de 2014 à 2018, les élèves seront invités en classe à...
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Orchies : ville martyre Etude avant, pendant et après la
Première Guerre Mondiale (1914-1918)
2e volet : 1915, zone occupéeProjet pédagogique (6ème, 5ème, 4ème, 3ème pour le Centenaire)
De 2014 à 2018, les élèves seront invités en classe à étudier la guerre 1914-1918 à travers des documents d’archives originaux de sources diverses (familiales, associatives, institutionnelles) dans le cadre de la célébration du Centenaire 14-18. Voici un 2ème diaporama de notre projet.
Vue du centre-ville d’Orchies après l’incendie de septembre 1914. (1)
Etude de 1915 en avril – juin 2015
• Ce livret est le fruit du travail collectif de 18
élèves volontaires des 4 niveaux du
collège du Pévèle, réunis tous les
vendredis, de 16 h à 17 h, en salle 128,
sous la direction de M. Baert.
• Ils ont étudié des documents d’archives, les
ont illustrés par des dessins et ont
restitué leur travail sous forme de mini-
exposés devant le groupe.
• Leur projet a ensuite fait l’objet d’un
montage sous la forme d’un diaporama.
Chaque élève participant en a reçu un
exemplaire sous forme de livret imprimé.
Photographie de soldats allemands ayant servi à Orchies prise à Bruxelles. (2)
1915 : La polémique sur OrchiesLes soldats allemands sont passibles de conseils de guerre pour leurs crimes. (3)
Sur cette photographie, on voit l’hôtel de ville. Un enfant semble jouer au
pied de l’escalier en fer à cheval, au pied du beffroi détruit… (2)
Ce livre, publié en France (non occupée), dénonce le fait que les Allemands
ne disent pas toute la vérité… (3) C’était une jeune fille de 21 ans qui fut
tuée par eux en septembre 1914 : elle s’appelait Germaine Picquet.
Cette autre photographie allemande représente des maisons délabrées et
incendiées. On y voit des enfants qui errent et jouent dans les ruines. (2)
Voici un autre livre publié en France (non occupée) décortiquant la propagande
allemande. (3)
Le beffroi détruit serait-il devenu emblématique ? Les occupants seraient-ils fiers
de leur action passée ? On n’hésite pas à prendre la pose pour en faire un
souvenir. Soulignons que quelques maisons paraissent encore en bon état. (3)
Cette fois, sont publiés en France (non occupée) des témoignages, avec preuves
à l’appui sur les « crimes allemands ». (3)
Voilà encore une carte postale allemande prise depuis le chœur de l’église : des
soldats posent près de l’armature métallique du clocher qui s’est effondré dans
la nef. L’église est à ciel ouvert, les dégâts sont bien visibles. (2)
Un autre ouvrage
français dénonce la
destruction des
maisons, de l’Hôtel
de ville et l’église,
« anéantis » sur
ordre de Von
Mehring. (1)
Voici une autre vue de la Grande Place sur carte postale. On y distingue
des poteaux électriques et un soldat sur la place. Les débris de l’incendie
semblent avoir été déblayés, mais les traces de l’incendie demeurent. (2)
Orchies est « à l’heure allemande »…Un millier d’Orchésiens sont rentrés chez eux. Les habitants sont réquisitionnés
pour des corvées hebdomadaires : rétablir les routes, abattre des arbres, … (3)
Encore des Allemands qui posent devant les ruines de l’église. Seraient-ils fiers de
leurs méfaits ? Pourquoi cherchent-ils à immortaliser les dégâts commis ? (2)
La gendarmerie d’Orchies (« Commandanture ») ordonne le 24 mars la collecte de
tous les pneus et chambres à air, neufs ou usés, dans les 3 jours, sous peine d’une
amende de 200 francs pour le contrevenant.
Ce matériel sera recyclé pour fabriquer de nouveaux pneus. (4)
Des revues publiées en France se souviennent du drame orchésien de 1914…
Des Français (de la zone non occupée) recherchent leurs proches dans des
petites annonces. A partir de 1915, les « bouches inutiles » sont évacuées. (3)
Carnets de Mathilde Scaillierez :«À Orchies, des rues entières sont brûlées »
Publié le 09/04/2015 - La Voix du Nord
Nous continuons la publication régulière, quasiment au jour le jour, à cent ans près, de « morceaux choisis » des carnets de Mathilde Scaillierez, cette adolescente qui a tenu un journal durant la Première Guerre mondiale, dans Douai occupé.
« Jeudi 8 avril. À Flines, les Alboches ont réquisitionné du bois chez les menuisiers et les charrons et commencent à prendre des betteraves. Hier nous sommes allées avec marraine jusque Orchies, faire une course et voir les dégâts. Des rues entières sont brûlées. Plus rien que des briques éboulées, des poutres carbonisées, des barres de fer tordues. De l’église, il ne reste debout que les piliers et la moitié du clocher. Plus de toiture, on voit le ciel à travers. Le beffroi est détruit également. »
Aurait-on des témoignages concernant la vie
quotidienne dans notre ville ?
