démarches diagnostiques, thérapeutiques et préventives * conférence de consensus de la spilf 13...
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Démarches diagnostiques, thérapeutiques et préventives
*Conférence de Consensus de la Spilf13 Décembre 2006 - Institut Pasteur
P. Clavelou. Une conférence de consensus pour mettre fin aux dérives. Presse Med 2008;37:1707-1708


REPARTITION GEOGRAPHIQUE
La Maladie de LymeMaladie nord-américaineB. burgdorferi sensu stricto
La Borréliose européenneB. afzeliiB. gariniiB. burgdorferi sensu stricto

MODALITES EVOLUTIVES
Phase primaire
Phase secondaire
Phase tertiaire
Phase précoce localisée
Phase précoce disséminée
Phase tardive disséminée
Syndrome post-LymeSyndrome post-Lyme
Maladie chronique de LymeMaladie chronique de Lyme
Maladie chronique de Lyme post-traitementMaladie chronique de Lyme post-traitement

CONFERENCE DE CONSENSUS
Stade primaire (early localised Lyme borreliosis)infection focale, cutanée avec un stade primo-secondaire de diffusion systémique
Stade secondaire (early disseminated Lyme borreliosis)Infection tissulaire focalisée unique ou multiple
Stade tertiaire (late Lyme borelliosis)manifestation(s) focalisée(s)
Syndrome « post-Lyme »

CONFERENCE DE CONSENSUS Stade primaire
ECM Stade secondaire
Neuroborréliose précoce: méningite-radiculite-myélite-encéph.
Arthrite de Lyme: mono ou oligoarthrite (genou)Lymphocytome, atteintes cardiaques et oculaires
Stade tertiaireNeuroborréliose tardive: encéphalomyélite,
polyneuropathie sensitive axonaleAcrodermatite chronique atrophianteArthrites aiguës récidivantes ou chroniques

CONFERENCE DE CONSENSUS
Syndrome « post-Lyme »asthénie, algies diffuses, plaintes cognitivesaprès une borréliose de Lyme correctement traitéeresponsabilité d’une infection active non
démontréereprise du traitement antibiotique inefficace


VECTEURS
Ixodesricinus Europescapularis USA Côte Estpacificus USA Côte Ouestpersulcatus Asie
larves, nymphes, adultes




RESERVOIRS
Petits mammifères :campagnols, mulots, musaraignes…
Grand mammifères :renards, lièvres, écureuils, cervidés…
Oiseaux


BIOTOPE
Végétationbois, taillis, bocage
Climat tempéré et humide début du printemps à la fin de
l’automne





PREVALENCE
Tout âge et tous sexes
Europe centrale >100 / 100 000Scandinavie 69 / 100 000France 9,5 / 100 000
○ Sud-Est ~ 0 / 100 000○ Centre et Nord-Est >40 / 100 000


L’ERYTHEME CHRONIQUE MIGRANT
ClassiqueSigne le plus fréquent et le plus spécifique (60-
80%Aspect assez polymorphe, centré sur le site de
piqûre, partie inf. chez l’adulte et sup. chez l’enfant
Evolution en quelques jours à quelques mois (début et fin), sinon qq jours sous traitement AB
Multiple (ou secondaire)Rare en Europe, à distance, plus petit, multiple,
signes généraux plus marqués car dissémination hématogène









LE LYMPOCYTOME BORRELIEN
Anciennement lymphocytome cutané bénin Rare aux USA Borrelia afzelii ou garinii Plus fréquent chez l’enfant (7%) que chez
l’adulte (2%) Plus souvent à la partie supérieure du corps Quelques semaines ou mois après la piqûre Involution spontanée possible dans les mêmes
délais Involution beaucoup plus rapide avec l’AB



L’ACRODERMATITE CHRONIQUE ATROPHIANTE
Maladie de Pick-Herxheimer Phase tardive de la maladie Plusieurs mois ou années après le début Quasi exclusivement européenne Surtout l’adulte, plutôt la femme Dos de la main et du pied, les membres
inférieurs




MANIFESTATIONS RARESDE LIEN DISCUTE
Manifestations d’hypersensibilitéÉruptions maculo-papuleusesUrticairesErythème noueux
MécanismesBorreliaAntibiothérapieÉvénement fortuit

