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Delphes Le site. Delphes est situé au nord du golfe de Corinthe, au pied du mont Parnasse. Il faut monter à travers une véritable "mer d'oliviers" pour y accéder, mer d'oliviers qui, dans l'Antiquité était sacrée. Le site de Delphes a la forme d'un théâtre dominé par les montagnes qui s'élèvent à plus de 600m de hauteur. Delphes est également nommé le centre du monde, le « nombril » (omphalos en grec). L'Omphalos est, fondamentalement, un symbole du centre du monde, selon le sens complexe que l'idée de « centre » pouvait avoir chez les peuples anciens, et qui impliquait des notions allant bien au-delà du monde matériel. Il s'agissait donc d'une notion universelle de « centre ». L’omphalos est la pierre avalée par Cronos au lieu de Zeus, son fils. Elle symbolise ainsi la naissance de Zeus et sa puissance. Cronos, ayant appris qu’un jour un de ses fils le détrônerait, exigeait de sa femme qu’elle lui livre chaque nouveau né, qu’il dévorait aussitôt. Mais elle réussit à lui soustraire Zeus, son sixième enfant. Quand Zeus vint au monde, elle offrit une grande pierre enveloppée de linge à son époux qui l’avala promptement, la prenant apparemment pour le bébé. Plus tard, devenu adulte, Zeus, aidé de sa grand-mère la Terre, força son père à dégorger ladite pierre et elle fut déposée à Delphes. Apollon, après avoir passé la première période de sa vie en voyageant dans le monde et en se rendant, à l'aide de son char, tiré par des cygnes, chez les Hyperboréens (Russie méridionale), se dirige vers Pytho, une région près de la source Castalie (dans une caverne du Mont Parnasse) ; là, vivait le dragon Python, fils de la terre (Gaia) ; il s'agit d'un monstrueux et terrifiant serpent symbolisant les puissances ténébreuses de la Terre. Il massacrait les hommes et les animaux. Apollon tue, à l'aide de ses flèches, Python et s'empare d'un vieux sanctuaire oraculaire détenu par Thémis et auparavant défendu par Python. Apollon se transforme

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Delphes

Le site. Delphes est situé au nord du golfe de Corinthe, au pied du mont Parnasse. Il faut monter à travers une véritable "mer d'oliviers" pour y accéder, mer d'oliviers qui, dans l'Antiquité était sacrée. Le site de Delphes a la forme d'un théâtre dominé par les montagnes qui s'élèvent à plus de 600m de hauteur. Delphes est également nommé le centre du monde, le « nombril » (omphalos en grec). L'Omphalos est, fondamentalement, un symbole du centre du monde, selon le sens complexe que l'idée de « centre » pouvait avoir chez les peuples anciens, et qui impliquait des notions allant bien au-delà du monde matériel. Il s'agissait donc d'une notion universelle de « centre ». L’omphalos est la pierre avalée par Cronos au lieu de Zeus, son fils. Elle symbolise ainsi la naissance de Zeus et sa puissance. Cronos, ayant appris qu’un jour un de ses fils le détrônerait, exigeait de sa femme qu’elle lui livre chaque nouveau né, qu’il dévorait aussitôt. Mais elle réussit à lui soustraire Zeus, son sixième enfant. Quand Zeus vint au monde, elle offrit une grande pierre enveloppée de linge à son époux qui l’avala promptement, la prenant apparemment pour le bébé. Plus tard, devenu adulte, Zeus, aidé de sa grand-mère la Terre, força son père à dégorger ladite pierre et elle fut déposée à Delphes.

Apollon, après avoir passé la première période de sa vie en voyageant dans le monde et en se rendant, à l'aide de son char, tiré par des cygnes, chez les Hyperboréens (Russie méridionale), se dirige vers Pytho, une région près de la source Castalie (dans une caverne du Mont Parnasse) ; là, vivait le dragon Python, fils de la terre (Gaia) ; il s'agit d'un monstrueux et terrifiant serpent symbolisant les puissances ténébreuses de la Terre. Il massacrait les hommes et les animaux. Apollon tue, à l'aide de ses flèches, Python et s'empare d'un vieux sanctuaire oraculaire détenu par Thémis et auparavant défendu par Python. Apollon se transforme

en dauphin pour dérouter un navire crétois et affecter ses passagers comme prêtres au service de son culte. Pytho prend le nom de Delphes (dauphin).

Statue d’Apollon, (Athènes, Académie)

Delphes est désormais le centre universel du culte d'Apollon qui devient le dieu de l'oracle, maître des prophéties et de la divination.

