de que se dizzio pas - pays-gentiane.com … · un soir à sa fenêtre quand il aperçut un...

32
De que se dizzio pas !* Contes et légendes du Pays Gentiane *Que ne disait-on pas !

Upload: others

Post on 25-Sep-2020

3 views

Category:

Documents


1 download

TRANSCRIPT

Page 1: De que se dizzio pas - pays-gentiane.com … · un soir à sa fenêtre quand il aperçut un chasseur de sa connaissance et le pria de lui rapporter quelque gibier. Le chasseur promit

De que se dizzio pas !* Contes et légendes du Pays Gentiane

*Que ne disait-on pas !

Page 2: De que se dizzio pas - pays-gentiane.com … · un soir à sa fenêtre quand il aperçut un chasseur de sa connaissance et le pria de lui rapporter quelque gibier. Le chasseur promit

La femme louveers la fin du XVIe siècle, dans un village distant de deux lieues d'Apchon, un gentilhomme était un soir à sa fenêtre quand il aperçut un

chasseur de sa connaissance et le pria de lui rapporter quelque gibier. Le chasseur promit. Arrivé dans la plaine, il vit un gros loup qui venait à sa rencontre. La lutte s'engagea. Le chasseur coupa la patte droite du loup mais l'animal parvint à se dégager et se sauva, estropié. Le chasseur rapporta la patte à son ami mais quand il tira de sa gibecière, il en sortit une main de femme avec un anneau que le gentilhomme reconnût aussitôt : c'était celui de sa femme. Il alla la trouver : elle était auprès du feu et cachait son bras droit sous un châle. Lorsqu'elle lui montra la main, la malheureuse éperdue avoua qu'elle avait poursuivi le chasseur sous la forme d'un loup-garou. Son mari la livra à la justice et la dame sorcière fut condamnée et brulée sur le Coudert de Riom-ès-Montagnes.

V

Le pré de la guerreCelui-ci est situé à la sortie du village, à gauche en allant vers Saint-Hippolyte. Il porte son nom depuis une fameuse bataille entre le seigneur d'Apchon et celui de Mauriac. Or, le soir de Noël 1544, Guillaume Dumont,

2

Apch

on

Page 3: De que se dizzio pas - pays-gentiane.com … · un soir à sa fenêtre quand il aperçut un chasseur de sa connaissance et le pria de lui rapporter quelque gibier. Le chasseur promit

trompette du roi, arriva au village. Pour montrer sa bravoure, mais surtout pour répondre au souhait de la plus belle dentellière d'Apchon, il promit d'aller planter la quenouille de la mère Beynac au milieu du Pré de la Guerre sur le coup de minuit afin de provoquer le démon.

Il partit. Quelques instants après, on entendit le son de la trompette, puis plus rien... On attendit en vain le retour de Guillaume. A l'aube, quatre soldats des plus intrépides se rendirent sur les lieux. Ils le trouvèrent couché, inanimé, la face contre terre.

Au bout de quelques jours, quand la fièvre disparut, il décrivit les scènes apocalyptiques qu'il avait vues : pendant des heures, il avait été entouré de démons hideux aux couleurs étranges. Armés de glaives, ils étaient montés sur des dragons ailés et des salamandres, et se pourfendaient. A l'aurore, tout avait disparu et il était tombé épuisé.

Le 25 décembre 1545, Guillaume Dumont n'était plus trompette du roi : pour se repentir, il allait revêtir l'habit religieux à l'abbaye de Feniers.

“Le pré de la Guerre, théâtre de scènes apocalyptiques”

3

Page 4: De que se dizzio pas - pays-gentiane.com … · un soir à sa fenêtre quand il aperçut un chasseur de sa connaissance et le pria de lui rapporter quelque gibier. Le chasseur promit

Saint Léger et le DracPar une belle journée d'été, Saint Léger demanda à Saint Pierre de bien vouloir lui ouvrir les portes du Paradis, afin qu'il pût aller revoir la plaine de la Bragouse où il était venu s'abriter des mauvais traitements que lui infligeait Ebroïn, son rival lorsqu'il était sur terre.

Mais le Drac veillait et se promettait bien d'empêcher Saint Léger de regagner le Paradis : la veille du jour où le Saint devait se rendre à la Bragouse, il se présenta à la même heure aux deux plus jolies filles de la vallée, Toinette de la Maurinie et Catinou du Caire, tel un riche et puissant seigneur anglais. « Comme vous êtes la plus belle fille que j'ai rencontrée sur mon chemin, si ma proposition vous est agréable, trouvez-vous demain à deux heures dans la plaine de la Bragouze, à cinquante toises du bois, au bord du ruisseau. ».

Les deux filles furent fidèles au rendez-vous. La première, Toinette, vit un bon vieux à longs cheveux et à grande barbe blanche. Elle s'approcha de lui et lui demanda : « Avez-vous vu un beau jeune homme à l'œil ardent et aux manières élégantes ? ». « Je n'ai vu personne », répondit le vieillard. Arriva alors Catinou qui, croyant se trouver en présence du père et de la fille, leur demanda : « Avez-vous vu passer un jeune homme à l'œil ardent et aux manières élégantes ? ». À cette question, qui était la même que celle qu'elle avait posée, Toinette eut toutes les peines du monde à demander quelques explications à sa rivale.

