de la recherche a lindustrie 2013

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Le magazine de la recherche et de ses applications HORS-SÉRIE Mars 2013 DE LA RECHERCHE À L’INDUSTRIE

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De La Recherche a Lindustrie 2013

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  • Le magazine de la recherche et de ses applications

    HORS-SRIEMars 2013

    DE LA RECHERCHE LInDuStRIE

  • diteur Commissariat lnergie atomique et aux nergies alternatives, R. C. S. Paris B77568019 | Directeur de la publication Xavier Clment | Rdactrice en chef Aude Ganier | Rdactrice Amlie Lorec | Comit ditorial Claire Abou, Alexandra Bender, Pascale Berruyer, Vincent Coronini, Marco Fiorini, Jean-Charles Guibert, Elizabeth Lefevre-Remy, Franois Morlier, Brigitte Raffray, Isabelle Rivat, Jean-Luc Sida, Emmanuelle Volant | Conception et ralisation www.rougevif.fr | NISSN 1163-619X | Tous droits de reproduction rservs.

    Pour recevoir gratuitement le mensuel Les Dfis du CEA ainsi que ses Hors-srie, vous pouvez vous abonner [email protected] en mentionnant vos noms, coordonnes et votre profession.

    03 DITO

    04 SOUTIEN LINDUSTRIE Histoire dune vocation

    Investissements technologiques : retour gagnant pour la recherche et lindustrie

    CEA Tech, un outil au service de lindustrie

    De Minatec GIANT, cosystmes dinnovation

    12 PLATEFORMES MUTUALISES Micro-nanolectronique / Clinatec / Manufacturing avanc / nano-caractrisation / AlHyance / INES / Batteries / Heliobiotech / NeuroSpin / Flowcitech /Complexe de calcul/ Tamaris /

    18 VALORISATION DES TECHNOLOGIESUne politique attractive et dynamique de protection industrielle

    Crer des entreprises pour exploiter les technologies innovantes

    De multiples points dentres pour la R&D collaborative

    24 TRANSFERTS INDUSTRIELS14 exemples : Arcure / Bertin Pharma / Crocus Technology / Ethera / Fermentalg / MicroOled / Prollion / Px Therapeutics / RB3D / Ryb / Saphymo / Sorin / Technetics Group / Tronics Microsystems SA /

    2 Les dfis du CEA Plus dinformations sur www.cea.fr

    SOMMAIREDE LA RECHERCHE LINDUSTRIE

  • BERNARD BIGOTADMINISTRATEUR GNRAL DU CEA

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    LACONTRIBUER,

    R-INDUSTRIALISATIONDE LA FRANCE

    Le diagnostic est de plus en plus clair en ces temps de crise svre : la France bnficie dune recherche fondamentale diversifie de trs grande qualit ; et elle possde un tissu industriel qui reste puissant, avec des domaines de premier rang mondial, mais qui souffre dun maillon intermdiaire sous-dimensionn entre ces deux composantes essentielles au dveloppement co-nomique et social de notre pays, celui de la recherche technologique. Cette passerelle entre les deux mondes acadmique et de lentreprise, doit tre rapidement renfor-ce pour assurer la comptitivit internationale des indus-tries implantes sur le territoire national ou de celles qui valorisent nos savoir-faire ltranger. Cest une condition importante pour conduire au dveloppement conomique et aux emplois industriels prennes auxquels nos conci-toyens aspirent.

    Le CEA entend participer la reconqute du potentiel industriel de la France, comme il la fait Grenoble depuis de nombreuses annes grce la cration du campus dinnovation Minatec et de lcosystme associ GIANT, initis par Jean Therme, aujourdhui direc-teur de linitiative CEA-Tech. Le CEA entend assumer pleinement ses responsabilits dans la dynamique de r- industrialisation de la France par linnovation. ce titre, il sest vu confier en octobre 2012 par le Gouvernement une mission au profit du dveloppement de lemploi in-dustriel dans de nouvelles rgions. Cette mission passe par la cration ds janvier 2013 de trois plateformes r-gionales de transfert de technologie Nantes, Bordeaux et Toulouse. Ce sont cette capacit et cette volont que le CEA se propose de partager loccasion du colloque De la recherche lindustrie quil organise loccasion de la semaine de lindustrie, le 20 mars 2013 la Maison de la Chimie Paris.

    DITO

    Pour contribuer relever ce dfi, le CEA dispose de plusieurs atouts. Fort dune mission historique de sou-tien lindustrie, travers ses programmes nuclaires ou de conception de trs grands outils de recherche, il a dvelopp, depuis plus de soixante ans, une grande exprience dans la conduite de projets complexes. Une exprience qui lui a permis de nouer des liens troits et confiants avec les partenaires acadmiques et indus-triels. Il prend appui sur une recherche fondamentale de trs haut niveau, tel que latteste le fait que 18,5 % de ses publications figurent parmi les 10 % des publications les plus cites, selon le SIR World Report 2012 . Par ailleurs, il soutient une politique dynamique et attrac-tive de protection intellectuelle. Elle lui vaut aujourdhui dtre le troisime dposant franais de brevets et de se distinguer dans le classement international 2012 du Top 100 Global innovators qui recense les cent entre-prises et organismes les plus actifs dans le monde en matire dinnovation.

    3Mars 2013 HORS-SRIE

  • SOUTIEN LINDUSTRIE

    Prototype de vitrification quip du creuset froid dont la technologie a t transfre AREVA.

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    4 Les dfis du CEA Plus dinformations sur www.cea.fr

  • HISTOIRE DUNE VOCATION Quont en commun AREVA et STMicroelectronics ? Comme tous les grands groupes, ils reposent sur une vision et disposent dun solide socle de technologies. Dans leur cas, les technologies sont issues du CEA qui, fort dune mission historique, gnre de linnovation au service de la science et de lindustrie

    P oursuivre les recherches scientifiques et tech-niques en vue de lutilisation de lnergie atomique dans divers domaines de la science, de lindustrie et de la dfense nationale. Raliser lchelle industrielle les dispositifs gnrateurs dnergie dorigine atomique () et faire bnficier la France du dveloppement de cette branche de la science. Voici la mission confie par le Gnral de Gaulle dans lordonnance de cration du CEA du 18 octobre 1945.

    lorigine de lindustrie nuclaireEn dveloppant, il y a bientt 70 ans, la premire filire franaise de racteur nuclaire1 et du cycle du combus-tible, les units qui constituent aujourdhui la Direction de lnergie nuclaire (DEN) sont lorigine de la mise en place de llectronuclaire franais. Ainsi, toutes les usines de laval du cycle du combustible sont issues de technologies dveloppes en leur sein. Jusqu la filia-lisation de leurs activits industrielles avec la cration de la COGEMA2 en 1976, elles taient la fois acteur de la R&D nuclaire et industriel. Aujourdhui, la DEN continue duvrer au soutien de cette industrie. Ses activits : optimiser le nuclaire industriel actuel ; prparer les systmes nuclaires du futur, dits de qua-trime gnration ; dvelopper et exploiter de grands outils exprimentaux ncessaires la ralisation de ses programmes.Sa R&D seffectue principalement dans le cadre daccords de collaboration avec les grands industriels du domaine, comme EDF et AREVA. En atteste notamment la rcente mise en service, dans lusine AREVA de La Hague, du procd de vitrification en creuset froid dvelopp par la DEN. Cette R&D fait galement appel de nombreuses entreprises de haute valeur technologique qui sont notamment impliques dans les grands projets de la

    DEN, dont les tudes autour du dmonstrateur de rac-teur de quatrime gnration, ASTRID, ou les oprations de dmantlement des sites du CEA3. elles seules, ces activits de dmantlement injectent 460 M dans le tissu industriel. Lenjeu est aujourdhui de poursuivre cette dmarche en structurant davantage la diffusion de ses technologies dans lindustrie. Laccord sign avec Volia en janvier 2013 en est un exemple emblmatique. Avec 150 racteurs europens (sur 200 dans le monde) qui sarrteront dici 2030, le dmantlement reprsente un march de 80 milliards deuros. Un march sur lequel se positionnent le CEA et la France afin de rpondre aux importants besoins venir dans tous les pays concerns, en sappuyant sur lexcellence de nos entreprises en cette

    Notes :

    1. Filire UNGG.2. COGEMA qui en fusionnant en 2001 avec Framatome donne naissance AREVA, dtenu 79% par le CEA.

    3. Installation unique qui permettra ltude des matriaux et des combustibles sous irradiation et assurera la production de radio-isotopes mdicaux.

