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CITÉ DE LA MUSIQUE PROGRAMME DEBUSSY 100 DANIEL BARENBOIM Vendredi 19 janvier 2018

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C I T É D E L A M U S I Q U E

PROGRAMME

DEBUSSY 100DANIEL BARENBOIM

Vendredi 19 janvier 2018

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DEBUSSY 100DANIEL BARENBOIM

Vendredi 19 janvier – 20h30

CLAUDE DEBUSSY

Préludes (Livre I)Estampes

Deux ArabesquesL’Isle joyeuse

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Portrait de Claude Debussy (photo d'Henri Manuel) Collection Dupondt / AKG images

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DEBUSSY 100

En 1895, quelques mois après la création du Prélude à l’après-midi d’un faune (dont Boulez dira dès 1958 dans l’article qu’il consacre au compositeur pour l’Encyclopédie de la musique publiée chez Fasquelle : « la musique moderne s’éveille [au poème de Mallarmé] L’Après-midi d’un faune »), Debussy écrivait à son ami Pierre Louÿs : « Je travaille à des choses qui ne seront comprises que par les petits-enfants du XXe siècle ». Cette pré-occupation de la postérité, exprimée par un musicien d’une trentaine d’années qui est alors en pleine composition de l’opéra Pelléas et Mélisande, ne fut pas rare chez certains créateurs conscients de leur véritable – et parfois radicale – novation ; chacun à leur manière, Beethoven ou Liszt exprimèrent des pensées semblables. Le parcours créateur de Debussy durant la vingtaine d’années qui suivirent cette affirmation quelque peu crâne confirma sa véracité, non pas dans le sens où le compositeur se heurta à une incompréhension générale de son vivant – même s’il fut parfois critiqué, sa position centrale dans le paysage musical français n’a jamais été remise en cause –, mais en ce qu’il fut dès ses débuts un moderne, incontestablement.

S’il revint véritablement à la période post-Seconde Guerre mondiale de le poser comme un initiateur de l’avant-garde (via notamment, en France, Messiaen ou Boulez), l’ouvrage collectif Le Cas Debussy soulevait dès 1910 la question de l’influence debussyste : « elle n’est ni à souhaiter ni à craindre, elle est immanquable », affirmait ainsi Ernest Ansermet.

Un siècle après sa mort, le week-end Debussy 100 proposé par la Philharmonie de Paris les 27 et 28 janvier prolonge les célébrations précédentes (centenaire de la naissance en 1962 et cent-cinquantenaire plus récemment), célébrations qui ont eu un effet d’accélérateur sur la recherche debussyste et la connaissance de son œuvre. On y entend les grandes œuvres de Debussy réinterprétées dans un jeu de mise en regard : son pianisme dialogue avec celui de Couperin et Rameau (à qui il a entre autres rendu hommage dans ses Images pour piano) sous les doigts d’Alain Planès ; la grande Iberia, cette Espagne rêvée plus vraie que nature, est f lanquée d’autres œuvres françaises d’inspiration espagnole lors du concert des Dissonances ; sans oublier la Russie et la Rome du jeune compositeur (celui du Prélude à l’après-midi d’un faune et des œuvres de l’époque du séjour à la Villa Médicis).

L’influence de celui qui se définissait comme « musicien français » sur la musique du second XXe siècle est quant à elle évoquée via les figures de Reich et – sans surprise, donc – de Boulez, sous forme de concert mais aussi d’un spectacle mené par le comédien Gabriel Dufay. Prolongeant le récital du 19 janvier dans le cadre de l’année Debussy, Daniel Barenboim se produira à nouveau à la Philharmonie de Paris le mercredi 5 septembre 2018, à la tête de la Staatskapelle Berlin (Images, Prélude à l’après-midi d’un faune, La Mer).

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OUVERTURE DE L’ANNÉE DEBUSSY

19 JANVIER 2018 RÉCITAL DE PIANO

DANIEL BARENBOIM, PIANO

Claude Debussy Préludes (Livre I), Deux arabesques, l’Isle joyeuse

WEEK-END « DEBUSSY 100 »

27 & 28 JANVIER SPECTACLE JEUNE PUBLIC

L’APRÈS-MIDI D’UN FOEHNCOMPAGNIE NON NOVA

27 JANVIER CONCERT SYMPHONIQUE

DEBUSSY ET LA RUSSIEORCHESTRE PASDELOUP

MYKOLA DIADIURA, DIRECTION

IGOR TCHETUEV, PIANO

Modeste Moussorgski La Khovanchtchina (Prélude)

Piotr Ilitch Tchaïkovski Concerto pour piano n° 1, Roméo et Juliette (Ouverture-fantaisie)

Claude Debussy Prélude à l’après-midi d’un faune

27 JANVIER CONCERT SYMPHONIQUE

PELLÉASORCHESTRE DU CONSERVATOIRE NATIONAL

SUPÉRIEUR DE MUSIQUE ET DE DANSE DE PARIS

BERTRAND DE BILLY, DIRECTION

Claude Debussy Suite de Pelléas et Mélisande (arrangements Alain Altinoglu)

