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Page 1: DECOLONISATION ET NAISSANCE DU TIERS MONDEgeorepere.e-monsite.com/medias/files/chap.-10.docx · Web viewChap. 10 LA DECOLONISATION DU MAGHREB : LE CAS DE L’ALGERIE INTRODUCTION

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DECOLONISATION ET NAISSANCE DU TIERS MONDE 11 août 2014

Chap. 10

LA DECOLONISATION DU MAGHREB : LE CAS DE L’ALGERIE

INTRODUCTION

Le Maghreb est une région d’Afrique du Nord, correspondant à la partie occidentale du monde arabe, comprise entre la Méditerranée, le désert libyque, le Sahara et l’océan Atlantique. Le terme Maghreb (en arabe al-Djazirat al-Maghrib, « la presqu’île du couchant », « Occident », par opposition au Machrek, l’Orient arabe) a longtemps désigné les trois pays d’Afrique du Nord-Ouest, Maroc, Algérie et Tunisie, auxquels s’ajoutent aux extrémités orientale et occidentale la Libye et la Mauritanie. De tous ces pays, l’Algérie a été le premier de ces pays à tomber sous la coupe des Européens et précisément de la France. Débutée en 1830 par le débarquement à Sidi Ferruch, cette conquête ne s’achève qu’au début du XXe siècle avec la mission Fourreau-Lamy1. Cependant, la domination française sur l’Algérie va être irréversiblement remise en cause au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.

I- LES CAUSES DE LA DECOLONISATION ET LA MONTEE DU NATIONALIME

1- L’échec de l’assimilation des populations algériennes

1.1. Des statuts juridiques discriminatoires

Après la difficile soumission du pays et l'échec du projet de Napoléon III de constituer en Algérie un «royaume arabe» associé à la France, les dirigeants de la IIIe République organisent un régime franchement discriminatoire. Par le décret Crémieux, iIs accordent la citoyenneté française aux habitants israélites. De leur côté, les musulmans conservent le droit de demander la citoyenneté française, conformément à une loi du Second Empire. Mais ils doivent pour cela renoncer à titre individuel au statut coranique, jugé incompatible avec la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen (inégalité juridique de l'homme et de la femme).

La citoyenneté interdit aux musulmans qui l'ont demandée de faire appel aux arbitrages du juge coutumier, le «cadi», ainsi que de pratiquer la polygamie, le droit de répudiation... Très peu s'y rallient, à l'exception notable d'une minorité de Kabyles qui non seulement renoncent au statut coranique mais aussi se convertissent à la religion chrétienne. Les autres sont soumis à partir de 1881 au régime de l'indigénat, avec l'obligation d'un permis de circulation. Bien que non-citoyens, ils n'en sont pas moins astreints au paiement de l'impôt et au service militaire.

Au total, en 1954, la population algérienne est divisée en deux catégories distinctes, soumises à des statuts juridiques inégaux nés du sénatus-consulte du 14 juillet 1865 : d'une part, un million d'Européens, citoyens français de statut civil de droit commun (surnommés plus tard

1 Les Français qui convoitaient la région du lac Tchad y envoient 3 colonnes militaires : une mission française partie d’Algérie sous la direction de Foureau et de Lamy ; elle doit traverser le Sahara et rejoindre près du Tchad la mission Joalland-Meynier, partie du Sénégal, et la mission Gentil, partie de l’Oubangui. Cette intrusion des européens au cœur de l’Afrique inquiète Rabah : l’interdiction de la traite équivaut pour lui à la ruine. En avril 1900, Rabah s’oppose et livre bataille à la mission Foureau à Kousséri dans laquelle il périt, ainsi que le commandant Lamy. Les militaires français tranchèrent sa tête qu’ils emportèrent certainement. Son fils Fadel Allah tenta de poursuivre la lutte, il eut aussi la tête tranchée. Les Français avaient réalisé la première traversée du Sahara Nord-Sud et la première grande jonction transafricaine.

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les « Pieds-Noirs ») qui étaient installés en Algérie souvent depuis plusieurs générations et auxquels étaient associés les juifs autochtones (excepté pour la période du statut des Juifs de 1940 à 1943 avec l'abrogation du décret Crémieux), et d'autre part, près de neuf millions d'Algériens, sujets français de statut personnel de droit local (appelés « Musulmans » ou « indigènes »).

Cependant, si les citoyens français jouissaient exactement des mêmes droits et devoirs que leurs compatriotes métropolitains, les sujets algériens qui étaient soumis aux mêmes devoirs (ils étaient notamment mobilisables par le contingent), étaient privés d'une partie de leurs droits civiques (ils votaient au Second collège électoral où il fallait neuf de leurs voix pour égaler la voix d'un seul votant du Premier collège).

