de l'hypnose dans les soins infirmiers : un outil supplémentaire

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Institut de formation en SERVAJEAN Laura Soins Infirmiers de Savoie De l’hypnose dans les soins infirmiers : Un outil supplémentaire pour faire face à la douleur. Mémoire de fin d’étude présenté en vue de la validation de l’U.I 5.6 S6. U.E 5.6 Analyse de la qualité et traitement des données scientifiques et professionnelles. Renée Rauchalles – Animato Guidant : Carine SENE Promotion 2015 7 mai 2015

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Page 1: De l'hypnose dans les soins infirmiers : Un outil supplémentaire

Institut de formation en SERVAJEAN Laura

Soins Infirmiers de Savoie

De l’hypnose dans les soins infirmiers : Un outil

supplémentaire pour faire face à la douleur.

Mémoire de fin d’étude présenté en vue de la validation de l’U.I 5.6 S6.

U.E 5.6 Analyse de la qualité et traitement des données scientifiques et professionnelles.

Renée Rauchalles – Animato

Guidant : Carine SENE

Promotion 2015 7 mai 2015

Page 2: De l'hypnose dans les soins infirmiers : Un outil supplémentaire

Remerciements

A Carine Séné, pour la confiance qu’elle m’a apporté, son aide et ses précieux

conseils qui m’ont aidé tout au long du cheminement de ce mémoire.

Aux soignants qui ont pris de leur temps pour un entretien, et m’ont beaucoup

appris.

A ma famille et mes proches, qui m’ont soutenu durant toute cette année et

particulièrement durant la réalisation de ce travail, pour leur relecture, leurs

précieux conseils, et leurs encouragements.

A vous tous, un grand merci… !

Page 3: De l'hypnose dans les soins infirmiers : Un outil supplémentaire

« La douleur peut être atténuée par une relation d’attention et

d’humanité, qui complète la dimension technique des soins et

contribue à les rendre acceptables et utiles. »

David LE BRETON

Page 4: De l'hypnose dans les soins infirmiers : Un outil supplémentaire

1

Sommaire

Introduction ................................................................................................................................2

Analyse de situations ..................................................................................................................3

Phase théorique ..................................................................................................................................5

Cadre conceptuel ............................................................................................................................5

1. La douleur ........................................................................................................................5

1.1 Cadre législatif .........................................................................................................5

1.2 Définition .................................................................................................................7

1.3 Mécanismes de la douleur ......................................................................................7

1.4 Douleur aiguë, douleur chronique ..........................................................................8

1.5 Douleur psychique...................................................................................................9

1.6 Douleur induite par les soins ...................................................................................9

1.7 Prévention et traitement de la douleur ............................................................... 10

2. L’anxiété ....................................................................................................................... 12

2.1 Définition et généralités ....................................................................................... 12

2.2 Association douleur – anxiété .............................................................................. 12

3. L’hypnose thérapeutique ............................................................................................. 13

3.1 Introduction.......................................................................................................... 13

3.2 Bref historique ...................................................................................................... 13

3.3 Définition .............................................................................................................. 14

3.4 L’hypnose Ericksonienne ...................................................................................... 15

3.5 L’hypnose conversationnelle ................................................................................ 19

3.6 Communiquer et soigner autrement ................................................................... 20

Conclusion du cadre conceptuel .............................................................................................. 22

Analyse des entretiens ................................................................................................................. 22

Conclusion de la phase théorique et cheminement vers la question de recherche ................ 31

Phase méthodologique .................................................................................................................... 34

1. Choix de la méthodologie de la recherche ....................................................................... 34

2. Population ciblée, échantillonnage, et outils d’investigation argumentés. ..................... 34

Conclusion .................................................................................................................................... 37

Bibliographie ................................................................................................................................ 39

Annexes ................................................................................................................................ 41

Page 5: De l'hypnose dans les soins infirmiers : Un outil supplémentaire

2

Introduction

Dans le cadre de l’unité d’enseignement 5.61, semestre 6 de ma formation en soins

infirmiers, j’ai choisi de travailler sur la prévention et le soulagement de la douleur par une

prise en charge non médicamenteuse de celle-ci.

Depuis le début de ma formation, nous nous retrouvons tous régulièrement face à des

situations complexes où la douleur est problématique. De plus, durant ces trois années

d’études en soins infirmiers, nous abordons régulièrement le confort du patient, ainsi que

son bien-être. Ce sont des préoccupations en effet essentielles dans cette profession. C’est

pourquoi parler de la prise en charge de la douleur dans mon travail m’a paru évident. Plus

particulièrement, je souhaitais m’interroger sur les douleurs induites par les soins, du fait

que celles-ci m’apparaissent comme un paradoxe par rapport au sens premier de ce

métier, prendre soin. Plus personnellement, j’ai toujours été intéressée par les méthodes

dites « naturelles » utilisées dans les soins. C’est pourquoi j’ai voulu lier ces deux sujets ici,

afin de pouvoir approfondir et clarifier mes connaissances, et les mettre en lien avec les soins

infirmiers.

Un grand nombre de moyens non médicamenteux existent dans la prévention et la

gestion de la douleur. Cependant, un de ces moyens a particulièrement retenu mon attention,

l’hypnose, car elle connait depuis quelques années un regain d’intérêt dans le domaine

médical, particulièrement dans les soins infirmiers, et de plus en plus d’infirmiers et

infirmières s’y forment. Elle semble de plus prouver son efficacité. C’est ainsi que j’ai décidé

d’en faire le sujet de mon mémoire. Il faut préciser que ce mémoire ne concernera pas

l’hypnose anesthésique, car je souhaite que les recherches puissent concerner tous les

services de soins, et non pas être centrées sur le bloc opératoire.

Dans ce travail, je présenterai tout d’abord deux situations qui, parmi d’autres, m’ont

poussé à me questionner sur la prise en charge de la douleur et sur l’hypnose médicale.

Ensuite, d’après mes recherches, j’exposerai dans une première phase théorique les concepts

nécessaires à la clarification de ce questionnement, puis les entretiens menés auprès de six

infirmières diplômées d’Etat ainsi que l’analyse de ces entretiens, ce qui mènera au choix de

ma question de recherche, et aux hypothèses répondant à cette question. Enfin, je présenterai

1 UE 5.6 : Analyse de la qualité et traitement des données scientifiques et professionnelles.

Page 6: De l'hypnose dans les soins infirmiers : Un outil supplémentaire

3

dans la phase méthodologique la stratégie et la méthode que j’utiliserais au vue d’une

poursuite des recherches d’après ma problématique finale.

Analyse de situations

Situation n°1

Je suis en stage en unité de soins longue durée gériatrique. Une des patientes du

service est atteinte de la maladie de Parkinson depuis une dizaine d’année, et dans le service

depuis plus de trois ans. Alors que je viens lui faire un soin, elle me fait part de douleurs

insupportables, et se met à pleurer. Elle n’a pas le moral, elle en a marre de souffrir. Je lui

dis alors que je vais aller me renseigner sur ce que je pourrais lui donner pour la soulager.

J’en parle à l’infirmière du service, qui semble très embêtée. Elle me dit que cette patiente a

des douleurs dues à sa maladie, mais que malheureusement, elle est au bout des traitements,

que plus rien n’a d’effet, plus rien ne la soulage. Parfois les antalgiques arrivent à calmer la

douleur, mais pas toujours, et jamais longtemps. Je me pose alors la question de savoir ce

que l’on pourrait faire de plus pour cette patiente, qui est en souffrance continue, mais pour

qui les thérapeutiques médicamenteuses ne sont plus efficaces.

Situation n°2

Je suis en stage dans un cabinet d’infirmières libérales. Ce matin-là, je suis avec

l’infirmière de permanence au cabinet, où les personnes peuvent venir se faire faire divers

soins. Une jeune fille d’une dizaine d’année se présente avec sa mère pour une prise de sang.

Cette jeune patiente a une pathologie chronique qui oblige des examens sanguins réguliers.

Elle entre dans la salle de soins, très angoissée par la prise de sang que je dois lui faire, et

nous l’exprime clairement. Elle a déjà au pli du coude un patch EMLA2, pour prévenir la

douleur de la piqûre. Cependant, elle se met quand même à pleurer, car elle est persuadée

qu’elle va quand même avoir mal, elle panique. L’infirmière et moi essayons de la rassurer,

mais sans succès. Calmement, après avoir retiré le patch, je commence à lui désinfecter la

zone, mais elle se met à hurler, croyant que je venais de la piquer. J’ai donc compris que la

fillette était angoissée par le geste, le voyait comme douloureux, et donc le ressentait tout de

même, malgré l’anesthésique. Grace au patch, et à l’explication de son effet à la jeune fille,

2 Patch de Lidocaïne, anesthésique local.

Page 7: De l'hypnose dans les soins infirmiers : Un outil supplémentaire

4

le soin a pu être réalisé, mais l’angoisse de la survenue de la douleur était réellement présent

chez elle.

C’est aussi un moment, comme beaucoup d’autres dans la pratique infirmière, où je

me suis demandé comment le soin aurait pu se dérouler dans de meilleures conditions, si

l’angoisse de la douleur n’avait pas été présente. Certes, la douleur en elle-même avait été

prévenue grâce au patch, mais pour la jeune fille, cela ne changeait rien à sa représentation

douloureuse du soin. C’est pourquoi j’en ai conclu qu’elle devait réellement ressentir de la

douleur durant le soin, du fait d’être persuadée qu’elle allait apparaître.

Ces deux situations ne représentent qu’une infime partie de tous ces moments où un

patient a dû faire face à la douleur, et où moi, ou les infirmières, étions désemparées, car

sans solutions immédiates. C’est de ces constats de ma pratique de future professionnelle et

de mes observations que j’ai pu confirmer le choix de cette question de départ : « En quoi

l’hypnose peut-elle présenter un intérêt dans les soins infirmiers concernant la prise en

charge de la douleur et de l’anxiété des patients, et dans quelle mesure peut-elle être

efficace ? »

Page 8: De l'hypnose dans les soins infirmiers : Un outil supplémentaire

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PHASE THEORIQUE

CADRE CONCEPTUEL

1. La douleur

1.1 Cadre législatif

La prise en charge de la douleur, quelle que soient son intensité, son origine et ses

victimes, est une obligation légale pour tous les professionnels de santé.

En 1975, les premières institutions sur la douleur sont créées. L’IASP3 tout d’abord.

Ensuite, en 1976, la Société Française d’Etude et de Traitement de la Douleur (SFETD)4

sera fondée.