Arnold Schönberg Pelléas et MélisandeGabriel Fauré Pelléas et Mélisande

27 & 28 JANVIER CONCERT EN FAMILLE

MONSIEUR CROCHE ET SON DOUBLESOLISTES DE L’ENSEMBLE INTERCONTEMPORAIN

GABRIEL DUFAY, COMÉDIEN, CHOIX DES TEXTES, ADAPTATION

Pierre Boulez Anthèmes 2 pour violon et dispositif électronique, Sonatine pour flûte et piano, Dialogue de l’ombre doubleClaude Debussy Syrinx, pour flûte

27 JANVIER CONCERT SUR INSTRUMENTS DU MUSÉE

DEBUSSY ET LES MAÎTRES FRANÇAISALAIN PLANÈS, PIANO ÉRARD 1891

Claude Debussy Étude n° 8 pour les agréments, Jimbo’s Lullaby (extrait de Children’s Corner), The snow is dancing (extrait de Children’s Corner)

27 JANVIER CONCERT SYMPHONIQUE

¡VIVA ESPANA!LES DISSONANCES

DAVID GRIMAL, DIRECTION, VIOLON

Maurice Ravel Pavane pour une infante défunteÉdouard Lalo Symphonie espagnoleMaurice Ravel Alborada del graciosoClaude Debussy Iberia

28 JANVIER MUSIQUE DE CHAMBRE

DEBUSSY / REICHMUSICIENS DE L’ORCHESTRE DE PARIS

SOLISTES DE L’ENSEMBLE INTERCONTEMPORAIN

Claude Debussy Syrinx, pour flûteSteve Reich Different TrainsClaude Debussy Sonate pour violoncelle et piano, Sonate pour violon et piano, Sonate pour flûte, alto et harpe

DEBUSSY 100 À LA PHILHARMONIE

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28 JANVIER CONCERT SYMPHONIQUE

DEBUSSY / BOULEZLES SIÈCLES

FRANÇOIS-XAVIER ROTH, DIRECTION

LES CRIS DE PARIS

ENSEMBLE DE GAMELAN SEKAR-WANGI

Pierre Boulez Rituel in memoriam Bruno Maderna Claude Debussy Nocturnes, La Mer

28 JANVIER CONCERT SYMPHONIQUE

DEBUSSY ET ROMEORCHESTRE NATIONAL D’ÎLE-DE-FRANCE

ENSEMBLE VOCAL SEQUENZA 9.3

TITO CECCHERINI, DIRECTION

Georges Bizet Symphonie n° 2 « Roma »Claude Debussy La Damoiselle élue, Printemps

WEEK-END « ORCHESTRES EN FÊTES »

23 NOVEMBRE CONCERT SYMPHONIQUE

RHAPSODIEORCHESTRE PHILHARMONIQUE

DE RADIO FRANCE

MIKKO FRANCK, DIRECTION

KHATIA BUNIATISHVILI, PIANO

GVANTSA BUNIATISHVILI, PIANO

CLAUDE DELANGLE, SAXOPHONE

Maurice Ravel La Valse (version pour deux pianos), Daphnis et Chloé (Suite no 2)Francis Poulenc Concerto pour deux pianosClaude Debussy Rhapsodie pour saxophone

23 NOVEMBRE CONCERT SYMPHONIQUE

SARABANDEORCHESTRE DE CANNES-PROVENCE-ALPES-

CÔTE D’AZUR

BENJAMIN LÉVY, DIRECTION

THOMAS ENHCO, PIANO

Claude Debussy Sarabande (orch. Maurice Ravel)Thomas Enhco Concerto pour pianoMaurice Ravel Concerto en solDarius Milhaud Le Bœuf sur le toit

24 NOVEMBRE CONCERT SYMPHONIQUE

ESPAÑAORCHESTRE NATIONAL DE LILLE

ALEXANDRE BLOCH, DIRECTION

JUAN MANUEL CAÑIZARES, GUITARE

Claude Debussy IberiaMaurice Ravel Alborada del graciosoJuan Manuel Canizares Concerto flamenco Al-Andalus pour guitare « À la mémoire de Paco de Lucía » (création)

Enrique Granados Intermedio de GoyescasJoaquín Turina Danzas fantásticas

24 NOVEMBRE CONCERT SYMPHONIQUE

VIENNE / PARISORCHESTRE DE CHAMBRE

NOUVELLE AQUITAINE

JEAN-FRANÇOIS HEISSER, DIRECTION

Maurice Ravel Poèmes de MallarméClaude Debussy Prélude à l’après-midi d’un faune (orch. Hanns Eisler)Gustav Mahler Symphonie no 4 (orch. Erwin Stein)

24 NOVEMBRE CONCERT SYMPHONIQUE

IMAGESORCHESTRE NATIONAL BORDEAUX AQUITAINE

PAUL DANIEL, DIRECTION

HENRI DEMARQUETTE, VIOLONCELLE

Claude Debussy ImagesHenri Dutilleux Tout un monde lointainMaurice Ravel Boléro

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25 NOVEMBRE CONCERT EN FAMILLE

