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Bernard Filion LA DÉPRÉDATION DE LA GRANDE OIE DES NEIGES SUR LES PRAIRIES DE PLANTES FOURRAGÈRES Mémoire présenté a la Faculté des études supérieures pour l'obtention du grade de maître es sciences (M. Sc.) Département de biologie végétale Faculté des sciences de l'agriculture et de l'alimentation Université Laval Janvier 1998 Bernard Filion, 1998

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Bernard Filion

LA DÉPRÉDATION DE LA GRANDE OIE DES NEIGES SUR LES PRAIRIES

DE PLANTES FOURRAGÈRES

Mémoire présenté a la Faculté des études supérieures

pour l'obtention du grade de maître es sciences (M. Sc.)

Département de biologie végétale Faculté des sciences de l'agriculture

et de l'alimentation Université Laval

Janvier 1998

Bernard Filion, 1998

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Résume court

La population de ta Grande Oies des neiges s'accroît constamment, de quelques

milliers d'individus au début du siècfe, elle atteignait 665 000 au printemps 1996.

L'augmentation de population a résulté en une utilisation de plus en plus assidue des

prairies de plantes fourragères, ce qui a engendré des problèmes de déprédation qui

résultent en des pertes annuelles de l'ordre de 600 000 à 800 000 dollars. Le

principal objectif du projet est de comparer I'effet du brouternent des oies avec deux

techniques d'établissement de plantes fourragères et cinq mélanges de fourrage.

Pour déterminer I'effet du broutement des oies sur le rendement de prairies de

plantes fourragères, nous avons établi, au printemps 1994, quatre mélanges de

fourrage a base de luzerne ou de tréfle rouge et ce, avec et sans plante abri. Un

mélange à base de lotier était aussi utilisé sans plante abri. Les sites témoins étaient

des exclos grillagés répartis au hasard sur chacune des parcelles. Nous avons

mesuré le rendement aux premières et deuxièmes coupes, puis la qualité des

fourrages a la première coupe.

Les oies préfèrent s'alimenter sur les prairies établies sans plante abri et le mélange

luzerne x fléole est le plus brouté par les oies. Le brouternent intense des oies sur

des prairies de première année a fait diminuer le rendement de 24% à la première

coupe et retardé le développement des fourrages de 7 a 40 jours. La baisse de

rendement s'est manifestée surtout sur les graminées. Le broutement des oies n'a

pas fait diminuer le nombre de plants de légumineuses par mètre carré.

L'établissement de prairies avec une plante abri accentue I'effet des oies sur le

rendement a la première coupe sauf pour le mélange luzerne x fléole. Le rendement

total des mélanges à base de trèfle rouge sans plante-abri, de lotier et de luzerne X

dactyle n'a pas été réduit significa-ment par Moutement des oies. - L

Bernard Filion Guy Allard, directeur l ~ e a n Bédard, codiredeur

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Résumé long

La population de la Grande Oie des neiges s1accro7t constamment depuis le début du

siècle- De quelques milliers d'individus au tournant du siècle, la population d'Oie était

évaluée à 665 000 individus au printemps 1996. A cette augmentation spectaculaire

d'effectifs, s'est accompagne un changement d'habitats. Au printemps, d'une

utilisation presque exclusive des marais a scirpe de la région du cap Tourmente et de

l'archipel de Montmagny, les oies ont progressivement fréquenté a partir du milieu

des années 70 les terres agricoles adjacentes à ces habitats. Depuis, les oies

utilisent assidûment les prairies de plantes fourragères pour s'alimenter, dès leur

arrivée a la mi-avril jusqu'à leur départ pour les aires de reproduction entre le 20 et le

25 mai. Avec l'accroissement de la population d'oies, non seulement les dommages

ont augmenté à l'intérieur de la zone originale, mais des avis de dommage ont aussi

été présentés pour des régions nouvellement fréquentées par les oies.

L'un des principaux objectifs biologiques du projet était de déterminer l'effet des

techniques d'établissement avec et sans plante-abri sur l'intensité de fréquentation

des prairies par les oies. Nous avons aussi vérifié si les oies sélectionnent un ou des

mélanges de fourrages plus assidûment par rapport à d'autres mélanges. Nous

avons quantifié I'intensité d'utilisation temporelle des oies fréquentant des parcelles

établies avec ou sans plante-abri pour cinq mélanges de plantes fourragères. Nous

avons mesuré I'effet du broutement des oies sur le rendement a chacune des coupes

et sur le rendement total. De plus, nous avons quantifié I'effet du broutement sur les

principales composantes des fourrages (légumineuses, graminées et mauvaises

herbes).

Au printemps 1994, nous avons établi les mélanges luzerne x fléole, luzerne x brome,

luzerne x dactyle et trèfle rouge x brome avec et sans plante-abri ainsi que le

mélange lotier x brome sans plante-abri. Pour diminuer la variation intra-traitement,

nous avons normé l'ensemble des activités agronomiques pour chacune des

parcelles: le chaulage, la fertilisation, le contrôle des mauvaises herbes, le semis des

plantes fourragères, de la plante-abri et la régie de coupe.

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Les oies préfèrent s'alimenter sur les prairies établies sans planteabri et le mélange

luzerne x fléole a eu la plus forte fréquentation par les oies qu'il ait été établi avec ou

sans plante-abri. Pour les mélanges de fourrage à l'étude, la fréquentation varie du

simple au double en faveur des mélanges luzerne x brome et luzerne x fléole établies

sans plante-abri. Le mélange luzerne x dactyle a subi une intensité de brouternent qui

ne diffère pas significativement avec l'une ou l'autre technique d'établissement utilisé.

Le mélange à base de trèfle rouge x brome présente une même intensité de

broutement qu'il ait été établi avec ou sans plante-abri.

Au départ des oies, la hauteur de la végétation a été réduite de 50% par le

broutement indépendamment de la méthode d'établissement. La végétation

résiduelle sur les prairies établies sans plante-abri et broutées par les oies avait une

hauteur de près de 4 centimètres supérieure à celles des prairies établies avec une

plante-abri aussi broutées par les oies.

L'utilisation d'une plante-abri a fait diminuer significativement le rendement (35%)

d'un seul mélange soit le luzerne x Réole. Le rendement en fourrage à la premiere

coupe a été diminué par le broutement des oies de 24% (1046 kgka), peu importe si

les prairies ont été établies avec ou sans plante-abri. C'est surtout le rendement en

graminées qui a été le plus affecté par les oies à la première coupe en diminuant de

24% pour l'ensemble des mélanges. Le rendement des légumineuses a été affecté

dans une moindre mesure.

Dans les prairies ayant une plus grande proportion de mauvaises herbes, les oies

consommaient proportionnellement plus de mauvaises herbes. Pour les prairies avec

une plus faible production de mauvaises herbes. les oies en consommaient

proportionnellement moins, aux dépens des plantes fourragères cultivées. Le

broutement des prairies par les oies a retardé ii la premiere coupe le développement

des végétaux pour une période de 7 à 10 jours.

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A la deuxième coupe, nous n'avons pas mesuré de baisses de rendement attribuable

au broutement par les oies. Pour le rendement total, trois mélanges établis sans

plante-abri n'ont pas subi de baisse significative de rendement (luzerne x dactyle,

trèfle rouge x brome et lotier x brome) et un seul établi avec une plante-abri (luzerne

x dactyle) n'a pas subi de baisse. Pour les mélanges qui ont subi une baisse

significative de rendement total, la baisse s'échelonnait de 23 % a 32 %.

Nous n'avons pas obtenu de diminution du nombre de plants de légumineuses par

mètre carré attribuable au broutement par les oies.

Notre projet démontre l'importance pour le producteur agricole qui a des prairies

broutées par les oies d'effectuer sa première coupe en fonction du stade de

développement des plantes, soit au début floraison pour les luzernières et les prairies

à base de trèfle rouge. Pour les prairies à base de lotier, il est recommandé de

récolter lorsque ce dernier a atteint le stade 25 à 50 % fleurs. L'établissement de

prairies susceptibles de subir le broutement par les oies devrait être fait sans plante-

abri. Le choix du mélange de plantes fourragéres n'est pas à négliger. Ainsi, même si

certains mélanges subissent une baisse de rendement de l'ordre de 24% à la

première coupe; le rendement total (coupe 1 + coupe 2) de trois mélanges établis

sans plante-abri, le trèfle rouge x brome, lotier x brome, luzerne x dactyle et un

mélange établi avec plante-abri, le luzerne x dactyle n'a pas diminué de façon

significative.

Bon nombre de questions demeurent sans réponses. L'une des principales

interrogations concerne l'effet i long terme du broutement des oies sur la survie des

prairies qui subissent des broutements répétés (quelques printemps) par les oies.

Une autre interrogation concerne la période de protection minimale des prairies

contre le broutement des oies. Est-il pertinent de protéger les prairies dès le début du

mois d'avril ou est-ce qu'une protection seulement pendant la saison de croissance

de la végétation serait suffisante? Ainsi, il sera important de vérifier l'efficacité de

protéger les prairies contre le broutement des oies à partir de la période

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d'accumulation des degrés-jours au début de mai et de mesurer l'effet d'un

broutement hâtif sur la baisse de rendement a la première coupe. Une période plus

courte de protection permettrait de réduire le coût d'effarouchement des oies dans [es

prairies, augmentant d'autant l'efficacité des mesures d'effarouchement actives et

passives mises en places.

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Avant-propos

La présente étude a comme origine une contribution financière du Plan vert du

Ministère de l'agriculture et agro-alimentaire du Canada dans le cadre innovation

technologique. Ce n'est qu'après discussion et en tenant compte de l'importance du

sujet a l'étude qu'il a été accepté et autorisé par les responsables de l'administration

du Plan Vert que ce projet soit transformé en projet de recherche. Plusieurs études

ont déjà été conduites en Europe et en Amérique concernant la problématique de la

déprédation par la sauvagine. Régulièrement, il s'agit de débats entre 6cologiste et

producteur agricole ou plus souvent qu'autrement les discussions sont émotives et

non constructives. La notion de perception et de la réalité d'un phénomène se

présente souvent comme toile de fond dans les discussions concernant les

problèmes de déprédation causés par la sauvagine.

Nous espérons que cette étude permettra de mettre en perspective la complexité des

phénomènes en cause et qu'elle servira de base pour des discussions constructives

entre les principaux intervenants. Les différents partenaires financiers ainsi que ceux

qui ont contribué en services et en ressources humaines pour la réalisation de cette

étude témoignent de la diversité et de l'intérêt à accroître la compréhension de la

problématique en cause.

Un premier merci des plus sincères a mon équipe terrain qui a effectué tous les

échantillonnages de l'année 95.

André Michaud, superviseur sur le terrain.

Mathieu Prince et Merlo Gauvrau qui ont effectué tous les

échantillonnages.

Sans le dévouement de ces trois personnes, la qualité des informations recueillies

n'aurait pas été la même. Ils ont contribué par leurs commentaires à bonifier

l'efficacité des campagnes d'échantillonnage.

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Je m'en voudrais de passer sous silence l'importante contribution de M. Guy Allard

mon directeur de thèse pour ses conseils tout au long de la planification de

l'expérience, pour le traitement statistique des données et pour la correction de ma

thèse.

Un merci personnel à M. Jean Bédard, mon codirecteur qui a su porter un œil critique

sur les résultats obtenus. M. Bédard, de par sa vaste expérience de recherche sur

l'oie des neiges, a su me guider vers la mise en place d'un protocole qui m'a permis

de recueillir les données pertinentes pour une meilleure compréhension des

phénomènes en cause.

Un merci spécial à l'organisme Canards illimités Canada, mon employeur, qui a

soutenu le projet financièrement en effectuant la première mise de fonds en frais

direct et en services professionnels. Sans cet engagement financier, il nous aurait été

impossible de réunir les fonds requis pour la mise en place de ce projet de recherche

qui s'étend bien au delà de mon mémoire de maîtrise.

Un merci sincère à MM. Roberge Michaud et Bruno Gosselin qui ont suggéré des

modifications aux propositions initiales.

Je remercie le MAPAQ, tout particulièrement M. Robert Chateauneuf du laboratoire

d'Alma qui a vu à la réalisation de toutes les analyses de fourrage.

Je remercie la régie des assurances agricoles du Québec, plus particulièrement M.

Patrice Mullier pour avoir mis à notre disposition le centre de traitement des fourrages

pour le traitement des échantillons (séchage et broyage) ainsi que pour les

équipements pour la récolte.

Je tiens à remercier sincèrement M. Jean-Eudes Marquis, producteur agricole qui a

bien voulu participer à ce projet de recherche. N'eût été de sa compréhension et de

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son ouverture face à cette problématique, il nous aurait é té dificile d e mener a terme

ce projet.

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Table des matières

Résumé court Résumé long Avant propos Table des matières Liste des tableaux Liste des figures

i II VI lx XI Xllt

Introduction 1

1 .O Revue de littérature 4 1.1 Évolution démographique des populations d'Oies sauvages. 4 1.2 La déprédation des plantes fourragères par les populations

d'Oies sauvages. 5 1.3 Différentes techniques d'évaluation de la déprédation par l'Oie

sur les prairies de plantes fourragères. 7 1.4 Hypothèses du projet de recherche. 11 1.5 Objectifs de l'étude. 11

2.0 Matériel et méthodes 2.1 Le choix de l'aire d'étude et du site de travail. 2.2 La mise en place des parcelles expérimentales.

2.2.1 Établissement des parcelles. 2.2.2 Les mélanges de fourrage ensemencés et la plante-abri utilisée. 2.2.3 Plan d'expérience. 2.2.4 La superficie des unités expérimentales. 2.2.5 Les sites témoins. 2.2.6 Contrôle des effets de bordure.

2.3 Les variables mesurées. 2.3.1 Méthode d'inventaires des fèces.

2.3.1.1 Les transects de dénombrement des fèces. 2.3.2 Le rendement de la plante-abri. 2.3.3 Le stade de développement des fourrages. 2.3.4 Le rendement en fourrage et les composantes chimiques

des fourrages. 2.3.5 La composition botanique des fourrages. 2.3.6 Le dénombrement du nombre de plants de légumineuses

par métre carré. 2.3.7 Les traitements statistiques et la présentation des résultats.

2.3.7.1 Utilisation des statistiques dans les tableaux de résultats.

3.0 Résultats et discussion. 3.1 Les conditions climatologiques pendant la durée du projet.

3.1.1 Les précipitations.

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3.1 -2 La saison de croissance et les degrés-jours de croissance, 3.1 -3 Le rendement des prairies en 1994.

3.2 La fréquentation des parcelles par I'Oie des neiges au printemps 1995. 3.2.1 Inventaire de l'intensité d'utilisation des parcelles par les oies. 3.2.2 Fréquentation saisonnière des parcelles par les oies. 3.2.3 La hauteur de la végétation au départ des oies à la fin de mai.

3.3 La production fourragère. 3.3.1 Le rendement à la première coupe. 3.3.2 Le rendement des composantes principales à la première coupe.

3.3.2.1 Les graminées. 3.3.2.2 Les légumineuses. 3.3.2.3 Les mauvaises herbes.

3.3.3 Le rendement en fourrage à la deuxième coupe. 3.3.4 Le rendement total pour la saison 1995. 3.3.5 La valeur nutritive des fourrages récoltés a la première coupe.

3.3.5.1 Le contenu en protéines brutes à la première coupe. 3.3.5.2 Le pourcentage de fibres ADF à la première coupe.

3.3.6 Le nombre de plants de Iégumineuses par mètre carré.

4.0 Discussion générale 4.1 La sélection des mélanges de fourrage par I'Oie des neiges

au printemps. 4.2 La hauteur de la végétation au départ des oies. 4.3 Le rendement en fourrage et des principales composantes. 4.4 L'effet du broutement des oies sur la qualité des fourrages

à la première coupe. 4.5 L'effet à long terme du broutement des oies sur

la vie utile des prairies.

Conclusion Bibliographie Annexe A Fertilisation de chaque unité expérimentale au printemps 1994. Annexe B Sommaire des analyses de variance des traitements statistiques.

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Liste des tableaux

Tableau 2.1 Activités agricoles réalisées pour l'établissement des parcelles au printemps et a l'été 1994. 12

Tableau 2.2 Modèle d'analyse de variance du dispositif expérimental en split-split-plot utilisé pour le projet. 16

Tableau 2.3 Mélanges de fourrage établis avec ou sans plante-abri, les cultivars ensemencés et le taux de semis pour les unités expérimentales établies au printemps 1994. 17

Tableau 3.1 Sommaire climatologique de la station météo de St-Arsène pour l'année 1994 et référence par rapport aux précipitations normales de -1961 à 1990.

Tableau 3.2 Sommaire climatologique de la station météo de St-Arsene pour l'année 1995 et référence par rapport aux précipitations normales de 1961 a 1990.

Tableau 3.3 Rendement en kglha MS, le poids spécifique en kg MS et le % d'humidité à la récolte, de l'orge Chapais ensemencé au printemps 1994 comme plante-abri avec différents mélanges de fourrage au taux de 120 kgha.

Tableau 3.4 Répartition du nombre de fèces d'oies 1 rn2 inventorié au printemps 1995 sur les 4 répétitions du dispositif expérimental.

