de paris, de l’ile france et des yvelines et à l’appvpa...

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Bulletin d’information ACIME n° 118 1 NICOLAS FRANCOIS REAUX , « FROTTEUR « AU PALAIS ROYAL DE TRIANON ASSOCIATION CULTURELLE POUR L’INFORMATION DE MAULE ET DES ENVIRONS Agréée d’Education Populaire n° 78369 par décret ministériel. Affiliée aux Fédérations des Sociétés Historiques et Archéologi ques de Paris, de l’Ile -de-France et des Yvelines et à l’APPVPA Supplément à la revue de l’ACIME : « Nos ancêtres les Maulois Chroniques du Pays de Mauldre » Bulletin d’information n° 118 Juillet-août 2015 Nicolas François Réaux, né à Maule le 2 décembre 1747, de François, journalier et de Marie Mar- guerite Rose Guibourg, sera orphelin de père dès l'âge de 3 ans. On le retrouve veuf le 20 juin 1780 se remariant à Morainvilliers avec Geneviève Avoye Lecomte. Il est dit « frotteur au palais royal de Trianon ». Le nom de Trianon s'associe à jamais à celui de Marie-Antoinette. Dès le printemps de 1774 qui voit Louis XVI succéder à son grand-père, elle le reçoit en don de son mari. Elle va y entreprendre de nombreux et dispendieux travaux à tel point qu'en 1776 l'opinion commence à s'inquiéter de l'état des finances royales. Pour assurer la bonne gestion de son domaine, la reine rédigera un règle- ment pour Trianon. Le premier article est ainsi rédigé : « Toutes les fois que Sa Majesté sera à Trianon, les ordres relatifs aux cir- constances seront donnés aux Suis- ses, frotteurs et autres personnes nécessaires à son service par Bonne- foy, concierge du dit château. » L'article 9 précise encore : « Les Suisses employés toute l'année à la garde du jardin de Trianon n'y laisseront promener que ceux qui, étant entrés par le château avec permission, seront accompagnés d'un frotteur ; » Mais en quoi consiste cette fonction de « frotteur » à laquelle la reine semble attacher tant d'importance ? Un frotteur, écrit l'abbé Jaubert dans son dic- tionnaire, est celui dont le métier est de mettre en couleur les parquets ou les carreaux des ap- partements, de les cirer et de les entretenir luisants, en en ôtant la poussière ou les taches avec une forte brosse, qui est attachée au coup de pied avec une large courroie de cuir. De fait, chaque visiteur devait être suivi d'un frotteur afin de conserver au Trianon un état de propreté irréprochable. Nicolas François Réaux ne va pas survivre longtemps à la Révolution, il va disparaître le 28 brumaire de l'an II à Versailles en la paroisse Notre- Dame où il demeurait. On retrouvera son fils Nicolas Marie Réaux comme frotteur au Trianon en 1818. La place devait être bonne… et le métier avait perduré. Sources : Gallica site de la BNF Le Trianon de Marie-Antoinette (Pierre de Nolhac 1914) Pavillon français des jardins du Petit Trianon

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Bulletin d’information ACIME n° 118

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NICOLAS FRANCOIS REAUX , « FROTTEUR « AU PALAIS ROYAL DE TRIANON

ASSOCIATION CULTURELLE POUR L’INFORMATION DE MAULE ET DES ENVIRONS Agréée d’Education Populaire n° 78369 par décret ministériel. Affiliée aux Fédérations des Sociétés Historiques et Archéologiques

de Paris, de l’Ile -de-France et des Yvelines et à l’APPVPA

Supplément à la revue de l’ACIME : « Nos ancêtres les Maulois — Chroniques du Pays de Mauldre »

Bulletin d’information n° 118

Juil let-août 2015

Nicolas François Réaux, né à Maule le 2 décembre

1747, de François, journalier et de Marie Mar-

guerite Rose Guibourg, sera orphelin de père dès

l'âge de 3 ans. On le retrouve veuf le 20 juin

1780 se remariant à Morainvilliers avec Geneviève

Avoye Lecomte. Il est dit « frotteur au palais royal de Trianon ».

