprise en charge durant ces trois années de forma-tion, elle n'a pas démissionné. Ensuite M.Abdallah Loiy, son ancien employeur, l'ex-CentreInformation jeunesse, l'actuelle Mission locale,n'a pas souhaité continuer à le payer, MonsieurLoiy était au courant de cette décision, mais il aquand même insisté pour partir suivre la forma-tion. Et pour les autres, c'est faux de dire qu'on lesa obligés à démissionner."Fin du Ier acte

ACTE IIScène 1. "Une semaine après notre arrivée à laRéunion, l'un de nos collègues, Abdallah Loiy,n'avait toujours pas obtenu sa prime d'installa-tion, alors qu'il en avait reçu la garantie depuisMayotte." Faux, archifaux, renchérit le déléguéde l'ANT : "M. Loiy ne rentre pas dans le cadrede cette aide, parce que tout simplement il a plusde trente ans, et encore une fois, il le savait depuisson départ de Mayotte".Les jeunes estiment "avoir été lâché" par l'ANT,une structure chargée par la collectivité départe-mentale de financer la formation. "Le conseil

général nous a envoyé ici, cela fait un an quenous sommes dans une galère pas possible, noussommes obligés de nous loger à Saint-Denisparce qu'à Saint Benoît, les loyers sont tropchers"...Fin du IIème acte

ACTE IIIScène 1. 12 janvier 2005. Une délibération de lacommission permanente alertée "par le caractè-re miséreux de notre situation" décide de revalo-riser de 200 euros (près de 100 000 fc) l'indemni-té des étudiants mahorais poursuivant à laRéunion une formation d'assistant social et suivispar l' ANT. "On n'a jamais vu la couleur de cettesomme", disent les intéressés.

LES OUBLIÉS DE L’ANT, TRAGÉDIE EN TROIS ACTESCINQ ÉTUDIANTS MAHORAIS À QUI LE CONSEIL GÉNÉRAL DEVAIT PAYER UNE FORMATION ATTENDENT TOUJOURS CETTE AIDE.

LE FEUILLETON SUR LE CONTRAT DE

PLAN CONTINUE. DANS NOTRE ÉDI-TION (Kashkazi n°2) datée du jeudi 11

août, nous vous annoncions que Serge Castel,le président du Medef -le patronat mahorais-était présent à la conférence de presse organi-sée par le président du Conseil général, SaidOmar Oili. Cette réunion était l'occasion pourS.O.Oili de répondre au député MansourKamardine, qui l'avait accusé auparavant d'a-voir refusé les fonds de l'Etat.Jusque-là, rien de plus qu’une desinombrables joutes verbales entreles deux hommes forts de la poli-tique mahoraise. Mais la présenced'un troisième poids lourd, en l’occurenceSerge Castel, était pour le moins curieuse. SaidOmar Oili, dans la même salle que l’un de sesfervents opposants, mieux, à ses côtés : celarelevait du scoop. Et pour cause : lors de l'élec-tion à la présidence de Oili (par les conseillersgénéraux élus eux au suffrage universel), enavril 2004, Castel, situé juste derrière lui dansl’hémicycle, n'avait pas hésité à lui lancer,quelques minutes seulement avant que les bul-letins de vote ne soient révélés : "Votre placeest ici", en lui montrant son siège de "simple"conseiller. Autrement dit : n’allez pas là-bas,

sur ce siège de président, vous n’avez rien à yfaire.

PRÈS D’UN AN ET DEMI PLUS TARD, POUR-TANT, LES DEUX HOMMES étaient côte à côte,voilà deux semaines. à l'invitation du chef del'exécutif de la collectivité départementale.Faut-il y voir dans cette proximité une paix desbraves ? ou du masochisme ? Rien de tout ça,répond le président Oili. "J'ai décidé d'inviter

l'ensemble des syndicats, car j'esti-me qu'à Mayotte tout le monde doitêtre consulté. C'est une innovation,car je n'ai rien à cacher, j'ai doncsollicité les syndicats, dont le

Medef, pour pouvoir leur répondre directe-ment."Pour ceux qui voient dans cet acte un "rappro-chement" entre les deux "ennemis", SergeCastel se veut rassurant. "Il n'y a aucune sortede rapprochement entre le président duConseil général et nous (le Medef, ndlr). Lavérité, c'est qu'il m'a invité pour se justifier.Parce qu'à l'origine de l'affaire, on avait appris-via le député M. Kamardine- que le Conseilgénéral avait refusé les 148 millions d'euros del'Etat, dans le cadre du Contrat de plan." Lecontrat de plan représente les crédits de l'Etat

versés à la collectivité pour la période de 2000à 2004. Et le président du patronat mahorais de pour-suivre : “Le Conseil général a tout fait pourque je vienne à cette réunion, et il sait y faire,on m'a envoyé un fax suivi de plusieurs coupsde téléphone pour s'assurer que je serais bienlà . Je trouve lamentable la gestion de l'écono-mie mahoraise par l'exécutif actuel. Le direc-teur de l'économie est parti, il n'a pas été rem-placé. Tous les investissements prévus pourl'année 2005 ne se feront plus. L'industrie estdéfaillante à cause des taxes douanières. Jecrois qu'en face d'une situation pareille, onn'est pas en mesure de refuser quoi que ce soitde la part de l'Etat". Selon lui, la fongibilitédont parle M. Oili "n'est pas possible, en toutcas ce n'est pas la bonne réponse à la criseéconomique à Mayotte”. Pour le Medef, l'em-ploi est défaillant à Maoré, or “je n'ai pas l'im-pression que ce soit la priorité du Conseilgénéral. Pour moi, le débat sur le Contrat deplan est une bagarre politique. On est là pourparler et traiter de l'économie, on n'a rien àvoir avec la politique ". Voilà comment remet-tre les points sur les “i”. L’histoire d’amourentre Castel et Oili n’est pas pour aujourd’hui.

NASSUF DJAILANI ET RÉMI CARAYOL

“ON A TOUT FAIT POUR QUE JE VIENNE”MAORÉ. LA PRÉSENCE DE SERGE CASTEL À LA CONFÉRENCE DE SAÏD OMAR OILI EN A ÉTONNÉ PLUS D’UN VOILÀ DEUX SEMAINES.FAUT-IL Y VOIR UN SIGNE DE RAPPROCHEMENT ENTRE LES DEUX HOMMES ?

“VOTRE PLACEEST ICI”

Avril 2004. S.O.Oili vient d’être élu Président du Conseil général. Pas de quoiravir S. Castel (à droite, lunette noires au cou) et le patronat mahorais.

Scène 2. Les jeunes sont en vacances à Maoréaprès un an de "galère", sillonnent la rue quisépare le Conseil général et les locaux de l'ANT,au service mobilité, "mais personne ne nousprend au sérieux". "Si le Conseil général a regret-té d'avoir organisé ce concours, qu’on nous disede rentrer chez nous, car on a été longtemps étu-diant en métropole, on n'a pas envie de vivre lamême galère", confie Z. Ahamed.Dans une note de service datée du 17 août 2005,le directeur général des services du Conseil géné-ral constate : "...jusqu'à ce jour, les étudiants del'IRTS n'ont perçu, semble-t-il, aucune aide de laCollectivité au titre de l'année universitaire quivient de s'écouler. Par conséquent, la situationfinancière actuelle des étudiants s'est profondé-ment dégradée et exige de la part de la CDM unesolution des plus urgentes". Il poursuit en deman-dant "au service de la mobilité professionnelle,(que) la régularisation de leur situation financiè-re s'impose et de prendre les dispositions néces-saires pour que les délibérations (...) trouventapplication." Une manière de reconnaître que lesétudiant ont été "lâchés".Fin du IIIème acte

"Notre grosse crainte aujourd'hui, c'est la suite denotre formation. Nous devons aller en stage enmétropole, en Belgique, mais nous ne sommespas assurés de pouvoir partir compte tenu dutraitement auquel nous ont habitués ceux quinous ont envoyés ici”, expliquent les 5 concernés. En attendant, pas question d'abandonner leursétudes, ils leur reste encore deux ans avant d'ob-tenir leur diplôme. Car malgré tous "ces problè-mes", ils sont tous passés en deuxième année.

NASSUF DJAILANI

Mamoudzou.Deux des cinq

étudiantsabandonnés

par la collectivité.

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epttjfsL’EAU DANS L’ARCHIPEL : ÉTAT CRITIQUE

"LA TYPHOÏDE, LE CHOLÉRA,LE PALU… NOUS BUVONS

DES MALADIES." Le constatde Salim Ayouba, chargé des affaires tech-niques et sociales au sein de l'UCEA(Union des comités de l'eau d'Anjouan) estsans appel. "L'eau tue !" ajoute-t-il immé-diatement, comme pour amplifier le côtédramatique de son exposé. "Tous nos coursd'eau sont contaminés, il n'y a pas de trai-tement, les sources sont à ciel ouvert…"énumère-t-il. "La loi sur l'eau prévoit queles sources de captage doivent être proté-gées en trois périmètres, mais cela n'existepas. Les sites de captage ne sont pas proté-gés". Un inventaire au goût amer, pour cethomme qui, avec d'autres, tente tant bienque mal de résoudre le problème de l'eau àNdzuani, via les comités de villages. Aunombre d'une trentaine dans l'île, parmi les-quels une demi-douzaine "sont très actifs"indique Nicolas Moreau, de l'Organisationnon gouvernementale (ONG) Initiativedéveloppement (ID), ces comités fonction-nent par village, ou par quartier. Leur mis-

sion : organiser la distri-bution de l'eau, ce quiimplique la gestion desréseaux, la lutte contrela pollution, le paiement

des charges… Un rôle essentiel au vu de lasituation actuelle : "99% de l'eau est conta-minée ici, surtout par des matières féca-les", affirme Nicolas Moreau. A Pomoni,sur la côte ouest, cette pollution seraitmême à l'origine de problèmes de santéchez les enfants. "Ils ne grandissent pas. Etquand on les envoie dans un autre village,là, ils retrouvent une croissance normale",assure un membre de l'UCEA. N. Moreauconfirme : "L'eau de Pomoni est l'une desplus polluées de l'île.""Depuis 2004", continue Salim Ayouba, "ilexiste trois périmètres de protection autourdes lieux de captage à Anjouan" afin depréserver la qualité de l'eau. "Mais ils nesont pas respectés. Les gens font leur lessi-ve ou leurs besoins dans larivière, les agriculteurs amè-nent leurs zébus là où se trouve

REPÈRES

PAYS AFRICAINS QUI DEVRAIENT

SUBIR LA SÉCHERESSE EN 2025 :LE MAROC, LE SAHARA OCCIDEN-

TAL, L'ALGÉRIE, L'EGYPTE, LA

LIBYE, LA TUNISIE AU MAGHREB,L'ETHIOPIE, LA SOMALIE, LE

KENYA DANS LA CORNE, LE

BURKINA FASO À L'OUEST, LE

RWANDA ET LE BURUNDI, LE

MALAWI ET LE MOZAMBIQUE

PAYS AFRICAINS QUI DEVRAIENT

CONNAÎTRE UNE PÉNURIE D’EAU

(DE 1.000 À 1.700 M3 D'EAU

PAR AN PAR HABITANT) EN

2025 : LE TOGO, LE NIGERIA, LE

NIGER, L'OUGANDA, LA TANZANIE

ET L'AFRIQUE DU SUD

SELON LA FAO, “SEULES DEUX

RÉGIONS AFRICAINES MANQUENT

RÉELLEMENT D'EAU” : LE SAHARA

ET LA NAMIBIE. LE MOZAMBIQUE

PÂTIT ÉGALEMENT DE PRÉCIPITA-TIONS IRRÉGULIÈRES.

A L'INVERSE, LE CAMEROUN

SUBIT LUI… UN EXCÉDENT

D'EAU.

“L’EAU DU ROBINET N’ESTPAS UN DON DE DIEU”

...

DES COMITÉS FACE À L’URGENCESalim Ayouba, lorsd’une conférence àMutsamudu, enjuillet dernier.

NDZUANI

L'EAU. LA MATIÈRE SANS LAQUELLE

L'HOMME NE POURRAIT SURVIVRE.VITALE, PLUS QUE TOUTES AUTRES, et

dans tous les domaines : scientifique, économique,social… Et pourtant si fragile. En 2025, près de vingt pays devraient être touchéspar la pénurie d'eau ; en 2050, ils seront environ25. Pis : dans vingt ans, plus de vingt pays subirontun état de sécheresse (1). Parmi ceux-ci, nombreuxsont les pays africains (lire les repères ci-contre).L'archipel des Comores ne fait pas partie de cetteliste noire, mais la situation n'est guère reluisante,comme pour une bonne partie des pays du conti-nent. Si les problèmes ne sont pas les mêmes, cha-cune des quatre îles connaît une situation préoccu-pante : manque de moyens pour la distribuer etpollution à Ndzuani et Mwali ; réserves limitées àNgazidja et Maoré… (lire l’ensemble du dossier).Mais le problème n'est pas là où l'on croit.Contrairement aux idées reçues (et tenaces),l'Afrique n'est pas le continent de la sécheresse ;c'est plus l'excès d'eau qui pose problème que sonabsence, expliquait en 2003, à l'occasion d'uneconférence donnée à Saint-Dié, en France, SylvieBrunel, de l'Université de Montpellier. Selon elle,si déficit il y a dans ce domaine, c'est plus auniveau de l'eau potable : la mauvaise qualité del'eau est d'ailleurs le premier facteur de mortalité

dans le continent. Une théorie reprise parl'Organisation des Nations Unies pour l'alimenta-tion et l'agriculture (FAO), selon laquelle le conti-nent n'est pas en manque, mais peine plutôt à opti-miser l'exploitation de la précieuse ressource."Contrairement à ce que certains disent, l'Afriquesub-saharienne ne manque pas d'eau. Nous pou-vons citer pour exemple le Congo, où il y a telle-ment d'eau et de terres cultivables qu'il pourraitnourrir tout le continent. Le problème de l'Afriquesub-saharienne est qu'elle ne maîtrise pas l'exploi-tation de l'eau", expliquait récemment un repré-sentant de cette organisation.

DANS SON EXPOSÉ, SYLVIE BRUNEL FAIT REMAR-QUER "L'ABSENCE DE CIVILISATION DE L'EAU"en Afrique. Contrairement à l'Asie, où l'Etat enca-dre et organise l'utilisation de l'eau, le continentafricain n'a pas intégré ce phénomène, mis à part leMaghreb. Ainsi, moins de 10% des terres sont irri-guées. "Cet échec s'explique notamment par le faitque les systèmes d'irrigation impliquent une orga-nisation, une collaboration et l'établissement d'unréseau de distribution de l'eau, dont les Africainsn'ont pas encore l'habitude. Ils privilégient enpriorité les cultures qui poussent très bien avecl'eau de pluie, comme les céréales et les tubercu-les", résume la FAO. Autre cause de cette mauvai-

se utilisation du précieux liquide : la corruption quisévit autour de sa distribution. Cela aboutit à une insécurité sanitaire. Pourtant,rappelle S. Brunel, "les paysanneries avaient prisl'habitude de se prémunir contre les sécheresses".Mais "trois facteurs ont perturbé cette sagesse" : ladémographie (forte augmentation de la population); l'économie (la libéralisation des filières écono-miques par privatisation fait qu'en cas de mauvai-ses récoltes les paysans quittent leurs terres) ; lapolitique (baisse de l'aide publique au développe-ment et sécheresse instrumentalisée). Ce dernierpoint est essentiel : en effet, rappelle l'universitairefrançaise, "la sécheresse sert souvent de prétextepour mobiliser l'aide internationale en urgence".

