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Bulletin N° 18
de la Commission Bancaire
de l’Afrique Centrale
30 juin 2016 Secrétariat Général de la COBAC B.P:2180
Libreville, Gabon— Tél. (241) 01 74 45 47
www.sgcobac.org
IAN
O
2
Commission Bancaire de l’Afrique Centrale
Secrétariat Général
3
Bulletin N°18 - 30 juin 2016
Sommaire Avant-propos
I.– Règlementation prudentielle ................................................................................................................... 5
1.– Réforme des fonds propres nets des établissements de crédit ............................................................ 5
1.1.– Brève présentation du dispositif de Bâle III sur les fonds propres ............................................. 6
1.2.– Principales conclusions de l’évaluation de 2011 sur le règlement COBAC R-93/02 ................ 8
1.3.– Les grandes lignes du Règlement COBAC relatif aux fonds propres nets
des établissements de crédits ........................................................................................................... 9
2.– Réforme du dispositif relatif au contrôle interne dans les établissements de crédit ...................... 11
2.1.– Principales insuffisances relevées dans la mise en œuvre du règlement
sur le contrôle interne par le Secrétariat Général de la COBAC ................................................ 11
2.2.– Bref rappel des conclusions du PESF 2011 sur le règlement COBAC R-2001/07 .................... 13
2.3.– Les grandes lignes du règlement COBAC relatif au contrôle interne dans
les établissements de crédit ............................................................................................................ 15
II.– Situation du système bancaire de la CEMAC au 30 juin 2016 ......................................................... 17
1.– Situation d’ensemble ............................................................................................................................ 17
2.– Situation par pays ................................................................................................................................. 20
2.1.– Le système bancaire camerounais ................................................................................................. 20
2.2.– Le système bancaire centrafricain ................................................................................................. 22
2.3.– Le système bancaire congolais ....................................................................................................... 24
2.4.– Le système bancaire gabonais ...................................................................................................... 26
2.5.– Le système bancaire équato-guinéen ............................................................................................ 28
2.6.– Le système bancaire tchadien ........................................................................................................ 29
III.– Rentabilité des banques de la CEMAC au 30 juin 2016 .................................................................. 32
1.– Résultats d’ensemble ............................................................................................................................ 32
2.– Résultats par pays ................................................................................................................................. 34
2.1.– Cameroun ....................................................................................................................................... 34
2.2.– Centrafricaine .................................................................................................................................. 35
2.3.– Congo ............................................................................................................................................... 35
2.4.– Gabon .............................................................................................................................................. 36
2.5.– Guinée Equatoriale ....................................................................................................................... 36
2.6.– Tchad . .............................................................................................................................................. 37
IV.– Etudes ...................................................................................................................................................... 38
La protection des consommateurs des services bancaires et financiers dans la CEMAC ................... 38
1.– Généralités sur la protection des consommateurs de services bancaires et financiers .................. 39
2.– Standards internationaux et pratiques des autres organes de supervision .................................... 44
3.– Etats des lieux en matière de protection des clients des banques dans la CEMAC ....................... 51
4.– Conclusions .............................................................................................................................................. 52
Annexe I : Statistiques du Système Bancaire au 30 juin 2016 .................................................................. 53
Annexe II : Règlements publiés en 2016 ................................................................................................... 60
Règlement COBAC R-2016-02 Relatif aux modifications de situation des établissements de crédit
Règlement COBAC R-2016-03 Relatif aux fonds propres nets des établissements de crédit
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Avant-propos
Le Bulletin n° 18 de la Commission Bancaire de l’Afrique Centrale (COBAC) décrit la situation du système bancaire de la Communauté Economique et Monétaire des Etats de l’Afrique Centrale (CEMAC) au 30 juin 2016. Il est organisé en quatre (4) chapitres. Le premier chapitre présente les réformes réglementaires entreprises par la COBAC sur les fonds propres et sur le contrôle interne dans les établissements de crédit. Le second présente la situation du système bancaire de la CEMAC au 30 juin 2016. La rentabilité des banques de la CEMAC au 30 juin 2016 est exposée dans le troisième chapitre de ce Bulletin qui s’achève par la synthèse d’une note d’étude sur la protection des consommateurs des services bancaires et financiers dans la CEMAC.
La situation du système bancaire s’appuie sur les données semestrielles transmises par les banques au Secrétariat Général de la COBAC. Au 30 juin 2016, les principaux agrégats ont enregistré des évolutions positives comparativement à la situation qui prévalait un an plus tôt. Ainsi, le total de bilan du système bancaire a progressé de 1,4%, les dépôts collectés se sont accrus de 0,4% et les crédits distribués de 6,6%. Sur le plan du respect de la réglementation prudentielle, la situation du système bancaire de la CEMAC apparaît globalement satisfaisante.
Enfin, le lecteur trouvera à la fin de ce Bulletin la synthèse d’une note d’étude, rédigée par le Secrétariat Général de la COBAC sur la protection des consommateurs des services bancaires et financiers dans la CEMAC. Après une présentation des généralités sur la notion de protection des consommateurs (I), cette étude fait une revue comparative des dispositifs internationaux et de certains superviseurs bancaires en charge de la protection des consommateurs (II), fait un état des lieux des textes actuellement disponibles dans la CEMAC (III) et s’achève par les enseignements à tirer par le Secrétariat Général de la COBAC (IV).
Le Secrétaire Général de la COBAC
HALILOU YERIMA BOUBAKARY
Bulletin N°18 - 30 juin 2016
Evolution favorable des principaux
agrégats du système bancaire de la
CEMAC
5
I.- Réglementation prudentielle
La Commission Bancaire a entrepris de mettre à jour son corpus réglementaire. Sur la base du dernier programme d’évaluation du secteur financier de la CEMAC et des insuffisances mises en exergue par le Secrétariat Général de la COBAC (mission de vérification, contrôle sur pièces, étude des demandes d’autorisation, etc.), elle a décidé de revoir les règlements sur les fonds propres et sur le contrôle interne dans les établissements de crédit dans la CEMAC.
Cette note présente les exposés de motifs et les grandes lignes des réformes envisagées.
1.- Réforme des fonds propres nets des établissements de crédit
La récente crise financière a imposé un train de réformes à l’échelle
internationale. C’est ainsi que sous l’impulsion du G-20, le Comité de Bâle
sur le contrôle bancaire a engagé des discussions et des consultations qui
ont abouti, d’abord le 26 juillet 2010, à une convergence des vues sur la
réforme des normes de fonds propres et de liquidité, ensuite le 12 septembre
2010, à un renforcement significatif de la norme et des exigences en fonds
propres. Cette évolution a pris l’appellation de « Bâle III »¹ .
Lors de sa session ordinaire du 26 octobre 2010, la Commission Bancaire
avait pris acte d’une note d’information présentée par son Secrétariat
Général sur les réformes des normes des fonds propres et de liquidité
initiées par le Comité de Bâle pour un contrôle bancaire efficace et ses
implications pour certains textes réglementaires de la CEMAC, notamment
le règlement COBAC R-93/02 relatif aux fonds propres des établissements
de crédit. Elle avait alors habilité son Secrétariat Général a envisagé toutes
les réformes nécessaires permettant de renforcer le dispositif de supervision
de la CEMAC.
S’appuyant sur les différentes lacunes mises en évidence par les missions de
vérification, de contrôle sur pièces, les études et des demandes
d’autorisation sur la faiblesses des fonds propres des établissements de
crédit, notamment la volatilité de certaines de ses composantes ou leur
insuffisance à couvrir convenablement les expositions des établissements de
crédit, le Secrétariat Général de la COBAC a entrepris de réformer son
dispositif sur les fonds propres à l’aune des nouvelles exigences
internationales.
Cette nécessité a été confortée par les recommandations des différentes
évaluations effectuées par le FMI et la Banque Mondiale, notamment celle
de 2011 où la COBAC était relativement non conforme au principe 6 relatif
aux normes sur les fonds propres. A cet effet, ce rapport recommandait de
renforcer les fonds propres et revoir les règlements assis sur les fonds
propres.
Bulletin N°18 - 30 juin 2016
¹ « Bâle II » étant le dispositif portant convergence internationale sur les fonds propres adopté en juin 2004 et « Bâle I »
étant celui adopté en juillet 1988.
Une réforme visant à renforcer le
dispositif de supervision bancaire
après la crise financière
6
A cet effet, le Secrétariat Général de la COBAC a engagé, en février 2014, des réflexions sur la révision du règlement COBAC R-93/02 relatif aux fonds propres des établissements de crédit. Afin de conduire ces travaux, le Secrétaire Général de la COBAC a mis en place un Comité Technique par note de service N°01/SG/2014 du 19 février 2014. Les réflexions du Comité ont abouti à l’avant-projet de règlement soumis à l’appréciation de la Commission Bancaire.
Après une brève présentation du dispositif de Bâle III (I), cette note expose les principales conclusions de la dernière évaluation de la COBAC par la Banque Mondiale en 2011 (II) et s’achève par une présentation succincte des grandes lignes de l’avant-projet de texte proposé (III).
1.1.- Brève présentation du dispositif de Bale III sur les fonds propres
Quatre points principaux forment l’ossature de la nouvelle réforme des normes prudentielles internationale : la définition des fonds propres, la mise en place d’un ratio de levier, le provisionnement prospectif et l’édiction d’une norme internationale de liquidité. Seuls les deux premiers points seront présentés dans le cadre de cette note.
La révision de la définition des fonds propres
L’objectif affiché est de mettre en place un solide volant de fonds propres pour absorber les pertes au cas où les risques se matérialiseraient. La crise financière a mis au grand jour l’incapacité de nombreux éléments de fonds propres à éponger les pertes, à protéger les ressources disponibles et à assurer la continuité de l’exploitation. Pour corriger ces déficiences, le Comité de Bâle propose d’interdire que les instruments de fonds propres de base soient dotés des innovations qui, par le passé, ont nui à leur qualité (taux progressifs ou autres incitations au rachat). La réforme inscrit en fonds propres de base uniquement les actions ordinaires et les autres fonds propres de nature à assurer la continuité de l’exploitation.
Le Comité de Bâle a décidé également de supprimer la catégorie des fonds propres sur-complémentaires (Tier 3) destinés à la couverture des risques de marché, de sorte à s’assurer que ces risques bénéficient d’une couverture aussi bonne que les risques de crédit et opérationnels. Les fonds propres réglementaires sont maintenant composés de deux catégories : les fonds propres de base (Tier 1) et les fonds propres complémentaires (Tier 2). Ces derniers obéissent à deux critères de définition : ils doivent être subordonnés et d’une échéance de cinq ans minimum. De surcroît, leur comptabilisation dans les fonds propres réglementaires doit être graduellement réduite au cours des cinq dernières années précédant l’échéance.
Toujours dans le but de renforcer la qualité et la cohérence des fonds propres de base et complémentaires, le Comité de Bâle exige qu’il soit contractuellement possible, sur décision de l’autorité de supervision, de sortir du bilan ou de convertir en actions ordinaires les instruments de fonds propres complémentaires notamment, au cas où l’établissement de crédit ne trouve pas d’autres solutions pour assurer la continuité de son activité.
Bulletin N°18 - 30 juin 2016
Une nouvelle définition qui cherche à
renforcer les fonds propres de sorte
que les établissements de crédit soient
mieux protégés en cas de pertes
importantes
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Bulletin N°18 - 30 juin 2016
² Tranche complémentaire de fonds propres, en sus des exigences réglementaires minimales.
³ Ajustement de la tranche complémentaire de fonds propres apporté lorsqu’une croissance agrégée excessive du crédit
est vraisemblablement associée à une accumulation des risques dans le système.
Des obligations de communication ont également été instituées en vue de renforcer la transparence des fonds propres. Il est désormais exigé que les établissements de crédit publient les composantes des fonds propres réglementaires, la liste de tous les ajustements, la présentation des seuils minimums applicables, une description des principales caractéristiques des instruments de fonds propres et l’ensemble des ratios réglementaires impliquant les composantes des fonds propres.
Le calibrage du dispositif des fonds propres réglementaires prévoit également des volants de conservation² de 2,5%, constitué d’actions ordinaires et assimilées de T1, est créé en plus de l’exigence minimale de fonds propres réglementaires, des volants contracycliques³ de 3% et un échéancier de mise en œuvre qui prévoient de porter à l’horizon 2019 le ratio de solvabilité à 10,5% après prise en compte des volants de conservation (4,5% de couverture par les actions ordinaires, 6% par les fonds propres de base, 8% après prise en compte des fonds propres complémentaires).
La mise en place d’un ratio de levier
Une des caractéristiques fondamentales de la crise a été l’accumulation, dans le système bancaire, d’un effet de levier excessif au bilan et au hors-bilan. Or, de nombreuses banques ont accumulé un effet de levier excessif tout en présentant de solides ratios de fonds propres fondés sur les risques. Au plus fort de la crise, le secteur bancaire a été contraint par le marché de réduire son effet de levier d’une façon qui a accentué les pressions baissières sur les prix des actifs, amplifiant encore les réactions en chaîne entre pertes, baisse des fonds propres des banques et contraction de l’offre de crédit. Le Comité a donc décidé d’instituer un ratio simple, transparent, qui ne soit pas basé sur le risque, et qui soit calibré pour compléter de manière crédible les exigences de fonds propres fondées sur le risque. Le ratio de levier a pour objectifs :
de limiter l’accumulation de l’effet de levier dans le secteur bancaire, contribuant ainsi à prévenir les processus d’inversion du levier, dont les effets déstabilisateurs peuvent être dommageables au système financier et à l’économie ;
de compléter les exigences fondées sur le risque par une mesure simple, non basée sur le risque, servant de filet de sécurité.
Ce ratio met en rapport les fonds propres et l’ensemble des éléments d’actif et de hors-bilan. Aucune pondération n’est effectuée en fonction du risque. Toutefois, les éléments de hors-bilan sont retenus après utilisation du facteur de conversion en équivalence risque de crédit (10% pour les engagements révocables sans condition). De même, tous les dérivés, y compris les dérivés de crédit, sont convertis de manière cohérente en un équivalent prêt, suivant le mécanisme de compensation prévu dans Bâle II.
Le Comité de Bâle recommande de tester un ratio minimum de 3% avec au
numérateur les fonds propres de base (Tier 1) pendant la période dite de
transition. Il s’agira durant cette période d’apprécier si la conception et le
calibrage proposés sont appropriés sur un cycle de crédit complet et pour
différents types de modèles opérationnels. Durant cette phase de transition,
l’on distingue une période de surveillance qui a débuté en janvier 2011, les
superviseurs ont élaboré des modèles destinés à assurer un suivi homogène
des composantes fondamentales de la définition convenue et du ratio
correspondant.
Plafonnement de l’effet de levier afin
de contribuer à une meilleure stabilité
du système financier
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Rapport PESF 2011, Evaluation détaillée des Principes Fondamentaux de Bâle, janvier 2012
Bulletin N°18 - 30 juin 2016
Ensuite, une période d’évaluation a suivi dès le 1er janvier 2013 et devrait s’achever le 1er janvier 2017, au cours de laquelle le ratio de levier fait l’objet d’un suivi pour apprécier son comportement par rapport à l’exigence de fonds propres en regard du risque. La publication du ratio de levier par les banques devrait débuter le 1er janvier 2015.
Au terme de cette phase de transition, les ajustements définitifs seront effectués en vue d’une intégration de ce ratio au Pilier 1 de Bâle II dès le 1er janvier 2018, après examen et calibrage appropriés.
1.2.- Principales conclusions de l’évaluation de 2011 sur
le règlement COBAC R-93/02
Le dispositif de supervision de la COBAC a fait l’objet d’une évaluation par rapport aux 25 principes fondamentaux du Comité de Bâle pour un contrôle bancaire efficace dans le cadre du projet de renforcement des capacités des institutions régionales de la CEMAC.
A cette occasion, le règlement COBAC R-93/02 a été globalement évalué sur la base du Principe 6 : Exigences de fonds propres qui stipule que « les autorités de contrôle bancaire doivent établir pour toutes les banques des exigences de fonds propres minimales prudentes et appropriées, reflétant les risques encourus par l’établissement, et déterminer les composantes des fonds propres, en tenant compte de leur capacité à absorber les pertes. Au moins pour les banques qui opèrent à l’échelle internationale, ces exigences de fonds propres ne doivent pas être inférieures à celles prévues dans le dispositif d’adéquation des fonds propres de Bâle applicable ».
Le dispositif de supervision de la COBAC a été jugé relativement conforme à ce principe. Ainsi, il a été recommandé à la COBAC d’amender les dispositions prudentielles relatives au ratio de couverture des risques comme suit :
supprimer les pondérations réduites sur les risques assortis d’accords de classement ;
imposer une pondération de 100% aux risques pour lesquels aucun traitement prudentiel n’est défini (au lieu de 0%) ;
supprimer les traitements préférentiels en solvabilité sur les bons et titres dits à souscription obligatoire ;
pondérer à 100% les créances assorties d’hypothèques, dans la mesure où ces dernières ne réduisent que marginalement les risques subis ;
faire évoluer le traitement prudentiel des autres risques relevés dans la description dans le sens des préconisations du Comité de Bâle ;
poursuivre l’augmentation progressive du ratio minimum de couverture des risques au-delà du niveau actuel de 8%, afin que ce ratio reflète effectivement les risques liés à l’environnement économique ;
introduire un dispositif requérant une intervention préventive de la COBAC en amont de l’infraction réglementaire ;
permettre à la COBAC d’imposer à un établissement de crédit de maintenir un ratio de couverture des risques supérieur au minimum lorsque son profil de risque le requiert ;
mettre en place des exigences de solvabilité sur bases consolidée et combinée ;
Le dispositif de supervision de la
COBAC jugé relativement conforme
au Principe 6 des 25 principes
fondamentaux pour une supervision
bancaire efficace du Comité de Bâle
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Bulletin N°18 - 30 juin 2016
préciser les conditions d’éligibilité en fonds propres, certains éléments actuellement acceptés ne remplissant pas les critères de stabilité et de capacité à absorber les pertes que les fonds propres doivent présenter et imposer la déduction des survaleurs des fonds propres de base ;
introduire un régime conforme aux propositions du Comité de Bâle en ce qui concerne les risques de marché (risques de change et sur matières premières pour l’ensemble des opérations et risques de taux et sur actions pour le seul « portefeuille de négociation ») ;
revoir le pouvoir de sanction dont dispose la COBAC en vertu de l’article 7 du R-2010/01 qui est manifestement en retrait de la gravité du cas d’espèce, de sorte que la COBAC dispose d’une gamme d’instruments correcteurs réglementaires pouvant être mise en œuvre dès qu’il s’avère que la solvabilité d’un établissement de crédit se dégrade et que le ratio règlementaire s’approche dangereusement du minimum requis ;
soumettre périodiquement le caractère adéquat des critères de pondération des risques ainsi que leur poids relatif à un examen critique et de procéder en temps utiles aux révisions qui s’imposeraient.
Sur la base de ces recommandations, le Secrétariat Général de la COBAC a donc mené dès février 2014 des réflexions en vue de la mise à jour du règlement COBAC R-93/02 du 19 avril 1993 relatif aux fonds propres nets des établissements de crédit (modifié par le règlement COBAC R-2001/01 du 7 mai 2001).
1.3.- Les grandes lignes de la réforme envisagée
La réforme envisagée vise à corriger les lacunes observées par le Secrétariat
Général de la COBAC et à intégrer les principales recommandations faites lors
des dernières évaluations de la CEMAC. Le Secrétariat Général de la COBAC
s’est aussi appuyé sur d’autres réglementations en matière de fonds propres,
notamment sur les textes en vigueur en Afrique de l’Ouest, au Canada, en
France, au Maroc et au Nigéria.