Le nom de Trianon s'associe à jamais à celui de

Marie-Antoinette. Dès le printemps de 1774 qui

voit Louis XVI succéder à son grand-père, elle le

reçoit en don de son mari. Elle va y entreprendre

de nombreux et dispendieux travaux à tel point

qu'en 1776 l'opinion commence à s'inquiéter de

l'état des finances royales.

Pour assurer la bonne gestion de son

domaine, la reine rédigera un règle-

ment pour Trianon.

Le premier article est ainsi rédigé :

« Toutes les fois que Sa Majesté sera à Trianon, les ordres relatifs aux cir-constances seront donnés aux Suis-ses, frotteurs et autres personnes nécessaires à son service par Bonne-foy, concierge du dit château. »

L'article 9 précise encore :

« Les Suisses employés toute l'année

à la garde du jardin de Trianon n'y

laisseront promener que ceux qui,

étant entrés par le château avec permission,

seront accompagnés d'un frotteur ; »

Mais en quoi consiste cette fonction de

« frotteur » à laquelle la reine semble attacher

tant d'importance ?

Un frotteur, écrit l'abbé Jaubert dans son dic-

tionnaire, est celui dont le métier est de mettre

en couleur les parquets ou les carreaux des ap-

partements, de les cirer et de les entretenir

luisants, en en ôtant la poussière ou les taches

avec une forte brosse, qui est attachée au coup

de pied avec une large courroie de cuir.

De fait, chaque visiteur devait être suivi d'un

frotteur afin de conserver au Trianon un état de

propreté irréprochable.

Nicolas François Réaux ne va pas survivre longtemps

à la Révolution, il va disparaître le 28 brumaire de

l'an II à Versailles en la paroisse Notre- Dame

où il demeurait.

On retrouvera son fils Nicolas Marie Réaux

comme frotteur au Trianon en 1818.

La place devait être bonne… et le métier avait

perduré.

Sources : Gallica site de la BNF

Le Trianon de Marie-Antoinette (Pierre de Nolhac 1914)

Pavillon français des jardins du Petit Trianon

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Bulletin d’information ACIME n° 118 2

En 1965, Mareil-sur-Mauldre compte environ

600 habitants alors que 50 ans plus tard il en

comptera 1 800. La construction d’une résidence

en 1975 l’explique. Ainsi cohabitent en 2015 un

« vieux » Mareil autour de l’église et un

« neuf » de l’autre côté de la voie ferrée.

En 1965, année d'élections municipales, la maire

sortante, la comtesse de Beaumont, pour des

raisons de santé, ne se représente pas.

Le 28 mars 1965, le nouveau conseil municipal

se réunit pour la première fois. Ont été élus :

Olivier Georges, Guerre Jean, Chauvière André,

Mouly Emile, Otteau Didier, Gérard Godon, Dorin

Jean, Dupont Bernard, Leleu Pierre, Colinard

Bernard et Vimard Henri.

A l’ordre du jour l’élection du maire.

Gérard Godon obtient 6 voix, Georges Olivier, 5

voix. Gérard Godon est proclamé maire.

Il nous a paru intéressant de découvrir qui était

celle qui l’avait précédé à ce poste, la comtesse

de Beaumont. Née Paule de Rivaud de la Raffi-

nière, elle était l'épouse de Jean Bonnin de la

Bonninière de Beaumont, descendant de Col-

bert, des maisons de Castries, de Rohant et

d'Harcourt et petit-fils du célèbre chirurgien

le Baron de Dupuytren. Il était banquier

(Banque Rivaud) et parlementaire Il avait été

député de la Cochinchine française. Sportif de

haut niveau, rien d’étonnant qu’il ait été élu à la

présidence du Comité olympique français en

1967. Régulièrement, il suivait les conseils muni-

cipaux et il n'était pas rare pour lui de sortir

son chéquier pour offrir, par exemple, une journée

à la mer aux enfants de Mareil.