LA BOÎTE À JOUJOUXORCHESTRE DE L’OPÉRA

DE ROUEN NORMANDIE

GIEDRÈ ŠLEKITÈ, DIRECTION

ANDRÉ MANOUKIAN, TEXTE ET NARRATION

GUILLAUME CARREAU, YOHANN OLIVIER, CRÉATION VISUELLE

Claude Debussy La Boîte à joujoux

25 NOVEMBRE CONCERT EN FAMILLE

LA MER Série OpusORCHESTRE NATIONAL DE LORRAINE

DAVID REILAND, DIRECTION

Claude Debussy La Mer

AUTRES PROGRAMMES

31 JANVIER & 1ER FÉVRIER CONCERT SYMPHONIQUE

ORCHESTRE DE PARIS - GIANANDREA NOSEDAORCHESTRE DE PARIS

CHŒUR DE L’ORCHESTRE DE PARIS

GIANANDREA NOSEDA, DIRECTION

Grande Alfredo Casella La donna serpente (extraits)

Claude Debussy ImagesSergueï Rachmaninov Les Cloches

9 FÉVRIER RÉCITAL DE PIANO

NELSON FREIREŒuvres de Johann Sebastian Bach, Johannes Brahms, Frédéric Chopin, Claude Debussy

10 FÉVRIER MUSIQUE DE CHAMBRE

PORTRAIT QIGANG CHENMUSICIENS DE L’ORCHESTRE DE PARIS

Qigang Chen Le souvenir pour flûte et harpeClaude Debussy Trio pour flûte, alto et harpeOlivier Messiaen Le Merle noir Qigang Chen Instants d’un opéra de PékinMaurice Ravel Introduction et allegro Qigang Chen Voyage d’un rêve

11 FÉVRIER MUSIQUE DE CHAMBRE

D’OUEST EN ESTEMELINE CONCÉ, VIOLON

ELISE DE-BENDELAC, VIOLON

LOUISE DESJARDINS, ALTO

LUCIE MERCAT, VIOLONCELLE

Claude Debussy QuatuorXu Yi Aquilone lontano (création mondiale)

Wen Deqing Quatuor à cordes (création mondiale)

17 MARS RÉCITAL

NATURE ENCHANTERESSEORCHESTRE DE CHAMBRE DE PARIS

SASCHA GOETZEL, DIRECTION

Claude Debussy Prélude à l’après-midi d’un faune (orch. Arnold Schönberg) et œuvres de Ottorino Respighi, Robert Schumann, Léo Delibes, Charles Gounod, Ernest Chausson, Gustav Mahler, Hugo Wolf, Richard Wagner, Franz Schubert, Johannes Brahms, Edvard Grieg

9 AVRIL RÉCITAL DE PIANO

SUNWOOK KIMJohann Sebastian Bach Toccata, Adagio et Fugue BWV 564Robert Schumann Humoresque op. 20Claude Debussy Suite bergamasqueJohannes Brahms Variations et Fugue sur un thème de Haendel, op. 24

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10 AVRIL CONCERT SYMPHONIQUE

SPORTING CLUBORCHESTRE NATIONAL D’ÎLE-DE-FRANCE

JULIEN MASMONDET, DIRECTION

ANN-ESTELLE MÉDOUZE, VIOLON

Claude Debussy JeuxArthur Honegger RugbyIannis Xenakis Rebonds BAndy Akiho Ricochet Concerto pour ping-pong, violon et percussions

5 JUIN CONCERT SYMPHONIQUE

DAPHNISORCHESTRE NATIONAL DU CAPITOLE DE

TOULOUSE

TUGAN SOKHIEV, DIRECTION

NICHOLAS ANGELICH, PIANO

Bruno Mantovani Œuvre nouvelle (création)

Sergueï Prokofiev Concerto pour piano n° 3Claude Debussy La MerMaurice Ravel Daphnis et Chloé / Suite n° 2

9 & 10 JUIN CONCERT SYMPHONIQUE

ORCHESTRE DE PARIS / FABIEN GABELORCHESTRE DE PARIS

FABIEN GABEL, DIRECTION

MEASHA BRUEGGERGOSMAN, SOPRANO

Vincent d’Indy Istar, variations symphoniquesMaurice Ravel ShéhérazadeAlbert Roussel Padmâvatî (Suite n°2)

Claude Debussy / Charles Koechlin Khamma, musique de balletFlorent Schmitt Antoine et Cléopâtre (Suite n° 2)

21 JUIN CONCERT VOCAL

CHANSONS DE FRANCECHŒUR DE L’ORCHESTRE DE PARIS

LIONEL SOW, CHEF DE CHŒUR

Œuvres de Francis Poulenc, Claude Debussy, Maurice Ravel…

5 SEPTEMBRE CONCERT SYMPHONIQUE

STAATSKAPELLE BERLINDANIEL BARENBOIM, DIRECTION

Claude Debussy Images, Prélude à l’après-midi d’un faune, La Mer

14 OCTOBRE RÉCITAL DE PIANO

DEBUSSY / HOSOKAWAMOMO KODAMA, PIANO

Claude Debussy Études (extraits)

Toshio Hosokawa Études

20 NOVEMBRE CONCERT SYMPHONIQUE

LONDON SYMPHONY ORCHESTRAFRANÇOIS-XAVIER ROTH, DIRECTION

JEAN-GUIHEN QUEYRAS, VIOLONCELLE

Claude Debussy Prélude à l’après-midi d’un fauneAntonín Dvořák Concerto pour violoncelleRichard Strauss Ainsi parlait Zarathoustra