L’architecture de la réforme envisagée
L’architecture de la réforme proposée s’articule autour de 36 articles regroupés dans 8 chapitres titres déclinés comme suit :
Le chapitre 1er traite des dispositions générales. Il fixe le champ d’application du règlement (article 1) et définit les concepts clés (articles 2 et 3).
Le chapitre 2 porte sur les fonds propres de base. Il détermine les éléments entrant dans la composition des fonds propres de base (articles 4 et 5), les critères d’inclusion de ces éléments (articles 6 et 7) ainsi que les non-valeurs à déduire (article 8).
Le troisième chapitre est consacré aux fonds propres complémentaires. Il fixe les éléments compris dans cette catégorie (article 9) et les conditions de leur prise en compte (article 10).
Le quatrième chapitre porte sur les éléments déductibles. Ils se rapportent : aux titres de participations (articles 11 et 13), aux engagements sur les parties liées (article 12) et aux provisions (articles 14).
Chapitre Titre
Chapitre 1 Dispositions générales
Chapitre 2 Fonds propres de base
Chapitre 3 Fonds propres
complémentaires
Chapitre 4 Eléments déductibles
Chapitre 5 Limites et autres
restrictions
Chapitre 6 Exigences en fons
propres
Chapitre 7 Exigences de
communication
financière
Chapitre 8 Dispositions diverses et
finales
Architecture du nouveau règlement
10
Bulletin N°18 - 30 juin 2016
Le chapitre 5 est traite des limites et autres restrictions dont il faut tenir compte dans le calcul des fonds propres nets (articles 15 à 22).
Le sixième chapitre fixe les exigences de fonds propres. Il s’agit de :
l’exigence minimale en capital (article 23), de l’exigence minimale en fonds
de base (article 24), du volant de conservation des fonds propres (article 25).
Cet article organise aussi les restrictions liées au respect de ces exigences
(article 26) ainsi que les modalités de suivi par la COBAC (articles 27 à 29).
Le septième chapitre concerne les exigences de communication financière
auxquelles doivent se conformer les établissements de crédit (articles 30 et
31).
Enfin, le huitième et dernier chapitre contient les dispositions diverses et
finales qui encadrent les conditions de mises en application du règlement
(article 32 à 36).
Les principales innovations et évolution du Règlement
La principale avancée est le renforcement de la qualité des fonds propres des
banques et établissements financiers conforme aux exigences du Comité de
Bâle. Le projet de règlement prévoit ainsi :
une exigence minimale en capital (capitaux propres sur risques
pondérés nets) de 4,5% ;
un volant de conservation des fonds propres (2,5% en sus des taux
minima) qui entraine la limitation de distribution de dividendes
lorsque le niveau des fonds propres descend à l’intérieur de ce volant ;
un volant complémentaire de fonds propres (qui ne peut excéder 3%
des risques pondérés) en fonction des évolutions du cycle
macroéconomique ;
une exigence supplémentaire de fonds propres qui peut être imposée
aux établissements de crédit d’importance systémique, au sens du
règlement N°02/14/CEMAC/UMAC/COBAC/CM relatif au
traitement de établissements de crédit en difficulté.
Enfin, quelques obligations de communication financière relatives aux fonds
propres sont énoncées.
Ce projet de texte fixe les critères d’admission des éléments dans les deux
catégories de fonds propres retenus, identifie mieux les éléments déductibles
et fixe les limites ou des restrictions dans la prise en compte de certains
éléments dans les catégories des fonds propres. Au terme de cette révision,
le règlement COBAC R-93/02 sera abrogé.
Les fonds propres des établissements
de crédit de la CEMAC seront de
meilleure qualité
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Bulletin N°18 - 30 juin 2016
2.- Réforme du dispositif de contrôle interne dans les établissements de crédit
Avec l’avènement du texte de Bâle III sur le dispositif réglementaire mondial
visant à renforcer la résilience des établissements et systèmes bancaires, de
nouvelles exigences contenues dans le texte du Comité de Bâle sur l’Audit
interne sont apparues pour le superviseur bancaire en matière de contrôle
interne. Ainsi, l’Autorité de supervision doit s’assurer de la mise en place
des dispositifs d’audit interne pour les groupes bancaires transfrontaliers et
de la mise en œuvre par les établissements de crédit des diligences
spécifiques pour identifier et maîtriser l’ensemble des risques inhérents à
leur activité.
En conséquence, plusieurs dispositions contenues dans le règlement COBAC
R-2001/07 relatif au contrôle interne dans les établissements de crédit sont
devenues inopérantes pour contrôler efficacement les risques et ne prennent
pas en compte les nouvelles exigences internationales en la matière. Il est
donc apparu nécessaire d’amender le texte en question afin de l’arrimer aux
meilleures pratiques reconnues et de corriger les défaillances mises en
exergue par le Secrétariat Général de la COBAC. Cette nécessité a
notamment été relevée à l’issue des différentes évaluations du secteur
financier de la CEMAC.
A cet effet, le Secrétariat Général de la COBAC a engagé, en février 2014, des
réflexions sur la révision du règlement COBAC R-2001/07 relatif au contrôle
interne dans les établissements de crédit.
Après une présentation des insuffisances relevées dans la mise en œuvre du
règlement sur le contrôle interne dans les établissements de crédit dans la
CEMAC (I), cette note d’étude fait un bref rappel des conclusions de la
dernière évaluation de la COBAC par la Banque Mondiale en 2011 (II) et
s’achève par une présentation succincte des grandes lignes de la réforme
envisagée (III).
2.1.- Principales insuffisances relevées dans la mise en œuvre du règlement sur le contrôle interne par le secrétariat général de la COBAC
Les faiblesses identifiées dans la mise en œuvre des dispositions relatives au
contrôle interne concernent plusieurs domaines importants dans les
établissements de crédit.
La faible qualité des interventions des organes exécutif et délibérant
Les Conseils d’administration ne remplissent pas souvent leurs obligations
réglementaires concernant l’appréhension des principaux risques encourus
par l’établissement ainsi que la fixation de limites acceptables pour ces
risques et ne s’assure pas de l’efficacité du système de contrôle interne.
Les Comités d’audit ne jouent pas également leur rôle et s’assimilent dans la plupart du temps à des chambres d’enregistrement des rapports de l’audit interne sans apporter la valeur ajoutée escomptée.
Le règlement relatif au contrôle
interne est devenu inopérant
Les organes délibérants et exécutifs ne
remplissent pas toujours leur rôle.
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Bulletin N°18 - 30 juin 2016
La direction générale, ne remplit pas toujours convenablement ses missions en matière de contrôle interne. En effet, les politiques de contrôle interne ne sont pas souvent définies et, lorsqu’elles le sont, leur mise en œuvre reste problématique. Le suivi de l’adéquation et de l’efficacité du système de contrôle interne n’est pas souvent assuré. Les processus d’identification, de mesure et de surveillance des risques sont rarement développés.
Les insuffisances du dispositif de contrôle opérationnel
Des lacunes importantes apparaissent dans plusieurs établissements dans la
justification des informations par une pièce d’origine, la remontée vers les
documents de synthèse, la reconstitution des opérations dans un ordre
chronologique, l’explication des soldes comptables. Cette remise en cause de
la piste d’audit, en plus de la faiblesse des dispositifs de secours et de
l’absence de plan de continuité des activités sont de nature à remettre en cause
la pérennité de ces établissements.
Les lacunes dans la mesure des risques et l’appréciation de la rentabilité des
opérations de crédit
Les systèmes d’analyse et de mesure des risques et des résultats demeurent
embryonnaires ou inadéquats dans les établissements de crédit. Ceux-ci ne
permettent pas d’appréhender convenablement les risques de différente
nature auxquels ils sont exposés. S’agissant du risque de crédit, les procédures
de sélection et de mesure présentent de nombreuses faiblesses qui rejaillissent
sur la qualité des engagements.
En ce qui concerne le risque de change, le rapprochement mensuel entre les
résultats calculés pour la gestion opérationnelle et les résultats comptabilisés
n’est que très rarement effectué et les écarts relevés ne sont ni identifiés et
encore moins analysés. Aussi, plusieurs établissements de crédit ne se sont
pas dotés d’un système d’évaluation du risque de taux d’intérêt leur
permettant d’appréhender en permanence les différents facteurs de ce risque
auxquels les opérations de bilan et de hors-bilan les exposent et d’évaluer
périodiquement l’impact de ces différents facteurs sur leurs résultats.
La faiblesse du système de reporting
Les éléments essentiels et les principaux enseignements qui peuvent être
dégagés des mesures de l’ensemble des risques auxquels l’établissement est
exposé ne sont pas régulièrement communiqués par l’Organe exécutif à
l’Organe délibérant et au Comité d’Audit. D’une manière générale, la
communication de l’information entre l’audit interne, les organes exécutifs et
délibérants, les commissaires aux comptes et le superviseur bancaire demeure
lacunaire. L’examen par le Conseil d’administration et le comité d’audit des
activités et des résultats du contrôle interne sur la base des informations
transmises par le responsable de l’audit interne n’est pas annuellement
effectué dans de nombreux établissements de crédit. Lorsque cet exercice a
lieu, les procès-verbaux reçus au Secrétariat Général de la COBAC montrent
qu’il est de pure forme et ne donne pas lieu aux suites attendues.
Le responsable de l’audit interne n’est pas souvent convié au Conseil
d’administration pour rendre compte, en toute indépendance, de l’exercice de
sa mission.
Le système de contrôle interne des
établissements de crédit est
défaillant en matière de maîtrise de
risques
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Bulletin N°18 - 30 juin 2016
La fonction de conformité est souvent inexistante
Un grand nombre d’établissements de crédit privilégient l’objectif de rentabilité au détriment de la conformité de leurs opérations réalisées, organisation et procédures internes vis-à-vis des dispositions législatives et réglementaires en vigueur, des normes et usages professionnels et déontologiques en vigueur. Cette situation est à la base de la violation de nombreuses normes prudentielles et des écarts par rapport aux lois et règlements. De fait, dans ces établissements la fonction conformité n’est pas organisée et le système de contrôle interne apparaît très lacunaire.
Les facteurs explicatifs des nombreux manquements relevés sont, notamment :
les carences dans les moyens humains et matériels affectés à l’Audit interne et intervention dans des tâches opérationnelles ;
les insuffisances dans la mise en œuvre de la gouvernance de l’établissement ;
l’absence de système de contrôle de gestion véritablement opérationnel et efficace ;
l’absence de culture de contrôle interne et de vision globale des objectifs ;
le coût prohibitif de l’implémentation d’un système de contrôle interne.
En somme, le règlement 2001/07 n’est pas suffisamment contraignant et doit être renforcé par des diligences spécifiques, notamment le rôle de l’organe de supervision afin de pousser les établissements de crédit à mieux identifier et maîtriser leurs risques.
2.2.- Bref rappel des conclusions du PESF 2011 sur le règlement
COBAC R-2001/07
Le dispositif de supervision de la COBAC a fait l’objet d’une évaluation par
rapport aux 25 principes fondamentaux du Comité de Bâle pour un contrôle
bancaire efficace dans le cadre du projet de Renforcement des Capacités des
Institutions Régionales de la CEMAC.
A cette occasion, le règlement COBAC R-2001/07 a été évalué
principalement sur la base du Principe 17 : Contrôles internes et audit, et
plus en détail sur la base du Principe 7 : Processus de gestion des risques5.
Le Principe 17 : Contrôles internes et audit stipule que « les autorités de
contrôle bancaire doivent avoir l’assurance que les banques sont dotées de procédures
de contrôles internes adaptées à la taille et à la complexité de leurs activités et
recouvrant plusieurs aspects : dispositions claires de délégation des pouvoirs et des
responsabilités ; séparation des fonctions donnant lieu à un engagement de la
banque, au versement de fonds et touchant aux actifs et aux passifs ; vérification de
concordance de ces processus ; préservation des actifs ; audit interne et fonction de
contrôle de conformité indépendants et appropriés pour vérifier la mise en œuvre de
ces contrôles ainsi que le respect des lois et réglementations applicables ». Le
dispositif de supervision de la COBAC a été jugé relativement conforme à ce
principe. Ainsi, il a été recommandé à la COBAC de réviser ce règlement en
5 Rapport PESF 2011, Evaluation détaillée des Principes Fondamentaux de Bâle, janvier 2012
Le dispositif de supervision de la
COBAC par rapport aux principe 7 et
17 des 25 principes fondamentaux du
Comité de Bâle a été jugé
relativement conforme
La fonction de conformité est souvent
inexistante
14
Bulletin N°18 - 30 juin 2016
6 Cette démarche devra s’inscrire dans la perspective de la mise en place du pilier 2 de l’Accord Bâle II, et notamment
d’une procédure d’ « Internal Capital Adequacy Assesssment Process - ICAAP », ou processus d’évaluation interne, par
chaque établissement, de ses fonds propres économiques.
vue de le compléter dans les domaines du gouvernement d’entreprise (nomination, compétence et honorabilité des administrateurs), de la conformité («compliance»), de la gestion des risques autres que de crédit, du contrôle anti-blanchiment, du suivi des activités externalisées et de l’exercice du contrôle interne sur base consolidée. Ces domaines font l’objet d’autres Principes fondamentaux au regard desquels l’évaluation du Règlement COBAC R-2001/07 a été complétée.
Quant au Principe 7 : Processus de gestion des risques, il précise que « les autorités de contrôle bancaire doivent avoir l’assurance que les banques et les groupes bancaires disposent d’un processus complet de gestion des risques (comportant une surveillance appropriée de la part du conseil d’administration et de la direction générale) pour identifier, évaluer, suivre et contrôler, ou réduire, tous les risques significatifs et pour évaluer l’adéquation globale de leurs fonds propres au regard de leur profil de risque. Ce processus est adapté à la taille et à la complexité des établissements ». Le dispositif de supervision de la COBAC a été jugé relativement conforme. Pour y remédier, il a notamment été recommandé à la COBAC une révision du dispositif en vigueur afin que :
le règlement COBAC R-2001/07 impose aux établissements de créer, en leur sein, une filière « risques » transversale, impliquant notamment des collaborateurs de la trésorerie ou de la direction financière, dont le responsable, dégagé de toute fonction commerciale, financière ou comptable, serait rattaché directement à l’exécutif. Ce responsable, dont le rôle est de s’assurer que le niveau des risques encourus par l’établissement est compatible avec les orientations de l’activité, aurait un rôle d’alerte de la direction et il pourrait être entendu par l’organe délibérant, à sa demande ou à la demande de celui-ci. L’identité du responsable de la filière « risques » devrait être communiquée à la COBAC ;
le règlement COBAC R-2001/07, relatif au contrôle interne soit complété pour y inclure expressément le risque opérationnel au titre de l’article 29 ;
les politiques de gestion des risques fassent l’objet de la part de la COBAC d’une approche à l’échelle de chaque groupe bancaire, et pas seulement au niveau social de chaque établissement ;
les établissements communiquent, et le Secrétariat Général de la COBAC analyse, la cartographie des risques qu’ils encourent par type de métier, par entité au niveau social et au niveau où est exercée leur surveillance sur base consolidée ;
la règlementation prescrive que les établissements mettent en place un processus interne pour évaluer l’adéquation globale de leurs fonds propres à leur profil de risque6 ;
au sein des banques, afin que tout nouveau produit ou toute nouvelle activité, ayant un impact potentiel significatif sur la gestion des risques, soient approuvés par le Conseil d’administration ;
les établissements disposent de politiques et de procédures leur permettant d’évaluer des risques qui ne sont pas couverts par la règlementation en vigueur notamment le risque de réputation ou le risque stratégique ;
Les recommandations visant à
renforcer le règlement sur le contrôle
interne de la COBAC
15
Bulletin N°18 - 30 juin 2016
7 De telles pratiques sont les gages de la transparence financière sous-jacente à la mise en œuvre future du pilier 3 de l’accord
de Bâle II.
les établissements de la CEMAC soient appelés à communiquer, à travers leur communication financière, en particulier leurs rapports annuels publiés, le détail de leur processus de gestion des différents risques auxquels leurs activités les confrontent7.
Ces différentes recommandations ajoutées aux lacunes déjà observées par le Secrétariat Général de la COBAC ont permis d’amorcer le projet de refonte du règlement COBAC R-2001/07 relatif au contrôle interne dans les établissements de crédit.
2.3.- Les grandes lignes de la réforme envisagée
La réforme envisagée vise à corriger les lacunes observées par le Secrétariat Général de la COBAC et à intégrer les principales recommandations faites lors des dernières évaluations de la CEMAC.
L’architecture de la réforme envisagée
L’architecture de la réforme proposée s’articule autour de 164 articles
regroupés dans 7 titres déclinés comme suit :
Le Titre 1er traite des dispositions générales. Il comprend deux chapitres
dédiés successivement aux définitions (chapitre 1) puis aux principes et
exigences généraux (chapitre 2).
Le Titre 2 porte sur l’organisation du système de contrôle interne. Il
comprend huit chapitres relatifs à : l’organe délibérant (chapitre 1), l’organe
exécutif (chapitre 2), le comité d’audit (chapitre 3), le contrôle permanent
(chapitre 4), l’audit interne (chapitre 5), le contrôle de la conformité (chapitre
6), le dispositif de gestion des risques (chapitre 7) et les conditions
spécifiques applicables en matière d’externalisation (chapitre 8).
Le troisième Titre est intitulé « organisation comptable, traitement de
l’information et procédures internes ». Il est réparti en trois chapitres qui
portent sur : les procédures internes (chapitre 1), le dispositif de contrôle
comptable (chapitre 2) et le dispositif de contrôle du système de traitement
de l’information (chapitre).
Le quatrième Titre est consacré au système de mesure des risques et des
résultats. Il comprend huit chapitres relatifs : aux dispositions générales
(chapitre 1), au risque de crédit (chapitre 2), au risque de liquidité (chapitre
3), aux risques opérationnels (chapitre 4), aux risques de marché (chapitre 5),
aux risques liés aux nouveaux produits et activités (chapitre 6), au risque de
non-conformité (chapitre 7) et au plan de continuité des activités (chapitre 8).
Ces dispositions instaurent l’obligation pour les établissements de crédit de
procéder annuellement à des simulations de crise sur les différents risques et
à en communiquer les résultats au superviseur.
Le cinquième Titre porte sur les systèmes de surveillance et de maîtrise des
risques. Il définit le régime de fixation, de révision et de contrôle par les
établissements de crédit des limites globales et des limites spécifiques à
certains risques.
Le sixième Titre est intitulé « système de reporting et surveillance
prudentielle ». Il est réparti en trois chapitres qui portent sur le reporting
Titre Intitulé
Titre 1er Dispositions générales
Titre 2 Organisation du système de contrôle interne
Titre 3 Organisation comptable, traitement de l’information et procédures internes
Titre 4 Système de mesure des risques et des résultats
Titre 5 Système de surveillance et de maîtrise des risques
Titre 6 Système de reporting et surveillance prudentielle
Titre 7 Les dispositions transitoires et finales
Architecture du nouveau règlement
16
Bulletin N°18 - 30 juin 2016
interne (chapitre 1), le reporting externe (chapitre 2) et la surveillance pru-
dentielle (chapitre 3).
Enfin, le septième et dernier Titre contient les dispositions transitoires et
finales qui encadrent les conditions de mises en application du règlement.
Les principales innovations et évolutions du règlement
Les principales innovations et évolutions de la réforme portent sur :
La définition des risques et des principes qui se veut conforme aux dispositions internationales ;
L’organisation du dispositif de contrôle interne et de gestion des risques qui donne un droit de regard plus important à la COBAC ;
Le renforcement du Comité d’audit qui devient obligatoire ;
L’encadrement de l’externalisation des activités qui consacre une en-tière responsabilisation des organes délibérant et exécutif de l’établis-sement et un meilleur contrôle de la COBAC ;
L’instauration d’un contrôle de conformité ;
Le renforcement du contrôle comptable ;
La définition de l’assistance technique ;
La consolidation des systèmes de surveillance des risques ;
L’implication renforcée des commissaires aux comptes dans la vérifi-cation des systèmes de contrôle interne ;
La mise en place d’un cadre de surveillance prudentielle conforme aux prescriptions du pilier 2 de Bâle II.