Une de leurs filles, Jacqueline, née en 1929 ,

épousa Edouard de Ribes, lui aussi banquier et

qui reprendra la direction de la Banque Rivaud

après son beau-père. A l'âge de 25 ans, elle figurait

sur la liste des femmes les mieux habillées. On

dit qu’elle fut la muse de nombreux grands coutu-

riers comme Valentino et Guy Laroche. Plus tard

en 1983, elle fut élue la femme la plus élégante

du monde par le magazine Town and Country. En

1999, le couturier Jean-Paul Gaultier lui dédia

sa collection en tant que quintessence de l'élégance

parisienne.

Quant au nouveau maire, Gérard Godon, gérant

de société à Poissy, il poursuivra plus tard une

carrière de député.

Revenons à Mareil en 1965.

Cette première année du mandat de Gérard Go-

don est marquée par la sécurité, la propreté de

la Mauldre et l'organisation.

Des commissions, composées de conseillers élus,

sont créées avec pour mission de s’occuper de

secteurs bien déterminés : Finances, travaux,

logements et cimetière, Fêtes scolaires, Aides

sociales. Liste électorale et Caisse des Ecoles.

On constate que l'éclairage public, installation

ancienne et insuffisante, ne donne plus satis-

faction aux administrés et aux usagers des

N307 et N191 (aujourd’hui départementales).

Aussi les membres du conseil envisagent-ils

d'étendre le réseau et d'augmenter la puissance.

La durée de l'éclairage, assurée de l'automne

au printemps du crépuscule à 21 h 30, devra

être allongée et même assurée toute la nuit sur

les routes nationales dans la traversée de la

commune. L'entreprise Forclum proposant de

réaliser ces travaux pour 20.000 F, le conseil

sollicite une subvention auprès des pouvoirs

préfectoraux. Lors du conseil municipal du 8

novembre 1965, l'offre de Forclum sera accep-

tée pour 19.523,87 F.

En août, le conseil émet un avis défavorable

pour la réalisation des travaux envisagés par

Gaz de France pour la modification de l'installa-

tion des égouts de Beynes. En effet, l'état déjà

déplorable de la Mauldre ne le permet pas. Ses

eaux sont de plus en plus polluées malgré "les

prétendues stations d'épuration" au point que

"cette charmante rivière" est devenue un égout

à ciel ouvert.

MAREIL-SUR-MAULDRE EN 1965

Dans le numéro précédent, nous avons jeté un coup d’oeuil sur ce qui faisait l’actualité au conseil municipal à Maule, il y a 50 ans. Nous vous proposons cette fois de nous arrêter à Mareil

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En novembre, le conseil rappelle qu'en 1963 la

municipalité a donné son accord pour le projet de

statuts du Syndicat Intercommunal de l'aména-

gement du bassin de la Mauldre inférieure.

Le régime des eaux s'est profondément modifié

et dégradé avec de nombreux apports de matières

solides qui ne peuvent être imputés aux rive-

rains ! Ces modifications sont la consé-

quence d'une urbanisation intensive dont

les déversements se font directement

ou indirectement dans la Mauldre infé-

rieure ou supérieure, ses affluents,

bras, fossés...

Ainsi, le Ru de Gally, affluent de la

Mauldre, a vu son débit multiplié par

six. L'assimilation d'un tel volume est

au moins aussi impossible pour ce ru que

pour la Mauldre qui va devoir supporter

un énorme afflux supplémentaire pro-

venant de l'urbanisation de 40.000 hec-

tares de la région de Pontchartrain auquel

s'ajoutera une grande partie de la zone

sud de Mantes.

Rappelons que le bassin de la Mauldre

est très étendu.

Dans ces conditions, la Mauldre inférieure

va devenir à brève échéance le dernier et le plus

gros tronçon d'un gigantesque égout qui collectera

les eaux de plus d'un million de personnes.

L'aménagement général de la rivière sur toute sa

longueur et de tous ses affluents est devenu

indispensable et urgent. L'importance du finan-

cement des travaux d'aménagement, d'entretien

et de gestion du Syndicat sera telle qu'il dépassera

le cadre et les possibilités des 8.228 habitats et

riverains des huit communes.

Le conseil demande donc que les dépenses soient

couvertes à 95 % par les auteurs et bénéficiaires

de cette situation, c'est-à-dire de tous les déver-

seurs proportionnellement à leur importance :

collectivités, grands ensembles, usiniers, titulaires

de barrage.