Ayant assisté à leur conversation, le vieillard leur dit : « Mes pauvres enfants, puisque ce beau jeune homme a parlé à toutes deux à la même heure, à

4

Chey

lade

Page 5: De que se dizzio pas - pays-gentiane.com … · un soir à sa fenêtre quand il aperçut un chasseur de sa connaissance et le pria de lui rapporter quelque gibier. Le chasseur promit

deux endroits différents, il ne peut s'agir que du Drac qui n'est autre que le Diable. Mais tenez, voici deux tiges d'églantiers fournies de longues épines. Prenez-en une et vous vous en servirez comme du fléau avec lequel vous battez le blé, pour fouailler le Drac qui s'est moqué de vous ».

À cet instant même, le Drac arriva. « Eh bien ! Léger, je te trouve en galante compagnie et, désormais, tu auras bien du mal à rentrer au Paradis. ». « Et moi, je te garantis que tu auras plus de mal à éviter la correction de ces jeunes filles dont tu t'es moqué », répondit le Saint. « Il n'est pas au pouvoir des humains de me châtier, je vais disparaître », dit le Drac. « Pour une fois », rétorqua Saint Léger, « tu t'es trompé ». Toinette et Catinou s'en donnèrent alors à cœur-joie. Elles fessèrent avec ardeur le Drac qui, à chaque coup, sautait comme un chevreau tant les épines le piquaient.

Au bout de plusieurs minutes, Saint Léger dit au Drac : « Maintenant, tu peux t'éclipser ». C'est ce qu'il fit, non sans avoir juré qu'il ne reviendrait plus. Depuis, on ne l'a plus revu et les habitants de Cheylade l'ont pris pour patron, après avoir obtenu pour promesse que désormais, les filles « n'escoudraient1 » plus les garçons !

1 Éscoudre : battre le blé en fléau

5

Page 6: De que se dizzio pas - pays-gentiane.com … · un soir à sa fenêtre quand il aperçut un chasseur de sa connaissance et le pria de lui rapporter quelque gibier. Le chasseur promit

Le village ruiné de l'OùpilhèiroLe village de l'Oùpilhèro était construit en un lieu appelé « lou claù de plùmo ». Autrefois, c'était le royaume des serpents. Les habitants, qui n'avaient pas trouvé le moyen de s'en débarrasser, s'y étaient habitués et les laissaient pulluler. Cependant, l'Oùpilhèiro était un village heureux, car les épidémies, si redoutables jadis, l'avaient toujours épargné. Inexplicablement.

Satan en prit-il ombrage ? On ne sait. Toujours est-il qu'un jour, il arriva à l'Oùpilhèiro, sous les traits d'un jeune et fringant cavalier, et dévoila son plan. Il suffisait d'introduire dans le four des jarres de lait. Les serpents seraient attirés par l'odeur, s'y précipiteraient, seraient rôtis. C'était l'affaire d'une heure !

Sur ces bonnes paroles, le cavalier prit congé, après que les habitants l'eussent congratulé et couvert de cadeaux.

Cela ne traîna pas ! Le feu mis, et sous l'effet de la chaleur, le lait déborda, répandant par tout le village une odeur de roussi. Les serpents accoururent : ils se bousculaient, luttaient de vitesse, entraient dans le four. Ils s'y enfonçaient, dans un atroce grésillement de chair.

Cela dura de longs instants. Puis le flot tumultueux des reptiles s'amoindrit, tarit enfin. La foule réunie battait des mains et dansait de joie, quand un dernier serpent,

6

Colla

ndre

s

Page 7: De que se dizzio pas - pays-gentiane.com … · un soir à sa fenêtre quand il aperçut un chasseur de sa connaissance et le pria de lui rapporter quelque gibier. Le chasseur promit

énorme, sans doute très vieux, apparut. Arrivé à la gueule du four, il se dressa et, gonflant son col, prononça ces mots :

– Malheur à vous, habitants de l'Oùpilhèiro ! Avant de rejoindre mes frères, je vous prédis de grandes infortunes. Si votre village était à l'abri des épidémies, c'est à nous, serpents, qu'il le devait. Nous avions le privilège d'arrêter les contagions. Maintenant que nous ne sommes plus là, les pires fléaux, des calamités terribles, vont fondre sur vous.

Il eut encore ces paroles énigmatiques :

– « A ieu ! Lo darrièro ! A ieu ! L'Oùpilhèiro ! » (A moi ! La dernière ! A moi ! L'Oùpilhère !)

Puis il s'élança dans le brasier.

Le soir-même, les premières manifestations de l'horrible peste noire apparurent. La sombre prédiction du serpent se réalisait. Dans l'espace d'une semaine, hommes et animaux succombèrent, à une vitesse foudroyante. Rien de vivant ne resta. Depuis, les maisons se sont écroulées, le village est maudit. Seul subsiste dans la mémoire des humains le souvenir de cette affreuse tragédie.