La IIIe République constitue la même année, en 1881, l'Algérie sous la forme de trois départements : Oran, Alger et Constantine. Elle francise par la même occasion les noms de localités.

En 1898, un statut spécial place les trois départements algériens sous l'autorité d'un gouverneur général dépendant du ministère de l'Intérieur, avec une Assemblée algérienne élue de 69 membres dont 48 Européens et assimilés.

Ces inégalités de statut juridique entraînent des inégalités économiques et sociales.

1.2. Les inégalités économiques et sociales

Population et répartition de la propriété en AlgérieMusulmans Pieds-Noirs Total

Surface (ha) 9 196 000 1 136 000 10 332 000 % des terres agricoles 75 25 100 % de la population totale 89 11 100 % de la population agricole 98 2 100

En Algérie, les paysans d'origine française occupent l'essentiel des meilleures terres cultivables. L'essentiel de la population musulmane est pauvre. Ce sont essentiellement de petits propriétaires terriens vivant sur les terres les moins fertiles, ou des journaliers. Ainsi, la taille moyenne des exploitations agricoles des agriculteurs français est de 100 ha, contre 14 ha pour celle des algériens.

Le niveau de vie des Français d’Algérie est supérieur à celui des musulmans : le salaire journalier d’un ouvrier agricole français est deux fois et demi supérieur à celui d’un algérien.

Les inégalités se retrouvent également dans le faible taux de scolarisation des enfants musulmans dans le primaire (20% seulement, contre 100% des jeunes Français). Par ailleurs, le taux de chômage élevé́ de la population musulmane se traduit en particulier par une misère importante dans les villes.

2- Le développement du nationalisme algérien

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Le nationalisme algérien se développe au début des années 1920 au sein de la bourgeoisie musulmane. La demande initiale concerne simplement l’égalité des droits avec les Européens, comme le souligne le cheikh Ibn Badis : « Le bonheur du peuple algérien, grâce à l’aide de la France démocratique. ».

Plusieurs partis vont être créés et plusieurs pamphlets seront écrits pour défendre le droit pour les algériens. Plusieurs penseurs2 algériens vont vilipender3 les plus importantes personnalités du régime colonial français.

Toutes les figures du mouvement algérien vont diverger4 entre elles sur la question algérienne, cela provoquera l'émergence de plusieurs associations et partis algériens: Parti de la réforme ou mouvement pour l'égalité, Association des oulémas musulmans algériens, association de l'Étoile nord-africaine fondée en 1926 par Ahmed Messali Hadj, le parti Parti du peuple algérien, Amis du Manifeste des Libertés, Parti communiste algérien, etc.

L’ouvrage le Livre de l’Algérie de Tewfiq al-Madani (1932) proclame en exergue « L’Islam est notre religion, l’Algérie notre patrie, la langue arabe est notre langue ».

En 1936, le président du Conseil Léon Blum et le gouverneur Viollette proposent de conférer à tout juste 21.000 musulmans le droit de vote aux élections législatives. Ce projet propose aussi d’élargir l’accès à la citoyenneté française sans contrepartie religieuse, ce qui est accepté par les leaders algériens. Mais le projet de loi, et toutes les tentatives effectuées dans ce sens, se heurte à l’hostilité des colons comme à celle de l’Assemblée nationale française. Le projet Blum-Viollette, malgré sa timidité, n'est même pas voté.

Frustré par l’opposition systématique à toute politique d’assimilation, alors même que la population algérienne fait preuve d’une loyauté sans faille pendant la Seconde Guerre mondiale, Ferhat Abbas publie avec 28 élus musulmans le Manifeste du peuple algérien le 10 février 1943, un an après le débarquement des Alliés en Afrique du Nord. Ce texte qualifie l’assimilation de « machinerie dangereuse au service de la colonisation ».

Le gouvernement provisoire du général de Gaulle octroie la citoyenneté française à plusieurs dizaines de milliers de musulmans, le 12 décembre 1943 (discours de Constantine), et promet des réformes. Cependant, rien ne peut stopper la progression dans le pays de l’idée selon laquelle il faut soustraire l’Algérie à la souveraineté française.