Au terme de cette révision, le règlement COBAC R-2001/07 sera abrogé.
17
Bulletin N°18 - 30 juin 2016
9 480 9 858 9 897
7 179 7 746 7 589
10 831 11 335 11 492
30.06.2014 30.06.2015 30.06.2016
Dépôts de la clientèle Crédits nets Total du bilan
Figure 1 : Dépôts de la clientèle, crédits nets et
total du bilan Ensemble des banques
(en millions de francs CFA)
58,3 59,451,3
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
30.06.2014 30.06.2015 30.03.2016
Taux de provisions
Figure 2 : Taux de provisions.
11,0 11,2 12,4
6,7 7,1 8,0
31,029,3
25,9
0,0
5,0
10,0
15,0
20,0
25,0
30,0
35,0
30.06.2014 30.06.2015 30.06.2016
Capitaux permanentsRessources de trésorerieEmplois de trésorerie
Figure 3 : Capitaux permanents, ressources de
trésorerie et emplois de trésorerie.
II.- Situation du système bancaire de la CEMAC au 30 juin 2016
Au 30 juin 2016, le système bancaire de la Communauté Economique et
Monétaire de l'Afrique Centrale (CEMAC) compte 53 banques en activité.
Elles sont réparties au Cameroun (15 banques), en Centrafrique (4 banques),
au Congo (11 banques), au Gabon (10 banques), en Guinée Equatoriale
(5 banques) et au Tchad (8 banques).
La présente analyse ne couvre que les banques qui se conforment aux
dispositions du système de Collecte Exploitation et Restitution aux Banques
des Etats Réglementaires (CERBER). Amity Bank Cameroun (Amity) en est
exclu.
1.- Situation d’ensemble
1.1.- Evolution de la situation bilantielle
1.1.1.- Evolution des principaux agrégats
Le total agrégé des bilans s'établit à 11 492 Mds FCFA. Il a progressé de 1,4%
par rapport au 30 juin 2015.
Les dépôts collectés s'élèvent à 9 897 Mds FCFA (86,1% du total du bilan). Ils
sont en hausse de 0,4% en variation annuelle par rapport à 2015. Les crédits
bruts à la clientèle sont de 8 258 Mds FCFA. Ils sont en expansion de 6,6% par
rapport à juin 2015. (Figure 1)
Les provisions pour dépréciation des comptes clientèle se sont accrues de
25,9% par rapport au niveau atteint l'année précédente à la même date. Elles
s'établissent à 669 Mds FCFA. En conséquence, les crédits nets se fixent à
7 589 Mds FCFA (66,0% du total du bilan), soit une variation annuelle de
5,2%.
Les créances en souffrance s'élèvent à 1 305 Mds FCFA. Elles représentent
15,8% des crédits bruts, contre 11,5% douze mois auparavant. Ainsi, la qualité
apparente du portefeuille s'est dégradée par rapport à la situation qui
prévalait en juin 2015.
Le taux de couverture des créances en souffrance par les provisions se situe à
51,3%, contre 59,4% l'année précédente à la même date. Les déclarations des
banques et les résultats des dernières vérifications font ressortir un besoin de
provisions complémentaires de 20 Mds FCFA. (Figure 2)
La couverture des crédits par les dépôts s'établit à 130,4% (contre 136,6% en
juin 2015). Ainsi, les opérations avec la clientèle dégagent un excédent de
ressources de 2 309 Mds FCFA. On relevait un excédent de 2 643 Mds FCFA
en juin 2015.
Les banques de la CEMAC dégagent un excédent des capitaux permanents de
503 Mds FCFA par rapport aux valeurs immobilisées. A fin juin 2015, il
s'élevait à 467 Mds FCFA. (Figure 3)
18
Bulletin N°18 - 30 juin 2016
12,3% 14,7% 13,7%
74,2% 72,8% 74,0%
6,8% 5,7% 5,9%6,7% 6,8% 6,4%
30.06.2014 30.06.2015 30.06.2016
AutresDépôts des entreprises publiques
Dépôts privésDépôts de l'Etat
Figure 4: Structure des dépôts par type de
déposants
7,8% 9,6% 7,8%
4,3% 5,1% 5,4%
79,6% 77,8% 78,6%
6,0% 7,6% 8,1%
30.06.2014 30.06.2015 30.06.2016
Crédits à l'EtatCrédits au secteur privéCrédits aux entreprises publiquesAutres
Figure 5: Structure des crédits bruts par types
de bénéficiaires
33,3% 37,6%25,1%
54,2% 46,4%
45,1%
6,8% 7,2%
7,4%
5,8% 8,9%22,4%
30.06.2014 30.06.2015 30.06.2016
Autres
Caisse
Opérations à vue
Opérations au jour le jour et à terme
1.1.2.- Evolution des opérations avec la clientèle
1.1.2.1.- Les ressources collectées
Les ressources à vue (y compris les comptes d'épargne sur livrets) sont en
augmentation de 0,9% par rapport à juin 2015. Elles s'établissent à 7 473 Mds
FCFA, soit 75,5% des dépôts collectés, contre 75,2% douze mois plus tôt.
Constituées des comptes à terme et des comptes de dépôts à régime spécial
(bons de caisse notamment), les ressources à terme collectées auprès de la
clientèle s'établissent à 2 022 Mds FCFA, soit 20,4% du total des dépôts,
contre 20,5% à fin juin 2015. Elles ont baissé de 0,2% par rapport au niveau
atteint l'année précédente à la même date.
Les dépôts des administrations publiques ont fléchi de 6,2% par rapport à
leur niveau de juin 2015. Ils s'élèvent à 1 357 Mds FCFA, soit 13,7% du total
des dépôts, contre 14,7% en juin 2015. De leur côté, les dépôts des entreprises
publiques se fixent à 587 Mds FCFA, soit 5,9% des dépôts collectés, contre
5,7% douze mois plus tôt. Ils se sont accrus de 4,5% comparés à la situation
de juin 2015. Enfin, les dépôts du secteur privé représentent 74,0% du total
des dépôts, contre 72,8% douze mois plus tôt. Ils s’établissent à 7 323 Mds
FCFA, en hausse de 2,0% comparés à leur niveau de juin 2015. (Figure 4)
1.1.2.2. Les crédits distribués
Les crédits aux administrations publiques ressortent à 671 Mds FCFA, soit
8,1% du total des crédits bruts, contre 7,6% en juin 2015. En valeur absolue,
ils sont en hausse de 14,6% en comparaison avec leur niveau de juin 2015. Les
crédits aux entreprises publiques s'établissent à 449 Mds FCFA, soit 5,4% des
crédits distribués, contre 5,1% douze mois plus tôt. En valeur absolue, ils se
sont progressé de 14,2% comparés à la situation de juin 2015. Quant aux
crédits au secteur privé, ils s'élèvent à 6 492 Mds FCFA et représentent 78,6%
du total des crédits bruts, contre 77,8% douze mois plus tôt. Ils se sont accrus
de 7,7% par rapport à l’année écoulée. (Figure 5)
1.1.3. Evolution des opérations de trésorerie
Les ressources de trésorerie se fixent à 1 201 Mds FCFA, contre 952 Mds
FCFA douze mois auparavant. Elles sont constituées de ressources à terme à
concurrence de 63,3% et de ressources à vue à hauteur de 36,5%. Les
contributions respectives étaient de 59,7% et 40,0% en juin 2015.
Ajoutées à l'excédent des ressources clientèle, ces ressources (ressources de
trésorerie et clientèle) alimentent les emplois de trésorerie qui s'élèvent à
4 182 Mds FCFA, dont 25,1% d'emplois à terme et 52,5% d'emplois à vue (y
compris l'encaisse).
Les opérations avec la Banque des Etats de l'Afrique Centrale (BEAC) se
caractérisent par un placement net des banques primaires de 1 256 Mds
FCFA. Le solde de ces opérations a augmenté de 6,7% par rapport au niveau
atteint l'année précédente à la même date.
Figure 6: Structure des emplois de trésorerie
19
Bulletin N°18 - 30 juin 2016
Tableau 3 : Pourcentage de banques de la
CEMAC respectant les normes
prudentielles
Quant aux opérations avec les correspondants associés (autres établissements
de crédit implantés dans la CEMAC ou correspondants extérieurs
appartenant, dans les deux cas, au même réseau), elles se traduisent par un
placement net de 95 Mds FCFA. Ce solde s'est accru de 73,2% comparé au
niveau atteint en juin 2015. (Figure 6)
1.2.- Respect des normes prudentielles
Au plan de l'analyse prudentielle, sur les 52 banques figurant dans le champ d'analyse, contre 50 banques l'année précédente à la même date :
45 banques sont en conformité avec les dispositions relatives à la représentation du capital minimum (contre 43 banques l'année précédente à la même date) ;
en matière de solvabilité, 44 banques extériorisent un ratio de couverture des risques pondérés par les fonds propres nets supérieur ou égal au minimum de 8%, contre 41 banques l'année précédente à la même date ;
dans le cadre des normes de division des risques, 45 banques parviennent à respecter la limite globale en maintenant en dessous de l'octuple des fonds propres nets la somme des risques pondérés supérieurs à 15% desdits fonds propres (contre 42 banques l'année précédente à la même date) et 35 banques sont en conformité à la limite individuelle en n'entretenant pas de risques pondérés encourus sur un même bénéficiaire excédant 45% des fonds propres nets (contre 37 banques l'année précédente à la même date) ;
s'agissant de la couverture des immobilisations par les ressources permanentes, 39 banques réalisent un ratio supérieur ou égal au minimum de 100% (contre 34 banques l'année précédente à la même date) ;
en ce qui concerne le rapport de liquidité, les disponibilités à vue ou à moins d'un mois sont supérieures ou égales au minimum réglementaire de 100% des exigibilités de même terme pour 44 banques (contre 46 banques l'année précédente à la même date) ;
quant au respect du coefficient de transformation à long terme, 40 banques parviennent à financer à hauteur de 50% au moins (minimum réglementaire) leurs emplois à plus de cinq ans de durée résiduelle par des ressources permanentes (le nombre de banques en conformité était de 37 l'année précédente à la même date) ;
enfin, 40 banques maintiennent la somme des engagements sur les actionnaires, administrateurs et dirigeants ainsi que sur le personnel en dessous du plafond réglementaire de 15% des fonds propres nets (contre 39 banques en conformité l'année précédente à la même date).
Au total, 33 banques disposent de fonds propres nets suffisants pour honorer l'ensemble des normes prudentielles assises sur cet agrégat (contre 34 banques l'année précédente à la même date). Les normes prudentielles respectées par le plus grand nombre d'établissements sont celles se rapportant à la limitation de la somme des grands risques et à la représentation du capital minimum. La norme relative à la limitation des risques encourus sur un même bénéficiaire constitue celle à l'égard de laquelle on observe le plus grand nombre de banques en infraction.
30/06/2015 30/06/2016
1.- Capital minimum 86 86,5
2.- Couverture des risques
82 84,6
3.– Plafond individuel des risques
74 67,3
4.– Plafond global des risques
84 86,5
5.– Couverture des immobilisations
72 78
6.- Rapport de liquidité
92 84,6
7.- Coefficient de transformation
74 76,9
8.- Engagements sur les apparentés
78 76,9
20
Bulletin N°18 - 30 juin 2016
3 141 3 3333 671
2 4922 816 2 699
3 516 3 7364 131
30.06.2014 30.06.2015 30.06.2016
Dépôts de la clientèle Crédits nets Total du bilan
Figure 9 : Dépôts de la clientèle, crédits nets et total
du bilan ensemble des banques
(en millions de francs CFA)
69,9 69,3 71,9
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
30.06.2014 30.06.2015 30.06.2016
Taux de provisions
12,7 12,8 13,9
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
30.06.2014 30.06.2015 30.06.2016
Taux de créances en souffrance
Figure 11 : Taux de provisions (en %)
2.- Situation par pays
2.1.- Le système bancaire camerounais
Le système bancaire camerounais compte 15 banques en activité au 30 juin
2016. Il s'agit de : Afriland First Bank (First Bank), Amity Bank Cameroun
(Amity), Banque Atlantique du Cameroun (BAC), Banque Camerounaise des
Petites et Moyennes Entreprises (BC-PME SA), Banque Internationale du
Cameroun pour l'Epargne et le Crédit (BICEC), BGFIBANK Cameroun
(BGFIBank cmr), Citibank Cameroon (CITI-C), Commercial Bank of
Cameroon (CBC), Ecobank Cameroun (ECOBANK), National Financial
Credit (NFC), Société Commerciale de Banque Cameroun (CA-SCB), Société
Générale de Banques au Cameroun (SGBC), Standard Chartered Bank
Cameroun (SCBC), Union Bank of Cameroon Limited (UBC) et United Bank
For Africa Cameroon (UBA).
2.1.1.- Evolution des principaux agrégats
Le total agrégé des bilans des banques camerounaises s'établit à 4 131 Mds
FCFA. Il a progressé de 10,6% par rapport au 30 juin 2015. Les dépôts
collectés s'élèvent à 3 671 Mds FCFA (88,9% du total du bilan). Ils se sont
accrus de 10,2% en variation annuelle. Les crédits bruts à la clientèle sont de
2 998 Mds FCFA. Ils sont en expansion de 6,5% par rapport à juin 2015.
(Figure 9)
Les créances en souffrance s'élèvent à 415 Mds FCFA. Elles représentent
13,9% des crédits bruts, contre 12,8% douze mois auparavant. Ainsi, la
qualité apparente du portefeuille s'est dégradée par rapport à la situation qui
prévalait à fin juin 2015. (Figure 10)
Les provisions pour dépréciation des comptes clientèle se sont accrues de
19,5% par rapport au niveau atteint l'année précédente à la même date. Elles
s'établissent à 298 Mds FCFA. En conséquence, les crédits nets se fixent à
2 699 Mds FCFA (65,3% du total du bilan), soit une variation annuelle de
+5,2%.
Le taux de couverture des créances en souffrance par les provisions se situe à
71,9%, contre 69,3% en juin 2015. Les déclarations des banques et les résultats
des dernières vérifications ne font ressortir aucun besoin de provisions
complémentaires, comme l'année précédente à la même date. (Figure 11)
La couverture des crédits par les dépôts s'établit à 136,0% (contre 129,9% en
juin 2015). Ainsi, les opérations avec la clientèle dégagent un excédent de
ressources de 972 Mds FCFA. On relevait un excédent de 766 Mds FCFA en
juin 2015.
Les banques camerounaises dégagent un excédent des capitaux permanents
de 15 Mds FCFA par rapport aux valeurs immobilisées, contre un déficit de
40 Mds FCFA à fin juin 2015.
L'excédent de trésorerie se situe à 1 064 Mds FCFA (25,8% du total du bilan).
Il a augmenté de 36,1%, par rapport à la situation qui prévalait douze mois
plus tôt.
Figure 10 : Taux de créances en souffrance
(en %)
21
Bulletin N°18 - 30 juin 2016
2.1.2. Respect des normes prudentielles
Au plan de l'analyse prudentielle, sur les 14 banques figurant dans le champ
d'analyse (contre 13 banques l'année précédente à la même date) :
11 banques sont en conformité avec les dispositions relatives à la
représentation du capital minimum (comme un an auparavant) ;
en matière de solvabilité, 11 banques extériorisent un ratio de
couverture des risques pondérés par les fonds propres nets supérieur
ou égal au minimum de 8%, comme un an plus tôt ;
dans le cadre des normes de division des risques, 11 banques
parviennent à respecter la limite globale en maintenant en dessous de
l'octuple des fonds propres nets la somme des risques pondérés
supérieurs à 15% desdits fonds propres (à l’instar de juin 2015) et 10
banques sont en conformité à l’égard de la limite individuelle, en
n'entretenant pas de risques pondérés encourus sur un même
bénéficiaire excédant 45% des fonds propres nets, comme l’année
écoulée ;
s'agissant de la couverture des immobilisations par les ressources
permanentes, 10 banques réalisent un ratio supérieur ou égal au
minimum de 100% (comme un an auparavant) ;
en ce qui concerne le rapport de liquidité, les disponibilités à vue ou à
moins d'un mois sont supérieures ou égales au minimum
réglementaire de 100% des exigibilités de même terme pour 12
banques (comme un an auparavant) ;
quant au respect du coefficient de transformation à long terme, 10
banques parviennent à financer à hauteur de 50% au moins (minimum
réglementaire) leurs emplois ayant plus de cinq ans de durée
résiduelle par des ressources permanentes (nombre identique à celui
de l'année précédente à la même date) ;
enfin, 11 banques maintiennent la somme des engagements sur les
actionnaires, administrateurs et dirigeants ainsi que sur le personnel
en dessous du plafond réglementaire de 15% des fonds propres nets
(nombre identique à celui de l'année précédente à la même date).
Au total, 10 banques disposent de fonds propres nets suffisants pour honorer
l'ensemble des normes prudentielles assises sur cet agrégat (sans changement
par rapport à l'année précédente à la même date). La norme prudentielle
respectée par le plus grand nombre d'établissements est celle se rapportant
au rapport de liquidité. Les normes relatives au coefficient de transformation,
à la couverture des immobilisations par les ressources permanentes et à la
limitation des risques encourus sur un même bénéficiaire constituent celles à
l'égard desquelles on observe le plus grand nombre de banques en infraction.
Normes prudentielles
Nombre des
Banques en
conformité
(30/06/15)
Nombre des
Banques en
conformité
(30/06/16)
1.– Capital minimum 11 11
2.– Couverture de
risques 11 11
3.– Division des
risques globale 11 11
4.– Division des
risque individuelle 10 10
5.– Couverture des
immobilisations 10 10
6.– Le rapport de
liquidité 12 12
7.– Coefficient de
transformation a LT 10 10
8.– Engagement sur 11 11
Tableau 4 : Pourcentage de banques de la
CEMAC respectant les normes
prudentielles
22
Bulletin N°18 - 30 juin 2016
107131
144131
152
111
153
185 187
30.06.2014 30.06.2015 30.06.2016
Dépôts de la clientèle Crédits nets Total du bilan
Figure 12 : Dépôts de la clientèle, crédits nets et
total du bilan Ensemble des banques
(en millions de francs CFA)
52,558,8
74,9
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
30.06.2014 30.06.2015 30.06.2016
Taux de provisions
32,2 30,0 31,1
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
30.06.2014 30.06.2015 30.06.2016
Taux de créances en souffrance
Figure 14 :Taux de provisions (en %)
2.2.- Le système bancaire centrafricain
Le système bancaire centrafricain compte 4 banques en activité au 30 juin
2016. Il s'agit de : Banque Populaire Maroco-Centrafricaine (BPMC), Banque
Sahélo-Saharienne pour l'Investissement et le Commerce en RCA (BSIC-
RCA), Commercial Bank Centrafrique (CBCA) et Ecobank Centrafrique
(ECOBANK RCA).
2.2.1.- Evolution des principaux agrégats
Le total agrégé des bilans des banques centrafricaines s'établit à 187 Mds
FCFA. Il a progressé de 0,9% par rapport au 30 juin 2015. Les dépôts collectés
s'élèvent à 144 Mds FCFA (76,9% du total du bilan). Ils se sont accrus de 9,9%
en variation annuelle. Les crédits bruts à la clientèle sont de 145 Mds FCFA.
Ils sont en contraction de 4,3% en comparaison avec leur niveau de juin 2015.