7

Page 8: De que se dizzio pas - pays-gentiane.com … · un soir à sa fenêtre quand il aperçut un chasseur de sa connaissance et le pria de lui rapporter quelque gibier. Le chasseur promit

8

Le C

laux

La Tombe de l'Anglais

Page 9: De que se dizzio pas - pays-gentiane.com … · un soir à sa fenêtre quand il aperçut un chasseur de sa connaissance et le pria de lui rapporter quelque gibier. Le chasseur promit

Dessins et illustration : Callixte

9

Page 10: De que se dizzio pas - pays-gentiane.com … · un soir à sa fenêtre quand il aperçut un chasseur de sa connaissance et le pria de lui rapporter quelque gibier. Le chasseur promit

Sueurs froides pour le violoneuxToinou de Marchastel maniait l'archet avec une dextérité certaine. Il était donc souvent invité à animer les noces. Pour le mariage de Marguerite Rodde et Antoine Vernegheol de Terrou, il se rendit donc de bon matin dans ce hameau et fut convié à accompagner le cortège à la mairie puis à l'église et enfin à ramener la noce jusqu'à l'habitation des parents de Marguerite où se déroula le festin. Entre le déjeuner et le diner, jeunes et vieux dansèrent au son du violon force valses, mazurkas, polkas et bourrées. L'heure du dîner sonna. Après le repas encore très copieux, les couples valsèrent, virevoltèrent, tapèrent du pied jusqu'au petit matin.

C'est alors que Toinou regagna Marchastel en portant son violon et une miche qui lui avait été donnée en paiement. Il grimpa le raidillon et s'apprêtait à s'engager dans le bois quand le loup, menaçant, sortit d'un taillis. Toinou n'en menait pas large. Il allongea le pas mais le loup suivait, affamé.

Alors Toinou écorna sa miche et jeta un bout de pain au loup qui, l'estomac toujours vide, restait sur ses talons. Tout le long du trajet, Toinou distribua des bouts de la miche à l'animal aux crocs inquiétants en priant le ciel d'avoir suffisamment de pain pour échapper à la voracité de l'animal. Toujours l'un derrière l'autre, ils arrivèrent au

10

Mar

chas

tel

Page 11: De que se dizzio pas - pays-gentiane.com … · un soir à sa fenêtre quand il aperçut un chasseur de sa connaissance et le pria de lui rapporter quelque gibier. Le chasseur promit

Coin d'Or. La miche diminuait à vue d'œil et Toinou tremblait de plus en plus. Tout à coup, le coq de la Marie chanta. Le loup, surpris, s'étala et dévala tout le bois en direction de la Grolle. Allait-il tomber dans la trappe ? Toinou l'espéra et, soulagé, courut vers Marchastel où il conta à tous son aventure. Elle devint un conte que l'on transmet de génération en génération...

Le château de MarcSuivant M. Déribier, Marchastel (Marcastrum) tirerait son origine d'un château qui devait exister dans les temps reculés, quoique aucun titre n'en fasse mention. La famille de Peyre aurait possédé cette seigneurie dans une antiquité très-reculée, et comme le prénom de Marc était porté communément par ses membres, le nom de Marchastel (château de Marc) serait provenu de son fondateur. Toutefois, les souvenirs qui se rattachent à cette légende sont totalement effacés.

On trouve dans les environs de Val, au sud de la commune, des ruines d'habitations appartenant, dit-on, à l'ancien Marchastel. Le château aurait pu, dans ce cas, exister sur le mamelon qui y touche, c'est-à-dire sur le suc du Tour, en face du cimetière.

11

Page 12: De que se dizzio pas - pays-gentiane.com … · un soir à sa fenêtre quand il aperçut un chasseur de sa connaissance et le pria de lui rapporter quelque gibier. Le chasseur promit

Le pont de la Mort

Au Moyen-Âge, à la mort du propriétaire du château de la Ribelle, une lutte pour la succession s'engagea entre le fils du défunt et le frère. A cette époque, il n'y avait qu'un gué pour traverser la Sumène et accéder au château. L'oncle de l'héritier légitime se cacha là et tua son fils. Depuis, on affirme que l'assassiné se promène avec son cheval sur ce gué et lorsque le pont a été construit, on lui a donné le nom de “pont du Mort” qui s'est transformé peu à peu en “pont de la Mort”.

12

Men

et

Page 13: De que se dizzio pas - pays-gentiane.com … · un soir à sa fenêtre quand il aperçut un chasseur de sa connaissance et le pria de lui rapporter quelque gibier. Le chasseur promit

Le lac de MenetL'été, si le soleil menaçait de dessécher un lac ou si quelque paysan essayait de le tarir pour agrandir sa terre, on entendait tout à coup un grand cri sortir du fond de ses eaux. Alors les pics faisaient éclater sur lui un orage qui le remplissait jusqu'aux bords. Il arrivait pourtant que les sucs, pour des raisons mystérieuses, ne voulussent pas entendre l'appel de détresse. Les lacs alors s'appelaient et se secouraient entre eux :

« O lac de Minit, sicourès lou lac dir Fayit qui lou bogou faïri tari ! »(O lac de Menet, secourez le lac du Fayet qu'on veut faire tarir !)

Et, sur-le-champ, on voyait l'eau sourdre du fond de la cuve de pierre et le niveau du lac s'élever.

13

Page 14: De que se dizzio pas - pays-gentiane.com … · un soir à sa fenêtre quand il aperçut un chasseur de sa connaissance et le pria de lui rapporter quelque gibier. Le chasseur promit

La croix de la Pagis

Autrefois, le voyageur qui passait, de nuit, à la Croix de la Pagis2, entendait des gémissements, des plaintes d'enfants, semblant monter des entrailles de la terre. Presque toujours pris de peur, il s'éloignait en toute hâte. Mais si, plus courageux, il s'arrêtait, prêtait l'oreille, au milieu des sanglots, il démêlait des voix jeunes qui suppliaient :

– Moun piri, moun piri ! (mon parrain, mon parrain !)