Concernant entre autre le rôle infirmier, plusieurs textes de loi sont votés pour légiférer

la prise en charge de la douleur :

La charte du patient hospitalisé5, loi 2002-303 du 4 mars 2002 relative aux droits des

malades et à la qualité du système de santé (article L1110-5 du code de la santé

publique)

« Toute personne a le droit de recevoir des soins visant à soulager sa douleur. Celle-ci doit

être en toute circonstance prévenue, évaluée, prise en compte et traitée »

« La dimension douloureuse, physique et psychologique […] ainsi que le soulagement de

leur souffrance constituent une préoccupation constante de tous les intervenants. Tout

établissement doit se doter des moyens propres à organiser la prise en charge de la douleur

des personnes qu’il accueille. Une brochure intitulée « contrat d’engagement contre la

douleur » doit être remise à chaque personne hospitalisée ».

Le décret de compétence n° 2004-802 du 29 juillet 2004, relatif aux actes

professionnels et à l'exercice de la profession d'infirmier :

3 International Association of Study of Pain (Association internationale pour l’étude de la douleur) http://www.iasp-pain.org/ 4 http://www.sfetd-douleur.org 5 Cf. annexe n°1

Page 9: De l'hypnose dans les soins infirmiers : Un outil supplémentaire

6

Article R. 4311-2 : « Les soins infirmiers […] ont pour objet […] de participer à la

prévention, à l'évaluation et au soulagement de la douleur et de la détresse physique et

psychique des personnes ».

Article R. 4311-5 : « Dans le cadre de son rôle propre, l’infirmier accomplit les actes ou

dispense les soins suivants visant à identifier les risques et assurer le confort et la sécurité

de la personne […] concourir à la connaissance de l’état de santé de la personne :

évaluation de la douleur […] »

Article 8 : « L'infirmier est habilité à entreprendre et à adapter les traitements antalgiques,

dans le cadre des protocoles préétablis, […]. Le protocole est intégré dans le dossier de

soins infirmiers. » L’infirmière a donc pour obligation de prendre en compte et d’aider à

soulager la douleur des personnes soignées.

Article R6144-2 du code de la santé publique :

« La commission médicale d'établissement contribue à l'élaboration de la politique

d'amélioration continue de la qualité et de la sécurité des soins, notamment en ce qui

concerne : […] 4° La prise en charge de la douleur »

Plan national contre la douleur :

Deux programmes nationaux d’action contre la douleur ont été instaurés par l’ancien

Ministre de la Santé, Bernard Kouchner : un premier de 1998 à 2002, puis un second de 2002

à 2005.

En 2004, le soulagement de la douleur fait partie des 100 objectifs de santé publique pour

les 5 années suivantes.

Un troisième plan d’amélioration de la prise en charge de la douleur, de 2006 à 2010,

élaboré par Xavier Bertrand, ancien Ministre de la Santé, a pour objectif « d’améliorer la

prise en charge de la douleur selon 4 axes : l’amélioration de la prise en charge des

personnes les plus vulnérables (enfants, personnes âgées et en fin de vie), la formation

renforcée des personnels de santé, une meilleure utilisation des traitements médicaux et des

méthodes non pharmacologiques, la structuration de la filière de soins ».6

6 Xavier Bertrand, Plan d’amélioration de la prise en charge de la douleur, 2006 http://www.santé.gouv.fr

Page 10: De l'hypnose dans les soins infirmiers : Un outil supplémentaire

7

1.2 Définition

En premier lieu, il semble important de définir ce qu’est la douleur, quelles sont ses

mécanismes, afin de pouvoir la comprendre, et ainsi la soulager au mieux.

Le mot douleur vient du latin « dolor » qui signifie « la souffrance du corps ou de

l’esprit »7. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la douleur est « une expérience

sensorielle et émotionnelle désagréable, associée à un dommage tissulaire présent ou

potentiel, ou décrite en termes d’un tel dommage »8. La douleur est donc une sensation

subjective, qui repose sur le ressenti du patient. De plus, la douleur n’est pas forcément liée

à une lésion. Elle peut être physique, mais aussi psychique, visible, ou invisible. C’est

pourquoi elle est difficile à évaluer.

Pour comprendre l’expérience douloureux vécu par un individu, il faut analyser les 4

composantes intriquées du ressenti douloureux9. Avec la description que fait l’individu de

sa douleur (nature, intensité, localisation, ressenti), cette expérience devient compréhensible

pour autrui.

1.3 Mécanismes de la douleur

La douleur est complexe. Elle naît à partir d’un trouble, visible ou non, qui va créer un

message nerveux transmit via les nerfs périphériques jusqu’au cerveau. C’est à partir de là

que la douleur apparaîtra réellement et sera ressentie par le sujet.

Il existe plusieurs mécanismes de douleur :

- La douleur physiopathologique, par excès de nociception. La nociception est un

système d’alarme de l’organisme, qui sera activé par exemple lors d’un traumatisme

physique.

- La douleur psychogène, souvent présente lors des céphalées par exemple. C’est ici

une douleur causée par des facteurs avant tout psychologiques. Elle va attirer l’attention du

sujet qui souffre, sans qu’il n’y ait, objectivement, aucune lésion anatomique ou

physiologique, qui pourrait expliquer la survenue de cette douleur.

7 CAILLON O, Dictionnaire étymologique, Les Editions scolaires de Chambéry, n.d, p 189 8 Définition de la douleur retenue par l’OMS, d’après l’IASP 9 Composantes sensitivo-discriminative, émotionnelle, cognitive et comportementale.

Page 11: De l'hypnose dans les soins infirmiers : Un outil supplémentaire

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- La douleur neuropathique, résultant d’une lésion ou d’un dysfonctionnement du

système nerveux périphérique ou central, fréquemment retrouvée à la suite d’une amputation

par exemple.

Il faut noter que certaines parties de notre structure cérébrale participent au décodage

de la douleur, afin d’en connaître la nature et la localisation. D’autres parties auront un rôle

dans la mise en mémoire de cette douleur, afin de pouvoir établir une comparaison avec des

expériences douloureuses antérieures. Enfin, d’autres zones seront plus impliquées dans

l’aspect émotionnel de la douleur. Ces dernières permettent au sujet de savoir quels

comportement adopter pour faire face à cette douleur.

Notre organisme possède différents moyens de réguler la douleur. En effet, il peut

inhiber ou réduire la sensation de douleur en sécrétant des morphines naturelles appelées

endomorphines ou endorphines.

Cependant, la douleur n’est pas toujours inhibée par notre organisme. En effet, il est

nécessaire qu’elle puisse être ressentie, car même si la sensation qu’elle renvoie est

désagréable, la douleur a un rôle important au sein de notre organisme. Elle est utile car a un

rôle d’alarme, avertissant le sujet face à une situation pouvant mettre en danger son intégrité

physique.

La douleur est donc présente pour signaler un dysfonctionnement au niveau de

l’organisme, pouvant aller d’une simple lésion à la révélation d’une maladie plus ou moins

grave. Son but est donc de protéger l’individu, et de pouvoir remédier à ce

dysfonctionnement. Une fois le problème réglé, la douleur, dite aiguë, disparaît.

1.4 Douleur aiguë, douleur chronique

Deux grands types de douleurs sont à distinguer, selon leur mode d’installation. La

douleur aiguë fait office d’alarme, elle a un rôle protecteur. Elle reste transitoire, et s’arrête

la plus part du temps assez rapidement. Elle est cependant souvent intense.

Si la douleur persiste sur le long terme, durant au moins trois mois, la douleur devient

chronique10. Ici, la douleur se complexifie, puisqu’elle n’a plus ce rôle d’alarme. C’est

pourquoi la douleur chronique devient dans ce cas pathologique, car indépendante de sa

cause initiale, et va être définie comme une maladie à part entière.

10 Durée minimum établie par l’OMS

Page 12: De l'hypnose dans les soins infirmiers : Un outil supplémentaire

9

1.5 Douleur psychique

Il convient aussi de prendre en compte la douleur pouvant être qualifiée de psychique,

souvent appelée « souffrance psychique ». Celle-ci est plus difficile à définir, car moins

concrète. Pascal Millet, médecin hospitalier et professeur d’éducation et de promotion de la

santé et du social, constate d’ailleurs que « la douleur (ou souffrance) psychique est si

familière à chacun qu’une définition préalable paraîtrait inutile et superflue. Et pourtant,

Freud lui-même s’est interrogé sur la nature de la douleur psychique et n’a apporté une

réponse que très progressivement dans son œuvre »11. Elle peut parfois être engendrée par

une douleur physique, ou l’accompagner, mais pas nécessairement. Dans cette dimension

aussi, il existe une différence entre douleur psychique aiguë et chronique. Une douleur

psychique aiguë sera ressentie sur un temps relativement court (un deuil par exemple), alors

qu’une souffrance psychique chronique sera pathologique, et relèvera d’une prise en charge

psychiatrique. Dans tous les cas, il est important de considérer aussi ce type de souffrance,

car même s’il est difficile de la définir et encore plus difficile que la douleur physique à

évaluer, elle est aussi bien réelle et ressentie par l’individu.

1.6 Douleur induite par les soins

A tous ces types de douleurs s’ajoute la douleur induite par les soins, appelée aussi

douleur provoquée par les soins. Elle est définie comme étant « le plus souvent une douleur

aiguë, par excès de nociception, liée à une cause extérieure à la pathologie dont souffre le

patient. En règle générale, la douleur est provoquée par les matériels utilisés : aiguilles,

sonde, adhésif, etc., mais elle peut aussi être générée par les manipulations, les actes

effectués par le médecin ou un auxiliaire de soin ».12 Elle est souvent redoutée par les

soignants, qui peuvent se sentir démunis face à cette problématique.

Ce type de douleur peut être vu comme un paradoxe. En effet, si les autres types de

douleurs ont eux aussi leurs problématiques, c’est sur cette dernière que va plus

particulièrement porter cette recherche. Du fait de sa provocation par un soin, elle prend

alors un sens complètement différent, puisqu’elle est provoquée par un tiers, soignant, « pour

le bien du patient », ce qui peut sembler paradoxal. En outre, il semble que le soignant ait le

11 « Douleur psychique », Ebauche d’un document de cours, Pascal Millet, 2006. 12 Cimerman P., Thibault P. Douleurs induite par les soins. EMC (Elsevier Masson SAS, Paris), Savoirs et soins infirmiers, 2009.

Page 13: De l'hypnose dans les soins infirmiers : Un outil supplémentaire

10

plus souvent choisi ce métier pour aider l’autre, le soulager. Or, il se retrouve confronté à la

réalisation de soins générant de la douleur.