Tableau 3.5 Nombre de fèces d'oies 1 m2 déterminé pour trois périodes et pour l'ensemble du printemps 1995, sur différents mélanges de fourrage établis avec et sans plante-abri au printemps 1994. 32

Tableau 3.6 Hauteur de la végétation (cm) au départ des oies en mai 1995 pour différents mélanges de fourrage broutés et non broutés par les oies établis avec et sans plante-abri au printemps 1994. 34

Tableau 3.7 Rendement (kg MSIha) a la première coupe de juin 1995 pour différents mélanges de fourrage broutés et non broutés par les oies établis avec et sans planteabri au printemps 1994. 37

Tableau 3.8 Rendement (kg MSIha) en graminées à la première coupe de juin 1995 pour différents mélanges de fourrage broutés et non broutés par les oies établis avec et sans plante-abri au printemps 1994. 39

Tableau 3.9 Rendement (kg MSIha) en légumineuses a la première coupe de juin 1995 pour différents mélanges de fourrage broutés et non broutés par les oies établis avec et sans plante-abri au printemps 1994. 40

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Tableau 3.10 Production (kg MS/ha) de mauvaises herbes à la premiere coupe de juin 1995 pour différents mélanges de fourrage broutés et non broutés par les oies établis avec et sans plante-abri au printemps 1994. 41

Tableau 3.1 1 Rendement (kg MS/ha) à la deuxième coupe d'août 1995 pour différents mélanges de fourrage broutés et non broutés par les oies établis avec et sans plante-abri au printemps 1994. 43

Tableau 3.12 Rendement total (kg MSha) en 1995 pour différents mélanges de fourrage broutés et non broutés par les oies établis avec et sans plante-abri au printemps 1994. 44

Tableau 3.13 Pourcentage de protéines brutes a la premiere coupe de juin 1995 pour différents mélanges de fourrage broutés et non broutés par les oies établis avec et sans plante-abri au printemps 1994. 45

Tableau 3.14 Pourcentage de fibres ADF a la première coupe de juin 1995 pour différents mélanges de fourrage broutés et non broutés par les oies établis avec et sans plante-abri au printemps 1994. 47

Tableau 3.1 5 Plants de légumineuses par mètre carré inventorié a l'automne 1995 pour différents mélanges de fourrage broutés et non broutés par les oies établis avec et sans plante-abri au printemps 1994. 48

XII

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Liste des figures

Figure 2.1 Localisation du projet de recherche sur la Grande Oie des neiges. 13

Figure 2.2 Plan d'expérience en sous-sous-parcelle utilisée en 1995 pour l'étude de la déprédation de la Grande Oie des neiges sur les prairies de plantes fourragères. 16

Figure 3.1 Nombre cumulatif de fèces inventoriées sur l'ensemble des parcelles et pour chaque inventaire au printemps 1995. 29

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Introduction

Depuis le début des années 70, la déprédation des cultures par la sauvagine au

Canada référait presque qu'exclusivement à la fréquentation des andains de céréales

par les canards à l'automne, avant la récolte des céréales dans certaines provinces

de l'Ouest. Des programmes de compensation monétaire ont été mis en place pour

rembourser les producteurs agricoles aux prises avec ce problème. De mauvaises

conditions climatiques causant un retard de la récolte accentuent les dommages.

Néanmoins, la détermination des niveaux de pertes cause peu de problèmes puisqu'il

s'avère relativement facile d'établir, à la récolte, la production de céréales et d'obtenir

par différence la baisse de rendement attribuable à la sauvagine. De plus, dans le

cas de la déprédation des céréales, il s'agit de cultures annuelles et les pratiques

agricoles de l'année précédente influencent dans une moindre mesure la production

de céréales I'année en cours.

Aussi, le rapport de Batt et coll. 1997 fait une revue extensive du problème de

croissance effrénée des populations d'oies en Amérique du Nord au cours du siècle.

Au Québec, l'augmentation spectaculaire de la population de la Grande Oie des

neiges (Chen caeruiescens atiantica) depuis le début des années 60, de 25 000

individus en 1965 à 665 000 au printemps 1996 a résulté en des problèmes de

déprédation qui se sont accrus considérablement depuis le milieu des années 80.

Paradoxalement, l'augmentation de la population d'oies est associée d'une part aux

modifications réglementaires mais surtout à la fréquentation du territoire agricole, un

habitat qu'elle ne fréquentait pas ou très peu au début des années 60. Afin de donner

suite aux demandes des producteurs agricoles aux prises avec ce problème de

déprédation, les gouvernements ont mis en place, le Plan sauvaginea dont l'un des

volets est le remboursement de 80 pour-cent des dommages faits aux cultures par la

Grande Oie des neiges.

a : Le plan sauvagine est un programme à frais partagé dont les coûts sont payés 50 :50 entre le gouvernement fédéral et le provincial. Le producteur agricole assume une perte minimale de 20% due au broutement des oies; il arrive que le budget disponible ne permette pas de couvrir le 80% initialement prévu dans l'entente fédérale provinciale étant donné que la contre partie provinciale est insuffisante.

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Contrairement a l'ouest canadien où la déprédation a cours à l'automne par les

canards, sur des cultures annuelles de céréales. au Québec, la déprédation par la

Grande Oie des neiges a lieu au printemps, sur des cultures pérennes de plantes

fourrageres. Si la régie de la production d'une espèce donnée de céréales est

relativement standard pour les producteurs d'une région donnée, ceci est totalement

différent pour la régie de production des plantes fourragères. Contrairement aux

productions céréalières qui relèvent de pratiques agronomiques standard sur de

vastes régions relativement homogènes, les productions fourragères sont très

variables. Les producteurs font varier la composition de leurs fourragères, les

techniques d8étabIissement et de fertilisation ainsi que la régie des coupes. Ils

opèrent aussi dans des régions ou les conditions climatiques et les sols sont très

variables. Enfin, le broutement exercé par les oies varie beaucoup en intensité et en

fréquence d'une prairie a l'autre. En conséquence, il est très difficile de mesurer avec

exactitude les dommages causés par les oiseaux sans tenir compte de la multitude

de ces facteurs et des interactions de ceux-ci.

Aux décisions contrôlées par le producteur agricole, il faut ajouter le facteur oie. La

période de fréquentation des champs (début versus fin du printemps), la fréquence,

l'intensité de broutement, et la fréquentation des mêmes champs année après année

sont tous des facteurs qui peuvent intervenir d'une façon ou d'une autre dans le

rendement d'une prairie.

Depuis le début des années 1990, le Plan sauvagine a verse au producteur

Québécois, en moyenne 500 000$ de compensation annuelle. L'importance des

compensations est en progression et il est de plus en plus difficile de réunir les

sommes suffisantes pour compenser adéquatement les producteurs aux prises avec

la déprédation des oies sur leurs prairies de plantes fourragères. De 80% des pertes

compensées initialement tel que prévu au programme de compensation, les fonds

disponibles ont permis, dans les dernières années de compenser pas plus que 65%

des pertes réellement encourues, les producteurs faisant les frais de l'absence de

budget pour les compenser adéquatement.

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Prenant en consideration l'ensemble des facteurs mentionnés précédemment, tous

les éléments étaient présents pour soulever une polémique entre

environnementalistes et producteurs agricoles. Un premier sujet de discorde entre

ces deux groupes était la crédibilité de l'estimation des baisses de rendement dues

au broutement par les oies sur les prairies de plantes fourragères- Face a cette

situation de conflit et en considérant l'importance d'échanger et de discuter à partir de

données scientifiques, nous avons mis en place un projet de recherche afin d'obtenir

des réponses empiriques sur I'effet du broutement des oies sur diverses prairies de

plantes fourragères.

Nous avons déployé au printemps de 1994, dans la région de I 'Isle Verte, un dispositif

de recherche en plein champ dans le but de dégager I'effet oie des pratiques agricoles

normales et de quantifier la baisse de rendement sur les prairies de plantes

fourragères. De concert avec un producteur agricole, nous avons établi un protocole

de travail rigoureux afin de minimiser la variance due à d'autres facteurs que celui du

broutement des oies. Nous avons normalisé les pratiques agricoles pour le choix et

I'étabIissernent des plantes fourragères, le travail du sol, le plan de fertilisation et la

régie des cultures. L'objectif était d'isoler le facteur broutement par les oies pour

l'associer a la baisse de rendement à chacune des coupes et au rendement total.

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Revue de littérature

1.1 Évolution démographique des populations d'Oies sauvages

En Europe, l'ensemble des populations d'oies sauvages est à la hausse. Depuis le

début des années 50, 19 des 22 populations d'oies sont en hausse, deux sont stables

et seulement une est à la baisse (Madsen, 1993). Cette situation s'explique par le

déclin du prélèvement par la chasse (Ebbinge, 1991 ; Wilson et coll., 1991; Owen et

Norderhaug, 1977 cités par Madsen, 1993) et l'intensification de l'utilisation des terres

agricoles comme aire d'alimentation (Teunissen, 1993; Madsen, 1991). Ces conditions

ont eu pour effet de réduire le taux de mortalité et d'améliorer le taux de reproduction

des oiseaux (Madsen, 1991).

En Amérique du Nord, on assiste au même phénomène qu'en Europe en ce qui

concerne l'évolution des populations d'oies (Batt et coll., 1997). L'évolution

démographique de la population de la Grande oie des neiges est particulièrement

spectaculaire. De quelques milliers d'individus (3 000 à 5 000) au début du siècle

(Lemieux, 1959)' la volée est passée a 25 000 individus en 1965 et a 665 000 au

printemps 1996. Si le taux d'accroissement annuel se maintient (1 1% selon Reed,

1990)' il y aura un million de grandes oies des neiges au printemps de l'an 2000 et

deux millions au printemps 2006.

Comme en Europe, l'augmentation de la population de la Grande Oie des neiges est

attribuée aux mesures de protection déployées au début du siècle par les

gestionnaires de la faune du Canada et des États-unis (Anonyme, 1981). Jumelée à

ces mesures, la fréquentation des terres agricoles des aires d'hivernage (Anonyme,

1981) et de la halte migratoire printanière dans la vallée du St-Laurent a sûrement

joué un rôle déterminant (Bédard et Gauthier, 1989).

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1.2 La déprédation des plantes fourragères par les populations d'oies

sauvages.

Depuis le début des années 80, plusieurs études ont été réalisées en Europe pour

quantifier I'effet du broutement des oies sauvages sur les prairies herbacées. En

Europe, les oies broutent les prairies en période hivernale et les dommages se font

surtout au printemps de mars à mai (Jeunissen, 1993). Patton et Frame (1981)' ont

mesuré sur deux sites en Écosse des pertes de 1.31 et 1 SI tonnes de matière sèche

par hectare sur des pâturages au moment du départ des oies. En plus des diminutions

de rendement, ils suggèrent que l'effet du broutement pourrait réduire la vie utile des

prairies, ce qui nécessiterait leur rénovation plus fréquente et augmenterait le coüt des

fourrages.

Des études réalisées en Hollande pendant les années 80 (Groot Bruinderink, 1989),

rapportent que le broutement par les oies génère une diminution de rendement de

0,35 à 1 ,l tonne de matière sèche par hectare. Cependant, aucune diminution de

rendement n'a été obtenue lors de la deuxième coupe et aucune différence

significative dans le nombre de plants de légumineuses par mètre carré n'a été

observée. Le nombre de tiges de pâturin des prés a même augmenté probablement

comme une conséquence du tallage des plants. Groot Bruinderink (1989) rapporte

aussi que les fèces d'oies n'ajoutent pas de quantités significatives d'azote, de

phosphore et de potassium, ne contribuant pas à la fertilisation des champs.

Les résultats de Percival et Houston publiées en 1992, mais réalisées pendant tes

années 1980, méritent une attention particulikre. Selon Owen (1 990), il s'agit de l'une

des études les plus exhaustives a avoir été conduite pendant les années 80 sur les

dommages aux cultures en Europe. Contrairement aux autres études qui font souvent

appel à des oies en captivité ou à de la coupe mécanique, l'étude de Percival et

Houston (1992) a été réalisée en plein champ. Ils ont obtenu au départ des oies, des

différences significatives sur les quantités récoltées en matière sèche pour les deux

années de l'étude. Sur les parcelles les plus utilisées, des différences de 82% entre

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les parties broutées et les parties témoins ont été mesurées. Cependant, & la premiere

coupe de la mi-juin, le maximum de baisse de rendement n'était plus que de 36% sur

les jeunes prairies les plus fréquentées par les oies. Cette corrélation entre la baisse

de rendement et l'augmentation de I'intensité d'utilisation par les oies a été obtenue

seulement lors de la première année de l'étude. A la deuxième année, les résultats

étaient à l'inverse; le rendement a augmenté avec I'augmentation de I'intensité

d'utilisation par les oies. Les différentes conditions météorologiques entre les années,

et surtout un climat plus frais en 1986, pourraient expliquer ces résultats. De tels

résultats ne sont pas inusités : Groot Bruinderink (1 987 cité par Owen, 1990) a obtenu

aussi des hausses de rendement avec une augmentation de l'intensité d'utilisation par

les oies et il suggère aussi que les conditions météorologiques pourraient expliquer

ces hausses.

Les études de Percival et Houston (1992) ont permis de démontrer qu'il existe une

corrélation. bien que faible, entre I'intensité de broutement et la baisse de rendement

lors de la première coupe. L'intensité de broutement par les oies permettait d'expliquer

seulement 28% de la variation de rendement au départ des oies et 19% à la première

coupe. L'intensité d'utilisation atteignait 60 a 70 fèces par mètre carré, ce qui était

supérieur aux intensités de 30 à 40 fèces / rn2 mesurées par Bédard et Lapointe

(1991) dans la région de Montmagny. II est cependant difficile de comparer ces

résultats puisqu'ils proviennent d'études faites avec des associations fourragères

différentes, en hiver sur des prairies en dormance et au début du printemps. C'est

pendant cette dernière période que les dommages seraient causés (Teunissen, 1993).

ce qui ressemble a la situation qui prévaut au Québec.

Les dommages faits par l'Oie des neiges sur les terres agricoles des territoires

d'hivernage situés sur la côte Atlantique se limitent essentiellement aux cultures de blé

d'hiver de la Caroline du Nord (Hindman et Stotts, 1989; Reed, 1991). Les oies

fréquentent surtout la zone de monoculture de maïs et de soja sur des distances

pouvant atteindre 100 kilomètres a l'intérieur des terres. Elles y glanent les grains de

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céréales perdus au moment de la rkolte et ne causent pas de préjudice aux

productions végétales fréquentées (Anonyme 1981 ).

Au Québec, a la fin des années 70, les oies ont délaissé les marais traditionnels le

long des rives du St-Laurent dans la région du moyen estuaire pour envahir les

plateaux agricoles adjacents (Bédard et coll,, 1981 ; Bédard et Gauthier, 1989). Un

certain nombre d'études menées alors (Bédard et Lapointe, 1985; Bédard et coll.,

1986; Bédard et Lapointe, 1991) ont permis de démontrer que le broutement par les

oies au printemps sur les prairies de plantes fourragères génère une baisse de

rendement a la première coupe qui oscille entre 14 et 25 %. Ils ont mesuré une

différence significative de la biomasse sèche restante au départ des oies. A la récolte

de juin, ils ont obtenu une différence significative de ta hauteur des plants ainsi qu'un

retard du stade de croissance de la végétation des parcelles broutées. Les auteurs

signalent l'importante variabilité entre les rendements des échantillons et la difficulté

d'établir une relation entre l'intensité du broutement par les oies déterminé par le

nombre de fèces par mètre carré et son effet sur le rendement lors de la première

récolte en juin. La variation des pertes de rendement a la première coupe expliquée

par l'effet des oies demeure faible soit de 42 % et 32 % pour les études réalisées à

Montmagny en 1980 et en 1985.

1.3 D~FF~RENTES TECHNIQUES D'ÉVALUATION DE LA DÉPRÉDATION PAR

L'OIE SUR LES PRAIRIES DE PLANTES FOURRAGERES

Teunissen (1993) dresse la liste des principales méthodes utilisées et commente

brièvement la problématique associée a chacune d'elles. Les principales méthodes

sont:

La comparaison du rendement d'une section broutée par les oies a une partie

non utilisée d'un même champ, comme les bordures de clôture, de bâtiments, de

route (Patton & Fame, 1981; Deans, 1979). Avec cette technique, il y a un

problème de comparaison alors que les oies peuvent sélectionner un site plus

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productif biaisant ainsi l'estimation de la baisse de rendement imputable aux oies

(Patterson, 1991). De plus. ces habitats subissent le plus souvent des effets de

bordure qui peuvent influencer le rendement en plantes fourragères. Cette

technique a l'avantage d'être rapide et d'assurer un échantillonnage là où il y a eu

broutement mais les observations ne peuvent pas être traitées statistiquement.

L'importance des dommages peut être déterminée en comparant différents

champs qui ont subi différentes intensités de broutement. Cette technique

nécessite la mesure de I'intensité de brouternent et oblige à exprimer les données

en oies-jours ou oies-heures, ce qui requiert beaucoup de temps d'inventaire.

La technique la plus fréquemment utilisée pour déterminer I'intensité de

broutement est le dénombrement cumulatif des fèces (Bédard et Gauthier, 1986;

Patterson et coll., 1989; Summers, 1990) accompagnée d'une corrélation avec le

rendement brut ou avec la baisse de rendement à la première coupe. L'utilisation

de parcelles clôturées témoin (exclos) permet de déterminer le rendement

potentiel et de déteminer la quantité de matière sèche prélevée par les oies

(Groot Bruinderink, 1989; Bédard et coll., 1986). Cette technique requiert

beaucoup de temps d'inventaire et d'échantillonnage pour le calcul de I'intensité

d'utilisation des oies et pour le calcul du rendement en fourrage.

Une approche plus expérimentale est l'utilisation d'oies en captivité que l'on fait

brouter sur des parcelles (Kear, 1970). Ceci permet d'obtenir diverses intensités

de broutement et de bien les quantifier. Le désavantage est que les oies captives

n'ont peut-être pas un comportement alimentaire identique à celui des oies en

liberté. De plus, elles sont un peu forcées de brouter de la végétation qu'elles

n'auraient peut-être pas broutée autrement. Finalement le piétinement des

végétaux par les oies, surtout lorsque l'étude se déroule en période de forte pluie

peut induire un effet artificiel. II peut en résulter une compaction du sol, ce qui

influence négativement la croissance des végétaux.

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La coupe mécanique pour imiter l'action des oies a été utilisée (Abdul et

~011.~1990) afin d'exclure des variables comme le piétinement dans le cas

précédent. Cette technique inflige un niveau de défoliation extrême et enlève la

sélectivité associée au broutement par les oies. La défoliation complète qui

élimine tout le feuillage requis pour la photosynthèse résulte en des baisses de

rendement plus importantes que si seulement une partie du feuillage était

supprimée. De plus, les oies ont la capacité de brouter les tiges jusqu'au niveau

du sol, ce qui ne peut pas être fait par la coupe mécanique.

On constate donc qu'il n'y a pas de façon sirnpIe de mesurer l'effet du broutement par

les oies. La grande variabilité de rendement d'un champ à l'autre et I'intensité du

broutement obligent dans tous les cas ZI une prise minimale de données sur chaque

type de champs. Le rendement potentiel des champs, la baisse de rendement due au

brouternent et le calcul de l'intensité de broutement par calcul cumulatif des fèces

doivent être mesurés. Grâce au taux de défécation ou d'ingestion des oies, on peut

déterminer une quantité de matière séche ingérée. Cependant, ceci ne peut pas Gtre

corrélé à une baisse de rendement.