Ce sanctuaire "panhellénique", c'est-à-dire un sanctuaire commun à toutes les cités de la Grèce antique, est dédié au dieu Apollon Pythien et caractérisé par la présence d'un oracle. Il est important de rappeler que les sanctuaires panhelléniques (de "Hellènes", synonyme de "Grecs") étaient des complexes architecturaux extérieurs aux cités : ils constituaient les seuls lieux où tous les Grecs prenaient part à des célébrations à caractère religieux communes. Ce sanctuaire, dédié à Apollon, attirait les pèlerins de toute la Grèce notamment à cause de son célèbre oracle. L'oracle de Delphes était une vierge, la Pythie, menant une vie irréprochable. Elle était capable, lors de ses phases de transe, de communiquer avec Apollon auquel elle transmettait les questions des pèlerins. C'est ainsi que dans l'antiquité, de nombreuses décisions politiques étaient prises selon les conseils de l'oracle. La consultation de l’oracle de Delphes se déroulait selon un rituel précis et scrupuleusement respecté. Seuls les hommes pouvaient consulter le dieu individuellement ou collectivement (pour une cité, par exemple). Par ailleurs, on ne pouvait consulter la Pythie qu'un jour par mois. A l’origine, la consultation de l'oracle était annuelle et avait lieu le jour de la fête d'Apollon. Elle se déroulait ensuite le sept de chaque mois pendant les neuf mois où le dieu était censé occuper le site : ce jour était appelé polyphthoos ("jour des multiples questions"). Le consultant devait s'acquitter d'une taxe versée à une confédération de cités. Le paiement d'une surtaxe ou des services rendus à la cité de Delphes permettaient d'acquérir

le droit de promantie, c'est-à-dire le droit de passer outre la longue liste d'attente. Le consultant était d’abord conduit dans l'adyton du temple d'Apollon et y rencontrait la Pythie, installée sur un trépied. Celle-ci s'était purifiée, avait bu l'eau de la source Castalie et mâchait des feuilles de laurier (l'arbre du dieu Apollon). Il offrait alors un sacrifice au dieu, la cérémonie étant conduite par les deux prêtres et leurs assistants. Le consultant pouvait ensuite poser sa question que les prêtres avaient souvent reformulée pour qu’elle ait la forme d'une alternative. La Pythie répondait ou non, selon la volonté du dieu qui s’exprimait à travers elle. Selon les témoignages d’auteurs antiques dont Plutarque, la Pythie était cachée par un voile et l'on n'entendait que sa voix.

Représentation d’une consultation de la Pythie

Pendant les mois d'hiver, Apollon était réputé quitter le sanctuaire de Delphes pour aller se purifier en Hyperborée. Il était alors remplacé à Delphes par Dionysos. Ce dernier était présent durant trois mois et faisait l'objet d'un culte rendu sur le Parnasse.

Le statut de Dionysos changea peu à peu en raison de son rapport avec l'Apollon Pythien : il était inférieur au dieu solaire, mais grâce à son rôle d'opposé, il devint progressivement indissociable de la divinité apollinienne ; ainsi, le culte de Dionysos profita probablement de la renommée de Delphes dans l'ensemble du monde grec.

Les centres panhelléniques comme Delphes resserraient les liens des Grecs qui, divisés en petites cités-états, avaient besoin de renforcer leur unité. Ils prenaient conscience de cette unité quand, tous les quatre ans, ils se retrouvaient à Delphes pour les Pythia, Jeux panhelléniques qui, en importance, venaient juste après les Jeux olympiques. Au début, les Jeux Pythiques avaient lieu tous les huit ans et ne comportaient que des concours musicaux. Mais à partir de 582 avant J.-C., après la première guerre sacrée, ils furent organisés de façon plus systématique tous les quatre ans. Aux concours musicaux s'ajoutèrent des concours gymniques et des concours hippiques :

les concours musicaux et poétiques se déroulaient dans le théâtre les concours gymniques dans le stade

les concours hippiques dans l'hippodrome, le Krissaion pedion, dans la plaine de Krissa qui était la plus propice à ce genre d'exercice.

Les Jeux duraient huit jours. Les vainqueurs recevaient en prix une couronne de laurier, l'arbre sacré d'Apollon, et ils avaient le droit d'élever leur propre statue dans le sanctuaire.

Pour les épreuves du lancer, le disque était en bronze ou en plomb, rond et décoré de motifs géométriques, de personnages ou d’animaux stylisés gravés dans le métal.