En cette période de Centenaire 14-18, des
journaux intimes refont surface… (5)
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Voici un sauf-conduit délivré à
Paris, au marbrier Henri Slosse,
réfugié en France non occupée.
Ses 4 fils servent sur le front. Ils
en reviendrons tous, ayant reçu
la croix militaire. (4)
L’occupant impose aux habitants de plus de 14 ans de la zone occupée de porter
constamment lors de leurs déplacements une carte d’identité (« Personal-Ausweis »),
signée par le maire. Les contrôles sont fréquents et la pression sur les habitants
constante. (4) Orchies dépendait aussi de la Kommandantur de Marchiennes.
La gendarmerie a en charge la police dans la ville. Le maire est obligé d’obéir aux
autorités allemandes, sous peine d’amende, de prison, d’exécution, … La discipline
est sévère, comme l’indique ce document daté du 1er juillet 1915. Notons que le
papier doit sans doute manquer, puisque l’on utilise ici une page de cahier
d’écolier. (4)
La population locale est mise à contribution pour l’économie de guerre. C’est
encore la gendarmerie d’Orchies qui ordonne au maire , le 25 juillet, « dans
les 3 jours », de signaler toutes les granges où sont stockées les récoltes de
blé, sous peine de confiscation au contrevenant. (4)
En France (non occupée), on dresse la liste des disparus… (3)
Sur cette carte du front occidental, on constate que la guerre
n’est pas très loin. Les combats les plus proches à Douai se
situent à Lorette. Le front est donc à moins de 30 km d’Orchies.
En 1915, se déroule également la bataille d’Artois autour d’Arras.
Le sergent Paul Joseph Dérôme, né le 5 novembre 1883 à Bouvignies, pilote militaire
depuis le 16 septembre 1914, affecté au CRP le 8 février 1915, est décédé le 25 août
1915, des suites d’un accident d’avion à l’hôpital militaire de Bourges (dans le Cher). Il
repose à la nécropole nationale de Fleury-les-Aubrais (dans le Loiret). (3 et 6)
Acte de décès de Gustave Louis
Obin, habitant d’Orchies,
« mort pour la France » le 26
septembre 1915 à Souain.
Extrait du registre des matricules militaires, Cambrai, classe 1904 (8)
Les Allemands aiment à poser sur des photographies en présence des habitants.
Ils veulent donner l’impression d’une bonne entente avec les vaincus. Notons
cependant que tous les enfants ne semblent pas apprécier la scène.
En réalité, les habitants subissent l’occupation : réquisitions, brimades et
privations.
Pendant que les Allemands, se procurent des paniers bien garnis, les enfants
récoltent les orties pour la soupe…
Les réquisitions continuent : après les chevaux, ce sont les harnais qui sont
réquisitionnés en octobre 1915 par les Allemands. Le tribut du vaincu fait
partie des avantages du vainqueur. C’est la dure loi de la guerre. (4)
Après les chevaux et les harnais, ce sont les chariots qui sont confisqués. Le maire
doit prendre le nom des propriétaires pour le 26 octobre. Malheurs aux récalcitrants !
C’est le temps de la débrouille, l’ère des
« ersatzs » (produits de substitutions). (4)
Selon l’historien Emile Draux : « En 1915, le cimetière allemand fut aménagé, une grosse croix de pierre occupait le centre portant le nom de 17 militaires (…), chaque tombe était surmontée d’une croix de bois portant une inscription. » (9)
La monnaie française est remplacée par des bons communaux délivrés par
la mairie. Cette monnaie d’occupation sera « remboursable un an après la
conclusion de la paix à la caisse municipale ». (4)
Liste des principales sources documentaires- 1 : Document photographié lors d’une exposition locale à Orchies (au Pacbo en 2013),
-2 : Documents de la Bibliothèque Nationale de France (http://gallica.bnf.fr),
-3 : Documents du site internet (http://www.delcampe.net),
-4 : Photographies de la Société Historique du Pays de Pévèle (Templeuve),
-5 : Article de la Voix du Nord (http://www.voixdunord.fr ),
-6 : Document d’un site internet du Loiret (http://albindenis.free.fr/Site_escadrille/ )
-7 : Documents de la Défense Nationale sur les soldats d’Orchies morts durant la Grande Guerre (
http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr),
-8 : Site des Archives départementales du Nord (www.archivesdepartementales.cg59.fr),
-9 : extrait du livre d’Emile Draux, Histoire d’Orchies, Editions Morel et Corduant, Lille, 1980
REMERCIEMENTS
Nous tenons à remercier M. Lagnel, principal du collège et M. Verplancke, principal
adjoint, pour nous avoir permis de poursuivre le projet. Nous remercions également
Mme Dalbert IPR-IA, pour nous avoir encouragé et permis de candidater pour le label
académique « Centenaire 1914 – 1918 ». Nous remercions enfin la S.H.P.P. pour son
aide documentaire précieuse.