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ESPÈCES TECHNIQUES MATÉRIEL MONTAGES VINCENT RONDREUX ET BERNARD BRETON

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Page 1: Découvrir VINCENT RONDREUX ET BERNARD …...sa première truite à l’ouverture de mars, grand rendez-vous halieutique de début d’année ! Quelle beauté quand la soie fouette

E S P È C E S • T E C H N I Q U E S • M A T É R I E L • M O N T A G E S

V I N C E N T R O N D R E U X E T B E R N A R D B R E T O N

MDS

: VA0

0137

22.9

5€ €

TTC

Découvrir la diversité des milieux d’eau douce et les principales espèces de poissons qui les habitent ;

apprendre et maîtriser au fil des saisons les techniques de pêche des différentes grandes familles de poissons

grâce à des montages ciblés et à un matériel et des appâts appropriés ; connaître l’organisation de la pêche

et sa réglementation pour une pratique responsable, ce guide est l’outil indispensable, à tous les pêcheurs,

pour exercer l’art de la pêche aujourd’hui.

•Des fiches d’identification de plus de 40 espèces de poissons.

•Des montages et animations clairement illustrés.

•Des astuces et des conseils de bons coins de pêche.

• Des focus sur les pêches dites faciles et amusantes, la pêche en carpodrome, le street fishing, la pêche de compétition ou les voyages de pêche à l’étranger.

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Vincent RONDREUXBernard BRETON

E S P È C E S • T E C H N I Q U E S • M A T É R I E L • M O N T A G E S

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SOMMAIRE

Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4

CHAPITRE 1 . . . . . . . . . . . . . 7La vie des eaux

Le cycle de l’eau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8

De la source à la mer . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11

Les eaux stagnantes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15

Le cycle biologique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21

Les dégradations dues à l’homme . . . . . . . . . . . 22

CHAPITRE 2 . . . . . . . . . . . . 29Les poissons d’eau douce

Questions sur les poissons . . . . . . . . . . . . . . . . 30

Les espèces . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33

Petites espèces . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63

FOCUS : Du bord au bateau . . . . . . . . . . . . . . .66

CHAPITRE 3 . . . . . . . . . . . . 71Les pêches des poissons blancs

De saison en saison . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72

Matériel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73

Amorce et amorçage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80

La pêche des petits poissons en bordure . . . . . . 84

La pêche à la grande canne . . . . . . . . . . . . . . . 91

La pêche à l’anglaise . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100

La pêche à la bolognaise . . . . . . . . . . . . . . . . 109

Les pêches au coup à la plombée . . . . . . . . . . 113

FOCUS : Pêches faciles et amusantes . . . . . . .120

CHAPITRE 4 . . . . . . . . . . . 123Les pêches de la carpe

De saison en saison . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 125

Canne et moulinet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 127

La ligne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 129

Appâts, amorçage et sondage . . . . . . . . . . . . . 132

Montages et eschages . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 135

La carpe en rivière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 139

La carpe en canal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 141

La pêche à la carpe en mode « session » . . . . . 142

Pêche de nuit et bivouac . . . . . . . . . . . . . . . . 151

Les pêches rapides de la carpe . . . . . . . . . . . . 153

FOCUS : La pêche en carpodrome . . . . . . . . .160

CHAPITRE 5 . . . . . . . . . . . 165Les pêches des carnassiers

De saison en saison . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 167

Cannes et moulinets . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 169

Leurres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 172

Matériel de montage et nœuds . . . . . . . . . . . . 177

Les lancers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 182

La pêche du brochet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 183

La pêche du sandre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 193

La pêche de la perche . . . . . . . . . . . . . . . . . . 203

La pêche du black-bass . . . . . . . . . . . . . . . . . 209

La pêche du silure . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 218

FOCUS : Street fishing . . . . . . . . . . . . . . . . . . .224

FOCUS : Pêche de compétition . . . . . . . . . . . .225

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CHAPITRE 6 . . . . . . . . . . . 227Les pêches de la truite et autres salmonidés

