denis papin

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Denis Papin Pour les articles homonymes, voir Papin. Denis Papin Portrait de Denis Papin Denis Papin né à Chitenay le 22 août 1647 et mort à Londres en 1712, est un physicien, mathématicien et inventeur français, connu notamment pour ses travaux sur la machine à vapeur. 1 Biographie 1.1 Formation en France Né dans les environs de Blois, probablement dans le pe- tit village de Chitenay, neveu de Nicolas Papin et cousin germain d'Isaac Papin, et issu d'une famille bourgeoise, Denis Papin suit les cours d'une école de jésuites, avant d'étudier à l'université d'Angers et de décrocher un diplôme de médecine tout en montrant des dispositions et un intérêt prononcé pour la physique. Reçu docteur vers 1669, on le retrouve deux ans plus tard comme curateur auprès de Christian Huygens, qui dirige l'Académie des sciences depuis 1670. On ignore ce qui a mené Denis Papin à une telle ascen- sion, à l'âge de 24 ans. Des biographes ont imaginé que Madame Colbert étant originaire de Blois, elle aurait pu intercéder en sa faveur. Une autre hypothèse semble plus vraisemblable : Papin, dont on sait qu'il n'était pas atti- ré par l'exercice de la médecine, se serait livré à sa pas- sion pour la physique, en réalisant une machine remar- quable : peut-être cette machine à incendie qui produit un jet orientable et continu, dont on ne connaît pas l'origine, et qui fut justement apportée à l'Académie des sciences en 1671. En 1673, il travaille donc auprès de Gottfried Leibniz, du même âge que lui et qui resta son ami et son correspon- dant. Ses expériences portent sur le vide. Il publie à vingt- sept ans son premier mémoire, Les nouvelles expériences sur le vide, avec la description des machines qui servent à les faire, qui fait la description d'une première machine à faire le vide, peu chère car elle n'utilise pas de « vif ar- gent » (mercure). On y découvre un savant marqué par la méthode cartésienne, et un inventeur ingénieux, qui met facilement ses théories en application en construisant des machines. 1.2 Départ pour Londres À partir de 1675, Papin, qui est calviniste, devance la révocation effective de l'Édit de Nantes, et part pour Londres, avec une recommandation de Christiaan Huy- gens. Il y rejoint assez vite les travaux de Robert Boyle, lequel, atteint par la goutte, trouve en Papin un assistant idéal pour reprendre l'étude des propriétés de l'air. Pa- pin construit une nouvelle machine à faire le vide, puis un fusil à air comprimé. 1.2.1 Le Digesteur Statue de Denis Papin dans la cour du Conservatoire national des arts et métiers de Paris. En 1679, Papin construit le Digesteur. C'est un cylindre de fonte très fort, sur lequel un couvercle est maintenu en pression grâce à des vis, et dans lequel on met un peu d'eau, avant de le placer sur le feu. L'eau se change en va- peur, puis la pression et la température montent, jusqu'à atteindre la valeur de la pression fixée par la soupape de sûreté. Celle-ci, installée sur le couvercle, permet d'éviter une explosion. C'est donc un appareil qui possède les at- tributs principaux de la chaudière, dans le sens donné au 1

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  • Denis Papin

    Pour les articles homonymes, voir Papin.Denis Papin

    Portrait de Denis PapinDenis Papin n Chitenay le 22 aot 1647 et mort Londres en 1712, est un physicien, mathmaticien etinventeur franais, connu notamment pour ses travaux surla machine vapeur.