Un soir de Noël, un brave homme, Garde-à-vos – on le surnommait ainsi car c'était un ancien soldat, eut une inspiration subite. Aux cris toujours répétés de Moun piri, moun piri, il répondit brusquement :

– Piri di toutis ! (Parrain de tous !)

A cet instant, les gémissements cessèrent, une lumière douce enveloppa la Croix, le piédestal s'entrouvrit sans bruit, livrant passage à deux enfants. Des pleurs mouillaient leurs cils, des sanglots leur contractaient encore la gorge, mais un sourire s'épanouissait sur leurs lèvres et une expression de bonheur était peinte sur leurs visages. Se tenant par la main, ils s'agenouillaient devant Garde-à-vos, le front baissé dans une attente.

2 La croix de la Pagis se situe au nord de Riom, en direction de Saint-Etienne-de-Chomeil. Un chemin y accède via la D49.

14

Riom

-ès-

Mon

tagn

es

Page 15: De que se dizzio pas - pays-gentiane.com … · un soir à sa fenêtre quand il aperçut un chasseur de sa connaissance et le pria de lui rapporter quelque gibier. Le chasseur promit

L'homme n'hésita pas, il courut au fossé voisin, puisa de l'eau dans ses larges paumes et la versa sur les têtes inclinées, en disant par deux fois : “je te baptise, au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit”. Garde-à-vos, qui avait été enfant de chœur, n'avait rien oublié de la formule nécessaire et il fit réellement deux chrétiens.

Maintenant, à nuit close, le passant n'a point à éviter la Croix de la Pagis : les esprits à jamais délivrés se sont envolés vers un monde où les enfants ne pleurent plus.

15

Page 16: De que se dizzio pas - pays-gentiane.com … · un soir à sa fenêtre quand il aperçut un chasseur de sa connaissance et le pria de lui rapporter quelque gibier. Le chasseur promit

Le loup-garou de LaquérieUn soir de janvier 1869 à Laquérie, une femme, la Catou de Biron, tomba subitement malade. Il était nuit noire et le médecin résidait à Condat-en-Feniers. Michel, le sabotier, se mit en route pour Condat. À peine arrivé aux Quatre-Chemins, il entendit un sabbat effroyable : diablotins, sorciers, loup-garous et fantômes de toutes formes tapaient, hurlaient, bêlaient, miaulaient et beuglaient en une farandole infernale. Un énorme loup-garou se dirigea vers lui et lui demanda son âme. L'homme ne s'émut pas ; et donna un coup de couteau sur la peau du loup-garou qui se perça et se détacha du corps qu'elle enveloppait. Michel avait reconnu le père Garaud, qui s'était vendu au diable depuis que son métier de meunier ne nourrissait plus sa famille.

– Voici neuf ans, lui dit-il, que mon âme est livrée à Satan pour trente mille francs. Chaque nuit je cours pour lui recruter d'autres âmes. Tout à l'heure, une force invisible m'a poussé jusqu'à toi. Ma peau d'ours a été percée. Je vais être obligé de lui donner ma fille pour un an.

– Les gens de Laquérie en viendront à bout. Il y a José, le forgeron, l'amoureux de ta fille Antoinette, qui est capable de le terrasser, répliqua Michel.

– Jamais ! Mon pauvre Michel, on voit que tu ne le connais pas. Mais pourquoi es-tu ici ?

16

Saint

-Ama

ndin

Page 17: De que se dizzio pas - pays-gentiane.com … · un soir à sa fenêtre quand il aperçut un chasseur de sa connaissance et le pria de lui rapporter quelque gibier. Le chasseur promit

– C'est la Catou de Biron qui est très malade ! Je vais quérir le médecin à Condat.

– Elle n'en a pas besoin ! Je l'ai rencontrée hier et lui ai fait prêter serment de vendre son âme à Satan. C'est de frayeur qu'elle a de la fièvre. Dès que j'aurai annulé son engagement, elle sera guérie.

La Catou revint à la santé en apprenant qu'on lui laissait son âme, mais le père Garaud était toujours lié à l'esprit malin. Le père Garaud se présenta aux Quatre-Chemins, à minuit, mais bien escorté. Satan apparut au meunier :

– Tu m'amènes ta fille pour réparer ta maladresse, n'est-ce pas ?

Celle-ci se montra, mais à l'instant précis où il allait l'entraîner dans le gouffre sans fonds, Charlot, le

charpentier, le saisit avec le cordon de saint François et le serra si vigoureusement qu'il en sortit sa langue. Pris au piège, Satan dut s'exécuter et déclarer publiquement :

– Le père Garaud n'est plus mon esclave ainsi que toutes les victimes qu'il a faites en tant qu'âme damnée. À tous et à toutes, j'accorde la liberté.

Le lendemain, la commune fut en fête. Le bon pasteur chanta une action de grâces et, neuf jours après, il célébra le mariage de José et d'Antoinette.