Jugeant ce geste très insuffisant, Messali Hadj et Ferhat Abbas projettent un congrès clandestin qui proclamerait l'indépendance. L'année suivante, ils se proposent de profiter de la liesse de la victoire pour brandir le drapeau de l'Algérie indépendante. Mais Messali Hadj est 2 La plupart des figures du mouvement algérien vont être surveillées de près par les services policiers français, d'autres seront exilées vers d'autres pays comme l' a été l'émir Khaled El-Hassani Ben El-Hachemi en Égypte puis en Syrie.Malek Bennabi 20 , Mohamed Hamouda Bensai, Saleh Bensai, Messali Hadj 21 , Ben Badis 22 , Mohamed Bachir El Ibrahimi, Fodil El Ouartilani, Larbi Tébessi, Ferhat Abbas, Omar Ouzeggane,3 Dénoncer comme méprisable ou bas (quelque chose ou quelqu'un) (soutenu)4 Trois grandes tendances apparaissent dans les milieux arabes en Algérie : la première défend l’idée d’une patrie algérienne musulmane, la deuxième prône la thèse de l’indépendance et de la révolution sociale, tandis que la troisième, celle de l’élite musulmane, soutient une assimilation totale des Algériens et leur droit à obtenir la citoyenneté française.

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arrêté en avril 1945 et les manifestations débouchent sur les dramatiques massacres de Sétif5, le 8 mai 1945 (plusieurs milliers de victimes6).

Paris ordonne la dissolution des partis à tendance nationaliste, puis prononce une amnistie en 1946 ; plusieurs mouvements nationalistes réapparaissent alors, et Ferhat Abbas fonde en 1946 l’Union démocratique du manifeste algérien (UDMA), tandis que Messali Hadj prend la tête du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD), qui abrite l’Organisation secrète (OS), tendance dure du mouvement, représentée par Ahmed Ben Bella.

L’année suivante, en septembre, Paris adopte un nouveau statut pour l’Algérie, laquelle, bien que dotée d’une Assemblée, reste totalement dépendante du gouvernement français. L’Assemblée repose sur deux collèges électoraux au sein desquels Français et Algériens possèdent le même nombre de représentants. Mal appliqué7, le statut ne satisfait pas les indigènes et mécontente les colons. Les nationalistes les plus radicaux décident alors de s’engager dans la lutte armée. Le parti Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques revendique après le statut de l'égalité l'indépendance de l'Algérie en 1948.

L 'Association des oulémas musulmans algériens est alors interdite. L'Organisation spéciale apparait et a pour but de rassembler les armes pour le combat. Mohamed Belouizdad fut le premier chef de l'organisation clandestine. Hocine Aït Ahmed prend ensuite la tête de l'Organisation et continue à œuvrer pour l'achat des armes. La poste d'Oran est attaquée par les membres de l'OS.

Ahmed Ben Bella prend la place de Hocine Aït Ahmed en 1949. Le plan de l'organisation est dévoilé et une chaîne d'arrestations est entamée par les autorités françaises en 1950. Le Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques nie toute relation avec l'Organisation spéciale afin d'éviter les arrestations

La tendance dure du MTLD, déterminée8 à aller jusqu’au conflit armé, prend de l’importance au cours des années qui suivent. En effet, l'autorité de Messali Hadj est contestée par ceux – dont Hocine Aït Ahmed et Ahmed Ben Bella – qui préconisent l'action immédiate pour relancer le mouvement et qui créent en mars-avril 1954 Le Comité révolutionnaire pour l'unité et l'action (CRUA). 5 Le 8 mai 1945 ont lieu des manifestations d’Algériens dans plusieurs villes de l’Est du pays (Sétif, et le Constantinois), qui devaient permettre de rappeler leurs revendications nationalistes, de manière concomitante avec la liesse de la victoire. À Sétif, après des heurts entre policiers et nationalistes, la manifestation tourne à l’émeute et la colère des manifestants se retourne contre les « Français » : 27 Européens et juifs sont assassinés (103 trouveront la mort dans les jours suivants), ainsi que 700 musulmans. La répression de l’Armée française est brutale.Officiellement, elle fait 1 500 morts parmi les musulmans, chiffre sous-estimé et probablement plus proche des 20 000 à 30 000 selon l’historien Benjamin Stora. Le Parti du peuple algérien (PPA) estime qu'il y a eu 45 000 morts23. Du fait de la radicalisation qu'ils ont engendrée dans les milieux nationalistes algériens, certains historiens considèrent ces massacres comme le véritable début de la guerre d'Algérie24.6 D’une centaine de colons européens sont tués. La France réplique alors par une répression sanglante, qui provoque la mort de plusieurs milliers de musulmans7 En 1947, l'application du nouveau statut de l'Algérie fut presque ouvertement faussée par l'administration, qui fit arrêter les « mauvais » candidats et truqua les résultats en faveur des intransigeants, au point que certains furent élus çà et là par plus de 100 % des inscrits.8 Encouragés par la défaite française en Indochine, les indépendantistes algériens forment au printemps 1954 un Comité révolutionnaire d'union et d'action (CRUA)

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Le parti du Mouvement national algérien est fondé en juillet 1954 par les messalistes. Par la suite, le Front de libération nationale (Algérie) est fondé en octobre 1954 par la branche du CRUA (Comité révolutionnaire d'unité et d'action)9. Le Front de libération nationale (Algérie) et le Mouvement national algérien rivalisent10 non seulement pour prendre le contrôle de la révolution mais surtout pour la représentation du futur État.