De saison en saison . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 229

Matériel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 232

Appâts et leurres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 235

Techniques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 236

La pêche à la mouche . . . . . . . . . . . . . . . . . . 246

La pêche des autres salmonidés . . . . . . . . . . . 261

CHAPITRE 7 . . . . . . . . . . . 265Les pêches particulières

Corégones à la gambe . . . . . . . . . . . . . . . . 266

Gros carnassiers à la traîne . . . . . . . . . . . . . . . 266

Gros chevesne au mort manié . . . . . . . . . . . . 267

Aloses à l’ultra léger ou à la mouche . . . . . . . . 268

Aspe aux leurres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 268

Anguille à la vermée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 268

Mulet à la bulle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 269

Lote à la plombée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 270

Écrevisses à la balance . . . . . . . . . . . . . . . . . . 271

Salmonidés sous la glace . . . . . . . . . . . . . . . . 271

FOCUS : Les voyages de pêche . . . . . . . . . . .272

CHAPITRE 8 . . . . . . . . . . . 277L’ organisation de la pêche en France

Domaine public et domaine privé . . . . . . . . . . 278

Réglementation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 279

L’économie de la pêche . . . . . . . . . . . . . . . . . 281

Les pêcheurs dans la société . . . . . . . . . . . . . . 283

PETIT GLOSSAIRE DU PÊCHEUR . . . . . . . . . . 284

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INTRODUCTION

La pêche en eau douce reste l’un des loisirs les plus pratiqués en France, même si

elle a profondément changé depuis la deuxième moitié du XXe siècle, avec plus

de mesures de protection des espèces et des rivières et moins de prélèvements .

Chaque année plus d’un million de cartes sont vendues par les associations agréées

de pêche et de protection du milieu aquatique, sans compter tous les pratiquants

en plans d’eau privés .

En effet, quel bonheur de partager une partie de pêche de petits poissons blancs,

ou cyprinidés, comme l’ablette ! Quelle émotion d’entendre le frein du moulinet

chanter quand Dame carpe a décidé d’interrompre les rêveries esquissées en son

attente ! Quelle adrénaline quand le rush du brochet succède, dans un combat

à l’issue incertaine, à l’animation du leurre venu le piéger ! Quelle joie de saisir

sa première truite à l’ouverture de mars, grand rendez-vous halieutique de début

d’année ! Quelle beauté quand la soie fouette l’air puis pose délicatement une

mouche à la surface de l’eau !

Avec le street fishing, la pêche en ville, le plaisir de la pêche en finit avec l’image

d’un loisir un brin ringard : la pêche s’y décline sur un mode jeune, urbain et

branché, avec la remise à l’eau de tout poisson .

Combinant jeu, contemplation et goût de l’action, la pêche en eau douce n’est

cependant pas qu’un loisir . C’est également un sport, et même l’un des sports dans

lequel les Français brillent le plus, avec de multiples titres de champions d’Europe

et du monde . Pêche au coup, pêche de la carpe, pêche à la mouche… Il y a là de

quoi faire des émules .

Observez par exemple un compétiteur évoluer avec une grande canne de 13 mètres,

c’est-à-dire un peu le même genre de canne que celle avec laquelle va apprendre

un enfant, mais en gigantesque . Ce compétiteur saura apprécier la nature du fond

de l’eau, choisir l’endroit où il pourra le mieux appâter gardons et autres brèmes,

confectionner une amorce qui attirera les poissons et les fixera sur le coup sans

jamais les rassasier . Vous pourrez ensuite le voir sortir régulièrement des poissons

tel un métronome . Il n’a pas vraiment de secret, juste une haute maîtrise de son

sport . La qualité de son amorce, de ses montages, de son matériel, lui fera gagner du

temps, de l’efficacité et du confort de pêche, ce qui se traduit forcément en termes

de poissons pêchés . En outre, les progrès effectués pour la pêche de compétition

par les fabricants de matériel se répercutent ensuite dans le matériel de pêche de

loisir, toujours plus léger, robuste, résistant, précis et adapté .

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Cependant, le plus grand des champions, s’il pêche dans un endroit déserté par

les poissons, même avec le meilleur matériel du monde, rentrera bredouille ! Car

réussir à la pêche passe avant tout par la connaissance et l’observation du milieu

aquatique, de ses habitants et de son environnement . Ce sont cette connaissance

et cette observation qui vont permettre au pêcheur de dénicher les postes où le

poisson sera le plus enclin à mordre .