MANIFESTATIONS RARESDE LIEN DISCUTE
Rôle pathogénique de BorreliaGranulome annuaireFasciite de ShulmanAtrophie hémifaciale de Parry et RombergMaladie de Jessner-KanofDermatomyositeSyndrome de Fiessenger-Leroy-ReiterMorphées et lichens scléreuxDermatites granulomateuses interstitiellesLymphome cutané


MANIFESTATIONS NEUROLOGIQUES
Manifestations précoces (stade 2) 91%Périphériques 82%
○ Méningo-radiculite 37%○ Neuropathie crânienne 29%○ Meningo-radiculite crânienne 9%○ Méningite isolée 4%○ ECM associé 3%
Centrales 9%○ Méningo-myélo (radiculite) 3%○ Méningo-encéphalo (radiculite) 6%
Manifestations tardives (stade 3) 9%Mono ou polyneuropathies 2%Encéphalites chroniques 6%

MANIFESTATIONS PSYCHIATRIQUES
Dépression Irritabilité Attaque de panique Délire paranoïaque Hallucinations diverses Anorexie mentale Comportements obsessionnels et
compulsifs Troubles de la personnalité….


MANIFESTATIONS ARTICULAIRES
Arthralgies migratrices et fluctuantes Mono ou oligo-arthrites asymétriques (genou) Ténosynovites Bursites Dactylites Talalgies Ostéo-arthrites
Associées à l’ACA dans la phase tardiveLuxation des petites articulations, périostites,
érosions

MANIFESTATIONS MUSCULAIRES
MyalgiesJusqu’à 25% des cas, tous les stades, souvent associées, migratrices
Myositesrares, tous les stades, souvent associées, orbitaires parfois
Poly- et dermatomyositeslien discuté
Myocardite


SURFACE OCULAIRE
Conjonctiviteatteinte la plus fréquente, précoce
Episclériteplutôt à la phase tardive, infectieuse ou immuno-allergique
Kératiteen général précoce, superficielle ou profonde, interstitielle, parfois ulcère, mécanisme immuno-allergique possible

ATTEINTES NEURO-OPHTALMIQUES
Atteintes plutôt précocesNevrite optique ± méningiteNeurorétinite ± méningiteOédème papillaire et HTICNeuropathie optique ischémique antérieure
Atteintes plutôt tardivesIII, IV, VI, VII paires craniennes

UVEITES
A tous les stades, plus volontiers stade tardif Tous types d’uvéites Associées parfois à
une méningiteune vasculite rétinienne


FREQUENCE ET STADE
Fréquence faible, en diminutionde 0 à 10% selon les séries
Stade 2 surtout4 à 83 jours après l’ECM

TOUBLES DU RYTHME ET DE CONDUCTION
Les plus fréquents des manifestations cardiaques
ConductionBAVSino-auriculaireIntraventriculaire
RythmeFATachycardie atrialeTachycardie ventriculaire

MYOCARDITE ET PERICARDITE
Souvent associées L’une ou l’autre au premier plan Leur fréquence est sous estimée (ECG,
Echo) Myocardite plus souvent latente cliniquement

AUTRES ATTEINTES
Lien de causalité difficile à établir Sont discutées
Cardiopathie dilatéeAtteinte valvulaireAtteinte coronarienne


DES DIFFERENCES SINGULIERES
Altération de la qualité de vie plus importante Ne concerne que l’adulte Limite nosologique flou avec
Le syndrome de fatigue chroniqueLe syndrome fibromyalgiqueLa somatisation des états anxio-dépressifs
L’examen clinique est constamment normal Le traitement AB n’est pas efficace

UN SEUL ELEMENT OBJECTIFLA SEROLOGIE
Positive avec un histoire cohérentePas de traitement : très plausibleTraitement non conforme : plausible
Positive mais sans histoire cohérenteProblème des sérologies limites et des faux
positifsLien très difficile à établir
Négative ± histoire cohérenteLien improbable ?Nombreuses études contradictoires et biais

CONCLUSION
L’imputabilité des signes fonctionnels peristants et aspécifiques après un
traitement conforme n’est clairement démontrée à aucun niveau qu’il soit
épidémiologique, clinique, biologique ou évolutif.