Au cours d’une réunion secrète à Alger, en octobre 1954, les membres du CRUA se prononcent en faveur du déclenchement immédiat de l’insurrection armée qu’ils fixent pour la «Toussaint rouge» au1er novembre 1954.

II- LA GUERRE D’INDEPENDANCE

1- L'explosion

Le 1 er novembre 1954 , le Secrétariat général du Front de libération nationale diffuse la Déclaration du 1 er novembre 1954 grâce un appel radiophonique28 destiné « au peuple algérien » et écrit afin d'« éclairer sur les raisons profondes qui [les] ont poussés à agir en […] exposant [le] programme [du FLN], le sens de [son] action, le bien-fondé de [ses] vues dont le but demeure l’indépendance nationale dans le cadre nord-africain. ». Il décrit son action comme « dirigée uniquement contre le colonialisme, seul ennemi aveugle, qui s’est toujours refusé à accorder la moindre liberté par des moyens de lutte pacifique. ». Le FLN exige donc que les « autorités françaises […] reconnaissent une fois pour toutes aux peuples qu’elles subjuguent le droit de disposer d’eux-mêmes » sans quoi il annonce « la continuation de la lutte par tous les moyens jusqu’à la réalisation de [son] but […] la restauration de l’État algérien souverain, démocratique et social dans le cadre des principes islamiques. » Le FLN appelle l'ensemble des communautés d'Algérie, quelles que soient leurs confessions, à rejoindre sa cause.

Dans la nuit du 1 er novembre 1954, la caserne de la ville de Batna est attaquée par les moudjahidines. Cette nuit sera appelée par les historiens français « Toussaint rouge ». Un caïd et deux enseignants français vont être abattus sur la route de Biskra et Arris. Il y aura deux versions différentes des faits. Des attentats sont enregistrés dans les trois districts de Batna, Biskra et Khenchela et le reste du pays. Une trentaine d'attentats plus ou moins désordonnés ont lieu en ce jour de la «Toussaint rouge» : récoltes incendiées, gendarmerie bombardée... On compte sept victimes, toutes musulmanes sauf un instituteur venu de métropole.

Au cours d'un voyage en Algérie, François Mitterrand déclare « La présence française sera maintenue dans ce pays ». François Mitterrand, ministre de l'Intérieur, décide l'envoi de trois compagnies de CRS et la dissolution du MTLD. Ces « évènements » ne sont pas perçus comme le début de la guerre.

Sur le moment, la «Toussaint rouge» passe inaperçue dans l'opinion française. Le 25 janvier 1955, le président du Conseil Pierre Mendès France nomme au gouvernement général de

9 Le CRUA se transformera en Front de libération nationale (FLN).10 Leur conflit fratricide va faire 4.000 morts parmi ceux-ci. En Algérie même, la rivalité débouche le 28 mai 1957 sur le massacre de 315 villageois favorables au MNA. 

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l'Algérie l'ethnologue Jacques Soustelle (44 ans), homme de gauche, pacifiste, résistant et gaulliste de la première heure. Il est accueilli fraîchement par les Européens mais très vite se rallie à la thèse radicale de l'intégration. Contre les riches colons et les indépendantistes musulmans, il prône l'octroi de la nationalité française pleine et entière à tous les habitants des trois départements.

Le 1er avril, le gouvernement français instaure l'état d'urgence. Les pouvoirs publics prennent en main la population musulmane des douars (villages) grâce à des mesures sociales et au regroupement des populations en des lieux prétendument sûrs (à la fin de la guerre, 1.250.000 paysans auront été ainsi déplacés). Ces tâches de terrain à caractère humanitaire sont confiées aux Sections Administratives Spéciales (SAS), animées par des officiers aguerris et de bonne volonté.

Les «fellagha» (coupeurs de route) du FLN ripostent en multipliant les meurtres de notables musulmans favorables à la présence française. Mais n'arrivant pas à retourner la population musulmane en leur faveur, ils changent de tactique et s'en prennent aux Européens. Ce sont les massacres de Philippeville 11 (20 août 1955), véritable tournant de la guerre.