    1 Biographie

    1.1 Formation en France

    N dans les environs de Blois, probablement dans le pe-tit village de Chitenay, neveu de Nicolas Papin et cousingermain d'Isaac Papin, et issu d'une famille bourgeoise,Denis Papin suit les cours d'une cole de jsuites, avantd'tudier l'universit d'Angers et de dcrocher undiplme de mdecine tout en montrant des dispositions etun intrt prononc pour la physique. Reu docteur vers1669, on le retrouve deux ans plus tard comme curateurauprs de Christian Huygens, qui dirige l'Acadmie dessciences depuis 1670.On ignore ce qui a men Denis Papin une telle ascen-sion, l'ge de 24 ans. Des biographes ont imagin queMadame Colbert tant originaire de Blois, elle aurait puintercder en sa faveur. Une autre hypothse semble plusvraisemblable : Papin, dont on sait qu'il n'tait pas atti-r par l'exercice de la mdecine, se serait livr sa pas-sion pour la physique, en ralisant une machine remar-quable : peut-tre cette machine incendie qui produit unjet orientable et continu, dont on ne connat pas l'origine,et qui fut justement apporte l'Acadmie des sciencesen 1671.En 1673, il travaille donc auprs de Gottfried Leibniz, dumme ge que lui et qui resta son ami et son correspon-dant. Ses expriences portent sur le vide. Il publie vingt-sept ans son premier mmoire, Les nouvelles expriencessur le vide, avec la description des machines qui servent les faire, qui fait la description d'une premire machine faire le vide, peu chre car elle n'utilise pas de vif ar-gent (mercure). On y dcouvre un savant marqu par lamthode cartsienne, et un inventeur ingnieux, qui metfacilement ses thories en application en construisant desmachines.

    1.2 Dpart pour Londres partir de 1675, Papin, qui est calviniste, devance larvocation eective de l'dit de Nantes, et part pourLondres, avec une recommandation de Christiaan Huy-gens. Il y rejoint assez vite les travaux de Robert Boyle,lequel, atteint par la goutte, trouve en Papin un assistantidal pour reprendre l'tude des proprits de l'air. Pa-pin construit une nouvelle machine faire le vide, puis unfusil air comprim.

    1.2.1 Le Digesteur

    Statue de Denis Papin dans la cour du Conservatoire national desarts et mtiers de Paris.

    En 1679, Papin construit le Digesteur. C'est un cylindrede fonte trs fort, sur lequel un couvercle est maintenuen pression grce des vis, et dans lequel on met un peud'eau, avant de le placer sur le feu. L'eau se change en va-peur, puis la pression et la temprature montent, jusqu'atteindre la valeur de la pression xe par la soupape desret. Celle-ci, installe sur le couvercle, permet d'viterune explosion. C'est donc un appareil qui possde les at-tributs principaux de la chaudire, dans le sens donn au

    1

  • 2 1 BIOGRAPHIE

    Le Digesteur.

    mot chaudire aujourd'hui, car au XVIIe sicle, cemot dsigne seulement une sorte de marmite.Cette double monte, en pression et en temprature, faitde l'appareil un moyen de cuisson un peu brutal , selonle propre terme de Papin : les os et les morceaux de lavache la plus vieille et la plus dure, se transforment engele. Cette machine, aujourd'hui nomme autoclave, ouautocuiseur, suivant l'application qu'on lui donne, permet Papin de mener des expriences totalement indites etspectaculaires pour l'poque. Toutes sortes d'aliments etde matires sont testes dans le Digesteur, et Papin noteminutieusement les transformations qu'il observe, selonla mthode de Descartes. Il se sert aussi de la gele pourisoler de l'air diverses denres, et observe par exemple,que moins exposs l'air, les pommes ou les groseilles sedgradent nettement moins vite.Il fait aussi d'autres observations. En laissant tomber unegoutte d'eau sur un Digesteur trs chaud, si on la frappeen mme temps avec un marteau, on observe une sorted'explosion. Une autre observation contribue une autre