Si les soignants le savent depuis toujours, sans moyen de l’empêcher ou de la prévenir,

certains ont longtemps considéré que cette douleur était normale, et font parfois, encore

aujourd’hui, preuve de déni à son égard. Quelque fois, les soignants, se sentant démunis face

à une prise en charge inefficace de la douleur, développent une « algophobie », ou peur de

la douleur. En effet, comme le dit Françoise Beroud13, « ces actes étant toujours prescrits et

réalisés par des soignants, l’implication de ceux-ci est évident dans leur prévention et leur

soulagement ». Cependant, le soignant peut se trouver face à des situations où il est à cours

de solution, car bien souvent, il n’a pas forcément connaissance de tous les moyens existants

pour y faire face, et soulager le patient. Elle dit aussi « la prévention et le soulagement des

douleurs provoquées par les soins sont devenus une exigence éthique, légale et surtout un

indicateur de la qualité du système de santé ».

1.7 Prévention et traitement de la douleur

C’est pourquoi, depuis le second plan de lutte contre la douleur 2002-2005 évoqué plus

tôt, des objectifs concernant ce type de douleur ont été mis en place :

- Améliorer les pratiques concernant la douleur provoquée par les soins […].

- Mieux prendre en charge la douleur de l’enfant.

- Amorcer une prise de conscience par les professionnels de santé de l’existence de la

douleur provoquée par les soins.

Premièrement, le Centre National des Ressources de lutte contre la Douleur (CNRD) 14

est créé, ayant pour but l’amélioration de la prise en charge de la douleur provoquée par les

soins et les actes. Le ministère de la Santé a confié 4 missions au CNRD :

- Recueillir et diffuser l’information sur la prise en charge de la douleur auprès de tous

les professionnels de santé.

- Apporter une aide logistique et méthodologique aux professionnels de santé.

- Développer la recherche paramédicale sur la douleur et les méthodes

complémentaires non pharmacologiques de sa prise en compte.

13 Beroud F, Comment la prévention et la prise en charge des douleurs induites ont-elles évolué en cinq ans ?, Institut UPSA de la douleur,

Elsevier Masson SAS, 2011. 14 www.cnrd.fr

Page 14: De l'hypnose dans les soins infirmiers : Un outil supplémentaire

11

- Faire reconnaître et valoriser les initiatives et les actions réalisées pour améliorer la

prise en charge de la douleur et le confort du patient.

Deuxièmement, les systèmes d’évaluation et d’auto évaluation de la douleur dans les

services de soin sont revalorisés afin d’être plus utilisés, dans le but de cerner au mieux la

douleur du patient. 15

Troisièmement, après évaluation de la douleur, afin de la traiter et de la soulager, de

nombreux moyens sont utilisés, comme les antalgiques, répartis en différents paliers (I, II et

III, fixés par l’OMS) selon l’intensité de la douleur. Mais il existe aussi de multiples moyens

non pharmacologiques, revalorisés eux aussi dans ce troisième plan de lutte contre la

douleur, tels que les méthodes psychocorporelles, comme l’hypnose, méthode que j’ai

choisie de présenter dans la suite de ce travail.

Le concept de la douleur est donc très vaste. Différents types de douleurs existent, et

chaque individu la vit et la ressent d’une manière qui lui est propre. De plus, chaque soignant

possède ses propres moyens, plus ou moins efficaces, pour la prévenir et y faire face, en plus

de ceux qui leur ont été enseignés. Cependant, la douleur est une sensation si désagréable,

que ce soit sur le court ou le long terme, qu’elle engendre fréquemment chez l’individu une

anxiété, une angoisse, qui sera plus ou moins prononcée. Le psychiatre Éric Serra en fait la

constatation : « la survenue d’une douleur entraîne une anxiété dont l’intensité peut retentir

sur l’évolution de la douleur ».16

C’est pourquoi le deuxième concept qui sera ici exploré, regroupant deux formes

d’émotions, sera l’anxiété, ainsi que l’angoisse, plus précisément engendrées par la douleur.

15 Cf. annexe n°2 16 E. SERRA, douleur et anxiété : une association sous-estimée, annales psychiatriques, 1999, résumé de la quatrième de couverture.

Page 15: De l'hypnose dans les soins infirmiers : Un outil supplémentaire

12

2. L’anxiété

2.1 Définition et généralités

Tout d’abord, il convient de trouver une définition abordable concernant l’anxiété, un

domaine aussi très vaste. Elle peut être caractérisée par un « trouble émotionnel se traduisant

par un sentiment indéfinissable d’insécurité ».17 Il s’agit donc d’un état d’agitation,

d’inquiétude et d’angoisse. Selon l’OMS, l’anxiété est le « sentiment d’un danger imminent

et indéterminé s’accompagnant d’un état de malaise d’agitation, de désarroi voire

d’anéantissement ».

Aujourd’hui, anxiété et angoisse sont presque synonymes. La différence entre ces deux

termes pourrait se situer dans la chronologie et l’intensité du sentiment ressenti par

l’individu. L’anxiété serait plutôt modérée et chronique, alors que l’angoisse serait plutôt

intense et aiguë. Ainsi, l’angoisse est définit par un « sentiment pénible d'alerte psychique

et de mobilisation somatique devant une menace ou un danger indéterminés et se manifestant

par des symptômes neurovégétatifs caractéristiques (spasmes, sudation, dyspnée,

accélération du rythme cardiaque, vertiges, etc.) ».18

Il faut aussi distinguer angoisse et anxiété de la peur. C’est une émotion ressentie elle

aussi en présence d’un danger, mais qui cette fois ci est bien réel, dont la cause ou l’objet est

identifié, alors que l’anxiété et l’angoisse sont eux des sentiments plus diffus dont l’objet de

la peur n’est pas clairement déterminé.

Ceci peut être illustré dans la pratique soignante, où il n’est pas rare de devoir faire face

à des patients anxieux ou angoissés à la simple vue d’une aiguille ou d’un quelconque autre

matériel médical. Ils disent parfois, par exemple, avoir « peur des piqûres ». Cette peur reste

ici une peur qui n’est pas clairement identifiée, qui est inconnue, de par la sensation que cette

fameuse piqûre pourrait leur provoquer. Elle se traduit donc par cet état d’anxiété.

2.2 Association douleur – anxiété

D’un côté, la survenue d’une douleur peut entraîner une anxiété, et avoir des

retentissements sur le ressentis et l’évolution de la douleur. A l’inverse, une anxiété déjà

présente peut jouer un rôle considérable dans le déclenchement, l’intensité, ou l’aggravation

17 Selon le dictionnaire Larousse. 18 Ibid.

Page 16: De l'hypnose dans les soins infirmiers : Un outil supplémentaire

13

de la douleur. Il n’est donc pas rare que ces deux concepts aillent de pair. C’est pourquoi il

est important que l’association de l’anxiété à la douleur soit considérée par les soignants,

afin de trouver des moyens pour prévenir au maximum la survenue de ces deux perceptions.

En somme, la douleur peut donc engendrer de l’anxiété, et inversement, l’anxiété peut

engendrer de la douleur.

3. L’hypnose thérapeutique

3.1 Introduction

Il est ici question d’hypnose thérapeutique, utilisée dans le domaine médical. Elle est à

ne pas confondre avec l’hypnose « de spectacle », qui a les mêmes mécanismes, mais en

aucun cas les mêmes finalités.

3.2 Bref historique

L’hypnose a longtemps été perçue comme un procédé mystérieux, voire inquiétant.

Certains pensaient que c’était une sorte de sommeil somnambulique provoquée. Pourtant,

c’est un phénomène naturel durant lequel le sujet passe d’un état de conscience ordinaire à

un état de conscience alternatif, particulier. C’est une technique psychosomatique très

ancienne qui, avant l’arrivée des premiers anesthésiques médicamenteux, était très utilisée

au XVIIIe siècle comme moyen anesthésique lors d’interventions chirurgicales, ou encore

pour soulager différents maux.

Dans les années 1950, un psychiatre américain, Milton H. Erickson, va faire évoluer cette

pratique en bouleversant la conception de l’hypnose. Elle devient alors une technique de

communication, susceptible d’aider le patient à faire émerger ses ressources intérieures. Il

va ainsi développer l’hypnose moderne aux Etats-Unis, puis elle sera par la suite importée

en France.

La technique utilisée de nos jours en milieu de soins est fortement influencée des apports

d’Erickson. Elle est surtout utilisée dans ce milieu afin de soulager et prévenir la douleur.

Classée dans les « médecines alternatives », elle est considérée aujourd’hui comme une

science à part entière.

Page 17: De l'hypnose dans les soins infirmiers : Un outil supplémentaire

14

3.3 Définition

Mais plus concrètement, qu’est-ce que l’hypnose ? Malgré son origine, du grec

« hypnos », signifiant « sommeil », l’hypnose n’est pas un état de sommeil. Elle peut être

définie comme « une diminution du contact avec l’environnement et une amplification de la

relation avec son monde intérieur »19. Pour arriver à cet état hypnotique, aussi qualifié de

« transe hypnotique », la personne formée à l’hypnose va utiliser un mode de communication

particulier. Elle utilise un vocabulaire sélectionné, une voie posée, et une attitude

empathique, afin d’aider le patient à trouver cette capacité de focalisation interne. De par

cette expérience que va vivre le sujet, où il est à la fois détendu et concentré sur lui-même,

elle va lui permettre, par exemple, de réduire, soulager, voire d’éviter la survenue d’une

douleur. Cela est dû à un « lâcher-prise » physique et mental du sujet, permettant à l’esprit

d’agir sur le corps.

Cinq grands types d’hypnose peuvent se différencier :

- L’hypnose traditionnelle, formelle, qui est aussi celle utilisée dans le monde du

spectacle. Cette forme d’hypnose est assez autoritaire et dirigiste, et utilisée en

thérapie, son mode de fonctionnement est plutôt d’aller droit au but. Son utilisation

dans le milieu médical et va surtout servir pour des anesthésies, au bloc opératoire.

Elle est aussi appelée hypnose directe.

- L’hypnose Ericksonienne, développée dans les années 1930. Elle utilise les mêmes

outils que l’hypnose traditionnelle, mais son mode de communication est plus subtil,

indirect, afin de pouvoir s’adapter à chaque patient. Hormis dans le cadre des

anesthésies, c’est cette forme d’hypnose qui est la plus utilisée en milieu de soin,

notamment dans la gestion des douleurs, aiguës comme chroniques. C’est pourquoi

c’est ce type d’hypnose que cette recherche va tenter d’explorer.