CETTE SITUATION EST D'AUTANT PLUS PRÉOCCU-PANTE QUE, comme l'indique Sunita Narain, uneIndienne qui travaille dans le monde associatif,"l'eau est la clé pour confronter le double défi dela pauvreté et de la croissance". En effet, l'enjeu del'eau n'est pas que sanitaire et humanitaire, il estaussi économique. Car comme le prouve le repor-tage de Kokouvi Eklou en page 12, quand l'eaucoule, elle peut rapporter gros aux communautésvillageoises. RC

(1) Sources : Population Action International ; WorldRessources Institute.

LA SEMAINE INTERNATIONA-LE DE L'EAU SE DÉROULE

DEPUIS LUNDI -JUSQU'ÀVENDREDI- À STOCKHOLM,EN SUÈDE. DES CONFÉ-RENCES ET AUTRES SÉMI-NAIRES SONT ORGANISÉS

DEPUIS QUATRE JOURS.DES QUESTIONS D'INFRAS-TRUCTURES, DE CLIMATS,D'IRRIGATION EN AGRICUL-TURE, DE DÉGRADATION

DES TERRES, DE POLLUTION

ET DE CORRUPTION ONT

ÉTÉ ABORDÉES.

COMME POUR LA PLUPART DES PAYS

AFRICAINS, L'AVENIR DE L'EAU SE DESSINE

EN POINTILLÉS DANS LES QUATRE ÎLES DES

COMORES. ETAT DES LIEUX.

“99% DE L'EAU EST POLLUÉE”, AFFIRME UN SPÉCIALISTE. DES COMITÉS VILLAGEOIS VEULENT LUTTER CONTRE CE FLÉAU.

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L’EAU DANS L’ARCHIPEL : ÉTAT CRITIQUE

la source…" L'incivilité estainsi l'une des causes de la pol-lution actuelle. C'est face à ce

fléau que les comités de villages se propo-sent d'agir : "On pourraitinfliger des amendes, sur-veiller les zones sensibles",imaginent les responsablesde l' UCEA. "Mais pourcela, il faut de l'argent".Un manque de moyensd'autant plus dommageableque les réseaux de distribution existent, cequi n'est pas donné à tout le monde. "Sur88 villages, quasiment tous ont un réseauqui achemine l'eau depuis la source",indique N. Moreau. "Seuls trois ou quatren'ont rien." Un héritage de la colonisationqui n'a pas été entretenu. "Sous la coloni-sation, c’était l'Etat qui finançait l'adduc-tion de l'eau, mais aussi les plombiers quiréparaient les réseaux, bref qui assu-maient la gérance ; puis cela a continuéaprès l'indépendance", indique SalimAyouba. "Mais dans les années 90, le pro-gramme d'ajustement structurel de laBanque Mondiale et du FMI a licenciétous ces plombiers qui étaient encorepayés par l'Etat. Depuis, on n'a plus lesmoyens d'entretenir ces réseaux".Qualifiés par N. Moreau de "très vétustes",ces réseaux sont réparés… avec des cham-bres à air.

EN ATTENDANT LA CONSTRUCTION D'UN

SYSTÈME DE TRAITEMENT collectif, etdevant l'urgence de la situation sanitaire,"le meilleur moyen c'est de désinfecterl'eau", indique N. Moreau. Un traitementqui se fait "à la maison, en faisant bouillirl'eau ou en la chlorant". Problème : peud'Anjouanais respectent ces mesures.La situation est d'autant plus alarmantequ'outre la mauvaise qualité de l'eau, saquantité commence à inquiéter. Il y aquelques années, Ndzuani n'avait pas desouci à se faire : "Il y avait beaucoup derivières, un système gravitaire avec destuyaux de montagne qui arrivent en ville,et deux nappes aquifères, à Sima et dans leNiumakele", résume S. Ayouba.

Aujourd'hui, les deux nappes sont toujourslà, mais plus les rivières, taries par la défo-restation. "En 40 ans, trente rivières ontdisparu", affirme l'UCEA. "Aujourd'hui, il

ne reste que dix rivières,dont quatre se jettent dansla mer". Résultat : "Onn'arrive plus à satisfaire lesbesoins en eau de la popu-lation", analyse SalimAyouba. "Dans leNiumakele, où la densité

est de 800 habitants/km² et où l'on vit del'agriculture, où on a donc besoin d'eau,on a dû interdire les prises privées. Lesgens sont obligés d'aller chercher de l'eaudans les bornes fontaine."

C'EST POUR TENTER DE RÉGLER CES

INNOMBRABLES PROBLÈMES que lescomités de villages et l'UCEA ont vu lejour. De même, une charte de l'eau a étérédigée en 2004, afin de réglementer lasituation, histoire d’éviter "que chacunfasse comme il veut", argumente NicolasMoreau. "C'est pour ça que sont nés lescomités villageois de gestion de l'eau, quisont des structures communautaires".Mais selon lui, une réglementation "n'auraaucun effet si la population n'est pas sensi-bilisée". Or actuellement, "la gestion com-munautaire est limitée, tout le monde nes'implique pas".Selon l'UCEA, la meilleure des sensibili-sations serait de faire payer l'eau. "L'un desproblèmes, c'est la gratuité", analyseSalim Ayouba. "L'Anjouanais a tendanceà croire que ce qui est gratuit n'a pas devaleur, donc il gaspille. Il faut lutter contrecette mentalité. L'eau du robinet n'est pasun don de Dieu, c'est une matière premiè-re qui subit beaucoup de transformations."Pour réparer, nettoyer, vérifier le réseau,pour développer des projets, mais aussipour impliquer la population, le paiementsemble urgent. D'ailleurs, certains comitésl'ont déjà expérimenté -avec plus ou moinsde bonheur. Restent deux inconnues : surquelles bases fixer le prix de l'eau ? et sur-tout, les gens pourront-ils payer ce prix ?

RC

“AUJOURD’HUI,IL NE RESTE QUE

DIX RIVIÈRES”SALIM AYOUBA

...

MANIASINI, AU SUD DE

NDZUANI, À LA PORTE DU

GRAND NIUMAKELE. Il est 16heures. Les villageois rentrent des champschargés de fagots et produits agricoles quicomposeront le maigre repas de la soirée ;le gros de la récolte ira au marché deDomoni le lendemain. Mariama, femme de ménage, vient depasser quatre jours sans voir une goutted'eau tomber du robinet de la fontainepublique du village. "Ici, c'est tous les cinqjours que les robinets coulent pour deux àtrois heures maximum", raconte-t-elle."En période de sécheresse, comme c'est lecas maintenant, on a du mal à s'approvi-sionner en eau. Je suis obligée d'aller auvillage voisin pour aller prendre l'eau de

la rivière".L'eau est ailleurs, à quelques kilomètres ;et pourtant, Maniasini, village agricole quiproduit un peu de tout et dont les bêtesdonnent du lait en aurait bien besoin ici.Deux réseaux d'approvisionnement en eauont bien été mis en place, mais l'équationn'a pas été résolue pour autant.

LE VILLAGE EST DESSERVI PAR DEUX

CAPTAGES, celui de Hamkoko qui alimen-te Maniasini, et celui de Hada qui va jus-qu'à Mrémani. Ce premier réseau, vétuste,ne suffit pas. "On peut faire une à deuxsemaines sans eau", nous dit ChamsidineHoumadi, un agent de mairie deManiasini. Et d'ajouter : "Nous avonsinstallé le captage de Hassoudja en 2002.

Il a résolu une partie du problème car ilpermet au village d'être alimenté tous lestrois jours". Cette situation de crise de l'orblanc a poussé les villageois à s'organiseren créant un comité de l'eau. Sa trésorière,Daîbadji Omar, se souvient : "Nous avonsmené des recherches dans la zone et nousavons repéré le site de Maweju, où l'eauest abondante d'après les techniciens. Cecaptage peut assurer la distribution duvillage sans problème. Nous avons réunile village pour étudier les voies et moyenspour faire venir l'eau au village.Aujourd'hui, chaque ménage cotise 500 fc(1 euro, ndlr) pour financer l'adduction.Nous comptons aussi sur l'aide de l'Uniondes comités de l'eau d'Anjouan (UCEA,ndlr). Le village s'accroît et la demande nes'est pas améliorée. Les cotisations ne suf-firont pas. Mais on compte sur toutes lesbonnes volontés". Cette rareté de l'eau aaussi poussé les éleveurs de la région àmettre en place pour les zébus un abreu-voir et un robinet situés devant une petitesource, non loin du village. Désormais, lesanimaux et les jardins ne manquent plusd'eau.

MAIS LE TEMPS N'AIDE PAS CES INITIA-TIVES, l'engouement s'amenuise. Les coti-sations ne sont plus régulières, la crise quesubit l'économie du pays se répercuteaussi chez les paysans. "Le girofle, lavanille… ne s'achètent plus comme avant.Le comité lui aussi à besoin de renfortscar il s'est vidé de ses membres, qui sontpartis vers Mayotte ou vers d'autres hori-zons, loin du village. Sur une dizaine demembres au démarrage, le comité encompte aujourd'hui cinq", se désoleDaîbadji. Elle craint l'abandon total duprojet. Elle s'inquiète aussi "de la régres-sion des cotisations". En un an et demi,elle n'a encaissé que 400.000 fc (800 eurosenviron). "Or le comité a besoin d'aumoins 4.000.000 fc (8 000 euros environ,ndlr) pour réaliser ce projet".

KAY

DANS LE NIUMAKELE, LE ROBINET “QUI COULE” EST RAREA MANIASINI, LE COMITÉ DE L’EAU TENTE D’AGIR... MAIS LA POPULATION NE SUIT PAS.

DES COMITÉS DE GESTIONVILLAGEOIS À LA PEINE

MWALI

QUASIMENT TOUS LES VILLAGES ONT OU ONT EU LEUR “PROJET”. RESTE À RENDRE PÉRENNES LES INSTALLATIONS.

Dans pas malde villagescomme àManiasini, larivière est leseul moyen dese procurerl’or blanc

AMWALI, L'EAU EST UNE AFFAIRE DE PROGRAM-MES INTERNATIONAUX ET D'ORGANISATIONS

NON GOUVERNEMENTALES (ONG), dans le laby-rinthe desquels les communautés villageoises cherchent àtirer leur épingle du jeu. Aujourd'hui, la plupart des villagessont dotés d'un réseau d'adduction d'eau ou sont en passe del'être. Reste à rendre pérennes les installations. "Le PDLC(Projet de développement local aux Comores, ndlr) a crééen 2002 et 2003 des comités de gestion", indique AdamHamadi, chef du projet hydraulique pour le compte de laFédération des acteurs pour le développement économiqueet social de l'île de Mohéli (Fadesim). "L'objectif était deformer des pôles techniques dans douze villages bénéficiai-res. Des formations en maintenance et en gestion compta-ble, des kits d'entretien leur ont été donnés. Mais les résul-tats n'ont pas été atteints à 100%. Le système est véritable-ment mis en place seulement dans quatre villages."Envoyé à Mwali depuis peu par l'association Initiative

Développement (ID), à qui la Fadesim a confié la maîtrised'ouvrage du projet, Adam Hamadi est chargé d'aider cescomités à devenir opérationnels. Mais comme à Ndzuani, laclé de la réussite passe selon lui dans le paiement de l'eaupar les usagers. Encore faut-il convaincre la population…"Dans les villages, les gens avaient de l'eau depuis long-temps grâce aux projets. Ils sont habitués à l'avoir gratuite-ment", explique-t-il.

"MAIS LA PAUVRETÉ N'EMPÊCHE PAS UNE PARTICIPA-TION : LA PREUVE, c'est que ça marche dans l'aggloméra-tion de Fomboni, où le système tarifaire existe depuis long-temps. Chaque ménage paie 1000 francs (2 euros) par tri-mestre à l'Association des usagers de l'eau. La tarificationpermet d'entretenir le réseau, d'assurer les extensions, derenouveler les conduites, de payer les ouvriers et les ges-tionnaires."Aterme, l'Union des comités de gestion de l'eaude Mohéli (Ucem) devrait voir le jour. "On prévoit de met-

tre en place un système de mutualisation. Si chaque villagecotise à l'Ucem, celle-ci pourra appuyer les communautéspour les problèmes qui dépassent le niveau local."Outre l'organisation de la gestion, de nombreux problèmestechniques doivent encore être réglés. Sur les 22 villages del'île, seul Barakani ne bénéficie d'aucune installation. Maisplusieurs communautés qui ne sont pas équipées de foragessouffrent du manque d'eau pendant la sécheresse. D'autresne parviennent pas à utiliser leur équipement pour des rai-sons variées. La situation est surtout critique dans la zone duDjandro, un plateau qui ne possède ni source ni rivière.Deux forages y ont été financés, mais l'installation estaujourd'hui inutilisable. L’étude était erronée.Dernier chantier à lancer : améliorer la qualité de l'eau. "Lesanalyses montrent un pourcentage important de microbes",affirme Adam Hamadi. "Il faudrait un entretien régulier etéviter que les gens n'abreuvent leur cheptel avant le cap-tage". LG

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L’EAU DANS L’ARCHIPEL : ÉTAT CRITIQUE epttjfs

"ON NOUS APPELLE-RA QUAND L'EAU

NE COULERA PAS.Mais tant que l'eau coule, nos aver-tissements ne sont pas écoutés.Jusqu'au jour où il faudra prendredes décisions difficiles." Le constatémane de Yahaya El-Bakri, chef deservice chargé du réseau hydrau-lique de la Mamwe, entreprise quidistribue l’eau à Ngazidja. Jeune etvolcanique, cette île est plutôt gâtéepar la nature : elle est certes pauvreen rivières, mais l'eau de pluie s'in-filtre abondamment dans le sol, ali-mentant généreusement les nappesphréatiques. Collectée en aval deson parcours sur les flancs du vol-can, elle est particulièrement richeen minéraux -comme la Volvic,assure Yahaya El-Bakri. Pourtant, laMamwe ne parvient pas à tirer partide cette précieuse ressource. Alorsqu'elle devait théoriquement étend-re ses services à l'ensemble de l'île -et même au pays entier- grâce auxbénéfices de ses activités, elle n'ali-mente même pas les villages lesplus en altitude de l'agglomérationde Moroni. La vétusté du réseau est la premièreresponsable de la situation : 60% del'eau pompée s'échappe des canali-sations par des joints ou des tuyauxdéfectueux. "Et ça va en augmen-tant", souligne le technicien. Lesystème des bornes-fontaines, quiabsorbe la moitié de l'eau distri-buée, réduit également les recettesde la société : la consommation estfacturée à l'Etat… qui ne règle pasles montants dus. Les quelques recettes n'ayantjamais été économisées pour inves-

tir comme cela était prévu audépart, Moroni est alimentée avecun réseau qui n'a pas évolué depuisles années 70. La population, elle,est passée de 35.000 à 100.000

habitants… Trop petits, les réser-voirs ne permettent pas de faire faceau moindre pépin. Surtout, les ana-lyses d'échantillons réalisées aprèsl'éruption du Karthala, en avril der-

LA NAPPE PHRÉATIQUE POMPÉE JUSQU'AU SEL ?