En effet, comme tous les animaux, les poissons sont parfaitement dépendants

de leur milieu . Certains, comme la truite fario, vivent dans les cours d’eau plutôt

rapides et frais, d’autres, comme le silure, supportent des eaux calmes et chaudes .

Leur activité alimentaire et leur reproduction dépendent en grande partie de la

température de l’eau, avec des plages de tolérance différentes selon les espèces .

Globalement, la vie piscicole est réglée par les saisons .

Schématiquement, quand l’eau est froide, les poissons vont être plus actifs là où

elle se réchauffe plus vite, tandis que quand elle est chaude ils vont chercher les

secteurs plus tempérés . Ce mouvement est assez général, d’autant plus que suivant

les lois de la chaîne alimentaire, les carnassiers ne sont jamais très loin des plus

petits poissons, le plus souvent des cyprinidés, qui leur servent de repas .

Ainsi la connaissance des poissons et de leur environnement, et l’observation du

milieu aquatique qu’ils parcourent permettent au pêcheur de déterminer son poste

d’action, sa stratégie, et d’adapter son matériel, la technique, et l’appât ou le leurre…

Ou quand l’imbrication de la contemplation de la nature, du jeu et du goût de

l’action, peut devenir un art, en harmonie avec l’environnement .

À une époque où l’homme a, de manière générale, perdu le lien qui l’unit intime-

ment à la nature mais où de plus en plus de personnes cherchent à le retrouver,

la pêche en eau douce possède un bel avenir . Si bien sûr l’on parvient à préserver

les cours d’eau et les espèces de poissons souvent menacées par les conséquences

de certaines activités humaines : entraves à la continuité écologique des rivières,

pollutions et réchauffement planétaire .

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C h a p i t r e 1

LA VIE DES EAUXL’eau douce est un milieu naturel bien différent du nôtre et difficile à appréhender pour des êtres aériens. La densité y est élevée, l’oxygène relativement rare, les plantes et les animaux qui y vivent sont parfaitement adaptés à ces conditions particulières. L’eau est primordiale pour la vie. Le législateur ne s’y est pas trompé en déclarant la protection des eaux d’intérêt public.

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Chapit re 1 • LA VIE DES EAUX

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LE CYCLE DE L’EAU

L’eau indispensable à la vieIl n’y a pas de vie sans eau. L’actualité nous montre

que cette affirmation est de plus en plus vraie. La

quantité d’eau douce sur terre est constante : 50 kilo-

mètres cubes, ce qui semble énorme mais ne représente

qu’une hauteur de 100 mètres sur le territoire français.

Près de 7 milliards d’hommes utilisent cette eau pour

leurs besoins domestiques et leurs activités. Il faut aussi

savoir que l’eau n’est pas substituable.

Le réseau hydrographique français est dense, le plus

dense de l’Europe occidentale, mais les sollicitations

qui pèsent sur nos eaux douces sont de plus en plus

lourdes. La population augmente et l’eau courante est

logiquement une composante du confort moderne. En

ville, la consommation journalière pour les besoins

domestiques est d’environ 150 litres par habitant ;

grâce à des campagnes d’information, celle-ci a toute-

fois tendance à diminuer. Une vraie concurrence

s’exerce sur la ressource : l’eau est utilisée pour l’ir-

rigation des terres agricoles, par l’industrie, même si

celle-ci limite sa consommation, pour la production

énergétique (refroidissement des centrales nucléaires

ou thermiques) et pour les loisirs (loisirs aquatiques,

production de neige artificielle).

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Chapit re 1 • Le cycle de l’eau

9

Après utilisation, l’eau est rendue, plus ou moins sale,

au milieu, ou repart dans l’atmosphère sous forme de

vapeur . L’épuration permet de rejeter de l’eau correcte,

voire propre, dans les rivières . Les dernières tech-

niques d’épuration parviennent à rendre potable l’eau

de mer en éliminant le sel marin dans des usines de

désalinisation . Dans certains pays qui connaissent des

déficits hydriques importants, des méthodes innovantes

permettent de rendre potables des eaux usées .

Le rayonnement solaire sur les surfaces en eau (mers

et océans représentent près de 80 % de la surface de la

Terre) entraîne une évaporation constante . La respiration

et la transpiration des êtres vivants provoquent aussi la

formation de vapeur d’eau . Celle-ci constitue les nuages

que le vent transporte souvent sur des milliers de kilo-

mètres . Les précipitations, pluies et neige, qui tombent

au contact de l’air froid, ramènent l’eau sur terre .

