démocratie, citoyenneté et non-violence

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Démocratie, citoyenneté et non-violence Étienne Godinot .05.05.2014

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Page 1: Démocratie, citoyenneté et non-violence

Démocratie, citoyenneté et

non-violence

Étienne Godinot

.05.05.2014

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Démocratie, citoyenneté et non-violence

Sommaire

- Le politique (par rapport à l’économique, l’écologique)

- Les 3 facettes de l’individu en relation

- Le pouvoir politique, l’État

- Les sources de nos obligations : droit et morale

- Pouvoir et autorité

- La démocratie : ses composantes, les limites de la loi du nombre, démocratie et gestion des conflits, les menaces sur la démocratie, devise de la République française, laïcité, La citoyenneté : droits et devoirs, droit et devoir de dissidence civique

- Politique, démocratie et non-violence

- Le bien commun, les biens communs, subsidiarité et suppléance

- Les types de savoirs nécessaires pour exercer sa citoyenneté

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Démocratie, citoyenneté et non-violence

Sources

* André Comte-Sponville (morale et droit)

* Bernard Ginisty (la fraternité)

* IFMAN Normandie (les 3 facettes de la personne en relation)

*Jean-Marie Muller, Dictionnaire de la non-violence, Le Relié,

2005 (Autorité, Démocratie, État, Politique, Pouvoir)

* Wikipédia Internet (la citoyenneté, le bien commun, l’État, etc.)

* Écrits de l’auteur (les types de savoirs nécessaires à l’exercice

de la citoyenneté)

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L’économique

Activité de l’homme destinée à

- produire

- échanger

- consommer

des biens et des services visant à satisfaire les

besoins humains

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L’écologique

Gestion harmonieuse des rapports entre

l’homme et son environnement naturel,

visant à ce que la satisfaction des besoins

humains actuels ne nuise pas

- à la planète (ressources forestières,

halieutiques, minérales, pollution, climat,

biodiversité, écosystèmes, etc.)

- ni, par conséquence, aux générations

futures.

Page 6: Démocratie, citoyenneté et non-violence

Le politique

Gestion collective de la société destinée à

- organiser les rapports entre les individus et les groupes

sociaux, réguler les inévitables conflits humains : définir la

loi et la faire respecter (constitution, justice, police, etc.),

- créer des infrastructures et des services publics (état-civil,

enseignement, formation, santé, énergie, transports, défense,

etc.),

- collecter l’impôt, redistribuer les richesses, lutter contre

l’exclusion, protéger les plus faibles,

- organiser une prévoyance (incendie, etc.) et une protection

contre les risques et aléas de la vie (maladie, handicap,

vieillesse, etc.),

- prévoir pour l’avenir et pour les générations futures,

- organiser la paix et la coopération entre les peuples.

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Les 3 facettes de l’individu en relation

1) Chacun est une personne, avec une histoire, une identité, des besoins, des sentiments, des aspirations.

Ex. : Je suis une femme, gendarme et mère de famille, je suis parfois déprimée dans mes soucis familiaux et dans un métier où l’on côtoie toute les misères du monde.

2) Chacun est une personne dans un statut, un rôle social, un "costume".

Ex. : Je suis un gendarme, représentant de l’autorité publique, chargé d’une mission de gardien de la paix.

3) Chacun a une responsabilité de citoyen conscient des conséquences de ses actes

Ex : Gendarme, j’obéis à mes chefs, mais je dois savoir désobéir à des ordres iniques, comme l’arrestation des Juifs lors de la "Rafle du Vel d’Hiv" les 16 et 17 juillet 1942. (photo du bas)

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Le pouvoir politique, l’État

Le pouvoir politique est un type de pouvoir qu'une personne

ou un groupe de personnes exerce dans une société. C'est la

souveraineté, ou le pouvoir de fixer les règles qui s'appliquent

à la population sur un territoire donné.

Le pouvoir politique est utilisé nuisiblement ou d’une manière

insensée (despotisme, tyrannie, dictature, etc.) quand trop de

pouvoir est concentré dans trop peu de mains, sans assez de

place pour le débat politique, la critique publique, ou d'autres

formes de pressions correctives.

Photos :

- Henri IV (France, au pouvoir de 1589 à 1610)

- Jean-Bedel Bokassa (Centre Afrique, au pouvoir de 1966 à 1979)

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L’État

L’État est l'organisation politique et juridique moderne d'un

territoire délimité. Il comprend

- un territoire délimité et déterminé,

- une population résidente sur ce territoire,

- une forme minimale de gouvernement

- et la capacité à entrer en relation avec les autres États.