LE 16 AVRIL DERNIER, L'ÉRUPTION DU KARTHALA A

FABRIQUÉ DES POUSSIÈRES ACIDES QUI ONT RENDUE

DANGEREUSE à la consommation l'eau recueillie dans lesecteur. "Ça faisait comme du ciment dans les citernes", indiqueSaandi Maoulida, administrateur du projet. Habitués à stockerl'eau de pluie dans des citernes comme la majorité de la popula-tion de l'île, les habitants de la zone se sont retrouvés démunis.Financé par l'Union européenne, un projet exécuté par l'Unicefvise actuellement à approvisionner en eau 36 villages de Domba,du Oichili et de Dimani, les régions les plus touchées, et à orga-niser le nettoyage et la couverture de 720 citernes par de la tôleou du béton. Des réservoirs communautaires ou accessibles à l'en-semble de la population ont été choisis pour l'opération. Pour évi-ter d'autres contaminations, des rigoles avec un système de ferme-

ture ou des gouttières amovibles sont proposées, afin que les usa-gers puissent empêcher une eau sale de pénétrer dans la citerne.Mais pour être efficace, le dispositif demande une surveillanceattentive. Une campagne de sensibilisation est donc égalementmenée sur l'utilisation quotidienne des citernes. "Dans certainsvillages, chacun amène son seau pour puiser, et le seau n'est pasforcément propre", explique Saandi Maoulida. "En saison sèche,quand les réserves diminuent, les débris sont concentrés dans unefaible quantité d'eau. Cela peut donner des diarrhées aux enfants.Il faut que les gens apprennent à surveiller les citernes."Le matériel pour la couverture est actuellement distribué dans lesvillages. Les habitants l'installeront eux-mêmes avec l'aide detechniciens. Le projet se poursuit jusqu'au mois d'octobre.

LG

NGAZIDJA

LE SITE EXPLOITÉ PAR LA MAMWE SEMBLE PROCHE DE L'ÉPUISEMENT. POURTANT LES RESSOURCES NE MANQUENT PAS À NGAZIDJA.

Yahaya El-Bakridevant le fora-

ge le plusimportant de

la Mamwe.

CITERNES : OPÉRATION COUVERTUREDANS LES RÉGIONS PROCHES DU KARTHALA, LES RÉSERVOIRS ONT ÉTÉ CONTAMINÉS PAR DESPOUSSIÈRES ACIDES LORS DE LA DERNIÈRE ÉRUPTION.

nier, ont tiré la sonnette d'alarme,révélant un taux de salinité plusélevé que la normale. Le phénomè-ne -qui ne présente pas de dangerpour les consomma-teurs- peut résulter del'éruption, et serait dansce cas passager. MaisYahaya El-Bakri pen-che pour une autrehypothèse : "On est entrain de bouffer l'eaudouce qui flotte sur l'eau de merdans la nappe et on se rapproche del'interface où les deux eaux semélangent."

AUTREMENT DIT, LA NAPPE

PHRÉATIQUE RISQUE D'ÊTRE ÉPUI-SÉE dans les années à venir. Uneconséquence logique du système :les deux seuls forages de la Mamwesont installés à Vouvouni à 300 mèt-res l'un de l'autre, et puisent doncdans la même nappe, ou du moinsdans deux nappes très proches. "Onutilise très mal les ressources",regrette le chef de service. "AMaurice, ils ont 380 forages.Ngazidja en a 20, et seulement 2pour la Mamwe." Mais aucune ana-lyse plus poussée de la salinité n'apour l'instant été lancée.Un projet existe pour mettre enplace un réseau "capable de tenir20 ans" : deux forages seraientréalisés dans le sud et trois ou quat-re seraient construits en hauteur,"loin des habitations". Les tubes enamiante de ciment seraient rempla-cés par un autre matériau. "On adécouvert que l'amiante est cancé-rigène s'il se dépose dans les pou-mons. Aucun effet sur l'estomac n'aété démontré, mais il vaut mieuxanticiper." Le changement detuyaux permettrait en outre d'élimi-ner les pertes techniques, et donc demoins puiser dans la nappe -deséconomies en ressource naturelle,en énergie et en machines. Le pro-jet, qui date de 2003, prévoit égale-ment des extensions vers les villa-ges de l'agglomération actuellementprivés d'eau courante. Le toutcoûterait 2 milliards de francscomoriens (plus de 4 millions d'eu-ros). "Mais beaucoup de projetssont déjà morts dans les papiers",constate El-Bakri, qui regrette "leschangements d'équipe, chaqueannée, à la tête de la Mamwe".Selon lui, le statut même de l'entre-prise, établissement public à carac-tère industriel et commercial, cons-titue également un handicap pourbénéficier d'investissements. "Son

caractère commercial ne permetpas aux bailleurs de fond de luidonner de l'argent. Ils préfèrentfinancer des projets communautai-

res gérés directementpar les villages. C'estaussi pour cette raisonque la Mamwe n'estprésente qu'à Moroni."Une erreur d'après lui :"Les forages sont lais-sés à l'appréciation des

communautés, ce n'est pas sécurisé,on ne sait même pas combien d'eauest extraite… En saison sèche, desvillages tirent de l'eau saumâtre.Quand nous, on voit qu'il y a unproblème, on n'est même pas auvingtième de salinité de ce queconsomment certaines communau-tés en ce moment."

MAIS LA MAMWE N'A POUR L'INS-TANT PAS GRAND-CHOSE à propo-ser à ces villages : elle fait déjà dif-ficilement face aux enjeux de l'ap-provisionnement de Moroni. "Dessolutions ont été proposées maisn'ont provoqué pour l'instant aucu-ne réaction", annonce Yahaya El-Bakri. "Cela risque de nous amenerun jour à une situation chaotique.Pourtant l'activité peut générer desbénéfices et est liée à la vie. Elledoit donc être pérenne et durable."

LISA GIACHINO

GROUPE SCOLAIRE

FOUNDIFOUNDISAÏDSAÏD

MNEMOIMNEMOIDISCIPLINEDISCIPLINE

SOLIDARITÉSOLIDARITÉRÉUSSITERÉUSSITE

TERRAIN DE SPORTS / BIBLIOTERRAIN DE SPORTS / BIBLIOTHÈQUETHÈQUECOURS DE SOUTIEN / PENSIONNACOURS DE SOUTIEN / PENSIONNATTSALLE DSALLE D’ÉTUDES’ÉTUDESCOURS DCOURS D’INITIA’INITIATION : - ANGLTION : - ANGLAISAIS

- ARABE- ARABE

Du CP à laDu CP à laTerminaleTerminale

TTel. : 73 80 02el. : 73 80 02

“ON UTILISETRÈS MAL LESRESSOURCES”

YAHAYA EL-BAKRI

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epttjfs L’EAU DANS L’ARCHIPEL : SUJET CRITIQUE

FORER POUR ÉVITER DE DESSALERMAORÉ

AVEC SON RÉSEAU QUI DISTRI-BUE DE L'EAU POTABLE TRAI-TÉE DANS TOUTE L'ÎLE, Maoré

ne connaît pas les problèmes d'organisa-tion et de vétusté des équipements de sesvoisines. L'ensemble du système est gérépar le Syndicat intercommunal d'eau etd'assainissement de Mayotte (Sieam),qui rassemble des représentants des com-munes. Le Sieam n'exploite pas le réseaudirectement mais sous-traite l'utilisationet l'entretien des installations ainsi que lacommercialisation de l'eau à l'entrepriseSogea. L'eau est d'ailleurs payante pourtous : même les robinets des bornes-fon-taines publiques ont besoin d'une cartepour couler. Le système a ses exclus -ceux qui ne peuvent pas payer utilisentl'eau des rivières, souvent au détrimentde leur santé et de l'environnement- maisil fonctionne. Au risque de finir par épui-ser les ressources de l'île…Avec 100 litres d'eau potable environconsommés par habitant et par jour (con-tre 150 litres en France hexagonale) et

une hausse démographique importante,Maoré a en effet suscité l'inquiétude desresponsables du Sieam, qui voyaientvenir le moment où l'on serait obligé dedessaler l'eau de mer en quantité impor-tante. "Le développement économique del'île, l'industrie font que la demande eneau augmente", indique-t-on ainsi au Bureau derecherche géologique etminière (BRGM).

DE GRANDS CHANGE-MENTS DANS LE MODE devie des Mahorais laissaientégalement prévoir uneforte augmentation de laconsommation d'eau potable dans lesannées à venir. "C'est une modificationsociale importante", expliquait en 2004Philippe Jussiak, directeur technique duSieam. "Avec les maisons en dur, lesménages se sont équipés en sanitaires,certains en machines à laver. Avant oncomptait l'eau en volume, au seau.

Maintenant c'est au débit : on fait coulerle robinet." Plus vieille que Ngazidja,Maoré est dotée de sols où l'eau s'infiltredifficilement, et où les nappes phréa-tiques sont donc moins bien alimentées.La situation semble cependant moins cri-tique aujourd'hui. "Les chiffres des

besoins en eau sont en trainde se tasser", affirmePhilippe Jussiak. "Les pré-visions annonçaient uneaugmentation de 10%, maiscette année on a observé untassement des besoins."La multiplication des pointsd'adduction d'eau permetégalement de faire face à

l'avenir plus sereinement. "Nous avonsune capacité de production de 30 000 m3par jour, alors que les demandes sont de18 000 m3 par jour", explique le direc-teur technique. "En terme d'outil de pro-duction on a de la marge. Mais il ne fautpas cesser de produire pour autant, caron n'est pas à l'abri d'une sécheresse.Pour cela on vient de mettre trois foragesau nord de l'île en appui à celui deBouyouni. Deux forages sont prévus àMtsangamouji, deux autres à MiréréniCombani."

OUTRE LES FORAGES, LE SIEAM UTILI-SE LES RETENUES COLLINAIRES -sortesde petits lacs artificiels qui permettentde stocker l'eau de pluie-, des sources ourivières… et la mer, qui fournissait en2004 6 à 7% de l'eau distribuée. PetiteTerre est en effet alimentée par l'usine dedessalement de Pamandzi, et par de l'eauacheminée de Grande Terre par conduitssous-marins. Mais la population n'ap-précie pas cette eau dans laquelle onsupprime tous les minéraux pour enajouter ensuite artificiellement. Sanscompter que le dessalement coûte trèscher : "Un forage à équiper (équipementet installation comprises, ndlr) coûte àpeu près 50 000 euros (24.600.000francs comoriens, ndlr), alors qu'uneusine de dessalement, pour une capacitéde production deux fois supérieure auforage de Kwalé vaut 30 millions d'eu-ros (1,4 milliards fc environ, ndlr)", sou-ligne Philippe Jussiak. "Cela ne va pasdans le sens du développement durableà Mayotte." Les forages sont donc privi-légiés, d'autant plus que l'eau qu'ils four-nissent nécessite très peu de traitementsavant la consommation. "Si on privilégiecette ressource, on est gagnant et puis çapourrait faire du bien au portefeuille desusagers."Une eau moins chère pourrait d'ailleursavoir des conséquences positives pourl'environnement, en permettant auxfamilles modestes de laver leur lingechez elles, et non dans des rivières pol-luées par la lessive.

ND ET LG

QUAND L’EAU COULE, ELLE PEUT RAPPORTER GROSBIEN GÉRÉES, LES INFRASTRUCTURES HYDRAULIQUES FACILITENT LA VIE DES POPULATIONS. L’EXEMPLE AU BÉNIN.

les usagers. A Ouègbo Gare-Coly, le prix de labassine de 33 litres a été divisé par plus de dix :250 Fcfa (0,38 euros, 187 fc) avant 1990, 20 Fcfaaujourd'hui ! Avec les bénéfices réalisés, l'associa-tion apporte une aide annuelle de 1,2 million deFcfa (environ 1 830 euros, 900 360 fc) à la mairie,finance la construction de modules de classes, decentres de santé et "aide les communautés à payerleur contribution aux initiatives de développementprises par certains organismes", témoigneThéodore Amoussou.Ces exemples de réussite sont toutefois peu nom-breux. Selon la DH, la plupart des AUE ont malfonctionné. Les cas de détournement de fonds, defactures impayées et de mauvais entretien desinfrastructures sont légion. Une contre-performan-ce due à "la mauvaise formation et à la moralitédouteuse de ceux qui sont chargés de la gestion",estime Dieudonné Faton, chef service de l'hydrau-lique des départements de l'Atlantique et duLittoral. Du coup, l'État envisage de "rompre avecla gestion communautaire en confiant le travail àdes opérateurs privés".Une perspective qui enchante peu les AUE perfor-mantes. "Cette mesure, si elle est appliquée, pour-rait entraîner la hausse des prix de l'eau", craintJoseph Azonmasso, chef d'arrondissement deHouègbo. "Avec l'avènement de la décentralisa-tion, l'adduction d'eau est devenue un patrimoinede la communauté rurale et l'État ne doit pluss'immiscer dans sa gestion."