- La nouvelle hypnose, qui découle de l’hypnose Ericksonienne, développée dans les

années 1970. Ici, ce sont les mêmes techniques qui sont utilisées que pour l’hypnose

Ericksonienne, mais pour accéder à un domaine plus vaste, pas seulement médical.

Elle se déroule la plupart du temps avec un psychothérapeute, sous forme de séance,

où les objectifs de la thérapie peuvent être très variés selon le souhait du patient.

19 Barbier E., Hypnose et prise en charge de la douleur, SOINS n°722, janvier/février 2008 p23.

Page 18: De l'hypnose dans les soins infirmiers : Un outil supplémentaire

15

- L’hypnose humaniste, la plus récente, a été développée dans les années 2000. Elle se

veut d’apporter des solutions au patient par lui-même, guidé par l’hypnothérapeute.

Elle touche plus au côté existentiel ou spirituel du patient.

- L’auto-hypnose, qui permet d’utiliser des techniques d’hypnose sur soi-même, pour

soi-même.

3.4 L’hypnose Ericksonienne

L’hypnose Ericksonienne est une forme d’hypnose permissive, où le travail se fait à

partir des ressources de l’autre, en acceptant complètement l’individu, sans jugement. Elle

repose sur le fait que chaque être humain détient en lui toutes les ressources nécessaires pour

pouvoir répondre de manière adaptée aux situations qu’il rencontre. C’est ce type d’hypnose

qui est majoritairement utilisé dans le domaine médical dans la gestion des douleurs aiguës

et chroniques.

C’est à partir des travaux de Milton H. Erickson qu’est mise en place une réflexion sur

la communication hypnotique. La première chose en effet que doit apprendre celui qui veut

se former à l’hypnose est que celle-ci est basée sur des techniques de communication. La

manière dont le praticien va parler à son patient, la façon dont il va communiquer avec lui

est la base de l’hypnose. En 1980, il présente l’hypnose comme « un état de conscience dans

lequel vous présentez à votre sujet une communication, avec une compréhension et des idées,

pour lui permettre d’utiliser cette compréhension et ces idées à l’intérieur de son propre

répertoire d’apprentissages. »

Chaque patient est différent, a ses propres attentes, sa propre pathologie, sa personnalité,

et sa vision du soin. C’est pourquoi chaque séance d’hypnose doit être unique, et adaptée au

patient, afin d’entretenir une relation et un soin de qualité entre le praticien et le patient.

Avec cette forme d’hypnose, le patient est guidé vers ses propres ressources intérieures,

d’abord par ses sens et ses émotions plutôt que par son analyse relationnelle.

a) Condition d’utilisation de l’hypnose Ericksonienne

Tout individu est hypnotisable. Néanmoins, pour que l’hypnose soit efficace, le sujet doit

être réceptif. Pour cela, il faut tout d’abord que celui-ci soit volontaire, mais aussi coopératif

et motivé. C'est-à-dire que si un patient n’est pas prévenu de l’utilisation de la technique

Page 19: De l'hypnose dans les soins infirmiers : Un outil supplémentaire

16

d’hypnose sous forme de séance durant un soin, ou qu’il n’accepte pas l’utilisation de cette

technique, elle n’aura aucun effet. Entre le praticien et le patient, il faut au préalable qu’il y

ait une écoute, des échanges précédant la séance, une réceptivité afin qu’elle puisse avoir

une efficacité. Patrick Belley20 parle lui d’une rencontre : « Elle ne prend sa véritable identité

que dans sa mise en œuvre thérapeutique, dans la rencontre »21. Le praticien doit être pour

son patient un « guide bienveillant », où l’instauration d’une relation de confiance est

primordiale pour que le processus réussisse.

Par conséquent, il est impossible de suggérer à un individu sous hypnose de réaliser des

actions allant à l’encontre de sa volonté. En effet, il conserve son libre arbitre, car une partie

de lui reste consciente.

b) Mécanismes de l’hypnose Ericksonienne

Le processus hypnotique

Le processus hypnotique se déroule en cinq temps successifs22 :

Premièrement, la fixation de l’attention : C’est un temps indispensable pour que le

sujet soit en rupture avec l’environnement immédiat, et qu’il puisse se fixer seulement sur

les paroles du praticien, ainsi que sur ce qu’elles évoquent. Les principaux moyens utilisés

pour que le sujet puisse centrer son attention sont la fixation oculaire d’un point, le récit

d’une histoire captivante, ou encore la relaxation. Ce temps est aussi appelé phase

d’induction.

Deuxièmement, la mise entre parenthèse de la conscience habituelle, ou

l’approfondissement de l’état hypnotique: Elle permet de passer du mode de pensée

habituelle à un autre mode de pensée, modifié. Pour arriver à cela, le praticien dispose de

plusieurs moyens, comme la dissociation, la confusion ou encore la surprise.

Troisièmement, la recherche inconsciente : Elle découle de la précédente étape. Le

sujet va inconsciemment rechercher un sens aux suggestions que lui fait le praticien. Pour

permettre ce phénomène, le praticien va utiliser des suggestions ouvertes, des analogies, ou

20 Patrick Belley, Médecin, professeur, président fondateur de la Confédération francophone d’hypnose et de thérapies brèves, et de

l’Institut Milton H. Erickson d’Avignon-Provence. 21 P. Belley, L’hypnose, éd. Odile Jacob, 2002, p 79. 22 Ibid. p 82-83.

Page 20: De l'hypnose dans les soins infirmiers : Un outil supplémentaire

17

encore des métaphores, et va utiliser un certain timbre de voix et un certain rythme

concernant le débit de ses paroles.

De ce fait, cela va engendrer des processus inconscient chez le sujet : Cela va

permettre l’ouverture d’un espace intérieur méconnu pour le sujet, qui va rendre propices de

nouvelles associations d’idées, de nouvelles sensations et émotions.

Ce cheminement apporte enfin les réponses hypnotiques, qui sont signes

d’acquisition de nouvelles connaissances et de changement chez le sujet. Elles peuvent

intervenir immédiatement durant la séance ou à la fin, ou encore ultérieurement après la fin

de la séance.

Ces cinq temps démontrent ainsi les objectifs et les aboutissements d’une séance

d’hypnose.

Il faut ajouter à ces cinq temps la phase de réveil, où le praticien va accompagner le

patient à sortir de son état hypnotique, et à réorganiser sa pensée.

Chaque patient va réagir à sa manière au processus hypnotique. C’est pourquoi il

existe une échelle de mesure de la transe hypnotique (transe légère, moyenne, profonde23).

Du côté du praticien, Milton H. Erickson parle d’une règle primordiale à respecter

pour une bonne approche du patient et une séance adaptée. Il l’a baptisée la règle des trois

« O », c'est-à-dire « observer, observer, observer » ! L’observation du patient et de ses

réactions est donc essentielle durant une séance d’hypnose.

Les signes cliniques du patient en état hypnotique

L’état hypnotique va provoquer chez le patient certains signes, objectifs ou subjectifs,

visibles ou non par le praticien.

Des signes cliniques objectifs observables : Un ralentissement du rythme

respiratoire, de la fréquence cardiaque, une modification du tonus musculaire, des

mouvements de déglutition, ainsi qu’une littéralité dans la compréhension des

paroles du praticien. Le patient va les prendre « au pied de la lettre ».

Des signes subjectifs ressentis par le patient, non observable par le praticien : Une

relaxation générale, une sensation de lourdeur ou de légèreté des membres, des

23 Cf. annexe n°3

Page 21: De l'hypnose dans les soins infirmiers : Un outil supplémentaire

18

sensations de fourmillements, de chaleur ou de fraîcheur, des perceptions ou

hallucinations qui peuvent être olfactives, auditives, visuelles, cinesthésiques et

gustatives. Un détachement, un éloignement vis-à-vis du contexte est aussi opéré par

le patient. De plus, si la séance se déroule dans un contexte douloureux pour le

patient, sa perception douloureuse va se modifier.

Des manifestations psychologiques du patient : Le patient procède à une dissociation

de son psychisme, c'est-à-dire qu’une partie de lui-même est engagé dans le

processus hypnotique, tandis que l’autre partie tient une position d’observateur. Il est

retrouvé une augmentation de l’activité idéo-motrice, une abstraction de

l’environnement immédiat, une modification subjective de l’écoulement du temps,

et parfois une amnésie ou une hypermnésie, ainsi qu’une régression en âge.

Ces signes sont les plus observés, cependant, la liste n’est pas exhaustive, et tous les

signes ne sont pas toujours présents.

Les études scientifiques sur l’état hypnotique

Plusieurs études se sont succédé depuis les années 1990 afin de mieux comprendre

les mécanismes de l’hypnose et son action au niveau cérébral24. Avec l’évolution de

l’imagerie cérébrale, notamment la tomographie par émission de position (PET), l’imagerie

par résonnance magnétique (IRM) cérébrale et fonctionnelle, l’électroencéphalogramme

(EEG), et de la neurobiologie, l’état hypnotique a pu être attesté, et son fonctionnement

compris. Selon l’une des plus récentes études faites sur le sujet25, par l’université de Hull

(Angleterre), les effets de l’hypnose sont bien existants, et ne sont pas seulement dus à l’état

de relaxation qu’elle procure.

L’ensemble des différentes études réalisées montrent que l’induction d’un état

hypnotique produit des changements d’activation au niveau cérébral. Le cortex cingulaire

antérieur, ayant des fonctions cognitives relevant entre autres de la prise de décision ou de

l’émotion, semblerait jouer un rôle majeur durant l’état hypnotique. Par exemple, concernant

la douleur, ces études suggèrent un processus compétitif entre la perception de la douleur, et

une focalisation de l’attention par des suggestions visuelles et/ou de mémoire, obtenue

durant l’état hypnotique. Rainville et Price (2004), explique : « La conscience comporte des

24 D. Michaux, Y. Halfon, C. Wood, Manuel d’hypnose pour les professions de santé, éd. Maloine, 2013, p.86-87 25 http://www.hypnose-indirecte.com/?p=297

Page 22: De l'hypnose dans les soins infirmiers : Un outil supplémentaire

19

propriétés expérientielles fondamentales qui se trouvent altérées pendant l’hypnose… Ainsi,

le sentiment normal de contrôle volontaire que nous éprouvons est apparemment associé à

une limitation de l’accès à certains mécanismes modulateur fondamentaux du système

nerveux. L’hypnose, en mettant en suspend ce sentiment de soi-agent, augmenterait à la fois

le potentiel expérientiel et d’auto-régulation somatique. […] L’acceptation sans censure du

contenu expérientiel de la suggestion peut par ailleurs faciliter l’incorporation des

sensations et affects suggérés, comme cela se produit en hypnoanalgésie. »

3.5 L’hypnose conversationnelle

L’hypnose conversationnelle s’utilise sans qu’il ait eu au préalable de phase d’induction

d’état hypnotique. Plus simplement, elle va se servir des principes de communication

retrouvés dans l’hypnose formelle, comme les suggestions indirectes, tout en maintenant une

conversation avec le sujet. Cela amène le sujet à une forme de transe « légère », où il va

commencer à percevoir le contexte dans lequel il est, ses sensations et émotions autrement.