    25 000entreprises forment la filire nuclaire qui compte 220 000 emplois et prvoit 110 000 recrutements dici 2020.

    460 Minjects dans le tissu industriel par les activits de dmantlement de la DEN.

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    Hall du racteur Mlusine en cours de dmantlement.

    5Mars 2013 HORS-SRIE 5

  • matire de haute technologie 4, tel que le prconise le Comit Stratgique de la Filire Nuclaire.Au final, la filire nuclaire, parmi les plus innovantes en France, rassemble 2 500 entreprises et 220 000 salaris avec des perspectives de 110 000 recrutements dici 20205.

    Lmergence de la filire microlectronique franaiseCette branche de la science na eu de cesse de se rami-fier, stimulant lmergence de comptences pour rpondre des besoins toujours plus pointus, non satisfaits par les technologies de lpoque. Cest ainsi que lactivit micro-lectronique a vu le jour en 1957 Grenoble et connut son apoge, partir de 1967, avec la cration du Leti, lun des grands leaders mondiaux dans le domaine, en parti-culier dans les technologies basse consommation ou les systmes sur puce. La microlectronique est aujourdhui la premire industrie dIsre et le premier secteur ex-portateur de Rhne-Alpes. Elle incarne parfaitement la volont du CEA de dvelopper une recherche applique afin dirriguer le tissu industriel de technologies de pointe. Une approche qui a conduit en 1972 la cration dEFCIS qui devient en 1987 STMicroelectronics6. Leader mondial, il vient de livrer aux quipementiers multimdias la tech-nologie rvolutionnaire pour les transistors du FD-SOI, dveloppe avec le CEA. Un rsultat qui confirme la vision stratgique porte depuis les annes 90 pour diffuser ce savoir-faire dans toutes les industries traditionnelles, auprs des PME et ETI, avec aujourdhui des produits innovants, y compris de la vie courante : crans plats des tlviseurs cristaux liquides, capteurs pour les airbags, puces lectroniques des smartphones ou, rcemment, vo-let roulant solaire autonome, tlcommande intelligente

    Une recherche applique innovante grce lexcellence de la recherche fondamentale du CEALe modle appliqu de la recherche a inspir dautres initia-tives au CEA dont le programme transversal Technologies pour la sant, lanc en 2006. Nous avons rassembl les comptences pluridisciplinaires du CEA (lectroniciens, pharmaciens, spcialistes des traceurs, physiciens) autour dun mme objectif : transfrer des projets aux industriels et crer des start-up pour gnrer de lactivit industrielle et des emplois , indique Jacques Grassi, directeur de ce programme qui soutient plus de vingt projets et a permis la cration de huit start-up. Par exemple, Fluoptics, sp-cialise dans limagerie fluorescente pour des applications opratoires et Profilomics qui commercialise des services dans le domaine de la mtabolomique.Paralllement, les recherches fondamentales de la direction des sciences du vivant (DSV) ont permis aux laboratoires de se positionner sur de nouveaux sec-teurs, uvrant par exemple lmergence de la filire des micro -algues, notamment pour les bio-carburants7. leur manire, les recherches fondamentales en physique et en chimie de la direction des sciences de la matire (DSM) stimulent linnovation de leurs fournisseurs (voir article suivant). Le savoir-faire acquis pour raliser les grands aimants du Cern a ainsi permis le dveloppement de lIRM trs haut champ8 qui quipera bientt le centre de neuro-imagerie NeuroSpin. Plus fondamentalement, ces tudes amont inspirent et renouvellent des recherches plus appliques. Elles sont les mieux armes pour inventer les technologies en rupture.

    Aude Ganier

    Notes :

    4. Extrait des mesures de soutien la filire nuclaire

    proposes le 29 janvier 2013.

    5. Chiffres du ministre du redressement productif.

    29 janvier 2013.

    6. STMicrolectronics rsulte de la fusion de

    THOMSON semi-conducteurs qui avait absorb EFCIS en 1982

    et de STMicroelettronica.

    7. Dans le cadre de lIEED Greenstars dont le CEA

    est membre fondateur et de plusieurs programmes

    mens en partenariat avec Fermentalg, Microphyt

    8. Premier IRM pour lhomme corps entier de 11,7 T, ralis avec Siemens.

    PME : petite et moyenne

    entreprise constitue de moins de 250

    personnes ralisant un chiffre daffaires annuel

    infrieur 50 M (INSEE).

    ETI : entreprise de taille

    intermdiaire constitue de 250 4999 salaris

    ralisant un chiffre daffaires annuel nexcdant pas

    1,5 milliard deuros (INSEE).

    Travaux sur le volet roulant solaire Bubendorff.

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    6 Les dfis du CEA Plus dinformations sur www.cea.fr

    SOUTIEN LINDUSTRIE - E!

  • Pour mener bien leur mission, les chercheurs sap-puient sur des quipements de pointe. Souvent non existant sur le march, le CEA confie leur fabrication des industriels. Ces achats sont vecteurs dinnovation chez les fournisseurs, comme en tmoigne la part de leurs inves-tissements en R&D, quatre fois suprieure la moyenne nationale. Sur ces 2 milliards d'euros injects auprs des industriels, 95 % sont investis en France et 16 % sont allous aux PME confirme ric Capelle, directeur des achats, qui prcise que le CEA est signataire du Pacte PME1 initi en 2004 par le Comit Richelieu.

    Une culture de soutien aux industrielsLes PME sont notamment trs sollicites par la direction des applications militaires (DAM), particulirement dans le cadre de son programme Simulation2 qui vise, depuis 1996, garantir la dissuasion militaire franaise sans avoir recours de nouveaux essais nuclaires. La ralisation en cours du laser mgajoule (LMJ), proximit de Bordeaux, implique de nombreuses PME dont certaines bnficient de transfert de technologie comme la socit SEIV, titu-laire du march de traitement sol-gel des optiques du LMJ. Linvestissement public dans la construction du LMJ reprsente plus de 3 Md sur 15 ans. Pour cela, le CEA a mis en uvre une politique industrielle ambitieuse qui repose au-jourdhui sur 250 entreprises et qui a initi une filire doptique en Aquitaine comptant 1 400 emplois , dtaille Pierre Vivini chef du projet LMJ. De mme, la DAM contribue dynami-ser la filire franaise des supercalculateurs en confiant BULL en 2005 et 2008 la ralisation de Tera 10 et Tera 100. Depuis, la socit est un acteur international incontour-nable du calcul haute-performance, avec des retombes sociales importantes (plus de mille embauches).

    Des grands instruments de recherche qui stimulent linnovationLe contexte concurrentiel international impose la recherche scientifique de se doter de trs grands instru-ments (TGI). L encore, les technologies sont concevoir en partenariat avec les industriels. Lactuelle construction du racteur exprimental europen Jules Horovitz3 sur le site de Cadarache, dont la direction de lnergie nuclaire (DEN) est matre douvrage, obit la rgle, impliquant notamment une vingtaine de PME et ETI. Les ralisations spcifiques pour ces TGI ont permis dle-ver les capacits dinnovation des entreprises avec souvent des ouvertures de marchs annexes, explique Gabriel Fioni, directeur de la DSM. Tore Supra, racteur exprimental de fusion nuclaire que nous avons ralis sur le site de Cadarache dans les annes 80, est un parfait exemple. Une PME a ainsi mis au point de nouveaux composites et dveloppe aujourdhui de nouveaux disques de frein des avions sur la base de ce savoir-faire. Une autre utilise les systmes thermiques hrits de ce programme pour ra-liser des processeurs pour ordinateurs portables. Et Tore Supra nest quun exemple !Dans toutes les tapes de leur vie (construction, fonction-nement et maintenance), les TGI sont sources dactivit industrielle. Il est estim4 que le projet ITER5, en cours de construction Cadarache, gnrera un chiffre annuel local denviron 135 M avec la cration de plus de 2 400 emplois indirects. Ses dpenses de contrats industriels, de R&D et de prestations, avoisineraient les 780 M en phase de construction et 450 M durant son exploitation pendant une vingtaine dannes

    Amlie Lorec

    INVESTISSEMENTS TECHNOLOGIQUES : RETOUR GAGNANT POUR LA RECHERCHE ET LINDUSTRIEChaque anne, le CEA introduit plus de 2 milliards deuros dans lconomie nationale notamment pour les projets de R&D et les besoins en quipements de pointe de la recherche fondamentale. Des dpenses qui stimulent linnovation des fournisseurs et occasionnent des retombes industrielles importantes.