KOKOUVI EKLOU (SYFIA INTERNATIONAL)

PEINT EN OCRE ROSE, LE SIÈGE DE

L'ASSOCIATION DES USAGERS DE L'EAU

(AUE) de Ouègbo Gare-Coly, au nord deCotonou, se détache des hangars du marché envi-ronnant. Bâti en 2001, ce bâtiment qui comprendune salle de réunion de 180 places, un magasin etdes bureaux, fait la fierté des populations. Il est lesigne visible de la bonne ges-tion de leur réseau d'adductiond'eau potable. Celui-ci a étéconstruit en 1990, au lende-main d'une épidémie de cholé-ra. Dans cette localité rurale, iln'y avait jusqu'alors que desciternes et des puits tradition-nels aux eaux souillées. Leréseau comprend un forage et une pompe quimonte l'eau dans un château d'eau. Ce dernier réex-pédie le précieux liquide dans les canalisations.Une soixantaine d'abonnés privés ainsi qu'unevingtaine de bornes-fontaines gérées par des parti-culiers qui revendent l'eau aux populations y sontbranchés."C'est avec les recettes de la vente d'eau que nousavons construit ce siège estimé à 12 millions defrancs cfa (plus de 18 290 euros, près de 9 millionsde francs comoriens, ndlr)", confie ThéodoreAmousou, responsable d'exploitation de l'ouvrage."L'AUE de Ouègbo Gare-Colly est un exemple deréussite dans la gestion des ouvrages mis à ladisposition des communautés par l'État",remarque Élie Gangnido Gai, de la Direction del'hydraulique (DH). Selon cette direction, qui ne

dispose cependant pas de statistiques précises, ellen'est pas la seule à bien gérer ses infrastructures. Dans les années 90, 12 000 pompes manuelles,adductions d'eau, forages et bornes-fontaines ontété installés par l'État béninois pour faciliter l'accèsdes populations à l'eau potable. Financées à hau-teur de 90 à 95 % de leur budget par celui-ci, le

reste étant pris en charge parles bénéficiaires, ces infras-tructures ont permis d'augmen-ter de plus de 30 % le taux decouverture en hydrauliquerurale du pays depuis le débutdes années 90. Il était estimé à39 % en 2004.La gestion de ces ouvrages, au

niveau local, relève des AUE. L'assemblée généra-le de chaque agence est composée des représen-tants de tous les usagers de l'eau de la localité quiélisent un comité directeur. Elle collabore avec unexploitant recruté par un cabinet d'étude commispar la DH, chargé de veiller à l'entretien du réseau,de collecter les recettes des fontainiers et de lesreverser au comité directeur. Ce dernier les utilisepour financer la maintenance et les travaux d'ex-tension du réseau. À la fin de chaque exercice,l'AG décide de l'usage des bénéfices réalisés.

L'AG VÉRIFIE LE TRAVAIL DU COMITÉ DIREC-TEUR QUI CONTRÔLE L'EXPLOITANT ; lequel, à sontour, veille au paiement régulier des factures par lesfontainiers. Cette transparence dans la gestionentraîne l'augmentation des recettes sans pénaliser

LA RÉPUBLIQUE DU

BÉNIN, ANCIENNE

COLONIE FRANÇAISE

SOUS LE NOM DE

DAHOMEY, EST

INDÉPENDANTE

DEPUIS 1960.SUPERFICIE : 112622 KM²CLIMAT : AU SUD,SUB-ÉQUATORIAL

TEMPÉRÉ AVEC

QUATRE SAISONS ;AU NORD CLIMAT

PLUS CHAUD ET

SEC.POPULATION : 6,6MILLIONS

DENSITÉ : 57HAB./KM²

“L'ADDUCTION D'EAU ESTDEVENUE UN PATRIMOINE

DE LA COMMUNAUTÉRURALE”

J. AZONMASSO

LES RESSOURCES DE L'ÎLE SONT LIMITÉES ALORS QUE LA CONSOMMATION A BEAUCOUP AUGMENTÉ. MAIS LE SIEAM VEUTÉVITER DE DESSALER L'EAU DE MER, UN PROCÉDÉ TRÈS COÛTEUX.

Au bureau du BRGM, en charge de trouver les lieux à forer.

“ÇA POURRAITFAIRE DU BIEN AUPORTEFEUILLE DES

USAGERS”PHILIPPE JUSSIAK

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hspt!!qmboLES “PETITS MÉTIERS”

AUX COMORES ET EN AFRIQUE

dbttfvs!!ef!!qjfssft!!wpmdbojrvft!!)204*qj m j fs ! ef ! dbc jof! uf mfqipojrvf ! )304*nbsdiboe!bncvmbou!)404*COMPLÈTEMENT DÉMUNIS, SANS AUCUNE PERSPECTIVE DE S'EN SORTIR, ILS SONT DES CENTAINES DE JEUNESET MOINS JEUNES À VIVRE DE PETITS BOULOTS SOUVENT INSOLITES. UN SYSTÈME "D" QUI RIME AVEC SURVIE.

SOILIH TAKI : “LA PIERRE EST TOUTE NOTRE VIE”A MORONI, ILS SONT QUELQUES UNS À CASSER DES PIERRES VOLCANIQUES POUR UNE MISÈRE...

OASIS. ETRANGE NOM

POUR DÉSIGNER LE

TAPIS BASALTIQUE quicouvre la zone nord-est de Moroni.Une étendue de lave noire où rienne pousse, exceptées une végétationsauvage et quelques cossuesbaraques blanches qui semblentjaillir de nulle part. Sur cet univershostile entre la mer et la coucherocheuse, des formes accroupiesfouillent le sol telles des chercheursd'or. Ce sont des ramasseurs de pier-res. Des dizaines de familles viventde ce travail. Parmi eux, Soilih Taki et son épou-se. Né à Ndzuani d'un père anjoua-nais et d'une mère grand-comorien-ne, Soilih Taki n'a connu que misè-re dans sa vie. Il a 8 ans quand samère l'amène à Ngazidja avec seshuit frères et sœurs. Il n'a qu'unvague souvenir des deux ans passéssur les bancs de l'école. A 15 ans, il tra-vaille déjà dans un garage de la capitalecomme apprenti mécanicien. "Sans for-mation, j'ai compris que je ne pouvais pasgagner ma vie dans la mécanique. Je nepouvais pas non plus transporter duciment." D'errance en bricoles, Soilih estdevenu adulte sans rien apprendre. "Unjour, j'ai vu quelqu'un ramasser des pier-res pour les vendre, je me suis dit pourquoine pas essayer pour m'en sortir." Decondition physique fragile, Soilih n'a pasrésisté longtemps à l'épreuve. "On est pen-ché toute la journée à ramasser pierre par

pierre. Parfois on parcourt des dizaines demètres sans pouvoir remplir son sac.C'était trop dur." N'ayant pas vraiment lechoix, il se mit à casser la roche pour pro-duire lui-même le gravillon.

UN MORCEAU DE TISSU NOUÉ SUR LA

TÊTE, SOILIH RÉPÈTE le même gestedepuis six mois. Assis sur un morceau depierre, il casse minutieusement la roche àl'aide d'un petit marteau. Un travail long etfastidieux, presqu'interminable. Derrièrelui, sous un abri de fortune, une femme d'o-rigine malgache répète les mêmes gestes

en frappant la roche à l'aide d'un morceaude pierre un peu plus solide. "C'est monépouse. Nous commençons à travailler à 6heures du matin" explique Soilih. Après 9 heures de travail par jour, sanspause et sous un soleil de plomb, le couplearrive à remplir six sacs de pierres. Dix aumaximum. Le sac de gravillons est vendu500 fc (1 euro). Plusieurs dizaines de sacsposés autour d'eux attendent un improba-ble acheteur : dans ce quartier d'Oasis, nepassent que de rares clients qui ont besoinde petites quantités de gravillons pourcompléter leurs travaux de maçonnerie.

"Les gros clients se font livrerdirectement par les entreprises deconcassage" fait remarquer lafemme de Soilih. Le coupe vend enmoyenne 30 sacs par mois ; 15 000fc (30 euros) de revenu mensuel."Juste de quoi manger tous lesdeux" poursuit la femme. Comme les autres casseurs de pier-res du quartier Oasis, Soilih et sonépouse n'ont aucune autre ressour-ce. Le terrain sur lequel ils tra-vaillent appartient à des propriétai-res qui tolèrent leur présence... tantqu'ils n'ont pas encore de projet surle site. Un autre casseur de pierrequi a squatté un terrain domanial, abien voulu lui prêter un lopin deterre sur lequel Soilih a confection-né une cabane faite de bric et debroc. "Un jour ou l'autre, les pro-priétaires du terrain nous deman-deront de quitter cette place" craint

Soilih, qui ne sait où aller. A 27 ans, le cas-seur de pierre veut continuer à faire son tra-vail. "Je pense qu'on peut s'en sortir" dit-il."Faux", proteste sa femme. "Ce n'est pasune vie. C'est dur de travailler sous lesoleil. On a rien, même pas un endroit pours'asseoir. On n'a pas de maison. Moi je nepeux pas louer une maison sans être sûrede payer chaque mois. Je ne suis pas unevoleuse. Je suis une travailleuse honnête.La pierre est toute notre vie." Une vieincertaine qui peut s'arrêter brusquement,au gré des propriétaires.

KAMAL' EDDINE SAINDOU

ASSIS SUR SON TABOURET SOUS UN VIEUX PARA-SOL, LÉON KAYOYA OBSERVE LE TÉLÉPHONE

PORTABLE flambant neuf - de ceux qui circulentdepuis peu à Bujumbura, la capitale du Burundi - que vientde lui remettre un homme bien mis. En un rien de temps,Léon le dévisse et scrute l'intérieur. "Déjà tripoté", lance-t-il à son propriétaire qui répond par un hochement de têteaffirmatif puis ajoute, visiblement amer, "il a passé tout lemois de juin à l'Espace Télécom (une société spécialiséedans la maintenance des téléphones, ndlr) et finalement onm'apprend que l'émetteur est foutu".Léon sourit et continue à inspecter l'appareil. Inquiet, ledétenteur du portable le met en garde en haussant le ton :"Si tu ne peux pas me le réparer, remets au moins tout enplace et rends-le moi comme je te l'ai donné."Avant mêmequ'il ait fini de parler, Léon se redresse, regarde son clientet lui demande s'il a 15 000 Fbu (15 dollars) pour qu'il s'y

mette. Marché conclu ! Léon se remet sur le portable et, enmoins de temps qu'il ne faut pour le dire, lui rend son appa-reil… allumé. Émerveillé, le client sort les 15 000 Fbu. Une scène banale en plein centre de Bujumbura, non loindu marché. Comme Léon, de nombreux jeunes désœuvrésont appris, sur le tas, à réparer les portables et s'en tirentsouvent mieux que les spécialistes.

CES TECHNICIENS SANS DIPLÔME SONT DES AS DU BRI-COLAGE efficace de ces gadgets électroniques. Ils ont unsuccès fou auprès de toutes les couches de la population etne sont guère impressionnés par les diplômés, embauchéspar les maisons spécialisées. "Il n'est pas rare qu'un denous répare un appareil que chez eux on envoie à la pou-belle", lance Tabaro. Les réparateurs qui s'estiment sous-payés dans les sociétés les rejoignent d’ailleurs le week-end. D'où une complicité qui commence à s'installer entre

les techniciens, a priori concurrents. "J'ai un salaire fixe,quelle que soit la performance, et des heures précises detravail, mais en collaborant avec ces garçons sur montemps libre, je gagne plus", confie un technicien d'unesociété de téléphone. Un métier intéressant et lucratif car,affirme un client, "c'est comme chez le médecin , quand çafonctionne pas on ne réfléchit pas sur les tarifs".La revente des nombreux téléphones volés est l'autre res-sort du succès de ces techniciens des rues. En cas de panne,le nouveau propriétaire a peur d'aller le faire réparer dansles maisons spécialisées. "Ici nous savons identifier nosappareils et quand il y a déclaration de vol, nous alertonsnos équipes techniques qui saisissent le portable tôt outard", révèle Bernard Ndinkabandi, directeur chez Télécel(société de téléphonie mobile), "mais ils ont déjoué le stra-tagème, ils nous contournent !"

JEAN BOSCO NZOSABA (SYFIA INTERNATIONAL)

DANS LA RUE BURUNDAISE, LES AS DES MOBILESAU BURUNDI, LES JEUNES DÉSŒUVRÉS ONT TROUVÉ DANS LA RÉPARATION DES TÉLÉPHONES PORTABLES UNE ACTIVITÉ LUCRATIVE.

LE SECTEUR INFORMEL EST AU

CENTRE DES PROBLÉMA-TIQUES ÉCONOMIQUES. Ce

secteur a ses détracteurs qui le consi-dèrent comme "un concurrent déloyalde l'entreprise puisqu'il échappe àtoute fiscalité" expliqueChams'Eddine Tourqui, spécialiste engestion de projets innovants et direc-teur exécutif de la Meck Moroni(Mutuelle d'épargne et de crédit). Il aaussi ses défenseurs. "La plupart deséconomistes du développement pen-sent que l'informel traduit au contrai-re un dynamisme entrepreunarialqu'il faut intégrer dans l'économie"poursuit notre interlocuteur. Un avisque ne partagent pas les administra-tions et les grosses entreprises. Lespremières parce qu'elles voient dansl'informel qui n'est soumis à aucunecharge (ni droits, ni taxes, ni salaires),un manque à gagner financier impor-tant. Les secondes, des concurrentsqui n'obéissent à aucun schéma. Dansla même logique, les banques ontfermé les portes de leur système definancement à ces "insolvables".

COMPLÈTEMENT OPPOSÉE À CETTE

VISION, LES PARTISANS d'une inté-gration de l'informel soutiennent qu'ils'agit d'un important vivier de créa-tions d'emplois et un moteur contre lapauvreté. Aucune étude ne permet demesurer le poids de ce marché sur l'é-conomie comorienne. Mais "il n'y apas de doute qu'il représente desmilliers d'emplois" précise Chams-Eddine Tourqui. Mieux encore, "il estconseillé de démarrer une activitédans l'informel" poursuit le spécialis-te en projets innovants. Une réalitéqui existe dans les pays développésmais qui est plus visible dans les paysémergents en raison du poids du sec-teur par rapport à l'économie globale. Si Chams-Eddine reconnaît certainesdérives, celles-ci ne sont pas inhéren-tes au secteur mais à la tentation desentreprises d’utiliser le marché infor-mel pour écouler leurs marchandises.C'est donc cette connexion qui peutêtre réprimée et non le fait pour unindividu de créer une activité pours'en sortir. Le célèbre exemple de l'as-cension de l'actuel président malga-che est souvent cité par les partisansde la promotion de l'informel.L'histoire retient que MarcRavalomanana a débuté comme ven-deur de yaourt avant de créer la plusgrosse entreprise de fabrication de laitde Madagascar. Une multinationaleaujourd'hui.