Le langage utilisé en hypnose conversationnelle est donc bien spécifique, et il ne doit pas

être confondu avec les techniques de distractions pouvant être utilisées durant un soin. Le

soignant prêtera attention à choisir certains mots plutôt que d’autres lorsqu’il s’adressera à

son patient. Il va inciter, par des suggestions indirectes, à modifier un comportement par

exemple. Cette technique d’hypnose permet de maintenir une conversation tout à fait

normale avec le patient, et donc de mieux comprendre le patient, de nous adapter à ses

besoins, qu’ils soient conscients ou inconscients, tout en évitant de le mettre en position de

réflexion sur le contexte qu’il est en train de vivre. L’hypnose conversationnelle est donc

une technique plus douce que les autres types d’hypnose.

Pour pratiquer l’hypnose conversationnelle dans les soins, il faut, bien sûr, avoir eu une

formation sur ce thème. Mais certaines caractéristiques sont essentielles à sa mise en

pratique :

- Il faut que le cours des évènements dans le soin soit fluide.

- Une certaine rapidité d’action doit être possible, puisque dans les soins, les

circonstances ne permettent pas toujours de disposer de beaucoup de temps.

- Enfin, il est nécessaire d’être capable d’une grande adaptabilité, pour être prêt à

répondre à tous contextes et aléas qui peuvent se présenter.

Page 23: De l'hypnose dans les soins infirmiers : Un outil supplémentaire

20

3.6 Communiquer et soigner autrement

Les moyens non pharmacologiques de prise en charge de la douleur sont aujourd’hui de

plus en plus connus des patients, qui pour certains en sont demandeurs, car ils ne veulent pas

prendre trop de thérapeutiques médicamenteuses. L’hypnose fait partie de ces moyens, et de

plus en plus de soignants en reconnaissent l’efficacité, et l’intérêt. Certains voient dans cette

technique un moyen de développer leur relation avec le patient.

a) Hypnose médicale, hypnoanalgésie

Les deux modes d’utilisation de l’hypnose médicales sont celles présentées plus tôt :

L’hypnose Ericksonienne, qui sera utilisée sous forme de séance, et l’hypnose

conversationnelle, informelle. Ces deux formes sont utilisables dans le soulagement et la

prévention de la douleur. On parle alors d’hypnoanalgésie.

L’hypnoanalgésie s’utilise dans plusieurs types de soins. Elle est retrouvée au bloc

opératoire, utilisée par les médecins anesthésistes ou les IADE26, afin de compléter une

anesthésie loco-régionale médicamenteuse, voire de remplacer cette anesthésie lorsque la

situation le permet. On parle alors d’hypno-anesthésie. Ici, son utilisation relèvera plus de

l’hypnose directe, que de l’hypnose Ericksonienne.

L’hypnoanalgésie est aussi utilisée dans le cadre de la gestion des douleurs chroniques,

par exemple lors de consultations douleur. Elle sera utilisée majoritairement sous forme de

séance, pratiquée avec un médecin ou une infirmière formée.

Elle est aussi retrouvée dans la gestion des douleurs aiguës, par exemple aux urgences,

ou dans d’autres services de soins, aussi dans le cadre de la prévention des douleurs induites

par les soins. Ici, c’est majoritairement l’hypnose conversationnelle qui sera utilisée.

Pour utiliser l’hypnose dans le soulagement ou la prévention de la douleur, il est essentiel

pour le praticien d’avoir des informations sur la douleur du patient, ou sur ses représentations

de la douleur avant un soin potentiellement douloureux. Pour cela, une description détaillée

des aspects sensoriels de cette douleur est nécessaire : Les sensations thermiques,

kinesthésiques, une représentation imagée par la personne de sa douleur. Avec ces

informations, le soignant peut alors utiliser des techniques de remplacement des sensations,

de modification de l’image qu’a le patient de sa douleur. C’est pourquoi le soignant

pratiquant l’hypnose doit être présent auprès du patient durant tout le soin douloureux, car

26 Infirmière anesthésiste diplômée d’Etat.

Page 24: De l'hypnose dans les soins infirmiers : Un outil supplémentaire

21

s’il arrête de communiquer avec lui durant le soin, celui-ci va retrouver les sensations et les

perceptions qu’il avait avant qu’il soit entré en état hypnotique. Alors, la douleur va de

nouveau être perçue ou intensifiée, et par conséquent il risque de se retrouver en état

d’anxiété. Ou, à l’inverse, rebasculer dans le contexte présent du soin douloureux, ce qui

pourrait l’angoisser, et aussi amplifier ses sensations douloureuses. Car comme expliqué

précédemment dans ce travail, l’anxiété peut intensifier le ressentis douloureux, et la douleur

elle peut engendrer une anxiété, ce qui n’est pas à négliger, en particulier dans le cadre des

douleurs induites par les soins.

Si la douleur contient aussi une part émotionnelle et psychologique, la pratique de

l’hypnoanalgésie va prendre en compte la personne dans sa globalité. Elle doit créer un lien

de collaboration entre le patient et le soignant. En effet, l’hypnose va agir sur les

composantes sensorielles et affectives de la douleur, ce qui demande non pas une prise en

soin seulement de la douleur du patient en elle-même, mais bien du patient dans son

ensemble.

Dans les services de soin, l’hypnoanalgésie peut s’utiliser seule. Toutefois, selon le

contexte, elle peut aussi être associée à des thérapeutiques médicamenteuses (anesthésique

local, MEOPA27, antalgique…). C’est pourquoi l’hypnose est un outil supplémentaire pour

le soignant, qui reste à utiliser dans son champ de compétence, après avoir suivi une

formation spécifique.

b) La formation à l’hypnose pour les professionnels de santé

Un grand nombre de formations diverses à l’hypnose existent. Certaines formations sont

réservées aux professionnels de santé. C’est donc seulement de celles-ci dont il sera question.

Depuis peu, un diplôme universitaire d’hypnose thérapeutique existe, ce qui permet une

formation complémentaire reconnue pour les professionnels de santé, dont les titulaires du

diplôme d’Etat infirmier. La durée de formation pour ce D.U28 est de 107 heures réparties

sur une année. Elle forme le professionnel de santé aux techniques d’hypnothérapie

présentées plus tôt.

D’autres formations, plus courtes, destinées aux professionnels de santé existent, mais

elles sont si nombreuses et variées qu’il serait difficiles de toutes les répertorier. Il convient

toutefois de préciser que certaines formations sont plus sérieuses que d’autres, et qu’il est

27 Mélange équimolaire oxygène-protoxyde d’azote 28 Diplôme universitaire

Page 25: De l'hypnose dans les soins infirmiers : Un outil supplémentaire

22

donc important de bien se renseigner sur l’organisme qui les propose, afin que la formation

soit adaptée aux attentes du demandeur.

En conclusion, l’hypnose semble être un outil supplémentaire pour les infirmiers, que ce

soit sur des soins spécifiques douloureux, ou dans leur pratique quotidienne pour améliorer

leur communication avec les patients. Elle a sur démontrer scientifiquement son efficacité,

ce qui fait de cette technique un apport supplémentaire utile dans la pratique infirmière,

particulièrement dans la prévention et le soulagement de la douleur, ainsi que pour l’anxiété

qui l’accompagne.

Conclusion du cadre conceptuel

Pour conclure ce cadre conceptuel, il paraît possible de dire que l’hypnose semble

pouvoir trouver sa place dans les soins infirmiers. La douleur est subjective, son ressenti et

sa représentation propre à chacun. Elle peut engendrer de l’anxiété, ce qui peut parfois

potentialiser la douleur. L’hypnose, prenant le patient dans sa globalité, pourrait

effectivement se révéler efficace dans la gestion de la douleur des patients, et donc avoir un

intérêt dans la pratique infirmière. Cependant, la phase théorique de ce travail ne relate que

des informations issues de recherches documentaires, c’est pourquoi des entretiens

exploratoires auprès de professionnels de santé peuvent se révéler intéressants afin de

comparer ce que la littérature apporte, et ce qu’il se passe sur le terrain.

ANALYSE DES ENTRETIENS

Six entretiens avec des soignants ont pu être réalisés dans le cadre de ce travail. Une

grille d’exploitation de ces entretien a été réalisée29, par entretien et par thème, afin d’en

faciliter l’analyse.

29 Cf. Annexe n°4

Page 26: De l'hypnose dans les soins infirmiers : Un outil supplémentaire

23

Le premier entretien a été réalisé avec une cadre de santé de bloc opératoire, qui fait

partie d’un projet de formation à l’hypnose pour une grande partie de son équipe. J’ai choisi

de m’entretenir avec elle afin de comprendre les raisons et motivations ayant mené à ce

projet, et pour avoir des informations concernant la formation, la mise en place de cette

technique, le vécu et les ressentis de l’équipe soignante, et des patients, et savoir ce que

l’hypnose avait apporté à leur pratique.

Le second a été un entretien téléphonique avec la directrice des soins d’un centre

hospitalier général, qui depuis sept ans, a formé une partie importante de son personnel

infirmier. Les objectifs de cet entretien ont été pratiquement les mêmes que l’entretien

précédent, à la différence qu’ici, j’ai pu avoir un aperçu plus global de plusieurs services de

soins où les IDE30 pratiquent l’hypnose.

Le troisième entretien a été réalisé avec une infirmière anesthésiste formée à

l’hypnose, dans un autre établissement. Elle est infirmière depuis plus de 25 ans, et IADE

depuis plus de 20ans. L’entretien avec cette personne n’avait pas pour but de parler

exclusivement de l’hypnose anesthésique, puisque ce n’est pas mon sujet. L’objectif de cet

entretien était de comprendre comment elle s’était formée à l’hypnose, pourquoi, et ce que

cela lui avait apporté.

Le quatrième a été réalisé avec une infirmière exerçant en service de médecine

polyvalente, qui passe cette année un diplôme universitaire d’hypnoanalgésie. Elle est

infirmière depuis une dizaine d’années. Cette rencontre avait ici aussi les mêmes objectifs

que le précédent. Son apport est dû au fait que cette infirmière n’exerce pas dans le même

type de service, ce qui a pu me permettre de diversifier les domaines de soins infirmiers dans

lesquels l’hypnose peut être exercée.