Pour Max Weber, "l’État est une entreprise politique à

caractère institutionnel lorsque et tant que sa direction

administrative revendique avec succès, dans l’application

de ses règlements, le monopole de la contrainte physique

légitime sur un territoire donné".

Page 10: Démocratie, citoyenneté et non-violence

L’État

L’État a pour finalité d’organiser la vie collective des citoyens

dans le respect des droits de chacun.

L’État est constitué par l’ensemble des institutions politiques,

administratives, judiciaires, policières et militaires qui

assurent l’autorité publique et les services publics.

L’ordre public ne peut résulter que d’une organisation

contraignante de la société reposant sur des obligations et

des interdits.

L’État exerce donc un pouvoir de contrainte pour obliger les

individus à respecter le "contrat social" qui fonde l’ordre et la

cohésion de la cité. Il met en œuvre la défense de la société

contre ceux qui font prévaloir leurs intérêts particuliers et

troublent l’ordre public.

Page 11: Démocratie, citoyenneté et non-violence

Les sources de nos obligations

• Le droit : ensemble des règles organisant la vie des

hommes en société (constitution, traités, lois,

décrets, règlements, arrêts, circulaires, contrats,

jurisprudence, etc.)

• La morale : ensemble des normes universelles

relatives au comportement de l’individu vis-à-vis de

soi-même et des autres, et au comportement des

groupes les uns vis-à-vis des autres

Par exemple, la "règle d’or" des sagesses et des

religions: "Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais

pas qu’on te fasse. Fais lui le bien que tu voudrais

qu’il le fasse".

Page 12: Démocratie, citoyenneté et non-violence

Égoïsme ou solidarité ?

Droit et morale

L’égoïsme est légal, mais immoral.

La morale doit prendre en compte l’existence de l’autre et nos

intérêts convergents dans la solidarité.

Si nous étions vraiment moraux, nous n’aurions pas besoin de

droit, de politique.

La morale pallie nos insuffisances de bonté.

Le droit pallie nos insuffisances de morale.

André Comte-Sponville

Page 13: Démocratie, citoyenneté et non-violence

Le choix éthique

Le choix éthique est le comportement qu’un individu

définit lui-même en tenant compte

- à la fois des règles morales universelles

- et d’un choix personnel effectué en conscience par

l’individu dans la situation concrète précise où il se

trouve.

Ex. : La loi et la morale interdisent le meurtre, mais, à la

demande d’un parent en fin de vie et en grande

souffrance, j’accepte en pleine conscience de débrancher

les appareils qui le maintiennent en vie.

Page 14: Démocratie, citoyenneté et non-violence

Pouvoir et autorité

Le pouvoir hiérarchique (ou l’autorité hiérarchique) correspond

au droit de pouvoir commander, de donner des ordres, des

injonctions, des interdictions, d'être obéi.

Il s’exerce dans la famille (parents), dans les lieux d’enseigne-

ment, d’éducation et de formation (professeur, éducateur,

moniteur de sport), dans les institutions de l’État (Premier

ministre, préfet, colonel), dans les relations de travail (chef

d’entreprise, de service, contremaître), dans les communautés

religieuses (évêque), etc.

Il est lié aux notions de pouvoir, de légitimité, de management,

de délégation de pouvoir, etc.

Page 15: Démocratie, citoyenneté et non-violence

Dictature, autoritarisme

La dictature désigne un régime politique dans lequel une

personne ou un groupe de personnes exercent tous les

pouvoirs de façon absolue, sans qu'aucune loi ou institution

ne les limite.

L'autoritarisme - aussi bien comportement que mode de

fonctionnement d'une structure politique - consiste dans les

deux cas en une prééminence, une hypertrophie de

l'autorité érigée en valeur suprême.

Un régime politique autoritaire est un régime politique qui

par divers moyens (propagande, encadrement de la

population, répression, limitation de la liberté de la presse,

culte de la personnalité, etc.) cherche la soumission et

l'obéissance de la population.

Photos : - Bachar el Assad (Syrie)

- Vladimir Poutine (Russie)

Page 16: Démocratie, citoyenneté et non-violence

L’autorité

L’autorité (d’une personne ou d’une institution) est reconnue

par celles et ceux à qui il est demandé de suivre ses conseils

et ses instructions.