Parvenue sur le sol, l’eau va suivre trois voies : l’évapo-

ration, le ruissellement ou l’infiltration, en proportions

variables . Le vent et la chaleur font qu’une partie de

l’eau tombée s’évapore dès qu’elle atteint le sol . Les

êtres vivants, plantes et animaux, par leur respiration,

renvoient la vapeur d’eau dans l’atmosphère . Cette part

varie en fonction de la nature du sol, de la couverture

végétale, des conditions atmosphériques (température,

vent) . Tombée sur le sol, l’eau ruisselle sur les zones

imperméables et retourne plus ou moins rapidement à

la rivière . L’eau qui nous intéresse le plus est celle qui

s’infiltre dans le sol et rejoint les nappes plus ou moins

profondes . Les caractéristiques des sols font que l’eau

s’infiltre plus ou moins (beaucoup plus dans les sols

limoneux et calcaires, beaucoup moins sur les sols cail-

louteux, rocheux, granitiques souvent) . L’utilisation des

terrains conditionne la répartition des eaux de préci-

pitation : plus les zones sont artificialisées (bâtiments,

routes, parkings), plus le ruissellement est important (il

atteint 80 % en ville, contre 15 à 30 % en milieu rural) .

L’infiltration dépend aussi du couvert végétal ; elle est

maximale sur les prairies et les terres cultivées, surtout

dans les régions de bocage où les haies et les fossés

freinent le ruissellement .

Les nappes s’écoulent en surface par des sources dont

le débit varie selon les précipitations ; certaines sont

temporaires, d’autres pérennes . Les sources donnent

naissance aux ruisseaux qui se rejoignent pour former

les rivières puis les fleuves .

Caractéristiques des eauxCertes, en tombant, les gouttes d’eau et les flocons de

neige captent des poussières de l’atmosphère, mais

l’eau de pluie demeure peu minéralisée . Parvenue sur

le sol, elle se charge en minéraux (calcium, magnésium,

phosphates, nitrates, sulfates, etc .) et autres éléments,

en s’infiltrant pour rejoindre les nappes . Dans les

régions granitiques, l’eau est faiblement minéralisée

(0,1 à 0,4 mg/l) alors qu’à travers les sols sédimentaires

elle se charge de sels de calcium (jusqu’à 1 g/l) . Plus

la teneur en sels de calcium est élevée plus la produc-

tivité des eaux sera importante . Pour mémoire, selon

les saisons et les lieux, les eaux marines contiennent

10 à 35 g de sel (chlorure de sodium) par litre .

Température et oxygèneLes caractéristiques physico-chimiques des eaux

demeurent relativement constantes . La température

des eaux de source est faible et constante : environ

5 °C en montagne et 10 °C en plaine . Celle des rivières

varie en fonction de l’ensoleillement, de la vitesse du

courant et de l’ombrage . Les températures varient selon

les saisons, le moment de la journée . Plus le courant

est lent et l’exposition au soleil forte, plus la tempéra-

ture de l’eau varie, mais beaucoup moins que celle de

l’air . Les températures des ruisseaux et petites rivières

demeurent assez constantes : 5 à 20 °C selon la distance

à la source . Les eaux des fleuves demeurent fraîches en

hiver (4 à 5 °C), elles se réchauffent durant le printemps

(10 à 15 °C) et peuvent dépasser 20 °C en plein été . Il

faut noter que les températures ne sont pas uniformes

dans un même lieu . Les couches supérieures sont plus

chaudes, des sources apparaissent dans le fond de la

rivière créant des volumes d’eau plus frais . Les couches

d’eau de températures différentes ne se mélangent

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Chapit re 1 • LA VIE DES EAUX