    Le Digesteur, n XVIIIe sicle

    invention, encore plus considrable : aprs refroidisse-ment, le digesteur lui-mme, ou les pots mis l'intrieursont diciles ouvrir, comme si on y avait fait le videLe savant a construit des Digesteurs, de direntes tailles.Il semble avoir expriment des pressions leves, puis-qu'il relate avoir observ la fonte d'un petit plat en tain.Or ce mtal fond la temprature de 220 degrs, on peutdonc estimer que Papin a men ses expriences jusqu'environ 25 bars de pression.Peu port sur le commerce, Papin choue tirer un reve-nu signicatif du Digesteur. Son mmoire A new Digesteror Engine for softning bones, containing the description ofits make and use in these particulars, &c fait cependant sanotorit Londres en 1679, et Boyle se sent autoris proposer le savant comme membre titulaire de la RoyalSociety de Londres, ce qu'elle accepte en dcembre 1680.Malgr la rvocation de l'dit de Nantes (1685), le m-moire du savant calviniste expatri Londres parat Pa-ris en 1682 sous le titre La Manire d'amollir les os & defaire cuire toutes sortes de viandes en fort peu de temps & peu de frais ; avec une description de la machine dont ilfaut se servir pour cet eet, &c.Entre 1682 et 1684, on ne garde pas de trace des tra-vaux de Papin Venise o, sur l'invitation du diplomateSarroti, il a t invit venir fonder une Acadmie dessciences Venise, chose certainement dicile dans la ci-t des Doges, o rgnait alors une grande instabilit poli-tique. En 1684, Papin est de retour Londres et retrouveson poste et ses appointements la Royal Society. Sestravaux continuent tourner autour des mmes thmes

  • 1.2 Dpart pour Londres 3

    de l'eau, de l'air, du vide.

    1.2.2 1685 : proposition d'une nouvelle manired'lever l'eau

    L'nigme du jet d'eau perptuel, 1684 Fig 4 : La solution de l'nigme du jet d'eau perptuel,

    1685

    Fig 2 : proposition d'un nouveau moyen pour leverl'eau, 1685

    lever l'eau, au XVIIe sicle est une proccupation detous les instants, particulirement en Angleterre, o ontravaille dans les mines dans des conditions extrmementdiciles.En janvier 1685, Papin a fabriqu le petit modle d'unemachine, dans laquelle on observe une branche de corailau centre, surmonte d'une couronne, et deux petits jetsd'eau qui fonctionnent en permanence et sans aide ext-rieure (du moins en apparence).Aprs avoir propos aux lecteurs d'en rsoudre l'nigme,il en dvoile le fonctionnement six mois plus tard dansles Philosophical Transaction no 178 (Fig 4) : la couronnemasque en fait un rservoir, dans lequel il commence parfaire le vide pour faire monter l'eau d'un autre rservoirsitu plus bas, puis le temps suivant, une fois les pressionsd'air quilibres dans ces deux rservoirs, il restitue lapression du rservoir suprieur en lui rinjectant de l'air.L'eau qui tait monte dans le rservoir suprieur sest en-tretemps coule par gravit grce un tuyau cach dansla colonne de corail, et elle a mis en mouvement les deuxpetits jets d'eau. La restitution de la pression dans le r-servoir suprieur permet de repousser l'eau sans dicul-t dans le rservoir infrieur, ce d'autant plus facilementqu'il y demeure encore un certain vide.Ce cycle peut recommencer l'inni, tant que quelqu'unactionne la pompe, relie la machine par un n tuyau,et dissimule quelque distance.La suite de l'article sappuie sur cette machine pour d-crire un engin plus utile et sans artices dcoratifs : unemachine qui lve l'eau une hauteur sans limite, grce des rservoirs superposs. Sur le dessin intitul Fig 2, Pa-pin en a gur quatre, espacs de 10 ou 15 pieds (environ3 m 4 m).Le principe de cette machine pneumatique est compa-rer avec le principe mcanique imagin la mme poquepar Rennequin Sualem Marly. Sa gigantesque machinehydraulique doit permettre ds juin 1685 d'acheminer 6000 mtres cubes par jour d'eau de Seine Versailles enlui faisant escalader la colline de Marly, haute de 163 m.Ne pouvant faire cela d'un seul coup, ce qui aurait ex-pos les tuyaux des pressions trop importantes, Sualema t contraint d'installer des puisards et des pompes enplusieurs paliers, qu'il actionnait grce la rotation de 14

    Machine incendie, 1671.