Plans du site (1 : Sanctuaire d’Apollon ; 2 : ensemble du site)

Le sanctuaire d'Apollon

Dans la partie basse du sanctuaire, un chemin permet d'accéder à la terrasse du temple : de part et d'autre de ce chemin étroit (la « Voie sacrée ») se trouvent des monuments de

types divers conçus pour abriter des offrandes au dieu, pour lui exprimer des remerciements ou pour commémorer un événement heureux.

Ces monuments sont soit des édifices (en général des trésors mais aussi des portiques), soit des bases de statues, simples ou élaborées : colonnes (simples ou doubles), piliers (triangulaires ou rectangulaires). Dans l'espace sacré appelé « Aire », devant le grand mur polygonal, les archéologues français ont retrouvé deux fosses (favissae) dans lesquelles avaient été enfouis de nombreux objets endommagés vraisemblablement lors d'un incendie. Parmi ces objets, restaurés et exposés au musée archéologique de Delphes, un grand taureau en argent, de nombreuses représentations miniatures en ivoire provenant d'un décor de mobilier, des statues de dieu ou déesse chrysélephantines (or et ivoire) et des objets plus récents (Ve - IVe siècle av. J.-C.) dont un très beau brûle-parfum.

On retrouve aussi de nombreuses offrandes de trépieds en bronze : la Pythie était assise sur un trépied. À l’origine, le trépied portait un chaudron utilisé pour faire de la cuisine de prestige : il a une image très symbolique. Parfois le trépied et le chaudron sont offerts ensemble, parfois séparément.

Le mur polygonal C'est un mur porteur qui supporte la terrasse sur laquelle le nouveau temple allait être érigé. Il fut construit après la destruction du vieux temple d'Apollon, en 548 avant JC. Sur ce mur polygonal, on trouve de nombreuses inscriptions gravées dans les pierres du mur.

L'autel des habitants de Chios

Situé en face du temple d'Apollon, il fut construit par les Chiotes au Ve siècle avant JC (d'après une inscription de la corniche). Il est en marbre noir, sauf la base et la corniche qui sont en marbre blanc.

Le trésor des Athéniens

C'est un petit bâtiment d'ordre dorique, composé de deux colonnes "in antis" et de nombreuses décorations en relief. Il fut construit par les Athéniens à la fin du VIe siècle (ou au début du Ve) avant JC, dans le but d'abriter leurs offrandes pour Apollon.

La Stoa des Athéniens (portique)

D'ordre ionique, elle comporte sept colonnes en flûte, chacune taillée dans une pierre unique. Elle fut construite après 478 avant JC par les Athéniens pour abriter les trophées pris aux Perses lors des victoires navales.

Le temple d'Apollon

D'ordre dorique, il fut construit au IVe siècle avant JC, sur les restes d'un autre temple datant du VIe siècle avant JC.

De fait, le premier temple dont on a retrouvé trace remonte au VIIème siècle avant J.-C. Après deux destructions, le temple fut rebâti et achevé en 330 avant J.-C. C'est ce dernier temple, daté du IVème siècle avant Jésus-Christ, qui subsiste aujourd'hui. Il est rectangulaire, de forme allongée, et mesure 23,82 mètres sur 60,32 mètres de côté, avec six colonnes doriques à l'avant et à l'arrière et quinze colonnes doriques sur chaque côté. Six d’entre elles ont été partiellement remontées sans adjonction moderne. On accède au temple par une rampe en pente douce, comme c’était l’usage surtout dans les temples péloponnésiens.

Les parties conservées du dallage de la galerie, du pronaos et de l’opisthodome aident à comprendre l’ordonnance intérieure de l’édifice. Là où se trouvaient les murs, il y a maintenant des vides, car on a récupéré les pierres pour en extraire le plomb des armatures antiques.

Le toit et les sculptures des frontons étaient en marbre de Paros. Les métopes n’étaient pas sculptées mais ornées des boucliers perses conquis à Marathon en 490 avant J.-C. et des boucliers pris aux Galates en 279 avant J.-C.

Sur les murs du pronaos (1), des stèles hermaïques (statue-buste) portaient gravées les maximes des Sept Sages de la Grèce antique, comme « Connais-toi toi-même » et « Rien de trop ».

La cella était séparée en deux : dans la partie antérieure se trouvait un autel de Poséidon,. Le foyer d’Hestia (2), qui était considéré comme l’autel commun de tous les Grecs. La seconde partie de la cella, l’adyton (4) était consacrée à l’oracle. Pausanias nous dit que fort peu de gens avaient le droit de pénétrer dans l’adyton, qui abritait, entre autres, une statue en or d’Apollon. Enfin, l’opisthodome contenait une statue colossale, dont il ne nous reste malheureusement que le socle.