13 DÉCEMBRE CONCERT SYMPHONIQUE

PETRA LANGORCHESTRE FRANÇAIS DES JEUNES

FABIEN GABEL, DIRECTION

PETRA LANG, SOPRANO

Richard Wagner Ouverture des Maîtres chanteursRichard Strauss Die heiligen drei Könige aus Morgenland, Morgen, Wiegenlied, CäcilieClemens Krauss Quatre Lieder sur des poèmes de Rainer Maria Rilke (orch. Michael Bastian Weiss)Igor Stravinski Le Chant du rossignol (Suite)Claude Debussy La Mer

17 DÉCEMBRE 2018 CONCERT SYMPHONIQUE

LSO / SIR SIMON RATTLELONDON SYMPHONY ORCHESTRA

SIR SIMON RATTLE, DIRECTION

LEONIDAS KAVAKOS, VIOLON

Johannes Brahms Concerto pour violonClaude Debussy ImagesGeorges Enesco Rhapsodie roumaine no 1

D A N I E L B A R E N B O I M

« G r â c e a u x v e r t u s d e c e s i n c o m p a r a b l e s

i n s t r u m e n t s , j e p e u x e x p r i m e r m e s é m o t i o n s

m u s i c a l e s a v e c u n e g r a n d e a i s a n c e . »

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D A N I E L B A R E N B O I M

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CLAUDE DEBUSSY

Préludes (Livre I)

ENTRACTE

CLAUDE DEBUSSY

EstampesDeux Arabesques

L’Isle joyeuse

DANIEL BARENBOIM, PIANO

FIN DU CONCERT VERS 22H10

PROGRAMME

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Claude Debussy (1862-1918)Préludes, premier livre

I. Danseuses de Delphes

II. Voiles

III. Le Vent dans la plaine

IV. « Les sons et les parfums tournent dans l’air du soir » (Charles Baudelaire)

V. Les Collines d’Anacrapri

VI. Des pas sur la neige

VII. Ce qu’a vu le vent d’ouest

VIII. La Fille aux cheveux de lin

IX. La Sérénade interrompue

X. La Cathédrale engloutie

XI. La Danse de Puck

XII. Minstrels

Composition : 1907-février 1910.

Première audition (II, X et XI) : Paris, 25 mai 1910, concert de la Société Musicale

Indépendante, par Debussy ; audition intégrale : Paris, 3 mai 1911, Salle Pleyel,

par Jane Mortier.

Durée : environ 43 minutes.

« Il n’y a pas de plus grand plaisir que de descendre en soi, mettre en mouvement tout son être, chercher des trésors nouveaux et enfouis. »

Lettre de Debussy à Jacques Durand, 18 juillet 1908

LES ŒUVRES

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Situés à mi-chemin entre les deux séries d’Images (1905, 1907) et les Études (1915), les Préludes marquent un nouveau tournant dans l’écriture pianistique de Debussy. L’exploration de l’univers sonore se concentre en des créations « d’une chimie tout à fait personnelle », comparables à des poèmes en prose. Debussy les dénomme paradoxalement préludes : en effet, le titre choisi ainsi que le nombre (vingt-quatre en additionnant les deux livres) rappellent comme dans Pour le piano les œuvres du passé, tels les Préludes et fugues de Bach ou les Préludes de Chopin. Mais à la différence de Bach ou de Chopin qui ordonnent leurs pièces suivant un groupement tonal sur les douze sons de la gamme, Debussy s’appuie sur des notes pôles. Ainsi, la première partie du premier livre tourne autour de si bémol, tandis que le second livre se construit principalement autour de ré bémol. Toutefois, le compositeur ne semble pas avoir conçu l’ensemble pour être joué comme un tout cohérent. Comme l’écrit Roger-Ducasse, un proche d’Emma Debussy, à Nadia Boulanger en septembre 1924, ces pièces « sont moins des préludes que des impressions toujours visuelles enfermées dans un cadre quelconque. »

L’autre particularité de ces deux recueils réside dans le fait que Debussy ne donne pas les titres au début, mais les cite entre parenthèses à la fin du morceau avec des points de suspension. Peut-être voulait-il éviter que l’on ne s’attache trop à ceux-ci, d’autant plus que certains préludes, comme Le Vent dans la plaine, vont bien au-delà du programme suggéré. C’était aussi une façon de signifier la prééminence de la musique sur le monde visuel et d’indiquer qu’elle n’était pas soumise à quelque univers que ce soit. Néanmoins, ces titres suscitent l’imagination avec l’évocation de pays proches comme l’Espagne (La Sérénade interrompue), ou lointains comme l’Inde (La Terrasse des audiences du clair de lune), procédé auquel le compositeur avait déjà eu recours dans les Estampes et les Images.