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guère, sauf bien entendu à l’aval des barrages . La

température du poisson dépend de celle de l’eau . Si

la truite, qui vit dans les eaux froides, conserve une

activité en hiver, elle s’alimente toutefois bien plus

à la belle saison, lorsque les températures atteignent

12 à 15 °C . En revanche, si les eaux se réchauffent

trop (au-dessus de 20 °C), elle souffre et peut finir

par mourir . Chaque espèce a son optimum thermique,

c’est-à-dire une fourchette de température dans laquelle

elle trouve les meilleures conditions de vie : 10 à 15 °C

pour la truite, 15 à 20 °C pour la plupart des cypri-

nidés et des carnassiers . Les cyprins de fond (brème,

carpe, tanche) supportent des eaux bien tempérées

(au-dessus de 25 °C) . Lorsque les températures sont

faibles, le poisson ralentit son activité, jusqu’à hiberner

dans les fosses, à proximité du fond . Il en va de même

pendant les journées les plus chaudes, où les poissons

demeurent peu actifs (sandre) . Durant cette période,

ils se nourrissent essentiellement au crépuscule et le

matin très tôt, voire la nuit .

L’activité alimentaire des poissons se traduit par des

périodes de croissance variables . L’étude des écailles

(scalimétrie) fait apparaître des zones de croissance

rapide et d’autres où elle est plus lente, un peu

comme les stries concentriques sur la coupe d’un

tronc d’arbre .

Pour se reproduire les poissons ont besoin d’eaux à

une température minimale . La truite fraye en hiver dans

des eaux froides (2 à 10 °C) . L’incubation des œufs est

longue (parfois plusieurs mois) . À l’opposé, la carpe

et la tanche ne pondent que lorsque la température

se situe durant plusieurs jours au-dessus de 20 °C .

L’incubation est alors courte (une semaine) . Les tempé-

ratures déterminent le calendrier des pontes . La lote

de rivière pond en janvier, la perche en fin d’hiver, le

brochet quelques semaines plus tard, les cyprinidés

durant le printemps (avril-juin), la carpe et la tanche

en début d’été .

Si l’oxygène est abondant dans l’air (20 %), il est

beaucoup plus rare dans l’eau . Sa teneur est condi-

tionnée par la température (plus l’eau est chaude,

moins elle dissout d’oxygène), le brassage des eaux

(l’oxygène se dissout au contact de l’air) et l’activité

biologique : les plantes, produisent le jour de l’oxy-

gène par la photosynthèse, mais tous les êtres vivants

respirent et consomment de l’oxygène, y compris les

bactéries qui détruisent les matières mortes . Les besoins

des poissons varient selon les espèces : les salmonidés

(truite, saumon) ont des besoins élevés (6 à 10 mg/l)

alors que les cyprinidés vivent dans des eaux moins

oxygénées (4 à 5 mg/l) . Si l’oxygène vient à manquer,

le poisson ralentit son activité, monte en surface (on

dit qu’il « pipe ») où le gaz est plus abondant et finit

par mourir si la situation perdure .

La truite apprécie les eaux froides à fond de cailloux.

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Chapit re 1 • De la source à la mer

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DE LA SOURCE À LA MER

Le ruisseau et la petite rivièreNé d’une source, le ruisseau grossit par les apports

d’autres sources ou de ruisseaux, au fur et à mesure de

son écoulement ; il forme alors la rivière qui se gonfle

des apports des affluents, puis le fleuve qui rejoint la

mer . Les caractéristiques morphologiques et physiques

des eaux déterminent les populations piscicoles .

D’un point de vue biologique, les cours d’eau sont

définis par leur pente et leur largeur . Ces deux carac-

téristiques conditionnent l’ensemble des autres

paramètres morphodynamiques : vitesse de courant,

température, nature du fond, écoulements, ce qui déter-

mine les peuplements et en particulier la population

piscicole .

Les eaux tumultueuses et froides des ruisseaux de montagne, c’est le royaume de la truite !

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Chapit re 1 • LA VIE DES EAUX

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L’HOMME PERTURBATEUR

Toute classification est, bien entendu théorique car les caractéristiques géologiques des régions traversées, les interventions humaines au cours des siècles (environ 60 000 barrages installés sur les rivières françaises, création des canaux, introductions d’espèces, etc.) ont modifié les caractéristiques des cours d’eau et les populations piscicoles.

De la source à l’estuaire on distingue, de l’amont vers

l’aval 5 zones biologiques :

− Dans la zone à truite la rivière est peu large, le

courant vif s’écoule sur un fond de pierres et de

cailloux, les eaux froides (autour de 10 °C) sont

bien oxygénées . Les végétaux se limitent souvent à

des algues et des mousses . Ce milieu peu accueil-

lant n’abrite qu’un nombre limité d’espèces (truite,

chabot, vairon) .