L’obéissance à l’autorité fait l’objet d’un consentement, elle

repose sur une relation de confiance. Aucun moyen de

contrainte n’est nécessaire à l’autorité pour être respectée.

L’autorité implique une hiérarchie. La personnalité (savoir,

compétence, intégrité, honnêteté, sagesse) de celui qui

possède l’autorité est plus importante que la fonction au nom

de laquelle il l’exerce.

La force de l’autorité, c’est qu’elle veut toujours être juste.

L’autorité dont est pourvu le sage ne lui donne aucun pouvoir.

Nul ne peut être contraint et forcé de suivre ses conseils.

Photos : Socrate, Nelson Mandela

Page 17: Démocratie, citoyenneté et non-violence

Le pouvoir des individus

Le pouvoir de chaque individu (la potentia de Spinoza ;

en anglais, l’empowerment) lui permet d’acquérir et de

protéger l’espace dont il a besoin pour vivre en liberté,

exprimer ses besoins et ses aspirations, et déployer ses

potentialités. Une relation de justice est fondée sur

l’équilibre entre les pouvoirs des individus et des groupes.

Toute lutte pour la justice et la liberté est une lutte pour le

pouvoir. Les victimes d’une injustice ne peuvent obtenir la

reconnaissance de leurs droits que s’ils parviennent à

acquérir suffisamment de pouvoir pour contraindre les

pouvoirs établis à leur rendre justice.

- Gandhi pendant la marche du sel (1930) pour l’indépendance.

- Martin-Luther King pendant la lutte contre la ségrégation

- Aung San Suu Kyi pendant la lutte contre la dictature birmane

Page 18: Démocratie, citoyenneté et non-violence

Exercer son pouvoir avec autorité

Celui qui a la responsabilité d’exercer un pouvoir

(parent, maître d’école, enseignant, sous-lieutenant,

moniteur de sport, contremaître, préfet) doit s’efforcer de

"faire preuve d’autorité", c’est-à-dire d’expliquer les raisons

de ses ordres et de ses interdits, et d’obtenir l’adhésion de

ceux auxquels ils sont adressés.

La violence est incapable de créer

l’autorité sur ceux qui la subissent.

C’est lorsque le pouvoir est dépourvu

d’autorité qu’il doit recourir à la violence.

La violence peut se faire obéir, mais elle

est la négation de l’autorité.

« Les petits chefs, on les craint. Les moyens chefs,

on les ménage. Les grands chefs, on les suit … »

Page 19: Démocratie, citoyenneté et non-violence

La démocratie

La démocratie (du grec ancien, demos : le peuple,

kratos : le pouvoir) est le régime politique dans lequel le

peuple est souverain.

Selon la formule d'Abraham Lincoln*, la démocratie est

"le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le

peuple".

De façon générale, un gouvernement est dit

démocratique par opposition

- aux systèmes monarchiques, où le pouvoir est détenu

par un seul (roi, empereur, tsar, etc.)

- aux systèmes oligarchiques, où le pouvoir est détenu

par un groupe restreint d'individus.

* 16ème président des États-Unis de 1860 à

1865

Page 20: Démocratie, citoyenneté et non-violence

Les deux piliers de la démocratie

La démocratie repose sur deux composantes :

• Des institutions, un système, des formes de

gouvernement : constitution, séparation des pouvoirs

(législatif, exécutif, judiciaire), élections, suffrage

universel, droits de l’homme et du citoyen, etc.

• Des valeurs et un état d’esprit, une exigence éthique :

c’est une forme de société ayant pour valeurs la liberté,

l'égalité, le respect*, ou de manière plus générale

encore, un ensemble de valeurs, d'idéaux et de principes

politiques, sociaux ou culturels.

* c'est notamment l'usage qu'en fait Alexis de Tocqueville, qui

s'attache plus aux dimensions culturelles qu'au système politique en

lui-même

Page 21: Démocratie, citoyenneté et non-violence

Quand et pour quoi sommes nous appelés à voter en France ?

Élections politiques

■ Élections municipales (commune) → Conseillers Municipaux

■ Élections cantonales (canton) → Conseillers Généraux

(assemblée départementale)

■ Élections législatives (arrondissement) → Députés à

l’Assemblée Nationale

■ Élections régionales (région) → Conseillers régionaux

■ Élections présidentielles (nationales) → Président de la

République

■ Élections européennes (internationales) → Députés au

Parlement européen

Grands électeurs → Sénateurs ../..

Page 22: Démocratie, citoyenneté et non-violence

Quand et pour quoi sommes nous appelés à voter en France ?