Peu de détails nous sont parvenus sur la genèse du premier livre des Préludes de Debussy. Grâce aux dates que comportent certains d’entre eux et à la mention finale portée sur le manuscrit de la main du com-positeur (« Fin décembre 1909. Janvier, quelques jours de février »), on sait que l’écriture du premier livre s’échelonne sur moins de trois mois et qu’il fut publié en avril 1910. Néanmoins, plusieurs esquisses datant de 1907 et de 1908 (Voiles, La Fille aux cheveux de lin, La Cathédrale

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engloutie) montrent que l’œuvre était probablement en gestation depuis plusieurs années.

Le premier prélude, Danseuses de Delphes, a été inspiré par un bas-relief grec que Debussy avait admiré au Louvre et qui représentait la danse de trois bacchantes. Cette pièce avec l’indication « Lent et grave » rappelle la forme ancienne d’une sarabande. Le second prélude, Voiles, construit sur une gamme par tons avec un intermède pentatonique, s’anime de façon envoûtante et mystérieuse pour s’éteindre progressivement sur un simple intervalle de tierce. Selon Roger-Ducasse, ces voiles sont celles que l’on attache aux vergues des mâts et non ceux que déployait la célèbre danseuse américaine Loïe Fuller dans ses spectacles fée-riques. Le Vent dans la plaine provient d’un vers de Favart (« Le vent dans la plaine suspend son haleine ») que Debussy avait placé en exergue de la première des Ariettes (1888) : « C’est l’extase langoureuse ». Pièce virtuose construite sur l’intervalle de demi-ton, elle emprunte la forme d’un mouvement perpétuel.

Le titre « Les sons et les parfums tournent dans l’air du soir » est une cita-tion du troisième vers du poème en forme de pantoum de Baudelaire, Harmonie du soir, sur lequel Debussy avait composé en janvier 1889 la deuxième mélodie des Cinq poèmes de Baudelaire. Celui du cinquième prélude Les Collines d’Anacapri serait un souvenir de son séjour italien à la villa Médicis entre 1885 et 1887. « Les rythmes joyeux de tarentelle se superposent à une mélodie expressive », comme le remarque Léon Vallas, l’un des premiers biographes de Debussy. Le prélude Des pas sur la neige ferait référence à un tableau malheureusement non identifié et serait, selon Roger-Ducasse, l’évocation d’une idylle ancienne. Debussy précise que le rythme obsédant et immuable de ce prélude « doit avoir la valeur sonore d’un fond de paysage triste et glacé ». Ce qu’a vu le vent d’ouest contraste avec la pièce précédente par son caractère « Animé et tumultueux » et l’utilisation stridente de l’intervalle de seconde. Il aurait été inspiré par la lecture d’une œuvre de Claudel. La Fille aux cheveux de lin, aux sonorités archaïques, est le titre de l’un des poèmes de Leconte de Lisle (no 4 des « Chansons écossaises » dans Poèmes antiques) que le compositeur avait mis en musique sous forme de mélodie en 1881 pour Mme Vasnier.

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La Sérénade interrompue est l’une de ces créations hispanisantes sur un rythme de jota dont Debussy a le secret. Débutant par une imitation de la guitare, comme Debussy le note au début de la pièce (« quasi guitarra »), ce morceau laisse transparaître quelques réminiscences d’Iberia, deuxième des Images pour orchestre ainsi que de l’El Albaicin (extrait d’Iberia) d’Albeniz. La Cathédrale engloutie aurait été inspirée par une légende bretonne de la ville d’Ys, que cita Ernest Renan dans ses Souvenirs d’enfance et de jeunesse. Par certains matins de brouillard, on peut apercevoir les flèches de la cathédrale de cette ville qui fut englou-tie dans la mer. Les accords de quinte et de quarte et l’écriture modale créent ce climat médiéval d’une « brume doucement sonore » (comme noté dans la pièce). Quant à La Danse de Puck, ce titre provient d’une illustration d’Arthur Rackham du Songe d’une nuit d’été de Shakespeare. Le premier livre se termine par une parodie de music-hall, les Minstrels, nom d’une troupe de clowns musiciens (des Blancs américains, déguisés en Noirs) qui interprétaient de la musique américaine.

Debussy a enregistré magnifiquement quelques-uns de ses préludes, à propos desquels il déclara à un journaliste romain qui l’interviewait en février 1914 : « Il est vrai que j’interprète convenablement quelques-uns des Préludes, les plus faciles. Mais les autres, où les notes se suivent à une extrême vitesse, me font frémir… »

Denis Herlin

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Le prélude

L’étymologie latine donne la définition de ce terme, puisque praeludere signifie « se préparer à jouer ». Le prélude fut longtemps improvisé, ses premières traces écrites datant du milieu du XVe siècle. Par la suite, de nombreux compositeurs cherchèrent à lui donner un caractère d’impro-visation (on songe notamment aux « préludes non mesurés » des luthistes et clavecinistes français de l’époque baroque). Mais peu à peu, le style se diversifie : le prélude peut adopter un rythme de danse, se référer à un modèle vocal ou à divers genres instrumentaux (concerto, sonate). Le plus souvent destiné à un instrument soliste, il permet de s’échauffer, de s’accorder, d’attirer l’attention de l’auditeur sur la suite de danses ou la fugue qu’il précède. Au XIXe siècle, il se substitue parfois à l’ouverture au début d’un opéra ou d’une pièce de théâtre. Le changement de vocable s’explique par l’évo-lution des conceptions dramatiques et musicales : en général, le prélude s’enchaîne à l’acte I (tandis que le public applaudit après l’ouverture) ; il abandonne les formes préétablies et s’attache à refléter le climat général de l’œuvre. À la même époque, les pianistes romantiques lui confèrent son autonomie en composant des préludes qui… ne préludent à rien. Chopin (1839) est suivi par Alkan (1847), puis par Rachmaninov, Scriabine et bien d’autres encore. Debussy donne à ses Préludes des titres poétiques comme Danseuses de Delphes ou Brouillards, dont se moque Satie avec ses Véritables préludes flasques (pour un chien) !