Les deux derniers entretiens ont été réalisés avec des infirmières de médecine et de

chirurgie non formées à l’hypnose. La première est infirmière depuis 3 ans, et la seconde

depuis 2014. Le but recherché ici était de savoir quelles connaissances, quelles informations

et quelles représentations ces deux infirmières avaient de la pratique de l’hypnose dans les

soins infirmiers. J’ai aussi auprès d’elles investigué sur le domaine de la douleur.

Tous les entretiens ont été réalisés après un premier contact avec chaque

professionnelle afin de leur exposer rapidement le thème de mon mémoire. Pour plus

30 Infirmière diplômée d’Etat

Page 27: De l'hypnose dans les soins infirmiers : Un outil supplémentaire

24

d’aisance, et que l’entretien soit propice à l’échange, j’ai choisi de les enregistrer, après

l’accord de chaque professionnelle.

J’ai choisi, dans un premier temps, d’analyser les entretiens un par un, séparément.

Puis, à l’aide de la grille, j’ai conclu en croisant les entretiens entre eux pour une analyse

comparative. Je tiens à préciser que ces entretiens sont retranscrits dans ce travail de manière

à préserver l’anonymat des professionnelles interrogées.

Entretien n°1

Ce premier entretien a su me conforter dans la vision que je me faisais de l’hypnose

dans les soins infirmiers, et a confirmé ce que j’avais pu lire lors de mes recherches sur le

sujet. L’objectif de cet entretien n’étant pas l’hypnose anesthésique, nous avons surtout

discuté sur son utilisation en pré et post-opératoire, et donc majoritairement utilisée pour

prévenir les douleurs induites par les soins. J’ai ici compris que l’utilisation de l’hypnose

conversationnelle dominait, et qu’elle était utilisée pratiquement pour chaque patient lorsque

leur prise en soin se faisait par une infirmière formée.

J’ai pu avoir des informations sur la formation que les infirmières avaient suivie, et

surtout comprendre d’où est partit ce projet. Ici, ce fut une demande des infirmières, qui

ressentaient le besoin d’une formation en rapport à la prise en charge de la douleur. L’une

d’elles étant très intéressée par l’hypnose, elle a obtenu les financements pour se former, et

d’autres ont pu bénéficier de la formation à leur tour. La mise en pratique de l’hypnose dans

le service a été un peu compliqué au départ, car peu de membres de l’équipe avaient des

connaissances sur cette méthode, et de ce fait, avait parfois du mal à l’accepter. Mais au fil

du temps, au vue de son efficacité, de plus en plus d’infirmières, médecin et aides-soignants

ont voulu s’y former. Ces infirmations ont donc pu me confirmer que l’hypnose pouvait

trouver sa place et un intérêt dans les soins infirmiers, pour la prise en charge de la douleur,

mais aussi pour assurer une meilleure prise en soin globale du patient, du fait d’un besoin de

prendre en soin le patient dans sa globalité pour pouvoir intégrer l’hypnose dans les soins

pratiqués.

Les informations dont j’avais besoin ont donc pu trouver leur réponses, mais la cadre

a par la suite parler d’un aspect de l’hypnose auquel je n’avais pas pensé : Si l’hypnose a

effectivement démontré un intérêt pour une meilleure prise en soin des patient, elle est aussi

d’un grand bénéfice pour les soignants. En effet, les infirmières formées ont fait le retour à

Page 28: De l'hypnose dans les soins infirmiers : Un outil supplémentaire

25

la cadre d’avoir l’impression de faire du meilleur travail, elles sont plus satisfaites à la fin de

leur journée de la façon dont elles ont travaillé. Cet outil complémentaire les aide donc à se

sentir mieux au travail, car elles sont moins démunies face à la douleur, ont plus de facilité

à communiquer avec les patients, à soulager leurs douleurs, et leurs angoisses. Cela leur

permet d’avoir une meilleure confiance en elles. L’hypnose est donc pour elle premièrement

bénéfique à la personne qui s’y est formée. Elle me parle aussi d’un bénéfice pour toute

l’équipe, chose que je n’avais pas envisagé non plus. Dans une formation d’hypnose, il y a

une prise de conscience de l’importance de l’écoute de l’autre, de l’observation. De ce fait,

même entre collègues, les relations changent, il y a plus de bienveillance, dont profitent les

collègues non formés, qui logiquement se mettent à en faire de même envers leurs collègues.

Elle relate que depuis que plusieurs membres du personnel sont formés, le climat est plus

serein au sein de l’équipe. Elle évoque aussi une plus grande cohésion d’équipe, du fait de

l’importance de la continuité des soins. C'est-à-dire que si une infirmière commence à utiliser

l’hypnose conversationnelle avec un patient, le reste de l’équipe va faire en sorte de ne pas

casser le processus lorsque eux ont des soins à faire avec ce patient. Donc tout le monde s’y

met, en parle, s’apprend l’essentiel. Et pour que cela fonctionne vraiment, le projet du service

prévoit une courte formation pour tous les volontaires de l’équipe du bloc à l’hypnose

conversationnelle.

Cet entretien m’a donc permit de prendre conscience de l’effet que pouvait avoir

l’hypnose sur une équipe, et sur le soignant formée lui-même, ce qui m’ouvre de nouveaux

champ d’exploration pour ce travail.

Entretien n°2

Ce deuxième entretien fut plus court, et m’a plus ou moins apporté des informations

similaires au précédent. C'est-à-dire que la directrice des soins m’a aussi confirmé le

fonctionnement de l’hypnose dans les soins infirmiers et son efficacité concernant la douleur,

mais cette fois-ci au sein de services différents, puisque des IDE de tous services ont pu

bénéficier d’une formation. Cela m’a confirmé que l’hypnose peut être utilisée dans toutes

sortes de services de soins, et que dans chacun d’entre eux, elle avait trouvé sa place et son

intérêt dans la pratique infirmière. En effet, les retours des patients sont très positifs, et ceux

des soignants aussi. Après m’avoir informé de cela, elle est rapidement passé à un sujet qui,

elle aussi, l’a d’abord étonnée, tout comme moi : Le changement qu’il y avait eu au sein des

Page 29: De l'hypnose dans les soins infirmiers : Un outil supplémentaire

26

équipes de soins. Elle relate que depuis que certains agents se sont formés à l’hypnose, les

services se portent mieux. Elle me dit, par exemple « si je vais dans un service, en oncologie

par exemple, même lorsqu’il est complet, on a l’impression que c’est calme, l’équipe a l’air

sereine, c’est fou ! ». Elle justifie cela du fait que les équipes ont du coup appris à s’écouter,

à mieux se comprendre. Si un patient a besoin d’une séance formelle d’hypnose, l’infirmier

formé va devoir trouver du temps pour réaliser cette séance, et l’équipe va s’arranger pour

qu’il l’ait. Ce qui amène à une plus grande cohésion d’équipe.

Lors de cet entretien, nous avons finalement passé peu de temps sur l’hypnose dans

la prise en charge de la douleur. En effet, la directrice m’a fait comprendre que pour elle,

l’efficacité de l’hypnose dans la prise en charge de la douleur était évidente, qu’au sein du

centre hospitalier, cela était prouvé tous les jours. Elle m’a plutôt parlé de ce que l’hypnose

avait apporté d’autre, auquel elle ne s’attendait pas, c'est-à-dire l’effet que cela a eu sur les

équipes. Ce que j’en retiens donc est que l’utilisation de l’hypnose se révèle efficace pour

les patients dans différents services de soins, mais est aussi un avantage pour les soignants

eux-mêmes.

Entretien n°3

Lors de ma rencontre avec cette infirmière, nous avons beaucoup parlé de l’efficacité

de l’hypnose, que ce soit en hypno anesthésie, ou en dehors du bloc opératoire, en pré et post

opératoire. Elle a pu me donner beaucoup d’exemples, ce qui m’a permis d’avoir une image

plus concrète des différentes utilisations de l’hypnose dans les soins. Elle m’a surtout parlé

de l’hypnose conversationnelle, utilisée pour prévenir les douleurs induites par les soins.

D’après elle, depuis qu’elle utilise cette technique, les soins dits douloureux se passent

beaucoup mieux, les patients ressentent beaucoup moins voire plus du tout de douleur. C’est

une méthode qu’elle apprécie, elle aime la façon dont elle communique maintenant avec les

patients. Plus qu’aux patients, elle aussi m’a expliqué que l’hypnose avait aussi changé des

choses au sein de l’équipe dans laquelle elle travaille. Les autres infirmières s’inspirent de

sa façon de faire. De ce fait, les patients se sentent beaucoup plus considérés, et toute l’équipe

se sent mieux à la fin de la journée de travail. Donc, l’atmosphère est ici aussi plus sereine.

Une plus grande écoute s’est développée entre les membres de l’équipe, donc tous se sentent

mieux lorsqu’ils travaillent.

Page 30: De l'hypnose dans les soins infirmiers : Un outil supplémentaire

27

J’analyse donc à travers cet entretien que pour elle aussi, l’hypnose a réellement été

un apport important et efficace au quotidien dans sa pratique. Elle se sent mieux auprès des

patients, moins démunie, et de ce fait, mieux elle-même dans sa pratique et son travail. Elle

aussi parle d’un apport bénéfique de l’hypnose au sein de l’équipe.

Entretien n°4

J’ai pu rencontrer cette infirmière lors d’un stage en service de médecine polyvalente.

J’ai eu la chance, en plus de pouvoir m’entretenir avec elle, d’avoir pu l’observer travailler,

et utiliser des techniques d’hypnose dans ses soins, ce qui a été pour moi très enrichissant.

Lors de notre entretien, elle m’a expliqué que le directeur de l’établissement lui avait accordé

un financement pour passer un diplôme universitaire d’hypnoanalgésie, en lien avec un

projet douleur sur l’établissement. Elle sera diplômée au mois de novembre 2015, mais

commence déjà à utiliser cette technique au quotidien. C’est une personne très informée sur

plusieurs pratiques psychocorporelles, qui a déjà une formation de sophrologue. Cela m’a

permis de pouvoir réellement faire la différence entre relaxation, sophrologie et hypnose.

Elle m’explique que contrairement à la relaxation, l’hypnose a un but précis, autre que

simplement détendre la personne. En hypnoanalgésie, le but est donc de maitriser ou prévenir

une douleur. En sophrologie, c’est apprendre des techniques à la personne afin qu’elle puisse

mieux gérer ses émotions, se créer un bien-être. L’hypnose ira donc plus loin que ces autres

méthodes. Cependant, elles peuvent tout à fait être complémentaires, et c’est pourquoi elles

peuvent parfois sembler similaires.