    roues aubes, mettant en mouvement tout un systme detringles et de renvois. Malgr ces paliers, la pression de-meurait trop forte, et les fuites divisrent rapidement ledbit de la machine par 2.La solution expose ici par Papin (Fig 2) semble bienplus simple, puisqu'elle ne comporte presque aucune par-tie mobile. La pompe actionne par la roue aubes n'estpas utilise pour pousser l'eau dans les tuyaux, mais pourcrer le vide, et le transmettre aux dirents rservoirs.Autrement dit, il fait succder dans chaque rservoir, unephase de vide pour faire monter l'eau du rservoir inf-rieur, puis une phase de pression pour la pousser vers lerservoir suprieur et ceci de faon alterne chaquetage.Les deux pompes mues par une roue aubes, sont reliesaux rservoirs par un mince tuyau de mtal, qui en extraitl'air, ou restitue la pression, suivant que le piston monteou descend. Au temps 1 de la pompe, le piston de gauchemonte et fait le vide dans les rservoirs 2 et 4, tandis quela pompe de droite dont le piston descend, restitue la pres-sion normale aux rservoirs 1 et 3. L'eau monte donc d'untage, des rservoirs 1 et 3 vers les rservoirs 2 et 4. Autemps suivant, la roue a tourn, et les pistons des pompessont alterns : c'est donc le contraire, ce sont les rser-voirs 1 et 3 qui reoivent le vide, tandis que l'on restituela pression dans les rservoirs 2 et 4, et c'est au tour del'eau de la rivire et de celle du rservoir 2 de monter res-pectivement dans les rservoirs 1 et 3.L'eau ne pouvant que monter dans la machine et jamaisdescendre, grce des valves, elle peut ainsi tre leve une grande hauteur sans augmenter la pression dans lestuyaux, car pour l'lever plus haut, il sut d'ajouter destages supplmentaires.Un autre avantage de cette machine, nous dit Papin ensappuyant sur des calculs, est que la roue aubes et lespompes peuvent se trouver sur la rivire, mais l'extractionde l'eau peut avoir lieu distance, car tant donn la v-locit de l'air, les tuyaux qui conduisent le vide peuventtre trs ns (1/9 de pouce, nous dit Papin, soit environ 3mm), et donc ne pas consommer trop de vide. Il fait

  • 4 1 BIOGRAPHIE

    galement remarquer que ces tuyaux sont moins sujets des fuites, puisqu'ils sont minces, et que la pression leurvient de l'extrieur.Autant d'avantages que la petite fontaine, pose ennigme aux lecteurs, dmontrait parfaitement.

    1.2.3 La Machine transporter au loin la forcedes rivires

    ( lgender)

    Robinet quatre voies

    Vers 1685 Papin travaille sur sa Machine transpor-

    ter au loin la force des rivires . Au XVIIe sicle, laseule nergie dont on dispose de faon sre et continueest le courant des rivires. Cette machine vise dpla-cer l'nergie des moulins : le courant de la rivire agitsur une roue aubes ou godets, pour mettre en rota-tion un axe, muni de manivelles, lesquelles actionnent leur tour alternativement deux pompes air. Le vide crsous chaque piston est mis en commun, et il est transmispar l'intermdiaire d'un tuyau, deux autres pompes danslesquelles, cette fois, on distribue manuellement le vide, gauche puis droite, en actionnant le robinet quatrevoies . L'utilisation et la transmission du vide est repriseplus tard, pour alimenter en nergie le petit artisanat desvilles, qui ne ncessitait pas l'emploi de vapeur hautepression.

    1.3 Sjour en AllemagneEn 1688, aprs plusieurs dplacements en Allemagne, Pa-pin rejoint dnitivement Marbourg, o l'intervention duLandgrave de Hesse lui a permis de trouver une chaire deprofesseur de mathmatiques. Malgr ses espoirs du d-but, il choue intresser ses lves aux mathmatiqueset la pneumatique. Les lves dlaissent peu peu sescours, mais sa renomme est grande, car il parcourt lepays en y menant toutes sortes d'expriences.