Autres élections

■ Élections dans l’entreprise (Délégués du Personnel, Comité

d’Entreprise, A.G. des actionnaires)

■ Élection des juges du droit du travail (Conseillers Prud’homaux)

■ Élections des représentants aux Chambres Consulaires

(Chambre d’Agriculture, Chambre de Commerce et d’Industrie,

Chambre des Métiers)

■ Élections scolaires et universitaires (Délégués de classe,

Conseil d’Université)

■ Élections dans les associations, syndicats, partis (Assemblée

Générale, Conseil National, Bureau national)

etc.

Page 23: Démocratie, citoyenneté et non-violence

Les limites de la loi du nombre :

la vraie démocratie est citoyenne

La démocratie est le projet politique qui correspond le mieux

à celui d’une société de liberté et de justice. Elle est un pari

sur la sagesse du peuple. Mais le peuple peut devenir une

foule, et la passion s’empare plus facilement d’une foule

que la raison.

En réalité, la vraie démocratie n’est pas populaire, mais

citoyenne. L’idéal démocratique implique la répartition la

plus égale possible entre tous les citoyens de l’avoir, du

savoir et du pouvoir.

Les élections libres sont nécessaires à la démocratie, mais

elles ne lui sont pas suffisantes. La loi du nombre peut ne

pas correspondre au respect du droit. Adolf Hitler (photo) a

été élu démocratiquement chancelier du Reich en janvier

1933

Page 24: Démocratie, citoyenneté et non-violence

L’objet de la démocratie est de gérer les conflits

Lorsque, dans une société, les individus veulent défendre

leurs droits légitimes ou quand ils empiètent sur ceux des

autres, surgissent inévitablement des conflits. Il importe

qu’ils ne dégénèrent pas en affrontements violents.

L’objet de la démocratie est de gérer les conflits en

maîtrisant la violence.

L’une de ses tâches principales est d’inventer des

institutions et des procédures pour réguler de manière

constructive les conflits par des méthodes non-violentes.

Page 25: Démocratie, citoyenneté et non-violence

Les menaces sur la démocratie

Les menaces qui pèsent sur la démocratie sont d’abord

engendrées sur les idéologies fondées sur la discrimination

et l’exclusion : nationalisme, racisme, xénophobie,

intégrisme religieux, libéralisme économique fondé unique-

ment sur la recherche du profit immédiat.

Elles sont toutes liées à l’idéologie de la violence, et

proclament que la violence est nécessaire et légitime dès

lors qu’elle est mise à leur service.

Promouvoir et défendre la démocratie, c’est d’abord lutter

contre ces idéologies, qui n’ont pas de frontières.

La citoyenneté n’est possible qu’entre des êtres humains

qui, au-delà de toutes leurs différences, se reconnaissant

égaux et semblables.

Page 26: Démocratie, citoyenneté et non-violence

Les trois devises de la République française *

La liberté et l’égalité peuvent être organisées,

codifiées, règlementées, en terme de droits et de

devoirs.

La fraternité, qui ne se décrète pas, trouve ses

fondements dans la dimension spirituelle de la

personne. Elle reste le fondement de la cité

démocratique, sans laquelle liberté, justice et égalité

risquent de se dénaturer .

* Article 2 de la Constitution de la 5ème République (1958)

Page 27: Démocratie, citoyenneté et non-violence

La laïcité

La laïcité (ou le sécularisme) est le principe de séparation

de l'État et de la religion et donc l'impartialité ou la

neutralité de l'État à l'égard des confessions religieuses.

Par extension, laïcité et sécularisme désignent également

le caractère des institutions, publiques ou privées, qui

sont indépendantes du clergé.

En France et dans la plupart des pays démocratiques

modernes, l’État, neutre, garantit la liberté de culte et

affirme parallèlement la liberté de conscience.

Il ne place aucune opinion au-dessus des autres (religion,

athéisme, agnosticisme ou libre-pensée).

Page 28: Démocratie, citoyenneté et non-violence

La citoyenneté

La citoyenneté est le fait pour une personne, pour une

famille ou pour un groupe,

* d'être reconnu

* et de se reconnaître soi-même

comme membre d'une cité (aujourd'hui d'un État)

nourrissant un projet commun, auquel ils souhaitent prendre

une part active.

La citoyenneté comporte des droits civils et politiques et des

devoirs civiques définissant le rôle du citoyen dans la cité et

face aux institutions. La citoyenneté (notion juridique,

psychologique et sociologique) ne doit pas être confondue

avec la nationalité (notion juridique).