Hélène Cao

LE SAVIEZ-VOUS ?

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« On ne peut imaginer la douceur de son jeu caressant, la subtilité de son toucher chantant, qui disait tant de choses, pour ainsi parler à demi-voix, et comme ses moindres intentions pénétraient, et ce qu’elles avaient parfois d’incisif dans la réalisation. »

Paul Landormy, La Musique française de Franck à Debussy, 1909

Claude DebussyEstampes

I. Pagodes – Modérément animé

II. La Soirée dans Grenade – Mouvement de haban era

III. Jardins sous la pluie – Net et vif

Composition : juillet 1903.

Création : le 9 janvier 1904, à la Société Nationale, par Ricardo Viñes.

Dédicace : au peintre Jacques-Émile Blanche.

Éditeur : Durand, 1903.

Durée : environ 11 minutes.

L’estampe XVIIe ou XVIIIe siècle, romanesque, documentaire, voire cari-caturale, n’est évidemment pas celle qu’évoque Debussy. Familier de belles planches aux simplifications savantes, il aimait les tâches à la fois énergiques et indécises dont, chez nous, l’imagerie nippone avait suscité le goût : adulé des artistes, en effet, un Japonais éclairé s’était installé à Paris dès 1883. Se retirant des affaires au tournant du siècle, on dispersa ses trésors à l’Hôtel Drouot vingt ans plus tard… Constatons que les Estampes de Debussy furent écrites très rapidement, durant le mois de juillet de 1903. Or là : surprise. Seule la première de ces pièces fait expli-citement allusion à l’art oriental, la suivante se tournant vers l’Espagne récente tandis que la dernière s’inspire du frais climat de l’Île-de-France…

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Absorbé par Pelléas et Mélisande, le compositeur n’avait pas produit pour le clavier depuis huit ans. Cette longue période de musiques « pré-textées » l’incite tout naturellement à marier la création théorique et le recours à quelques images familières, d’où ce titre fort bien choisi qui englobe à la fois l’intellectualisation des formes et les éloquences de l’image. La technique d’écriture procède par surfaces sonores et tout se passe comme si, prenant du recul, Debussy n’évoquait ses enthousiasmes japonisants que pour mieux rappeler que l’« estampe » est, tout autant, européenne, surtout en cette fin de la période symboliste où rivalisent les Redon, Vallotton, Rops, Vuillard ou Bonnard. Aucune allusion précise, pourtant : ayant avoué ce qu’il devait à un Redon, un Whistler, voire au jeune Maurice Denis, Debussy se veut ici son propre imagier.

Ainsi Pagodes est-il moins chinoisant (ou japonisant) qu’inspiré des orchestres balinais entendus quatorze ans plus tôt, à l’Exposition univer-selle de 1889 ! On y progresse par brassées d’arpèges, différenciées par de subtils dosages de volumes et de couleurs. Ainsi se fondent le goût du pittoresque (confirmé par les décors mêmes dont s’entoura Debussy) et une puissante capacité d’abstraction faisant apprécier de riches accords, proposés pour eux-mêmes. Un long thème exotique, courant tout au long de la pièce, assouplit ce que l’ensemble pourrait avoir de hautain.

Ce souci de fluidité se confirme avec La Soirée dans Grenade. Tout le monde savait que Debussy n’avait jamais mis les pieds en Espagne et Falla put s’étonner qu’un si parfait étranger ait suggéré avec une telle intensité le silence des nuits andalouses. Reste que l’écriture est la même : chapelet d’accords insolites, orfévrés pour eux-mêmes, le liant qui cimente l’ensemble étant simplement devenu un rythme de haba-nera (danse chaloupée adoptée aussi bien par les brasseries que par le concert voire l’opéra : Saint-Saëns, Raoul Laparra). Dès 1895, Ravel en avait proposé une évocation si dépouillée que Debussy ne sut échapper au souvenir qu’il en avait. Relevée par le plus lu des critiques du temps, cette similitude de quelques mesures suscita des polémiques et la brouille définitive des deux musiciens.

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On s’échauffe moins facilement pour les fredons d’Île-de-France ! Le vif démarrage de Jardins sous la pluie bannit toute frilosité morose et se rapproche davantage de la Toccata de Pour le piano que des futurs Pas sur la neige. Il s’agit d’étincelantes paraphrases de « Nous n’irons plus au bois » et seule une petite tempête centrale rappellera, dans cette fluidité emballée, la précédente technique par surfaces sonores. Après le retour de la ronde enfantine, le discours se dispersera en une gerbe d’accords enthousiastes.