Dès le 23 août 1955,  le gouvernement décide le rappel du demi-contingent libéré en avril et le maintien sous les drapeaux du premier contingent de 1954. Les «opérations de maintien de l'ordre» (on ne parle pas de guerre, s'agissant d'un conflit sur le territoire national) ne sont plus le seul fait des engagés (militaires professionnels), comme en Indochine, mais aussi des conscrits et même des réservistes.

L'année suivante, le socialiste Guy Mollet accède à la présidence du Conseil. Maladroit, il annonce des réformes de structure et rappelle Jacques Soustelle, jugé trop complaisant à l'égard des colons. Mais quand lui-même se rend à Alger, le 6 février 1956, il est conspué par la population. C'est la «journée des tomates». Guy Mollet revient à une politique de répression.

2- La généralisation de la lutte armée (1956-1957)

Le 12 mars 1956, l'Assemblée nationale vote les pouvoirs spéciaux au gouvernement Guy Mollet : la décision de recourir à l'armée marque un tournant dans le dispositif répressif du maintien de l'ordre. Il est fait appel au contingent : 450 000 soldats français (contre 25 000 combattants algériens).

À partir de 1956, la lutte armée se déroule sur tout le territoire, grandes villes comprises. Le poids du commandement militaire ne cesse de croître. Il est confié à des officiers chevronnés, comme le général Salan, commandant en chef en novembre 1956, puis délégué général du gouvernement en mai 1958, avec tous les pouvoirs civils et militaires. Son successeur, le général Maurice Challe (décembre 1958-avril 1960), et le général Massu, qui manifeste sa vigueur lors de la « bataille d'Alger » en 1957, sont populaires parmi les pieds-noirs. Certains officiers plus jeunes s'engagent totalement dans la cause de l'« Algérie française ».

11 (Ex-Philippeville ou Skikda), la mort d'une centaine de manifestants algériens, du 20 au 26 août 1955.

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3- Les musulmans basculent 12 dans le camp de la rébellion

La répression brutale fait basculer dans le camp de la rébellion de plus en plus de musulmans. Les maquisards, qui étaient à peine un demi-millier à la «Toussaint rouge» sont désormais plus de quinze mille. Le FLN décide de s'en prendre aux villes mêmes, où vivent la plupart des pieds-noirs. Quelques dizaines d'Européens trouvent la mort dans les embuscades, ce qui ouvre le cycle des représailles aveugles.

Le 10 août 1956, un groupe de pieds-noirs, parmi lesquels un policier, déposent une bombe dans la Casbah d'Alger. On compte 70 morts de tous âges.

La réplique ne se fait pas attendre. Le 30 septembre 1956, deux bombes déposées par des jeunes femmes musulmanes explosent à Alger, l'une au Milk Bar de la place Bugeaud, l'autre à la Cafétéria, rue Michelet.

Désespérant d'en finir avec les attentats aveugles, le gouvernement confie le 7 janvier 1957 au général Jacques Massu les pleins pouvoirs de police sur le Grand Alger (800.000 habitants dont une moitié de musulmans).

Les parachutistes ne vont pas faire dans la dentelle. Multipliant les arrestations, pratiquant les exécutions sommaires et les tortures, ils peuvent se flatter au bout de neuf mois d'avoir mis un terme à la vague d'attentats aveugles et gagné la «bataille d'Alger». Mais ce faisant, ils n'ont en rien gagné la guerre d'Algérie.

4- Une victoire impossible pour l'armée française

La France finit par gagner la guerre sans pour autant rétablir l'ordre. À partir de 1957, le contrôle est repris dans les grandes villes (« bataille d’Alger »), sur les frontières (1957-1958), puis dans les campagnes, par étapes, jusqu'en Kabylie (1959-1960), grâce à la pratique des « camps de regroupement ». Le 12 décembre 1958, le général Maurice Challe succède à Raoul Salan à la tête des forces stationnées en Algérie. Il arrive à annihiler presque complètement la capacité de nuisance des indépendantistes, à Alger comme dans le djebel (la montagne). Les combattants des wilayas désertent et se rendent en masse aux autorités cependant que les militaires reprennent la maîtrise du terrain. 

En revanche, la France perd la guerre auprès de l'opinion, internationale et métropolitaine. Le gouvernement est secrètement convaincu de l'impossibilité de garder au sein de la République un territoire aussi atypique que l'Algérie. Il juge le moment venu de négocier avec les indépendantistes «modérés».