La citoyenneté de l'Union européenne (ou, improprement, citoyenneté

européenne) est une qualité juridique qui accorde à celui qui la possède

certains droits et certaines libertés publiques. Elle a été introduite par le

Traité de Maastricht signé en 1992.

Page 29: Démocratie, citoyenneté et non-violence

La citoyenneté entraîne

des droits et des devoirs

Droits

• exercer sa liberté : d’expression, de

circulation, de réunion, de manifestation,

d’association, de la presse, etc.

• voter : être électeur et éligible

• agir en justice

Page 30: Démocratie, citoyenneté et non-violence

La citoyenneté entraîne des droits et des devoirs

Devoirs

1) Vis-à-vis de la collectivité

- Respecter les lois

- Payer l’impôt, contribution nécessaire à la vie de la

cité

- Participer à la défense de la collectivité, notion qui

évolue, avec la disparition du service militaire, vers

la notion "consacrer du temps à la collectivité".

Page 31: Démocratie, citoyenneté et non-violence

La citoyenneté entraîne des droits et des devoirs

Devoirs

2) Vis-à-vis des autres

- Respect de la liberté d’autrui ("la liberté de chacun

s’arrête là où commence celles des autres")

- Devoir d’assistance

- Devoir de témoignage

- Devoir de jugement (ex. : juré d’Assises)

Page 32: Démocratie, citoyenneté et non-violence

Le droit et le devoir de dissidence civique

La citoyenneté n’est pas fondée sur la discipline collective de

tous, mais sur la responsabilité et donc l’autonomie

personnelle de chacun.

L’histoire nous apprend que la démocratie est beaucoup plus

souvent menacée par l’obéissance aveugle des citoyens que

par leur désobéissance.

Au nom de sa conscience, chaque citoyen peut et doit

s’opposer à la loi de la majorité lorsque celle-ci engendre

une injustice caractérisée. Il existe ainsi un civisme de

dissentiment, une dissidence civique, qui, au nom de l’idéal

démocratique, refuse de se plier à la loi de la majorité.

Photos : Étienne de la Boétie, Henry-David Thoreau,

Léon Tolstoï, Mohandas Gandhi,

théoriciens ou/et praticiens de la désobéissance civile.

Page 33: Démocratie, citoyenneté et non-violence

Politique, démocratie et non-violence

L’exigence fondamentale de la philosophie politique est de

construire une société libérée de l’emprise de la violence.

La justice et la paix sont réalisées dans la mesure où les

diverses formes de violence sont éliminées entre les

individus et les groupes.

La cité politique naît lorsque des femmes et des hommes,

qui se reconnaissent égaux et semblables, décident un

vivre ensemble : parler, décider et agir ensemble pour

construire un avenir commun.

L’essence même du politique, c’est le dialogue des

hommes entre eux, l’action commune.

La violence est toujours l’échec du politique.

Page 34: Démocratie, citoyenneté et non-violence

Politique, démocratie et non-violence

Les individus qui recourent à incivisme ou à la violence

pour satisfaire leurs passions ou faire prévaloir leurs

intérêts particuliers ne sont plus dans l’espace public qui

constitue la cité politique.

Ils doivent être mis hors d’état de nuire par les "agents

de la paix".

Ceux-ci doivent privilégier les méthodes pacifiques et ne

recourir à la contre-violence qu’en cas de stricte

nécessité.

Page 35: Démocratie, citoyenneté et non-violence

Politique, démocratie et non-violence

Dans l'hypothèse où l'usage de la contre-violence par

l’État a entraîné une ou des morts d'hommes, il faut

affirmer que l'exercice de la violence meurtrière par

l’autorité publique est toujours un drame et un échec.

Afin de lutter contre la culture de violence, les

conséquences de la contre-violence doivent être vécues

dans le deuil, alors même qu'on a cru devoir

exceptionnellement l’utiliser.

Il serait opportun d'instituer un rite public au cours duquel,

chaque fois que la violence exercée par l'État aurait causé

la mort d'un homme, un représentant de l'État (le Préfet

par exemple) rappellerait cette règle.

Photo du haut : l’exécution du criminel Jacques Mesrine en nov. 1979 par la

Brigade de Recherche et d’Intervention

Page 36: Démocratie, citoyenneté et non-violence

Le bien commun

Le bien commun, en philosophie politique, correspond à un

partage des ressources et des intérêts qui soudent les membres

d'une communauté. Ce partage participe à l’existence de la

communauté.