17

Page 18: De que se dizzio pas - pays-gentiane.com … · un soir à sa fenêtre quand il aperçut un chasseur de sa connaissance et le pria de lui rapporter quelque gibier. Le chasseur promit

Le rocher d'UrlandeLa légende raconte que Burlafer, cabretaïre d’Antignac, eut le courage de monter une nuit sur le sommet du rocher d’Urlande pour danser avec les fées.

Une fée entraina le cabrettaire jusqu'au bord de l'abîme. Burlafer l'enlaçait quand « une main sèche s'abattit sur son visage » et c'est ainsi qu'il chut dans le vide.

Le lendemain, on découvrit au pied de la roche son cadavre, sa cabrette encore gonflée mais jamais son chapeau enlevé par la plus jolie danseuse.

Comme le signifie son nom en patois, il « hurla », il brûla le reste de son éternité.

La femme et le loupPar une nuit froide d'hiver et sous un violent clair de lune, une brave femme ramassait du bois mort dans la forêt d'Algères, près de Mont-de-Bélier. Soudain, elle tombe dans la fosse à loups que le camouflage lui avait cachée. Quelques instants plus tard, alors qu'elle somnolait au fond du trou, un grand bruit la réveille. Dans l'obscurité,

18

Saint

-Etie

nne-

de-C

home

il

Page 19: De que se dizzio pas - pays-gentiane.com … · un soir à sa fenêtre quand il aperçut un chasseur de sa connaissance et le pria de lui rapporter quelque gibier. Le chasseur promit

elle aperçoit alors les deux yeux rouges du deuxième locataire de la fosse : un loup en quête de pitance. La pauvre femme va passer tout le reste de la nuit le dos contre le muret de pierres sèches face à la bête féroce ; inutile de dire qu'elle n'a pas retrouvé le sommeil.

Le lendemain matin, ses voisins de l'ayant pas aperçue et pensant toute de suite qu'il lui était arrivé un malheur dans la foret, effectuent les recherches. Finalement, ils la retrouvent avec son compagnon. Mais comment la faire sortir sans que le loup l'attaque au moment du sauvetage ? Un dégourdi de la bande suggère qu'on lui lance une corde et qu'on lui conseille de dégrafer tous ses vêtements et jupons, de telle sorte qu'elle puisse abandonner ses effets au moment où on la hissera. Sitôt dit, sitôt fait, la pauvre vieille a passé une corde sous ses épaules, deux solides gaillards le remontent. Le loup, attentif dans son coin, se jette alors sur les vêtements de la femme, la gueule ouverte. Surprise pour lui ! Sa proie lui échappe bien qu'il ait solidement cramponné les vêtements qui lui retombent sur la tête.

La fin de l'histoire se passe au coin du cantou, le soir même où la victime qui a retrouvé sa pudeur et ses vêtements, remercie ses sauveteurs à l'aide de gobelets de vin chaud sucré.

19

Page 20: De que se dizzio pas - pays-gentiane.com … · un soir à sa fenêtre quand il aperçut un chasseur de sa connaissance et le pria de lui rapporter quelque gibier. Le chasseur promit

L'invité de RastoulIl y avait, un soir, grande « veillée » à Rastoul. Tout le village s'en donnait à cœur joie. Tout à coup, un grand et beau jeune homme entra. Vous pensez s'il fit sensation avec ses grands yeux, ses cheveux blonds et ses habits extraordinairement riches. Il invita la plus jolie fille du village à danser avec lui. Elle accepta, et la danse recommença de plus belle. Chose étrange ! Le « cabretaïre » sentait peu à peu ses doigts s'animer – c'est lui-même qui l'a raconté depuis – et la musique s'envolait, étourdissante. Les groupes tournoyaient, emportés par on ne sait quel souffle. Puis l'on tourna plus vite encore. Bientôt, ce fut une course effrénée, au milieu d'un bruit infernal de plancher battu, de coups de pieds formidables, de respirations haletantes. Un âpre ricanement éclata tout à coup. Comme par enchantement, les danseurs s'arrêtèrent. Blêmes d'épouvante, ils virent alors que l'inconnu – qui tournait toujours et toujours plus vite – avait des pieds de cheval et que de grandes flammes sortaient de sa bouche. Une vieille de la maison fit le signe de la croix, et le beau jeune homme qui tournoyait et ricanait toujours, disparut, emportant avec lui la jeune fille toute effarée. C'était le diable.

20

Saint

-Hipp

olyte

Page 21: De que se dizzio pas - pays-gentiane.com … · un soir à sa fenêtre quand il aperçut un chasseur de sa connaissance et le pria de lui rapporter quelque gibier. Le chasseur promit

La source de la Font-SainteOn raconte qu'un jour, la Vierge frappa la pierre de ses doigts, faisant jaillir par trois endroits une fontaine d'eau limpide.