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DE L'INFORMELAU FORMEL

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AFRIQUE AUSTRALE : UN 25ÈME

ANNIVERSAIRE DOULOUREUX

QUELQUE DIX MILLIONS

DE PERSONNES VICTI-MES DE LA SÉCHERESSE

sont menacées de famine en Afriqueaustrale, dont les dirigeants, réunisen sommet à Gaborone (la capitaledu Botswana), ont lancé mercrediun cri d'alarme, demandant une aided'urgence à la communauté interna-tionale. "Ce sommet a lieu aumoment où la plus grande partie dela région est confrontée à unesécheresse dévastatrice", a déclaréle président botswanais FestusMogae, en ouvrant ce sommet du25ème anniversaire de laCommunauté de développementd'Afrique australe (SADC). La sécheresse "a entraîné une bais-se des récoltes et un déficit en céréa-les" et "beaucoup de nos pays ontbesoin d'une aide alimentaire d'ur-gence", a ajouté le nouveau prési-dent en exercice de la SADC, qui aappelé "la communauté internatio-nale à apporter une assistance quisoit proportionnelle à l'étendue desbesoins".Prega Ramsamy, secrétaire exécutifde la SADC, a souligné "le hautniveau d'insécurité alimentaire" enAfrique australe,affirmant que "dixmillions de person-nes y sont menacéesde famine dans l'an-née à venir, soit ledouble par rapport à2004/2005". "Desréponses urgentes et collectives sontnécessaires pour éviter un désastrehumanitaire", a-t-il ajouté. Mogae aaussi exhorté les pays de la région àdavantage "d'efforts concertés" pour

faire face à la "dure réalité" dessécheresses à répétition en Afriqueaustrale. "Sinon, nous serons prisdans un cercle vicieux sans fin", a-t-il affirmé. Créée en 1980 à Lusaka, la SADCs'est déclarée "fière" de son rôle

dans la lutte contrele régime d'apar-theid en Afrique duSud, tombé en 1994,et pour la libérationde la Namibie, ex-colonie allemandeet sud-africaine,

devenue indépendante en 1990.Mais la région reste frappée par lapauvreté et le Sida, et Mogae asouligné la "nécessité de renforceret revitaliser la SADC en une

UNE SÉCHERESSE “DÉVASTATRICE” MENACE DIX MILLIONS DE PERSONNES DANS LA ZONE.

TANZANIE : LACAMPAGNE DÉMARREDix personnes sont officiellementcandidates à l'élection présiden-tielle du 30 octobre prochain enTanzanie, a annoncé dimanche laCommission électorale nationale(Nec). Pour la première foisdepuis la réintroduction du multi-partisme en 1992 en Tanzanie,une femme est candidate. Il s'agitd'Anne Claudia Senkoro, uneinfirmière de 43 ans, qui se pré-sente sous l'étiquette du Parti duprogrès de la Tanzanie (PPT,opposition). Selon les observa-teurs, Jakaya Kikwete, le candidatdu parti au pouvoir Chama ChaMapinduzi (CCM, parti révolu-tionnaire), a toutes les chances del'emporter. Conformément à laConstitution, l'actuel chef de l'EtatBenjamin Mkapa, au pouvoirdepuis 1995, ne peut pas se pré-senter pour un troisième mandat.

LE ZIMBABWERÉCUSE L'ONULe gouvernement zimbabwéen arejeté la semaine dernière, en lequalifiant de grossièrement exa-géré, un rapport de l'Onu selonlequel environ 700.000 personnesont été directement affectées parla récente campagne de démoli-tion de bidonvilles. "Le rapportexagère grossièrement le nombrede personnes qui se sont retro-uvées sans domicile après l'opé-ration", affirme le gouvernementdu président Robert Mugabe.Selon les autorités, 2.695 person-nes ont été transférées dans des"centres de transit" à Harare, àBulawayo, deuxième ville dupays, et Mutare (est) durant l'opé-ration. La campagne de démoli-tions a été menée du 18 mai jus-qu'à la fin juillet, officiellementpour en finir avec l'habitat insalu-bre et la criminalité.

“DES RÉPONSESURGENTES SONTNÉCESSAIRES”

P. RAMSAMY

LE MONDE DATÉ DU 18 AOÛT

2005 : "ME GILBERT COLLARD

ET SIMON A-POI, président del'Association des Réunionnais de laCreuse, ont indiqué, mardi 16 août, lorsd'une conférence de presse à Guéret, qu'ilsassignaient l'État devant le Tribunal admi-nistratif de Limoges pour “violation deslois sur la famille et sur la protection del'enfance, violation des conventions inter-nationales, non-respect des droits de l'en-fant”. L'affaire devrait être examinée àl'automne". Cette nouvelle démarche, troisans après une première action, remet sur ledevant de l'actualité un pan de l'histoire dela France méconnu de la plupart desFrançais. Et pourtant, s'ils savaient ce quel'Etat a fait en leur nom, voilà quelquesdécennies…Nous sommes dans les années 60. Dans unsouci de peupler des départements ruraux

en manque de têtes (pas de bétail, maispresque), la Ddass (Direction départemen-tale de l'action sanitaire et sociale) de laRéunion décide d'arracher à leurs parentsréunionnais des enfants issus de famillespauvres pour les envoyer grandir danstrois départements de l'Hexagone : laCreuse, le Gers et la Lozère. Ainsi, de1963 à 1980, 1 630 enfants de 7 à 14 ans yseront transférés. Michel Debré, qui étaitalors député de l'île, avançait deux argu-ments : cela permettait d'aider les famillespauvres à assurer une formation à leursenfants, et contribuait au repeuplement destrois départements cités. Ce transfert, l'Association desRéunionnais de la Creuse le qualifie de"déportation". Selon Simon A-Poi, arrivéen septembre 1966 et cité dans Le Monde,en fait de formation, la plupart de cesenfants étaient placés dans des fermes.

"Certains étaient moins bien traités queles vaches", indique-t-il.

MAIS, AJOUTE LE MONDE, "LE CŒUR DU

DOSSIER REPOSE sur les conditions de cestransferts. Les enfants, a expliqué LydieCazanove, arrivée en 1964 à l'âge de 13ans, “étaient fichés en 3 catégories : les"O", orphelins ; les "A", abandonnés ; les"RT", retenus temporaires, dont le lienfamilial n'était pas juridiquement brisé. Etles fiches précisaient le physique desenfants : noir, métis, mulâtre, blanc, hin-dou”. “Il y a eu des chantages, a ajoutéSimon A-Poi. On échangeait un enfantcontre la promesse de l'effacement d'unedette ou l'espoir d'un logement moins insa-lubre, on faisait miroiter aux familles unmeilleur avenir, on a fait signer d'une croixdes déclarations d'abandon à des parentsillettrés”".

Selon l'avocat ultra-médiatique GilbertCollard, "on ne tenait aucun compte desfratries". "Des frères et sœurs étaient misdans l'avion et, une fois en France, le gar-çon était dirigé sur une destination, la fillesur une autre, ils ne se voyaient plus", a-t-il affirmé, toujours au quotidien français."Parfois aussi, on n'enlevait à la famillequ'une partie des enfants".Après des décennies de silence,l'Association des Réunionnais de laCreuse s’était constituée en 2002 pourporter le dossier sur la place publique.Cette même année, un rapport del'Inspection générale des affaires sociales(IGAS), que Me Collard qualifie d'"ambi-gu", faisait porter la responsabilité de l'ini-tiative au seul département de la Réunion,"alors que c'était bien une politique gou-vernementale qui était à l'œuvre", a-t-ilinsisté dans Le Monde.

RÉUNION : LES “DÉPORTÉS” FACE À L’ETAT

organisation forte qui puisse êtreun instrument de lutte décisive"contre ces fléaux. Il a dénoncé lalenteur dans l'application des déci-sions, protocoles et autres déclara-tions "qui prennent la poussièresur nos étagères".

CE SOMMET S'EST TENU SUR FOND

DE CRISE AU ZIMBABWE, un desmembres fondateurs de la SADCqui a vu le jour l'année même oùcette ancienne colonie britanniqueobtenait son indépendance. Mais la situation dans ce pays diri-gé depuis 25 ans par RobertMugabe - mis au ban des pays occi-dentaux qui l'accusent de violer lesdroits de l'Homme, de truquer lesélections et de mener son pays à la

ruine - n'est pas à l'ordre du jourofficiel du sommet. La crise dans cette ex-puissanceéconomique a des conséquencesnégatives pour le développement del'ensemble de la région. L'Afriquedu Sud est prête à l'aider financière-ment, mais exige une démocratisa-tion du régime dont Mugabe ne veutpas entendre parler. La SADC regroupe l'Afrique duSud, l'Angola, le Botswana, leLesotho, le Malawi, le Mozambique,Maurice, bientôt Madagascar (lireci-contre), la Namibie, laRépublique démocratique du Congo(RDC), le Swaziland, la Tanzanie, laZambie et le Zimbabwe. LesComores n’en font pas partie.

UNE PROCÉDURE JUDICIAIRE EST LANCÉE PAR DES ÉMIGRÉS DE FORCE RÉUNIONNAIS CONTRE L'ETAT FRANÇAIS.

Le Présidentzimbabwéen,Robert Mugabe(archives).Outre la faminequi menace larégion, ledeuxième sujetde discussions,lors de ce som-met de la SADC,fut le Zimbabweet la crise qui ysévit.

Photo AFP

LE CONSEIL DES MINISTRES

DE LA SADC QUI S'EST

TENU LA SEMAINE DERNIÈ-RE A TRAVAILLÉ À L'ADHÉ-SION OFFICIELLE DE

MADAGASCAR. DES REPRÉ-SENTANTS DE LA PARTIE

MALGACHE ONT PARTICIPÉ

À CETTE RENCONTRE QUA-LIFIÉE D'"ULTIME" ; ILS SE

SONT CHARGÉS DE RÉGLER

LES QUESTIONS TECH-NIQUES LIÉES À CETTE

ADHÉSION.

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LA CONSTITUTION IRAKIENNEFACE AUX CLIVAGES RELIGIEUXPOUR LA TROISIÈME FOIS EN DEUX SEMAINES, LA PRÉSENTATION DU TEXTE CONSTITUTIONNELA ÉTÉ REPORTÉE. LES SUNNITES NE S'ENTENDENT PAS AVEC LES AUTRES PARTIES.

C'EST CE JEUDI 25 AOÛT QUE

DEVRAIT ENFIN VOIR LE JOUR

LA NOUVELLE CONSTITUTION

irakienne. Le "devrait" employé au condi-tionnel est important, car il s'agit dudeuxième report de la présentation de cetexte, qui, en début de semaine, ne faisaittoujours pas l'unanimité au sein de l'as-semblée chargée de l'adopter.A huit minutes de l'expiration du délai, quiavait été fixé à minuit dimanche dernier, leprojet de constitution a bien été présentéau Parlement. Mais le texte, qui mécon-tente toujours les sunnites, ne sera passoumis au vote avant ce jeudi, a précisé leprésident de l'assemblée, qui a doncimmédiatement levé la séance. Il faut eneffet encore du temps pour tenter deconvaincre la communauté sunnite, dontle soutien est crucial pour que cesse l'in-surrection. Cette minorité s'oppose tou-jours au projet actuel, notamment sur leprincipe du fédéralisme, craignant entreautres qu'il ne la prive des ressourcespétrolières.

DIMANCHE, LE PRÉSIDENT DU PARLE-MENT HAJIM AL-HASSANI, qui avaitsuspendu la séance sans vote au bout dequelques minutes, affirmait que "tous lesgroupes dans les trois jours à venir vonttenter, si Dieu veut, d'obtenir un accordsur certains points qui font encore l'objetde désaccords". Immédiatement, mar-quant leur profond mécontentement, etaugurant des discussions difficiles pourles jours à venir, les sunnites avaientpublié un communiqué rejetant le projet."Nous dirons aux Irakiens que cette cons-titution ne leur convient pas et qu'ils (...)devraient voter contre", a menacé pour sapart Saleh al-Mutlaq.Plus de 20 points de discorde persistententre les différents camps, selon ce der-nier, dont le fédéralisme, le partage dupouvoir entre président et Parlement et la

référence à l'Islam. "CetteConstitution est pleine depièges qui se refermerontsur les Irakiens. Le texte vadiviser le pays", a averti al-Mutlaq.Pour entrer en vigueur, le texte constitu-tionnel doit être d'abord voté par les élus,puis ratifié par référendum populaire enoctobre. Si le vote des députés chiites etkurdes permettra sans encombre de fairepasser le texte au parlement, les sunnitesont en revanche la possibilité de fairecapoter l'adoption du texte au moment duréférendum. Selon les règles actuelles, laConstitution serait rejetée si deux tiers desélecteurs votaient contre dans au moins

trois des 18 provinces dupays. Or les sunnites sontmajoritaires dans quatreprovinces.Malgré des déclarations tri-omphales - "Nous saluons

le développement survenu aujourd'huicomme un autre pas en avant dans le pro-cessus constitutionnel en Irak. Les pro-grès accomplis au cours de la semainepassée ont été impressionnants" a indiquéla Maison Blanche mardi-, ce nouveaureport, le troisième en deux semaines, metle gouvernement Bush dans l'embarras,alors que les doutes de la population amé-ricaine ne cessent de s'accroître quant àl'intervention de l'US Army en Irak.

Washington avait fait pression sur lesIrakiens pour qu'ils rédigent leur projet deconstitution dans les temps, le 15 août,mais un second report fait désormais suiteau premier, qui avait expiré il y a unesemaine. Un rejet sunnite de laConstitution ne servirait pas la stratégiedes Etats-Unis qui misent sur le processuspolitique pour réduire le soutien à la gué-rilla parmi cette minorité.

WASHINGTON ESPÈRE QU'UNE NOUVEL-LE CONSTITUTION, et des élections géné-rales en décembre, permettront auPentagone et à ses alliés de commencer àretirer leurs troupes d'Irak l'an prochain.

AVEC AFP ET AP

NIGERLe secrétaire général des Nationsunies Kofi Annan s'est rendu auNiger mardi pour attirer l'attentionsur la famine qui menace ce pays,où Médecins sans frontières(MSF) reproche à l'Onu d'avoirréagi trop tard et trop peu. Lafamine qui menace 3,6 millions deNigériens est essentiellement cau-sée par la sécheresse et une inva-sion de criquets pèlerins. Le n°1de l'organisation internationale estallé au chevet de bébés squelet-tiques à l'hôpital de Zinder et aécouté les appels à l'aide d'habi-tants du village de Madara. "Jesuis venu voir par moi-même, par-ler au gouvernement, voir ce quenous pouvons faire ensemble pouraméliorer la situation, non seule-ment à court terme mais aussi àlong terme", a-t-il expliqué à lapresse. On estime que plus de 5millions de personnes sontconfrontées à une grave pénuriealimentaire en Afrique du Nord-ouest, dont au moins 1,6 millionde personnes, selon l'Onu, dansles autres pays du Sahel -Mali,Burkina Faso et Mauritanie.

RUSSIEL'ancien patron du géant pétrolierIoukos, Mikhaïl Khodorkovsky, aentamé une grève de la faim, ensolidarité avec son collègue PlatonLebedev, transféré à l'isolement le19 août. Khodorkovsky, condam-né à neuf ans de prison et lui-même transféré récemment dansune cellule bondée et privé d'accèsà l'information, accuse: "Il est évi-dent qu'il ont jeté mon ami en cel-lule d'isolement pour se venger demoi pour mes articles et inter-views", lance-t-il. MikhaïlKhodorkovsky a maintes fois cri-tiqué le Kremlin dans la presserusse, et dans un récent entretien,a dit envisager de poser sa candi-dature à une législative partiellequi s'annonce. Selon les détrac-teurs du Kremlin, cette annoncepourrait avoir motivé la décisionde le mettre dans une cellule qu'ilpartage désormais avec 11 autresdétenus.