    Notes :

    1. Dispositif de soutien aux PME innovantes.

    2. Programme reposant sur trois instruments phares : le laser mgajoule (LMJ), linstallation Epure et le supercalculateur Tera.

    3. Installation unique qui permettra ltude des matriaux et des combustibles sous irradiation et assurera la production de radio-isotopes mdicaux.

    4. tude de linstitut dconomie publique (IDEP) - 2001.

    5. Projet international de racteur exprimental de fusion nuclaire.

    Inspection des parois internes de Tore Supra .

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    7Mars 2013 HORS-SRIE

  • SOUTIEN LINDUSTRIE - E!

    INTERVIEWJean Therme,Directeur de CEA-Tech, Directeur dlgu aux nergies alternatives du CEA et Prsident du Groupe de haut niveau de la Commission europenne.

    Notes :

    1 - Laboratoire spcialis dans les systmes numriques

    intelligents.

    2 - Laboratoire spcialis dans les nouvelles technologies de

    lnergie et les nanomatriaux.

    CEA-TECH, UN OUTIL TECHNOLOGIQUE AU SERVICE DE LINDUSTRIERetour sur lascension dun laboratoire qui, en se rapprochant des industriels, a stimul la cration de toute une offre de recherches technologiques. Sous le nom de CEA-Tech, cette offre se dploie aujourdhui dans de nouvelles rgions et contribue notamment laborer la stratgie europenne industrielle.

    Do vient la recherche technologique du CEA ?

    Tout commence en 1967 avec la cration du Leti, labo-ratoire dlectronique des technologies de linformation, aujourdhui spcialis dans les micro et nanotechnologies. Fort de ce savoir-faire, il sest immdiatement mis au ser-vice des entreprises, selon une approche originale pour lpoque : pour une somme investie par lindustriel, ltat, via le CEA, abondait lquivalent. Cela a gnr des contrats et la cration de quelques entreprises, comme EFCIS, ds 1972. Quand jai pris la direction du Leti en 1999, jai optimi-s cette dmarche collaborative travers le campus dinno-vation Minatec (voir article suivant). Il a t conu en 2000 selon le modle du village dinnovation qui est un lieu o lon se rencontre, o lon change et surtout o lon cre ensemble. Il fallait donc rassembler des comptences sur un mme site pour favoriser un maximum de connexions : ducation suprieure, recherche fondamentale, recherche applique, industries, monde conomique, collectivits ter-ritoriales, trs importantes car elles assurent la dynamique territoriale. Cet espace devait galement tre un espace libre des contraintes institutionnelles. Pour venir travailler Minatec, une seule convention suffit, la condition toutefois de crer effectivement ensemble. partir de cela, jai cr le List1 en 2001 Saclay, le Liten2 en 2005, linstitut national de lnergie solaire (INES) en 2006 et, la mme anne, jai

    initi lcosystme GIANT (voir article suivant). Les trois instituts ont profit de lexprience pionnire du Leti pour se professionnaliser et monter progressivement en gamme. La direction de la recherche technologique au CEA, ce sont maintenant 4 500 personnes et un chiffre daffaires annuel de 600 M qui reprsente, elle seule, 40 % de la recherche partenariale en France avec les entreprises.

    Aujourdhui, cette recherche technologique est devenue une marque, CEA-Tech. Elle est galement sollicite pour diffuser son offre dans de nouvelles rgions

    Lappellation CEA-Tech est le nom que nous donnaient nos partenaires trangers. Nous les avons couts ! Cette lisibilit sest galement propage sur le territoire puisque plusieurs rgions sont venues dcouvrir notre modle. Le Gouvernement nous a ensuite confi, en octobre 2012, une mission de transfert technologique au profit de lemploi industriel en rgions. Aprs une implantation russie en PACA, cette mission passe par la cration de trois nouvelles plate formes rgionales, Nantes, Bordeaux et Toulouse. Cette dernire a t lance le 25 janvier 2013 dans le cadre dune convention entre ltat, CEA et la rgion Midi-Pyrnes. Lenjeu est de doter le tissu industriel des outils permettant de produire, matriser et transfrer des technologies inno-vantes. Dans un premier temps, nous installons des quipes

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    8 Les dfis du CEA Plus dinformations sur www.cea.fr

  • technico-commerciales pour se rapprocher des PME et ETI. Les dveloppements se feront sur nos bases arrires de Saclay et de Grenoble. Nous allons aider les industriels en leur transfrant des technologies existantes et en dve-loppant dans les rgions des plateformes technologiques spcifiques leur tissu local industriel. Notre dveloppement dpendra du volume de contrats signs avec les industriels, seules sources de financement priv de ce modle.

    En quoi votre approche est-elle particulire dans la recherche franaise ?

    Notre offre sappuie sur quatre fondamentaux. En premier lieu, nous nous positionnons sur la chane de linnova-tion comme une passerelle pour franchir la Valle de la mort . Nous savons en effet convertir la connaissance scientifique de base en un produit fiable performances satisfaisantes, reproductibles et cot de fabrication comptitif. Ce cheminement est trs lourd, trs long, trs puissant, et il ncessite des quipements de pointe.Pour cela, nous disposons de plateformes technologiques ltat de lart mondial, aujourdhui indispensables pour tre comptitif. Elles sont trs coteuses nous leur consacrons chaque anne entre 100 et 200 M alors pour en amortir les frais fixes, nous devons les remplir de projets de R&D et les mutualiser avec de nombreux industriels.Notre troisime pilier repose sur la matrise des techno-logies cls gnriques (TGC)3. Ces briques lmentaires combinables entre elles, tel un Lego, sont essentielles la fabrication dune vaste gamme de produits et dapplica-tions forte valeur ajoute. Cest leur caractre diffusant qui permet davoir des plateformes mutualises pour de nombreux industriels non concurrents.Enfin, notre force est de faire corps avec les problmatiques des industriels qui, pour survivre, doivent tre comptitifs

    lchelle mondiale. Nous avons dvelopp une bi-culture recherche/industrie : notre activit silicium fonctionne 7 j/ 7, 24 h/ 24 ; tous nos managers en poste doivent tre passs par le monde industriel, etc.

    Que sont prcisment les technologies cls gnriques (TGC) et quel est le rle du Groupe europen dexperts de haut niveau que vous prsidez ?

    Biotechnologies, micro et nano lectronique, nano-technologie, photonique, matriaux avancs, systmes de production avancs4. Voici les TCG dfinies comme prioritaires par lUnion Europenne en 2009 pour rpondre aux grands enjeux socitaux5 en constituant la base des produits du futur. Elles sont galement indispensables pour renforcer le tissu productif et linnovation en Europe car elles diffusent chacune dans de nombreux secteurs dactivits. Ainsi la commission europenne a charg en 2009 un groupe dexperts de haut-niveau (GHN) dlaborer la stratgie de leur dploiement industriel. Nous avons mis des recommandations sur de nombreux points en termes de dfinition de la R&D, dispositifs dinnovation, combinaison des financements, rgles de concurrence, etc.6 Lenjeu est de taille car leur march mondial devrait rapidement passer de 646 1 000 Md. Le GHN a t renouvel pour une deuxime phase : implmenter les mesures des propositions que nous avons labores dans la perspective Horizon 2020. La comptitivit europenne industrielle en dpend. Se joue par exemple lavenir de STMicroelectronics. Cest trs important. Et on ne pourra saligner sur nos concurrents amricains et asiatiques que si lEurope dfinit, et met en place, une stratgie indus-trielle avec de vraies rgles de rciprocit.

    Propos recueillis par Aude Ganier

    550dpts de brevets par an.

    80 %dentreprises du CAC 40, 500 PME et ETI et 145 clients internationaux.

    600 Mde chiffre daffaires annuel.

    Notes :

    3 - Traduction de KETs (Key Enabling Technologies).

    4 - Traduction de Advanced Manufacturing.

    5 - Mettre au point des technologies faible intensit carbonique, contribuer la socit du numrique, utiliser durablement lnergie et ses ressources, lutter contre le changement climatique, favoriser le vieillissement en bonne sant.

    6 - http://ec.europa.eu/entrerprise/sectors/ict/ files/kets.

    Chercheurs du Leti, pionniers de CEA-Tech.