Créées par Ricardo Viñes en janvier 1904, les Estampes allaient susciter une si large admiration que Debussy s’en trouva encouragé à revenir plus régulièrement au clavier. Pagodes apparaît ainsi comme le prélude à cette avalanche de pièces à titres qui allait si bien embarrasser nos abstracteurs de quintessence !

Marcel Marnat

Deux Arabesques

Composition : 1890-1891.

Création : inconnue.

Durée : 8 minutes environ.

Dans La Revue blanche du 1er mai 1901, Debussy fait l’éloge de la « divine arabesque », qui trouve sa source dans le chant grégorien avant d’être magnifiée par le contrepoint de la Renaissance et de Bach. Mais quand on écoute les deux Arabesques, on pense plutôt aux élégants entrelacs de l’Art nouveau. Encore enracinées dans la sociabilité du salon roman-tique, ces pièces brèves n’en ouvrent pas moins la voie au Debussy de la maturité, avec leur piano « plus vague et plus soluble dans l’air, sans rien en lui qui pèse ou qui pose », comme aurait dit Verlaine.

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L’Isle joyeuse

Composition : 1903 – août 1904.

Création : le 10 février 1905 à Paris, Concert Parent, salle Aeolian, par Ricardo Viñes.

Durée : 6 minutes environ.

Cette éblouissante pièce pour piano coïncide avec une époque où la vie de son auteur connaît d’importants bouleversements. En 1903, Debussy rencontre Emma Bardac, dont il devient l’amant. Durant l’été 1904, le couple se rend à Jersey et à Pourville. Quand la femme du composi-teur apprend la liaison, elle fait une tentative de suicide qui provoque un scandale considérable. Debussy perd presque tous ses amis, mais ne renonce pas à Emma qu’il épouse en 1908.

L’expression exubérante de L’Isle joyeuse est intimement liée à sa passion amoureuse. Si une telle extraversion reste rare chez notre musicien, les mouvements de l’eau et les miroitements de la lumière, éléments sujets à d’infinies métamorphoses, sont en revanche une constante qui nourrit son imaginaire. Debussy avoue d’ailleurs l’importance de la dimension visuelle en comparant son morceau à L’Embarquement pour l’île de Cythère de Watteau : « On y rencontre des masques de la comédie ita-lienne, des jeunes femmes chantant et dansant ; tout se terminant dans la gloire du soleil couchant. »

Hélène Cao

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Claude DebussyDebussy naît en 1862. Après des études de piano avec Mme Mauté de Fleurville, élève de Chopin et belle-mère de Verlaine, il entre dès 1873 au Conservatoire, où il restera jusqu’en 1884, année de son Prix de Rome. Il y étudie le solfège avec Lavignac (1873), le piano avec Marmontel (1875), l’harmonie, le piano d’accompagne-ment, et, alors que ses premières com-positions datent de 1879, la composition avec Ernest Guiraud (1880). Étudiant peu orthodoxe et volontiers critique, il poursuit des études assez longues et, somme toute, assez peu brillantes. En 1879, il devient pianiste accompagna-teur d’une célèbre mécène russe, Mme von Meck, et parcourt durant deux étés l’Europe en sa compagnie, de l’Italie à la Russie. Il se familiarise ainsi avec la musique russe, rencontre Wagner à Venise, et entend Tristan à Vienne. Il obtient le Prix de Rome en 1884, mais son séjour à la Villa Médicis l’ennuie. À son retour anticipé à Paris s’ouvre une période bohème : il fréquente les cafés, noue des amitiés avec des poètes, pour la plupart symbolistes (Henri de Régnier, Jean Moréas, un peu plus tard Pierre Louÿs), s’intéresse à l’ésoté-risme et l’occultisme. Il met en musique Verlaine, Baudelaire, lit Schopenhauer, alors à la mode, et admire Tristan et Parsifal de Wagner. Soucieux de sa liberté, il se tiendra toujours à l’écart des institutions et vivra dans la gêne

jusqu’à quarante ans. De même, il conservera toujours ses distances à l’égard du milieu musical. En 1890, il rencontre Mallarmé, qui lui demande une musique de scène pour son poème L’Après-midi d’un faune. De ce projet qui n’aboutira pas demeure le fameux Prélude, composé entre 1891 et 1894, premier grand chef-d’œuvre, qui, par sa liberté et sa nouveauté, inaugure la musique du XXe siècle, et trouve un prolongement dans les trois Nocturnes pour orchestre, composés entre 1897 et 1899. En 1893, il assiste à une repré-sentation de Pelléas et Mélisande de Maeterlinck, auprès de qui il obtient l’autorisation de mettre la pièce en musique. Il compose l’essentiel de son opéra en quatre ans, puis travaille à l’or-chestration. La première de cette œuvre majeure a lieu le 30 avril 1902. Après Pelléas s’ouvre une nouvelle ère dans la vie de Debussy, grâce à sa réputation de compositeur en France et à l’étran-ger, et à l’aisance financière assurée par cette notoriété et par son mariage avec la cantatrice Emma Bardac en 1904. Il se détache alors du symbo-lisme, qui passe de mode vers 1900. À partir de 1901, il exerce une activité de critique musical, faisant preuve d’un exceptionnel discernement dans des textes à la fois ironiques et ouverts, regroupés sous le titre de Monsieur Croche antidilettante et autres textes. À partir de 1908, il pratique occasion-nellement à la direction d’orchestre