(Figure 12)
Les provisions pour dépréciation des comptes clientèle ont augmenté de
26,7% par rapport au niveau atteint l'année précédente à la même date. Elles
se sont établies à 34 Mds FCFA. En conséquence, les crédits nets se fixent à
111 Mds FCFA (59,5% du total du bilan), soit une variation annuelle de
10,9%.
Les créances en souffrance s'élèvent à 45 Mds FCFA. Elles représentent 31,1%
des crédits bruts, contre 30,0% douze mois auparavant. Ainsi, la qualité
apparente du portefeuille s'est dégradée, comparée aussi bien à la situation
qui prévalait en juin 2015. (Figure 13)
Le taux de couverture des créances en souffrance par les provisions se situe à
74,9%, contre 58,8% en juin 2015. Les déclarations des banques et les résultats
des dernières vérifications ne font ressortir aucun besoin de provisions
complémentaires, comme l'année précédente à la même date. (Figure 14)
Les banques centrafricaines dégagent un excédent des capitaux permanents
de 22 Mds FCFA par rapport aux valeurs immobilisées. A fin juin 2015, il
s'élevait à 32 Mds FCFA.
L'excédent de trésorerie se situe à 57 Mds FCFA (30,7% du total du bilan). Il a
augmenté de 17,1% par rapport à l’année dernière à la même date.
La couverture des crédits par les dépôts s'établit à 129,3% (contre 104,9% en
juin 2015). Ainsi, les opérations avec la clientèle dégagent un excédent de
ressources de 33 Mds FCFA. On relevait un excédent de 6 Mds FCFA en juin
2015.
Figure 13 : Taux de créances en souffrance
(en %)
23
Bulletin N°18 - 30 juin 2016
2.2.2. Respect des normes prudentielles
Au plan de l'analyse prudentielle, sur les 4 banques figurant dans le champ
d'analyse (sans changement par rapport à l’année précédent à la même date) :
4 banques sont en conformité avec les dispositions relatives à la
représentation du capital minimum (comme un an auparavant) ;
en matière de solvabilité, 4 banques extériorisent un ratio de
couverture des risques pondérés par les fonds propres nets supérieur
ou égal au minimum de 8%, comme en juin 2015 ;
dans le cadre des normes de division des risques, 4 banques
parviennent à respecter la limite globale en maintenant en dessous de
l'octuple des fonds propres nets la somme des risques pondérés
supérieurs à 15% desdits fonds propres (comme un an auparavant) et 3
banques se conforment à la limite individuelle, en n'entretenant pas de
risques pondérés encourus sur un même bénéficiaire excédant 45% des
fonds propres nets comme l'année précédente à la même date ;
s'agissant de la couverture des immobilisations par les ressources
permanentes, 3 banques réalisent un ratio supérieur ou égal au
minimum de 100% (comme un an auparavant) ;
en ce qui concerne le rapport de liquidité, les disponibilités à vue ou à
moins d'un mois sont supérieures ou égales au minimum
réglementaire de 100% des exigibilités de même terme pour 4 banques,
comme au 30 juin 2015 ;
quant au respect du coefficient de transformation à long terme, 4
banques parviennent à financer à hauteur de 50% au moins (minimum
réglementaire) leurs emplois ayant plus de cinq ans de durée
résiduelle par des ressources permanentes (nombre identique à celui
de l'année précédente à la même date) ;
enfin, 3 banques maintiennent la somme des engagements sur les
actionnaires, administrateurs et dirigeants ainsi que sur le personnel
en dessous du plafond réglementaire de 15% des fonds propres nets
(comme un an auparavant).
Au total, 3 banques disposent de fonds propres nets suffisants pour honorer
l'ensemble des normes prudentielles assises sur cet agrégat (comme douze
mois plus tôt). Les normes prudentielles respectées par le plus grand nombre
d'établissements sont celles se rapportant au coefficient de transformation, au
rapport de liquidité, à la limitation de la somme des grands risques, à la
couverture des risques par les fonds propres nets et à la représentation du
capital minimum. Les normes relatives aux engagements sur les apparentés,
à la couverture des immobilisations par les ressources permanentes et à la
limitation des risques encourus sur un même bénéficiaire constituent celles à
l'égard desquelles on observe le plus grand nombre de banques en infraction.
Normes prudentielles
Nombre des
Banques en
conformité
(30/06/15)
Nombre des
Banques en
conformité
(30/06/16)
1.– Capital minimum 4 4
2.– Couverture de
risques 4 4
3.– Division des
risques globale 4 4
4.– Division des
risque individuelle 3 3
5.– Couverture des
immobilisations 3 3
6.– Le rapport de
liquidité 4 4
7.– Coefficient de
transformation a LT 4 4
8.– Engagement sur
les apparentes 3 3
Tableau 5 : Pourcentage de banques de la
CEMAC respectant les normes
prudentielles
24
Bulletin N°18 - 30 juin 2016
1 7231 980
1 664
1 089 1 2001 392
1 926
2 2201 980
30.06.2014 30.06.2015 30.06.2016
Dépôts de la clientèle Crédits nets Total du bilan
Figure 15 : Dépôts de la clientèle, crédits nets et
total du bilan Ensemble des
banques (en millions de francs
51,6 51,2
23,3
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
30.06.2014 30.06.2015 30.06.2016
Taux de provisions
2,8 4,2
12,0
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
30.06.2014 30.06.2015 30.06.2016
Taux de créances en souffrance
Figure 17 : Taux de provisions (en %)
2.3.- Le système bancaire congolais
Le système bancaire congolais compte 11 banques en activité au 30 juin 2016.
Il s'agit de : Banque Commerciale Internationale (BCI), Banque Congolaise de
l'habitat (BCH), Banque Espirito Santo Congo (BESCO), Banque Postale du
Congo (BPC), Banque Sino Congolaise pour l'Afrique (BESCA), BGFIBANK
Congo (BGFI-Congo), Crédit du Congo (Crédit du Congo), Ecobank Congo
(Ecobank Congo), La Congolaise de Banque (LCB), Societé Générale Congo
(SGC) et United Bank for Africa - Congo (UBA - CONGO).
2.3.1.- Evolution des principaux agrégats
Le total agrégé des bilans des banques congolaises s'établit à 1 980 Mds
FCFA. Il a régressé de 10,8% par rapport au 30 juin 2015. Les dépôts collectés
s'élèvent à 1 664 Mds FCFA (84,1% du total du bilan). Ils ont diminué de
15,9% en variation annuelle. Les crédits bruts à la clientèle sont de 1 432 Mds
FCFA. Ils ont cru de 19,3% par rapport à juin 2015. (Figure 15)
Les provisions pour dépréciation des comptes clientèle se sont accrues de
55,8% par rapport au niveau atteint l'année précédente à la même date. Elles
se sont établies à 40 Mds FCFA. En conséquence, les crédits nets se fixent à
1 392 Mds FCFA (70,3% du total du bilan), soit une variation annuelle de
+18,5%.
Les créances en souffrance s'élèvent à 171 Mds FCFA. Elles représentent
12,0% crédits bruts contre 4,2% douze mois auparavant. Ainsi, la qualité
apparente du portefeuille s'est dégradée, comparée à la situation qui
prévalait en juin 2015. (Figure 16)
Le taux de couverture des créances en souffrance par les provisions se situe à
23,3%, contre 51,2% en juin 2015. Les déclarations des banques et les résultats
des dernières vérifications font ressortir un besoin de provisions
complémentaires de 3 Mds FCFA. Ce besoin était de 6 Mds FCFA l'année
précédente à la même date. (Figure 17)
La couverture des crédits par les dépôts s'établit à 119,5% (contre 168,5% en
juin 2015). Ainsi, les opérations avec la clientèle dégagent un excédent de
ressources de 272 Mds FCFA. On relevait un excédent de 805 Mds FCFA en
juin 2015.
Les banques congolaises dégagent un excédent des capitaux permanents de
165 Mds FCFA par rapport aux valeurs immobilisées. A fin juin 2011, il
s'élevait à 133 Mds FCFA.
L’excédent de trésorerie se situe à 452 Mds FCFA (22,8% du total du bilan). Il
a enregistré une fluctuation de –53,0% par rapport à la situation qui prélavait
douze mois plus tôt.
Figure 16 : Taux de créances en souffrance
(en %)
25
Bulletin N°18 - 30 juin 2016
2.3.2. Respect des normes prudentielles
Au plan de l'analyse prudentielle, sur les 11 banques figurant dans le champ
d'analyse, contre 10 banques l'année précédente à la même date, la situation
se présente comme suit :
11 banques sont en conformité avec les dispositions relatives à la
représentation du capital minimum (comme l'année précédente à la
même date) ;
en matière de solvabilité, 11 banques extériorisent un ratio de
couverture des risques pondérés par les fonds propres nets supérieur
ou égal au minimum de 8 %, comme en juin 2015 ;
dans le cadre des normes de division des risques, 11 banques
parviennent à respecter la limite globale en maintenant en dessous de
l'octuple des fonds propres nets la somme des risques pondérés
supérieurs à 15% desdits fonds propres (comme un an auparavant) et 9
banques sont en conformité avec la limite individuelle, en
n'entretenant pas de risques pondérés encourus sur un même
bénéficiaire excédant 45% des fonds propres nets comme l'année
précédente à la même date ;
s'agissant de la couverture des immobilisations par les ressources
permanentes, 10 banques réalisent un ratio supérieur ou égal au
minimum de 100% (comme un an plus tôt) ;
en ce qui concerne le rapport de liquidité, les disponibilités à vue ou à
moins d'un mois sont supérieures ou égales au minimum
réglementaire de 100% des exigibilités de même terme pour 8 banques
(contre 9 banques un an auparavant) ;
quant au respect du coefficient de transformation à long terme, 9
banques parviennent à financer à hauteur de 50% au moins (minimum
réglementaire) leurs emplois ayant plus de cinq ans de durée
résiduelle par des ressources permanentes (nombre identique à celui
de l'année précédente à la même date) ;
enfin, 9 banques maintiennent la somme des engagements sur les
actionnaires, administrateurs et dirigeants ainsi que sur le personnel
en dessous du plafond réglementaire de 15% des fonds propres nets
(comme au juin 2015).
Au total, 8 banques disposent de fonds propres nets suffisants pour honorer
l'ensemble des normes prudentielles assises sur cet agrégat (comme douze
mois auparavant). Les normes prudentielles respectées par le plus grand
nombre d'établissements sont celles se rapportant à la limitation de la somme
des grands risques, à la couverture des risques par les fonds propres nets et à
la représentation du capital minimum. La norme relative au rapport de
liquidité constitue celle à l'égard de laquelle on observe le plus grand nombre
de banques en infraction.
Normes prudentielles
Nombre des
Banques en
conformité
(30/06/15)
Nombre des
Banques en
conformité
(30/06/16)
1.– Capital minimum 11 11
2.– Couverture de
risques 11 11
3.– Division des
risques globale 11 11
4.– Division des
risque individuelle 9 9
5.– Couverture des
immobilisations 10 10
6.– Le rapport de
liquidité 9 8
7.– Coefficient de
transformation a LT 9 9
8.– Engagement sur
les apparentes 9 9
Tableau 6 : Pourcentage de banques de la
CEMAC respectant les normes
prudentielles
26
Bulletin N°18 - 30 juin 2016
2 117 2 089 2 143
1 790 1 687 1 691
2 460 2 429 2 505
30.06.2014 30.06.2015 30.06.2016
Dépôts de la clientèle Crédits nets Total du bilan
Figure 18 : Dépôts de la clientèle, crédits nets et
total du bilan des banques du Gabon
(en millions de francs CFA)
43,648,5 51,9
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
30.06.2014 30.06.2015 30.06.2016
Taux de provisions
7 8,110,5
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
30.06.2014 30.06.2015 30.06.2016
Taux de créances en souffrance
Figure 20 : Taux de provisions (en %)
2.4.- Le système bancaire gabonais
Le système bancaire gabonais compte 10 banques en activité au 30 juin 2016.
Il s'agit de Banque de l'Habitat du Gabon (BHG), Banque Gabonaise de
Développement (BGD), Banque Internationale pour le Commerce et
l'Industrie du Gabon (BICIG), BGFIBANK (BGFI-Gabon), Citibank, N.A.
(CITI-G), Ecobank Gabon (Ecobank-Gab), Orabank Gabon (OBG), Postbank
SA (Postbank), Union Gabonaise de Banque (UGB) et United Bank for Africa
- Gabon (UBA - Gabon).
2.4.1.- Evolution des principaux agrégats
Le total agrégé des bilans des banques gabonaises s'établit à 2 505 Mds FCFA.
Il a progressé de 3,1% par rapport au 30 juin 2015. Les dépôts collectés
s'élèvent à 2 143 Mds FCFA (85,6% du total du bilan). Ils se sont accrus de
2,6% en variation annuelle. Les crédits bruts à la clientèle sont de 1 788 Mds
FCFA. Ils sont en expansion de 6,0% par rapport à juin 2015. (Figure 18)
Les provisions pour dépréciation des comptes clientèle ont augmenté de
47,1% par rapport au niveau atteint l'année précédente à la même date. Elles
se sont établies à 97 Mds FCFA. En conséquence, les crédits nets se fixent à
1 691 Mds FCFA (67,5% du total du bilan), soit une variation annuelle de
+4,0%.
Les créances en souffrance s'élèvent à 187 Mds FCFA. Elles représentent
10,5% des crédits bruts, contre 8,1% douze mois auparavant. Ainsi, la qualité
apparente du portefeuille s'est dégradée, comparée à la situation qui
prévalait en juin 2015. (Figure 19)
Le taux de couverture des créances en souffrance par les provisions se situe à
51,9%, contre 48,5% en juin 2015. Les déclarations des banques et les résultats
des dernières vérifications font ressortir un besoin de provisions
complémentaires de 17 milliards FCFA, contre 25 Mds FCFA l'année
précédente à la même date. (Figure 20)
La couverture des crédits par les dépôts s'établit à 126,8% (contre 128,9% en
juin 2015). Ainsi, les opérations avec la clientèle dégagent un excédent de
ressources de 452 Mds FCFA. On relevait un excédent de 468 Mds FCFA en
juin 2015.
Les banques gabonaises dégagent un excédent des capitaux permanents de
131 Mds FCFA par rapport aux valeurs immobilisées. A fin juin 2015, il
s'élevait à 144 Mds FCFA.
L'excédent de trésorerie se situe à 621 Mds FCFA (24,8% du total du bilan). Il
a baissé de 5,1% par rapport à la situation qui prévalait douze mois plus tôt.
2.4.2. Respect des normes prudentielles
Au plan de l'analyse prudentielle, il ressort ce qui suit :
7 banques sont en conformité avec les dispositions relatives à la
représentation du capital minimum (comme un an auparavant) ;
en matière de solvabilité, 7 banques extériorisent un ratio de
couverture des risques pondérés par les fonds propres nets supérieur
ou égal au minimum de 8%, comme au 30 juin 2015 ;
Figure 19 : Taux de créances en souffrance
(en %)
27
Bulletin N°18 - 30 juin 2016
dans le cadre des normes de division des risques, 7 banques
parviennent à respecter la limite globale en maintenant en dessous de
l'octuple des fonds propres nets la somme des risques pondérés
supérieurs à 15% desdits fonds propres (comme un an auparavant) et 6
banques sont en conformité avec la limite individuelle, en
n'entretenant pas de risques pondérés encourus sur un même
bénéficiaire excédant 45% des fonds propres nets, comme un an plus
tôt ;
s'agissant de la couverture des immobilisations par les ressources
permanentes, 6 banques réalisent un ratio supérieur ou égal au
minimum de 100% (comme un an auparavant) ;
en ce qui concerne le rapport de liquidité, les disponibilités à vue ou à
moins d'un mois sont supérieures ou égales au minimum
réglementaire de 100% des exigibilités de même terme pour 8 banques
(comme l'année précédente à la même date) ;
quant au respect du coefficient de transformation à long terme, 7
banques parviennent à financer à hauteur de 50% au moins (minimum
réglementaire) leurs emplois ayant plus de cinq ans de durée
résiduelle par des ressources permanentes (le nombre de banques en
conformité était identique à celui de l'année précédente à la même
date) ;
enfin, 5 banques maintiennent la somme des engagements sur les
actionnaires, administrateurs et dirigeants ainsi que sur le personnel
en dessous du plafond réglementaire de 15% des fonds propres nets
(ce nombre était le même l'année précédente à la même date).
Au total, 5 banques disposent de fonds propres nets suffisants pour honorer
l'ensemble des normes prudentielles assises sur cet agrégat (comme douze
mois auparavant et contre 6 banques le mois précédent). La norme
prudentielle respectée par le plus grand nombre d'établissements est celle se
rapportant au rapport de liquidité. La norme relative aux engagements sur
les apparentés constitue celle à l'égard de laquelle on observe le plus grand
nombre de banques en infraction.
Normes prudentielles
Nombre des
Banques en
conformité
(30/06/15)
Nombre des
Banques en
conformité
(30/06/16)
1.– Capital minimum 7 7
2.– Couverture de
risques 7 7
3.– Division des
risques globale 7 7
4.– Division des
risque individuelle 6 6
5.– Couverture des
immobilisations 6 6
6.– Le rapport de
liquidité 8 8
7.– Coefficient de
transformation a LT 7 7
8.– Engagement sur
les apparentes 5 5
Tableau 7 : Pourcentage de banques de la
CEMAC respectant les normes
prudentielles
28
Bulletin N°18 - 30 juin 2016
1 731 1 626 1 548
1 037 1 116 1 043
2 004 1 9651 838
30.06.2014 30.06.2015 30.06.2016
Dépôts de la clientèle Crédits nets Total du bilan
Figure 21 : Dépôts de la clientèle, crédits nets et
total du bilan des banques de la
Guinée Equatoriale (en millions de
francs CFA)
49,0 53,6
36,6
0,0
10,0
20,0
30,0
40,0
50,0
60,0
70,0
80,0
90,0
100,0
30.06.2014 30.06.2015 30.06.2016
Taux de provisions
15,5 17,2
28,8
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
30.06.2014 30.06.2015 30.06.2016
Taux de créance en souffrance
Figure 23 : Taux de provisions (en %)
2.5.- Le système bancaire équato-guinéen
Le système bancaire équato-guinéen compte 5 banques en activité au 30 juin
2015. Il s'agit de : Banco Nacional de Guinea Ecuatorial (BANGE),
BGFIBANK Guinée Equatoriale (BGFI GE), CCEI BANK GE (CCEI GE),
Ecobank Guinée Equatoriale et Société Générale de Banques en Guinée
Equatoriale (SGBGE).
2.5.1.- Evolution des principaux agrégats
Le total agrégé des bilans des banques équato-guinéennes s'établit à 1 838
Mds FCFA. Il a régressé de 6,5% par rapport au 30 juin 2015. Les dépôts
collectés s'élèvent à 1 548 Mds FCFA (84,2% du total du bilan). Ils se sont
diminués de 4,8% en variation annuelle. Les crédits bruts à la clientèle sont
de 1 166 Mds FCFA. Ils ont diminués de 4,4% en comparaison avec leur
niveau de juin 2015. (Figure 21)
Les provisions pour dépréciation des comptes clientèle se sont accrues de
19,1% par rapport au niveau atteint l'année précédente à la même date. Elles
s'établissent à 123 Mds FCFA. En conséquence, les crédits nets se fixent à
1 043 Mds FCFA (56,7% du total du bilan), soit une variation annuelle de
+2,9%.
Les créances en souffrance s'élèvent à 336 Mds FCFA. Elles représentent
28,8% des crédits bruts contre 17,2% douze mois auparavant. Ainsi, la qualité
apparente du portefeuille s'est dégradée, comparée à la situation qui
prévalait en juin 2015. (Figure 22)
Le taux de couverture des créances en souffrance par les provisions se situe à
36,6%, contre 53,6% en juin 2015. Les déclarations des banques et les résultats
des dernières vérifications ne font ressortir aucun besoin de provisions
complémentaires, contre un Md FCFA l'année précédente à la même date.