Owen (1990) rapporte que les études européennes qui ont tenté de mettre en relation

l'intensité de broutement par des oies sauvages et la baisse de rendement ne sont pas

concluantes. La variabilité à l'intérieur des traitements étant régulièrement le principal

problème. Ceci rend difficile la détermination statistique d'une corrélation entre la

baisse de rendement à la récolte et les différences mesurées entre des parcelles

broutées et non broutées au départ des oies un mois avant la récolte. Le même

constat est fait par les auteurs des études sur la déprédation au Québec (Bédard et

coll. 1986).

Plusieurs facteurs agissent sur le rendement en fourrage et peuvent expliquer la

variabilité obtenue lors des études faites pour déterminer l'effet du broutement sur te

rendement. Les caractéristiques physiques des champs constituent le premier groupe

de facteurs; les principaux étant : la texture du sol, la fertilité de base du sol et le

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drainage souterrain et de surface. S'ajoutent à ce premier groupe les associations

fourragères, la technique d'établissement, les populations de mauvaises herbes

(espèces, densité) le programme de fertilisation et l'âge de la prairie (nombre

d'années d'exploitation).

La régie d'exploitation de la prairie, le nombre de coupes et le respect de la période de

dormance automnale jouent un rôle important dans fa survie d'une prairie (Gervais et

Bitodeau, 1985). 11 existe une différence significative entre chacun des stades de

croissance (montaison, gonflement, épiaison, floraison et grenaison) sur le rendement

en matière sèche et les caractéristiques biochimiques des plantes fourragères (Rochat

et Gervais, 1975; Gervais et St-Pierre, 1978; Gervais et Bertrand, 1980).

La qualité des fourrages est associée à son contenu en protéines lequel évolue en

étroite relation avec le stade de croissance. Ce paramètre est une mesure objective

de comparaison du stade de croissance des plantes fourragères. En théorie, le

pourcentage de protéines devrait être plus élevé à une date donnée dans des prairies

broutées puisqu'elles sont à un stade de développement moins avancé.

Le stade de développement de la plante au moment du broutement (défoliation) joue

un rôle important dans l'obtention d'une baisse de rendement (McNaughton, 1983;

Patterson, 1991). Cet effet est d'autant plus important que la période de temps entre le

broutement et la récolte est courte (Teunissen, 1993).

A toutes ces variables s'ajoute le potentiel de croissance compensatoire des végétaux,

suite au broutement par un herbivore. McNaugton (1983) indique que la défoliation

d'une partie des tissus végétatifs résulte rarement en une réduction proportionnelle du

rendement. On peut même obtenir une augmentation de rendement suite à un certain

niveau de défoliation.

Ainsi, il n'existe pas, pour le moment d'études concluantes permettant d'isoler l'effet

des oies sur le rendement des plantes fourragères- Comme il a été démontré, il

apparaît évident que toute étude sur les dommages aux cultures de plantes

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fourragères se doit d'éliminer le plus possible la variabilité entre les sites

échantillonnés par le contrôle des facteurs mentionnés précédemment.

1.4 Hypothèses du projet de recherche

Considérant les connaissances actuelles de I'effet de la déprédation sur les prairies de

plantes fourragères et l'augmentation annuelle de la population de la Grande Oie des

neiges et de l'agrandissement de son aire de migration printanière a l'extérieur de son

aire traditionnelle des basses terres du St-Laurent a l'est de Québec, nous proposons

les hypothèses suivantes :

1. La baisse de rendement des prairies broutées est fonction de la technique

d'établissement (avec ou sans plante-abri) des plantes fourragères-

2. La baisse de rendement en fourrage des prairies broutées varie selon la

composition des associations fourragères.

3. Le broutement influence la composition botanique d'une prairie en changeant la

proportion des composantes principales du rendement (graminées,

légumineuses et mauvaises herbes).

4. Le broutement retarde la croissance des plantes cultivées.

5. Le broutement influence les caractéristiques chimiques (énergie, protéines,

etc.) des fourrages pour une coupe faite sur des prairies broutées

comparativement à des prairies non broutées et ce pour une même période de

temps entre le départ des oies et la première coupe.

1.5 OBJECTIFS DE L'ÉTUDE

1. Mesurer I'effet du broutement printanier des oies sur le rendement de prairies de

plantes fourragères ensemencées selon deux techniques d'établissement, avec et

sans plante-abri.

2. Mesurer I'effet du broutement printanier des oies sur le rendement a la première

année de production de cinq mélanges de plantes fourragères.

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Matériel et méthodes

2.1 Choix de l'aire d'étude et du site de travail.

Le projet a eu lieu dans la région de I'lsle Verte, situé à 15 kilomètres à l'est de Riviere-

du-Loup (figure 2.1). L'aire d'étude est affligée par des problèmes de déprédation

depuis la fin des années 1980. Le projet s'est déroulé sur la ferme de M. Jean-Eudes

Marquis, producteur de bœuf de boucherie.

2.2 Mise en place des parcelles expérimentales.

2.2.1 Établissement des parcelles.

Le travail du sol, le chaulage, la fertilisation, et les semis ont été effectués au printemps

1994. On présente la chronologie des interventions, les produits utilisés et les doses

prescrites au tableau 2.1.

Tableau 2.1 Activités agricoles réalisées pour l'établissement des parcelles au printemps et à l'été 1994. Activité Date Produit utilisé Dose appliquée Remarque Répression m. h. vivaces

Chaulage 60%

Labour

Chaulage 40%

Hersage du sol Fertilisation Herse à finir Semis Répression m. h. annuelles Répression m. h. annuelles Répression m. h. annuelles

27 - 28 mai

7 et 8 juin

9 au 11 juin

12 juin

13 et 14 juin 15 et 16 juin 15 et 16 juin 17 au 21 juin

18 et 19 juillet

18 et 19 juillet

18 et 19 juillet

Round up 5 Llha

Chaux agricole Variable selon la parcelle

Chaux agricole Variable selon la parcelle

MCPBIMCPA 4.0 Uha Trèfle rouge

2.25 Llha Luz et lotier avec p. abri Luz et lotier

'Iha sans p. abri

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Fig. 2.1: Localisation du projet de recherche sur la Grande oie des neiges. 13

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L'application de chaux a été fractionnée selon un taux de 60/40, avant et apres le

labour. La fertilisation a été établie apres analyse de sol de chacune des parcelles et

en suivant les recommandations obtenues avec le logiciel Conseil champ dYAgri-gestion

Lavai. Afin de pouvoir fertiliser avec le plus de précision possible tout en demeurant

réaliste dans la gestion d'une grande quantité de formulations différentes à appliquer au

niveau des unités expérimentales (parcelles), nous avons établi cinq formulations

moyennes d'engrais. Pour accroître la précision de fertilisation, les doses d'engrais ont

été déterminées pour chaque parcelle (annexe A).

Le semis des plantes fourragères a été fait avec un semoir Brillon et la plante-abri

Hordeum vulgare (cultivar Chapais) a été ensemencée avec un semoir à céréales

immédiatement apres le semis des plantes fourragères. Le contrôle des mauvaises

herbes à feuilles larges a été fait à la mi-juillet avec des herbicides sélectifs choisis en

fonction des légumineuses ensemencées (trèfle, luzerne et lotier) et du stade de

développement de la Iégumineuse, sans jamais dépasser le stade trois feuilles

trifoliolees de la Iégumineuse. Les parcelles avec du 10th et de la luzeme ont été

traitées avec du 24DB; la dose d'application a été réduite sur les parcelles établies

sans plante-abri. Pour les parcelles avec des mélanges composés de trèfle rouge, elles

ont été traitées avec du MCPBIMCPA.

2.2.2 Mélanges de fourrage ensemencés et Plante-abri utilisée.

Nous avons ensemencé aux doses prescrites des mélanges de fourrage recommandés

par le Conseil des Productions Végétales du Québec inc. (CPVQ inc.) soit : luzerne

(Médicago sativa) x fléole (Phleum pratense), luzerne x brome (Bromus hennis),

luzerne x dactyle (Dactylis glomerata), trèfle rouge(Tnfolium pratense) x brome et lotier

(Lotus comiculatus) x brome; pour la luzerne et le dactyle un taux de 9 kgha, le trèfle

rouge, le lotier et la fléole 7 kglha, et le brome 10 kgf ha. Les Iégumineuses ont été

inoculées avec leurs inoculants spécifiques, soit le Rhizobium meliloti pour la luzerne, le

Rhizobium trifoli pour le trefle rouge et le Rhizobium loti pour le lotier. Les différents

cultivars sont pour la luzerne, Dart; le lotier, Léo; et le trèfle-rouge Marino. Pour les

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graminées : fléole, brome et dactyle, les cultivars sont respectivement : Basho, Baylor et

Mobite.

Le cultivar de plante abri (orge Chapais) a été sélectionné pour sa résistance à la verse

et pour sa maturité hâtive. Le taux de semis a été de 120 kglha, ce qui correspond à

une diminution de 30% du taux de semis recommandé pour un semis pur de ce cultivar

(173 kgha).

Un problème est survenu au semis, il s'agit du mélange trèfie rouge x brome établi sans

plante-abri de la répétition 4. Ce n'est qu'a la levée des semis que l'on s'est rendu

compte du problème; il était à ce moment trop tard pour reprendre le semis. Un bris du

semoir a résulté en un semis erratique et 50% de cette parcelle n'a pas été

ensemencée. Nous avons éliminé tous les résultats de cette parcelle.

2.2.3 Plan d'expérience.

L'expérience est faite a partir d'un plan en tiroir subdivisé (split split plot level), (figure

2.2). Le projet est constitué de quatre répétitions ayant chacune 2 parcelles principales

qui correspondent aux deux techniques d'étabtissement, avec et sans plante-abri. Les

sous-parcelles correspondent aux différents mélanges de fourrage qui sont alloués au

hasard dans les parcelles principales, 4 mélanges avec plante-abri (luzeme x brome,

luzerne x dactyle, luzerne x Réole et trèfle rouge x brome) et 5 mélanges sans plante-

abri (les mêmes mélanges que précédemment en plus du lotier x brome). Les sous-

sous-parcelles sont les 3 exclos 1,5 m2 chacun et les 12 sites d'échantillonnages pour

chaque unité expérimentale de 1 hectare. L'ensemble du dispositif expérimental

comprend 36 hectares. Au tableau 2.2 on présente le modèle de l'analyse de variance

pour ce projet.

L'unité expérimentale est une parcelle d'un hectare sur laquelle un mélange de deux

espèces fourragères (une graminée et une Iégumineuse) est établi avec ou sans plante-

abri.

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Tableau 2.2. Modèle d'analyse de variance du dispositif expérimental en split-split-plot utilise pour le projet.

Source de variation Degrés de liberté

Hépétition 3 Plan te-abri Erreur A Mglange de fourrage Planteabri x mélange de fourrage Erreur B Exclos Plante-abri X exclos Mélage de fourrage x exclos Plante abrÎ x mélange de fourrage x exclos Erreur C Total

Figure 2.2. Plan d'expérience en sous-sous-parcelle utilisé en 1995 pour l'étude de la déprédation de l'oie des neiges sur les prairies de plantes fourragères. 1: Les parcelles principales: avec et sans plante-abri. les sous-parcelles: les différents mélanges de fourrage et les sous-sous-parcelles: les 3 excios non broutés et les 12 sites broutés.

2.2.4 La superficie des unités expérimentales.

Chaque unité expérimentale a une superficie d'un hectare, ce qui permet de tenir

compte du comportement grégaire des oies qui ont tendance à se déplacer en

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troupeaux de 3 000 à 5 000 individus (De Koster, 1992). Leur dimension moyenne est

de 20 mètres de large par 500 mètres de long.

2.2.5 Les sites témoins.

Les sites témoins sont des exclos grillagés de 1 ,O m L X 1'5 m I X 1,2 m h, installés sur

les parcelles avant I'arn'vée des oies et retirés dès leur départ. La localisation des exclos

est permanente, ce qui permet de suivre l'évolution des traitements à partir de témoins

qui n'ont jamais été broutés par les oies. Afin d'installer année après année les exclos

exactement au même endroit, une tige d'acier est enfoncée aux quatre coins de chacun

des exclos, et repérable a I'aide d'un détecteur de métal.

Tableau 2.3 Mélanges de fourrage établis avec ou sans plante-abri, les cultivars ensemencés et le taux de semis utilisé pour les unités expérimentales établies au printemps 1994.

plante-abri' Mélange de fourrage Cultivar Iég - gram Taux de semis kg / ha léggrarn

Sans Luzerne brome Uart-Baylor 9-1 O Sans T rouge brome Marino-Baylor 7-1 0 Sans Luzeme dactyle Dan-Mobite 9-9 Sans Luzerne fléole Dart-Basho 9-7 Sans Lotier brome Léo-Baylor 7-1 O Avec Lureme fléole Dan-Basho 9-7 Avec Luzerne brome Dart-Baylor 9-1 O Avec Luzerne dactyle Dart-Mobite 9-9 Avec T rouge brome Marino-Bay lor 7-1 O 1: L'orge Chapais a eté ensemence a un taux de 1Zü kglha, soit 307-0 de moins que le taux recommandé pour le semis pur de ce cultivar.

Chaque unité expérimentale comporte trois exclos (témoins) pour un total de 108 exclos

(36 unités expérimentales X 3 exclos). Afin de s'assurer d'avoir une bonne distribution

des exclos, chacune des unités expérimentales a été divisée en trois parties égales et

c'est à l'intérieur de ces subdivisions que nous avons réparti au hasard les exclos a

I'aide de table de nombre aléatoire. Cette distribution au hasard forcé était nécessaire

au cas où les oies ne fréquenteraient pas l'ensemble des unités expérimentales. Nous

aurions pu éliminer les résultats attribuables à un tiers de parcelle sans pour autant

devoir éliminer I'ensemble de l'unité expérimentale.

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Afin de réduire le temps passé au champ le printemps au moment de l'arrivée des oies,

les piquets des exclos ont été mis en place pendant l'automne 1994. Les filets ont été

installés au printemps, au fur et à mesure que la neige dégageait l'emplacement des

exclos. Les exclos ont été enlevés dès le départ des oies et des repères visuels (tige de

1 mètre avec un drapeau rouge a l'extrémité) ont été installés afin de faciliter la

localisation des sites à échantillonner lors de la première coupe. Les repères sont

réinstallés immédiatement après la première coupe, en prévision de l'échantillonnage de

la deuxième coupe.

Pour chacune des unités expérimentales, 12 échantillons de 0,5 m x 0'5 m sont

prélevés à l'extérieur des exclos selon la méthode du W. Afin de s'assurer de pouvoir

gérer l'absence systématique de broutement d'une partie des unités expérimentales,

l'échantillonnage est fait par tiers de parcelle et une moyenne est établie pour chacun

des tiers d'unité expérimentale. Si les inventaires de fèces confirment que chacun des

tiers de parcelles sont fréquentés par les oies, on effectue les statistiques avec la

moyenne de tous les échantillons prélevés à l'extérieur des exclos et la moyenne à

l'intérieur des trois exclos; si non, on peut éliminer les échantillons relatifs à la partie de

parcelle non fréquenté par les oies. Cette précaution s'avère essentielle puisque l'on ne

contrôle par le principal traitement étudié qu'est le broutement des oies sur les prairies.

2.2.6 Contrôle des effets de bordure.

L'effet de bordure des parcelles a été contrôlé en éliminant des superficies à

échantillonner, une frange de deux mètres de chaque côté des parcelles et de 20

mètres à chaque extrémité. Afin d'éviter l'effet de bordure de certaines parcelles situées

le long des zones boisées, une distance de 40 mètres a été éliminée des zones à

échantillonner.

2.3 Les variables mesurées.

2.3.1 Méthode d'inventaire des fèces.

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Nous avons utilisé la méthode décrite par Bédard et Gauthier (1986). Cette méthode

consiste à dénombrer et à enlever dans des bandes de 50 cm sur la largeur des

parcelles, toutes les feces qui s'y retrouvent. Cet inventaire est fait à tous les 4 jours

afin d'éviter que les fèces ne se détériorent pas sous I'effet de la pluie. Un inventaire

régulier pendant toute la saison permet de connaître l'utilisation saisonnière des

parcelles par les oies. Un facteur de correction de l'efficacité de chaque observateur à

dénombrer les fèces est déterminé et permet de corriger les résultats d'inventaires.

2.3.1.1 tes transects de dénombrement des fèces.

Chaque unité expérimentale a été subdivisée en trois parties égales. Une fois ces

emplacements déterminés, une corde facilement repérable est étendue

perpendiculairement à l'axe principal des unités expérimentales. Lors des premiers

inventaires de fèces, si une partie de la superficie du transect pour dénombrement de

fèces est encore recouverte de neige. la superficie inventoriée est marquée et un

ajustement est fait au moment de déterminer le nombre de fèces par mètre carré.

Au printemps 1995, les oies sont arrivées dans I'aire d'étude avant que les parcelles ne

soient complètement dégagées de la couverture de neige et avant que les transects de

dénombrement des fèces soient installés. Les cordes repères pour l'inventaire des fèces

ont été installées entre le 14 et le 26 avril, première date d'inventaire complet. La vitesse

d'installation des cordes repères et le début de l'inventaire ont été tributaires de la

vitesse de la fonte des neiges. L'inventaire du 26 avril est cumulatif, et possède un biais

par rapport aux inventaires systématiques effectués à tous les 4 jours. En effet, il est

possible qu'une partie des fèces déposées au début de la fréquentation des parcelles se

soient désagrégées sous I'effet de la pluie, ou par l'eau de fonte des neiges.

Du 26 avril et jusqu'au départ des oies le 22 mai, un inventaire de fèces a été effectué à

tous les 4 jours. Afin de limiter au minimum le dérangement des oies les jours

d'inventaires, le décompte était fait en après-midi au lieu du matin tel que prévu

initialement, les oies ayant pris l'habitude de délaisser l'aire d'étude en après-midi.