Pour Aristote, le bien commun est la recherche de l'intérêt

général ou encore de la vie vertueuse.

Selon Thomas d’Aquin, c'est en prenant part au bien commun

que l'individu fait preuve de bonté.

Pour Jacques Maritain, le bien commun est "la bonne vie

humaine pour la multitude".

Le bien commun est l’ensemble des conditions sociétales qui

permettent aux groupes et à chacun de leurs membres

d’avancer vers leur amélioration et leur accomplissement.

Photos : Aristote, Thomas d’Aquin, Jacques Maritain

Page 37: Démocratie, citoyenneté et non-violence

Le bien commun

Le bien commun comporte 3 éléments essentiels :

- le respect des droits fondamentaux et inaliénables de la

personne humaine,

- le développement de la personne et du groupe. L’autorité

arbitre, au nom du bien commun, entre les divers intérêts

particuliers. Mais elle doit rendre accessible à chacun ce

dont il a besoin pour mener une vie vraiment humaine :

nourriture, vêtement, santé, travail, éducation et culture,

information, droit de fonder une famille, etc.,

- la paix, c’est-à-dire la sécurité d’un ordre juste dans la

durée.

Page 38: Démocratie, citoyenneté et non-violence

Le bien commun universel

Le bien commun universel appelle une organisation de

la communauté des nations capable, dans le respect

des écosystèmes, de pourvoir aux divers besoins des

hommes,

- aussi bien dans le domaine de la vie sociale

quotidienne (environnement, alimentation, santé,

éducation, logement, énergie, transports, etc.),

- que pour faire face aux circonstances exceptionnelles

(assistance aux victimes de catastrophes, accueil des

réfugiés et de leurs familles, etc.)

Page 39: Démocratie, citoyenneté et non-violence

Les biens communs

Les biens communs sont les ressources utilisées et gérées

en commun par les personnes et les collectivités afin d’éviter

leur utilisation inappropriée ou excessive et leur privatisation.

Ces biens communs peuvent être :

- des ressources naturelles (terre, mer, eau douce, forêts,

biodiversité, ressources halieutiques, minérales, etc.)

- des créations humaines (patrimoine artistique, architectural,

logiciels, etc.)

- des "biens publics" comme l'espace public, l’enseignement

public, la santé, les infrastructures qui permettent à la

société de fonctionner (transports, énergie, systèmes de

distribution d’eau, etc.).

Page 40: Démocratie, citoyenneté et non-violence

Démocratie de proximité, initiative et efficacité :

Les principes de subsidiarité et de suppléance

Principe de subsidiarité : La responsabilité d'une action

publique, lorsqu'elle est nécessaire, doit être allouée à la plus

petite entité capable de résoudre le problème d'elle-même.

- Ni l’État ni aucune société ne doivent se substituer à

l’initiative et à la responsabilité des personnes et des

communautés intermédiaires au niveau où celles-ci peuvent

agir.

- L’État et la société doivent aider les membres du corps

social à prendre en charge leur destin et relayer leurs

initiatives collectives.

Principe de suppléance : Quand les problèmes

excèdent les capacités d'une petite entité, l'échelon

supérieur a alors le devoir de la soutenir, dans les

limites du principe de subsidiarité.

Page 41: Démocratie, citoyenneté et non-violence

Démocratie de proximité, initiative et efficacité :

Les principes de subsidiarité et de suppléance

Principe de subsidiarité et principe de suppléance

permettent l'harmonisation des décisions à tous les échelons

de la cellule sociale : États, fédérations d'États, mais aussi

communes , communautés de communes, entreprises,

associations, établissements d’enseignement, familles et

communautés de vie, de croyants, etc.

Par exemple, dans la construction européenne, le principe

de subsidiarité est une règle de répartition des compétences

entre l'Union et ses États-membres. En dehors des

domaines de compétences qui lui sont propres, l'Union

Européenne n'agit que si son action est plus efficace que

celle conduite au niveau des États ou des régions.

Page 42: Démocratie, citoyenneté et non-violence

Les types de savoirs

nécessaires à l’exercice de la citoyenneté

Les types de savoirs nécessaires à chacun pour être une personne autonome, responsable et citoyenne sont :

- des savoirs,

- des savoir-faire,

- le savoir-vivre,

- le savoir-être, vis-à-vis de soi-même et vis-à-vis des autres.

Voir à ce sujet le diaporama "Transformation personnelle et changement

sociétal".