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    9Mars 2013 HORS-SRIE

  • L innovation au service de lindustrie tel est depuis toujours le mot dordre du CEA-Leti, laboratoire parmi les leaders mondiaux de la microlectronique. La cinquantaine de laboratoires communs avec les industriels tmoigne de cette ambition dans un secteur dterminant pour la comptitivit industrielle. La micro lectronique est au cur de la plupart des applications davenir, depuis lconomie numrique jusqu lconomie verte. Par exemple, elle reprsente aujourdhui 30 % de la valeur dun vhicule rappelle Laurent Malier, directeur du CEA-Leti.

    Un brassage des cultures attractif pour les entreprisesAussi, le CEA a-t-il cr en 2000, avec INP Grenoble et les collectivits territoriales1, Minatec, campus dinnovation pour les micro et nanotechnologies. Il vise fdrer sur un mme site Grenoble des partenaires de lducation sup-rieure, de la recherche acadmique et technologique, et des industriels. Cest comme pour raliser un alliage solide, il faut mettre tous les lments dans un seul et mme creuset puis laisser lalchimie se produire image Jean Therme, direc-teur de CEA-Tech, fondateur du campus. Pour maximiser les connexions entre ces diffrentes origines, cultures et spcialits, deux btiments, le BHT et le B2I2, sont ddies laccueil des start-up, PME et grandes entreprises. Sont ainsi mis leur disposition des bureaux, des laboratoires et des quipements de pointe comme la plateforme nano-

    caractrisation. Cette offre comprend galement des services en valorisation, marketing et vnementiel. Lorganisation dvnements est un point crucial car, pour tre attractif, il faut tre visible ajoute Jean-Charles Guibert, directeur de Minatec. Les quipes organisent ainsi des confrences ou louent des locaux pour accueillir les sminaires dindus-triels venus de toute la France, et en profitent pour prsenter loffre technologique du CEA. Le showroom de Minatec est ce titre un outil indit pour un organisme de recherche. Sur 400 m2, il prsente des technologies, des scnarios de leur usage, et savre une source fconde de nouvelles ides.

    Association de villages hautement technologiquesLa suite logique prend le nom de GIANT3. Il sagit de dupliquer Minatec sur dautres thmatiques selon trois objectifs : rpondre aux enjeux socitaux de linformation, de lnergie et de la sant ; crer des quartiers technolo-giques et centres de comptences axs sur de grands domaines applicatifs ; harmoniser le dveloppement urbain et scientifique. Mais, pour que le modle de cam-pus dinnovation fonctionne, il lui faut de la recherche tech-nologique dexcellence, il lui faut lquivalent dun Leti dans chaque quartier thmatique indique Jean Therme. Ainsi, le CEA-Liten, nouvelle structure innovante pour les nergies renouvelables, cre en 2005 a rapidement constitu avec Grenoble INP le socle de GREEN (Grenoble nergie) ; et un

    MINATEC ET GIANT, DU VILLAGE LCOSYSTME INNOVANTRassembler les acteurs scientifiques, acadmiques et industriels sur un mme site, au service du dveloppement conomique dun territoire, est le fondement de lcosystme GIANT Grenoble. Un modle qui rayonne linternational.

    Entre du campus Minatec sur le centre CEA

    de Grenoble.

    Notes :

    1. Grenoble, Agglomration de Grenoble, Conseil Gnral dIsre, Rgion Rhne-Alpes.

    2. Btiment de haute technologie et btiment

    des industries intgratives.

    3. Grenoble Innovation Advanced New Technologies.

    4. CEA, CNRS, ESRF, ILL, EMBL, UJF, Grenoble INP

    et GEM.

    5. Source : cabinet Reverdy, 2012.

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    10 Les dfis du CEA Plus dinformations sur www.cea.fr

    SOUTIEN LINDUSTRIE - E!

  • modle similaire pour la sant, NanoBio, est actuellement en cours. En plus des plateformes technologiques du CEA, GIANT intgre des grands instruments. Grenoble abrite en effet la source de neutrons la plus intense au monde (ILL) et la premire source de rayonnement synchrotron europenne, lESRF. Une antenne du laboratoire euro-pen de biologie molculaire y est galement implante. eux trois, ces instruments offrent des opportunits exceptionnelles aux recherches sur les matriaux avancs, lenvironnement, lnergie, la sant, la recherche fonda-mentale avec le CEA-inac et lInstitut Nel du CNRS, ainsi que le management de la recherche technologique avec Grenoble cole de management.

    Limpact conomique de la recherche GrenoblePort par huit organismes4, GIANT est soutenu par les collectivits locales qui bnficient dun grand retour sur investissement. Car si la premire phase de GIANT, de 2006 2015, reprsente 2 Md, son impact conomique global est valu 4,1 Md par an, soit un tiers du PIB de lagglo-mration grenobloise. Lors des dix dernires annes, le centre CEA de Grenoble a cr 3 200 emplois directs dont 1 600 par ses start-up (hors STMicroelectronics). La moiti de ses achats sollicitant des entreprises rhnalpines, il a contribu, en 2010, la cration de 1 400 emplois indi-rects en Rhne-Alpes. Et cette activit a gnr environ 5 000 emplois induits de services aux mnages de toutes natures. En dix ans, le centre CEA de Grenoble a donc permis la cration de plus de 9 000 emplois, et les TPE, PME et ETI de la rgion ont bnfici, au travers des projets mens avec lui, de 320 M de programmes de R&D5.Leffet exceptionnel de cration demplois et de richesses ainsi observ rsulte directement de la mission de soutien lindustrie assure par CEA-Tech et fait des mules linternational.

    Aude GanierRalisation de prototypes.

    En runissant les reprsentants de grands cosystmes scientifiques et technologiques internationaux1 Grenoble, GIANT a lanc en juillet 2012 une rflexion globale sur linnovation mondiale. Quatre thma-tiques furent dbattues par les dcideurs lors de ce premier High Level Forum GIANT 2012 : gouvernance des cosystmes dinnovation, facteur de succs de linnovation mondiale, perspectives industrielles et orientations conomiques de la R&D. Avec en commun de mmes spcialits technologiques (NTIC, nergies renouvelables, biotechnologies), une volont de tisser des liens troits entre science, technologie et socit, ces structures ont pu changer leurs visions. Certes, nous avons des diffrences, au niveau de nos stades de maturit, de nos moteurs dimpulsion, de nos environnements politiques et conomiques. Mais des facteurs de succs existent et nous voulions les partager. Cest la seule possibilit de voir sur le long terme, surtout dans un contexte globalis o nous ne pouvons plus nous contenter de visions locales et cloisonnes insiste Marcel Morabito, conseiller scientifique du CEA et organisateur de cet vnement dont linstitut amricain Caltech a propos dorganiser la deuxime dition en 2013. Nous esprons que nous pourrons initier des partenariats fructueux et lchange de matire grise dun continent lautre , conclut Marcel Morabito.

    RFLEXIONS SUR LINNOVATION MONDIALE AU HIGH LEVEL FORUM GIANT 2012

    Note :

    1. Brasilia (Brsil), Chicago/Argonne (tats-Unis), Dresde (Allemagne), Grenoble (France), Hafa/Technion (Isral), Harwell/Oxford (Royaume-Uni), Hsinchu (Tawan), Karlsruhe (Allemagne), Lausanne (Suisse), Montral (Canada), Pasadena (tats-Unis), Singapour, Tsukuba (Japon), Varsovie (Pologne).

    4,1 Md impact conomique global par an de GIANT.

    9 000emplois directs, indirects et induits en 10 ans par le centre CEA de Grenoble.

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    11Mars 2013 HORS-SRIE

  • En rassemblant quipements industriels de pointe, infrastructures de grande ampleur et expertises multiples, le CEA dispose de plateformes technologiques uniques en Europe. Au niveau des plus hauts standards industriels, leurs comptences et mthodologies permettent de rpondre aussi bien aux attentes des PME et ETI, qu celles des grands groupes.

    PLATEFORMESMUTUALISES

    MICRO-NANOLECTRONIQUEGrenoble (38)

    Sur 7 000 m2 de salles blanches avec 500 quipements lourds de technologie 200 et 300 mm reprsentant plus dun milliard deuros dinvestissement cumul, la plateforme micro-nanolectronique relve des dfis technologiques et industriels : concevoir et dvelopper en petites sries les circuits intgrs et microsys-tmes qui seront produits dans trois cinq ans, tout en augmentant les performances et les fonctionna-lits sur la puce. Une structure unique en Europe qui accueille 800 collaborateurs dont 150 industriels comme STMicroelectronics, Soitec et IBM.