    1.3.1 Le premier cylindre piston vapeur : 1690

    Vers 1688, Denis Papin a tent d'amliorer le cylindre poudre de Huyghens. Papin connaissait bien cette ma-chine exprimentale, pour avoir particip sa dmonstra-tion devant Colbert, au Louvre. L'ide de cette machinetait de crer un vide sous le piston, aprs y avoir enam-m un volume de poudre, et chass les gaz de combus-tion au-dehors. Le but, jamais atteint, tant de produireun dcalage de pression signicatif entre le haut et le basdu piston, pour produire une force mcanique.Papin reprend cette tude vers 1688, mais il nit par enconclure que la poudre est indomptable, et qu'elle est levice du systme. Il se tourne alors vers les proprits del'eau, qu'il connat mieux que personne, pour les avoir tu-dies pendant des annes dans son Digesteur. Son ideest de remplacer la poudre enamme l'intrieur du cy-lindre par de l'eau, et de chauer l'extrieur du cylindre.En 1690, Papin publie (en latin, en franais 5 ans plustard) un article dans les Acta eruditorum de Leipzig, in-titul Nouvelle manire de produire peu de frais desforces mouvantes extrmement grandes .Son appareil exprimental est un simple cylindre/pistonde deux doigts de diamtre (4 cm), dans lequel il met deleau avant de le placer sur le feu. L'eau en chauant setransforme en vapeur, augmente de volume et le pistonslve. Lorsque le piston est bloqu en position haute,grce un cran d'arrt plac sur la tige, c'est alors le mo-ment de retirer le cylindre du feu et de laisser refroidir.

  • 1.3 Sjour en Allemagne 5

    premier cylindre-piston vapeur, 1690.

    Devenue froide, la vapeur se condense, et tout l'espace au-trefois occup par la vapeur est vide. On a donc au-dessusdu piston, le poids de la colonne d'air (= la pression at-mosphrique) et au-dessous du piston, un vide important,jusqu' la surface de l'eau recondense. Lorsqu'on relchele cran d'arrt, la colonne d'air pse de tout son poids surle haut du piston, ce qui permet la tige du piston de sou-lever un poids de 60 livres (30kg).

    Avec cette invention peu spectaculaire mais nanmoinscapitale, Papin franchit une nouvelle tape dans le che-min qui mne la machine vapeur moderne. C'est ceprincipe que Thomas Newcomen reprend pour laborerla premire vritable machine vapeur industrielle en1712. Mais en 1690, seul Papin pressent les prolonge-ments de son invention, conscient des forces quil peutdclencher, en utilisant des tubes de plus en plus gros, car,dit-il, la pression augmentera ainsi de suite en raison dutriple des diamtres . Il rclame ds lors une manu-facture pour fabriquer aisment des tubes lgers, et d'undiamtre rgulier , car, dit-il, sa machine dmontre que des tubes ainsi faits peuvent trs commodment sem-ployer plusieurs usages importants . La suite et n del'article, pleine d'enthousiasme, dcrit le premier bateau roues aubes motoris, tel que l'imaginait le savant :quatre cylindres pneumatiques, agissant l'un aprs l'autre,sur l'axe transversal de deux roues aubes, places de partet d'autre de la coque.Avec cette ide, et l'invention en 1680 du digesteur, onpeut penser que Papin a pos toutes les bases de la ma-chine vapeur : avec le Digesteur et la soupape de scu-rit, Papin a introduit la vapeur sous pression, dont il n'acess ensuite d'analyser les proprits. Dix ans plus tard,avec ce cylindre pneumatique, il met en vidence la puis-sance mcanique que l'on peut tirer de la transformationde l'eau.Le biographe De La Saussaye le remarque : ds aot1690, l'enthousiasme de Papin est total, mais il sembletre le seul entrevoir les prolongements de son inven-tion, notamment sa puissance qui augmente en raisondu triple des diamtres (sic) : en eet, le poids de lacolonne d'air, situ au-dessus du piston, dpend unique-ment de la surface du piston (qui est proportionnelle aucarr du diamtre de celui-ci), et il est donc trs faciled'en augmenter la puissance.