Ainsi naquit la Font-Sainte, source abondante et fraîche « qui jamais mal ne fit et qui souvent guérit ! »

21

Page 22: De que se dizzio pas - pays-gentiane.com … · un soir à sa fenêtre quand il aperçut un chasseur de sa connaissance et le pria de lui rapporter quelque gibier. Le chasseur promit

Le paysan et la sorcièreCotteughes, en Trizac, fut jadis habité par des fées ; obligées de l'abandonner sans qu'on puisse savoir bien pourquoi, elles y ont laissé des trésors immenses qu'elles viennent rechercher au milieu de ses débris. Il y a quelques années, un montagnard, égaré dans la forêt, se trouva en présence d'une petite vieille, qui traînait à grand'peine une énorme marmite de bronze, sans doute remplie d'or, et qui disparut dès qu'elle l'aperçut. Dans la forêt est une vaste dalle portant un anneau de bronze : elle recouvre l'entrée du souterrain où il sont enfouis ; mais elle est cachée avec soin sous des pierres et des broussailles, et il n'est donné de la découvrir que le jeudi saint ou le dimanche de Pâques, pendant la célébration des offices.

L'étable hantéeLe père Toinille – c'était le nom du vieillard – était vacher à la ferme de Vals. Une nuit, un hurlement lugubre troubla le silence... Son chien fidèle hérissa le poil et gronda sourdement. Les bêtes montrèrent bientôt des signes d'inquiétude et secouèrent furieusement leurs chaînes... L'une d'entre-elles poussa un beuglement lamentable qui mit l'étable en effervescence. Toutes cherchèrent à se libérer de leur licol... Dans leur frayeur, les bêtes étaient capables de s'éventrer mutuellement.

22

Triza

c

Page 23: De que se dizzio pas - pays-gentiane.com … · un soir à sa fenêtre quand il aperçut un chasseur de sa connaissance et le pria de lui rapporter quelque gibier. Le chasseur promit

Toinille alluma sa lanterne et se leva pour se rendre compte de la cause de leur émoi.

Dans le rectangle de clarté blafarde formé par le soupirail, il aperçut deux yeux phosphorescents et un museau allongé. Autour de l'étable, les loups affamés rôdaient et s'enhardissaient jusqu'à regarder à l'intérieur.

Toinille saisit la fourche à fumier et menaça les fauves qui, jugeant sans doute la partie inégale, disparurent dans la nuit, le ventre creux et la queue basse... La retraite des fauves ramena le calme dans l'étable. Il était temps : une bête avait rompu son licol et distribuait à ses voisines de terribles coups de cornes.

Ayant vérifié toutes les attaches, Toinille regagna son lit avec la joie secrète qu'on éprouve quand on vient d'échapper à un grave danger...

À peine commençait-il à s'assoupir, qu'un vacarme effroyable le fit sursauter : la jument poulinière, détachée de son box, filait ventre à terre sur le pavé de l'étable, comme harcelée par un invisible cavalier. Toinille fit vivement de la lumière et le vacarme cessa aussitôt. La jument avait regagné son box comme par enchantement, mais elle était littéralement trempée de sueur et toute tremblante encore de la cavalcade échevelée qu'elle venait de fournir... À quelques pas de la jument, deux vaches avaient le cou emprisonné dans le même licol. Ces deux méfaits surnaturels portaient le signe caractéristique de l'intervention du Drac.

Toinille boucha hermétiquement tous les soupiraux de l'étable et les moindres interstices de la porte d'entrée, mais il eut soin de ménager une ouverture, une seule,

23

Page 24: De que se dizzio pas - pays-gentiane.com … · un soir à sa fenêtre quand il aperçut un chasseur de sa connaissance et le pria de lui rapporter quelque gibier. Le chasseur promit

pour permettre au Drac d'entrer librement... Il déposa une poignée de graines de foin, puis il se cacha dans une crèche et attendit.

Au bout d'un instant, un léger frôlement le fit tressaillir, en même temps qu'une légère odeur de soufre emplissait ses narines. Dans le profond silence de l'étable, il entendit un être, homme ou esprit, proférer des jurons et des imprécations. C'était le Drac qui avait entraîné au passage les graines de foin et s'efforçait de les ramasser une à une pour les remettre en place. Ce travail était long et minutieux et mettait sa patience à rude épreuve. Son passage, en effet, devait rester inaperçu.

Alors, Toinille se dressa brusquement dans sa crèche et ricana : « Ah ! Ah ! Ah ! Je t'y prends à compter mes graines... ». Le Drac fut si vexé qu'il s'engouffra dans le soupirail en heurtant violemment ses cornes contre les parois de pierre et disparut dans la nuit glacée...

Depuis cette soirée mémorable, jamais plus le Drac ne remit ses pieds fourchus dans l'étable de Vals et les loups eux-mêmes qui pullulaient dans la montagne en hiver, évitaient de regarder par le soupirail avec leurs yeux de braise...

24

Page 25: De que se dizzio pas - pays-gentiane.com … · un soir à sa fenêtre quand il aperçut un chasseur de sa connaissance et le pria de lui rapporter quelque gibier. Le chasseur promit

Les Cinq CheminsExiste-t-il un monde lieu plus maudit que celui de « lais cinq charreiros » (les cinq chemins) ? Les récits oraux des anciens « Valettous » racontaient que l'un des chemins était le lieu de réunion favori des sorcières et autres créatures maléfiques de la contrée. Vers Marcombes et ses rochers régnait un peuple de géants, occupés depuis toujours à bâtir un cromlech. Un mauvais sort s'acharnait sur eux : ils devaient terminer leur entreprise nocturne avant que le coq ne chantât. Or, à chaque aube, il manquait une pierre, et

leur tâche n'était jamais achevée, car le soleil levant entassait en chaos les monolithes déjà dressés. Les trois autres chemins aboutissant à ce carrefour étaient fréquentés par de non moins redoutables créatures. Celui conduisant au moulin « de vès Croucon » était le domaine incontesté des naïades de la Sumène. Le deuxième se perdait dans le bois de Roche, royaume d'un loup-garou que d'intrépides chasseurs n'avaient jamais réussi à abattre, même avec des balles de plomb bénites par le curé de la paroisse. Quant au dernier, menant au hameau de Roche-Haut, il passait à proximité d'une petite mare où des fées lavandières étaient occupées chaque nuit à laver les âmes des enfants morts sans baptême et celles des adultes trépassés sans avoir reçu le sacrement de confirmation.