(Figure 23)
La couverture des crédits par les dépôts s'établit à 148,4% (contre 160,4% en
juin 2015). Ainsi, les opérations avec la clientèle dégagent un excédent de
ressources de 505 Mds FCFA. On relevait un excédent de 612 Mds FCFA en
juin 2015.
Les banques équato-guinéennes dégagent un excédent des capitaux
permanents de 174 Mds FCFA par rapport aux valeurs immobilisées. A fin
juin 2015, il s'élevait à 173 Mds FCFA.
L'excédent de trésorerie se situe à 709 Mds FCFA (38,5% du total du bilan). Il
a enregistré une fluctuation de -18,7% par rapport à la situation qui prévalait
douze mois plus tôt.
2.5.2. Respect des normes prudentielles
Au plan de l'analyse prudentielle, il ressort ce qui suit :
5 banques sont en conformité avec les dispositions relatives à la
représentation du capital minimum (comme un an auparavant) ;
Figure 22 : Taux de créances en souffrance
(en %)
29
Bulletin N°18 - 30 juin 2016
en matière de solvabilité, 5 banques extériorisent un ratio de
couverture des risques pondérés par les fonds propres nets supérieur
ou égal au minimum de 8%, comme un an plus tôt ;
dans le cadre des normes de division des risques, 5 banques
parviennent à respecter la limite globale en maintenant en dessous de
l'octuple des fonds propres nets la somme des risques pondérés
supérieurs à 15% desdits fonds propres (comme un an auparavant) et 4
banques sont en conformité à la limite individuelle, en n'entretenant
pas de risques pondérés encourus sur un même bénéficiaire excédant
45% des fonds propres nets, comme l’année dernière à la même date ;
s'agissant de la couverture des immobilisations par les ressources
permanentes, 5 banques réalisent un ratio supérieur ou égal au
minimum de 100% (comme en juin 2015) ;
en ce qui concerne le rapport de liquidité, les disponibilités à vue ou à
moins d'un mois sont supérieures ou égales au minimum
réglementaire de 100% des exigibilités de même terme pour 5 banques
(comme un an auparavant) ;
quant au respect du coefficient de transformation à long terme, 5
banques parviennent à financer à hauteur de 50% au moins (minimum
réglementaire) leurs emplois ayant plus de cinq ans de durée
résiduelle par des ressources permanentes (nombre identique à celui
de l'année précédente à la même date) ;
enfin, 5 banques maintiennent la somme des engagements sur les
actionnaires, administrateurs et dirigeants ainsi que sur le personnel
en dessous du plafond réglementaire de 15% des fonds propres nets
(cet effectif était le même que celui de l'année écoulée à la même date).
Au total, 4 banques disposent de fonds propres nets suffisants pour honorer
l'ensemble des normes prudentielles assises sur cet agrégat (sans changement
par rapport au mois précédent et à l'année précédente à la même date). Les
normes prudentielles respectées par le plus grand nombre d'établissements
sont celles se rapportant aux engagements sur les apparentés, au coefficient
de transformation, au rapport de liquidité, à la couverture des
immobilisations par les ressources permanentes, à la limitation de la somme
des grands risques, à la couverture des risques par les fonds propres nets et à
la représentation du capital minimum. La norme relative à la limitation des
risques encourus sur un même bénéficiaire constitue celle à l'égard de
laquelle on observe le plus grand nombre de banques en infraction.
2.6.- Le système bancaire tchadien
Le système bancaire tchadien compte 8 banques en activité au 30 juin 2016. Il
s'agit de : Banque Agricole et Commerciale (BAC), Banque Commerciale du
Chari (BCC), Banque Sahélo-Saharienne pour l'Investissement et le
Commerce au Tchad (BSIC-Tchad), Commercial Bank Tchad (CBT),
ECOBANK TCHAD (Ecobank-Tchad), Financial Bank Tchad (FBT), Société
Générale Tchadienne de Banque (SGTB) et United Bank for Africa - Tchad
(UBA -Tchad).
Normes prudentielles
Nombre des
Banques en
conformité
(30/06/15)
Nombre des
Banques en
conformité
(30/06/16)
1.– Capital minimum 5 5
2.– Couverture de
risques 5 5
3.– Division des
risques globale 5 5
4.– Division des
risque individuelle 4 4
5.– Couverture des
immobilisations 5 5
6.– Le rapport de
liquidité 5 5
7.– Coefficient de
transformation a LT 5 5
8.– Engagement sur
les apparentes 5 5
Tableau 7 : Pourcentage de banques de la
CEMAC respectant les normes
prudentielles
30
Bulletin N°18 - 30 juin 2016
660 699 727
596
714652
770 806 850
30.06.2014 30.06.2015 30.06.2016
Dépôts de la clientèle Crédits nets Total du bilan
Figure 24 : Dépôts de la clientèle, crédits nets et
total du bilan des banques du Tchad
(en millions de francs CFA)
58,6 55,0 51,2
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
30.06.2014 30.06.2015 30.06.2016
Taux de provisions
11,7 14,220,6
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
30.06.2014 30.06.2015 30.06.2016
Taux de créances en souffrance
Figure 26 : Taux de provisions (en %)
2.5.1.- Evolution des principaux agrégats
Le total agrégé des bilans des banques tchadiennes s'établit à 850 Mds FCFA.
Il a progressé de 5,5% par rapport au 30 juin 2015. Les dépôts collectés
s'élèvent à 727 Mds FCFA (85,5% du total du bilan). Ils se sont accrus de
4,0% en variation annuelle. Les crédits bruts à la clientèle sont de 729 Mds
FCFA. Ils se sont repliés de 5,9% par rapport à juin 2015. (Figure 24)
Les provisions pour dépréciation des comptes clientèle ont augmenté de
27,2% par rapport au niveau atteint l'année précédente à la même date. Elles
s'établissent à 77 Mds FCFA. En conséquence, les crédits nets se fixent à 652
Mds FCFA (76,7% du total du bilan), soit une variation annuelle de -8,7%.
Les créances en souffrance s'élèvent à 150 Mds FCFA. Elles représentent
20,6% des crédits bruts, contre 14,2% douze mois auparavant. Ainsi, la
qualité apparente du portefeuille s'est dégradée comparée à la situation qui
prévalait en juin 2015. (Figure 25)
Le taux de couverture des créances en souffrance par les provisions se situe à
51,2%, contre 55,0% en juin 2015. Les déclarations des banques et les résultats
des dernières vérifications ne font ressortir aucun besoin de provisions
complémentaires, comme l'année précédente à la même date. (Figure 26)
La couverture des crédits par les dépôts s'établit à 111,4% (contre 97,8% en
juin 2015). Ainsi, les opérations avec la clientèle dégagent un excédent de
ressources de 75 Mds FCFA. On relevait un excédent de 15 Mds FCFA en juin
2015.
Les banques tchadiennes dégagent un excédent des capitaux permanents de
5 Mds FCFA par rapport aux valeurs immobilisées.
L'excédent de trésorerie se situe à 79 Mds FCFA (9,3% du total du bilan). Il a
cru de +2066,9%, par rapport à la situation qui prévalait douze mois plus tôt.
2.6.2. Respect des normes prudentielles
Au plan de l'analyse prudentielle, il ressort que :
7 banques sont en conformité avec les dispositions relatives à la
représentation du capital minimum (comme un an auparavant) ;
en matière de solvabilité, 6 banques extériorisent un ratio de
couverture des risques pondérés par les fonds propres nets supérieur
ou égal au minimum de 8%, comme un an plus tôt ;
dans le cadre des normes de division des risques, 7 banques
parviennent à respecter la limite globale en maintenant en dessous de
l'octuple des fonds propres nets la somme des risques pondérés
supérieurs à 15% desdits fonds propres (comme l’année dernière à la
même date) et 3 banques sont en conformité avec la limite individuelle,
en n'entretenant pas de risques pondérés encourus sur un même
bénéficiaire excédant 45% des fonds propres nets, comme un an
auparavant ;
Figure 25 : Taux de créances en souffrance
(en %)
31
Bulletin N°18 - 30 juin 2016
s'agissant de la couverture des immobilisations par les ressources
permanentes, 5 banques réalisent un ratio supérieur ou égal au
minimum de 100% (cet effectif était identique à celui de l'année
précédente à la même date) ;
en ce qui concerne le rapport de liquidité, les disponibilités à vue ou à
moins d'un mois sont supérieures ou égales au minimum
réglementaire de 100% des exigibilités de même terme pour 7 banques
(comme un an auparavant) ;
quant au respect du coefficient de transformation à long terme, 5
banques parviennent à financer à hauteur de 50% au moins (minimum
réglementaire) leurs emplois ayant plus de cinq ans de durée
résiduelle par des ressources permanentes (nombre identique à celui
de l'année précédente à la même date) ;
enfin, 7 banques maintiennent la somme des engagements sur les
actionnaires, administrateurs et dirigeants ainsi que sur le personnel
en dessous du plafond réglementaire de 15% des fonds propres nets (le
nombre de banques en conformité était le même que l’année dernière).
Au total, 3 banques seulement disposent de fonds propres nets suffisants
pour honorer l'ensemble des normes prudentielles assises sur cet agrégat
(comme douze mois auparavant et contre une banque le mois précédent).
Les normes prudentielles respectées par le plus grand nombre
d'établissements sont celles se rapportant aux engagements sur les
apparentés, au rapport de liquidité, à la limitation de la somme des grands
risques et à la représentation du capital minimum. La norme relative à la
limitation des risques encourus sur un même bénéficiaire constitue celle à
l'égard de laquelle on observe le plus grand nombre de banques en
infraction.
Normes prudentielles
Nombre des
Banques en
conformité
(30/06/15)
Nombre des
Banques en
conformité
(30/06/16)
1.– Capital minimum 7 7
2.– Couverture de
risques 6 6
3.– Division des
risques globale 7 7
4.– Division des
risque individuelle 3 3
5.– Couverture des
immobilisations 5 5
6.– Le rapport de
liquidité 7 7
7.– Coefficient de
transformation a LT 5 5
8.– Engagement sur
les apparentes 7 7
Tableau 7 : Pourcentage de banques de la
CEMAC respectant les normes
prudentielles
32
Cameroun41%
Centrafrique2%
Congo16%
Gabon22%
Guinée Equatiriala
10%
Tchad9%
Figure 27 : Répartition du Produit net bancairepar pays au 30 juin 2016
Bulletin N°18 - 30 juin 2016
III– Rentabilité des banques de la CEMAC
Les établissements de crédit sont tenus de communiquer au Secrétariat Général
de la COBAC leur compte de résultat annuel et semestriel certifiés
respectivement à fin décembre et à fin juin de chaque année. Les données
renseignées dans ces comptes de résultat sont issues des déclarations
périodiques provisoires des établissements de crédit au 30 juin 2016.
1.– Résultats d’ensemble
Le résultat net des cinquante et deux banques de la CEMAC au 30 juin 2016
enregistre une baisse de 9,3 milliards de FCFA (-13,8%) par rapport au niveau
réalisé un an plus tôt. Il reste toutefois positif, en s’établissant à 58 milliards de
FCFA, contre 67,3 milliards de FCFA au 30 juin 2015. Les évolutions
marquantes sont reprises ci-après :
le résultat net des banques de la Guinée Equatoriale enregistre la plus
forte baisse à hauteur de 7,5 milliards de FCFA (-52,18%) ;
dans une moindre mesure, les banques du Congo et du Tchad affichent
également une diminution de leur résultat net respectivement de 2
milliards de FCFA et de 2,9 milliards de FCFA pour s’établir
respectivement à 15,12 milliards de FCFA et à 5,47 milliards de FCFA au
30 juin 2016 ;
le résultat net des banques du Gabon s’établit à 11,04 milliards de FCFA,
en hausse de 2,61 milliards de FCFA (+30,9%), soit la plus forte
progression de la CEMAC sur la période de référence. Il est suivi par
celui des banques du Cameroun et de la RCA, avec une progression
respective de 2,26%, soit 427 millions de FCFA, à 19,3 milliards de FCFA
et de 66,97%, soit 73 millions de FCFA, à 182 millions de FCFA ;
seize (17) banques déclarent une perte nette au 30 juin 2016 pour un
montant cumulé de -29 milliards de FCFA, contre quatorze (14) un an
plus tôt pour un montant de -26 milliards de FCFA.
douze (12) banques dégagent un résultat brut d’exploitation déficitaire
pour un montant cumulé de -15,2 milliards de FCFA, en plus d’afficher
une perte nette.
Le produit net bancaire (PNB) de l’ensemble des banques de la CEMAC s’établit à
466 milliards de FCFA, en hausse de 29,3 milliards de FCFA, comparé à son
niveau d’il y a un an où il ressortait à 437 milliards FCFA. À l’exception de la
marge sur opérations financières qui fléchit de 18,5% à 12,1 milliards de FCFA,
les autres composantes du PNB ont connu une hausse par rapport à leur niveau
au 30 juin 2015. Ainsi, la marge sur les opérations avec la clientèle enregistre la
plus forte augmentation, avec 17,1 milliards de FCFA, et s’établit à 263,6
milliards de FCFA, contre 246,5 milliards de FCFA un an auparavant. (Figure
25)
Les opérations diverses et les opérations avec la clientèle continuent de
représenter les principales contributions à la formation du PNB, respectivement
à hauteur de 39% et de 57%.
La marge sur opérations avec la clientèle, de 263,4 milliards de FCFA, dégagée par
le système bancaire de la CEMAC se répartit entre les différentes places
bancaires ainsi qu’il suit :
La rentabilité des banques de la
sous région a baissé par rapport
à 2015, mais elle reste positive
33
Op. de crédit ba il
2%
Op. financières
3%
Op. avec la cl ientèle
56%Op. de
trésorerie
0%
Op. divers39%
Bulletin N°18 - 30 juin 2016
Cameroun33%
Centrafique1%
Congo26%
Gabon 19%
Guinée Equatoriale
12%
Tchac9%
Cameroun (97,5 milliards de FCFA), Gabon (62,2 milliards de FCFA), Guinée
Équatoriale (29,9 milliards de FCFA), Congo (43,5 milliards de FCFA), Tchad
(25,6 milliards de FCFA) et RCA (5 milliards de FCFA).
La marge sur opérations diverses est principalement alimentée par des
commissions perçues sur les opérations de change et de transfert de fonds.
Les places bancaires du Congo, de la Guinée Equatoriale et du Tchad
enregistrent chacune une baisse de cette marge, respectivement de 811
millions de FCFA (soit -2,68%), de 6,7 milliards de FCFA (soit -29,1%) et de
959 millions de FCFA (soit -6,62%). En revanche, cette marge connaît une
progression, notamment au Gabon de 2,2 milliards de FCFA (soit +5,84%), au
Cameroun de 14,8 milliards de FCFA (soit +22,85%) et en Centrafrique de 240
millions de FCFA (soit +6,2%).
La marge sur opérations de trésorerie se redresse de +3,3 milliards de FCFA,
bien que toujours négative, par rapport à son niveau atteint un an plus tôt.
Elle ressort à -391 millions de FCFA au 30 juin 2016, contre -3,7 milliards de
FCFA un an auparavant. Cette reprise est atténuée par la baisse enregistrée
par les banques gabonaises de 537 millions de FCFA (-37,11%).
Les opérations financières regroupent l’activité du portefeuille des titres de
participation et d’investissement. Elles affichent une diminution de 2,8
milliards de FCFA (-18,5%). Cette tendance baissière est observée dans
l’ensemble des banques de la CEMAC à l’exception de celles de la RCA et du
Tchad, lesquelles enregistrent respectivement une augmentation de 29
millions de FCFA (+27,36%) et de 848 millions de FCFA (+107,7%).
Les opérations de crédit-bail assurent une marge qui s’élève à 7,7 milliards de
FCFA, contre 4,7 milliards de FCFA un an plus tôt. Elle demeure peu
significative avec une contribution de 2% à la formation du PNB mais affiche
une forte hausse de 62,6%. Cette hausse est imputable aux banques
camerounaises et congolaises.
Les frais généraux s’accroissent de 24,3 milliards de FCFA (+10,3%) pour se
situer à 261 milliards de FCFA, contre 237 milliards de FCFA un an plus tôt.
A l’exception de la RCA qui affiche un coefficient net d’exploitation de
63,22% au-delà de la norme de 60%, toutes les autres places de la CEMAC
disposent d’une tenue globalement satisfaisante de leurs charges
d’exploitation au 30 juin 2016.
Le résultat brut d’exploitation, quant à lui, se contracte avec une baisse de
1,4%, passant de 180 milliards de FCFA au 30 juin 2015 à 177 milliards de
FCFA, un an plus tard.
Sous l’effet des évolutions décrites, ci-dessus, le résultat courant, qui s’obtient
en retranchant du résultat brut d’exploitation les dotations nettes aux
provisions et les pertes nettes sur créances irrécouvrables, diminue de 5,4
milliards de FCFA (-5,3%) pour s’établir à 96,2 milliards de FCFA au 30 juin
2016, contre 101,6 milliards de FCFA un an plus tôt.
Figure 28 : Contribution des different merges a la
formation du PNB au 30 juin 2016
Figure 29 : Répartition du résultat net par pays au 30 juin 2016
34
Bulletin N°18 - 30 juin 2016
Avec un résultat net global équivalant à 0,43% du total des actifs, le
rendement des actifs généré par les banques de la CEMAC au 30 juin 2016
s’est détérioré par rapport à l’année 2015 où il se situait à 0,53%. De même, la
rentabilité des capitaux investis se dégrade par rapport à juin 2015, reculant
de 6,40% à 4,67%.
2.– Résultats par pays
2.1.- Cameroun
Au 30 juin 2016, le produit net bancaire de l’ensemble des banques
implantées au Cameroun s’élève à 193,3 milliards de FCFA, contre 154,7
milliards de FCFA un an auparavant, soit une hausse de 38,6 milliards de
FCFA (+25%).
Les principaux agrégats de la rentabilité de la place bancaire camerounaise sont repris ci-après :
CEMAC (millions de FCFA) Juin – 15 % PNB Juin - 16 % PNB
Marges sur opérations de trésorerie -3 701 -1% -391 -0,1%
Marges sur opérations financières 14 882 3% 12 122 3%
Marges sur opérations avec la clientèle 246 495 56% 263 603 57%
Marges sur opérations diverses 174 193 40% 182 950 39%
Marges sur opérations de crédit-bail 4 759 1% 7 737 2%
Produit net bancaire 436 628 466 021
Frais généraux 237 091 261 462
Résultat brut d’exploitation 180 026 177 432
Résultat courant 101 664 96 258
Résultat exceptionnel -4 515 1 829
Impôt sur le résultat 26 861 40 105
Résultat net 67 287 57 982
Coefficient net d’exploitation 54,30% 56,11%
Rendement des actifs 0,53% 0,43%
Rentabilité des capitaux investis 6,40% 4,67%
Variation
En valeur En %
3 310 -89,4%
-2 760 -18,5%
17 108 6,9%
8 757 5,0%
2 978 62,6%
29 338 6,7%
24 371 10,3%
-2 597 -1,4%
-5 406 -5,3%
6 344 -140,5%
10 244 34,3%
-9 305 -13,8%
Cameroun – (en MFCFA) Juin – 15 % PNB Juin - 16 % PNB
Marges sur opérations de trésorerie -1 606 -1% 651 -0%
Marges sur opérations financières 9 839 5% 8 817 5%
Marges sur opérations avec la clientèle 77 786 50% 97 482 50%
Marges sur opérations diverses 64 602 42% 79 364 41%
Marges sur opérations de crédit-bail 4 075 2,6% 7 029 3,6%
Produit net bancaire 154 696 100% 193 343 100%
Frais généraux 86 945 105 530
Résultat brut d’exploitation 61 913 74 650
Résultat courant 33 867 39 146
Résultat exceptionnel 605 -1 583
Impôt sur le résultat 15 613 18 277
Résultat net 18 859 19 286
Coefficient net d’exploitation 56,20% 54,58%
Rendement des actifs 0,44% 0,38%
Rentabilité des capitaux investis 7,04% 4,94%
Variation
En valeur En %
2 257 -140,54%
-1 022 -10,39%
19 696 25,32%
14 762 22,85%
2 954 72,49%
38 647 24,98%
18 585 21,38%
12 737 20,57%
5 279 15,59%
-2 188 -361,65%
2 664 17,06%
427 2,26%
35
Bulletin N°18 - 30 juin 2016
2.2.- République Centrafricaine
Au 30 juin 2016, le produit net bancaire des établissements de crédit implantés en République Centrafricaine s’établit à 9,06 milliards de FCFA, en hausse de 531 millions de FCFA (+6,2%) par rapport au 30 juin 2015.