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Nous avons séparé la période de fréquentation des parcelles par les oies en trois laps

de temps plus au moins arbitraire. Début de saison, cette première période s'étend de

l'arrivée des oies jusqu'au 26 avril; cette date correspond a la fin de la fonte de la neige

sur l'ensemble des parcelles du projet; elle correspond aussi à la date du premier

inventaire. Pour les deux autres périodes milieu et fin de saison, nous avons simplement

divisé en deux le nombre de jours entre le 27 avril et le 22 mai date du départ des oies

vers le nord. Milieu de saison couvre du 27 avril au 8 mai et fin de saison du 9 au 22

mai.

2.3.2 Le rendement de la planteabri.

Le rendement en orge a été obtenu par un échantillonnage systématique de chacune

des unités expérimentales ayant été ensemencées avec une plante-abri. Huit

échantillons de un m2 par traitement ont été prélevés et expédiés pour analyse. Le poids

spécifique et le poids sec ont été déterminés par le laboratoire d'analyse de la régie des

assurances agricoles du Québec.

2.3.3 Le stade de développement des fourrages.

La régie de la coupe est basée sur le stade de développement des fourrages a récolter

(CPVQ, 1989). Les mélanges à base de luzerne ont été récoltés au stade premières

fleurs, ceux à base de trèfle rouge au stade 10% fleurs et pour les mélanges à base de

lotier au stade 25 à 50% en fleurs. Nous avons effectué a chaque semaine à partir du

début du mois de juin un inventaire visuel moyen du stade de croissance des prairies

qui ont été broutées par les oies et des sites témoins afin de déterminer avec précision

le moment d'échantillonnage.

2.3.4 Le rendement en fourrage et les composantes chimiques des fourrages.

Pour chacune des 36 unités expérimentales, nous avons prélevé 12 échantillons sur les

parties broutées et 3 échantillons correspondant aux trois exclos de chaque unité

expérimentale. Une fois récoltée, les échantillons de la première série de 0,s m x 0'5

sont congelés afin de limiter la détérioration du matériel végétal.

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Les échantillons sont séchés à 70 OC jusqu'à poids constant. Par la suite, ils sont pesés

avec une balance de précision. Ensuite, les échantillons sont broyés et analysés pour

déterminer les composantes chimiques des fourrages : les protéines brutes et les fibres

ADF. Les analyses chimiques des échantillons ont été faites par le laboratoire d'analyse

des fourrages du MAPAQ de Alma. Les méthodes d'analyses sont Khjeldhal pour les

protéines et Van Soest pour les fibres ADF. La même procédure a été suivie pour

l'échantillonnage et la pesée des échantillons lors de la deuxième coupe. II n'y avait pas

de tri de végétation et d'analyse chimique des fourrages pour cette coupe.

2.3.5 La composition botanique des fourrages.

Adjacent à chacun des échantillons récoltés pour évaluer le rendement en fourrage, un

second échantillon de 0,5m par 0,25m a été prélevé. Cet échantillon a été entreposé a 4

OC. Le tri des composantes principales (Iégumineuses, graminées, mauvaises herbes} a

été fait dans les 48 heures suivant le prélèvement. Chacune des trois composantes

principales a été séchée à 70 OC et pesée. La composition botanique a été déterminée à

Ia première coupe seulement. Une fois la proportion des différentes composantes

déterminée, on applique cette proportion au rendement de la coupe 1 afin de calculer te

rendement en Iégumineuses, graminées et mauvaises herbes.

2.3.6 Le dénombrement des plants de légumineuses par mètre carré.

Au centre de chaque exclos, après la deuxième coupe, on a dénombré dans un quadrat

de 0,25 rn2 le nombre de plants de légumineuses et dans les parcelles broutées, on a

dénombré 12 quadrats de 0,5 par 0,25 mètre répartis en W sur l'ensemble de la

parcelle.

2.3.7 Les traitements statistiques et la présentation des résultats.

Toutes les analyses statistiques ont été faites avec le progiciel SAS et le seuil de

détection des différences statistiques a été fixé à 0,05.

Les statistiques du traitement lotier x brome ont été faites avec les méianges établis

sans plante-abri seulement; ce qui permet d'avoir un modèle statistique équilibré, soit te

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même nombre de traitements par parcelle principale. A l'annexe B, on fournit le

sommaire des analyses de variances de tous les traitements statistiques des quatre

mélanges de fourrage ensemencés avec et sans plante-abri.

Les exclos constituent les témoins non broutés. Les exclos peuvent être utilisés comme

sous-sous parcelle puisque leur distribution a été faite au hasard. En plaçant les exclos

en sous-sous parcelle, cela permet de tenir compte de la variabilité des témoins,

variabilité que nous aurions perdue si nous avions procédé par différence entre sites

broutés et non broutés.

Suite au problème rencontré au semis de l'unité expérimentale trèfle rouge brome sans

plante abri de la répétition 4, nous avons éliminé tous les résultats relatifs à cette

parcelle. Nous avons remplacé cette valeur manquante par la moyenne pondérée des

trois autres répétitions de ce mélange. Ceci va nous permettre d'effectuer le traitement

des données avec un modèle statistique équilibré (8 traitements répétés 4 fois), nous

avons remplacé la valeur manquante par la moyenne pondérée des trois autres

répétitions de ce mélange ensemencé sans plante-abri.

2.3.7.1 Utilisation des statistiques dans les tableaux de résultats.

Tous les résultats sont présentés sous forme de tableaux au bas desquels les valeurs

numériques de la plus petite différence significaiive ppds ou 1.s.d. (least significant

ditFerence), est indiquée. II est possible d'utiliser ce test pour effectuer toutes les

comparaisons possibles entre les différents traitements. Pour ce faire, on effectue un

test de F portant sur l'ensemble des traitements et on effectue les comparaisons que

lorsque le F calculé est significatif. Cette procédure est connue sous le nom de (( L.S.D.

protégé n de Fisher, (notes de cours de Jean Collin, 1994). Nous avons regroupé dans

un même tableau, tous les résultats d'analyses statistiques concernant un même

phénomène, par exemple la densité de fèces pour des périodes différentes. Ainsi au

tableau 3.5, on retrouve le nombre de fèces d'oies inventoriées et y sont indiqués les

résultats de début, milieu. fin de saison ainsi que pour l'ensemble de la saison. Tous ces

résultats proviennent d'analyses de variance différentes. Les Isd indiqués au bas du

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tableau ont été déterminés pour chacune des analyses statistiques et permettent de

comparer uniquement les résultats pour lesquels ces Isd spécifiques ont été calculés.

C'est ainsi que dans un même tableau présentant une interaction triple comme celui du

rendement total, tableau 3.12, le Isd 958 kglha permet de vérifier pour un mélange

donné établi avec ou sans plante abri si les oies ont causé une baisse significative de

rendement. Si l'on veut comparer entre eux les résultats de tous les mélanges établis

sans plante abri, il faut utiliser le Isd 1375 kg MSIha.

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Résultats et discussion

3.1 Les conditions climatologiques pendant la durée du projet

Nous avons établi les parcelles au printemps 1994 et l'échantillonnage des fourrages

s'est fait pendant la saison de croissance de 1995. Nous allons rapidement examiner

les conditions climatologiques qui ont eu cours pendant le projet et nous les

comparerons aux conditions nomales de la période 1961 à 1990. Les données

climatologiques sont obtenues de la station de St-Arsène situé à 75 mètres d'altitude

et à 5 kilomètres du site.

3.1.1 Les précipitations.

Aux tableaux 3.1 et 3.2, on retrouve un sommaire des conditions météorologiques qui

ont prévalu en 1994, l'année d'établissement des parcelles et pour I'année de

I'échantillonnage en 1995. Pour la période retenue de I'année 1994, on constate que

les précipitations ont excédé la normale de 11%; en 1995, l'aire d'étude a reçu des

précipitations inférieures à la normale de 22%. En 1995, le mois de juin a reçu des

précipitations inférieures de 50% par rapport à la normale, le mois de juillet a reçu

des précipitations inférieures de 76% par rapport à la normale et en août, un autre

mois très sec avec des précipitations totalisant 57% de la normale. Avec de telles

conditions de sécheresse on peut déjà considérer que nous avons mesuré l'effet du

broutement des oies dans des conditions météo très difficiles et qui ont pu générer

des baisses de rendement très importantes par rapport à une année ou les

précipitations se situent dans la normale. Percival et Houston (1992) soulignent que

l'une des situations les plus critiques concernant l'importance des dommages aux

cultures se rencontre les années où il y a peu de précipitations après le départ des

oies.

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Tableau 3.1. Sommaire climatologique de la station météo de St-ArsBne pour la période d'avril A novembre 1994, réfBmnce par rapport la normale (1961 a 1990) pour les précipitations.

Précipitation (mm) 1994 Temperature ("m Mois 1 otale Norrriale % / normale Max Min Degrésjours 5 "C

Avril Mai Juin Juillet Août Septembre Octobre Novembre

Total 738 664 11 1 1477.4 1 : Le nombre moyen de degr&-purs pour cette région se situe entre 1381 et 1 5 6 v t . ' ~ ~ 1982.

Tableau 3.2. Sommaire climatologique de la station météo de St-Arsène pour la période d'avril a novembre 1995, Mrence par rapport à la n o m l e (1961 à 1991) pour les pdcipitaüons.

Pr&ipitation (mm) 1- Mois 1 otale Normale % / normale Max Min egrés-jours 5 (OC

Avril Mai Juin Juillet Août Septembre Odobre Novembre

Total 123.5 664 78 1619.4 1: Le nombre moyen de degrésjours pour cette région se situe entre 1381 et 15ti/, CPVQ 1982.

3.1.2 La saison de croissance et les degrésjours de croissance.

Sous nos latitudes, la température et les précipitations sont les principaux

déterminants pour la croissance des végétaux. Ces deux facteurs sont tributaires

d'une température seuil sous laquelle il y a peu de croissance et de développement

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des végétaux. Pour les céréales et les plantes fourragères, le seuil minimum a été

fixé à 5 OC (CPVQ 1982).

On peut imaginer que l'effet du broutement des oies sur le rendement ou la baisse de

rendement à la première coupe peut varier considérablement qu'il ait lieu avant et ou

pendant la saison de croissance. Le début de la saison de croissance varie d'ouest

en est et est tributaire des températures moyennes et de la température de

croissance des cultures en cause. II faut une séquence de 5 jours consécutifs avec

accumulation de degrés-jours pour considérer que la saison de croissance des

végétaux est réellement amorcée; une fois la séquence atteinte, le début officiel est le

premier jour de la séquence. En 1994 la saison de croissance a débute le 4 mai et en

1995 elle a débuté le 9 mai.

Aux tableaux 3.1 et 3.2, on fournit le sommaire climatologique pour les années 1994

et 1995 de la station de St-Arsène. Selon l'atlas agrométéorologique, cette région

reçoit entre 1381 et 1567 degrés-jours. En 1994, le nombre de degrés-jours

accumulés se situe dans la moyenne pour cette région avec un total de 1477.4;

cependant pour l'année 1995, on a une accumulation de 161 9.4 degrés-jours, ce total

excède donc la quantité normalement reçue dans cette région. En 1995, le facteur

limitant la croissance des plantes fourragères a été la basse pluviosité plutôt que la

température, puisque cette dernière était plus élevée que la normale. Un excès de

chaleur et une faible pluviosité génèrent des baisses de rendement.

Les oies fréquentent Les prairies en partie avant le début de la saison de croissance

en avril et au début de mai. Au printemps 1995, la période de broutement des oies

s'est amorcée progressivement le 14 avril pour se terminer le 22 mai. En considérant

que la saison de croissance a débuté le 9 mai, les oies ont donc broutées 14 jours

pendant la saison de croissance pour une période de migration qui s'est étalée sur 38

jours dans cette région.

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3.1.3 Le rendement de la planteabri en 1994.

En 1994, le producteur a récolté tardivement la plante-abri, soit entre le 10 et le 15

octobre. Le taux d'humidité à la récolte était de 12%, normalement les céréales sont

récoltées a un taux d'humidité qui oscille autour de 20%. Ce retard de ta récolte a

accru la compétition de la plante-abri avec les plantes fourragères pour la lumière, en

plus de limiter sa repousse après la récolte de la céréale. Par contre, une récolte

tardive avec un faible taux d'humidité, augmente la quantité de grains perdue au

champ par égrainage ce qui devrait favoriser la sauvagine.

On retrouve au tableau 3.3 le rendement de la plante-abri pour chacun des mélanges

Tableau 3.3. Rendement en kglha MS, poids spbc. kg MS et pourcentage d'humidité à la récolte de l'orge Chapais ensemencée en 1994 comme plante-abri avec diffdrents mdlanges de fourrage.

en de ment' Poids spécifique' Humidité1

Luzerne brome 2789 60.9 12.0

Luzerne dactyle 2620 62.1 12.0

Luzerne fi éole 2948 61 -5 12.2

Trèfle rouge brome 2771 62.2 12.2 -- - -- -

1 : Aucune différence significative entre les mélanges.

de fourrages à l'étude. Le rendement ne diffère pas significativement entre les

mélanges de fourrage pas plus que le poids spécifique et le pourcentage d'humidité

relative.

3. 2 La fréquentation des parcelles par l'oie des neiges au printemps 1995.

En 1995, les premières oies ont commencé a fréquenter les parcelles le 14 avril, soit

dès que la neige a commencé à les dégager. A cette date hâtive, la neige n'avait pas

encore dégagé tous les sites témoins.

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3.2.1 Inventaire de l'intensité d'utilisation des parcelles par les oies.

Au printemps 1995, il n'y avait aucun programme d'effarouchement en place dans la

région. Les informations colligées représentent donc une sélection spontanée des

parcelles par l'oie des neiges. Ce n'est que le 26 avril, soit 12 jours après l'arrivée des

premières oies qu'il a été possible d'effectuer un premier inventaire de fèces. Par la

suite, un inventaire a été effectué à tous les quatre jours, jusqu'au départ des oies.

L'inventaire du nombre de fèces le 26 avril est considéré comme un dénombrement

cumulatif minimum puisqu'il est possible qu'un certain nombre se soit désagrégé sous

l'action de l'eau de fonte des neiges et de la pluie, les rendant non détectables au

moment de l'inventaire.

Les oies ont commencé à fréquenter les parcelle dès leur amvée dans l'aire d'étude.

Les répétitions 1 et 2 ont reçu une même intensité de broutement soit 9.2 fèces 1 m2,

(tableau 3.4) et les répétitions 3 et 4 ont eu une intensité comparable qui est de 7.8 et

8.0 feces I m2 respectivement. La localisation de la répétition 4, sa topographie, le

dérangement dû à la proximité de la route principale sont trois explications possibles

de sa plus faible fréquentation et pour la répétition 3, la seule explication possible est

la proximité de la zone forestière. Ce premier survol des résultats nous indique que le

traitement oie a été relativement uniforme sur l'ensemble des répétitions si on

considère le fait que nous n'avions aucun contrôle sur la sélection du site et qu'au

mieux, nous pouvions par surveillance, limiter le dérangement. Ce constat de

traitement uniforme nous permet d'analyser pour chaque unité expérimentale

l'ensemble des résultats.

Tableau 3.4. Répartition du nombre de fèces d'oies 1 m2 inventoriées au printemps 1995 sur les 4 répetitions du dispositif expérimental.

Superficie inventoriée' mL Fèces dénombrées Féces 1 m' Képétition Avnl Mai Avnl Mai Saison entière

1 682.4 692 2605 3768 9.2 2 619.7 626.3 201 O 3773 9.2 3 706.7 71 2 7 929 366 1 7.8 4 578.4 591.3 1537 3074 8.0

1 : La superticle des transecfs de teces était en partie couverte de neige lors des premiers inventaires.

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Le nombre de feces par mètre carré pour chaque date d'inventaire est présenté à la

figure 3.1. Le nombre de fèces par mètre carré du début et du milieu de la saison soit

jusqu'au 8 mai est un peu plus élevé que le nombre de fèces de la dernière période

qui s'étend du 9 au 24 mai, soit 1030 contre 891 fèces. Le regroupement des

données en début et milieu correspond dans les faits à cumuler le nombre de fèces

par mètre carré déposées avant le début de la saison de croissance de la végétation

qui est le 9 mai en 1995. 11 est intéressant de noter le creux de fréquentation des

parcelles lors des inventaires du 30 avril et du 4 mai, cette dernière date correspond

à la plus faible fréquentation de la saison. Bédard et Gauthier (1989)' Bédard et

Lapointe (1991), ont aussi noté ce creux de fréquentation entre le 28 avril et le 10

mai. On peut esquisser quelques explications simples reliées B la disponibilité

physique des champs à la proximité du fleuve en début de saison ou encore à la

disponibilité de ressources alimentaires en début de saison. Une fois que les oies ont

brouté la végétation résiduelle de l'année précédente, il est possible qu'elles

délaissent temporairement ces prairies au profit de prairies nouvellement dégagées

de neige ayant une plus grande disponibilité de ressources alimentaires. A la mi-mai,

26 avril 30 avril 4 m a i 8 mai 12 mai 16 mai 20 mai 24 mai Date d'inventaire

Figure 3.1. Cumulatif des f thes inventorides au printemps 1995. Début: avant le 26104, milieu: 27104 au 08/05, fin: 09/05 au 24105

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on observe un retour massif des oies sur les parcelles; ce retour correspond au

printemps 95, au début de la saison de croissance des végétaux.

3.2.2 Fréquentation saisonnière des parcelles par les oies.

Au début de la période de fréquentation des parcelles, du 13 au 26 avril, les oies ont

fréquenté avec des intensités comparables les parcelles qui avaient été établies avec

et sans plante-abri (tableau 3.5). Le mélange luzerne x fléole a été fréquenté deux

fois plus souvent par les oies que les autres mélanges. Les trois autres ont reçu une

fréquentation comparable.

En milieu de saison, l'effet de la plante-abri sur les mélanges de fourrage a

commencé à jouer un rôle sur la sélection des parcelles par les oies (tableau 3.5).

Les mélanges luzerne x fléole et luzerne x brome établis sans plante-abri ont été

fréquentés trois fois plus souvent que ces mêmes mélanges établis avec une plante-

abri. Les mélanges luzeme x dactyle et trèfle rouge x brome ont subi une même

intensité de broutement, indifféremment de la technique d'établissement.