PRINCIPES GENERAUX Les techniques de détection indirecte
Méthodes de choixELISA, Western Blot
Les techniques de détection directeExamen direct, culture, amplification géniqueLaboratoires spécialisésSituations particulières : clinique et sérologie
ambiguës ou contradictoires Recommandations EUCALB Histopathologie

LES PRELEVEMENTS La peau
examen direct, culture, PCR Le LCR
examen direct, culture, PCR, sérologie, cytologie, protéine
Liquide et tissu synovialexamen direct, culture, PCR, sérologie peu informative
Le sangsérologie, examen direct, culture, PCR
Tissu cardiaque, iris, chambre antérieure …examen direct, culture, PCR : anecdotique

TECHNIQUES DIRECTES
Examen direct et culture : défaut de sensibilité et délai de 2 semaines pour la cultureRaisons : faible présence de Borellia dans les
tissuscoloration et croissance difficiles
Exemples : 40 à 50% ECM17% LCR
Techniques moléculaires : amplification géniqueLa même sensibilité que la cultureMais réponse rapide

TECHNIQUES INDIRECTES
Détection des anticorps Antigénes utilisés
antigènes de B. b. sl.Ag cellulaire bactérien complet ouAg particuliers bien caractérisés
(sensibilité)Flagelline, OspA, OspB, OspC, Osp17, BmpA,
DbpA, VlsE, BBK32…

TECHNIQUES INDIRECTES
Le dépistageL’ELISA supplante les autres techniques
(IFI, Chr)Dosage IgG et IgMSang et LCR = Synthèse intrathécale
La confirmationImmuno-empreinte (immuno ou western
blot)Sensibilité équivalente à l’ELISAMais améliore la spécificité

SYNTHESE CHRONOLOGIEJOURS SEMAINES MOIS ANNEES
ARTHRITES
ACA
ECM
ELISA: 20-50%
CLT-PCR: 50%
NRBO - FCARD
LCB
ELISA: 70-90% CLT-PCR: 10-30%
ELISA: 100% CLT-PCR: 20-90%
Synoviale>liquide PCR>CLT

SYNTHESE SPECIFICITE Sérologie positive asymptomatique
Séroprévalence○ 3 à 5% en population générale○ 25 à 30 % en population exposée
Exposition ou maladie infraclinique ?○ Inoculations répétées○ Maladie guérie spontanément
Réactions croiséesSyphilisHerpesviridae (EBV)Pathologie dysimmunitaire


ECM
En bordureInfiltrat inflammatoire périvasculaireLymphocytes, macrophages, plasmocytesDonc pas de spécificité positive
Utilité diagnostique négative surtoutGranulome annulaire, erythème pigmenté
fixeDermatophytie, érysipèleMorphée inflammatoire,

LCB
Utile au diagnostic différentielLymphome B centrofolliculaire primitivement cut.Lymphome B de la zone marginalePseudolymphome B
○ Toxiques○ Traumatiques○ Infectieux

ACA Les lésions cliniques inflammatoires
aspects non spécifiques mais évocateurs siInfiltrat inflammatoire lymphocytaireRiche en plasmocytePrésence de télangectasies
Les lésions cliniques atrophiques diagnostic différentiel difficile avec
MorphéeLichen scléro-atrophique

ARTHRITES
Liquide articulaireInflammatoire et riche en protéines
SynovialeSynovite hypertrophique non spécifiqueProche de celle observée dans la PR

AUTRES
Lésions musculaires Lésions du système nerveux Lésions cardio-vasculaires Lésions des tissus hématopoïétique
Peu spécifiques et anecdotiques

SYNTHESE BIOLOGIQUE
SEROLOGIE CUL/PCR HISTO LIQUIDES SPE
SG LCR SIT LCR SYN
ECM
NBP + + + (+) Ly/Pr
LCB + (+) +
CAR + +
ART ++ (+) Inf
NBC + (+) Ly
ACA ++ (+) +
OPH + +

L’antibiothérapie

PHASE PRIMAIREADULTE
Choix préférentielAmoxicilline 1 g x 3/j 14-21 jDoxycycline 100 mg x 2/j 14-21 j
Alternative 1Cefuroxime 500 mg x 2/j 14-21 j
Alternative 2Azithromycine 500 mg x 1/j 10 j

PHASE PRIMAIREENFANT
Choix préférentiel< 8 ans
Amoxicilline 50 mg/kg/j en 3 prises 14-21 j> 8 ans
Amoxicilline 50 mg/kg/j en 3 prises 14-21 jDoxycycline 4 mg/kg/j en 2 prises 14-21 j
Alternative 1Cefuroxime 30 mg/kg/j en 2 prises 14-21 j
Alternative 2Azithromycine 20 mg/kg/j en 1 prise 10 j