    12 Les dfis du CEA Plus dinformations sur www.cea.fr

  • CLINATECGrenoble (38)

    Centre de recherche biomdicale unique au monde, la plateforme Clinatec regroupe depuis 2012 mdecins, biologistes, spcialistes en micro-nanotechnologies du CEA, du CHU de Grenoble, de lUJF et de lInserm. Enjeu : dvelopper des traitements et des mthodes de diagnostic et dinvestigations innovants sur le cancer, les maladies neuro-dgnratives et le handicap. Sur 6 000 m2, 100 chercheurs disposent dquipements de pointe en imagerie mdicale, dun bloc opratoire et de six lits. Plusieurs industriels participent dont Becton-Dickinson et Tronics.

    MANUFACTURING AVANCGrenoble (38)

    Aider produire plus vite, avec des produits et mat-riaux plus performants : cest la mission depuis 2012 de la plateforme Manufacturing avanc. Sur 1 500 m 2, quelque 200 chercheurs et techniciens se mobilisent sur les technologies phares de la ralit virtuelle, de la robotique et du contrle non destructif avec le logiciel Civa diffus dans le monde par le CEA. Sajoutent des comptences algorithmiques en ralit augmente, ges-tion de la connaissance et orchestration de processus. Ces prestations profitent 240 industriels dont Extende et MEM, start-up rcemment essaimes du CEA.

    NANO-CARACTRISATIONGrenoble (38)

    Llaboration de matriaux et composants nanom-triques suppose didentifier leur morphologie et leurs proprits chimiques et physiques. Depuis 2006, la plateforme nano-caractrisation permet de scruter la matire en 2D ou 3D lchelle atomique. Sur 2 500 m2, elle dispose de quarante quipements lourds, dont Titan pico, microscope lectronique la rsolution de 50 pico-mtres dont seuls quatre exemplaires existent dans le monde. En support des recherches du CEA, elle collabore avec une vingtaine dquipementiers, de start-up et de grands industriels.

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    13Mars 2013 HORS-SRIE

  • INSTITUT NATIONALDE LNERGIE SOLAIRELe-Bourget-du-Lac (73)

    Matriaux, procds et quipements pour le photovoltaque et le solaire thermique haute et basse temprature : les activits de la plateforme solaire cre en 2006 participent au dveloppement de la filire industrielle franaise de lnergie solaire. 360 collaborateurs du CEA travaillent ainsi sur la production de cellules photovoltaques plus de 20 % de rendement. Elle compte 25 000 m2 de btiments et associe ses travaux plus de 150 PME (ECM, CIAT, Thermocompact), ETI (Alcen, Socomec, MPO) et grand groupes tels EDF, Mensen et Alstom.

    ALHYANCEMonts (37)

    Rassembler, en rgion Centre, toutes les comptences pour dvelopper et industrialiser des matriaux avancs et des systmes innovants pour favoriser lmergence de filires industrielles franaises dans les nergies alternatives. Cre en 2006, la plateforme AlHyance sappuie sur les comptences matriaux dveloppes au CEA Le Ripault dans le domaine de la Dfense. Ses 100 chercheurs et industriels (dont Raigi et Plastivaloire) travaillent notamment au dveloppement des thma-tiques stockages lectrochimique et hydrogne. Ils bnficient dquipements rpartis dans 1 000 m2 de laboratoires.

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    14 Les dfis du CEA Plus dinformations sur www.cea.fr

    PLATEFORMES MUTUALISES

  • BATTERIESGrenoble (38)

    Installe sur 3 000 m2, dont 1 000 m2 de salles blanches, la plateforme Batteries compte 200 collaborateurs. Depuis 2009, elle permet de raliser des batteries Lithium-ion en petites sries, depuis la synthse des matriaux jusqu leur intgration dans des systmes. Objectif : mettre au point des filires de production compltes pour tous types dapplication, de limplant auditif au bus lectrique, tout en rduisant les cots et en amliorant lautonomie et la fiabilit. Plus de 50 industriels utilisent ses services, des PME aux grands groupes comme Renault et Michelin.

    HELIOBIOTECCadarache (13)

    Cre en 2009, la plateforme Heliobiotech dveloppe des recherches innovantes pour faire face aux dfis nergtiques du futur, en troite collaboration avec des partenaires acadmiques et industriels. Afin dexplorer les potentialits des micro-algues dans la production de molcules forte teneur nergtique, le CEA met disposition ses quipements de haut niveau dans le domaine des bionergies. Parmi lesquels, des chambres climatiques en conditions contrles, un parc de photo-bioracteurs instruments, des techniques pour le criblage haut dbit de souches dintrt

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    15Mars 2013 HORS-SRIE

  • NEUROSPINSaclay (91)

    Centre de recherche en neurosciences et centre de physique pour lIRM, Neurospin repose sur une plateforme dimagerie unique au monde ouverte aux chercheurs, cliniciens acadmiques et industriels internationaux. Depuis 2007, 11 000 m2 de laboratoires, ailes clinique et prclinique sont leur disposition pour tudier les fonctions cognitives et les maladies neuro-dgnratives. Dot de puissants quipements pour le petit animal (dont un IRM 17 T) et lhomme (IRM 3 et 7 T), il accueillera en 2014 le premier IRM clinique 11.7 T corps entier fabriqu avec Siemens.

    FLOWCYTECHFontenay-aux-Roses (92)

    Dvelopper de nouvelles recherches sur les maladies infectieuses, les antiviraux et les vaccins. Pour ce faire, la plateforme FlowCyTech offre depuis 2012 des solutions uniques et innovantes aux organismes publics et privs grce une mutualisation dquipements de pointe, dont CyTOF. Cet outil, alliant la spectromtrie de masse et la cytomtrie, permet de mettre en vidence jusqu 100 marqueurs biologiques diffrents sur une cellule. Bnficiant de la collaboration de lUniversit Paris-Sud et de Bertin Pharma, elle propose diffrents partenariats aux utilisateurs, allant du projet de recherche collaboratif la prestation de service.

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    16 Les dfis du CEA Plus dinformations sur www.cea.fr

    PLATEFORMES MUTUALISES

  • TAMARISSaclay (91)

    La plateforme dessais Tamaris constitue depuis 1990 un important moyen exprimental danalyse pour valuer le comportement et le dimensionnement, lchelle 1/4, des installations nuclaires lors dun sisme. Elle sest depuis tendue au domaine civil et compte aujourdhui des partenaires industriels nationaux (EDF, Areva) et internationaux. Elle est compose de quatre tables vibrantes, dont Azale, la plus importante dEurope, dun mur de raction et dune fosse, le tout reli un quipement de relev et dexploitation des donnes.

    COMPLEXE DE CALCULBruyres-le-Chtel (91)

    Avec une puissance de calcul de 3,7 Ptaflops en 2012, le complexe de calcul scientifique haute performance du CEA se positionne au 6e rang mondial. Il est compos du centre de calcul Tera (applications Dfense) du CCRT et du supercalculateur Curie hberg au TGCC. Depuis 2000, ce complexe de calcul port par le CEA est linitiative de la mise en place dun cosystme autour du calcul haute performance, au sein de la structure Ter@tec qui rassemble plus de soixante partenaires acadmiques et industriels dont EDF, Snecma, Dassault

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    17Mars 2013 HORS-SRIE

  • VALORISATION DES TECHNOLOGIES

    lectronique flexible.

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    18 Les dfis du CEA Plus dinformations sur www.cea.fr

  • UNE POLITIQUE ATTRACTIVE ET DYNAMIQUE DE PROTECTION INDUSTRIELLE tre au plus prs des problmatiques industrielles afin de rester la pointe de la recherche technologique. Le CEA met notamment en uvre une politique attractive de dpts de brevets et encourage les chercheurs et industriels porter sur le march des technologies innovantes.

    INTERVIEWJean-Charles Guibert Directeur de la valorisation au CEA et Directeur de Minatec

    Note :

    1. Le CEA est le 1er dposant des organismes de recherche franais et le 3e au palmars INPI 2011. Il occupe la 36e place au classement de lOMPI (organisation mondiale de la proprit intellectuelle) dont la 1re place des organismes de recherche devant Caltech et le MIT.