Ce point important traité, on aborde ce qui pourrait

se qualifier d’affaires courantes.

Comme on a constaté de nombreux accidents sur

la place du village, l’actuel rond-point, il sera dé-

sormais interdit d’y stationner.

René Chantrier qui assurait le remontage de

l'horloge de l'église a donné sa démission le 31

décembre 1964. Il recevait une redevance an-

nuelle de 120 francs. Ce sera désormais le can-

tonnier, Etienne, qui assurera ce travail et le

conseil décide alors de lui accorder également

120 francs annuels. On décide aussi que les reve-

nus du legs, 86,81 F qu’avait fait à la commune le

couple Degly Maillot, seront répartis entre cinq

Mareillois nécessiteux.

Et pour terminer sur une note festive rappelons

que, en septembre comme chaque année, un ou

deux manèges s’installeront sur le parking de la

gare.

Exposition Concert

Du 15 septembre au 27 décembre

Christophe Philippe Oberkampf

Les toiles de Jouy

Une aventure humaine, industrielle et artistique

Musée de la toile de Jouy à Jouy-en-Josas

11 octobre à 17h :

Ensemble Messiaen avec le clarinettiste Raphaël Sévère

Oeuvres de Messiaen, Zemlinsky, Sibelius Eglise Saint-Nicolas Neauphle-le-Château

Renseignements : Ritmy

La place de Mareil aujourd’hui…un dimanche après-midi du mois d’août.

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Bulletin d’information ACIME n° 118

Ont participé au bulletin :

Jacqueline Botti, Michèle Colin, Odette Cosyns,

Jean-Yves Marcadet

ACIME :

Hôtel de ville 78580 MAULE

(Tel : 01 30 90 84 26 & 01 34 75 16 35)

Notre courriel : [email protected]

Et retrouvez-nous sur Internet : http://acime.free.fr

« L’association a pour but de favoriser l’animation culturelle en général

et en particulier la recherche historique locale et l’information

des Maulois et de leurs voisins » (Statuts, art 2)

Sommaire

François Réaux, frotteur au Petit Trianon

Les élections municipales en 1958 à Mareil-

sur-Mauldre

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Les Journées Européennes du Patrimoine

19 et 20 septembre 2015 à Bazemont, Herbeville et Maule

Nous vous proposons des visites en continu de 14h à 18h , ce qui vous permettra de vous rendre d’un site à l’autre,

chacun marqué par leurs caractéristiques.

Les commentaires concernent tout à la fois l’architecture et l’histoire des lieux :

l’histoire de nos villages dans la grande histoire.

À Bazemont : L’église Saint-Illiers du XIIème siècle et ses environs,

la salle des gardes du Gothique et la Comédie.

À Herbeville : L’église saint-Clair, du XIIème siècle, la mairie-école,

l’implantation du village.

À Maule : L’église Saint-Nicolas et la crypte du XIe siècle, l’une des plus grandes d’Ile-de-

France, la salle basse du prieuré du XIIIème siècle, vestige du prieuré bénédictin comme l’en-

semble du bâtiment qui abrite la musée, la chapelle Saint-Jacques du XVe siècle, au cimetière.

Nous vous proposerons un feuillet commentant les itinéraires d’un lieu visité à l’autre.

Un patrimoine architectural et paysager hérité du passé

à sauvegarder pour le XXIe siècle

3 octobre : Traditionnelle sortie automnale à Paris sous la conduite de Michel Lahaie

AVEC L’ACIME

Sur vos agendas

LIVRES

Les gastronomes de l’extrême Par Bruno Fuligny

Du potage de hannetons au rôti de baleineau et la croustade d'estomac de requin, les repas des grands voyageurs racontés par eux-mêmes. Une anthologie aussi amusante qu’inédite

160 p. Ed. du Trésor 17€

Histoire des médecins Par Stanis Perez

Artisans et artistes de

l’antiquité à nos jours

Evolutions de l’art de soigner sinon de guérir. A la fois culturelle, politique et sociale, magistrale histoire des méde-cins, profession millénaire.

470 p.Ed.Perrin 24€50