25

Valette

Page 26: De que se dizzio pas - pays-gentiane.com … · un soir à sa fenêtre quand il aperçut un chasseur de sa connaissance et le pria de lui rapporter quelque gibier. Le chasseur promit

Certaines nuitées de pleine lune et de grand gel, tout ce petit monde se réunissait au carrefour « des cinq charreïros ».

La petite fée des fleursSur l'adret de La Redoundèiro, ce petit suc volcanique qui protège Valette des vents du nord et de l'est, s'étend un champ, « Lou Prat Flourit » (le pré fleuri). Une vieille légende s'attache à ce lieu.

C'était vers la fin du Moyen-Age. Le vieux Jérémie était un ancien bûcheron. En l'espace d'une semaine, la peste lui ravit son fils et sa bru, ne lui laissant que sa petite fille Florence. Âgée de quinze printemps, Florence s'occupait du logis, préparait les maigres repas, menait ses quatre moutons au pâturage. Surtout, elle avait appris à observer les fleurs et on la surnommait “la petite fée des fleurs”.

Un matin de printemps, il advint que l'aïeul ne put se lever. Florence voulut consulter la Césarie, une vieille femme qui passait pour sorcière et qui avait le don de guérir tous les maux. Celle-ci refusa de venir en aide à la jeune fille et lui conseilla de s'adresser à ses fleurs.

Alors que Florence prenait le chemin du retour, en sanglots, un frémissement parcourut toute la prairie. Une voix appela. C'était celle de la reine des prés, qui régnait sur Lou Prat Fleurit :

– Approche, Florence ! Sèche tes pleurs et m'écoute. Ce soir, au jour mourant, quand

26

Page 27: De que se dizzio pas - pays-gentiane.com … · un soir à sa fenêtre quand il aperçut un chasseur de sa connaissance et le pria de lui rapporter quelque gibier. Le chasseur promit

Phébus aura basculé sous l'horizon, dépose à mes pieds une simple écuelle. Demain, foi de souveraine, ton grand-père sera guéri.

Entre chien et loup, Florence revint et déposa le récipient près de la reine des prés. Il se passa alors une chose extraordinaire. Ce furent les campanules qui s'agitèrent les premières. Aussitôt, des lucioles firent un cercle phosphorescent autour de l'écuelle de bois. D'abord diaphane, la quintessence subtile des plantes prit forme, se transforma en une sorte de génie aérien, qui vola jusqu'au vase pour y déposer une brillante perle

liquide.

– Florence !, dit la reine des prés, porte cette potion à ton aïeul. Qu'il la boive en trois fois, avant le lever du jour ! Encore un mot. À aucun prix, ton grand-père ne doit connaître la provenance de ce breuvage !

Il fut ainsi. Le miracle s'accomplit. Le lendemain, dès l'aube, débarrassé de toutes ses douleurs, le vieux Jérémie se vêtit, gagna le seuil de la chaumine. La lumière printanière était douce. Cela valait encore la peine de vivre ! Tout ragaillardi, il reprit ses occupations, et vécut longtemps, très longtemps, à en venir trisaïeul !

27

Page 28: De que se dizzio pas - pays-gentiane.com … · un soir à sa fenêtre quand il aperçut un chasseur de sa connaissance et le pria de lui rapporter quelque gibier. Le chasseur promit

La femme louve. Mathias DE GIRALDO, Histoire curieuse et pittoresque des sorciers, B.Renault éditeur, Paris, 1846

Le pré de la guerre. Jean-Baptiste DERIBIER DU CHATELET, Dictionnaire statistique et historique du Cantal, Imprimeurs de la Préfecture, Aurillac, 1855

Saint Léger et le Drac. Guide de la vallée de Cheylade, Syndicat d'initiative de Cheylade, 1937

Le village ruiné de l'Oupilhèiro. Jacques MALLOUET, Entre Dordogne et Puy Mary, Badel, Chateauroux, 1973

La tombe de l'Anglais. Valrhue, Contes et poèmes de la vallée de la Petite Rhue, février 2000

Sueurs froides pour le violoneux. Recueilli auprès de Paule ESCOUROLLES

Le château de Marc. Jean-Baptiste DERIBIER DU CHATELET, Dictionnaire statistique et historique du Cantal, Imprimeurs de la Préfecture, Aurillac, 1855

Le pont de la Mort. Collège nationalisé mixte de Riom-ès-Montagnes, Au bord des puys, 1983

Le lac de Menet. Pierre BESSON, Un Pâtre du Cantal, De Borée, Riom, 2004

La croix de la Pagis. Paulin MALGA, Contes de chez nous, Imprimerie Moderne, Aurillac, 1920