    En quoi consiste la stratgie de valorisation de la recherche au CEA ?

    la base, il y a bien sr les rsultats de la recherche scientifique et technologique des laboratoires. Notre mission consiste les scuriser dans une politique de dpts de brevets puis les exploiter. Pour porter nos technologies sur le march nous procdons des transferts technologiques auprs dindustriels existants ou la cration de socits. Dans les deux cas, cela se finalise par un droit licence des brevets aprs une phase de contrat de R&D. Ce type de contrat collaboratif permet davoir un retour industriel, de nature financire, et surtout un retour dexprience sur les problmatiques industrielles afin de rester la pointe des recherches technologiques. Ce contact avec le monde de lindustrie est essentiel.

    Premier organisme de recherche dposant de brevets en France et dans le monde1, pourquoi le CEA est-il si actif dans la protection intellectuelle ?

    La matrise de la proprit intellectuelle est un l-ment cl. Elle nous rend visibles, crdibles et attractifs aux yeux de nos partenaires industriels. Aujourdhui, la recherche est soumise, comme les entreprises et les universits, la concurrence internationale induite par la mondialisation : un industriel peut alors nouer des partenariats avec nimporte quelle structure de recherche, o quelle se situe : cest lopen innovation. Et pour lindustriel, les donnes concernant les brevets sont considres comme des indicateurs pertinents de la

    performance dun organisme de recherche. Notre poli-tique est donc de faire en sorte dtre parmi les pre-miers dposants internationaux dans le domaine de la recherche. Lorsque lon ngocie avec un industriel, le poids de nos brevets compte beaucoup.

    Comment se manifeste cette protection intellectuelle ?

    Elle prend la forme dun dpt de demande de bre-vets afin de protger linvention pendant 20 ans, sous rserve que les annuits soient payes par le CEA. Par exemple, le cot total engag en 10 ans pour la pro-tection dune seule famille de brevets peut atteindre 80 000 euros voire beaucoup plus, selon la complexit de linvention ou le nombre de pays dans laquelle elle est protge. Ces dpenses, pour lensemble des brevets dposs, dont 701 nouvelles demandes en 2012, sont de lordre de 27 millions deuros. Un montant important qui correspond une politique dynamique et doit tre vu comme un investissement. En effet, elle favorise les programmes de R&D avec des partenaires privs qui savrent des sources dimportants revenus. Ce cot ncessite toutefois la slection rgulire des brevets maintenir, au cas par cas et en concertation avec les ingnieurs brevets et leurs directions. Au CEA, les droits de proprit intellectuelle ne prennent pas uniquement la forme de brevets mais peuvent galement consister en la protection du savoir-faire et des logiciels, soumis aux droits dauteur sans ncessiter de procdure de dpts. Propos recueillis par Aude Ganier

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    19Mars 2013 HORS-SRIE 19

  • La valorisation de la recherche implique de transfrer des technologies matures pour les porter vers le march. Deux options se prsentent, soit le transfert tech-nologique directement un industriel (le plus courant), soit la cration dune nouvelle entreprise par essaimage. Dans le premier cas, lindustriel intress par la tech-nologie et sa maturit, signe avec le CEA un contrat de R&D incluant une future licence. Sil sagit dune cration dentreprise, le CEA a mis en place un dispositif complet pour accompagner le porteur du projet (souvent un chercheur ayant contribu au dveloppement dune technologie valoriser). Depuis 1972, 160 socits inno-vantes bases sur une technologie ou savoir-faire du CEA ont ainsi t cres.

    Le long parcours de lentrepreneurPour contribuer efficacement au montage dune start-up, le parcours de lentrepreneur est long et ncessite quatre tapes : la maturation, lincubation, lamorage et le dve-loppement de lentreprise. Il faut avant tout sassurer que la technologie innovante que lon souhaite transfrer a fait

    lobjet dune protection de la proprit intellectuelle. Il est galement important quelle prsente une innovation dite de rupture avec ltat de lart ou quelle permette une amlio-ration significative par rapport un produit dj en usage , prvient Yvan Baumann, responsable de lessaimage la direction de la valorisation du CEA. La premire tape, dite de maturation, impose au chercheur la validation prin-dustrielle de sa technologie. Cela passe par la ralisation dun dmonstrateur ou dun prototype fonctionnel dont les travaux peuvent durer plusieurs mois. En parallle, le bureau dtudes marketing du CEA (BEM) aura identifi des marchs possibles pour la technologie et valu leur potentiel conomique.Si la maturation se rvle fructueuse, et aprs valida-tion du comit lessaimage, le futur entrepreneur se lance dans une rflexion sur le business model et se met en contact direct avec les clients potentiels : cest ltape dincubation qui se solde, ou non, par la signature dun protocole daccord et par la cration de la start-up. Durant toute cette priode, qui peut durer 6 18 mois, le CEA reste trs prsent, tel que lexplique Yvan Bauman :

    Essaimage : fait dencourager

    des salaris crer leur propre entreprise,

    en leur apportant une aide financire

    et/ou technologique.

    Contrat de R&D : contrat collaboratif impliquant

    une entreprise et un organisme de recherche dans

    la ralisation de R&D, en partageant les risques et les rsultats du projet selon des modalits prvues dans un accord de collaboration.

    Licence : contrat par lequel le titulaire

    dun brevet accorde une personne physique ou morale

    le droit de lexploiter.

    CRER DES ENTREPRISES POUR EXPLOITER LES TECHNOLOGIES INNOVANTES

    Maturation, incubation, amorage et dveloppement, le parcours du chercheur souhaitant valoriser des technologies mergentes est long. Il commence par la protection intellectuelle de ses innovations et impose de pouvoir lever des fonds. Dans toutes ces tapes, le CEA est l pour laccompagner.

    Capteurs infrarouge non-refroidis fabriqus

    grande chelle par Ulis, socit essaime

    par le CEA-Leti.

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    lis

    20 Les dfis du CEA Plus dinformations sur www.cea.fr

    VALORISATION DES TECHNOLOGIES - E!

  • Gnralement nous prenons en charge le salaire du cher-cheur pendant lincubation. Le CEA libre ensuite le salari grce un cong pour cration dentreprise donnant lieu un droit au retour pendant quatre ans . L essaim peut bnficier par ailleurs dun prt dhonneur (jusqu 40 000 euros) pour poursuivre son aventure

    Lever des fonds pour se dvelopperArrive la phase damorage, concomitante la cration de la socit, qui voit entrer en scne un soutien de taille : CEA Investissement. Cre en 1999, cette socit de droit priv et filiale 100 % du CEA contribue au lancement de nouvelles entreprises dans les meilleures conditions possibles. Nous dfinissons la stratgie de financement et la feuille de route suivre pour faire merger linnovation sur le march, tout en essayant de se rendre compte de sa valeur dans 5 10 ans prcise Rgis Saleur, directeur gnral de CEA Investissement.En plus dun apport de fonds propres allant de 200 600 000 euros, et dune prise de capital, cette socit base Saclay et Grenoble permet de lever des fonds auprs de diffrents investisseurs aux moments oppor-tuns. Elle aboutit ainsi au financement de start-up sur un grand nombre de secteurs dactivit du CEA : micro-lectronique, nergie, environnement, sciences du vivant, scurit, matriaux, nanotechnologies, biotechnologies, quipements pour lindustrie, etc.

    Soutenir des start-uppour en amorcer de nouvellesComme les entreprises finances sont fragiles en phase de dveloppement, elles ncessitent une vigilance permanente qui conduit CEA Investissement tre toujours prsent aux conseils dadministration en jouant son rle dinvestisseur de rfrence et dadmi-nistrateur actif. Notre volont est de gagner en scurit dans la continuit de la chane de financement. Pour cela, nous assurons lexistence de fonds aptes financer la suite du dveloppement de nos poulains et tablissons une relation privilgie avec ces fonds largit Rgis Saleur. Actuellement, 90 % des entreprises dont CEA Investissement soccupe parviennent lever un second tour de financement nettement plus gros pour les be-soins de leur dveloppement dans un dlai de 2 3 ans. Et 80 % dentre elles demeurent viables au bout de cinq ans. Les plus-values ralises par CEA Investissement permettent alors damorcer de nouvelles socits ou sont distribues au CEA, en partie au laboratoire dont la start-up est issue. Depuis 2008, il est le fonds dinvestis-sement le plus actif en France en termes damorage.

    Amlie Lorec

    socits innovantes cres depuis 1972.