PHASE PRIMAIREFEMME ENCEINTE OU
ALLAITANTE
Idem adulte sauf cyclines contre-indiquées

PHASE SECONDAIRE ET TERTIAIRE
Paralysie faciale isoléeDoxycycline PO 200 mg/j 14-21 j Amoxicilline PO 1 g x 3/j 14-21 j Ceftriaxone IV 2 g/j 14-21 j
NeuroborrélioseCeftriaxone IV 2 g/j 14-21 jAlternatives
○ Pénicilline G IV 18-24 MUI/j 21-28 j○ Doxycycline PO 200 mg/j 21-28 j

PHASE SECONDAIRE ET TERTIAIRE
Arthrites aiguës1- Doxycycline PO 200 mg/j 30-90
j2- Amoxicilline PO 1 g x 3/j 21-28 j
Arthrites récidivantes ou chroniquesDoxycycline PO 200 mg/j 30-90 jCeftriaxone IM/IV 2g/j 14-21 j

PHASE SECONDAIRE ET TERTIAIRE
Lymphocytome borrélienDoxycycline PO 200 mg/j 14-21 j
Atteintes cardiaques Ceftriaxone IV 2 g/j 21-28 j
Acrodermatite chronique atrophiante1- Doxycycline 200 mg/j 28 j2- Ceftriaxone IV 2 g/j 14 j

Autres

LES ARTHRITES Les arthrites réfractaires à l’antibiothérapie Limites avec :
Les arthrites post-infectieusesLes arthrites inflammatoires « pures »
Discussions des thérapeutiques suivantesCorticothérapie générale (CI) et locale (possible)AINS (possible)Sulfasalazine, methotrexate (non évalué)Synoviorthèses puis synovectomie (possibles)

AUTRES ATTEINTES
Neurologiquesantalgiques des douleurs neuropathiques
CardiaquesIsoprénaline (ponctuellement)Entraînement electrosystolique (rarement)Implantation (exceptionnellement)
Syndromes post-Lymeantalgiques, thymo-analeptiques


PREVENTION PRIMAIRE
Information du publicRisque et modalités de transmissionDifférentes phases de développement des tiquesModalités d’extractionPrincipales manifestations et signes révélateursDifférentes possibilités de prévention et de traitement
Précautions vestimentairesCouverture vestimentaireRépulsifs vestimentaires : perméthrine 4%
Insect Ecran®, Repel Insect®, Moustifluid®

PREVENTION PRIMAIRE
Répulsifs cutanés (AFSSAPS: BEH 23-24/2006)30 mois-12 ans:
citrodiol 30-50 MosiguardIR3535 20-35% Akipic, Duopic, Mouskito, Prébutix, Cinq sur CinqDEET 20-35% Mouskito
> 12 ans:idem + DEET 20-50% Insect Ecran, Mouskito, Repel Insect
Femmes enceintesIR3535 20-35%

PREVENTION SECONDAIRE
Examen minutieux Extraction précoce de la tique
Avant fixation (le jour même)Après fixation (une nuit) : pince fine, tire-tique
Substances chimiques déconseillées Désinfection et surveillance

PREVENTION SECONDAIRE
Chimio-prophylaxie post-expositionNon recommandée systématiquement mais au cas
par cas en situations à haut risque pour :○ La femme enceinte
amoxicilline PO 3 g/j pendant 10 j○ L’enfant de moins de 8 ans
amoxicilline PO 50 mg/kg/j pendant 10 j
○ L’immunodéprimé
doxycycline PO monodose (200 mg)
amoxicilline PO 3 g/j pendant 10 à 20 j

LEGISLATION Maladie professionnelle
tableau 19B du régime général tableau 5B du régime agricole
Délais de prise en chargeSignes primaires 1 moisSignes secondaires 6 moisSignes tertiaires 10 ans
Travaux exposant aux risquestravaux effectués en forêt de manière habituelle, soins d’animaux vertébrés, laboratoires techniques et parasitologiques

EPILOGUE
Internet + Hypochondrie = mélange diabolique
La maladie n’est pas immunisante
Il n’y a pas de vaccin disponible
Se promener en forêt est infiniment moins dangereux que de se promener sur la route