    1.3.2 Le sous-marin Urinator

    Entre septembre 1690 et mai 1692, Papin obtient le sou-tien du Landgrave pour travailler continuer les exp-riences de barque plongeante du Hollandais Drebbel Londres. Deux modles de sous-marin sont construits.Leur but n'tait pas de naviguer 400m sous l'eau, maisseulement de rester masqus des navires ennemis, entant capable de rester sous la surface.Le premier modle de Papin est un cube de bois et defer tanche trs renforc et lest, l'intrieur comme l'extrieur. Une pompe air monte sur poulie, permetde le pressuriser. Le savant n'avance pas au hasard dansce domaine : l'Acadmie des sciences vers 1673, Papina mesur la rsistance de dirents animaux au vide et l'air comprim (voir Nouvelles expriences sur le vide,avec la description des machines qui servent le faire,1674).Contrairement la barque de Drebbel, la respiration pro-

  • 6 1 BIOGRAPHIE

    longe de l'quipage ne repose pas sur un prtendu pro-cd alchimique. L'air est pris la surface par un tuyaude cuir. Une fois le bateau sous air comprim, expliquePapin, on peut ouvrir les trous (f) situs au fond, poury passer des rames, et aussi puiser l'eau qui constitue lecomplment de lest, permettant l'appareil de plonger.Ce premier bateau plongeant est quip d'un baromtre,qui mesure la pression de l'air l'intrieur, laquelle qui-vaut celle de l'eau, puisque les deux sont mis en commu-nication, ce qui permet d'estimer la profondeur. Aprs unessai de pressurisation terre, o tout semble fonctionnercomme prvu, la dmonstration devant la cour tourne la catastrophe : lors de la mise l'eau, le sous-marin est silourd que la che de la grue se rompt et endommage ir-rmdiablement lengin. Papin humili, disparat pendantquelques jours.Moins dun an plus tard, il termine la construction du se-cond modle, auquel il a apport plusieurs amliorations.La description d' Urinator parat dans les Actes desrudits de Leipzig , puis plus tard, en 1695, dans le re-cueil de diverses pices de Denis Papin. Cest un tonneauovale, qui rsiste naturellement par sa forme la pressionextrieure de leau, lorsquil est immerg. Une pompe air centrifuge, relie deux tuyaux de cuir maintenus lasurface par une vessie ottante, rafrachit lair lintrieurde lhabitacle, tandis que le baromtre mesure cette fois lapression lextrieur. Un dnomm Haes, correspondantou espion de Leibniz, t parat-il un compte rendu cir-constanci de lessai du submersible, un jour de mai 1692.Papin, accompagn dun acolyte courageux, t plonger lebateau, puis il le t voluer sous les eaux de la Lahn.

    Sous-marin de Papin, premier modle, Recueil dediverses pices, 1695.

    Premier modle de sous-marin de Papin, schma ex-pliquant le fonctionnement.

    Sous-marin de Papin, second modle, dessin desactes des rudits, 1695.

    1.3.3 Inventions diverses

    Vers 1695, Papin devenu le mdecin personnel du Land-grave de Hesse, quitte Marbourg pour le chteau deCassel. Le seigneur veut pour son chteau des jets deauet des miroirs, tout comme Louis XIV Versailles. Aprsquelques hsitations, cest Papin que revient ce d.Dans un courrier Leibniz, Papin relate qu'il a construitune machine lever leau, dont le principe est compa-rable celle de Thomas Savery, et que celle-ci fut em-porte par les glaces, lors dune dbcle. Suivent de nom-breuses inventions et constructions : un pressoir cidrepneumatique ; une machine conserver les jus de fruitspar chauement puis maintien sous vide ; un souetgant pour laration des mines, un alambic air com-prim ; un four air puls pour amliorer la fonte du