    160

    des entreprises amorces par CEA Investissement viables au bout de 5 ans.

    80 %

    dotation intitiale de CEA Investissement qui sest transforme en 89 M par la prise de valeur dans la quarantaine de socits finances et, par une partie de lensemble des retours gnrs pour le CEA au travers de contrats de R&D et de licences.

    27 M

    projets essaims par an.

    8 15

    Capteurs de mouvements de la socit Movea, 100e start-up essaime par le CEA.

    Mov

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    21Mars 2013 HORS-SRIE 21

  • couter les besoins des industriels, leur proposer des sances de crativit, des services de prototypage : telles sont les activits de plusieurs structures du CEA. Une dmarche qui se dploie au sein des instituts de recherche technologique (IRT) initis par ltat pour diffuser les technologies innovantes.

    DE MULTIPLES POINTS DENTRES POUR LA R&D COLLABORATIVE

    Faire merger des ides. Voici le credo des industriels, chercheurs, sociologues, marketers, designers et artistes de lIDEAs Lab. Cr en 2001 Grenoble, ce plateau dinnovation travaille imaginer de nouveaux usages aux dveloppements technologiques et les exprimenter en amont de la R&D. Son mode opratoire repose sur un processus de conception proche du design thinking, auquel participent les TPE, PME et grands groupes industriels.

    Penser ensemble linnovation Tout a commenc autour des technologies de micro-capture de mouvement du CEA-Leti. Avec ST Microlectronics, France Telecom et Hewlett Packard, nous avions imagin, entre 2001 et 2003, des dizaines de nouveaux usages dans le secteur du multimdia, du sport et de la sant. Cinq ans aprs, ST MIcrolectronics commercialisait ses micro-capteurs pour Nintendo et, en 2007, naissait la start-up Movea qui vend aujourdhui les siens Free (tlcommande), Dcathlon (podomtres), se souvient Michel Ida, qui a fond IDEAs Lab pour que les chercheurs et les industriels interrogent ensemble le sens de linnovation dans notre quotidien. Cette approche, soutenue ds ses dbuts par Jean Therme,

    directeur de CEA-Tech, a permis de nombreux industriels de porter sur le march des produits de la vie courante. Elle a galement t lorigine de plusieurs laboratoires communs dont le plus emblmatique est celui de Renault et du CEA lanc fin 2010. Renault a rejoint IDEAs Lab fin 2008. Nous avons multipli les runions et les travaux sur le concept de mobilit et de ses futurs usages. Un an et demi plus tard, Renault investissait dans une plateforme indite au CEA de production prindustrielle de batteries pour vhicules lectriques illustre Michel Ida, directeur de la Direction de lInnovation ouverte du CEA1 dans lequel sintgre IDEAs Lab. Aujourdhui, ces pionniers de linnovation poursuivent leurs investigations sur le concept de btiment autonome, avec de grands groupes comme Bouygues, GDF Suez, Renault et une douzaine de PME2. Les industriels sont ainsi associs en amont de la chane de valeur, boos-ts par les changes multidisciplinaires et nhsitent pas partager le fruit de ces rflexions mutualises.

    Showroom de Minatec o sont prsentes les

    technologies et leurs scnarios dusage

    dvelopps au CEA.

    Design thinking : mthode dinnovation

    centre sur lutilisateur qui comporte plusieurs

    phases : comprhension, observation, rappropriation, crativit, prototypage, test,

    implmentation.

    Chane de valeur : ensemble des tapes

    dterminant la capacit dune organisation obtenir

    des avantages concurrentiels cest--dire produire

    de la valeur ajoute.

    22 Les dfis du CEA Plus dinformations sur www.cea.fr

    VALORISATION DES TECHNOLOGIES - E!

  • DE MULTIPLES POINTS DENTRES POUR LA R&D COLLABORATIVE

    Collaborations ds le stade prindustrielPour approcher les industriels, mieux vaut galement connatre leur thtre doprations : le march. Cest l quintervient le Bureau dtudes marketing du CEA (BEM) pour sassurer du potentiel commercial des innovations issues des laboratoires. Pour que les chercheurs se positionnent trs tt sur les bonnes thmatiques, il ra-lise de la veille technologique et des tudes de march. Accessoirement, le BEM savre un point dentre vers loffre technologique du CEA : lors dune tude marketing, nous contactons environ 30 industriels positionns tous les niveaux de la chane. Parmi eux, il y en a toujours un ou deux susceptibles dtre intresss par la technologie markete indique Claire-Nol Bigay, responsable du BEM.Soit une entreprise est intresse, soit elle est sollicite. La culture du CEA est en effet de raliser le lien entre la recherche et lindustrie. Ses laboratoires ont donc mis en place une organisation charge de la prospection et des interfaces extrieures pour identifier les besoins des industriels et leur proposer des solutions adaptes. Loffre PEPITE, lance en 2010 Grenoble, sinscrit dans cette dmarche. Rendre vos activits comptitives, explorer les potentiels des micro et nanotechnologies, bnficier de la force de frappe dun centre technologique ! : cest en ces termes quelle propose une ingnierie de projets courts (2 12 mois) des entreprises. Il sagit de raliser des d-monstrateurs, tremplins pour tester la fiabilit technique et conomique dun dveloppement lchelle industrielle. La nature du projet mobilise trois types de comptences au CEA : le chef de projet qui est linterface avec lentre-prise, les experts sur des technologies innovantes et les ingnieurs chargs de la ralisation du dmonstrateur. En peine trois ans, une vingtaine de projets ont t mens avec 80 % de TPE et PME. La dmarche PEPITE est bien

    Notes :

    1. Cette direction comprend galement un centre de design avec lENSCI (cole nationale suprieure de cration industrielle), lAtelier Arts et Science et un service daccompagnement linnovation.

    2. Rflexions menes avec le soutien du Conseil Gnral de lIsre et des partenaires acadmiques.

    lance car nous sommes actuellement impliqus dans de nouvelles collaborations pour linstant confidentielles ! se rjouit Cline Soubeyrat, responsable de PEPITE.

    Des relations bilatrales aux grands partenariats publics-privsSi le CEA a beaucoup privilgi les relations bilatrales, il se mobilise aujourdhui dans les initiatives de rapproche-ment avec le tissu industriel encourages par ltat. Cest le cas de lIRT Nanolectronique labellis en 2012 par le programme gouvernemental Investissements davenir. Port par le CEA-Leti, avec des acteurs de lcosystme grenoblois comme STMicroelectronics et le ple de com-ptitivit mondial Minalogic, il peut compter sur la collabo-ration de partenaires publics, privs et sur lengagement de 7 industriels parmi lesquels Soitec, Ineo et Schneider Electric. Enjeu : mettre en place des programmes de valo-risation couvrant toute la chane de valeur dans laquelle les composants semi-conducteurs sinscrivent, notamment en direction des PME et ETI. Et ce, avec lobjectif de crer terme 6 000 emplois directs et indirects.Le projet CaPMEUp, lanc fin 2012, procde de la mme ambition dans le secteur du Manufacturing avanc. Il concrtise linitiative de trois instituts Carnot, Cetim, CEA-List et IFPEN, en direction des TPE, PME et ETI manu-facturires, tous domaines techniques. Cette industrie reprsentant un quart du chiffre daffaires des entreprises franaises, (mcanique, automobile, aronautique, proc-ds, etc.), CaPMEUP entend densifier lactivit de R&D partenariale, en rendant accessibles des quipements de pointe comme la plateforme Manufacturing avanc de Saclay. Pour cela, les instituts Carnot sappuient sur des partenaires extrieurs : ples de comptitivit, fdrations et syndicats professionnels. chaque fois, il sagira de lier des contacts prennes et fconds, au service des indus-triels et de leurs besoins. Aude Ganier

    Xxxxxxxxxxxxxxx.

    Sance de crativit IDEAs Lab.

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    23Mars 2013 HORS-SRIE 23

  • CROCUS TECHNOLOGYGrenoble (38)

    Socit cre en 2004 devenue leader mondial dans le dveloppement et la fabrication de mmoires et de produits scuriss base de la technologie MRAM.Effectif : 54CA : 5 MMarchs : tlcommunications, scu-rit, rseaux, stockage, informatique et appareils portables.Relations avec le CEA : Socit essaime de Spintec (unit mixte CEA-DSM/CNRS) pour commercialiser ses innovations sur la technologie des mmoires magnto-rsistives MRAM.