Dans la rue, à Bagdad.L’adoption d’une constitu-tion permettrait aux Etats-Unis de retirer leurs trou-pes.

ISRAËL A MIS FIN LUNDI À LA COLO-NISATION DE LA BANDE DE GAZA EN

ÉVACUANT NETZARIM, la dernièredes 21 implantations juives de ce territoirepalestinien occupé depuis 38 ans. "Tousles habitants juifs de la bande de Gaza ontété évacués", a annoncé le commandantAvi Zelba, porte-parole de la police.Israël a ainsi mis un terme à la colonisa-tion de cette région, où la premièreimplantation, Netzer Hazani, avait étécréée en 1976. Au plus de fort de la colo-nisation, quelque 8.000 Israéliens étaientinstallés dans la bande de Gaza parmi 1,3million de Palestiniens, la plupart des réfu-giés et leurs descendants. Le Premierministre israélien Ariel Sharon et le diri-geant palestinien Mahmoud Abbas se sont

félicités dans un entretien téléphonique duretrait décidé unilatéralement par l'Etatjuif. M. Abbas a téléphoné au Premierministre pour "le féliciter du retrait de labande de Gaza qu'il a qualifié de décisioncourageuse et historique", selon le bureaude M. Sharon. "Mahmoud Abbas a expri-mé l'espoir que ce retrait permettra d'ou-vrir une nouvelle page dans les relationsentre les deux peuples et souligné lanécessité de travailler ensemble pour lapaix", a-t-on ajouté précisant que les deuxdirigeants s'étaient mis d'accord pour serencontrer "bientôt", mais aucune date n'aété fixée. Autant de salamaleks diploma-tiques qui n’empêchent pas les plus scep-tiques de penser qu’il ne s’agit que d’uneavancée de facade.

EN EFFET, LA PAGE DE LA BANDE DE

GAZATOURNÉE, SE POSE LA QUESTION dela Cisjordanie, où vivent désormais les240.000 colons, et les propos d'ArielSharon rapportés par le quotidien israélienMaaleh Adumim confirment les craintesdes Palestiniens : le Premier ministreisraélien déclare ainsi qu'"il y aura desconstructions dans les blocs d'implanta-tion" tels que Maaleh Adoumim, dans lesfaubourgs de Jérusalem, et Ariel, non loinde Tel Aviv, malgré la condamnation decette recolonisation par plusieurs pays,dont la France. "Le bloc d'Ariel resterapartie intégrante d'Israël à jamais,connecté territorialement à Israël", affir-me Ariel Sharon (lire notre article de lasemaine dernière, Kashkazi n°3).

GAZA LIBÉRÉ, 38 ANS APRÈSSE POSE DÉSORMAIS LA QUESTION DE LA CISJORDANIE, QUE LES ISRAÉLIENS VEULENT GARDER.

La phrase“NOUS POURRONS ÉTABLIRUNE LISTE NOIRE DESCOMPAGNIES.”Mardi, le Français Jacques Barrot, com-missaire européen des Transports, aannoncé la mise en place d'une listenoire répertoriant les compagnies aérien-nes les moins sûres. Cette annonce inter-vient alors que les accidents d'avions sesont multipliés ces derniers temps (qua-tre en moins d'un mois), et une semaineaprès le crash de l'avion de la WestCaribbean au Venezuela, dans lequel ontpéri 152 Français. Le représentant del'Union européenne a en outre annoncéque "tous les Etats membres de l'Unionvont désormais être obligés de commu-niquer toutes leurs informations sur lescompagnies qui ont connu des interdic-tions et des réductions de vols".

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: AFP

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EN ROUTE POURLA PHASE FINALE

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ON CONNAÎT DÉSORMAIS LES

REPRÉSENTANTS DES TROIS ÎLES

DE L’UNION qui se disputeront letitre de vainqueur de la coupe des Comores,dans les jours qui viennent. Résumé des épreuves, île par île.

MWALILundi dernier, au stade de Wanani à Djando,se sont rencontrées l'équipe de Fomboni clubet Dynamique de Mabahoni (Fomboni). Le

score est de 5 buts à 4 en faveur deDynamique. D’autre part, l'équipe Juno deHoani a rencontré Fomboni club le week enddernier au stade Angola. Fomboni club estsorti victorieux. La finale de la coupe a fina-lement opposé Fomboni club à Dynamique,au stade El Hadj A. Matoir. C’est le premierqui l’a emporté ; il représentera l'île àNgazidja.

NGAZIDJAA Ngazidja, les matchs se sont déroulés en

triangulaire. Volcan a battu Alizé 2 buts à 0,puis Alizé a battu Espoir de Djomani 3 buts à2 et en finale, Volcan a battu Alizé 3 buts à 1.C’est donc Volcan qui représentera l’île enphase finale.

NDZUANIChirazienne de Domoni a battu en finale dutournoi de la Coupe des Comores Gombessaport de Mutsamudu au stade de Hombo, surle score de 4 tirs au buts à 3, à l'issue de laphase ultime des tirs au but. Malgré la domi-

nation de Gombessa, le score est resté viergeet nul (0-0), et finalement, c'est Chiraziennequi a gagné, elle représentera l’île en phasefinale.

La phase finale de la coupe nationale oppo-sera donc les équipes de Volcan Club deMoroni (Ngazidja), Chirazienne de Domoni(Ndzuani) et Fomboni Club (Mwali). Elledevrait se dérouler dans les prochains joursà Moroni.

RC (AVEC MRA-ATI ET KAY)

Le DauphinLe Dauphinprésente ses nouveaux horaires

SamediSamediDÉPDÉPARTART

DE MORONIDE MORONI9 H

Moroni - Fomboni11 H 45

Fomboni-Mutsamudu

DimancheDimancheDÉPDÉPARTART

DE MUTSAMUDUDE MUTSAMUDU14 H

Mutsamudu - Fomboni16 H 30

Fomboni-Moroni

LundiLundiDÉPDÉPARTART

DE MORONIDE MORONI8 H

Moroni - Fomboni10 H 45

Fomboni - Mutsamudu13 H 15

Mutsamudu - Moroni

MardiMardiDÉPDÉPARTART

DE MORONIDE MORONI10 H

Moroni - Fomboni12 H 45

Fomboni - Mutsamudu

MercrediMercrediDÉPDÉPARTART

DE MUTSAMUDUDE MUTSAMUDU10 H

Mutsamudu - Fomboni12 H 30

Fomboni - Moroni

JeudiJeudiDÉPDÉPARTART

DE MORONIDE MORONI8 H

Moroni - Mutsamudu11 H 45

Mutsamudu - Fomboni14 H 15

Fomboni - MoroniPrix spécial le week-endPrix spécial le week-end SCTM SCTM Tel. : Tel. : 73 36 7073 36 70

Date : 25 août 2005Credit No: 3868 - COMAAO No: 05-001/FADC/AEPU

1. L'UNION DES COMORES a obtenu un crédit del'Association Internationale de Développement (I.D.A)en différentes monnaies, pour financer le coût du "PRO-JET DE SOUTIEN AUX SERVICES". Il est prévu qu'u-ne partie des sommes accordées au titre de ce prêt serautilisée pour effectuer les paiements prévus au titre duPROJET DE REHABILITATION ET EXTENSIONDES INFRASTRUCTURES D'ALIMENTATION ENEAU POTABLE DE 2 CENTRES URBAINS DANSLES ILES D'ANJOUAN ET MOHELI.

2.LE FONDS D'APPUI AU DEVELOPPEMENTCOMMUNAUTAIRE invite, par le présent Appel

d'Offres, les soumissionnaires intéressés à présenter leursoffres sous pli fermé, POUR LES TRAVAUX DEREHABILITATION ET EXTENSION DES INFRAS-TRUCTURES D'ALIMENTATION EN EAU POTA-BLE DE 2 CENTRES URBAINS :

LOT 1 : ANJOUAN.LOT 2 : MOHELI

3. Les soumissionnaires intéressés à concourir peuventobtenir des informations supplémentaires et examiner lesDossiers d'Appel d'offres dans les bureaux de : FONDS D'APPUI AU DEVELOPPEMENT COMMU-NAUTAIRE, BP 249, ROUTE HADOUDJA- MORO-NI, UNION DES COMORESTél : (269) 73 28 82 - Tél / Fax : (269) 73 28 84 - e-mail : [email protected], 78, allée John Napier, 34965 MONTPELLIERCEDEX - FRANCE

Tél : (33) 4 67 99 23 82 - Fax : (33) 4 67 65 66 38 - e-mail : [email protected]

4. Le Dossier d'Appel d'offres pourra être acheté par lescandidats, sur demande écrite au service mentionné ci-dessus et moyennant paiement d'un montant non rem-boursable de DEUX CENT MILLE Francs Comoriens(200 000 FC) ou 400 Euros en espèce, ou chèque libelléau nom du FADC.

5. Les clauses des Instructions aux soumissionnaires etcelles du Cahier des Clauses Administratives généralessont les clauses du Dossier Type d'Appel d'offres;Passation des Marchés de Travaux (Droit Civil), publiépar la Banque Mondiale.

6. Toutes les offres doivent être déposées à l'adresse indi-quée ci-dessus au plus tard le 26 octobre 2005 à 12 H 00,heure locale et être accompagnées d'une garantie bancai-re de soumission d'un montant égal à 9 800 000 FC.

7. Les plis seront ouverts en présence des représentantsdes soumissionnaires qui souhaitent être présents à l'ou-verture, le 26 octobre 2005 à 12 H 30, heure locale, auSECRETARIAT EXECUTIF NATIONAL DU FADC -MORONI - UNION DES COMORES.

8. Pour être qualifiés, les soumissionnaires doivent :- Présenter les copies des documents originaux définis-sant la Constitution ou le Statut juridique ;- Justifier d'un chiffre d'affaires annuelles exprimé envolume total des travaux de construction réalisés au coursde chacune des cinq dernières années ; - fournir des informations concernant les réalisations entant qu'entrepreneur principal, de travaux de nature et devolume analogues au cours des cinq dernières années ;- Justifier la possession de matériels et équipementsnécessaires à la réalisation des travaux du présent Appeld'offres.

AVIS D’APPEL D’OFFRE

Pas de liaison le vendredi

FOOT - UNION. VOLCAN, FOMBONI CLUB ETCHIRAZIENNE ONT GAGNÉ LA COUPE DE LEUR ÎLERESPECTIVE. LES TROIS CLUBS SE DISPUTERONT LETITRE NATIONAL DANS QUELQUES JOURS.

Stade de Hombo, àMutsamudu, le week-end

dernier. Chirazienne deDomoni élimine

Gombessa de Mutsamuduaprès une séance intense

de tirs aux buts.

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UNE NOUVELLE GÉNÉRATION DE

JEUNES CHANTEURS MET LE FEU

SUR LA SCÈNE comorienne. Ilssont formés à l’école cathodique en cetteépoque où la parabole et le satellite ont rem-placé nombre de repères traditionnels.Discours, attitudes et rapport au public : ilsrêvent de ressembler aux idoles du show-bizoccidental. Ils fonctionnent par mimétisme.Les chaînes qui arrosent les Comores enmusique donnent le la en imposant le rap, leR'n'B et le zouk. Ces jeunes reprennent desmélodies entendues, plaquent des paroles encomorien dessus, multiplient les présencesscéniques dans une bonne partie de l'archi-pel, surtout à Ngazidja où le phénomène apris corps avec la multiplication des studiosd'enregistrement. Mieux encore : ils ontadopté la mode du clip filmé, qui vient ren-forcer sur des télés communautaires commeDjabal TV le travail de diffusion déjà enta-mé sur les radios, avec des singles tournantmatin et soir.

ON LES CRITIQUE, ON LES ADULE : L'OPI-NION EST PARTAGÉE quant à la portée duphénomène. Le moindre de leur concertattire des centaines de jeunes. Quelques-unsarrivent à drainer près de 3.000 personnesdans un lieu comme le stade Beaumer àMoroni. Les tournées dans les villages s'en-chaînent à la queue leu leu. Djobane Djo,Embargo, Dj Anziz ou encore Cdd sont lesnouveaux chevaliers servants de la sonocomorienne. Bains de foule, gardes du corpset société de production : ils amorcent unenouvelle ère pour le commun des nos com-patriotes. Ce qui n'excuse rien dans le débatqui les oppose à la vieille génération d'artis-tes. Celle-ci trouve leur musique mièvre etmal fagotée, leurs mélodies appauvries,leurs textes vulgaires. Elle déplore l'arrogan-ce de cette jeunesse, accusée de vouloirjouer à l'artiste sans rien connaître du métier.Certains chantent faux et ne bénéficientd'aucune culture musicale solide. Mais laplus grosse critique vient du fait que ces jeu-nes chantent beaucoup en play-back.Djobane Djo, artiste le plus consacré de cettenouvelle vague, est un ex-ténor de twarab. Il s'interrogesur ce rejet des Anciens : "Les

maîtres en la matière utilisent déjà le princi-pe du play-back. En France, aux Etats-Unis,on le fait sans problème. Donc je ne vois paspourquoi nous ne le ferions pas". Le manquede sérieux des rares musiciens accompagna-teurs est pointé du doigt. Le live coûte cherpar ailleurs. "Certes”, le rappelle Fathi,patron du studio Dunya, chez qui enregist-rent la plupart de ces chanteurs, “il y a des

jeunes qui n'ont pas beaucoup de talent dansce mouvement. Mais je pense que leur don-ner la possibilité de faire leurs premiers pasest essentiel. Sinon, ils n'évolueront pas. Jeconsidère en fait qu'ils en sont à la premièreétape. Après, ils évolueront vers autrechose". L'écrémage aura lieu tôt ou tard,pense-t-il. Djobane Djo ajoute : "C'est vraique beaucoup de jeunes chantent sans tenircompte des harmonies. Je connais des gensqui mélangent tout un tas de choses dansleur chanson. Dans un même texte où ilsprétendent rendre hommage à une femme, tuentends s'exprimer une critique sévère del'Etat. Et tu ne sais plus sur quoi porte lachanson."

MAIS TOUS DEUX RESTENT CONFIANTS

QUANT À LA SUITE. "Ceux qui nous ont pré-cédés dans ce métier n'aiment pas ce quenous faisons, parce qu'ils sont jaloux. Ilscherchent à nous descendre". Ils trouventque les reproches faits par l'ancienne géné-ration, à laquelle appartiennent les Salim AliAmir, Maalesh ou Laher, sont un peu exces-sifs. "C'est leur faute”, explique Fathi, “siles jeunes ne savent plus jouer d'instrumentset pratiquent du play-back. Ils n'ont pas sutransmettre leur savoir-faire". La querelledes Anciens et des Modernes s'organise.Anfifi, jeune animateur de radio, exulte: "Ilsn'ont qu'à aller se rhabiller. Les vieux n'ac-ceptent pas que des jeunes s'emparent aussibien de la scène. Ils espèrent rester là ad

vitam aeternam". Le débat se veut passion-nel. "Cette vieille génération nous déteste.Elle ne veut pas nous voir avancer. Ils pas-sent leur temps à dire que nous bousillons lamusique comorienne. Pourquoi ils ne vien-nent pas nous expliquer ce qui leur posevraiment problème. S'ils voulaient que notremusique évolue, ils agiraient autrementavec nous" insiste Djobane.