Les principaux agrégats de la rentabilité de la place bancaire centrafricaine sont repris ci-après :
2.3.- Congo
Au 30 juin 2016, le produit net bancaire a baissé de 3,53 milliards de FCFA
(-4,5%) à 75,9 milliards de FCFA, contre 79,4 milliards de FCFA un an plus
tôt. Six (6) banques contribuent à hauteur de 87,3% de la production bancaire
au Congo.
RCA – (en MFCFA)
juin-15
% PNB
juin-16
% PNB
Marge sur opérations de trésorerie -406 -5% -232 -3%
Marge sur opérations financières 106 1% 135 3%
Marge sur opérations avec la clientèle 4 936 58% 5 024 54%
Marge sur opérations diverses 3 896 46% 4 136 46%
Marge sur opérations de crédit-bail 0 0% 0 0%
Produit net bancaire 8 532 100% 9 063 100%
Frais généraux 5 572 5 730
Résultat brut d’exploitation 2 430 2 658
Résultat courant 178 671
Résultat exceptionnel -69 -391
Impôt sur le résultat 0 98
Résultat net 109 182
Coefficient net d’exploitation 65,31% 62,34%
Rendement des actifs 0,05% 0,32%
Rentabilité des capitaux investis 0,27% 1,81%
Variation
En valeur En %
174 -42,86%
29 27,36%
88 1,78%
240 6,16%
0
531 6,22%
158 2,84%
228 9,38%
493 276,97%
-322 466,67%
98
73 66,97%
Congo (en MFCFA)
juin-15
% PNB
juin-16
% PNB
Marge sur opérations de trésorerie 2 610 3% 2 464 2%
Marge sur opérations financières 164 0% -148 1%
Marge sur opérations avec la clientèle 45 657 57% 43 484 59%
Marge sur opérations diverses 30 306 38% 29 495 37%
Marge sur opérations de crédit-bail 681 1% 589 0,7%
Produit net bancaire 79 418 100% 75 884 100%
Frais généraux 39 102 40 634
Résultat brut d’exploitation 36 550 30 130
Résultat courant 21 486 22 264
Résultat exceptionnel -336 -575
Impôt sur le résultat 4 025 6 567
Résultat net 17 125 15 122
Coefficient net d’exploitation 49,24% 53,55%
Rendement des actifs 0,74% 0,70%
Rentabilité des capitaux investis 9,53% 5,99%
Variation
En valeur En %
-146 -5,59%
-312 -190,24%
-2 173 -4,76%
-811 -2,68%
-92 -13,51%
-3 534 -4,45%
1 532 3,92%
-6 420 -17,56%
778 3,62%
-239 71,13%
2 542 63,16%
-2 906 -11,70%
36
Bulletin N°18 - 30 juin 2016
2.4.- Gabon
Au 30 juin 2016, le produit net bancaire des banques du Gabon s’établit à
102,5 milliards de FCFA. Il est en hausse de 5% par rapport à la situation qui
prévalait un an auparavant où il s’établissait à 97,7 milliards de FCFA. Cette
tendance est imputable l’augmentation généralisée des marges sur
opérations avec la clientèle (+6,7%) et sur opérations diverses (+5,8%),
contribuant, toutes les deux, à la formation du PNB des banques gabonaises
respectivement à hauteur de 61% et de 39% à fin juin 2016 .
2.5.- Guinée Equatoriale
Au 30 juin 2016, le produit net bancaire du système bancaire équato-guinéen
a fléchi de 16,9% à 44,7 milliards de FCFA, contre 53,8 milliards de FCFA un
an plus tôt. Deux (2) banques sur les cinq que compte la place équato-
guinéenne concentrent plus de la moitié (52,74%) de la production bancaire.
Gabon – (MFCFA) Juin-15 % PNB Juin-16 % PNB
Marge sur opérations de trésorerie -1 447 -1% -1 984 -2%
Marge sur opérations financières 2 976 3% 2 139 5%
Marge sur opérations avec la clientèle 58 267 60% 62 196 52%
Marge sur opérations diverses 37 891 39% 40 104 41%
Marge sur opérations de crédit-bail 2 0% 88 4%
Produit net bancaire 97 689 100% 102 543 100%
Frais généraux 61 362 62 041
Résultat brut d’exploitation 30 403 36 663
Résultat courant 18 720 17 000
Résultat exceptionnel -3 122 5 559
Impôt sur le résultat 7 166 11 520
Résultat net 8 432 11 039
Coefficient net d’exploitation 62,81% 67,50%
Rendement des actifs 0,31% 0,39%
Rentabilité des capitaux investis 3,65% 5,63%
Variation
En valeur En %
-537 37,1%
-837 -28,1%
3 929 6,7%
2 213 5,8%
86 4 300,0%
4 654 5,0%
679 1,1%
6 260 20,6%
-1 720 -9,2%
8 681 -278,1%
4 354 60,8%
2 607 30,9%
Guinée Equatoriale – (en MFCFA)
juin-15
% PNB
juin-16
% PNB
Marge sur opérations de trésorerie -1 984 -4% -997 -2%
Marge sur opérations financières 1 010 2% -456 1%
Marge sur opérations avec la clientèle 31 801 59% 29 852 67%
Marge sur opérations diverses 23 016 43% 16 328 37%
Marge sur opérations de crédit-bail 1 0% 0 0%
Produit net bancaire 53 844 100% 44 727 100%
Frais généraux 23 550 24 949
Résultat brut d’exploitation 28 944 17 717
Résultat courant 16 709 10 072
Résultat exceptionnel -622 -553
Impôt sur le résultat 1 698 2 638
Résultat net 14 389 6 881
Coefficient net d’exploitation 43,74% 55,78%
Rendement des actifs 0,69% 0,37%
Rentabilité des capitaux investis 5,92% 2,74%
Variation
En valeur En %
987 -49,75%
-1 466 -145,15%
-1 949 -6,13%
-6 688 -29,06%
-1 -100,00%
-9 117 -16,93%
1 399 5,94%
-11 227 -38,79%
-6 637 -39,72%
-69 -11,09%
940 55,36%
-7 508 -52,18%
37
Bulletin N°18 - 30 juin 2016
1.6.- Tchad
Au 30 juin 2016, le produit net bancaire des banques tchadiennes a diminué de 4,7 %, soit 1,3 milliards de FCFA, pour se situer à 40,5 milliards de FCFA, contre 42,4 milliards de FCFA un an plus tôt. Cette situation est à mettre en relation avec le contexte macro-économique peu favorable prévalant dans le pays.
Tchad – (en MFCFA)
juin-15
% PNB
juin-16
% PNB
Marge sur opérations de trésorerie -868 -2% -293 0%
Marge sur opérations financières 787 2% 1 635 5%
Marge sur opérations avec la clientèle 28 048 66% 25 565 62%
Marge sur opérations diverses 14 482 34% 13 523 32%
Marge sur opérations de crédit-bail 0 0% 31 0%
Produit net bancaire 42 449 100% 40 461 100%
Frais généraux 20 560 22 578
Résultat brut d’exploitation 19 786 15 614
Résultat courant 10 704 7 105
Résultat exceptionnel -971 -628
Impôt sur le résultat 1 359 1 005
Résultat net 8 374 5 472
Coefficient net d’exploitation 48,43% 55,8%
Rendement des actifs 0,83% 0,44%
Rentabilité des capitaux investis 9,47% 4,63%
Variation
En valeur En %
575 -122,47%
848 170,90%
-2 483 -8,74%
-959 -8,89%
31
-1 298 -4,68%
2 018 9,82%
-4 172 -21,09%
-3 599 -33,62%
343 -35,32%
-354 -26,05%
-2 902 -34,65%
38
8 Prêts immobiliers accordés à des ménages américains aux revenus modestes à des taux d'intérêt variables et de niveau élevé. La hausse des taux d'intérêt de ces crédits immobiliers, couplée à la perte de valeur des biens immobiliers donnés en hypothèque (due à l'assèchement de la demande de biens immobiliers à cause de leur prix trop élevé), a conduit à la montée des impayés puis à une crise de liquidités, à la dévaluation des créances et à des pertes très considérables dans les banques et les Fonds spéculatifs.
9 Groupe Banque Mondiale, Consultative Draft : Good practices for financial consumer protection, mars 2011. Par la suite, le Groupe des Ministres des Finances et de Gouverneurs de Banques Centrales du G20, à l’occasion de sa réunion Février 2011 appelé les organisations internationales compétentes à élaborer des principes communs de protection des consommateurs dans les services financiers. Voir le Communiqué de la Réunion des ministres des Finances et gouverneurs des banques centrales du G20, Paris, 18-19 Février 2011.
IV– Etudes
LA PROTECTION DES CONSOMMATEURS DES
SERVICES BANCAIRES ET FINANCIERS
DANS LA CEMAC
Depuis la crise financière internationale de 2008 où les comportements
indélicats de plusieurs banques ont causé des dommages aux clients et à
l’économie, un consensus au niveau mondial s’est dégagé sur le principe de
protection du consommateur. En effet, la vente de crédits « subprime »8 (prêts
hypothécaires) aux Etats-Unis et leur titrisation qui a propagé le phénomène
dans le monde a entraîné aujourd’hui une saisine de biens immobiliers de
plusieurs débiteurs insolvables alors que les conditions sous-jacentes de cette
vente étaient tronquées voir illicites.
La protection du consommateur conjuguée à une meilleure éducation
financière, est désormais considérée comme un pilier essentiel de la stabilité
du système bancaire et financier pour se prémunir que les abus jadis
constatés. Dans ce cadre, la Communauté internationale a mis un accent
prononcé sur la protection des consommateurs de services financiers. A cet
effet, lors du sommet de novembre 2010, les membres du G20 ont demandé
au Conseil de Stabilité Financière (FSB) de travailler en collaboration avec
l'Organisation de Coopération et de Développement Economique (OCDE) et
d'autres organisations internationales pour explorer les voies et moyens
visant à faire progresser la protection du consommateur à travers,
notamment, la transparence et l'éducation, la protection contre la fraude, les
abus et les erreurs ainsi que la mise en place des voies de recours9.
Au sein de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale
(CEMAC), le Secrétariat Général de la COBAC a constaté ces dernières
années une recrudescence des plaintes des différents clients des
établissements de crédit et de microfinance. Ces plaintes adressées
directement à la COBAC concernent la facturation abusive de certaines
opérations en dehors de toute convention écrite, le refus de délivrer des
attestations aux clients et le manque de transparence dans les conditions de
banques à la clientèle, notamment les frais et commission prélevés
unilatéralement et de manière abusive.
Ces agissements portent atteinte aux règles déontologiques par la profession
bancaire auxquelles la COBAC doit, suivant l’article 1, alinéa 2, de l’Annexe à
la Convention de 16 octobre 1990 portant création d’une Commission
Bancaire de l’Afrique Centrale, veiller à leur respect afin de garantir la
stabilité du système bancaire. Cependant, il n’existe pas actuellement un
cadre et un dispositif approprié pour le traitement de ces plaintes dont la
récurrence et l’importance des faits décrits sont de nature à déteindre sur
l’image du secteur bancaire de la COBAC.
Dans la lignée des analyses ci-dessus, la Commission Bancaire avait, lors de
sa session du 27 juin 2013 à Libreville, pris acte des conclusions de la note
d’information, présentée par son Secrétariat Général, relative à l’accès aux
services bancaires et financiers dans la CEMAC qui recommandait qu’ « une
Bulletin N°18 - 30 juin 2016
L a r é c e n t e c r i s e f i n a n c i è r e
internationale a permis de mettre un
accent particulier sur la protection des
c o n s o m m a t e u r s d e s s e r v i c e s
financiers, considérée désormais
comme un pilier essentiel de la
stabilité du système bancaire
39
réflexion pourrait aussi être amorcée sur la mise en place d’un dispositif de protection
des consommateurs des services et produits bancaires à l’instar des certaines
Commissions Bancaires (France, Belgique, Burundi etc.) et des préconisations du
Comité de Bâle dans les 29 Principes Fondamentaux pour un contrôle bancaire
efficace ». Cette note avait mis en évidence l’existence de plusieurs barrières
potentielles à l’accès et à l’usage des services et produits bancaires dans la
CEMAC à savoir les conditions d’ouverture de compte très opaques, des
services bancaires exagérément facturés et des informations relatives aux
conditions de banque caduques. A ce titre, afin de prémunir le système
bancaire de la CEMAC contre une déstabilisation dû aux conséquences des
actions illicites des assujettis sur leur clientèle, le Secrétariat Général de la
COBAC saisit cette opportunité pour sensibiliser la Commission Bancaire sur
les problématiques relatives à la protection des consommateurs des produits
et services bancaires et financiers dans la CEMAC.
Après une présentation des généralités sur la notion de protection des
consommateurs (I) et de la problématique dans la CEMAC, cette note fait
une revue comparative des dispositifs internationaux et de certains
superviseurs bancaires en charge de la protection des consommateurs (II),
fait un état des lieux des textes actuellement disponibles dans la CEMAC (III)
et s’achève par les enseignements à tirer par le Secrétariat Général de la
COBAC (IV).
1.- Généralités sur la protection des consommateurs de
services bancaires et financiers
Etymologiquement, le verbe « protéger » se décompose en latin en « teger » et
« pro » signifiant respectivement « mettre à l’abri » ou « couvrir » et « avant ».
Au sens courant, « protéger » signifie « aider une personne de manière à la mettre
à l’abri d’un danger ou rendre inefficace les efforts faits pour compromettre, faire
disparaître quelque chose, mais peut aussi renvoyer au fait de faciliter la carrière, les
intérêts d’une personne »10.
Au sens juridique, il s’agit de « la précaution qui, répondant au besoin de celui
qu’elle couvre et correspondant en général à un devoir pour celui qui l’assure,
consiste à prémunir une personne ou un bien contre un risque, à garantir sa sécurité
par différents moyens juridiques ou matériels. La protection désigne aussi bien
l’action de protéger que le système de protection établi. C’est aussi la prise en charge
de la défense d’une personne » ou encore « les moyens destinés à défendre une
personne ou une situation »11.
En somme, la protection consiste à prévenir pour éviter la survenance d’un
risque ou en limiter ses conséquences, ou à intervenir a posteriori à titre de
réparation, par le recours au droit de la responsabilité12. S’agissant des
services bancaires et financiers, la protection de leurs consommateurs
consiste à mettre en place « un ensemble de règles, processus et instruments qui
déterminent des dispositions efficaces en matière de supervision pour garantir que :
- les institutions financières réalisent leurs activités de manière équitable et responsable, que leurs opérations soient claires et transparentes et que leurs produits ne soient pas vendus dans des conditions non connues par la clientèle ;
- tout en habilitant les consommateurs à prendre des décisions financières dûment renseignées et à faire respecter leurs droits »13.
10 Nicolas VALLET, Les techniques de protection du client de la banque, Thèse pour le Doctorat en Droit, Université de Reims Champagne-Ardenne, décembre 2009.
11 S. THERON, Réflexions sur les rapports en protection et règle de droit, LPA 11 févr. 2009, n° 30, p. 4. 12 Nicolas VALLET, Les techniques de protection du client de la banque, Thèse pour le Doctorat en Droit, Université de Reims
Champagne-Ardenne, décembre 2009. 13 Lhériau Laurent, Cadre de supervision des pratiques du marché, intervention au cours du Programme de formation sur la
“supervision des pratiques du marché (protection des consommateurs)”, CGAP/TORONTO CENTRE/GIZ, 03 au 07 No-vembre 2014 à Kinshasa
Protéger : Prémunir une personne ou
un bien contre un risque, garantir sa
sécurité par différents moyens
juridiques ou matériels
Bulletin N°18 - 30 juin 2016
40
Dès lors, la protection des consommateurs des services bancaires et financiers
se justifie par la recherche de l’équité, l’application des règles déontologiques
de la profession, le respect des lois et règlements en vigueur dans l’optique de
garantir la bonne marche du système bancaire et financier.
1.1.- Justification de la protection des consommateurs des services bancaires
et financiers
Deux principales raisons militent pour l’implémentation d’un dispositif de
protection du consommateur à savoir : l’asymétrie d’information et le
déséquilibre contractuel entre le client et le banquier14.
L’asymétrie d’information
L’asymétrie d’information désigne une situation dans laquelle certaines
caractéristiques d’une transaction sont connues d’une partie et ne peuvent pas
sans coût, être découvertes par l’autre partie15. On peut distinguer deux
situations de l’asymétrie d’information : d’une part l’anti sélection, appelée
aussi sélection adverse, où le marché est perturbé par le fait qu’une partie
connait mieux les caractéristiques du bien échangé au moment de la signature
du contrat et d’autre part, l’aléa moral qui est une situation dans laquelle une
des parties (encore appelée principal) ne peut contrôler l’action de l’autre
(appelée agent) ou bien n’a pas les moyens d’en évaluer l’opportunité.
Les conditions de la relation contractuelle entre un établissement de crédit ou
de microfinance et son client « peuvent être telles que ce dernier ne dispose
pas de toute l'information souhaitable pour prendre sa décision »16. En effet,
les fournisseurs de services financiers sont généralement bien informés sur ce
qu'ils vendent. A ce titre, lors de l'achat d'un produit ou un service financier,
les clients n'ont pas toujours les connaissances ou l'expérience sur lesquelles
s’appuyer pour prendre des décisions. De plus, de nombreux produits et
services financiers peuvent être assez complexes, opaques et leurs risques
peuvent être difficiles à évaluer. enfin, la collecte d’informations susceptibles
d’éclairer le choix du client peut s’avèrer couteuse. En conséquence, les
consommateurs acquièrent souvent des nouveaux produits ou services
financiers en se basant que sur des informations limitées. Souvent, cette
information est donnée de manière sommaire par le fournisseur de services
financiers lors de la vente du produit ou du service financier17.
Les cas observés dans la pratique tendent à confirmer les descriptions faites ci-
dessus. En effet, les missions de vérification générale et sur les conditions de
banque diligentées par le Secrétariat Général de la COBAC mettent en exergue
les faiblesses et les abus liés à la mauvaise tarification des services bancaires,
des intérêts prélevés alors qu’ils ne sont pas prévus dans les conventions de
compte. Aussi, les plaintes régulières des clients des établissements de crédit
attestent du manque d’information sur la tarification des services ou des
prélèvements sur les comptes sans le consentement formel de la clientèle.
Le déséquilibre contractuel
Il correspondant à une situation où un client se trouvant dans une situation de
nécessité se voit presque dans l’obligation de souscrire à un produit ou un
service financier. Il peut s’agir dans certains cas un abus de position
Bulletin N°18 - 30 juin 2016
14 Pour Yves ULLMO, ancien Secrétaire Général du Conseil National du Crédit de France (1984-1987). 15 Lexique de gestion, édition Dalloz. 16 Ullmo Yves, Quelques réflexions sur la protection du consommateur, op. cit. 17 Parlement Européen, Direction Générale des Politiques Internationales, Etude: Consumer Protection. Aspects of Financial Services,
février 2014.