En fin de saison, les mélanges à base de luzerne établis sans plante-abri ont reçu

une fréquentation significativement plus élevée (tableau 3.5). L'intensité d'utilisation

représente le double des mêmes mélanges établis avec une plante-abri. Seul le

mélange à base de trèfle rouge x brome a eu une intensité de broutement similaire

qu'il ait été établi avec ou sans plante-abri.

Pour la saison complète, des trois mélanges à base de luzerne seul le mélange

luzerne x dactyle a subi une intensité de broutement qui ne diffère pas

significativement qu'il ait été établi avec ou sans plante-abri (tableau 3.5). Les

mélanges luzerne x brome et luzerne x fléole établis sans plante-abri ont reçu une

fréquentation significativement plus élevée, soit du simple au double. Le mélange

trèfle rouge x brome a subi une intensité de broutement similaire, qu'il ait été établi

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avec ou sans plante-abri. Pour les mélanges établis sans plante abri, celui composé

de luzeme x fléole a été le plus fréquenté suivi par les mélanges luzerne x brome et

luzerne x dactyle qui ont subi une fréquentation similaire et le trèfle rouge x brome

avec la plus faible intensité. Pour les 4 mélanges établis avec une plante abri, seul

celui formé par luzeme x fléole a subi une intensité de broutement significativement

plus élevée.

Le traitement statistique des données du mélange lotier x brome a été fait en

n'utilisant que les résultats des mélanges établis sans plante-abri. Au tableau 3.5, on

présente les résultats pour le lotier x brome. II est intéressant de noter qu'en fin de

saison, le lotier x brome a été moins brouté avec un nombre de fèces de seulement

5.8 par mètre carré. Pour toute la saison de broutement, le lotier x brome et le trèfle

rouge x brome ont été les mélanges les moins broutés.

Une explication possible pour la sélection positive des mélanges établis sans plante-

abri est une plus grande disponibilité de jeunes pousses vertes de fourrage et au fur

et a mesure que la saison de croissance progresse. La récolte tardive de la plante-

abri en 1994 a probablement réduit l'établissement et la croissance des plantes

fourragères lors de l'année du semis; ce qui s'est traduit par un effet résiduel au

printemps 1995, en diminuant la quantité de matières vertes disponibles pour les

oies. Cette explication est plausible puisqu'en début de saison, au moment où la

végétation n'a pas encore commencé sa croissance, les oies fréquentent

indistinctement les mélanges établis avec ou sans plante-abri. Les prairies établies

avec une plante-abri ont peut-être une plus faible densité de végétation.

En plus de choisir des prairies établies sans plante-abri, les oies ont préféré le

mélange luzeme x fléole aussi bien en début qu'au milieu et a la fin de la saison. On

ne peut pas expliquer la sélection par les oies de ce mélange luzeme x fléole sur la

base d'un début hâtif de la croissance, puisque la fléole est la plus tardive des trois

graminées utilisées, le dactyle étant le plus hâtif et le brome est intermédiaire.

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Tableau 3.5. Nombre de fkes d'oies f m2 ddtenniné pour trois périodes et pour l'ensemble du printemps 1995, sur diffdrents mélanges de fourrage etablis avec et sans planteabri au printemps 1994.

Rdgie Mélange de fourrage

P!ante- Luzerne Luzerne Luzerne Trdfle Pdriode abfi rouge iotier '

brome dacîyle fléole brome brome

Sans ~ i l i e u ~

Avec

Sans saison5

Avec

Période d'invecrtaife; debut, avant le 26 aid; milieu. du 27 avrii au 8 mai: fin. du 9 au 24 mai.

1:LSD pmtegé 0.05 lotieecdébut; 4.1. milieu; 2.2. fin: 4.5; toute la saison: 6.3 feces par metre carré. pour comparer [es mélanges etablis sans phnte-abri seulement. 2: LSD protégé. 0.05: 1.6 féces 1 métre cané.

3,4,5: interactions plante-abri x mefange significatives

3: LSD protégé. 0.05: enire ta plante-abri pour le meme ou un melange diierent; 2.1, entre les melanges avec la meme plante-abri: 1.4.

4: LSD protégé. 0.05: entre h planteabfi pour le meme ou un mélange diérent; 6.4. entre les mélanges avec la meme plante-abri: 32. 5: LSD protégé. 0.05: enbe la planteabfi pour le mëme ou un mélange diérent; 8.6, entre les mélanges avec la meme plante-abri: 5.0.

3.2.3 La hauteur de la végétation au départ des oies à la fin de mai.

La hauteur de la végétation au départ des oies dans les exclos, permet de confirmer

l'influence de la technique d'établissement sur la croissance de la végétation l'année

après le semis, indépendamment de l'effet des oies (tableau 3.6). L'utilisation d'une

plante-abri pour établir une prairie retarde significativement la croissance du mélange

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de fourrage; la hauteur est en moyenne de 29% inférieure (21.5 vs 15.3 cm) dans les

parcelles établies avec une plante-abri.

Que les prairies soient établies avec ou sans plante-abri, le broutement par les oies

diminue la hauteur de la végétation au moment de leur départ de l'ordre de 50%.

Ainsi pour les prairies sans plante-abri. la végétation passe de 21.5 cm a 11 -3 cm

après broutement et pour les prairies avec plante-abri la végétation passe de 15.3 à

7.6 cm. Cette diminution de moitié de la hauteur de la végétation se fait même si la

végétation des prairies établies sans plante-abri est près de 30% plus haute avant

broutement comparée à celle des prairies établies avec une plante-abri.

Pour chacun des mélanges de plantes fourragères, l'importance de la diminution de

hauteur varie selon les composantes des mélanges. On peut scinder les mélanges en

deux groupes distincts, sur une base du pourcentage de diminution de la hauteur de

la végétation broutée par les oies (tableau 3.6). Les mélanges luzerne x fléole et

luzerne x brome subissent une diminution de hauteur du même ordre de grandeur,

soit 59.1% et 54.3% et les mélanges trèfle rouge x brome et luzerne x dactyle

subissent une diminution de hauteur similaire de 40.2% et 38.0% respectivement.

La hauteur de la végétation du mélange lotier x brome a aussi subi une baisse de

45% due au broutement par les oies (tableau 3.6). La baisse de hauteur de i 1.8 cm

est comparable aux baisses observées pour les mélanges luzerne x brome et luzerne

x fléole. II est intéressant de noter qu'au départ des oies. ce mélange avait la hauteur

de végétation résiduelle la plus élevée de tous les mélanges à l'étude, aussi bien sur

les parcelles broutées que témoins.

En conclusion, l'utilisation de la hauteur de la végétation résiduelle comme seule

mesure de l'intensité de broutement des oies peut mener à des diagnostics erronés

car la technique d'établissement et l'intensité de broutement peuvent dans certains

cas générées des effets semblables et confondants.

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Tableau 3.6. Hauteur de la végétat ion (cm) au dépar t des oies en m a i 1995 p o u r différents mélanges de fourrage broutes e t non broutés par les o ies établis avec e t sans plante-abri a u pr intemps 1994.

RBgie Mélange de fourrage

Plante- Luzerne Luzerne Luzerne T rhf le rouge Moyenne Lot ier ' ab r i Oies b r o m e dactyle f léole brorn e b rome

Sans Non 24.4 19.1 23.4 19.2 21.5 26.1

Oui 12.1 12.7 9.9 10.7 11 -3 14.3

Avec Non 18.2 17.3 14.9 11 .O 15.3

Oui 7.3 9.9 5 -8 7 -4 7 -6

Interaction plante-abr i X o iesZ Oies

Sans Avec

O u i Non

11.3 21.5

7.6 15.3

In teract ion mélange X o ies ' Non 21.3 18.2 f 9.2 15.1

Oui 9.7 11.3 7.8 9 .O

1: LSU protège 0.05 lotier: 4.1 cm. pour comparer les mélanges établis sans plante-abri. 2: LSD protégé. 0.05: entre l'effet des oies avec une même plante abri: 1.5 cm; entre la plante-abri pour le meme ou un effet des oies différent: 4.5 cm. 3: LSD protégé, 0.05: entre les mélanges pour le mëme ou un effet des oies différent: 3.2 cm: entre I'effet des oies avec un mëme melange: 2.2 cm.

II existe un lien entre la hauteur de la végétation et l'intensité de broutement des oies;

mais ce lien est sur la différence entre la hauteur de la végétation non broutée et la

végétation broutée et non sur la hauteur de la végétation au départ des oies.

Autrement dit, le lien qui existe concerne la partie de la végétation broutée et toute

estimation à partir de cet indice implique la mise en place de sites témoins avant le

broutement par les oies.

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3. 3 La production fourragère. L'utilisation d'exclos fixes permettra de comparer I'effet des oies, d'une coupe a

I'autre et d'une année à l'autre. Cette caractéristique du dispositif expérimental a

l'avantage de limiter les sources de variation autres que l'effet des oies.

De plus, les emplacements fixes des exclos étaient nécessaires puisque les

producteurs s'interrogent beaucoup sur I'effet à long terne d'un broutement répété

sur la vie productive d'une prairie. Ils reprochent justement à la régie des assurances

agricoles du Québec (RAAQ) d'installer des exclos sur des prairies qui ont déjà été

broutées les années antérieures et ainsi, d'utiliser des sites témoins dont le

rendement est déjà influencé par le broutement des oies et donc non représentatifs

du rendement d'une prairie non broutées.

L'inconvénient de I'utilisation d'un petit nombre de sites fixes (exclos) concerne la

variabilité des sites témoins. Normalement, on devrait utiliser le même protocole

d'échantillonnage pour les prairies broutées et non broutées (même nombre et même

distribution au hasard ou fixe des places échantillons). Le petit nombre d'échantillons

prélevés sur les prairies broutées (trois par unité expérimentale) amène une plus

grande variabilité des résultats, comparé au plus grand nombre d'échantillons

prélevés à l'extérieur des exclos, sur [es prairies broutées (12 par unité

expérimentale). Ceci a pour effet de limiter la précision des résultats et donc, de

limiter la détection de différence significative pour des résultats aux valeurs

rapprochées.

Nous étions préoccupés par le risque d'effarouchement causé par l'installation d'un

grand nombre de structures sur les parcelles. De plus, nous voulions éviter de mettre

en place des structures qui auraient amené la formation d'un microclimat à I'intérieur

et au pourtour des sites témoins et ce même si des études en Europe démontraient

que l'utilisation d'exclos grillagé n'influençait pas la distribution des oies sur les

parcelles de recherche (Patton et Frame, 1991; Percival, 1992) ni ne provoquait de

microclimat influençant la croissance de la végétation à I'intérieur et au pourtour

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immédiat de ceux-ci. Dans notre étude, nous avons constaté que le comportement

des oies n'a pas été affecté par la présence des exclos, elles ont brouté le pourtour

de chacun d'eux. Ainsi, il aurait été possible de doubler le nombre d'exclos sans

influencer la venue des oies sur les unités expérimentales.

3.3.1 Le rendement a la première coupe.

Pour déterminer s'il y avait un retard de croissance facilement estimable entre les

prairies broutées et les témoins, nous avons suivi visuellement te développement des

stades de croissance des légumineuses du début juin jusqu'à la première coupe.

Nous n'avons pas été en mesure de déceler de différences de stade de croissance. II

était difficile de déterminer le stade réel de croissance dans les exclos, étant donné

leur petite superficie. La première coupe a été effectuée les 29 et 30 juin, soit au

stade début floraison avancé pour la luzerne et le trefie rouge et de 25 à 50% fleurs

pour le lotier.

II existe une interaction entre l'effet de la plante-abri et des mélanges de fourrage sur

le rendement à la lm coupe, (tableau 3.7). L'utilisation d'une plante-abri a résulté en

une diminution significative du rendement du mélange luzerne x fléole de 35 %. Les

mélanges luzerne x dactyle, luzerne x brome et trèfle rouge x brome n'ont pas subi

de baisse de rendement liée a l'utilisation d'une plante-abri. Sans plante-abri, le

mélange luzerne x dactyle présente le rendement le plus faible, alors qu'avec une

plante-abri, les trois mélanges a base de luzerne ont eu un rendement comparable et

le trèfle rouge x brome a obtenu un rendement significativement plus élevé que les

trois autres mélanges.

Pour les quatre mélanges établis avec ou sans plante-abri, le broutement des oies

entraîne une baisse significative de rendement a la coupe 1 de 23.9 %; soit 1046 kg

MS 1 ha, (tableau 3.7). L'examen de l'effet du broutement des oies sur le rendement,

nous amène a nuancer ce résultat de baisse de production due aux oies a cause de

l'interaction plante-abri par mélange. En effet, le mélange trèfle rouge x brome établi

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sans plante-abri n'a pas subi de baisse de rendement à la première coupe suite au

broutement par les oies. Par contre, ce même mélange établi avec une plante-abri a

subi une baisse de rendement de 30.5% lorsque brouté. Une autre particularité des

résultats est l'effet combiné du broutement et de l'utilisation d'une plante abri. En

examinant les baisses de rendement (tableau 3.7)' on constate qu'à I'exception du

mélange luzerne x fléole, les trois autres mélanges établis avec une plante-abri ont

subies une forte baisse de rendement. La grande variabilité des résultats des sites

témoins comparés aux parties broutées n'a pas permis de dégager les pertes de

rendement par mélange ou par technique d'établissement.

À I'exception du mélange à base de trèfle rouge établi sans plante-abri, on constate

que les autres mélanges établis sans plante-abri subissent une diminution de

Tableau 3.7. Rendement (kg MSlha) a la premiére coupe de juin 1995 pour différents mélanges de fourrage broutés et non broutés par les oies établis avec et sans plante- abri au printemps 1994.

Régie M6lange de fourrage

Plante- Luzerne Luzerne Luzerne Trèfle rouge Moyenne Lotier '

abri Oies brome dactyle fléole brome brome

Sans Non 4787

Oui 3817 3099 3758 4765

Avec Non 381 0 3287 3387 6027

Oui 2223 2245 2607 41 89

Sans Avec

Non Oui

Interaction plante-abri X mélange * 4302 336 1 464 1 4697 301 7 2766 2997 51 08

Effet des oies

1: LSD protégé 0.05 lotier: 640 kg MS I ha. pour comparer les mélanges établis sans plante-abri seulement. 2: LSD protégé 0.05:Pour comparer des mélanges avec une meme plante-abri: 1044 kg Ms 1 ha;

et pour comparer la plante-abri avec un meme mélange ou un différent: 1569 kg MS 1 ha. 3: Effet des oies; LSD protégé 0.05: 366 kg MS 1 ha.

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rendement causée par le broutement par les oies de l'ordre de 22.2%' alors qu'avec

une plante-abri incluant le trèfle rouge on a une baisse de rendement de 31.8%;

toutefois ces différences ne sont pas significatives.

Le lotier x brome a subi une baisse de rendement moyenne de 22.8 % (1287 kg MS/

ha), tableau 3.7. Ce résultat est comparable à la baisse de rendement obtenue pour

les quatre autres mélanges.

3.3.2 Le rendement des composantes principales à la première coupe.

3.3.2.1 Les graminées.

La plante-abri affecte significativement le rendement en graminées de tous les

mélanges l'année suivant le semis. La plante-abri a réduit le rendement moyen des

graminées de 1078 kg MS / ha ou 60% (tableau 3.8) dans l'ensemble du dispositif.

Un semis tardif et une récolte tardive de la plante-abri ont donc nui à l'établissement

de la graminée fourragère.

La quantité de graminées a varié significativement entre les mélanges de fourrage,

qu'ils aient été ensemencés avec ou sans plante-abri. Les mélanges luzerne x fléole

et luzerne x dactyle contenaient les plus grandes quantités de graminées alors que

les mélanges tréfle rouge x brome et luzerne x brome ont eu la plus faible production

de graminées. Le brome est une graminée qui s'établit plus lentement que le dactyle

et le fléole, (CPVQ 1989); cette lenteur à s'établir résulte souvent en un peuplement

plus important la deuxième année de production comparativement à la première.

Le mélange établi sans plante-abri le plus fréquenté par les oies était celui à base de

luzerne x fléole, alors que le moins fréquenté était celui B base de trèfle rouge x

brome. A l'exception des mélanges trèfle rouge x brome et luzerne x dactyle qui

avaient été fréquentés avec une intensité comparable indifféremment de la technique

d'établissement, les autres mélanges ont été plus fréquentés lorsqu'ils étaient établis

sans plante-abri. Ces mélanges ont en commun une plus grande production de

graminées disponibles pour le broutement des oies. Le broutement par les oies

diminue le rendement en graminées de 24 % pour l'ensemble des mélanges (tableau

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3.8). Cette baisse de rendement est similaire à la diminution obtenue à la première

coupe pour l'ensemble des mélanges.

Le rendement en graminées du mélange iotier x brome a diminué dans des

proportions comparables aux autres mélanges, soit de 24.5%. Cette diminution est

similaire à la baisse de rendement du mélange a la premiere coupe qui est de 22.8%.

Tableau 3.8. Rendement (kg MSlha) en graminees ii la prernihe coupe de juin 1995 pour différents melanges de fourrage broutés et non broutés par les oies et établis avec et sans plante-abri au printemps 1994.

Régie Mélange de fourrage

Plante- Luzerne Luzerne Luzerne Trèfle rouge Moyenne io t ie r ' abri Oies brome dactyle fléole brome brome

Sans Non 1992 21 96 2588 1344

Oui 1551 1792 1745 1207

Avec Non 442 1202 1527 194

Oui 276 857 1745 145

Effet de la plante-abri ' Sans Avec

Non Oui

Effet des mélanges

1 065 1512 1751 723

Effet des oies

1: LSD protégé, 0.05 lotier. 387 kg MS 1 ha, pour comparer les mélanges établis sans plante-abri seulement

2: LSD protégé. 0.05; 883 kg MS I ha.

3: LSD protégé. 0.05; 531 kg MS I ha.

4: LSD protégé. 0.05; 147 kg MS I ha.

3.3.2.2 Les légumineuses.

Les quatre mélanges établis sans plante-abri n'ont pas subi de baisse significative du

rendement en légumineuses suite au broutement par les oies (tableau 3.9).

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Le broutement des oies sur les mélanges de fourrage établis avec une plante-abri a

fait chuter significativement la quantité de légumineuses pour les mélanges luzerne x

brome et trèfle rouge x brome, de 43 % et 31% respectivement. Pour ces mélanges,

la quantité de graminées dans le mélange étant très faible, il est possible que les oies

aient brouté davantage les jeunes pousses de trèfle rouge ou de luzerne.