    verre ; une lanterne sous-marine alimente en air pour at-tirer les poissons ; un four pain utilisant une meilleurecirculation d'air ; une machine amliorant srieusementl'vaporation de l'eau de mer et la production de sel ;des coussins et matelas pneumatiques ; un lance-grenadepneumatiqueEn 1704, Papin termine la construction d'un bateau roues aubes. On ne sait pas grand chose du systme m-canique qui l'quipe, sinon que le Landgrave de Hesse,avec qui Papin a essay la machine, en fut trs impres-sionn.En 1707, Papin rend compte d'une machine pomperl'eau, par la force du feu, dans un dernier mmoire, inti-tul nouvelle machine lever leau par la force du feu.Dans un cylindre, la vapeur surchaue par des fersrouges pousse un otteur, sous lequel se trouve l'eau pomper, qui est repousse travers une cornue dans unrservoir suprieur, cylindrique et hermtique. Lorsquel'eau pompe sy trouve en quantit susante, l'air em-prisonn fait pression, et on peut ouvrir un robinet en basde ce vase pour laisser l'eau sous pression schapper etmettre en mouvement une roue multiples ailettes, dontl'axe est commun avec celui d'une meule. Papin a prvud'installer cette machine au-dessous du niveau de l'eau pomper, an que l'entonnoir d'alimentation se remplissede lui-mme : cette machine est donc adapte pour treinstalle bord dun bateau.

    1.4 Retour Londres

    En 1707, Denis Papin devient membre de l'Acadmie deBerlin, mais les ennemis de Papin sont alors nombreux enAllemagne, et leur vindicte se dchane, la suite dunenouvelle exprience dartillerie au cours de laquelle lex-plosion dun canon aurait fait plusieurs victimes.Dans un courrier Leibniz, Papin dit maintenant craindrepour sa vie, et il veut gagner Londres, an de poursuivreses expriences de bateau dans des eaux plus profondes.En septembre 1707, il met toutes ses aaires dans son ba-teau roues aubes, et il descend la Fulda depuis Casseljusqu la Weser, o des mariniers le contraignent de stop-per. Aprs quelques jours de tergiversations, alors que Pa-pin et sa famille sapprtent repartir, les mariniers sem-parent du bateau aubes et de la machine, et les mettenten pices[1].Papin part alors seul pour Londres o, vingt ans aprsavoir quitt la Royal Society, il espre retrouver saplace, et poursuivre ses expriences. Cruelles illusions,car Boyle mort, c'est maintenant le rgne d'Isaac New-ton, qui ddaigne l'avance technologique de Papin, le-quel rclame pourtant de travailler en collaboration avecThomas Savery, an de retirer le meilleur de leurs exp-riences.Le mdecin termine alors sa vie d'inventeur avec de pe-tites inventions. Il met au jour l'intrt sanitaire de renou-

  • 7veler l'air dans les appartements. Il a d'autres ides, maisil refuse d'en faire part, de peur qu'on ne les lui vole.Ses revenus ne cessent de diminuer. On nit par perdre latrace du savant Londres vers 1712. Plusieurs biographespensent que Papin sest teint, sans fortune, dans un bas-quartier de Londres. La date de sa mort se situe certaine-ment entre 1712 et 1714.

    2 Bibliographie Alfred-Auguste Ernouf, Denis Papin, sa vie et son

    uvre : 1647-1714, 171 p., Hachette, Paris, 1874. Charles Armand Klein, Denis Papin, illustre savant

    blaisois, 155 p., CLD Grandes gures du Val deLoire, 2000 (ISBN 2854431308)

    Jacques-Paul Migne, Encyclopdie thologique ouSrie de dictionnaires sur toutes les parties de lascience religieuse, t. 1-50, 1844-1862 ; nouv. sr. t.1-52 ; 3e sr., vol. 36, 1851-1866.

    Docteur Franois Joseph Ducoux, Notice sur DenisPapin, inventeur des machines et des bateaux va-peur. loge historique par le Dr. Ducoux. Mmoirecouronn en 1837 par la Socit acadmique deBlois, Henri Morard diteur, Blois, 1854.