12 Passage dans une situation nouvelle ou d'un engagement à un autre qui lui est opposé Exemple  : la perspective d'un basculement à gauche mobilise l'électorat de droite

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Les «pieds-noirs13» d'Alger  s'en inquiètent et leur révolte14, le 13 mai 1958, amène au pouvoir le général de Gaulle. Celui-ci promet d'une manière évanescente15 de leur donner satisfaction. Le 6 juin 1958, à Mostaganem, il leur lance : «Vive l'Algérie française». Le même jour, à Oran, il certifie que l'Algérie est «terre française aujourd'hui et pour toujours». Il instaure un nouveau régime, la Ve République, mais poursuit en secret les négociations avec le FLN, principal mouvement indépendantiste.

Désespérant de trouver des interlocuteurs modérés au sein du FLN, le général de Gaulle propose la «paix des Braves» le 23 octobre 1958 avant de consentir à l'autodétermination le 16 septembre 195916 sans avoir obtenu entretemps une quelconque concession. Ce double jeu suscite d'ultimes sursauts de violence dans les deux camps, chez les indépendantistes comme chez les partisans de l' «Algérie française» .

5- Une indépendance par les urnes mais un bilan humain terrible

En 1958 est créé à l'extérieur un Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), présidé jusqu'en 1961 par Ferhat Abbas. En effet, l'ALN dispose dans chaque wilaya, ou région militaire, d'un double commandement, militaire et politico-administratif,

13 Nom donné aux Français d'origine européenne, installés en Afrique du Nord, et plus précisément en Algérie, avant l'indépendance en 1962.lié à la couleur des chaussures des soldats français lors de la conquête de l’Algérie. Pour d'autres il proviendrait du surnom qui désignait au début du siècle les chauffeurs de bateau, le plus souvent des Algériens de souche, qui se tenaient pieds nus dans la soute à charbon. Tenu pendant longtemps pour péjoratif, le terme est adopté par les Français d'Algérie eux-mêmes, à partir de 1955, comme pour manifester un sentiment communautaire que les événements de la guerre d'Algérie ne cessent de renforcer.14 Cette impuissance est exploitée à Alger, parmi les colons, par des activistes qui cherchent à provoquer un putsch qui contraindrait Paris à poursuivre la guerre. Ils rejoignent ainsi les préoccupations de nombreux officiers, de plus en plus méfiants à l'égard du gouvernement civil, et qui assimilent négociations et «  trahison » des combattants. Le 13 mai 1958, des manifestants, animés par le président des étudiants d'Alger, Pierre Lagaillarde, investissent le siège du gouvernement général et désignent un « Comité de salut public » dirigé par le général Massu, avec l'accord du général Salan. À Paris, la nouvelle de la rébellion d'Alger éclate comme une bombe : le nouveau président du Conseil, Pierre Pflimlin, tente de préserver la légalité. Mais dès le lendemain, Massu lance un appel au général de Gaulle, franchissant un nouveau pas dans la rupture avec Paris. Le 15 mai, le général de Gaulle se dit « prêt à assumer les pouvoirs de la République », mais sans préciser davantage quelle politique il entend mettre en œuvre en Algérie. L'arrivée de Jacques Soustelle (rallié à de Gaulle) à Alger le 17 donne un chef politique au mouvement né du 13 mai, tout en aggravant le différend avec la métropole. À Alger toujours, des émissaires gaullistes officieux prennent contact avec les factieux. Le pouvoir exécutif est paralysé par la menace d'un coup d'État militaire. Pflimlin démissionne le 28. Le président René Coty fait alors appel au général de Gaulle. Le 1er juin, l'Assemblée nationale l'investit avec tous pouvoirs pour élaborer une nouvelle Constitution. Le 3 juin, de Gaulle obtient les pouvoirs spéciaux pour six mois afin de résoudre la crise algérienne. Le lendemain, à Alger, il lance son « Je vous ai compris ! ».

15 1. trop instable et trop mouvant pour être perceptible ou visible durablement (soutenu) Synonyme: fugacela vision évanescente d'une créature de rêve 2. d'un aspect irréel en raison de son caractère fuyant ou insaisissable (soutenu) Exemple  : le sourire évanescent d'un ange 3. qui semble manquer de réalité (soutenu) [Remarque d'usage: souvent ironique] Exemple  : un personnage évanescent dont on se demande ce qu'il vient faire dans cette histoire16 Devant la gravité de la situation, alors que la résistance algérienne ne désarme pas, que la lassitude gagne la population métropolitaine et que l’isolement international de la France s’accroît, il se prononce, en septembre 1959, en faveur du droit des Algériens à l’autodétermination.