Pour le mélange Iotier x brome, on obtient une diminution significative de 21.5% de la

Iégumineuse produite sur les parcelles broutées par les oies.

Tableau 3.9. Rendement (kg MSlha) en légumineuses à la premidre coupe de juin 1995 pour différents mélanges de fourrage broutés et non broutés par les oies établis avec et sans plante-abri au printemps 1994.

Régie MBlange de fourrage

Plante- Oies Luzerne Luzerne ' ~ o t i e r ' abri brome dactyle brome Luzerne flhole rouge

brome

Interaction plante-abri X mélange X oies

Non 1746 994 2036 3033 Sans 2724

Oui 1424 900 1417 3220 21 38

Non 2230 1120 897 51 96 Avec

Oui 1263 742 671 3603

1: LSD protégé. 0.05 lotier: 405 kg MS 1 ha. pour comparer les mélanges etablis sans plante-abri seulement.

2: LSD protégé. 0.05 comparaison de leffet des oies avec la meme plante-abri et le méme mélange: 664 kg Ms 1 ha;

pour comparer les mélanges avec la meme plante-abri brouté et ou non broutk: 1035 kg MS 1 ha:

pour comparer les plantes-abris avec le meme ou different melange brouté et ou non brouté: 1338 kg MS 1 ha.

3.3.2.3 Les mauvaises herbes.

La quantité de mauvaises herbes pour chacun des mélanges à i'étude est présentée

au tableau 3.10. Le mélange trefle rouge x brome avait la plus faible quantité de

mauvaises herbes, suivi par le mélange luzerne x dactyle qui a une quantité similaire

au mélange luzerne x fléole.

La technique d'établissement n'a pas influencé la production de mauvaises herbes à

la première coupe. Ainsi, le rendement en mauvaises herbes des exclos établis avec

ou sans plante-abri ne diffère pas significativement (tableau 3.10). Sur les sites

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broutés, la quantité de mauvaises herbes est aussi comparable, que les mélanges

aient été établis avec ou sans plante-abri.

Tableau 3.10. Production (kg MSlha) de mauvaises herbes à la premiére coupe de juin 1995 sur différents mélanges de fourrage broutes et non broutés par les oies Btablis avec et sans plante abri au printemps 1994

Régie Mélange de fourrage

Plante- Luzerne Luzerne Luzerne Trèfle rouge Lotier l abri Oies brome dactyle fi6ole brome brome

-

Sans Non 1048 433 899 255

Oui 842 407 597 337

Avec Non 1137 965 962 655

Oui 684 646 79 1 458

Effet des mélanges

Interaction plante-abri X oies

Oies Oui Non

Sans Avec

1: LSD protégé. 0.05 lotier; 156 kg MS I ha. pour amparer les melanges établi sans plante-abri seulement

2: LSD pmt&ge. 0.05; 275 kg MS I fia.

3: LSD protégé. 0.05; pour comparé reffet des oies avec une méme plante-abri: 105 kg MS 1 ha.

et pour comparer la plante-abri avec le rneme ou un broutement différent: 298 kg MS 1 ha.

Sans plante-abri, les oies ont fait diminuer à la première coupe la quantité de

mauvaises herbes de 17.1 %, et avec plante-abri la diminution est de 31% (tableau

3.10). Comparativement à la baisse de 24% des rendements à la première coupe,

ces valeurs sont de 7% inférieures sans plante-abri et 7% supérieures avec plante-

abri.

Pour le lotier x brome, les parcelles broutées présentent une baisse de la quantité de

mauvaises herbes de 23.2%, ce qui correspond a la baisse de rendement mesurée

pour ce mélange à la première coupe.

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Le plus faible rendement en mauvaises des parcelles établies avec une plante-abri

sous tend que les oies ont ainsi contribué à diminuer la quantité de mauvaises herbes

a la première coupe, les mauvaises herbes leur servant peut-être de nourriture

alternative.

3.3.3 Le rendement en fourrage à la deuxième coupe.

Globalement, il n'y a pas de baisse significative de rendement associée au

broutement par les oies à la deuxième coupe (tableau 3.11). Cette absence de

différence se retrouve pour l'ensemble des mélanges établis avec et sans plante-abri.

Bien que statistiquement, on n'ait pas obtenu de différence significative, on constate

que des mélanges établis sans plante-abri (luzerne x brome et luzerne x dactyle)

subissent des diminutions de rendement à la deuxième coupe de 28.8% et 23.5%

suite au broutement par les oies. En contrepartie, le mélange a base de trefle rouge

présente une augmentation de 60.4 %. Pour les mélanges établis avec une plante-

abri on ne retrouve pas ce type d'écart à l'exception de la luzerne x fléole pour lequel

l'on note une diminution de rendement de 24.2%.

Le mélange lotier x brome donne un rendement de 32.4% plus élevé sur les parcelles

broutées par les oies bien qu'il n'y ait pas de différence significative.

Toutefois, juillet 95 a été très chaud et une sécheresse importante a sévi dans le Bas

St-Laurent de la mi-juin au milieu du mois d'août. II faut donc examiner ces données

de deuxième coupe avec un œil critique avant de conclure.

3.3.4 Le rendement total pour la saison 1995.

Une interaction triple existe entre la plante-abri, les mélanges et le broutement par les

oies (tableau 3.12). Ce sont les mélanges luzerne x brome et luzerne x fléole établis

sans plante-abri et sans broutement qui ont eu les plus hauts rendement avec 7080

et 7487 kg MSIha. Seul le mélange trefle rouge x brome établi avec plante-abri a eu

un rendement comparable avec 7490 kg MSlha.

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Tableau 3.1 1. Rendement (kg MS Iha) à la deuxième coupe d'août 1995 pour différents mélanges de fourrage broutés et non broutés par les oies établis avec et sans plante- abri au printemps 1994.

Régie Mélange de fourrage

Plante- Luzerne Luzerne Luzerne Tréfle rouge ~ o t i e r ' abri brome dactyle fléole brome brome

Sans Non 2293 21 23 1963 1 037 1610

Oui 1632 1695 1775 1663 21 32

Avec Non 1923 1567 1663 1463

Oui 1697 1620 1260 1612

Effet des oies ' Non Oui

1: aucune différence significative.

La plante-abri, joue un rôle prépondérant sur le rendement en fourrage (tableau

3.12). Lorsque brouté par les oies, le rendement total des mélanges trèfle rouge x

brome et luzerne x dactyle établis sans plante-abri ne présente pas de diminution

significative de production. Les mélanges luzerne x brome et luzerne x fléole établis

sans plante-abri ont eu une diminution de rendement total sous l'effet du broutement

des oies de 23% et 26% respectivement.

Sauf pour le mélange luzerne x dactyle établi avec une plante-abri, les 3 autres

mélanges établis avec une plante-abri ont subi une baisse significative de rendement,

la plus prononcée étant pour luzerne x brome, avec une diminution de 32% suivi par

luzerne x fléole et trèfle rouge x brome avec une même baisse de 23%.

Le rendement total du mélange lotier x brome non soumis au broutement par les oies

est parmi les plus élevés (7247 kg MS). Mëme après avoir été brouté par les oies, le

mélange lotier x brome garde un rendement de 6482 kg MS 1 ha, ce qui ne diffère pas

significativement du rendement obtenu sans broutement par les oies.

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Tableau 3.12. Rendement total (kg MS 1 ha) en 1995 pour différents mélanges de fourrage broutés et non broutés par les oies Btablis avec et sans plante-abri au printemps 1994. Régie Mélange de fourrage

'lante- Oies Luzerne brome ~uzerne fléole TréfIe rouge Lotier ' abri dactyle brome brome

Interaction plante-abri X mélange X oies

Non 7080 5747 7487 5498 Sans 7247

Oui 5450 48 12 5533 6425 6482

Non 5733 4853 5050 7490 Avec

Oui 3920 3865 3867 5801

1: LSD protegé. 0.05 lotier: 462 kg MS 1 ha. pour les melanges ebbiii sans plante-abri seulement.

2: LSD protégé, 0.05; comparaison de I'effet des oies avec la meme plants-abri et k mérne melange: 11 56 kg MS 1 ha:

pour comparer les melanges avec la meme plante-abri brouté et ou non brouté par les oies: 1664 kg MS 1 ha;

pour comparer les plantes-abris avec le meme ou différent mélange. broute et non broute: 2350 kg MS 1 ha.

3.3.5 La valeur nutritive des fourrages récoltés à la première coupe.

3.3.5.1 Le contenu en protéines brutes à Ia premiere coupe.

La technique d'établissement n'a pas généré de différence significative du

pourcentage de protéines (tableau 3.13). Ceci suggère que I'effet de la technique

d'établissement sur le rendement à la première coupe n'est pas associé au

démarrage de la croissance au printemps suivant l'établissement de la prairie.

Par contre, il existe une interaction mélanges et oies. Ainsi le mélange luzerne x

fléole contient un pourcentage de protéines semblable sur les parcelles broutées et

non broutées. Les autres mélanges ont un pourcentage de protéines plus élevé sur

les parcelles broutées, ce qui indique que la croissance de la végétation sur ces

derniers a été significativement retardée par le broutement des oies.

La diminution quotidienne de la teneur en protéines brutes est de l'ordre de 0.16 a

0.23 % par jour selon les espèces chez les légumineuses et de 0.21 à 0.28 % par

jour selon les espèces chez les graminées au cours du premier cycle de végétation

(CPVQ 1989). A partir de ces baisses journalières moyennes, on peut calculer qu'une

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différence moyenne de 2.0 % de protéines signifie un retard de développement des

végétaux de 7 à 10 jours. Toutefois, l'estimation du nombre de jours de retard est

plus ou moins exacte puisqu'à la fin du mois de juin le développement des végétaux

est fortement influencé par les conditions environnementales.

Tableau 3.13. Pourcentage de protéines brutes à la première coupe de juin 1995 pour différents mélanges de fourrages broutés et non broutés par les oies établis avec et sans plante-abri au printemps 1994.

RBg ie Mélange de fourrage

Plante- Oies Luzerne Luzerne Luzerne Trèfle rouge Lotier abri brome dactyle fléole brome brome

Sans Non 11.1 12.7 12.2 14.8 11 -3

Oui 14.2 13.0 13.5 17.1 14.2

Avec Non 13.4 12.0 12.5 15.6

Oui 15.3 13.7 12.8 17.3

Interaction mélange X oies

Non 12.3 12.3 12.4 15.2 Oui 14.8 13.3 13.1 17.2

1: LSD protégé, 0.05 lotier: 1.5 %. pour les melanges établi sans plante-abri seulement.

2: LSD protégé. 0,OS:cornparer les mélanges avec le rneme effet des oies ou avec un effet des oies different: 1.6 %;

et pour comparer I'effet des oies avec un meme mélange: 0.9 %.

II est intéressant de noter que sans le broutement par les oies, les mélanges à base

de luzerne ont un pourcentage de protéines de 12.3% quelle que soit la graminée

compagne. Seul le mélange avec le trèfle rouge x brome a un pourcentage de

protéines plus élevé de 2.8%. Ce dernier mélange avait également une proportion

plus élevée de légumineuses, ce qui influencent à la hausse le pourcentage de

protéines.

En se référant a la hauteur de la végétation résiduelle au départ des oies (tableau

3.6), on se rappelle que le mélange luzerne x dactyle avait la plus haute végétation

résidueNe et luzerne x fléole la plus faible; on remarque que ce critère ne peut pas

être retenu comme indice du retard de la végétation à la première coupe due au

broutement par les oies. On n'obtient pas de difiérence significative pour le

pourcentage de protéines pour ces deux mélanges. Une autre analogie peut être faite

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entre le mélange luzerne x brome et trèfle rouge x brome où l'on avait au départ des

oies une végétation résiduelle de hauteur similaire soit 9.7 cm et 9.0 cm

respectivement alors qu'à la première coupe ces mélanges ont une différence

significative de pourcentage de protéines de 2.4%. La proportion plus grande de

légumineuses dans le mélange trèfle rouge x brome permet d'expliquer cette

différence et non l'effet du broutement des oies.

Le développement du mélange lotier x brome a aussi été retarde par le broutement

des oies. À la première coupe, le pourcentage de protéines est supérieur de 2.9%

lorsque les oies ont brouté le fourrage. II s'agit de la plus grande différence pour tous

les mélanges à I'étude. A un taux de perte de 0.245% de protéines par jour on calcule

un retard de I'ordre de 12 jours.

3.3.5.2 Le pourcentage de fibres ADF à la première coupe.

L'utilisation ou non d'une plante-abri n'a pas eu d'effet sur le pourcentage de fibres

ADF des quatre mélanges a l'étude. Les mélanges de fourrage a base de luzerne ne

présentent pas de différence entre eux, (tableau 3.74). Le mélange avec du trefle

rouge a eu un pourcentage de fibre significativement plus faible de 4 % quand on le

compare aux mélanges a base de la luzerne. Ce résultat est conforme aux résultats

obtenus avec le pourcentage de protéines également plus élevé pour le trèfle rouge x

brome; la dominance de la Iégumineuse dans ce mélange peut expliquer un tel

résultat.

Le pourcentage de digestibilité diminue plus rapidement que celui des protéines

brutes au fur et à mesure que les plantes fourragères vieillissent. Sur l'ensemble du

cycle, on a une diminution de I'ordre de 0.22 à 0.27% par jour pour les légumineuses

et de 0.26 a 0.39% chez les graminées. Contrairement à la teneur en protéines

brutes, la digestibilité des plantes fourragères demeure relativement stable au cours

des premiers stades de croissance, pour diminuer par la suite (CPVQ, 1989).

En faisant la moyenne du pourcentage de fibres des mélanges, on obtient une valeur

plus élevée de I'ordre de 2.4% pour les mélanges qui n'ont pas subi le broutement

des oies. Une telle différence équivaut à un retard approximatif d'une semaine pour

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les champs broutés. L'estimation du retard ii partir du pourcentage de fibres est

similaire à celui obtenu à partir du taux de protéines.

Tableau 3.14. Pourcentage de fibres ADF à la première coupe de juin 1995 pour diffhents mélanges de fourrage broutes et non brouth par les oies établis avec et sans plante-abri au printemps 1994.

R6gie Mélange de fourrage

Plante- Oies Luzerne Luzerne Luzerne Trèfle rouge Moyenne Lotier abri brome dactyle fléole brome brome

Sans Non 37.5 35.1 37-7 33.4 38.3

Sans Oui 35.1 34.8 34.8 302 35.9

Avec Non 35.9 36.5 36.1 32.5

Avec Oui 33.0 34.2 34.1 29 -4

Effet des mélanges

35.4 35.1 35.7 31 -4

Effet des oies

Non Oui

1: LSD protégé 0.05 lotier; 1.4 %. pour les mélanges établis sans plante-abri seulement

2: LSD protegé 0.05; 1.2 %.

3: LSD protégé 0.05; 0.5 %.

Le pourcentage de fibre du mélange lotier x brome brouté par les oies est

significativement plus faible de 2.4 %, ce qui équivaut à un retard de croissance de 7

à 10 jours. Ce retard est comparable à celui évalué à partir du contenu en protéines.

3.3.6 Le nombre de plants de légumineuses par mètre carré.

Au tableau 3.15, sont présentes l'ensemble des résultats d'inventaire du nombre de

plants par mètre carré. Ni la technique d'établissement, ni le broutement par les oies

n'ont affecté cette valeur.

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Tableau 3.15. Plants de légumineuses par mètre carré a l'automne 1995 pour différents mélanges de fourrage broutes et non broutés par les oies Btablis avec et sans plante-abri au printemps 1994.

Rdgie Mélange de fourrage plante- Luzerne Luzerne Trèfle rouge Lotier

Oies Luzerne fléole abri brome dactyle brome brome

Non 46.0 54.0 44.0 40.5 Sans 34

Oui 48.3 34.8 39.3 42.2 45

Non 47.3 Avec

Oui 43.5

Aucune différence significative.

Une population de légumineuses d'environ 60 plants par mètre carré assurera une

bonne production végétale (CPVQ 1989). Le nombre de plants de légumineuses par

mètre carré est d'a peine 42 dans notre dispositif; ce qui représente 30 % de moins

que le nombre de plants souhaité. Ceci peut être préoccupant pour la durée de vie

économique de la prairie et ce, même sans le broutement des oies.

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Discussion générale

4.1 La sélection des mélanges de fourrage par l'Oie des neiges au printemps.

Dans notre étude, nous avons obtenu des intensités d'utilisation des oies, inférieures

a celles obtenus pendant des projets de mesure de la déprédation conduits au milieu

des années 80 dans la région de Montmagny. Bédard et Lapointe (1991) ont obtenu

des intensités qui variaient entre 30 et 40 fèces par mètre carré ; nous avons

obtenues des intensités de fèces qui ont oscillé entre 14 et 34 feces par mètre carré. Ces nombres sont cependant nettement inférieurs aux intensitbs obtenues sur des

projets similaires conduit en Europe qui ont atteint de 60 à 70 fèces sur des habitats

d'hiver (Percival et Houston, 1992).

Globalement, on constate que Ia composition du mélange seule est insuffisante pour

expliquer la sélection des prairies par I'oie des neiges au printemps. A l'exception du

mélange trèfle rouge x brome dont la technique d'établissement n'a pas influencé la

fréquentation par I'oie des neiges, l'intensité d'utilisation par les oies a été diminuée

de 50% par la technique d'établissement avec plante-abri. La plus faible fréquentation

des prairies établies avec une plante-abri refiète probablement une plus faible

disponibilité de jeunes pousses vertes au printemps.

Des essais de fertilisation azotée appliquée tôt au printemps sur des prairies en

Europe ont démontré que les oies préfèrent brouter sur les prairies fertilisées

(Patterson et Fuchs, 1991). La plus grande disponibilité de pousses vertes est

I'expl ication avancée par ces chercheurs pour expliquer cette préférence; cette

explication étant basée sur le fait qu'une fertilisation azotée en début de saison de

croissance stimule fortement la croissance des graminées. De plus, ils estiment que

le coût-bénéfice de l'application azotée pour accroître la fréquentation des aires de

gagnage par les oies est de 40 a 80 kg Nlha d'azote. Au delà de 80 kg Nlha, ils n'ont

pas obtenu d'augmentation significative de la fréquentation par les oies. Cette

estimation serait à revoir pour les conditions québécoises.