Le théâtre

Le théâtre est construit en pierre du Parnasse et date, comme la plupart des théâtres grecs, du IIIe siècle avant J.-C. Il fut restauré à plusieurs reprises et acquit sa forme actuelle à l'époque romaine. Il se compose de trois parties : la scène, l'*orchestra et la *cavea. Il reste

peu d'éléments de la scène. L'*orchestra, de 18,5 m de diamètre, est dallée et entourée d'un canal de pierre destiné à évacuer les eaux de pluie. La cavea comprend 25 rangées de gradins pouvant accueillir 5 000 spectateurs. Dans le sanctuaire d'Apollon, les concours musicaux occupaient la première place.

Hors du sanctuaire

Le stade

Un peu plus à l'ouest, se trouve le stade, très bien conservé, où se tenaient les concours gymniques de la grande fête panhellénique et les Jeux pythiques. Le premier stade a été aménagé à cet emplacement au Ve siècle avant J.-C. et avait une forme beaucoup plus simple et des gradins de fortune. Dans sa forme actuelle, il date du IIe siècle après J.-C. : il

fut alors construit tout entier en calcaire du Parnasse, grâce à Hérode Atticus, le riche sophiste athénien. Il avait une entrée monumentale à l'est avec trois arcs dont il ne reste aujourd'hui que la partie inférieure. La piste mesure 177, 50 m sur 25, 50 m. Les gradins sont répartis sur 12 rangées dans l'hémicycle et au sud. Il devait pouvoir accueillir environ 7000 personnes.

La source Castalie

Située dans le ravin des Phédriades, elle est composée de deux fontaines, l’une archaïque et l’autre romaine. La plus récente est taillée dans la roche. Sur la colline se trouvent des niches hautes qui contenaient probablement les offrandes à la nymphe Castalie.

Le site de Marmaria Ce site, qui tire son nom de la présence des marbres antiques, est situé en contrebas. C’est une pente abrupte qui fut aménagée en terrasse pendant l’Antiquité. Les premiers indices de la présence humaine y remontent à l’époque mycénienne. Des idoles féminines en terre cuite y ont été retrouvées, qui proviennent peut-être d’un sanctuaire d’une divinité féminine qui précéda Athéna.

Depuis l’entrée nord-ouest, on rencontre d’abord deux édifices avec vestibule et pièce principale, la cella. Il n’en subsiste que les fondations. En raison de leurs similitudes avec

les deux autres trésors (4-5) Ŕ même rapport de grandeur et même disposition dans l’espace Ŕ, on considère que ces deux édifices archaïques sont des trésors, désaffectés pour une raison quelconque et remplacés par deux autres plus prestigieux.

L’espace entre ces deux ensembles est le lieu sacré le plus ancien de la zone de Marmaria. On y a retrouvé des traces de culte mycénien. Mais c’est surtout là que fut bâti pour Athéna l’un des premiers temples grecs monumentaux (3) de l’époque historique, vers 650 avant J.-C.

Le temple fut endommagé pendant les Guerres médiques, mais aussi lors du tremblement de terre de 373 avant J.-C. En mars 1905, des pluies torrentielles provoquèrent la chute de rochers, qui renversèrent dix des colonnes qui étaient encore debout.

A l’est du temple d’Athéna se trouvent les vestiges d’un grand autel rectangulaire du VIème siècle (3’), flanqué sur chacun de ses longs côtés d’un autel plus petit.

Les deux grands trésors (4-5) sont construits tous les deux en marbre de Paros. Le plus grand, qui mesure 7,30 x 10,40m, est de style dorique à deux colonnes en façade, et fut érigé juste après les Guerres médiques. Le plus petit, de style ionique, mesure 6,37 x 8,63m et est considéré comme légèrement plus ancien.

L’édifice le plus intéressant du point de vue architectural est la tholos (6) ; il s’agit d’un grand édifice circulaire dont on ignore encore la destination. La base a pu être reconstituée et trois colonnes ont été relevées en 1938.

La tholos de Delphes mesure 13,50m de diamètre et est bâtie, pour l’essentiel, en marbre de Paros et en pierres bleues et noires d’Eleusis, sur un socle à trois degrés. A l’extérieur, vingt colonnes doriques soutenaient l’entablement et la toiture du péristyle.