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sous la direction d'un colonel. Des tensions apparaissent avec les combattants de l'extérieur, mais le principe d'une direction collégiale est acquis lors du congrès de la Soummam, en août 1956.

Des négociations s’ouvrent avec le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), l’organe exécutif du FLN constitué dans la clandestinité. Indignés, les Français d’Algérie tentent en vain de se soulever au début de l’année 1960 : c’est la semaine des barricades à Alger qui fait 22 morts algériens et des centaines de prisonniers. En 1960, l'ONU annonce le droit à l'autodétermination du peuple algérien. Le côté français organise des pourparlers avec le Gouvernement provisoire de la République algérienne. Le général de Gaulle annonce la tenue du référendum pour l'indépendance de l'Algérie. Le 8 janvier 1961 se tient le référendum sur l'autodétermination. Il recueille 72,25 % de « oui » en métropole et 69,09 % en Algérie.

Ce basculement de l’opinion et du pouvoir entraîne des réactions violentes17 de certains partisans de l’Algérie française : l’OAS18 (Organisation de l’armée secrète) organise des attentats contre des musulmans et quatre généraux français tentent un putsch19 en avril 1961.

Désireux de forcer son avantage, le FLN organise à Paris une manifestation nocturne qui tourne au drame le 17 octobre 1961. De fait, des Algériens sont tués lors d'une manifestation du FLN à Paris (Massacre du 17 octobre 1961). Il y aura aussi des milliers d'arrestations. Ce fait survient à la suite de l'instauration d'un couvre-feu à Paris et sa banlieue pour les seuls Algériens à la suite de l'assassinat de 21 policiers français par le FLN. À Alger, Le peuple algérien sort dans les rues pour manifester sa joie à l'indépendance. Il y aura plusieurs morts et blessés par la police française39.

Les négociations débutent avec le gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) dirigé par Ferhat Abbas et installé au Caire.

6- Le règlement du conflit

Les accords d’Evian

Au 18 mars 1962, à la suite des accords d'Évian, Charles de Gaulle annonce à l'ORTF (alors l'autorité en matière de radio et télévision) le cessez-le-feu et la tenue prochaine d'un

17 certains membres de l’institution militaire française ne tolèrent pas cette politique d’ouverture. Le 21 avril 1961, les généraux Jouhaud, Salan, Zeller et Challe tentent sans succès un second putsch, le « putsch des généraux ». Le général Salan, déterminé à ce que l’Algérie reste française, entre dans la clandestinité et fonde l’Organisation armée secrète (OAS) pour continuer la lutteMicrosoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.18 Des extrémistes de l'autre camp constituent une Organisation de l'Armée Secrète (OAS) en vue de combattre par le terrorisme les officiels français accusés de négocier l'abandon de l'Algérie avec le FLN. Leurs attentats suscitent compréhension chez les pieds-noirs et répulsion chez les métropolitains. Ils sont combattus par les auxiliaires du pouvoir, les «barbouzes». Place de la Bastille (Paris), une manifestation contre l'OAS tourne au drame suite à l'écrasement de la foule contre les grilles du métro Charonne.19 La perspective de l'aboutissement des négociations entamées à l'automne 1960 avec le FLN et de la reconnaissance d'un État algérien souverain fait basculer Challe ainsi que les généraux Salan, Zeller et Jouhaud dans la rébellion. Mais le putsch d'Alger (21-26 avril 1961) échoue, faute de rallier le contingent et l'opinion française. Les officiers factieux rejoignent alors l'OAS.

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référendum en métropole concernant l'autodétermination de l'Algérie. Ce référendum eut lieu le 8 avril 1962 et recueillit 90 % de oui. Il sera suivi d'un second référendum portant sur le collège unique en Algérie.

Les accords d'Évian, signés le 18 mars 1962, donnent la souveraineté à l'État algérien, Sahara compris. Le principe d'une coopération financière (intégration à la zone franc), culturelle et technique (mise en valeur des hydrocarbures) est adopté. Une partie des accords ne sera pas appliquée, par suite des orientations prises par le gouvernement algérien après l'indépendance (occupation des bases militaires, nationalisation des biens des colons, puis des hydrocarbures en 1971). Approuvée par référendum le 1er, l’indépendance de l'Algérie est solennellement proclamée le 3 juillet 1962.

Bataille de Bab El-Oued (mars 1962)

Rejetant le cessez-le feu proclamé le 13 mars par de Gaulle, les activistes de l'OAS se retranchent dans leur bastion de Bab El-Oued, dit « quartier européen » d'Alger. La bataille qui s'ensuit donne lieu à une lutte entre les extrémistes du commando Delta et les gardes mobiles français. Bientôt l'aviation de l'aéronavale pilonne les bâtiments occupés par l'OAS, tandis que les chars de l'armée française prennent position dans le quartier en état de siège.