L’asymétrie d’information et le désé-
quilibre contractuel entre le client et le
banquier militent pour l’implémenta-
tion d’un dispositif de protection du
consommateur
41
Bulletin N°18 - 30 juin 2016
dominante où un établissement connaissant la nécessité de son client utilise
sa situation pour imposer ses conditions de vente.
Cette situation de faiblesse du client est marquée par la prédominance des
contrats dits d’adhésion. Le déséquilibre entre les parties d'un contrat peut
également se manifester lors de son exécution en particulier dans le
traitement des litiges. En cas de problèmes, le particulier ou la petite
entreprise a souvent « l'impression de s'adresser à une bureaucratie peu
réceptive »18. De plus, les services chargés du traitement des réclamations de
la clientèle sont encore peu développés dans les établissements de crédit de
la zone que toute requête est généralement classée sans suite.
Dans cette logique de recherche de l’équité dans les échanges entre les
banques et leurs clients, le CGAP19, dans une étude publiée en janvier 2011,
relève que « la protection des consommateurs et l’éducation financière
peuvent contribuer à améliorer l'efficacité, la transparence, la concurrence et
l'accès aux marchés financiers de détail en réduisant les asymétries
d'information et les déséquilibres de pouvoir entre les fournisseurs et les
utilisateurs de services financiers ». Ce déséquilibre contractuel peut
entraîner des « conséquences potentiellement dévastatrices telles que le
surendettement (…) et la perte de revenus et d'actifs »20.
1.2.- Intérêt de la protection des consommateurs des services bancaires et
financiers
Au-delà de cet impératif d’équité, le G2021 considère qu’«à long terme, la
confiance des consommateurs dans le bon fonctionnement du marché des services
financiers est source de stabilité financière, de croissance, d’efficience et
d’innovation».
Selon une étude publiée en mars 2011 par la Banque Mondiale «la crise
financière a mis en évidence l'importance de la protection des consommateurs de
services financiers pour la stabilité à long terme du système financier mondial. (…)
En l'absence d'une solide protection financière des consommateurs, les avantages de
l'intégration financière élargie à stimuler la croissance peuvent être perdus ou
gravement compromis». Cette étude énumère quelques aspects déterminants
de l’intérêt pour le système financier de la protection des consommateurs.
Globalement, la protection du consommateur financier :
favorise l'efficacité, la transparence et l'approfondissement des
marchés financiers de détail ;
est nécessaire pour s'assurer que les résultats d'inclusion financière
élargis à une croissance équitable ;
améliore également la gouvernance des institutions financières et les
prédispose à faire face aux nombreux risques qui se posent dans le
traitement de la clientèle de détail ;
protège le système financier contre les risques de sur-réaction du
gouvernement.
Ainsi, il en ressort qu’une confiance dans les établissements de crédit et de
microfinance est de nature à favoriser en retour un accroissement du taux de
bancarisation des populations.
18 Ullmo Yves, Quelques réflexions sur la protection du consommateur, op. cit.
19 Consultative Group to Assit the Poor, Working paper: Consomer Protection Laws and Regulations in Deposit and Loans Services, janvier 2011
20 UN Secretary-General Special Advocate for Inclusive Finance for Developement, 2014 Annual Raport to UN Secretary-General, Septembre 2014.
21 G20, Dix principes de haut niveau sur la protection du consommateur financier, octobre 2011.
La protection des consommateurs doit
être conçue de façon à accroître l’accès
aux services financiers et à renforcer la
confiance des consommateurs dans le
système financier
42
Bulletin N°18 - 30 juin 2016
Suivant les données de l’enquête sur l’accès aux services financiers dans la
CEMAC menée par le Secrétariat Général de la COBAC du 07 mars au 23 avril
2013, ce taux ressortirait à 6,8% à fin 2012, contre 6,3% à fin 201122.
En définitive, pour la Banque Mondiale « la réglementation et la surveillance
de la protection des consommateurs doivent être conçus de façon à accroître
l'accès aux services financiers et à renforcer la confiance des consommateurs
dans le système financier formel ». La protection des consommateurs de
services financiers doit-elle viser à assurer que les consommateurs :
- reçoivent des informations suffisantes pour leur permettre de prendre des
décisions éclairées ;
- ne sont pas soumis à des pratiques déloyales ou trompeuses ; et
- ont accès à des mécanismes de recours pour régler les différends.
Elle doit aussi concourir à donner aux consommateurs les connaissances, les
compétences, la confiance nécessaires pour comprendre et évaluer
l'information qu'ils reçoivent, avec l'objectif de leur donner les moyens
d'acheter ces produits et services qui répondent le mieux à leurs besoins.
1.3.- Problématique de la protection des consommateurs de services
bancaires et financiers dans la CEMAC
Pour que le consommateur soit protégé, il faut au préalable qu’il puisse
accéder aux produits et services bancaires et financiers. L’enquête menée par
la COBAC en 2013 a permis de constater que l’accès et l’usage des services et
produits bancaires dans la CEMAC sont entravés notamment par les obstacles
suivants :
L’opacité des conditions d’ouverture de compte.
L’ouverture d’un compte demeure un produit de luxe dans la CEMAC et n’est
pas toujours à la portée des personnes à ressources modestes. En effet, outre
l’obligation de versements minimum qui peuvent représenter des montants
importants, l’ouverture des comptes est souvent assortie de produits et
services quasi obligatoires sous la forme de « package », dont les termes et les
conditions de facturation ne font pas toujours l’objet de conventions explicites
et dûment signées.
Des services exagérément facturés
Outre le prélèvement de frais de tenue de compte par certaines banques sous
des vocables différents, en dépit de leur interdiction, l’enquête a observé que
plusieurs commissions et services divers sont adossés à l’ouverture d’un
compte. Ces frais comprennent des commissions sur les mouvements
débiteurs lorsque les opérations dépassent un seuil sans même que le compte
soit en découvert, la facturation des retraits effectués par carte de paiement
dans les guichets du même établissement, la facturation des relevés de
comptes, des attestations de comptes, de consultation des comptes, des frais
de clôture etc. Ces montants représentent souvent des coûts importants à
supporter pour détenir un compte.
22 Au niveau des pays, les taux de bancarisation les plus élevés sont observés au Gabon (28,4%), en Guinée Equatoriale (21,5) et au Congo (11,3%). Le Tchad, la Centrafrique et le Cameroun présentent les taux les plus faibles, respectivement de 1%, 3,7% et 7,8%.
Les conditions opaques d’ouverture de
compte, les services exagérément
facturés et la caducité de l’information
sont les principales difficultés auxquelles
font face les consommateurs des services
financières de la CEMAC
43
Bulletin N°18 - 30 juin 2016
La caducité de l’information
Les informations mises à la disposition du consommateur sur les conditions
de banque sont souvent parcellaires voire inexactes. Il a été fréquemment
observé des prélèvements de frais à la clientèle totalement différents des
montants affichés dans les conditions de banque. A cet égard, le rapport du
Secrétariat Général de la COBAC sur la tarification des services bancaires
dans la CEMAC 2011-2012 avait conclu que « en définitive, si le TEG s’est
inscrit globalement en baisse en 2012, le coût du crédit reste encore élevé
pour les particuliers dans la CEMAC. Des efforts doivent encore être
consentis par les établissements de crédit afin d’améliorer la qualité de
l’information de leurs clients sur les conditions de banques, et de baisser le
coût réel du crédit. Cela favoriserait le financement des économies de la
CEMAC ».
Il convient de rappeler, qu’au plan national, le Ministre des Finances de la
République du Cameroun avait pris, le 13 janvier 2011, l’Arrêté n°
000005/MINFI portant institution du service bancaire minimum garanti. Ce
texte fixait « le minimum de prestations dont bénéficie à titre gratuit » les clients
(clientèle « particuliers ») d’établissements de crédit que Cameroun.
De même, lors de sa session du 07 juillet 2011 à Libreville, la Commission
Bancaire s’était saisi de cette problématique et avait recommandé
l’accroissement de « la lisibilité, la transparence et la comparabilité des tarifs
bancaires par l’adoption, au plus tard le 31 décembre 2011, des
dénominations communes et uniques de l’ensemble des tarifs bancaires sur
la base d’une liste standard à proposer ainsi que de leurs modalités de
publication et de présentation » en rappelant que « cette action devait
s’intégrer dans le cadre plus général de la protection des consommateurs à
mettre en place au niveau de la CEMAC sous une forme à définir ». Plus
précisément, la Commission Bancaire avait :
« exhorté les Autorités monétaires à prendre des mesures en vue
d’assurer la mobilité bancaire et faciliter l’accès aux services financiers.
A cet égard, l’adoption, à l’instar du Cameroun, par les autres pays de
la CEMAC d’un texte fixant le service bancaire minimum garanti a été
jugée nécessaire ;
« invité les banques à appliquer une tarification « juste et raisonnable »
sur les opérations transitant par la plate-forme SYSTAC et SYGMA ;
« demandé aux banques de tout mettre en œuvre pour que l’ensemble
des éléments relatifs aux coûts du crédit soient aisément identifiables
pour la détermination fiable du TEG ;
« attiré en particulier l’attention des banques sur la nécessité de
clarifier le contenu des packages qu’elles offrent à la clientèle. A cet
effet, les composantes des packages devraient être explicitement listées
dans les plaquettes des conditions de banque et leur mise en place
soumise à un contrat dûment signé par le titulaire du compte ;
« invité toutes les banques de la CEMAC à respecter scrupuleusement
la tarification des opérations de change et de transferts ».
Le Cameroun a mis en place un service
bancaire minimum garanti
44
Enfin, le Secrétariat Général de la COBAC avait-t-il, lors de la session du 07
septembre 2013 à Libreville, proposé à la Commission Bancaire, pour une
avancée à l’échelle communautaire, d’instruire son Président à l’effet de
proposer au Comité Ministériel de l’Union Monétaire de l’Afrique Centrale
(UMAC) de mettre en place, à l’instar du Cameroun, un service bancaire de
base, afin de baisser le coût lié à la détention d’un compte bancaire, dans
l’optique, d’une part, de favoriser l’accès aux services bancaires et financiers
des populations de la zone et, d’autre part, d’améliorer le niveau de
bancarisation de la CEMAC.
2.– Standards internationaux et pratiques des autres organes
de supervision
Plusieurs institutions financières internationales s’attèlent depuis quelques
années à la diffusion de grands principes et des bonnes pratiques en matière
de supervision des pratiques du marché. Nombre de ces standards
s’inspirent de dispositifs en vigueur dans certaines juridictions.
Les standards internationaux
A l’occasion de sa réunion d’octobre 2011, le Groupe des Ministres des
Finances et de Gouverneurs de Banques Centrales du G20 avait adopté « dix
Principes de haut niveau sur la protection du consommateur financier » et
donné mandat à un groupe de travail G20/OCDE sur la protection des
consommateurs de services financiers pour développer un ensemble
d'approches efficaces23.
Pareillement, les résolutions récentes du Parlement européen appellent à une
meilleure éducation financière, à l'amélioration de la fourniture
d'informations, au renforcement de la protection des consommateurs contre
l'information trompeuse et inexacte et les produits financiers qui peuvent
leur être très préjudiciables24.
Pour la Banque mondiale25, la supervision dite des pratiques du marché
complète la supervision prudentielle et vise l’équité dans les échanges entre
les banques et leurs clients.
Au niveau international26, plusieurs bonnes pratiques ont été élaborées par
les banques pour la protection du consommateur de services financiers. Elles
sont résumées dans le tableau ci-après :
23 G20/OECD Task Force on financial consumer protection, effective approaches to support the implementation of the remaining G2O/OECD high-level principles on financial consumer protection, septembre 2014.
24 Parlement Européen, Direction Générale des Politiques Internationales, Etude : Consumer Protection. Aspects of Financial Services, février 2014
25 Groupe Banque Mondiale, Consultative Draft : Good practices for financial consumer protection, mars 2011 26 Parlement Européen, Direction Générale des Politiques Internationales, Etude: Consumer Protection. Aspects of Financial
La supervision dite des pratiques de
marché complète la supervision
prudentielle et vise l’équité dans les
échanges entre les banques et leurs
clients
Bulletin N°18 - 30 juin 2016
45
Bulletin N°18 - 30 juin 2016
POINT FOCAL INDICATEURS
Institutions de protection des
consommateurs
- Mise en place d’un régime de protection des consommateurs - Institution d’un code de conduite pour les banques - Répartition appropriée entre le contrôle prudentiel et la protection
des consommateurs - Participation d’autres institutions : système judiciaire devrait,
médias, associations de consommateurs - Existence d’un système d’agrément
Informations à fournir et pratiques
de vente
- Bonne connaissance du client - Adéquation du produit/service fourni - Octroi d’un délai de rétractation - prohibition des « packages » - prohibition des clauses de limitation/exclusion d’obligations du
banquier - Divulgation de la qualité d’assujetti - Disponibilité des « conditions générales » - Déclaration des « clauses déterminantes » - Prohibition de la publicité mensongère - effectivité de la garantie professionnelle du banquier - Rigueur/Compétence professionnelle
Gestion du compte client
- fourniture gratuite d’un relevé mensuel - Notification des changements dans les taux d'intérêt et les frais
divers - bonne tenue des dossiers des clients - avertissement du client sur l’usage de chèques et cartes de crédit - promotion du « e-banking » et du « mobile-banking » - encadrement des remises et transferts électroniques de fonds - prohibition des méthodes abusives de recouvrement de créances - information du client sur le sort de ses de biens hypothéqués ou
grevés - information du client sur le traitement de la faillite personnelle
Confidentialité et protection des
données
- Confidentialité et sécurité de l'information sur les clients - information du client sur l’usage et la divulgation de ses données
personnelles - encadrement du partage d’informations sur le profil de risque d’un
client
Mécanismes de règlement des
différends
- existence de systèmes interne de traitement des plaintes dans les banques
- existence de mécanismes de règlement des différends officiels - Publication de l'information sur les plaintes des consommateurs
Système de garantie des dépôts
- existence d’un système de protection des déposants - protection des déposants en cas cessation de paiement de la banque
Autonomisation du consommateur
- mise en œuvre d’un programme d’éducation financière sur la base générale
- Utilisation d'un large éventail d'initiatives et canaux, y compris les médias
- fourniture, par le régulateur, de renseignements impartiaux aux consommateurs
- consultation des consommateurs et des professionnels des services financiers
- évaluation de la culture financière du consommateur
Concurrence et protection des
consommateurs
- collaboration entre superviseurs et autorités de contrôle de la concurrence
- suivi et publication des données sur la concurrence - évaluation de l’impact des règles de concurrence sur la protection
des consommateurs
Les bonnes pratiques élaborées pour
la protection des consommateurs
46
Bulletin N°18 - 30 juin 2016
Enfin, les « dix Principes de haut niveau sur la protection du consommateur
financier » entérinés par les Ministres des Finances et Gouverneurs des
Banques Centrales du G20 sont énoncés comme suit :
Principe 1 - Cadre juridique, réglementaire et de supervision : La
protection financière des consommateurs doit être partie intégrante du
dispositif juridique et réglementaire et de supervision et rendre compte de la
diversité des contextes nationaux, ainsi que de l’évolution du marché
mondial et de la réglementation dans le secteur financier.
Principe 2 - Rôle des autorités de contrôle : Il y a lieu d’instaurer des
autorités de contrôle (spécialisées ou non) qui soient explicitement chargées
de veiller à la protection financière des consommateurs et dotées des
compétences nécessaires pour remplir leur mission. Leurs responsabilités
doivent être établies sans équivoque et avec objectivité.
Principe 3 - Traitement juste et équitable des consommateurs : Tous les
consommateurs de services financiers doivent bénéficier d’un traitement
équitable, honnête et juste à tous les stades de leurs relations avec les
prestataires.
Principe 4 - Publication d'informations et transparence : Les prestataires de
services financiers et leurs agents agréés doivent fournir aux consommateurs
des informations essentielles afin de renseigner le consommateur sur les
principaux avantages, risques et conditions associés au produit, ainsi que sur
les conflits d'intérêts en rapport avec l’agent agréé par l’intermédiaire duquel
le produit est commercialisé.
Principe 5 - Education et sensibilisation aux questions financières : Toutes
les parties prenantes concernées se doivent de promouvoir l’éducation et la
sensibilisation aux questions financières et des informations claires sur la
protection, les droits et les responsabilités des consommateurs doivent être
aisément accessibles.
Principe 6 - Comportement responsable des prestataires de services
financiers et de leurs agents agréés : Les prestataires de services financiers et
leurs agents agréés doivent avoir comme objectif d’agir au mieux des intérêts
de leurs clients et veiller à la protection financière des consommateurs. Les
prestataires de services financiers doivent également répondre des actes
accomplis par les agents agréés.
Principe 7 - Protection des biens des consommateurs contre les fraudes et
pratiques abusives : Les dépôts, économies et autres actifs financiers
analogues des consommateurs doivent être protégés convenablement et dans
toute la mesure du possible contre, entre autres, la fraude, les détournements
de fonds ou toute autre utilisation abusive à l’aide de mécanismes
d'information, de contrôle et de protection appropriés.
Principe 8 - Protection des données relatives aux consommateurs et de leur
vie privée : Les informations financières et personnelles des consommateurs
doivent être protégées à l’aide de mécanismes de contrôle et de protection
appropriés.
Dix Principes de haut niveau sur la
protection du consommateur financier
entérinés par les Ministres des
Finances et Gouverneurs des Banques
Centrales du G20
47
Principe 9 - Gestion des plaintes et recours : Les pays doivent s’assurer que
les consommateurs ont accès en temps opportun à des mécanismes de gestion
des plaintes et de recours adéquats qui soient accessibles, peu coûteux,
impartiaux, équitables, responsables et efficients.
Principe 10 – Concurrence : Il faut favoriser l’émergence de marchés
concurrentiels à l’échelle nationale et internationale afin de proposer aux
consommateurs une palette élargie de services financiers, ainsi que d’inciter
les prestataires à pratiquer des prix compétitifs, à favoriser l'innovation et à
maintenir une excellente qualité de service.
2.2.- Pratiques des autres organes
En dehors des terminologies variées utilisées par les différents textes
réglementaires pour qualifier « les pratiques du marché », force est de
constater que la problématique de la protection des consommateurs des
services financiers préoccupe de plus en plus beaucoup d’organes de
supervision bancaire. A cet effet, l’objectif recherché par les superviseurs est
de limiter les pratiques qui peuvent avoir des conséquences sur la stabilité du
système bancaire.
En fonction des organes de supervision, des lois et règlements consacrent les
prérogatives sur la protection des consommateurs dont l’importance des
structures y afférentes varie d’un organe à un autre. Si au Maroc, un service
s’occupe de ces questions dans la Direction de supervision, cette
problématique prend plus d’ampleur au sein de l’ACPR où une direction
consultative et une direction du contrôle des pratiques commerciales
régentent toutes les questions relatives à la protection du consommateur des
services. Enfin, la Belgique a mis en place une Autorité spécifique pour traiter
de toutes les questions relatives à la pratique des marchés depuis la refonte
institutionnelle de la banque nationale de Belgique.
Quelques soient les structures dédiées à cette problématique, elles bénéficient
des pouvoirs larges qui vont des contrôles sur place et sur pièces, au suivi des
processus de commercialisation et la vérification de l’application des
dispositions légales et réglementaires. A cet effet, les manquements constatés
peuvent faire l’objet des sanctions disciplinaires allant de la mise en garde,
mise en demeure à l’ACPR, à l’amende en Belgique et à des sanctions
pécuniaires fortes allant jusqu’à 20% du capital minimum au Maroc.