A droite de la tholos se trouve le nouveau temple d’Athéna Pronaia (7), qui remplaça le temple archaïque (3) détruit par le séisme de 373 avant J.-C. Fait dans un calcaire local extrait des carrières du Prophète-Elie, il mesure 22,60 x 11,55m. C’est un édifice prostyle à six colonnes doriques en façade.

Sur le flanc ouest du temple se trouve un bâtiment plus ancien (8) de 12,05 x 10,90m, composé d’un vestibule qui en occupe toute la largeur et de deux pièces à peu près identiques juxtaposées. On ignore la destination exacte de cet édifice, que l’on appelle conventionnellement « habitation des prêtres ».

Le gymnase

Au sud du site, en quittant le téménos (temple rond) d'Athéna Pronaia et en suivant le sentier qui traverse les oliviers, on arrive au gymnase. Dans la Grèce antique, les gymnases servaient à l'éducation physique des jeunes gens, mais aussi à leur formation spirituelle, conformément à l'idéal antique. Plus précisément, c'est au gymnase de Delphes que se préparaient les athlètes qui devaient prendre part aux jeux pythiques. Des inscriptions nous apprennent également qu'à certaines époques, des philosophes, des poètes, des astronomes, etc., venaient y enseigner. Le premier gymnase date de l'époque archaïque, mais il a pris sa forme actuelle au IVe siècle. Il fut restauré par la suite et resta en usage à l'époque romaine. Le gymnase s'étendait sur deux niveaux. Il comprenait une palestre, une piscine destinée aux athlètes.

LE MUSEE

Le musée de Delphes est l’un des plus importants de Grèce.

Le musée compte parmi ses pièces essentielles la coupe à libations (5ème s. av JC. Apollon est représenté assis, le front couronné de laurier et tenant une lyre en écaille de tortue. Il accomplit une libation en présence d’un corbeau qui était son oiseau sacré.

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Salles 1 et 2 : Les deux premières salles sont consacrées aux époques et aux objets les

plus anciens. La salle no 1 présente surtout des bronzes remontant aux VIIIe et VIIe siècle av. J.-C., offrandes au sanctuaire : boucliers ou trépieds. La salle no 2 regroupe la majeure partie des kouroi : statues masculines archaïques.

Tête de griffon (bronze)

Salle 3 : Cette salle expose le sphinx des Naxiens et les frises du trésor des Siphniens.

Sphinx des Naxiens Éléments d'une des frises du trésor des Siphniens

Le Sphinx ailé (2.32m) sur le chapiteau ionique surmontait la colonne des Naxiens. Buste de femme, corps de lion et ailes d’aigle, il posait des énigmes quasi insolubles et dévorait ceux qui n’avaient pu les résoudre (voir légende d’Œdipe .

Salle 4

La salle no 4 est dominée par les statues dites de Cléobis et Biton, en marbre de Paros et réalisées vers 610 - 580 av. J.-C. à Argos. On peut aussi y voir des métopes du trésor de Sycione.

Cléobis et Biton

Il s’agit de la représentation de deux frères Cléobis et Biton qui selon la légende remplacèrent les bœufs de l’attelage de leur mère, prêtresse d’Héra, pour lui permettre d’accéder au sanctuaire.

Salle 5

Elle est consacrée aux offrandes les plus précieuses faites au sanctuaire : taureau en argent et statues chryséléphantines.

Taureau en argent. Objets chryséléphantins.

Salle 6

On peut y voir les frontons du temple d'Apollon.

Salles 7 et 8

Ces deux salles accueillent les objets provenant du trésor des Athéniens : la première principalement des vases, la seconde les métopes.

Métope du trésor des Athéniens

Salles 9 et 10

Les objets exposés dans ces deux salles proviennent essentiellement du sanctuaire d'Athéna Pronaia.

Salle 11

Parmi les objets du IVe siècle av. J.-C. dans cette salle, les « danseuses de Delphes » sont exposées avec l'omphalos qu'elles soutenaient.

« Danseuses de Delphes »

Salle 12

La salle no 12 abrite des objets hellénistiques et romains dont un célèbre Antinoüs et un très bel Agias.

Antinoüs, marbre de Paros, époque d'Hadrien

Salle 13

C'est la salle de l'aurige.

Il s’agit d’un conducteur de char tout en bronze de 1.82m. Il conduisait un quadrige c’est-à-dire un attelage de quatre chevaux. Cette sculpture a été offerte par Polyzalos, tyran de Sicile après ses victoires aux Jeux delphiques en 478 et 474 av. JC. Il ne lui reste que les rênes de l’attelage, le char et les chevaux n’ont pas été retrouvés.