Attentat du port d'Alger (2 mai 1962)

Le 2 mai 1962, un attentat terroriste à la voiture piégée commis par des membres de l'OAS au port d'Alger fait 110 morts et 150 blessés, en majorité des dockers et des demandeurs d'emploi. Au vaste élan de solidarité déclenché à partir des différents quartiers de la capitale par toute la population, européens et musulmans confondus, répondaient les tirs des ultras de l’OAS à partir d'immeubles avoisinants, lesquels ont pris pour cibles les blessés, les ambulances et les personnes venues nombreuses participer aux opérations de secours, provoquant ainsi un véritable carnage.

Exode des Pieds-Noirs (été 1962)

du FLN, une fraction de la population européenne d'Algérie qui a adhéré aux visions de l'OAS refuse[réf. nécessaire] de vivre dans un territoire non-français et débute un exode massif. Ce n'est que plus tard[Quand ?] et dans la hâte que se décideront les autres Français d'Algérie (Européens et israélites)-d'abord indécis- à se faire rapatrier en métropole, sous la pression[Laquelle ?], tandis qu'une infime partie d'entre eux (les plus extrémistes), se sentant trahis par le gouvernement français, émigre à l'étranger, en particulier à Alicante 79 sur la côte espagnole (foyer historique de nombreuses familles du département d'Oran) ou en Argentine80,81. Les pieds-noirs du département de Constantine rentreront presque tous en France où malgré les mauvaises conditions d'accueil, continueront à y vivre.

Accords secrets OAS-FLN (juin 1962)

En juin 1962, Jean-Jacques Susini, théoricien de l'OAS, prend l'initiative de contacts secrets avec le FLN en vue de négocier le maintien en Algérie de la population de souche

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européenne82,83. Après être parvenu à un accord de principe avec un représentant du FLN, Susini annonce le cessez-le feu des combattants de l'OAS. Cependant les accords sont dénoncés par des dirigeants du FLN, tandis que parallèlement des chefs de l'OAS refusent les principes d'un tel accord, accusant Susini de haute trahison. Il est menacé de mort par ses pairs. Finalement, l'opération de réconciliation entre les deux communautés d'Algérie tourne court et l'OAS fera tout, y compris en semant la terreur au sein de la communauté européenne pour qu'on évacue clandestinement[réf. nécessaire] les anciens départements français avant leur dissolution; non sans pratiquer la politique de la terre brulée (sabotage du port d'Oran, incendie de la bibliothèque d'Alger, plastiquages, assassinats, etc.).

Résolution de l'affaire algérienne (juillet 1962)

Le 3 juillet 1962, trois mois après les accords d'Évian et deux jours après le référendum d'autodétermination du 1er juillet en Algérie, le président de Gaulle annonce officiellement la reconnaissance par la France de l'indépendance de l'Algérie, et un échange de lettres entre lui et le président de l'Exécutif Provisoire constate le transfert de souveraineté. L'Exécutif Provisoire était un organisme mis en place par les accords d'Évian et chargé d'assurer la direction du pays pendant la période de transition entre le cessez-le-feu et le transfert de souveraineté puis jusqu'à l'élection d'une assemblée constituante en Algérie.

CONCLUSION

L’un des premiers pays à subir la conquête européenne, l’Algérie ne devait pourtant sortir du joug colonial qu’après plusieurs colonies, notamment les colonies britanniques d’Afrique noire.

SOURCES

- « Algérie. Une décolonisation dans la douleur. » in http://www.herodote.net/Algerie-synthese-319.php

- « La décolonisation : la guerre d'Algérie » in http://www.assistancescolaire.com/eleve/1ES/histoire/reviser-le-cours/la-decolonisation-la-guerre-d-algerie-1_his_08

- « Guerre d'Algérie (1954-1962) » in http://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/guerre_d_Alg%C3%A9rie/104808

- « La décolonisation : la guerre d’Algérie » in http://lewebpedagogique.com/bac-premiere/la-decolonisation-la-guerre-dalgerie/

- "Guerre d'Algérie." Microsoft® Encarta® 2009 [DVD]. Microsoft Corporation, 2008.

- "Algérie." Microsoft® Encarta® 2009 [DVD]. Microsoft Corporation, 2008.

Sujets de réflexion :

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1- La décolonisation de l’Afrique de 1945 à 1962 : motifs et modalités.

(Voir Histoire-Géographie, Annales, Ed. Nathan, pages 79 et s.)