LE COMPOSITEUR

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pour diriger ses œuvres, dont il suit les créations à travers l’Europe. Se passant désormais plus volontiers de supports textuels implicites ou expli-cites, il se tourne vers la composition pour le piano et pour l’orchestre. Les chefs-d’œuvre se succèdent : Pour le piano, les Estampes (1903), les deux cahiers d’Images (1905 et 1907), les deux cahiers de Préludes (1910 et 1912) ; pour l’orchestre, La Mer (1905), Images

pour orchestre (1912). Après Le Martyre de saint Sébastien (1911), la dernière période, assombrie par la guerre et une grave maladie, ouvre cependant de nouvelles perspectives, vers un langage musical plus abstrait avec Jeux (1913) et les Études pour piano (1915), ou vers un classicisme français renouvelé dans les Sonates (1915-1917). Debussy meurt le 25 mars 1918.

Daniel Barenboim Daniel Barenboim est né à Buenos Aires en 1942. Il a reçu ses premières leçons de piano de sa mère à cinq ans. Plus tard, il a étudié avec son père, qui restera son seul professeur de piano. À l’âge de 7 ans, il donne son premier concert public, à Buenos Aires. En 1952, lui et ses parents emménagent en Israël. À l’âge de 11 ans, il participe aux classes de direction d’orchestre d’Igor Markevich à Salzbourg. En 1955 et 1956, il étudie l’harmonie et la composition avec Nadia Boulanger à Paris. À 10 ans, il fait ses débuts internationaux de pianiste soliste à Vienne et à Rome. Suivent des concerts à Paris (1955), Londres (1956) et New York (1957), où il joue avec Leopold Stokowski. Depuis, il se produit régulièrement en Europe et aux États-Unis, mais aussi en Amérique

du Sud, en Australie et en Extrême-Orient. En 1954, Daniel Barenboim commence à enregistrer en tant que pianiste. Dans les années 60, il grave les concertos de Beethoven avec Otto Klemperer, les concertos de Brahms avec John Barbirolli et les concertos de Mozart avec l’English Chamber Orchestra, qu’il dirige depuis le clavier. Depuis ses débuts de chef d’orchestre, en 1967 à Londres avec le Philharmonia Orchestra, Daniel Barenboim a été sollicité par les plus grandes forma-tions à travers le monde. Entre 1975 et 1989, il est chef principal de l’Orchestre de Paris, où il dirige régulièrement des œuvres contemporaines. Daniel Barenboim a fait ses débuts à l’opéra au Festival d’Édimbourg 1973 avec Don Giovanni de Mozart. En 1981, il dirige pour la première fois au Festival

L’INTERPRÈTE

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de Bayreuth, où il reviendra chaque été pendant dix-huit ans, s’y pro-duisant dans Tristan und Isolde, Der Ring des Nibelungen, Parsifal et Die Meistersinger von Nürnberg. De 1991 à 2006, Daniel Barenboim est directeur musical de l’Orchestre Symphonique de Chicago. En 2006, les musiciens de l’orchestre le nomment chef hono-raire à vie. Depuis 1992, il est direc-teur musical général de la Staatsoper Unter den Linden, où il est également directeur artistique de 1992 à 2002. En 2000, la Staatskapelle de Berlin le nomme chef principal à vie. À l’opéra comme au concert, Daniel Barenboim et la Staatskapelle de Berlin se sont constitué un vaste répertoire composé de cycles symphoniques complets. Parallèlement au grand répertoire clas-sique et romantique, Daniel Barenboim continue de se consacrer à la musique contemporaine. À l’ouverture de la sai-son 2007–2008, Daniel Barenboim initie une collaboration étroite avec le Teatro alla Scala de Milan où il dirige des opéras et des concerts. Entre 2011 et 2014, il est directeur musical du prestigieux établissement. En 1999, Daniel Barenboim fonde, avec l’intellec-tuel palestinien Edward Said, le West-Eastern Divan Orchestra, qui rassemble de jeunes musiciens d’Israël et de pays arabes chaque été. Depuis, le West-Eastern Divan Orchestra a acquis une grande notoriété et se produit dans de nombreux centres musicaux en Europe et dans le monde. Depuis 2015, de jeunes musiciens de talent issus princi-

palement du Proche-Orient travaillent également à l’Académie Barenboim-Said à Berlin, une autre initiative due à Daniel Barenboim. À partir de l’au-tomne 2016 démarre un cursus pour bacheliers d’une durée de quatre ans et pouvant accueillir jusqu’à 90 étu-diants au sein cette Haute École de musique et sciences humaines, dans l’ancien bâtiment désormais rénové et aménagé des ateliers de la Staatsoper. Dans le même bâtiment que l’Académie Barenboim-Said est également abri-tée la Salle Pierre Boulez, conçue par Frank Gehry, et qui, depuis mars 2017, entreprend d’enrichir la vie musicale berlinoise. Daniel Barenboim a reçu de nombreux prix internationaux et publié plusieurs livres. www.danielbarenboim.com

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