− La zone à ombre succède à la précédente : le

cours est plus large, la pente s’adoucit, le fond

est fait de cailloux et graviers, les eaux demeurent

fraîches . Les végétaux sont plus fréquents et plus

diversifiés (callitriches, renoncules) . L’ombre

commun qui y trouve des conditions favorables

est l’espèce repère de cette zone dans laquelle on

trouve aussi des truites et des cyprinidés d’eaux

vives (chevesne, vandoise, goujon) .

− La zone à barbeau correspond à des rivières plus

larges à fond de sable et de graviers ; le courant se

ralentit et les températures sont plus variables . Y

vivent les cyprins d’eaux vives (barbeau, chevesne,

goujon, vandoise, hotu) mais aussi des carnassiers :

brochet et perche .

− La zone à brème a des eaux profondes et lentes,

tempérées en été, bien enherbées . De nombreuses

espèces y vivent : gardon, tanche, brème, carpe et

les carnassiers .

− Au contact des eaux marines, la zone à éperlan

est fréquentée, selon la salinité, par des espèces

d’eau douce et d’autres marines .

La grosse rivière et le fleuvePlus ou moins long (de quelques kilomètres à plus de

1000 pour la Loire), le fleuve est un cours d’eau qui

rejoint la mer . De la source à l’estuaire se succèdent

les différentes zones piscicoles . La partie basse des

fleuves et des grosses rivières, sur une longueur plus

ou moins longue, est calme ; les eaux s’y écoulent lente-

ment, sauf en période de crue . Ces parties de cours

d’eau sont souvent barrées de constructions qui main-

tiennent une hauteur d’eau suffisante pour permettre la

navigation fluviale (barrages, écluses) en toutes saisons .

D’autres obstacles sont équipés de turbines afin de

produire de l’électricité . Les barrages répondent à des

objectifs divers et peuvent aussi servir à régulariser

l’écoulement des eaux, éviter les inondations ou les

étiages (basses eaux) drastiques . L’homme utilise les

eaux du fleuve pour l’alimentation en eau potable,

pour ses industries, pour irriguer les plaines fertiles

et pour refroidir les centrales électriques, thermiques

ou nucléaires . Il se protège des crues en construi-

sant des digues censées éviter l’étalement des eaux à

certaines périodes (fonte des neiges, orages) . Le fond

est souvent fait de sédiments fins (limon, vase) qui se

déplacent en fonction des débits . Les berges sont natu-

relles et souvent boisées, parfois enrochées pour éviter

leur érosion . De part et d’autre des écluses elles sont

souvent faites de palplanches . Les écoulements sont

peu uniformes, trous, plats et courants formant une

mosaïque de milieux . Les obstacles (rochers, arbres

tombés à l’eau, pontons) et les touffes de végétaux

(myriophylle, élodée, nénuphar) complètent cette diver-

sité favorable aux diverses espèces de poissons qui

colonisent les fonds et les obstacles . Les pêcheurs l’ont

compris et prospectent, par différentes techniques, les

coulées, l’aval des ralentissements, la proximité des

arbres, les cuvettes, et plus généralement les endroits

où l’écoulement change .

Page 14: Découvrir VINCENT RONDREUX ET BERNARD …...sa première truite à l’ouverture de mars, grand rendez-vous halieutique de début d’année ! Quelle beauté quand la soie fouette

E S P È C E S • T E C H N I Q U E S • M A T É R I E L • M O N T A G E S

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Découvrir la diversité des milieux d’eau douce et les principales espèces de poissons qui les habitent ;

apprendre et maîtriser au fil des saisons les techniques de pêche des différentes grandes familles de poissons

grâce à des montages ciblés et à un matériel et des appâts appropriés ; connaître l’organisation de la pêche

et sa réglementation pour une pratique responsable, ce guide est l’outil indispensable, à tous les pêcheurs,

pour exercer l’art de la pêche aujourd’hui.

•Des fiches d’identification de plus de 40 espèces de poissons.

•Des montages et animations clairement illustrés.

•Des astuces et des conseils de bons coins de pêche.

• Des focus sur les pêches dites faciles et amusantes, la pêche en carpodrome, le street fishing, la pêche de compétition ou les voyages de pêche à l’étranger.

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