En définitive, il n’existe pas de modèle unique pour appréhender la
problématique de la protection du consommateur dans les différents organes
de supervision. Mais tous les organes de supervision s’accordent pour
rattacher ce dispositif à la supervision bancaire pour en garantir l’efficacité.
Une analyse synoptique des règles édictées par certains superviseurs
bancaires francophones à savoir : Bank Al Maghrib (BAM) du Maroc, de
l’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (ACPR) de France et
l’Autorité des services et marchés financiers (FSMA) de Belgique est, à titre
d’illustration, donnée dans le tableau ci-après :
Bulletin N°18 - 30 juin 2016
Il n’existe pas un modèle unique
pour appréhender la problématique
de la protection du consommateur
dans les différents organes de
supervision. Mais tous les organes de
supervision s’accordent pour
rattacher ce dispositif à la
supervision bancaire pour en
garantir l’efficacité
48
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51
Bulletin N°18 - 30 juin 2016
Au regard des standards et pratiques présentés ci-haut, il y a un large champ
de domaines à travers lesquels un système de protection des consommateurs
de services bancaires et financiers pourrait être mis en place dans la CEMAC.
Toutefois, certains sont déjà couverts par la législation en vigueur.
3.- Etats des lieux en matière de protection des clients des
banques dans la CEMAC
Les différentes missions du Secrétariat Général de la COBAC ont permis de
constater l’absence de cadre spécifique en vigueur dans les pays de la
CEMAC. Aussi, les multiples plaintes reçues par le Secrétaire Général des
différents clients des établissements de crédit et de microfinance attestent du
déséquilibre contractuel du moins sinon du vide réglementaire qui entoure
une analyse approfondie de ce sujet.
Au plan national, le Cameroun a adopté une loi relative à la protection des
consommateurs. Cependant, cette législation est générale et ne couvre pas les
questions intéressant précisément le secteur financier. En effet, « l’emprunteur,
l’investisseur, le professionnel qui ouvre un compte, la caution, etc., sont avant tout
des clients. (…) Le client est le cocontractant de la banque. Le client n’est donc pas
un consommateur. Il n’est pas plus un professionnel27. Ne lui sont alors pas
appliquées les règles qui s’appliquent aux consommateurs ou aux professionnels. Il
est régi par le droit de l’activité bancaire »28.
Au plan communautaire, quatre axes peuvent permettre d’appréhender la
protection du consommateur :
i. La protection du consentement du client à travers l’obligation faite aux
établissements d’afficher leurs conditions de banque. Cette obligation
procède du Règlement n°01/CEMAC/UMAC/CM du 02 octobre 2012
portant diverses dispositions relatives au taux effectif global et à la
publication des conditions de banque qui dispose, en son article 21,
que les établissements de crédit et de microfinance « sont tenus de
publier trimestriellement, et immédiatement après tout changement, par voie
de presse, spécialement par insertion dans un journal d’annonces légales, et
par voies d’affichage permanent dans leurs agences, guichets et site internet,
leurs conditions de banque applicables à la clientèle »29.
ii. La gratuité du compte à travers l’interdiction faite aux établissements
de crédit de prélever des frais de tenue de compte sur les particuliers.
Cette interdiction a été rappelée par le Président de la COBAC dans la
Lettre circulaire LC-COB/25 du 30 juillet 2008 relative à la tarification
des services bancaires.
iii. La répression de l’usure par le Règlement n°01/CEMAC/UMAC/CM
du 02 octobre 2012 portant répression de l’usure dans les Etats de la
CEMAC. Les sanctions prévues par ce règlement vont de l’amende à
l’emprisonnement, en passant par celles relevant du pouvoir
disciplinaire de la COBAC.
iv. La protection de l’épargne à travers l’institution d’un Fonds de
Garantie des Dépôts (FOGADAC) et l’octroi d’un droit de préférence
aux déposants en cas de liquidation bancaire. Le Fonds de Garantie de
Dépôts de l’Afrique Centrale (FOGADAC), crée par le Règlement 27 En droit de la consommation, le consommateur est défini par opposition au professionnel, c'est-à-dire comme celui qui « utilise des produits pour satisfaire ses propres besoins et ceux des personnes à sa charge et non pour les revendre, transformer ou les utiliser dans le cadre de sa profession ». Article 2 de la loi-cadre n° 2011/012 du 6 mai 2011 portant protection du consommateur au Cameroun. 28 Nicolas VALLET, Les techniques de protection du client de la banque, Thèse pour le Doctorat en Droit, Université de Reims Champagne-Ardenne, décembre 2009. 29 Cette obligation avait déjà été prescrite par la lettre circulaire LC/72 du 30 juin 1997 adressée, par le Gouverneur de la BEAC, aux directeurs de banques et établissements financiers et relative à l'affichage des conditions de banque qui disposait que « les Etablissements de crédit affichent dorénavant à leurs guichets le barème des conditions minimales et maximales applicables aux opérations avec la clientèle ».
Il existe un vide juridique en matière
de protection des consommateurs de
services financiers dans la CEMAC
52
Bulletin N°18 - 30 juin 2016
N°01/09/CEMAC/UMAC/ du 03 avril 2009, est chargé d’indemniser
les épargnants d'un établissement de crédit en cas d’indisponibilité de
leurs dépôts et d’apporter son concours à un établissement de crédit
dont la situation laisse craindre dans les brefs délais une indisponibilité
totale ou partielle des dépôts ou de tous les autres fonds remboursables.
L’octroi d’un droit de préférence aux déposants en cas de liquidation
bancaire est consacré par l’article 138 du Règlement
n°02/14/CEMAC/UMAC/COBAC relatif au traitement des
établissements de crédit en difficulté dans la CEMAC.
Dans le cadre plus général de la promotion de l’inclusion financière, on peut
citer l’institution du « droit au compte » par le règlement
n° 02/03/CEMAC/UMAC/CM du 28 mars 2008 relatif aux systèmes, moyens
et incidents de paiements. Aux termes de l’article 7 de ce Règlement
communautaire, « toute personne physique ou morale domiciliée dans un Etat
membre de la CEMAC et dépourvue d'un compte de dépôt, a droit à
l'ouverture d'un tel compte dans l'établissement assujetti de son choix ».
Toutefois, tous les 10 principes relatifs à la protection des consommateurs qui
constituent actuellement le standard international en la matière ne sont pas
clairement repris dans les différents textes ci-dessus énoncés. Des maillons
essentiels pour permettre l’implémentation d’un dispositif efficace n’existent
pas pour le moment et doivent être mis en place.
4.- Conclusion
De ce qui précède, il ressort principalement que la confiance des
consommateurs dans le bon fonctionnement du système bancaire et financier
est source de stabilité financière, de croissance, d’efficience et d’innovation. En
pratique, le renforcement de la protection des consommateurs de services
bancaires et financiers est essentiel au développement et au bon
fonctionnement du système bancaire et financier de la CEMAC, en ce qu’il
aurait pour effet :
d’éviter aux acteurs économiques d’être soumis à des taux usuriers (très
courants dans les circuits informels) ;
de permettre un meilleur contrôle de la situation financière des acteurs
économiques, en vue, notamment, d’éviter le surendettement ;
de favoriser l’émergence d’un marché financier sous-régional et donc
une plus grande efficience des politiques monétaires des Autorités
Nationales et Communautaires.
Ainsi, la protection financière des consommateurs dans la CEMAC devra être
partie intégrante du dispositif juridique, réglementaire et de supervision qui
prenne compte de la diversité des contextes nationaux, ainsi que de
l’évolution de la réglementation dans le secteur financier au niveau mondial.
La mise en place d’un système de protection des consommateurs de services
financiers dans la CEMAC nécessite la mise en place d’un cadre institutionnel
et réglementaire spécifique. De l’analyse des recommandations de diverses
organisations internationales et des dispositifs en place au sein d’Autorités de
supervision de référence, l’implémentation d’un dispositif de protection des
La confiance des consommateurs
dans le bon fonctionnement du
système financière est source de
stabilité financière
53
Bulletin N°18 - 30 juin 2016
consommateurs de services bancaires dans la CEMAC est nécessaire pour
compléter le dispositif prudentiel actuel. Ce dispositif de protection
permettra de répondra aux différentes recommandations de la Commission
Bancaire émises dans les différents rapports de conditions de banque et sur
l’accès aux services financiers dans la CEMAC. Ce dispositif renforcera aussi
la confiance des clients dans le secteur bancaire et permettra d’augmenter le
taux de bancarisation particulièrement bas. Enfin, il offrira aux clients une
meilleure consommation des produits et services financiers sans porter
préjudice à la stabilité du système bancaire et financier de la CEMAC.
L’implémentation de ce dispositif de protection de consommateur pourrait
être organisée par trois textes :
un règlement CEMAC déterminant le régime général de la protection
des consommateurs de services bancaires dans la CEMAC ;
un règlement COBAC d’application ;
une instruction COBAC relative aux modalités de traitement des
plaintes des clients de banques par le Secrétariat Général de la
COBAC.
Le Règlement CEMAC déterminant le régime général de la protection des
consommateurs de services bancaires dans la CEMAC pourrait s’articuler
autour de six points :
l’habilitation de la COBAC en matière de protection des services bancaires et financiers ;
l’instauration d’un service bancaire de base communautaire en
s’inspirant du cas du Cameroun ;
la protection du consentement à travers la consécration de l’obligation d’information, de conseil et de loyauté du banquier ;
la prohibition des clauses abusives/léonines
le renforcement ou la création des sanctions spécifiques ;
la création d’une unité de traitement des litiges ou de résolution.
Sur le plan opérationnel, l’implémentation d’un tel dispositif nécessiterait, à
l’instar de la pratique des autres organes de supervision, de procéder à la
création d’une unité ou d’un service au sein du Secrétariat Général de la
COBAC pour le traitement au quotidien des requêtes des consommateurs et
réserver les arbitrages ou la résolution des différends/litiges soient laissés à
la sanction de la Commission Bancaire.
Au regard de son importance dans le renforcement de la confiance des
consommateurs à l’égard du système bancaire et financier de la CEMAC,
mais aussi et surtout de la tendance observée chez les établissements
assujettis à commettre des abus à l’encontre de leur clients, la mise en place
d’un système de protection des consommateurs de services bancaires et
financiers dans la CEMAC s’impose aujourd’hui comme une nécessité. Bien
plus, la mise en place d’un système de protection des consommateurs des
services bancaires et financiers doit être envisagée comme un moyen, voire
une condition, pour l’atteinte par la COBAC de son double objectif de
protection des déposants et garantie de la sûreté et la pérennité du système
bancaire et financier.
L’implémentation d’un dispositif
de protection des consommateurs
nécessiterait, à l’instar de la
pratique des autres organes de
supervision, de procéder à la
création d’une unité ou d’un
service au sein du Secrétariat
Général de la COBAC
54
Bulletin N°18 - 30 juin 2016
Annexe I : Statistiques du système bancaire au 30 juin 2016
55
Bulletin N°18 - 30 juin 2016
Evolution de la situation bilantielle (en millions de francs CFA)
Evolution des dépôts de la clientèle par type de comptes (en millions de francs CFA)
Evolution des dépôts de la clientèle par type de déposants (en millions de francs CFA)
30/06/2014 30/06/2015 30/06/2016
DEPOTS DE LA CLIENTELE 9 479 670 9 857 658 9 897 497
Crédits bruts 7 179 116 7 746 502 8 257 766
Créances en souffrance 750 881 894 025 1 304 605
Provisions pour dépréciation des comptes de la clientèle
437 544 531 479 668 904
CREDITS NETS 6 741 572 7 215 023 7 588 862
CAPITAUX PERMANENTS 1 194 929 1 267 034 1 425 307
VALEURS IMMOBILISEES 728 215 799 617 922 103
AUTRES POSTES NETS 156 549 210 379 168 917
EXCEDENT / DEFICIT DE TRESORERIE
3 361 712 3 320 251 2 981 046
TOTAL DU BILAN 10 831 148 11 335 071 11 491 721
30/06/2014 30/06/2015 30/06/2016
Comptes à vue 7 374 505 7 408 480 7 473 369
Comptes à terme 1 487 747 1 761 013 1 714 230
Comptes de dépôts à régime spécial 238 934 264 138 307 561
Autres comptes 352 754 400 406 372 157
Dettes rattachées 25 730 23 621 30 180
TOTAL DES DEPOTS 9 479 670 9 857 658 9 897 497
30/06/2014 30/06/2015 30/06/2016
Dépôts publics 1 169 695 1 446 881 1 356 709
Dépôts des entreprises publiques 644 772 561 611 586 982
Dépôts privés 7 030 289 7 177 638 7 323 471
Dépôts des non résidents 256 428 247 504 227 998
Dépôts non ventilés 378 484 424 027 402 337
TOTAL DES DEPOTS 9 479 670 9 857 658 9 897 497
56
Bulletin N°18 - 30 juin 2016
Evolution des crédits bruts par type de bénéficiaires (en millions de francs CFA)
Evolution des opérations de trésorerie (en millions de francs CFA)
30/06/2014 30/06/2015 30/06/2016
Crédits à l'Etat 433 037 585 228 670 874
Crédits aux entreprises publiques 310 904 393 620 449 430
Crédits au secteur privé 5 713 670 6 026 194 6 491 665
Crédits aux non résidents 562 801 596 872 486 948
Encours financier des opérations de crédit-bail
60 902 70 577 74 519
Autres créances (valeurs non imputées et créances
97 800 74 012 84 328
TOTAL CREDITS BRUTS 7 179 116 7 746 502 8 257 766
30/06/2014 30/06/2015 30/06/2016
Caisse 271 876 307 637 309 622
Opérations à vue 2 171 518 1 981 129 1 886 636
Opérations au jour le jour et à terme 1 333 294 1 604 723 1 048 454
Titres de placement et de transaction 222 395 361 350 917 969
Créances en souffrance nettes 3 117 10 136 4 987
Créances rattachées 5 320 6 910 14 706
Emplois de trésorerie 4 007 520 4 271 885 4 182 374
Opérations à vue 395 393 380 541 437 948
Opérations au jour le jour et à terme 247 756 568 304 760 050
Dettes rattachées 2 659 2 789 3 330
Ressources de trésorerie 645 808 951 634 1 201 328
EXCEDENT / DEFICIT DE TRESORERIE
3 361 712 3 320 251 2 981 046
57
Bulletin N°18 - 30 juin 2016
Nombre de banques en conformité avec les normes prudentielles
CAMEROUN
Evolution de la situation bilantielle (en millions de francs CFA)
30/06/2014 30/06/2015 30/06/2016
Capital minimum 42 43 45
Couverture des risques 39 41 44
Plafond global des risques 42 42 45
Plafond individuel des risques 35 37 35
Couverture des immobilisations 35 36 39
Rapport de liquidité 44 46 44
Coefficient de transformation 41 37 40
Engagements sur les apparentés 37 39 40
Adéquation des fonds propres 31 34 33
Nombre total de banques 50 50 52
30/06/2014 30/06/2015 30/06/2016
DEPOTS DE LA CLIENTELE 3 141 420 3 332 667 3 671 017
Crédits bruts 2 492 286 2 815 940 2 997 642
Créances en souffrance 315 502 360 512 415 287
Provisions pour dépréciation des 220 809 249 665 298 428
CREDITS NETS 2 271 477 2 566 275 2 699 214
CAPITAUX PERMANENTS 328 080 347 872 384 035
VALEURS IMMOBILISEES 368 322 388 227 368 563
AUTRES POSTES NETS 46 946 55 668 76 254
EXCEDENT / DEFICIT DE 876 659 781 627 1 063 818
TOTAL DU BILAN 3 516 446 3 736 207 4 131 306
58
Bulletin N°18 - 30 juin 2016
CENTRAFRIQUE
Evolution de la situation bilantielle (en millions de francs CFA)
CONGO
Evolution de la situation bilantielle (en millions de francs CFA)
30/06/2014 30/06/2015 30/06/2016
DEPOTS DE LA CLIENTELE 107 029 130 983 143935
Crédits bruts 131 045 151 620 145 175
Créances en souffrance 42 505 45 438 45 195
Provisions pour dépréciation des comptes de la
22 002 26 739 33 873
CREDITS NETS 109 043 124 881 111 302
CAPITAUX PERMANENTS 40 211 43 673 40 448
VALEURS IMMOBILISEES 8 376 11 619 18 412
AUTRES POSTES NETS 6 028 10 938 2 824
EXCEDENT / DEFICIT DE TRESORERIE
35 849 49 094 57 493
TOTAL DU BILAN 153 268 185 594 187 207
30/06/2014 30/06/2015 30/06/2016
DEPOTS DE LA CLIENTELE 1 722 610 1 979 810 1 664 444
Crédits bruts 1 088 749 1 200 337 1 432 192
Créances en souffrance 31 084 49 967 171 254
Provisions pour dépréciation des comptes de la
16 130 25 600 39 876
CREDITS NETS 1 072 619 1 174 737 1 392 316
CAPITAUX PERMANENTS 188 811 217 546 300 583
VALEURS IMMOBILISEES 72 521 84 488 135 626
AUTRES POSTES NETS 15 154 22 672 14 778
EXCEDENT / DEFICIT DE TRESORERIE
781 435 960 803 451 863
TOTAL DU BILAN 1 926 575 2 220 028 1 979 805
59
Bulletin N°18 - 30 juin 2016
GABON
Evolution de la situation bilantielle (en millions de francs CFA)
GUINEE EQUATORIALE
Evolution de la situation bilantielle (en millions de francs CFA)
30/06/2014 30/06/2015 30/06/2016
DEPOTS DE LA CLIENTELE 2 117 460 2 089 298 2 143 211
Crédits bruts 1 790 573 1 687 278 1 787 936
Créances en souffrance 125 857 136 151 187 255
Provisions pour dépréciation des comptes de la
55 523 66 012 97 125
CREDITS NETS 1 735 050 1 621 266 1 690 811
CAPITAUX PERMANENTS 300 774 297 436 324 426
VALEURS IMMOBILISEES 124 866 153 934 193 496
AUTRES POSTES NETS 42 174 42 493 37 302
EXCEDENT / DEFICIT DE TRESORERIE
600 492 654 027 620 632
TOTAL DU BILAN 2 460 408 2 429 227 2 504 939
30/06/2014 30/06/2015 30/06/2016
DEPOTS DE LA CLIENTELE 1 730 968 1 625 776 1 547 994
Crédits bruts 1 036 640 1 116 370 1 165 697
Créances en souffrance 160 756 192 055 335 600
Provisions pour dépréciation des comptes de la
79 319 103 025 122 741
CREDITS NETS 957 321 1 013 345 1 042 956
CAPITAUX PERMANENTS 238 080 253 898 261 247
VALEURS IMMOBILISEES 68 059 80 800 86 760
AUTRES POSTES NETS 35 120 85 642 29 036
EXCEDENT / DEFICIT DE TRESORERIE
979 110 871 069 708 561
TOTAL DU BILAN 2 004 168 1 965 316 1 838 277
60
Bulletin N°18 - 30 juin 2016
TCHAD
Evolution de la situation bilantielle (en millions de francs CFA)
30/06/2014 30/06/2015 30/06/2016
DEPOTS DE LA CLIENTELE 660 183 699 124 726 896
Crédits bruts 639 823 774 957 729 124
Créances en souffrance 75 177 109 902 150 014
Provisions pour dépréciation des comptes de la
43 761 60 438 76 861
CREDITS NETS 596 062 714 519 652 263
CAPITAUX PERMANENTS 98 973 106 609 114 568
VALEURS IMMOBILISEES 86 071 80 549 119 246
AUTRES POSTES NETS 11 127 -7 034 8 723
EXCEDENT / DEFICIT DE TRESORERIE
88 167 3 631 78 679
TOTAL DU BILAN 770 283 805 733 850 187
61
Bulletin N°18 - 30 juin 2016
Annexe II : Règlements publiés en 2016