    Louis de La Saussaye, La vie et les ouvrages de De-nis Papin, Blois, 1894 (lire en ligne)

    Charles Cabanes, DENYS PAPIN : Inventeur et phi-losophe cosmopolite, Socit franaise d'ditionslittraires et techniques, 1935

    Mmoires publis par Denis Papin.

    3 Notes et rfrences[1] Robert Halleux, Essais de navire vapeur de Denis Pa-

    pin , sur http://www.archivesdefrance.culture.gouv.fr'', 2007 (consult le 21 septembre 2012)

    4 Liens externes (de) Bibliographie et correspondance de Papin,

    Deutsche Nationalbibliothek

    Notices dautorit : Fichier dautorit internationalvirtuel International Standard Name Identier Bibliothque nationale de France Bibliothque duCongrs Gemeinsame Normdatei Institut centralpour le registre unique WorldCat

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  • 8 4 LIENS EXTERNES

    Premier dcalage rel de 1 atmosphre.

    La dernire machine mise au point par Denis Papin, surnommela machine de l'lecteur

  • 95 Sources, contributeurs et licences du texte et de limage5.1 Texte

    Denis Papin Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Denis_Papin?oldid=114939905 Contributeurs : Crales Killer, Gloumouth1, ( :Ju-lien :), Jd, Sebjarod, Fafnir, Oblic, Jmskobalt, Phe-bot, Ollamh, Nk, Lauranne, Jef-Infojef, Diligent, Tropdetempslibre, Poulos, Sherbrooke,Gdgourou, DocteurCosmos, Ayack, Mbzt, Stanlekub, Fredtoc, Matieu Sokolovic, Arnaud.Serander, Yelkrokoyade, EDUCA33E, YurikBot,Eskimbot, Litlok, Chaps the idol, Loveless, Mutatis mutandis, Baruch, Oxo, Pautard, Cdric Boissire, Hexabot, Xofc, Jaucourt, SashatoBot,TiChou, Remi Mathis, Malta, Epsilon0, Lamiot, Aeleftherios, Ptyx, Bbruet, Gronico, Pradigue, Madlozoz, Thijs !bot, Le Pied-bot, JAnD-bot, Fm790, Xiawi, IAlex, Salecabot, Sebleouf, Marc, CommonsDelinker, Verbex, RM77, Erabot, Salebot, MyBot, Vincentrey, Parigot,Zorrobot, TXiKiBoT, VolkovBot, BlueGinkgo, Jean-Louis Swiners, Chicobot, Herve1729, Abxbay, AlleborgoBot, Gz260, BotMultichill,SieBot, Citybest~frwiki, Vellan, JLM, Ange Gabriel, Jimmy44, Vlaam, Michel421, Darkon, Ir4ubot, got, Superjuju10, HerculeBot,Letartean, ZetudBot, Ggal, Ccmpg, MakiZen, Leszek Jaczuk, Luckas-bot, GrouchoBot, Dark Attsios, Farel, Aadri, Cantons-de-l'Est,Roymail, Ziron, Xqbot, Mistig, Alex-F, Vincentrey41, TjBot, Ltrlg, Thib02100, Prsident, Cardabela48, Branor, Ipipipourax, Oimabe,LoveBot, OrlodrimBot, Psychosophe, Dznay, ProjetLAT, Jvjvjvjv, Addbot, Glupex, Thibaut120094, HunsuBot et Anonyme : 70

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    Fichier:Maele_original.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/d/dd/Maele_original.jpg Licence : Public domainContributeurs : Nouvelle Manire d'lever l'eau, par la force du feu Artiste dorigine : Denis Papin

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    Biographie Formation en France Dpart pour Londres Le Digesteur 1685 : proposition d'une nouvelle manire d'lever l'eau La Machine transporter au loin la force des rivires

    Sjour en Allemagne Le premier cylindre piston vapeur : 1690 Le sous-marin Urinator Inventions diverses

    Retour Londres

    Bibliographie Notes et rfrences Liens externes Sources, contributeurs et licences du texte et de limageTexteImagesLicence du contenu