    3BERTIN PHARMAMontigny-le-Bretonneux (78)

    Socit cre en 1991 qui commercialise des trousses de dosage de biomarqueurs et qui propose des prestations de ser-vice en R&D grce des comptences et expertises sur tout le cycle du dveloppe-ment du mdicament (des essais pr-cli-niques jusqu la fabrication et la gestion de lots dessais cliniques et commerciaux)Effectif : 100CA : 12 MMarchs : pharmaceutiques, biotechno-logies, cosmtiques, neutraceutiques, rechercheRelations avec le CEA : Start-up issue de la DSV du CEA avec laquelle elle continue dimportants partenariats de R&D pour le dveloppement et la commercialisation de biomarqueurs dans diffrents domaines, notamment sur la plateforme FlowCyTech ddie aux recherches sur les maladies infectieuses, les vaccins et antiviraux.

    2

    En plus des 160 socits cres depuis 1972, le CEA valorise ses technologies au travers de licences exploites par des industriels devenus partenaires. Tour dhorizon, non exhaustif, de ces partenariats avec des grands groupes, ETI, PME et start-up qui ont ainsi pu mettre sur le march des produits et applications innovantes.

    TRANSFERTSINDUSTRIELS

    ARCUREParis (75)

    Entreprise cre en 2009 qui dveloppe des solutions industrielles de vision pour amliorer la scurit et la productivit en milieu industriel. Conoit, fabrique et vend notamment le systme Blaxtair, camra embarque qui prvient les collisions entre les personnes et les engins industriels mobiles.Effectif : 20CA : Non communiquMarchs : BTP, industrie, logistique, mines et carrires.Relations avec le CEA : Start-up essaime du CEA partir de la technologie de reconnaissance des formes du CEA-List et mise en place en 2009 dun laboratoire commun pour un transfert continu de savoir-faire.

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    24 Les dfis du CEA Plus dinformations sur www.cea.fr

  • ETHERAGrenoble (38)

    Entreprise cre en 2010, qui dveloppe et commercialise des kits simplifiant le diagnostic et la surveillance de la pollution chimique de lair intrieur des btiments.Effectif : 14CA : non communiquMarchs : qualit de lair, hygine, scurit.Relations avec le CEA : Commercialisation dune technologie unique de la DSM du CEA et du CNRS, brevete en 2004 ; sur des capteurs colorimtriques nanoporeux. Partenariat avec le CEA-Leti pour le dveloppement instrumental.

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    FERMENTALGLibourne (33)

    Socit de biotechnologie industrielle, cre en 2009, spcialise dans la bio- production de molcules chimiques dintrt et de produits.Effectif : 35CA : 200 KMarchs : nutrition humaine, alimentation animale, sant, cosmtique, chimie verte, biocarburants.Relations avec le CEA : Signature dun contrat-cadre de collaboration pluri-annuel et exclusif en 2012 avec la DSV du CEA et cration dun laboratoire commun, implant Cadarache, afin de dvelop-per la bio- production de lipides grce aux micro-algues en vue dune exploitation industrielle.

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    MICROOLEDGrenoble (38)

    Entreprise cre en 2007, spcialise dans la conception et la fabrication de micro-crans OLED haute dfinition et trs faible consommation dnergie.Effectif : 35CA : 1,4 MMarchs : optique, mdical, multimdia, recherche.Relations avec le CEA : Laboratoire commun avec le CEA-Leti pour le dveloppement de structures OLED et de filtres colors. Exploitation de brevets du CEA pour dvelopper ses technologies.

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    25Mars 2013 HORS-SRIE

  • RB3DAuxerre (89)

    Socit cre en 2001, spcialise dans les systmes dassistance aux gestes.Effectif : 12CA : 870 KMarchs : Industrie, aronautique, automobile, mdicalRelations avec le CEA : Accord de collaboration com-prenant 5 sujets de R&D collaborative, accord de consortium pour le dveloppement et la fabrication dun exosquelette dual, avec le CEA-List, dans le cadre dun financement de la DGA.

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    PROLLIONGrenoble (38)

    Socit cre en 2009 qui dveloppe et industrialise des accumulateurs et des systmes batterie de technologie Lithium-ion, destins des applications critiques en termes de scurit, de performance et de rsistance des environnements svres.Effectif : 30CA : 2,3 MMarchs : systmes stationnaires, dfense & scu-rit, vhicules sous-marins, vhicules lectriques, aronautique, spatial.Relations avec le CEA : Start-up issue du CEA, elle dploie plusieurs programmes de recherche en partenariat avec le CEA-Liten.

    7 PX THERAPEUTICSGrenoble (38)

    Socit de biotechnologie cre en 2000, experte dans le dveloppement de protines recombinantes dont les anticorps monoclonaux utiliss des fins de recherche pr-clinique et clinique, dapplications vaccinales et thrapeutiques, ou comme outils de diagnostic.Effectif : 50CA : 4 MMarchs : pharmacie, mdical, biotechnologies, recherche, sant.Relations avec le CEA : Exploitation de technologies de purification et de caractrisation des protines issues de la DSV du CEA. Mise au point dun test de dtection de la tuberculose avec le CEA-Leti et production de Lipidot.

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    RYBIsre

    Groupe cr en 1962, spcialis dans la transforma-tion des polymres, la production et la distribution de tubes et canalisations pour le transport deau potable, de gaz, dlectricit, de fibre optique et deaux uses.Effectif : 180CA : 70 MMarchs : BTP, nergie, eau, environnement.Relations avec le CEA : Contrat de R&D collaborative pour la ralisation dune nouvelle gnration de cana-lisation permettant la scurit, le suivi et lentretien de diffrents rseaux (gaz, eau, lectricit) grce lintgration de la technologie RFID du CEA-Leti.

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    TRANSFERTS INDUSTRIELS

  • SAPHYMOMassy (91)

    Entreprise cre en 1952, spcialise dans les systmes de surveillance des rayonnements ionisants, qui conoit et commercialise des produits et solutions pour la protection des personnes, la surveillance des process et de lenvironnementEffectif : 136CA : 18,5 MMarchs : nuclaire, dfense, scurit, industrie, sant, recherche.Relations avec le CEA : Plusieurs contrats de R&D collaborative avec le CEA-List pour dvelopper notamment de nouvelles gnrations de portique de dtection radiologique et licence dexploitation avec la DAM du CEA sur la technologie Dirad.

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    TECHNETICS GROUPSaint-tienne (42)

    Filiale de la division du groupe amricain EnPro, cre en 1879, actuellement leader mondial de ltanchit haute performance pour des applications critiques dans les industries de pointe.Effectif : 300CA : 50 MMarchs : nuclaire, aronautique, spatial, ptrole & gaz, pharmacie, recherche.Relations avec le CEA : Laboratoire commun avec la DEN du CEA, Maestral, depuis 1969 ddi lorigine la conception du joint mtallique las-tique HELICOFLEX, utilis pour les applications du nuclaire franais, aujourdhui ouvert dautres domaines. Partenariat en cours sur des moyens de modlisation et de simulation.

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    SORINMilan (Italie)

    Groupe leader dans les technologies mdicales destines au traitement des maladies cardiovascu-laires, qui dveloppe, produit et commercialise des dispositifs mdicaux utiliss en chirurgie cardiaque et dans le traitement des troubles du rythme et de linsuffisance cardiaque.Effectif : 3 750CA : 731 MMarchs : sant, technologies mdicales.Relations avec le CEA : Contrat de R&D collaborative pour la miniaturisation des pacemakers, partir notamment dune technologie de rcupration dnergie mcanique du CEA-Leti permettant de dvelopper un dispositif de taille rduite.

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    TRONICS MICROSYSTEMS SACrolles (38)

    Socit cre en 1997, spcialise dans la conception et la production en srie de composants MEMS et MEMS optiques partir de technologies innovantes sur silicium SOI, pour des applications forte valeur ajoute.Effectif : 80CA : 16,7 MMarchs : instrumentation industrielle, mdical, aronautique & dfense, lec-tronique grand public.Relations avec le CEA : Socit essaime du CEA-Leti, exploitant lexpertise hrite du CEA dans le domaine des MEMS et du SOI, implique dans des contrats de R&D.

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    27Mars 2013 HORS-SRIE

  • Fontenay-aux-Roses

    DAM-Ile-de-France

    Valduc

    Cesta

    Gramat

    Cadarache

    Saclay

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