Elle insiste aussi sur le fait qu’en tant qu’infirmière, elle ne peut pratiquer l’hypnose

qu’à partir de la douleur. C’est une chose que personnellement j’avais aussi du mal à

comprendre. Où s’arrête notre utilisation de l’hypnose, en tant qu’infirmière ? Elle a su

répondre à cette interrogation, en m’expliquant que nous ne sommes pas assez formées, en

tant qu’infirmières, à la psychologie pour pratiquer des thérapies par l’hypnose. Cela

dépasserait notre rôle, et nous pourrions alors glisser vers des sujets et des réactions de

patients que nous ne serions pas en mesure de maîtriser. Alors, pour elle, nous devons partir

de la douleur, de sa prévention ou de son soulagement. Soulager une anxiété, oui, mais si

celle-ci est générée par la douleur.

Elle m’explique que pouvoir utiliser l’hypnose, principalement conversationnelle, est

un réel plus pour la pratique infirmière, que les patients apprécient. Elle me donne plusieurs

Page 31: De l'hypnose dans les soins infirmiers : Un outil supplémentaire

28

exemples de son efficacité, principalement pour des douleurs induites par les soins. Cela lui

a permis de s’épanouir dans son travail.

Elle aussi en vient, au fil de notre entretien, à me parler spontanément de ce que

l’hypnose a pu lui apporter à elle, et au reste de l’équipe. Le service dans lequel elle travaille

est assez stressant, et certaines situations peuvent être difficiles. Sa formation lui a appris à

être très à l’écoute de l’autre, et donc aussi de ses collègues. Et celles-ci le lui rendent bien.

Il y a donc plus d’écoute entre collègues dans le service, ce qui permet de créer un climat

plus apaisé. Elle me parle donc aussi du bénéfice que cela apporte aux patients. En effet, si

les infirmières se sentent mieux dans leur travail, sont plus à l’écoute de leurs consœurs,

elles sont aussi plus à l’écoute des patients. De plus, la communication hypnotique est très

positive, et cela peut se transmettre au reste de l’équipe.

Je dois ajouter qu’effectivement, les jours où j’ai eu l’occasion de travailler avec cette

infirmière, le climat dans le service m’a semblé plus serein, calme. Je n’avais pas à ce

moment analysé que le fait qu’il y ait dans le service une personne formée à l’hypnose

pouvait y être pour quelque chose.

Je retiens donc de cet entretien que l’hypnose conversationnelle peut s’utiliser

aisément au quotidien dans la pratique infirmière, et une fois encore, qu’elle semble se

révéler efficace. L’hypnose permettrait de s’épanouir dans sa pratique, et qu’ici aussi, en

plus d’apporter au patient, elle apparaît apporter à toute une équipe soignante.

Entretien n°5

Cet entretien a été très différent des précédents, du fait que l’infirmière avec laquelle

je me suis entretenue n’était pas formée à l’hypnose, et ne connaissait pratiquement pas cette

technique. Cela m’a permis d’avoir un aperçu des représentations que peut avoir une

infirmière non formée sur l’hypnose.

Premièrement, elle me confirme se sentir parfois démunie face à la douleur que

peuvent ressentir les patients. Une formation à la douleur lui plairait, mais elle ne sait pas du

tout laquelle.

Concernant l’hypnose, elle m’explique avoir lu quelques articles sur le sujet, mais ne

pas s’y être particulièrement intéressée. Elle en entend par contre beaucoup parler car une

infirmière de son service s’y forme actuellement. Cependant, elle aurait du mal à exprimer

Page 32: De l'hypnose dans les soins infirmiers : Un outil supplémentaire

29

un point de vue sur le sujet. Elle sait que cette technique semble efficace, mais elle a du mal

à la comprendre. Avant que sa collègue ne s’y forme, l’hypnose était pour elle du domaine

du spectacle, quelque chose qui pourrait presque faire peur, même si elle sait aujourd’hui

qu’utilisée dans les soins infirmiers, c’est totalement différent, quelque chose de

bienveillant. C’est au cours d’un soin sur un pansement douloureux d’ulcère en compagnie

de sa collègue formée qu’elle a pu comprendre la différence. Elle dit qu’effectivement, la

patiente semblait moins douloureuse que d’habitude.

Pour elle, l’hypnose, comme toutes les autres formations pouvant apporter aux

soignants des outils pour faire face à la douleur, doit être quelque chose qui aide à s’épanouir

dans son travail. Elle finit par m’expliquer qu’elle apprécie beaucoup de travailler en

compagnie de sa collègue formée à l’hypnose, car ces jours-là, elle a l’impression que les

journées sont plus calmes, l’ambiance plus sereine.

Ce que je retiens de cet entretien, c’est que pour comprendre ce qu’est l’utilisation

de l’hypnose dans les soins infirmiers, il est essentiel d’être informé, au risque d’avoir une

vision erronée de cette pratique. Ce qui ressort aussi, c’est le fait qu’avoir une formation

complémentaire sur la douleur, ou sur des techniques de prévention et de soulagement de la

douleur peut aider à s’épanouir dans la profession infirmière. Enfin, là encore, le fait de

travailler avec une personne formée à l’hypnose semble créer un climat plus calme au sein

de l’équipe soignante.

Entretien n°6

L’infirmière avec laquelle je me suis entretenue ici n’est pas formée à l’hypnose.

Cependant, elle s’intéresse beaucoup à tous les techniques psychocorporelles, en particulier

celles dont elle pourrait se servir dans sa pratique infirmière. Elle m’explique n’avoir

aujourd’hui encore aucun moyen supplémentaire aux médicaments, et aux techniques de

communications qu’elle a appris lors de sa formation en IFSI31, pour soulager la douleur.

Elle se sent démunie face à cela, surtout face à la douleur induite par les soins, car elle estime

que celles-ci ne devrait même pas exister ou presque. Et cela lui pose problème, c’est

pourquoi elle commence aujourd’hui à se renseigner sur les méthodes non médicamenteuses,

et espère pouvoir se former à l’une d’elles d’ici quelques années. L’hypnose l’intéresse

particulièrement, car elle sait que c’est une technique efficace, mais elle se sent encore trop

31 Institut de formation en soins infirmiers

Page 33: De l'hypnose dans les soins infirmiers : Un outil supplémentaire

30

novice (c’est une jeune diplômée) pour commencer à faire d’autres formations. Elle estime

avoir encore besoin de prendre de l’expérience. Pour plus tard, elle espère qu’une formation

pourrait l’aider à s’épanouir dans sa profession, car pouvoir mieux répondre aux besoins des

patients concernant la douleur serait déjà un grand soulagement pour elle.

Ce que je retiens de cet entretien, c’est le fait que l’hypnose est un outil

complémentaire dans les soins infirmiers, mais que pour pouvoir l’utiliser correctement, de

façon confiante, il faut déjà savoir maitriser pleinement les bases de ce métier. Je peux aussi

voir que cette infirmière se sent réellement démunie face à la douleur, et que le moment

venu, une formation complémentaire en hypnose lui plairait beaucoup, et l’aiderait à mieux

s’épanouir dans sa profession.

Au final, je peux analyser de ces entretiens six notions qui se démarquent et se

retrouvent dans plusieurs entretiens.

Le premier point concerne les représentations des soignants vis-à-vis de l’hypnose.

Il semble nécessaire, pour que le soignant n’ait pas une vision erronée de cette pratique, que

celui-ci soit réellement informé sur ce qu’est l’hypnose médicale.

Deuxièmement, la formation : Elle est nécessaire afin de pouvoir utiliser

correctement l’hypnose dans les soins infirmiers. Si plusieurs organismes proposent des

formations, il faut s’assurer que celui qui est choisi soit fiable. Je retiens aussi qu’il existe

plusieurs types de formations pour les professionnels de santé, de courte ou longue durée,

incluant ou non toutes les formes d’hypnose médicale.

Troisièmement, j’ai pu analyser que toutes les personnes s’étant formées à l’hypnose

ont eu des difficultés au départ à sa mise en pratique. Il était en effet difficile en débutant

dans cette pratique de concilier soins techniques et hypnose avec succès. Donc je retiendrai

qu’il faut un certain temps d’adaptation pour acquérir pleinement cette pratique, et toujours

privilégier tout de même le soin technique, pour la sécurité du patient.

Ensuite, j’ai pu par ces entretiens confirmer les réponses apportées par mes

recherches dans mon cadre conceptuel, concernant l’efficacité de l’hypnose sur la douleur.

Toutes m’ont confirmé son efficacité, l’ayant pratiqué ou vu pratiquer, excepté la dernière

qui a seulement lu sur le sujet. Et son efficacité semble se vérifier au sein de services très

Page 34: De l'hypnose dans les soins infirmiers : Un outil supplémentaire

31

différents. Je retiens aussi que la méthode la plus utilisée est l’hypnose conversationnelle,

puisqu’elle permet d’allier soin technique et hypnose. Elle est pour ces infirmières surtout

utilisée pour les douleurs induites par les soins.

J’ai pu me rendre compte au fil de ces entretiens que l’hypnose pouvait apporter à la

personne qui s’y est formé un véritable épanouissement professionnel. En effet, les

infirmières qui pratiquent l’hypnose ont l’impression d’effectuer du meilleur travail, par une

prise en charge plus globale de leur patient, ce qui est gratifiant. L’apport de cet outil

complémentaire leur serait donc d’une grande aide, du fait aussi de moins se sentir démunies

face à la douleur.

Puis, de tous ces entretiens est ressorti un élément que je n’avais pas envisagé au

départ, qui est le bénéfice que l’hypnose peut apporter au sein d’une équipe. Les infirmières

m’en ont parlé avec un étonnement semblable au mien, elles non plus ne s’y attendaient pas

avant de commencer leur formation. Et pourtant, l’hypnose semble avoir un effet sur les

équipes soignantes. Toutes (excepté la dernière) m’expliquent que grâce à l’hypnose, une

relation d’écoute s’est développée entre collègues, ce qui rend l’atmosphère plus sereine

dans les services. Plusieurs me parlent aussi de plus grande cohésion d’équipe. En effet, pour

que la continuité des soins soit assurée, tous semblent œuvrer afin de rendre possible ces

soins incluant l’hypnose, que ce soit en dégageant du temps à la personne qui la pratique, ou

en changeant leur manière de parler avec les patients pour un langage plus positif. Tous ces

petits changements amèneraient donc à une vision globale de l’équipe plus positive.