Le loup-garou de Laquérie. Antonin MEYNIEL, Auvergne et Auvergnats, librairie G. Ficker, Paris, 1909

Le rocher d'Urlande et le cabrettaire Burlafer. Gilbert LACONCHE, Légendes et diableries du Cantal, contes des veillées d'autrefois, éditions Verso, Ahun, 1993

28

Bibli

ogra

phie

Page 29: De que se dizzio pas - pays-gentiane.com … · un soir à sa fenêtre quand il aperçut un chasseur de sa connaissance et le pria de lui rapporter quelque gibier. Le chasseur promit

La femme et le loup. Collège nationalisé mixte de Riom-ès-Montagnes, Racines de gentiane, 1981

L'invité de Rastoul. Pierre BESSON, Un Pâtre du Cantal, De Borée, Riom, 2004

La source de la Font Sainte. Antoine TRIN, Essai de répertoire et Fontaines sacrées du Cantal, Revue de la Haute-Auvergne, octobre-décembre 1967

Le paysan et la sorcière. Jean-Baptiste DERIBIER DU CHATELET, Dictionnaire statistique et historique du Cantal, Imprimeurs de la Préfecture, Aurillac, 1855

L'étable hantée. Justin BOURGEADE, Tintinou, Paysan d'Auvergne, De Borée, Riom, 1997

Les Cinq Chemins. Jacques MALLOUET, Entre Dordogne et Puy Mary, Badel, Chateauroux, 1973

La petite fée des fleurs. Jacques MALLOUET, Jours d'Auvergne, Imprimerie Lienhart, Aubenas, 1992

29

Page 30: De que se dizzio pas - pays-gentiane.com … · un soir à sa fenêtre quand il aperçut un chasseur de sa connaissance et le pria de lui rapporter quelque gibier. Le chasseur promit

La Communauté de communes du Pays Gentiane tient à remercier l'ensemble des acteurs qui ont collaboré à cet inventaire des contes et légendes du pays de Riom-ès-Montagnes.

Ces remerciements vont d'une part aux élus des douze communes du territoire qui, grâce à leur connaissance du terrain, ont été d'une précieuse aide et, d'autre part, aux organisations à but culturel : les Archives départementales du Cantal (Édouard BOUYÉ, Frédéric BIANCHI), la bibliothèque municipale de Riom-ès-Montagnes (Dominique MALTHIEU) et tous les acteurs associatifs pour leur très grande disponibilité.

Nous tenons également à exprimer notre vive reconnaissance à toutes les personnes qui ont participé à ce travail de collecte, en nous transmettant leurs témoignages oraux, ouvrages, articles : Didier HUGUET (Aurillac), Jean-François BENOIT, Roger VEYSSIER et Simon VEYSSIERE (Saint-Etienne-de-Chomeil), Lucienne ESCOUROLLES et Paule ESCOUROLLES (Marchastel), Marcelle et Jean-Pierre JOURNIAC (Apchon), Maryse et Jean-Marie BLANC (Valette), Anne-Marie et Jean-Pierre ANDRAUD (Le Claux), Jean-Claude FESTAS (Menet), Félix VERDIER (Trizac), Nicole MARONNE (Cheylade), Isabelle DIEUX (Saint-Amandin), Odette LAPEYRE (Antignac).

Enfin, pour avoir accepté de nous prêter leurs illustrations, merci à Damien SCHMITZ (Cheylade), Stéphane POUGET, Hélène POUGET et Jean-Jacques CASSES (Apchon) ainsi que Sébastien BOUCHET.

30

Reme

rciem

ents

Page 31: De que se dizzio pas - pays-gentiane.com … · un soir à sa fenêtre quand il aperçut un chasseur de sa connaissance et le pria de lui rapporter quelque gibier. Le chasseur promit

De que se dizzio pas, contes et légendes du Pays GentianeEdité par la Communauté de communes du Pays Gentiane

Directeur de la publication Gaston MOURGUES

Rédaction-mise en pageAnthony BORDIEC

Juin 2010

Communauté de communes du Pays Gentiane Place de la gare – 15400 Riom-ès-Montagnes

31

Page 32: De que se dizzio pas - pays-gentiane.com … · un soir à sa fenêtre quand il aperçut un chasseur de sa connaissance et le pria de lui rapporter quelque gibier. Le chasseur promit

Chateaubriand enfant imaginait l’Auvergne comme « un pays bien loin, bien loin, où il y avait des choses étranges ». Jusqu’au siècle dernier, le haut Cantal fut une région assez retirée, d’accès difficile. Il n’est pas étonnant que les croyances populaires, transmises par la tradition orale, soient restées si longtemps vivaces.

Le chemin de fer d’abord, l’automobile et l’avion, toute cette mécanique déchaînée sur terre et au ciel, les ont peu à peu dépoétisées, détruites, précipitées dans l’oubli. Inquiétantes et ravissantes à la fois, elles étonnèrent mon âme d’enfant.

Le temps a fui, l’automobile et la lumière des phares ont définitivement chassé ce peuple d’esprits. Que reste-t-il de cette tradition orale, que d’aucuns ont nommée avec justesse « littérature d’illettrés » ? Peu de choses, en vérité. C’est bien dommage…

Jacques Mallouet(Paris, 1928 – Valette, 2004)

32