LA CONCURRENCE DÉPLAIRAIT DONC

AUX ANCIENS STUDIOS et aux artistes plusâgés. Elle leur ferait perdre du public et del'argent. D'autant plus que ces jeunes prati-quent des musiques à la mode mondiale-ment. "On fait le pari de ce qui marcheailleurs" nous dit Mliva, créateur du labelComores Music, structure qui s'occupe depromouvoir et de produire des artistes issusde ce mouvement selon une stratégie dedéveloppement d'un type nouveau, là aussien tenant compte du milieu show-biz dansles pays du Nord. "La tradition musicalecomorienne n'a pas beaucoup évolué. Etvouloir la faire évoluer risque de nous faireperdre du temps, et de l'argent. Voilà pour-quoi nous avons tout de suite choisi d'inves-tir sur des rythmes qui marchent déjàailleurs. Les jeunes qui sont ici sont commeceux qui sont en France en termes d'influen-ces. Travailler sur du R'n'B ou sur du zoukmarche beaucoup plus que le fait de vouloirinsister sur le passé musical" conclut-il.

SOEUF ELBADAWI

LA MUSIQUE

FAST-FOODILS SONTOMNIPRÉSENTS SURLES ONDES.LES CHANTEURS DELA NOUVELLE VAGUERÉPONDENT AUXCRITIQUES DES“ANCIENS”.

NATTY DREADÀ NDZUANILe célèbre groupe de reggaeréunionnais Natty Dreaddébarque à Ndzuani ce vendredi26 août pour une première tour-née dans l'île. La formation deJean-Marie Imira et JackyTayama se produira le lende-main de son arrivée sur l'île àDomoni, avant son principalconcert prévu dimanche au stadede Missiri à Mutsamudu. Un desgroupes phares de la Réunion,Natty Dread profitera de cettepremière sortie dans la régionpour présenter son deuxièmealbum enregistré au Mali, où laformation a découvert le conti-nent africain. Une sorte deretour aux sources qui a permisà Natty Dread d'apporter desnouvelles couleurs à sa musiqueLe groupe qui a prévu de resteren terre anjouanaise pendant unesemaine, compte se produire surd'autres scènes. "Nous ne venonspas à Anjouan juste pour jouer,mais pour aller au contact de lapopulation et découvrir une îleque beaucoup d'entre nous neconnaissent pas" à indiqué Jean-Marie. Sur le chemin du retourle 2 septembre, le groupe s'arrê-tera à Maore pour un concert àKoropa.

PETIT HADADÀ MORONILe chanteur de zouk love, PetitHadad, donne un concert cedimanche 28 août au stade deMoroni (Paf : 1 000 fc), organi-sé par le club de foot Avenir desComores. La soirée débutera à21 h, avec tout d’abord du toirab(Soze, Loko), puis du zouk(Barezi, DJ Anzi, Anflam, AkimSamuel...), et enfin du rap (AirForce 1, Kemp, Bled 7...).

Chut / silence / il ne faut pas à l'agonisant / plus de bruitque ses gémissements. / C'est un homme qui fait peut-êtredes aveux / plus graves que les scandales / qui ont jalonnésa vie. / C'est l'heure de rendre des comptes / auxquels onn'avait pas pris garde. / Le temps coule par saccades /secondes fluides / dans son regard hagard : / la morsurene me fait plus saigner / mais la plaie s'élargit inexorable-ment - / faille de désespoir. / Il ne faut pas que je meuremaintenant / il ne faut pas - il faut, dit-il / que j'écrive aumoins l'ébauche d'une plainte / vaille que vaille ces der-niers vers / dernier acte d'une pensée traquée / titubant aubord du trou noir de ma conscience effarouchée.

Des aveux, c'est, semble-t-il, ce que tente de faireSambaouma A. Nassar lorsqu'il se penche sur sa feuilleblanche, en quête de poèmes "en marge du jour" -c'est le

titre de son recueil, publié chez Komedit et vendu auxComores et en France depuis le mois de juillet. Des aveux.Mais pourquoi ? "Je me suis toujours senti seul", dit-il. "J'aitrouvé cette forme d'expression convenable".

Il fut un temps / où un roi abdiqua / pour un sourire et unemain. / Il fut un temps / où tous les chemins / furent enseve-lis, / il fut ce temps / où tout un continent fut inondé. / Nousvoici ce temps / où tout recommence / au bord d'unabîme. / nous sommes donc un temps vécu / de nouveauce temps de silex. / Nous sommes un temps vécu / untemps qui recommence / au bord des plaies purulentesdes civilisations disparues.

Les poèmes de Sambaouma expriment ce qu'il ressent,indique-t-il. Des aspects de sa vie parfois précis y sont

détaillés, la perte d'un amour, la mort d'un ami… Le lecteurest mis dans la confidence, sans que les frontières duvoyeurisme ne soient franchies - les enchaînements de motssont assez réfléchis pour ne pas entrer dans ce jeu.

Va-t-en Aujourd'hui / menteur / Don Juan / emporte tacamelote hors de ma vue. / je te connais : assez prompt /à changer de veste au moment de vérité. / Va-t-en ! /Mieux vaut certainement Demain / qui ressemble à Hier. /J'étais dans mon enfance avec lui / insouciant et commedans mon élément. / Demain me promet le soleil / et lasérénité : vous verrez / ce sera comme une secondeenfance. / Avec demain / au moins on peut rêver…

Poèmes parlés en marge du jour précédés d'autres poèmes,Sambaouma A. Nassar, ed. Komedit

Lu, vu, entendu... Les poèmes de Sambaouma

Djobane Djo, lanouvelle star.

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L'ENVIRONNEMENTEN DÉBAT ÀOUANGANIL'Association MaïchaniOuangani Amaraï (Amoa), àMaoré, a reçu récemment desScouts de France venus del'Hexagone dans le cadre d'unjumelage. Les Scouts ont notam-ment aidé l'association et les jeu-nes de Ouangani à débroussailleret baliser le chemin de Bénara età installer un pont pour faciliterl'accès à la cascade de Soulou.Ils ont également participé à unejournée de prévention sur l'envi-ronnement organisée par l'Amoa. Des représentants du Syndicatdes eaux, de l'administration etdes médecins sont intervenus surles questions de l'hygiène, dutraitement des eaux et de la pro-tection de l'environnement. Seulle SIVOMC, chargé du ramassa-ge des ordures dans le centre deMaoré, était absent. Les repré-sentants de la mairie et duConseil municipal étaient trèspeu nombreux et n'ont pas parti-cipé aux débats, déplore égale-ment l'association. Par ailleurs les enfants admis en6e ont reçu en cadeau des stylos,trousses et cahiers. “Un moyende récompenser leurs efforts etd'aider les familles face au coûtexorbitant des fournitures scolai-res", indiquent les organisateurs.

MITSAMIHULI, PLACE BARIZA.RARES SONT LES PORTES DE

BANGWE qui, comme celle-ci,portent leur date de naissance tatouée sous lachaux. 1751, dit l'inscription gravée dansl'arche. Les habitants ne s'en soucient guèremais cette précision a l'avantage de satisfai-re les touristes qui, il y a quelques annéesencore, se pressaient chaque après-midi surla place publique. "Papa Claude" y racontaitl'histoire du bangwe en anglais, et quelque-fois en italien, aux clients de l'hôtel Galawa,dont il était Directeur des rela-tions publiques. "Il a calculécette date en comparant lescalendriers musulman et chré-tien", explique aujourd’hui sonfils Idi, âgé d'une vingtaine d'an-nées. "C'est lui qui a inscrit ladate." Quand Idi était petit, il sepressait avec les autres enfants autour desvacanciers : "Ils nous donnaient des stylos,des bonbons, des chocolats. On était toutcontents."Les bonbons n'étaient rien à côté des gainsmatériels dont a bénéficié le village pendantle fonctionnement de l'hôtel, de 1989 à2001. Lors de l'ouverture, la société sud-africaine San International avait recruté 328Comoriens dont environ 80% deMitsamihuli, indique Darouèche Soilihi,ancien responsable de la réception de l'hôtel.Une véritable aubaine même si les salairesétaient plutôt bas. "Les plus qualifiés

gagnaient 42.500 francs comoriens (86euros, ndlr)", raconte Darouèche Soilihi."Mais la plupart des gens recrutés n'avaientni formation ni expérience. Au début, on n'a-vait pas le droit d'être malades et on avaitque huit jours de congé annuel, mais on afait une grève."

CEPENDANT, MOINS D'UN AN PLUS TARD,SAN INTERNATIONAL ferme l'hôtel et quitteles lieux. Le Galawa est ensuite repris parSofitour, une autre société d'Afrique du Sud,

qui relance ses activités en1991. Les embauches au villagesont moins nombreuses mais demeilleure qualité. "Environ 50%du personnel était deMitsamihuli. Le salaire moyenétait de 125.000 francs como-riens (environ 250 euros, ndlr),

et certains atteignaient 300.000 francscomoriens (environ 600 euros)", expliquel'ancien employé. "Les gens avaient un peuplus d'expérience et les nouveaux proprié-taires les ont responsabilisés. Il y avaitmoins d'expatriés. Les chefs de la décora-tion, du spectacle, de la cuisine étaient cettefois comoriens."Riches de cette manne financière, les récep-tionnistes, aide-cuisiniers, serveurs, lingèreset autres femmes de ménage construisentalors des maisons, paient la scolarité de leursenfants, aident leurs jeunes frères et sœursou neveux et nièces à partir étudier à l'exté-

rieur. Mais les revenus du village ne s'arrêtentpas aux salaires. Non contents de trouver desdébouchés pour leur poisson, les pêcheurs sesont lancés dans l'artisanat. "Certains ontarrêté d'aller en mer pour sculpter des petitespirogues dans le mrizungu, un bois qui ne sertplus à grand-chose aujourd'hui. Les autresétaient satisfaits d'être payés à la fin dechaque mois. Ça leur permettait de gérer leurargent et d'avoir des projets", expliqueDarouèche Soilihi. Les femmes casaient fruitset légumes aux cuisines, le marché attirait lespromeneurs, les taxis les transportaient…"Rien que les citrons jaunes et verts qu'utili-sait l'hôtel, c'était énorme. Toute la rueMaluja était animée, il y avait des petits coinsoù on pouvait manger tout le temps.Maintenant, tout a fermé." Mitsamihuli faisaitconnaissance avec l'argent facile : lesemployés expatriés louaient des maisons etles touristes étaient prêts à débourser facile-ment des sommes qui ébahissaient les villa-geois. "Mon grand-père a vendu une calebas-se en terre pour 25.000 francs comoriens (50euros)", raconte Idi. Mais l'empreinte laissée par le Galawa n'estpas seulement financière. Sofitour avait adop-té une politique paternaliste qui lui donnaitune place primordiale dans la vie du village.Les salariés et leur famille pouvaient être exa-minés par les médecins de l'hôtel, qui prenaitégalement en charge l'achat desmédicaments. Les portes de cetemple du luxe étaient ouvertes

MITSAMIHULI : LA NOSTALGIEDU GALAWA D’ANTAN

...

FERMÉ DEPUIS 2001, L'HÔTEL DE LUXE RÉOUVRE TIMIDEMENT SES PORTES. MAIS LE VILLAGE DENGAZIDJA REGRETTE LA GRANDE ÉPOQUE OÙ LES TOURISTES ET L'ARGENT NE CESSAIENT D'AFFLUER.

“LE SALAIRE

MOYEN ÉTAIT DE

125.000 FC”D. SOILIHI

Place Bariza, dans la medi-na de Mitsamihuli.Idi (au centre) dit quec’est son père qui a gravédans la porte “1751”, dateestimée de la constructiondu bangwe (la placepublique en shikomori). A la grande époque duGalawa, Papa Claude fai-sait faire le tour de la villeaux touristes ; le bangwe,aujourd’hui symbole decette époque pas si lointai-ne, était l’un des clous dela visite.

APRÈS DE NOMBREUX REBONDISSE-MENTS, LE GALAWA A ÉTÉ REPRIS LE

6 AOÛT PAR LA SOCIÉTÉ SUD-AFRICAI-NE LEGACY HOTELS INTERNATIONAL,QUI POSSÈDE DES ÉTABLISSEMENTS EN

AFRIQUE DU SUD, EN NAMIBIE ET

CHERCHE À DÉVELOPPER SES ACTIVITÉS

DANS L'OCÉAN INDIEN. SELON SON

DIRECTEUR GÉNÉRAL, UNE GRANDE

CAMPAGNE DE MARKETING A ÉTÉ LAN-CÉE EN AFRIQUE DU SUD, OÙ LES

COMORES RESTENT UNE DESTINATION

POPULAIRE. LE PREMIER GROUPE

IMPORTANT DE TOURISTES SERAIT

ATTENDU POUR LE MOIS DE SEPTEMB-RE. L'HÔTEL EMPLOIE ACTUELLEMENT

180 PERSONNES DIVISÉES EN DEUX

ÉQUIPES QUI TRAVAILLENT ACTUELLE-MENT DEUX SEMAINES PAR MOIS CHA-CUNE, EN ATTENDANT QUE TOUTES

LES CHAMBRES SOIENT RÉNOVÉES…ET QUE LES CLIENTS SOIENT LÀ.

Il se passe quelquechose dans votrevillage ?Contactez nous à[email protected]

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La première édition du festival intitulé"Lune des îlots" s'est ouverte à Niumachoisamedi 20 août dernier. L'objectif de cetévénement est de "de partager la réussi-te de nos enfants aux examens de cettefin d'année", a déclaré Abdou Malida, leprésident de l'association pour le déve-loppement socioculturel de Niumachoi(ADSCN), qui organise cet événement."La réussite satisfaisante des enfants estune joie pour la population" a affirmé de

son côté l'un des parents d'élève. En tantque communauté, "nous collaboronsavec toutes personnes morales ou phy-siques oeuvrant au développement del'éducation pour s'aligner au troisièmeobjectif du millénaire qui est l'éducationpour tous", a ajouté Malida. Les différentes activités telles que leconcours inter-disciplinaire entre le collè-ge de Niumachoi et l'EcoleCommunautaire de la localité, ainsi que

des manifestations culturelles et sportivesse déroulent depuis samedi. Elles pren-dront fin samedi prochain avec unecérémonie de remise des prix auxgagnants du concours et aux admis auxexamens de fin d'année. Ce festival estorganisé avec l'appui financier du gou-vernement de l'île, ainsi que les direc-tions des écoles et le ministère desAffaires Sociales de l'île de Mwali.