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Un autre facteur important qui peut influencer la fréquentation des prairies est la

gestion des coupes et la hauteur de la végétation résiduelle l'automne précédent.

Dans notre projet nous n'avons pas eu a tenir compte de cette variable puisque l'on a

établi la même régie pour tous les traitements. En Europe, des prairies dont la

hauteur de la végétation résiduelle était de moins de 12 cm comparé à des prairies

ayant subi une seule coupe et dont la végétation résiduelle avait une hauteur de 30

cm, n'ont pas présenté d'intensité de broutement significativement différente

(Patterson et Fuchs, 1991).

La fréquentation du mélange lotier x brome établi sans plante-abri est comparable à

l'utilisation obtenue pour les mélanges établis avec plante-abri; ces derniers établis

sans plante-abri ont une fréquentation par les oies deux fois plus importantes.

Gauthier et Bédard (1991) ont démontré en laboratoire un faible intérêt pour le lotier

et le brome en semis pur.

4.2 La hauteur de la végétation au départ des oies.

La hauteur de la végétation sur les sites témoins au départ des oies est influencée

significativement par la technique d'établissement et non par la composition des

mélanges. Associé à cet effet agronomique, on doit ajouter l'effet du broutement des

oies qui fait diminuer la hauteur de la végétation résiduelle de l'ordre de 50%, que ce

soit pour des mélanges établis avec ou sans plante-abri.

La technique d'établissement a fait varier de 29% la hauteur de la végétation sur les

sites témoins. L'effet combiné de la technique d'établissement et du broutement des

oies a résulté en une végétation 65% plus courte sur les prairies broutées établies

avec une plante-abri. Cette végétation résiduelle plus courte pourrait avoir des

répercussions sur le rendement à la première coupe en diminuant la quantité de

tissus capables d'effectuer de la photosynthèse. Par contre, I'effet de tallage résultant

d'une intensité de défoliation plus au moins sévère pourrait faire contrepoids au

broutement, en atténuant ou en annulant son effet (McNaughton 1983). Un nombre

de tiges ou du feuillage plus important pourrait compenser une végétation plus

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courte. Ces effets de tallage ont été quantifiés pour le paturin des prés (Poa

pratensis) sur des prairies en Europe; Groot Bruinderink (1989) a obtenu une

augmentation du nombre de talles sur des prairies broutées par les oies. Cet effet

atténuateur du tallage suite au broutement demeure a être précisé en terme de

sévérité de la défoliation, de la période de broutement et des espèces végétales

concernées.

4.3 Le rendement en fourrage et des principales composantes

Le broutement des oies a fait diminuer le rendement moyen en fourrage à la première

coupe de 1 046 kg MS / ha (23.9%) pour les mélanges à base de luzerne et de trèfle

rouge, établis avec ou sans plante-abri. Ce qui surprend davantage est le fait que la

baisse de rendement soit la même du point de vue statistique pour tous les

mélanges. On se souvient que les mélanges établis sans plante-abri ont eu une

intensité de broutement deux fois plus importante (à l'exception du mélange trèffe

rouge x brome). II est possible qu'au delà d'une certaine intensité de broutement, que

tout broutement supplémentaire n'ait pas d'influence additionnelle sur la baisse de

rendement à la première coupe. Ces résultats sont similaires à ceux obtenus en

Europe où il a été démontré que l'importance de la baisse de rendement n'était pas

proportionnelle à l'intensité de broutement (Owen, 1 990; Patterson 1989; 4991 ;

Teunissen 1993) et que plusieurs autres facteurs entrent en ligne de compte pour

expliquer le rendement d'une prairie dont la période de broutement et les conditions

environnementales.

Une baisse de rendement uniforme suggère que l'intensité de broutement (nombre

de fèces / m2) ne peut pas servir a prédire les baisses de rendement causées par les

oies. A titre d'exemple, le mélange trèfle rouge x brome a été brouté avec la même

intensité qu'il ait été établi avec ou sans plante-abri : pourtant, la baisse de

rendement a été de 2000 kglha dans le premier cas mais nulle dans le second.

L'effet répressif de l'utilisation d'une plante-abri pour établir une prairie est largement

documenté et ne fait aucun doute dans la littérature (CPVQ 1989). Genest et Steppler

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(1973) ainsi que Kilcher et Heinrichs (1960) ont démontré que l'utilisation d'une

planteabri réduit le peuplement, Ia vigueur et les rendements d'un mélange luzerne x

graminée. L'année suivant le semis, le rendement de la plante fourragère varie selon

la technique d'établissement utilisé, la régie de la planteabri et l'espèce fourragère

ensemencée (Buxton et Wedin, 1970 ; Margineanu et al., 1971). Dans notre étude,

I'utilisation d'une plante-abri a fait diminuer le rendement de 35% pour le mélange

luzerne x fléole.

En ajoutant à ces considérations agronomiques, l'effet variable du broutement des

oies au printemps, il devient évident que l'estimation de I'effet du broutement des oies

sur le rendement implique que l'on doit mesurer le rendement pour chacune des

prairies, ou a tout le moins pour chaque groupe de prairies similaires en àge, établies

avec la même technique d'établissement, ayant un même mélange de fourrage et

soumise à une même régie. Autrement, I'effet du broutement des oies sur le

rendement à la première coupe et sur le rendement total est difficile à évaluer.

D'autres facteurs influencent fa baisse de rendement d'une prairie broutée par les

oies. Les conditions météorologiques régionales, la période et l'intensité du

broutement entrent en ligne de compte pour influencer le rendement des prairies et

rendre difficile toute tentative d'établir des corrélations à partir d'observations faites

dans quelques champs seulement. Les effets de ces facteurs diffèrent également

selon les composantes légumineuses et graminées du mélange (Genest et Steppler,

1 973).

Dans notre projet, le mélange luzerne x brome établi avec plante-abri est brouté deux

fois moins que ce même mélange établi sans plante-abri. Malgré ce fait, on constate

que la quantité de luzerne de ce mélange n'a pas diminué et qu'à l'inverse, avec une

intensité de broutement deux fois plus faible mais avec plante-abri on a obtenu une

baisse de rendement de luzerne de 43%. Ces résultats suggèrent qu'il pourrait

exister un seuil minimum d'intensité de broutement associée à une période de

broutement pendant la saison de croissance au delà duquel l'augmentation de la

fréquentation par les oies n'influencerait pas la baisse de rendement a la première

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coupe. Une intensité de broutement minimum sous laquelle il n'y aurait pas de baisse

de rendement a la première coupe pourrait aussi exister. La période de broutement

jouerait un rôle plus important que son intensité.

L'intérêt d'effectuer le dénombrement de plants de Iégumineuses par mètre carré

était basé sur des commentaires des producteurs agricoles qui précisaient que les

oies arrachaient les plants de Iégumineuses. Or, les oies n'ont pas fait diminuer le

nombre de plants de Iégumineuses par mètre carré, une conclusion également

formulée par Groot Bminderink (1989).

Le rendement en graminées a diminué de 60% lorsque les mélanges ont été établis

avec une plante-abri. Ce résultat est conforme aux résultats obtenus par Genest et

Steppler (1973), qui ont obtenu une diminution de 63% pour le brome et de 82% pour

le fléole établis avec l'orge comme plante-abri récolté à maturité. Sous I'effet du

broutement par les oies, nous avons obtenu une diminution de 24% de rendement en

graminées pour l'ensemble des mélanges.

Suite à l'analyse des résultats de I'effet du broutement et de l'utilisation de la plante-

abri, on a été à même de constater que la composante du rendement la plus affectée

est le rendement en graminées, ce qui confirme les résultats obtenus par Bédard et

Lapointe (1991). Par contre, nous n'avons pas effectué de décompte du nombre de

plants de graminées par mètre carré. Étant donné que nous avons démontré

précédemment que le broutement des oies n'affecte pas le nombre de plants de

légumineuses on peut supposer que I'effet du broutement des oies sur le rendement

en graminées s'exprime dans la quantité de feuillage plutôt que dans le nombre de

plants. Cette constatation met en relief l'importance de l'intensité et la période (début,

milieu, fin de la saison) de fréquentation des oies sur le développement des

grarninees. II est possible aussi, que la ou les composantes du rendement affectées

par le broutement des oies, soient tributaires des conditions environnementales qui

prévalent l'année du broutement. Par exemple, on sait pertinemment que les

graminées sont fortement affectées par une sécheresse contrairement aux

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légumineuses qui le sont dans une moindre mesure. L'effet combiné de l'intensité du

broutement et des conditions environnementales particulières peuvent très bien

résulté en des effets totalement différents sur le rendement ou la baisse de

rendement due aux oies pour une même intensité de broutement.

Une autre considération importante de l'effet des oies sur la fiore des prairies

concerne l'évolution des populations de mauvaises herbes. Bédard et coll. (1986)

avaient obsewé que les sites broutés contenaient une plus grande quantité de

mauvaises herbes. Bédard et Lapointe (1991) n'ont pas confirmé le résultat

précédent et concluaient, que les oies n'affectaient pas les popuiations de mauvaises

herbes. Dans notre étude, les oies ont broutées les mauvaises herbes avec une

intensité proportionnelle à leur abondance.

II devient difficile de déterminer ou de prédire la baisse de rendement à la première

coupe a partir du nombre de fèces / m2 comme indicateur de l'intensité de

broutement. Plusieurs autres facteurs sont responsables de la réduction du

rendement et ils doivent être intégrés à une analyse multifactorieile pour arriver à

prédire correctement la baisse de rendement. II y a lieu d'axer les recherches futures

vers une compréhension de l'effet d'un broutement léger avant et ou pendant la

saison de croissance puisqu'il semble exister un seuil minimum au-delà duquel on

obtiendrait une baisse de rendement de l'ordre de 20 à 25% a la première coupe.

Quel est ce seuil minimum? Que se passe-t-il en dessous de ce seuil? Sommes nous

en présence d'un effet stimulant suite à un broutement léger? Les systèmes agricoles

sont-ils trop variables pour permettre de mesurer des baisses de rendement de

l'ordre de 5 ou 1 O%?

A la deuxieme coupe, nous n'avons pas obtenu de différences significatives pour les

sites témoins comparés aux prairies broutées. Après la première coupe, le

développement des prairies broutées et non broutées est de nouveau synchronisé.

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En juin, nous avons suivi visuellement le développement des prairies et nous n'avons

pas étés en mesure de déterminer si les prairies broutées et non broutées étaient au

même stade ou non de développement. Avec les résultats des analyses chimiques

on a mesuré un retard de 7 à 10 jours selon le pourcentage de protéines et de fibres

ADF des fourrages en comparant les sites broutés et non broutés par les oies.

L'un des impacts possibles du retard dû au broutement des oies pourrait être

l'impossibilité, pour les producteurs agricoles, d'effectuer le même nombre de coupes

que s'il n'y avait pas eu de broutement. En effet, le retard de la première coupe

pourrait empêcher les producteurs agricoles de faire une seconde coupe en août

avant la période critique du repos automnal pour les légumineuses. Mais, ceci est

peu probable dans la région ou se déroule notre projet. En effet, des études récentes

sur des tuternieres dans la région de Québec ont permis da démontrer qu'avec une

régie à quatre coupes (trois avant la fin d'août et une en octobre) les intervalles sont

trop courts, les luzernières s'épuisent et les repousses sont faibles. II est

recommandé dans la région de Québec d'effectuer un maximum de trois coupes

deux en été et une à la fin de septembre, Allard, comm. pers. La région

d'expérimentation étant située à l'est de Québec, ii apparait évident qu'un maximum

de deux coupes est recommandé avant la fin du mois d'août. Une coupe à la fin de

septembre ou début octobre pourrait être effectuée au besoin.

Dans notre projet, nous avons échantillonné selon le stade recommandé soit 10%

fleurs pour la luzerne. Ce stade a été atteint dans les derniers jours de juin, ce qui a

laissé suffisamment de temps de reprise pour une deuxième coupe a la mi-aoüt et ce,

même avec un broutement intense et une sécheresse importante.

Quatre des neuf combinaisons de mélanges de fourrage et de régie utilisées dans

notre étude n'ont pas subi de baisse significative de rendement total comme

conséquence du broutement par les oies : luzerne x dactyle avec ou sans plante abri,

trèfle rouge x brome sans plante-abri et lotier x brome sans plante-abri. Ces résultats

indiquent que si l'on désire limiter les baisses de rendement dues au broutement des

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oies, les prairies établies avec une plante-abri doivent être protégées l'année suivant

leur établissement. Si le producteur ne prévoit pas protéger ces prairies, il ne devrait

pas utiliser de plante-abri pour les établir.

En examinant un à un les résultats de rendement total des différentes prairies, on

peut se rendre compte que la baisse de rendement n'est pas proportionnelle à

l'intensité de broutement. Ainsi, le mélange luzerne x fléole établi sans planteabri a

été deux fois plus brouté par les oies mais la baisse de rendement est la même que

dans les parcelle avec plante-abri. Cependant, le rendement total diffère

significativement, 5533 kgha sans plante-abri vs 3867 kglha avec plante-abri

(tableau 3.12). L'analyse cas par cas est donc nécessaire pour déterminer la baisse

de rendement totale due aux oies pour chacun des champs fréquentés. Cette

approche diffère à ce que I'on a avancé pour la coupe 1. Ceci est dû à l'effet

cumulatif sur les deux coupes. Ainsi, même si I'on n'a pas détecté de différence

significative entre les mélanges et les techniques d'établissement aux coupes 1 et 2,

l'interprétation des résultats pour le rendement total fourni un éclairage nouveau de

I'effet du brouternent des oies sur la croissance des prairies. Ceci nous amène à

recommander de considérer I'effet du broutement des oies sur le rendement total et

non à la coupe 1 seulement.

Globalement, la moyenne de rendement total des prairies établies sans plante-abri

non broutées par les oies a été de I'ordre de 6.6 TMha et la moyenne de ces mêmes

mélanges broutés par les oies a été de 5.7 TMIha. Ce résultat a toutefois été affecté

par la sécheresse qui a prévalu et qui a diminué le rendement de la deuxième coupe.

Pour les mélanges établis avec une plante-abri, le rendement moyen pour les prairies

non broutées par les oies a été de I'ordre de 5.8 TM/ha et pour les prairies broutées il

a été de 4.4 TMIha (tableau 3.12). Un calcul simple, nous permet de constater que le

rendement des prairies établies sans plante-abri et broutées par les oies est similaire

au rendement de ces mêmes mélanges établis avec plante-abri et non broutés par

les oies. Le producteur aux prises avec un problème récurrent de déprédation doit

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être conscient que le choix de la technique d'établissement résultera en une perte

économique plus ou moins grande. Le fait de changer de méthode d'établissement

pourrait permettre d'atténuer cette perte. Les gestionnaires doivent analyser

l'ensemble des coûts de production sans oublier les frais d'effarouchement afin de

bien cerner l'impact économique du broutement des oies. Pour ce qui est de la

technique d'établissement, la décision d'utiliser ou non des céréales doit tenir compte

de la production de céréales l'année de l'établissement ou de fourrage vert et de la

valeur économique perdue en établissant sans plante-abri

Un producteur aux prises avec un problème récurrent de déprédation pourrait établir

un calendrier de coupe des champs broutés de façon à récolter en dernier les prairies

qui ont été fréquentées par les oies. Si c'est l'ensemble de sa ferme qui subit le

passage des oies blanches, il pourrait tenir compte de la période de broutement des

oies et commencer la récolte des prairies qui ont été broutées en début de saison et

terminer sur celles qui ont été broutées en dernier. Ainsi, il laisserait un temps de

croissance plus long aux prairies broutées tardivement, ce qui leur permettrait de

récupérer une partie des degrés-jours de croissance qu'elles ont perdus suite au

broutement par les oies en début de saison.

4.4 L'effet du broutement des oies sur la qualité des fourrages à la première

coupe.

Pour une même date d'échantillonnage, des prairies broutées subissent un retard

quantifiable aussi bien en terme de quantité de protéines brutes que de fibres ADF.

La quantité de protéines brutes dans le mélange est un indice plus précis de l'effet

des oies sur le retard de croissance des prairies que la quantité de fibres (ADF). On a

en effet obtenu une différence significative de la quantité de protéines pour quatre

des cinq mélanges, mais une seule valeur significative moyenne pour l'ensemble des

mélanges pour les fibres (ADF). Ces différences de qualité ont été les mêmes, que

les mélanges aient été établis avec ou sans plante-abri.

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Le pourcentage de protéines est plus influence par la quantité de Iégumineuses

présente dans le mélange; en contrepartie, la quantité de fibres est pius influencée

par le retard. Donc, ce dernier serait peut-être un meilleur indice du retard de

développement dû au broutement des oies que le pourcentage de protéines.

La qualité supérieure du fourrage provenant de prairies broutées atténue la baisse de

rendement à la première coupe. Le rendement par hectare en proteines et fibres est

un facteur important puisqu'il influence la performance (gains de poids journaliers ou

la production de lait) des animaux (CPVQ, 1989). De plus, la consommation

journalière de fourrage par vache et la production journalière de lait diminuent avec

l'avancement de la maturité des espèces dont te contenu en fibres augmente et la

digestibilité diminue.

Afin de juger de I'effet réel a la ferme du broutement des oies, on se doit de

considérer simultanément ces deux facteurs qui évoluent en sens inverse et qui

contribuent à atténuer I'effet du broutement des oies; une production plus petite de

fourrage réduite mais d'une qualité supérieure.

4.5 Effet à long terme du brouternent des oies sur la vie utile des prairies

Patton et Frame (1981) ont soumis l'hypothèse que le broutement des oies pouvait

réduire la vie utile des prairies. On est en droit de s'interroger si la plus faible

production d'une prairie établie sans plante-abri se répercute seulement l'année

suivant le semis ou pour toute la vie productive de celle-ci. Ce n'est qu'avec cette

information qu'un producteur pourra vraiment mesurer l'impact économique du choix

de la technique d'établissement et du mélange a ensemencer.

L'un des principaux phénomènes en cause dans ce cas concerne I'effet de

l'épuisement des réserves des plantes fourragères suivant un broutement répété au

printemps et le bref intervalle entre la période normale de coupe et le départ des oies.