Conclusion de la phase théorique et cheminement vers la question

de recherche

Ma question de départ était : « En quoi l’hypnose peut-elle présenter un intérêt dans

les soins infirmiers concernant la prise en charge de la douleur et de l’anxiété des patients,

et dans quelle mesure peut-elle être efficace ? »

En définitif, je peux dire que les recherches faites dans le cadre conceptuel ont

énormément enrichi mes connaissances, que ce soit sur la douleur, l’anxiété, et surtout sur

l’hypnose. Cela m’a aussi permis de faire le lien entre ces trois concepts. En ayant approfondi

mes connaissances, j’ai pu comprendre en quoi les mécanismes de l’hypnose Ericksonienne

Page 35: De l'hypnose dans les soins infirmiers : Un outil supplémentaire

32

pouvaient expliquer son action préventive et apaisante sur la douleur et l’anxiété, du fait

aussi d’avoir exploré de manière plus poussée les mécanismes de ces deux derniers concepts.

Mes entretiens exploratoires m’ont permis de confirmer les informations contenues dans

mon cadre conceptuel. De ce fait, j’estime avoir répondu à ma question de départ, et de

pouvoir affirmer que l’hypnose peut effectivement présenter un intérêt dans les soins

infirmiers, particulièrement en ce qui concerne la prise en charge de la douleur et de l’anxiété

dues aux soins. Cependant, de mes entretiens est ressortie une chose initialement non

développée dans mes recherches, et qui concerne l’épanouissement professionnel grâce à

l’hypnose, et surtout les bénéfices que cela peut apporter à une équipe. Du fait du peu

d’entretiens réalisés, j’estime ne pas avoir assez d’éléments pour confirmer ces propos. De

plus, la littérature est très peu développée sur ce sujet. C’est pourquoi ma question de

recherche sera la suivante : En quoi l’hypnose utilisée dans les soins infirmiers peut-elle

être bénéfique au sein d’une équipe soignante ?

Les concepts nécessaires à l’étude de cette problématique seraient les suivantes :

- Epanouissement professionnel

- Travail d’équipe

- La communication dans le soin

- Hypnose et soins infirmiers

- Bien être, confort du patient

Les hypothèses envisagées sont les suivantes :

- L’hypnose amène à une meilleure écoute et à une meilleure observation de l’autre,

donc de ses collègues, et des patients.

- L’hypnose amène à une attitude bienveillante, transférable chez les autres soignants,

et de ce fait bienveillante pour les patients.

- L’IDE formé à l’hypnose sait que son attitude au travail doit être calme et positive

pour pouvoir pratiquer l’hypnose, et un transfert de cette attitude se fait sur le reste

de l’équipe. Le service est plus serein, et permet alors une meilleure prise en soin des

patients.

- L’IDE formé à l’hypnose prend conscience de tous les effets délétères du soin et

d’une communication négative, et le transfert à l’équipe, ce qui créer une prise de

conscience générale de l’équipe, et donc par la suite travaillent dans un climat plus

calme et positif.

Page 36: De l'hypnose dans les soins infirmiers : Un outil supplémentaire

33

- Le fait d’avoir cet outil supplémentaire dans le service permet à l’équipe de se sentir

plus en confiance pour gérer la douleur et l’anxiété des patients, et donc, de se sentir

plus épanouie dans leur travail, et de ce fait apaise l’ambiance entre collègues.

Page 37: De l'hypnose dans les soins infirmiers : Un outil supplémentaire

34

PHASE METHODOLOGIQUE

1. Choix de la méthodologie de la recherche

Pour répondre à la problématique « en quoi l’hypnose utilisée dans les soins infirmiers

peut-elle être bénéfique au sein d’une équipe soignante ? », il me semble judicieux d’utiliser

une méthodologie de recherche qualitative. En effet, cette recherche se ferait à partir du vécu

et de l’expérience de soignants en liens avec l’hypnose. Elle ne serait pas limitée en nombre

de personnes interrogées. Cette étude se terminerait lorsqu’un point de saturation sera atteint,

c'est-à-dire lorsqu’elle n’amènera plus aucune nouvelle information.

2. Population ciblée, échantillonnage, et outils d’investigation

argumentés.

Pour répondre à cette problématique, je distinguerais différents groupes, de soignants et

de patients, afin de pouvoir mener cette étude sur un panel de population le plus large

possible. Cette recherche serait ouverte à tous types de services de soins, afin de pouvoir

comparer s’il existe des différences selon les services. Bien sûr, elle s’étendrait sur plusieurs

centres hospitaliers, afin de ne pas être limité en fonction du mode de fonctionnement d’un

centre hospitalier.

Cette enquête serait réalisée sous forme de questionnaires, contenant des questions

ouvertes, des questions fermées, et des échelles d’évaluation, afin qu’un nombre important

de professionnels puisse être interrogé.

Un premier groupe concernerait des professionnels de santé (IDE, AS32) formés à

l’hypnose. Le but ici serait de pouvoir confirmer ou infirmer les hypothèses proposées en

une dizaine de questions simples concernant leur ressentis et expérience à ce sujet.

Un second groupe concernerait des professionnels de santé (IDE, AS) non formés à

l’hypnose, mais ayant au moins une personne formée au sein de leur service. L’objectif sera

ici d’appréhender leurs ressentis et les rapports entretenus avec les professionnels de santé

formés, et avec l’équipe de soin en général.

32 Aide-soignant

Page 38: De l'hypnose dans les soins infirmiers : Un outil supplémentaire

35

Le troisième groupe concernerait des professionnels de santé (IDE, AS) non formés

à l’hypnose, et n’ayant pas dans leur service de professionnels formés à l’hypnose. Ce groupe

servirait de groupe témoin, afin de pouvoir comparer les ressentis de ces professionnels

d’avec ceux des deux groupes précédents.

Ces trois groupes seraient interrogés sur les thèmes suivants :

- La communication au sein de l’équipe

- L’épanouissement professionnel

- Les difficultés possiblement rencontrées au sein de l’équipe

- Les difficultés possiblement rencontrées auprès des patients

- L’apport, l’intérêt, la connaissance de l’hypnose dans les soins

- La vision et l’intérêt porté au confort et au bien-être du patient

Enfin, le dernier groupe concernerait les patients. Sous forme de questionnaire de

satisfaction simple et rapide à remplir, son intérêt serait de savoir quels ressentis ont les

patients sur leur prise en soin, sur leur relation avec les différents professionnels de santé

qu’ils ont été amené à rencontrer durant leur hospitalisation. Le but final de ce questionnaire

sera ici de pouvoir comparer le ressenti de la communication dans le soin pour le patient,

d’avec celui du professionnel de santé. Le questionnaire serait confectionné principalement

avec des échelles d’évaluations numérotées de 0 à 10, et quelques questions ouvertes. Ces

questionnaires seraient ensuite triés en fonction des équipes qui ont pris en charge ces

patients. (Équipe n’ayant que du personnel non formée à l’hypnose, équipe avec du

personnel formé)

Les thèmes abordés seraient les suivants :

- La notion de bien-être durant l’hospitalisation

- La notion de prise en soin par les professionnels de santé

- La communication, l’écoute avec les professionnels de santé

- La prise en charge de la douleur

Il faut préciser que toutes les questions posées seraient semi-directives, dans le but de ne

pas induire une réponse en particulier.

Page 39: De l'hypnose dans les soins infirmiers : Un outil supplémentaire

36

La population de professionnels de santé choisie ne serait pas limitée aux IDE, mais

ouverte aussi aux AS, du fait de leur important rôle de collaboration dans les soins, et donc

dans l’équipe.

Il est important aussi de noter que ces questionnaires seraient réalisés de manière à

préserver l’anonymat des personnes interrogées.

Il faut préciser que ces questions n’ont pas pour but de remettre en cause le travail

des soignants, les propos recueillis seraient traités sans aucun jugement de valeur.

Enfin, la collecte des données se ferait par le biais des cadres de santé des services,

qui auront au préalable distribué les questionnaires aux membres de leurs équipes. Un délai

nécessaire leur sera donné, d’environ un mois, afin que les équipes puissent trouver du temps

à accorder pour répondre à ce questionnaire.

Page 40: De l'hypnose dans les soins infirmiers : Un outil supplémentaire

37

CONCLUSION

Ce travail de fin d’étude m’aura appris à me questionner de manière plus poussée sur

les thématiques de la douleur et de l’anxiété, et ainsi véritablement comprendre le rôle que

peut jouer l’hypnose, en lien avec ces thématiques. Les entretiens réalisés sur le terrain

m’auront permis d’obtenir des informations plus concrètes et précises concernant mes

questionnements, mais aussi de découvrir d’autres aspects et apports de l’hypnose. Ce fut

donc finalement un travail très enrichissant, tant d’un point de vue théorique qu’humain. En

définitif, je peux dire que l’hypnose représente aujourd’hui un moyen alternatif et

complémentaire concernant la gestion de la douleur et de l’anxiété dans les soins infirmiers.

Hormis la problématique finale présentée dans ce travail, mes recherches m’amènent

à me questionner sur un domaine bien plus vaste des soins infirmiers : L’intérêt que peuvent

avoir les formations complémentaires au diplôme d’état infirmier. Toutes les bases de notre

future profession nous sont enseignées à l’école, cependant, il existe un nombre important

de formations complémentaires qui peuvent enrichir la pratique infirmière, et permettre peut

être de se sentir à plus l’aise dans les soins quotidiens, et avec les patients.

Cette étude m’a aussi fait comprendre que chaque domaine du soin peut être

approfondis et enrichi, que ce soit par la lecture de littérature professionnelle, la rencontre

avec d’autres praticiens, ou encore par les formations complémentaires.

Plus largement, cette formation en soins infirmiers m’a fait découvrir les prémices

d’un métier passionnant, prenant soin de nous apprendre à savoir nous remettre en question,

et d’analyser notre pratique professionnelle. Ce travail m’aura permis de faire évoluer ma

pensée, et de développer davantage mes capacités d’analyse, m’apprenant à toujours

approfondir le travail de réflexion. En tant que future professionnelle, ce sont des capacités

qui me semblent importantes à continuer de cultiver tout au long de ma carrière, afin de ne

jamais cesser d’évoluer dans ma pratique professionnelle.

Page 41: De l'hypnose dans les soins infirmiers : Un outil supplémentaire

38

«Guérir parfois, soulager souvent,

écouter toujours»

Louis Pasteur

Page 42: De l'hypnose dans les soins infirmiers : Un outil supplémentaire

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Annexes