Ça bouge à... Niumachoi, avec le festival “Lune des îlots”

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LE VILLAGE DE SOHOA, SITUÉ

SUR LA CÔTE OUEST DE MAORÉ

ET APPARTENANT à la communede Chiconi, est silencieux depuis un mois.Le conseil municipal a en effet coupé l'é-lectricité à Mayotte FM, qui "était l'âmede la commune" selon Alexis Mattoir,président de l'association qui héberge laradio. A l'origine de cette mesure, "unbranchement sauvage" auprès d'une écolematernelle qui jouxte le conteneur abri-tant la radio. Ouverte depuis près de 8 ans,celle-ci avait reçu l'autorisation de la pre-mière adjointe au maire de l'époque,Charifia Ahamada, pour s'alimenter enénergie au compteur de l'école maternellede Sohoa. Cette situation a duré pendanttout le mandat de l'ancienne municipalité,jusqu'en mars dernier où le trésoriermunicipal mandaté par le Trésor public amis le holà."Comment se fait-il qu'une école de typeT12 (avec installation informatique),consomme moins d'électricité que cetteécole de T3 ?" a-t-il demandé en parlantde l'établissement de Sohoa. Il a expliquéà la commune qu'il "ne pouvait pas payerla facture, sans davantage de justificatif".En attendant, le Trésor public a refusé derégler l'ensemble des factures de la com-mune. Pour tenter de trouver une solution,

le maire a contacté le responsable deMayotte FM, à qui il a expliqué qu'il étaitobligé de mettre un terme au "branche-ment sauvage".

"MÉCONTENT", ABDOURAHIM, UN AUDI-TEUR, EST ALLÉ À L'ANTENNE pour direque la commune souhaitait la fermeturede Mayotte FM, "détournant complète-ment l'affaire", accuse Saitu Said, le troi-sième adjoint au maire de Chiconi. "Pourmoi il y a eu une incitationà la haine de la part de laradio, d'emblée j'ai ététrès déçu, car au temps duGIP -Groupement d'inté-rêt public-, nous avionsfinancé les matériels deMayotte FM pour qu'ellepuisse émettre dans toutel'île. De plus il y a un localsécurisé qui est prévu d'être construit àl'endroit où se trouve Mayotte FM aujour-d'hui, la construction de ce local étaitinscrite dans le programme de la nouvel-le municipalité de 2001. Comment peux-t-on nous accuser de censurer la radio ?",s'indigne ce magistrat.C'est un véritable dialogue de sourds quis'est engagé depuis le mois dernier. Avantla coupure du courant, "la mairie avait

proposé à la radio de faire une demandede subvention pour qu'elle puisse se faireinstaller un compteur, mais la demandede subvention n'est jamais arrivée", affir-me le troisième adjoint au maire."Objection", crie Alexis Mattoir, et depoursuivre : "Nous avons commencé àmonter un dossier de demande de subven-tion, mais c'est le maire qui a tout blo-qué."

FACE À CE BLOCAGE, LE TRÉSORIER

MUNICIPAL A CONSEILLÉ aux élus deprendre une décision assumant l'erreuraccomplie. Après une délibération duConseil municipal, le trésor public a fina-lement accepté de payer la facture liti-gieuse de 1700 euros (836.400 francscomoriens)."On ne peut pas nous accuser d'être cont-re cette radio", se défend l'adjoint aumaire. "Cette radio, c'est la défense de lalangue malgache dans tout Mayotte. Monsouhait le plus cher, c'est de proposer sondéveloppement. Pour moi elle ne doit pasêtre que musicale. Cette affaire est unconstat flagrant du déficit de communica-tion de la part de la commune".Depuis son retour dans l'île après desstages dans l'hexagone, Alexis Mattoir aentamé des démarches auprèsd'Electricité de Mayotte (EDM) pourdemander une pause de compteur. "Nousne voulons pas mêler les querelles poli-tique avec cette radio. La mairie a raisonde dire que la facture d'électricité coûtecher à la commune, mais n'a pas à couper

le courant parce que desauditeurs se permettent decritiquer ses actions. Cetteradio n'est pas l'ennemiede la commune. S'il neveulent plus payer, on sedémerdera. D'ailleurs, ons'est cotisés pour la pausede notre compteur, les tra-vaux nous ont coûté près

de 900 euros (442.800 francs comoriens,ndlr). Nous voulons leur montrer quecette radio vivra quoi qu'il nous encoûte." Et puis, last but not least, "onrisque une amende de 1.500 euros de lapart du CSA (Conseil supérieur de l'au-diovisuel, ndlr) si nous ne continuons pasà émettre, mais ça la commune deChiconi n'en a rien à faire".

NASSUF DJAILANI

SILENCE RADIO À SOHOAUN CONFLIT ENTRE LA MAIRIE DE CHICONI ET MAYOTTE FM A CONDUIT LARADIO DU VILLAGE DE SOHOA, À MAORÉ, À CESSER D'ÉMETTRE.

Allahalele !MutsamuduIl était une fois un jeune gar-çon nommé Musa. Comme ilétait très noir de peau, à sesoreilles sifflaient sans cessedes moqueries : les gens deson village étaient fiers de leurteint clair de métis qui lesreliait à leurs ancêtres, leslégendaires Chiraziens. MaisMusa répondait : - Je suis fier de mes racinesafricaines et de mes ancêtresbantu !Irrité par ces propos, le sultanle bannit du village. Musa leNoir partit donc et marchajusqu'à se retrouver devantune petite chèvre noire, quis'égosillait en face d'un cro-codile bien gras. - Que se passe-t-il ? deman-da Musa.- J'ai sauvé le crocodile quiétait tombé de cette fosse,et maintenant il veut memanger ! répondit la chèvre.Musa le Noir se tordit de rire etfit mine de ne pas les croire :- Comment une petite chèv-re pourrait-elle sauver un caï-man ?Il rit tant et tant que, pour leconvaincre, le crocodileretourna dans la fosse. Lachèvre s'approchait du trouquand Musa l'avertit :- Pauvre idiote ! Laisse-le où ilest ou il te mangera !Reconnaissante, la petitechèvre proposa à Musa de lavendre à un sultan deZanzibar, qui cherchait unechèvre noire pour un sacrifice.Le sultan offrit des dizaines desacs d'or à Musa mais aumoment où le maraboutallait égorger la chèvre, celle-ci bondit et courut jusqu'auboutre du garçon. Les deuxcompagnons s'en allèrent.Avec l'or, Musa acheta d'aut-res chèvres et fonda un villa-ge qui grossit jusqu'à devenirune ville. On appelle cetteville Musamudu, c'est-à-direMusa le Noir.

AVEC SALIM HATUBOU (AUX ORIGINES

DU MONDE, COMORES, FILES FRANCE)

"CETTE RADIO, C'ESTLA DÉFENSE DE LALANGUE MALGACHE

DANS TOUTMAYOTTE"

SAITU SAID

aux enfants des employés, ravisde se sentir privilégiés. "Monpère gagnait 300.000 francs

comoriens et il avait beaucoup d'avan-tages", raconte Idi. "Parfois il me proposaitde l'accompagner avec mes amis. On pou-vait repartir avec des boissons."Des hommes comme Papa Claude, entière-ment dévoués au Galawa, contribuaient àcréer des liens entre l'hôtel et le village. "Ilrassemblait les enfants sur la placepublique", se souvient Idi. "On devait luiposer des questions sur l'histoire ou la cultu-re. Chaque enfant qui posait une questionavait un cadeau. La plupart du temps, c'étaitdes tricots ou des chaussettes avec écritGalawa dessus." Professeur d'Italien au col-lège privé l'Olivier, Papa Claude emmenaitles touristes italiens en visite dans l'établisse-ment. "On discutait avec eux dans leur lan-gue, on chantait leur hymne national…quand ils rentraient chez eux, ils nousenvoyaient des cadeaux, des cahiers parexemple."

TOUT S'EST TERMINÉ LE 26 AOÛT 2001. Al'annonce de la fermeture de l’hôtel, les réac-tions ont été variées : "Mon père, qui avaitvraiment le Galawa dans son cœur, est restébouche bée", affirme Idi. "Mais ma mère,qui travaillait en cuisine, s'est fâchée avec sasœur. Aux élections législatives, elle n'a pasvoulu voter pour un membre de la familleparce qu'il était du côté du gouvernementactuel, qu'elle juge responsable de la ferme-ture du Galawa. Pendant un bon momentelles ne se sont plus parlé."Quatre ans après, les séquelles se font enco-re sentir. Des maisons sont restées inache-vées, des anciens salariés sont endettés. Lesplus qualifiés ont trouvé un autre emploi etun certain nombre sont partis en France, àMaoré ou dans d'autres hôtels et restaurantsde Ngazidja. D'autres font des petits boulotsou jouent les traiteurs pendant la période desmariages. Ce sont surtout les femmes quirestent sans travail, à Mitsamihuli, avec leursenfants. "On était six à l'école privée",raconte Idi. "Ma mère a dû réduire lesdépenses et mettre quatre d'entre nous à l'é-cole publique. Et si mes parents travaillaientencore, je pourrais aller poursuivre mes étu-des sans problème." Darouèche Soilihiraconte la disparition en mer d'un homme,qui s'était retrouvé sans ressource pour nour-rir sa femme et ses enfants. "Il n'était paspêcheur mais c'était la seule solution pourlui. On ne l'a plus jamais revu." Jusqu'auxmariages qui ont ralenti : "Avant, les céliba-taires trouvaient facilement à se marier. Lesgens voulaient avoir un époux ou une épou-se dans notre village. Ce n'est plus le casaujourd'hui."

LES VILLAGEOIS SUIVENT À PRÉSENT D'UN

ŒIL méfiant les péripéties de la réouverturede l'hôtel et la succession des repreneurspotentiels (lire encadré). "On ne comprendpas, on s'inquiète", confie Darouèche Soilihi."Est-ce que ça va de nouveau fermer ? Etpuis les gens de Mitsamihuli ne sont pas lespremiers bénéficiaires alors qu'on a des gensformés, qui ont acquis une expérience. Aucunvillageois n'est à un poste important." Lamère d'Idi est retournée travailler mais n'ycroit guère. "Elle ne touche que 4 euros(2.000 francs comoriens, ndlr) par jour etn'est pas payée les jours de congé", expliqueson fils. "Comme il n'y a pas beaucoup declients, les 25 employés des cuisines tour-nent, ils sont au chômage technique presquela moitié du temps." La grande époque duGalawa reviendra-t-elle ?

LISA GIACHINO

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Histoires de mer

Un ringentre deuxquartiers

Ibrahim Abdoulkarim, fils de bou-trier, évoque sa jeunesse passéeautour du port.

"LE KALAWÉ ÉTAIT NOTRE AIRE

DE JEU. TOUS LES JEUNES SE

DONNAIENT RENDEZ-VOUS pourassister à l'arrivée des boutres,palabrer… Mais c'est ici aussiqu'on venait se battre. De vérita-bles rixes entre les habitants desdeux quartiers voisins, Badajananiet Mtsangani. Tout le monde étaitconcerné, jeunes, adultes, vieux,tout le monde. Comment ça com-mençait ? Ce sont les plus jeunesqui provoquaient. Ils descendaientsur la plage à la marée basse etcriaient "Iyo! Iyo! Iyo!” Un vraicri de guerre qui mobilisait lesfoules. Une vraie castagne. Maisune fois terminé, personne n'ypensait. Ce n'était qu'un jeu”.“Une reproduction des conflitsancestraux" ironise SultanChouzour. Un jeu dangereux quia été interdit en 1952 à la suited'un accident mortel. "Un descombattant est venu avec un cou-teau. Un geste interdit qui a toutcassé" regrette le vieil habitué duport aux boutres, qui a 73 ansaujourd'hui.

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DE MORONI. LIEU FASCINANT À LA

FOIS FIGÉ ET VIVANT OÙ LE TEMPS

SEMBLE arrêté tout en continuant de voguer àtravers les âges. Le lieu renvoie à l'histoire deces îles de la lune et à ces océans que les géantsboutres en bois ont affrontés depuis des siècles,avant de prendre leur retraite sur ce bassin quidessine la façade ouest des quartiers deBadjanani et de Mtsangani. Il n'y a pas que lesboutres qui sont amarrés à cette baie. Des hom-mes aussi y ont élu domicile. Un groupe de sep-tuagénaires assis à l'ombre du baobab discutelentement en admirant ces boutres que l'on

répare sans arrêt. Ce sont les habitués duKalawéni. Des anciens marins pour la plupartou des riverains qui reviennent sur le lieu deleurs faits comme une quête perpétuelle de sou-venirs lointains.

MSA IBOUROI EST DE LA LIGNÉE DES HOMMES

DE LA MER TELS Ouled, Ibourahima Msa,Adamou wa Ibouroi, Djaé…etc. "J'ai toujoursvécu dans ces lieux. Je suis arrivé à la mer à l'é-poque de la société maritime de Mshé (défor-mation de monsieur, ndlr) Bredy", un de cespartons de la Société Comores Bambao, la plusimportante société coloniale implantée dans

l'archipel. A 76 ans, Msa Ibouroi n'a pas oubliéson premier voyage à Majunga à bord d'un bou-tre. "A 14 ans, je suis devenu cuisinier sur le"Souri", un boutre qui appartenait à la familleSaïd Ousseine, une famille princière dont lademeure surplombe le kalawé". La traversée aduré 16 jours, se rappelle le vieil homme.Ibrahim Abdoulkarim dont le père était pro-priétaire d'un boutre, a lui aussi fait le parcours."On voyageait assis sur les planches à l'inté-rieur d'une petite case en feuilles de cocotierque les matelots démontaient à l'arrivée".

Le port aux boutres n'avait pas l'aspect qu'il aaujourd'hui. "La mer arrivait à la limite de la

KALAWENI, MUSÉE VIVANTmosquée. La route n'existait pas encore. Lespiétons passaient derrière la mosquée du vend-redi et remontaient par la mosquée deMtsangani" décrit Msa Ibrahim. Ils partaientavec du coprah, du savon, du cacao, du café, desplanches et revenaient avec des tissus, du riz,des dattes et des poissons séchés. Les marchan-dises étaient débarquées à dos d'hommes outirées à l'aide des chaînes comme les quelquesvoitures appartenant à la société. Le port auxboutres était aussi le cœur économique de l'île.Le seul point de liaison avec l'extérieur.

KAMAL'EDDINE SAINDOU

IMAGE DE CARTE POSTALE IDÉALE POUR LES TOURISTES, LE PORT AUX BOUTRES DE MORONI ESTSURTOUT UN LIEU DE VIE ET D’HISTOIRE. LA PREUVE AVEC SES HABITUÉS...

EN COMORIEN, "DJAHAZI"(BOUTRE EN FRANÇAIS)SIGNIFIE "PLEIN DE TRA-VAIL". L'ENTRETIEN DES

BOUTRES EST EN EFFET UN

CHANTIER INTERMINABLE.