En l'absence de connaissances précises sur ce phénomène, le producteur devra

gérer les prairies broutées par les oies avec les mêmes principes de base que ceux

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utilisés pour la gestion des pâturages ou d'une prairie affectée par un gel sévère. II

devra, s'il veut éviter de réduire inutilement la pérennité des prairies, s'assurer de

laisser suffisamment de repos aux prairies broutées avant de les récolter. La coupe

faite en respectant l'atteinte des stades de croissance minimum recommandés

s'avère des plus à propos. Dans certain cas, il y aurait lieu d'examiner la possibilité

de retarder davantage les dates de coupe jusqu'à l'atteinte de la floraison avancée

pour les prairies broutées sévèrement à chaque année.

Des prairies qui subissent année après année le broutement des oies se doivent

d'être gérées avec la plus grande attention possible. II faudra absolument respecter le

repos automnal afin de maximiser I'accumulation des réserves dans ies racines. Une

première règle à suivre est de ne pas effectuer de coupe en septembre et pour une

coupe en octobre, il faudra relever la barre de coupe à 20 cm afin de laisser un

minimum de couvert protecteur pour les végétaux qui servira à retenir les premières

bordées de neige.

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Conclusion

Le premier objectif de notre étude était de mesurer I'effet de la technique

d'établissement de plantes fourrageres sur le rendement de prairies de première

année qui subissent le broutement des oies au printemps. En se référant au

rendement total, les prairies situées dans des zones de forte fréquentation par les

oies ont avantage à être établies sans plante-abri afin de permettre le meilleur

établissement possible de la plante fourragère et ainsi réduire les pertes de

rendement total. Pour le deuxième objectif qui était de mesurer I'effet du broutement

des oies sur le rendement de différents mélanges de plantes fourragères a la

première année de production, il nous apparaît évident de recommander pour une

rotation courte, l'utilisation d'un mélange trèfle rouge x brome établi sans plante-abri.

Pour une rotation plus longue, le mélange lotier x brome s'avère un choix judicieux.

Le mélange luzerne x dactyle établi avec ou sans plante-abri n'a pas subi de baisse

significative de rendement total dû aux oies; cependant, son faible rendement total

n'en ferait pas une recommandation judicieuse pour cette région. Même s'ils ont subi

des baisses de rendement total de l'ordre de 25 %, les mélanges luzerne x fléole et

luzerne x brome établis sans plante-abri seraient des choix intéressants, mais avec

un rendement moindre que le mélange lotier x brome. Toutes ces recommandations

sont pour des mélanges établis sans plante-abri dans les conditions

environnementales rencontrées dans le bas St-Laurent.

Notre projet ne permet pas de solutionner toute la problématique de la déprédation

de l'oie des neiges sur les prairies de plantes fourragères et nous n'avons jamais eu

de telles prétentions. Un point important pour la poursuite de travaux de même nature

serait d'accroître le nombre de sites témoins à l'hectare, de trois que nous avions a

six. Cet accroissement permettrait de diminuer la variance des résultats obtenus pour

les prairies non broutées (sites témoins) et pourrait éventuellement permettre de

dégager, à la première coupe, I'effet du broutement des oies sur la baisse de

rendement des prairies établies avec ou sans plante-abri; ce que nous n'avons pas

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réussi à faire dans le cadre du présent projet. On pourrait aussi utiliser pour les

parties broutées des stations fixes jumelées à chacun des exclos.

Un second point, serait de tester l'hypothèse qu'une protection des prairies

uniquement en fin de saison de broutement des oies pour une pérÏode coïncidant

avec le début de la saison de croissance, s'avérerait judicieuse pour atténuer la

baisse de rendement. Ainsi, les oies auraient accès aux prairies en début de saison

du début avril au 7 mai par exemple (début de la saison de croissance dans une

région donnée) et par la suite, les prairies seraient protégées par effarouchement

actif ou passif. Si cette hypothèse s'avère vraie, il serait possible de proposer des

balises de gestion de la déprédation par la Grande Oie des neiges. en utilisant

l'effarouchement stratégique pour les périodes critiques seulement. L'avantage

d'utiliser un critère comme les degrés-jours de croissance est qu'il permettrait de tenir

compte des variations saisonnières et régionales.

II faudrait enfin tenter d'établir l'effet du broutement sur la pérennité des prairies. On a

suggéré que le broutement répété des oies pendant quelques printemps successifs

obligerait les producteurs à rénover ses prairies plus fréquemment. D'un

renouvellement normal aux 5 à 6 ans, les prairies broutées par les oies

nécessiteraient un renouvellement à une plus courte fréquence, ce qui résulterait en

un accroissement du coût de production des fourrages.

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Annexe A

Fertilisation de chaque unité expérimentale au printemps 1994

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Annexe A. Ferülisation de chaque unité expérimentale au printemps 1994.

# unité &*tition expérimentale

Plante abri Formulation kg,ha Mélange de fourrage d'engrais

2 3 Sans Luzerne brome 340 Sans Sans Sans Sans

Orge Chapais Orge Chapais Orge Chapais Orge Chapais

Sans Sans Sans Sans Sans

Orge Chapais Orge Chapais Orge Chapais Orge Chapais Orge Chapais Orge Chapais Orge Chapais Orge Chapais

Sans Sans Sans Sans Sans

Orge Chapais Orge Chapais Orge Chapais Orge Chapais

Sans Sans Sans Sans Sans

T rouge brome Luzerne dactyle Luzerne fléole Lotier brome Luzerne fléole Luzerne brome Luzerne dactyle T rouge brome Lotier brome Luzerne brome T rouge brome Luzerne fléole Luzerne dactyle Luzerne fléole Luzerne dactyle Luzerne brome T rouge brome Luzerne dactyle Luzerne brome T rouge brome Luzeme fléole Lotier brome Luzerne brome Luzerne fléole T rouge brome Luzerne dactyle T rouge brome Luzerne brome Luzerne dactyle Luzerne fléole Luzerne brome T rouge brome Luzerne dactyle Luzerne fléole Lotier brome

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Annexe B

Sommaire des analyses de variance des traitements statistiques

B-1 : Sommaire de I'anova du rendement en orge, de la hauteur de la végétation au départ des oies et du nombre de plants de légumineuses / m2.

B-2 : Sommaire de I'anova des inventaires de fèces.

B-3 : Sommaire de I'anova du rendement en fourrage.

B-4 : Sommaire de I'anova pour des composantes principales de la coupe 1

B-5 : Sommaire de I'anova pour le pourcentage de protéines et de fibres de la coupel.

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Sommaire de I'anova du rendement en orge, de la hauteur de la végétation au départ des oies et du nombre de plants de légumineuses 1 m2.

Sommaire de l'analyse de variance pour le rendement en kglha de l'orge Chapais ensemencé au srintem~s 1994 comme danteabri a un taux de 120 kalha. - "

Sources de variation D L1 M. c . ~ F3 p4 Répétition 3 455 552,30 19.72 tt

Mélange de fourrage 3 2 503.30 1 ,O8 NS Erreur 8 2 309.70 10,02 NS 1: Nombre de degr& de liberté, 2: Moyenne des carrés moyens. 3: F calculé de Fisher, 4: Probabilie.

'. -. " : Respectivement significatif à P < 0.05. 0.01 et 0.001.

Sommaire de I'analyse de variance pour le nombre de plants de légumineuses 10.25 m2 inventorié en octobre 1995 pour différents mefanges de fourrage broutés et non broutés par les oies établis avec et sans plante-abri au printemps 1994. Sources de variation D L' M. c.' F3 p4 Répétition 3 49,47 11 ,17 * Plante-abri

Erreur A Melange de fourrage Me1 de fourrage x p.abri

Erreur B Exclos p. abri x exclos Melf x exclos P abri x melf x exclos

Erreur C 24 631 1: Nombre de degrés de liberté. 2: Moyenne des carrés moyens. 3: F calculé de Fisher. 4: Probabilié.

Sommaire de l'analyse de variance pour la hauteur de la végétation au départ des oies en mai 1995 pour différents mélanges de fourrage broutés et non broutés par les oies établis avec et sans dante-abri au ~rintemss 1994. Sources de variation D L' M. c.* F~ p4 Répétition 3 18,43 0,50 N Plante-a bri

Erreur A Melange de fourrage Me1 de fourrage x p.abri

Erreur B Exclos p. abri x exclos Melf x exclos P abri x melf x exclos

Erreur C 24 4,26 1: Nombre de degrés de liberté, 2: Moyenne des carrés moyens. 3: F calcule de Fisher. 4: Probabilie.

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n. .. . r a C Y-&

Sommaire de 1' anova des inventaires de fèces.

Sommaire de I'analyse de variance pour le nombre de fèces I m'inventorie au début de la saison pour différents mélanges de fourrage établis avec et sans plante-abri au printemps 1994. Sources de variation D L1 M. c2 F3 p4 Répétition 3 1 132 9,93 t

Plante-abri 1 0,88 0,74 NS Erreur A 3 1,19 0,50 NS Melange de fourrage 3 67,87 28,65 rn

Mel de fourrage x p.abri 3 6.50 2,75 NS Erreur B 18 2.37 1: Nombre de degrés de liberté, 2: Moyenne des car& moyens. 3: F calculé de Fisher. 4: Probabilié. W..... . , : Respectivement significatif a P < 0.05, 0.01 et 0.001.

Sommaire de I'analyse de variance pour te nombre de feces 1 m2 inventorib au milieu de la saison pour diffbrents mélanges de fourrage Btablis avec et sans plante-abri au printemps 1994. Sources de variation D L' M. c2 f3 p4 Repétition 3 1,93 0,80 NS Plante-abri 1 72,15 29,85 Erreur A 3 2.42 2,67 NS Melange de fourrage 3 27,77 30,64 - Mel de fourrage x p.abri 3 12,61 13,91 - Erreur B 18 0,91 1: Nombre de degrés de liberté, 2: Moyenne des car& moyens. 3: F calculé de Fisher. 4: Probabilié.

Sommaire de I'analyse de variance du nombre de féces / m'inventorie a la f in de la saison pour différents mélanges de fourrage établis avec et sans plante-abri au printemps 1994. Sources de variation D L' M. C' F3 p4 Répétition 3 4,07 0.15 NS Plante-abri 1 251,50 9.05 N S Erreur A 3 27,79 594 - Melange de fourrage 3 4,26 0.91 N S Mel de fourrage x p.abri 3 18,23 3.89 t

Erreur B 18 4,69 1 : Nombre de degrés de liberté. 2: Moyenne des carrés moyens, 3: F calculé de Fisher, 4: Probabilié.

Sommaire de I'analyse de variance pour le nombre de fèces 1 m'inventorié pour la saison pour différents mélanges de fourrage établis avec et sans plante-abri au printemps 1994. Sources de variation D L1 M. c2 F~ p4 Répétition 3 13,97 0,31 NS Plante-abri 1 639,84 14,14 t

Erreur A 3 4526 3,97 t

Melange de fourrage 3 216,Ol 18,97 - Mel de fourrage x p.abri 3 82,81 7,27 4*

Erreur 6 18 11,39 1: Nombre de degrés de liberté. 2: Moyenne des carrés moyens, 3: F calculé de Fisher. 4: Probabilié.

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. W.... ".." I - Sommaire de I'anova du rendement en fourrage.

Sommaire de I'analyse de variance pour le rendement a la première coupe de 1995 pour différents melanges de fourrage broutés e t non broutés par les oies établis avec et sans plante-abri au printemps 1994. Sources de variation D L' M. c.' F3 p4 Repétition 3 1886.73 0.07 NS Plante-abri 1 96983,97 3,51 NS

Erreur A 3 27647,W 5,510 f.

Melange de fourrage 3 94037,73 933 rn

Met de fourrage x p.abri 3 32722,07 3,32 t

Erreur 6 18 9870,11 1,96 NS Exclos 1 175104,59 3484 - p. abri x exclos 1 11261,99 2,24 NS Melf x exclos 3 2830,OO 0.56 NS P abri x melf x exclos 3 14613.04 2,91 NS

Erreur C 24 5025,85 1: Nombre de degds de liberté, 2: Moyenne des canés moyens, 3: F calcul6 de Fisher. 4: Prababilë. . ... CI . . . . Respedivement significatif B P c 0.05,0.0? et 0.001.

Sommaire de l'analyse de variance pour le rendement ii la deuxihme coupe de 1995 pour différents melanges de fourrage broutés et non broutés par les oies établis avec et sans plante-abri au printemps 1994. Sources de variation D L' M. CF F~ p4 Répétition 3 1 5234.14 4,61 NS Plante-abri 1 474445 1/44 NS

Erreur A 3 3304,90 133 NS Melange de fourrage 3 5523,34 1,22 NS Mel de fourrage x p.abri 3 2744,61 0,61 NS

Erreur B 18 4516,74 2.10 *

Exctos 1 291 2.49 1,35 NS p. abri x exclos 1 123,93 0,06 NS Melf x exclos 3 5288,68 2,45 NS P abri x melf x exclos 3 2274,08 1 .O6 NS

Erreur C 24 21 M,70 1: Nombre de degrés de liberté. 2: Moyenne des carrés moyens. 3: F CalCulé de Fisher. 4. Probabilié.

Sommaire de l'analyse de variance pour le rendement total de 1995 pour différents melanges de fourrage broutés et non broutés par les oies établis avec et sans planteabri au printemps 1994. Sources de variation D L' M. c.' F3 P* Répétition 3 16854,25 0,35 NS Plante-abri 1 138881,99 2,86 NS

Erreur A 3 48642,40 7,76 - Melange de fourrage 3 58958,68 3.09 NS Mel de fourrage x p.abri 3 54942,85 2,88 NS

Erreur 8 18 19054,20 3,04 * EXCIOS 1 214583,19 3423 m

p. abri x exclos 1 1 0853,22 1,73 NS Melf x exclos 3 15046,18 2,40 NS P abri x melf x exclos 3 21295,93 3.40 t

Erreur C 24 6269,47 1 : Nombre de degrés de liberté. 2: Moyenne des canés moyens. 3: F calculé de Fisher. 4: Probabilië.

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- .....--- - . Sommaire de I'anova pour les composantes principales de la coupe 1.

Sommaire de l'analyse de variance pour le rendement en graminées A la premiére coupe de 1995 pour diffhrents mélanges de fourrage broutés et non broutés par les oies établis avec et sans planteabri. Sources de variation D L' M. c.* F~ p4 Répétition 3 1647?,25 134 NS Plante-abri 1 186089,78 15.08 +

Erreur A 3 12336.1 O 15,23 - Melange de fourrage 3 33657,23 6.58 ++

Mel de fourrage x p.abri 3 2491 ,29 0,49 NS Erreur B 18 51 11 $0 6.31 c.i)

Exclos 1 19148,68 23,64 *

p. abri x exclos 1 1943.60 2,40 NS Melf x exclos 3 1837,43 2,27 NS P abri x melf x exclos 3 348,84 0,43 NS

Erreur C 24 810,82 1: Nombre de degrés de Iiberte. 2: Moyenne des canés moyens, 3: F calcule de Fisher. 4: Probabilie. . . .. . -. . Respectivement significatif A P c 0.05.0.01 et 0.001.

Sommaire de l'analyse de variance pour le rendement des légumineuses de 1995 pour différents mélanges de fourrage broutés et non broutés par les oies établis avec et sans plante-abri. Sources de variation D L' M. c.' F~ p4 Répétition 3 1 1349,99 0,81 NS Plante-abri 1 2271,59 0,16 NS

Erreur A 3 14085,64 6,81 tt

Melange de fourrage 3 259521,93 33,69 * Mel de fourrage x p.abri 3 33046,84 4,29 +

Erreur B 18 7703,44 3,72 tb

EXCIOS 1 40256,91 19,46 n

p. abri x exclos 1 1 3416,88 6,49 +

Melf x exclos 3 1838,37 0,89 NS P abri x melf x exclos 3 8267.30 4.00 +

Erreur C 24 2068,74 1: Nombre de degrés de liberté, 2: Moyenne des carrés moyens. 3: F calcule de Fisher. 4: Pmbabilie. Sommaire de I'analyse de variance pour la production de mauvaises herbes de 1995 pour différents mélanges de fourrage broutés et non broutés par les oies établis avec et sans plante-abri. Sources de variation Répétition Plante-abri

Erreur A Melange de fourrage Mel de fourrage x p.abri

Erreur B Exclos p. abri x exclos Melf x exclos P abri x melf x exclos

Erreur C 24 205,54 1: Nombre de degrés de liberté. 2: Moyenne des carrés moyens. 3: F calcule de fisher. 4: Pmbabilié.

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Annexe 8-5 Sommaire de I'anova pour le pourcentage de proteines et de fibres de la coupe 1.

Sommaire de l'analyse de variance pour le pourcentage de protéines brutes à la premi8re coupe de 1995 pour différents melanges de fourrage broutés et non brouths par les oies établis avec et sans plante-abri au printemps 94. Sources de variation D L' M. c.' F~ p4 Rkpétition 3 28.84 63,28 * Plante-abri 1 4.44 9,74 NS

Erreur A 3 0,46 0,61 NS Melange de fourrage 3 41,52 1 0,72 * Met de fourrage x p.abri 3 2,79 0,72 NS

Erreur B 18 3,87 5,19 m

Exclos 1 39.88 53,45 *).

p. abri x exclos 1 0.49 0,66 NS Melf x exclos 3 2,70 3,62 P abri x melf x exclos 3 1,41 1 ,90 NS

Eneur C 24 0.75 1: Nombre de degrés de liberte. 2: Moyenne des canés moyens, 3: F calcule de Fisher, 4: Probabilib. . t. tR. , . . Respectivement significatif fi P < 0.05.0.01 et 0.001.

Sommaire de l'analyse de variance pour le pourcentage de fibres à la première coupe de 1995 pour différents mélanges de fourrage broutés et non broutés par les oies établis avec et sans cilanteabri au ~ r i n t e m ~ s 1994. Sources de variation D L' M. c.' F~ p4 Répétition 3 4,44 0,44 NS Plante-abfi

Erreur A Melange de fourrage Mel de fourrage x p.abri

Erreur B Exclos p. abri x exclos Melf x exclos P abri x melf x exclos

Eneur C 1: Nombre de degr& de liber!&, 2: Moyenne des canés moyens, 3: F calculé de Fsher. 4: Probabilié.

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